Là où tout commence et tout finit... (Forge)

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Neko avançait lentement, ses pattes nues foulant doucement le gazon de Central Park. Elle n'avait pas fière allure. Vêtue d'un simple jean et d'un sweat à capuche noir, du mascara dégoulinant le long de ses moustaches, noyé par les larmes. Elle déambulait à travers le parc en regardant droit devant elle. Rien qu'à la voir comme ça on sentait qu'elle filait un très mauvais coton.
Pourtant, moins d'une semaine plus tôt elle était au top de l'épanouissement. Elle avait enfin retrouvé son aimé après une crise dont elle était sortie gagnante. Elle avait quitté l'Institut, pour prendre un nouveau départ et mieux s'affirmer, épaulée par son rat favori. Bien dans sa fourrure, elle avait commencé à chercher un vrai travail. Et elle avait touché le jackpot. Elle avait été remarquée par hasard par le service publicité de AKA NEKO, une marque d'energy drink japonaise désireuse de vendre aussi en occident. Elle avait alors tourné un spot publicitaire qui était diffusé depuis trois jours en Amérique et en Europe, et si ça marchait on lui avait promis de la prendre comme ambassadrice officielle de la marque. Tout était si bon, depuis que la petite Maëlys avait grandi.
Et puis tout s'était gâté. La veille, en regardant les informations, elle avait appris la mort d'Ernest. L'enfant-rat avait été retrouvé carbonisé après l'explosion d'un entrepôt. Neko avait d'abord refusé d'y croire. Elle ne comprenait pas comment ça avait pu arriver. Elle avait passé des coups de téléphone pour essayer d'en savoir plus, mais on l'avait toujours éconduite. Vermine avait finalement été enterré dans un endroit inconnu, dans une tombe sans nom, sans vraies funérailles (Neko n'était même pas sûre que le BAM n'ait pas fait tout simplement incinérer la dépouille). C'est suite à ça que la jeune fille était dans l'état où elle était. Que Vermine se fasse enlever, c'était horrible, mais elle en avait pris l'habitude et à chaque fois elle savait que tôt ou tard il finirait par revenir à elle. Mais là, c'était différent. Vermine mort, il n'y avait plus de retour possible. Et une seule journée avait suffi à ce que Neko comprenne qu'elle ne pourrait pas vivre dans un monde sans lui.
La fille-chatte marchait dans le parc, où elle avait eu son premier rendez-vous avec l'enfant-rat. Un vieux sac de sport allongé ballottait contre sa hanche. L'air absent, elle alla s'agenouiller dans l'herbe, au bord du petit lac où elle s'était baignée nue avec son amoureux. Elle posa le sac, l'ouvrit, en en sortit un long katana dans sou fourreau en bois laqué. C'était le matin même qu'elle avait décidé de se tuer en faisant hara-kiri, pour faire honneur à ses ancêtres japonnais. Tout de suite elle avait attrapé le sabre familial qu'elle entretenait depuis toujours avec amour. Mais elle s'était ravisée. Elle n'avait pas envie de mourir dans sa chambre, dans l'appartement de sa colocataire, en répandant ses tripes sur la moquette. Elle respira un bon coup en regardant le paysage. Oui, c'était ici qu'elle voulait mettre fin à ses jours. Elle ouvrit la fermeture éclair de son sweat, elle n'avait que son soutien-gorge en dessous. Puis elle dégaina lentement le sabre japonnais et en posa l’extrémité juste à gauche de son nombril. Ça y est, elle était prête. Elle commença alors à réciter un dernier haïku.

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Voilà un bon bout de temps que le génie des X-men n'était pas sorti de l'institut en dehors de ses missions. Son emploi du temps surchargé ne lui permettait pas de consacrer du temps libre pour faire plus amples connaissances avec les élèves. C'était très chiant et pas qu'un peu, mais le Faiseur n'y pouvait rien. Entre ses devoirs de X-men et d'enseignant, faut croire qu'il n'avait peu de temps libre à se concentrer pour entretenir des relations étroites avec les autres.

Après des mois de travaux intensifs, son arsenal était enfin opérationnel pour ses prochaines missions, au prix d'un dur labeur qui lui valut des insomnies à maintes reprises. Au cours de son isolement dans son laboratoire, Jonathan se tenait au courant des évènements qui se sont déroulés à Mutant Town en regardant CNN sur son ordinateur holographique. Il était donc au courant des actes effroyables et inhumains commis par ces fanatiques religieux que sont les purificateurs. Forge haïssait ces individus et leurs croisades envers les mutants pour un dieu visiblement en RTT, il n'hésitera pas une seconde à faire payer ces animaux s'il venait à les croiser dans une ruelle. Quant à ce Striker, ce type n'était rien d'autre qu'un Hitler en puissance et ses revendications annoncées à la télévision lui avait donné la nausée. Comment ne pas éprouver un sentiment de haine pour une telle ordure ?

Depuis un certain temps, son emploi du temps n'était plus le même. Il avait beaucoup moins d'heures de cours à enseigner, ce qui lui permit de concevoir une nouvelle invention qui l'aidera aussi bien en mission qu'au quotidien : une voiture futuriste spécialement équipé. Mais depuis son changement d'horaire définitif, il ne consacre plus autant d'heures dans son laboratoire que d'habitude. L'inventeur effectue à présent des travaux saisonniers en tant qu'ingénieur en électronique chez Sony depuis deux mois maintenant, élaborant des circuits électroniques performant pour de futures enceintes cinématiques, amplificateur acoustique et autre appareil home-cinéma pour le grand public. Faut croire qu'avec ses diplômes du MIT son entretien d'embauche n'a pas duré longtemps, à peine trois minutes.

Aujourd'hui, il profita de son week-end pour aller se rafraichir les idées en allant faire un tour à Central Park, voilà bien longtemps qu'il n'avait plus mis les pieds dans un parc. Vêtu d'un T-shirt moulant blanc, d'une veste en cuir marron, d'un jean standard et d'une paire de chaussures noire, il quitta l'institut pour prendre un taxi qui passait par là. Une fois en ville, il fila une liasse billet au chauffeur puis descendit du véhicule et se dirigea vers Central Park situer devant lui. Foulant l'herbe du gazon Jonathan nettoya la zone du regard, il n'y avait pas grand monde en ce samedi ensoleiller mise à part quelques junkies en train d'écouter du reggae sous un arbre et une personne âgée assise sur un banc, en train de nourrir les pigeons en train de picoré les miettes de pain jeter par la personne du troisième âge. Le faiseur déambula dans le parc pendant un quart d'heure les mains dans les poches, inspirant profondément avant d'expirer un bon coup. Cela faisait du bien de respirer autre chose que l'odeur stérile du labo, il avait l'impression que cela faisait un baille qu'il n'avait pas respirée l'air pur de l'extérieur.

Alors que Jonathan alla s'asseoir sur un banc libre pour se détendre, Jonathan stoppa sa marche lorsqu'il remarqua une hybride-chat qui tenta de mettre fin à ses jours en tenant un sabre japonais pointer sur son ventre, agenouiller devant une fontaine. Il semblerait qu'elle ne peut plus supporter sa mutation non discrète, mais en tant que X-men il était de son devoir d'empêcher cela. Il la rejoignit en tapant un sprint avant de s'arrêter à deux mètres derrière elle. D'ici il pouvait l'entendre réciter une sorte d'incantation, prouvant qu'elle est une fervente pratiquante des vieilles traditions du soleil levant. De plus il fut le seul à l'avoir remarqué, car les autres junkies étaient ailleurs.

« S’il vous plait madame, ne fait pas ça ! Je sais que cela est difficile pour vous de vivre sous cette apparence, mais ce n’est pas une raison pour en venir là….Laissez-moi vous aider au lieu d’en venir là...... » Dit-il d’une voix rassurante et inquiète tout en lui faisant signe de ne pas se suicider.

Ce fut tout ce qu'il pouvait dire dans cette situation, mais que pouvait-il faire d'autre ? Jonathan n'était jamais confronté à ce genre de situation assez tendue. Il ne pouvait quand même pas l'empêcher de passer à l'acte par la force puisqu'elle l'aura fait avant même qu'il ne s'empare du sabre. Non, le meilleur moyen restait la persuasion et avec un peu de chance peut-être qu'elle expliquera la raison qui la pousse à vouloir quitter ce monde.

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-S’il vous plait madame, ne faites pas ça ! Je sais que cela est difficile pour vous de vivre sous cette apparence, mais ce n’est pas une raison pour en venir là… Laissez-moi vous aider au lieu d’en venir là......

Neko regarda avec un mélange de surprise et d'incompréhension l'homme qui venait de l'interpeller comme si c'était une espèce d'extraterrestre tombé d'une planète inconnue. Mais il était complètement à l'Ouest, ce mec ! Le voyant approcher, elle fut tentée de s'embrocher sur-le-champ pour ne pas lui donner l'occasion de l'en empêcher, mais non, ce n'était pas comme ça qu'elle voulait mourir. Elle voulait que la dernière chose qu'elle voie soit le paysage, pas cet obscur inconnu qui prétendait l'aider.

-N'approche pas ! siffla-t-elle en resserrant sa prise sur la poignée du katana. Tire-toi, et laisse-moi faire ce que j'ai à faire !

De quoi se mêlait-il ? Et qu'est-ce qu'il pouvait bien savoir des raisons qui poussaient Maëlys à vouloir la mort ?

-Ca n'a rien à voir avec ça ! Fous la paix à mon apparence ! J'ai déjà surmonté cette histoire d'apparence depuis bien longtemps. Franchement, je doute que tu puisses m'aider, à moins que tu n'aies le pouvoir de ressusciter les morts. Tu l'as, ce pouvoir ? Non ? Alors casse-toi et laisse-moi en paix !

Non. Personne n'avait le pouvoir de lui rendre Vermine. Seul un dieu pouvait ressusciter les morts, et ces derniers temps Neko n'avait eu qu'à regarder les informations pour comprendre que les dieux n'existaient pas (ou alors c'étaient des enfoirés de sadiques).

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La fille chatte menaça Jonathan de la laisser, resserrant davantage le manche de son katana comme quoi elle était prête à mourir, obligeant le X-men à ne pas faire un pas de plus. Quelques passants observèrent un instant la tentative de suicide avant de détourner leurs regards aussitôt tandis que d'autres continuèrent à regarder la scène sans bouger le ptit doigt. Ce fut gênant pour le faiseur d'être sur leurs champs de vision, ce qui ne doit pas être le cas pour la mutante hybride. Forge secoua sa tête en signe de négation à l'ordre, prenant son air strict habituel que ses traits faciaux lui donnaient.

" Je regrette que cela vous déplaise ainsi, mais ce n’est pas dans ma nature de contempler quelqu’un mettre fin à ses jours sans rien faire…"

Finalement, ce n’était pas son apparence féline qui la poussait au suicide, qu’elle avait déjà franchie cette étape difficile de cette vie en tant que mutant. Alors qu’elle était sa raison de vouloir s’éventrer, surtout en place publique ? La dernière phrase de son interlocutrice lui mit la puce à l’oreille : elle venait de perdre quelqu’un de très cher à ses yeux, probablement un petit ami ou un membre de sa famille. C’était évident, sinon qu’est-ce que cela pouvait être d’autres ? Cette personne devait représenter toute sa raison d’exister et sa perte lui a laissé un vide sidéral dans son cœur.

Il avait bien le don de la compréhension et du génie technologique, mais pas celui de résurrection que l’hybride réclamé. Ce n’est pas pour autant qu’il va la laisser se suicider. Peut-être que si l’hybride avait eu le même âge que lui voir même plus, il l’aurait laissé faire, or elle est encore trop jeune pour quitter ce monde. À vue d'œil elle doit avoir dans la vingtaine à peine et même si c’est une inconnue dont il ne sait rien d’elle il n’est pas question de lui obéir.

" Certes, je n’ai peut-être pas le pouvoir de ramener à la vie la personne que vous tenez à cœur, je ne dirais pas le contraire. Mais je peux quand même vous conseiller à ne pas faire une connerie. Vous avez encore la vie devant vous pour vous remettre de votre perte, de vous refaire une nouvelle vie. J’ai déjà vécu ce que vous endurez…..Ce vide qui nous ronge l’âme en l’absence de l’être qui représente l’essence même de notre être, que toute notre volonté de vivre s’évanouisse en même temps que sa mort…… Si je ne peux pas ressusciter les morts, laissez-moi au moins une chance de vous consoler. " Dit-il sur un ton des plus sincères.

Il s’approcha d’un pas vers la mutante hybride et lui tendit sa main cybernétique.

" Croyez-moi je sais de quoi je parle, je suis très bien placé pour le comprendre …... " Ajouta-t-il sur un ton plus sérieux, sans diminuer en sincérité pour autant.

Jonathan repensa à ce jour maudit, lorsque l'amour de sa vie, Ororo Munroe Alias Tornade, l'avait quitté après avoir découvert sa relation avec le responsable ayant privée ses pouvoirs pendant longtemps. Combien de fois avait-il tenté de se suicider ? Dix, cinquante, cent fois ? Difficile de s'en souvenir. Mais la seule différence entre lui et l'hybride c'est que sa bien aimée était encore en vie, tandis que la personne chère, aux yeux de la fille chatte, n'était plus de ce monde.

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Neko écouta les palabres de l'inconnu en serrant les dents, les larmes continuant de goutter de son menton. Elle tenait toujours fermement le sabre, mais ses mains tremblaient et pour un peu elle se serait involontairement tailladé le ventre avec.

-Croyez-moi je sais de quoi je parle, je suis très bien placé pour le comprendre…

Il pensait être en mesure de comprendre la douleur de Neko. Mais pour prétendre démêler une histoire aussi atypique que celle de Neko et Vermine, il fallait être ou prétentieux, ou naïf, ou encore à moitié fou. Quelle que soit la personne que cet homme avait perdue, elle ne s'était certainement pas fait kidnapper un nombre incalculable de fois, et on ne lui avait sans doute jamais reformatée pour en faire un véritable monstre.

-Tu n'en sais rien du tout ! Et d'abord tu es qui pour prétendre savoir ce que je ressens ?! Tu es déjà tombé amoureux de quelqu'un que tout le monde voit comme un monstre et que les gens refusent simplement de laisser vivre en paix ? Je me suis battue pour que nous puissions vivre ensemble et être enfin tranquilles, et on me l'a enlevé !

Elle haïssait tous ces gens qui s'étaient mis entre elle et son amant. Tous ceux qui l'avaient déjà kidnappé pour cette saloperie d'altérium, les médias qui lui avaient vomi dessus, les agents du BAM qui l'avaient arrêté et qui, à sa mort, avaient refusé de lui en dire plus, cette sale sorcière de la Confrérie qui lui avait lavé le cerveau, et surtout le salopard qui était responsable de sa mort (car elle ne croyait pas une seconde à la thèse de l'accident avancée par les médias). Si elle en avait eu le pouvoir, elle aurait fait disparaître New York et ses environs au plus profond de l'enfer.

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Apparemment cette histoire est bien plus délicate qu'il l'imaginait. Tout porte à croire que son petit ami devait être lui aussi un mutant hybride ou une autre mutation ayant affecté son aspect. L'hybride féline en a dû voir des vertes et pas des mûres pour conserver une vie paisiblement avec son amant défunt et cela se ressentait bien dans ses paroles. Mais il faut bien reconnaitre qu'elle marqua un point en affirmant que Jonathan avait tort, son histoire avec Tornade n'avait strictement rien n'avoir avec celle de l'hybride. Néanmoins, elle se trompa sur le fait que Jonathan prétendait connaître le ressentiment de la jeune adulte, ou plutôt une incompréhension. Forge rentra ses mains dans les poches de son jeans calmement et détourna son regard dans le vide en direction du gazon, sous son air pensif.

« J'ai bien dit que je comprenais le ressenti de perdre un être cher, mais je n'ai JAMAIS prétendue d'avoir vécu la même situation que la vôtre. Excusez-moi de m'être mal expliqué. Pour être franc avec vous la personne que j'aimais est encore en vie, mais j'ai failli ne plus jamais la revoir à cause d'une faute terrible que j'ai commise en faisant confiance envers un ancien collègue..... Une faute qui lui a coûté ce qu'elle aimait plus que tout au monde pour rester en vie : son enfant..... » Expliqua-t-il sur un ton plus mélancolique sur sa dernière phrase.

À ce moment-là, son visage s'est assombri et un dégout profond, mais contenu l'envahit. Le faiseur à toujours détester mentir a quelqu'un ayant perdu un proche pour le consoler, mais il devait le faire. C'était trop risqué de lui révéler l'existence du neutralisateur en citant comment Ororo fut privée de ses pouvoirs climatiques par sa maudite invention qu'il détestait plus que tout et qu'il hait encore. Toutefois, cette fausse interprétation à un double jeu : celui de faire ressentir à son interlocutrice ce qu'il a éprouvé lorsque sa femme l'avait rejeté comme une sale ordure pour avoir créé un tel appareil. Il avança de trois pas vers la fontaine, passant près de la fille chatte, il leva sa tête pour regarder les feuilles mortes flottant dans la fontaine en pierre.

« Bien entendue mon histoire n'est rien comparé à ce que vous avez enduré, vous et votre petit ami, je ne dirais pas le contraire. Mais avez-vous bien réfléchi avant de passer à l'acte ? Si votre amant était encore là, est-ce qu'il aurait aimé vous voir mourir de votre main ? » Dit-t’ il avant de soupiré profondément.

Il se tourna vers la mutante, affichant une expression de pitié sur son visage.

« Je vous en conjure, ne vous suicidez pas. Si vous ne voulez-pas le faire pour un simple connue comme moi.....faites-le au moins pour votre ami…… »

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-J'ai bien dit que je comprenais le ressenti de perdre un être cher, mais je n'ai JAMAIS prétendue d'avoir vécu la même situation que la vôtre. Excusez-moi de m'être mal expliqué. Pour être franc avec vous la personne que j'aimais est encore en vie, mais j'ai failli ne plus jamais la revoir à cause d'une faute terrible que j'ai commise en faisant confiance envers un ancien collègue..... Une faute qui lui a coûté ce qu'elle aimait plus que tout au monde pour rester en vie : son enfant.....

Entendant cela, Neko trembla de plus en plus. Les larmes dégoulinèrent sur la lame rutilante du sabre japonnais. Si l'histoire du type était sensiblement différente de la sienne, elle lui rappelait tout de même des souvenirs, et pas les meilleurs qu'elle ait en mémoire.

-J'ai...j'ai déjà été enceinte, de celui que je pleure aujourd'hui. Ça nous est tombé dessus sans prévenir. Mais il ne se sentait pas prêt à élever un enfant...et moi non plus, alors je me suis faite avorter. Il...il m'avait promis qu'il m'en ferait un autre quand nous serions prêts... Si j'avais su que ce gosse serait tout ce qu'il me resterait de lui...je l'aurais gardé...

Elle disait ça, mais elle n'était même pas sûre qu'elle aurait réussi à s'en occuper. Un bébé, ça ne s'élevait certainement pas comme un tamagoshi. Et dans l'état où elle était, elle était encore moins apte à s'occuper d'un enfant, que ce soit le sien ou celui d'une autre.

-Bien entendue mon histoire n'est rien comparé à ce que vous avez enduré, vous et votre petit ami, je ne dirais pas le contraire. Mais avez-vous bien réfléchi avant de passer à l'acte ? Si votre amant était encore là, est-ce qu'il aurait aimé vous voir mourir de votre main ? Je vous en conjure, ne vous suicidez pas. Si vous ne voulez-pas le faire pour un simple connue comme moi.....faites-le au moins pour votre ami…
-Mais...qu'est-ce que t'en sais de ce qu'aurait voulu Vermine ?! Il est mort ! Et d'abord, j'ai déjà perdu assez de temps comme ça ! Assez de conneries !

Neko se ressaisit, enfin décidée à passer à l'acte. Elle leva son sabre, et le rabattit de toutes ses forces vers son ventre. Mais dans son désespoir, elle avait mal assuré sa prise et le manche du katana lui glissa entre les mains, rendu humide par les larmes. La lame pénétra de quelques centimètres dans l'abdomen de la fille-chatte et dérappa, pratiquant une entaille longue d'une dizaine de centimètres. Neko retira l'arme et la laissa tomber dans l'herbe, regardant la plaie béante avec des yeux écarquillés. La douleur lui irradiait le ventre. Elle s'était complètement ratée, la lame n'avait touché aucun organe vital, mais ça saignait beaucoup. Elle se laissa tomber sur le côté.

-Et meeeeeeeeeeerde... Ça fait mal ! Il faut que j'aille à l'hôpital...

Oubliée, son envie de mourir, pour l'instant elle avait juste envie qu'on lui recouse ça pour qu'elle puisse oublier à quel point elle avait été bête.

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Jonathan ne pouvait que compatir pour la pauvre mutante en apprenant qu'elle regrettait d'avoir avorté un enfant que son petit ami lui avait fait. Son enfant aurait pu être le seul cadeau laissé par son amant au lieu de se retrouver seul, sans rien qui soit capable de la réconforter. Malheureusement elle n'avait pas trouvé la force ni le courage de prendre en charge une telle responsabilité qu'est celui d'élevé un enfant, y compris son mari, avouant son regret d'avoir choisi le mauvais choix. Un vrai calvaire. Le temps est si imprévisible que tous peut arriver, même les moments dont on n'aurait jamais cru qu'ils se seraient produit qui bouleverse notre vie à jamais. Il est clair que le faiseur aurait ressenti la même chose s'il avait lui aussi refusé ce cadeau si précieux de la vie.

Alors qu'il pensait avoir calmé la fille chatte, ses dernières paroles n'ont fait qu'encourager la fille chatte à se suicider et ce moment tant redouté arriva. Elle haussa son arme et le rabaissa de toutes ses forces, sous les yeux écarquillés de l'amérindien qui tenta de l'en empêcher. Le destin en a voulu autrement par un heureux hasard. Le katana dérapa lors du rabattement qui changea la trajectoire de l'arme, laissant une entaille courte, mais profonde au niveau du ventre. Elle se vautra sur le côté en pestant son échec, main posée sur sa plaie rectiligne. Sa tentative de suicide avait foiré. Il fallait maintenant la conduire à l'hôpital au plus vite, ce que l'hybride souhaita sur sa dernière phrase. Jonathan écarta le sabre d'un geste de sa jambe bionique pour se mettre devant elle, il posa une jambe pour l'aider à se soulever et passa le bras de cette dernière autour de sa nuque, la soutenant par l’épaule.

« Tiens-toi bien près de moi ! Je vais t'y emmener.»

Il quitta le parc avec l'hybride en marchant au même rythme que son interlocutrice, il fallait éviter de la surmené dans l'état auquel elle se trouve. Bien que l'hôpital le plus proche se trouvait non loin d'ici, il fallait trouver des raccourcies. Les trottoirs furent bombés de gens et peu d'entre eux se donner la peine de les laisser passer. Bonjour la solidarité. Entre les bousculades qu'il encaissa et les insultes cracher par les passants, sans prendre la peine de faire attention à la blessure de l'hybride, cela devenait mauvais pour la jeune inconnue et pénible pour lui. Il aperçut une ruelle adjacente à quelques mètres ici dans cette forêt humaine.

« Nous allons prendre cette ruelle, c’est un raccourci qui nous mènera à l’hôpital Gelbman Brian. Nous ne pouvons pas continuer par le chemin habituel avec toute cette foule. » Dit-t’il en pointant la ruelle de sa main libre.

Ses missions de terrain à New York lui on permit de connaitre tous les raccourcies possibles de la grande pomme. Il traversa tant bien que mal les ruelles étroites jonchées de carton, de sac-poubelle et autres détritus accumulés ici depuis un bout de temps, zieutant l'état de la plaie toute les cinq minutes.

Comme si les bouchons sur les trottoirs n'étaient pas suffisants, il a fallu qu'une bande de lascars squatte la sortie de ce labyrinthe urbain, menaçant de mort un pauvre mutant à l'aspect difforme avec un poignard. L'un d'entre eux remarqua aussitôt leurs présences, puis ce fut ses potes. Leur victime profita de cet instant pour se libérer de leurs étreintes et prendre ses jambes a son cou. Ce groupe, limité à trois personnes, s'approchèrent dangereusement du X-men et de l'hybride, avec une gestuelle intimidante et une expression malsaine sur leurs visages. Deux mètres séparés le duo mutant et le trio humain. Étrangement ces individus n'étaient pas sapés en survêtement comme ces racailles du dimanche que l'on croise régulièrement dans les rues mal famées, mais bien du style BCBG doublé d'un physique à mi-chemin entre l'émo et le pop rock. Un style vraiment moche et bizarre. À tous les coups cela devait être des fils à papa venant calmer ses nerfs sur un « mutos » sans défense, façon pour eux de les désigner. Toutefois, le faiseur distingua un détail qui titilla son attention sur leurs bras : Ils avaient des plis étranges sur leurs membres, comme s'ils portaient de long gants en cuirs de même teinture que leurs peau. Cela l'intrigua, mais pas plus que les croix chrétienne qu'ils portaient tous autour du cou : groupe d'individus hostiles + symbole religieux = fan club de Striker ?!

« Vous pourriez nous laisser passer s'il vous plait !? Je dois l'emmener à l'hôpital.....

Le trio garda toujours leurs attitudes menaçantes. Le cheyenne ne s'étonne pas de leurs réaction : elle était prévisible. Toutefois on ne sait jamais. La personne du milieu s'approchât d'un mètre supplémentaire vers l'amérindien.

« Je regrette, mais on ne laisse pas passer les abominations de dieu, dit-il en pointant du doigt la fille chatte. En revanche, nous te laisse passer à une seule condition : donnez-nous votre amie en guise de monnaie d'échange ! Je vous conseille vivement de ne pas refuser ou nous......»

Cette raclure n'a pas eu le temps de finir sa phrase haineuse qu'il s'est vite pris un sacré bourre-pif venant de Jonathan, s'écroulant sur le bitume granuleux comme une grosse merde. Cela ne fait plus aucun doute là-dessus : ces gars devaient être des partisans des purificateurs ou bien des fans de leurs travaux. En tout cas cela faisait un bien fou de cogner ces terroristes religieux. Le chef se releva en titubant, encore sonner par la droite de l'amérindien. Il cracha des morceaux de dents mêlées aux sangs qui imprègnent ses lèvres et c'est dans un braillement qu'il exprima sa colère avec une figure crispée de haine pure :

« SHALE FISHE DE CHIENH !!! SHUPPOT DE SHATAN !!! TUEZ LEEEES !!! »

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-Tiens-toi bien près de moi ! Je vais t'y emmener.

Neko laissa l'inconnu l'aider, le remerciant mentalement. Mais qu'est-ce qu'elle avait été conne ! Elle se releva en s'appuyant sur son bienfaiteur, non sans attrapper son sac et son katana. Peu importe ce qu'elle venait de tenter de faire avec, il était hors de question qu'elle abandonne un héritage familial, surtout si elle devait vivre malgré tout. Les deux prirent donc la sortie du parc pour avancer dans les rues. A chaque pas, Neko avait l'impression que ses tripes allaient sortir de son ventre pour s'échapper entre ses doigts. Elle se demanda s'il n'était pas plus sage de se poser et d’appeler une ambulance. Le sang coulait, souillant son jean, et elle sentait sa conscience défaillir. Aussi elle ne songea même pas à parler à son compagnon de cette simplicité.
Ils avancèrent péniblement au milieu de dizaines de badauds dont pas un ne se serait écarté pour les laisser passer. Neko se sentit regretter d'avoir essayé de se suicider en pleine heure de pointe.

-Nous allons prendre cette ruelle, c’est un raccourci qui nous mènera à l’hôpital Gelbman Brian. Nous ne pouvons pas continuer par le chemin habituel avec toute cette foule.
-J'te suis... fit-elle, comme si elle avait eu le choix.

Ils quittèrent donc l'artère principale pour prendre une petite ruelle sale, mais vide. La fille-chatte espéra quand même ne pas attrapper d'infection en traînant dans un endroit aussi crade. Enfin, ça c'était si elle ne mourrait pas avant d'atteindre l'hôpital.
Hélas pour elle, leurs péripéties n'étaient pas terminées. En continuant dans les ruelles, ils tombèrent sur un groupe d'individus louches, des espèces de racketteurs au look emo un peu bizarre. Neko restait concentrée sur le sang chaud et poisseux qui dégoulinait entre ses doigts à chaque battement de son petit cœur. A travers le voile de la douleur, elle entendit :

-Vous pourriez nous laisser passer s'il vous plait !? Je dois l'emmener à l'hôpital.....
-Je regrette, mais on ne laisse pas passer les abominations de dieu, dit-il en pointant du doigt la fille chatte. En revanche, nous te laisse passer à une seule condition : donnez-nous votre amie en guise de monnaie d'échange ! Je vous conseille vivement de ne pas refuser ou nous......

Lorsque l'amérindien bougea pour coller une bonne pèche au petit con qui venait de parler, Neko fut déséquilibrée, lâcha son compagnon et tomba à genoux. Le sac qu'elle portait en bandoulière glissa de son épaule et tomba par terre.

-SHALE FISHE DE CHIENH !!! SHUPPOT DE SHATAN !!! TUEZ LEEEES !!!

Neko sentit une forte colère monter en elle. Elle se souvint de ce qu'elle avait appris en côtoyant Vermine : le monde cherchait à la pourrir, c'était à elle de se montrer encore plus garce si elle voulait survivre...
Les voyous s’avancèrent vers l'homme, couteaux au poing, gorgés d'adrénaline et prêts à en découdre.

PAN

Le voyou de tête recula de quelques pas en titubant, un trou sanglant dans l'épaule. Il lâcha son couteau, les yeux écarquillés. Neko pointait vers lui un Glock, qu'elle venait de sortir de son sac, et dont un fin filet de fumée s'échappait du canon. Depuis qu'elle fréquentait Vermine, elle s'était pas mal endurcie, s'était rompue aux techniques de combat, et ne sortait jamais sans un flingue. Elle toisa ses ennemis avec une expression sauvage.

-Écoutez...bande de p'tits cons ! En ce moment, je...passe vraiment...une journée de merde ! Alors vous allez...dégager, parce que j'ai...encore bien assez de balles pour tous vous...tuer !

Le sang de sa blessure commençait à coaguler, mais elle en avait déjà perdu pas mal.

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Les deux lascars dégainèrent leurs poignards et s’approchèrent d'un mètre de Forge avec la ferme intention de lui refaire le portrait. Mais un coup de feu sur leurs chefs, qui hurla de plus belle, les obligea de faire un pas en arrière. L’hybride avait un glock dans ses mains, menaçant leurs agresseurs de leur troue la peau s’ils attaquèrent Jonathan. Une bonne méthode d'intimidation, mais qui n’arrange pas son état en train de se détériorer. Il fallait se débarrasser de cette bande au plus vite. Malgré la présence de l’arme à feu, les deux larbins ne bronchèrent pas d’un cil, comme si mourir ne leur faisait ni chaud ni froid. Quant à leur chef il se releva de nouveau mais sans vaciller, à la surprise du X-men. Son visage afficha une expression de folie et de malveillance luire dans ses yeux de fouine, le tout en ricanant tel un demeuré psychopathe sortit fraîchement d’un hôpital psychiatrique. La balle avait bien pénétré son épaule et pourtant il ne révéla aucune once d’épuisement. Aurait-il joué la comédie ? Pourquoi ? Cela ne présage rien de bon…..

« Max….Yohanne…..Vous shavez che que vous avez à faire !?

D’un hochement de la tête ses collègues se mit en position d’attaque, révélant une scène que Forge ne s’attendait pas voir venir. Ses subalternes arrachèrent l’épiderme de leurs bras, exposant des bras bioniques. Puis ils effectuèrent quelque geste d’échauffement pour vérifier s’ils n’étaient plus entravés par la chair synthétique. Malgré le design grossier de leurs membres cybernétique fait en acier, ils pouvaient s’en servir comme de vrais membres. Comment se sont’ils procurer ça ? Le X-men mit ça de côté, il fallait se concentrer sur ses ennemies qui l’attaquèrent de front. Par réflexe il attrapa le couvercle d’une poubelle trainant sur sa gauche qu’il lança comme un frisbee en pleine tronche du type sur sa droite. Réalisant un beau headshot. Puis il esquiva une attaque latérale de l’autre en se s’accroupissant vivement, encastrant inconsciemment son avant-bras dans le mur en briques.

Profitant de cet instant, il braqua sa paume grande ouverte puis tira un rayon EMP bleu sur le bras coincé du voyou, entrainant un court-circuit violent. Mais encore une fois rien ne passa comme prévu. En plus d'avoir détruit le bras robotique de son adversaire, celui-ci s'écroula sur lui-même et trembla comme s'il se faisait électrocuter avant de perdre conscience. Forge haussa ses sourcils en voyant ça, il n'avait pas seulement des bras cybernétiques, mais aussi des implants bioniques, d'où la cause de ces tremblements. Puis vint une nouvelle détonation du glock de l'hybride, en se retournant il vit l'autre lascar par terre avec une balle entre les deux yeux. Le Cheyenne se releva puis dévisagea le chef de bande qui montra les signes du stress sous son air détendu.

« C'était bien pensé d'avoir des cyborgs à vos ordres, mais vous ne vous attendez pas à croiser quelqu'un capable de tirer des rayons EMP, j'imagine ? Si j'étais vous, je m'en irais loin d'ici, si vous ne souhaitez pas finir comme vos amies.... »Déclara-t'il sur un ton des plus sévère.

Le jeune effronté pesta en guise de réponse avant de déguerpir d’ici. Après quoi le faiseur aida la fille chatte à se relever et tout deux reprirent leurs chemins. Une fois sortie de la ruelle, Jonathan aperçut l’hôpital Gelbman Brian de l’autre côté de la route. Ils étaient arrivés à destination.

« Nous y sommes ! »

Suite du rp

Spoiler:

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Neko ne comprenait pas grand chose, derrière le voile de la douleur, elle n'arrivait pas à réfléchir à la situation." Les casseurs arboraient des bras bizarres...des bras robotiques... Mais où est-ce qu'ils avaient eu ça ? C'était de la technologie militaire ! Ils se jetèrent sur Forge, qui fut obligé de laisser Neko à genoux. La fille-chatte essayait de suivre le combat, mais elle avait mal, elle ne se sentait pas loin de tourner de l’œil. A la douleur et la peur succéda peu à peu la colère. Neko était blessée, elle devait aller à l'hôpital, mais ces clowns l'en empêchaient. Elle avait tiré sur leur chef sans viser un organe vital, à titre d'avertissement, mais ces salopards d’extrémistes avaient la tête aussi dure qu'un caillou. Il était fini, le temps de faire de la dentelle !
Un des lascars fut mis au tapis par le X-men, Neko visa l'autre et tira. La balle fit un trou juste entre les deux yeux du type, foutant du sang partout. La féline s'était beaucoup entraînée au maniement des armes à feu, et elle avait depuis un bon moment dépassé le stade du "Non, moi je suis gentille, je ne tue pas les gens". Elle qui quinze minutes plus tôt avait essayé de mettre fin à ses jours, était à présent prête à tuer pour survivre.
Ses deux comparses mis hors d'état de nuire, le chef compris qu'il ne l'emporterait pas et prit la fuite. Mais Neko ne l'entendait pas de cette oreille. Ce type avait eu une chance d'abandonner, il l'avait refusée. Elle tira plusieurs balles dans le dos du fuyard, qui s'écroula par terre. Puis elle tira trois balles sur le voyou mis au tapis par Forge. Le chargeur vide, la culasse de bloqua en arrière, et Neko se laissa retomber. Elle laissa Forge l'aider, ses jambes devenaient de plus en plus molles.

-Nous y sommes ! entendit-elle au milieu du bourdonnement de ses oreilles.
-Merci... réussit-elle à articuler avant de tomber dans les pommes.