Rencontre d'outre-tombe [PV : Surion]

Cela avait été un foutoir monstrueux ; depuis qu’il avait été battu par Wykinson, plusieurs jours plus tôt, Erasme Hobbes avait dû totalement modifier les réseaux de la Cabale du Léviathan. Ce n’était pas le fait qu’il eut été tué qui était problématique en soi, c’était que son ennemi avait pénétré ses pensées, et savait donc tout de lui.

Changer les planques, effacer les preuves, prévenir les contacts, un magnifique bazar des plus coûteux, alors qu’il avait fait permuter ses comptes et troquer ses résidences, revendu trop de choses en période de récession économique pour qu’il n’eut pas à se faire remarquer à nouveau dans les prochains jours.

Il avait fort à faire, d’autant plus qu’il avait repéré un objet qui pourrait s’avérer être l’une des reliques : un Katana ayant appartenu à Go-Saga, le 88e empereur du Japon, dérobé la journée même au musée national de Tokyo. Les Yakusas s’accusaient entre eux de l’avoir volé, et bientôt le sang coulerait ; c’était à ce moment là que le Docteur Faust devrait intervenir, pour s’emparer du sabre et accessoirement regarnir ses caisses, qui loin d’être vides, avaient prit un sérieux coup. Il avait exprimé son intérêt pour une recherche de tueur à gages de la part d’un Yakusa de seconde zone, mais il avait plus important à faire que se pencher sur cette affaire en cette soirée.

Sa prestation face à Wykinson lui avait attiré l’attention de la police, mais cette dernière le croyait mort – ce qui était arrivé, mais la mort était un état temporaire dans son cas. Cependant, d’autres forces étaient après lui. Les jumeaux, chargés de la sécurité, avaient repéré un type qui enquêtait un peu trop prêt sur l’affrontement de mutants à Manhattan quelques jours plutôt. Ayant trop de chose à faire avec les déménagements, malgré l’aide de quelques amis, Sébastian avait choisit lui-même de s’occuper de cet intrus.

Déjà, savoir pour qui il bossait ; il n’était pas avec Wykinson, sinon il ne prendrait pas la peine de le rechercher ; pas non-plus avec la police, car bien qu’on n’eut pas retrouvé son corps, aucun corps humain normalement constitué n’aurait survécu aux blessures infligées par la télékinésie du télépathe. Donc qui ? Gouvernement ? Le BAM était surement plus entêté que la police, et cette histoire relevait de sa juridiction. Etranger ?

Non, le plus probable restait la pègre : Faust était bien connu pour ses pouvoirs, la légende, répandue par Sébastian lui-même, voulant qu’il soit un docteur en occultisme qui aurait vendu son âme au Diable en échange de pouvoirs démoniaques, devenant immortel et capable d’invoquer des démons ou de prendre leur apparence.

Que du second degré : il n’avait pas vraiment vendu son âme au Diable, puisqu’il n’avait jamais voulut du Léviathan, et ce dernier n’était pas Satan en personne. A dire vrai, Sébastian ne savait pas ce que l’Entité était réellement : il l’avait nommé Léviathan et le considérait comme un démon, ce à quoi l’autre n’avait jamais réellement répondu. Dans l’imagination humaine, l’Entité correspondait véritablement à un démon, de par son comportement et ses attributs. Du fait, malgré une époque où des mutants à super-pouvoirs trainaient dans les rues, le Sombre Voyageur continuait à croire en la nature démoniaque de son hôte, et par conséquent en sa propre condition d’Hôte Démoniaque.

Tout cela pour conclure que qui que puisse être son poursuivant, et pour qui qu’il travailla, Sébastian allait se montré à la hauteur de sa réputation : il était revenu des Enfers.

Cependant, le Sombre Voyageur ne savait même pas si c'était réellement lui qui était l'objet de l'enquête ; même si cela paraissait peu probable du fait des pouvoirs de Wykinson, c'était possible que l'homme soit à sa recherche, et non à celle de Sébastian. Dans se cas, ce dernier pourrait peut-être en apprendre un peu plus sur son ennemi, voir se trouver des alliés dans ce combat.

Du coup, le Léviathan et son hôte s'étaient arrangés pour rencontrer le poursuivant, ayant ait en sorte d'aiguiller cet homme jusqu’à cet appartement, usant d’indic’ et d’habile jeux d’indices spécialement fabriqués pour l’occasion. S’il s’y était bien prit, la traque aurait été presque trop facile pour son poursuivant.

L’autre avait ainsi finit par trouver l’une de leurs anciennes planques, dans les quartiers résidentiels de Manhattan. C’était un trois pièces désormais complètement vide, qui avait servit d’habitat pour un être fictif dont les coordonnées avaient put être réutilisées pour blanchir de l’argent.

Sébastian l’avait simplement attendu, homme de taille moyenne, à la peau pâle et aux cheveux noirs mi-longs, vêtu d’un costume sombre. Il se tenait devant la fenêtre qui donnait sur la rue quant l’autre entra, ses deux colts cachés à leur place, à l’arrière de son pantalon, dissimulés par sa chemise.

- Bonsoir, dit-il simplement, théâtralement, lorsque la lumière s’alluma.

Sébastian se retourna, mains croisées dans le dos, prêtes à se saisir de ses armes. Il aimait le théâtre, et si le temps ne lui avait pas manqué, sans doute qu’il aurait également gardé un siège à haut dossier de cuir pour réellement en imposer. Mais malgré la simplicité avec laquelle la scène avait été préparée, il était quant même au sommet de sa prestance.

D’autant plus que l’autre avait surement déjà vu le potentiel de ses pouvoirs.

L’homme qui entra était à peine plus grand que lui, et la première chose qui frappa Sébastian, se fut la cicatrice qui lui zébrait le visage, partant de son front et passant entre ses sourcils bruns, au-dessus de son nez droit et jusqu’à son menton plutôt rond et couvert d’une légère barbe. Le Sombre Voyageur ne pouvait qu’envier une telle marque rappelant la mortalité du corps, car du fait de son absence de mortalité, il n’y avait nulle marque que le Léviathan laissait dans sa chair, pais même celle du temps. Ainsi, physiquement, Erasme paraissait légèrement plus jeune de l’autre. Il avait les cheveux bruns tirés en arrière et un regard noir. Au niveau de la tenue, les deux protagonistes étaient également à l’opposée : Sébastian, propre sur lui dans un costume fait sur-mesure avec gilet et chemise blanche, chaussures de cuirs, donnerait l’impression d’un homme d’affaire, pour peu qu’il eut supporté la cravate ou le nœud-papillon. Cependant, il avait gardé un mauvais souvenir d’une pendaison et depuis, il préférait avoir le cou dégagé. L’autre était lui vêtu d’un long manteau noir – habitude parfaitement comprise par le Sombre Voyageur qui avait sa propre collection d’imperméable du genre –, d’un jean et de basket de même couleur. Une tenue somme-toute bien plus modeste que la sienne, tant au niveau de la qualité que du prix. Mais ce qui décrocha au tueur à gages un sourire en coin très marqué, et même un petit ricanement de mépris, ce fut que l’autre le menaça avec une arbalète.

Les paroles de son invité étaient bien plus intéressantes que son aspect, pour tout dire ; il ignorait qui était Sébastian ? Donc, ce n'était pas après lui qu’il en avait, ce qui ne laissait qu’une option : Wykinson. Le Sombre Voyageur sourit de plus belle.

- Tu ne suis pas l’actualité ? Je suis un revenant, déclara-t-il en se mettant en mouvement, restant bien en face de l’autre alors même que celui si se déplaçait pour éviter d’être le dos à la porte. C’était il y a un peu moins d’une semaine je crois… comment les médias ont-ils titrés cela ? Le Massacre de du Châtelet ? Une vente aux enchères chez un bourgeois français qui tourne au carnage lorsqu’une demi-heure avant le début, deux mutants s’affrontent. Tu as dû en entendre parler, tous les invités sont morts, l’un des deux mutants également, après avoir heurté par télékinésie une bonne partie du décor présent dans la rue. La police n’a même pas retrouvé son corps, mais ses chances de survies à ses blessures étaient inexistence, le ton de Sébastian était joueur, faussement indigné de l’ignorance dont faisait preuve son poursuivant. Toujours les bras croisés dans son dos, se déplaçant avec une lenteur exagérée mais suffisamment bien tourné pour que l’autre puisse voir son dos, et les silhouettes dissimulées de ses deux M1911. je suis cette personne, mais visiblement, ce n’était pas moi que tu cherche. L’autre protagoniste se nommait Wykinson, Alec Wykinson. Télépathe, Télékinésiste, Pyrokinésiste, Intangibilité… pour ce que j’en ais vu. Il se prétendait l’un des plus grands esprits de ce monde en matière de génétique, accessoirement vieux de deux siècles. Son physique n’est probablement pas le bon, mais il a un sérieux complexe de supériorité et se prend pour Dieu. Pareille créature ne doit pas être très courante, et si tu es arrivé jusqu’ici en enquêtant sur cet incident, et que ce n’est pas moi que tu recherche, cela ne peut être que lui, je me trompe ? Et en ce cas, tu n’es pas mon ennemi. Donne-moi ton nom, je te donnerai le mien. Et celui de ton employeur me ravirait également ; tu n’es pas avec le BAM ou le gouvernement, mes manipulations m’ont permises d’en être sure ; alors qui ? Ah, et pour ton arme, tu peux la baisser, elle ne t’est d’aucune utilité.

Continuant son petit ballet, Sébastian ne cessa de regarder l’autre ; il était parfaitement détendu, confiant dans le fait que ce n’était pas avec une arme aussi primitive que son invité pourrait lui causer le moindre mal. Cependant, il se méfiait également : si l’autre était réellement à la poursuite de Wykinson, il devait avoir plusieurs atouts dans sa manche qui pourraient être dommageables.

Il n’était pas télépathe, sans quoi le Léviathan l’aurait déjà averti d’une autre intrusion dans son esprit ; cependant, la probabilité qu’il soit humain était presqu’inexistante. Il aurait fallut être sacrément stupide pour envoyer un humain à la suite de Wykinson, ou même de lui-même.

Il ne lui restait plus qu’à entendre le fin mot de l’histoire de la bouche de l’invité, ou un mensonge. Ses questions allaient-elles trouver réponses ? Sébastian ne savait pas encore si l’autre était un allié ou un ennemi potentiel, mais il espérait que le dicton « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » soit applicable, car malgré la puissance du Léviathan, des alliés seraient appréciables.

L’autre confirma que Wykinson correspondait assez bien à l’être qu’il cherchait, ce qui arracha un sourire à Sébastian ; pas tant parce qu’ils n’étaient pas ennemis, mais parce qu’ils en devenaient des alliés potentiels. Et des alliés, c’était ce dont il avait besoin.

- Enchanté, monsieur Sylar ; je suis Erasme Hobbes, à cette époque du moins. Excuse-moi de ne te proposer de siège, mais ma défaite face à notre ennemi commun a laissé plus de séquelles que je ne l’aurai souhaité.

Sylar ne voulait donner les identifiants de ses employeurs ; encore mieux. Sébastian était au moins sure d’une chose, ils n’étaient pas les amis du gouvernement.

- J’ai bien affronté Wykinson, le public a même prit des vidéos pour le prouver ; heureusement pour moi, je ne suis pas très reconnaissable dessus, et elles sont plus une preuve de ma mort que de mon existence. Je n’ai cependant pas réellement survécu à notre confrontation ; comme je te l’ai dis, la mort est un concept très surfait pour les créatures dans mon genre. La seule faiblesse que j’ai trouvé à notre ennemi était sa vanité ; cela a permit de reverser Lucifer, alors pourquoi pas lui ? D’ailleurs, comment l’appelez-vous, avec ton employeur, ce Wykinson ?

On en venait aux choses vraiment intéressantes : se renseigner sur l’ennemi. Alec Wykinson était comme Erasme Hobbes : un pseudonyme ; un alter-égo, une fausse identité, un voile de fumée. Rien de réel. S’il était peu probable que Peter et son patron sachent qui était réellement cet ennemi, Sébastian était preneur de la moindre information.

- Toi aussi, tu dois être plus capable que ne le laisse présager ton apparence, pour qu’on ait jugé bon de te laisser enquêter sur une personne de la puissance de notre ennemi. Mutant ? Si oui, quelles capacités ? On fait comme tout à l’heure, une information personnelle contre une autre ? Je commence ce coup si : je suis un démon, immortel et…

De la fumée commença à s’échapper du corps de Sébastian, une fumée légère et inodore, plutôt sombre ; alors que le Sombre Voyageur s’immobilisait, décroisant les bras de son dos, elle se condensa pour former autour de lui une combinaison de chair sombre, à vif, dont les doigts étaient terminés par des griffes et où seuls les yeux et les cheveux étaient restés humains ; la Peau de Démon. La partie inférieure du visage du sombre voyageur avait également été couverte par la chair, dissimulant son nez et sa bouche, bien que cela ne l’empêcha nullement de respirer, ni de parler, sa voix étant cependant transfigurée en quelque chose de bien plus cruel et aigu.

- Je ne connais peut-être pas sa faiblesse, mais en ce qui concerne mon utilité, fais-moi confiance : elle ne sera pas à remettre en question, dit-il, bougeant les bras pour montrer que non-seulement il avait des griffes, mais qu’également la combinaison de chair amplifiait ses mouvements, et lui conférait une force surnaturelle.

Sébastian attendait la réaction de Sylar ; peu de gens, même parmi les religieux, et surtout à une époque où les mutations étaient si courantes, croyaient aux démons. C’était le cas du Sombre Voyageur du fait de l’Entité présente dans son esprit, même si elle n’avait jamais rien revendiqué de ce côté-là. Les démons n’étaient rien de plus que ce que l’on nommait démon, après tout.

Cependant, bien que ce fût dit en toute bonne foi, une telle déclaration pouvait installer la méfiance, d’autant que les démons, comme le Léviathan d’ailleurs, n’étaient pas des modèles de civismes et d’honnêteté. Révéler qu’il n’était que l’hôte du démon aurait été une grave erreur, car cela rendait Sébastian non-seulement dangereux, mais incontrôlable en plus.

L’Essence retourna à son état pseudo-gazeux, entourant Sébastian comme elle émanait de lui.

D’ordinaire, le Léviathan n’était, étrangement d’ailleurs, pas aux démonstrations inutiles de ses pouvoirs ; cependant, les circonstances entourant cette rencontre l’avaient poussé à laisser un degré de liberté à Sébastian, et ils agissaient par conséquent de concert.

- Avant toute chose, j’aimerai que l’on soit clair sur un point : nous sommes alliés. Je ne servirais pas ton maître, quel qu’il soit, et je ne te demanderai aucune obéissance d'aucune sorte.

Sylar réagit plutôt bien à la déclaration surnaturelle de Sébastian ; les choses allaient bon train. Le Sombre Voyageur avait apprit un autre nom de son ennemi, ou plutôt un alias : Sinistre. Wykinson ne l’était pas tant que cela, mais ça lui donnait un côté inquiétant qui n’aurait pas été retransmit par Joyeux.

Le jeune homme fit ensuite démonstration de ses propres capacités, diminuant rapidement la température. Sébastian ne semblait pas convaincu, et ne bougea pas lorsque l’autre lui intima d’un geste de la main de s’éloigner. Il n’était jamais mort de froid, mais l’expérience devait être intéressante.

Le Léviathan ne fit aucun commentaire, comme si le Sombre Voyageur touchait là un point intéressant. Pouvait-il le ramener à la vie si son corps était congelé ?


Dommage.

Après s’être saisit d’une des lampes murales qui n’avaient put être ôtée de la pièce, l’autre gela le bout de métal. Ne partie du mur commença également à geler. Impressionnant ; d’une utilisation restreinte, mais impressionnant.

Soufflant dans la fraicheur ambiante, le Sombre Voyageur eut un sourire en coin.

Enfin, se ne fut nullement une surprise que l’autre accepta sa proposition de la jouer à égalité.

- J’aurai également une condition à notre collaboration : pas de télépathes. J’ai ses créatures en horreur et le simple fait que… Sinister, en soi un m’a poussé au combat, pour vous dire. Il nous en faudra un en cas d’affrontement, mais je ne veux pas que l’un d’entre eux pénètre mon esprit. Je me moque complètement qu’il puisse y laisser la raison, mais il y a des secrets derrière ma chair qui doivent le rester.

Sébastian comme le Léviathan ne transigeraient pas là-dessus : pas de Télépathe à moins d’une nécessité absolue. Non négociable.

S’avançant jusqu’au mutant, une fois que ce dernier eut exposé ses propres conditions, dans la mesure où elles étaient réalisable, Erasme tendit la main :

- Marché conclut alors ?

Sébastian savait parfaitement que cela ne s’arrêterait pas là ; il était loin d’avoir autant d’informations que ses nouveaux alliés sur leur ennemi commun, et seule sa rancune le poussait plus avant sur le chemin de cet affrontement.

Cependant, Sylar n’était pas seul, et c’étaient les autres qui pilotaient. Il n’avait pas voulut lui dire leurs noms, soit, mais en toute logique, s’ils voulaient progresser ensemble sur la piste de Wykinson, il ne pourrait pas lui refuser la demande suivante :

- Où puis-je vous contacter, toi et tes amis, à défaut de connaitre leur nom ? Je suppose qu’une rencontre ne se fera pas de suite, cependant, je serai assez dure à suivre ses prochains jours. On peut donc se donner un autre rendez-vous, ou bien vous me laissez l’initiative de reprendre contact.

L’un comme l’autre n’entravait pas les projets de Sébastian, et même si son alliance était signée, commencer les recherches était une tâche qu’ils ne devaient faire chacun de leur côté.

- Pour être sure qu’il s’agit bien de nous-mêmes, et pas d’un polymorphe ou autre changelin, nos rencontres devront se faire après démonstration de nos pouvoirs, que nous sommes jusqu’à preuve du contraire les seuls à posséder, déclara-t-il en désignant de la tête la fumée qui gravitait autour de lui, émanant de son corps, et que nul ne pourrait jamais contrôler à part la créature qui composait cette Essence.

Sylar n’aimait pas non-plus les télépathes, et pensait qu’il n’y avait pas de tels êtres dans son allégeance. Cela éliminait donc le BAM, l’Institution Xavier et la Confrérie des Mauvais Mutants : aucun de ses trois organismes n’aurait put survivre sans télépathes, car comment vérifier la sincérité d’un être alors ? Sinon un Télépathe, qu’est-ce qui aurait put empêcher un agent mutant du BAM d’infiltrer la Confrérie ou l’Institut ? C’était un moyen de protection, des plus efficaces qui plus est.

Cependant, lorsqu’on n’a dans la tête un portail menant sur une Entité probablement plus grosse que la Terre, il valait mieux éviter de croiser des créatures capables de la voir. Ils auraient théoriquement put le repérer à des kilomètres s’ils voyageaient dans le plan des esprits, où le simple lien psychique entre Sébastian et son Démon prenait l’apparence d’un ouragan.

Les conditions de l’autre firent sourire Sébastian : il ne voulait pas d’hommes à lui. Il avait peur de ne pouvoir gérer plusieurs comme lui ? Le sourire en coin du Sombre Voyageur grandit alors qu’il répliquait.

- Ne t’en fais pas, je n’ai pas d’autres démons à mes ordres ; seulement des humains, et une mutante qui pourrait s’avérer extrêmement utile une fois que nous déciderons d’engager l’affrontement avec Wykinson. Ils n’interviendront pas directement, cependant vous ne vous farcirez pas tout le boulot de recherche. Une alliance, je te rappel, non une allégeance.

Sans se préoccuper de la politesse ou autre, c’était surtout le faire qu’il emploierait des intermédiaires qui forçait Sébastian à garder des pions à son service. Sylar ne voulait pas les voir, ainsi soit-il ; avec le temps, Erasme était devenu plutôt bon au jeu d’ombres, sans parler du Léviathan lui-même.

Une poignée de main, et le pacte fut signé. Sébastian ne fit aucun commentaire, le Léviathan non-plus. Ils n’en avaient pas besoin.

Un nouveau sourire en coin lorsque le mutant voulut échanger leurs numéros de téléphone ; Sébastian n’avait pas de portable. Lorsqu’il en avait besoin, il utilisait un modèle jetable avec carte prépayée acheté sur le net à partir d’un réseau public et se le faisait livrer sur une adresse inoccupée à l’instar de cet appartement, puis envoyait l’un de ses subordonnés le récupérer sous une identité factice. Rien n’était suffisent pour brouiller les pistes.

Cependant, il y avait effectivement le numéro d’urgence.

Après l’avoir donné à l’oral à son allié pour le moins méfiant, Sébastian précisa que lorsqu’il appellerait ce numéro, Sylar devrait impérativement demander Isaïe, sans quoi ils ne seraient jamais mit en relation. Une autre fausse identité ? Non, Livre d’Isaïe, chapitre 27, verset 1 : « En ce jour-là, Jéhovah — avec sa dure, grande et forte épée — s’occupera de Léviathan, le serpent glissant, oui de Léviathan, le serpent tortueux, et, à coup sûr, il tuera le monstre marin qui est dans la mer. ». Plutôt classique comme numéro d’urgence, celui où l’on se fait tuer, non ?

De son côté, quant Vince recevait un appel qui demandait Isaïe, il savait que c’était une affaire concernant le Léviathan, et par voie de fait, que son ignorance était une vertu.

- Je vais creuser du côté de Wykinson, peut-être déterrerai-je un cadavre ou quelque chose d’intéressant. Je vous recontacte si j’ai de nouvelles informations. Au plaisir de faire affaire avec toi et tes alliés, monsieur Sylar.

Le laissant s’en aller, Sébastian se retourna vers la fenêtre. Sinistre, Wykinson et Sylar, le Prof et Vince allaient avoir des recherches à faire…