Une rencontre dans un lieu inconnu. [Pv Morgan Clayton]

Après une longue et dure journée, j’avais envie de décompresser un peu. L’idée de me rendre dans une boîte de nuits pour faire la fête et séduire un homme qui pourrait me plaire, m’avait traversé l’esprit. Seulement, je ne savais pas si j’étais capable de rester une nuit entière à m’éclater alors que la fatigue se faisait déjà ressentir. Il était 21h30 et après m’être garée, j’avais décidé de marcher un peu, histoire de prendre une décision sur ce que je comptais faire réellement. Marchant tranquillement, je me dirigeais vers une boîte de nuit et je m’arrêtais à plusieurs mètres de cette dernière car il y avait une file assez importante. Finalement, j’optais pour me rendre dans un bar afin de prendre un verre en toute tranquillité. La sortie dans une boîte de nuit était reportée pour un autre jour et je m’y prendrais plutôt si la journée pouvait me le permettre afin d’éviter une longue file.

Plusieurs dizaines de minutes plus tard, je m’arrêtais devant un bar où je n’avais jamais mis les pieds auparavant et les mutants semblaient être les bienvenus en ce lieu. Me concernant, il n’était pas facile de savoir que j’étais une mutante vu que j’avais une apparence ordinaire et pourtant, j’en étais une. Haussant légèrement les épaules, je décidais de franchir le seuil de la porte et je pouvais remarquer que certains de ses mutants venaient de porter son attention sur ma personne.

« Bonsoir à tous. »

Certains venaient de répondre et d’autres non. Je me dirigeais vers le bar pour m’asseoir sur un tabouret libre et je portais mon regard sur le barman qui s’était rapproché pour prendre ma commande.

-Bonsoir mademoiselle, que désirez-vous boire ?

« Bonsoir, un diabolo grenadine s’il vous plait. »

Après avoir passé ma commande, j’en profitais pour regarder autour de moi et remarquer que certains de ses mutants pouvaient être effrayants pour les êtres normaux. Je n’étais pas effrayée car j’avais l’habitude de les côtoyer grâce à mon métier et je souriais légèrement en reportant mon attention sur le barman qui venait de me servir.

-C’est la maison qui offre le premier verre. M’avoua-t-il.

« Je vous remercie. »

Prenant une gorgée de mon verre, l’un de ses mutants attira mon attention et je le fixais un moment, silencieuse tandis que je tenais toujours ma boisson en main.

Aaaaah New-York...... C'est pas pour rien si on l'appèle "la ville qui ne dort jamais" vue que de jour comme de nuit y a toujours des queues entières de bouchons dans les circulations animée par une mélodie harmonieuse de klaxons et d'injures ordurière qui fusent dans cet air pollué. Un agacement pour le péon rural, une musique d'ambiance pour le citadin. Cité cosmopolite baignant dans un bain de lumières, diffusées par des myriades de néons incrustés sur les panneaux de magasins et boutiques vendent de tout et de n'importe quoi pour les millions de consommateurs cloisonnés dans ces tours de bétons et d'aciers que sont les grattes-ciels, s'élevant tellement haut qu'on pourrait croire qu'ils soutiennent le ciel. La Grosse Pomme... La Nouvelle-Babylone... Gotham... La ville debout... tant de sobriquets pour définir New-york, bien que l'premier soit le plus connue. La seul ville au monde où tout les évènements de grande ampleur se donnent rendez-vous ici pour faire écho dans l'monde entier. Ou presque, si on compte San Francisco qui eut sa chance avec le combat mémorable qui s'y est déroulé, si chance on peut appeller ça après le lifthing que s'est mangée une partie d'la ville. C'est limite s'il y avait eu une guerre civile ce soir là.......

Je porte rien d'autre qu'un strench coat brun foncé, d'une taille à même de faire pâlir d'jalousie un chapiteau d'cirque. Pas d'chaussures, pas d'capuche ou d'borsalino pour dissimulé le vert de ma peau végétal. Déjà que j'passse toujours pas inaperçue avec un accoutrement plus etoffée pour la discrétion, et même depuis fort longtemps, autant n'pas me casser la murge et d'me vétir comme bon me semble. Aux grands dames de ces âmes trouillardes de voir déambuler un monstre humanoïde passer sous leurs yeux préférant m'éviter. D'toute façon j'en ai que faire de leurs jugements, j'les emmerdes tous autants qu'ils sont : mutant et fière de l'ètre. Fierté que j'expose sans vergogne à la face des passants, n'ayant que faire de leurs réactions à deux sous.
Ce soir j'ai décidé de m'changer les idées en sortant d'la " maison-mère " pour faire un tour en centre-ville. Non point pour une balade de santé, mais bien pour aller m'détendre dans un bistrot où j'ai l'habitude de trainer depuis l'début d'son ouverture, début des années 60. Ouais, y a bien Earl le pseudo-barman du foyer avec ses p'tites anecdotes et tout.... mais ca n'vaut pas le charme et l'ambiance naturelle d'un VRAI bar un V majucule avec le brouhaha des conversations flous d'la populace, le tintements cristalins des verres et le fond musical qui va avec. Et puis Earl fait l'piquet au Foyer qu'une fois par mois avant d'aller mettre sa main à la pate à son échelle comme à sa façon pour défendre la cause mutante. Une fois ca va.... mais après on s'en lasse

Des centaines de pas et quelques dizaines de virages plus tard, je m'arrète 5 bonnes secondes pour laisser passer deux bougre quarantenaire empruntant la sortie d'un bar qui empèste l'vécue par l'aspect rustique de sa facade en bois massif. "Joe's "qui est écrit sur la pancarte surplombant l'entrée. La petite sonnette grelotte tandis que j’pousse prudemment la porte vitrée total’ment opacifiée par la couche de poussière qui la recouvre elle et la vitrine, comme si j’m’attendais à tout instant à c’qu’un type armé d’un panneau « piège » se jette devant moi en criant : « ahah ! ».




La pièce est bercée par le son mélodieux et lent d'un morceau de jazz bien "smoothie" craché par ce jukebox qui à connut de beaux jours, calé dans l'angle d'un coin et qui vous met dans l'ambiance detendue des années 40-50. Un " Salut les gars ! " rauque suivit d'un sourire franc s'adressent aux nombreux clients installer aux sièges de tables collés tout le long du vieux pub, qu'ils me renvoies presque tous à l'unisson au pasage, avant que j'aille poser mes baloches sur l'siège de bar libre près d'la rouquinette sur ma droite.
C'est certainement le deuxième endroit après l'QG d'la confrérie où j'me sens comme chez mémé, pour la simple et bonne raison que c'est l'bar où plus de quatre-vingt dix pourcent des clients qui l'fréquentes sont mutants. Dont pas mal d'entre eux n'ont pas la chance d'avoir une mutation discrète. Hybrides et anomalis physiques en particulier. Pas étonnant que peu d'humains font vite marche arrière en voyant la trogne d'la clientèle. Mais y en a également un bon paquet avec qui j'suis très familier, du fait que j'les trouvent toujours ici et presque au même endroit quand j'viens ici. Y compris Joe, le barman cinquantenaire moustachue, bédonnant et à la tignasse grisonnante. Poprio de l'établissement qui est lui aussi l'un des notres. Sauf que lui c'est un mutant dédoubleur. Depuis l'temps que j'fréquente l'endroit avant même qu'il hérite du bar d'son paternel, j'ai eu tout l'temps d'faire connaissance avec le barman et d'connaitre son p'tit "secrèt" qu'il cachait à son pater.

En parlant d'lui, le voila qui s'ramène.

- Tient ! salut Bruce. Qu'est-c'que j'te sers ?
- Yop mon cochon. File moi la même chose, comme d'hab.
- J'te fais ça.

Ouais, Bruce, c'est comme ça que j'me fait appeller par ici. C'est moins louche que d'utiliser mon sobriquet officiel et fait office de couverture. Et pendant que Joe va préparer ma boisson fétish, mes yeux rougeatre intriguant se tourne sur le petit écran plat accrocher sur un support mural non loin du Jukebox, où le générique de CNN succède à la pub l'Oreal. Là, des images violentes de personnes en piteux état sortir d'une station de métron de Bleeker, suivit de témoignage aux victimes survivantes et des secouristes, sous fond de commentaires de la présentatrice sur les enquètes établies sur les lieux de l'incident me font hausser un sourcil confus. On dirait bien qu'il s'est passé un truc pas jolie jolie.
Un sifflement d'appelle à l'homme-roche installé près d'la porte des waters lui porte mon attention vers moi.

- Hé Ben !
- Ouais !?
- C'est passé quoi au juste à Bleeker ?
- Quoi !? T'es pas courrant !?
- Courrant d'quoi ?
- Bah de l'attentat qui a eu lieu, quoi donc ! D'après c'qu'ils ont dit il y aurait eux des centaines de morts. J'ai un pote à moi qui en ai resortie vivant, mais pas sans des putains d'lésions d'partout, actuellement il récupère encore à l'hopital. Sérieux, l'info à fait l'tour du pays en moins d'temps qu'il en a fallut pour dire "boom ! ". Sérieux, tu vit dans une grotte ou quoi ?
- Nan, plutôt la campagne profonde. Et faut croire que les news mettent du temps pour arriver là-bas. Sinon, z'ont trouvé l'responsable du carnage ?
- Pour l'instant, non. Mais si tu veux mon avis, j'serais près à parier qu'ils vont pas tarder à mettre un bouc émissaire : c'est à dire nous, les mutants.
- Ouais, on parie combient qu'ils vont nous faire le coup ?

Chose est certaine ça peut pas être l'oeuvre d'un confrériste, je l'aurais sue à l'avance. Les purificateurs ? Mouais, possible...... même si j'reste perplexe. Cela dit l'sac à main sur patte marque un point, c'est qu'une question d'temps avant qu'les merdias mette l'affaire sur l'dos des mutants déjà courbé et mal en point. En gros, ca va pourrir encore plus le climat d'tension mutant-humain......
A peine la plèbe change brusquement leurs sujets d'conversation pour celui de l'incident que Joe revient avec un gros verre remplie d'eau, vidant gouluement le quart du verre tout en se délectant de la lumière des appliques par photosynthèse, se confluant par un soupire. Mhuuum.... Quel régale.
J'me tourne vers la jeune femme à côté d'moi pour l'aborder.

- Sale affaire, hein ? Vous aussi vous êtiez au courrant pour Bleeker ?

Tout en sirotais mon verre tranquillement, j’observais les allées et venues du bar à mutant où j’avais décidé de m’arrêter quelques minutes plutôt. Il n’y avait pas beaucoup d’humains qui s’arrêtaient pour prendre un verre en ses lieux et c’était parfaitement compréhensible. Quand on voyait certains clients, un humain ordinaire risquait de prendre ses jambes à son cou pour fuir les lieux le plus rapidement possible. Moi, je n’étais pas effrayée vu que d’un côté, j’étais moi-même une mutante. En parlant de mutant, un nouvel arrivant fît son apparition et d’après les paroles qu’il venait d’échanger avec le barman, c’était un habitué des lieux. Aux yeux des humains, ils étaient simplement un monstre verdâtre et en ce qui me concernait, il s’agissait d’un mutant qui n’avait pas eu de chance lors de sa mutation.

Ecoutant attentivement ce qui se passait autour de moi, je portais mon attention sur le téléviseur se trouvant au dessus du Jukebox où une journaliste de CNN nous communiqua des informations sur l’attentat qui avait eu lieu à l’une des stations de métro de Bleeker. Des individus en piteux états étaient aperçus par les caméras et différentes personnes témoignaient leurs impressions suite à cet acte odieux. Je grimaçais légèrement car on m’avait chargé de l’affaire afin d’aider les forces de l’ordre à trouver le coupable et c’était un peu cette raison qui m’avait poussé à venir ici. Reportant mon attention sur mon voisin vert à ma gauche, ce dernier s’adressa à moi après avoir été servi par le barman.

« Effectivement, c’est une sale affaire et non, je viens de l’apprendre tout comme vous. » lui avouais-je avec un petit sourire.

Comme énoncé un peu plutôt, je n’étais pas du tout effrayer par les mutants comme lui, d’où le petit sourire. Etant là pour mener ma petite enquête, je décidais de poser quelques questions à mon interlocuteur, évitant à ce dernier d’avoir trop de soupçon sur ma personne quand même.

« Vous pensez que c’est un mutant qui a engendré un tel acte où est-ce simplement des humains qui cherchent à éliminer les mutants même si le risque est grand ? »

Peut-être avait-il la réponse à cette question ? Peut-être était-il la personne qui avait commis cet acte ? Dans tous les cas, j’espérais avoir une réponse sincère de sa part.