Spécialité Belge {Alan West, Sanzo Aoe + LIBRE avec demande par mp}

La soirée avait si bien commencée et finissait si mal ; si elle avait voulu plaisanter, Neassa Boadicée Dorian aurait accusé le manque d’alcool qui faisait qu’ils ne pouvaient pas se désinhiber suffisamment pour laisser là tous ces sujets qui les touchaient négativement pour d’autres certes bien plus bas de plafond mais qui auraient été bonne-enfant, au moins. Elle les voyait tous, elle sentait leurs doutes et leurs maux, doutes et stress, voir peurs ou reproches. Elle était la plus touchée mais n’en montrait rien car elle avait l’habitude de cette presse émotionnelle qu’étaient les autres et leurs émotions. Empathie, la plus grande qualité du monde et la pire capacité mutante ; les gens se baignaient dans un océan d’émotion mais là où ils avaient chacun leur petit bain elle nageait dans tous. Souvent elle buvait la tasse mais elle luttait pour ne pas se noyer. Et elle avait bien plus de chance que sa prédécesseure puisqu’elle savait durcir son esprit pour repousser ses flots étrangers l’assaillant toujours ; elle estimait réduire les capacités empathiques de celle qui avait été Sasha Williams à environ 10% mais cela ne l’empêchait pas de ressentir ce que ressentaient les personnes autours d’elle, qu’elle soit consciente ou non de leur présence. Cela pouvait avoir ses bons côtés, finir complètement ivre sans avoir bue une goute d’alcool et ne jamais avoir le moindre contrecoup le lendemain était l’un des points positifs qu’elle y trouvait même s’il était largement en-dessous de celui qui lui permettait de comprendre toujours les autres, quoi qu’il arrive, cependant cela avait ses mauvais aussi ; elle ne pouvait dormir sans anesthétiques  et lorsqu’elle était entourée d’émotions négatives elle les prenait toutes de plein fouet. Ne pas vouloir grandir ne signifiait pas qu’elle n’était pas vieille dans l’âme mais l’usure de remontait jamais ; comment l’aurait-elle put dans le flot de ce qu’elle captait des autres ?

C’était tout con, leur proposer une part de tarte. C’était insignifiant. Mais cela avait le mérite de les sortir de leurs pensées négatives, la première étape pour effacer ces émotions qui plombaient deux d’entre eux, elle en bonus. Cela avait le mérite de ne pas les laisser s’enfoncer seul comme ils étaient si doués pour le faire, tous autant qu’ils étaient. Rompre les cercles vicieux à défaut de savoir en déclencher de vertueux, une belle première étape. Avec un peu de chance tout se relancerait dans la bonne humeur comme auparavant ; et la chance, Nobody estimait en avoir pour peu qu’elle ne touche pas un volant.

Ni son sourire ni son amabilité n’étaient forcés, elle tâchait de se concentrer sur les ressentis les plus positifs ; Sanzo aidait, Sean aussi, et Kamen en troisième lieu. Etrange trio des plus plaisants à côtoyer dans son équilibre, son fonctionnement et sa connaissance de lui-même ; des mimiques, des codes, des rôles, une bande d’amis en sommes. L’électron libre qu’était Rachel était bien plus complexe dans ses extrêmes antagonistes et sa bipolarité relative, de même et surtout à cause de son décalage par rapport au monde et aux gens – humaine et autre chose, venue d’autre part, ses réactions restaient en décalage avec la norme d’ici et les sujets d’abord étaient difficiles tant ce qui pouvait paraitre anodin prenait une toute autre importance et vice-versa. Et que dire d’Alan, le nouveau qui agissait en Sisyphe par manque de confiance en lui, s’acharnant à contenter tout le monde avant de s’enfoncer tout seul alors que l’autre pente du crescendo émotionnel était atteinte ?

"Déstressez prof, c'est pas votre faute. Faut pas tout prendre pour vous sinon vous allez être malheureux. On est comme on est. Et vous, vous êtes plutôt cool en fait pour un prof. Vous avez droit à vos opinions mais ne vous sentez pas coupable si on a pas les mêmes. Contenter tout le monde est impossible, et vous n'avez pas à le faire. Bon je sais bien que c'est pas facile, j'ai mis deux ans à le comprendre."

Et encore, à le comprendre, pas à l’accepter ; elle était prête à le parier des échos qu’elle avait eu du « Chavalier Blanc ». Chavalier qui ronronnait ; tout était fourni chez lui, en fait. Au moins sa copine n’aurait pas à se demander quand il était content ! Ni quant il était en colère considérant la tronche qu’il fit à un Seanger qui n’en avait rien à foutre, voulant une tarte d’un type différent de celui auquel il était habitué par la gente féminine ; même si ces dernières semblaient lui plaire à ses dires.

Premier arrivé, premier servit, se fut Sean qui eue la première part.

"Pour moi aussi s'il te plait."

Il fut servit, alors même qu’il reprenait au sujet de l’une des grandes absentes de ce soir malgré le fait que la moule, ça la connaissait.

- Je confirme, elle est super pour aider les gens ; enfin, tant qu’ils sont pas trop proche. Elle doit être presbyte : elle ne fait mouche que de loin.

Et paf ; heureusement que les absent(s) avaient toujours tord parce que là c’était un joli tir !

"Sinon y a toujours le yoga."

- Ouais ça par contre, faut vraiment pas demander à Amy. Elle est patiente sauf quant elle fait rien et le yoga, c’est rien faire pour elle. Pour une hybride plante-pigeon elle tient beaucoup plus du pigeon ; d’autant vu son niveau de roucoulade.

Et paf ; double. Deux ans de psychologie avec Amy de Lauro, ça se sentait dans l’aisance des enchainements.

- Bah quoi ? J’ai tord ?

Attendant une réponse, elle se tourna vers les deux derniers car à défaut de roucouler ils s’approchaient pas mal : un sourire, Kamen l’avait fait en lieu et place du contact de sa lourde main dans un geste de soutien transversale à la table et Rachel le lui avait rendu, même si ses fines lèvres n’avaient toujours pas dévoilée sa dentition, mais plus que cela elle avait a son tour avancé sur la table et sa main étant enroulée autour du pouce du géant de pierre, la serrant fermement paume contre paume ; un geste qu’ils n’avaient pas ici mais dont la signification passerait sans doute sans qu’il n’y ait besoin de mots. Et cela permettrait surement à Kamen de comprendre que le seul moyen de faire du mal à Rachel Anne Summers DCVO était et restait son cœur.

- J’vous les donne une fois que vous avez fini votre bras de fer, les deux ? A moins que vous n’en vouliez pas…

- Nan c’est bon, file, répondit Rachel en relâchant la main de Kamen, tendant l’autre pour recueillir une première part qu’elle lui fit passer avant de prendre la seconde.

- Alan ?

- J'en veux  bien une part. Désolé, je… enfin je m'excuse.

- Vous n’avez pas à le faire, répondit-elle alors même qu’elle lui donnait une part, se servant de la dernière. C’est rien de grave, des sujets tatillons ; on en a tous et c’est passé. Hein les gens ?

Attendant leurs réponses, obtenant rapidement celle de Rachel qui n’avait toujours pas le moindre inconvénient à parler la bouche pleine et dont une tranche de poire se joua la Grande Evasion avec l’aimable participation de la bonne poire suscitée, Nobody se rassit rapidement à la recherche d’un autre sujet afin de diriger la conversation.

- Et sinon, c’est quoi votre fruit préféré, puisqu’on en est à là ? Si quelqu’un répond l’abricot, il sort, on a déjà eue les moules tout à l’heure.

Absolument pas distingué c’était vrai mais au moins cela ne vexerait personne et des conneries drôles entièrement connotées étaient encore ce qui leur avait fait passer les meilleurs moments. En tout cas, lorsque s’en fut au tour de Boadicée, elle fit semblant de se lever pour sortir…

- Je ne peux le dire, je ne connais pas Amy. Sanzo dans mon cas pour le yoga je dois faire attention. Il y a certain endroit de mon anatomie qui ne doivent pas subir de pression sous peine de salir les lieux et je dois t'avouer que je n'aime pas faire le ménage.

Heureusement qu’elle n’y avait pas faite attention à celle là, occupée à tisser des liens avec le plus calme et sans doute le plus tendre du groupe de Sanzo, sans quoi Rachel aurait pu enchainer violemment : bien sur que Sanzo comprenait qu’à certains endroit de l’anatomie il ne fallait pas subir de pression sous peine de salir les lieux puisque simplement voir une fille le prendre dans ses bras alors qu’il était nu lui suffisait à lever le canon ; l’Echo du Phénix était sure qu’une pression au bonne endroit et op il fallait nettoyer la pièce… ou la fille. De toute façon c’était Jade le crash-test maintenant donc elle-même se contenterait d’observer.

Néanmoins pour l’heure elle était occupée avec Kamen qui semblait aussi touché qu’elle, peut-être même plus expansif encore ; un cœur tendre dans un corps dur. Comme Sanzo en certaine situation bien que c’était l’attendrissement du cœur qui entrainait la dureté du corps. Pensées parasites relativement à leur place puisque c’était le susnommé qui avait la plus grosse et qu’à force de tourner autour du sujet l’Echo du Phénix allait finir par le foutre sur la table. Mais pour l’instant sur la table c’était une tarde aux poires et Kamen qui divisa sa part en deux pour lui en donner une, la faisant sourire de plus belle ; elle l’aimait définitivement bien, et pas uniquement parce qu’il lui filait à bouffer !

Passée l’histoire de la tarte aux poires, il fut question de fruits préférés et d’abricot ; une dernière pique à Amy parce que jamais deux sans trois mais Rachel et Nobody devaient être les seules à savoir tout comme elles savaient que l’Amy-prude avait été choquée de savoir que cela désignait aussi le sexe féminin. Sexe féminin qu’elle pratiquait tous les soirs à présent et ça c’était pas une rumeur car tout aussi prude qu’elle ait pu être c’était une italienne – un argument que l’Echo ne comprenait pas mais qu’elle répétait du fait.

- Pour moi c'est les melons bien proportionnés et biens juteux. D'ailleurs en parlant de melon vous savez qu'une société belge exploite les melons impropres à la consommation pour produire électricité et chaleur grâce à un procédé de méthanisation.

Et op, Sanzo et Sean en moins, ils se marraient à nouveau ; et elle comprenait pourquoi :

- L’melon ch’est un légume, commença la rousse qui partait à la poursuite de sa tranche de poire en fuite, la rattrappant d’une main pour la porter à sa bouche, nan ?

La dernière question fut faire avec une bouche relativement bien ouverte qui se referma sur le morceau de poire susnommé, l’Echo du Phénix parfaitement apte à faire deux choses à la fois même si elle prétendait volontiers le contraire puisque moins elle en faisait mieux elle se portait.

"Pour Sanzo c'est les p'tit citrons," réussit à articuler Sean, relançant un rire qui ne s’était pas arrêter et accroissant le sourire de Rachel qui comprenait aussi cette vanne ; p’tit citron c’était le surnom de Jade, à l’usage exclusif de Caitlyn cependant.

"Et pour les filles c'est la banane…"

- Vous avez la pêche dites-moi, surenchérie Nobody avec amusement, une fois que les rires se furent un peu calmés. Et non Rachel, la fritte c’est de la pomme de terre, c’est ni un fruit ni un légume mais un féculant. Fé-cul-ant. Même qu’on peut aussi produire de l’électricité avec, tout comme les citrons, poursuivit-elle en regardant respectivement Sean puis Alan, essayant d’entrainer le second dans la partie pour qu’il sourit au moins tout en rappelant au premier qu’elle ne l’oubliait pas. Je sais que ça vole pas haut mais personne va tomber dans les pommes, hein ? Le but c’est juste de se fendre la poire pas de ce prendre le chou ; pas un fruit non plus mais évitez de me courir sur le haricot, l’impro c’est pas comme raconter des salades et puis vous connaissez la pub’ : cinq fruits et légumes par jour. Si quelqu’un veut reprendre la main, je lui passe volontiers la patate chaude parce que les monologues aux petits oignons c’est pas mon truc, je vais forcément finir dans la purée… allez les gens, vous allez pas me laisser faire le poireau tout de même ? J’veux pas finir en tomate… En plus je suis sure d’aller dans la mûre… Vous êtes pois chiche en fait !

Sans doute aurait-elle pu continuer longtemps son monologue, ou pas d’ailleurs, dans tous les cas Neassa Boadicée Dorian venait de faire du Neassa Boadicée Dorian : la clown en espérant que tout le monde se prenne au jeu. Elle ne finirait pas en tomate, elle était immunisée aux effets secondaires du ridicule à cause de son expérience dans le domaine, même s’il était vrai qu’à l’habitude elle était soit derrière son ordinateur soit complètement ivre lorsqu’elle faisait ce genre de show. Show que Rachel regardait amusée, un poing fermé pour soutenir sa tête et une main ouverte pour soutenir les restes de sa première part de tarte.

- Ça y est, c’est la fin des haricots…

Laissant le silence se faire, elle finit par l’interrompre d’elle-même en se levant de sa chaise pour s’incliner.

- C’est tout pour le Nobody’s Show de ce soir, merci d’être ici cher publique, retrouvez moi sur l’intranet de l’Institut pour troller sur les événements récent ou encore en soirée pour avoir les versions non censurée. Et c’est sur cette déclaration que je vais vous laisser car mon fruit préféré c’est l’abricot ! Commençant à se retourner, elle marquant une pause avant d’ajouter : Nan en fait je déconne, sauf que si je dis le vrai on va encore en perdre deux ; les deux qui l’ont deviné quoi.

Un clin d’œil aux deux compères en S, puis elle revint s’assoir pour entamer sa parte de tarte, qui attendait sagement dans son assiette.

- Du coup, Rachel, Sean, Kamen, vous c’est ?

- La pomme, répondit l’Echo en entamant sa seconde part de tarte. Un dicton irlandais dit qu’une pomme par jour tient le docteur au loin et un anglais a rajouté qu’il fallait savoir viser ; comme j’sais très bien viser et que j’aime pas les doc’…