X-men RPG
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 Etre à la hauteur

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Amy de Lauro
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MessageSujet: Etre à la hauteur   Etre à la hauteur Icon_minitimeMer 1 Aoû - 13:15

Etre à la hauteur


Prologue : Objectifs
    Chambre numéro 19, Dortoir des Filles, Institution Charles Xavier, Etat de New York – 12 : 18 P.M.


Les dortoirs prenaient un étage complet de l’Institut, lequel était divisé en deux couloirs, chacun donnant sur les chambres ou des filles, ou des garçons. Chaque chambre était similaire, enfin, avant personnalisation des locataires : une chambre à quatre lits à étage avec des tables de chevets, une armoire coulissante et un bureau pour quatre, placé devant une fenêtre à volet électrique. Simple, suffisant.

Celle numéro 19 avaient pour occupantes deux jeunes femmes des plus hétéroclites : Amy de Lauro, jeune brunette italienne élevée en orphelinat selon des valeurs bien définies et stricts. Discrète, gentille, travailleuse et posée, voilà comment on pouvait résumer son caractère. Elle occupait l’un des étages inférieurs de l’une des mezzanines, ainsi qu’un quart de l’armoire, celui du milieu gauche, avec ses maigres affaires et pourtant bien suffisantes : quelques fringues et un minimum de vie, un sac de voyage. Dans sa table de nuit se trouvaient une petite collection de livres personnels, ainsi que son mp3, son téléphone et son argent lorsqu’elle ne les avait pas sur elle. L’autre rez-de-chaussée de mezzanine était occupé par son opposé, en quelque sort. Caitlyn Elioth, rousse irlandaise élevée dans les rues de San Francisco, à la dure et seule. Exubérante, imprévisible, fonceuse et gaffeuse, voilà un résumé du personnage.

Drôle de colocation qui contrairement à toutes les probabilités, était plus solide que l’acier. Caitlyn et Amy s’étaient très rapidement adoptées, et se comportaient comme une sororité ; des sœurs de cœur, selon leurs propres mots. Deux orphelines, certes de monde différent, mais qui avaient toujours voulut une famille, et qui l’avait trouvé en l’autre personne. Ainsi, malgré des habitudes et des styles de vie très différents, elles s’acceptaient et se soutenaient. Des épreuves les avaient rapprochées, et c’étaient ensemble qu’elles avaient fait vœux de rejoindre les X-Men.

Cependant, dans cette quête, l’italienne avait un sacré retard : Fuzzy, tel qu’était surnommée la rousse, avait déjà des compétences martiales très poussées, et certes sorties d’on ne sait où, bien réelle. La brune, elle avait été élevée dans la non violence, et jamais elle n’aurait porté le moindre coup de poing si le destin ne l’avait placé sur le chemin des Purificateurs et des Cyborg. Aujourd’hui, elle apprenait à ce battre, mais ce n’était pas suffisant pour espérer devenir X-Woman.

C’était les vacances, elle avait donc le temps de s’entrainer plus durement ; étant une personne organisée, Nephilim avait donc fait un planning, sur une simple feuille de papier, qu’elle avait scotché à sa mezzanine, un emploi du temps auquel elle devait absolument se tenir pour augmenter ses capacités physiques.

7h-8hPréparation (toilettage, habillage…)
8h-9hPhotosynthèse
9h-11hCourse à pied
11h-12hPhotosynthèse
12h-13hDéjeuner
13h-15hNatation
15h-16hPhotosynthèse
16h-18hCombat
18h-19hPhotosynthèse
19h-20hAide-psy
20h-21hGuitare
21h-22hToilettage + Discussion de chambrée

Un beau planning qui devait lui permettre de s’y retrouver dans des journées plutôt chargées. Et elle suivrait cela tous les jours à l’exception de celui du Seigneur, et ceux jusqu’à reprise des cours. Maintenant, c’était vrai que le planning n’était pas hermétique : en même temps qu’elle courait ou nageait, rien n’empêchait Amy de déployer membranes nictitantes et ailes pulmonaires pour continuer sa photosynthèse, tandis de durant les heures de photosynthèse rien ne l’empêchait de continuer le sport, si sa condition physique le lui permettait. Bref, elle n’allait pas chômer, mais tiendrait le coup, comme d’habitude. Elle avait la volonté de réussir et ses pouvoirs amélioraient son endurance suffisamment pour qu’elle tienne le rythme qu’elle c’était imposée ; elle n’avait jamais eut à en douter jusque là.

Pour l’instant, elle restait allongée sur son lit, contente d’avoir trouvé du temps pour toutes ses activités : elle s’entrainerait au minimum six heures par jour et pourrait voir pas mal de monde durant ses pauses. Elle ne déjeunerait pas véritablement, mais accompagnerait Cait’ ou d’autres au réfectoire, et discuterait ; elle s’entrainerait seule ou accompagnée, mais savait que pour le « combat », Jubilee serait là pour lui enseigner comme elle l’avait promit. Fuzzy aussi, probablement, mais cette dernière avait également la guitare à lui apprendre, ce qu’elles feraient tous les soirs, dans un souci d’emmerdement globale de l’étage des dortoirs. Dit comme cela, cela pouvait paraitre volontairement malveillant ou leur apporter des problèmes, mais il en était rien : elle n’avait juste pas de créneaux pour mettre cela autre part. C’était simple, la seule heure qu’elle aurait dû avoir de libre avait été prise par une aide qu’elle apportait à une autre jeune femme, souffrant d’une dépression avancée. En quelque sorte, Amy c’était autoproclamée sa psy, même si elle se voyait juste comme une personne en aidant une autre, n’ayant pas à son goût les qualifications requises.

En bref, son mois allait être très occupé, mais elle devait s’y habituer car cela ne ferait que s’accroitre lorsqu’elle prendrait en ancienneté dans l’Institut. Pour elle, devenir X-Men ne se résumait pas à faire parti de la X-Team, mais c’était bel et bien aider à faire vivre l’Institution Charles Xavier, à aider ses résidents et ses élèves autant qu’elle le pouvait.

La seule chose dont elle avait peur, c’était d’échouer. Mais elle se montrerait à la hauteur ; elle ferait tout pour.
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Etre à la hauteur   Etre à la hauteur Icon_minitimeLun 6 Aoû - 18:40

Chapitre I : Athlétisme
    Parc de l’Institut Xavier, Etat de New York – 09 : 13 P.M. – Séance 1


La plupart des gens déclaraient se vider complètement l’esprit quant ils courraient ; bah elle, elle ne devait pas courir assez vite. Il y avait peu de moment où elle pensait plus que dans la course à pied ; et peu de moment où elle pensait plus à n’importe quoi. En effet, ses pensées dérivaient au rythme de sa course. Sachant que l’Institut faisait plusieurs hectares, à vue de nez, elle avait tout le temps de se perdre dans ses pensées. D’ailleurs, cette simple réflexion était la preuve ultime qu’elle pensait à tout et n’importe quoi.

Amy accéléra un peu. Ses baskets tiendraient le coup, car elles étaient faite pour cela, et en avaient vu d’autres. Oui, s’il y avait une chose d’éternel dans la tenue de la jeune brune, c’était ses baskets ; après tout, c’était une fille élevée dans le Mezzogiorno, dans un orphelinat qui plus est, donc les talons, elle ne savait même pas marcher avec. Comme pantalon, les jeans avaient sa préférence, même si pour le sport ou la chaleur, elle portait des survêtements. En réalité, les jeans avaient sa faveur dans tous les domaines, ou plutôt les vêtements en denim : pantalon, short ou jupe, veste, etc. Aujourd’hui, elle était en débardeur, mais il lui arrivait également de porter des t-shirt informes. Ajoutez à cela quelques vestes aux couleurs variées et plus rarement une paire de bottes noires, un borsalino, quelques écharpes, des mitaines et des bracelets en tous genre, et vous aurez fait le tour des divers accessoires de Nephilim. Elle n’avait pas grand-chose, mais cela lui suffisait ; pas de chaussures à talons ou de robes, elle n’avait pas l’habitude d’en porter. Différence culturelle et fait qu’elle soit timide, très probablement.

Mais bref, elle courrait dans le parc de l’Institut, en accord avec son planning ; elle venait de s’y mettre, mais n’y allait pas à son maximum, sans quoi jamais elle ne tiendrait son objectif : deux heures de course d’endurance, puis une heure de repos pour reprendre sa photosynthèse, le déjeuner auquel elle irait au réfectoire pour discuter plus que pour manger, puis elle renchainerait.

La course, elle la faisait seule, membranes nictitantes déployées ; en effet, ses horaires étaient plus un minimum qu’un maximum : si elle empiétait avec un entrainement sur la photosynthèse, ce n’était pas grave, puisqu’elle pouvait pratiquer de la photosynthèse durant son sport. Ainsi, c’était plus des heures de repos qu’elle avait dénommée « photosynthèse » sur son emploi du temps. Amy se savait endurante, mais six heures de sport par jour risquait de l’épuiser malgré sa régénération et l’énergie nutritive de la biomasse.

Mais elle n’allait pas abandonner : Amy avait la volonté de s’améliorer toujours plus dans l’espoir d’être digne d’intégrer les X-Men, d’être capable de les aider, de leur être utile. Elle ne voulait pas échouer, pas décevoir Jubilee ou Karma, elle voulait aider le monde et devenir une super-héroïne, comme elles se l’étaient promis avec Cait’. Certes, dit comme cela, cela pouvait paraitre stupide ou mignon, mais dans la réalité des faits, elle s’imposait un programme de mise à niveau qu’elle espérait suffisant. Enfin, c’était déjà beaucoup comparé à ce qu’elle aurait fait un an plus tôt, les épreuves l’ayant endurcie et encouragée à s’endurcir. Puis avec Jubilee en professeure particulièrement, elle-même une gymnaste olympique, Amy espérait s’améliorer suffisamment pour être à la hauteur ; à la hauteur d’intégrer la X-Team. L’italienne était plus que consciente de ne pouvoir égaler le niveau de son amie, mais espérait que sous sa tutelle, elle parviendrait à atteindre les capacités requises pour faire parti des X-Men. Un rêve un peu fou, probablement, mais un rêve qu’elle faisait son possible pour atteindre.

Le temps s’écoulait comme ses pensées : rapidement.

Amy s’arrêta, essoufflée ; il aurait été facile de reprendre son souffle en déployant ses ailes pulmonaires, mais elle n’avait pas de vêtement approprié. Son seul t-shirt spécialement déchiré pour laisser passer les Ala-pulmos n’était pas des plus pratiques pour courir, car dans l’effort, il lui aurait tenu trop chaud. Bref, elle devait reprendre son souffle normalement. Elle avait encore des efforts à faire pour atteindre un niveau suffisant, et tenir les objectifs qu’elle s’était imposée. Mais elle allait y arriver ; elle avait la volonté de le faire, et y arriverait. Elle donnerait tous ce qu’elle avait.

Forte de cette conviction, l’italienne reprit sa course.
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MessageSujet: Re: Etre à la hauteur   Etre à la hauteur Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 11:53

Chapitre II : Natation
    Terrasses de l’Institut Xavier, Etat de New York – 13 : 32 P.M. – Séance 1

Bon, la première journée partait mal : après avoir eut quelques difficultés à poursuivre sa course à pied, voilà qu’elle arrivait à la bourre à sa natation. C’était fou le temps qu’on économisait en fait, en ne déjeunant pas. Bon, elle n’avait pas réellement déjeuné, mais plutôt accompagné d’autres, et discuté avec eux. Et quant un sujet l’embarquait, ce n’était pas à moitié ; donc, elle avait outrepassé sa pause de midi et avait dû retourner se changer en quatrième vitesse pour se rendre à la piscine de l’Institut. Oui, il y avait une piscine à ciel ouvert, sur la terrasse ; « le pied, cette baraque », comme ne voulait pas le reconnaitre Fuzzy. Elle faisait vint-cinq mètres, était chauffée par le soleil et de temps à autre des mutants la trouvant trop froide, ne comportait pas trop d’ONVI insectoïdes noyés ou autre surprise désagréable à avaler quant on buvait la tasse (le chlore mis à part, certes).

L’italienne c’était équipée pour la natation, même si c’était surtout de la réutilisation d’organiques qui n’avaient pas cet objectif premier : ses membranes d’un vert lumineux qui couvraient ses yeux, protégeaient ses derniers du chlore, lui permettant de nager les yeux ouverts sans la moindre gêne. Et ses ailes, si différentes des autres, lui permettant de respirer malgré que sa tête fût sous l’eau, comme des tubas naturels. Oui, c’était de la triche, mais après tout, elle trichait déjà du fait que la biomasse soit plus nutritive que les aliments normaux et que l’apport constant en cette dernière lui permette d’être plus endurante. Après tout, ses pouvoirs étaient physiques, autant en profiter pour devenir aussi forte que des gens ayant des pouvoirs élémentaires. Bon, les deux appendices pulmonaires avaient requit un maillot de bain une pièce avec dos nu pour pouvoir quitter l’épiderme de Nephilim en toute tranquillité. L’avantage, enfin c’en était un aux yeux de la jeune fille, c’était que sur elle, ce genre d’accessoire n’avait rien de moulant, pour la simple est bonne raison qu’il n’y avait pas grand-chose à mettre en valeur sur son corps, ce qui lui convenait parfaitement. On restait concentré sur son visage, ainsi.

Même si Aout était un mois bien commun pour sa tendance à voir naitre les couples, l’italienne n’était pas là pour cela : elle devait s’entrainer. Une ligne d’eau faite pour les nageurs séparait le reste de la piscine dédié à l’amusement, et c’est là-bas qu’elle se dirigea. Elle serait seule dans la ligne d’eau. Cool, pas de risque de collision momentanée.

Après avoir déposée sa serviette sur un transat, se le réservant par la même occasion pour quant elle sortirait, Amy s’approcha de l’eau. Déployant ses membranes, elle y trempa un orteil ; en bonne Napolitaine, elle était frileuse. Encore la chance ! Il devait faire 35°C dehors, et l’eau lui paraissait froide. Par réflexe, elle vérifia qu’il n’y avait nulle jeune rousse de 25ans dans les parages, voulant se mouiller à son rythme, et pas à celui d’une électrique camarade de chambre qui aurait surement trouvé très drôle de noyer une fougère.

Bref, il fallut presque dix minutes à Amy pour que le niveau d’eau monte jusqu’à sa nuque, et ceux avec l’aimable assistance de l’échelle qui permettait de descendre, et son éternelle marche manquante ; non sérieux, pourquoi il n’y a jamais assez de marches dans les échelles de piscine ?

Une fois dans l’eau, elle s’élança en crolle, déployant ses ailes hors de l’eau. Etre sous l’eau lorsque l’on avait les Membranes Nictitantes déployées était spécial ; spécial et magnifique. L’eau avait prit une teinte verdâtre, c’était sure, mais les rayons plus clair de lumière faisaient sur le fond et autour d’elle des reflets d’émeraude. L’italienne aimait bien cela. Objectif de la séance, nager deux heures ininterrompues, puisqu’elle n’avait pas besoin de sortir la tête de l’eau. Bon, dès la première longueur, ce fut échoué, car elle s’explosa royalement la tête contre le bord ; et dire qu’elle était en crolle et pas en dos crollé, encore la preuve d’une habileté légendaire. Cela devait être à cela que servait le marquage au fond de l’eau, à dire que le bord approchait ! Bon, malgré une perte de neurone intempestive par choc frontal, elle s’endormirait moins bête ce soir.

Après quelques instants accrochée au bord à se frotter le haut du crâne endolori, Amy reparti à la nage, recommençant à penser la où elle aurait due se concentrer à autre chose. Ses cheveux friseraient surement, mais cela n’était pas très grave, tant qu’elle parvenait à leur donner une forme pas trop chaotique, et cela que lui ferait pas de mal de changer un peu de coiffure. Par contre, si elle pouvait se permettre de les laisser libre durant la course et même la piscine, il en serait surement autrement une fois le combat commencé ; bah, elle verrait là-bas. Elle les couperait pas, mais les attacher ne luis posait aucun problème. Ah, les arts martiaux, l’un des trucs qu’elle avait toujours le plus fuit dans les sports ; preuve que changer de continent, cela aidait à se changer soi-même.

Une longueur de plus, et la voilà qui se ce demandait combien elle serait capable d’en faire en deux heures. Deux kilomètres ? S’aurait été plutôt bien pour une « débutante », mais clairement insuffisant si elle espérait devenir une X-Woman ; deux kilomètres aujourd’hui, d’ici la fin du mois, elle devrait au moins en être au double. Bon, objectif dans l’objectif fixé. Elle allait juste devoir mieux gérer son effort qu’elle ne l’avait fait le matin même à la course, mais cela viendrait avec la pratique, naturellement l’espérait-elle, avec un gros doute néanmoins.

Deux kilomètres en deux heures, faisables ; peut-être même deux et demi ou trois, avec un peu de chance et beaucoup de bonne volonté. La bonne volonté, elle en avait à revendre, par contre la chance…

Tiens, elle était encore arrivée au bout du train au fond de l’eau, et ses doigts lui envoyaient des messages nerveux…
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MessageSujet: Re: Etre à la hauteur   Etre à la hauteur Icon_minitimeDim 19 Aoû - 19:50

Note : Ce post a été rédigé avec l’accord de Jubilee

Chapitre III : Arts Martiaux
    Gymnase de l’Institut Xavier, Etat de New York – 16 : 06 P.M. – Séance 1

Après l’effort, le réconfort, c’était ce que c’était dit Amy après deux heures de nage qui, croyez-le ou non, avaient été moins fatigantes que la course, même si un peu plus douloureuse. L’italienne apprenait de ses erreurs, comme tout le monde, mais elle se donnait généralement trois essais, et là, les essais faisaient mal.

Mais une fois qu’elle eut finie, elle avait lézardé sur le bord de la piscine, laissant le soleil la sécher tout en regardant ce dernier… bronzage, peut-être pas, mais niveau de réflexion du touriste lambda sur une plage de la cote d’azur, indéniable. Et elle c’était débrouillée pour ne pas être en retard pour son premier cours de combat avec Jubilee, où elle apprendrait le mélange de Vovinam Viet Vo Dao et de Wing Chun pratiqué par sa professeure. Elle qui avait eut mal à la natation, si les techniques pédagogiques pour le combat de Jubilee étaient similaires à celle de Feing, elle allait encore plus souffrir. Bon, le bon côté des choses c’est que grâce à Samuele, elle parvenait de nouveau à régénérer plus vite, maîtrisant l’Accélération des Processus Biologiques ; ainsi, malgré les coups qu’elle prendrait, elle serait vite remise physiquement, et personne n’imaginerait le nombre de bleus qu’elle avait pris. Cool le Facteur Guérisseur quant même.

Bref, de nouveau vêtue de son débardeur et de son survêtement, s’étant douchée pour chasser le chlore et la sueur, elle avait fait un crochet par sa chambre pour récupérer ses mitaines rembourrées spécialement pour le combat et déposer ses affaires de natation. Du fait, malgré une belle petite course dans les couloirs, chose interdite s’il en était, elle avait vu sa ponctualité se transformer en léger retard : six minutes. Elle avait six minutes de retard quant elle arriva au gymnase, trouvant une Jubilee plus que prête pour lui taper dessus… euh, lui apprendre à se battre. En fait, pas grande différence. La X-Woman la salua joyeusement, ne notant pas son retard. Elle avait tout préparé, mit en place les tatamis, il manquait plus que l’italienne !

Plus prête que son élève pour le cours qui allait suivre, Jubilee commença par lui ordonner de s’échauffer : comme pour l’escalade, elle s’échauffait avant. Et aller c’était repartie pour de la course et des étirements – choses qu’elle n’avait pas fait avant sa course et sa nage, soit dit en passant. Gentiment rabroué pour ce détail, l’italienne fut encouragée et presque poussée par un Jub jub des plus enthousiastes. Elle voulait être une X-Woman ou pas ? Fallait faire gaffe à cette question : il y avait une mauvaise réponse, contrairement à ce qu’on pouvait croire. Et une deux, une deux, on monte les genoux. Et voilà l’italienne dans une parodie de camp militaire !

Et après la course, les étirements. Plus souple, elle devait être plus souple : une fougère c’était souple ! Bon, bah visiblement Jubilation et Caitlyn avaient discuté et conspirer pour faire souffrir Nephilim ; à chaque chose malheur et bon, le dialogue s’améliorait dans l’équipe. Après, si le dialogue pouvait s’améliorer sans qu’elle ait à en souffrir, Amy ne disait pas non non-plus. Les pompes et les abdos, l’italienne était pas faite pour cela. Mais elle devait bien avouer que les commentaires de Jubilee donnaient du courage, et confirmaient également le théorème du Prof de Sport : il y a que ceux qui regardent qui se permettent de commenter.

Une fois qu’elle fut suffisamment morte pour ne plus avoir envie de s’entrainer, Amy eut droit au jovial « c’est pas trop tôt, on y va », lancé avec humour et bonne humeur. Bon, considérant que Nephilim se fatiguait moins vite que la norme, elle allait pouvoir faire quelque chose.

Le ton fut de suite donné : Jubilee lui rappela qu’elle était trop offensive, et lui demanda de l’attaque. Un coup de poing parti après quelques hésitations, et avant qu’il ne touche la professeure, c’était une italienne toute surprise qui était par terre dans la poussière du gymnase ; tu peux me la refaire celle-là, et au ralenti, que je pige ?

Jubilee lui expliqua le principe du Viet Vo Dao : les ciseaux. Amy profita du cours pour se remettre de ses émotions. Le Vovinam Viet Vo Dao est un art martial vietnamien surtout connu pour ses ciseaux acrobatiques très spectaculaires. Noté. Jubilee passa sur les dix principes de l’art martial, mais eut la délicatesse de lui expliquer le programme : Le Vovinam étant un art martial très complet, bien plus que son « truc actuel », elle allait apprendre des techniques d'attaque, de self défense, de contre-attaque, dont l'apprentissage se faisait avec un partenaire (qui serait Jubilee dans le cas présent), des positions d'attaque ou de défense, parfois inspirés du bestiaire asiatique (tigre, dragon, serpent...), etc.

Amy aimait bien le « etc. » : elle savait qu’elle allait prendre chère, car si on décidait de passer vite fait sur un point du programme, c’était pour ne pas décourager les élèves qui allaient le faire. L’avantage était que si elle en prenait plein la tête, se serait fait avec humour et bonne humeur ; merci Jubjub.

Elles commenceraient par les techniques pieds-poings, une partie essentielle du programme étant composée de techniques de poings, de pieds, de sabres (tranchants de la main), de coudes, de genoux, de balayages, de blocages, d’assauts, de self défenses, de clés, de contre attaques, de projections… Déjà, cela promettait. C’était plus sympa avec Jubilation, les arts martiaux, Amy devait bien le reconnaitre ; puis le Vovinam faisait moins mal que le Xingyi Luihe Quan, la plupart du temps, bien qu’on rencontra le sol beaucoup plus souvent. Les positions étaient également très importantes au Vovinam, les techniques reposant toujours sur un bon placement et un bon déplacement du corps ; pour le coup, il y en avait de similaire à celles qu’elle connaissait déjà, du coup la partie fut un peu plus facile pour Amy. Plus facile, pas moins douloureuse : elle finit autant par terre que les autres fois. Mais là où Amy fut plus spectatrice qu’actrice, c’est quant Jubilee lui présenta les Ciseaux. Une des particularités du Vovinam Viet Vo Dao était le ciseau, qui consistait à attaquer un ou plusieurs adversaire(s) en le saisissant ou le percutant avec ses jambes. Techniques aussi bien spectaculaires qu’efficaces, il existait 21 ciseaux au programme, bien que leur apprentissage soit progressif. On commençait par des ciseaux aux jambes puis on montait au fur et à mesure que le programme avance. Et Amy eut donc le droit à peu près à toutes les manières de chuter qu’elle imaginait. Puis quant vint son tour, ben on comprenait bien pourquoi elle préférait les poings que les pieds.

Pour finir, Jubilee plaisanta comme quoile programme technique du vovinam viet-vo-dao comportait le maniement d'une quinzaine d'armes, enseigné à partir du grade de professeur assistant (environ 4 à 5 ans de pratique régulière, soit 4ième niveau), où l’on retrouvait notamment, les double couteaux, le sabre, la hache, le bâton, la hallebarde, le pistolet, la baïonnette, la règle, la machette, le sabre large, l’épée, l'éventail et même le parapluie. Mais on s’en foutait, comme le disait Jubilee. Pas tant que cela, répliqua Amy : autant la plupart des armes elle s’en moquait effectivement, autant si elle pouvait apprendre le pistolet et le sabre, elle n’était pas contre. Il fallut un argumentaire argumenté pour convaincre Jubilee de le faire, car pour elle, un pistolet comme un sabre ne servaient qu’à blesser, ce qui n’était pas son but. Finalement, Amy lui expliqua le principe du Tesla, un Taser conçu par Forge, et du fait qu’elle avait toujours eut une admiration pour les héros mythologiques maniant le glaive, et qu’elle aimerait bien y parvenir elle-même. « On verra » qu’il lui fut répondu, Jubilee ayant surement quelques mots à dire à Jonathan Silvercloud pour avoir fabriqué une arme à l’un des élèves ; « On verra quant t’arriveras à me mettre à terre » okay, la précision signifiait plus ou moins qu’Amy allait passer du temps à morfler avant de toucher un faux flingues. Bénie soit Caitlyn qui se ferait moins prié dans ce domaine.

Erf, plus de pause, c’était reparti…
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MessageSujet: Re: Etre à la hauteur   Etre à la hauteur Icon_minitimeLun 20 Aoû - 20:11

Chapitre IV : Aide Psychologique
    Aile de l’Infirmerie, Institut Xavier, Etat de New York – 19 : 02 P.M. – Séance 1

Ouah, Amy avait mal de partout ; l’entrainement subit avec Jubilee s’avérait moins douloureux que celui avec Feing, mais plus intense : au lieu de deux heures d’entrainement, elle avait eut droit à trois, et ce dès le premier jour. Enfin, pour une raison valable, Jubilee l’avait laissé sortir cinq minutes avant, comme en cours ! Bref, la raison valable avait un nom : Rachel. Après un rapide passage à sa chambre, l’italienne s’était dirigée vers l’infirmerie, un bloc-notes et son livre de psychologie de l’an prochain sous le bras.

De ce qu’en savait Nephilim, Rachel était nouvelle ; nouvelle et dépressive, d’ailleurs. Et pas de la petite dépression ! L’italienne avait entendue parler de la jeune femme par Franklin, qui avait voulut l’aider, se sentant lié à elle parce qu’un futur lui lui avait ordonné de ne pas la rencontrer, sommation à laquelle il ne s’était pas pliée et qui avait du bon comme du mauvais. Jubilee aussi avait rencontré Rachel durant une escapade nocturne de cette dernière, mais elle n’avait pas réellement prit part à la « thérapie » de la jeune femme, ignorant beaucoup de chose sur cette dernière. De ce qu’Amy en savait, Rachel était une mutante très puissante, qui venait d’un futur sombre et qui avait beaucoup souffert, et malgré les efforts de Franklin, d’Ernest Lenoir et de quelques autres, continuait de souffrir. Etat de stress post-traumatique chronique, rien que le nom confirmait le fait que c’était bien au-dessus des compétences de psychologue d’Amy, qui étudiait en seconde année, sans parler de la dépression. Mais l’italienne n’espérait pas apporter une aide professionnelle : c’était une aide humaine qu’elle apporterait. Elle avait suffisamment de cœur pour aider une personne de plus, et comme l’aurait dit Karma, c’était apprendre sur le tas. Après, surement que Nephilim voulait se tester à travers cela, il aurait été malhonnête de ne pas le reconnaitre ; elle faisait ses études pour comprendre et aider les autres, et si en master elle se spécialiserait dans l’étude comportementale, le tronc commun qu’elle avait actuellement était pour toutes les filières psychologiques. Vus les progrès faits avec Franklin et Ernest et l’absence de ces derniers avec le psychologue en titre, Amy pensait avoir toutes ses chances.

Cependant, on l’interrompit quant elle arriva à l’infirmerie. Irina s’approcha d’elle en lui demandant, inquiète, ce qui lui était arrivé. Il fallut un instant à Amy pour faire le lien ; certes, elle avait des bleus plein-partout. Gênée, l’italienne s’excusa et déclara que ce n’était rien, un peu de zèle dans sa formation de X-Woman. Les hématomes auraient vite disparus, et seraient remplacés par d’autres ; ainsi allait la vie. Non, ce qui fut plus problématique, ce fut le tiqué d’entrée dans la chambre de Rachel. En tout cas, amochée comme elle était, elle risquait plus de passée pour une femme battue qu’autre chose. Amy fit la moue.

Bah, ce serait une excuse pour montrer à Irina les progrès qu’elle avait fait avec l’Accélération des Processus Biologiques, ce fameux pouvoir qui l’avait tué deux fois. Elle n’avait averti personne quant elle avait décidée de s’entrainer à son utilisation, car malgré la complicité qui c’était développée au fils des visites avec l’infirmière à peine plus vieille qu’elle, Nephilim était toujours ainsi peu encline à demander de l’aide ; enfin, elle en avait demandé, mais à Samuele Lupo, un ami italien capable d’altérer l’efficacité du gêne X, et donc des pouvoirs. Une minute et une crise d’hyperactivité plus tard, Amy ayant fait les cents pas en cinquième vitesse et démontré à quel point elle était (mal)habile lorsque son organisme fonctionnait cinq fois plus vite, les hématomes avaient disparut, et bien que fatiguée, l’italienne semblait dans un état normal. Oui, honnêtement, après la course, la natation et le cours de Jubilee (car suivre une personne aussi énergique que Jubilation était dure, aussi dure qu’essayer d’être plus drôle que Caitlyn en parlant), c’était pas une minute d’APB qui allait la tuer. Enfin, plus longtemps cela aurait put l’achever, en effet. Toujours était-il qu’Amy avait béni ses neurones fonctionnant plus rapidement, ce qui lui avait permit de pondre un argumentaire construit et expéditif sur les raisons qu’elle avait de venir ici, et les chances de réussite de son entreprise. Bon, le plus dur avait été de parler lentement et d’articuler, mais tout avait fonctionné comme sur des roulettes.

La voici donc devant la porte de la chambre d’observation de Rachel Anne Richards. Amy savait ce nom à moitié faux et aussi pourquoi l’autre l’avait prit, Franklin et elle n’ayant que peu de secrets l’un pour l’autre, à cause d’une expérience plutôt… particulière.

Bref, la voici donc devant la porte de la chambre d’observation de Rachel Anne Richards. Nephilim avait un plan ; en général, c’était une personne organisée, mais elle ne planifiait pas ses rencontres, cela lui donnait l’impression d’être manipulatrice et malhonnête, ce qu’elle ne voulait pas ; sauf que pour le coup, cela lui éviterait une grosse bêtise. Elle rentrerait mais ne dirait rien, car Rachel avait l’habitude qu’on entame la conversation, et ne participait que peu, de ce fait. L’italienne lui laisserait donc l’initiative de la conversation, d’où l’importance de son carnet de note et du livre de psychologie. Elle avait bien entendu autre chose à faire de ses vacances qu’étudier les cours qu’on lui donnerait l’année prochaine, sauf que ramener un livre aurait put l’absorber de telle manière qu’elle en aurait oublié la raison de sa venue. Donc, cours de psycho ; par contre, si Rachel voulait parler de ce qu’Amy faisait, là elle serait coincée, car expliquer de la psychologie à une dépressive ne rimait pas à grand-chose. D’un autre côté, cela pouvait faire office de fausse menace, tant le truc était prise-de-tête. Puis si Rachel avait l’initiative des sujets de discussion, Amy avait moins de risque de faire de maladresse.

Lorsqu’elle aurait franchit cette porte, elle ferait face à ce qui pourrait être son avenir, aider les autres en usant de la psychologie, mais elle le ferait uniquement par bonne volonté, et pas parce que c’était son job. Un jour peut-être, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle était une jeune femme essayant d’en aider une autre.

Aller, courage, sa pouvait pas être pire que l’entrainement avec Jubilee. Le pire, c’était que si : Amy n’avait plus aucune trace du combat avec Jubjub, mais Rachel pourrait porter les stigmates de la moindre de ses erreurs durant des jours. Purée, l’italienne espérait vraiment qu’elle ne faisait pas de conneries ; elle était venu pour aider Rachel, et parce que Franklin lui avait demandé (encore qu’à moins d’ordre explicite de sa part, elle serait venu quant même, et même en cas d’ordre explicite, elle serait surement venue – dès qu’il lui en avait parlé, en fait, sa visite était préprogrammée).

Irina n’avait aucun conseil à lui donner, car le dialogue avec Rachel, s’il avait commencé à s’instaurer, n’était pas des plus ouvert.

Bref, l’italienne y allait sans filet. Mais elle n’en aurait pas besoin, elle en était sure : à cœur vaillant, rien d’impossible.

Un pas en avant et elle saisit la poignée, la tournant pour entrer dans la pièce.

Suite ici : Ashes to ashes
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Caitlyn Elioth
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MessageSujet: Re: Etre à la hauteur   Etre à la hauteur Icon_minitimeVen 31 Aoû - 7:55

Chapitre V : Guitare
    Chambre n°19, Dortoir des Filles de l’Institut Xavier, Etat de New York – 20 : 06 P.M. – Séance 1


Non, tu poses mal tes doigts. Faut trouver le juste milieu, soit tu appuis trop fort, soit pas assez.


Lovée dans son dos en une posture incongrue, sa tête nichée sur son épaule, elle la guida tout en prenant les choses en main pour mener et placer de ses mains les mains d’Amy. Elle affichait une expression inédite mêlée de concentration et de sévérité. Un sérieux d’un calme détonant qu’elle n’affichait que lorsqu’elle s’adonnait à l’utilisation de son instrument. C’était toujours ainsi que cela se déroulait car la concentration qu’elle devait fournir afin de « placer » ses mélodies lui permettait de faire une sorte de vide en elle et faire taire les 1000 idées qui se percutaient joyeusement sous son crâne. Ces moments intimes, elle les réservait généralement à ses moments de solitude. Ce moment se voulait pudique et introspectif plutôt que démonstratif et jamais jusqu’alors, elle n’avait envisagé la possibilité d’apprendre son art qui révélait, osons le mot, plus du génie de l’improvisation que du travail acharné. Elle possédait l’oreille musicale plus que la technicité, elle n’était donc pas douée pour créer ou composer des mélodies mais pour les rejouer et les improviser à sa guise. De toute façon, Cait n’était pas assez rigoureuse et créatrice pour mettre en forme ses idées fumeuses et explosives et heureusement finalement sinon il y aurait eu des champs de canabis dans le parc de l’Institut et un piratage de Cerebro afin d’en faire le meilleur MRPG de tous les temps ! Cette relation à la musique, elle l’avait toujours conçu comme un moment de tendresse avec une sorte de meilleure amie virtuelle de celle qui vous écoute sans vous juger et qui ont toujours le temps pour le faire sans se laisser elle-même absorber par les problèmes d’une existence tumultueuse.
L’origine de cette passion était un beau souvenir en soi. Alors qu’une fois de plus, elle s’était vu rabrouer par son beau-père, Kyle lui avait dit que le problème majeur de la Petite Rousse consistait en une incapacité chronique à démontrer ce qu’elle savait faire et d’inévitablement passer pour une looseuse de premier ordre ! Elle s’était défendu arguant que c’était surtout une question d’intérêt que d’apprentissage proprement dit. A cela son frère lui avait proposé d’en faire la démonstration sous la forme d’un pari dont la teneur en était la possibilité en un temps limité d’apprendre quelque chose dans n’importe quelle matière. Le regard de Cait, cherchant une idée était tombé sur la pochette du CD de Nirvana qu’elle écoutait en bouche et elle avait alors lâché d’un ton prophétique : « donnes moi un putain de mois et je te joue l’intégral de Nevermind à la gratte ! » C’était une boutade complètement improvisée qui avait fait hurler de rire toute la famille à en vexer jusqu’à la moindre tache de rousseur sur le postérieur de Cait. Amusé, Kyle « emprunta » une vieille Gibson à un pote et Cait ne lâcha plus. Il est clair que durant ce mois d’été, les rues de San Francisco perdirent de vue notre héroïne et que le sommeil lui manqua quelque peu. Ce fut historiquement la première fois qu’elle sut faire preuve d’abnégation et de persévérance car pour rien au monde elle n’aurait lâché l’affaire ! Et ce fut au bout de ce long mois monastique qu’elle gagna deux choses, un amour entier et irrésolu pour la musique et la guitare et l’admiration stupéfaite de son frère adoptif qui comprit ce jour là que sous l’esprit fumeux, l’apparente frivolité et le je m’en foutisme de Cait se cachait ses principales qualités : une volonté inflexible et une ténacité indestructible.
De tenir Amy dans ses bras tendit qu’en passant le bout de sa langue, elle s’appliquait à reproduire ses mouvements lui faisait quelque chose. Ce n’était pas un attendrissement, c’était quelque chose qui rapprochait les êtres, un instant de sororité comme on en vivait peu. Avec elle tout était simple, plus besoin de jouer cette comédie de la fille forte, depuis longtemps elle avait dû montrer ce visage nonchalant et un peu caricatural d’une femme qui prend la vie comme une boule de flipper : heurtant et rebondissant de merde en merde sans prendre le temps d’observer la vie autour de soi. Finalement, le bonheur tient à peu de chose, passer un moment avec la personne à qui on tient le plus au monde en fait partie. Tout en l’écoutant d’une oreille distraite répéter ses gammes et désarçonnant brusquement la jeune fille, elle lui déposa un baiser sonore sur la joue sans crier gare. Et alors qu’Amy la regardait avec des yeux de chouette, elle se contenta d’hausser les épaules pour lui signifier que ça n’avait pas d’importance. Mais pourtant si, ca en avait, une démonstration d’affection spontanée qu’elle n’avait même plus éprouvée depuis sa tendre enfance. C’était ainsi, certaines choses ne se disaient pas, par pudeur, par peur ou simplement parce qu’elles n’ont pas vocations à être dites.
Plus tôt, elle lui avait annoncé qu’elle l’emmènerait dans la boutique de son choix afin qu’elle « rencontre » son instrument, puisqu’il s’agissait de rencontre : une guitare ne s’achète pas, elle se choisit. Une partie de ses économies y passerait, c’etait certain, mais elle tenait à lui offrir. C’était non discutable comme elle lui avait dit plus tôt dans la soirée, elle y tenait énormément.
Pour l’heure, elle fit basculer l’instrument dans ses mains, Amy toujours lovée contre elle dans un instant d’innocence et commença à égrainer des accords tout en les accompagnants d’une voix limpide et mélodieuse. Entendre Cait chanter et jouer était assez rare, elle n’avait pas une voix exceptionnelle mais assez belle pour accompagner une musique cristalline et parfaitement exécutée dans une position improbable.




Sometimes I feel I've got to
Des fois j'ai l'impression que je dois
Run away I've got to
M'enfuir, que je dois
Get away
M'échapper
From the pain you drive into the heart of me
De la souffrance que tu as introduite dans mon coeur
The love we share
L'amour que nous partageons
Seems to go nowhere
Ne semble mener nulle part
I've lost my lights
J'ai perdu mes lumières
I toss and turn
Je me tourne et me retourne
I can't sleep at night
Je ne dors pas de la nuit

[Chorus]
[Refrain]
Once I ran to you (I ran)
Autrefois je courais vers toi (je courais)
Now I'll run from you
Maintenant je te fuirai
This tainted love you've given
Cet amour infecté que tu m'as donné
I give you all a boy could give you
Je t'ai donné tout ce qu'un garçon peut donner
Take my tears and that's not nearly all
Prends mes larmes et ce n'est pas près d'être fini
Tainted love... Tainted love
Amour souillé... Amour souillé

Now I know I've got to
Maintenant je sais que je dois
Run away I've got to
M'enfuir, que je dois
Get away
M'échapper
You don't really want any more from me
Tu ne veux plus réellement quoi que ce soit de moi
To make things right
Pour faire les choses bien
You need someone to hold you tight
Tu as besoin de quelqu'un pour te tenir
You think love is to pray
Tu crois qu'aimer c'est prier
But I'm sorry I don't pray that way
Mais je suis désolé je ne prie pas comme ça

[Chorus]
[Refrain]

Don't touch me please
Ne me touche pas s'il te plaît
I cannot stand the way you tease
Je ne supporte pas ta façon de me tourmenter
I love you though you hurt me so
Je t'aime bien que tu m'aies fait si mal
Now I'm going to pack my things and go
Je range mes affaires et je pars
Touch me baby, tainted love
Touche-moi bébé, amour souillé
Touch me baby, tainted love
Touche-moi bébé, amour souillé
Touch me baby, tainted love
Touche-moi bébé, amour souillé

Elle souffla à bout de souffle, cherchant avec un sourire complice sa compagne avant de lui décrocher un sourire comblé.

- Parfois..t’sais…T’as pas forcément besoin d’y aller comme une bourrine pour obtenir des sons plus sensuels. T’as qu’à penser que les cordes sont son âme et que cette gratte entre tes bras, c’est mon corps ! Caresse et donne de l’amour, le son te le rendra. J’ai un truc pour toi au fait…J’sais que tu comprends l’français, te fous pas d’mon accent mais je bosse depuis quelques jours sur un vieux machin pour toi. Ca fait plus d'un mois qu’on est ensemble alors prend ça comme un cadeau d’anniversaire…

Elle prit son inspiration et commença à égrener les notes.