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 Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}

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Echo
X-Men Oméga
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MessageSujet: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeMer 18 Juin - 22:58

Dimanche 8 Juin 2014 – 11 : 32 A.M.
Ashake N’Daré Emilie Munroe avait dix jours aujourd’hui. Elle était si petite, si fragile, si semblable à sa mère dans les quelques caractéristiques qui traverseraient ses âges. Un petit être des plus mignons, des plus adorables, des plus… tant de choses. Des choses que Rachel refusait autant qu’elle refusait la nouvelle née. Durant une semaine entière elle avait voyagée de part le monde en compagnie de fantômes et d’êtres qu’elle avait aidés, s’en allant faire un tour aux Philippines entre autres péripéties dont elle ne parlerait jamais vraiment. Puis durant moitié moins elle avait évitée une Ororo qui la cherchait, croyante qu’elles s’entendaient bien, peut-être même qu’elles étaient amies… c’était bien au nom de cela que Rachel l’évitait, pour ne pas risquer de briser cette croyance par les émotions vives et brutales que la mère comme l’enfant lui provoquaient. Elle avait eu besoin de temps d’abord pour retrouver sa paix parmi les tempêtes de son cœur et cet équilibre qui la définissait, mêlant l’humanité la plus touchante et la monstruosité la plus effrayante, puis pour commencer à leur pardonner. Ce n’était pas fait, loin de là, mais elle avait au moins retrouvée la volonté de lui faire face, espérant que cela ne soit pas trop violent, là où elle s’était contentée les jours précédents de simplement se barrer dès que la jeune mère s’approchait de trop prêt.

Ororo savait-elle que les disparitions de Rachel étaient mauvais signe ? Caitlyn lui aurait surement expliquée, Caitlyn qui aurait reconstituée le puzzle comme la grande sœur qu’elle était et qui s’attristerait des égarements de la petite sœur qu’elle avait ; elles n’en avaient néanmoins pas parlé, Rachel ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie avant l’heure. Mais l’heure avait sonnée et elle s’était dévoilée en conséquence, cicatrices plus en vue qu’elle ne l’avait jamais fait.

Rachel venait d’une époque bien plus sombre et cruelle, oui, mais avant cela elle avait pu constater vers quoi se dirigeait la société et les exemples qu’elle avait connus étaient ceux de la génération qui entrait à l’école primaire. Les modes des années 2010 à 2020 poursuivraient cette lente modification des mœurs et sans même avoir été suffisamment âgée pour y prendre part elle avait grandit dans ce milieu. Cela pouvait ce voir sur certaines de ses tenues, qui correspondaient parfaitement aux styles que certains sociologues n’hésitaient pas à qualifier « d’hyper-sexualisés », car elle avait une certaine volonté de monstration passant par une affection particulière pour les hauts courts et les mini-jupes et shorts toujours plus courts. Cependant, cela entrait en contradiction avec sa difficulté à se dévoiler, ne supportant pas qu’on en voit plus que ce qu’elle voulait montrer ; contrairement à ce que l’on aurait pu croire, c’était moins son intimité et ses attributs sexuels que ses cicatrices qui lui posaient problèmes.

Mais si aujourd’hui la quasi-entièreté de son physique était cachée, elles étaient mises en évidence, déclenchant le sentiment de nudité qui l’avait d’ailleurs conduise à dissimuler la quasi-totalité du reste. Son haut était rouge et à manches longue, l’enserrant depuis le bassin jusqu’en haut de la gorge et étant parcouru de bandes de paillettes noires, au niveau du nombril, des épaules et des avants bras, soit ce qu’elle aimait habituellement montrer, cependant du bas de la nuque jusqu’à la ceinture il s’ouvrait sur les marques principales d’un passé malheureux, dévoilant comme aucune de ses tenues ne l’avait jamais faite la Marque du Phalkon, étrange tatouage qui lui avait été fait lorsqu’elle était encore un nourrisson par les Shi’ar et leur ingénierie génétique et prenait la forme d’un glyphe avec deux grandes ailes dotées de cinq plumes s’étendant depuis le bas de son dos jusqu’au bas de ses épaules et encadrant un trait sensé représenter le corps et courant le long de sa colonne vertébrale depuis le creux de ses reins jusqu’entre ses omoplates, une tâche de naissance mutilée par les lacérations irrégulières laissées par des coups de fouets mal cicatrisés, la principale partant de l’épaule gauche jusqu’au flanc droit et continuant même sur son bras gauche pour peu qu’elle se remette dans la position dans laquelle elle était attachée lorsque la blessure lui avait été faite. Mais il n’y avait pas que cela de dévoilé, car derrière le short-voilage noir légèrement et le collant gris-transparent qu’elle avait mit se voyait sans difficultés une nouvelle marque de fouet sur cette même jambe, ainsi qu’une cicatrice de blessure par balle sur la cuisse opposée. Ce n’était pas la seule qu’elle possédait, son bras gauche avait aussi subit similaire blessure même si ce n’était pas un impact mais une éraflure profonde. De manière générale, son côté gauche était plus abîme que le droit, témoignage muet de sa main directrice. Et bien évidement, alors même qu’elle avait dégagé son visage à l’ossature marquée de sa chevelure cuivrée en réussissant cette dernière en une queue de cheval, elle l’avait défiguré en faisant apparaitre les Marques d’Assermentation des Limiers ; non, ce n’étaient pas de véritables cicatrices, comme les autres, juste des tatouages destinés à en imiter l’aspect avec un rouge-chair, cependant c’était bien celles qui lui faisait le plus mal moralement et les qualifier de cicatrices sur un plan moral était parfaitement à propos. Et elles lui marquaient le front, chaque joue et le menton par pair, celle du haut disparaissant sous sa chevelure pour s’en aller se perdre dans son dos elles aussi le long de sa colonne vertébrale et jusqu’à ses talons, alors que celles sur les côtés parcouraient son cou, ses épaules et ses bras jusqu’aux dos de ses mains, et qu’enfin celles du bas lui couraient sur la gorge, le torse, la poitrine, le ventre, le bassin, les jambes jusqu’à se terminer sur ses pieds de manière similaire à ce qu’elle avait sur les mains. Il y avait tellement de choses pour la mutiler que la jeune femme ignorait leur nombre exact mais savait qu’elles se croisaient et se chevauchaient par manque de place, et cela très peu en étaient conscient car elle le cachait du mieux qu’elle pouvait.

Ororo ne serait pas la première personne à la voir ainsi, deux autres l’avaient précédées ; Caitlyn d’abord, seule personne à avoir vue Rachel entièrement nue et au plus vulnérable, et Amy ensuite, qui se les étaient faites présenter en plusieurs fois, juste à la côtoyer. Jade, Kaede, Sanzo et Ororo elle-même avaient pu en voir, partiellement, fragmentairement, mais jamais elle ne s’était dévoilée ainsi. Serait-ce remarqué ? L’Echo du Phénix n’en savait rien mais c’était là les ultimes efforts qu’elle avait faits pour faire témoignage de cette torture dont la plaie béante prenait l’apparence d’une inconsciente petite fille.

La naissance d’Ashake se résumait en le cœur de la rousse en trois mots, des mots qu’elle s’en allait expliciter à Ororo ainsi que leur implication à toutes deux dans leur naissance à eux.

Prenant une grande inspiration et serrant les poings, regardant le dos de ses mains et les marques d’assermentation qui s’y trouvaient, Rachel ferma les yeux pour laisser échapper quelques larmes puis sortie de sa chambre, tournant immédiatement à droite pour passer la porte de Jubilee et tambouriner trois grands coups à celle d’Ororo. La petite famille était là, elle le voyait de même que leurs activités et si elle préférait éviter la présence de T’Challa, celle de l’enfant était aussi à propos que celle de la mère. Elle verrait bien mais elle tremblait déjà d’un mélange d’appréhension, de stress et d’agressivité. Ororo l’avait déjà vue en colère, elle savait combien elle pouvait frapper fort et au bon endroit, participante d’une altercation où son manque de foi et d’espoir lui avait été craché à la gueule avec son mari en guise de dommage collatéral et témoin qu’elle avait été des dernières paroles adressées à Ruby. Qu’adviendrait-il cette fois ? L’Echo du Phénix l’ignorait et le craignait car consciente que mettre le feu aux poudres ne serait qu’une question d’étincelle ; comme avec Ruby…
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MessageSujet: Re: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeJeu 19 Juin - 14:12

(dimanche 8 juin)

C'était clair, Rachel lui faisait la gueule. Cela faisait une bonne semaine qu'elle ne l'avait pas vu et hier elle s'était "enfuie" à son approche.
Ororo comprenait bien que la vue de la petite lui fasse de la peine mais elle en voulait à la jeune femme de pas lui dire en face. Surtout que Rachel avait semblé ravie durant sa grossesse. Ororo ne comprenait plus vraiment.
En plus non seulement il y avait la petite mais aussi une nouvelle X-woman. Sans parler qu'elle avait envoyé un faire part de naissance à Sébastian sans vraiment mettre son mari au courant. Mari qui n’arrêtait pas de lui parler de la merveilleuse maison qu'il était entrain de fabriquer, qui s'occupait à la perfection du bébé et la soulageait vraiment beaucoup mais malheureusement qui l'agaçait et qui prenait en pleine tête sa mauvaise humeur ... Elle qui croyait en être débarrassée ... Entrait elle dans le cycle "baby blue" ???
Elle n'avait pas été voir le professeur, trop c'était trop.
Aujourd'hui elle avait décidé d'aller faire un tour au gymnase voir en SdD histoire d'évacuer ces 9 mois d'immobilisation forcée.  

Elle avait préparé un biberon pour la petite qui dormait tranquillement dans son berceau. Elle était si mignonne.
T'Challa rangeait le linge. Elle avait presque honte, mais presque seulement.
En prévision de la matinée sportive, elle avait revêtu un débardeur blanc et d'un short en jean. Tennis aux pieds, cheveux attachés elle n'était pas maquillée.

Elle embrassa doucement le bébé et fougueusement son mari qui resta un instant surpris, agréablement surpris. Puis sur un sourire elle se dirigea vers la porte. 3 coups, 3 grands coups alors qu'elle avait la main sur la poignée. Elle ouvrit et se retrouva nez à nez avec Rachel. Ororo fut vraiment surprise.


"Rachel" de la surprise dans sa voix bien sur mais aussi de la joie, puis elle détailla la jeune rousse. Elle n'aima pas ce qu'elle voyait. Jamais d'ailleurs elle ne l'avait vu ainsi. Ce n'était pas ses cicatrices qui la dérangeait (meme si elles étaient impressionnantes et surtout bien trop nombreuses, attestant les sévices subits par la jeune femme) mais plutôt son regard. Ororo eut peur, peur pour la petite, peur pour son mari mais c'était Rachel pas un quelconque danger. Elles étaient amies, du moins Ororo la considérait comme telle. Elles avaient partagé des moments forts ensemble. Ce plongeon dans le passé de la rousse, son adoubement (Ororo avait pleuré comme au mariage de sa fille), et surtout la venue au monde d'Ashake.

"Rachel ? " reprit elle plus doucement, elle ne voulait pas la provoquer et mettre tout le monde en danger mais elle ne la laisserait pas faire du mal à qui que ce soit. Elle ne ferma cependant pas la porte pour la meme raison. Elle ne voulait pas l'exclure avant d'en savoir plus.

"ça va ? J'allais au gymnase tu veux venir ? " proposition pas si innocente que ça mais totalement véridique comme en témoignait sa tenue.

T'Challa avait cessé le rangement, une layette à la main, d’où il était Rachel lui était cachée mais la voix de sa femme l'incitait à la prudence. Il se savait totalement impuissant face à quelqu'un comme Rachel mais lui non plus ne laisserait personne faire du mal à son enfant. Il était prêt à mourir pour elle.
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MessageSujet: Re: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeJeu 19 Juin - 19:00

La porte s’ouvrit sur une Ororo en partance, tenue de sport qui aura put surprendre Rachel tant elle n’avait jamais visualisée l’autre ainsi ; mais à défaut de la visualiser elle l’avait perçue et fut donc moins stoppée par cela que par la prononciation de son propre nom. Et tout ce qui l’accompagnait. L’Echo du Phénix ne comprenait pas grand choses des autres mais s’il était une chose qu’elle savait « sentir » instinctivement c’était la peur et elle fit peur à Storm ce jour-là, une chose qu’elle croyait impossible mais qui n’était qu’une désillusion de plus. Nouvelle répétition de son nom, plus interrogative cette fois, puis une proposition qui heurta une impassibilité contractée.

"Ça va ? J'allais au gymnase tu veux venir ?"

- J’ai à te parler, moins il y aura de monde, mieux ce sera.

Ça n’appelait pas à être débattu, ça n’appelait même pas de réponse à dire vrai, c’était énoncé comme une chose véritable et inamovible. C’était ainsi que le percevait la jeune femme et elle était consciente que son ton comme sa voix ne ferait que se tendre plus ceux qui lui faisaient face. Non, ils n’étaient pas un danger mais qu’ils la perçoivent comme tel était naturel, tant par son passif que ses émotions et le fait qu’elle ne soit pas réputée pour son self-control. Elle ne les effraierait pas plus que le nécessaire cependant elle ne les effraierait pas pour rien en proposant de repasser plus tard.

- Tu pourras toujours aller au gymnase après.

Se détournant, révélant au passage son dos nu et toutes ces cicatrices si bien apprêtées, l’Echo du Phénix revint sur ses pas, s’en retournant vers sa chambre dont la porte s’ouvrit sans qu’elle ait le moindre mouvement. Elle n’avait jamais invitée Ororo dans sa propre chambre, faute de place il fallait dire, et elle ne le fit pas non plus aujourd’hui ; Ororo était libre d’entrer comme de ne pas le faire, c’était là le mieux que pouvait lui concéder la rousse. Rousse qui alla s’allonger sur son lit, sur le ventre, décalant de la pensée le siège à roulette du bureau pour le présenter à son invitée, avant de fermer les yeux.

Sa chambre était l’ancienne d’Amy et Cait’, ce 13m² dont 9 constituaient la salle principale, le reste composé d’un couloir d’entrée et d’un coin salle de bain. Le pseudo vestibule intégrait, dans son mur commun avec la salle d’eau, un espace de rangement servant tant de penderie que de dépose-chaussure et s’étant vu adjoindre un mini-frigo, tandis que la pièce principale voyait sa façade extérieure composée de quatre carrés de vitre dont les centraux formaient une fenêtre à double battant. En contrebat de cela se trouvait un lit simple, faisant l’angle du coin opposé à celui de la porte, tandis que dans le coin adjacent était installée une armoire gâchant un peu la vue et contre elle le bureau suscité, sous lequel se trouvait la caisse de Cerberus. Enfin, une étagère était sur le côté de la porte du coin salle de bain, laquelle une fois ouverte laissait voir, sur la gauche, un évier surplombé par un meuble de rangement, en face les toilettes, et dans le coin entre les deux, la petite douche ; douche qui avait, d’ailleurs, quelques éraflures sur les carreaux, traces des précédentes propriétaires. Le bureau comme l’armoire semblaient assez évidés, ayant longtemps contenues bien plus d’affaires que les maigres possessions de Rachel mais elles étaient reparties avec leurs propriétaires, de même que la télévision qui restait aux bons soins de Jade. Pour trois, cette chambre était trop petite, pour l’Echo du Phénix seule, elle était trop grande…

- R’garde mon dos, Ororo. R’garde mon dos s’il te plait, commença-t-elle, sa première phrase étant un ordre là où la seconde s’essayait à être une demande.

Cela allait la rendre mal à l’aise, oh que oui, mais Rachel espérait ainsi combattre l’agressivité et savait que c’était une étape nécessaire. Puis mal à l’aise, elle l’était déjà, il suffisant de regarder ses mains, serrant ses draps, alors même qu’elle se mettait en position soumise.

- Fouet, balle, lame, griffures… même de l’ingénierie génétique… j’ai de tout. Je ne me souviens pas quand elles ont été faites, pour la plupart. Je sais juste qu’elles défigurent mon corps et mon esprit.

Elle allait se faire mal, elle venait de rouvrir bon nombre de plaies mais c’était nécessaire, et puis le couteau ne tournait pas encore.

- Les physiques, c’est étrange quant on les touche, la sensation… c’est pas la même qu’avec la peau normale. J’aimerai ne pas les avoir. J’aimerai que mon corps soit… normal. Immaculé. J’aime bien mon apparence mais elles gâchent tout. Cependant, je les accepte, je le regarde avec regret mais je les accepte. Elles sont les marques de ma survie.

Difficile de se confier, surtout lorsqu’on le faisait par la douleur pour combattre la haine.

- Je sais pas comment dire… les « morales »… elles sont bien pire, reprit-elle, s’en allant toucher la « marque de naissance » d’une main sans se décoller du lit. - C’est la Marque du Phalkon. Après la mort de ma mère, les Shi’ar ont attaqué l’Institut, pour me trouver. J’étais encore un bébé. Ils m’ont greffé ça, à même le génome, ça permet de me localiser, de savoir si je manifeste la Force Phénix. Xavier m’avait privé de mes pouvoirs pour tenter de bloquer la partie que j’avais en moi… son dernier acte avant de mourir a été de créer une brèche dans son sceau… un sceau qui a été restauré à mon arrivée ici pour disparaitre complètement lors qu’on cherchait Caitlyn, y’a un an et demi.

Cette marque l’avait suivie toute sa vie, lui indifférent durant la quasi-totalité d’ailleurs mais rappelant combien elle avait été maudite dès l’enfance, dès la naissance. Rachel n’arriverait pas à en parler de cela, alors elle se contenta de faire silence, respirant calmement, ou tout du moins essayant de le faire. Lentement, sa main passa aux Marques d’Assermentation des Limiers, la forçant à se redresser sur son lit, alors même que sa douloureuse caresse de présentation lui remontait jusqu’à la nuque puis traversait sa chevelure jusqu’à son front, avant de repartir sur son menton et sur son torse, glissant jusqu’à l’une de ses jambes et ses pieds même si c’était couvert part ses vêtements. Et en conclusion, elle montra les dos de ses mains, avant de toucher ses joues, ponctuant le tour illustratif du circuit que formaient les tatouages, les bouts de ses doigts trempant dans des larmes.

- Les Marques d’Assermentation des Limiers… pas des cicatrices physiques mais les pires cicatrices morales qu’on m’ait jamais infligée. Je supporte pas de les voir, ça me renvoie à tout ce que j’ai fait, à tout ce que je vous ai fait… que j’ai eu le choix ou pas je l’ai fait et elles me le rappellent et me le rappelleront à jamais. Je les sors lorsque je dois me battre en tant qu’X-Woman parce que ça me donne la force de me battre, de me battre à corps perdu, pour que ce que j’ai subis et fait subir ne soit pas vainc et surtout n’arrive plus jamais.

Ses mains retombèrent, à côté de larme, puis alors qu’elle abordait la dernière partie de sa confession, les crispassions de son visage changèrent, passant des tremblements incertain de la tristesse à ceux plus agressif de la rage.

- Je croyais avoir tout subi, tout enduré. Je croyais qu’on ne pourrait plus me marquer de rien. Toutes les personnes que j’ai connues et aimer durant les vingt premières années de ma vie sont mortes, j’en ai tuées certaines et vu mourir d’autres et comme si ça ne suffisait pas j’ai échouée à les protéger de ce qui les a exterminé après mon départ… J’ai été torturée de trop de manière… j’croyais que j’avais tout connu… tout… mais tu m’as prouvé le contraire.

L’Echo du Phénix se laissa tomber sur le flanc, sur son lit, puis recula un peu pour être dos au mur, sans pour autant quitter Ororo du regard. Son cœur s’accélérait et sa respiration se faisait plus saccadée alors qu’elle ramenait ses bras contre son torse, se recroquevillant tant par protection que pour se retenir.

- Ta fille… ta fille est la dernière cicatrice morale qui m’ait été faite… j’ai voulu t’aider, j’ai voulu te rassurer comme tu m’le demandais… j’ai partagées tes pensées durant tout son accouchement… ça faisait mal… si mal… j’ai pas mise ta fille au monde mais la seule différence entre toi et moi c’est que ta douleur était physique et la mienne mentale… Je te déteste pour avoir enduré cela, Ororo… je déteste ta fille pour avoir enduré cela… Parce que le pire… le pire…

D’un orage ou d’un incendie, qu’est-ce qui gagnait ? Entre la pluie de sa tristesse et les flammes de sa colère, Rachel tentait de survivre, de s’exprimer, mais elle n’y arrivait plus… son corps était crispé, tremblant de cette crispation… alors qu’elle fermait les yeux et arquait la tête pour essayer de la converser hors de l’eau. Ça prendrait du temps mais cela allait sortir… restait à savoir qui gagnerait, de l’orage ou de l’incendie…
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MessageSujet: Re: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeDim 22 Juin - 11:33

- J’ai à te parler, moins il y aura de monde, mieux ce sera.

Ton sec, ordre clair. Rachel ne demandait pas, elle imposait. C'était assez peu courant pour faire tilter Ororo et l'inquiéter encore plus.

 Tu pourras toujours aller au gymnase après

bien sur ... Elle se tourna brièvement vers son mari tandis que Rachel s'éloignait. Un bref signe de la main pour lui signifier que tout allait bien, qu'elle allait gérer et qu'il ne devait pas s'inquiéter meme si elle savait que ça serait difficile voir impossible.
Elle fut rapidement à la porte de la chambre que Rachel avait laissé ouverte. Un bref coup d'oeil, du déjà vu. La sienne était semblable, seule l'absence d'un bureau remplacé par un berceau la différenciait. De meme que les vêtements surtout d'enfants qui trainaient maintenant quasi continuellement, les photo et dessins qui recouvraient une bonne partie des murs et donnaient vie à sa chambre.
Ororo ferma doucement la porte. Une chaise "recula", elle s'y dirigea sans empressement. Non pas par peur, non pas par dégoût mais pour calmer Rachel, pour la rassurer. Non elle n'allait pas fuir, oui elle l'écouterait jusqu'au bout quoiqu'elle ait à dire.


- R’garde mon dos, Ororo. R’garde mon dos s’il te plait, commença-t-elle, sa première phrase étant un ordre là où la seconde s’essayait à être une demande.

Avec lenteur, elle posa son regard accédant à la demande de son amie. Sa mâchoire se contracta. La colère, la colère et le ressentiment l'envahissait. Pas contre Rachel mais contre ceux qui lui avaient fait ça. Ceux qui avait maltraité avec autant de sauvagerie l'adolescente qu'elle avait été. Au loin un grondement se fit entendre.  

- Fouet, balle, lame, griffures… même de l’ingénierie génétique… j’ai de tout. Je ne me souviens pas quand elles ont été faites, pour la plupart. Je sais juste qu’elles défigurent mon corps et mon esprit.

Chaque énonciation était un coup de lame dans le coeur de la maman. Elle ne pouvait que trop voir l'enfant martyrisée. Mais Rachel continuait. Pouvait elle sentir la tristesse et la colère probablement. Que cherchait elle ... Ororo avait tellement mal pour elle.

Des cicatrices de survie ... des marques physiques qu'elle avait fini par accepter ou du moins tolérer ...

"marques psychiques" ... oui c'était les plus douloureuses, les plus difficiles à faire disparaître. D'ailleurs elles ne disparaissaient jamais totalement, on pouvait les occulter, les noyer dans la masse mais pas les faire disparaître.
Le corps pouvait se régénérer pas l'esprit sauf à en perdre tout souvenir ... mais n'était ce pas pire.
Elle l'avait vu à travers un écran, elle l'avait vu dans ses souvenirs mais là. Rachel se dévoilait totalement. Plus de secret. Plus de tabou. Ororo ne pouvait détacher son regard du dos et des cicatrices. Elle ne bougeait pas, seul la contraction de sa mâchoire et de ses poings attestaient de l'intensité de sa colère et de sa maitrise.
Elle suivit la main de Rachel parcourant son corps meurtri. Une larme coula sur la joue de la rousse, une larme coula sur celle de l'africaine.


C’est la Marque du Phalkon. (...)
Les Marques d’Assermentation des Limiers… pas des cicatrices physiques mais les pires cicatrices morales qu’on m’ait jamais infligée. (...)

Sa tristesse se changea aussi en colère. Que d'énergie négative dans cette petite pièce. Que de puissance contenue au mieux par les deux femmes.

- Je croyais avoir tout subi, tout enduré. Je croyais qu’on ne pourrait plus me marquer de rien. Toutes les personnes que j’ai connues et aimer durant les vingt premières années de ma vie sont mortes, j’en ai tuées certaines et vu mourir d’autres et comme si ça ne suffisait pas j’ai échouée à les protéger de ce qui les a exterminé après mon départ… J’ai été torturée de trop de manière… j’croyais que j’avais tout connu… tout… mais tu m’as prouvé le contraire.

Rachel l'aurait giflé qu'elle n'aurait pas été plus surprise. Alors qu'elle était en totale empathie avec la jeune femme comment pouvait elle lui lancer ça à la figure. Ororo resta la bouche ouverte de stupéfaction, partagé avec son chagrin, un début de déception et de colère ... mais elle était bien trop abasourdie pour manifester quoique ce soit.

Rachel elle continuait à enfoncer le couteau dans la plaie.


- Ta fille… ta fille est la dernière cicatrice morale qui m’ait été faite… j’ai voulu t’aider, j’ai voulu te rassurer comme tu m’le demandais… j’ai partagées tes pensées durant tout son accouchement… ça faisait mal… si mal… j’ai pas mise ta fille au monde mais la seule différence entre toi et moi c’est que ta douleur était physique et la mienne mentale… Je te déteste pour avoir enduré cela, Ororo… je déteste ta fille pour avoir enduré cela… Parce que le pire… le pire…

Ororo la fixait toujours les yeux agrandis par l'horreur de la situation tandis qu'elle prenait conscience de la véritable situation. Elle porta sa main à sa bouche "oh mon dieu Rachel ... que t'ai je fait ..."

c'était pire que tout ce qu'elle aurait pu penser ... jamais elle n'avait voulu lui infligé une telle souffrance. Elle n'avait pas vraiment réfléchi. Cette grossesse, l'accouchement, l'enfant, elle n'avait que simplement voulu partager tout le bonheur qu'elle ressentait, elle avait simplement voulu montrer à Rachel tout l'espoir qu'elle lui avait redonné.

Ororo était anéantie. Les larmes qui coulaient dorénavant n'avaient plus rien de triste, elle se dégoutait et s'en voulait. Elle ne pouvait plus parler de toute façon quoi dire ... aucun mot n'effacerait ce qu'elle avait fait et meme si elle l'avait fait en toute innocence, elle l'avait fait.
De longues minutes passaient, minutes durant lesquelles elle n'arrivait à penser à rien. Rien d'autre qu'à la souffrance qu'elle avait causé à son amie.

"je suis désolée, sincèrement" finit elle par sortir entre deux pleurs. "je comprends que tu me détestes et aucune excuse ne pourra effacer la souffrance que je t'ai infligé mais crois moi, je n'ai jamais voulu cela. Je voulais ... Cet espoir dont tu m'as tant parlé, c'est lui que je voulais te faire partager, c'est tout. Pas la souffrance. Pas cette souffrance. Pas une nouvelle souffrance ... mon dieu Rachel comment meme as tu pu la supporter aussi longtemps ... comment meme peux tu ne pas me haïr en ce moment... "

la force de la jeune femme devant une telle épreuve la laissait de nouveau sans voix. Elle savait que si Rachel levait la main (ou pire) elle ne ferait rien pour se défendre. Ce n'était que justice ... une justice expéditive et peut être disproportionnée mais elle ne pouvait faire plus. Elle n'avait meme plus peur pour sa fille, elle était au delà de tout ça. Elle ne valait pas mieux que les Shi'ar, que ces tortionnaires. Elle ne savait si Rachel percevait ses pensées mais vu le chaos dans sa tête ...
La balle était dans le camp de Rachel. C'était à elle et à elle seule de lui pardonner ou pas. De toute façon, elle, ne se le pardonnerait jamais.
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MessageSujet: Re: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeDim 22 Juin - 13:59

Qu’avait-elle fait ? Elle avait donnée la vie, elle avait donnée une vie, elle avait fait partager cela à une personne qui n’avait pas pu, elle, car dans l’océan des malheurs qui lui étaient arrivés perdre son enfant ne lui avait pas été épargné. Elle avait fait partagée la douleur d’une naissance mais ne pouvait faire partager le bonheur qui allait de pair car c’était uniquement sa fille, ainsi le seul écho qui était apparu chez celle qui avait partagée la mise au monde était le personnel et funeste vide d’une mort. Il était plus facile de donner la mort que de donner la vie, il était plus facile d’endurer la vie que d’endurer la mort mais tout c’était mélangé en même temps que présent et futur passé.

Les minutes s’écoulaient dans un écoulement des larmes de pleurs répondant à des pleurs mais si les uns avaient la consistance de la boue les autres avaient celle de la lave.

"Je suis désolée, sincèrement.  Je comprends que tu me détestes et aucune excuse ne pourra effacer la souffrance que je t'ai infligé mais crois moi, je n'ai jamais voulu cela. Je voulais… Cet espoir dont tu m'as tant parlé, c'est lui que je voulais te faire partager, c'est tout. Pas la souffrance. Pas cette souffrance. Pas une nouvelle souffrance… mon dieu Rachel comment même as tu pu la supporter aussi longtemps… comment même peux tu ne pas me haïr en ce moment…"

- Mais je te HAIS ! Je vous HAIS toi et ta fille !

Elle s’égosillait. Cela c’était joué à quelques mots mais la dernière notion à avoir été évoquée était la haine alors c’était à la haine qu’elle répondait. L’incendie avait gagné.

- Je vous HAIS comme je n’avais jamais haït personne sur ce monde…

S’appuyant sur un avant-bras, Rachel releva la tête pour regarder Ororo, son corps tremblant de rage et sa voix comme son regard ce teintant d’une colère aussi glacée qu’effrayante.

- Je vous hais pour m’avoir infligé une chose que je n’ai pu connaitre et m’avoir fait faire le douloureux cheminement vers un bonheur qui m’a été retiré comme tous les autres…

Elle continua de se relever, prenant cette fois appui sur sa main mais ne cessant de trembler alors qu’elle se consumait de l’intérieur.

- Je vous hais pour m’avoir torturé par l’amour et la bienveillance, par l’ignorance et l’innocence…

Les deux mains sur son lit, le dos toujours appuyé contre le mur pour faire face en dissimulant ses cicatrices, elle s’était redressée de tout le buste, même si les jambes restaient repliées contre le lit.

- Je vous hais pour m’avoir montré ce que je n’ai pu avoir et n’aurai jamais plus en me faisant partager jusqu’aux sensations de douleur sans me laisser une goutte de véritable bonheur…

Un pied se posa à terre, puis l’autre, alors qu’elle se levait pour avancer, chancelante mais portée par les ailes de la souffrance, vers une cause prouvant une fois de plus que l’innocence était d’une cruauté sans nom.

- Tu as tenté de me faire partager la seule chose qu’il me reste de chez moi… cette chose même que j’ai tenté de te donner… il m’aurait suffit de te voir vivre, de te voir sourire, de te voir être heureuse…

Elle avançait, elle avançait jusqu’à la chaise d’Ororo pour s’y pencher, se saisissant des accoudoirs et faisant face au plus près du visage de la jeune mère, ses yeux d’un vert aussi froid qu’une pierre précieuse ne cachant rien du venin qui s’écoulait dans ses veines.

- Maintenant… c’est fini. Dès que je regarderai ta fille je verrais cet enfant que je n’ai jamais eu… cet enfant qu’un jour, en me réveillant après avoir vu mon mari et mes proches mourir pour me protéger, j’ai retrouvé entre mes cuisses, encore lié à moi par son cordon, mais qui était déjà mort…

Sa voix était devenue basse mais toujours aussi froide et contrite, alors même qu’aucune larme n’avait plus coulée à l’énoncée d’un souvenir qui n’était même pas revenu la torturer malgré la magnifique occasion qu’elle lui avait offerte. Relâchant sa prise sur la chaise, l’Echo du Phénix fit quelques pas en arrière, son regard se perdant dans le vide ainsi laissé.

- Tu m’as demandé pourquoi je cherchai le bonheur pour les autres sans me l’accorder à moi-même, nan ? T’as ta réponse. Mon bonheur je l’ai eu et je l’ai perdu. Cette guerre, ce combat pour éviter qu’une autre commence… c’est la seule raison que j’ai encore d’exister, d’agir… c’est la seule chose qui me relie encore… une promesse… un espoir partagé avec ceux que j’aime… que j’aimai…

Son dos heurta le mur et sa peau rencontra la tiédeur de la vitre, vitre la séparant de ce monde auquel elle tournait le dos. Si sa voix s’était faite plus forte, sa prononciation avait été plus lente, plus absente, à l’instar d’elle-même. Mais le contact semblait l’avoir réveillée, lui avoir fait reprendre confiance et la colère ne s’en exprimait qu’à nouveau.

- Je suis la seule trace d’un monde qui pour vous n’est que mots et craintes… Beaucoup n’y croient pas et encore plus penseraient que c’est folie. Mais c’était REEL ! Aussi réel que mon existence même et cela me déchirera à jamais… Je n’appartiendrais jamais à votre monde… Votre bonheur ne m’appartient pas… je tente de m’en forger un nouveau mais partager le votre ne me ramènera qu’à ce qu’on m’a arraché.

Croissant les bras, elle se lassa glisser contre son appui jusqu’à ce que ses fesses touchent le sol, recroquevillée comme elle l’avait si souvent, trop souvent, été. Regardant Ororo alors que la colère connaissait un énième reflux, elle inspira pour supplier.

- Laisses-moi le temps. Laisses-moi le temps de cicatriser, de penser la plaie. Laisses-moi le temps de revenir vers toi. J’y arriverai. Je reviens toujours. Cependant, n’espère jamais que j’arrive à voir en ta fille autre chose qu’une cicatrice de plus. Je peux tout endurer pour ceux que j’aime mais mon corps et mon âme s’en marqueront toujours.

C’était presque terminé, elle en avait presque fini. L’incendie avait continué d’être ardent sous l’orage et l’avait dominé mais au final ce serait la pluie qui ponctuerait l’un comme l’autre.

- Vas. Et ne t’en veux pas trop, tu ne pensais pas à mal ; tu ne pensais pas même. Profites de ton bonheur, profites-en du mieux que tu pourras. Je te souhaite de ne jamais savoir combien il est précieux car ça impliquerait que tu le perdes, mais je sais que tu sais qu’il est précieux et c’est suffisant. Il est des choses qu’il ne faut pas quantifier et ça en fait parti. Aimes ta fille comme je n’aurai jamais l’occasion d’aimer mon fils et peut-être que je n’aurai pas soufferte pour rien.

Aucune souffrance n’était vaine, non parce qu’on s’en remettait, mais parce qu’on y construisait par-dessus ; Rachel n’aurait rien à construire sur celle-ci, si ce n’est une tombe de plus, mais sans doute qu’Ororo le pourrait. Elle n’avait pas le choix d’ailleurs car il n’était et ne serait plus jamais uniquement question de sa vie désormais mais bel et bien de celle de la petite également.

- Casses-toi… s’il te plait.
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Ororo Munroe
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MessageSujet: Re: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeLun 23 Juin - 14:13

Chaque mot la frappait plus durement que les coups. Son intonation était plus coupante qu'un rasoir. Si elle lui avait infligé malencontreusement cette souffrance, Rachel elle était consciente de son geste.
Mais elle les supportait, comme Rachel avait supporté sa douleur. Cela lui ferait il du bien ? Se sentirait elle mieux après ? Ororo n'en savait rien et finalement cela n'avait pas d'importance. Rien ne pourrait réparer.

Toujours crachant sa colère, Rachel s'approcha. Elle ne bougea pas. Elle n'avait pas vraiment peur. Plus rien n'avait d'importance.

Essayait elle de prendre sur elle cette colère afin d'épargner sa fille ? Les enfants ? L'Institut ? Elle n'en savait rien.


- Maintenant… c’est fini. Dès que je regarderai ta fille je verrais cet enfant que je n’ai jamais eu… cet enfant qu’un jour, en me réveillant après avoir vu mon mari et mes proches mourir pour me protéger, j’ai retrouvé entre mes cuisses, encore lié à moi par son cordon, mais qui était déjà mort…

De nouveau elle porta les mains à sa bouche frappée par l'horreur sans nom de la situation. Combien de fois l'avait elle redouté ? Chaque échographie était un soulagement, chaque mouvement était rassurant. Il n'y avait rien de plus horrible pour une mère. Combien de mois avait il ? Assez surement pour être considéré comme un bébé.

Rachel finit par reculer, par s'éloigner mais continuait son monologue. Car c'était un monologue. Qu'aurait elle pu dire ?
Elle s'était excusée, de vaines excuses.

Telle une vague, sa colère finit par refluer faisant place à la tristesse et au désarroi.


Laisses-moi le temps. 

Oui elle lui laissera le temps. Tout le temps.

Vas. Oui elle allait partir.

Et ne t’en veux pas trop, Trop tard.

tu ne pensais pas à mal ; tu ne pensais pas même. Mauvaise excuse.

Profites de ton bonheur, profites-en du mieux que tu pourras. Oui elle le ferait mais il était irrémédiablement gâché. À son enfant, à sa petite fille allait se superposer celui d'un bébé mort-né. A chaque progrès de la petite, elle allait penser à celui qui n'en ferait jamais. À chaque fois qu'elle l'embrasserait, à chaque fois qu'elle la bercera pour calmer ses pleurs, elle pensera à Rachel, son petit sans vie entre ses mains.

Je te souhaite de ne jamais savoir combien il est précieux car ça impliquerait que tu le perdes, mais je sais que tu sais qu’il est précieux et c’est suffisant. Il est des choses qu’il ne faut pas quantifier et ça en fait parti. Oui elle le savait et si elle avait pu l'oublier Rachel venait de le lui rappeler de la pire des manières.

Aimes ta fille comme je n’aurai jamais l’occasion d’aimer mon fils et peut-être que je n’aurai pas soufferte pour rien. Comment pouvait elle dire ça ? Comment pouvait elle croire ça ?

- Casses-toi… s’il te plait oui elle allait partir. Le coeur brisé par ce qu'elle avait fait. Torturée par les mots de Rachel. Brisée par sa souffrance. Elle ne pouvait rester.

Elle hésita cependant. Elle hésita à la laisser toute seule ne sachant ce qui lui ferait le plus mal ? Sa vue ou son départ.

Elle hésita tiraillée entre son désir de l'aider, de réparer ce qui pouvait encore l'etre et celui de retrouver son bébé, de le serrer, de se prouver qu'il était bel et bien vivant et réel et non pas ce cauchemar qu'elle venait d'entendre.

Elle se leva doucement et se dirigea vers la porte, les yeux toujours fixés sur Rachel. La main sur la poignée elle n'arrivait pas à se décider.
Qu'est ce qui serait, non pas le mieux, mais le moins pire ? Rester ?? partir ??

rester : lui imposer encore sa vue, celle du bébé, des bébés, la vivante et le mort.
partir : la laisser seule, dans sa souffrance, ses souvenirs, son bébé. La laisser prostrée comme une enfant.

Elle tourna la poignée puis se ravisa.

Lui parler. Un dernier mot, une dernière excuse.
Se taire. Laisser le silence s'installer.

Les plateaux de la balance étaient en équilibre parfait.

Et puis c'était quand meme Rachel. Cette jeune femme avec qui elle avait partagé des moments très personnels.
Rester
oui mais ils s'étaient transformés en moment douloureux : Ruby, son bébé.
Partir.

Sa propre hésitation commençait à l'agacer, si au moins elle avait eu une raison logique de partir ...

rester ... partir ... la laisser ... lui parler ... se taire ...
Elle finit par se décider, ce n'était pas elle d'ailleurs mais son coeur. Son coeur de maman que Rachel venait de faire souffrir comme pas possible.

Elle était une mère, Rachel en avait été une. Cela ne devait pas les éloigner mais les rapprocher.

A son tour Ororo se laissa glisser contre le chambranle. Meme posture, mais au lieu de la supplique, des regrets. De profonds et sincères regrets.

Et de la compassion.

Elle ne dirait rien. Les mots n'avaient pas d'importance. Si Rachel lui demandait une dernière fois, alors elle partirait mais elle voulait espérer. Au moins une dernière fois.  
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MessageSujet: Re: Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe}   Donner la vie est plus dur que la prendre {Ororo Munroe} Icon_minitimeLun 23 Juin - 19:36

- Casses-toi… s’il te plait.

Qu’était-ce que cela ? Un ordre ou une supplique ? Une demande pour s’apaiser ou se faire plus mal encore ? Pour souffrir seule ou souffrir également de la solitude ? Etait-ce un rejet ou au contraire un appel ? Les mots étaient si traitres et compliqués mais dans la souffrance elle savait les employer, elle savait céder à leurs vices alors même qu’elle les ignorait elle-même. Rachel n’avait pas la réponse aux questions qu’elle se posait. Pas plus qu’Ororo.

Ororo qui avait enduré, malgré la terreur, malgré les agressions, malgré cette souffrance qui lui avait été partagée. Etait-ce cruauté de la part de l’Echo du Phénix d’ainsi cracher au visage ? Cela pouvait être considéré comme justice mais n’en était-ce pas moins une justice cruelle ? Ou bien une tentative de rapprochement ? De partage, même dans la douleur ? Nouvelles interrogations inutiles, la nature humaine avait faite son œuvre et c’était à elle de voir si elle pouvait se rattraper d’elle-même ou non. La Monstruosité c’était faire le pire, l’Humanité c’était faire le meilleur ; chacune à leur tour, elles avaient été d’une certaine façon monstrueuse, restait à savoir si elles seraient humaniste à leur tour. C’était cela qu’être humaine.

Rachel n’avait pas besoin de ses yeux pour la voir, d’ailleurs ils étaient clos et ne contemplaient que le néant alors même que sa tête chutait lourdement en avant, front finissant par heurter ses bras à défaut de ses genoux, et que ses cheveux recouvraient cette structure en une cascade sanguine. Rachel n’avait pas besoin de ses yeux pour la voir et elle la vit hésiter, incertaine de ce qu’elle devait espérer.

Elle était les contraires, c’était admit, elle était bipolaire, c’était admit aussi ; mais il était plus facile d’alterner un extrême et l’autre que de ressentir les deux en même temps. Oui, elle avait envie qu’Ororo s’en aille, elle ne voulait pas la voir tant parce qu’elle faisait souffrir que parce qu’elle l’avait faite souffrir dans sa souffrance, mais elle avait aussi envie qu’elle reste, tant parce qu’elle voulait de son aide et de son affection qu’elles voulaient lui donner la sienne ; ce n’était pas une question de pardonner, juste d’équilibrer. Un partout, la balle au centre. Oui Ororo avait fait plus souffrir Rachel en quelques heures mais Rachel ferait culpabiliser Ororo pour bien plus de temps que cela ; leur relation devrait s’adapter à ce nouvel équilibre qui n’était pas de l’œil pour œil mais du cœur pour cœur, tout ayant été fait par égocentrisme sans réelle volonté de blesser.

Ororo finit par bouger et se rendre vers la porte sans pour autant la quitter des yeux, marchant en crabe alors que ses pas et son regard s’en allaient dans deux directions opposées. Une main sur une poignée et l’autre branlante, cela résumait parfaitement la situation : ne savoir que faire si l’on restait ou partir. Un choix spinozien : fuir ou lutter.

Les pleurs de Rachel restèrent invariant, cette dernière bien trop confuse pour révéler quoi que ce soit alors que les désirs contraires ce partageaient son âme, mais Ororo ne s’en alla pas. Elle faillit mais ne le fit pas : sur le seuil de cette petite chambre trop grande, main sur la poignée et cette dernière baissée, elle resta à hésiter. Avait-elle conscience de la symbolique ? Avait-elle comprit que ce départ serait bien plus qu’il n’y paraissait ? Probablement que non. Mais même si elle ne comprenait pas, elle y allait à l’instinct, n’est-ce pas ? Un instinct renforcé par la maternité et qui disposait de raison que la raison ignorait ; un instinct du cœur.

Elles avaient toutes deux été mères, elles avaient toutes deux été enfants, elles avaient toutes deux soufferts pour ces raisons. Elles avaient toutes deux soufferts à cause de l’autre. Alors au lieu de s’éloigner, au lieu de s’en aller, elles se rejoignirent ou plutôt Ororo la rejoignit, glissant à son côté.

Pas un mot, juste le son des larmes auquel répondait le soutien du silence. Elle l’accepta. Oh que oui, Rachel accepta se soutien d’une sincérité muette, se penchant contre son amie, se laissant allé non plus à la colère qu’elle avait contre elle mais à l’affection qu’elle avait pour elle. Elle n’essaya pas de bafouiller, que ce soit excuses ou remerciements, elle se laissa juste aller en abandonnant les armes. Elle aurait du temps pour se remettre et elle le prendrait, elle avait dit ce qu’elle avait à dire et Ororo était restée alors elle aussi resterait ; elle n’était pas rentrée cette fois mais l’autre n’était pas partie non plus.

Ashake Munroe était une cicatrice mais les cicatrices n’existaient que si on leur survivait. L’amitié avait réussie à survivre à ce qui c’était passé et même si ce n’était pas envisagé pour l’heure, Rachel se ferait à cette nouvelle cicatrice. Elle ne la détesterait pas, elle aurait toujours une étrange sensation lorsqu’il en serait question mais elle ne la détesterait pas ni ne souhaiterait s’en débarrasser. Et pour la culpabilité d’Ororo, si elle n’avait l’intention de s’en excuser, elle avait bien l’intention que les sourires soient le plus sincère et le plus présent possible. Bien sure que son amie n’oublierait jamais cette douleur sourde qui était en elle, sinon ça ne serait pas son amie, mais il fallait apprendre à vivre avec les blessures du passé et elles ne devaient empêcher l’avenir de fleurir de bonheur.

Donner la vie est plus dur que la prendre mais le plus difficile reste de la vivre, la vie.

RP TERMINE pour Rachel
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