Journée pleine de surprise [PV Faith Owens]

J’étais fatiguée, éreintée de mes dernières journées. Depuis quelques temps, je passais beaucoup de temps à dormir et je n’en étais que plus fatiguée au réveil. Même les cafés ne faisaient rien pour améliorer mon état. J’en venais à me demander si ma mutation n’en était pas la cause mais j’en doutais fortement. Ce matin-là, lorsque le soleil passa à travers les fin rideaux de mon appartement j’ai gémi. Je ne voulais pas me lever mais je me suis fait violence. Il fallait que je me bouge, ne serait-ce qu’une heure ou deux.

Sortant à contre cœur de l’abri douillet de mes draps je me suis directement dirigée à la douche. Attrapant ensuite des vêtements au hasard je me suis habillée chaudement. Regardant d’un œil critique mon allure dans la glace j’ai soupiré. Ce n’était pas vraiment le résultat que j’escomptais, remplaçant la jupe par un jean j’ai enfilé par-dessus mon haut un poncho de couleur bleu nuit. Me dirigeant ensuite vers la j’ai pris quelques trucs à manger que j’ai lancé dans mon sac, donné à manger à mes poissons avant de regarder d’un air envieux mon chat qui dormait.

Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu’i s’étira et vint quémander quelques caresses avant de se lover paresseusement sur le lit que j’avais quitté quelques temps auparavant. Enfilant mes bottes, attrapant un bonnet gris et mes mitaines sans oublier mon sac dans lequel figurait deux carnets, des crayons et bien d’autre je suis sortie de mon cocon de chaleur, bravant la fraicheur de l’air new yorkais.

Ma marche était rapide et je commençais lentement à m’habituer à la fraîcheur du temps. Mes pas me portèrent à Central Park, je trouvais ce lieu tout simplement magnifique, il me redonnait presque espoir. Il n’y avait qu’un seul endroit qui m’attirait vraiment, c’était un des lacs artificiels du parc, légèrement à l’écart des chemins fréquentés par tous j’y serais tranquille si j’avais toujours le courage d’y aller. Pour le moment, j’errais sur un chemin en compagnie de plusieurs personnes qui me dépassaient ou qui se faisaient distancer. Chacun à son rythme nous évoluions dans le même environnement, dans cet ilot de nature perdu au milieu de cette immense ville.

Soudain un doute me pris, je me demandais si j’avais pris mon pda, je venais de me souvenir que je devais inscrire un rendez-vous pour un travail et avec ma petite mémoire je risquais fortement de l’oublier à nouveau. Le nez plongé dans mon sac, j’ai soulevé mes deux carnets, cherchant au plus profond de mon sac ce fichu outil qui était devenu indispensable à bon nombre de vie. Au moment où j’ai réalisé avec amertume que je ne l’avais pas pris, un choc à l’épaule me tira brusquement de mes pensées. Un coureur trop pressé évidemment. Mes yeux le quittèrent presque aussitôt, l’oubliant aussi vite qu’il était apparu. Continuant ma route et regardant les alentours, j’ai repéré le croisement que je devais prendre pour arriver à mon havre de paix. Peu de temps avant que je ne tourne, j’ai à nouveau entendu des pas, qui cette fois ci semblait me suivre. Mon impression se confirma lorsqu’une main se posa sur mon épaule, me retournant rapidement, je me suis à nouveau trouvé face à ce sportif.

Vêtu d’une tenue de sport typique avec ce même genre de sweat que portait les footballeur américains dans les lycées. Je ne pouvais pas distinguer clairement son visage car il était caché par une capuche. Faisant plus ou moins ma taille je n’ai pas pu manquer ses yeux bleus comme l’océan. Des yeux magnifiques que j’aurais pu observer et dessiner pendant des heures. Puis ses paroles parvinrent à se former un chemin jusqu’à mon esprit. Regardant ce qu’il tenait en main, je lui ai pris d’un geste presque sec. Que l’on regarde mes œuvres, cela ne me dérangeait pas mais que ce soit ce carnet là précisément si. Dedans j’avais des portraits et des scènes représentant des mutants que j’avais rencontré, dessus figurait le moment qui m’avait le plus marqué en eux et je n’aimais pas que l’on fouille trop profondément dans mes affaires.

« « Merci bien monsieur. Je ne faisais pas attention pour l’avoir égaré ainsi… »

Un sourire éclairait son magnifique visage, un sourire qui m’aurait fait fondre quelques années auparavant, avant que je ne connaisse les froideurs et les vices dont pouvaient faire preuve les humains et surtout les hommes envers une femme aux allures faible et fragiles. Une nouvelle question confirma mes craintes, il avait bel et bien vu mes dessins et cela me rendait mal à l’aise. Baissant les yeux, ma respiration formait des petits nuages à cause du froid. Mes mains trituraient nerveusement le calepin retrouvé avant que je ne me décide enfin à lui répondre.

« Oui c’est moi qui ai fait cela, tous les dessins présent sont de moi. »

Le regardant à nouveau, j’ai esquissé un sourire timide. Mon passé était derrière moi, je n’avais pas à avoir peur. Plus maintenant.

« Je vous remercie encore pour m’avoir rendu mon bien, vous n’étiez pas obligé surtout que vous étiez entrain de courir. Je suis désolée si je vous ai dérangé. »

J’ai rangé le tout dans mon sac avant de souffler sur mes doigts transis de froid. Les mitaines ne couvraient pas tout malheureusement mais je n’avais pas le choix. Je restais cependant planté là comme une andouille à attendre qu’il reprenne sa route m’assurant que cet incident était oublié pour lui comme pour moi. Pendant ce temps, je ne me privais pas de l’observer une énième fois. J’avais mon nouveau modèle qui pourrait à coup sûr remplir au moins une demi-dizaine de mes œuvres.

Ce jeune homme était vraiment charmant. Il avait clairement perçu ma gêne et tentait de ne plus m’embarrasser avec cela. Je trouvais cela presque surprenant qu’il soit aussi serviable. J’étais même légèrement méfiante, trop de gentillesse soudainement, alors que je n’y étais pas habitué me rendait presque mal à l’aise. J’en venais à me demander s’il n’avait pas des idées derrière la tête. Quant à savoir quoi c’était une autre paire de manche.

Lorsqu’il me complimenta, je me suis sentie rougir. Fort heureusement avec ce froid j’espérais que ma coloration ne se verrais, enfouissant ma tête derrière mes mains sur lesquelles je soufflais pour les réchauffer légèrement. Je ne bougeais pas et lui non plus, nous étions là, tous deux immobiles au milieu des passants tous plus pressés les uns que les autres. C’était à son tour d’être dérangé à présent, ses mots avaient un effet immédiat sur moi, mais pour sa part, c’était mon regard qui le troublait. Il détourna les yeux alors que le vent soufflait à nouveau, me congelant sur place.

Il était poli et courtois, il avait des manière et cette impression se confirma lorsqu’il me demanda la permission de me poser une question. J’étais angoissée, qu’allait-il me demander ? Mon nom, mon numéro, si j’étais seule, si je voulais le suivre sans opposer de résistance… STOP. Je devais arrêter de me monter la tête pour un rien. Il ne semblait pas bien méchant, certes dans les films les tueurs sont souvent des beaux gosses mais nous étions dans la réalité.

« Bien sûr, je serais ravie d’y répondre si cela est dans mes moyens bien évidemment. »

Je lui ai sourit d’un air encourageant. C’était des personnes comme lui qui me redonnaient parfois confiance en la race humaine, le temps éphémère que durait notre rencontre avant que je ne passe à autre chose. Lorsqu’il me posa la question, mon sourire s’est légèrement figé. Je ne savais pas quoi répondre. Il était temps d’entrer en piste pour échapper à la véritable signification de ces dessins. Je ne pouvais pas lui dire que j’étais une mutante, je ne pouvais pas lui avouer que si je les choisissais c’est parce que je les connaissais, parce qu’ils avaient été volontairement ou non mes modèles.

« Vous permettez ? »

Relevant la tête, j’ai avancé une de mes mains glacée vers son visage, repoussant sa capuche avec douceur pour pouvoir le contempler entièrement. Ma main passa dans ses cheveux pour les ébouriffer légèrement avant de venir dans mes poches.

« Ces créatures sont tout simplement… magnifiques je trouve, d’un point de vue artistique comme d’un point de vue humain. Mais il faut croire qu’il n’y a pas qu’eux qui soient sublimes en ces lieux. »

Ai-je terminé, en le regardant bien. Passant d’un pied sur l’autre, je commençais vraiment à avoir froid, j’avais besoin de marcher, je voulais rejoindre mon petit coin de tranquillité, et pourquoi pas en sa compagnie puisqu’il avait l’air d’avoir envie de parler. Qui plus est-il ferait un magnifique mannequin. Bien bâtit, grand, musclé, séduisant, des cheveux couleurs châtains foncés qui me faisait fondre et surtout ses yeux qui me captivaient plus que tout.

« Voulez-vous m’accompagner ? J’allais me rendre à un lac pour dessiner, je serais ravie d’avoir de la compagnie… enfin si cela ne vous dérange pas bien évidemment… »

Je lui ai montré la direction que je comptais suivre, tout en réfléchissant après avoir paré. Je me demandais bien pour quelles raisons je lui avais proposé cela. Il n’y avait aucune chance qu’il accepte, toutes ces belles paroles n’étaient peut être que pièges pour mieux me leurrer, peut-être se moquait il tout simplement de moi, comme les gens l’avaient fait par le passé.

Sa légère hésitation me sembla étrange mais je n’y I pas prêté plus attention, un large sourire illuminait à présent mon visage. Je n’allais pas passer ma matinée seule finalement et c’était bien mieux ainsi. A chacune de ses phrases sortait un compliment à mon égard, à défaut de devenir redondant il deviendrait très vite un dragueur fini. J’avais de la patience mais trop d’attention de ce style-là me rendaient mal à l’aise. Le dénommé Aaron voulu savoir comment m’appeler, je ne savais pas vraiment quoi lui répondre, surtout que si je me présentais en intégralité mon nom ne lui serait peut-être pas étranger et il pourrait même savoir que je suis une mutante s’il connaissait des personnes de mon lycée. Enfin Miami et New York n’étaient pas vraiment à côté et il faudrait un sacré hasard pour qu’il me connaisse. Seulement avec le temps j’avais appris à jouer la carte de la sécurité.

« Enchantée Aaron, je m’appelle Faith ! »

Un nouveau sourire avant de me mettre enfin en marche, les mains profondément enfouies au plus profond de mes poches. J’avais froid, réellement froid je n’étais pas vraiment habituée à des températures aussi basses mais je faisais avec. Mon nez me démangea avant que je n’éternue, un tout petit bruit discret qui amusait beaucoup de personne à une époque, comme celui d’une petite souris. J’ai alors pensé que le comble serait que je tombe malade. Prenant un croisement, puis tournant à gauche puis enfin à droite, nous sommes arrivés devant une sorte d’impasse végétale. Me dirigeant vers cette dernière j’ai écarté deux branches avant de passer derrière un arbre.
Quittant les sentiers délimités, nous étions à présent vers l’inconnu total pour le jeune homme probablement s’il n’était pas habitué à passer par ici. Après avoir enjambé un très léger fossé, nous sommes enfin arrivés, devant mon oasis de tranquillité.

« Bienvenue à mon atelier de création Aaron le coureur. »

Je lui ai désignés les lieux qui semblaient coupés totalement de New York, un lac magnifique dans lequel on aurait facilement pu caser une dizaine de bateaux, des arbres pour le moment dénudés si on mettait de côté les sapins qui apportaient leur touche de verdure. Sortant une petite pièce de tissu pour m’asseoir sur cette dernière, je lui ai laissé de la place pour qu’il puisse se mettre près de moi sans risquer de se salir s’il le voulait. Ramenant mes jambes contre ma poitrine, je regardais les lieux comme si je les redécouvrais pour la première fois.

« Voulez vous faire quelque chose de particulier ou juste me regarder dessiner tout en me racontant en partie votre vie tandis que je ferais la mienne, que l’on fasse plus ample connaissance et réalité si vous le voulez bien évidemment. »

Ai-je proposé allant directement au but. Pourquoi tourner autour du pot, ça ne semblait pas l’intéresser tant que ça et moi non plus. Il fallait aller directement au plus important et ne plus prendre quatre chemins détournés.

J’ai souri légèrement devant son magnifique admiratif, bien évidemment que ces lieux ne pouvaient être que splendide, ils l’étaient encore plus durant la saison de fleuraison, car les cerisiers étaient en fleur et offraient de magnifique paysage et une source d’inspiration sans fin. J’ai légèrement soupiré avant de me tourner vers lui, le regardant avec mes yeux d’une clarté hors pair.

A nouveau un compliment, je lui avais tendu la perche à vrai dire. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Quand à raconter ma vie il n’en était pas vraiment question ? Qu’allais-je lui dire si j’étais sincère ? Bonjour je suis Faith fille d’un riche homme d’affaire et je suis une mutante ! Je me transforme en murène et je peux même te tuer si tu t’approches de l’eau, à part ça je déteste de plus en plus les humains surtout ceux qui se croient supérieurs aux mutants !

Non je ne pouvais tout simplement pas dire cela, mais je ne voulais pas mentir non plus. Je pouvais tout simplement occulter certains fait rien de plus ou de moins..

« Merci, tout vos compliments me gênent un peu vous savez ? Enfin passons… »

Remettre les choses au clair et au point était déjà un bon début. Fouillant dans mon sac j’en ai sorti un carnet ainsi que deux crayons. Ce n’était pas celui des mutants cependant, je n’allais pas m’en servir de suite, bien que dessiner mes dernières rencontre aurait été intéressant. Commençant à faire danser le crayon sur la feuille j’ai repris la parole, parlant distraitement, absorbée par mon travail

« Par où commencer… Ma mère est responsable d’un aquarium en Floride, j’habite ici depuis peu de temps, je suis, enfin j’étais étudiante en océanologie. Ma mère m’a transmise sa passion pour la faune aquatique. Hum…. Dans mon appart j’ai des chats, des poissons combattants et j’envisage de prendre un chien peut être ou alors des oiseaux je ne sais pas encore. »

J’ai cessé de dessiner un moment, réfléchissant avant de reprendre. Le lac commençait à apparaitre lentement sur le papier, comme s’il prenait vie dessus.

« Et vous ? Vous avez des passions ? Des projets pour le futur, des envies particulières, des animaux ou autres ? »

Lui ai-je demandé d’un ton innocent. Je ne comptais pas faire toute a conversation, il allait devoir y mettre un peu du sien. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, je repensais aux récentes rencontres que j’avais faites ici. Quelle était la probabilité que je tombe une fois encore sur un mutant ?

Ma simple remarque l’avait dérangé. Ce n’était pas le but recherché mais au moins il ferait attention dans ses paroles à présent. Je sentais son regard sur ma feuille il observait mon tracé, les lignes qui prenait lentement vie sur le papier.

Il semblait légèrement réticent pour me répondre, ma question devait le mettre mal à l’aise mais tant pis, une fois posée elle était faite, je ne pouvais plus retourner en arrière. Il semblait mener une vie à 200 à l’heure, sans avoir réellement le temps de se poser s’il n’avait pas de passe temps. Mis à part le sport pour s’entretenir ce qui n’était pas un asse temps en soi si ce n’était pas fait par plaisir il ne me parlait en aucun cas de ses distractions. Pas de hobby ni rien, c’était un tantinet étrange. Il n’avait pas non plus de projet d’avenir, vivre au jour le jour était-ce possible ? Sans avoir ne serait-ce qu’un seul projet pour le futur ? Je refusais d’y croire. Il ne voulait pas tout me raconter c’était aussi simple que cela. Il voulait conserver une part de mystère.

Ma question avait du raviver une émotion au plus profond de lui car lorsqu’il reprit, sa voix tremblait, elle semblait atteinte d’une mélancolie profonde et je m’en suis un peu voulu d’avoir posée la question avant de me ressaisir. S’il ne voulait pas parler, il n’avait qu’à pas me poser la question, il n’avait pas à répondre en parlant de ce qui le faisait souffrir. Je n’étais pas la pour m’apitoyer sur son sort, j’avais déja suffisamment de problèmes avec ma vie sans pour autant devoir m’occuper de ceux des autres.

Il commença une nouvelle phrase avant de s’arrêter à nouveau. Sans quitter des yeux ma feuille j’attendais patiemment, j’attendais qu’il trouve le courage de continuer ou qu’il se rebiffe et change de sujet, ce qu’il fit car il embraya sur les animaux, sur une chienne qu’il avait en sa possession, une dénommée Fidji. Dans sa voix, un amour pour cet animal se faisait entendre et je trouvais cela touchant. Sa proposition me fit sourire et j’ai enfin relevé la tête vers lui, jugeant que le moment de doute était enfin révolu.

« Je serais ravie de rencontrer votre chère Fidji vous savez. Qui sait si nos routes se recroisent j’aurais peut être tranché et acheté moi-même mon chien… »

J’avais bien compris depuis que nous nous étions rencontrés qu’il espérait que nous nous revoyions et que nous devenions pour commencer des amis et non plus de simples connaissances. Seulement je ne voulais plus avoir d’amis, je ne voyais plus l’utiliser d’avoir des proches si ce n’était que pour souffrir par la suite. Mon anticipation était peut être mal placée mais je ne voulais plus me faire avoir. Retournant à mon dessin en poussant un petit soupire, j’ai regardé le ciel d’un air perplexe. Ce dernier commençait à se charger avec des nuages, mais pas des nuages de pluies, plutôt ceux qui annoncent la neige. La ville de New-York allait très certainement revêtir son manteau blanc pour la joie des enfants comme des moins jeunes, et pour le désespoir des routiers. Pour ma part le temps m’importait peu puisque je ne travaillais pas. Je ne faisais plus d’étude et les seuls petits emploi que je cherchais touchaient au mannequinat, le seul domaine dans lequel je pouvais être jugée uniquement sur mon physique et non plus pour tout le reste. Rangeant finalement mon cahier dans mon sac j’ai laissé le dessin inachevé. Je le terminerais de mémoire, je n’avais plus vraiment envie de continuer à dessiner. Je voulais juste parler et apprendre à plus le connaitre. A moins que mon intérêt pour lui ne me quitte….

« Vous vivez à New York depuis longtemps ou vous n’êtes que de passage ? »

Je ne savais plus vraiment quoi faire. Je ne voulais plus dessiner et vu le temps j’allais probablement rentrer chez moi me terrer dans mon appartement surchauffé, regardant la neige tomber à la fenêtre, mon chat sur les genoux avec un chocolat chaud en main. Rien que cette idée me réchauffa légèrement sauf que ce n’était pas ce que le beau brun avait l’intention de faire.

Je ne savais pas s’il était judicieux de poursuivre cette rencontre avec lui, après tout je ne savais vraiment pas grand-chose à son propos mais bon au point où j’en étais un peu de nouveauté ne me ferait pas de mal. Sa seconde proposition me tenta tout de suite plus, je n’avais pas vraiment envie de rencontrer sa chienne pour le moment, même si elle était sûrement adorable je n’en doutais pas un instant. Seulement rester au chaud dans un café ressemblait le plus à mes plans initiaux et je ne pouvais donc pas dire non.

« Et bien, je ne dirais pas non à une boisson chaude ! Je connais justement un petit café pas très loin d’ici qui est très agréable, nous y allons ? »

Ai-je demandé avant de me lever, attendant qu’il fasse de même pour plier le drap et le ranger dans mon grand sac. Sortant mon portable, je me suis aperçue que j’avais un appel manqué et j’ai soupiré. Le mettant dans ma poche, je serais certaines de l’entendre à présent. Le redressant de toute ma longueur j’ai étiré mes muscles légèrement endoloris et glacés avant de le regarder et de lui sourire. Sans un mot j’ai rebroussé le chemin que nous avions effectués auparavant, le prenant dans l’autre sens et découvrant le sentier sous un autre regard que celui que nous avions abordés tout à l’heure.

Au moment où nous avons rejoint la grande allée les premiers flocons tombèrent du ciel. Levant la tête pour les contempler, un sourire enfantin se dessina sur mon visage alors que je venais de faire un tour sur moi-même. La neige avait toujours cet effet magique sur moi, j’en étais tout simplement fan et elle avait le don de me faire sourire, de me rappeler les chevauchées que je faisais avec ma jument lorsque je pouvais m’évader de la tutelle de mon père. De la toute première que j’avais faite avec elle sous le froid glacial de l’hiver.

Je ne prêtais absolument pas attention à ce qui se passait autour de moi mais un bruit de course attira tout de même mon attention. Regardant enfin à ma hauteur, j’ai juste eu le temps de voir un homme courir vers moi sans avoir le temps de me dévaler pour le laisser passer. Seulement ce n’était pas la collision qu’il voulait mais mon sac. Ce dernier l’attrapa et me l’arracha littéralement des mains avant de poursuivre sa course.

« Mon sac ! Au voleur ! Il vient de me voler mon sac faites quelques chose ! »

Le regardant partir le ventre noué je me suis moi-même mise à sa poursuite sans réellement d’espoir, mon début de désespoir me donnait des ailes mais pas suffisamment pour le rattraper. Plus je courrais et plus je voyais la distance entre lui et moi se réduire avant qu’elle ne se stabilise et commence à augmenter. Je perdais du terrain et je voyais tous mes biens s’envoler en fumée. Mes deux carnets, mon portemonnaie, ma carte de crédit mes papiers, tout, absolument tout partait sous mes yeux sans que je ne puisse faire quoi que ce soit à mon plus grand désarroi.