Mercato [Erasme Hobbes & Exodus]

▬ Assis dans le fauteuil confortable du bureau de Magnéto, Exodus contemplait un vieux parchemin. Cela faisait bien longtemps qu'Erik Lensherr n'avait pas remis les pieds ici et Exodus avait prit l'initiative d'y entreposer quelques documents de ses nombreuses collections de recherches et de travail personnel afin d'avoir plusieurs éléments sous les yeux alors qu'il dirigeait toujours officieusement la Confrérie des Mutants par intérim. Des parchemins, des manuscrits, des livres, des encyclopédies, des recueils... Toutes sortes de choses écrites pour la plupart dans de vieux langages codés : Hébreu, Arabe, Français, Latin... Le point commun de toute ses œuvres est qu'elles traitaient de la légende du Phénix, cet oiseau mythique plus connu aujourd'hui dans les hautes sphères mutantes comme étant une entité suprême visitant cette si frêle planète à travers des hôtes au potentiel génétique illimité. Mais l'arrivée de Lorna Dane, prétendue fille d'Erik Lensherr fit penser à Exodus qu'ilf erait mieux de déménager et lui laisser ce bureau pour ne pas froisser son égo et sa volonté de reconnaissance envers son paternel. Ce n'était pas réellement de la soumission, Lorna semblait plus proche des Confréristes qu'Exodus ne le serait jamais. Elle prenait l'initiative de conférence pour expliquer ce qu'elle pensait être l'Idéologie de son père. À défaut d'être dans le vrai, elle créait une dynamique et un regain de moral dans les troupes, elle s’affichait comme commandante et faisait donc du social dans cette caserne militaire.
Il n'y a rien à y faire, ce sont là les méthodes modernes, Exodus ne peut pas rivaliser et pour lui c'est tant mieux. Si Lorna pouvait le soulager de ce poids de direction qu'est l'éducation de jeunes personnes paumés qui serviront tôt où tard comme chaire à canon lorsqu'un conflit majeure éclatera entre la Confrérie et d'autres factions, alors grand bien lui fasse ! Bien sur, il n'était pas aussi sadique ni pessimiste et avait un profond intérêt pour toutes ces personnes. Ce n'était pas pour rien qu'il se faisait appekler le « Berger de la Mutanité ». Mais cela revenait au même. Il y a de nombreuses activités pour lesquels il faudrait qu'il puisse alloué plus de temps : La direction ou création des autres branches confréristes en Europe de l'Ouest, de L'Est, d'Océanie et d'Asie, la direction et le maintiens des activités du groupe scientifique de la confrérie, la traque des huits reliques de l'Octessence, la direction des Acolytes dispersés à travers le monde, le recrutement, la traque des descendants des Templiers, la protection des tombeaux d'En Sabah Nur, les relations diplomatiques avec l'Institut et bien d'autres joyeusetés comme la Traque de Nathaniel Essex, la gestion du plan M, la protection de la souche Lyov, l'observation des mouvements anti-mutants autour du Speed X, la rencontre avec le Phénix et pour finir la rencontre avec le Roi Noir du Hellfire Club.
C'est dans ce cadre qu'un téléporteur - qui est petit à petit devenu le messager officiel de Benett du Paris - apparut derrière la porte avant de frapper trois coups rapides et de tourner la poignée pour se présenter devant le Chef des Acolytes. Exodus lui avait signifié de simplement toquer avant d'entrer afin de gagner du temps. De toute manière, Benett n'était pas quelqu'un qu'on pouvait surprendre d'une simple téléportation et verrouiller la porte à distance n'était pas non plus très difficile pour lui.

« - As-tu établi le contact ?
- Oui monsieur. Le rendez-vous est préparé, voici tous les détails dans cette enveloppe comme demandé.
- Bien, tu peux disposer. »

Erasme Hobbes, ancien rookie du Hellfire Club à la montée surprenante au point qu'Exodus n'avait pas le droit de le prendre à la légère. Se débarrasser de Witman, Renko, Shaw et toute sa clique si rapidement était une prouesse en soit. Ma foi, ce n'était pas plus mal de ne plus avoir à gérer les choses avec ce bon vieux Sebastian Shaw. Ses relations avec Magnéto et ses contrats obscurs étaient des plus gênants. Une nouvelle tête permettrait de rompre ou renforcer cela plus aisément. C'était aussi le moment de le tester pour vérifier si il était aussi solide qu'on le disait sans quoi son rôle dans le Plan M serait plus gênant de par son incapacité à agir comme Exodus le souhaiterait. Dans ce cas il faudrait songer à placer quelqu'un de plus performant à la place. En avait-il le droit ? Sûrement pas, mais si personne n'était là pour s'y opposer à quoi bon se gêner ? La base du Hellfire Club ne s'en rendrait sans doute jamais compte surtout si l'homme placé à la place se nomme Wyngarde.
Voyons donc ce que tu as dans le ventre Erasme et testons la solidité de ces vieux contrats made in Lensherr.
C'est sans doute ce que devait se dire Benett en se levant de son fauteuil après avoir rapidement jeté un coup d’œil dans l'enveloppe. Il avait juste le temps de dire à quelques agents de terrain de se préparer à prendre la température dans les rues de New-York avant de se rendre à l'endroit prévu par le Hellfire Club pour cette rencontre. Exodus n'avait pas été plus explicite que cela sur ce qui motivait sa rencontre avec le Hellfire Club mais il semblait que son simple Curriculum Vitae et l'évocation d'un possible lien entre les deux organisations soit suffisant pour attiser la curiosité du Roi Noir et s'installer à la même table que lui le temps d'un échange verbal.

Benett du Paris, alias Exodus, le Berger de la Mutanité, le Croisé de la Confrérie, Bras Droit de Magnéto et Premier parmi ses Acolytes…

Tu sembles si différent ; si différent de lui. Psychologiquement, principalement, car la génétique n’est que d’une rare originalité, et tu restes l’un des principaux suivants de Magnéto, qu’il soit X-Men ou Confrériste. Oui, je te connais, ou tout du moins je connais une version alternative de toi, je l’ai découverte sur un autre monde, dans une autre réalité, à travers la mémoire d’une de ses alliées, une dénommée Blink. Cependant, le Benett de l’Age d’Apocalypse était tellement plus dans son temps, tellement plus dans son monde, alors que toi, tu m’en semble si distant. Tu es un monument, Exodus, un être monolithique, et j’en serais à peine surpris si tu t’amusais à contempler les futurs ou d’autres mondes comme il m’est arrivé de le faire, cependant, tu es si distant de cette terre que tu considère en globalité que les affaires des humains t’échappent parfois. Comment les considères-tu, du haut de ta puissance ? Sont-ils tous des moutons, des croyants, des pions, des insectes ? Comment qualifies-tu cette plèbe à laquelle tu n’appartiens pas, et n’a peut-être même jamais appartenu ? J’avoue être curieux, sincèrement.

Voici un an et demi déjà que l’un de vos soldats du rang m’a rencontré, Erasme Hobbes ennemi de Mr Sinister, mais si j’étais mystérieux à l’époque, je n’étais pas digne de vos attentions, et vous me l’avez bien fait comprendre, toi ou d’autres cela ne m’importe. Pauvre petite Peter Sylar, laissé seul par sa hiérarchie et sa petite amie, laissé seule dans la traque d’une créature qui le dépassait tant. Comment pouviez-vous croire qu’un simple soldat parviendrait à enquêter efficacement sur Nathaniel Essex, ignorant qu’il était de ce qu’il cherchait comme de ce à quoi il s’attaquait. Etait-il un appât, destiné à attirer le Sinistre au-dehors de sa tanière ? Jouait-il double jeu avec moi, ou le jouiez-vous avec lui ? Je l’ignore, mais alors même qu’il acceptait de conclure une alliance, il s’avérait qu’il n’en avait pas la puissance, et qu’il n’était nullement épaulés par ses supérieurs, ignorant jusqu’à ce pour quoi il cherchait Nathaniel. C’est triste, et cela aurait put s’achever lorsque le BAM l’a capturé, et que vous l’avez abandonné. J’ai été seul à le sauver, mais brebis bêlante qu’il était, il est revenu à vous tout content, vous transmettant tant la preuve de mon efficacité que de ma bonne volonté. Et quel retour ? Aucun.

Voici onze mois que j’ai prit la tête du HellFire, évinçant mon prédécesseur Sebastian Shaw comme nous l’avions fait ensemble de Séléné Gallio, et tournant mon regard vers mes deux autres compatriotes, qui sont aujourd’hui aussi dévorés. J’aurai espéré que vous soyez au courant, mais la démission officielle de Shaw de la tête du Club des Damnés au profit d’un certain Erasme Hobbes ne vous a pas fait réagir là non-plus, et il ne vous importait pas de savoir qui contrôlait le Club tant que ce dernier vous soutenait, n’est-ce pas ? Néanmoins, qu’un pathétique étudiant en politique de Providence face à la guerre à Sinistre ainsi qu’un coup d’état au HellFire Club aurait dût mettre sur la voie de l’absence de banalité d’un tel être, mais mise à part lui, personne n’a semblé en prendre conscience.

Voici huit mois, j’ai joué un nouveau jeu avec un autre de vos soldats, Kyle Kenneth, mais même si c’était pour affaire personnel à l’origine, il prit vite une place plus importante dans mon plan, lorsque je lui concédais l’indice, avant le mariage de juillet, de ma présence parmi son cercle familial proche, et qu’il apprenait lui aussi l’existence d’Erasme Hobbes. Mais la encore, nulle réaction de la part de la Confrérie, nulle attention malgré que j’apparaissais à nouveau là où l’on ne m’attendait pas, dévoilant un lien de familiarité avec les X-Men. Qui d’autre pour pouvoir en faire de même ?

Mais si toutes mes actions n’ont sue attirer votre attention, qu’a-t-il bien put se passer pour que tu te décides à venir à moi, à me rencontrer, aujourd’hui ? Quel élément de ton grand plan m’échappe encore ? Et surtout, combien de temps le ferait-il ?

Tu es l’un des rares êtres que j’admire, Benett du Paris alias Exodus, pour ta compréhension des choses, pour ton intelligence et pour le fait que tu fasses enfin bouger la Confrérie ; Sylar n’est plus sur l’affaire Sinister, n’est-ce pas ? Suite aux événements de décembre, vous avez enfin comprit qu’il n’était pas de taille, et qu’il y avait bien d’autres forces dans cette guerre entre les X-Men et les Maraudeurs. Et tu as même eut le cran d’aller les voir, de leur proposer une alliance. Visionnaire, et de ce fait, mon meilleur allié à l’heure actuelle, alors même que mon existence était toujours ignorée à dessein.

Est-ce vexant ? Je ne sais, car j’aime être sous-estimé, et c’est la grande mode des puissants de ce monde ; Shaw me sous-estimait, Sinistre me sous-estimait, l’Ombre dans le Cœur des Hommes me sous-estimait, et toi, enfin, tu m’as sous-estimé. Il est amusant de ce dire que la seule personne qui apprécie mes talents et mes compétences est celle qui devrait le plus les déprécier, mais ce monde ne tourne pas rond, nous le savons tous les deux. Et nous essayons de profiter de cela.

Je dois avouer avoir été surprit quant nos contacts m’ont informés de la demande de rendez-vous, peut-être même plus que la personne qui était demandeuse. Est-ce pour nouer une alliance à l’encontre des Maraudeurs également, ou bien les demandes seront plus terre-à-terre et monétaires ? Vous avez un grand nombre de soutien autres que le HellFire Club, même si certains agissent avec un peu trop de coordination pour être des personnes différentes, ainsi je ne pense pas qu’il soit question d’argent. Qui que soit votre mystérieux investisseur, je finirais bien par remonter jusqu’à lui, d’autant qu’il a cherché à remonter jusqu’à moi.

Là aussi je l’ignore, et là aussi je suis curieux. Ta réputation n’est plus à faire, et l’étrangeté de la mienne ne jouera pas en ma faveur, je le crains, mais je tiens là l’une des chances de construire mon grand projet d’avenir, et n’ai pas l’intention de la laisser filer si facilement. De plus, certaines questions doivent être posées, histoire de savoir jusqu’où vont les connaissances du Premier des Acolytes.

Un test ? Oses prétendre que tu n’en feras pas de même. Nous sommes des chiens, Benett, les alphas de leur meute, mais des chiens tout de même, et nous devrons forcément nous renifler l’anus pour apprendre à nous connaitre, c’est d’un naturel banal. Suis-je un danger pour toi ? Non. Pour ta Confrérie ? La réponse est déjà moins absolue. Quant à l’inverse, tu es un danger tant pour moi que pour mon HellFire Club. J’ignore qui de Séléné ou de toi est le plus dangereux, mais je sais juste que je ne suis au niveau d’aucun de vous, à l’heure actuelle, et que seule mon intelligence me permettra de t’égaler. Je ne dirais pas de te battre, là n’est pas le but, et j’espère qu’il en est de même pour toi, car ce serait très contre productif.

J’avoue avoir hésité à essayer d’organiser notre rendez-vous à la Maison Blanche, j’ai quelques amis là-bas, mais je réserverai cela ma rencontre avec ton ambassadeur, car je suis sur qu’ambassadeur il y aura. A moins de me détruire, tu auras toutes les raisons d’accepter mon offre, si ce n’est la méfiance due à ma condition ; méfiance que je considérerai avec ironie, et peut-être une pointe de flatterie, je dois bien le confesser.

Maintenant, quant à notre véritable rendez-vous, il se situera dans ce qui fut jadis le Salon de Printemps, et qui est devenu tour à tour mon antre, puis mon bureau. Maigre pièce remplie d’étagère de bibliothèque, avec face à la porte un grand bureau de bois sculpté de scène mythique et religieuse, derrière lequel je me tiendrais, dans un fauteuil à haut dossier. L’une des étagères a été remplacée par un vivarium contenant toute une ruche de vespidé, inutile d’en dire plus à leur sujet, tandis que je dispose d’un plateau avec quatre jeu d’échecs, un pour chacune de mes parties, contre les Grigori, contre les Maraudeurs, contre l’Ombre et contre le HellFire Club – inutile de préciser que c’est celui où je suis le plus en avantage. Non, je ne considère la Confrérie, comme l’Institut d’ailleurs, comme mes ennemis, et je te fais confiance pour en faire autant.

Pour ton arrivée, j’ai fait installer un siège à l’égal du mien, en face de mon bureau, et tu seras cordialement invité à monter jusqu’à moi. Des boissons te seront proposées, et si le terrain ne sera pas neutre, je suis sur que tu parviendras à t’en accommoder ; aucun des terrains où nous aurions put aller n’aurait été neutre, de toute façon, alors j’aurai la franchise de t’accueillir sous mon toit, et de ne m’en cacher. Je t’attendrais, debout, à l’intérieur de ma pièce, t’invitant à t’assoir dans cet immense siège, qui ne le sera cependant sans doute pas autant que ta prestance. Je ne sourirai pas, non-pas que cela ne me fasse plaisir de rencontrer un être comme toi, cependant tu n’y verrais qu’hypocrisie et langue de vipère, c’en quoi tu n’aurais pas forcément tord ; je ne suis nullement impressionnable comme le couple de ma fratrie, et j’ai bien l’intention de rester aussi blasé face à ton charisme que face au reste du monde, par pur professionnalisme, rien de personnel, n’est-ce pas. Je m’assiérai le second, par politesse également, et là, nous pourrons réellement commencer.

▬ Pénétrant l'antre des démons, Benett se préparait à la discussion à venir ainsi qu'aux tenants et aboutissants de cette dernière. C'était le chemin critique de son plan, là où la moindre erreur lui ferait prendre du retard sur tout le reste, là où la moindre erreur de jugement pouvait le pousser au pied du mur qu'il faudrait ensuite franchir en ajoutant aux effectifs d'autres forces, perdant du temps. Son jeu de cartes n'était donc pas des plus larges contrairement à celui de l'adversaire et cela parce qu'il n'avait pas connaissance d'une donnée qui pourrait largement lui faciliter les choses. Le Hellfire Club est en crise, c'est perceptible en entrant dans ce manoir. C'est un empire en ruine où un seul homme passe le balai comme il peut pour éloigner les décombres de la chambre rose où est enfermé toutes les poules aux œufs d'or que sont les millionnaires et les milliardaires membres du club.
Ce concierge se tient devant lui alors qu'il passe la porte de cette bibliothèque qui servira de lieu de réunion. Il faudra pour Exodus juger son opposant dialectique et le classer pour savoir comment abattre ses cartes. Cela ne sera pas simple et il n'a pas l'aisance de Jason dans ce domaine même si il n'est pas le dernier des abrutis, sachant manier la langue de bois avec fourberie la transformant parfois même en langue de pute. Quel genre d'homme est-il ? Égocentrique ? Anxieux ? Impatient ? Calme ? Serein ? Comment a-t-il réagi à la demande de rendez-vous de la confrérie ? Comment a-t-il réagi à la demande de rendez-vous d'Exodus ? Comment réagira-t-il face à sa présence ? Jouera-t-il les durs, les hommes solides qui ont vu pire car ils ont tant vécu ? Possible, rien n'est sûr d'avance.

« Comment vont les affaires monsieur Hobbes ? Le club se porte-t-il toujours bien ? »

Après les salutations brèves et froides des deux hommes, Exodus s'installa dans le fauteuil qui lui était réservé. Sortant de sa ceinture une feuille de papier enroulées qu'il déroula sur le bureau de Hobbes.

« Comme vous pouvez le voir même si ce contrat ne représente plus grand chose, j'hérite des droits d'actions et de regard politique de mon groupe. Je viens à vous pour discuter de la suite de nos relations. »

Le contrat, original donc, avait été passé il y a assez longtemps par Erik Lensherr et Sebastian Shaw. Il stipulait entre autre une alliance économique entre le Hellfire Club et la confrérie. Alliance qui avait notamment pour but que le Club finance les actions confréristes dans une certains mesure. Mais il n'y avait pas que cela, une alliance politique était mentionnée et la création d'une place particulière de la confrérie au seins du club ce qui signifiait le droit de regard de l'un sur les actions de l'autre. C'était assez audacieux de la part de l'homme qui avait lancé quelques mois avant le grand, vaste et secret plan M en vu de certaines informations communiquées par voies extra-temporelles. Cependant, l'atout financier du club fut fort utile pour la confrérie même si ce contrat fut très vite oublié ou nié pour des raisons diverses de politique et bouleversement interne. L'absence de Magnéto suivit par celle de Shaw plaçait donc leur accord et ce qu'il engageait comme obsolète.

« Si je peux me permettre d'avoir votre avis, qu'en pensez-vous ? Comment envisagez-vous nos possibles relations ? »

Jouer le naïf pour entre-voir les cartes de l'adversaire ? Ce n'était sans doute pas le bon état d'esprit diront certains, car partir du fait qu'il s'agisse d'un combat rhétorique nuirait forcément la relation. Mais ce sont ces personnes qui sont naïves, dans cette réunion, chacun tentera de satisfaire son propre intérêt et à partir du moment où ces intérêts entreront en contradiction, le bras de fer commencera. C'est donc plutôt dans ce cadre qu'il faut le plus vite possible déceler les intérêts de l'autre pour s'adapter au mieux en anticipant une possible contradiction avec ses propres volontés. Anticiper avant que la frictions n'ait lieue et faire les bonnes concessions pour permettre d'obtenir l'essentiel : voilà une stratégie plutôt correcte.

Benett du Paris alias Exodus,

J’admets volontiers que tu es impressionnant, plus que ton alter-égo en tout cas. Est-ce ce détachement du monde ou cette impression de puissance, dont lui ne faisait pas preuve ? Est-ce cette connaissance de toi-même et cette assurance que lui n’avait pas ? Ton physique est impressionnant, oui, mais quant bien même tu es rouge, charismatique, athlétique, patricien, princier presque, cela n’en tient pas qu’à cela. Ça dépasse de beaucoup cela. Je ne te détail pas plus qu’il n’est poli de le faire, pas moins non-plus d’ailleurs, pas ta puissance psychique émane de tes yeux comme ta puissance physique émane de ton corps.

J’ai contemplées des choses défiant l’imagination, inconcevables pour un être sain d’esprit, j’ai vu le Chant des Mondes et j’ai vu certains d’entre eux, j’ai vu l’Enfer du Léviathan et j’y ai séjourné, mais sur ce monde, à cette échelle, je dois avouer que tu es à ta place, demi-dieu parmi les hommes. Mais je suis habitué à regarder les divinités en face, qu’il s’agisse du Phénix ou du Léviathan, j’ai contemplé leurs œuvres le regard emprunt d’une émerveillée folie, et d’une étroite conscience de notre place dans tout cela. Tu es en haut de la chaine alimentaire des mortels, Exodus, cette place même que je dois atteindre, cependant tu restes à notre échelle. Sans quoi, nous ne discuterions pas ainsi, n’est-ce pas ?

« Comment vont les affaires monsieur Hobbes ? Le club se porte-t-il toujours bien ? »

- Le Club des Damnés est toujours aussi solide, seul le Cercle Intérieur était nécrosé. Quant aux affaires, elles commencent enfin, merci de vous en soucier.

Je ne prends pas des nouvelles de la Confrérie, l’information n’est que l’un des nombreux trafiques que je guide, et je ne pense pas que cela soit très apprécier de demander des informations que j’ai déjà potentiellement ; de plus, tu es mon invité, je te laisse l’initiative de bon cœur. Je m’assieds et découvre le papier que tu me montre avec intérêt, contemplant ce que Shaw m’a caché à l’époque : les thermes de l’entente avec la Confrérie. Non, il ne représente plus grand-chose, seuls des chiffres, ceux qui tenaient à cœur à mon prédécesseur car comme tous les membres que nous accueillons, il était devenu incapable de voir autre chose que cela. Oui, tu hérites de ce que t’as laissé Magnéto, Benett du Paris, tout comme j’hérite de ce que m’a laissé Shaw, et nous devons tout reconstruire. Discuter de la suite de nos relations est donc la première étape.

L’alliance politique m’intéresse tellement plus que tout ce qui était l’apanage de Sébastian Shaw, et je suis heureux de voir qu’il avait déjà prit des dispositions allant dans ce sens. Shaw était plus qu’un tuteur ou qu’un recruteur, même s’il restait moins qu’un professeur ou qu’un collaborateur.

« Si je peux me permettre d'avoir votre avis, qu'en pensez-vous ? Comment envisagez-vous nos possibles relations ? »

Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres, alors que je relève les yeux de ce parchemin pour les tourner vers toi. Que de modestie, que de passivité, pour le Grand Exodus ; j’en suis flatté, sincèrement. Mais nous jouons dans la même cour, toi et moi, et tu me laisse l’initiative comme je l’ai fais pour toi avant. Nous nous renvoyons la balle histoire d’en savoir un peu plus sur ce que l’autre veut, ayant chacun nos objectifs clairs et définis. Nous savons ce que nous voulons et ce que nous sommes prêt à donner pour l’obtenir, la seule chose que nous ignorons c’est avec quoi nous repartirons d’ici quant tout cela sera terminé.

Me réinstallant dans mon siège, je m’accoude et croise les doigts, effaçant mon sourire.

- Nous sommes des héritiers, Mr du Paris. Tous les deux. Les héritiers des choix de nos prédécesseurs. Nous avons tant les fruits de leurs réussites, que ceux de leurs erreurs.

Je sais parler, mon éducation me l’a inculquée, même si elle remonte à des décennies et que j’ai énormément évolué entre temps. Mais j’aime à penser que je manie les mots avec toujours autant d’habileté, si ce n’est plus, qu’à l’époque. Hors, les silences ont autant d’importance que les paroles elles-mêmes. C’est donc un silence qui ponctue ma phrase.

- Ma politique diffère de mes prédécesseurs, car si nous avions été en accord, il n’aurait servit à rien que je tente de rectifier la ligne de conduite du HellFire Club. Mais leurs erreurs les ont conduits à ressembler à ceux qu'ils « gouvernaient », si je puis me permettre le terme. Qu’en est-il de vous ?

- Je pense que le HellFire Club et la Confrérie des Mutants peuvent collaborer, mais nullement que nous soyons vos financiers, et vous, une milice pouvant nous rendre de petits services de temps à autres. J’ai intégrée une notion que mes pairs n’avaient pas, et elle se nomme idéologie. Sébastian Shaw ne voyait que les intérêts financiers, et son but n’était rien d’autre que l’hégémonie. Je suis différent. Je ne pense pas pouvoir contrôler le monde, et je n’en ai pas la volonté. Mais y apporter quelque chose, oui. Et cette chose peut vous être utile.

- Vous luttez contre une société qui, pour résumer le trait, est rongée jusqu’à la moelle par la corruption et les intérêts personnels, hors, c’est de cela que j’ai fait mon fond de commerce. Du fait, si nous semblons être des ennemis naturels, à l’instar de vous et des X-Men, dès que l’on prend un peu de recul, on s’aperçoit qu’en vérité, à défaut d’être votre plus grand ami, je suis l’une des personnes les mieux placées pour vous aider.

- Signer des chèques aidera votre cause, surement. L’argent est nécessaire pour vivre, même si c’est là une ironie puisque c’est la société qui l’a mit en place. Mais parvenir à influencer votre adversaire, voilà qui est plus intéressant. En bien, en mal, pour aller dans votre sens ou contre vos idéaux, le HellFire Club sera en mesure de le faire. Le trafic d’influence, c’est notre spécialité, c’est la seule raison pour laquelle nous existons.

- Maintenant, autre problème : collaborer avec nous, c’est se mettre à notre portée. Mlle Gallio comme Mr Shaw avaient un but bien simple, contrôler le monde. Cependant, je me pose une question : à quoi bon ? Que ferions-nous de pareil contrôle ? Devrions-nous faire de l’argent sans autre but comme cette société que nous phagocytons ? Cela ne rime à rien, à mes yeux. Je me contenterai d’essayer de l’influencer, conscient que cette tâche est déjà bien plus difficile qu’il n’y parait.

- Vous appartenez à l’un des deux mouvements philosophiques majeurs de ce siècle, celui qui prône un renouveau, qui plus est. L’un des principaux buts de cette institution, en toute logique, serait de survivre, de s’adapter, de trouver une place parmi ce que vous proposer. Chose qui n’est pas dans vos objectifs, puisque vous remettez en cause ce qui fait notre existence. Le risque, donc, c’est de nous voir corrompre vos idéaux.

- Comme dans toute chose, il faut savoir si les bénéfices potentiels surpassent les risques pris, et cela, vous seul pouvez le savoir. Cependant, j’aimerai vous expliquer plus en détail comment je compte mener nos relations, si relation il y a. J’aimerai que la Confrérie envoie une personne, en guise d’ambassadeur. Je la testerai, et si elle s’avère probante, l’intègrerait au Cercle Intérieur. Sa position ne sera pas décisionnelle, mais vous permettra d’être au courant de nos agissements et décisions, et d’exprimer vos avis. J’ai faite cette même proposition aux X-Men. Eux comme vous souhaitez faire évoluer cette société, faire changer le monde, alors j’aimerai vous donner le même droit à la parole. Il ne s’agit pas de vous faire rentrer dans l’égide du HellFire Club, mais de vous donner une occasion d’y participer. Le Club n’a pas d’objectifs propres, si ce n’est celui que ses membres lui donnent. Et celui que je compte lui donner, c’est d’être un lieu neutre où parler d’avenir, car il n’existe aucun lieu sur terre susceptible de l’impacter comme nous pouvons le faire, dans le sens de la manière, de la méthode, dont nous pouvons le faire.

- Qu’en dites-vous, Mr du Paris ?

▬ Jouer le naïf pour ne pas avoir à entrer dans un conflit rhétorique était la meilleure chose à faire pour Exodus. Il sait par expérience que c'est en voulant se montrer plus intelligent que son interlocuteur que l'on finit par s'arrêter sur des détails insignifiants. Que Hobbes le place dans les paniers qu'il veut, cela n'avait pas d'importance car en ce moment même, seul le fond compterait au milieu de la masse formelle asphyxiante.

« J'en dis que tout cela me paraît splendide. J'ai en effet quelques personnes qui seraient honorées de remplir cette fonction d'ambassadeur... Monsieur Sylar... Monsieur Kenneth... Je ne sais encore, mais je pourrai vous faire parvenir rapidement mon choix. »

Son air était des plus sérieux même si il savait pertinemment quelle personne il recommanderait le moment venu. Cependant, pour éviter que Hobbes se renseigne plus que ce qu'il a pu faire sur Wyngarde, il préféra tendre deux grosses carottes bien visibles sous son nez. Il n'était pas dit que le Roi Noir ait la vivacité ou même le cran de relever le côté absurde de ces propositions car elles ne l'étaient pas tant que cela. Il s'agissait des deux confréristes qu'il avait approché plus ou moins directement. Sans doutes ses raisons étaient bien différentes pour l'un et pour l'autre mais ces noms ne seront pas inconnu à ses oreilles c'était certains et la possibilité demeurait dans les doigts de Benett de demander des comptes sur les intentions du Roi envers ses soldats. Enfin, en relevant quoique ce soit, le Roi Noir risquait de se placer dans une position ou Exodus pourrait lui reprocher sa conduite ce qui rentrait directement dans son objectif de casser le côté très formel de la réunion pour mettre en exergue le fond du problème, le fond de l'accord et les clauses qui en seraient composantes. Pour cela, il devait aussi s'assurer d’émettre une proposition bien plus technique cette fois-ci. Hobbes avait proposé une alliance politique ce qui était pas très surprenant. Mais en évitant d'entrer dans les détails, il invitait volontairement ou pas Exodus à le faire et cela lui convenait parfaitement puisqu'il n'était pas l'auteur de la proposition initiale : il ne ferait que lister ses conditions.

« En revanche. Je souhaiterai que l'on établisse un peu plus en profondeur les termes de ce nouveau contrat. Que dites-vous de cela...  L'ambassadeur confrériste est sous la protection du Hellfire Club et de ses alliés. Dans le cas où l'atteinte est portée par ces derniers, ce contrat peut alors être abandonné par la Confrérie qui peut alors demander réparation et faire justice elle-même. Par atteintes j'entends tout type de blessures psychiques et physiques incluant des intrusions télépathiques non autorisées par l’ambassadeur. En échange de rapports réguliers sur la situation politique et financière de la Confrérie des Mutants et la présence sans faute de l'ambassadeur aux conseils du Cercle Intérieur, cette dernière demandera au Hellfire Club, dans un esprit d'échange équivalent, des services que le Club peut offrir. Toutes déclaration erronées, excluant le mensonge par omission, de l'ambassadeur deviendra motif d'abandon de l'accord par le Hellfire Club. En contre partie, aucunes aides financières ne seront comptées parmi les services que la Confrérie pourra demander au Hellfire Club, ces derniers étant potentiellement assez coûteux à mettre en œuvre. Tout échec dans l'accomplissement des-dits services sera également motif d'abandon de l'alliance. Chaque détails des services demandés seront négociés le moment venus par l'ambassadeur ou moi-même. Je, Benett du Paris, conserve un droit équivalent de l'ambassadeur en tant que chef exécutif de la confrérie chargé des affaires politiques. »

Le mensonge par omission était quelque chose de très important ici. Car pour éviter de divulguer des informations que la Confrérie souhaite garder secrète, en plus de ne pas informer l'ambassadeur de tous les dossiers, Exodus se doit de permettre à Wyngarde une marge de manœuvre suffisante pour rester dans les clous tout en se permettant quelques secrets envers la table ronde qu'est le cercle intérieur. C'était sans doute l'élément qui serait le plus difficile à faire valider mais Exodus ne doutait pas que cela pourrait seoir parfaitement à Hobbes d'avoir lui aussi cette possibilité de cacher des éléments sans mettre en péril l'accord diplomatique. Dans le cas contraire, il serait bien naïf de croire en un quelconque projet d'avenir - ou projet politique tout simplement - et le Roi Noir validerait alors le fait qu'il ne mérite ni attention, ni intérêt particulier aux yeux d'Exodus et de la Confrérie. Le statut du Hellfire Club passerait donc de collaborateur à cible et territoire à conquérir par la force.

« Avez-vous des objections ? Souhaitez-vous étoffer ? »

Benett du Paris,

J’aime à ce que tu me signales quelles informations tu as put obtenir de moi, et ainsi à me dévoiler ce que tu sais et ignore encore. Et je dois avouer que les troubles que j’ai faits pour attirer ton attention, ainsi présentés, m’amusent beaucoup. Surion ou Grugde en ambassadeur ? Réellement ? Je ne doute pas qu’ils seraient honorés, mais qu’ils soient prêts ou juste capables, voilà qui posera plus de problème. Peter Sylar alias Surion, l’homme que sa hiérarchie a ignorée et que sa supérieure de petite amie a laissé tomber, un être sensé chercher Nathaniel Essex et qui, dès qu’il est tombé dans le premier piège de ce dernier, a été sacrifié sans regret ; ce n’était qu’un pathétique appât, et sa seule réussite est de m’avoir rencontré. L’envoyé parlementé avec les requins du HellFire Club équivaux pour toi à mettre un genou devant moi et les miens, et tu dois t’en rendre compte, Benett. Confie-lui l’entrainement des boyscouts,  histoire de les refroidir avant de passer à un véritable formateur, mais ne lui demande jamais de parler ou de réfléchir ; suivre la politique de ton prédécesseur envers ce soldat du rang ne devrait pas être trop dur, n’est-ce pas ? Quant à Kyle Kenneth alias Grudge, l’affaire était entièrement personnelle, j’avais besoin qu’il sorte de la léthargie dans laquelle vous et votre ignorance l’aviez laissé pour assurer au mieux sa place pour nos sœurs communes, car après ce que Caitlyn avait subie, il fallait bien à son frère un nouveau paradigme pour se ressaisir. Je crains qu’à défaut de ne pas être aussi facilement manipulable que le premier, ton second choix n’ait également les capacités de mener l’ambassade, même si je serais plus protecteur envers lui, famille oblige. Amy et Caitlyn ont l’indécence de fermer les yeux sur mes activités professionnelles, mais font passer les personnelles avant, ainsi si je mêle les deux, je devrais forcément me montrer d’abord fraternel et ensuite salopard ; Kyle a plus de chance que tout le reste, donc. Mais il est nombre d’autres choix, et comme j’aurai mon mot à dire, je n’ai pas tellement à craindre de qui tu m’enverras : les cons sont comme les boomerangs, plus ils partent loin et plus ils reviennent vite.

Choses qui n’est pas le cas des traités, en effet, et ta méfiance est toute à ton honneur. Je t’écoute faire ta proposition, simplement, me demandant juste si tu viendras imposer ta décision comme un supérieur, ou si tu auras l’humilité de nous considérer comme égaux. L’ambassadeur Confrériste sous la protection de gens qui ont la fâcheuse tendance à se sodomiser mutuellement, c’est un concept amusant ; un préservatif doit valoir deux dollars dans un distributeur, je pense, et c’est l’une des deux protections avec la ceinture de chasteté  - j’irai même jusqu’à dire que c’est la moins humiliante. Mais la place de Cavalier est la moins risquée de celle du Cercle Intérieur, n’aie crainte. Quant à abandonner l’alliance, voici qui me parait bien amusant, car tellement révélateur de ce que tu veux de moi. C’est amusant de savoir que tu veux des services mais que tu veux être capable de nous remercier à la moindre occasion ; amusant car tu as parfaitement intégré les concepts du capitalisme et de l’emploi précaire pour quelqu’un cherchant à combattre le premier, et dont le second a dut te fournir pas mal de partisans parmi ceux qui se sentaient rejetés et abandonnés.

« En échange de rapports réguliers sur la situation politique et financière de la Confrérie des Mutants et la présence sans faute de l'ambassadeur aux conseils du Cercle Intérieur, cette dernière demandera au Hellfire Club, dans un esprit d'échange équivalent, des services que le Club peut offrir. Toutes déclaration erronées, excluant le mensonge par omission, de l'ambassadeur deviendra motif d'abandon de l'accord par le Hellfire Club. »

En gros, tu me donnes ce que je peux essayer d’obtenir par moi-même, à travers des gens comme ton Surion notamment, en échange de choses que je te propose déjà… A part la fragilité de l’alliance, qu’apportes-tu, Benett du Paris ? Et tu nous enlève les subvenions, ce qu’on fait de plus facilement, sous prétexte que ce que vous nous demanderez pourra déjà coûter cher ? Lorsque certains de nos membres comme un acteur dont je ne citerai pas le nom, mais qui jouera prochainement un astronaute durant les 15 premières minutes du film où il est à l’affiche, est à partir de sa seule fortune capable de mettre un satellite de photo-surveillance en orbite, je ne crois pas qu’il soit un problème d’argent. Cela est juste un indicateur que tu veux que ta Confrérie soit indépendante financièrement, et s’en remette exclusivement à votre mystérieux donateur, qui doit être plus proche de vous que de nous idéologiquement, du fait. Quel Confrériste serait assez riche pour vous financer, à lui seul ?

« Avez-vous des objections ? Souhaitez-vous étoffer ? »

Puis-je me permettre un sourire ? Je l’espère, car c’est la seule chose qui me vient au visage, en guise de réaction physique, alors que tu me pause cette question presque rhétorique.

- Je crains que vous ne veniez pas négocier avec moi, mais que vous ne veniez avec dans l’esprit de m’imposer vos décisions, Mr du Paris. Je vais me montrer : je suis pour l’heure seul décisionnaire du HellFire Club, mais cela n’en restera pas indéfiniment ainsi, à moins que je ne dispose de soutiens pour me hisser au rang au-dessus de celui que j’occupe actuellement, ainsi toute alliance qui se briserait au moindre refus n’est que poussière : je ne puis garantir que le Club se rangera toujours à un avis favorable à vos demandes, coûteuses ou non, et lui forcer la main est une ineptie, et un gâchis. Je veux vous donner la parole dans nos actions, non la décision sur elles.

- Les ambassadeurs ont une place particulière dans le Cercle Intérieur : il s’agit de Cavalier, une « pièce » pouvant s’exprimer lors des réunions mais n’ayant aucun pouvoir de décision. Tout ce qui se dira durant nos réunions sera donc accessible à votre ambassadeur, donc à vous s’il fait correctement son rapport. Les omissions se feront entre membres du Cercle Intérieur, et ne pourront être considérées comme son fait, ou celui du HellFire Club. Le mensonge par omission est chose courante ici, lorsque l’on a besoin de doubler les autres. Voulez-vous nous doubler, Mr du Paris ?

Je me retourne vers l’une des étagères, celle qui contient les vespidés, car à la pensée de doubler les autres, je ne peux m’empêcher de regarder ce qu’il reste de Christopher Witman, magnifique essaim que je garde auprès de moi car plus qu’être symbolique de l’homme qu’il était, il est la preuve qu’il est toujours en vie. Je l’avais prévenu quant à ce que je lui ferais en lui offrant la tête de Dianora Vendramin, mais comme j’ai gardée les mains de la Comtesse pour garder son pouvoir si précieux, j’ai gardé l’Esprit de la Ruche, quant bien même il n’a plus rien d’humain. Mon regarde revient à toi comme la politesse le veux.

- Il existe de nombreuses façon de ne pas dire la vérité sans pour autant mentir, l’omission n’en est qu’une seule. Un exemple simple, mais narcissique j’en conviens, est ma propre personne. Vous me connaissez et me nommez Erasme Hobbes car c’est sous ce nom que j’ai rencontré vos agents, vos « soldats », vos potentiels ambassadeurs, cependant, je suis sur que vous êtes remonté jusqu’à ce cher étudiant qui, bien que portant mon visage, n’est pas moi. L’identité d’Hobbes est véridique, les papiers sont vrais et aujourd’hui, je porte ce nom. Mais mon premier nom était Sébastian von Orchent ; Erasme Hobbes n'est pas un mensonge, et mon autre nom n’est pas une vérité, cependant la réciproque est vraie également.

- Rassurez-vous, je ne vous demanderai pas les secrets de la Confrérie. Non qu’ils ne m’intéressent, non que je ne puisse essayer de les obtenir autrement – chose que je ne ferais pas, par preuve de respect, mais simplement que j’ai conscience qu’ils sont plus nuisibles à notre entente que ce qu’ils pourraient y apporter.

- Voici ma contre-proposition : la Confrérie envoie une personne, une personne que je testerai et qui si elle s’avère probante, deviendra Cavalier. Ce cavalier exprimera les demandes de la Confrérie envers le Club, même si ce dernier sera libre de voter normalement l’acceptation ou le refus de ces demandes, et nous surveillera. En échange, je vous demanderai simplement de nous tenir informé des opérations de grandes ampleurs qui pourraient avoir pour dommage collatéraux le HellFire Club lui-même, ou des lieux qui lui appartiennent, histoire que nous soyons préparés à en tirer profit. Yggdrassil a causé quelques menus problèmes que je n’aimerai pas ce voir répéter. Et évidement, le Cavalier bénéficie des mêmes soft-conduit que les autres pièces, sachant qu’il est plus que mal vu de malmené ses collaborateurs du Cercle Intérieur, et que cela peut conduire à une éviction.

Je souris un instant, tant la remarque est, une fois encore, personnelle.

- Je vous accorde que je suis mal placé pour en parler, mais j’ai toujours agit dans l’intérêt du Club, et je puis m’engager à livrer la personne qui osera porter atteinte à votre ambassadeur à votre seul jugement. Et vous bénéficierez de droits équivalent à l’ambassadeur, y comprit son remplacement lors des réunions du Cercle Intérieur, à condition que vous non plus n’avilissiez d’aucune façon les membres de notre communauté.

- Je ne désire ni contrôler la Confrérie, ni la surveiller, Mr du Paris. Là est la différence fondamentale entre Shaw et moi. Je veux que la Confrérie ait la possibilité de s’exprimer dans mon Cercle Intérieur, mais je ne puis vous promettre que l’on accèdera à chacune de vos demandes, ce qui fait également que vous pouvez tout demander. J’ai conscience que cela diminue notre fiabilité, mais vous vous défiez suffisamment de nous pour que cela ne change pas grand-chose : nous pouvons vous apporter des choses que vous ne pouvez avoir seul, oui, mais vous ne pouvez les exiger de nous. Sans quoi, cela n’est plus une alliance, mais une annexion.

Mon visage prend un air grave, alors que je m’avance sur le bureau, y posant mes poignets alors même que mes mains sont croisées. Je te regarde dans les yeux, conscient de jouer avec le feu. J’ai contemplé le destin du monde joué à pile ou face par une gamine égoïste qui s’est prise pour Dieu, je peux bien le refaire ici, de plus, c’est juste une partie de mon monde que tu pourras écrouler, Exodus, non l’entièreté, et mes soft-conduits te sont extrêmement nuisible, comme tu dois t’en douter.

- Etes-vous venu nous annexer, Mr du Paris ?

▬ Exodus n'écoutait plus que d'une oreille. C'était sans doute un manque de respect mais il ne comprenait pas bien si le Hellfire Club – en d'autre mot le Roi Noir puisqu'il est seul dans son club – tentant de l'impressionner en lui montrant ô combien il est intelligent et doué parce que possédant plusieurs identités, ou si c'était là une simple flatterie de son propre ego, ou encore si il essayait réellement de lui apprendre quelque chose. Après tout, c'était logique d'en arriver là, Exodus jouait quelque peu le naïf même si il n’imaginait pas que cela puisse marcher si bien que son avantage voulu se transforme en inconvénient et perte de temps. Mais soit, ce n'était là que futiles réflexions, il revint alors dans la discussion dès lors que le Roi Noir fit une autre proposition. Benett aurait été heureux qu'il en fasse part plus tôt mais on ne peut pas tout avoir. Cela dit, la proposition du Roi Noir était dans les grandes lignes similaires à celle d'Exodus si on excluait l'obligation du HellFire Club d'honorer les services demandés par la Confrérie. Mais ce n'était finalement pas étonnant.

« Vous annexer ? Vous êtes seul, ne serait-il pas plus à propos de parler de recrutement ? Non, rassurez-vous ou ne le faites pas je n'annexe rien et ne recrute personne. Je viens simplement me servir de vous au prix que vous m'avez vous-même fixé et je vous encourage à agir réciproquement. Je me sers dans la corne d'abondance commune de ce monde condamné en cette périodes de crise. J'accepte votre dernière proposition avec plaisir et enthousiasme. Que vous refusiez à l'avance un service que nous pourrions vous demander est tout à fait logique du moment qu'une négociations peut être créée pour modifier les modalités gênantes pour vous. »

Voilà sans doute un compromis qui pourrait satisfaire le Roi Noir. Un vote ajouté à une disposition de débat autour de la demande de service reste tout à fait logique mais la logique n'avait peut-être plus sa place dans le cercle intérieur de cette organisation. Il restait énormément de zones d'ombres sur ce fonctionnement mais Exodus était persuadé que son ambassadeur – même si il s'agit de lui même pour le moment – serait à même de s’adapter parfaitement dans ce monde. Le principal était aussi de donner un terrain de jeu à l'enfant capricieux qu'était Jason. Bien, sur, il risquait d'être plus ou moins trahis mais du moment que cette trahison restait possiblement réciproque, une sorte d'équilibre devrait s'installer le temps que l'argent remplisse les caisses. Enfin, Exodus possédait en mains quelques autres cartes et en convoitaient également quelques unes qui pourraient lui permettre d'avoir encore quelques coups d'avance. C'était peut-être une analyse présomptueuse mais contrairement aux apparences, Exodus ne sous-estimait jamais ses adversaires politiques et économiques, directs comme indirects.

« Cela dit avant de conclure définitivement. J'aurai une question concernant les conseils du Cercle Intérieur ? Ont-ils des dates et des lieu fixes où bien chaque membre peut convoquer ses camarades autour de la table quand bon lui semble ? Éclairez-moi à ce sujet je vous pries, si mon ambassadeur souhaite s'entretenir avec le cercle à propos d'une affaire urgente, a-t-il un moyen particulier pour le faire ? »

Avoir avec soi la possibilité d'invoquer un conseil du cercle intérieur serait un grand avantage et une option non négligeable même si pour le moment, chose qui ne déplaît pas non plus à du Paris, le conseil n'était constitué que d'une personne.

Benett du Paris,

Si je suis seul, qu’es-tu ? Le fait de concentrer tout le pouvoir entre les mains d’un seul homme ne fait pas de lui un solitaire, je ne le perçois pas ainsi, mais surtout, à défaut d’avoir de réels collaborateurs, j’ai des alliés. Oh, j’ai bien conscience que tu pourrais en prétendre autant, mais finalement, désormais que tu t’extirpe de l’ombre de Magneto, qui reste-t-il pour commander à tes côtés ? Où sont les Mystique et les Dents de Sabre ? Où sont ces Acolytes si célèbres et si glorieux, défenseurs immortels de la Confrérie des Mutants ? Où est Erik Lehnsherr lui-même ? Es-tu réellement moins « seul » que moi, au sommet de ta montagne cachée, Exodus ?

Me recruter aurait été une mauvaise idée, et c’est pour cela que tu ne le fais pas : je suis un venin. Un venin qui progresse lentement mais surement, éliminant les faibles et les incapables, et sans doute cette sélection naturelle serait plus dommageable à ta Confrérie que bénéficiaire ; l’avantage d’un allié est qu’on peut maitriser la distance à laquelle on se tient de lui, chose qui n’est ni le cas d’un subordonné, ni celui d’un ennemi. Tu noteras que je ne prends même pas la peine de penser à votre idéologie, lorsque j’évoque la potentialité de vous rejoindre, car je suis persuadé de mieux la comprendre que la majorité de tes hommes, même si je ne dois pas beaucoup plus y adhérer qu’eux.

Se servir de moi comme un mercenaire, et m’encourager à faire de même ; j’aime. Mais j’ai passé trop de décennies à jouer ce rôle, et aujourd’hui, j’ai l’occasion d’œuvrer à quelque chose ayant plus de sens que cela. Quant à vous faire des requêtes, s’il avait été question d’échange de service, tu ne m’aurais nullement proposé des informations, sachant pertinemment que j’en ferais le trafique, n’est-ce pas ?

La corne d’abondance commune de ce monde condamné, je n’avais jamais perçu le HellFire Club ainsi, mais je ne puis te donner tord. Nous sommes le détournement de la richesse et de l’influence dont ce monde a cruellement besoin pour faire avancer les choses, et c’est là que réside notre seul véritable intérêt ; intérêt qui m’est inutile, alors j’essaie de me montrer philanthrope et de faire partager. J’espère juste que mes disciples comprendront cette démarche, mais de toute façon, si tel n’est pas le cas, s’ils ne sont pas aptes à percevoir que c’est par la collaboration que l’on peut avancer, je crains qu’ils ne restent mes disciples bien longtemps. Le cercle de Shaw était celui de l’enrichissement, celui de Séléné cherchait le pouvoir terrestre, et moi, je cherche simplement l’influence et le débat, et plus que tout, le changement.

J’hoche la tête à ton acceptation, reprenant ma position adossée, également « enthousiaste » à l’idée d’un accord ; oui, il y aura vote, je n’ai pas vocation à rester seul à la tête de cette société secrète, quant bien même cela serait d’une simplicité bien plus grande. Après, je placerais cependant mes favoris aux postes clés, et ne reconstituerait dans un premier temps que la branche noire, me laissant au minimum cinquante pour cent du pouvoir, voir le pouvoir entier. Je ne suis pas hypocrite, mais j’attendrais que tout fonctionne avant de me retirer, et j’essaierai de me retirer vers le haut, histoire de concerner un minimum de contrôle au besoin.

« Cela dit avant de conclure définitivement. J'aurai une question concernant les conseils du Cercle Intérieur. »

Les moyens, les dates et les lieux de réunion du Cercle Intérieur ; question plus que sensée, mais imprévue, milles excuses pour ce manque cruel de jugement de ma part.

- Le Cercle Intérieur se réuni dans une salle secrète, dans les cryptes de ce manoir, quant aux dates ; je ferais passer l’édit de réunions régulières, fonction des besoins, une à quatre fois dans le mois, cependant les membres du Cercle Intérieur sont en effet aptes à réunir leurs collaborateurs, dans des délais plus ou moins longs ; sachant que je tolère difficilement l’inactivité, je pense qu’au plus tard vingt-quatre heures après une demande de réunion, celle-ci sera commencée. Dans le cas d’une demande urgente, former une réunion extraordinaire ne devrait pas poser problème, sachant qu’il nous faudra alors quelques heures pour nous réunir, au maximum. Nous ne servons à rien si nous sommes incapables de réagir suffisamment vite, car il ne faut plus tellement de temps pour renverser des dynasties, à présent.

- Pour l’heure, considérant que je suis le seul membre décisionnaire du Cercle, prendre contact suffit, même si je peux prendre le temps d’étudier la demande avec quelques conseillés.

Chose qui est hypocrite de ma part, d’ailleurs, puisqu’entièrement une option et non une obligation. Je n’ai pas de conseiller personnel, comme Shaw a put avoir cette chère Tessa, même si mon Léviathan est toujours de bon conseil, quant Elle y gagne quelque chose.

- Et considérant que vous disposez des mêmes droits que votre Cavalier, vous pourrez également convoquer le Cercle, à condition que vous participiez en personne à la réunion qui résultera, votre autorité supplantant temporairement celle de votre ambassadeur au sein de ces murs.

Je laisse un silence, histoire que nous en arrivions à la même conclusion, et que l’on puisse conclure « définitivement ». Je te laisse l’initiative de la parole, Benett, et m’en ferait appeler un serf pour rédiger tout cela, avant ne nous n’y appliquions nos sceaux et nos signatures.

- Avant que vous ne partiez, Mr du Paris, j’aimerai m’entretenir avec vous de quelques problèmes, au premier rang desquels notre adversaire commun, Nathaniel Essex. Je sais que vous le cherchez, même si j’ignore pourquoi, tout comme je sais que les X-Men le cherchent, officiellement pour le neutraliser même si d’aucun d’entre eux en appellent à la vengeance, et j’ai personnellement une rancune à régler, chose qui ne sera faite qu’une fois sa tête plantée au bout d’une pique. J’ai déjà prit contact avec les X-Men, et j’aimerai en discuter avec vous également, quant bien même un sommet de guerre doit être organisé. Je suis l’un des trois êtres encore en vie à savoir comme Sinistre a été vaincu la dernière fois, aux côtés d’un dénommé Mister Joy, ancien condisciple et actuel rival de Sinister, et d’une jeune femme connue sous le nom de Maybe. Malgré sa participation à l’assassinat d’Essex, Caitlyn Elioth a perdu la mémoire quant à la méthode employée pour le battre.

Je protège la famille, sortant l’une de mes petites sœurs de la ligne de mire d’un être tel que toi, tout en te dirigeant vers d’autres êtres qui, pour la moitié d’entre eux, doivent t’égaler, et l’autre moitié, doivent m’égaler. Il n’y a pas que de Sinistre dont j’aimerai te parler, son seigneur et maitre est également une menace à mes yeux, même si j’en ignore beaucoup trop sur lui, l’Ombre dans le Cœur des Hommes dans une mesure plus relative, et enfin le bébé phénix institutionnel.

Je t’invite à te renseigner sur deux de mes quatre échiquiers, Benett du Paris, sachant que le troisième est personnel, et que le quatrième n’est autre que ce cher HellFire Club, où je suis unique pièce de valeur ; accepteras-tu ce moment de partage entre personnes responsables ?

Benett du Paris,

Ce que je veux savoir ? Tout. Je veux tout savoir car le savoir est un pouvoir, car le savoir est une denrée et qu’il apporte nombres de choses, par lui et pour lui. J’aimerai comprendre comment fonctionne cet univers, j’aimerai comprendre comment les choses, depuis les Entités Cosmiques jusqu’aux particules subatomiques ; j’aimerai les comprendre non pas parce que la compréhension est le premier pas de l’appropriation, de la maitrise, du contrôle, ou parce qu’il faut comprendre une chose pour pouvoir la combattre le plus efficacement possible, pour pouvoir minimiser les risques, mais parce que je suis un trafiquant de l’information, quant bien même j’ai mes propres objectifs et partis-pris. Et puis, il est vrai qu’il est une certaine jouissance à accumuler le savoir, car même sans devenir l’ultime référence, cette position donne un intérêt à me côtoyer et à me laisser en paix. La neutralité et l’indispensabilité, voici ce que je souhaite obtenir dans mon HellFire Club, et dans le monde en général. Enfin, plus qu’être d’une nature curieuse, je considère qu’aucune information n’est inutile.

Mais dans le cas qui nous intéresse, plus que vous demandez ce que vous savez sur Nathaniel Essex, chose que vous devrez partager pour faire parti d’une éventuelle coalition contre lui et qui n’est donc que partie-remise, c’est ce que vous comptez en faire qui m’intéresse, et c’est là l’une de tes hypothèses, n’est-ce pas ? Cependant, tu n’avances rien pour ne pas risquer d’en dévoiler plus que je ne le demanderai, car tu sais en savoir plus que moi, et voici qui ne m’intéresse que d’avantage.

- Ce que Surion a été incapable de me dire.

Surion, de son véritable nom Peter Sylar, personnage gentillet dont la bonne volonté n’est pas à remettre en cause, mais dont les compétences le sont, et qui s’il prête à bienveillance, n’est même pas apte à faire un appât sérieux pour quelqu’un comme Sinistre, quant bien même il pourrait servir d’adversaire à un unique Maraudeur, sur le plan de la puissance brute. C’est un soldat, mais un soldat qui, lorsque je l’ai rencontré, était abandonné de sa hiérarchie, errant à la recherche d’une personne sans même avoir la moindre idée de ce qu’elle était, ou de ce qu’il ferait s’il la rencontrait elle ou l’un de ses représentants. Est-ce l’abandon d’Ampère qui lui a causé du tord ou est-ce votre indifférence pour son cas ? Je ne sais, et cela ne m’intéresse pas, car désormais, j’ai un nouvel interlocuteur dans cette affaire et je ne crois pas pouvoir rêver mieux.

Je dépose mes bras sur les accoudoirs de mon fauteuil pour m’y installer pleinement, avant d’expliciter mon interrogation.

- Vous cherchez Sinistre depuis plus longtemps que moi encore, et même si vos efforts et vos investissements dans cette tâche ont jusqu’à lors été minimes, votre implication signifie que la donne a changée. Est-ce à cause des événements de décembre, ou d’une autre cause, je n’en sais rien, mais je dois avouer que cela m’intrigue. Je sais qu’il y a pire que Sinistre, je l’ai vu, mais j’ignore ce qu’il en est exactement, car je suis trop récent et dois accomplir chaque découverte par moi-même, n’ayant eut la chance d’avoir un mentor pour me dévoiler secrets et dangers.

Tu ne serais pas prêt à prendre cette place et je ne te la propose pas, pas même implicitement, je me contente de me dévoiler un peu plus, c’est tout. Car faire acte de transparence, à défaut de me permettre de gagner une quelconque part de ta confiance, te permettra de rationnaliser ma position sur l’échelle des dangers que tu dois évaluer, et attirera peut-être également ton regard vers certaines choses que je ne puis gérer.

- Pourquoi voulez-vous combattre Nathaniel Essex, Mr du Paris ? Vous savez, comme moi, que le vaincre ne rime à rien, il reprendra des forces après et si nous sommes incapables d’user de ce gain de temps à bon escient, il nous faudra tout recommencer. Alors, qu’espérez-vous de cette guerre ?

Provoquer les X-Men a un but, me provoquer moi a un but, mais que je me joigne au Club des Damnés ou que nous faisions cause commune, voilà qui, à défaut d’être imprévisible, était imprévu. Oh, bien sur, il saura composer avec, surement, mais je dois avouer que s’il est bien un point de mystère ici, ce n’est pas lui, c’est vous, la Confrérie. Je sais que Sinistre a un plan, reste à comprendre lequel et à vous éviter de tomber dedans, ce que je m’efforce de faire avec les X-Men, leur ayant conseillé la patience et l’intelligence là où d’aucun auraient souhaitée une charge tonitruante, turbulents enfants qu’ils sont, cependant j’ignore ce qui motive les tiens ; est-ce un ordre du Maître du Magnétisme ? Est-ce un plan également ? Vous êtes des terroristes, et je ne pense pas que vous agissiez sans réfléchir, mais je ne perçois pas l’intérêt d’un conflit contre les Maraudeurs. Ils ne jouent pas sur vos plates bandes, et à défaut d’êtres vos amis, ils ne sont pas vos ennemis, sachant que la seule fois où ils auraient put interférer en votre défaveur, au Cube, ils ont été vaincus par Séléné, et seule l’intervention de Sinistre lui-même et un repli stratégique des plus expéditifs a évité le pire.

Alors pourquoi ? Est-ce ses expériences génétiques, si en contradiction avec votre volonté de défendre le mutant par la violence ? Cela pourrait, une raison idéologique, mais je pense que vous auriez mit plus que Surion sur cette piste alors, à moins d’être simplement hypocrites. Remarques, tu as reprit l’affaire en main, ainsi peut-être est-ce ton prédécesseur qui est hypocrite et toi qui tente de jouer franc jeu.

Malheureusement, c’est là une hypothèse comme bien d’autres, et je me garderais également d’en faire part. Tout comme je laisserai la possibilité de nous doubler au besoin, car après tout, j’ai plus à y gagner qu’une simple vengeance personnelle, et cela n’implique pas que Sinistre soit vaincu ; j’ai déjà ce que je veux, maintenant je me charge de tenir mes engagements et de donner le change. Sa perte est un supplément, appréciable mais pas indispensable, qui tient en effet plus de l’affaire personnelle que professionnelle, tout simplement.

▬ La raison il y en avait une. L'explication derrière la mission de Peter également. Il fallait être naïf ou inconscient pour croire que le Plan M et tout ce qui s'y rattache n'a pas une seconde été réfléchie. Ne pas donner d'informations à un soldat qu'on envoie en mission est risqué mais a des avantages en cas d'échec. De plus, cela permet de laisser l'ennemi s'approcher de lui. Malheureusement pour Surion, ce ne furent pas les bonnes personnes qui se rapprochèrent de lui. Le BAM Canadien d'un côté et le Hellfire Club de l'autre. Pourtant, cela confirma certaines hypothèses. Sinister est largement assez intelligent pour savoir qui le cherche et dans tout travail d’enquêtes et d'infiltration, l'essentiel est de dissimuler ses traces.
Que le Roi Noir se rassure, même si il n'en est pas réellement au courant, Surion a réussi sa mission. Il avait pour rôle d'être le rocher qu'on envoie dans l'eau calme pour créer suffisamment de remous afin de dissimuler d'autres petits cailloux jetés plus habilement. Son enthousiasme permanent, son ego et sa confiance en lui le rende repérable dès lors qu'il cherche quelqu'un. Il est comme un enfant criant sur les toits qui il est et ce qu'il veut. Il y aura ceux qui diront que ce genre de personne sont inutiles et ne sont que des imbéciles mais c'est le rôle d'Exodus et des stratèges de savoir user de ces individualités négatives d'une manière détournée afin de continuer d'avancer grâce à elles.
Cacher des informations à des soldats est pourtant risqué car ils peuvent rapidement se sentir blessé, insulté, laissé pour compte ou même utilisé ce qui n'est pas faux. Néanmoins Peter à cette inconditionnelle foi en la confrérie qui lui a fait passer cette épreuve émotionnelle comme si de rien était. Exodus est même parvenu à réutiliser sa situation pour le motiver encore plus dans d'autres tâches. Actuellement, Surion entraîne officiellement les troupes au combat. Officieusement et sans forcément s'en rendre compte, il tri les nouvelles recrues en leur opposant son fort caractère. Ceux qui tiennent tête et répondent intelligemment démontrent des aptitudes intellectuelles supérieures et sont immédiatement repérées par Exodus qui se chargera de les affecter à des tâches plus importantes que toutes les autres recrues baissant la tête ou sortant bêtement les poings.

Beaucoup de cadres confréristes ne parvenaient pas à voir au delà du caractère de Peter et son utilité réelle à la confrérie orchestré par Benett. C'est malheureusement ce qui fait la différence entre le stratège centenaire et les Acolytes aveuglés par leur manque d'expérience dont il n'ont pas conscience. Kyle Kenneth n'est pas parvenu à voir jusque là. Polaris non plus, Jason n'a pas prit le temps de réfléchir sur ce sujet et même Seamus Mellencamp n'a pas eu l'instinct assez développé pour voir ces possibilités.
Mais peu importe, ce ne sont pas leurs rôles et il n'y a là aucunes mauvaises nouvelles. Kyle œuvre à sa manière, Polaris également et bien qu'ils ne semblent pas s'entendre, ils travaillent réellement dans un but commun, un gigantesque plan que seul Magnéto parvient à voir en sa parfaite intégralité.

Il y avait une raison à la traque de Sinister et à l'implication soudaine de la confrérie dans la guerre qui semblait se dessiner à l'horizon des imbrications probabilistes formant le chemin tortueux et insondable qu'est l'avenir.
Cela pouvait se résumer assez simplement : Trouver les travaux de Nathaniel sur la discrimination génétique afin de pouvoir utiliser la souche nommée Purificateur, apportée d'un avenir probable par la fille de Caitlyn Elioth - que Faust évite de mentionner comme pour la protéger.

«  Je vois. Je comprends vos interrogations. Néanmoins, je crains que rien ne m'oblige à répondre à votre question. Notre contrat me pousse à vous parler des opérations confréristes de grandes ampleurs pouvant impliquer indirectement le Hellfire Club, non de nos motivations. À moins que vous ayez quelque chose a me proposer en échange qui puisse me faire changer d'avis, j'en resterai là pour ce qui est de Sinister. Si vous avez prit contact avec les X-mens, ces derniers vous ont peut-être autorisés à participer à notre prochaine réunion. Si tel n'est pas le cas, je peux vous inviter en tant que partenaire une fois le lieu de cette réunion établi par l'Institut. »

Benett du Paris,

Nous y voici donc, à la vérité sur ton implication dans cette histoire. Ce qui pourrait sembler tour à tour être une alliance de circonstances ou bien un geste de tendre la main n’est que tromperie et manipulation, et les X-Men se retrouvent agités comme des marionnettes, par plus de mains qu’ils ne sont capables d’en voir. Ororo avait eut raison, son instinct envers toi ne l’a pas trompé, vous restez ennemis de fait, et aucun d’entre vous n’est apte à voir au-delà de ce que l’on vous a enseigné. C’est amusant, c’est ravissant, et c’est franc, au moins ; l’équilibre des forces n’existe pas encore. Soit.

Merci de me comprendre, et merci de me répondre, car ne pas le faire est une réponse, quoi que l’on en pense ; rien ne t’oblige à parler, c’était une simple preuve de bonne volonté, et la preuve est faite, désormais. D’un autre côté, tu prends la peine de préciser que cela n’entachera en rien les conditions définies précédemment, et donc que mon Club et moi-même en sortiront parfaitement indemnes, chose qui me met à l’abri ; quoi que tu fasses, quoi que tu veuilles faire, ce n’est pas contre moi, directement ou indirectement, et me manipuler ou s’allier avec moi ne change rien, tant que tu as la meilleure marge de manœuvre. J’ai donc ce que tu as promit au troisième parti alors qu’en définitive, ils sont presque un élément… négligeable. A moi de limiter les dommages les concernant ; surtout concernant mes sœurs, et le bébé Phénix.

L’information est négociable, mais qu’aurai-je à offrir ? Tout ce que je pourrais négocier, j’ai promit de le donner, sous réverse de votre participation au Cercle Intérieur, alors à quoi bon marchander maintenant, lorsque dans quelques mois, vous serez livré à domicile ? Est-ce la mention à Apocalypse qui t’intéresse ? Tu dois savoir qui c’est, je ne pense pas que Magneto garde secret ses dossiers comme ce cher Xavier le fait, il doit briefer au moins un minimum… enfin, je l’espère pour toi. Ou bien est-ce Maybe ou Joy ? Des êtres que là, tu dois être en mesure de confronter et de vaincre seul ?

Quant à prendre contact avec les X-Men, voici qui me fait sourire, et t’indique que l’hypothèse est bonne ; c’est déjà fait, et pour m’y faire inviter, cela n’a pas été dit explicitement, pour raison de parasitage hormonal, je le crains. Cependant, je dois bien admettre m’y être invité plus qu’y avoir été invité. Mais dans tous les cas, je terrais mon intervention quant au retardement de cette réunion, et attendrait sagement que nos « alliés » mutuels prennent l’initiative ; pourquoi le faire nous lorsqu’ils vont le faire pour nous, n’est-ce pas ?

- Je vous remercie de cette invitation, et serai présent. J’ai en effet déjà prit contact avec eux, et participerait à cette guerre. Quant à négocier l’information de votre motivation, je crois que cela nuirait au bien commun : que vous vous serviez des X-Men et escomptiez les doubler m’importe moins que de réussir à mettre Sinister hors course, et ne pas savoir me permettra de ne pas avoir à mentir. Cependant, je vous ferai parvenir mes craintes concernant toute tentative de soumission d’un être comme Nathaniel Essex ; sans vouloir vous sous-estimer, je ne pense pas que même à genou, il puisse collaborer avec quelqu’un.

D’autant qu’il peut le faire sans demander aucune contrepartie,  tant que cela sert un intérêt clair ou obscur, à mon instar.

- Egalement, je souhaiterai éviter toute destruction « inopinée » de la X-Team dans cette bataille, car ils s’exposent bien plus que nous, et les faire tomber pourrait tout autant être dans vos intérêts que ce que vous comptez faire de Sinistre.

Ma vision est bien moins étriquée que cette simple dualité, mais si notre ennemi a provoqués les X-Men pour les conduire à réagir comme les brutes « héroïques » qu’ils sont et les manipuler du début à la fin, en faisant probablement ses nouveaux Maraudeurs, tu n’as pas proposée cette alliance dans un but différent, et je refuse de les voir morts, pour quelques raisons que ce soit. Après, j’ai conscience que les décès sont courants dans les conflits, et qu’ils subissent quelques pertes ne me parait pas disproportionné, même si j’espère que ce ne seront nullement mes sœurs qui seront à pleurer.

- Je suis conscient qu’ils sont une gêne dans la plupart de vos opérations grandes échelles, mais vous perdriez beaucoup à les éliminer.

Je n’en dis pas plus, car tu sais mieux que moi ce que tu y perdrais, même si, pour être franc, ils resteront tes pions aussi longtemps que durera ce conflit, pas après ; vos idées s’exprimeront à travers ma structure, c’est là mon intérêt dans la partie, mais il faut que vous puissiez vous exprimer en égaux,  et pour ce faire, vous devez le devenir. J’œuvrerai en ce sens, lorsque le moment sera venu.

- Maintenant, concernant les autres problèmes, j’aimerai avoir votre avis sur le « maitre » de Sinistre, En Sabah Nur, ainsi que sur le Télépathe se faisant appeler « l’Ombre dans le Cœur des Hommes ». Mes informations sur l’un comme sur l’autre ne sont que très parcellaires, malheureusement, mais je sais qu’ils représentent des menaces non négligeables pour vous comme pour moi.

Mes « errances » ont donnés de drôles de résultats, et plus que contempler la réalité où Apocalypse a prit le pouvoir sur le monde, j’aimerai savoir de quoi il en retourne pour celui-ci, et j’espère que tu seras apte à m’aider, Benett. Je ne citerai que les ennemis que je juge utile de citer, parce qu’il est des menaces que je préfère gérer seul, et que je m’estime apte à gérer seul. Tu n’es pas l’un des gardiens de ce monde, tu n’es pas un « héros » et n’a pas vocation à faire « le bien », mais tu es puissant, et intéressé (au sens premier du terme), ainsi tu devras protéger tes intérêts.

- Et je suis disposé à échanger mes informations comme à les partager, selon votre volonté.

Benett du Paris,

Tu me remets à ma place avec courtoisie, mais voici qui est mon domaine, et je sais combien elle est trompeuse, combien elle peut-être hypocrite et vénéneuse. Non, tu n’as rien mentionné qui aille contre cette destruction, mais tu n’as rien mentionné qui aille pour non-plus, et il faut toujours, dans l’incertitude, envisager le pire, car il est inutile de se préparer au meilleur. Tu es comme moi, Exodus, ton humanité est sujette à débat car ton inhumanité a prit le dessus et l’a éclipsée, et si nos histoires sont différentes, nous nous ressemblons sur ce point ; adultes dans un monde d’enfant, conscients dans un monde d’inconscient, et plus que l’art de l’étiquette, c’est à celui de la politique que nous nous donnons. Sinistre, toi ou moi, nous ne sommes que si peut différent dans ce que nous sommes prêt à faire, dans ce que nous sommes aptes à faire, pour atteindre nos objectifs, mais il est une chose qu’Ororo a sue voir, et qui est la seule différence, hormis ma puissance inférieure, avec vous.

J’ignore si les X-Men sont au courant de tes motivations, mais je ne le crois pas, ce serait une erreur de ta part qu’ainsi placer différents « alliés » sur des pieds d’inégalité, quant bien même ils le sont en puissance brute, d’autant si tu te permets de m’inviter à participer. Tu n’es pas en odeur de sainteté à leurs yeux, mais ton acte de soumission envers eux était soupesé, était une preuve de bonne volonté suffisante, pour que tu n’ais pas à te justifier plus, n’est-ce pas ? Toi ou moi manipulons les X-Men dans ce qu’il va advenir, car nous profitons de leurs faiblesses pour accomplir un objectif qui nous est propre, et leur seule victoire est qu’ils puissent y gagner quelque chose au passage ; je ne puis cependant m’assurer que tu leur laisses similaire ouverture. Et quant bien même, mes actes n’étaient que des demandes. Je conviens que plus que sous-entendre que vous puissiez les faire tomber, j’aurai dû me diriger vers une nécessité de les préserver, mais c’était la demander une faveur, et je préfère encore m’assurer personnellement de leur survie ; oh, je ne pourrais nullement faire grand-chose contre un être comme toi, mais je peux limiter les dégâts.

je ne tire pas de conclusion hâtive, je déguise juste des hypothèses pour jauger des réactions. Me dissuader de me lancer dans une bataille avec autant d’empressement et de naïveté… si tu savais. Si tu savais combien j’ai été le pion de Sinistre, autrefois, combien cet empressement et cette naïveté lui ont permit de dissimuler ses traces, moyennant quelques sacrifices. Je connais les erreurs des X-Men car je les ai faites avant eux, mais j’ai une capacité qu’aucun d’entre vous ne possédez : j’évolue. J’évolue à chaque rencontre et je m’adapte, corps et âme, là où vous êtes limités à des dogmes et des morales, à des mutations certes extrêmement puissantes, mais limitée.

Tu me parais être un homme digne des demi-dieux de l’Antiquité, Exodus, aussi fort qu’intelligent et voué à changer le monde tout en payant un prix ; reste simplement à déterminer lequel. Laisses-moi mes raccourcis et mes erreurs, car c’est ainsi que je m’améliorerai, encore et toujours, indéfiniment et jusqu’à l’infini. La situation mutante m’intéresse plus que je ne l’admettrai, quant bien même je ne me sens pas très concerné ; t’insulter en revanche, voilà qui serait un impair. Mais voilà qui est aussi une excellente indication ; est-ce de l’orgueil ? Ou est-ce là ce que tu veux me faire croire ? Je n’aurai pas la réponse à cette question aujourd’hui, te froisser ne fait pas parti des choses souhaitables, ou nécessaire. Tes failles et tes faiblesses ne m’importent pas, pour l’instant, car nous œuvrons en commun.

« Avant de me poser ces questions. Vous êtes-vous assuré que je ne sois pas lié de près où de loin avec ces personnes ? Si vous connaissez le nom d'En Sabah Nur, vous devez connaître son surnom, Apocalypse. Vous semblez vous sentir de taille pour vous frotter à ces choses mais prenez garde à qui vous vous confessez, Erasme. »

Erasme, voici qui me fait sourire, de même que la petite leçon ; le savoir ne vaut que par ce que l’on en fait, et il se trouve que je l’utilise beaucoup, car il est ma principale manière de me maintenir au niveau d’êtres comme toi malgré votre puissance qui, j’en suis conscient, me dépasse de loin. Et si je dispense ce savoir, je n’en dispense que les parties que j’en juge dispensable. Que le Plan Astral m’entende, il sera également de la partie, et mes requins se chargeront des éventuelles oreilles indiscrètes ; je connais le fonctionnement de la Psychométrie, et je sais également comment m’en prémunir, mais il n’est rien de suffisamment important en ce lieu et cet instant pour que je cherche à y échapper. Quant à votre innocence, je me fis aux jugements de vos pairs, chose étant potentiellement une erreur j’en conviens, mais nullement la mienne.

Ris, Benett du Paris ; ris parce que tu me crois inférieur au point de ne pouvoir faire la distinction entre ceux qui veulent façonner ce siècle et ceux qui veulent détruire les prochains. Ris du haut de ta puissance et de ton pouvoir, ris de moi, même, cela ne me gêne. Tu n’es pas Apocalypse et tu lui es inférieur, sur cette chaine alimentaire qui nous régit tous, quant à l’Ombre dans le Cœur des Hommes, j’aurai un moyen d’en être sur, mais il est bien trop risqué. Alors je m’en remets au hasard, mais n’oublierait pas ce sous-entendu, il pourrait m’être utile plus tard.

« Plus sérieusement, je pourrais vous aider, oui. Mais encore une fois vous me paraissez trop hâtif dans votre quête du savoir. Tellement hâtif que vous risquez de commettre des erreurs qui ne vous seraient même pas digne. »

C’est en commentant des erreurs qu’on progresse, qu’elles soient dignes ou pas. Je vous montrerai qu’à défaut d’être infaillible, j’ai été franc sur ma volonté de vous donner la parole, et si cela suffit à gagner votre confiance, alors peut-être pourrons-nous parler de protéger notre monde. Voir, si l’envie nous en prend et qu’ils grandissent assez, de partager ce savoir avec les X-Men, eux qui se revendiquent comme protecteurs et éducateurs.

Oh, non, tu ne me caches pas des choses, Exodus, ce terme est bien trop péjoratif. Mais l’emploi du verbe « cacher » implique que j’ai une quelconque légitimité à les connaitre, et voici qui me ravi ; je n’en sais pas plus que toi, je ne le pense pas, ni Séléné ni Shaw n’ont jamais put m’enseigner comme Magneto a du le faire pour toi, j’ai grandi « seul » et j’ai toujours évolué ainsi. Vérifies tes informations, je t’en prie, je tacherai de continuer d’éplucher les bibliothèques qui m’entourent et d’observer ce monde, quant bien même ce sont d’autres qui m’ont le plus apprit.

Je ne le vois pas, je ne le perçois pas d’aucune manière que ce soit, mais Elle, Elle en a conscience ; un bref instant, une unique seconde, pour observer le plan astral et ses oreilles chimériques, à moins qu’il ne s’agisse de moi. Elle ne saurait le dire, car si Elle a perçue l’énergie psychique à travers moi, Elle n’était pas étendue hors de mon esprit, Son ombre depuis longtemps repliée au sein des miennes. Es-tu capable de voir jusqu’à l’intérieur de mon esprit de ce simple coup d’œil, Benett ? Es-tu capable de percevoir ce lien traversant le portail que renferme mon corps, ce lien télépathique qui me lie à mon Léviathan ? Je l’ignore, et quant bien même, je ne suis pas sur que tu me donnerais la réponse, pas aujourd’hui. Je ne suis pas comme tous ces hôtes, à contenir l’Entité en moi, car si un infime fragment de Son Essence physique se trouve en mon corps, son esprit est simplement connecté au mien, à travers la dimension de Ses Enfers.

« Quoiqu'il en soit, ce fut un plaisir de négocier avec vous. Nous nous reverrons donc bientôt, en compagnie de vos amies X-mens. Saluez-les de ma part puisque vous les côtoyez visiblement plus que moi. »

- Je n’y manquerai pas, et le plaisir est réciproque, répondis-je simplement en me levant. Je me permettrai également de vous remercier de votre présence, Mr du Paris. Permettez que je vous raccompagne.

▬ Cette partie du tableau était donc en place. Il ne restait plus qu'à patienter et attendre que les choses évoluent. La place de la Confrérie au sein du Club des Damnés mais surtout la mise à jour des traités d'alliances et de relations entre les deux clans avaient été revus d'une manière qui plaisait déjà plus Magnéto et surtout Exodus. Cela n'avait pas été simple ne serait-ce qu'en interne de faire accepter cette ligne politique, mais la Confrérie ne pouvait pas se permettre de ne pas réajuster ses exigences alors que la tête même du Club avait changé et les directives du Plan M également.

Il prit donc congé du Roi Noir, sans plus rien lui dévoiler. Le traité avait été signé et Exodus reviendrait lors d'une réunion du Club pour soumettre ses exigences à ce dernier. Ce n'était nullement gagné d'avance. Ses exigences pouvaient certes sembler étranges venant de lui et ainsi provoquer la surprise, elles n'étaient pas moins contraignantes pour les activités financières du Club et c'est sans aucun doute pour cela que les prochaines discussions s’avéreront tourmentées. Ce sera là le dernier geste prévu d'Exodus envers le Club, avant que la suite ne soit laissée au main du Cavalier. Benett savait déjà qui nommer.

De retour à son bureau, il donna ses directives au mutant qui lui faisait office de secrétaire et messager, un téléporteur à qui Exodus avait installé plusieurs dispositifs psychiques. Loyal, droit et appliqué il faisait très bien son travail sans en faire trop. C'était un reproche souvent fait aux personnes travaillant avec Exodus et cherchant sa reconnaissance dans une prise d'initiative plus contraignantes qu'ingénieuse.

« Transmet ce rapport à Wyngarde au plus vite et ressort moi le dossier des dernière géolocalisations du sujet Oméga.
- Voulez-vous que je prévois une rencontre ?
- Je tiens à le faire moi-même, je ne dois rien laisser au hasard.
- Bien. En ce qui concerne le sommet, dois-je noter quelque chose ?
- Non, je garderai cette information pour moi, place ce dossier au niveau de sécurité maximum.
- À vos ordres. »

[Fin du rp pour moi]