L'Héritage de la X-Team, Participer à ce que l'on condamne ? [PV X-men]

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Chère Mlle Lee,
Il va de soit que votre représentant, en tant que membre du Cercle Intérieur, disposera des mêmes protections et soft-conduit que ses pairs. Toute atteinte physique ou morale envers lui sera donc passible d’une réunion du Cercle pour débattre des sanctions et il nous est parfaitement possible de confronter les accusés à votre justice. La direction du Club se faisant par ce même Cercle, j’estime qu’il serait préférable de régler ce genre d’affaire par la collaboration plutôt que la menace sans quoi les autres membres risqueraient de parti-lier avec les fautifs puisque de toute façon les X-Men se retourneraient contre eux, chose qui plus qu’annuler l’accord entre nos factions entrainerait un conflit qui n’est – je suppose – souhaitable par aucun de nos deux partis.
En tant que membre du Cercle Intérieur le Cavalier aura le même degré de connaissance que ses pairs, ainsi il sera en mesure de vous transmettre les activités entreprises par le Cercle. Cependant je me dois de vous précisez que si le principe fondamental du Cercle est la coopération, les membres – votre représentant inclut – ne sont pas dans l’obligation de révéler la totalité de leurs activités, uniquement celles mises à contribution pour le Club ; il est ainsi possible que certaines des activités de nos membres soient inconnues même pour le Cercle Intérieur et ce dernier ne peut donc être tenu pour responsable de ces dernières. Il n’existe aucune procédure d’Impeachment ou motion de censure dans le HellFire Club cependant votre représentant sera en mesure de faire valoir votre volonté concernant l’action de son pair, chose plus souhaitable qu’une rupture d’alliance.
Enfin il va de soit que vous posséderez un droit de retrait sans risquer de représailles de la part du HellFire Club. Je cherche à vous donner la parole, vous qui représentez l’une des deux grandes idéologies qui façonneront ce siècle, dans une institution qui pourrait vous être très utile dans votre lutte, il n’a jamais été question de vous forcer la main. Je comprends votre réticence par rapport à ce que nous pouvons être amenés à faire mais j’espère que votre tentative d’intégration à cette société ne vous a pas aveuglés sur la nature de cette dernière car ce n’est ni plus ni moins que cette nature que nous utilisons.
Veuillez agréer mes salutations respectueuses,

Sébastian von Orchent

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Oui, nous avons tout sous les yeux. Des mots, numérisés pour qu’on puisse tous les voir, pour qu’on en garde preuve, pour qu’on sache. Nous sommes une fois de plus réunis, cela prouve que nous agissons de concert, c’est une bonne chose, enfin c’est ainsi que je le perçois depuis mon siège ; cependant si se réunir est une bonne chose j’ignore si nous le faisons pour une bonne chose.

Je suis en tenue, l’uniforme importe, même si le noir n’est nullement illuminé des bandes lumineuses, et je les écoute parler, plus à l’aise que ce que j’aurai cru. Je connais doublement le sujet, tant parce qu’il s’agit de mon beau-frère que parce qu’il s’agit du Club des Damnés et que d’une certaine façon, j’en ai fait parti. La mémoire d’Emma aura toujours de quoi m’étonner de par les utilités insoupçonnées qu’elle dévoile au fur et à mesure.

Les X-Men font partie du Club des Damnés, d’accord. Une grande organisation mafieuse mondiale ; c’est un point de vue, assez réducteur par rapport à la réalité. J’en parlerai même si j’aurai préférée que ce soit Emma, la Reine Blanche, qui le fasse, mais à défaut je comblerais ce manque. Le Cercle Intérieur du HellFire Club n’est ni plus ni moins qu’une société secrète comparable aux Illuminati, l’aspect mafia vient surtout, je pense, de mon frère. Néanmoins ce n’est pas complètement faux et je n’ai malheureusement pas toute la période dans mon cerveau, ce qui me frustre d’autant plus.

J’ignore le reproche tus à Ororo pour me concentrer sur les mesures de protection qu’il y a à conserver vis-à-vis de nos interactions avec eux, même si je ne peux m’empêcher de grimacer lorsque c’est le tour de mon affinité d’être mise en évidence. Caitlyn est loin, contre le mur du fond, c’est une habitude de sœurs que d’être désengagée jusqu’à ce qu’on ait besoin d’elle et si elle me déplait je ne signale rien.

Non je ne demanderai pas pourquoi car plus que l’instinct et la raison je sais qu’il y a des pensées et des avis que je ne suis pas prête à entendre, merci de nous ménager, Jub’.  Je me demande s’il n’était pas plus facile de le détester, toutes considérations personnelles et envahissantes mises en avant.

Une place libre, une place de Cavalier, une place de représentant dans un Cercle dont il est le dernier membre… Il veut nous « donner la parole » de façon idéologique, l’influence sur le monde ne l’a jamais intéressé mais il évolue et lorsqu’il est entré au Club des Damnés il s’y est adapté au point d’en prendre le contrôle, néanmoins il prétend ne pas savoir que faire de ce pouvoir. Je connais ses objectifs mais je sais aussi qu’il est suffisamment intelligent pour user du potentiel maximal de tout ce qu’il a à sa disposition, le Club inclut. Changer le monde ne l’intéresse pas et nous donner la parole doit être un moyen pour lui de ce centrer, de pouvoir nous atteindre ; reste à savoir si c’est personnel ou professionnel, sachant que si l’on peut lui faire confiance, moyennant sa débilité abyssale, sur un plan personnel je n’en dirais vraiment pas la même chose sur un plan professionnel. Le fait que Caitlyn veuille y aller me fait me retourner vers elle avec un visage surprit et inquiet.

J’écoute ses raisons, elles me font réfléchir autant que grimacer. Le plus d’expérience ici pour cette place ; possible. La loi et sa transgression cela connait Fuzzy mais la politique je ne pense pas. Néanmoins elle marque un point crucial : Sébastian von Orchent tient à sa famille. C’est peut-être l’une de ses deux plus grandes faiblesses avec sa confiance en lui. Une faiblesse que nous pouvons exploiter même si c’est assez amer ; mais si c’est nécessaire, ainsi soit-il. Il ne s’en serait surement pas privé, lui. Grâce à la mémoire d’Emma comme à son affection pour moi j’aurai pu m’y présenter mais je ne saurais pas faire la part des choses, j’en suis consciente. Alors je me tais et j’écoute.

C’est un prédateur, c’est un meurtrier, c’est un salopard et un monstre même si je refuse de le voir. J’ai de quoi le détruire, il le sait car il m’a, d’une certaine manière, aidé à faire cela. Mais je ne savais pas qu’il était allé aussi loin… J’essaie, comme pour Caitlyn, comme pour Rachel, comme pour Emma, comme pour beaucoup de monde en définitive, de ne voir que le passif et que le fait qu’il ne soit pas qu’un monstre mais nous devons composer avec ce qu’il est majoritairement ici, avec ce qu’il est professionnellement. Il n’y a pas de famille qui importe pour nous car c’est ce que nous utiliserons contre lui.

Oui, on sait d’où tu viens, Caitlyn, dans quel milieu tu as évolué ; tu aurais pu être l’une de leur employée, mercenaire à la botte de Sinistre. Mais est-ce réellement si semblable à ce qui se passe dans le HellFire Club ? Je ne pense pas. Ils contemplent la merde des bas-fonds depuis de hautes spires même si ce qu’ils se disent impacte cette dernière comme un tremblement de terre,  ils ne sont que rarement éclaboussés par les actions de ceux qui y remuent ; il ne faut pas voir ce mal comme une chose homogène puce, même si en effet tu viens du même milieu que lui, le mercenariat et le meurtre. Je n’aime pas l’idée d’envoyer le plus « limite des X-Men mais c’est entièrement personnel ainsi cela n’a pas sa place ici.

Les armes du droit sont ce qui t’aidera le plus dans leur cour, je te l’expliquerai, je vous en parlerais à toi et Jubilee si c’est en effet toi qui devient la volontaire pour le Cercle intérieur. Même si j’espère que ça ne sera pas le cas. Tu es à la croisée des mondes et sans doute que tu t’adapteras à merveille à ce nouveau mais je crains ne pouvoir t’y suivre.

Les événements du Maine sont aussi frais que sanglants, je grimace de tristesse une fois de plus et je la crois dans sa volonté de désengagement, je sais qu’elle sera une bonne juriste mais j’ignore s’il s’agit réellement de politique ou de géopolitique. Je suis trop jeune et inexpérimentée pour comprendre tout cela sans doute et j’admire Jub’ qui s’y essaie pour notre meilleur à tous.

Le monde de demain ne se construit pas qu’entre ces murs mais l’Institution Xavier doit continuer d’essayer de former l’élite intellectuelle de demain, une élite honnête et bienfaisante, pour améliorer les choses. Nous ne devons pas nous laisser abattre et même si nous acceptons de nous engager dans une voix différente, malhonnête et certes plus efficace pour l’heure mais je le pense plus coûteuse en concessions, nous ne devons pas renier l’Institut pour autant.

Je te souhaite bon courage, Cati Mia. Je sais que ça ce passera comme cela ce passera mais ne m’empêche pas de stresser en tant qu’épouse et que jeune femme. Néanmoins, en tant qu’X-Men, je pense qu’appuyer cette décision est à ma portée. Je te fais confiance sur tous les plans et ne doit pas me montrer surprotectrice, je le sais. Je fais de mon mieux. Comme nous-tous.

Rachel n’avait aucun commentaire à faire. Comme toujours dans ces cas-là, elle se tenait en combinaison d’X-Woman bras croisés et dos contre le mur, zonant en lisière de l’équipe d’X-Men à proprement parlé, dont la discussion était moins fournie mais tout aussi complexe si ce n’est plus encore que par le passé.

Le Club des Damnés était une faction avec laquelle elle ne composait pas, en tant qu’X-Woman comme en tant que Phénix, ils n’avaient pas son intérêt de part leur nature même, qu’ils soient une mafia ou une société secrète, qu’ils se nomment HellFire Club ou Société du Phénix, ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient de leur machination tant qu’ils ne s’approchaient pas trop prêt d’elle. Dans un tel cas, elle les dépréciait franchement pour leurs méthodes, comme tous ici il n’était pas besoin d’user de la télépathie pour le comprendre, mais elle n’attaquerait pas la première sans pour autant se laisser approcher. Le Connard en Chef avait des connaissances et des craintes au sujet du Phénix comme tous les grands de ce monde et elle lui ferait par au besoin de ses propres découvertes comme elle le ferait aux autres, qu’il s’agisse de Charles Xavier ou d’Exodus, afin d’apaiser leurs craintes ou au contraire de savoir qu’on pourrait l’arrêter au besoin. Pas question qu’il tente de l’éduquer ou de lui apprendre quoi que ce soit, cependant, si elle le croisait il fermait sa gueule et il posait son cul sur une chaise à écouter, point barre. Ça n’irait pas plus loin. Ce n’était qu’une raison parmi tant d’autres pour laquelle, toute X-Woman qu’elle soit et quelque soit l’investissement qu’elle tente d’accomplir, elle ne postulerait pas à ce post. Chercher des mutants en difficultés, qu’ils soient inconnus ou dans la X-Team, agir là où les autres n’avaient que peu de chance de s’en sortir vivant, c’était son job, sa vocation, mais la politique la dépassait comme l’obscur jeu humain qu’elle était.

Son regard tourna à une exclamation qui la surprit incontestablement. Caitlyn…

Caitlyn qui était dans une position plus proche de la sienne que de la leur, preuve d’un certain isolement également que son passif expliquait parfaitement. Plus d’expérience ici pour faire de la politique ? Possible mais les plans et les manipulations n’étaient pas le fort de la Ptite Rousse qui cultivait l’honnêteté du cœur et la puissance des liens. Etait-elle réellement prête à se retrouver seule ? A s’isoler plus encore ?

Non, personne ne pouvait ignorer l’implication du Connard en Chef considérant qu’il les avait « aidées » durant la Traque, ni même ce qu’il avait révélé face à ces « sœurs » lorsqu’il était venu. Mais les liens du sang étaient-ils réellement une valeur sure ? Car c’était bien ce dont il s’agissait, de valeur sure, non ? Visiblement. Une valeur sure à exploiter pour bénéficier de plus de liberté de ton comme de protection. La protection d’une bête était l’une des protections les plus sincères au monde puisqu’elle n’avait que l’instinct et que l’instinct ne mentait pas même s’il se trompait.

Les raisons n’importaient pas plus que le passif car il n’était pas question de l’aider à la différence de ceux présents ici, même ceux ayant le meurtre viscéralement marqué dans leur nature ; et Rachel en faisait parti, plus que tout autre, Caitlyn incluse. Elle n’avait pas besoin de meurtre pour fonctionner mais si les conditions étaient réunies elle n’était pas certaine de parvenir à s’arrêter tout comme elle savait qu’il lui faudrait l’interposition de personnes qu’elle aimait pour essayer. Le Connard en Chef était différent, il avait démontré contrôler cela, l’utiliser à l’envie par la menace et la mise à exécution de ses menaces ; cela ne l’en rendait que plus dangereux s’il souhaitait être dangereux et sans doute était-ce pour cela que Fuzzy avait un avantage sur elles-toutes, Amy exclue.

Oui, Caitlyn avait des points communs, tant avec l’ancien Warhound que le Connard en Chef mais ces points communs elle essayait de les combattre, de s’en extirper, tout comme l’Echo du Phénix et à la différence du Connard ; le rejoindre dans son Cercle n’était-il pas prendre le risque de devoir les utiliser, de devoir se dénaturer, surtout si c’était « comme avant » ? Elle lui faisait confiance, là n’était pas la question, mais elle l’aimait aussi et c’était pour cela qu’elle s’inquiétait du mal que ça apporterait ; un mal contre lequel le pouvoir du Phénix serait inopérant car jamais elle ne s’autoriserait à changer l’âme humaine.

Envoyer le plus limite des X-Men… ainsi donc c’était comme cela que Caitlyn se percevait ? Etaient-ce ses échecs ou bien ses origines qui lui faisaient penser cela ? Sa volonté de défendre l’Idéal Xavier autrement peut-être ? Être juriste ne suffisait plus ? Collaborer avec le BAM ne suffisait plus ? Fallait-il qu’elle aille plus loin au risque de sacrifier ce qu’elle avait construit ici ? Récupéré ici ?

C’était son choix. Les hantises du Maine et de Miami, liées, devaient penser trop lourd dans la balance de sa décision mais cela restait la sienne. Rachel apprenait à laisser les autres encourir des risques et se battre d’eux-mêmes même si elle aurait ardemment voulu les défendre, d’eux-mêmes y comprit. Si elle ne dit rien, l’Echo du Phénix baissa les épaules mais n’en rouvrit pas les yeux pour la regarder ; elle n’avait pas besoin de cela, c’était annexe dans de telles situations.

Mener le combat de l’Idéal Xavier d’une manière estimée politique, presque géopolitique… peut-être était-ce la meilleure solution, alors. Il n'y avait qu’un moyen de savoir : essayer. Etre la voix de l’Institut dans ce bordel, porter le message dans un endroit bien éloigné de la lumière qui pourtant prétendait pouvoir la servir et surtout où elle n’aurait à faire équipe avec personne… Peut-être était-ce en effet la meilleure solution.

Mais le monde de demain ce construisait aussi entre ces murs, l’Institution existait pour former la future élite culturelle et essayer de faire changer le monde par ce biais, le Club des Damnés était peut-être un moyen mais pas l’unique moyen. Ou alors toutes ici n’étaient déjà plus utiles et condamnées à rejoindre la Confrérie face à leur échec.

Rachel se leva une fois le discours finit, décroisant les bras et rouvrant les yeux, regardant une Amy qui semblait n’oser rien dire et une Ororo qui pensait bien fort. Rachel pensait aussi mais oserait dire ses pensées, ce qu’elle fit une fois qu’elle eut couverte la distance jusqu’à Caitlyn.

- Qu’il puisse ou non te protéger de ses hommes il ne pourra le faire de toi et nous serons trop loin pour le faire alors souviens-toi que l’on t’aime. Tu sais ce qui c’est passé la dernière fois que tu t’es donnée à ta monstruosité en tout âme et conscience alors par pitié, ne le refait pas cette fois, ma sœur.

Se séparant une fois sa supplique énoncée, elle se dirigea vers la porte, n’ayant pas grand-chose à faire ici. Elle s’arrêta néanmoins pour conclure avant de sortir.

- Tâche de ne pas te perdre là-dedans, ma sœur. Voici si longtemps que tu te bats, que tu te brides… ne deviens pas comme lui. Ne redeviens pas comme avant. N’oubli pas qui tu es. Jamais.