Tiens donc ! L'infirmerie ! Ça faisait longtemps...! [Caitlyn]

... il était quelle heure ? P't'ainnnn il faisait déjà jour... J'avais la dalle. L'heure du p'tit déj' était sûrement passée et je voulais un bon truc. Genre...

« Moui... des pancakes avec du sirop d'érable, ouais, style canadien. Puis des œufs brouillés, aussi. Et du bacon. Ouais, puis des saucisses. Et aussi des toasts, normal. Avec... du jus de... tiens, de fraise. Ce serait cool, ça. Ouais, allez, vendu ! J'vais prendre ça... » marmonnai-je maladroitement.

Et d'un coup, paf, réveil. J'ouvris grand les yeux, puis fronçai les sourcils... Je reconnaissais ce plafond. C'était celui de l'infirmerie. J'en avais l'habitude, maintenant, vu que j'y étais allée, quoi... 4 fois déjà ? A la longue j'aurais un abonnement, tiens. Pourquoi j'étais là... Ah, oui je m'étais faite péter la gueule en salle des dangers. J'aurais deux mots à dire à Cait', moi... Bordel, elle avait fait l'entraînement pour les mutants balèzes, pas pour les noobs dans mon genre ! Nan parce que, j'avais jamais vraiment joué à Call of Duty, mais je pouvais dire sans me planter que c'était méchamment mieux fait que Call of Duty, genre quelque chose de concret ! Qui avait construit cette salle de dingues ? En tout cas, projeter un film de zombies là-dedans ce serait trop fort. OH PUTAIN OUAIS ! IL FALLAIT QUE J'Y RETOURNE AVEC UN SCÉNARIO DE ZOMBIES ! TROP COOL !

Cette idée me fit afficher un petit sourire, qui disparut presque instantanément quand je vis mes mains. Elles étaient couvertes d'une sorte de... gantelet, dans la même matière que celle qui constituait mes lames. Je jetai la couverture et regardai mes bras, qui eux en revanche, étaient couverts d'un genre de seconde peau violette qui avait la texture d'un cuir lisse.
J'avais déjà vu ça, pendant les méditations. Depuis combien de temps j'étais comme ça ? Non attends, si, j'me rappelais... Pendant la baston j'avais senti que je... comment dire, secrétais une sorte de liquide dégueu et qui puait le sang. Pourtant là ça sentait rien, mais c'était bien là... Et c'était pas gluant. C'était, ouais, comme une sorte de deuxième couche de peau. C'était quand même bien bizarre, et j'affichai une tronche qui montrait bien que je flippais carrément ma mamie là.

« Mais p't'ain tu sors d'où toi...!? »

Je me mis à foutre des coups de griffe dessus, mais rien à faire, ce machin tenait sans problèmes. Je me levai donc d'un seul coup, pour tomber nez à nez avec une rousse que je connaissais. Sursautant, je retombai sur le lit de manière assez ridicule.

« BORDEL ! Tu pourrais pas... chais pas... t'annoncer, ou je sais pas, mettre... une cloche autour de ton cou, quelque chose... »

Reprenant mon souffle, je l'observai un moment, voyant qu'elle avait son téléphone en main avec Angry Birds. Elle arrivait jusqu'où tiens ? Perso, j'allais jusqu... AH MAIS ON S'EN FOUT ! Il y avait plus important...!
D'abord j'étais à poil. Enfin... Non, cette sorte de seconde peau biologique me recouvrait comme des fringues, et il y avait en plus une sorte de plastron qui recouvrait mon abdomen, une bonne partie de mon torse, ainsi que mes fesses -galbées et pleines, bien entendu- et évidemment la partie plus "sensible". Donc j'étais pas trop indécente. Enfin... Cette armure bizarre me moulait bien les fesses quand même. Et elles osaient m'appeler "fesses plates" ? Avec un cul pareil je pourrais rendre jalouse n'importe quelle pouffe d'Hollywood, tiens ! Enfin... On s'en fout, ouais, je sais.

Je montrai en tout cas mes bras à la rousse et lui demandai donc, même si je me doutais qu'elle n'avait pas la réponse :

« C'est quoi encore ça !? J'suis restée combien de temps dans les vapes ? »

J'ajoutai immédiatement, sans laisser le temps de répondre :

« Oh, et on peut mettre des zombies dans la salle des dangers sinon ? »

Non parce que c'était quand même super important.

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Paillasse portait admirablement bien son surnom, pas celui de Fesses Plates car c’était l’évidence même à voir le manque de relief de son arrière train, mais plutôt celui de Paillasse parce que dès qu’elle faisait le moindre effort, on devait se la coltiner à roupiller pendant des jours. Elle était donc sortit d’une simple excursion en Salle des Dangers, un truc même pas dur, quoi ! Et la voilà ronflant comme une marmotte pendant plus de 30 bonnes heures. De toute façon à part la bouffe et le dodo, il ne lui passait pas grand-chose comme désir entre ces deux grandes oreilles d’imbécile. C’était, comme dirait Firefox, assez embarrassant par ce que si la Kaya devenait un jour une X, il faudrait dès lors doter le X Jet d’une couchette ou d’un coin paille et planche pour allonger sa carcasse, ça faisait du budget en plus et Warren allait gueuler.

En attendant, Cameron m’avait bipé pour me dire que la calamity sieste allait bientôt quitter les bras de Morflée pour revenir troller le pauvre monde. J’avais tiré une chaise et depuis deux bonnes heures, je l’écoutais ronfler, parce qu’elle ronflait en plus ! Il me semble même avoir entendu une flatulence ce qui me fit lever les yeux au plafond en me demandant tout en appuyant sur pause à mon mega high score a Angry Birds pourquoi je m’imposais un tel supplice. Parce que j’avais de l’affection pour elle, c’était l’évidence et que son sort m’importait. Et me voilà, en robe verte légère, agrippée à ma chaise et mon téléphone à la main en train de l’écouter marmonner des trucs de bouffes ( bah tiens !), il parait que les rêves lorsque l’inconscient parle en disent long sur la personne et sur les idées qui la turlupine, j’ai lu ça dans Biba, j’suis certaine que c’est vrais et je ne sais pas pourquoi, aheum, ça me met mal à l’aise ( j’essaye désespérément d’en occulter certains, de mes rêves ><)

Bien entendu, le fruit de sa mutation la fait flipper grave, je ne vais pas lui jeter la pierre, j’ai assez de mal en ce moment avec tout ça moi-même pour comprendre combien c’est stressant de ne plus comprendre ce que fais son corps et pourquoi il le fait. Mais de là à se foutre des coups de griffes, elle est sévèrement atteinte la Caillera. J’allais bouger mon auguste et gracieux postérieur de mon siège lorsque l’énergumène à la coiffure de dessous de bras sauta de son lit comme un Charles Xavier hors de son fauteuil qu’on a préalablement chauffé à blanc ( le fauteuil, pas Xavier)

« BORDEL ! Tu pourrais pas... chais pas... t'annoncer, ou je sais pas, mettre... une cloche autour de ton cou, quelque chose... »

- Comme à une vache ? Et tu m’appellerais la Roussette ? Continues comme ça et je te care mon portable dans le fion, sale petite impertinente. Pas d’ma faute si t’es bigleuse et que tu flippes pour un rien…

« C'est quoi encore ça !? J'suis restée combien de temps dans les vapes ? Oh, et on peut mettre des zombies dans la salle des dangers sinon ? »

En soupirant je fis basculer mon pied droit contre le barreau de la chaise pour en déchausser ma ballerine et d’un geste vif de ma jambe nue tendue venir percuter le torse de la rebelle du pied pour de force la rallonger sur sa couche. Geste acrobatique et fort technique s’il en est mais de fort mauvais gout quand on oublie qu’on est en jupe. Tant pis, au moins pour une fois point d’incident de « dépassement de foin de la charrette », ma superbe culotte rose Lovely Castor couvrant une épilation fraiche et donc irréprochable.

- DU REPOS ! On a dit !
J’t’ai déjà dit j’sais pas, j’y connais rien en mutation. Ce que je sais, c’est que ce n’est pas dangereux et que ça ne te tues pas. Moi, ça m’va. Après, faudra voir un spécialiste, moi je botte en touche. T’as DEJA roupillé plus de trente heure, t’es pire qu’une marmotte, c’est pas sérieux tout ça. Tu m’fais honte.
Hey regarde ! Avec un petit canif, j’ai gravé ton prénom sur la tête du lit de l’infirmerie vu que tu squattes toujours là. Et puis, ca fait pleins de fois que je passe te voir…C’est marrant tout ce qu’on peut faire avec un gros marqueur quand quelqu’un est dans le comas et qu’on a accès à l’infirmerie…Hu hu hu…Ah t’inquiète pas c’est pas de l’indélébile, j’en ai pas trouvé.

Bah, elle ne tarderait pas à remarquer dans le bas du dos sur sa « peau métallique » étrange le superbe « Wonder Beaver Rules ! » que je lui avais fait en autographe. C’est que parfois on s’emmerde grave à l’infirmerie quand on veille quelqu’un.

- Zombies ? Si, j’ai une simulation basée sur Walking Dead si ça te branche et une autre sur Resident Evil. Jub y joue souvent en entrainement, surtout avec son sabre…Elle est forte en jeu vidéo Jub’ …Fin pas tant que moi. Mais bon…

Je lui adressais un demi-sourire en rapprochant la chaise du lit.

- Bon…Tu te doutes…Alors Debriefing ? Rapport complet…Tes points forts, axes d’amélioration, découverte sur toi-même, difficultés…La totale. Je t’écoute Padawan.

Comme à une vache... Ah, ouais, tiens, j'y avais pas pensé ! Il faudra que je l'appelle... MARGUERITE ! C'était bien, ça, comme nom de vache. Marguerite la vache rousse de l'Institut. Je devais m'empresser de répandre cette nouvelle appellation ! Mais pour le moment, elle semblait plus pressée de me remettre au lit, vu qu'elle me poussa d'un geste du pied. Mais ce fut... étrange. Je ne savais pas trop comment dire ça... Je me laissai aller, parce que bah voilà, je n'avais pas spécialement envie de résister, ni de refuser de me foutre au lit... Mais je sentais que j'aurais pu rester debout sans difficultés, comme si je pouvais absorber ça sans problèmes. C'était... bizarre. Je n'arriverais pas à le décrire. Comme si le coup était, comment dire... avalé ? Nan, chais pas. Pas grave, on s'en foutait d'toutes façons.

Il y avait plus intéressant : une culotte. Rose. Lovely castor en plus. Donc, Marguerite la vache rousse de l'Institut avec une culotte rose, parfait. Hélas, ce spectacle ne dura pas assez longtemps pour que je foute une photo sur Facebook. Dommage. Ça aurait certainement eu un franc succès, comme article ! "La culotte rose de Wonder Beaver : la femme mi-castor, mi-vache, et re mi-castor derrière".
Pour le moment, elle me disait de prendre du repos, et qu'elle connaissait rien aux mutations. En effet... J'avais omis ce détail. Du coup elle ne pourrait pas trop m'aider à bien identifier ce que c'était que ce nouveau merdier. Selon elle, c'était pas dangereux et ça me tuait pas. Mouais... J'avais des souvenirs peu agréables de la "sortie" de ce truc. J'avais secrété un liquide qui avait une odeur de sang assez intense, et j'avais vomi de la gelée métallique. Autant dire que ce n'était pas ce qu'il y avait de plus glamour...

Par contre la question c'était : "Et maintenant, je m'en débarrasse comment ?". Mes ailes étaient rentrées, mais pas ce déguisement d'Halloween à la con. Eh, note... C'était dans pas longtemps, ça, Halloween. Il faudrait programmer une maison hantée dans la Salle des Dangers avec des squelettes, des monstres... Et surtout : des zombies. Important, ça, les zombies. ... donc oui, je disais quoi... AH, OUI VOILA ! La couche de peau bizarre ! Donc, je m'en débarrassais comment ? Peut-être en méditant ? Il allait falloir que je fasse des essais, parce que je ne comptais pas garder cette allure 24/24 quoi. Dans le genre pas discret c'était assez balèze. J'avais des espèces de rasta chitineuses, les yeux qui brillaient d'un jaune vif, et le corps qui avait une couleur oscillant entre le violet clair et le marron écorce selon l'endroit...

Et j'avais pioncé 30 heures ? Et elle avait gravé mon prénom sur la tête du lit ? Quand elle évoqua ça, je tournai la tête pour observer, et... oui, elle l'avait bien fait. Elle parla aussi du fait qu'elle avait utilisé un marqueur.
Haussant un sourcil, je me mis à m'observer, vérifiant les bras, les jambes, tournant la tête, et apercevant quelques lettres dans le bas du dos. Je ne pouvais pas lire, mais je voyais bien qu'il y avait un truc.

« Ha, j'ai p'tet les "fesses plates" comme tu dis, mais elles semblent bien te brancher, héhéhé ! » lançai-je avec un grand sourire idiot.

Pour écrire à cet endroit, elle avait forcément dû tirer un peu la couverture ! Donc autant se payer sa tronche avec ça.

« Alors comme ça, tu r'gardes les fesses des filles endormies, hein, Marguerite la vache perverse de l'Institut ? » ajoutai-je avec un sourire encore plus large et crétin.

Elle signala ensuite qu'il y avait bel et bien une simulation de zombies. AH ! JE LE SAVAIS ! TROP BIEN ! Il faudrait que j'essaie ! Puis ensuite, elle enchaîna en demandant un débriefing. Un débriefing ? Comment ça un dé...

« Comment ça un débriefing ? J'ai servi à rien pendant 30 minutes, vous avez passé votre temps à me sortir de situations débiles, je me suis faite péter une aile et j'ai dû la trancher pour la faire repousser, un machin m'a explosé à la tête, je suis tombée du haut de ce robot à la con, j'ai pris un taquet par un autre robot cogneur, et à la fin y'en avait trois-cent-douze-quadrilliards donc on était tous morts de toutes façons. 'fin, tous... Nan, toi et Jub' vous auriez survécu mais j'aurais surtout servi à vous ralentir et poser des problèmes. »

Je soupirai longuement, prenant un air pensif et bien moins "trollface" qu'avant quand je me payais sa tête.

« Ce que je me demande ce n'est pas "est-ce-que je veux être X-woman ?" parce que la réponse est évidente, c'est toujours oui. La question maintenant c'est plutôt... Serais-je un atout, ou une source d'emmerdes pour les X-men ? Et là, la réponse est bien moins certaine, quoi... C'est l'truc auquel j'pensais avant de finir dans les choux. Sur un plateau d'échecs, tu as plein de pièces. Tu as la reine qui démolit tout, puis t'as le pion casse-couilles qui bloque ta tour et qui t'empêche de la sortir. Là j'ai l'impression d'être le pion casse-couilles. Il est dans ton camp mais il te saoule, mais quelque chose de brutal, et s'il était possible de le détruire pour que ta tour puisse sortir, tu l'ferais, parce qu'il est plus utile détruit que posé sur le plateau. »

J'ajoutai ensuite :

« J'ai faim, sinon. »

Pensons aux priorités.
Et à propos de penser... Avant de tomber dans les vapes, je lui avais fait un gros câlin, aussi, c'était en train de me revenir... Mais sa réaction n'avait pas été super affectueuse, disons. En fait elle avait semblé même plutôt en mode "pitié casse-toi". C'était peut-être l'odeur de sang, ou autre chose... Je me demandais. Haussant un sourcil, je tendis donc la main et lui posai le doigt sur l'épaule, un peu en mode "poke poke".

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Je l’écoutais geindre avec patience, m’étant de toute façon préparée à ce discours que je commençais à connaitre comme je commençais à la connaitre elle aussi dans ses bons côtés comme dans les mauvais. J’affichais une mine sérieuse et attentive qui sans doute trahissait un âge beaucoup plus adulte que le laissait présageait mon comportement.

Son geste de tenter de me toucher l’épaule m’intrigua et tout en fronçant les sourcils d’un bref geste vif de l’épaule je me dégageais presque de façon instinctive avant de me réinstaller plus confortablement sur le dossier de ma chaise et de soupirer. Ce fut trop bref pour me donner la nausée, tant mieux, je n’aurais pas à m’expliquer en ce cas. Je laissais passer un long silence avant de commencer sur le ton de la confidence.

- Kaya….
A ton avis ? De combien d’élève je m’occupe de la façon dont je m’occupe de toi ? Il n’y a que toi, rien que toi. A ton avis ? Est-ce que j’ai l’air de me faire chier au point de proposer ce genre d’entrainement au premier venu ? Tu crois vraiment que je n’ai rien d’autre à faire de…de plus important ? Et bien, Non…Parce que TOI, tu es importante, Kaya. Ce que je vois en toi, l’est et ce que tu es l’est. Tu es l’élève la plus prometteuse, la plus impressionnante et la plus intéressante que j’ai vu jusqu’ici. J’avais besoin d’une réponse, ce que j’ai vu tout à l’heure me l’a donné. Tu vas devenir une X Men, c’est juste une question de temps et d’entrainement. Tu peux me croire, tu vas le devenir… Bien meilleure que je ne suis et que je ne le serais jamais. Ton potentiel est immense, tu fais des erreurs oui…Mais tout le monde fait des erreurs et tout le monde apprend de ces erreurs.
Je ne vais plus me battre contre toi concernant l’image désastreuse que tu as de toi et de ta place ici, parce que ça doit venir de toi, ce changement. Mais je t’interdis sérieusement de remettre en cause ma vision d’X Woman. Tu as été bonne sur ce terrain et tu commences à comprendre deux choses : le cœur est une arme et permet toutes les audaces et l’important reste de RESTER en vie coute que coute. Une bataille peut se perdre mais elle n’engage pas l’issue du combat tant que les combattants restent en vie. Le sacrifice n’est pas une option, c’est une voie sans issue.
A nos côtés, à ton niveau et ton age, je n’aurais pas fait mieux et ici à part les X et Rachel…Personne n’aurait fait mieux. Tu te compares aux géants, Kaya, tu en oublies le fait que tu joues déjà dans leur cour.

Je laissais passer un silence tout en affichant une expression des plus sérieuses.

- Alors, oui, traites toi de pion inutile si ça te chante mais moi je ne le dirais pas. Tiens bon la barre, Fesses Plates, je suis extrêmement fière de toi, si c’est vraiment ce que tu veux, tu vas y arriver. Mais toutefois, devenir X Men est une chose, le rester est infiniment plus difficile, tu peux me croire, c’est pour ça que les liens entre nous sont si étroits : nous agissons en équipe et jamais nous n’abandonnons un ou une des nôtres. Kaya, aujourd’hui, nous avons saigné toutes les trois les unes pour les autres, j’espère que tu n’oublieras pas ça, moi je ne risque pas de l’oublier, je t’assure. Ca me touche, tu t’en fiches peut-être mais ça compte pour moi ce que tu ressens.

Elle eut un mouvement de recul assez vif. Hmm... Il y avait donc deux options : soit elle n'aimait pas le contact en général, soit c'était le mien qui lui posait problème. Mais il fallait savoir qu'elle était en couple, et je doutais fort qu'elle refuse de toucher Amy. Et il m'avait semblé la voir en train de toucher Jubilee... Donc on était à priori -à priori hein- dans le deuxième cas. En admettant qu'on soit dans la deuxième situation, il pouvait y avoir plusieurs options... Soit elle abhorrait mon contact en règle générale, soit elle avait un problème avec cette espèce de tissu bizarre qui me recouvrait. Et comme toujours, il n'y avait qu'un seul moyen de savoir quelle option était la bonne : expérimenter. Il fallait que je tente de la retoucher, mais sans le cuir violet sur ma main. Problème : j'ignorais comment m'en débarrasser. P'tet en me concentrant rien et en me détendant au maximum, comme pour les ailes et les lames. Au fond c'était le même matériau bizarre, donc ça devrait fonctionner de la même façon.

Mais pour l'instant, Cait' répondait à mon analyse stratégique de la situation. Oui, j'aimais bien dire "analyse stratégique de la situation", je trouvais ça super classe. Enfin, oui donc elle répondait, affirmant qu'elle ne s'occupait que de moi. Proposerait-elle ça au premier venu, n'avait-elle rien de mieux à foutre ? Je devais avouer que c'était une bonne question qu'elle posait... Elle avait certainement bien mieux à foutre, et je lui faisais perdre son temps du coup... Par contre quand elle me sortit que j'étais prometteuse, et tout ça, je n'en crus pas un mot.

Ce n'était pas que je n'avais pas confiance en elle. En fait, c'était même le total contraire. Mais il me semblait simplement qu'elle me disait ça pour être gentille plus qu'autre chose... Dans une situation réelle, je provoquerais certainement plus de catastrophes qu'autre chose. Quant à mon potentiel immense, à part couper du jambon et me coller des plumes pour faire un cosplay de Sailor Moon, je voyais mal où il était. Et quoi qu'elle en dise... Je savais que le coeur était important. Qu'il fallait de la détermination, et de la volonté. Mais je doutais fort qu'ils soient suffisants à eux seuls, sinon des dizaines d'humains seraient des X-men. Du coup je pouv... tiens, mais ouais, en fait il faisait quoi ce cuir à la con, là ?

La question continua de me trotter en tête, alors que Cait' me signalait que je me comparais aux géants. Ben... Je me comparais à ce que je voyais, surtout. Jusque là je n'avais croisé que des géants, presque. Quel membre des X-men était une lavette ? Aucun, tout bêtement.

Enfin je n'étais pas, et n'avais pas l'air à l'aise. Qu'on me dise subitement que je pouvais faire quelque chose de bien, que nos liens étaient étroits, que ça comptait pour quelqu'un, ce que je ressens... En fait ça ne m'était pour ainsi dire jamais arrivé jusque là et j'ignorais donc totalement quelle était la bonne manière d'agir ou de réagir. Ne rien dire ? Dire "non" ? Dire "oui" ? Aucune idée. Il fallait que j'improvise, et je me donnais donc la possibilité de me planter, chose que je détestais. Après que la rousse ait terminé, je laissai quelques secondes de silence, alors que je me mettais des coups de griffes dans le bras... et malgré mes efforts, les griffes ne rentraient pas et ne créaient pas de plaie.

« J'te ferais bien un câlin, parce que c'est la seule manière que j'aurais de m'exprimer convenablement, et parce que je sais pas le faire autrement de toutes façons, mais... J'veux dire... J'vais pas faire le bureau des pleurs, mais on ne m'a jamais dit, mais jamais, qu'on tenait à moi. Ni mes parents, ni les mecs du gang, ni mes divers coups d'un soir, ni rien. Du coup... C'est pas que j'm'en fous Cait'. C'est que je sais pas comment réagir. Tu vas me dire : "sois toi-même" et autres conneries, ben ouais. Si j'avais été moi-même j'serais allée te faire un câlin et je m'en serais prise une dans ma tronche du coup. »

J'ouvris le tiroir à côté de moi, cherchant un peu dedans jusqu'à trouver une aiguille pour les prises de sang. Ouvrant le plastique, je sortis l'instrument tout en continuant.

« J'ai pas non plus l'habitude de réussir. 'fin c'est pas vrai. J'ai pas l'habitude qu'on le remarque. J'ai réussi plein de trucs, mais personne n'en a jamais rien eu à branler. Donc pareil. Je sais pas comment réagir. Personne m'a jamais dit que j'ai bien fait un truc, de ma vie, donc je suis toujours partie du principe que je le faisais mal, tout simplement. C'est pour ça que je pars toujours de ce principe. Parce que je n'ai pas l'habitude de faire autre chose. Pour avoir l'impression de réussir... Imaginons que toi quand tu réussis, c'est 10. C'est une grande réussite, qui est remarquée, et tu sens que tu as réussi ton coup. Pour avoir une impression de succès, je dois faire un 200. »

L'aiguille en main, je commençai à tenter de percer la couche de peau violette, mais sans succès. Je finis par foutre un grand coup dans mon avant-bras, mais le seul résultat fut de casser l'aiguille. Je haussai un sourcil, et marmonnai :

« Intéressant... »

Je ramassai alors les débris de l'aiguille et les posai sur la table, revenant à la rousse. Il faudrait que je teste avec un scalpel tiens... Quoique, on était dans une infirmerie, pas une salle d'op'. Il ne devait pas y avoir de scalpel ici... tant pis.

« 'fin... c'est pour ça que je fais des trucs suicidaires. Je DOIS atteindre un succès total pour être satisfaite de ce que je fais. C'est comme mes... capacités disons. Plein d'élèves ont comme moi un gène X assez quelconque, ou très légèrement au dessus de la moyenne. Et ça va très bien. Mais moi... Quand je serai à cinq fois le niveau de Magnéto et Xavier réunis, ça me conviendra. Et tant que ça sera pas le cas je continuerai de torturer ce gène X à la con pour qu'il me donne ce qu'il me faut. Et qu'on le veuille ou pas, y'a des résultats. »

Dans le même craquement crade que d'habitude, une lame apparut sur mon bras droit. Sans chercher plus loin, je foutus un énorme coup de cette arme sur mon bras gauche, mais... rien.

« Tu vois ? C'est comme une lame de rasoir, et malgré ça, rien. »

Passant les doigts sur l'endroit où avait eu lieu le choc, je commentai :

« Même pas une trace... Comme quoi ça marche. »

La lame rentra à nouveau, encore dans ce bruit d'os broyé et de moelle écrasée. Vraiment pas la classe ce son-là... Je conclus en tout cas.

« Tout ça pour dire... Je tiens à vous, et toi en particulier, mais... Je sais pas comment agir dans ces situations. Tout bêtement. J'ai envie de poser 10.000 questions mais je ne sais pas si ça sera inconvenant ou pas, j'ai envie de proposer plein de trucs mais j'ai aucune idée de la réaction qui serait engendrée, alors je fais rien par prudence. Je préfère rester légèrement éloignée plutôt que d'être éjectée par un effet de catapulte orbitale. Le corps céleste qui se rapproche un peu trop, et BIM, allez, va voltiger autre part. Je préfère être Pluton que de me faire envoyer hors du système solaire. Parce qu'en dehors... C'est une tempête de radiations toxiques, il fait froid, il fait noir, c'est immense et c'est totalement vide. »

J'ajoutai ensuite avec un petit sourire moqueur :

« Et je prends pas la métaphore de l'orbite par hasard, tes fesses sont tellement énormes qu'elles doivent avoir au moins 5 satellites. »

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Un léger sourire amusé avant de poser mon menton dans la paume de la main ouverte, coude sur la cuisse.

- Ah ah…HYPER drôle…Saches que me fesses, c’est ce que je préfère chez moi et je ne m’aime pas des masses et de l’avis de toutES, elles sont nickels. Trolle sur ma poitrine si ça t’amuse, j’ai l’habitude. ..Mais tu t’exposes à de gros risques en ce qui concerne ma tendre et chère épouse.

Je repris mon sérieux et croisa les bras sur la poitrine en une attitude un peu frustrée.

- Je ne suis pas enchantée par ton mode de fonctionnement parce que ce mode là, je le connais parfaitement et je sais mieux que personne où il mène. La personne qui pense comme ça, j’ai passé plus de 12 heures à lui tenir la main alors qu’elle se noyait dans son propre sang et que son cœur a fini par exploser et dû être broyé par Mc Coy. Elle avait poussé au-delà de toute limite son gène pour être à la hauteur, pour être la meilleur et avec les MEMES arguments imbéciles que toi ! Elle est morte sur la table d’opération ce soir-là et nous n’avons rien plus faire. Je ne te souhaite jamais de connaitre cette souffrance. C’est égoïste et c’est idiot. La puissance c’est de la connerie, c’est le cœur qui compte…ca n’a toujours été que ça, pas une question de gènes. Obtenir la puissance au mépris de sa vie, c’est de la connerie…ca blesse, c’est tout.

Pour la première fois, je me levais de ma chaise et je m’avançais vers le lit en haussant les épaules.

- Je vois…tu dois prendre ça comme du rejet ou du mépris hein…je comprends que ça te travaille, t’as fini par remarquer que je ne suis pas à l’aise lorsqu’on me touche. Autant te rassurer de suite, tu n’es pas à l’origine du « problème ». C’est moi.
Ecoute, en te révélant ça, je te fais confiance pour que…enfin c’est très personnel. C’est une preuve de grande confiance pour moi de te parler de ça, j’aimerai donc que ca ne devienne pas un sujet de trollage parce que ca me blesserait.
Je t’ai dit que je venais se SF et que j’avais côtoyée les gangs, oui mais il n’y a pas que ça. Ma famille adoptive était spéciale, mon « beau père »…Il avait une forte attirance pour la boisson et ca le rendait…disons…méchant. De l’age de 12 à 17, il a passé son temps à nous tabasser, ma belle-mère et moi. C’était facile, hein…un punchingball qui ne crie pas et qui ne chiale pas…c’était…pratique.
La névrose des contacts est venu ensuite…peu à peu…au début c’était léger, il me fallait juste un peu de temps pour m’habituer et puis…il y a eu décembre et ce qui s’est passé ce jour là…Depuis c’est beaucoup plus grave. C’est purement psychologique d’après Frost mais, tout contact dont je ne suis pas à l’origine me fille des nausées terribles et une terreur indicible. Si c’est moi qui provoque le mouvement ou si la personne m’est intime, ca passe sans problème.
Si tu veux un calin, je n’y voit pas d’inconvénient mais juste…vas y molo, c’est tout…laisse-moi le temps de m'y préparer et demande avant.

Il s’est passé des choses terrible en décembre et depuis cette époque, j’ai…je ne sais pas…c’est un combat permanent pour me reconstruire.
Je ne sais pas si tu tiens vraiment à ce que je te dise tout à ce sujet, pour être sincère, j’ai peur de ton jugement parce que tu comptes pour moi.
Tu comprends ?

Elle semblait avoir eu une triste expérience avec une personne trop, disons... "enthousiaste". Clairement, le fait que je veuille survolter le gène X autant que possible n'était pas à son goût, à cause de ce problème, et dans un sens elle n'avait pas tort. Ce tissu bizarre agissait sans vraiment que je lui demande, au fond. Il pourrait peut-être faire je sais pas quoi, prendre le contrôle, ou donner un résultat chelou à la Akira ou quelque chose de vraiment bizarre du genre. Mais au fond, quelles étaient les alternatives ? Je ne savais pas trop comment le décrire, en fait... Même à moi-même. Je ne parvenais pas à me l'auto-expliquer. Ce que disait Cait' altérait mon avis à ce sujet, oui, mais la résultante était une sorte de confusion. Je n'avais, pour le moment, pas vraiment de réponse à ce sujet...
Il y avait par contre un détail important.

« Cette mort peut paraître atroce... Mais pour moi elle serait douce. Parce que l'alternative... C'est de mourir seule après 90 ans de solitude totale. Au moins elle avait quelqu'un pour lui tenir la main... Si je ne trouve pas un moyen de... je sais pas, survolter les choses... je n'aurai sûrement pas cette chance. Enfin oublie ça, je divague un peu. C'est parce que j'ai la dalle. »

Elle se leva du coup de sa chaise et s'avança, avant de m'expliquer un peu plus les raisons de sa réaction face à mon "poke poke", et durant l'entraînement. Visiblement c'était avec tout le monde. Bon, au moins ça répondait à la question que je me posais, et ça m'éviterait de devoir faire des expérimentations à la con. La rousse ajouta ensuite qu'elle allait me faire suffisamment confiance pour m'expliquer les raisons exactes de cette phobie et qu'elle ne voulait pas que ça soit un sujet de trollage. Bah... J'étais moqueuse, c'était ma nature, mais il y avait quand même des limites disons.

La rousse me révéla donc ce qu'il lui était arrivé avec sa belle-famille. Je savais qu'elle venait de San Francisco, mais elle n'avait pas parlé de famille adoptive... Clairement son parcours avait dû être difficile, très difficile. Je comprenais un peu mieux ce problème avec le contact humain du coup, mais elle évoqua subitement le fait que c'était devenu pire depuis décembre. Elle m'avait parlé, déjà, de décembre mais n'avait pas semblé vouloir donner de détails... Du coup je n'en avais pas demandé. Je n'avais en tout cas pas osé le faire... Mais visiblement, il ne s'était pas passé des choses bien marrantes. Peut-être était-ce pour ça qu'elle m'avait parlé du fait qu'être X-men c'est la souffrance, et tout ça ? A cause de ce qu'il s'était passé à ce moment-là ?

« Le câlin je vais passer... J'ai aucune envie de me faire bousiller par ta chère et tendre épouse comme tu dis, d'autant que je ne lui ai pas laissé une impression très reluisante... »

Je regrettais cette situation, et c'était particulièrement visible, mais je préférais encore éviter d'avoir plus de problèmes que je n'en avais déjà.

« Après, mon jugement... Tu sais... Je ne "juge" que les personnes qui agissent par haine aveugle et stupide. Si tu me dis "Tous les soirs je vais à la confrérie torturer des humains parce que je suis la race supérieure", là, ouais, je risque de foutre un coup d'aile dans la tronche. Mais c'est la seule exception... Le reste, je sais que parfois il peut se passer des trucs dans lesquels on fait ce qu'on peut. Kaede a butté plein de monde, mais c'était pour fuir un labo atroce. Et parce qu'elle a... un gros problème psychologique disons. Moi j'ai tranché le bras d'un mec, mais je n'avais aucun autre recours et... Sur le moment je n'ai rien trouvé de mieux comme solution. Tu as p'tet fait des trucs pas nets en décembre, ou il t'est p'tet arrivé des trucs pas nets, mais je sais que des fois on est obligées d'improviser.

Moi, j'aimerais en savoir plus, oui. Je sais que je le montre mal... Mais malgré mes efforts pour l'éviter je me suis aussi attachée à toi et j'aimerais mieux comprendre. Si tu veux m'en parler, alors j'aimerais en savoir plus oui. Si c'est trop difficile... Alors prends le temps qu'il faudra, y'a pas le feu. »

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Je m’installais sur le bord du lit et ma main se posa sur celle de la jeune fille en un geste bienveillant.

- Merci.
Mais ne fais pas d « efforts » pour tenter de te tenir distante des autres, c’est vraiment une très grosse erreur. Les liens du cœur, c’est une véritable force : c’est ce qui m’a sauvé, moi. Cette mort dont je te parle n’a pas été douce, ni pour elle, ni pour moi. Elle est en sortie démolie et marqué dans sa chair et j’étais dans le même état. Il s’agissait d’Amy et c’était la conséquence directe d’une passation qui a « mal tourné », elle a payé le prix fort de son passage à la classe, toutes le deux, nous avons payé le prix fort. Et puis…Je ne te laisserai pas seule Kaya, si tu as mon amitié, je ne t’abandonnerai pas, ok ? Et puis pour Amy, laisse lui le temps, hein ? Tu n’es pas d’un abord facile, tu sais bien…et j’suis pareille aussi, c’est pas pour rien que certains élèves disent que tu marches dans mes pas niveau socialisation…
Bon..c’est..ce..et bien, quand j’en aurais fini avec ça, tu en sauras plus sur moi que 99 % des gens d’ici…Ne trahis pas ça Kaya, je t’ouvre une porte aujourd’hui…une porte que j’ai ouvert à peu de personnes. Je tisse un lien, à toi de le faire vivre.
Raclement de gorge, il faut que je me concentre sur quelque chose, que les mots s’écoulent tout seul…

- Tu parles des confreristes…mais tu n’y connais pas grand-chose, tu grossis les traits. Il y a des Confreristes qui se battent parce qu’ils croient sincèrement qu’ils ont raison, mon frère en fait partie. C’est son choix…Moi, jadis j’avais opté pour une attitude plus « mercantile » et foncièrement mauvaise. Pendant trois ans j’ai œuvré pour un groupuscule appelé es Maraudeurs, aussi dangereux que les confreristes, criminels et vénaux, assassins sans…sans remords…Mutants ou humains…on s’en foutait, on avait des ordres, c’est tout et j’étais…je ne sais pas…ivre de moi-même, je crois que je cherchais à m’auto détruire à finir par crever mais avec style, pas de futur : je ne tenais à rien, ni personne. Je bossais pour un mutant aussi dangereux que Magneto, nommé Sinistre. J’ai vite gravis les échelons, j’avais les qualités requises : violente, obéissante et sans états d’âme.

Mais j’étais enchainé à ce type, moi et quelqu’uns, on a compris que le seul moyen de regagner notre liberté, c’était de le butter. On a monté un plan et on l’a décapité, on a pris tous les risques pour le faire…J’ai été..euh..laissée pour morte et capturée par le BAM. J’avais perdu la mémoire, je ne comprenais pas de quoi on m’accusait : on m’a laissé le choix, la prison à vie ou l’Institut dans le cadre du programme de réhabilitation. Je suis arrivée ici et tout le monde était mon ennemi, je ne faisais que des conneries et à part Amy…personne ne m’a …compris. Je rêvais de retrouver la mémoire et de devenir une « super héroïne », j’avais 17 ans dans ma tête. Quand ma mémoire est revenue, Jubilée m’entrainait déjà et je commençais à tomber amoureuse d’Amy. Ce jour là, j’ai démolie la bibliothèque parce que mon pouvoir s’est emballé et j’ai été récupéré par e BAM. Amy a bravé le BAM pour me récupérer et moi une fois rentré j’ai…heu…j’ai essayé de me suicider…je ne supportais plus la culpabilité…fin bon.
Tu connais la suite, j’ai décidé de poursuivre le changement, j’ai réfléchis…je suis devenue X Men peu de temps après Amy.
Sinistre n’est pas mort…et il se souvient très bien de ce qui l’a mis hors service. En décembre alors que j’étais parti en ville acheter notre bague de fiançailles, les maraudeurs ont déclenché une vendetta, un plan bien étudié…Ils me sont tombés dessus et m’ont enlevée, les X men sont intervenus aussi tôt : Jub, Ororo, Rachel et Amy… mais…c’était une question de timing…Ils m’ont torturé mentalement et physiquement, ils m’ont..aheum…pelé le visage au couteau et ont filmé le tout…Ils m’ont..brisé, complètement…forcée a enduré une souffrance durant des heures de torture en m’ayant relié à une jeune fillette innocente par une chaine, si mon pouvoir s’activait : je la tuais…Alors j’ai enduré..je savais que les secours arriveraient mais..mais…

Tain..C’était juste une question de timing…un mauvais timing…J’ai réussi à me libérer mais la fillette, ils ont..elle a..enfin…j’ai pas pu la sauver…et après..j’ai..j’ai déraillé.
J’étais mourante mais y’avait plus qu’une chose qui comptait...les tuer….les tuer tous…Je les ai traqué alors que les X me suivaient à la trace…je les ai trouvé dans cette eglise..je les ai tous exterminé, sans pouvoirs…à l’ancienne…j’avais plus de pouvoir. Le dernier combat fut inhumain et j’ai eu le bras droit de Sinistre mais il m’a défenestré avant de mourir et je suis…morte. Brisée, démolie…sur le capot d’une voiture alors que les X men, impuissants, sont arrivés. Rachel a du faire un choix terrible, elle m’a ramené à la vie mais a payé le prix fort pour ca.

Mais le plus dur a été le retour ici, j’etais..j’ai..euh..merde j’y arrive pas..désolée…pardon..

Je ne vais pas m’effondrer, pas devant elle alors je détourne la tête en mordant le poing de toute mes forces et j’essaye de perdre un regard larmoyant bers la fenêtre, arrêtant là ce qui ressemble à une confession.

Il ne fallait pas faire d'efforts pour s'éloigner des autres, disait-elle... C'était peut-être une erreur, pour elle, mais pour moi c'était un moyen de survie. Ne pas m'attacher me permettait de ne pas ramasser autant quand je me faisais jeter, tout simplement. C'était devenu une manière de m'auto-préserver. Quant à Amy... Lui laisser le temps, soit. De toutes façons je ne comptais pas rentrer dans sa chambre en faisant "SURPRISE PARTYYYYYYYYY ! YOUHOUUU !" ni rien du style. Si elle voulait venir, je la laisserais venir sans aucun problème, mais en attendant je préférais éviter de prendre le risque de l'importuner par ma présence. Peut-être que c'était crétin... possible. Cait' avait peut-être raison, sur le fait que j'avais tort de vouloir tenir les autres éloignés... Mais je ne savais pas faire autrement, et je ne saurais jamais faire autrement si on ne m'apprenait pas.

Elle finit par me préciser que j'en saurais plus sur elle que la majorité des gens après cette histoire, et commença avec un air pensif. Avec les confréristes, qui "se battaient parce qu'ils croient sincèrement" et tout ça. Ouais, ok, et ? Donc en fait, quand on brûle des blacks parce que "les nègres c'est des inférieurs", c'est ok parce que le KKK croit sincèrement qu'il a raison ? Je trouvais ce raisonnement à gerber. Les connards croient toujours avoir raison, ce n'en sont pas moins des connards... Je décidai néanmoins de ne pas réagir, vu que visiblement son frère se trouvait là-dedans... Super. Génial. Je sentais que ça allait être un sujet tendu entre nous... Parce que moi frère ou pas frère, si un mec provoque la mort de plusieurs milliers de gens en centre-ville parce que "c'est des saletés d'humains", il peut bien aller se faire mettre.

Je décidai en tout cas de passer là-dessus, écoutant la suite. Visiblement elle s'était alliée à un dénommé Sinistre. Non mais... Sérieux, quoi ? Sans déconner ?

« Oh le nom cliché de merde ! Pourquoi pas "DOCTEUR SOMBRE" aussi ? »

Je n'avais pas pu m'empêcher de lancer ça avec un sourire crétin, quand elle avait prononcé son surnom.

« ... désolée, continue. » ajoutai-je en reprenant mon sérieux.

Non mais... "SINISTRE". Sans rire, d'où est-ce-qu'il sortait un surnom aussi pourrave ? Enfin de toutes façons ce n'était pas le sujet. Cait' avait fini dans ses rangs, grimpant les échelons et compagnie. Ah, l'évolution professionnelle, c'est beau, quand même. L'Amérique ! Toutes les chances sont données, et chacun peut avoir une promotion selon son mérite, et... ouais, 'fin... Bon, ok, c'était pas non plus IBM, comme groupe. Et elle était pas attachée de presse ou responsable marketing. C'était des criminels dangereux... Enfin ils semblaient moins dégénérés que la Confrérie. Enfin note, je dis ça... à PREMIÈRE VUE, ils avaient l'air moins dégénérés... Dans les faits, je ne connaissais quasiment pas ce groupe, et ils pouvaient donc tout à fait être bien pires.

Le fait était qu'ils s'étaient échappés, elle et un type, après avoir déglingué sa face à Sinistre. Tiens, bien fait. Avec un nom de merde comme ça, c'était obligé que ça arrive tôt ou tard. Et elle se retrouva donc à l'Institut par le programme d'insertion... Je commençais à mieux comprendre certaines choses, déjà, mais le plus complexe arrivait.
Elle s'était faite chopper par Sinistre, qui... p't'ain, je trouvais même pas d'adjectifs. La brancher à une gamine en lui démolissant la tronche au couteau ? Ah, ouais, ils étaient au moins aussi dégénérés que la Confrérie en fait, ces gros tarés ! Plus elle décrivait la scène, plus j'affichais un air meurtrier... A la fin, il avait fini par la tuer, perdant son bras droit. Je doutais fort que ça puisse le tuer... Il avait été décapité et était revenu, alors juste le bras ? Il me semblait naïf de croire que ce genre de blessure pourrait mettre fin à son existence méphitique.

Et Rachel l'avait ramenée à la vie. Rachel ? Celle qui s'occupait de Kaede ? Je commençais à mieux comprendre pas mal de choses, là aussi... Mais du coup elle était, ennnncore une fois, une mutante sacrément balèze si elle pouvait ramener les gens à la vie. Ce qu'elle me racontait remettait pas mal de pièces du puzzle en place du coup, et beaucoup de choses devenaient beaucoup plus claires... Dans l'attitude de Cait', dans celle d'Amy aussi, et de Jubilee. Il restait encore des points flous, mais je voyais déjà bien mieux sur beaucoup d'aspects.

La prof' s'interrompit, visiblement trop éprouvée par le fait de parler de ça. J'eus un geste de la main vers elle, comme si je voulais l'étreindre, mais m'interrompis immédiatement. C'était difficile de ne rien faire alors qu'elle était dans un tel état, mais je devais faire gaffe à ce genre de choses histoire de ne pas transformer la situation en quelque chose de pire encore.

« C'est pas grave, ok ? Je serais sûrement pas dans un bien meilleur état dans ta situation donc t'en fais pas. On a pas rendez-vous avec le président ni rien. »

Quittant d'un coup mon air bienveillant, je fixai mon regard droit devant moi, les yeux jaunes devenant étonnamment menaçants.

« Ce Sinistre... On sait où il est...? »

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

« Ce Sinistre... On sait où il est...?

Toujours réfugiée dans mes pensées et ne pouvant terminer mon histoire jusqu’au bout, je levais instantanément un regard rougis par les larmes vers elle. Le ton de la voix ne m’avait pas trompé, ni ce regard où je percevais un éclat familier. Pour le coup cette fois ci, c’est moi qui avala difficilement ma salive avant de poser la main sur le drap qui couvrait sa cuisse, de la saisir et de la secouer vivement.

- Hé ho ! tu nous joues quoi, là ? Je connais ce regard-là, il pue ce regard-là ! Il attire que des emmerdes ce regard-là ! Voilà pourquoi j’aurai dû fermer ma grande gueule, j’suis vraiment qu’une idiote. TU vas te tenir loin de tout ce merdier, on a déjà assez morflé comme ça pour s’offrir une autre vendetta à la con. Amy s’y est frottée alors que j’étais ici dans le coma, je sais où ça l’a mené et je sais comment elle est en sortie !

Je passais la main gauche dans mes cheveux en un air blasé avant de lui prendre la main en soupirant tristement.

- Tu n’es pas prête, pas encore. Je n’ai pas le droit de parler de ça mais autant te rassurer. Sinistre et ses hommes sont la priorité des X Men et l’étau se resserre sur lui, c’est une affaire sérieuse et extrêmement dangereuse vu ses sbires, je suis parfaitement bien placée pour le savoir pour avoir été l’un d’eux et avoir subi le jugement des autres. Reste en vie Kaya, ne fais pas les même âneries que tes ainés, que tout cela serve à quelque chose à quelqu’un ENFIN ! Je ne connais aucun X Men innocents, tu sais…Jub, Amy, Warren, Emma…Moi…surtout moi…nous avons tous du sang sur les mains mais nous avons appris ce que tu as appris tout à l’heure. Une obsession même à la mort et la mort, ce n’est utile à personne. Reste en vie pour aider les autres, le meilleur moyen d’allonger la vie et toujours d’essayer de ne pas la raccourcir.

J’essaye de sourire maladroitement.

- Tu es un troublions et une furie, une casse couille de première mais malgré tout ça, je t’aime énormément. Je ne crois jamais t’avoir demandé quoi que ce soit jusqu’ici à part donner le meilleur de toi-même. Je vais te demander une chose aujourd’hui. Respecte ta vie, Kaya. Respecte la parce qu’elle est précieuse et reste en dehors de cette histoire…fais le pour moi, s’il te plait.

Ah, Cait' n'aimait pas mon regard. Pas du tout même, elle trouvait ça pourrai et elle m'ordonna immédiatement de me tenir loin de cette histoire. Selon elle, Amy avait fait ce genre d'"opération baston" et ça n'avait rien donné de bon. Je voulais bien la croire... Ce type semblait totalement dégénéré, et ses "adeptes" aussi. Je n'aimais pas l'idée de ne rien faire...

Mais encore une fois, je n'étais "pas prête", ni rien de ce genre. Comme toujours on en revenait à la même problématique, et une nouvelle fois je n'avais qu'une seule envie : torturer ce gène inutile pour qu'il me donne quelque chose de concret. Une de ses connaissances avait eu un accident... Soit. Chaque personne était différente, et je doutais que ce tissu que je produisais n'essaie de me tuer. Je n'irais pas après Sinistre... Pas tout de suite en tout cas. Mais je comptais obtenir les outils pour lui courir après. Les monstres de ce type ne comprenaient ni la discussion ni rien de civilisé hélas... Ce qu'il fallait, c'était les terroriser. Que la seule idée que tu leur coure après les fige d'effroi. Mes capacités étaient... Un peu gluantes et un peu crado. Je devais les rendre TRÈS gluantes et TRÈS crado. J'ignorais comment, mais cet objectif-là était bien fixé dans ma tête.

Puis subitement...

- ...mais malgré tout ça, je t’aime énormément.
« NE DIS PAS ÇA ! »

J'avais réagi assez... vivement, disons. Peut-être un peu trop... Mais il fallait que je trace la ligne ici. Je connaissais mes propres défauts, et là je risquais de foncer en plein dans un piège absolument affreux. Après m'être calmée quelques secondes, je repris d'un ton plus zen :

« Je n'ai aucune... mais alors aucune envie de ruiner tout ce que j'ai fait par une connerie... Je vois venir le bourbier mais... à des centaines de kilomètres... Et quand je dis "voir venir", je ne déconne pas. Je visualise de manière très précise toutes les scènes qui mèneraient à ma chute. D'abord, une confusion entretenue avec toi... Puis un jour dans un moment de faiblesse je tenterai quelque chose de déplacé... et paf, on démarre. D'abord des problèmes avec toi, puis ta femme, et vu que les X-men vous connaissent depuis un moment, j'aurai des problèmes avec tous les X-men, et je finirai à poil dans la rue comme une grosse conne, retour à la case départ. Pire que la case départ même. Y'a juste, mais alors pas moyen du tout. »

Je me redressai dans le lit avec un air assez peu avenant.

« Quelqu'un d'autre que toi va prendre le relais pour mon entraînement. Quelqu'un de froid, de méthodique, de professionnel. Quelqu'un avec qui il n'y a aucune chance que je faiblisse et me mette moi-même dans les emmerdements. Je connais mon talon d'Achille... et c'est ça. Les emmerdes sentimentales. C'est pour ça que je fais au mieux pour ne pas en avoir. Je ne peux pas me permettre d'en avoir, parce que c'est à cause de ça que je vais détruire tout ce que j'ai fait des efforts à construire ou changer ou améliorer. Je n'ai pas le droit d'en avoir. »

Je redressai alors les genoux, les entourant de mes bras et me mettant en position fœtale sous la couverture.

« Maintenant tire-toi... Va t'occuper de ta femme, ou je sais pas de quoi, et oublie-moi. Comme tout le monde. Et si tu reviens encore me sortir que tu m'aimes énormément ou je sais pas quoi, je te fous un coup d'aile dans la tronche. »

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Je retirais ma main comme si elle avait été posée sur une sorte de brasier. Je reçu les mots en pleine figure comme une gifle et c’est exactement ce qu’elle venait de me faire, métaphoriquement parlant. Elle me rejetait, elle se méprenait et me rejetait. Ce n’était pas une situation inédite de se heurter à un mur mais c’était particulièrement douloureux, d’autant plus que j’avais décidé de me confier à elle afin de tisser un lien et qu’elle venait volontairement de le trancher. Ce n’était pas juste, ce n’était pas mérité. Mais elle était si jeune et si confuse que je ne pouvais qu’en souffrir et certainement pas en tirer une quelconque rancune. Le souvenir d’Enora me traversa l’esprit, à part elle personne n’avait osé jusqu’ici me faire une telle chose lorsqu’on connait le mal que j’ai à m’ouvrir aux autres. Mais mon choix était fait et j’étais à l’exemple de ce que les autres voyaient chez moi : l’abnégation.

D’un geste lent je me levais de la chaise et je tirais cette dernière pour m’y rassoir, puis extraire de ma poche mon portable pour chercher le programme de mon Angry Bird.

- Tu peux aller te faire foutre ma belle. Tu es sous ma responsabilité et jusqu’ici tu t’es inscrit dans un programme qui te place sous mes ordres. C’est moi qui les donne, pas l’inverse. Si tu veux me chasser, chasse toi de ce programme et reste la pauvre peureuse qui se complait dans son isolement et son fatalisme. Tu es pétée de trouille, et ça je le vois mieux que personne. Tu as peur de ne pas y arriver et de me décevoir alors c’est bien plus simple de tout envoyer péter.
Ta demande est rejetée, ton entrainement se poursuit demain et va s’intensifier. Je vais aussi faire en sorte de te placer à l’accueil ou en aide scolaire, tu vas en bouffer du lien social ma grande parce que c’est exactement de cela dont tu as besoin.

J’appuyais sur start entamant une nouvelle partie tout en poursuivant mon discours.

- Quant à moi, je partirai lorsque l’envie m’en prendra mais je ne t’abandonnerai pas, je t’en fais la promesse. Rentre ça dans ta tête obtue je ne vais PAS t’abandonner. Mettons les choses au clair, c’est facile de dire que j’aime les femmes mais ce n’est pas le cas, j’aime UNE femme que j’ai épousée et il n’y aura qu’elle dans ma vie. Si tu t’attaches à moi de cette façon, je suppose que c’est flatteur bien que ca me paraisse impossible vu le mauvais cheval que je suis mais je te dirais simplement non sans te rejeter pour autant. Et l’amour, tu sais, ne se résume pas à ce type de sentiment. J’aime sincèrement Rachel que je considère comme ma sœur et j’aime sincèrement Jubilée, ma meilleure amie. Dis ce que tu veux en ce qui te concerne c’est mon choix et ma décision : je t’aime énormément, je persiste et je signe envers et contre toi s’il le faut. Physiquement tu es quasi des nôtres, mentalement : tant que tu n’auras pas compris que la force vient du cœur et non des gènes, tu stagneras comme une merde. Et le cœur, ça me concerne car je suis la meilleure dans ma partie, demande aux autres.
Après si tu veux vraiment en arriver aux mains, je crois que tu vas découvrir quelle combattante je suis et comprendre pourquoi je préfère me faire passer pour la gentille rouquine plutôt que d’utiliser mes talents, tu ne fais toujours pas le poids contre moi et le fait d’avoir dans l’idée de me foutre sur la tronche n’est pas vexant, non, c’est juste décevant…parce que LA tu régresses.

La première chose qu’on apprend à un maraudeur de Sinistre, c’est la perte de toute émotion et tout lien : vois où ca mène.

Une nouvelle pause alors que je m’escrimais sur l’écran.

- Nous avons versé notre sang les unes pour les autres, Kaya…Trolle qui ca te chante avec ça mais pas moi. Ah zuuut encore perdu.

J'étais... Crispée, et le mot était faible. Je tenais mes jambes comme si ma vie en dépendait, et des bruits divers laissaient comprendre que mes pointes et lames faisaient un peu ce qu'elles voulaient. Certaines sortaient dans mon dos, au niveau de mes bras, de mes jambes, ... mais dans un sens, l'avantage de cette couche de peau secondaire, c'était que je ne risquais pas de me couper.
Cela faisait une éternité que je n'avais pas perdu le contrôle de mes capacités de cette manière... La dernière fois que des pointes étaient sorties toutes seules, j'avais quelque chose comme 16 ou 17 ans. Et en fait, là, à cet instant, j'avais vraiment l'impression d'être redevenue une gamine de 16 balais qui comprend rien à ce qu'il se passe dans son petit cerveau perturbé. D'un autre côté, j'avais la dalle.

Cait' me répondait... plein de trucs. Mon entraînement allait s'intensifier, ma demande était rejetée, j'allais aller en aide scolaire ou un truc du genre... Des histoires sur l'amour, et tout ça, le cœur, machin truc... et le fait qu'elle puisse me péter la gueule. Oh, ça j'en doutais pas...
Maintenant, j'étais face à un choix. J'avais la possibilité de le rejeter. Définitivement. Toute combattante qu'elle était... Il me suffirait de sortir mes lames les plus tranchantes et lui griffer la tronche. Vu ce qu'il lui était arrivé, je doutais qu'elle le prenne bien et il était donc fort probable qu'elle me déteste de manière définitive, ce qui réglerait le problème.

Je restai silencieuse quelques minutes, tentant de me calmer, mais ce n'était pas simple... Les pointes et lames continuaient de sortir et rentrer comme ça les chantait, et revenir à un état normal ne fut pas simple. Une fois que j'y fus parvenue, je pus enfin répondre mollement :

« C'est pas ça, c'est... chuis désolée... quand je dis que j'ai la dalle c'est pas pour rigoler, je me sens vraiment pas bien et je crève de faim. »

Autant dire que la sensation de cerveau léger et flottant n'aidait pas à réfléchir. Enfin...

« Je sais, il y a plein de façons d'aimer, blablabla... J'ai pas dit que c'était ça, j'ai dit que j'avais peur que ça ne devienne ça. Et si c'est le cas, c'est moi qui vais ramasser, pas toi, ni personne d'autre. Quant au fait que ça soit impossible... J'te signale qu'on sort de la même usine et qu'on a sûrement le même numéro de série... »

Ok, c'était pas super poétique, mais ça retranscrivait bien l'idée à mon avis.

« Quant au cœur et tout ça... Moins je le laisse faire mieux je me porte. Chaque fois que je le laisse aller, c'est la merde. Sys-té-ma-ti-quement. Y'a pas eu UNE seule fois où ça s'est passé convenablement. Je sais que je peux devenir une bonne combattante et protectrice, je sais que mes convictions ne flancheront pas, mais niveau émotions là c'est la catastrophe... Alors je les fous dans une boîte et je leur demande poliment de fermer leur gueule. J'évite les ennuis du coup. A la place, je raconte des conneries. C'est plus sain. »

Je soupirai finalement, me passant les mains sur le visage.

« Enfin je suis désolée de cet... éclat on va dire. J'me doute bien que tu vas juste plus jamais rien me dire, mais malgré ça sache que je ne dirai pas un mot de tout ça. De ce que tu m'as raconté. Quant à Sinistre... Je suis pas cruelle, mais j'ai un kit complet d'arrachage de tronche, je lui ferais bien goûter à ses propres méthodes... Mais j'vous laisse faire... J'touche pas à cette affaire. T'as juste pas intérêt à prendre de risques... Parce que sinon c'est moi qui viens te chercher et là t'auras bien plus de raisons d'avoir peur de moi que de ce connard avec son nom débile. »

Je secouai la tête et fis de grands gestes des mains d'un coup, avec un air énervé.

« Non mais "SINISTRE" quoi !? Sans déconner ?? Il est sérieux là ? Il a pris ça comme nom ?? Nan mais j'vais l'appeler Docteur Dark, tiens, c'est encore plus pourri et cliché ! »

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Je m’absorbais sur ma partie en cours en faisant semblant de ne pas l’écouter sauf que je l’entendais parfaitement bien. Je me contentais de tirer le bout de la langue en un charmant tic de grande concentration alors qu’elle galérait pas possible à mettre des mots sur ses sentiment. Elle n’avait pas tort lorsqu’elle disait qu’on sortait de la même usine avec le même modèle. Elle avait été livrée avec le modèle pudeur monté en série et je respectais cela. Autant jouer le détachement, c’était la meilleure façon de faire.

- Hum ? Pourquoi je n’aurai rien à te dire ? On est amie, non ? Si je ne peux pas faire confiance en mes amis, alors j’le demande…Où va l’monde ?

Je ne répondis rien lorsqu’elle me menaça de se charger personnellement de me botter le fion si j’avais l’audace de prendre des risques face à Sinistre mais je ne pus m’empêcher d’afficher un demi-sourire amusé. Bien sur…On rencontre toujours son destin sur la route qu’on a prise pour l’éviter et effectivement, nous sortions du même moule. Kaya ne voulait pas souffrir des autres, des liens et des émotions qui d’après elle, finissait par la faire tomber. Elle s’était clairement expliquée à ce sujet mais je savais par expérience que vivre dans le déni d’une chose n’aveuglait que sa propre personne, combien de fois avais-je rejeté mon amour naissant pour Amy par ce qu’ « il ne fallait pas », parce que « c’était contre nature », parce que « c’était une trahison ». Oui…Mais les raisons du cœur ont leurs raisons que la raison ignore, ces liens…ils étaient déjà là. Dans ton affolement lorsque tu m’avais vu disparaitre dans les décombres, de ton empressement à m’engluer sans ménagement lorsque tu m’avais vu en ressortir, de cet éclat de colère au sujet de ce que m’a fait cet abruti de Sinistre et de cette colère inquiète au cas où je me mettrais en danger. Tout cela trahis des sentiments bien présent, tu tiens à moi. Quoi que tu en dises, j’ai une place pour toi et ce lien existe déjà…que tu l’acceptes ou non, il se tisse malgré toi. Mais je n’y reviendrais plus pour l’instant, ça me suffit largement pour comprendre combien tu te plantes comme je me plantais jadis et combien j’ai raison à présent. Un jour viendra où tu me le diras, je le sais aussi, et curieusement ce jour, je me contenterais juste de hausser les épaules pour noyer de pudeur tes pauvres lieu-communs.

- Sinistre ? " MONSIEUR" Sinistre ! Loleuh ! Et encore si tu connaissais le nom de plouc qu’il utilisait comme couverture et la véritable forme qu’il avait, ça finit d’achever le décor. Un espèce de grand shtroumpf sans bonnet avec des yeux rouges et une brosse style ruskov’ sur la tête et un putain de losange sur le front, genre pub vivante pour Renault. Par contre, coté pouvoirs…Aie ! Il dépote sévère le babouin, je l’ai vu latter une armée de mutos une fois ou renvoyer une mutos genre salope préhistorique entité SM, classe 10000 qui nous avait tous étalé en claquant juste l’élastique de son string ! Sincèrement…à part Rachel, je crois que…on n’a pas vraiment d’espoir de l’exploser, mais on travaille pour. T’inquiète pas, on gère…

J’éteins mon portable en le traitant d’en…é parce que j’ai encore perdu avant de me lever d’un bond de ma chaise et de m’étirer.

- Bon, allez, arrête de faire ta chochotte et ta paillasse. Bouge tes fesses plates de là, Armanoide..Cobra t’appelle. T’es d’attaque pour un plan cuisine ? Steaks saignants et brique de lait ? Je t’ouvre la porte et on va grailler ensemble ?

Je ne la laisserais plus geindre, il fallait qu’elle remonte. Manger d’abord et puis je lui lâcherai la grappe jusqu’au lendemain.

- On y va ?

Fin du Rp pour Wonder Elioth.

Elle semblait s'en foutre, de mon petit craquage passager. En fait, elle me demanda simplement pourquoi elle n'aurait rien à me dire, qu'on était amies, et autres, comme s'il s'agissait d'une évidence. Quelque part... C'était le genre de réaction que je pourrais avoir, et de fait, qui me mettait plus en confiance. Même numéro de série... Mais tiens, d'ailleurs, est-ce-qu'elle avait un numéro de série quelque part ? Il faudrait que je demande à Amy. Quoique... Si j'allais lui demander "Eh, est-ce-que ta femme à un tatouage à un endroit qu'on peut pas voir quand elle est en bikini", elle risquait de se demander ce qu'il me prenait. Mauvais plan. En tout cas, moi, j'avais pas de numéro de série imprimé ni rien.

...

Bon ok c'était l'heure de manger là. Je partais en sucette, mais quelque chose de concret, quoi. Quand je me mettais à réfléchir à des trucs de ce genre, ça voulait dire qu'il était miam o'clock. Mais avant ça, Cait' me donna quelques précisions sur Sinistre, notamment le fait que c'était "MONSIEUR" Sinistre. Ah, ben oui alors, si c'est "Monsieur" ça va du coup. C'est vachement plus classe... Ou ça fait vachement plus con, au choix. Avec une tête de schtroumpf, des yeux rouges, et un losange sur le front. C'était quoi ce mec, l'as de carreau ? Mais avec des pouvoirs extrêmement brutaux... Je comprenais mieux pourquoi la rousse me disait de rester à l'écart. Avec ma capacité à générer des couteaux à beurre et une armure de nutella gluant, je n'irais pas loin. Si, on pourrait faire un goûter, avec quelques pains au lait... Eh, mais attends...???

OH MAIS CE SERAIT TROP COOL ÇA EN FAIT COMME POUVOIR ! GÉNÉRER DU NUTELLA ! IL FALLAIT QUE JE TROUVE UN MUTANT SACHANT FAIRE ÇA !

Mais ma recherche serait pour plus tard. Pour le moment, ma "gardienne" fit une référence bizarre, me traita ENCORE de fesses plates (non mais sérieux !?), et me proposa d'aller manger. Ah, ça... Je ne comptais pas refuser.

« Bouffe, oui ! »

Simple mais efficace. Je jetai la couverture au bas du lit, avant d'en descendre, toujours avec cette armure bizarre. Bon ben écoute, hein... Les élèves de l'Institut avaient vu bien plus étrange que ça. Quant à moi, j'essaierais de l'enlever plus tard, une fois au calme et une fois que j'aurais avalé quelque chose de solide.

« Et fesses plates, non mais sérieux, ça sort d'où, ça ? Regarde moi ça, n'importe quelle nana serait jalouse ! Puis c'est quoi, ça Armand le Cobra ? Encore un de tes nanars bizarres ? »

[Fin du RP de mon côté aussi !]