X-men RPG
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 End of the line [Warren]

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Kaya Spencer
Élève à l'Institut expérimenté(e) Beta
Kaya Spencer


Messages : 482
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MessageSujet: End of the line [Warren]   End of the line [Warren] Icon_minitimeMar 7 Jan - 21:56

J'avais fini "Le Monde des Ā" de Van Vogt, et je l'avais laissé sur mon bureau comme promis. J'avais un peu arrangé mes affaires pour que ça soit un minimum clean. Au final, je n'avais pas grand chose d'autre à préparer. La plupart des gens laissaient une lettre. C'était une sorte de vieille tradition... Mais je n'en voyais pas l'intérêt. Je doutais fort qu'un tel écrit trouve son public, ou plus familièrement, personne n'en aurait grand chose à carrer. De toutes façons je n'étais pas une grande écrivaine... Les tournures seraient sûrement douteuses, il y aurait probablement des répétitions, clairement personne ne porterait un grand intérêt à une quelconque lettre que je pourrais laisser. Je n'avais donc pas jugé utile d'en préparer une. Par contre j'avais laissé sur mon bureau des papiers permettant à Caitlyn de vider mon compte en banque, afin que le contenu soit reversé à l'Institut.

Je n'avais pas des économies immenses, soyons clairs, mais c'était toujours ça que je pourrais rembourser. Certains diraient : "Non mais l'Institut ne fait pas de factures, t'as rien à rembourser". Je le savais... Mais quelque part, je me sentais redevable, malgré tout, et vu que le pognon n'avait pas un cours énorme à la bourse des enfers, autant qu'il serve à quelque chose. De toutes façons, à qui le filerais-je ? Josh ? Il serait embarrassé comme pas permis et se sentirait sûrement mal au possible. Alors à qui ? Je n'avais pas d'enfants, mon père gagnait (très très très) bien sa vie et ce que j'avais était l'équivalent de cacahuètes pour lui, quant à ma mère... Teubée comme à son habitude, elle se demanderait bien qui peut être cette Kaya qui lui envoie du blé. Je n'avais pas de frère ou sœur, pas de gamins, alors au fond... Autant que ça aille à ceux à qui ça servira le plus.

Je terminai la petite bouteille de lait à la fraise que j'avais amenée avec moi, plaçant le déchet dans mon sac, puis sortant de celui-ci le flingue que j'avais acheté le soir précédent. Un .38 de merde, un Saturday Night Special en fait. Un Excam RX-38, plus précisément. J'en avais déjà vendu quelques uns et je connaissait tous les défauts de ce truc pourri. Il était trop lourd pour le combat, il fallait enlever la totalité du barillet pour recharger (ce qui était absurde), et plus drôle encore... Il y avait un petit trou à l'arrière du flingue pour voir si un emplacement était chargé avec une balle ou non... Ce qui ne servait à rien vu qu'il était impossible de savoir s'il y avait une balle pleine ou juste un étui. Vraiment un truc un peu pourri.

Mais il suffirait amplement pour l'usage que j'avais à en faire. En plus, j'avais pu avoir des balles JHP, à tête creuse. Les dégâts occasionnés par ce genre de saloperie étaient énormes : ça déchiquetait absolument tout. Autant dire qu'avec ça j'étais à peu près sûre de mon coup... Car j'avais dépassé le stade de l'appel à l'aide. En fait, je m'étais déjà mise une balle dans la tronche au mois de mai précédent, et déjà à l'époque je n'étais pas entièrement sûre d'être contente d'avoir survécu. Et surtout... ça n'avait visiblement préoccupé personne. Pas une seule personne n'avait proposé d'en parler le moins du monde. Soit ça paraissait normal, à l'Institut, de se mettre des pruneaux dans la tête, soit tout le monde se tapait de mes histoires. J'avais pris le parti de penser que j'étais dans le deuxième cas.

Soupirant longuement, j'observai l'Institut. J'avais une bonne vue, de l'endroit où j'étais. Je m'étais enfoncée profondément dans le bois, jusqu'à sortir des limites de l'école Charles Xavier, et j'avais escaladé un immense arbre à l'aide de mes ailes. D'ici je voyais tout le bois, le lac, le manoir, et la route au loin. Je doutais fort que grand monde me retrouve, perchée ici... Et au fond ce n'était pas plus mal. Tout le monde partirait du principe que "Kaya est partie faire des conneries" et on m'oublierait très vite.
Je savais que j'étais prête. Car en pensant à tout ça... Je ne me sentais plus angoissée, déprimée, abandonnée, ni rien. Je me sentais calme. J'avais fini par intellectualiser le concept, les raisons pour lesquelles j'avais décidé d'arrêter là, et elle me paraissaient valables, cohérentes.

Ces raisons étaient liées entre elles... Mais la première était que je n'avais tout simplement aucun but ou avenir. Vendeuse de drogues et de flingues pourris dans un gang ça ne me branchait pas trop alors j'avais tenté l'Institut... Mais que ferais-je avec un diplôme de littérature ? Rien. J'avais voulu me donner à fond dans un rôle qui me tenait à cœur, celui de X-men. Même si je me préparais à me flinguer, encore maintenant j'y tenais... Mais je n'étais pas à la hauteur. J'avais des convictions bien trempées, même si malléables cela dit. J'avais une chose au cœur : protéger et aider ceux qui avaient besoin d'aide. Tendre la main à ceux qui sont enfoncés dans la vase, se placer devant ceux qui se font attaquer sans raison, et écraser ceux qui veulent du mal aux autres. Mais c'était insuffisant. Que pouvais-je faire face aux monstres de puissance qu'étaient les mutants de la Confrérie ? Les petits copains de Sinistre ? Et ces fous furieux croisés à San Francisco ? Et de toutes façons... Que je rejoigne les X-men était-il bien utile ? Rachel nous l'avait bien montré, lors de notre petite expédition à la campagne : elle pouvait tout faire toute seule, je ne servais absolument à rien.

Cela signifiait que je ne faisais pas ce que je voulais faire. Je ne vivais pas pour moi-même... Ni pour personne, car personne n'a vraiment voulu de moi au sens où je l'aurais aimé. Certains veulent "juste des amis"... Mais ce n'était pas mon cas. Je n'avais jamais connu d'amour, pas l'amour amical, mais celui situé à un autre niveau. Juste... Des relations éphémères avec des partenaires très provisoires, sans aucune affection ni rien de ce genre. C'était marrant un moment... Mais au final un vide, un trou noir, m'envahissait. Aujourd'hui je savais qu'il ne serait jamais rempli. J'étais... trop abîmée. Personne ne veut approcher de quelqu'un comme moi. Endommagée. Et je n'étais plus capable de tenir avec ce trou béant dans mon esprit déjà bien abîmé. Et être "juste une amie" pour tout le monde, ça ne pouvait pas être une fin en soi.

Les deux raisons s'auto-entretenaient, par dessus le marché. Non... mieux valait arrêter là les dégâts. Affichant un sourire fade, je me plantai le canon dans la bouche, appuyant sans hésiter sur la détente...
Et il se passa plusieurs choses.

D'abord, il y eut les gaz issus de l'explosion. Ceux-ci, s'échappant par le canon, m'envahirent la trachée, l’œsophage, ainsi que le nez dans une odeur absolument épouvantable et âcre de poudre. Puis il y eut la sensation de brûlure... Cette fumée était ardente, me donnant l'impression de boire la tasse dans une piscine remplie d'eau bouillante. Arriva alors une sensation atroce d'étouffement, comme si je m'étais coincée quelque chose dans la gorge. Ne pouvant absolument pas contrôler mes réflexes, je me mis à tousser comme une dératée, ce qui au passage me massacra encore plus la gorge, pendant une bonne dizaine de secondes... Jusqu'à ce que j'arrive enfin à me débarrasser de l'intrus. Je crachai celui-ci d'un seul coup dans le creux de ma main, en même temps que du sang, épais et à l'odeur écœurante.

Ce qui s'était coincé dans ma gorge, c'était une balle de .38 JHP qui semblait s'être écrasée contre un mur. Je restai ainsi avec un air de totale incompréhension, avant de subitement me rendre compte que j'avais mal... et pas qu'un peu. Toute ma bouche était brûlée au premier voire au deuxième degré, j'avais l'impression que ma langue avait été passée à la râpe à fromage, et mes gencives saignaient abondamment. Chaque respiration me détruisait les poumons. PUTAIN QUOI !

Cette espèce de saloperie de merde symbiotique à la con que je secrétais... Comme une sorte de... de PUTAIN de pus métallique, avait trois instincts. Le premier était "protéger l'hôte"... Visiblement, même sans lui demander son avis. Je sentais quelque chose de familier, au fond de la gorge : cette sensation de glissement, que quelque chose grouillait contre ma peau. Le tissu s'était déployé de lui-même afin de couvrir le fond de ma bouche pour me protéger de la balle. Cette saloperie lisait dans mon esprit ? C'était quoi, Freud ? Fulminant, je crachai encore un peu de sang en bas de l'arbre, tout en essayant de reprendre mon souffle. Vu que chaque respiration était une torture, ce n'était pas des plus simples...

Pour couronner le tout, j'avais la bouche qui tremblait par réflexe, probablement à cause de la douleur. Alors c'était donc ça ? Je ne pouvais même pas me butter moi-même ? Pour y arriver il faudrait que je vole un tank ou quelque chose du genre ? J'aurais mieux fait de me jeter sur cet abruti de taureau géant... Au moins j'aurais été sûre du résultat... Parce que pour le moment, je ne sentais pas grand chose d'autre qu'un désespoir total. Pour ne rien arranger, je ne pouvais pas ré-essayer. J'avais chargé une seule balle dans le flingue, et j'avais laissé le reste dans ma chambre.

Fronçant les sourcils et crachant encore un peu de sang, je remarquai alors quelque chose qui arrivait dans ma direction... Je l'ignorais encore, mais j'avais été observée. J'aurais vraiment échoué jusqu'au bout...
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Warren Worthington
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Warren Worthington


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MessageSujet: Re: End of the line [Warren]   End of the line [Warren] Icon_minitimeMar 7 Jan - 23:48

Warren s'étira en poussant un long soupir qu'il se permit uniquement parce qu'il était seul. S'avachissant sur son siège dans une position très indigne de son rang, le jeune homme se reprit à soupirer. Il venait de terminer ses comptes, ceux-ci étaient non seulement justes mais aussi prometteurs, pour autant cette nouvelle ne semblait pas vraiment réjouir l'heureux propriétaire de tous ces gains. L'homme était-il pour autant très difficile ? Un de ces éternels insatisfaits indécents ? Non, son côté gosse de riche bien dressé à bosser plus de 24H dans une journée pour agrandir le patrimoine était content. Pour preuve, malgré un abattement général, le mutant continuait de travailler jusqu'à épuisement, d'où les résultats. En revanche son autre "personnalité", soit les trois quart de son coeur étaient remplis d'amertume, complètement au chômage. Même voir des filles ne l'intéressait plus réellement. En fait bien que son emploi du temps soit plein à craquer, le jeune homme s'ennuyait ferme. Premièrement il avait cru pouvoir faire l'impasse sur le comportement "inqualifiable" de Tornade, mais son âme meurtrie n'y arrivait pas. Le mutant se sentait pleinement touchée par ses accusations diverses. Le X-Man avait énormément donné au sein de l'institut et estimait continuer à le faire, déjà sans son financement, il serait difficile de maintenir l'école à flots. D'autres pointures économiques comme Emma donnaient également, mais Warren savait que sans la Worthington Industries il y aurait quand même une perte considérable et toute une réorganisation à faire. Tout du moins il essayait de s'en persuader.

Mis à part cela, la conversation avec Miss Frost ne l'avait pas aidé à se sentir beaucoup mieux, et surtout pas moins en colère. Comment pouvait-on également attaquer la trentenaire ? Angel s'était retenu face à cette dernière, mais il en voulait beaucoup à son "apprentie" qui n'avait pas la langue dans sa bouche, osant sous-entendre que la Reine Blanche n'était plus capable de certaines choses, que beaucoup de monde d'ailleurs ne pouvaient plus rien faire, seuls deux ou trois nouveaux X-Mens représenteraient la solution, les nouveaux. Les trentenaires étaient bons à mettre à la poubelle donc, quel manque de reconnaissance. Pourquoi se tracasser encore pour cet endroit si c'était ainsi ? Même Charles Xavier sans doute très occupé ne semblait plus poindre le bout de son nez, laissant des gamines mener la danse. Bien sûr, Warren avait ses torts, et oui, Amy de Lauro était plus puissante et plus présente que lui ces derniers temps, mais quand bien même...

Agacé et pris de maux de tête, le blond repoussa rageusement sa chaise, il dû se retenir de la fracasser contre le mur. Voyant que son état empirait dangereusement, le jeune homme ouvrit la fenêtre, se laissant imprégner par l'odeur des bois et le vent frais, le mutant décolla aussitôt. Il parcourut le ciel, juste au-dessus des bois, histoire de ne pas aller trop loin à cette heure tout en s'isolant. Ici, il n'y aurait personne normalement. Erreur ! Ses yeux d'aigle captèrent une présence dans la lumière chiche, en s'approchant, le mutant crut voir que cette personne portait quelque chose à ses lèvres. Un truc à boire visiblement, une briquette de supermarché. Bah tant pis pour cette élève si s'en était une qui faisait le mur, les nouveaux profs sur-doués sauraient bien quoi faire, ou Ororo qui avait l'oeil -du cyclone ?-partout.

Pour autant Warren ne passa pas son chemin, il tenait encore à faire son devoir, notamment protéger les jeunes de l'école qui eux, ne lui avaient rien fait. Quelque part cela soulageait Angel de se sentir encore investi par cette mission. Volant jusqu'à la silhouette, le jeune homme allait l'interpeler, lui dire que des bêtes pouvaient rôder dans ces bois malgré les précautions prises et surtout qu'elle pouvait chuter lorsqu'un bruit terrible se fit entendre. A peine l'ange avait-il effectué une petite courbe pour arriver à revers-où les arbres étaient un peu moins denses- que la détonation avait surgit. Et là, pas besoin d'avoir l'ouïe de Wolverine pour identifier l'origine... La silhouette.

Pris d'un très mauvais pressentiment, Angel plongea, il dû se forcer à ralentir pour ne pas se heurter à toutes les branches. Heureusement sa course avec Dyavol lui avait permis de s'entraîner un tout petit peu à slalomer entre les arbres, du moins il savait à quoi s'attendre pour limiter les dégâts. Faisant de son mieux pour que ses ailes majestueuses dans le ciel vide mais encombrantes ici ne s'attrapent pas dans les branches, le mutant vola vers l'inconnu(e). Ce ne fut qu'en s'approchant qu'il distingua ses traits, de plus en plus visibles en fait. Il s'agissait d'une fille, certainement une résidente ou une élève car Warren connaissait le corps enseignant, et un étranger n'aurait pu s'introduire ici. Le jeune homme ne la connaissait pas en revanche, à cela rien d'étonnant, il venait peu à l'institut et quand il y était c'était pour des cours d'économie ou à corriger des copies dans sa chambre. Le blond ne donnait même plus de cours de vol puisqu'Amy se débrouillait mieux que lui désormais et qu'Icare n'avait plus qu'à s'entraîner seul pour s'améliorer à son niveau.

-Bonsoir

Lança Angel de sa voix profonde, ferme sans être agressive, il s'aperçut toutefois que ces salutations n'étaient pas très utiles, ni le sermon qui se formulait dans sa tête. La fille était bien en vie, mais elle n'avait pas tiré en l'air pour autant, en effet, Warren voyait le liquide poisseux qui semblait presque briller sur elle. De plus l'inconnue était avachi sur les branches, tremblantes. Au moins était-elle encore en vie. Doucement les muscles de l'ange se décrispèrent un peu, il avait vraiment cru atterrir près d'un cadavre quelques secondes auparavant. Bon sang ! Pourquoi cette "gosse" était-elle seule dans les bois dans cet état ? Personne n'avait rien remarqué ? Mais que fichaient les enseignants présents sur le campus ? Ceux qui s'occupaient d'elle ? L'homme d'affaires crut soudain se rappeler de ce visage en fin de compte, une future X-Woman en formation, une des nouvelles sur la grande pile des aspirants bien que celle-ci s'amenuise. Super-héros, ça tentait moins qu'avant comme vocation. Sa situation était donc encore plus improbable, pourquoi est-ce que ses mentors, normalement destinés à l'évaluer tout le temps ou presque n'avaient rien vus ? Pourquoi on laissait une "apprentie" continuer avec un mental aussi fragile, et oui, pourquoi on n'avait rien détecté chez elle. Mince, ce n'était pas les psychologues et encore moins les télépathes qui manquaient !

Warren pensait à tout ceci en plusieurs secondes qui se fractionnaient en étape, tandis qu'il cherchait le moyen de s'approcher du corps tremblant sans trop encombrer les branches. Le but n'était pas de la faire tomber avec ses ailes ou de lui donner un coup mais de la récupérer. Heureusement, le jeune homme était plus léger que ce qu'il paraissait grâce à sa constitution et il parvint à rejoindre la fille. Spencer de son nom de famille, le prénom ne lui était pas resté en tête car il n'avait pas pris part à sa formation de X-Woman.

-Je suis là pour vous aider mademoiselle, n'essayez pas de bouger, j'arrive, attention, voilà.

Warren parlait, ni trop, ni pas assez, juste ce qu'il fallait pour combler le vide, dire à la victime qu'elle n'était pas seule. Même si le mutant n'était pas un de ces férus en psychologie, il avait un coeur. Sans aller jusqu'à la pitié qui l’insupportait en général, Angel savait avoir de la compassion pour son prochain, aussi sa voix chaude et profonde était sincère. Il avait oublié tous ses problèmes existentiels pour se tourner vers la "gamine". En même temps il se disait que s'il avait su, il aurait tenté quelque chose avant. Triste d'en arriver là.

Retirant sa veste, un smoking à 3000 dollars, le jeune homme le posa sur le corps de la jeune fille, se moquant pas mal du sang qui allait le rendre irrécupérable probablement. Doucement l'ange lui pris le poignet, ce n'était pas simple de distinguer dans cette obscurité mais il faisait de son mieux, agissant avec un calme et une assurance qui n'étaient qu'apparence. Heureusement ses tremblements intérieurs se calmèrent légèrement lorsqu'il s'aperçut que la fille n'était pas en danger. Du sang coulait de sa bouche. Aurait-elle mis l'arme là ? ... Mais alors comment était-elle encore en vie ? Ah oui c'est vrai, c'était une mutante, probablement une régénératrice, un truc dans ce goût là. Oui ça aussi ça lui avait échappé dans le dossier, lui ce qui l'intéressait c'était surtout la personne, pas le pouvoir l'accompagnant-même quand il ne se souvenait que du nom de famille. Habitude de vieil aristocrate-.

-Est-ce que vous croyez avoir quelque chose de cassé ? Puis-je tenter de vous déplacer ?

Dans le même temps, alors qu'il tentait de remonter la tête de l'inconnu comme il le pouvait sur ses genoux, installé plus fermement dans l'arbre, Angel chercha l'arme sans la mentionner. Il fallait la mettre hors d'état de nuire rapidement au cas où si l'inconnue était encore prise d'un sursaut suicidaire. Son gêne X l'avait sauvé une fois, peut-être pas deux. Et de toutes façons c'était dans le protocole en cas de tentative de suicide. Frottant doucement ses bras par-dessus son smoking pour la réchauffer Warren attendit de savoir si elle était consciente, suffisamment pour lui répondre en tout cas. Si non, il appellerait les autres à la rescousse, si oui, il se débrouillerait seul car mieux valait ne pas trop accabler une personne fragile de trop de présences à la fois après un tel drame.
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Kaya Spencer
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Kaya Spencer


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MessageSujet: Re: End of the line [Warren]   End of the line [Warren] Icon_minitimeMer 8 Jan - 22:45

Bon... Je devais rester calme... J'avais mal comme pas permis à chaque respiration, je crachais du sang, mais je n'avais pas l'air blessée gravement... Tout allait bien du coup.

Mais lorsque je sentis soudainement quelque chose me glisser des mains, je réalisai d'un seul coup que non. Tout n'allais pas bien... Mon bras tremblait avec violence, et j'eus une sorte de blocage complet alors que je voyais le flingue merdique tomber du haut de l'arbre. Pendant ce bref instant, moins d'une seconde, je ne pensais à... rien. Rien du tout. A l'instant où je revins à moi, cette évidence s'imposa à mon esprit : ça n'allait pas bien du tout. Lors de notre première rencontre, avec Josh, je lui avais dit que je n'étais pas du genre à me faire du mal ou quoi que ce soit... Mais depuis mon arrivée à l'Institut j'avais passé mon temps à le faire, tout en me voilant la face.

Tous les soirs j'étais allée m'éclater les mains et les bras contre un poteau métallique pommé au milieu de nulle part. Je n'avais pas d'armure à l'époque et je frappais jusqu'à saigner, sous prétexte de "m'entraîner". Quelles conneries... Et quelques temps plus tard je m'étais foutu une putain de balle en pleine tête. Je m'étais encore une fois menti à moi-même en prétendant que c'était pour "sauver tous ces gens"... Mais j'aurais pu les sauver sans avoir à me shooter. Je n'avais qu'à viser ce connard de mutant bizarre. Je ne l'avais pas fait. J'avais, à la place, choisi de me tirer dessus en espérant y passer. Dans la Salle des Dangers, plusieurs fois j'avais foncé vers des situations desquelles je n'aurais pas dû sortir vivante. J'avais prétendu que je maîtrisais, que j'improvisais, ... Mais ma survie n'avait été due qu'au hasard. La réalité était qu'à chaque fois, je n'espérais qu'une chose : ne pas en sortir.

L'apparition de l'armure n'avait rien arrangé. J'étais devenue encore plus violente avec moi-même. Je frappais des rochers jusqu'à avoir mal malgré la couche de protection que je portais. J'avais demandé à Kaede de me frapper avec ses ondes de choc. Je m'étais mise à me brûler tous les soirs, en prétextant que je voulais "renforcer ma résistance aux flammes". Pareil... C'était des conneries, rien d'autre. Je n'arrivais plus à me péter les bras en frappant le poteau, alors j'avais trouvé autre chose, tout simplement. Quant aux opérations... A San Francisco, le fait que Caitlyn m'envoie en arrière-plan pour gérer les civils m'avait donné une impression atroce d'écrasement, d'inutilité. Mais dans les faits elle m'avait sauvé la vie... Car j'aurais sûrement foncé sur cette espèce de géant psychotique et je me serais d'ailleurs très certainement faite écraser direct. Quant à notre expédition en campagne...

Sans l'intervention de Rachel je me serais sûrement faite déchiqueter par un bon coup de fusil. En prenant les plombs dans la jambe, encore une fois, j'avais regretté ne pas avoir pris ceux-ci dans la tête ou ailleurs.
Toutes mes pensées depuis plus d'un an avaient été des mensonges. J'avais réussi à me convaincre de mes propres conneries. J'avais fini par croire à tout ça : que j'avais tiré pour sauver des connards chez l'ambassadeur, que je "m'entraînais", et tout ça. Mais en l'espace d'un instant, je réalisai avec brutalité à quel point tout ça était archi-faux. C'était une sensation épouvantable. J'avais menti... A tout le monde, moi la première, pendant tout ce temps en prétendant que tout était normal. Que ce que je m'infligeais était logique. Moins de cinq minutes avant, l'idée de me flinguer me paraissait tout à fait convenable et cohérente. J'avais intellectualisé le fait de me massacrer.

J'aurais pu... faire autrement. Toute cette souffrance tant physique que psychologique, j'avais senti que je la méritais. Alors je n'en avais pas parlé. Convaincue de mes propres mensonges, j'étais restée fermée comme une huître... Alors qu'il y avait des personnes à qui j'aurais pu parler. Mais j'étais... Tellement certaine de ce que je me racontais, que je faisais ça "pour une bonne raison", que je le méritais bien, que ça ne m'étais pas venu à l'idée. Et maintenant... J'étais là, avec la bouche et la gorge brûlées, du sang coulant de mes gencives, tremblante, au sommet d'un arbre, venant de m'envoyer une balle en plein dans la tronche.

Je ne savais pas quoi faire. Demander de l'aide ? On ne m'avait jamais appris à le faire. Personne ne m'avait jamais aidée, avant que je n'arrive à l'Institut... Et malgré le fait que des personnes comme Caitlyn, Josh, Jubilee, même Kaede ou Rachel, soient prêts à le faire... Je ne savais pas comment y arriver. Parce que ça ne m'étais jamais arrivé. Pour le faire il aurait fallu prendre le risque de finir abandonnée, et je n'avais pas voulu le prendre. Ne sachant pas comment faire, j'avais jugé le risque comme étant trop grand... En couplant ça au fait que je sois persuadée de mériter ce qui m'arrivait, je n'étais pas prête d'en sortir. Personne ne pouvait s'en rendre compte à moins d'être expert psychiatre ou enquêteur de génie... Et moi je ne pouvais pas demander d'aide car j'étais terrifiée.

Le fait de réaliser ça était... écrasant. Et le terme était faible. Je n'arrivais pas à bouger, et je sentais une enclume sur ma poitrine. Qu'allais-je faire ? Demander de l'aide ? JE NE SAVAIS PAS comment faire ! Tous ceux qui avaient des amis, une famille, des gens qui les aiment, faisaient la leçon là-dessus. "Oh, il suffit de parler". PUTAIN facile à dire pour quelqu'un qui était entouré et savait comment faire. J'étais entourée aussi, mais je l'étais pour la première fois au niveau affectif. Pour la première fois des gens m'appréciaient pour ce que j'étais... ÉVIDEMMENT que je n'oserais pas prendre le moindre risque ! Qu'est-ce-que j'allais faire, maintenant ? Qu'est-ce-que j'allais pouvoir faire ? J'étais... paralysée. Totalement.

Et au moment où je m'y attendais le moins, quelqu'un surgit. Un type, avec un costard et des ailes, et il disait "bonsoir". Cette description était assez sommaire, mais résumait finalement assez bien le personnage. Il me fallut moins d'une seconde pour l'identifier : c'était le troisième ailé de l'Institut, Warren Worthington. Je le connaissais car je l'avais croisé, j'avais entendu parler de lui aussi vu qu'il faisait partie des X-men. Je ne m'étais en revanche jamais entraîné avec lui, ni rien. Enfin ceci dit, je ne m'étais jamais non plus entraînée avec Ororo Munroe ou miss Frost. Le fait était qu'il était là... Et qu'il m'avait sûrement vue. J'affichai d'abord un air effrayé, commençant à bouger, mais mes jambes tremblant encore comme pas permis, je ne parvins pas vraiment à me déplacer.

-Je suis là pour vous aider mademoiselle, n'essayez pas de bouger, j'arrive, attention, voilà.

M'aider ? Je ne répondis rien, prenant de petites respirations à cause des brûlures que j'avais dans la gorge. Je ne pouvais me défaire de cette expression de peur que j'avais plantée au visage. Et encore... J'avais de la chance. Ce n'était pas Josh qui m'avait découverte, ni Caitlyn, ou pire encore Kaede. C'était quelqu'un que je ne connaissais pas. Si ç'avait été quelqu'un de ma connaissance, quelqu'un à qui je tenais... Je me serais totalement effondrée. Je le laissai faire sans rien dire, ne sachant d'ailleurs pas trop quoi dire. "Tout va bien je nettoyais mon arme et le coup est parti tout seul" ? Pas crédible.

-Est-ce que vous croyez avoir quelque chose de cassé ? Puis-je tenter de vous déplacer ?
« Nan, ça va... »

Ma voix était rauque, déformée. Elle resterait sûrement comme ça pendant quelques jours. Et le fait d'entendre cette voix qui n'était pas la mienne... D'entendre de manière concrète ce que je venais encore de m'infliger... Ce fut le coup de trop. Pourquoi est-ce-que j'avais fait ça ?

J'avais pleuré, depuis mon arrivée, plusieurs fois... Mais soit j'étais seule, et j'essayais de me retenir, soit j'étais avec quelqu'un, et pareil j'essayais de me retenir pour ne pas les ennuyer, pour ne pas prendre le risque d'être "l'emmerdeuse qui chiale" et de perdre ces personnes auxquelles je tenais. Warren... Je ne le connaissais pas, donc je ne pouvais pas vraiment le perdre. Je me laissai donc aller. Totalement. M'agrippant à sa chemise, je craquai d'un seul coup, m'effondrant contre lui et me mettant à pleurer comme une gamine, avec brutalité presque, pendant plusieurs longues minutes. Cinq ? Dix ? Aucune idée... Mais cette fois-ci, je ne me retenais pas. En fait, je laissais aller tout ce que j'avais accumulé... Et il y avait de quoi faire.

Et pour la première fois, je ne m'arrêtai pas parce que je sentais que je devais le faire, pas parce que je devais me forcer, pas à cause d'un quelconque impératif social imaginaire que je m'étais inventé. Je m'arrêtai parce que ça allait... un petit peu mieux. Il me fallut encore une bonne minute pour reprendre mon souffle alors que je me détachais du multimillionnaire... Pour me rendre compte de quelque chose avec horreur.

« J... J'ai massacré votre chemise... Désolée... »

J'avais amplement imbibé celle-ci de sang et de larmes à la fois, et l'idée de ruiner les fringues de ce pauvre type qui n'avait rien demandé à personne me mettait assez mal.
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Warren Worthington
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Warren Worthington


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MessageSujet: Re: End of the line [Warren]   End of the line [Warren] Icon_minitimeJeu 9 Jan - 21:27

Sans trop savoir d'où venait cette sensation, les doigts de Warren rencontrèrent enfin le métal froid, par automatisme sa main se rétracta légèrement mais seulement une seconde. Le jeune homme ne tarda pas ensuite à récupérer l'arme. Le plus discrètement possible il fit pencher le pistolet vers le bas, retirant d'une main le chargeur de l'engin avant de glisser ce qu'il restait de l'arme dans sa poche. Le reste tomba à terre dans un bruit inaudible, amorti par la mousse. Warren irait chercher tout cela demain matin. Pour l'heure il fallait prendre soin de la victime désormais que le danger était écarté.

Angel laissa la fille pleurer un long moment, il ne disait rien, se contentant de répondre à son besoin affectif du moment en la serrant un peu plus fort, et passant sa main sur son dos pour lui signifier qu'il était là. Warren n'était pas partisan d'abreuver les autres de phrases clichées telles que "ça va aller", "ne vous en faites pas, je suis là", c'était plus que prétentieux de sous-entendre que la personne allait guérir parce qu'on était présent. Non, mieux valait laisser s'écouler le torrent de peine qui débordait de son lit. De toutes façons Miss Spencer en connaîtrait d'autres des rivières salées en crue avant de pouvoir seulement songer à la guérison. Le chemin serait long, l'homme d'affaires le devinait alors même qu'il ne savait pas le pourquoi ni la profondeur de sa tristesse. Visiblement on pouvait même parler d'abysse maritime vu combien les larmes coulaient et le temps que cela dura. La jeune femme ne devait pas avoir pleuré depuis longtemps ou alors elle était particulièrement fragile, mais la deuxième option étonnerait beaucoup Angel qui pensait surtout au proverbe "Pleurer n'est pas toujours un signe de faiblesse... Parfois on pleure parce que l'on a été trop fort pendant trop longtemps". Enfin tout ceci était secondaire, pour le moment il fallait songer à suivre le protocole avec le plus d'humanité possible.

Lorsque Miss Spencer eut terminé de pleurer, il était trempé par ses larmes. Frissonnant légèrement le trentenaire ne s'en plaignit pas cependant, après tout il n'était pas en sucre. Cependant il pouvait prendre la mesure du flot de peine qui avait submergé la jeune femme, et c'était plutôt impressionnant. Après lui avoir laissé un petit temps de repos, Angel entrepris de rassembler ses bras sous les genoux et sous la tête de la blessée avec le plus de délicatesse possible. Par chance il pouvait la déplacer puisqu'elle n'était pas blessée. Dans le doute il procédait avec douceur, prenant des pauses de quelques micro-secondes pour lui donner le temps de faire part d'un éventuel problème ou le détecter lui-même. Il ne fallait pas rire avec ça, on pouvait tuer une victime en lui déplaçant quelque chose sans vouloir. Une fois ceci fait, le mutant étendit ses ailes avec fluidité, il avait dans l'intention de prendre son élan mais pas trop fort, le but étant de se laisser porter par le vent pour éviter les saccades.

-Oh, ça m'ait bien égal, une chemise ça se remplace facilement, et d'ailleurs je devais en changer, elle commençait à s'user. Au fait, je suis le professeur Worthington, et vous êtes Mademoiselle Spencer si je me souviens bien. Avez-vous un prénom ? Si vous préférez, appelez-moi Warren.

Répondit-il à Kaya, une fois certain de ne pas lui couper la parole, tandis que le silence retombait. Avec sourire, très léger mais aussi sincère, le jeune homme avait tâché d'alléger la situation. Bien sûr qu'il se fichait éperdument de son smoking et de sa chemises définitivement foutues, quelque soit leur prix; tout comme le fait qu'ils soient "usés" était entièrement faux, mais le principal était de conserver la communication avec l'élève, elle répondait, ne le rejetant pas comme certains suicidaires, c'était déjà ça de gagner. De la même façon Kaya ne se débattait pas pour essayer d'arriver à ses fins et semblait accepter des soins. Warren devait tout faire pour qu'un lien de confiance se tisse entre eux, peut-être éphémère, très rapide aussi, mais c'était nécessaire dans une telle situation. C'était pour cette raison que le blond n'avait pas averti tout l'institut d'un coup de téléphone ou bipé d'urgence les autres X-mens. Il faudrait en parler avec ses mentors, et aussi aux autres professeurs pour la classer dans les élèves "à risque" mais pour l’instant, ne pas la submerger ou lui infliger honte et culpabilité-souvent ressentis à tort par ces personnes en détresse-. Une ambiance intimiste était ce qu'il fallait maintenir, sachant que la jeune femme n'était apparemment pas en urgence médicale. Ce qui expliquait également qu'il lui ait proposé d'utiliser son prénom si elle en avait besoin. Un détail tout bête qui pouvait pourtant faire la différence, Angel le savait bien.

Mieux valait éviter de trop tarder toutefois, aussi, après avoir bien calé l'aspirante X-Woman contre sa poitrine en partie mouillée, le mutant décolla dès qu'il sentit la brise douce qu'il attendait. Si l'élan offrit une saccade à la jeune femme, le reste du vol fut aussi égal que silencieux. Warren planait la majorité du temps, sachant passer d'un courant à l'autre pour atteindre l'institut. Cela lui fit perdre quelques minutes, mais chaque battement d'ailes brusque évité était une sécurité en plus. Néanmoins, lorsque ses muscles s'exécutaient, la victime restait bien calée contre lui. Angel n'était peut-être pas aussi rapide que Vega ou Amy De Lauro mais il demeurait un des maîtres des cieux, transportant son fardeau sans effort vu que Kaya n'atteignait sûrement pas les 90 kilos-son poids maximal.-. Se posant dans un atterrissage parfait à faire pâlir d'envie un pilote d'avion, Warren traversa sa chambre-car c'était bien par là qu'il fit entrer la victime afin d'éviter les complications avec la porte d'entrée de l'institut à ouvrir.-, il laissa choir le pistolet déchargé dans une boîte posée sur son bureau puis descendit les étages prudemment, veillant toujours aux saccades et pris son pass, non sans difficulté pour ouvrir l'infirmerie.

Le mutant déposa la jeune femme sur la table déjà toute prête. Elle était en acier inoxydable avec un matelas très fin mais bien rembourrée. Un peu comme celles qui servaient pour les consultations chez le médecin, seulement plus confortable, plus stable, et plus solide aussi pour prévenir d'apparition de pouvoirs chez ceux qui ne les contrôlaient pas. pour la suite du programme Angel se doutait qu'il allait devoir appeler une infirmière, quand bien même son sang pourrait être injectée à la victime, c'était le protocole. Pour autant, il pouvait éviter trop d'agitation à Kaya en procédant lui-même aux premiers soins, habilité pour cela.

-Je vais vous dévêtir si vous êtes d'accord afin de vous mettre une chemise ample qui laissera votre gorge libre, je vous mettrai également une couverture de survie, ceci afin d'éviter les infections.

Elle avait été traîner dehors et ses habits pouvaient être plein de petits bouts de bois vicieux, de particules indésirables, sans oublier bien sûr les résidus de poudre. De la même façon, la gorge de Kaya étant touché, il devait libérer le plus possible ses voix respiratoires, ceci grâce à des ciseaux pour la déplacer le moins possible, surtout que le sang et l'eau pouvaient avoir collés les dits habits à son corps. Quant au froid, bien que la soirée n'avait pas été gelée non plus, mieux valait ne pas tenter le diable et la mettre bien au chaud, surtout que le fait d'être appuyé sur sa chemise mouillée pendant le vol n'était pas forcément une bonne chose.

-Si vous refusez que je le fasse, ce dont vous avez tout à fait le droit, j'appelle une infirmière dès maintenant.

Et oui, malgré tout il restait un garçon, et malgré l'état inquiétant de Kaya, cette dernière n'étant pas en danger immédiat, Angel préférait procéder calmement, sans faire ressentir d'urgence. Aussi s’appliquait-il à respecter le règlement qui permettait a tout blessé d'appeler une personne de son sexe pour procéder aux soins.

-Si vous l'acceptez, je vais tout d'abord effectuer un premier nettoyage à l'aide de compresses douces et d'éponges stérilisées sur votre visage jusqu'à vos épaules. Pour d'autres plaies éventuellement placées plus bas, je ne suis pas habilité à en prendre soin.

évidemment, en tant qu'homme il n'avait pas le droit, sauf urgence, d'aller plus bas que les épaules. C'était tout à fait normal. Tout comme il ne dégraferait pas son soutien gorge, à part si ce dernier était complètement imbibé du poisseux liquide de vie ou la blessait. En revanche, il avait une autre possibilité.


-Mon sang est guérisseur également. Avez-vous une mutation qui contre-indique les invasions de ce type ? Peu importe votre groupe sanguin dans tous les cas. Quelques gouttes versées dans une entaille minime suffiraient à vous faire sentir mieux et vous soignera en deux jours environ étant donné que votre système de régénération ou quoique ce soit ait déjà fait le gros du travail.

Angel parlait beaucoup mais comme il le faisait tranquillement, il ne donnait pas l'impression d'être un moulin à paroles. En fait il se limitait au plus concret, restant précis, c'est juste qu'il y avait beaucoup à dire malgré tout sur ce cas. Quoiqu'il en soit, son ton de conversation montrait ainsi à Kaya que tout était maîtrisé, qu'elle n'avait qu'à parler le moins possible pour ménager sa gorge, répondant par des gestes auxquels il était très attentif. Toutefois le mutant ne l'engagea pas à cesser de prendre la parole. Il savait que parfois malgré la douleur et les risques médicaux, les gens avaient besoin de se vider, surtout dans des cas comme celui-ci. En la brimant même si c'était pour son bien, Warren pouvait la frustrer, l'empêcher de dire des choses qu'elle pourrait ensuite décider de taire. Ainsi le blond lui épargna le "sermon", se contentant de la laisser choisir, enfin du moment qu'il ne voit pas ses amydales partir en charpie à chaque tentative de prise de parole. Le tout était calculé pour rendre l'atmosphère apaisante au possible même si intérieurement cela n'empêchait pas le X-Man de bouillir et stresser. Qui ne le serait pas dans une telle situation ? Ça n'arrivait heureusement pas souvent, alors il fallait faire attention à bien se rappeler du protocole, de la sécurité; sans oublier le côté humain. Warren qui en était un avant tout-d'humain- ne pouvait prétendre à une sérénité totale telle qu'il la montrait. Néanmoins, sa formation consistait en cela justement, apporter le plus de sécurité possible à la victime, il s'appliquait donc et réfléchissait à chacune de ses gestes, pesant tous ses mots.

Quant au côté soins, Angel n'était pas sûr de pouvoir lui transmettre son sang, du coup il avait préféré poser la question, profitant que Kaya soit consciente pour se faire. Si comme certains, elle ne connaissait pas le résultat éventuel d'un tel mélange-son entraînement X-Men devait l'amener à bien connaître son gêne X normalement mais tout dépendait de son niveau ou encore de la stabilité de ses pouvoirs, sachant que chez certains, de nouvelles évolutions n'avaient de cesse d'apparaître.-, il s'abstiendrait, prudence était de mise, surtout dans un cas comme celui-ci où la victime semblait posséder son propre système de protection. A l'instar de deux anti-virus sur le même ordinateur, les deux gênes pouvaient se battre au lieu de s'entraider pour soigner la personne et engendrer des dégâts parfois mortels.

-Dois-je prévenir quelqu'un dans l'immédiat ? De la famille ? Des amis ?

Warren ne connaissait pas la situation de la jeune femme, il ne pouvait pas savoir si elle avait encore des parents ou non. Comme elle était majeure -Son entraînement plutôt poussé selon son dossier indiquait qu'elle l'était car les X-Mens n'avaient pas pour habitude de mettre des mineurs en salle des dangers.- elle pouvait choisir d'astreindre l'institut à une close de confidentialité. Si Angel devait absolument prévenir les encadrants de l'école-à moins que Kaya choisisse de le faire.-, laquelle était responsable de tout incident puisqu'elle était une élève, il devait garder le secret si la "patiente" le demandait.
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Kaya Spencer
Élève à l'Institut expérimenté(e) Beta
Kaya Spencer


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MessageSujet: Re: End of the line [Warren]   End of the line [Warren] Icon_minitimeVen 10 Jan - 21:07

"Je devais en changer, elle commençais à s'user" ? Il se foutait de moi ou quoi ? J'en avais déjà vu plus d'une, des chemises usées, et la sienne n'avait pas tellement l'air de faire partie de cette catégorie... Enfin de toutes façons, ça n'avait pas tellement d'importance dans l'immédiat. Dans le pire des cas, ça ferait une autre chemise à offrir à un autre type ailé pour me faire pardonner mes conneries... Ceci étant dit, quelque chose me disait celle du professeur Worthington serait nettement plus chère que celle de Josh. Mais pour le moment... J'avais du mal à bien me concentrer là-dessus. En fait, j'avais beaucoup de mal à me concentrer sur quoi que ce soit, pour tout avouer. Moi qui était en général très loquace, toujours à raconter n'importe quoi pourvu qu'il n'y ait pas de silence, je ne trouvais absolument rien à dire de significatif.

Mon cerveau refusait de coopérer. En fait... Dès que je tentais de penser à quelque chose, j'échouais. Je ne parvenais pas à former une pensée cohérente et un brin complexe à la fois. Même si je m'étais laissée aller à pleurer contre lui pendant plusieurs longues minutes, le fait que j'aie vécu selon mes propres mensonges pendant autant de temps, c'était... difficile à encaisser. Moi qui me croyais comme une sorte de parangon de moralité à la con, au final... Je ne savais plus vraiment. Les personnes que j'avais pu aider ou protéger... L'avais-je fait par humanité, ou par volonté de me donner totalement au point de disparaître ? Cette envie d'être un rempart entre les tueurs et les innocents, était-ce par envie de protéger les autres ou espérais-je en fait que je me ferais détruire en m'interposant ?

Mon arrivée... Mon dialogue mortel avec ce mutant à l'ambassade... Mon engagement en tant que X-woman apprentie... Mon entraînement... Le fait que je prenne Kaede sous mon aile... Ce qu'il s'était passé en salle des dangers... San Francisco... Ketshaw... Et ces derniers mois où je n'étais plus qu'une coquille vide... Tout avait maintenant une interprétation différente. Depuis le départ j'étais celle qui se mettait le plus de bâtons dans les roues, et tous mes actes les plus louables étaient en fait issue de cette volonté d'autodestruction que je cachais, même à moi-même.

Je finis par relever le nez, réalisant que Warren m'avait posé une question. Mon prénom ? Hmm... Idéalement il aurait fallu que je trouve quelque chose de sombre et philosophique à répondre, comme : "Mon nom est ce qui me définit le moins, à présent", ou "Cela n'a plus guère d'importance dans ce nouveau monde", mais je ne trouvais rien de très original. Je répondis donc simplement :

« Spencer oui... Kaya. »

Ma gorge me faisait toujours aussi mal, quand je parlais. Saloperies de gaz d'échappement... enfin pas d'échappement, mais quoique. Si, en fait, j'avais l'impression d'avoir sniffé un pot d'échappement pendant 15 minutes. Semblant en tout cas satisfait de ma réponse, le type ailé me souleva et prit son envol vers l'Institut... Où allait-il m'amener ? Je n'avais de toutes façons pas vraiment l'énergie de résister, puis dans le pire des cas que se passerait-il ? Il me lâcherait et je m'étalerais par terre lamentablement. Autant dire que le résultat final ne serait pas des plus brillants... Je décidai donc de laisser faire, pour une fois. Advienne que pourra... Je me laissai aller, me mettant à somnoler tout en tremblant encore un peu.

Je ne revins à moi qu'une petite dizaine de minutes plus tard, alors que nous entrions dans une chambre. La mienne ? Non, je ne reconnaissais pas les lieux. Peut-être la sienne, vu qu'il rangea le flingue pourri que j'avais utilisé dans une boîte avant d'attraper ce qui ressemblait à un pass. Quelques minutes après, traversant les couloirs -dieu merci vides- de l'Institut, je finis dans un endroit familier... L'infirmerie. Décidément... J'étais destinée à me retrouver ici. A combien de reprises m'étais-je retrouvée à cet endroit ? Une première lorsque Caitlyn avait dû m'anesthésier suite à mon coup de panique. Tiens... Je l'avais oublié, celui-là. Je m'étais coupé les griffes. Encore une manière de me massacrer moi-même... Enfin j'avais été à l'infirmerie une deuxième fois quand j'avais brisé mes griffes et fracturé mes lames contre le poteau... Une troisième lors de l'apparition de mon armure... Et c'était déjà pas mal.

J'avais rencontré Kaede, aussi, ici. Putain, Kaede... Il ne fallait jamais qu'elle entende parler de ça... Car si j'avais des doutes sur beaucoup de mes intentions, me demandant s'il s'agissait de bonté de ma part ou juste de masochisme, je n'en avais aucun sur mes sentiments envers la jeune mutante. Je ne voulais pas la protéger pour m'auto-détruire. Je voulais juste qu'elle soit heureuse, point. Je ne voulais pas qu'elle finisse comme moi...
Warren s'adressa de nouveau à moi, me demandant de passer une des chemises chiantes de l'infirmerie. Je détestais ces espèces de chemisettes à la con... Il parla ensuite de faire un premier nettoyage à l'aide de compresses et d'éponges stérilisées pour prendre soin de mes plaies. Mes plaies ? Quelles plaies ? Qu'est-ce-qu'il me chantait ? Je fronçai les sourcils, répondant de cette voix abîmée et rauque :

« J'ai pas de plaies à soigner... J'me suis tiré dans la bouche... Ça v... »

Je me mis alors à tousser, crachant un peu de sang au sol. Toute l'opération me massacra les poumons... Je n'étais pas gravement blessée mais j'allais le sentir passer pendant un bon moment, ce coup-là... Bien joué, Kaya. Magnifiquement réussi.

« Désolée... je disais ça va... Pas besoin de sang ni rien... On soigne pas une angine avec une trachéo... C'est pareil... C'est douloureux et désagréable mais c'est mineur... »

Je réalisai alors soudainement quelque chose qui aurait peut-être dû me surprendre plus tôt. Mon "système de régénération" ?

« Par contre j'ai pas de système de régénération... J'sais pas de quoi vous parlez. »

Je me tournai pour m'asseoir au bord de la table, me prenant alors le visage entre les mains. Quelle ironie, tout de même. Une des parties de moi que je haïssais le plus, mon pouvoir, était finalement ce qui m'avait sauvé la vie. Je restai là un bref instant, moins d'une minute, prostrée et encore une fois perdue dans mes réflexions contradictoires. Je ne savais pas quoi faire. La raison pour laquelle je ne bougeais pas n'était pas que j'étais fatiguée ou quoi que ce soit, c'était que je n'avais aucune idée de ce que je devais ou même pouvais faire. Me lever ? Pourquoi faire ? Me coucher ? Quel intérêt ? Et après, que ferais-je ? J'étais... pas paralysée par l'indécision et le conflit, mais l'idée était assez juste malgré tout. Ce fut encore une fois la voix de Worthington qui me sortit de ce blocage.

Il voulait savoir s'il devait prévenir quelqu'un dans l'immédiat. Famille, ou amis... Prévenir quelqu'un... non... NON !

« NON ! SURTOUT PAS ! »

J'avais fait l'erreur de crier. Cela me brûla encore la gorge et me fit partir dans une quinte de toux, me faisant aussi cracher encore un peu de sang. Autant dire que ça risquait de très rapidement me saouler cette histoire.

« Si... S'ils savent... Ils vont... ils vont me haïr... m'abandonner... ils vont me détester... Il faut pas leur d... »

Je m'interrompis pourtant au milieu de ma phrase. Ne rien dire... C'était ce que j'avais fait pendant presque un an. Faire comme si tout allait bien. Tenir un rôle, faire semblant. Je faisais mon possible pour ne pas montrer que j'allais mal, par peur que tout le monde ne me fuie. Le résultat final... J'étais en train de le voir. Ne rien dire... ça ne marchait pas. Mais en parlant je prendrais un risque, un tel risque... Je risquerais de tout perdre. Absolument tout. De finir définitivement isolée. Je prendrais le risque que l'on me méprise, qu'on ne me pardonne jamais. Devais-je prendre ce risque ?

Oui. Si je me "stabilisais", si je revenais à mon état précédent, je ne prendrais jamais le risque et je ne changerais jamais. C'était... Là, maintenant, à ce moment où j'étais le plus profondément enfoncée, que je devais essayer quelque chose. C'était peut-être la mauvaise décision... Mais tant pis.

« Si... Il faut prévenir... »

J'avais du mal à finir ma phrase. Cette phrase pouvait être la fin de tout. La pire décision de mon existence. J'avais toujours été enfermée dans une armure blindée, n'ouvrant à rien ni personne sous aucune condition... J'avais pourtant tenté d'ouvrir, un peu. Fallait-il ouvrir encore, au risque de me faire harponner ? ... tant pis.

« Il faut prévenir Caitlyn Elioth. »

Voilà. Maintenant... J'avais fait ce que je pouvais. Je n'étais plus décisionnaire et je n'avais plus vraiment d'influence sur la manière dont les choses se dérouleraient. Je ne pouvais qu'espérer avoir fait le bon choix. C'était elle qui parlait du cœur, et de tendre la main, au fond...
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