Messages : 53 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 29
Sujet: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth} Mar 26 Nov - 20:25
Mercredi 11 Septembre 2013 – 11 : 04 A.M.
Il avait raison, comme toujours. C’était trop tôt, et le temps était venu d’en payer le prix. Prête ou pas prête, c’était fait, mais cela avait été fait trop tôt. Oh, les Confréristes, cette foule anonyme qu’elle ne connaissait pas mais qu’elle espérait galvaniser et guider puisque lui ne pouvait plus le faire, ne se douterait de rien, mais ce n’était pas parce qu’ils l’ignoreraient que cela n’adviendrait pas.
Ils ignoraient tant de choses ; ils ignoraient qui elle était, en tant que personne au-delà de l’héritage qu’elle avait revendiqué et du rôle qui lui avait été donné, ils ignoraient ce qu’elle avait été et ce qu’elle avait fait, ils ignoraient qu’il avait essayé de la placer à l’Institution Charles Xavier, ces grands « ennemis » de la Confrérie, pour qu’elle tentât de se remettre de ce dont elle avait vécu.
Ce qu’elle avait vécu n’avait laissé que des ruines, et maintenant qu’elle en perdait son costume de lui, Lorna ne pouvait que retourner à ces ruines. Ses ruines, même. Elle lui donnait raison, sans mauvaise foi, mais elle lui avait tout de même tenu tête, car il était la seule chose qui lui avait permise de se raccrocher à quelque chose, à la vie. Il était ce père disparu et tant cherché, il était la raison qui lui restait de se battre, de croire en quelque chose. Non, elle avait refusé d’être envoyée à l’Institution pour jeunes surdoués, car elle n’était pas surdouée et n’avait l’intention de se cacher, encore moins celle de se faire analyser par des psychiatres qui la compareraient à des schémas standardisés à en être devenus anonymes, avec pour ultime but de comprendre ce qu’elle avait à défaut de pouvoir le guérir.
Elle savait ce qu’elle avait. Deux années de possessions durant lesquelles elle avait été contrainte de faire le pire, tant de l’infliger que de le subir, parfois même en se l’infligeant, puis elle ignorait combien de mois où elle avait été prisonnière d’un lieu qui n’aurait dût exister, entre les griffes d’une personne qui n’avait pas plus de légitimité que lui. Sa vie était une ruine, ses espoirs étaient une ruine, tout n’était que ruines, et lui, ce père qu’elle avait tant cherché, il était la seule chose à s’être dressée parmi les ossements de ce qui avait été Lorna Dane. Alors, elle voulait se reconstruire autour de cette chose, dans son ombre, et elle voulait enfin rendre fière la seule personne qui avait légitimement ce droit. Mais cela lui coutait tellement.
Le casque tomba lourdement sur le sol alors que les tremblements la rendaient inapte à tenir quelque chose en main, et tandis que l’amphithéâtre se vidait, Magnéto la Seconde en fit de même dans les coulisses : s’écroulant contre le mur après quelques pas, elle se laissa glisser au sol alors que le métal flexible râpait contre le mur, laissant les larmes lui monter. Elle était indigne de son père, ainsi recroquevillée à l’abri des regards, mais elle n’était pas un roc inamovible à son image, elle n’était qu’une pierre roulant sans s’arrêter, tentant de gravir le sommet pour en retomber de l’autre côté, à l’instar du drame de Sisyphe. Mais elle n’abandonnerait pas, elle n’avait aucune raison d’abandonner, il ne lui restait que ça.
Tendant la main vers l’heaume, elle l’appela à elle, le faisant griffer le sol jusqu’à sa jupe, avant de passer ses paumes de part et d’autre, le tenant tant bien que mal. Fermant les yeux alors qu’elle pleurait en silence, la jeune femme approcha le front de l’objet du sien, essayant de les poser l’un contre l’autre de manière à rendre hommage à cet être qu’elle admirait tant ; mais les petites cornes la heurtaient au rythme de ses tremblements, et elle ne parvenait à trouver la force d’essayer de se convaincre qu’elle avait été à la hauteur de ce qu’elle aurait dût.
Ses mots avaient été gauches, ses gestes chaotiques, et elle n’était pas sure que ne serait-ce qu’un dixième des Confréristes présents n’aient prit aux sérieux ses dires. Oui, elle était là en qualité d’héritière, mais elle devait se montrer digne, et elle aurait été incapable de dire si elle avait réussit ou non. Une seule personne aurait put le dire, et elle n’était pas là.
Redressant sa tête pour la pauser contre le mur, et faire face à ce casque vide et trop petit, elle contempla dans l’absence d’orbite son échec. Se mordant la lèvre, elle pensa à tout ce qui lui restait à accomplir ; l’espoir de son père de fonder une société meilleure, elle allait ce battre, elle allait le rendre fier, elle allait accomplir son rêve, cela lui donnerait une raison de vivre et de mourir.
Elle n’avait pas répondu à sa propre question ; avait-elle conscience que son combat pour son père pouvait lui coûté la vie, et était-elle prête à se sacrifice ? Oui. Oui elle le savait, et oui elle était prête. Elle le désirait, même. Elle le désirait tellement. Elle voulait que sa mort serve à quelque chose, que sa mort ait un sens, car sa vie n’avait eut ni l’un, ni l’autre.
Il ne lui importait pas de rester dans l’Histoire, il ne lui importait pas de voir son œuvre, ou quelconque œuvre, terminée, la seule chose qui lui importait, c’était d’avoir quelque chose à construire, car elle était incapable de se reconstruire elle-même. Et elle n’avait même pas la volonté d’essayer. Si elle existait dans les regards des Confréristes, si elle existait dans le regard de son père, cela lui allait, c’était déjà plus que ce qu’elle ne pouvait demander.
Prenant une grande inspiration tremblante, elle resta là, affalée sur le sol, tentant de se calmer. Elle était pitoyable, et ses gestes pour se débarrasser de ses larmes étaient méprisants, légèrement colérique. Sa pause était bientôt terminée, sans doute y aurait-il des volontaires pour le Projet Utopia, et elle devait encore aller le présenter à Exodus.
Elle avait tant à faire, que le mois qu’elle s’était donné semblait déjà bien court. Mais cela devait être court, elle ne devait pas repenser au passé, seul contait l’avenir et ce qu’elle parviendrait à faire. A faire d’elle, à faire pour son père.
Reniflant un grand moment, elle en toussa grassement, puis entreprit de se relever, s’aidant du mur, lorsque les tremblements furent calmés. Se diriger vers les quartiers des Acolytes, également situés dans l’aile inférieure, histoire de se changer, voilà quelle était la prochaine étape, pour elle.
Ils devaient tous avoir évacué la salle, à présent, et être retournés faire leurs vies dans la gigantesque fourmilière, ainsi il était peu probable qu’elle en croisa beaucoup, là où elle espérait simplement ne pas en croiser.
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth} Mer 27 Nov - 9:22
Elle s’en va bien trop vite, je sais exactement ce qui lui passe par la tête. J’y vois bien plus clair à présent. L’amphithéâtre se vide déjà chassant les spectateurs vers leurs habitudes. Ce n’est pas la tempête qui est à craindre, jamais. C’est le calme plat qui règne après alors que l’on se retrouve seul avec soi-même parce qu’à ce moment-là, il devient inutile de compromiser avec soi-même, c’est là le moment le plus fragile de tous mensonge, éclairé à a lueur de ses manques, de ses faiblesses et de ses lâchetés. Oui, Lorna, je ne le sais que trop bien : c’est là que commence la vraie tempête pour toi et je vais rester parce que le spectacle va continuer. Les espaces sont déserts à présent, est-ce pour connaitre ce vide que nous vivons ? Mais tu connais ton auditoire et tu devines le succès de ta prestation. Elle sera la même, encore et encore. Mais au fond. Il doit bien y avoir quelqu’un qui sait ce qui nous anime ici durant notre ministère. Et te voilà, une autre héroïne portée aux nues en un crime stupide : le sacrifice de soi aux des choses bien plus personnelles. Et là, derrière ce rideau dans la pantomime, tu tiens le coup là où finalement personne ne voudrait le faire à ta place.
Le spectacle va continuer, oui il doit continuer parce que c’est la vie que tu as choisi. Et même si à l’intérieur, c’est ton cœur entier qui se consume après s’être brisé. Je pense que là-bas ton maquillage est déjà en train de s’écailler mais tu trouveras la force d’y accrocher un sourire. On ne peut pas prévoir ce qu’il adviendra, à peine en voit-on les formes des ombres d’un futur incertain, autant laisser tout cela aux mains du sort. Tu t’habilleras des douleurs habituelles, chagrin d’amour, romance ratée…encore et encore mais au fond personne pour répondre à ces questions que tu n’ébauches même pas : Pourquoi nous vivions, qu’est-ce que nous devons espérer ? Mais tu es intelligente, tu devines déjà que tu dois apprendre. Tu devras t’aguerrir bien plus encore et comme tout à chacun, notre fin est déjà si proche. Elle qui nous délivrera enfin sa vrai liberté, l’unique liberté, celle qui pourfend les ténèbres et ne s’encombre plus de la vie. Il te faudra vider tes doutes et les curer pour faire de ton âme, des ailes de papillon. Ta légende d’hier grandira dès ce soir et ne s’éteindra jamais puisque tu t’adonnes à la lumière : tu vas voler…véritablement. Et ils se nourriront de toi.
Tu as choisi, tu n’abandonneras pas.
Alors tu tiendras le haut de l’affiche, même si ça te consume. Tu y sacrifieras tout même ta vie, tu trouveras la force de continuer. Parce que le spectacle, lui, doit continuer. Mais tu n’as pas à faire cela seule. Tu n’as pas à l’endurer. On est grand que par les autres, Lorna. On ne devient un Géant qu’à force de se hisser sur les épaules des autres.
J’ai prétexté à Silent un Rendez-vous et plaisanté sur l’éventualité d’un autographe pour la faire sortir. Le fait est que je suis resté là, pensif, à la place même que j’occupais. J’écoute ce fameux Silence qui n’appartient qu’à Mozart mais ce n’est pas l’artiste que j’attends céans. Je la vois réapparaître depuis les coulisses, accablée et quasi brisée. J’avais vu juste et je lui épargnerai un sourire acide en guise de victoire sur moi-même. Elle va remettre son masque, je ne lui en laisserai pas le temps. Nos regards se croisent en un silence embarrassé. Je ne sais pas si elle m’a reconnu, ca importe si peu en fait qui nous étions. Je me contente de jouer lentement avec mon briquet, le faisant tournoyer entre mes doigts.
- Estevez…Diego.
Un léger silence.
- C'est lui qui m'a donné ce briquet...Prometteur, jeune mais prometteur. Il produisait des sortes de rafales soniques. Il venait d’un bled paumé près de Santa Fé. Je crois qu’il avait deux frères et trois sœurs…je ne suis pas sûr. Je lui ai parlé d’espoirs, de devoirs, de toutes ces choses qui nous animent. C’était un gamin qui voulait juste donner un sens à sa vie, je crois que le fait d’être mutant lui passait au-dessus de la tête. Je voulais qu’il fasse de notre combat, son combat. Il est mort six mois plus tard près de Seattle, dans une opération…basique…il a perdu son calme. Il a tué 13 personnes ce jour-là. Si tu veux, je peux te parler de chacune d’elles. Il est mort et c’est moi qui l’ai tué pour qu’il ne fasse pas une 14 eme victime de plus. Tu as déjà perdu des hommes Lorna ? Moi oui…et je me souviens de chacun d’entre eux.
Un nouveau silence.
- Tu sais où est enterré Diego Estevez ? Moi je le sais. Personne ici ne le sait. Si tu demandes le pire à ces gens, Lorna. Ils feront le pire. L’idéologie est dangereuse parce qu’elle ne crée pas des soldats mais des martyrs, pas des hommes intègres mais des fanatiques. Nous ne devons pas être des fanatiques, nous avons besoin d’espoirs pas de discours. Ces gens-là…tout à l’heure…tu t’épuises pour rien. Ils ne peuvent pas comprendre ces choses, ils sont sans fois, ni lois.
Et pourtant, je crois en chacune de tes paroles, chacun de tes mots, tout est juste, tout est horriblement juste. Mais ce n’est pas à eux que tu dois t’adresser, c’est à ceux qui sont toujours dehors. Ceux qui ne se sont pas vu offrir un choix. Quand le moment viendra…Quand la terreur sera de mise, ils pourront se regarder en face dans le miroir et se dire qu’ils ont eu ce choix. Qu’ils acceptent ou pas ça n’a pas d’importance.
Je haussais les épaules en rangeant le briquet dans la poche intérieure de ma veste en cuir.
Pourquoi nous nous battons ? Poses toi d’abord la question de savoir pourquoi TOI tu te bats avant de l’envoyer à la face de personne carburant à l’égocentrisme.
Je lui ébauche un sourire amer.
- Tu as besoin d’un verre, non ? On a toujours besoin d’un verre après ce genre de chose. Ca enivre, ça galvanise mais le vide qui suit est effroyable, le vide est les questions qui nous bouffent. Si tu n’y prends pas garde, elles finiront par t’empêcher de dormir ces questions. Elles vont fissurer tout ton être, le faisant craqueler. Alors il faut en parler…alors il faut te mêler aux autres pour soigner tes fêlures parce qu’un jour sinon, tu t’effondreras et tu ne te relèveras plus. Tu peux me croire la dessus…tu peux croire Diego Estevez.
Lorna Dane Acolyte Alpha
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Sujet: Re: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth} Mer 27 Nov - 20:14
Remettant son casque pour placer dans les ombres les marques de ses pleurs, Lorna se ré-avança sur la scène, marchant avec lenteur et maitrise, à nouveau dans son personnage. Se vider ne lui avait pas fait du bien, elle ne se sentait pas soulagée, c’était une nécessité pour elle, car venait un moment où elle ne pouvait plus contenir, c’était aussi simple que cela. Alors elle se ménageait des pauses, pour pouvoir y craquer, consciente que cela ne devait jamais arriver en public. Oh, devant des gens qu’elle aimait, elle accepterait de leur montrer, mais il n’y avait plus personne, seulement le sable poussé par le vent jusqu’aux carcasses de ce qu’elle avait été et eut.
Alors qu’elle descendit de la scène, Magnéto la Seconde le vit, un Confrériste qui ne s’en était pas allé comme tous les autres, qui était resté là, à attendre. Etait-il simplement plus malin, et dans sa volonté de participer à l’œuvre créatrice de la Confrérie, avait conclut qu’il fallait mieux l’attendre à la sortie que la chercher plus tard, dans un bureau qui n’existait pas ou ses quartiers où personne n’était réellement sur de savoir si les Apprentis avaient le droit d’y mettre les pieds ou non ? Ou n’avait-il simplement rien de mieux à faire qu’attendre là, dans l’un des rares lieux de cette fourmilière qui était calme, puisque seulement fréquenté à certaines heures ?
Elle l’ignorait, mais le type en lui-même lui disait quelque chose. Grand, mince et musclé, élancé et avec une hygiène de vie irréprochable, le genre de mec à porter des chemises hawaïennes et dont le nez était presque plus long à décrire que le reste de son visage assez rond, mal rasé mais de la bonne façon, aux yeux vers-jaunes et aux lèvres fines. Elle lui fit face, alors qu’il la regardait avec détermination, et une certaine pénétrance ; elle aurait aimée lui renvoyer ce regard, un regard froid et inamovible, mais elle ne put pas, elle n’y parvint pas, et se contenta de continuer son avance. Il l’interpellerait s’il voulait lui parler, la laisserait passer sans rien dire dans le cas contraire, elle n’avait pas de temps à perdre, et se foutait de ce qu’il pensait avoir vu, parce qu’elle pourrait toujours démentir.
- Estevez… Diego.
Elle lui aurait bien répondu un « enchantée », n’ayant pas besoin de se présenter elle-même une seconde fois, mais il semblait que ce ne soit pas l’homme qui se tenait en face d’elle, et qu’il se lança dans un monologue à son intention. Arrêtant sa marche, l’Acolyte le regarda, mi intriguée, mi agacée, attendant la fin de l’histoire de son ami pour décider de ce qui l’emporterait en conclusion.
Jeune et prometteur, rafales soniques, originaire d’un bled paumé, une famille. Une personne comme une autre. Lui parler d’espoirs, de devoirs, d’idéologie, sommes toute. Un idéologiste ? Une bonne chose, tant qu’il n’était pas là pour lui démonter son discours de toute à l’heure, elle pourrait lui parler. La joute verbale ne la révulsait pas, elle ne s’estimait simplement pas en état de la gagner, d’autant que l’autre semblait à beaucoup de choses, mais pas à un idiot.
Un gamin voulant juste donner du sens à sa vie, comme pas mal de monde, rien d’extraordinaire. Mort six mois plus tard ; les yeux de Lorna se baissèrent un peu, de même que ses épaules, même si elle espérait que ce soit imperceptible. Lui n’avait pas eut le choix quant à pouvoir se sacrifier, visiblement, mais il avait au moins été enrôlé, pour les bonnes raisons.
Il avait perdu son calme et commencé un massacre. 13 personnes ; c’était un chiffre qui portait bonheur ou malheur, selon. Et l’autre, son recruteur, l’avait euthanasié. Etait-ce lui la 14ième personne ? Et à quoi bon se renseigner sur les 13 autres ? Par conscience professionnelle, ou par remord.
- Tu as déjà perdu des hommes Lorna ? Moi oui… et je me souviens de chacun d’entre eux.
Un sergent, un gradé ; et un homme consciencieux. En d’autres circonstances, elle l’aurait apprécié, surement. Quant à perdre des hommes, oui, elle en avait même tués certains, d’une certaine façon. Aucun qui ne fut à regretter. Et puis, elle n’était pas elle-même.
- Tu sais où est enterré Diego Estevez ?
Question stupide.
- Moi je le sais. Personne ici ne le sait.
Bonne réponse.
Quant à demander le pire à « ces gens », elle ne leur demandait pas le pire, elle leur demandait de savoir, de savoir qui ils étaient et pourquoi ils faisaient cela. Etait-ce là le pire ? C’était Exodus qui leur commanderait d’aller au combat, elle-même se contenterait de les y mener. Oui, l’idéologie pouvait créer des martyrs et des fanatiques, mais elle n’avait pas voulut en arriver là. Elle avait encore plus échouée qu’elle le croyait.
Première journée, première action, première leçon. Magnifique. Et par un Confrériste, même pas un Acolyte ou son père. Sa rencontre avec Bennett du Paris allait être sanglante, s’il s’amusait à la remettre à sa place de la même manière. Mais elle encaisserait, elle encaisserait et tenterait de s’améliorer, elle tenterait de s’améliorer parce qu’elle n’avait rien d’autre à faire. Rien à perdre.
Cependant, il semblait qu’elle n’apporte rien, qu’elle s’épuise pour rien. Libre à lui de ne pas croire en ses camarades ou en lui-même, elle n'avait nullement requit son avis, ne sachant même pas qui il était. Elle aurait reprit son pas, le plantant là, mais après un bref instant, il reprit d’une façon qui la surprit.
- Et pourtant, je crois en chacune de tes paroles, chacun de tes mots, tout est juste, tout est horriblement juste. Mais ce n’est pas à eux que tu dois t’adresser, c’est à ceux qui sont toujours dehors. Ceux qui ne se sont pas vu offrir un choix.
Magnéto la Seconde regarda cet inconnu faire ce que même son père n’avait pas fait jusque là : fonder des espoirs en elle. Magnéto avait voulut qu’elle se reconstruise, et accepter qu’elle le fasse « à sa façon » en l’accueillant dans la Confrérie, dans les Acolytes, mais jamais il ne lui avait dit en face « je crois en toi ». Et cet illustre inconnu, à défaut de croire directement en elle, lui montrait qu’elle n’avait pas échoué, qu’elle avait réussit à toucher les cœurs. Pas forcément les bons, mais les cœurs quant même.
- Pourquoi nous nous battons ? Poses toi d’abord la question de savoir pourquoi TOI tu te bats avant de l’envoyer à la face de personne carburant à l’égocentrisme.
Elle le savait pourquoi elle se battait, mais renvoyer des personnes « carburant à l’égocentrisme » vers ce fait, qui était égocentrique de toute façon, était une étape, la première. Ils n’étaient pas tous égocentriques, il devait y en avoir d’autre comme cet homme au briquet, quant bien même ils ne seraient pas la majorité.
La fin du discours était cependant pour le moins… surréaliste. « TU as besoin d’un verre, non ? ON a toujours besoin d’un verre après ce genre de chose. » Le vide qui suivait ne le concernait pas, et les questions étaient loin d’être les pires, bien loin derrière les certitudes. Le visage de la jeune femme, caché derrière son casque, se referma à chaque mot.
- Je vous remercie de vos conseils, mais plus qu’un verre je vous demanderai le vouvoiement.
Elle avait parlé sans détour, d’une voix au phrasé lent, mélodieuse et forte, mais froide également.
- Je suis désolée que vous ayez dû tuer votre ami, mais si cela peut vous rassurer, vous n’aurez à faire la même chose avec moi. Quant à votre piètre estime de nos confrères, je ne pense pas qu’ils soient tous aussi égarés, et c’est bien pour ceux qui le sont que je dois faire ce genre de discours. Mais vous avez probablement raison, je devrais aussi faire ce genre de discours à l’extérieur de ces murs, mais je ne suis arrivée que trop récemment pour m’y être aventurée.
- Maintenant, j’ai à faire, et si vous acceptez de parler tout en marchant, cette discussion pourra continuer, sinon, il faudra la reporter à plus tard.
Recommençant à marcher après avoir reçue la réponse de son vis-à-vis, Lorna ne signalerait qu’elle ignorait son identité qu’une fois sorti de l’amphithéâtre, se dirigeant vers ses quartiers.
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth} Mer 27 Nov - 21:02
Elle était maquillée Comme une star de ciné Accoudée au Juke box la la la la Elle revait qu'elle posait Juste pour un bout d'essai A la century fox Elle semblait bien dans sa peau Ses yeux couleur menthe à l'eau Cherchaient du regard un spot Le dieu projecteur Et moi je n'en pouvais plus Bien sur elle ne m'a pas vu Perdue dans sa megalo Moi j'etais de trop
Elle marchait comme un chat Qui méprise sa proie Ou frolant le flipper La chanson qui couvrait Tous les mots qu'elle mimait Semblait briser son cur Elle en faisait un peu trop La fille yeux aux couleur menthe à l'eau Holywood est dans sa tête Tout'seule elle répéte Son entrée dans un studio Décor couleur menthe à l'eau Perdue dans sa megalo Moi je suis de trop
Mais un type est entré Et le charme est tombé Arretant le flipper Ses yeux noirs ont lancé De l'agressivité Sur le pauvre juke box La fille aux yeux couleur menthe à l'eau A range sa megalo Et s'est soumise aux yeux noirs Couleur de trottoir Et moi je n'en pouvais plus Elle n'en a jamais rien su Ma plus jolie des mythos Couleur menthe à l'eau
- Je vous remercie de vos conseils, mais plus qu’un verre je vous demanderai le vouvoiement.
Elle m’arracha un bref rire sarcastique. Ce ton, cette voix, ce phrasé. J’étais véritablement tombé sur une princesse. Mon dieu, pourquoi les gens les plus intéressants sont toujours les plus insupportables. ? Erik qui parle en énigmes et Benett qui semble avoir un balai dans le cul…Quel dommage, mais je n’étais certainement pas du genre à m’encombrer de ce genre de chose. On ne peut pas demander aux « gens du peuple » d’aller s’empaler sur des barricades et les houspiller parce qu’ils oubliaient de relever la cuvette des chiottes en allant pisser.
- Et tu le demanderas si tu le désires. Mais je ne l’accorde qu’aux personnes qui ont gagné mon respect, tu n’en fais pas parti pour l’instant. Je m’en fiche de quel nom te te targues de porter, j’attends des actes, pas des discours…j’ai quelque talent dans le domaine aussi. C’est aussi ce que me dit ton père…souvent : « Agis , Kyle, cesse de cogiter ».
J’affichais un sourire purement provocateur, avant de l’écouter poursuivre.
- Ce n’était pas mon ami. C’était un soldat. Il n’y a pas d’amis dans une guerre, il n’y a que des compagnons d’arme. Je ne méprise pas ces gens…je dis seulement que tes talents seraient plus utiles ailleurs. Leur vie, leur choix. Chacun porte la croix qu’il désire, si ils y trouvent leur compte et nous le nôtre, je suppose que c’est une bonne chose.
- Maintenant, j’ai à faire, et si vous acceptez de parler tout en marchant, cette discussion pourra continuer, sinon, il faudra la reporter à plus tard.
Je soupirais tout en sortant de ma poche mon paquet de cigarette et en extraire une tige afin de l’allumer.
- Oh…Je m’en voudrais de bouleverser un emploi du temps qui m’est avis est déjà millimétré et sous contrôle dans ces moindres imprévus. Un conseil cependant, ne t’aventure pas trop dans les couloirs, certains individus sont réellement infréquentables. Bonne continuation… « prêcheuse ».
Je tirais une bouffée de ma cigarette tout en exhalant la fumée d’un air blasé et en la saluant d’un geste lascif en forme de salut militaire.
- Ah..Et si le cœur t’en dis de revoir San Francisco un de ces jours, n’hésites pas à m’en faire part. En tant que responsable de la Confrérie de la Cote Ouest, ça sera toujours plaisant de t’héberger. Demande Grudge. Parce qu’à mon avis…ça doit être difficile de trouver une piaule quand on traine le passé de Lady Green, la bas…où alors on reparlera du temps passé, l’époque de « Miss Hollywood ». A bientôt.
Ça m’importait peu qu’elle revienne ou non, j’avais dit ce que j’avais à dire et pas l’envie de supporter les humeurs d’une Princesse Leia couleur Menthe à l’eau.
Lorna Dane Acolyte Alpha
Messages : 53 Date d'inscription : 02/09/2013 Age : 29
Sujet: Re: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth} Jeu 28 Nov - 1:43
Grand connard arrogant ; elle ne le trouvait pas tellement différent des autres qu’il critiquait. Mais intelligent, et sur de lui. Elle n’avait pas son respect, parce qu’il était suffisamment important pour qu’elle ait à faire des bassesses afin de l’obtenir ? Attendant des actes, non des discours ? Il était ici pour l’évaluer, le Kyle ? Agis Kyle, cesse de cogiter, tu ne te fais pas des amis se faisant. Pas d’amis dans une guerre, juste des compagnons d’armes… jetables également, selon toute probabilité. Alors pourquoi se compliquer la vie à apprendre leurs biographies et celles de leurs victimes ? Ne méprisant pas les gens ? Se contentant de faire des leçons, alors. Leur vie, leur choix, et lui pour compter les scores d’où ça menait ? Oui, il y trouvait son compte, mais portait son cas à la généralité.
Alors qu’il commençait à lui fumer au visage, Lorna s’exaspéra de l’indiscipline et de l’autosuffisance de tels gens. Non, elle n’avait pas le gros charisme d’Exodus à leur enfoncer profondément histoire de montrer qui était le mal alpha, mais elle n’était pas désarmée non-plus. Et son emploi du temps, tous comme les conseils de l’autre, l’envie de lui les retourner à la gueule était plus que présente.
Cependant, elle était revenue à la civilisation, et escomptait bien faire preuve de civisme, même face à un être aussi bourru. Même s’il différait de tous les Confréristes du rang qui se prenaient pour des surhommes de par son intelligence, Kyle leur ressemblait plus qu’il ne le croyait, de par son infréquentabilité toute aussi grande. Et dire que c’était elle qui se considérait comme une princesse… Elle avait connu et côtoyé des infréquentables, de salopards de la pire espèce, il avait bossé pour elle, et elle avait bossé pour l’un d’entre eux. Et il faisait pâle figure, avec son air de boyscout faussement mal rasé.
« Bonne continuation… imbécile », cela aurait put s’arrêter là, mais l’imbécile suscité commença à attaquer là où cela faisait mal, essayant de s’introduire par la même occasion. Responsable de la Confrérie de la Côte Ouest ? Il avait perdu de la poitrine et débleuit, visiblement. Ou alors, ce n’était qu’un test. Un vulgaire test. Bah, à moins de lui envoyer sa main dans la figure… chose qui était de plus en plus probable d’ailleurs.
- Parce qu’à mon avis… ça doit être difficile de trouver une piaule quand on traine le passé de Lady Green, la bas…
Lorna se figea à cette simple évocation, serrant les poings et crispant la mâchoire. A peine arrivée qu’il y avait déjà des vautours pour se jeter sur son cadavre, s’amusant à la regarder ramper avant d’assener un vicieux coup de bec.
- Vous ne savez rien de Lady Green et de ce qu’elle m’a fait, Kyle, répliqua-t-elle toujours aussi froidement, modulant sa voix pour ne laisser transparaitre ni sa colère, ni sa douleur.
Lady Green, l’un des noms de code de l’Entité Télépathique qui avait prit possession d’elle, lui faisant détruire sa vie et la condamnant à un enfer au service du Diable : les Maraudeurs. Durant deux années, Lorna Dane avait été enfermée dans un coin de son cerveau, spectatrice impuissante de ce qu’une autre lui infligeait, ressentant et percevant tout, sans jamais pouvoir rien faire. Et l’Entité lui faisait la conversation, pour la torturer psychologiquement. Ça faisait mal, rien que d’y repenser, de savoir ce les ruines avaient été faites, pour la plupart, de sa propre main, selon la volonté d’une autre.
- J’ignore qui vous a parlé de moi, mais je vous signalerai qu’il y a un respect minimal à apporter à chaque personne, je pense que Mystique a dû vous expliquer. Est-ce un test ? Je n’en sais rien, et je m’en moque, Grudge. Cessez cela.
Alors qu’elle intimait son ordre, Lorna se retourna vers lui, le regardant de biais et de haut, visage aussi impassible qu’elle le pouvait.
- Etre dans les petits papiers de mon père ne vous donne pas la supériorité par rapport à tous vos Confrères, moi incluse. De plus, j’espère que son… compagnonnage ne vous manquera pas trop, car il semblerait que je reprenne son rôle dans le social. Et il n’y a malheureusement pas assez matière de l’autre côté de ce pays pour que je m’y rende.
Il n’y avait surtout que des ruines et des fantômes, paradis déchu dont elle avait assistée impuissante à la destruction de chaque de ses promesses et de chacun de ses espoirs.
- Vous qui semblez si renseigné, vous vous doutez que cela fait bien longtemps qu’il n’y a plus de « Miss Hollywood », tant parce que les crétins qui l’appelaient ainsi ont fini par murir que parce qu’elle a disparue sur une voie bien plus…
Jamais Lorna ne put finir sa phrase, sentant que sa voix allait déraillée et incapable de trouver les mots pour définir ce qu’elle avait subie.
- Il est inutile que je m’explique plus, vous avez votre avis et n’ayant pas votre respect ni même l’envie de le gagner, je ne suis rien de plus qu’une distraction pour vous. Cependant, si vous savez pour les Maraudeurs, vous devez vous douter que les individus infréquentables sont dans mon habitude. Les vénéneux en revanche, non, je dois avouer.
La majorité des Maraudeurs, et la totalité de leurs sous-traitants, n’étaient pas des flèches, et encore moins des individus maniant le verbe. Grudge était les deux à la fois, et tirait de ce fait une preuve de sa supériorité face à tous les autres ; être le lèche-pompes de Magneto ne faisait que le conforter dans ce fait.
Se détournant de lui, Lorna avança jusqu’à la porte, s’y arrêtant alors qu’elle s’ouvrait.
- Mon père vous dit d’agir, pas de cogiter. Les discours sont des actes, quant à éviter de cogiter… ils sont suffisamment ici à s’épargner cette peine pour que vous en fassiez de même. Il devait s'agir d'arrêter de cogiter inutilement. Je m’en vais continuer d’agir, car je crois en ce que j’ai dit. Si vous avez été sincère lorsque vous avez déclaré en faire de même, alors faites-le également. Bonne continuation, « soldat ».
Sortant de la salle de conférence, Magnéto la Seconde le laissa là. San Francisco et les souvenirs l’empoisonnaient déjà suffisamment pour qu’elle prenne sur elle de supportée la faune locale qui s’exportait dans la métropole, même si, par pure masochisme, elle ne se serait pas surprise à réessayer. Cependant, à défaut d’être millimétré et sous contrôle, elle avait à faire, même si panser ses blessures n’était plus à l’ordre du jour.
Avait-ce été une tentative de drague que de lui proposer un verre, avec le motif déplacé mais véridique des effets secondaires de sa prestation ? Cela aurait put, mais elle n'était pas intéressée. Et puis, boire un verre, sans médicaments, à quoi bon ?
RP TERMINE pour Lorna
Kyle Kenneth Neutre Delta
Messages : 120 Date d'inscription : 05/01/2013
Sujet: Re: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth} Jeu 28 Nov - 6:53
Fabula acta est.
Je l’aime bien, c’est une grosse chieuse et j’ai un faible pour les grosses chieuses. Je suis passé une fois de plus pour un parfait connard. J’ai toujours été attiré par les femmes de caractère et au fond, j’ai toujours été entouré par des femmes de caractères en réalité. Caitlyn et sa grande gueule, Silent est son insubordination, Louise et sa dangerosité, Keileight et son inconscience, Jubilée qui sait si bien me remettre à ma place sans ménagement... Oh j’imagine ce qu’elle doit penser de moi, ses pensées sont si rageuses qu’il est inutile d’être TP pour les saisir. Elle me confond avec la soldatesque cire pompe, me croit moi-même en crise de supériorité. Mon Dieu, si elle savait que je suis l’un des seuls à dire merde à Exodus lorsqu’il déraille, si elle savait combien je peux me permettre de parler expressément de Lady Green puisque je connais intimement la Red. Si elle savait combien je suis le plus humain de ce qui reste des confreristes. C’en devient presque amusant de la voir s’emballer tout en tentant de garder un aspect digne, froid et supérieur qui lui sert de carapace.
En attendant, c’est une option que j’ai prise consciemment. Elle a sa fierté, elle carbure à l’ego quoiqu’on en dise, elle carbure à l’Ego parce qu’elle ne se sent pas légitime et a besoin de se hisser à la mesure des légendes qu’elle prétend suivre. Je l’ai froissé volontairement et j’ai fait ce choix à la lueur de sa première réplique qui visait à me remettre à ma place avec dureté et imbécilité.
La vérité, c’est que c’est plus facile de combler le vide ,Lorna, lorsqu’on a quelqu’un a démolir à l’esprit. Te voilà colère, te voilà vexation. Te voilà…occupée. Mieux qu’un verre pour arranger les choses, une cible pour y déverser sa rancune. Alors déteste pour cette nuit, comme ça, tu ne penseras que peu à tes faiblesses. Trouve-toi des ennemis pour apprendre à être forte puisque tu ne veux grandir que par l’affrontement. Je suis content de t’avoir fourni un dérivatif pour la soirée puisque c’est exactement de cela dont tu avais besoin. L'aide quand elle est inconsciente est encore plus efficace au fond.
J’ignore si on se croisera à nouveau Lorna, mais tu vas être amené à faire des grandes choses dès que tu auras grandis. Tu les feras dès que tu auras compris qu’on ne peut rester seule et qu’il faut savoir s’appuyer sur ceux qui vous aime ou vous font confiance. En attendant, tu seras surement toujours cette petite fille capricieuse et hautaine que tu es un peu au fond mais qui mérite quelques fessées pour évoluer.
Mon téléphone me sort de mes pensées.
- Hum…Oui ? et si j’etais en RDV, ça t’a pas traversé l’esprit ? ….non….effectivement, j’aurai pas décroché….oui…non je ne l’ai pas eu…mais je lui ai parlé….Ce qu’elle a dit ? Elle a dit qu’elle était contente de voir qu’il y avait des gens pour croire en notre combat…oui…Oui…C’est quelqu’un d’extraordinaire…très humaine…ouverte au dialogue…ah..oui..elle t’a remarqué, oui…tu as crié bien assez fort. Elle a dit que tu étais prometteuse et que tu lui rappelais un peu elle, plus jeune….Non…j’ai autre chose à faire….non j’te dis… pfff…ok….je termine ce que je fais et je te rejoins.
Je raccroche en écrasant un juron.
Oui, j’ai toujours aimé être entouré de chieuses.
Rp terminé. Bref mais intense Oo
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Sujet: Re: Dans les ombres des projecteurs {Kyle Kenneth}