l'inné ou l'acquis ? ( Pv Ororo)

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

La pluie tombe avec une brutalité hors du commun. Les derniers jours de juin ont été trop rapidement trop chaud, beaucoup trop chauds et inévitablement, les premiers orages d'été ont explosé. Je regarde par la baie vitrée l'orage s'abattre avec ses pluies diluviennes sur les arbres du parcs, le vent qui l'accompagne et puissant et sait se faire respecter, pliant les cimes, secouant les branches. Le ciel, presque gris se déchire d'éclairs , portant sa souffrance en un tonnerre roulant et malheureux.
C'est impressionnant, c'est un spectacle dont je ne me lasserais jamais. Je suis heureuse de le partager avec ma très jeune sœur depuis la véranda surplombant la terrasse.
Le foudre ne lui fait pas peur, elle a de toute façon un héritage certain entre sa mère et moi, il m'arrive de me demander si le gène X se manifestera chez elle et si c'est le cas, de quelle façon, je ne suis pas pressée de le savoir, ce gène pourrav ne m'a amené que des emmerdes et chaque don a sa malédiction en contre partie. Je te verrai grandir, petite Ash, viendra l'époque où tu affichera ma jeunesse, puis tu flétriras, et je te verrais mourir, comme je verrais mourir Aislinn, le fruit de mes fausses entrailles, comme je verrais mourir ma petite Jade. C'est un crève cœur. Ce moment viendra, je le sais et jamais je ne pourrais y être préparé, je le sais aussi.

En attendant, elle est bien loin de tous ces états d’âme , du haut de son petit univers. L'avoir dans mes bras me calme, calme le chaos de mes pensées et fixe une sorte d'affection profonde sur elle, pour elle et par elle. Oh, elle si jeune en nombres d'heures, mais cet amour, lui, est déjà solidement ancré même si elle est et restera la chair d'Ororo, son enfant légitime, place que je n'aurais jamais. Et je n'aurais jamais de place réelle. Tout est faussé, tout est artificiel. Je ne suis ni la mère de Jade, ni celle d'Aislinn...ni le « mari » d'Amy, ni la fille d'Ororo...Je ne suis rien d'autre que des envies, des putains d'envies vides de réalité, de reconnaissances « visibles et qu'on ne peut nier ». Je ne me suis jamais sentie aussi seule que depuis que rassemble cette tribu, elles me font comprendre combien je ne pourrais jamais rien construire de Naturel. Et si elles ne m'aimaient pas ? Et si...je me trompais ? Que sont les autres à part cet espoir entêté que l'on place en eux ? Je finis par me le demander. Est ce que je place trop d'espoirs ?

L'Irlande a ébranlé mes convictions, je suis la fille d'un monstre psychopathe et mégalomane qui a détruit sa propre famille, un chronos qui dévorait ses enfants. Mon père adoptif était un ivrogne violent qui nous frappait ce qui n'est guère mieux. Comment échapper à cet héritage ? Jusqu'ici, j'avais la candeur de penser que ce besoin de violence, cette colère indomptable, étaient le fruit de mes expériences et de mon environnement. Et si...Tout simplement, c'était ma nature profonde ? Mauvaise, criminelle, pourrie jusqu'aux gènes. Si ce monstre était simplement ce que je devais devenir...ce monstre qui s'est éveillée face à Jade, ce monstre qui s'est déchainé face à Kyle. Je suis monstrueuse, par destin et par nature.
U jour peut être en viendrais -je à tuer ceux que je chéris. Après tout, nous avons décapité mon père et c'est MOI qui l'ai forcé à faire. J'aimerai me convaincre que, comme je lui ai dit, c'était parce que c’était la seule solution. Je crains au plus profond de moi que c'était simplement parce que ça me plaisait de le faire, parce que je voulais sa mort dans un aveuglement meurtrier de haine totale.
J'ai forcé l'amour de ma vie à se couvrir de sang, j'ai humilié ma propre fille...Suis-je si différent d'Adrien ? Je n'arrive pas à me poser cette question parce qu'une partie de moi me hurle la réponse. Je n'arrive à parler de cela à personne, c'est pire qu'un non dit, c'est une fissure qui se creuse dans mon âme dont je suis la seule coupable. Je crois que cette fois ci, personne n'est capable de m'aider, c'est un mal-formation que l'on découvre sur le tard : je ne suis pas devenu un monstre, je l'ai toujours été à la base.

Les terreurs nocturnes ont cessées depuis les événements d'Irlande, certains y verraient une bonne chose, je ne le vois pas ainsi. Je crois que quelque part, même mon esprit vient de baisser les bras, le remord est remisé, il ne reste que l'effarement face à tout cela. Pourtant, socialement, je suis au top mais intérieurement, je n'ai jamais été aussi mal. Ce n'est pas une question d'effondrement, c'est comme un long glissement vers autre chose, autre chose de terrifiant : je ne sais pas ce qu'il en sortira, mais du chaos, il n’émerge jamais quelque chose de rassurant.

Je la serre plus fortement dans mes bras, ramenant son visage contre ma joue en une caresse affectueuse, Ororo ne tardera pas à venir la récupérer, je lui ai quémander cette petite heure de promenade avec moi, j'aime cette enfant bien plus qu'on ne se l'imagine. Quelque part, elle représente ce que je n'aurais jamais, elle a déjà tout, bien plus que moi. Je la surnomme « Princesse » à cause de ça . Elle s'agite un instant, ses mains agrippant maladroitement ma poitrine en un appel évident. Je lui sourit en frottant mon nez sur le sien ce qui à le don de la faire gazouiller, toujours.

Hooo..Ash'...Tu ne risques pas de trouver grand chose à manger la dedans, tu sais... Ta mère a récupéré des eins' de compet' tu vois. Moi c'est régime planche à pain. Elle peut pas te donner grand chose, ta pauvre grande sœur déglingos, déjà qu'elle est toute foutue dans sa tête. Regardes l'orage, Tu crois que c'est maman qui rouspète parce que papa n'a pas baissé la lunette des chiottes ? Oh Oh, Chez grand sœur, Princesse, t'auras jamais ce problème..Girls only...tu vois ? Nan ? Bah...je t'expliquerais...oui...j'aurais tout l'temps de t'expliquer...et puis toi...tu écoutes...j'ai pas besoin de...fin...tu vois ? Je t'aime tu sais ? N'en doutes jamais, c'est important, je vous aime tous tellement .

Un bruit derrière moi me fait me tourner, protégeant instinctivement l'enfant.

Oh..C'est toi ? Avec le tonnerre, j'ai rien entendu. Je crois que Ash commence à avoir faim, elle chouine pas encore mais ca ne va pas tarder.

Pour ne pas choquer Ash, j'avais pris la décision de tutoyer Ororo, ce n'avait pas été une chose facile dans un premier temps, mais c’était plus "naturel" pour la famille « composée » que nous formions.
Naturel ou fabriqué ? C'etait vraiment le coeur de tous mes dilemmes, ce terrible débat d'une Frost devant un miroir trouvait ses échos aux tréfonds de mon ame

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Il pleuvait. Un violent orage dans lequel elle n'était pour rien meme s'il reflétait son état.

Etait elle en colère ? Pas vraiment, pas complètement. Elle ne pouvait plus se le permettre de toute façon.
Etait elle apaisée ? Oh que non. Rien ne semblait pouvoir l'apaiser de toute façon, pas complètement.
Elle était simplement. Elle était pour le bébé, pour son mari, pour son ainée, pour Rachel, pour les jeunes Jade, Sanzo, Sean et Kamen. Elle était pour le professeur et son idéal.

Mais qui était elle ? Une femme ? Une mère ? Une X-men ? Un professeur ? Elle n'en savait rien.

Elle pensait avoir enfin trouvé sa place durant la grossesse mais l'après-accouchement n'avait pas été de tout repos. Bien au contraire.
Avait elle simplement le baby blue ?
Que voulait elle ? Qu'attendait elle ? Que recherchait elle ?

La colère de Cait l'avait surprise dans un premier temps puis peinée et effrayée. Sa fille avait craché ses mots comme un serpent crache son venin au visage de Jade mais la gamine n'était pas la seule destinataire, elle n'avait été qu'un exutoire. Que Cait ne veuille pas que Jade devienne une X était une chose mais qu'elle le lui démontre ainsi ... Non, Ororo avait trouvé que c'était trop pour la gamine.
Comment pouvait on aller si loin pour ses idées, pour un idéal. Ororo ne s'était jamais posée la question jusque là. Elle avait agi. Elle avait obéi, comme un bon petit soldat, comme un X-men seulement voilà la nouvelle génération n'était pas du meme moule. Elles voulaient vivre pour elles, avoir une famille, une vie.
La gamine avait réagi avec beaucoup de maturité, pour une fillette malmenée par la vie, affiliée aux Confréristes, tueuse par nécessité. Cait pouvait être extrêmement fière d'elle.
Ces enfants, ces jeunes adolescents, futurs adultes, futur tout court, c'était pour eux qu'elles se battaient.

Elle était restée discuter avec les gamins, malgré son inquiétude pour Cait. Mais sa fille était avec sa femme. Elle avait besoin d'amour, de soutien pas de remontrances, ni d'une nouvelle honte.

Ils avaient évoqué des sujets légers, refusant tacitement de parler de cette "leçon". Les rires avaient bien vite remplacé la tristesse quand le bébé passa de bras en bras. Si Jade était à peu près à l'aise, les garçons ... surtout le plus costaud et pourtant. La petite avait ouvert de grands yeux et tendue sa petite main vers son visage.
Ororo avait fini par rentrer quand Ash avait manifesté son désir de manger. Meme si la mère appréciait les gamins elle n'était pas intime au point de la nourrir devant eux.

Le lendemain avait aussi été épique. Elle avait fini en pleurs dans le bureau du Professeur. Ils étaient restés silencieux jusqu'à ce qu'elle lui raconte entre deux reniflements. Elle n'avait pas voulu retourner de suite dans sa chambre. Trop tot, trop dur. Elle espérait simplement que son mari comprendrait et ne ferait rien de stupide (comme aller dans la chambre de Rachel). Elle était rentrée tard ou plutot de bonne heure, elle n'avait pratiquement pas dormi. Trop de honte, trop de tristesse, trop de peur. Lorsqu'elle s'endormait le meme cauchemar avec parfois des variantes. Son bébé mort dans les bras, Rachel ou plutot le Phénix ricanant. Une Rachel en pleurs, un bébé mort dans les bras, lui demandant d'échanger. Un petit garçon mort tendant sa main desséchée vers sa fille pleurant, cherchant à aspirer sa vie pour vivre la sienne soufflée bien trop tot. Sa fille sans vie lui reprochant de ne pas l'avoir sauvé ...
A chaque fois, elle se réveillait en hurlant, terrorisée, perdue. Elle se raccrochait alors au vieil homme comme à une bouée de sauvetage.
Inquiet il avait finit par lui établir un "barrage mental" afin qu'elle se repose un peu. Il savait qu'elle détestait cela mais elle était trop perturbée, trop dangereuse aussi.
Le soleil s'était levé, insouciant des problèmes humains, et de la jeune maman. Elle était retournée dans sa chambre. Sa fille était gentiment endormie, toute rosse, toute chaude, bien vivante. Son mari l'avait pris dans ses bras comme une enfant. Elle savait qu'il lui faudrait un peu de temps, qu'il LEUR faudrait un peu de temps. T'Challa n'avait pas posé de questions, le professeur l'ayant mis au courant du moins en partie. Déjà qu'il n'aimait pas beaucoup Rachel ... jusqu'où allait elle aller ?

Les jours étaient passés, le cauchemar était toujours là mais moins fort. Lui aussi était, elle allait devoir faire avec. Elle en avait vu d'autres. Il avait simplement remplacé l'habituel.
Elle avait évité au possible la jeune femme meme si malgré tout elle n'arrivait pas à lui en vouloir et encore moins à la détester. C'était elle qu'elle détestait. C'était d'elle qu'elle avait honte. Elle se sentait tellement coupable. Par son ignorance, elle avait attiré la haine du plus puissant des mutants sur son bébé ... comment réagir à ça ?
Elle avait fini par demander au Professeur une protection sur Ashaké. Ce qui avait parallèlement ravivé sa honte et sa culpabilité. Elle se méfiait de Rachel. Meme si au plus profond d'elle-meme, elle savait que son amie ne ferait pas de mal à sa fille, son instinct de mère était totalement paniqué et irrationnel.

Il lui avait été impossible de laisser sa fille pour aller voir l'autre. Ce qui la rendait encore plus honteuse et coupable. Elle essayait de s'excuser en se disant que Cait était une adulte, et Ash qu'un bébé. Que Cait était avec Amy et Jade, sa famille. Tout comme elle l'était avec Ash et son père mais voilà ce n'était que de biens piètres excuses. Devant ce choix cornélien elle avait de nouveau fait l'amère constatation : elle était une mauvaise mère.

Puis, il y avait eu la "mission". Mission relativement simple si ce n'est qu'elle l'avait du la faire avec Rachel.

Et aujourd'hui Cait était venue la voir ou plutot voir sa petite soeur. Ce fut avec un mélange de soulagement et de crainte qu'elle lui avait confié Ash. Non pas qu'elle craignait quoique ce soit de la part de Cait bien au contraire mais ... et si la petite pleurait ? Et si elle avait faim ? Et si ... et si ...
et puis c'était quoi ce soulagement. En avait elle marre de sa fille ?

T'Challa s'était approché d'elle "arrête de culpabiliser mon amour. Ash ne risque absolument rien avec sa soeur. Rachel ne lui fera aucun mal. Et Charles veille aussi. Profitons en."

il passa doucement un doigt sur le contour du visage de sa femme avant de l'embrasser. Elle ouvrit la bouche mais fut incapable de lui résister. Ses mains si douces, ses bras si forts. Elle se laissa aller contre son torse. Une heure, ils avaient une heure rien qu'à eux. Elle serait probablement en retard mais curieusement n'en éprouvait aucun remord. Ses filles étaient ensemble et son mari rien qu'à elle.

L'orage grondait encore et elle n'y était pour rien. Cette heure en tête à tête (enfin ...) avec son mari lui avait été profitable. Elle se sentait mieux. Pendant une heure, elle n'avait plus été mère mais femme, une simple femme aimée et aimante.
Elle avait revêtu un short qui montrait ses longues jambes et un T-shirt blanc. Elle avait pris le sac-bébé avec les affaires de la petite. Elle allait retrouver ses filles, elle allait redevenir maman mais avec un nouvel entrain, un nouveau plaisir.
Elle se promit de confier le bébé un peu plus souvent à son ainée ... enfin pas trop non plus.

Elles regardaient la pluie et l'orage. Un magnifique tableau auquel Ororo ne put résister. Cait avait une attitude très maternelle. Elle s'approcha faisant retourner son ainée un peu vivement. Elles étaient si belles. La grande et la petite. La rousse et la chocolat. Ses filles ... SES filles ... elle les aimait tellement.

Oh..C'est toi ? Avec le tonnerre, j'ai rien entendu. Je crois que Ash commence à avoir faim, elle chouine pas encore mais ca ne va pas tarder.

Elle lui sourit. Elle avait prévu. Un biberon tout juste préparait attendait dans le sac. Bien sur elle aurait pu lui donner le sein mais aujourd'hui c'était à Cait. Ororo espérait juste ne pas faire d'erreur cette fois.
Elle s'approcha et enlaça ses filles avant de poser sa joue contre celle de Cait. Elle avait besoin de son affection.
Elle avait été heureuse que Cait la tutoie. Depuis le temps qu'elle le lui demandait.
"c'est un petit ventre sur patte" dit elle avec affection tout en lui chatouillant le ventre. Le bébé gloussa.
Elle regarda sa grande "ça va toi ?"

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Elle se laissa enlacer, replongeant le regard sur celui de sa petite sœur avec une infinie tendresse au fond des yeux, sentant la chaleur de la joue de sa mère posée sur la sienne et y répondant en penchant la tête de son coté en un geste d'affection évident et d'une simplicité désarmante. Elle émit une sorte de bref rire enfantin en se laissant agripper le doigt par Ash.

Ey ! Moi aussi, je suis aussi un ventre sur patte, ne l'écoute pas Princesse. Bon Ok, un coup de phasage c'est plus cool qu'un régime mais plus je cuisine, plus j'ai tendance à engraisser ma tribus. Au moins Jade c'est certain...Amy goutte juste pour faire plaisir. Tu verras, toi aussi tu y auras le droit, dès que tu auras des dents...dans la vie, les bonnes choses se méritent...hein !

La question lui fut poser et le sourire de Caitlyn se figea un instant sur ses lèvres alors qu'elle ne quittait pas sa cadette du regard. Elle continua un instant de jouer avec sa petite main avant de murmurer avec un ton détaché et une voix des plus douce.

Moi, tout va très bien...Je prépare ma surprise d'anniversaire de mariage pour Amy. Vu que c'était mon jour de repos au Cabinet et qu'Amy etait chez Frost Compagnie, je devais sortir faire quelques emplettes à cet effet avec Jade mais le temps en a décidé autrement, alors elle est retournée à ses livres de Maths, entre deux coup de fil à Sanzo et deux demandes d'achats saugrenues qui nécessitent que je lui augmente son argent de poche et quant à moi...et bien...je me suis dit, pourquoi ne pas kidnapper le bout de choux une heure ou deux pour permettre à ma très chère maman de...disons...profiter d'une certaine...intimité avec le géniteur de cette merveille. A voir ton air « détendu » je suppose que tu vois de quoi je parle, non ? Fais attention, une coiffure toute ébouriffée comme la tienne trahit souvent ce genre de chose, maman...crois en notre loooongue expérience à Amy et moi.

Elle déplaça l'enfant afin de la redéposer avec douceur dans les bras de sa mère, l'embrassant sur le front au passage puis perdit un instant son regard vers la vitre, un éclair venant jeter sur les traits de son visage des ombres inhabituelles et inquiétantes.

- C'est toujours fascinant à regarder...surtout quand cela ne vient pas de nous, non ? Voilà une chose que nous partageons naturellement, mère...Les foudres. Je me demande parfois si Ash aura ce genre de don plus tard. Elle aura un sacré héritage et une famille...compliquée. J'imagine ses yeux ronds lorsque tu lui diras que sa grande sœur et une authentique sorcière irlandaise d'une illustre famille en voie d'extinction. Je devrais peut être m'acheter un balai et un chapeau pointu et changer mon pseudo du Wonder Beaver pour Beaver du Griffon D'or...quoique...hum...Serpentard..oui...plutôt serpentard.

NdA : je m'autocongratule pour le choix de la Zic : Sorcellerie et orage : double strike !

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Instinctivement elle porta la main à ses cheveux pour les lisser, un franc sourire aux lèvres. Oui elle en avait profité, oui elle en était reconnaissante. Cet "intermède" lui avait fait du bien.

Puis Cait lui redonna Ash délicatement. Le bébé s'agita un instant, elle était bien dans les bras de sa soeur.

Epaules contre épaules les deux femmes regardaient l'orage.

"oui c'est toujours agréable de se sentir désirée, je te remercie. Ce n'est pas évident d'instaurer un équilibre. J'ai toujours l'impression de faire défaut à l'un ou l'autre. Je ne sais pas si Ash aura des pouvoirs, je ne sais meme pas ce que j'espère. Quand je vois tous ces jeunes si perdus je me dis qu'il serait mieux qu'elle n'en ait pas mais d'un autre coté. Tout ce qu'on a accompli, tout ce qu'on accomplit encore ... Ce qui me rassure c'est qu'elle sera bien entourée. "

Elle se tut. Un éclair plus fort vint traverser le ciel. Oui elle aimait les orages, la beauté de la foudre, le roulement du tonnerre et surtout la pluie. Cette pluie source de vie, de renouveau, cette eau bénie qui lavait la peine et la douleur. Un sentiment qu'elle n'avait plus ressenti depuis bien longtemps l'envahie. Si elle n'avait pas eu le bébé elle serait sortie danser pieds nus, déesse païenne adulée par les humains. Un étrange sourire effleura ses lèvres. En cet instant son pays lui manquait. Quand aura t elle l'occasion de le montrer à ses filles. Quand pourra t elle revoir l'autre partie de sa famille.

"tu sais quand j'étais plus jeune, les villageois me vénéraient comme une déesse à cause de mes pouvoirs. Grâce à eux, je faisais tomber la pluie sur les récoltes. Sorcière, déesse quelle importance. Les gens nous voient comme ils le veulent. "

Détachant son regard de l'extérieur pour le poser sur Cait, Ororo soupira "je suis inquiète pour toi ma chérie. Tu sembles si ... perdue depuis quelque temps. Qu'est ce qui te ronge ainsi ? Tu peux tout me dire tu sais. Que s'est il réellement passé en février ? Et cette accès de colère l'autre jour. Je ne te reproche rien je comprends très bien. C'est parfois si dur et si douloureux. Meme entouré on se sent si seul et perdu. Tu vas surement me trouver injuste mais il faut que tu comprennes que Jade n'est pas toi. C'est dur je le sais mais tu ne peux pas tout lui imposer, elle doit faire ses propres choix. "

elle embrassa la petite main d'Ash qui commençait à s'agiter "c'est ce qu'il y a de plus difficile dans le rôle de parent. Et tu sais le pire, c'est que se sont les enfants qui nous l'enseignent. "

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Regard posé sur sa sœur alors qu'elle sourit avec bienveillance puis reporte son attention sur le spectacle de l'orage au dehors.

Je ne pense pas que les gens nous voient comme ils le veulent, m'est avis qu'ils nous voient plutôt comme nous nous efforçons de nous travestir. Il n'y a qu'à la nature que nous ne mentons pas. De toute façon qui pour se préoccuper des déesses ou des sorcières à présent ? Autres temps autres mœurs comme on dit.

Elle écoute devenant plus grave au fil des secondes, puis croise les bras sur la poitrine, le regard dur comme l'acier traversant littéralement la vitre.

Ce n'était pas de la colère, maman. Tu n'aimerais pas me voir réellement en colère, crois moi. J'ai peur de ce que ça pourrait donner maintenant. Et ce n'est pas une question de contrôle non plus. C'est plus profond mais je n'ai pas de mots à mettre dessus pour l'instant. Mais ca reste définitivement mon problème. ,J'en ai discuté avec Jade, je me suis excusée. L'incident est clos en ce qui la concerne.
Jade est une gamine extraordinaire, j'ai de la chance d'avoir des filles aussi incroyable. J'ai fait la paix Aislinn, du moins les événements nous ont permis de faire la paix . J'ai appris beaucoup de choses sur elle, elle a été le jouet du destin comme nous tous, même si elle a commis des actes horribles, ce n 'etait pas réellement sa faute...Mais c'est une longue histoire à expliquer. L'important c'est que j'ai retrouvé ma fille et que j'en ai gagné une autre. Ma tribus commence à prendre forme.

Un faible sourire qui sonne douloureusement alors qu'elle poursuit sur un ton détaché qui lui donne un certain goût de fatalisme.

Février ? Des merdes comme d’habitude. Les Grigori ont pris les émotions d'Amy, la laissant comme une coquille vide et me laissant...désespérément seule. Nous avons du fuir en Europe pour trouver une solution ou un remède mais ca n'a pas été sans pauser quelques problèmes. Je ne voyais pas de solutions, je..j'ai pensé à nous supprimer toutes les deux, j'ai même essayé de le faire... nous nous en sommes sortie une fois de plus...mais à quel prix ? Je crois que l'addition n'est même pas encore arrivé.
Et après en Irlande, j'ai du...on a du...décapiter mon père. Mon vrai père. Un monstre mutant massacrant sa famille depuis des générations et n'hésitant pas a torturer et a se reproduire avec son propre sang. Nous nous y sommes mis tous ensemble pour le mettre hors d’état de nuire. Ma tante, ma...hum...demi sœur qui est aussi ma cousine...ma fille et nous...les survivantes de la lignée Oldfield. J'ai été possédée et j'ai du me battre contre Amy avant de fusionner avec elle, puis nous l'avons tué...ou plutot j'ai poussé Amy à le faire...Voilà à quoi se résume ma vie...violence, meurtre et parricide...C'est dans les gènes, probablement.

Un leger rire sarcastique alors qu'elle décroise les bras et s'éloigne de quelque pas pour s'adosser au mur, mains jointes derrière le dos .

Maman, je pense sérieusement qu'avec le temps je pourrais être un danger pour les autres. Vous tous devriez me retourner au Bam pour y être incarcérée. Il ne viendra jamais rien de bon de moi, je suis vouée à faire le mal...C'est mon héritage. Je souhaites parfois ne jamais etre venue au monde, si tu savais...C'est une décision égoïste mais c'est une décision de X Men...Pragmatique et intelligente.

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

"Autre temps autre moeurs" possible mais pas certain. Certaines tribus d'Afrique vénéraient encore ce qui était considéré comme des "dieux païens" et les sorcières étaient encore bien présentes dans les contes pour enfants.
La religion elle meme pouvait être considéré comme du "folklore".
Ororo l'écoutait tout en berçant Ash. Oui Jade était formidable. Ces enfants avaient bien plus de force et de joie de vivre que les adultes. Ils avançaient continuellement sur le petit bout de chemin.

J'ai fait la paix Aislinn, du moins les événements nous ont permis de faire la paix .
Un léger sourire, elle avait deviné juste y a quelques mois. Une mère ne peut renier son enfant quoiqu'il fasse. Cait considérait les deux ado comme ses propres filles et c'était une bonne chose.

Oui la famille s'agrandissait de plus en plus. Cette belle et grande famille dont le dernier rejeton s'agitait dans ses bras.

Février avait été douloureux pour sa fille. Une nouvelle épreuve, de nouvelles horreurs. Pourquoi.

Ororo alla la rejoindre près du mur, les sourcils froncés par ce que Cait venait de dire. Une légère colère, comment pouvait elle dire ça. Comment pouvait elle penser ça.
Elle fixa son ainée avec malgré tout une certaine douceur.

"Tu n'es pas un monstre. Crois tu réellement qu'un monstre se soucierait de faire de la peine. Crois tu qu'un monstre aurait tant de remord. Crois tu qu'un monstre voudrait se sacrifier comme tu le souhaites. Ma chérie les gènes sont une chose mais il n'y a pas que ça. La preuve si tu étais vraiment le monstre que tu penses, tu aurais rejoint ton père plutot que de le combattre, tu serais restée chez les Maraudeurs, tu nous combattrais au lieu de te battre à nos cotés. Ton père a fait un choix tout comme toi. Ce sont tes choix qui font ce que tu es, pas tes gènes.
Rien de bon de toi et Jade, Aislinn, Rachel, Sanzo et Ashaké. Tous ces enfants sont un peu de toi, du bon que tu as et que tu leur donnes, que tu leur transmets. S'ils sont ainsi c'est en partie grâce à toi. Parce que tu leur montres chaque jour ce qu'il y a de meilleur et ce qu'ils ont de meilleur en eux. Peut importe qu'ils ne soient pas sortis de ton ventre, ils sont tous sortis de ton coeur. C'est le plus important ma Caity et ça c'est toi qui me l'a fait redécouvrir. Tu sais sans toi, Ashaké ne serait pas là. Alors
Elle redressa légèrement le bébé
regarde la, Caity, regarde Ash et dis lui qu'elle va grandir sans sa grande soeur. Regarde Jade et Aislinn et dit leur qu'elles vont perdre leur mère. Regarde Amy et dis lui que votre prochaine conversation se fera à travers des barreaux. Regarde Rachel et imagine sa réaction. Et regarde moi crois tu que je vais accepter de perdre ma fille. C'est vraiment ce que tu veux ? Au plus profond de toi ? "

Elle jouait sur les sentiments, elle ne voulait pas la faire culpabiliser plus mais lui faire prendre conscience de tout ce qu'elle représentait pour tant de personne. Si Cait doutait d'elle elle était bien la seule. Tant de personne dépendait d'elle comment n'arrivait elle pas à s'en rendre compte.

L'égoïsme ... tout le monde l'était à une certaine échelle. Pourquoi Cait serait elle différente.

"tu es fatiguée, c'est normale. Fait une pause, prend du recul. Part quelques jours si tu le souhaites mais ne t’enfuis pas ainsi. Cela ne te mènera à rien de bon. Tu n'es plus seule désormais. C'est ainsi, tu es une mère. Jade et Aislinn ont besoin de toi tu ne peux pas les laisser. En acceptant ce rôle tu as accepté tout ce qui va avec pour le pire et surtout le meilleur. Tu m'as dit un jour d'etre plus une mère et moins une X-men, je te retourne le conseil. Trouver l'équilibre n'est pas simple, la balance penche constamment d'un coté ou de l'autre. Se partager entre ceux qu'on aime, entre qui on est, passer du rôle de mère à celui de femme puis de X-men c'est dur, j'en sais quelque chose mais tu ne dois pas douter ni de l'un ni l'autre et surtout pas de ton utilité. Et puis je suis là. Tu sais ce qui nous manque : un moment rien qu'à nous. Un bon bain, du shopping, la musique ou la peinture, n'importe quoi, une chose que nous aimons particulièrement mais qui n'est qu'à nous. "

elle se tut un instant avant de prendre Cait par l'épaule. "viens" avec douceur elle l'entraina de nouveau sur la terrasse. "regarde. Ça, ça c'est rien qu'à nous, rien que pour toi."

Elle leva les yeux au ciel, ils prirent cette étrange couleur laiteuse. Le vent agita les cimes des arbres, l'orage redoubla d'intensité. Le bébé regardait fascinée alors que les éclairs se reflétaient dans ses yeux. Ororo faisait bien attention à ne pas les faire tomber n'importe où. La plupart était horizontaux. Ce n'était pas un déchainement de violence mais plutôt une beauté sauvage. Elle sublimait la nature.
Le roulement du tonnerre était une douce musique, la pluie la plus belle des chansons. La lumière des éclaires sous le ciel noir un enchantement visuel.
Dans l'Institut, de nombreux élèves s'étaient agglutinés aux fenêtres.

C'était le chant de la déesse.

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Mon esprit est un champ de bataille déserté par les belligérants. Une large plaine fumante où la terre éventrée crache encore débris, cadavres et volutes de fumée. Cette terre dévastée jadis foisonnante de vie et prometteuse de belles récoltes, offre l'acidité et l'humidité des larmes et du sang au ciel lourd et gris qui vient peser sur elle comme le couvercle d'un sarcophage en d'étranges épousailles lugubres.
Voici que les mots de la mère y viennent labourer des sillons douloureux et sanglant. Non bien sur, nul désir de blesser : seulement celui d'éveiller un retour de conscience de ma part . Le procédé ne m'échappe pas parce que, au fond, peu de chose m'échappe même si elles ont le goût d'un amer déjà vu car ces douleurs là ne sont en rien inédites. Les arguments sont déjà établis, la plaidoirie poussiéreuse auprès d'un tribunal du cœur qui s'est déjà tenu et où l'entité procureur, jurés et bourreau a déjà rendu un verdict logique et cruel d'automatisme.

Se raccrocher aux autres, l'ultime chant que voici. La clé qui offre le passage vers le remède universel ? Que seraient les autres sans moi ? Que deviendrait ma tribu ? Voulait-elle vraiment, celle qui me maternait de mots, que j'en fasse le tour ? Voulait elle que je livre cette substance goudronneuse et suintante la noirceur d’âme au soleil ? Extraire le mal acide et l'exposer en murmurant « regarde ! Regarde comment je me torture et combien au fond j'y prend plaisir ! » Car c'est de cela qu'il s'agit non ? Ce morbide désir de se torturer , de se punir en se martelant le cœur pour la douleur certifie une existence vaine. J'en suis là. Mon Dieu, j'en suis vraiment là.
Je vis expédients et de placebos, j'ai appris à survivre et oublié de vivre. Le mal est si profond , Si destructeur ? A quel point ? Quels sont les dégâts ? Jusqu'où suis je fissurée ?

Aislinn ? Elle a vécu sans moi dans le souvenir d'un monstre de froideur que je ne suis pas devenu. Elle est adulte, elle a déjà ses propres lumières et ses parts de ténèbres et nullement besoin qu'on lui tende la main. Qui d'elle ou de moi a creé l'autre ? Même ce simple fait amène la controverse. Je suis arrivé trop tard, je ne peux rien faire d'autre pour elle que faire semblant.

Jade ? Je l'aime comme la fille que j'aurai voulu être. Si pleine de vie, si intelligente et brillante et d'une indépendance parfaite. Mais sa relation la fixe surtout aux cotés d'Amy, je ne peux pas être une vrais mère pour elle, je ne serai toujours qu'une éternelle numéro deux, la compagne de sa mère. Jade est un cadeau que j'ai fait à celle qui m'aime comme...comme on offre un manteau de vison. Je me disais qu'il suffisait d'y mettre le temps, oui, il faut du temps, mais son temps à elle est limité et déjà elle nous échappe.

Toi mère ? Tu as ta tribu à présent, et je n'en fais qu'à titre honorifique car je n'ai pas la bonne couleur de peau et la même odeur de sang, je n'ai même pas le bon age. Je n'apporte rien de mieux à ton histoire, je t'ai permis de franchir une étape , l'étape vers cette vie précieuse que tu berces dans tes bras. Qu'en restera t-il dans dix ans ? J'ai peur de le savoir, rien ne dure moins longtemps qu'un lien du cœur, rien n'est moins fragile.

Ashaké ? Quelle sœur encombrante je ferais ? Lui volant une place légitime et qui se veut unique, bafouant ses droits et amputant ses prérogatives. Comment supporter son regard accusateur, sa vie finissant, devant ma jeunesse inchangée. Comment supporter mon regard vers sa tombe, et la tienne ? Et celle de mes filles ? Comment supporter la perte de tout ? Ne pas exister, c'est t'épargner bien des souffrances « petite soeur » et bien des « problèmes ».

Rachel ? Ah Rachel...Prénom mêlant amour et haine. A quel point ne l'ais je pas déjà perdu ? A quel point se perd t-elle en inhumanité ? Je sent cette attraction qui nous déchire l 'une de l'autre, je le sens chaque seconde. Je regarde ce fossé où j'ai enterré ma sœur et où Phénix continue de pelleter. Elle avance vers son destin, j'y suis déjà étrangère, reléguée à la place d'un artefact du passé à ranger dans une boite « vécu, jugé, passé », cette même boite où réside Ruby. Je n'y peux rien, c'est ainsi, je n'ai pas la force d'embraser le cosmos pour toi, oiseau de feu.

Amy...
Mes fondations.
Mes racines.
Je n'ose pas y penser, je n'ose pas y réfléchir. Car les ténèbres grignotent dans l'ombre et la terre est encore meuble dans le tombeau de la certitude. Elle est morte, cette certitude et j'aime de passion dévorante la main de celle qui l'a assassiné par des gestes inacceptables et , malheureusement, inoubliables. Imaginer une vie sans elle, n'est ce pas déjà signer le deuil de cet amour ? N'est-ce pas la trahir en jetant dans le tombeau de nos certitudes ce qui restent d'espoirs ? C'est si triste que j'en mourrais.
Que deviendrais tu sans moi ? Celle que tu aspires à être...une héroïne.

Et les X Men ?
Je sais ce qu'on pense de moi...je le vois dans les yeux de Jubilée. Ma retraite fut trop longue et mon retour impossible, je suis une figurante, un espoir déçue d'une nouvelle génération que mon « captain » incarne si bien. Jubilée, je t'ai apporté mon frère c'est déjà ça, pour le reste j'encombre et je suis inutile comme vous le suggérez si bien en équipe plénière. Ma famille est un poids, mon histoire est un poids, mes doutes sont un poids et un x Men doit être léger pour avancer. Je ne suis pas « réserviste » , je suis un échec à oublier. Partout je ne laisse que de faux espoirs.

Ce que j'aimerai ?
Qu'on s'occupe de moi ! Que ces fameux autres pour qui tu me dis être essentiel me rattrapent et me sauvent de moi même. Je ne veux pas m'enfermer, tout détruire. Je veux qu'on me prouve qu'il n'existe pas que la douleur pour me prouver que j'ai un but et une existence.

Elle m’entraîne à sa suite et m'offre le spectacle des éléments. Je le contemple bras croisés et cœur serré, un demi sourire aux lèvres mais mon expression est peinée. Je ne trouverai pas les mots, je ne saurais les trouver, alors je me pose en spectatrice muette et assiste en silence au déchaînement des éléments.
Non, ce n'est pas à nous, Ororo, c'est à toi. Moi je n'y met pas ma patte et c'est terrifiant de penser à ce que je pourrais en faire.

Lâcheté.
J'ai hésité, je ne le ferais pas.
J'ai hésité à lui dire au revoir, à leur dire au revoir à tous.
Ouvrir la porte fenêtre de cette véranda, phaser pour retourner à cette onde douce et amnésique.
Puis me dissiper dans ses foudres, devenant son encre pour y écrire dans le ciel et y laisser plus qu'une odeur d'Ozone et quelques flash lumineux. Illuminer les cieux un instant, culminer et vaciller puis s'éteindre au sein de la terre en ayant poussé un cri à y creuser le vide.
J'ai existé, je le sais...un instant j'ai vécu.
Et cet instant, j'ai été vivante.

La lâcheté c'est de ne pas prendre de risque.
Le risque de peiner ceux qui m'aiment ou ceux qui se sont habitué à ma présence.

Alors je reste là, frissonnante et démembrée.
Je sais que la réponse ne viendra de personne, je sais que j'ai cessé de communiquer et qu'il n'y a rien de pire. C'est une mort lente et je me perd dans la contemplation d'un jolis requiem.
C'est ainsi.

fin de rp

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

L'orage grondait toujours seul bruit dans ce silence. Et quel silence. Si triste, si douloureux. Elle était désemparée. Que faire, que dire. Sa fille s'était enfermée dans le mutisme. Ne voulait elle pas parler ? Ne pouvait elle pas parler ? Ororo n'en savait rien.
La colère, ça oui. Elle aurait préféré. Un déchainement de violence, laisser aller libre cours la frustration, ça oui. Elle aurait su gérer. Mais ce silence.
Que devait elle faire ?

Et puis il y avait le bébé. Pour l'instant elle dormait encore mais il allait être l'heure du biberon. Laisser l'une pour l'autre. Toujours ce meme choix cornélien.
Bien sur la petite devait avoir la priorité mais ...

elle soupira. Si elle avait pu se partager, de diviser en deux. Une moitié pour chacune de ses filles. Seulement voilà elle ne le pouvait pas.

En voulait elle à Cait ?
En voulait elle à Ashaké ?

Non. Ni l'une ni l'autre n'était responsable.
Quand elle avait accepté ce lien avec Cait elle ne se doutait pas qu'elle aurait son propre enfant. Avait elle simplement voulu un substitut. Non elle l'aimait vraiment. Elle avait vraiment été heureuse et aujourd'hui elle avait deux filles merveilleuses.

Elle était seulement désemparée face à un tel abime de souffrance. Abime qu'elle ne pouvait combler, qu'elle ne savait comment combler.

Quel mot serait assez fort ? Quelle attitude assez rassurante ?

Aimer, tendre la main oui mais face à un tel désespoir cela serait il suffisant.
Elle souffrait devant l'état de sa fille.
Elle souffrait de sa propre impuissance.

Être forte pour elle, pour elles oui mais ...
en avait elle réellement les ressources ? Avait elle réellement le choix ?

Elle ouvrit la bouche voulant les dire, ces mots rassurants, ces mots tendres mais ils ne vinrent pas. Non pas qu'elle ne les ait pas simplement ils étaient si vain.

"ne t'inquiète pas" si bien sur tu dois t’inquiéter tout comme je m'inquiète.
"n'ai pas peur" de quoi ? De qui ? D'elle-meme ? De sa mère ? De sa soeur ? De sa femme ? De l'avenir ? De son passé ?
"fait moi confiance" pourquoi ? Ne l'avait elle déjà pas trahie plusieurs fois meme, ne serait ce qu'en donnant la vie
"tu n'es pas seule" on était toujours tout seul, seul avec soi meme quelque soit le nombre de personne qui nous entourait. Seul avec ses pensées, seul avec ses décisions. Seul avec ses choix.
Et la seul personne qui vous accompagnait tout au long de votre vie était soi-même.

"je t'aime" oui ça elle pouvait lui dire, et lui dire et lui dire encore car c'était vrai. Elle l'aimait.

Elle resserra son étreinte tentant par le geste de lui dire tout ce qu'elle ne pouvait pas, tentant de lui faire comprendre à quel point elle l'aimait.

Si elle avait pu la prendre comme elle prenait Ash elle l'aurait fait.
Si elle avait pu la bercer comme elle le faisait pour le bébé elle l'aurait fait.
Elle aurait voulu effacer sa tristesse, effacer son angoisse et ses doutes.

Elle l'embrassa tendrement, doucement comme elle le faisait lorsque la petite dormait. Tout en lui caressant les cheveux de sa main libre, attendant les éventuelles sanglots qu'elle consolerait du mieux possible, elle se mit à chantonner une vieille berceuse africaine.

L'orage redoubla de violence, faisant écho aux sentiments de la jeune mère.

Fin