Sujet: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Sam 16 Fév - 20:14
Please allow me to introduce myself I'm a man of wealth and taste I've been around for a long, long years Stole many a man's soul and faith
Double appel: encore Mewen. Pourquoi m’appeler si c’était pour ne jamais laisser de message, il faudra bien un jour que je lui parle de la grande innovation technologique que constitue le répondeur téléphonique. Je lui en laisserais donc encore un autre de message, comme d’habitude : genre « mais laisse un message, idiote ! ». Pour l’instant, j’avais la crème des casses noix en ligne.
- Je ne sais pas quoi te dire, je crois pas qu’on ait encore réellement besoin de moi aussi…Cette fichue mission a duré plus longtemps que prévue et trainer dans les bas-fonds, ici ou là-bas, je préfère encore le faire sous le soleil de Californie et puis…rien ne me retient vraiment ici.
J’avais eu un mal fou à dire cette phrase mais elle était d’une vérité qui m’arrachait la gueule. J’étais devenu amer, incapable de communiquer autrement que par bouffée de terreur, la peur de perdre ce qui me restait de raison et de logique. Comment Louise gérait de m’avoir oublié comme une merde : surement cool, ce con Surion aidant. De toute façon, elle était surement la plus solide de nous deux, je me posais trop de questions, je nourrissais trop de regrets et Louise continuait sa route, comme un train sur ses rails. La vérité c’était qu’elle n’avait pas besoin de moi et surtout pas besoin qu’un gars comme moi lui traine dans les jambes et la pousse vers le bas. J’étais inutile et j’avais loupé tous ces rendez-vous tacites où elle aurait vraiment eu besoin de moi. Et devant ce constat navrant, je voulais faire ce que je savais faire de mieux : fuir. Ca me vrillait le cœur de la savoir si indépendante, si forte, si résignée. C’était quelqu’un de formidable et que j’aimais…pour ce qu’elle aurait pu être ou devenir. Je n’avais pas le droit de lui imposer ma vision des choses, et qui j’étais pour le faire, bordel ? Un amant, un homme qui passe dans sa vie comme il y en a eu et comme il y en aurait d’autres. Fait chier, j’ai l’impression d’avoir la lèpre des sentiments, tout ce que j’essaye de sauver finit par pourrir et me filer entre les doigts. C’est moi le problème, ca a toujours été moi. L’échec : sa vie son œuvre.
- Comment va la section ? Fastpass se démerde comme il peut sans Silent ? Elle m’a fait chier toute la route…Voir New York, elle me prend pour un putain de Papy Gateau ou quoi ? C’est la dernière fois que vous me la collez au cul comme ça.
- Humm…Y’a une équipe de costard cravates qui nous colle au fion mais Boum Boum Bameur ne donne plus de signe de vie, d’après les infos qu’on a pu glaner, c’est une huile du BAM sur qui t’es tombé, un certain Hopes mais il n’est pas venu pour toi, c’est ta sœur qu’il traçait. Depuis c’est très calme, mais la pression avec le BAM n’est jamais retombée. Laisse pas Silent bouffer trop de saloperies, elle tombe malade facilement
- Hein ? Tum’prends pour sa nounou ou quoi ? Elle est en age de s’essuyer les fesses seules, je crois même qu’elle drague si tu veux tout savoir !
- Désolé que ca se passe pas comme prévu, man. M aime voir les recrues qui font du zèle. Silent a un putain de potentiel.
- C’est pas grave, Hibou, rien ne se passe jamais comme prévu de toute façon et je veille sur elle, je l’attends d’ici quelques minutes. Elle va pas tarder, avec un peu de chance elle se fera même pas engrosser en boite !
Me filer Silent sur les bras me faisait inévitablement penser à ma sœur. Et Caitlyn, je ne voulais pas y penser, je n’aurai jamais cru que les choses auraient merdées de la sorte. Elle était devenue plus dangereuse que moi, que nous même ! Parfois et je me détestais pour ça, j’aurai préféré la savoir morte et enterrée. Le Jouet de Sinistre…Comment cela avait pu aller si loin et surtout comment avait-elle fait pour s’en échapper. C’est une info que je devais garder pour moi car le Boss cherchait à joindre cet empaffé et comment lui expliquer que ma sœur et un connard qui l’avait engrossé étaient responsable de la mort de ce type sans que ca mette en branle des gars de la Confrérie pour résoudre le problème ? J’étais le seul à savoir que c’était ma propre sœur qui était dans le coup, un des seuls à l’avoir trouvé dans sa retraite Irlandaise et ca devait rester comme ça. Pour elle..Pour Aislin. Evidemment, maintenant elle se dorait les fesses chez les X trucs. Mais quelle gourdasse.
- Ecoute, Hibou, je sais pas ce que je vais faire mais y’a de grand chance pour qu’on se voit bientôt vu que Mystique a quitté le navire.
- Ca serait cool
- Bon, je te remercie pour me donner des nouvelles du pays, j’ai des choses à régler ici avant de repartir.
A peine raccroché que ma vue allait se perdre par la vitrine pour contempler la pluie battante au dehors. New York. Cette grosse merde. Vous me trouvez dur ? Non y'a pas d'autres mots pour résumer ma pensée. Je suis à peine revenu depuis une semaine que déjà j'y retrouve tout ce que je déteste. Sa solitude, son politiquement correct, ses fantômes multiples qui finissent par se noyer dans des métros anonymes et mal odorants. Tout nous renvoie à notre déclin, comme un crachat qu'on adresserait au vent. C'est dans cette ville qu'on peut tout oser sans qu'un voisin de s'en alarme, c'est une collection de vies inutiles et insignifiantes. Une sorte de large cimetière déguisé en bateau de croisière pour les foutus morts qui s'ignorent en partance pour les futilités de leur vie. Ca me fout la gerbe et c'est rien de le dire. Y'a une odeur particulière ici, une odeur de désillusion. Les pionniers où appelez ca comme vous voudrez, y sont venus les cœurs remplit d'espoirs et les Dieux de la Miséricorde et de la Destinés leur ont chié dans les mains tendue ...Pire qu'une bouse, un échec cuisant. Je déteste cette ville autant que ceux qui y végètent comme des furoncles sur les fesses d'une vieille prostituée. C'est moche, déglingué mais toujours fonctionnel, non ? Et c'est ce qu'on demande ici...que la peinture tienne encore un peu les murs. Que deux ou trois salades lancées face à la misère du monde suffisent à maquiller les cœurs. Il n'y a pas d'espoir...c'est déjà dans l'air..un jour tout ca s'écroulera comme les larmes finissent inévitablement par regagner le sol. Qui a dit que les larmes de solitudes finissent par former les océas d’amertume ? Un bon con celui-là. Certaines villes s'habillent de couleurs, le rouge du sang, le vert de la renaissance, le bleu des rèves..New York, même sous la neige, s'habille du gris de l'emmerde absolue. Ca m'a sauté au visage dès le New Jersey, ca ne changera pas la donne. Des heures de routes depuis San Francisco pour retrouver cette morte vivante. J'aurai espérait retrouver les locaux de la Confrérie au plus vite mais j'ai préféré régler mes affaires de suite. De toute façon, les têtes de cul qui zonent dans les couloirs de la confrérie ne m'ont jamais véritablement manqués même à eux, ils trouvent moyen de ne pas se manquer. Je cours après une ombre qui reprend consistance peu à peu.. Je l'ai sortit de sa tombe et à présent j'ai la confirmation qu'elle respire le même air que le mien à cette heure précise dans cet enfer urbain.
Caitlyn est vivante, ça ce n’était pas nouveau. Caitlyn à l’Institut ça c’était de l’inédit ! Le seul endroit au monde où ne pas finir, mais à quoi pensait-elle ? Et son trou du cul de garde du corps, le géniteur de la gamine : il en disait quoi ? Et cette histoire de lesbienne et de femme mi plante, mi papillon…Ce foutu hispanique était incapable d’être précis, même après six bières : bougre d’âne ! Il reste les comment et les pourquoi ..je vous avoue qu'à présent..ca me touche une sans bouger l'autre...elle est de retour au monde : un foutu monde dangereux mais quelque part une partie sadique et puante de moi-même trouve ça rassurant de la savoir à nouveau en mouvement, l’inaction c’était pas son truc. C'est une question de temps avant que toutes mes questions trouvent leurs réponses. Du temps, j'en ai..plus ou moins... J'ai deux trois réseaux à réactiver pour que je puisse dégoter les infos dont j'ai...
- Excusez-moi.
Hum. Je déteste qu'on brise le fil de mes pensées, je suis aussi invisible que les autres et je ne vois pas en quoi je pourrais me faire emmerder en cette belle soirée d'Hivers. La vie est pleine de surprise, pas forcément celles qu'on aime. Je la dévisage un instant et j'hésite déjà entre m'esclaffer devant son attitude de petite matrone en colère ou de mettre un grand coup de pied à la table pour la lui propulser à la gueule. Son expression dit plus que cent mots, elle est furax, on du moins essaye de se montrer sous cette forme. Elle n'est pas venue pour le pourboire mais pour me les briser. Ca tombe bien, je suis d'humeur joueuse.
- L'établissement est non-fumeur monsieur. Mon collègue a eu la bonté de vous laisser fumer plusieurs cigarettes d'affilée , vous ne risquez plus de manquer de nicotine. D'autre part, la petite fille à la table voisine est fortement incommodée par votre tabagisme. Je vous demanderai d'éteindre cette cigarette ou d'aller la fumer dehors.
Je l'écoute attentivement comme on écouterait une information capitale ou une vérité depuis longtemps attendue. Une fois l'estocade portée avec fracas je laissais les anges passant jouer leur rôle me contentant de l'observer. Je savais déjà de nombreux regards braqués sur moi dont ceux des pleutres de l'arrière-boutique. Avec malice je tire une nouvelle bouffée de ma cigarette par pure provocation et en exhale longuement la fumée en la clouant du regard. J'incline la tête comme si j'observais avec curiosité puis c'est avec la lenteur habituelle de mon phrasé nimbé d'accent de la cote Ouest que j'égrainais mon argumentaire.
Tout ceci est complexe...nous vivons un drame shakespearien non ? A tout bon drame, il faut une multitude de faits qui nous entrainent à ce duel au soleil entre toi et moi... D'abord ton collègue, le péteux de service n'a pas eu de bonté, la bonté c'est quand on te latte la tronche et qu'on finit par cesser de cogner parce que l'autre à sa dose, tu vois ?, Donc ton collègue, il chie tellement dans son froc que j'en sent l'odeur jusqu'ici..il aurait suffi qu'il me demande de ne pas fumer et on n'en serait pas là..moi ici a t'écouter jouer les braves et toi a te demander si tu ne vas pas faire signe discrètement à tes gus d'appeler les flics pour punir ce terrible crime.. Ensuite pour ma dose de nicotine, c'est mon affaire, je décide de ce qui est bon pour moi, je me doutes qu'avec ton taff de merde et votre préoccupations petites et mesquines, c'est pas chose commune...chacun sa life, petite.. Poursuivons avec l'argument de la jeune fille..m'est avis qu'elle crèvera d'un cancer avec les saloperies que tu leurs sert avant que ma fumée l'incommode..c'est pas de ta faute, je le sais...t'es juste un maillon de cette foutu chaine qui fait qu'un jour tu doives prendre la décision d'aller voir un mec qui je le pense te fous les jetons pour lui demander de respecter une règle hypocrite d'une société qu'oublie un peu trop de regarder parfois qu'elle est n train de se pisser dessus... Bon..arrivons en à la conclusion...tu me laisses deux choix qui inévitablement mènent à l'escalade. T'en a conscience j'espère ? Si je sors, je perds la face, si j'éteins je perds la face... Tu croyais vraiment que ça serait si facile ? Alors...que va-t-on faire ? Si je te dis qu'en prime..je suis un mutant et qu'il est en ma possibilité de vous exploser la tronche avant que le gros con là-bas ne hurle "Maman", ca change ta donne ? On va où, fillette..
Je laissais un silence et lui souriant légèrement, puis j'ajoutais plus bas en tapotant des doigts en rythme sur le bois de la table.
Ca fait quoi de voir la routine se casser un peu ? Ca fait quoi lorsque les choses ne se passent plus comme prévues et que le monde soudain ne tourne plus trop rond ? Tu gères ? Alors...on se le fait ce duel? Ou bien ?
Ou bien..tu descends d'un ton, tu me dis le mot magique et j'éteins ma clope et en échange de bonne volonté, je t'offre un verre à ma table..si t'es pas morte de trouille, bien entendu...car tu obtiendras bien plus de moi avec de la courtoisie qu'en me forçant à me plier à une règlementation..j'emmerde la loi, c’est mon côté casse-couilles
Je posais alors mon coude sur la table et mon visage dans ma main sous tenant mon mentons dans une position d'attente amusée. De l'autre main je tenais ma cigarette au-dessus du cendrier.
Sébastian von Orchent Neutre Delta
Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Dim 17 Mar - 3:04
Mardi 1 Janvier 2013 – 07 : 28 P.M.
Kyle Kenneth… Tant de choses convergeaient vers ton nom… ton simple nom… ta simple personne… Kyle Kenneth… petit ami protecteur… grand frère protecteur… protecteur… cet adjectif revenait aussi souvent que « disparut » lorsqu’on te désignait. Mewen Hatan… Caitlyn Elioth… des vecteurs dont le point de rencontre était là, si proche, à portée de main.
Kyle Kenneth, un simple nom pour un individu bien plus complexe. Recruteur à la Confrérie, prêcheur de la bonne parole de Magnéto ; un Confrériste, un vrai, comme il n’y en avait guère plus. Tu n’étais pas avec la Confrérie des Mauvais Mutants parce qu’il y avait « Mauvais » dans le nom, tu n’étais pas ici par rébellion face à la société ou par envie d’en transgresser les règles, tu n’étais pas là par défaut, parce que la vie t’y avait conduit ; non, tu étais là parce que tu avais choisit d’être là. Tu choisissais ta vie, tu choisissais tes actes. En grande partie du moins. Jusqu’à maintenant, du moins.
Protecteur… tu avais échoué. Tu avais échoué à protéger Mewen, elle était tombée entre les griffes de Sinistre. Tu avais échoué à protéger Caitlyn, elle était aussi tombée dans les griffes de Sinistre, et la raison en avait été toute autre. Tu avais échoué, et tu savais avoir échoué ; les Maraudeurs ne pardonnaient pas, ils se vengeaient. Etait-ce pour cela que tu étais revenu ? C’était quelqu’un d’aussi indépendant que compétent, c’était indéniable, et tu n’accepterais pas de faire le limier loin de ton territoire sans une raison derrière. Etait-ce elle, la raison ?
Qu’importait, en vérité, tant que tu étais là ; si proche, à portée de main.
Tu étais grand, tu étais musclé et tu étais mince, tu étais élancé et baraqué. Tu avais un visage assez rond, des cheveux bruns souffrants de l’âge, des lèvres fines, des yeux verts froids et pénétrant, mais également un nez qui s’il eut été plus court, il aurait changé la face du monde, à l’instar de celui de Cléopâtre. Je le savais, sans même t’avoir rencontré ; je le savais, car je me souvenais. Je te connaissais du point de vu de sa chère sœurette, que toi, Grudge, avais perdu une première fois en allant en prison, lorsqu’elle était enfant, une seconde fois dans les flammes des purificateurs, dans leur appartement, une troisième fois quant elle avait vendue son âme à Nathaniel Essex, et une ultime fois quant les hommes de ce dernier lui avait fait payer le prix de sa rédemption. Il y avait des pactes sur lesquels on ne pouvait revenir, et par sa force de volonté et son abnégation, Caitlyn avait prouvé qu’elle pouvait revenir du plus noir des enfers. Un enfer qu’elle n’avait pas réellement vécu, mais cela, personne n’en saurait rien, car personne n’était prêt à savoir.
Mais revenons-en à ton cas, mon cher Kyle. Tu es là. Dans ce bar, dans New York, à fumer tranquillement ta cigarette et à supporter ton incompétent de « Hibou ». Mewen t’appel, encore ; elle ne laisse pas de message, comme toujours. Elle sait que cela permettrait de la retrouver, à moi que ce ne soit pas elle, qui t’appelle. Je joue avec son téléphone, celui qu’elle m’a remit lors de notre rencontre, celui qui contenait alors les pierres de ma guerre contre Sinister. De notre guerre, très bientôt. Est-ce que tu sens combien je suis proche ? Est-ce que ton Hibou, que tu considère comme un Big Brother, comme une sentinelle, sent combien je suis proche ? Non. Non, ni l’un ni l’autre ne voyez l’ombre qui rode dans les ténèbres. Et pourtant, je suis là.
Mewen… Caitlyn… Louise… tout ce que tu essaie de sauver finit par pourrir et te filer entre les doigts, oui. C’est toi le problème, ça a toujours été toi : l’échec, sa vie, son œuvre. Qui seront les suivants ? Ta petite Silent ? Que lui arrivera-t-il, à elle ? Sais-tu où elle est, au moi ? De tous tes hommes, elle est la seule qui t’accroche un peu le cœur, tout du moins ce qu’il en reste. Tu te ronge les poumons à la nicotine, mais tu te ronge le cœur également. Qu’est-ce qui te tuera le plus vite, selon toi ?
Caitlyn… Caitlyn… Caitlyn… un nom d’importance, en effet. Pour tant de cœurs, pour tant de destins… ma marque est apposée sur son esprit depuis longtemps maintenant, et mon seul plan pour elle est qu’elle parvienne à aimer, malgré que ceux d’un Dieu en qui elle croit toujours la mettent cruellement à l’épreuve. Elle te ressemble bien plus que le sang n’aurait put le permettre, tu sais ? Seulement, elle a trouvée sa place, elle. Elle sait pourquoi, pour qui, elle se bat. Et toi, Kyle ? Est-ce la résignation ? Qu’est-ce qui te fait tenir debout ?
Non, tu n’es pas le seul à savoir, et Sinistre n’est pas mort ; enfin, si, mais si la mort est une amante infidèle qui ne couche rarement plus d’une fois, il arrive qu’elle soit contrainte de relâcher certain, et Essex en fait parti. Bonne, ou mauvaise nouvelle ? A toi de décider, selon qui ton cœur supporte le plus ; la Confrérie, ou ta famille ? Elle te croit mort, tu la crois idiote ; charmante fratrie.
Oui, regarde par la vitrine, regarde la pluie dans le soir tombant, regarde les lumières et l’anonymat de la Ville qui ne Dort Jamais ; regarde en son cœur, regarde dans ce qu’elle a de plus néfastes, car peut-être m’y verras-tu. Car peut-être y verras-tu ton destin. Kyle Kenneth, voici si longtemps que tu regardes l’abîme, croyais-tu réellement pouvoir échapper à son regard ?
Oui, cette ville meurt du virus même qui l’a bâti, oui, cette ville est un cadavre rongé par les insectes, oui, le monde s’écroule, seul. Une collection de vies insignifiantes, oui, mais inutiles… il ne tient qu’à toi de décider que cela en soit autrement. Il ne tient qu’à toi de poser ton regard sur une personne, de l’évaluer apte, de trouver ses failles, ses faiblesses, et de les exploiter pour en faire des forces, pour en faire un destin ; n’est-ce pas là ce que tu veux faire de Silent ? N’est-ce pas là ce que je veux faire de toi ?
L’odeur des désillusions, tu l’empeste ! Résolu et abandonnant, tu arrête de vouloir faire et ne fait plus que par habitude. Petit à petit, tu deviens comme eux, un mort qui s’ignore dont la vie ne se résume qu’à attendre l’ultime première fois, celle du baisé de la mort. Ils sont venus les cœurs pleins d’espoir ? Et toi ? Les Parques leurs ont réservé le plus ingrats des destins ? Et toi ? Arrête d’observer le monde, Kyle Kenneth, et observe-toi-toi.
Tu hais cette ville comme tu hais les hommes, comme tu te hais toi, n’est-ce pas ? Il n’y a pas d’espoir, il n’y a que les désillusions… est-ce cela qui te ronge ? Qui te tuera avant même le cancer ou la vieillesse ? Tu as quatre option, tu les as choisies : la violence, le cancer, la vieille ou le désespoir. Un jeu de roulette russe avec un chargeur au 2/3 plein. Faisons un tour, veux-tu ?
Tu ne t’ennuieras pas, je te le promets. Dans le blanc de neige de cette nouvelle année, tu ne t’ennuieras pas. On va jouer à un jeu, Kyle Kenneth. On va jouer à un jeu dont le prix est ton âme.
Elle vaut bien plus que toutes celles de ceux que tu nommes « têtes de cul », car tu vaux bien plus qu’eux ; c’est pour cela que je suis là, et que tu es là aussi. Tu cours après une ombre, oui, mais ce que tu ignores, c’est qu’une ombre te cours après. Qui gagnera, selon toi ?
Il te manquait tant de clés, de clés que j’avais, et dont j’avais déjà ouvert les coffres, coffres que je pourrais t’ouvrir, ou pas. Oui, elle était à l’Institut, mais pas seulement ; ton esprit seul pouvait-il appréhender ce qu’elle était ? Ce n’est pas ta sœur, Kyle, et son garde du corps n’est plus avec elle, pas plus que la gamine. Ton ami Miguel n’avait rien à comprendre, il avait juste eut à encaisser le chèque qu’un inconnu lui avait fourni pour racheter votre passé, à ta sœur et toi. Oh, ne t’en fais pas, son passé à elle, je l’ai déjà encaissé, il ne me manque plus que le tiens. Quant à la Grigori… voilà une réponse de plus que je pourrais te fournir, si le jeu se déroule comme je l’ai prévu. Et cela arrivera, fais-moi confiance.
Tu as raison, toutes tes questions trouveront réponses ; en tant voulut. Pour l’instant, commençons par l’introduction. Regarde-là, elle s’appelle Sarah ; elle n’a pas une vie facile non plus, mais ses emmerdes restent celles du commun des mortels. Elle est de nature serviable, c’est pour cela qu’elle vient te voir, elle a des rêves, c’est pour cela qu’elle travaille ici, elle a du courage, c’est pour cela que malgré son échec, elle continuera. Méprise là tant que tu veux, mais intérieurement, elle vaut mieux que toi. Elle ne le sait juste pas.
Tu n'es pas aussi invisible que les autres, car personne n’est invisible ; il faut juste savoir regarder. Chacun a ses failles, chacun à ses forces, chacun à ses qualités et ses défauts ; parvient à les voir, et cette personne t’appartiendra.
Tu es d’humeur joueuse ? Tant mieux, moi aussi…
Ecoute-là parler, oui ; pauvre petite fille qui tente de faire les gros yeux, c’est mignon, n’est-ce pas ? Tu indispose sa jeune petite congénère et elle a le cran de venir te voir pour te rappeler les règles d’un monde qui te répugne. Tu fais du théâtre ? Moi aussi. Il aime ça.
Aller, tu as l’attention, tu es le rôle principal, ne te déçoit pas toi-même !
Un drame shakespearien, tu t’envoie des fleurs, mais allons, montre-nous donc ton talent ! Pour ma part, je suis attentif. A tout bon drame, il faut une multitude de faits, en effet ; plusieurs intrigues aussi. Et le duel au soleil est peut-être contre elle, mais celui face à la lune sera contre moi. Tu ne le sais pas encore, mais tu n’es là qu’au premier acte, et c’est ton entrée que tu soignes, non ta sortie.
N’insulte pas le collègue, il c’est caché, laisse-le ; c’est une quantité négligeable, il s’est isolé tout seul, pauvre figurant, de la pièce. Reste concentré, Kyle Kenneth. Un résumé de la situation, pour retraduire l’épique de la scène ; oui, voilà qui est mieux. La cavalerie arrive toujours en retard, tu le sais et elle le sait aussi, puis les flics… n’ont-ils pas ta photo placardée aux recherches terroristes ? Que ferais-tu si, effectivement, elle appelait les flics ? Une petite course poursuite ne pimenterait-elle pas ta soirée ? Aller, un petit effort, après les mots, les actes !
Tu décide de ce qui est bon pour toi ? Vraiment ? Tant que tu le crois et que tu vis avec, tant mieux pour toi. Je t’envie presque. Mais chacun sa life, comme tu dis ; je sais qui je sers, et je sais pourquoi je le sers, rien d’autre n’importe.
La jeune fille crèvera d’un cancer à cause de la malbouffe ? Toi alors, entre la cigarette, la malbouffe, la came aussi, la violence, le désespoir ; qu’est-ce qui te tueras ? Peut-on prendre des paris ? Non, c’est pas votre faute ; rien n’est plus facile que de jeter le blâme sur quelqu’un d’autre, en effet. Et quant on ne trouve plus personne, c’est le Destin, c’est Dieu. Ah, le pauvre, il doit se retourner dans sa tombe avec ce que vous avez fait de son cadeau.
Oui, elle est le maillon d’une chaine, une chaine dont tu fais partie aussi, Kyle Kenneth, même si tu l’as oublié. Aller voir un mec qui te fout les jetons pour lui demander de respecter une règle hypocrite… annoncer la fin durant l’introduction, amusant. Ce n’est pas la conclusion, non, c’est le début ; ce n’est que le début, Kyle Kenneth.
Si tu sors, tu perds la face parce que tu l’as voulut. Si tu l’éteins, tu perds la face parce que tu l’as voulut ! Qu’allez-vous faire ? Là, c’est moi qui le décide. Que tu sois mutant ne change rien, que tu sois meurtrier ne change rien, que tu sois vaniteux ne change rien ; ton introduction est terminée. On va où, Kyle Kenneth…
Ca fait quoi de voir la routine se casser un peu ? Ca fait quoi lorsque les choses ne se passent plus comme prévues et que le monde soudain ne tourne plus trop rond ? Tu gères ?
Arrête de regarder le monde pour le critiquer ; tu n’exorciseras pas ses démons, alors occupe-toi des tiens ! Occupe-toi de moi !
Ça fait quoi de voir la routine se casser un peu ? Ça fait quoi lorsque les choses ne se passent plus comme prévues et que le monde soudain ne tourne plus trop rond ? Toi, vas-tu gérer ?
Tu te souviens de sa voix, n’est-ce pas ? Caitlyn Elioth… Emilie Kenneth… Ta sœur d’adoption… Qu’adviendrait-il si, du plus profond de son passé, de votre passé, sa voix d’enfant surgissait pour t’appeler ?
*Kyle !*
Une voix, un murmure du vent, et une ombre qui se dissipe dans ce même vent, une ombre qui depuis tout à l’heure, te regardais par la vitre ; une ombre que personne n’a vu, une voix que personne n’a entendue. Personne sauf toi.
Ça fait quoi de voir la routine se casser un peu ? Ça fait quoi lorsque les choses ne se passent plus comme prévues et que le monde soudain ne tourne plus trop rond ? Tu gères ?
Voyons cela…
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Dim 17 Mar - 19:11
You Want Me ? Well Fuckin' Comme in and break my door down. I'll be waiting with a gun and a pack of sandwiches.
On dit de moi que je serai capable de boire de la lave et chier des glaçons. Quelque part, ça doit être vrai pour ceux qui m’ont connu, oh…Y’en a-t-il véritablement encore ? Hélas, je compte il me semble plus de fantômes que de morts et défendre les vivants par des morts, ça ne vous mène jamais très loin. Ce qui devrait me toucher ne m’effleure que pour me laisser aussi froid que le marbre dont on fait les pierres tombales. Je n’ai pas très peur, j’ai déjà vu la mienne sous le soleil étrange de San Francisco, je tiens évidemment toujours à quelques derniers principes ou quelques traits de visage qui vont s’effaçant, mais j’en ai fait le plus dur de ce chemin dont on ne revient pas. La souffrance, la mienne, elle m’indiffère au point de me rendre le sens de l’humour. Et le sort de ce monde ? Je m’en tape comme de ma dernière érection. Je suis comme cette dent solitaire dans la bouche du vieillard, solde par principe mais solitaire par les aléas qui ne me sont passés à côté pour plomber les autres. J’ai une utilité de principe, un rôle que je répète sans cesse encore et encore mais sincèrement, rien ne saurait me surprendre. Pas même ce qui devrait parce que…tout simplement…je m’en fous.
*Kyle !*
Oh comme ça m’évoque des saveurs ce timbre de voix sortie de son enfance, comme il est choisi avec pertinence. C’est d’abord le silence dans mon esprit alors qu’un léger frisson me parcours l’échine pour que l’irraisonné devienne information et que le mécanisme me fasse assimiler et épancher cette froideur dont je suis capable. Alors oui, certes, la routine est brisée mais je gère, comme on gère une réalité dont on a fini par se détacher, il n’est pas de vents favorables à un navire sans ports. Je n’ai pas de port d’attache et j’ai pris l’eau de toute part, qu’importe, j’ai appris à voguer en sous-marin, insubmersible je me veux face à la traitrise des émotions. Je suis une arme et c’est ainsi que je m’utilises.
Le self contrôle, oui…mais je ne suis pas exempt d’une certaine curiosité. Qui pour s’amuser si ce n’est moi-même ? Des voix…je les entends toutes, Kaleigh depuis sa tombe, Mewen, Louise, mes parents, et elle…bien entendu…et elle. Je vis avec mes démons, je les enivre et nous trinquons ensemble à une jeunesse vieille, une jeunesse dont le bruit et la fureur ont fini par se tarir au-delà de la ligne d’horizon, au bout de ce qui me semble être un continent dont j’ai labouré chaque parcelle de terre. J’ai vu la pourriture des espoirs mort nés, je n’en ai retenu que l’odeur de l’humus de la terre des cimetières. Non, rien ne me surprend vraiment et surement pas cette intrusion maladroite que j’assimile à de la télépathie puisque le sentiment de « sur impression » que j’éprouve avec celle de Hibou en est identique. On s’amuse donc à mes dépends, avec ce qu’on croit pouvoir me chavirer…oh mais, ami, si tu savais combien tu tombes à coté et combien c’est vain d’aller humaniser un cadavre qui marche par automatisme.
Un bref coup d’œil me permet de discerner l’ombre, mes iris restent in instant scrutant l’abscons afin d’en saisir la portée. Des glaçons nous disions ? J’espère que mon hôte apprécie un alcool fort entrecoupé de lame de glace…je sais recevoir. Mon regard dévie pour trouver la serveuse et ma voix à prit ce timbre trahissant que l’heure n’était plus enclin à la plaisanterie.
- Allez ma poule, tires toi vite….j’ai un invité. On discutera normalité et principe de vie un autre soir de cuite.
Y’aurait-il seulement un autre soir ? Et bien de toute évidence, l’avenir prenait la couleur excitante de l’inattendue. Mais était-ce vraiment inattendue pour quelqu’un comme moi qui finalement avais voué son existence à attendre ? Pas si sûr. C’est l’étrange logique de ce voyageur qui attend au quai d’une gare un train qu’il sait qu’il ne prendra jamais mais dont il sert les billets comme son unique trésor. Il parait que c s’appelle l’espoir ? L’espoir c’est ce qui reste quand on a perdu tout le reste, c’est du moins comme ça que le définissent ceux qui l’ont perdu aussi.
Pas d’enjeux, pas d’attentes particulières. Je gère, parce que au fond, c’est tout ce que je sais faire, gérer.
Alors que la serveuse ne se faisait pas prier, je reportais mon attention sur ma cigarette se consumant au-dessus du cendrier, puis d’un geste fatigué, je l’écrasais dans le cendrier et décalant ma chaise pour la placer dans l’axe de ma porte. Je m’adossais le plus confortablement contre le dossier de la chaise puis d’un brusque coup de pied, je culbutais la chaise qui me faisait face pour la faire glisser jusqu’au milieu de l’espace entre la table et la porte, face à moi dans une évidente posture d’invitation taiseuse. Posant mes coudes sur le plateau froid de cette table d’acier, je croisais mes doigts sous mon menton en une posture d’écoute.
Tu as ton théâtre, ta scène et tes spectateurs. Trop tôt pour m’ériger en acteur, régisseur, souffleur ou autre… Tu as mon attention, s tu m’entends tu l’as, si tu me vois, tu la supposes. Ton jeu, certes, mais ma vie. Tu la veux ? Viens la chercher….Elle ne vaut pas grand-chose, mais j’ai promis à mes fantômes d’en tirer la blinde.
J’ai passé l’âge de jouer à cache-cache, y’a trop de squelettes dans mes placards.
Sébastian von Orchent Neutre Delta
Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Ven 29 Mar - 21:45
Kyle Kenneth… si est plus intéressant que dans les souvenirs de ta sœur. Peut-être est-ce parce que tu as tant perdu depuis, à commencer bien évidement par elle. Tu bois de la lave pour en chier des glaçons ? Que t’arriverait-il si c’étaient les glaçons que tu avalais ? Tu es hanté par tant de fantômes alors que tu es encore si jeune, c’en est presque grisant. Tu ne connais pas la malédiction de l’Immortalité, mais tu en as le goût dans la bouche. Les êtres comme toi sont rares, et cela ne te rend que plus intéressant.
Je savoure tes pensées comme son se délecte d’un grand cru, je devrais te remercier pour cela ; cependant, jamais je n’ai demandé ton autorisation, je me suis servi. Car vois-tu, Kyle Kenneth, c’est là la différence entre toi et moi. C’est là ce qui différentie un mort d’un immortel. Tu es aussi froid que la pierre tombale qui porte ton nom, et sous celle qui porte le mien se trouve ce qu’il reste de mon cœur ; est-ce un point commun ? Ta souffrance t’indiffère, mais pas celle de ceux que tu aimes, même si tu prétends ne pas les aimer ; est-ce un point commun ? Tu te moque du sort du monde, détaché de lui par tout ce qu’il t’a prit, tu as cessé de lutter et tu t’es exilé dans le seul lieu qu’il te reste : ton esprit. Ce n’est pas un point commun. Si le monde t’indiffère, utilise-le pour qu’il serve ce qui ne t’indiffère pas ! Tu es passif, soumit, tu as courbé l’échine mais tu te vois encore comme un rocher solitaire au milieu de l’océan. Tu coule, Kyle, peu à peu, lentement mais surement, inéluctablement, tu coule. Tu joue le rôle qu’on attend de toi, tu n’es plus qu’une marionnette dans les mains d’autres, tu le sais et tu t’en moque. Je serai tenté de te laisser ainsi, tu sais ? De t’utiliser ainsi, même. Se serait tellement simple, tellement ennuyeux. Mais tu vaux tellement mieux, Kyle, que je vais te faire sortir de la léthargie. Tu ne peux pas chier des glaçons à l’heure actuelle, tes doigts obstruent ; mais cela va changer.
Oui, la voix de ta sœur te ramène en arrière, il y a une éternité, lorsque tu n’étais pas ainsi. Souviens-toi, Kyle Kenneth, souviens-toi de qui tu étais, de qui tu es. Tu ne gère pas, tu subis, Kyle ; vois-tu la différence ? Tu ne gère pas la réalité, tu la regardes en spectateur, comme si tu ne lui appartenais plus. Sais-tu comment l’on nomme cela ? Sais-tu comment on nomme le fait de ne plus se rattacher à la réalité ? La folie. Tu es fou, Kyle, aussi fou que moi ; notre différence, c’est que j’en ai conscience. Laisse-moi t’aider à ouvrir les yeux, laisse-moi t’apprendre à manipuler ce qui se trouve de l’autre côté de cette vitre que tu t’es imposé. Tu verras, c’est si facile ; n’ait crainte, tu en as amplement les capacités. Tu n’es pas insubmersible, je le sais, j’en ai des preuves ; tu te veux blinder, cela veut dire que tu ne l’es pas. Que dirais Silent si tu lui crachais cela en face ? Elle qui recherche ton affection par-dessus tout, elle qui jalouse celle qui est sensée l’avoir, elle qui mourrait pour toi ? J’ai la réponse à cette question, parce que j’ai la même qui me traine dans les pattes. Et crois-moi, le premier être à lui faire du mal prouve deux choses : que les émotions peuvent t’atteindre, et qu’elles peuvent te pousser à faire le pire. Tu n’as aucune idée de ce qu’est le pire, alors que je lui suis coutumier. Tu es une arme, oui, mais tu n’es pas qu’une arme ; il faut toujours quelqu’un pour user d’une arme, Kyle.
Le self-control, non… la passivité plutôt. De la curiosité… tu ouvre un œil, mon enfant. Non, tu n’es plus le seul à te tourmenter, et une voix de plus s’est invitée dans ta tête. Il y a la place, ne t’inquiète pas, puis je sais me faire très discret. La preuve, tu ne me sens pas ramper dans ton esprit, n’est-ce pas ? Tu ne sens pas mon vers faire son chemin dans ton cerveau, suivant les ondes de tes pensées vers les endroits qui m’intéressent, étendant ses miasmes grouillant dans ton être. Tu vis peut-être avec tes démons, mais aujourd’hui, c’est un véritable démon qui vient vivre avec toi ; tu crois gérer ? Tu ne géreras que parce que je t’en laisserais cette impression. Ne me remercie pas, c’est tout naturel ; après tout, c’est toi qui est testé. Je prendrais un verre de ta mémoire, et si elle me rend malade, je crois que tes espoirs sont l’endroit le plus à même de me servir d’urinoir, Kyle Kenneth.
Pardonne-moi pour la maladresse de l’intrusion, mais à cette distance, et par cet intermédiaire, je crois que ma maîtresse maitrise encore mal. D’un autre côté, peut-être l’a-t-elle fait expert, pour te tester. Et oui, il y a un marionnettiste derrière le marionnettiste ; comment faire pour garder libre les fils de son destin, sachant cela ? Ce ne sont pas les fils de ton destin qui importe, mais ceux des autres, car comme on joue avec toi, tu peux jouer avec d’autre. Je ne crois pas pouvoir te chavirer, et je n’essai même pas, à vrai dire ; quel intérêt ? Quel intérêt aurais-je à te montrer le pire ? Te voir t’uriner dessus nuirait à l’image positive qu’a gardée de toi ta sœur, et je n’ai pas besoin de te rendre fou, tu l’es déjà. Non, se serait une perte de temps et d’un ennui mortel que de te faire chavirer, qui plus est, tu m’es plus utile intelligent que bavant. Et crois-moi pour une chose, il n’est jamais vain d’essayer de ramener à la vie un cadavre qui marche par automatisme, car même sous ton mutisme, tu es encore là.
Tu le vois, bravo ; tu le vois, mais tu ne me vois pas. Cruelle nuance, n’est-ce pas ? Qu’as-tu vu, d’ailleurs ? Serais-tu apte à me le décrire ? Non, bien sur, cela c’est évaporé trop vite. Un nuage de fumée. Un nuage qui ne laisse nulles traces sur le trottoir boueux, nulles odeurs dans le léger vent ; es-tu sur que ce que tu as vu, Kyle ? Ne serait-ce pas qu’un démon de plus, juste plus tangible que les autres ?
Tu sais recevoir, oui, je sais, mais je me suis invité, tu n’as donc pas à me recevoir. De plus, je crains que tu n’ais pas les moyens de me recevoir, quelque soit la signification que tu accole à cela. Regardes-toi, Kyle Kenneth. L’ombre de ce que tu fus autrefois, tu ressemble de plus en plus aux épaves que tu ignores dans la rue. Tu n’as pas de but, tu n’as pas de raison de vivre. Un instrument, ni plus, ni moins. Un animal, tu survis sans autre but qu’attendre la fin. Tu n’as même pas pour objectif de perpétuer l’espèce. C’est… attendrissant. Pitoyable, aussi, mais attendrissant lorsqu’on a suivit ton parcours dans les yeux de quelqu’un qui t’aimait.
Ton invité, où est-il ? A part dans ta tête ? Je ne suis pas là, je ne suis que dans ta tête. Tu es fou, Kyle, tu ne le sais pas encore, mais se sera surement la première leçon aujourd’hui : la véritable folie, c’est ne vivre que pour survivre, car l’Enfer est déjà ici si l’on ne vit que dans l’attente de mourir. Tu as un choix à faire, Kyle, tu te rappelles comment on fait ? Ton choix est simple : reste passif, et tu perdras, devient actif, et peut-être alors auras-tu une chance. Tu n’es pas dénué d’espoir, Kyle, mais ton espoir, c’est d’espérer à nouveau.
Tu ne gère rien et tu n’imagines pas les enjeux, c’est aussi simple que cela.
Tu te la joue las, tu te la joue impérieux, tu te la joue tout court, à vrai dire ; crois-tu réellement que cela ait la moindre chance d’impressionner ? La chaise restera aussi vide que celle sur laquelle tu es assis, car vois-tu, je suis assis également, et je contemple une guêpe dans un verre d’eau, me demandant si je vais la sauver ou pas.
J’ai mon théâtre, j’ai ma scène et j’ai mes spectateurs, oui ; mais tu oublies une chose, Kyle… Je suis le metteur en scène, non un acteur. Que tu le veuille ou non, tu es le principal protagoniste de cette pièce, et le seul autre que tu rencontreras se tient là, au coin de tes yeux. Le vois-tu ? Perçois-tu cette fumée mouvante, plus noire que l’âme que tu te donne ? Perçois-tu ces petites lueurs bleutées qui te regardent depuis les ombres ? Perçois-tu cette chose qui se mélange à tes chairs, à ton esprit ? Perçois-tu cette luciole qui peut t’indiquer où aller dans le labyrinthe comme qui peut te perdre ? Crois-en ton instinct, crois-en tes sens ; crois en toi, Kyle Kenneth, ce sera un espoir, mais il ne sera pas aussi futile que les autres.
Je pourrais prendre ta vie d’une simple pensée, mais je n’en ferais rien ; se serait impoli. Je ne te ferais pas la joie d’un duel à l’honorable, nous savons aussi bien l’un que l’autre que cela n’existe pas, et que l’honneur n’est qu’une notion dogmatique et pourtant subjective qui n’a pour autre effet que de se passer soi-même des fers. Je suis ici pour ta vie, en effet, et elle vaut plus que tu ne le crois, même si tu n’en tireras pas la blinde.
Tu n'as plus l’âge de jouer à cache-cache, mais crois-moi que tes placards sont bien vides et poussiéreux comparé aux miens, et tu ne veux pas les découvrir.
Je pourrais te laisser l’éternité à te ridiculiser dans l’attente d’une personne qui n’arrivera jamais, comme je pourrais te révéler ce que tu n’as pas put empêcher, cette preuve que tu n’es pas creux, que tu n’es pas aussi blindé que tu veux le faire croire. Caitlyn est morte, tu le sais, non ? Elle a été ramenée, mais les Maraudeurs l’ont eut ; et qu’est-ce que tu as put faire pour empêcher cela ? Un pathétique coup de téléphone, même pas surtaxé en plus. Je t’en pris, Kyle, tu te laisse aller ! A ne plus croire en rien, tu ne crois même plus en toi. Mais rassure-toi, moi je crois en toi. C’est pas plus grande chance comme ton plus grand malheur.
Que va-t-on faire, maintenant ? Tu ne bougeras pas, et moi non-plus. Va-t-on continuer ce petit jeu ? Oh, pas que tes pensées ne soient pas divertissantes, mais tu n’es qu’un nom sur une liste de choses à faire, et si j’ai l’éternité, elle s’avère bien chargée. De ton côté, je me demande ce qui lâchera le premier : ta patience ou ton paquet de clopes ? Je dois t’avouer que je suis tenté d’attendre pour le voir, et même très tenté. Ma patience est affutée par les ans et les machinations, tandis que toi, en plus des regards accusateurs de ton entourage, tu as une jeune fille à récupérer. N’est-elle pas magnifique, ta Silent ? Photokinésiste, hein ? Gothique aussi. Un subtil jeu de lumières et de ténèbres. Elle mourrait pour toi, elle l’a dit, elle le pense et elle le fera. Qu’adviendrait-il de toi si cela arrivait ? Un fantôme de plus, anonyme parmi tous les autres ?
Nous ne le saurons pas aujourd’hui, malheureusement, Mewen essai encore de te téléphoner…
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Ven 29 Mar - 23:06
C’est dans l’attente qu’on grandit, lorsque les ombres nous guettent et savent tirer de nous ce qu’il y a de plus taiseux et de plus authentique. L’immobilisme force à la concentration et de cette concentration qui tend à se fixer sur ce qui viendra ou non passer l’embrasure de cette porte, émerge une quiétude qui pourrait surprendre. Parfois il me plait à la comparer au Bushido et la sagesse de ses samouraï qui vivaient de rencontres en rencontres et n’exprimaient leur art que lors de ces brefs moment où l’excitation renait, où lorsque des cendres froides parvient à s’extirper une braise qui promet un feu beaucoup plus dévastateur que par le passé. L’attente d’un combattant qui loin de nous abattre nous rendra vivant, l’attente d’un bouleversement qui loin de nous chavirer fera naitre sous nos doigts fiévreux la promesse tant attendu du nouveau paradigme, l’attente d’un simulacre de faucheuse qui loin de nous offrir l’ultime cadeau nous forcera à vivre à nouveau et emplir d’un air neuf et douloureux les poumons atrophiés et rongés par l’apathie. Là dans le néant, là dans le rien se tient un tout qui porte un doux mot « une promesse ». Un possible, un de ces moments d’adrénaline qui ne peut s’acheter.
Comment en arrive-t-on là ? Comment finit on par banaliser le danger à ne plus y voir qu’un ennui presque maladif ? Je ne sais plus au juste quand cela a commencé, je ne sais même plus si cela a fini par me ronger complètement mais je sais que de cette attente et de son cortège de peut-être renaît une émotion qui s’étouffe en moi, celle de « frôler la vie », de la tenir un instant aussi sûrement qu’une de ces femmes que l’on consomme par amour à qui on offre des colliers de bras comme Amour et qu’on défait au matin blême. Qu’on rallume ma vie, sans doute puisque j’ai fini par l’éteindre comme j’ai broyé sous mon talon tant de mes mégots rougeoyant mais il serait plus judicieux de dire que je l’ai consumé plutôt que laissé s’éteindre. Chaque balle qui siffle, chaque poing dans la gueule, a contribué à cette étincelle dont j’avais besoin pour me sentir réellement vivant. Enivrant, rassurant, une drogue assez forte pour faire taire les peurs.
Lesquelles au juste ?
Le vide et l’absence d’envie. Car voilà donc le fond de l’abîme ou l’œil dans la tombe regarde Cain. Je n’ai jamais eu envie de quoi que ce soit en ce monde parce que je n’ai jamais demandé à y être et par la suite logique des choses, je n’y ai jamais trouvé ma place. Je crois dans le fond que la seule vérité que j’ai trouvé au bout du bout de ce voyage vers moi-même, c’est que je suis venu au monde uniquement dans le but de m’y sentir vivant. Et sentir la vie qui flambe entre mes doigts me fait me rappeler que c’est la seule chose qu’on ne peut s’acheter même avec la plus grande fortune du monde. Il faut que je la sente me quitter pour paradoxalement me sentir en vie…Il me faut ce danger pour me rappeler que j’y suis toujours encore un peu même si inexorablement mes fringues commencent de plus en plus à avoir l’odeur de la terre humide et pourrissante du cimetière. C’est ma drogue, ma came et c’est ce qui me tue. Voilà comment j’en suis arrivé à chier des glaçons et scruter une porte dans l’attente des ténèbres que j’espère dévorantes. Certains diront que je n’ai rien à prouver à personne, à ceux l’exploit de me juger et la réponse évidente que de toute manière je suis déjà un fantôme que seuls quelques souvenirs rattachent encore à la réalité.
Oui, ma douleur c’est le vide. Je n’ai pas d’espoir car je n’ai rien à attendre d’autre de mes jours qu’à en pousser la sève sur une table de Black Jack pour en miser une partie « raisonnable ». Raisonnable, pour mon malheur, car toute folie à ses limites, mes limites en sont dessinées par un foutu instinct de conservation dont l’unique but est de me trainer jusqu’au lendemain juste « pour voir ».
Voir quoi ?
Peut-être un soir comme celui-là où la routine se grippe pour me fournir l’excitation qui me fait me tenir debout entre deux alcools forts et quelques idées amusantes. C’est le vent du lyrisme qui me souffle aux oreilles juste avant la bataille, ça a toujours été le cas. Mon téléphone vibre dans ma poche et vient poser des ridules sur l’onde de mes pensées brisant l’instant magique de cette vision de ces champs de blé courbés par le vent de l’attente dans une plaine à l’horizon infini. Un bref coup d’œil vers le clavier et un nom qui m’évoque un tendre visage.
A quoi m’attendais-je puisque je lui ai demandé de rappeler ? Mais voilà….Mon invité et cette promesse de solitude et de silence à boire jusqu’à plus soif. Cruel dilemme finalement que celui qui se tient perfidement niché dans ma main : d’un côté l’ombre enivrante et ses mystères, de l’autre une pointe de chaleur et d’humanité par une voix familière qui me résonne en humanité ? Est-ce un signe facétieux du destin ? Faire un choix entre la noirceur de ma nature et ce qui me reste d’espérance dans l’humanité ? Etre avec les autres ou n’être que parmi les ombres ?
On est libre que lorsque plus rien ne nous entrave, on ose la folie, on devient dangereux. Mais on n’est fort que lorsqu’on a quelque chose à perdre parce qu’on connait son prix et ce qu’il en coute de souffrance d’avoir à s’en acquitter et alors on fait ce qu’il faut pour le défendre.
J’ai toujours dit que j’étais un sale type, il n’y a rien à sauver chez moi. Et Mewen devrait savoir que l’humain que je suis ne vaut pas la corde pour le pendre. J’ai choisi d’être faible mais dangereux parce que le danger me fera me sentir vivant et certainement pas les autres.
D’un geste lent je raccroche l’appel et j’éteins mon téléphone en signe de renoncement, puis tout aussi lentement je sors une énième cigarette avant de l’allumer et de recracher sa fumée vers le ciel comme réponse aux cieux attentifs. Je suis malheureusement plus à l’aise en tant qu’animal que d’être humain : il est bien trop tard pour mon âme et ma sœur a assez de ferveur pour deux.
Sébastian von Orchent Neutre Delta
Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Mar 2 Avr - 23:29
Kyle Kenneth… tu m’impressionne. Le lyrisme de tes pensées, oui, mais surtout leur clarté. Vais-je vraiment tirer de toi ce qu’il y a de plus taiseux et de plus authentique ? Combien de temps est-ce que tu n’as pas connus cela ? Combien de temps que tu n’as pas fait face à une porte sans savoir ce qu’il y avait derrière ? Combien de temps que tu n’as pas eut droit à un véritable défi ? Combien de temps que tu n’as pas rencontré de véritable adversaire ? Suis-je ton adversaire ? Cela ne dépend que de toi. Mais je suppose que tu n’auras rien contre quelques passes pour s’échauffer, pour se jauger. Un combat qui loin de nous abattre nous rendra vivant, oui, c’est cela. Un nouveau paradigme… mon paradigme. Tu as tout comprit, je ne suis pas là pour te tuer, tu m’intéresse plus vivant que mort. Et pour cela, je dois donc te ramener à la vie. C’est une promesse que je te fais, car si les promesses des démons n’engagent que ceux qui y croient, nous y croyons tous les deux, n’est-ce pas, Kyle ?
Comment en es-tu arrivé là ? Comment as-tu finit par banalisé le danger au point de t’y ennuyer ? J’ai une théorie : la facilité. As-tu jamais rencontré quelqu’un à ta mesure, Kyle ? Depuis combien de temps n’affrontes-tu plus pour sauver ta vie, pour gagner quelque chose ? Il faut prendre des risques, à la guerre, et depuis combien de temps n’en as-tu plus prit. Depuis combien de temps suis-tu le cours de ta morne vie simplement, comme d’autres te l’ont ordonné ? Depuis combien de temps as-tu abandonnée l’idée d’un combat pour ta liberté ? Depuis combien de temps t’es-tu toi-même imposé les chaines d’une servitude sans ambition ? Le sais-tu au moins, Kyle ? Depuis combien de temps n’as-tu pas « frôlé la vie » ? Tu la frôle en ce moment même, alors qu’au-delà de ton regard nagent des requins que ton imagination ne peut concevoir, et crois-moi que pour les avoir vu, c’est mieux ainsi. Il n’est pas question de balles et de poings avec moi, mais cela, tu n’as aucun moyen de le savoir ; il est question de griffes et de crocs, de tentacules et de becs, il est question d’esprits, d’âmes et de démons. Je vais rallumer ta vie, je te l’ai promit, reste à savoir si tu pourras en supporter le flambeau rougeoyant, celui qui repoussera le vide et la léthargie au cœur du soleil qui les a engendrées. Je suis l’ombre qui s’étend peu à peu sur ton âme, un démon anonyme parmi tes démons. Tu sais que je suis là, mais tu ne me vois pas. Moi je te vois ; moi je lis en toi, et les espoirs que tu places en moi alimentent les braises de ce qu’il te reste de combativité. Je vais souffler, Kyle, je te le promets. Je vais souffler, si tu le mérite.
Tu n’as jamais eut envi du monde, mais il ne t’a jamais tendu les bras comme il le fait maintenant. Tu n’y as jamais trouvé ta place, parce que le chemin t’était voilé. Mais à la lumière de tes espoirs, je m’en vais te guider vers ta place, Kyle Kenneth. Ta place n’est pas dans les rues, ta place est dans les ombres. Ces ombres qui te donnent l’impression de vivre. Tu te sentiras vivant, tu seras vivant. La plus grande fortune du monde ne peut donner la vie, en effet, elle ne peut que la prendre ; mais la créature la plus humble peut la donner. Je ne suis pas la créature la plus humble, mais je sers une créature qui a donnée naissance à un millier de monstres. Des monstres nés pour le combat, nés pour la chasse, nés pour ce danger qui te manque tant. Des montres nés pour mourir, comme toi, mais nés pour tuer également, comme moi. L’odeur de la terre humide n’importe pas, seule celle du sang, le tiens comme celui de tes ennemis, importe ; c’est là une vérité qui existe depuis l’Aube des Hommes. Une drogue qui a concise la Terre depuis des millénaires ; tu n’es pas le premier, pas plus que le dernier. Cependant, tu t’es démarqué des autres, et c’est pour cela que je suis là. Les ombres seront dévorantes, ne t’inquiète pas ; elles te dévoreront et te feront renaitre au sein de leurs ténèbres, si tu en accepte le prix. Mon prix. Tu es un fantôme car tu ne cherche plus rien, Kyle, tu as disparut dans la nuit, ainsi, seule la nuit peut te faire réapparaitre. Laisse-moi t’y aider.
La vraie douleur c’est cette absence, oui. C’est cet immobilisme, oui. C’est cette léthargie ! Ouvre les yeux, quitte ce monde amorphe qui meurt de son inaction et dresses-toi face à celui qui te réclame, celui qui t’éprouveras, celui que tu devras regarder et affronter de tes mains et de ton intelligence ! Quitte ce jeu trop tranquille pour entrer dans la cour des grands ! Cesse d’être un subalterne discret et sans ambition, vise là où est ta place, vise au plus haut. Tu n’as pas à être raisonnable, car ce n’est qu’une bride inventée par ceux qui n’ont pas à l’être pour maintenir les autres sous leur joug ! C’est à cette table que je t’invite, si tu en as les capacités. Saisis-toi de la poignée, ouvre la porte, et avance dans les ténèbres à la seule lumière de ton courage, ou de ta folie. Brise les chaines qui t’entrave ! Tu mourras quoi qu’il arrive, alors autant le faire avec panache, un juron aux lèvres et le doigt sur la détente !
Il n’y a rien à voir dans la routine et la soumission, il n’y a rien à voir dans l’absence d’ambition et la servilité aveugle. Est-ce que tu sens se frisson glacé ? Est-ce que tu sens cette appréhension ? Oui… tu la sens. Tu l’attends. Tu la veux. J’ai dis que je te l’offrirais. J’ai promis. Mais les promesses des démons n’engagent que ce qui y croient. Crois-tu en moi, Kyle ?
Mewen, moi ; qui choisir ? Que faire ? Qu’est-ce qui te rapporteras le plus ? L’Humanité, ou moi ? Est-ce un test ? Est-ce un jeu ? Oui, mon jeu. Celui qui te redonnera ce que tu as perdu, enfin, je l’espère. Décroche, ne décroche pas, tu as le choix. Tu es à une intersection et deux couloirs s’offrent à toi. Par où passeras-tu ? Ecouteras-tu ces tendres voix de ton passé qui t’appellent vers les chemins sur de leur bienveillance, ou t’abandonneras-tu à cette noirceur qui grandie en ton âme ? Tu sais, Kyle, tu ne seras pas seul parmi les ombres. Non, loin de là. J’y suis aussi.
Ose la liberté, ose la folie, ose devenir dangereux ; redevenir dangereux ! Oui, on n’est fort que lorsqu’on a quelque chose à perdre, mais crois-tu réellement n’avoir rien à perdre, même si tu choisis les ombres ? Ecoute. Écoute attentivement les ombres. Écoute leur silence. Ecoute Silent.
Tu es peut-être un sale type, et encore que ce soit une notion des plus subjectives si tu veux tout savoir, mais il n’y a pas rien à sauver chez toi. Rien que le sale type mérite d’être sauvé. L’humain que tu vaux ne vaut pas la corde pour le prendre ? Devient plus qu’un homme, en ce cas. Tu as choisit d’être dangereux, non faible, car ta vraie faiblesse, c’est d’avoir perdue cette hargne qui te rendait dangereux. Cette chose que je vais te rendre. Je t’ai dis, Kyle, je vais te rendre ta vie.
Tu as raccroché, c’est bien. Tu m’as choisit moi plutôt que Mewen. Oh, je te rassure, j’aurais été au bout du fil, tout cela n’était qu’un test. Tu es prêt, tu es prêt pour la scène suivante. Tu t’es avancé jusqu’à la porte, une cigarette dans la bouche pour avoir la classe. Tu as toujours sut que tu ferais une sortie de ce monde avec panache, mais tu ignorais que tu quitterais ce monde pour entrer dans un autre. Ta sœur a assez d’humanité pour vous deux, comme ma sœur a assez d’humanité pour nous deux ; que de points commun, mon ami. Laisse-moi t’ouvrir la porte, et rejoins-moi dans les ténèbres, Kyle Kenneth. Viens découvrir ton nouveau paradigme ; notre paradigme.
Nous sommes le premier janvier deux-milles-treize, New York est couvert de neige et la nuit est tombée. Tu te tiens devant la porte qui ouvre sur un monde que tu ne connais pas, mais ton instinct ne te trompe pas, il te rendra la vie. C’est au cœur des ténèbres qu’une flamme brille le plus, Kyle.
Une pensée, et les lumières du restaurent se coupent, comme celles des lampadaires de la rue, alors que le réseau électrique est saboté selon mon plan. Tu es dans le noir, Kyle Kenneth, la seule lumière est celle vacillante de ta cigarette. Cela s’agite autour de toi, ils ne comprennent pas ce qu’il se passe, une coupure de courant ? Non. Tu as simplement franchit la porte. Bienvenu dans la nuit.
Des petites lumières bleutées dansent devant toi, les vois-tu ? Elles sont d’un bleu froid, des petites étoiles de glace. Elles dansent devant toi sans réelle cohérence, cherchant juste à attirer ton attention. Oh, elles n’ont rien d’effrayante ; elles n’ont aucune chance d’attirer autre chose que ta curiosité, en réalité. Es-tu suffisamment blasé pour ne pas regarder ton invité ?
*Kyle Kenneth… Bienvenu chez toi… es-tu prêt… à me suivre ?*
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Mer 3 Avr - 20:34
Ca aurait pu durer longtemps, mais je savais depuis déjà que ce n’était qu’un tour de chauffe, je sentais en moi un fourmillement familier, pas celui de l’inattendu, non… Celui de la dangerosité, aussi excitant que le parfum délicat d’une femme dénudant ses atouts en une parade de plante carnivore.
Parce qu’une chose était claire, je me savais épié, psychiquement parlant. Je suis resté en connexion mental assez longtemps et depuis trop de temps avec Hibou pour comprendre, pour ressentir un étrange décalage dans la vitesse de mes pensées, c’est indescriptible avec des mots bien sûr mais n’importe quelle personne habituée à ce genre de contact télépathique et observateur en diable pourra vous le confirmer… « on sait ». Je suis en effet cet observateur tourné sur moi-même et mes ressentis, un incroyable paradoxe avec ce que je donne à voir au monde extérieur, dommage s’en serait amusant de voir combien mon environnement à un impact sur moi alors que je me refuse à le manifester. Je suis à l’écoute, du dehors comme du dedans et ce dedans-là est en train de me hurler que je ne suis pas seul et qu’à présent, il sait que je le sais.
Bien, nous voilà donc sur un pied d’égalité, chose purement rhétorique quand on ne connait pas les critères de comparaison. Le tréfonds de la mémoire…Est-ce de là qu’il a tiré le fantôme de Cait ? Sans doutes…Si c’est le cas, c’est qu’il est défendu assez profond pour que je puisse me passer du bluffe ou de faire « la grosse voix « qui impressionne. Il me « voit », il me connait et je suis sans doute passé sur le tapis roulant de la caissière à être scanné…C’est surement le moment de passer à la caisse, non ? Amusant…Parce que là, il y a clairement un indice qui ravive ma curiosité. Il ne veut pas ma mort…parce qu’un télépathe aussi puissant m’aurait sans doute éliminé depuis longtemps, ou réduit en l’état de grabataire en train d’uriner sur sa chaise pour avoir osé tenté de jouer les gros bras avec lui. Non, il n’était pas là pour m’arracher le peu de souffle qui agitait un peu ma carcasse où il l’aurait fait peut être avant même que ne puisse m’inquiéter d’une rupture dans la normalité. Alors quoi ? Forcément qu’il venait pour une chose précise sinon il ne se serait pas donné tant de mal à distiller de façon si théâtrale une entrée en matière des plus subtiles et glaciales, alors peut-être une âme esseulée en quête d’un jeu funeste ? Je ne pense pas. Un revanche qui se mange quasi glaciale de la part de quelques rancunes de mon passé : non plus. Je fais toujours le ménage derrière moi, c’est la règle élémentaire pour rester en vie, aussi vraie que le sel moyen d’allonger ses jours restent d’essayer de ne pas les raccourcir.
Et nous voilà dans les ténèbres alors que quelques cris s’élèvent derrière moi. Nous y voilà pour le lever d’un rideau que je savais m’amener vers d’autres choses, tu veux donc qu’on le fasse dans le noir, chérie ? Trop pudique pour trainer en plein jour nos ébats d’amants débutants ou alors serrait-ce tout l’inverse dans ce tango dont tu métronomes d’un pas expert la cadence : bien trop délicat pour se contenter du superflus sens de la vue. Oui, c’est donc chose entendue : exacerbons les autres sens puisque tel en est ton désir, une fois de plus, tu veux jouer ta partition seul et m’en mettre plein la vue au point de m’en priver. Ce n’est pas un tort et je ne t’en ferais pas remontrances, les choses carrées au loin nous apparaissent pourtant bien rondes, la véracité de ce monde n’est pas en nos sens, ils sont si trompeurs. Ce con de Descartes te l’aurait hurlé à la face alors soit, allons donc où tu veux me mener mais par contre, cesse tes renoncements et tes patiences de pucelle car l’excitation a ses limites, ne sais-tu pas qui trop aime, mal étreint ? Les ténèbres te siéent à merveille tant ton propos en est obscur mais dans le fond il te faudra bien te décider à débuter ce qui ne me semble déjà plus être des hostilités mais bien des négociations en bonne et dues formes qui m’interrogent directement au cœur du palabre : que veux-tu de moi et moi que vais-je donc pouvoir tirer de toi ?
C’est là que je me tiens non pas en peur mais en attente. C’est là que je me tiens aussi prêt que je n’ai jamais été avec toujours ce regard braqué sur la tombe à y observer et scruter les ténèbres naissantes car mes mains sont aussi vides que ce que tu sais déjà pour avoir profané mes pensées. Tu joues avec mon temps et tu sais que je m’en fiche comme du sable qui file entre mes doigts parce que je ne tiens pas au vent, peut-être à quelques notions, oui, je ne m’en cache pas…Mais je peux vivre avec mes morts et mon cimetière à encore de la place, ce n’est qu’une question de douleurs et je crois que je la supporte autant que la désespérance.
Et te voilà enfin dans la forme que tu as choisis, je t’aurais cru plus…grand ? Non sans doutes pas. Tu te dérobes à moi une fois de plus parce que tu as ce jeu de cartes que tu gardes jalousement en main mais tu en connais déjà probablement l’ordre de chaque cartes avant de le distribuer en parfait tricheur que tu es et te voilà comme un enfant heureux d’essayer son jouet déballé au matin même devant le sapin. Pas de peur, je ne te le concède même pas, non et loin s’en faut…seulement la satisfaction de voir mon invité enfin daigner prendre place et partager quelques bribes de mes pensées, partagé j’ai dit pas consommé, ça va te changer m’est avis. J’aurai préféré un humain ou quelque chose du genre , j’ai un spectre, c’est sans doute parce que nous en sommes qu’aux préliminaires, se parer de ténèbres pour me séduire…il y a mieux, bien mieux….Quelque part j’en suis déçu mais pas moins amusé pour autant. Tu restes dans ton attente, celle du chat devant la souri c’est ton choix parce que tu veux cette négociation mais je crois que je commence à comprendre que sans doutes j’ai largement sous-estimé la personne qui me fait face. Voilà que négociation est un mot superflu…disons que tu vas seulement m’expliquer ton choix. Suis-je dans le vrai ? Oui déjà, tu vois, je comprends vite. Enfin ta voix, là où je l’attendais et avec toute la signification que quelques mots peuvent jeter dans un esprit, mais là aussi je m’égare, ce n’est peut-être pas ta voix mais seulement celle que tu as choisis, parce que tu choisis tout n’est-ce pas, il ne serait en être autrement.
*Kyle Kenneth… Bienvenu chez toi… es-tu prêt… à me suivre ?*
Un demi-sourire en guise de réponse. Chez moi ? Que sais-tu de ce qu’est chez moi ? Es-tu si certain de toi au point de savoir quoi m’offrir pour combler cette carcasse vide que je suis et que l’apathie grignote ?
Bien sûr que tu le sais.
Alors pourquoi poses-tu des questions auxquelles tu as déjà tes réponses, foutu poseur.
D’un geste vif je tire sur ma cigarette pour en tirer une dernière bouffée avant de l’éteindre dans le cendrier et de poser le coude sur le zinc en une attitude d’attente.
- Propose.
Sébastian von Orchent Neutre Delta
Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 30
Perdrais-tu patience ? Je sais comment tu fonctionne, je sais quelles sont tes habitudes, mais je ne suis nullement là parce que tu as besoin d’une liasse de billet pour soulager ta virilité, voyons. Ais un minimum de respect pour l’abîme, puisque j’en ai pour toi. Car oui, si tu y réfléchis bien, j’ai du respect pour toi. Certains télépathes ne sont-ils pas apte à contrôler les esprits ? A modifier la mémoire et la personnalité ? Les sceaux psychiques, pour ceux qui ne savent les briser, peuvent renfermer un grand nombre de chose. « On sait » ? Je t’en prie, tu ne sais rien pas plus que tu n’as de moyen de réellement savoir. Etre à l’écoute ne permet pas de voir, Kyle, et cela, tu ne le prends pas en compte. Bien évidement que je sais ! Mais je sais tellement de choses que ce n’est qu’un savoir de plus, une goute dans un océan ; il n’a pas la moindre valeur. Le fait que tu sache, en revanche, est bien plus intéressant. Rare, très rare, sont les êtres capables de ressentir lorsqu’un télépathe leur fouille l’esprit. Combien de personnes vivent avec l’un de mes ventripotents Vers Mentaux dans leur esprit, le maintenant en vie alors que ce parasite ce contente d’attendre le moment venu où il servira de relai entre son hôte et sa maîtresse ? Sens-tu celui qui rampe dans ton esprit ? Qui chemine, de synapse en synapse, de neurone en neurone, dans ton cerveau ? Que sais-tu réellement ?
Nous ne sommes sur un pied d’égalité que dans les choses que nous avons à offrir : je t’offre ta vie si tu m’offre ta vie ; ce deal ne te parait pas honnête ?
Ce n’est pas de ta mémoire que je suis allé extraire le souvenir de ta sœur, je ne suis pas encore remonté jusque là ; considérant ton âge, j’estime qu’il me faudra un peu plus de trente-sept minutes pour tout savoir sur toi. Enfin, pour que ma Maîtresse sache tout sur toi, même si à ton niveau, faire la différence entre moi et Elle est aussi impossible qu’inutile. Considérant cet amalgame, peut-être que me considérer comme une catin n’est pas si éloigné de la réalité, finalement. Mais passons, car dans tous les cas, tu n’as en effet aucune chance de bluffer face à moi ou de faire la grosse voix ; oh, je t’aurais concédé un petit sourire méprisant, mais comme t’as sœur l’a découvert, je ne suis pas ce ceux que tu pourras intimider. Impressionner, par contre, si. Ne te sous-estime pas, comme je l’ai déjà dit, ta vie a plus de valeur que tu ne le pense. Non, je ne veux pas ta mort, je veux ta vie. Je ne dis pas que je ne saurais pas tirer profit de ta mort, non, je me fais confiance pour être un suffisamment bon homme d’affaire pour parvenir à rebondir si mes investissements sont infructueux, et je n’hésiterais en effet pas à liquider mes parts, mais je suis sur que tu me rapporteras beaucoup plus de ton vivant, comme de ton plein gré d’ailleurs. Pas que l’idée de te réduire à l’état de grabataire incontinent me répugne, mais à dire vrai, si je lâchais mes monstres, il ne resterait pas même ça de toi. Faire le ménage derrière soi, oui, mais devant soi aussi s’avère nécessaire de temps à autre. Le seul moyen d’allonger ses jours n’est pas de ne pas les raccourcir, au contraire ; il faut juste trouver un soft conduit pour que la mort ne soit qu’une période temporaire. Ta sœur a trouvé ce moyen, d’ailleurs, bravo à elle. Mais là encore, ce n’est pas le sujet.
Les ténèbres, les aimes-tu ? C’est le levé de rideaux, en effet, la seconde scène de ma pièce. Le faire dans le noir ? Je ne suis pas une créature des ténèbres, elles me sont juste utiles. Comme toi, d’ailleurs. Et de ton côté ? La pudicité n’a rien à voir là dedans, il s’agit juste d’un jeu d’ombres et de lumières. Le marionnettiste reste toujours dans l’ombre, même si parfois, on voit ses mains. Je joue en effet ma partition, et tu l’entends ; n’est-ce pas magnifique ? Cela durera-t-il le temps de la pièce ? Nous allons le découvrir, mon cher Kyle.
Calme ton impatience, il faut mériter les choses, même s’il est vrai que certaines miettes devraient suffirent à te maintenir en appétit. Qui trop aime, mal étreint ? L’excitation à ses limites, mais comme le feu de ton âme, il me suffira de souffler sur leurs braises pour les rallumer. Crois-moi ; tu n’imagines pas ce que j’ai à t’offrir. Ce n’est pas parce que dans le noir, tout se ressemble, que tout est pareil.
Que veux-je de toi et que vas-tu donc pouvoir tirer de moi ? Ta vie, mon cher Kyle, je t’offre ta vie si tu m’offre ta vie ; ce deal ne te parait pas honnête ?
Ne vas pas croire que je me répète, c’est simplement que nos raisonnements se rapprochent de plus en plus, puis viendra le moment de la rencontre, celui où ils s’accorderont, ou bien se briseront, selon ta volonté. Tu peux vivre avec tes morts, oui, mais si toi tu peux les rejoindre, ce n’est pas mon cas. Pas définitivement du moins ; le sable qui s’écoule de tes mains, voici bien longtemps qu’il a coagulé dans les miennes. Tu ne sais rien de la douleur, Kyle. Pas plus que de la mort, à dire vrai. Seule la désespérance, cela te connait, même si tu as trouvé un moyen de la fuir, comme j’ai longtemps fuit mon humanité. Tel n’est plus le cas aujourd’hui : je suis aussi humain que toi, et cela ne m’empêche pas d’accomplir le pire. Je remercierai à ce titre ma conscience, qui semble avoir prit sa retraite, pour me laisser dormir la nuit.
Tu m’aurais cru plus grand ; amusant, ton double discours. Ce que tu crois as plus d’importance que tu ne le crois, Kyle, car comme les religions l’ont depuis longtemps comprises, se sont les croyances qui guident les hommes. Tu es humain, je suis humain. Tu es le croyant, laisse-moi être le prêcheur. Je sais que tu es Grudge, mais qu’advient-il quand Grudge perd la foi ? Qu’advient-il quant un prêcheur perd la foi ? Il est visité par un émissaire de son Dieu. Je suis l’émissaire, Kyle, même si se serait flatter l’égo du Léviathan que de la prétendre ta déesse. Je connais l’ordre de chaque carte, non car je suis un tricheur, mais car je suis le maitre du jeu. Ce n’est pas toi contre moi, l’ami, juste toi contre toi-même. Mais oui, tu as raison, je suis heureux ; on m’a offert un magnifique jouet, et je m’amuse beaucoup avec. Mais tu sais ce que cela veut dire ? Que si on venait à me le reprendre, je piquerais ma crise en bon enfant pourri-gâté que je suis. Je n’ai pas besoin de ta peur, c’est comme la crème chantilly, ce n’est qu’un ajout non nécessaire, cela fausse le goût, qui lui est ; je te préfère nature, Kyle. Certains ont essayé de te faire à la sauce barbecue, d’autres te préféraient en tartare, moi c’est nature que je t’apprécie. Que veux-tu, je n’ai pourtant pas des goûts simples, mais il n’y a parfois pas besoin d’assaisonner pour servir de la qualité. Ah, si seulement il existait des guides pour cette cuisine là.
Tu aurais peut-être préféré quelque chose qui te ressemble, mais je crains que tu ne sois pas prêt à trouver en moi ton semblable, Kyle ; il te faudra encore un peu de préparation. Tu es peut-être dans le noir, mais il ne fait que t’entourer et te ronger pour l’instant. Patience, bientôt, il fera partie de toi, comme tu feras parti de lui.
Oui, je te présente le Spectre ; pardonne mon manque cruel d’imagination, mais lorsqu’il s’agit de nommer les choses, je dois avouer éprouver quelles difficultés. Nous avons tous besoin de nommer les choses, c’est humain ; avoir un nom nous donne du pouvoir sur la chose, permet de matérialiser un concept. Cela vient de quelques défauts de notre esprit, mais quelques défauts très utiles. Je t’en expliquerai surement plus lorsque les préliminaires seront finis.
Ta déception me touche, après, comme tu le dis si bien toi-même, pas de quoi m’en faire bouger l’autre. Non, car il se trouve qu’à mon avis, qui est l’avis référence auquel je prête le plus l’oreille lorsque je désire savoir ce que je pense, ta déception importe moins que la mienne. Heureusement que pour l’instant, tu ne m’as pas déçu.
Dans le vrai… pas réellement. Mais le vrai, comme tu le découvriras bien vite, est extrêmement subjectif. Beaucoup de vérité auxquelles nous croyons sont purement subjectives, je n’ai pas à te l’apprendre cela. Je me contenterais de t’apprendre à quel point elles le sont. Une vérité n’a de valeur que si quelqu’un y croit, elle n’est pas différente d’un espoir, en réalité. Tu vis dans le mensonge parce que tu n’as plus d’espoir, alors que je vis dans le mensonge car mes espoirs sont faux. Mais de faux espoirs permettent de continuer à avancer, car ils portent avec eux l’espoir que l’ont se trompe sur la fausseté de nos espoirs, tandis que tu n’avances plus, toi, tu stagne en attendant de tomber.
Non, je ne choisis pas tout ; le choix final te reviendra, je ne suis qu’un petit démon sur ton épaule, même si d’un autre côté, j’ai le téléphone de l’ange. Tu feras ton choix, mais je ne te cacherais pas que j’essaierai qu’il soit cohérent avec le mien. Nous sommes en affaire, Kyle Kenneth, et cela implique que je sache ce que tu es.
Chez toi ? Ce que je sais de chez toi ? Je sais qu’il a brulé, et je sais aussi que je m’y trouve en ce moment même. C’est fou comme trois cadavres, même quand deux sont des faux, cela n’empêche pas de reconstruire. Les humains sont comme de la mauvaise herbe, lorsque l’on crame tout, cela finira toujours par repousser. J’ajouterais à vos trois cadavres trois de plus, les chers nouveaux résidents de la place ayant connu l’infortuné sort de servir d’incubateur à mes Psychneuein. Je t’épargne le processus de croissance, tu es à table, même si tu n’as rien devant toi.
Quant à être confiant en moi, oui, je crois ; c’est inhérent à la profession, que veux-tu ? Orgueilleux et arrogant, si l’on n’avait pas cela sur notre CV, comment tes amis du BAM ou les amis de ta sœur les X-Men parviendraient-ils à déjouer nos plans en jouant selon leurs règles alors que nous jouons selon les nôtres, qui au passage, offrent tellement plus de possibilités.
Je suis un foutu poseur, oui, je plaide coupable ; et c’est bien la première fois que je le fais dans ma vie, pourtant, ce ne sont pas les crimes qui manques. Mais pardonne-moi ce petit défaut, Kyle, mon amour du théâtre égal celui que tu éprouves pour ta sœur, puisqu’il m’a aussi conduit à flirter avec les costumes noirs du BAM.
Tu éteins sa cigarette, magnifique ; dans les ténèbres complets, désormais. Tu veux aller plus loin. Si pressée, fougueuse jeunesse. Tu attends ma proposition ? Et bien soit.
*Une vie pour une vie…*
Ne l’ai-je pas suffisamment répété ? Je t’offre ta vie si tu m’offre ta vie ; ce deal ne te parait pas honnête ?
* Une vie vouée aux ténèbres… pour qu’une autre ne les connaisse jamais plus…*
*Kyle !*
Ta sœur a assez d'humanité pour vous deux, hors c'est l'humanité qui fait vivre, Kyle. Cette voix ne provient plus de son enfance, elle est adulte maintenant, et c'est un cri qu'elle aurait put pousser alors que par les Maraudeurs, elle était Traquée...
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Ven 12 Avr - 21:32
*Une vie pour une vie…* * Une vie vouée aux ténèbres… pour qu’une autre ne les connaisse jamais plus…*
Un sourire amusé, ce fut d’abord la seule réponse qu’il parvint à me soutirer alors que je comprenais maintenant les grandes lignes de ce dont il était question ce soir. Aucune émotion particulière ne m’anima plus lorsque je me mis à réfléchir parce que nous étions entrés dans une phase beaucoup plus technique que celle précédent l’attente. Je me décidais donc à ne plus mettre de frontière entre l’ébauche de ma réflexion et sa délivrance en temps réel par la voix car je n’irais pas sur le terrain de la pensée puisque c’était clairement LE choix que lui venait d’imposer et que je me faisais un malin plaisir à me contre foutre de ses choix.
- Oh ! Arrêtes ton char un peu tu veux ? Si tu voulais de cette vie, tu l’aurais déjà prise l’ami. N’encombre pas mon esprit de tes platitudes grandiloquentes aux accents de dramaturge d’une autre époque. Je ne suis pas Louis de la Pointe Du Lac, tu n’as pas la tronche de Lestat de Lioncourt et si on continu dans cette veine à deux balles, tu vas finir par me proposer « ce choix que tu n’as jamais eu ». Alors donc tu veux quoi ? Un acte de contrition ? Une livre de chair pour le prix de ma conscience comme si tu te prenais pour Faust ? Seulement le diable, c’est clair, je l’emmerde parce que mon l’âme il joue au yoyo avec depuis belles lurettes.
Par contre autant que tu saches que si tu veux discuter, soit il va falloir à t’apprendre à parler autrement que par énigmes à deux balles, soit tu vas devoir descendre de ton piédestal cinq minutes histoire de considérer l’etron que je suis à tes yeux ce qui ne fait pas de doutes vu ce que tu t’amuses à m’imposer comme cinéma avec une telle entrée en matière. Après si tu veux ma vie et que je te la concède de plein grès, c’est certainement pas en touchant aux rares choses qui éveillent encore un sursaut d’humanité dans ne carcasse à bout de souffle que tu vas parvenir à une ébauche de résultat. Caitlyn ? C’est de cela dont il s’agit, non ? J’ai acquis à présent la conviction que quoi qu’il arrive, elle n’aura plus besoin de mes services. C’est une X Men et elle s’est fait de puissants alliés dont certains pourraient facilement ramener des âmes du pays d’où on ne revient habituellement pas et je sais qu’elle l’a fait. Fut un temps où je pouvais encore penser à lui être utile, ce n’est plus le cas à présent et j’en arrive même à en être sidérer de la femme qu’elle est devenue. Si tu caresses le projet imbécile de t’attaquer à elle, je te souhaite bon courage mon vieux, tu vas y laisser des plumes car la moindre faille, crois-moi, elle saura l’exploiter comme l'eau s'infiltre dans la roche la plus dur pour la faire éclater par le gel le moment venu.
Quand à moi, Je suis à l’image de ce monde, c'est à dire complètement dépassé par les évènements. Elle a fait ses choix et s'en tire très bien, elle n’est plus à protéger, elle protège les autres.
Allons de ce fait au coeur du problème, mon temps est précieux même si j'en fait pas grand chose : personne, je ne m’enchaine à personne et tu auras beau me fouler du pied, qu’est-ce qu’on en a à foutre au fond, j’arriverais bien à salir ta chaussure, ça sera toujours ça de pris.
Je ne voue pas ma vie aux ténèbres parce qu’il est évident que les ténèbres auront ton gout et ton odeur, échanger un maitre pour un autre et quelque soit ta puissance, non merci. la vie m'a apprit cela, il y a les puissants et les autres et les puissants , plus ils sont puissants, plus ils manipulent les autres pour arriver à leur fin. J'ai assez d’honnête pour me considérer du mauvais coté de la barrière alors autant me faire manipuler par un puissant "acceptable" Celui que j'ai choisi au moins navigue dans le même intérêt que le mien, un intérêt collectif. J'ai donc ce qu'il me faut à la maison.
Alors qu’on en finisse si ça te chante mais arrête de me prendre pour un guignol en manque de sacrifice nostalgique et prêt à se courber pour le premier ténébreux qui se présente. En d’autres termes, si c’est tout ce que tu as à me proposer, tu peux te casser et merci d’avoir égayer une soirée pluvieuse.
Sébastian von Orchent Neutre Delta
Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Sam 13 Avr - 0:12
Kyle Kenneth…
Mon garçon, si tu savais à quel point tu m’amuse ! Je suis presque prêt à t’offrir un job rien que pour que tu continue à me divertir. Tu frôle la vie, tu le sais et tu en profite, tu te montre plus vantard que nécessaire, tu sais ta valeur et tu la minimise tout en négociant ; magnifique. Continu à ce rythme, et tu auras réussit le test en un temps record.
Est-ce l’éducation Kenneth qui vous fait devenir ainsi ? Ou est-ce un hasard que vous soyez, toi et ta sœur, dotés de cette capacité à faire face au pire avec un haussement d’épaule ? Elle a perdue cette capacité, elle, et je l’ai brisée. Je te briserai également, mais différemment. Vous êtes suffisamment différent pour que ce qui vainc l’un n’affecte pas l’autre. Je ne gagnerais rien à menacer Silent, ce serait une méthode mais elle réduirait à néant toute chance de collaboration postérieure. Hors, c’est bien de cela dont il s’agit.
Je n’ai pas envie d’arrêter mon char, tu t’en sors tellement mieux que les autres ! J’ai vu des grands de ce monde qui n’avaient pas un dixième de tes capacités, ils se pressaient comme des saumons contre le courant pour une chose que je te propose, et comme leurs volontés me donnaient un avantage sur eux, tu sais user de la mienne pour te façonner ton avantage à toi. Un critère de validé. Aller, prends ton mal en patience, Kyle, chacun de tes choix te rapproche un peu plus vers l’une des deux fins que cette rencontre peu connaitre.
Je ne vais pas t’offrir ce choix que tu n’as jamais eu ; si tu ne l’a pas eut, c’est pour une bonne raison, et quelle qu’elle soit, sans doute est-elle immuable. Faust m’a beaucoup servit, en effet, mais il commence à être dépassé, car là où j’espérais la rédemption par l’amour, j’use désormais de mon humanité pour servir mes fins, chose dont tu es incapable. La brider ne rime à rien, elle reviendra tôt ou tard, elle est comme les mauvaises herbes. L’accepter et s’en faire une force, voilà qui est plus judicieux. Tu n’es pas encore à ce niveau, malheureusement, mais tu le caresse, sans même t’en rendre compte. Crois-moi. Tu n’es pas autant une merde que tu veux me le faire croire, et je dirais même plus, que tu le pense toi-même. Et je ne suis pas le Diable, mais il est incontestable que je sois un Démon.
Apprendre à parler autrement que par énigme à deux balles est une riche idée, je n’ai besoin d’aucune balle pour te tuer. Tu n’es pas drôle, et tu sous-estime ton intelligence ; et dire que dans la famille, c’était ta sœur qui était sensée avoir un complexe d’infériorité. Ah Kyle, si tu savais… Et mon piédestal est très confortable, la vue y est magnifique.
Quant à ta vie, tu ne sais même pas où tu l’as foutu ; nous sommes d’accord sur le fait que tu sois un mort sur patte, Kyle, alors essais d’être cohérent. Oui, je veux te rendre ta vie pour en profiter, mais je pourrais tout aussi bien m’en retourner et te laisser dans ton apathie. J’ai tout à gagner et rien à perdre, moi. Toi aussi, dans un sens, mais je suis sur de réussir à trouver des choses qu’il te coûterait de perdre. Petite aux cheveux noirs, mini gothiques, photokinésiste, pas très bavarde extérieurement mais sacrément intérieurement ; elle pourrait être ta progéniture, et je pense que tu vois parfaitement de qui je parle. Ton humanité te ramèneras à la vie, et si je t’envoyais la tête de ta chère Silent sur l’instant, je suis sur que tu le découvrirais. Mais tu m’amuses, tu m’es agréablement sympathique, ainsi vais-je avoir à ton égard la courtoisie que tu n’es pas capable d’avoir, rustre.
Caitlyn… voudrais-tu que je te dise qu’il s’agisse d’un prétexte ? D’un moyen de jouer un billard avec tes noix histoire de faire bouger la seconde en cognant la première ? Note au passage la bonne intention de la simplification de mon vocabulaire, j’espère que c’est suffisamment imagé pour te plaire. Et pardonne-moi les rimes, elles ne sont pas voulues. Ah, l’éduction, dur-dur de s’en défaire.
Tu es inutile, c’est bien de le reconnaitre. Bravo. Oui, Caitlyn a de puissants alliés, à la mesure de ses ennemis, je dirais ; après, quant à définir ma position en leur sein, garde-t-en, tu pourrais être surprit. Cependant, revenir du monde des morts, c’est d’un courant de nos jours ; à croire que plus personne ne reste mort. Les valeurs traditionnelles se perdent, chez nos jeunes.
Mais tu n’es pas un jeune, ainsi, les bonnes vieilles valeurs t’atteignent comme tout un chacun. Tu ne peux pas la protéger, non, pas en l’état. En même temps, en l’état, je ne suis pas sure que tu pourrais faire quoi que ce soit, tu t’es tellement laissé aller Kyle. Mais cela n’importe pas, elle s’est sortie de la fange, à toi d’en faire autant, même si tu t’y vautre comme s’il s’agissait là de ton milieu naturel. Tu n’as rien à faire dans la médiocrité, et je peux t’en sortir.
Tu es dépassé par les événements, oui, c’est à cela que je te propose de remédier ; je vais te remettre en selle Kyle, et pas sur une bourrique comme tu l’as été jusque là.
Le cœur du problème ? Ton temps est précieux ? Que d’impatience. Tu ne t’enchaine à personne ? Et Cait’ ? Et Silent ? Tu n’es pas enchainé à elles peut-être ? Je pourrais en effet t’écraser, et rassure-toi qu’un chewing-gum s’avérerait plus compliqué à ôter de mon soulier que ton cadavre, mais ce n’est pas ton cadavre qui m’intéresse, c’est toi. Tu n’es pour l’instant que de la viande, et c’est à cela que je vais remédier.
Les ténèbres n’auront pas mon goût et mon odeur. Enfin, pas que. Et puis, j’empeste surement moins que toi, quant à ton goût, je m’épargnerais le déplacement auprès de tes concubines habituelles qui de toute façon mourront du sida d’ici leurs trente ans. Ah, il est beau l’exemple de Fuzzy et de Silent.
Oui, il y a des puissants et d’autres puissants, et tous n’auront pas la politesse de venir te demander ton avis avant de jouer les marionnettistes. Et puis, franchement, je ne suis pas le pire, j’ai le sens des affaires, et je sais partager. Je pense être parmi les plus acceptables, car moi au moins, je me préoccupe des miens, contrairement à ton ami Magnéto dont la Confrérie regorge de débiles qui ne suivraient même pas ses ordres s’il leur donnait en face ; cette racaille, je n’en veux pas dans mon organisation, je préfère des gens comme toi. Des gens à qui il faut certes expliquer le plan, mais qui le suivront, voir l’amélioreront le cas échéant.
Ce qu’il te faut à la maison ? Kyle, arrête, tu vas sortir du registre comique pour passer dans le pittoresque là. Ton esprit, il faudrait le faire visiter ! Magnéto va conduire sa mutanité à sa perte, il ne s’y prend pas de la bonne manière. Jamais il ne détruira l’humanité, pas plus qu’il ne gagnera la guerre. Si guerre il doit y avoir, il n’y aura aucun vainqueur. Juste des cadavres. Je suis habitué à régner au sommet d’un tas de cadavre, Kyle, la chair et la mort, c’est mon métier. Mais malheureusement, si tu crois que tu n’en feras pas parti, tu te trompe.
Je ne te prends pas pour un guignol, mais il faudrait savoir : te prends-tu pour un pauvre déchet sans intérêt ou t’accordes-tu au moins une parcelle de l’intelligence et des capacités que tu possède ?
- En d’autres termes, si c’est tout ce que tu as à me proposer, tu peux te casser et merci d’avoir égayer une soirée pluvieuse.
Tout ce que j’ai à te proposer ? Te moques-tu ne moi ? Je m’échauffe seulement, je te teste. Je n’en suis pas réduit à te proposer la jouissance instantanée, alors laisse-moi continuer mes tests. Que je vois ce que je peux faire sortir de tes entrailles.
*Vous allez passer pour un fou à parler tout seul, vous savez, Kyle Kenneth ? Non pas que votre voix m’indispose, juste que vos pensées sont bien plus agréables.*
Sans doute espérais-tu me faire sortir des ombres par ta petite provocation, mais voilà, je ne me déplace en personne que lorsque cela vaut le coup. Et malheureusement pour toi, tel n’est pas encore le cas. A quoi bon aller à un spectacle alors qu’on peut le voir à la télé ? Il faut qu’il ait un petit plus, et lorsque tu auras ce petit plus, nous en reparlerons.
*Vous prétendez avoir un regard lucide sur le monde, mais qu’en est-il vraiment ? Où est l’intérêt collectif que vous défendez ? Dans Yggdrasil ? Dans l’inaction ? La Confrérie, où est-elle ? Pourquoi les serez-vous encore, alors qu’ils vous ont abandonné ? Par automatisme ? Vous vivez par automatisme, vous vous battez par automatisme. Rien d’autre. Une réaction prédéfinie à un stimulus prédéfini. Simplement. Vous êtes seul…*
*Ne me contredisez pas sur ce point ; si vous aviez confiance en vos amis de la Confrérie, alors pourquoi appeler le BAM lorsque votre impuissance vous a sauté aux yeux ? Oui, Caitlyn a de puissants amis, de bien plus puissants que vous, c’est un fait ; elle a également des ennemis très puissants également. Sinistre, vous croyez vraiment qu’il en a fini avec elle ? Et Joy ? De plus, tant de mystères l’entourent encore ; qu’est devenu Maybe ? Qu’est devenu Dimitry ? Le futur lui réserve tant de choses…*
*Vous ne pouvez pas la protéger ? Mais si vous le pouviez, le feriez-vous ? Lorsque vous vous êtes rendu compte de votre impuissance, alors que les Maraudeurs la traquaient, si vous avez put faire quelque chose, ne l’auriez-vous pas fait ? La pluie ne tombe pas dehors, Kyle Kenneth, la pluie tombe en votre cœur. Vous prétendez n’avoir plus rien ni personne qui vous émeuve. Y croyez-vous vraiment ? Ou voulez-vous y croire. Caitlyn, si elle savait que vous étiez en vie, ne vous accueillerait-elle pas les bras ouverts ? Et Silent ? Elle tient à vous plus qu’à elle-même. Sont-ce là des pions sans autre importance ? Ou sont-ce là des personnes qui éveillent encore un sursaut d’humanité dans une carcasse à bout de souffle ?*
*Vous vous prétendez vide d’espoir et mort, Kyle Kenneth, mais est-ce un mensonge au monde, ou un mensonge à vous-même ? Etre vide est tellement plus facile qu’affronter ces choix. Plus d’espoir signifie plus de désespoir, plus d’illusion, plus de désillusion. Mais à la fin, que reste-t-il ? A part l’abîme ? Quant quelqu’un regarde trop longtemps l’abîme, l’abîme lui rend son regard.*
*Kyle Kenneth… le Maitre peut vous aider à les protéger. Aucune des règles qui entrave les « puissants amis » des dernières personnes qui comptent pour vous ne peuvent accomplir ce que vous pouvez accomplir, pour une raison simple : ils ne sont pas vous. Ils ont tous une faiblesse que vous ne possédez pas. Vous avez vu le monde dans ce qu’il a de plus noir, et vous avez vu que malgré les idéaux, on ne peut le changer, on ne peut le sauver. Vous connaissez son coût… son prix… Vous savez qu’on n’a rien sans rien. Vous n’êtes pas astreint aux règles que ses amis s’imposent, vous accomplirez ce qu’il faut. Pour les protéger. Mais si cela ne vous suffit pas, le Maitre peut aussi vous aider à la venger…*
*Vous avez renoncé à Mewen, vous avez renoncé à Louise, vous avez renoncé à tellement de personnes… renoncerez-vous à elles également ? Les laisserez-vous devenir de nouveaux fantômes ?*
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Dim 21 Avr - 19:58
J’avais dix-huit ans lorsque j’ai fait une expérience qui m’a radicalement changé ou du moins la vision que j’avais de ce monde. Les gens m’insupportaient, je veux dire leur présence, leur aveuglement, leur empressement à aller vers nulle part. Ils s’aveuglaient de leur propre vie, de leur propre suffisance en foulant du pied ce qui n’était pas eux, ni leur univers. J’étais là, sur Down town et je regardais le flot d’inconnus dévalant les rues depuis Financial Street. Ils étaient cette sorte de banc de poissons improbable mais destructeur car il est une vérité qui ne souffre pas de contradiction, le nombre fait la force comme la crainte inspirée évite le combat trop difficile. Alors j’ai su. Je me suis mis à traverser le flot droit sur ma ligne, sans ralentir, percutant, l’un puis l’autre sans accorder un seul regard, une seule remarque, je les traversais littéralement. L’un est tombé suite à une collision, et s’est mis à vociférer comme une truie qu’on égorge, je l’ai relever d’un mouvement avant de lui administrer un coup de boule fracassant lui brisant le nez sur le coup, sans m’attarder, j’ai tracé la route et à cet autre qui m’apostrophait, je l’ai étendu d’une droite monstrueuse avant de reprendre mon chemin. Et ils se sont écarté de ma route…le flot…il s’est ouvert. Non pas que j’étais le plus fort, non, j’étais le plus libre ! J’osais ce qu’aucun d’eux n’auraient osés, je devenais irrationnel. Plus de codes, plus de règles…Imprévisible, voilà comme on épouse la vie, comment on la sent frémir. C’est ce jour-là que je suis devenu dangereux, c’est ce jour-là que je suis devenu…simplement… « Devenu ».
C’est exactement à cela que je pense pendant que ce larbin me fait son discours, ce souvenir et à ce qu’il ne voit pas…Je ne suis pas quelqu’un à qui on peut offrir quelque chose, je suis assez fou pour refuser un empire car c’est juste une question…d’envi. Je prends, on ne m’achète pas.
- Je suis seul, c’est indéniable. Mais j’ai une quelconque valeur sinon vous ne seriez pas là à mendier mon bras en tentant de me faire croire que c’est là un effet de la générosité altruiste de votre maitre…C’est bien la première fois qu’on me le demande si poliment avant de tenter de me sodomiser dans l’espoir d’un merci les yeux pleins d’étoiles après la besogne terminée. Le fond de ma pensée, est-ce utile de le délivrer ou avez-vous déjà assez creusé dans la boue de ma foutue conscience pour un extraire l’amer réponse ? Je vais me fendre d’un effort en vous le disant tout net : j’emmerde la Confrérie, J’emmerde le BAM et je vous emmerde par-dessus tout, Casper et ton « maitre » d’opérette caché derrière. Vous aimez jouer aux échecs avec les gens, j’ai l’impression…Vous avez posé le doigt sur le Fou Noir. Mon humanité, laissez-moi m’arranger avec, vous auriez dû venir descendre un verre ou deux avec moi avec plus d’humilité et là j’aurai pu écouter au lieu de faire tout ce spectacle et fouiller dans mon esprit pour être certain de ne pas vous planter du haut de votre complexe de supériorité. Mais voilà, vous n’êtes qu’un petit joueur et j’ai franchement horreur de ce genre de comportement à écraser quelqu’un qui vous est si inférieur pour briller plus encore. Vous avez même perdu mon tutoiement par vos procédés ridicules. Si c’est là tout ce que vous aviez à dire, merci d’être passé…vous m’avez définitivement fait perdre mon temps, vous voyez ? Vous n’avez rien pour moi…je suis encore assez libre pour vous dire merde. C’est tout ce qui compte ma liberté. Bon retour chez ton maitre Casper, et fais gaffe aux Ghostbusters…
Replongeant dans le silence, je cherchais dans ma poche à la recherche de mon éternel paquet de cigarettes avant de m’en allumer une avec des gestes lents et d’en recracher la fumée en émettant un bref rire étouffé.
- …hum…ah New York et ses rencontres idylliques…
Sébastian von Orchent Neutre Delta
Messages : 1258 Date d'inscription : 01/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Nouveau Paradigme ( Sebvo) Dim 21 Avr - 23:00
Kyle Kenneth…
Il t’en aura fallut du temps. Toi qui est si impatient, il t’aura fallut le temps de retrouver la mémoire, et de te rappeler ce qui t’importe le plus. Tu n’es pas imprévisible, personne ne l’est réellement, une fois qu’on en a comprit le fonctionnement. Ma Maîtresse n’a pas creusée suffisamment dans ta psyché pour que ton fonctionnement complet me soit dévoilé, mais à t’étudier aussi simplement, je pense être parvenu à te cerner.
Et c’est là ma victoire ; notre victoire. Ta prise de conscience valait amplement le petit jeu que nous avons déjà fait ensemble, et tu viens de faire un premier pas pour te sortir de ton apathie, comme je te l’ai promit : ta conscience de ta liberté t’offre l’occasion de faire tes propres choix, non de te conformer à ce que l’on te demande, et à ce que tu as l’habitude de faire. Voilà, nous y sommes. Tu choisis, sans surprise, de m’envoyer paitre, mais tu sais pourquoi tu le fais.
Ta dangerosité, ton potentiel, voilà ce que je cultive, ce que je veux cultiver. J’ai conscience que les élèves peuvent dépasser le maître, je suis moi-même passé par là, mais j’ai aussi conscience que pour réaliser au maximum son potentiel, il ne faut pas être bridé. Je te laisserai grandir jusqu’à ce que tu deviennes une menace, Kyle, et là seulement, je tenterais de te tuer. Pas avant.
*Non, tu n’es pas seul, tu te veux seul parce que la Solitude est une forteresse. Oui, tu as une valeur, et pour la première fois de notre rencontre, tu l’utilise. Non, ce n’est pas de la générosité, c’est un marché. Un marché entre deux êtres. Tes remerciements ne m’intéressent pas plus que te sodomiser, seules tes compétences m’intéressent, seul ce que tu peux en faire m’importe. Tu emmerdes la Confrérie, tu emmerdes le BAM, tu m’emmerdes moi ; tu choisis de nous emmerder. Si je ne t’avais pas titillé avec mes subterfuges, l’aurais-tu fais ? Aurais-tu reconnu le faire ? Il est en effet question de Fou Noir, mais tu n’as pas la moindre signification de ce que cela signifie. Pas encore. Magnéto comprendra, mais Magnéto m’intéresse moins que toi. Ton humanité ne me concerne pas, quant à révéler mon véritable visage dès la première rencontre… Kyle, allons ; tu sais comment cela marche : à la différence de cette voix, dont tu n’as aucun moyen de savoir la véracité, tu pourrais reconnaitre mon visage, et j’aurais été contraint de te tuer à la fin de la rencontre. Cela ne m’intéresse pas. Descendre des verres avec humilité… voici longtemps que je n’ai plus le temps pour ce genre de loisir. Mais un jour, peut-être, quant nous serrons égaux. Car nous ne le sommes pas, pas encore. Tu sors peu à peu de cette léthargie qui te rendait inférieure, mais il te faudra encore apprendre pour m’égaler. Je ne brille nullement par les actes que je commets, car ils ne sont que des moyens, non des fins. Tout ce qui a précédé n’était là que pour t’amener à cette conclusion, à te retrouver. Qu’importe que je tombe dans le juste ou dans le faux, tant que tu réagis ? Qu’importe que tu réagisses bien ou mal, tant que tu réagis ? Repenches-toi sur les minutes de notre conversation, depuis combien de temps n’as-tu put être ainsi toi-même, n’as-tu put te rappeler qui tu étais ? Mes procédés te sont peut-être méprisables, mais reconnait au moins leur efficacité.*
*Est-ce là tout ce que j’avais à te dire ? Non, en réalité. T’ai-je fais perdre ton temps ? A toi de voir, car toi seul peux fixer la valeur de ce que nous avons réveillé ce soir. Nous. Je n’avais rien pour toi jusqu’à lors, c’était véridique, mais désormais que tu es prêt à faire tes propres choix, j’ai enfin quelque chose à t’offrir : toi seul pouvais libérer ta liberté, et toi seul peux décider qu’en faire. Me dire merde, ou accepter mon offre ; offre au passage que je n’ai pas encore énoncée, car te l’énoncer auparavant n’aurais servit à rien. Tout ce qui compte, c’est ta liberté, oui ; c’est ce que tu vas en faire, maintenant que tu l’as retrouvée.*
*Je suis un marionnettiste, c’est vrai. Cependant, ne sont marionnettes que ceux qui n’ont pas la possibilité d’être autre. Un joueur d’échec, oui. Mais une pièce d’échec, également. Le monde est un vaste échiquier, et je cherche des gens capables d’y jouer à mes côtés. Si j’ai fais tout cela, c’est pour te tester. Test que tu as réussis, bravo.*
*Voici donc la dernière chose que j’ai à te dire, un pacte que nous pouvons faire ensemble. Je peux t’aider à te réaliser, t’aider à maximiser cette liberté comme la Confrérie n’a jamais put. Tes propres choix, la place que tu peux prendre. Pas parce que tu la mérite, mais parce que tu peux la prendre. Parce que tu oseras la prendre ; elle ne te sera ni offerte ni vendue, tu devras la prendre par toi-même. Qu’ai-je à y gagner ? Un associé compétent. Qu’ai-je à y perdre ? Rien. Qu’as-tu à y gagner ? Tout dépendra de ta réussite. Qu’as-tu à y perdre ? Rien non plus. Libre à toi de reprendre ta petite vie en attendant la fin, libre à toi d’user de ta liberté à ne rien faire, à faire quelque chose qui n’aboutira sur rien. Ou alors, libre à toi d’essayer d’accomplir quelque chose. Ta liberté, c’est dans ce choix qu’elle réside. Je ne suis pas le seul moyen d’accomplir quelque chose, non, mais regarde ce que tu as fait jusqu’ici ; n’est-ce pas le moment d’essayer d’emprunter une autre voie ? Tu t’es prétendu apte à le faire, tout à l’heure, et face à la nouvelle lucidité dont tu t’es parée, l’es-tu encore ?*
*Prends ton temps pour réfléchir à cette question ; ton impatience est un défaut qui peut te coûter beaucoup. Je n’attends pas de réponse immédiate, ne t’inquiète pas. Nous avons suffisamment avancé ce soir. Je t’ai conduit à la croisée des chemins, toi-seul peux choisir lequel emprunter.*
Tu m’as dit merde, tu as eut ton panache, ton audace ; tu as frôlé la vie, tout du moins le crois-tu. Mais en réalité, cet acte était précisément celui où nous devions arriver pour parvenir à collaborer. J’ai suffisamment de pion pour que ceux pouvant prétendre à un autre statut doivent avoir les capacités de me défier. Un tout est plus qu’une somme, et si mon avis restera prééminent, je pense être capable d’écouter les conseils avisés que peuvent me donner ceux dont je m’entour. Des suivants ? Pour les plus faibles, oui. Mais pour d’autres, ce ne sont ni plus ni moins que des collaborateurs.
Outil ou Obstacle ? Pion, Agent ou Allié ? Que veux-tu devenir, Kyle ? Vouloir et pouvoir sont certes différents, mais si l’on ne veut pas, jamais on ne pourra.
Le Spectre ce dissipe, non sans laisser une dernière pensée derrière lui à ton intention. Savoure ta cigarette, Kyle, car j’aimerais savoir ce qui a le meilleur goût : la nicotine, ou notre rencontre ?
*Lorsque vous aurez une réponse réfléchie, faites-en part à Silent, elle saura comment nous trouver.*
Silent… quels souvenirs aura-t-elle de cette soirée ? Des flashs, tout au mieux ; une rencontre avec un être mystérieux, un grand manoir, des gens sans visages, un échiquier avec pour unique pièce un Fou Noir. Une pièce qu’elle aura dans sa poche, et que l’être qui lui aura donné l’aura chargé de transmettre un message : « Fais-ton choix ». Oh, ne t’inquiète pas, aucun mal ne lui aura été fait ; toute sa mémoire a été trafiquée, tout cela n’a jamais eut lieu. J’ai semé dans sa tête les plans pour te conduire à moi si tu en as l’intérêt, et les capacités.
Le premier test est terminé, libre à toi d’entamer le second, ou de laisser ta protégée dans le doute. Es-tu réellement seul ? Et veux-tu le rester ?
La lumière revient tandis que le spectre s’efface, je n’ai pas bougé d’un pouce, tirant avec une lenteur calculée sur ma cigarette en faisant rougeoyer l’incandescente extrémité d’une façon quasi religieuse. Quelques secondes pour m’habituer au retour de la clarté découpant le monde ténébreux au dehors pour lui signifier la fin du temps des amours entre ombres et mystères et voilà le cris de surprise de la tenancière du bouge qui me rappelle au monde et ses réalités. Le frisson d’excitation subsiste, ce frisson et la certitude que quelque chose d’énorme vient de se produire juste là sous mes yeux durant l’espace d’un songe déjà envolé. Rien ne peut me rendre aussi vivant que cette étincelle, lorsque la vie elle-même s’est mise à bégayer en un sursaut d’angoisse, c’est meilleur que la drogue et bien moins triste que le sexe et c’est exactement ce qui me tient en vie, c’est exactement l’envie que je suis venue chercher ce soir à défaut de la frôler dans une énième bagarre d’ivrogne.
Un sourire malgré moi. Oui, parce que j’entre aperçois le chemin enfin, un chemin qui me plait, un chemin entre jeu et défis et dont la finalité n’a d’autre que d’être parcouru, uniquement parcouru. Oui, mais avec le plus de liberté possible, juste quelques balises et un grand souffle de lyrisme. Mon panache, c’est ce qui me reste et me colle à la désinvolture. Quelque chose vibre à nouveau, je le sais….je le sent. Quelque chose que je croyais mort, les ténèbres auraient elles paradoxalement rallumées ma vie ? J’en suis presque à m’en laisser convaincre. Putain que c’est beau !
La porte s’ouvre sur un visage que je connais, elle me lance une sorte de regard intrigué du haut de sa petite taille, drapée dans sa veste de cuir noir corbeau et de sa chevelure ruisselante de la pluie dégoulinante de l’air vicié d’une cité qui s’en va débris par débris dans l’incontinence. Elle se poste devant moi, ma petite merveille, à deux de cette chaise vide que j’avais poussé pour une ombre. Je lui adresse un petit sourire, chose qui semble l’étonner…suis-je devenu si acariâtre avec le temps ? D’une voix ferme, j’annonce.
- Bourbon….Deux verres et après promis, on s’casse.
Sans demander d’explications alors que l’évidence s’impose, elle tire la chaise et s’y installe en soupirant. Je me perds un instant à l’observer dans la moindre nuance de son visage et je sais déjà qu’il ne l’a pas touché parce que sinon j’aurai perdu le reste de contrôle que j’avais encore sur ma folie, je sais à présent…oui…je sais combien elle est importante pour moi, elle est ma seconde chance, la seconde chance de veiller sur quelqu’un qui ne partage pas mon sang mais qui en a la valeur. Je la connais par cœur, je sais qu’elle ne dégainera pas la première alors il nous faut un début à tout.
- Ta soirée ?
Elle croise les bras sur la table et y couche sa tête me regardant de biais.
- Les boites sont nulles…que des gros lourds…en plus…j’ai eu comme une…absence. J’sais pas, j’ai rencontré un type, enfin je crois. C’était important mais sans l’être. Je ne m’en souviens plus. - Alors n’en dis pas plus. - Je n’aime pas cette ville. - Moi non plus, mais elle m’attire autant qu’une charogne dans un fossé demandant à être vengée. Elle me dégoute mais elle s’empare de mon esprit. - Quand est-ce qu’on rentre chez nous ? - On n’a plus de chez nous, petite, c’est toi et moi à présent. On va rester pour reprendre ce qui nous revient…Notre liberté et c’est ce soir et ici que ça commence.
Un frêle sourire depuis la forteresse de ses bras, je crois que cela la touche, en tout cas ça lui plait.
- A quoi on boit ? - A un nouveau paradigme, gamine. D’habitude on boit pour honorer nos morts, ce soir on fête le retour à la vie de l’un d’entre eux.