La musique est la langue des émotions {Icare + Libre sur demande mp}

J-5 ; je ne sais si c’est le fait que l’on entame LE mois, ou que cette date soit symbolique, mais ça me heurte comme un choc. C’est incroyable. Je n’aurai jamais pensé… enfin, plus exactement, je n’ai jamais voulut penser, que se serait aussi stressant. Et encore, ce n’est que le début. Ça m’a prit comme ça, alors que j’étais sur complètement autre chose. Je ne sais plus ce qui a fait le déclic, je crois que c’était une question de photographe, avec Emma. Les photos de mariage, besoin de mon avis sur deux professionnels qu’elle avait retenu, en me présentant des clichés. Oh, elle n’a pas présenté ça comme ça, mais je ne suis pas bête, elle marquait un point néanmoins : je vois mieux que n’importe qui les détails ainsi figer dans le temps. J’exercer la vidéo car cela va trop lentement pour moi, mais ces images à jamais fixées, pourquoi n’en ai-je pas ? Simplement parce que je n’ai jamais eut personne.

Avant l’Institut, je n’ai jamais réellement eut quelqu’un. J’aurai rejetée ma sœur si elle c’était présentée ainsi, et je l’ai fait parce qu’elle m’a mentie ; aujourd’hui, que t’est-il arrivé, Evangelina ? Pourquoi es-tu si loin ? M’as-tu abandonnée alors que j’étais enfin prête à t’accepter ? Je sais qu’il n’y a personne à ton appartement, je sais que tu as disparue, j’ai toujours votre lettre d’invitation, à toi et ton connard de copain. J’espère que vous êtes ensembles, quelque part, et que son cadavre ne repose pas en contrebat d’un donjon qui te garderait prisonnière, mais selon Sébastian… c’est plus que probable. Le Fantôme a fait cavalier seul, et est retourné dans les légendes du passé, quant à toi, la malédiction de notre héritage t’as rattrapée. Ezechiel est sur tes traces, n’est-ce pas ? Mais lui, en reviendra-t-il ? Il n’a jamais été là, pourquoi le serait-il plus maintenant ? Je me demande parfois ce qu’aurait été ma vie si Séb’ ne l’avait pas emprisonné, si c’était lui qui m’avait élevée. Aurai-je eut une famille ? Aurait-il tenu sa promesse d’être là – en était-il capable au moins ? Sa connerie, on aura beau m’expliquer qu’il aimait ses filles plus que tout, sa connerie reste un gouffre abyssal, et je ne sais pas ce que je serais devenue entre ses mains ; pas ce que je suis aujourd’hui. Idem Sébastian, même si j’ai une idée plus précise de ce que je serais devenue s’il m’avait entrainée – oui, entrainée, il est incapable d’éduquer. Il a fait le bon choix en me laissant à l’orphelinat, ou en tout cas, ma vie a tournée de la bonne façon. Il sera le seul à venir, mais il sera là. Il m’a dit, pour la troisième sœur, et il m’a dit qu’il ne savait pas où elle était ; je ne crois pas qu’il m’ait menti, mais je ne saurais jamais, avec lui. Il manipule ses propres émotions, c’est et ça restera un sociopathe, malgré sa rédemption. C’est ainsi, je me fais à l’idée, tant qu’il tient sa promesse et qu’il est là, ça m’ira.

Avant l’Institut, ma seule maison, c’était l’orphelinat, mais qui devrais-je contacter ? Ava ? Ava de Lauro, seul le fait qu’on ait été retrouvée au même endroit malgré trois années d’écart, avait suffit à nous rapprocher. Jusqu’à la mutation, j’étais sa protégée, son amie, et après… c’est devenu plus complexe. Son adolescence c’est mieux passée que la mienne, puis on s’est éloignées. Elle avait la volonté et la popularité, j’avais la timidité et les examens médicaux ; mais c’est la seule à ne m’avoir jamais crachée ma différence au visage. Girasole, c’est d’elle, même si ici, personne ne m’appelle plus ainsi, ça a été remplacé par Fougère. On est restée amies des années durant, puis elle est partie. Je n’ai jamais su ce qu’elle était devenue, je ne l’ai jamais appelée, et elle non plus. C’est étrange de voir comment des destins, pourtant liés depuis si longtemps, se séparent.  En serait-il de même avec Jubilee ? Avec ces amis que je me suis fais, dans ce havre de paix entourées de bois, dans lesquels je me suis réfugiée pour réfléchir ?

Je n’en sais rien, je sais juste que je m’apprête à prendre un engagement qui m’engagera pour la vie. Mais c’est bien pour cela que je le veux. Que je le veux malgré qu’il y ait tant de raison d’échouer. Sa sera difficile après, je le sais ; je l’accepte. Les nuages noirs à l’horizon sont plus sombres et cruels qu’ils ne l’ont jamais été ; est-ce là une raison de ne pas le faire ? Je dirais plus que c’est une raison de le faire, justement, peut-être n’en aurait-on pas l’occasion après. Cela ne m’empêche pas d’avoir peur, de stresser ; je suis très douée pour l’un comme pour l’autre.

Je suis là, en lisière du bois au-dessus du potager, assise en t-shirt, jean et baskets, comme j’aurai put l’être autrefois dans les rues d’Avellino. Mais j’ai tellement changée, j’en suis méconnaissable. Je ne suis pas particulièrement nostalgique, et je suis fier de ce changement, car il m’a conduite au bonheur. La tête appuyée contre le tronc, la guitare qui m’a été offerte entre les mains, je regarde l’horizon, et s’il ne me parait pas si noir que cela. A-t-on fait la plus grosse partie du chemin ? Je n’en sais rien, mais je suis fière de celle qu’on a faite. Je suis fière de toute ces démarches à la con qu’on a dût accomplir pour qu’on nous autorise notre bonheur ; parce qu’ils croyaient qu’ils pouvaient nous l’interdire, ces cons ! Le City Clerc of New York, p’tain, eux je peux plus les sentir pour un bon moment ; James Elioth non-plus, d’ailleurs. Je suis même pas sur qu’on l’a invité au mariage. Avec Kyle de retour, le VRAI grand frère pouvait déjà conduire la première mariée à l’autel, avec son beau costume tout neuf de chez l’autre grand frère.

Enfin, bref, je suis là, à chercher une chanson pour m’encourager. Pour me dire que les emmerdes qu’on a connues n’ont pas réussi à nous empêcher d’arriver jusqu’ici, et que celle qu’on connaitra ne l’empêcheront pas non-plus, ni ne parviendront à le rompre. J’en ai une, elle n’est pas totalement exacte, car je n’ai pas rien à perdre, mais crois-moi, Destin, Destinée, Fatalité ou quelque soit ton nom :

La musique interpelait Josh, elle l'interpelait toujours, de quelque façon qu'il soit et à quelque lieu où elle se trouve. Chanter était aussi naturel pour le mutant que voler, or ce n'était pas dû à son pouvoir de la voix, c'était un talent, un plaisir, un bonheur qui l'avait entre autre aidé à s'en sortir et à mieux s'accepter. Aussi, bien qu'il ne connaissait pas le type de musique qui flottait désormais sous lui, tandis qu'il volait, encore caché par la cime des arbres, Icare s'y dirigea naturellement, sa silhouette ailée ombrageant modestement le petit "trou" de forêt dans lequel il débarqua. Comme il n'était pas très haut, s'étant justement rapproché pour mieux entendre la voix, Jay reconnu Amy, c'était elle la chanteuse.

Attentivement, le jeune homme écouta la mélodie, il se rapprocha encore, jusqu'à se poster 5 mètres au-dessus de sa compagne de cours de vol et répondit en se calquant sur sa voix. Son oreille musicale n'avait pas eu de mal à capter le tempo, et il reprenait un peu à sa façon la strophe retenue, d'une voix plus profonde et légèrement plus grave. Utilisant son don, le jeune homme joua également avec les arbres, comme pour diriger légèrement l'écho, c'était difficile mais il avait tellement aimé la musique qu'Icare était devenu professionnel dans la matière, d'ailleurs ses concerts commençaient à vraiment avoir du succès et il lui était arrivé de refuser deux ou trois soirées dans des bars huppés. Si certains lui claquaient la porte au nez ou annulaient à cause de sa mutation, d'autres prenaient le risque d'être montré du doigt par la suite et le réclamaient.

La chanson d'Amy n'était pas le style de Josh qui avait automatiquement "adoucit" le ton sans pour autant gâcher la base, il était habitué à chanter un peu tous les styles pour s'entraîner, mis à part les mélodies trop rudes qui ne trouvaient vraiment ps grâce à ses yeux. Souriant, le jeune homme cessa de faire du surplace et descendit doucement, se posant à deux ou trois mètres histoire de ne pas envahir l'espace vital d'Amy. Quand il y avait de la musique entre lui et les gens, Jay était bien plus téméraire, autrement il n'aurait pas osé déranger Amy, sauf en cas de vrai danger ou de larmes assidues.

-Salut, joli grain de voix.

Fit-il en ébouriffant son plumage, utilisant une phrase de charmeur clichée mais bien plus sincère et surtout sans arrière pensée venant de sa part. Josh se demanda fugacement pour quelle raison la x-Woman chantait avant d'évincer cette préoccupation, cela ne regardait qu'elle et parfois les gens chantaient juste par plaisir. Sans oublier que la jeune femme allait bientôt se marier, tout le monde le savait, Jay même non invité se faisait une joie de cet événement, persuadé que la bonne humeur contaminerait tout l'institut, et puis c'était si beaux deux êtres qui s'unissaient. Si Amy et Caitlyn s'aimaient comme ses propres parents, de doux jours leur étaient assurés, quant au reste, le chanteur espérait bien que la musique dépasserait les limites de la cérémonie pour venir lui chatouiller les oreilles.

-Félicitations, je n'avais pas eu l'occasion de le dire avant, c'était trop tôt et pas vraiment le moment en cours. Je suis très heureux pour vous.

Ajouta-t-il sobrement en guise de "ça va ?" et de "tout se prépare ?", soit Amy extrapolerait si elle le désirait, soit elle ne le ferait pas. Parfois trop de mots, cela se révélait inutile, même un chanteur comme lui le concédait. Quoiqu'il en soit, Josh comptait sur un beau mariage, l'institut étant un lieu particulièrement agréable, quant au fait que ce soit deux filles, il serait bien mal placé pour y trouver quelque chose à redire étant donné ses propres penchants. Ses parents lui avaient de toutes manières appris la tolérance bien qu'il ne l'eût pas pratiqué sur sa propre personne pendant très longtemps, particulièrement haineux envers lui, Jay n'avait jamais eu de soucis avec les autres personnes un peu "spéciales" qui rendaient ce monde plus coloré.

Mes yeux sont clos, lorsque je joue pour moi-même, c’est généralement ainsi que je procède, histoire de me couper un minimum du monde. Mais qu’est-ce qu’inhiber le regard, lorsque les autres sens sont suffisants pour percevoir son environnement ? Mon ouïe se concentre sur ma voix, mais elle n’en occulte pas le monde pour autant, même s’il n’est plus qu’un arrière plan, et mon odorat continue de me renseigner sur les alentours, mais peut-être qu’ils ne m’apportent qu’un complément à mon propre chant, comme le fait mon touché, qui se concentre sur la guitare plus que sur la dureté de l’écorce ou le contact du vent. Je ne pourrais jamais réellement occulter le monde grâce à mes sens, et il n’est qu’une personne capable d’attirer toutes mes pensées au point qu’il n’ait plus la moindre importance, cependant, je parviens à m’en retirer, de temps à autres, de ce monde. Un minimum tout du moins.

Un minimum qui n’est pas suffisant pour que je ne perçoive pas un drôle d’écho, reprenant mes mots et mes strophes, légèrement plus grave, ainsi que le battement d’ailes qui l’accompagnait. Je n’ai pas besoin de m’interrompre ou d’ouvrir les yeux pour savoir de qui il s’agit, le vent me renseigne, de même que la voix ; Joshua « Jay » Guthrie, alias Icare. Il m’accompagne, il ne m’interrompt pas, alors je fini.

Et lorsque je fini, il se pose, m’adressant la parole à bonne distance.

- Merci, tu es plus doué que moi en chant, cependant, répliquai-je avec un sourire, ouvrant les yeux sur ceux d’émeraude que m’a offert Mère Nature.

Icare est l’un des rares élèves que je puis encore nommer « camarade », puisqu’il est l’un des rares qui me perçois comme une élève, non comme un pion, ou bientôt, comme un psy. Une année de cours de vol, bien qu’ils soient à présents terminés, n’a pas fait de nous des intimes, mais des camarades, tout du moins, et comme la première catégorie, je n’en ai que trop peu, même si je n’ai jamais été habituée à en avoir des foules.

Il s’ébouriffe les ailes, une chose que je regarde distraitement, n’ayant moi-même pas réellement l’occasion ou la nécessité de le faire, avant de s’interroger ; de quoi, je l’ignore, je vois juste qu’il s’interroge, fugacement, c’est inscrit sur son visage. A quoi penses-tu, Jay ? Pourquoi cette interrogation, et ce petit sourire ?

- Félicitations, je n'avais pas eu l'occasion de le dire avant, c'était trop tôt et pas vraiment le moment en cours. Je suis très heureux pour vous.

Ah, le mariage ; logique. Un petit évènement pour l’Institut, surement plus petit que le Bal de promos, même, mais un événement quant même. Qui viendra ? Qui ne viendra pas ? Certains élèves et résidents sont-ils restés exprès ? D’autres reviendront-ils pour cela ? Cela importe-t-il vraiment tant que notre petit groupe est réunit ? Tant que la famille est là ? Elle ne sera pas complète, elle ne le sera jamais, mais je crois que ceux qui nous aiment seront là, ne serait-ce qu’en pensée.

- Merci. Tu seras encore là ? Je sais pas si t’es au courant, mais tout l’Institut est invité. Certes, tous les élèves sont en train de repartir chez eux pour les vacances, mais si Paige et toi êtes disponibles, vous êtes les bienvenus. Enfin, je promets pas de ne pas me disputer avec ta sœur, mais pour toi, ça ferait plaisir de t’y voir.

Je me réinstalle un instant, me redressant contre le tronc pour mieux lui faire face, lui et sa distance de timidité ; je connais bien ça, même si j’arrive à l’outrepasser plutôt aisément, à présent.

- Viens t’assoir si tu veux, y’a pas de problème. Je chante et je fais un peu de photosynthèse, rien de plus ; t’as pas à craindre de me déranger.

Tu as eut la délicatesse d’attendre que j’ai finie ma chanson pour ce faire, mais tu n’escompte pas rester à distance de sécurité, vu que nous avons déjà passé pas mal de temps ensemble. T’as apprit à enseigner avec moi, me dis pas que t’es toujours aussi intimidé ?

Je te regarde encore quelques instants, quelques courts instants, et que tu t’approches ou que tu ne le fasses pas, je fini par détourner les yeux, cherchant à travers les branchages et l’horizon l’astre diurne. Les réflexions suffiraient à me nourrir, mais cela prendrait plus de temps que la lumière directe, à dire vraie, et si j’arrive un peu à en capter, c’est toujours ça de prit. Je ne peux plus me permettre les matinées de photosynthèses, comme par le passé, maintenant, c’est quelques heures dans mon emploi du temps, et des activités en dehors. Lézarder me va parfaitement pour le faire, mais je ne suis pas obligée de me concentrer sur cette passive tâche, et je dirais même que désormais que je pense incroyablement plus vite, je n’ennui bien plus qu’avant si je dois me limiter à cette unique activité.

- Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Non seulement j’ai pas été très assidue aux cours de vol, mais en plus, depuis qu’on en a fini, on s’est pas revu, à peine croisé ; t’as des news ?

Pas très assidue, c’était par période. Après la Traque de Caitlyn, durant décembre et janvier, je n’y ai plus pointé, le premier mois passé dans une sorte de non-vie mécanique dont la seule différence avec une dépression standard pouvait se définir comme mon absence de déprime, remplacée par un vide abyssal qui faisait qu’il s’agissait plus d’une absence tout court que d’une réelle absence de déprime, et le second passé en réhabilitation, tant de mon aimée que de moi-même, puisqu’il n’y avait plus de différence au niveau du cœur. Après, diverses missions ou autres obligations mont ponctuellement empêchées de me présenter à l’heure, ou de me présenter tout court d’ailleurs, mais mes progrès ont été là de toute façon, puisque j’ai avancé très rapidement, presque trop, comme toujours. Que se soit mes cours, ou mon mariage, je progresse toujours trop vite, je devrais m’y habituer, j’ai perdue la lenteur et les difficultés d’Amy de Lauro depuis longtemps, désormais. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose.

- Ca me concerne peut-être pas, mais toi, toujours personne à l’horizon ?

Du chant de rue, je savais, des concerts, je n’imaginais pas. Après, il doit y avoir concerts et concerts, comme pour toute chose, mais si ses concerts le conduisent à se produire ne serait-ce que dans des bars ou des petites salles, c’est déjà bien, et ça peut même faire une rentrée d’argent. Après, tant que cela n’empiète pas sur le plaisir de jouer, c’est bon. Quant au fait que ses parents soient nos premiers fans si on les débarrasse de lui ou de sa fratrie, ça me fait sourire d’amusement, je n’imaginais pas qu’une famille puisse se débarrasser de ses enfants de façon aussi légère, et décomplexée. Oh, je ne m’imaginais pas grand-chose de toute façon, ma fratrie est atypique, et celle de Caitlyn, c’est du « je t’aime – moi non plus, sauf si tu arrêtes de me taper » ; enfin, on va être accompagnées par nos frères respectifs, et entre Kyle en costume et Sébastian en couleur, ça promet… tant qu’ils nous volent pas la vedette, c’est bon.

- Oh les nouvelles ? Côté cours de vol, j'crois que tu lui manque… A Worthington j'entends, il râle de temps à autre dans la barbe qu'il n'a pas en parlant de "sérieux", "d'engagement" et de "perte de temps" dans son emploi du temps, mais j'pense surtout qu'il t'aime bien et s'ennuie de toi.

Je dois avouer que je lève un sourcil à l’évocation de Warren Worthington, qui outre le fait qu’il soit mentionné sans le « Monsieur » dans la bouche de Jay change des fois où ils se côtoient, mais surtout sur le fait qu’il râle. Qu’il ait râlé, ok, mais maintenant, les cours sont terminés, puis s’il veut vraiment me voir, il n’a pas besoin de cela, si ? A moins qu’il ne cherche une excuse, conscient qu’avancer le fait « qu’il m’aime bien » et « s’ennuie de moi », sachant que s’il y avait bien un prof sur lequel je rêvassais au début, c’était lui, ne fera que donner des raisons à Caitlyn de lui voler dans les plumes ; surtout qu’à l’époque, je lui ai dit en plus…

Jay me sourit avec malice, et je le réponds en souriant également, mais avec gêne. Je sais qu’Angel est moins obtus et bien plus amicale qu’il veut en donner l’impression, mais je pense que mon camarade sur-interprète trop le comportement de notre ancien professeur. Enfin, je l’espère, parce que si, lorsque le mec dira « si quelqu’un s’oppose à cette union, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais » et qu’il y a effectivement quelqu’un qui se lève, je lui balance tout ce qui me tombe sous la main, depuis les fleurs jusqu’à mon frère !

Il n’acceptera personne d’autre en cours, mais il m’attend… Euh… l’année prochaine je la fais en soutenance de thèse, j’ai plus de cours à proprement parler, il est au courant ? Les cours de vol, c’est fini pour moi, s’il veut des patrouilles aériennes ou de l’entrainement, pourquoi pas, mais malgré mon âge, ma mutation m’a permit de prendre beaucoup d’avance scolaire, et les cours, c’est fini, car j’ai pas l’intention d’en donner. Quant à répondre et critiquer, certes, c’est ma spécialité, et ça me revient suffisamment dans la tête comme ça, même si c’est peut-être un plus pour lui, c’était pas son avis durant la réunion. Mais entre cours et réunion X-Men, il y a une différence, quant bien même on doit montrer le même professionnalisme dans l’un que dans l’autre, ou tout du moins une attitude similaire, d’après Ororo.

Warren aime bien ma manière de voler, et Jay pense surtout que je suis si douée que j’ai plus besoin de cours… c’est encore de la gêne qui m’échappe, même si cette fois, elle n’est qu’un floue, car elle m’échappe réellement, je ne la maintiens pas. Que répondre à cela ? Le fait que j’ai complété mon apprentissage au vol par un entrainement olympique incluant du saut dans l’espace m’a bien aidé à dépasser Icare, de plus je dois faire du vol de combat, non de plaisance, pour les impératifs de missions, m’enfin, de là à en devenir aussi centrale pour le cours quasi-particulier, c’était vraiment pas l’objectif.

L’objectif le plus simple pour l’heure, il se nomme potin.

- Si, enfin on verra ce que ça donne. Pour le moment je suis en phase "test". Faut qu'il soit à la hauteur, moi aussi je suppose, donc on attend de voir si ça va devenir sérieux. Pour l'instant non, c'est plus un ami. Ça fait combien de temps que tu es avec Caitlyn toi ? Et vous vous connaissiez avant ?

Tiens, un détail qui m’a échappé jusque là : Joshua est gay. Bah, tant mieux pour lui, il devra juste faire attention à ce qu’Husk ne drague pas ses petits copains… oui, enfin elle aurait fait la même chose avec ses petites copines, et oui ça sent le vécue, retrouver Ma Cati à poils dans des buissons avec une bimbo blonde modèle airbag-airbus, ça a de quoi faire jalouser… m’enfin, j’étais pas polymorphe à l’époque, la crise c’était donc limitée à la normalité, et a une rancune qui n’est toujours pas passée. On ne touche pas à Caitlyn, et ceux qui me disent qu’il n’y a pas mon nom dessus feraient bien de regarder la gourmette à son poignet. Oui, 100% territoriale, et encore plus jalouse. Namoe.

- On s’est rencontrées le 8 avril 2012 avec Caitlyn, lorsqu’elle est arrivée à l’Institut, mais on s’est mises ensembles que quatre mois et vingt jours plus tard ; tout le monde nous trôlait comme quoi on était lesbienne… bah tout le monde l’a sut avant nous. Ça fait donc seize mois qu’on se connait, et presqu’un an qu’on est ensemble et… Seigneur-Dieu, dit comme ça, on a l’impression qu’on va beaucoup trop vite !

Je me tais avant de me stresser toute seule comme une grande, même si c’est légèrement trop tard ; raaahhh !

- Vous avez déjà choisi la musique ? La chanson que tu chantais jusque là est incluse ?

Oh oui, une échappatoire !

- Euh… c’est Emma qui organise, donc j’en ai pas la moindre idée, mais non, c’était juste pour me donner du courage et moins stresser par rapport au mariage et… bah ça marche pas tellement. Je pense pas qu’on chante, enfin j’en sais rien, j’ai pas la moindre idée de comment ça va se passer, et… voilà quoi. J’ai à peu près ton âge, je me marie, avec ma toute première copine… plus j’y pense, plus je flippe, mais plus je flippe, plus elle me rassure, et je sais qu’on fait le bon choix. Mais ça n’empêche pas de flipper. Normalement, on devrait avoir des parents pour conseiller là-dessus, ou au moins pour nous emmerder, mais niet, les seuls sur qui on peut compter niveau famille, c’est des frères, même pas de sang, et qui ont un don pour faire les choses de travers, mais à un niveau inimaginable. Toi qui sais ce qu’est une famille, tu trouves normal de se taper sur la gueule pour faire passer ses idées, protéger les autres ou savoir s’ils sont prêts ? Perso, je pense pas, même si j’ai prit le coup de main. Enfin Bref, je stress beaucoup, du coup, je chante pour me déstresser, ça marche bien, même si y’a mieux et… ça j’en parlerai pas.

Je pense vite, je parles vite, mais le problème, c’est que mon débit d’âneries suit également !

Merci d’essayer de me rassurer, Jay, mais tu t’y prends comme un pied : 16 mois c’est tout à fait raisonnable ? Tes parents ont mit deux ans, même si je ne suis pas sure qu’on puisse se marier avant les 21 ans aux USA, même s’il est parfaitement possible que ça dépende de l’état. Personnellement, je m’en fous, la majorité italienne régit mes papiers, donc je peux le faire, dans tous les cas, même si je ne gagnerai pas la nationalité, ce qui est tant mieux au passage. Après, si du coup la tutelle de Caitlyn reste à James, je crois qu’il faudra que je vois avec Sébastian pour qu’il arrange ça ; l’administration est bien la seule chose qu’il baise, d’après Pita. Enfin Bref

C’était encourageant de savoir que l’Amour subissait les tempêtes sans s’en effriter, car même si on commence à être expertes dans le domaine avec Cait’, le fait que cela arrive aussi chez les autres est… rassurant ? Oui, cette assurance d’appartenir à une norme et que si d’autres y arrivent, pourquoi nous ne le ferions pas également ? Après, c’est pas les mêmes emmerdes, même si 90% de mutants dans une fratrie, ça doit être un beau bordel à l’adolescence. Enfin, j’en suis même pas à oser l’adoption d’un enfant, mutant ou pas, alors dix…

Dix dont une qui n’acceptait pas les autres, à cause de son humanité, ou plutôt, du fait qu’ils soient tous mutants, sauf elle. Triste, de savoir que cette différence rongeait jusqu’à l’intérieur d’une famille même. Mais pourquoi s’était-elle sentie démunie et seule ? Le fait qu’elle ne soit pas mutante avait-il compté dans son éducation ? La jalousie était compréhensible, même si c’était un cas plutôt rare chez les humains, rarement avouée en tout cas, mais le reste trahissait une faille au niveau des Guthrie eux-mêmes. Je ne préfère rien dire, puisque de ce que je sais des Grigori, ils se considèrent comme royaux ou élus, même parmi les autres mutants, qui ne les intéressaient pas plus que les humains d’ailleurs tant qu’ils n’étaient pas une menace à leurs guerres fratricides et au contrôle de leurs territoires respectifs. Je ne sais même pas si je suis sur le territoire d’un de ses aïeux, chose passible de mort puisque dans un tel cas, je ne lui ai prêté allégeance en tant que Grigori, mais là aussi je m’en moque, car outre qu’ils ne me connaissent pas, et que j'ignore la majorité sur cette famille de tarés, j’ai aucune revendication autre que celle d’exploser la gueule de ceux qui viendraient me chercher des noises. Et on ferait ça en équipe, puisque je fais parti des X-Men, donc je ne vais pas me faire emmerder par une famille primitive et obtus, dépassée par les événements du monde et tellement égocentrique qu’elle est incapable de voir ce qui se passe pour les autres, si ?

- Quant à se battre pour tout et rien, oh oui c'est tout à fait normal ! Parfois c'est même "violent", mais le principe d'une famille, c'est que lorsqu'il y a un gros événement, même si tout est fait de travers, tout le monde s'y met. Alors des fois c'est pesant, surtout quand les autres n'agissent pas comme on le voulait, mais ça reste un soutien. Ce que tu me décris là, oui vraiment, ça se rapproche d'une famille.

Bon, je grimace un peu et je détourne le regard, me perdant un instant dans mes pensées ; je crois qu’il faut mieux que je ne t’explique pas que j’ai mit une balle dans la tête à mon frère et que Caitlyn aura étranglé à mort le sien sans mon intervention, car ta notion de violence est bien plus soft que la notre. Quant mon père m’a retrouvée, après vingt ans, il m’a enterrée sous une église parce que je n’avais pas la bonne couleur d’yeux, c’est autrement plus cruelle comme punition qu’un isolement dans une chambre. Enfin Bref, je ne parlerais pas de cela : ma famille, c’est Caitlyn, à la limite Sébastian et Kyle, mais les autres, je m’en lave les mains.

Je vois ta tristesse, Jay, tout comme ta volonté de bien faire, et c’est le principal. Tu es rêveur, tant au figuré qu’au sens propre, ou en tout cas tu as l’apparence du second lorsque tu te mets à regarder les nuages comme en ce moment ; ne fait pas l’erreur de tes ainés, ne devient pas X-Men, tu as trop d’innocence et de naïveté pour ça. Vis ta vie avec ta passion et aussi normalement que possible, se serait le seul conseil que j’aurai à te donner.

L’âge physique ne compte pas… je grimace encore sur ce coup ; à chacun ses complexes sur son physique, mon aimée c’est sa poitrine qu’elle trouve trop petite, malgré tous mes arguments et mes exemples, et moi, c’est sur l’âge de mon corps. Il est plus vieux que moi, plus vieux qu’il ne devrait être, mais la mutation s’en est mêlée. L’âge mental est une chose bien différente de l’âge physique, oui, mais la maturité et le vieillissement s’acquiert de pair, par les expériences, par… enfin, il ne faut pas dérégler les deux.

- Si tu as la certitude d'aimer ta compagne, rien que cette certitude, alors c'est déjà tout. Que tu aies peur pour ton mariage prouve que c'est un moment important que tu ne veux pas voir gâcher, et donc tes sentiments. Enfin c'est ce que je pense en tout cas, et tant pis si ça fait fleur bleue hein, on est gay ou on ne l'est pas. J'ai pas d'virilité à défendre, j'assume.

- T’es sur que c’est une question de virilité ? Nan, je suis peut-être mal placée pour juger, mais j’ai pas mal l’impression que beaucoup de mecs confondent virilité et machisme. A défaut d’avoir une virilité à défendre, t’es plutôt absolument pas matchiste, et je pense pas que ton orientation sexuelle ait à voir là-dedans.

En fait, si, ça a à voir, puisque le comportement de « mâle » implique une dominance des uns sur les autres, une hiérarchie, ce qui n’est pas forcément le cas chez les femelles, même si l’égalité des sexes tend à réaligner cela. Le fait que tu tente d’avoir une égalité avec ton partenaire efface ce besoin de hiérarchie, et du coup t’aide à t’ouvrir l’esprit. Après, il y a des hétéros qui sont aussi capables de se détacher de cette échelle et des homos qui ont encore les pieds dedans, donc disons que tu as juste une facilité. Mais là n’est pas la question, surtout que c’était une blague, considérant ton petit rire. Je souris aussi, bénissant mes réflexions bien plus rapides qu’elles n’auraient dues.

Quant aux goûts de Madame Frost, euh… tant qu’elle reste professionnelle, ça ira, mais je préfère que notre mariage soit fait selon nos goûts que selon les siens, car j’aimerai que même Kaede puisse y venir sans qu’on doive passer un mois à lui expliquer toutes les références sexuelles qui y étaient présentes. Emma n’arrive pas à avoir une situation stable, alors c’est, comme sa réputation le suggère, des histoires sans lendemain, mais ses goûts personnels sont aussi très différents des nôtres, car même si les mauvaises langues ne le reconnaissent pas, elle a d’autres activités que le cul. Après, si j’ai héritées de quelques centres d’intérêts, ce n’est pas le cas de Caitlyn, donc on reste sur notre mariage, nos goûts et voilà. Et oui, je découvrirais mon propre mariage, si j’ose y foutre les pieds. Puis, à défaut d’avoir préparé le mariage, j’ai préparée la lune de miel, ça je ne l’aurai laissé à personne au monde !

- Ouep, c’est cool la musique. C’est Caitlyn qui m’a apprise à jouer de la guitare, elle avait eut un job de chanteuse/guitariste dans un bar lesbien, quant elle était encore à SF. Comme quoi, le hasard fait bien les choses. Et oui, Emma c’est bien Mlle Frost, qui tient à son Mlle d’ailleurs.

- Alors, c'est quoi le mariage de tes rêves, celui que tu voyais enfant, enfin si tu te voyais un jour mariée, raconte ? Moi je voulais déjà quelque chose en plein air, ou dans le ciel, va savoir pourquoi…

Je suis très rapide à la détente, mais je me permets de buger quelques secondes. Hum… Je me mordille la lèvre en levant les yeux, plus pour gagner du temps que pour réellement réfléchir.

- Bah en fait, j’ai deux mariages de mes rêves, parce qu’avec l’éducation que j’ai eut… disons que l’homosexualité n’était pas envisageable, déjà que le concubinage n’était pas envisagé avant la majorité. Quant j’étais gosse, je voulais un truc féérique avec un beau prince charmant, une belle robe blanche, des cloches, des pétales de roses et un lâché de colombes, j’aurai voulut faire cela à Venise, que mon mari me porte à la sortie de l’église et m’emmène pour une balade en gondole, qu’on s’embrasse sous le Pont des Soupirs, et qu’on parte faire un tour du monde en amoureux. Maintenant, avec Caitlyn, on voulait se marier ensemble dans une église, obtenir d’un prêtre catholique qu’il nous marie selon sa confession, avec la famille et les amis… Mais pour l’église c’est mort, on n’ose plus y foutre les pieds parce que les deux dernières fois se sont très mal passées, la famille et les amis, hors de l’Institut, on en a très peu, et du fait qu’on soit X-Women toutes les deux, la chose qui a attirée le plus d’attention sur le mariage, c’était le système de sécurité, puisqu’on va le faire ici.

Une pause, longue pour moi, de plusieurs secondes, alors que le sourire qui s’était dessinés à l’évocation de mes rêves, et effacé à l’évocation des réalités, refait surface, lentement.

- Mais qu’importe qu’on arrive pas à le faire exactement comme on le voudrait, la principale chose pour notre mariage, c’est que ce soit le notre, qu’on y soit toutes les deux. Même sans balade en gondole et sans église, ce sera parfait, parce qu’on sera là, toutes les deux, et que c’est ça le plus important… Après, je dis pas que je vais pas essayer de la porter quant même, puisqu’à défaut d’y avoir le droit, je trouve quant même cela très romantique !

Ça va bien se passer, ça ne peut que bien se passer… Puis au pire, on réessayera. Le Destin nous foutra sur la gueule ce jour-là, je n’en doute pas, même si je l’espère vraiment pas, mais on finira par gagner, comme d’habitude ! Et si y’en a qui sont pas content, coup de boule, ça règlera le problème. Se sera tellement pas le jour à nous faire chier que le premier qui gâche la fête, on lui fera la sienne, de fête !

- Enfin, voilà. La seule chose qui égale ma hâte que ça arrive, c’est cette peur d’y être, et je suis parfaitement consciente que c’est entièrement paradoxal, et totalement logique. On se mariera pas dans le ciel, Caitlyn a le vertige, mais oui, se sera dans le parc. Et Ororo nous a promit qu’il ne pleuvrait pas ce jour-là, et si on a droit à une averse lorsqu’on nous marie parce qu’elle est trop émue, je pense que je lui rappellerai ça toute sa vie. Mariage pluvieux, mariage heureux ? Mariage pluvieux, mariage boueux, oui, et j’ai vraiment pas envie que ma robe devienne transparente devant tout l’Institut ! D’ailleurs, j’ai encore moins envie que celle de Cait’ le soit également, c’est une propriété privée sans droit de regard !

Oui, parfaitement, je me fais des films dans tous les sens, depuis le film d’amour au film catastrophe en passant par le film d’action, où Rachel et Jubilation se sont faites voler les bagues et ont une matinée pour les retrouver, ou le film noir, avec l’agent du BAM James Tucker qui vient enquêter sur un je-ne-sais-quoi juste pour foutre en l’air le mariage (ce qui aurait eut l’originalité que le meurtre intervienne à la fin du film, non au début). Dans tous les cas, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer la prestation de Kyle Kenneth en Kostume (toute une histoire, et une magnifique allitération en « k »), de Jubilee en robe et SANS chewing-gum (les lunettes, je n’ai pas l’espoir de réussir à lui les faire enlever, mais si je pouvais éviter d'avoir une ruminante en témoin, ce serait magnifique), de Sanzo qui devrait rester concentré sur nous et non l’une des témoins (qui avait intérêt de se ramener en robe elle aussi, et pas moulante !), enfin bref, un sacré casting.

Mais à me perdre dans mes pensées, quant bien même soient-elles extrêmement rapide, je vais mettre un vent à Icare, alors je me retourne vers lui, ignorante du nombre de secondes que cela m’a prit à imager ce mariage qui me fait tant envie que peur, et je lui adresse à nouveau la parole.

- Et toi, de ton côté, mariage, pas mariage ? Pas forcément avec celui que tu drague en ce moment, mais en théorie.

-Hum, t'as pas tort, il y a des filles machistes, enfin version filles quoi… Et des homos ultra misogynes et machistes aussi, tout ça se confond un peu. Toujours est-il que ça me parais ridicule.

Filles machistes… hum, pourquoi je pense à Ororo là ? Ah oui, ça me revient, le café, le mari bien dressée, l’incroyable capacité à foncer dans le tas et à se dire « ah zut » lorsqu’elle se rencontre qu’il y a des dommages collatéraux… c’est pas vraiment du machisme, je pense, juste de la maladresse, et une virilité particulièrement… exprimée ?

Enfin Bref, sujet suivant, je crois pas qu’on soit en froid en ce moment, et je veux VRAIMENT pas qu’il pleuve à mon mariage !

- Oh j'ai aussi commencé comme chanteur-guitariste, d'ailleurs on peut dire que je continue dans cette voie, il faudrait que je trouve un groupe peut-être, je ne sais pas trop… Quel est ton style favori ?

Le style de musique favori, la question sur le mariage, trop de choses en même temps, je pense très vite, m’enfin j’ai qu’une bouche ! Et sauter du coq à l’âne, cela signifie ne pas approfondir les sujets, ce qui serait vexant quant on voit ceux qu’on aborde ; bon, du coup, on verra plus tard pour le style de musique, d’abord le style de mariage. Et ça te fait sourire ? Ça t’amuse qu’on puisse finir en marron et transparent ? Naméo ! Pis d’où que tu rougis ? T’es sur d’être gay, hein ? Nan parce que je suis la seule que j’autorise à imaginer Caitlyn en tenue entièrement transparente, surtout en robe de mariée ! NAMOE !

- Le…

- La.

- Porter pourrait être très romantique oui.

Non, j’insiste sur le « La » et j’insisterai toujours ! Et oui, se serait très romantique, vas lui dire immédiatement ! Convainc-là ! Je veux la porter à notre mariage !

Oui, cette peur est normale, et je le sais, m’enfin ça m’empêche pas de flipper. Comme tout le monde, certes, mais ça change pas grand-chose niveau émotionnel. D’autres ont réussis, on réussira aussi, mais ça se fera pas sans stresse. Quant à la contrôler… je ne suis pas d’accord : la contrôler c’est ne plus l’avoir, la surpasser, surpasser nos limites, c’est différent, ce n’est pas la contrôler, du tout. J’ai un moyen très simple de la contrôler, ma peur, en inhibant certaines hormones dans mon cerveau, mais je ne la dépasserai pas, je l’éliminerai, et au final, je serai comme Kaya : aucun instinct de survie. Mais oui, ça se passera bien, on est toutes les deux et on a le Phénix en témoin, et quelques uns des individus les plus puissants de la Terre en invité. Je me demande si des X-Men vont venir pour l’occasion ; j’y crois pas tellement, m’enfin s’eut été beau de rencontrer de nouvelles personnes, même si elles venaient que pour la journée.

- Je suis certain que ça va bien se passer, peut-être pas selon les normes conventionnelles mais ce sera quand même parfait parce que vous vous aimez.

J’ai du mal à associer les normes « conventionnelles » et l’Institut, je ne sais pas pourquoi, mais tu me fais pouffer rien qu’en disant cela. Mais oui, le principal est qu’on puisse se dire oui, chose qu’on fera qu’il pleuve, neige ou vente, même si je souhaiterais vraiment éviter les trois !

- Pour ma part pas trop mariage, les papiers tout ça… Mais c'est sans doute parce que je n'ai pas encore connu LE grand amour ! Enfin je n'en sais rien. Je suis plutôt romantique en ce qui concerne autrui, bizarrement pour moi moins, et d'ailleurs je ne drague personne ! C'est lui qui me drague, c'est aux autres de me courir après.

- C’est vrai ce mensonge ? lance-je avec amusement, parfaitement au courant que c’était un nouveau trait d’humour, même si le fait qu’Icare ne drague pas soit possible, considérant sa timidité.

- En tout cas, je serai là pour votre mariage si je peux, et si besoin, j'aide! Dis-moi ce qu'il reste à préparer si tu veux. Enfin, même si je me doute que Mademoiselle Frost s'y prend déjà très bien…

- Bah, en fait, j’en sais rien. J’ai surtout remarqué qu’on avait plus accès au parc, d’où que je sois venue ici, et qu’ils ont foutu un bordel monstre dans notre couloir, pour rénover une chambre.

- Au fait, quelles couleurs les robes ?

Je m’arrête un instant ; je l’ai déjà dit dans mon cas, puisque cela fait parti de mon rêve romantique, et concernant Caitlyn, qu’est-ce je peux en savoir moi, c’est elle qui choisira !

- C’est Cait’ qui t’envoie espionner, hein ? Tu viens pour glaner des informations, avoue… T’inquiète pas, je plaisante, m’enfin perso j’ai hésité entre rouge et blanc, mais le rouge, si c’est la passion, c’est aussi le sang, et on se prend l’un comme l’autre dans la gueule, peut-être que du coup, c’est pas une bonne idée de venir ainsi. Puis se serait très anticonformiste, aussi, et on ne s’aime pas pour le cul, ça c’est la preuve qu’on s’aime, nuance. Nous ne sommes pas nympho, parole de femme. Après, la robe de Cait’, j’en ai aucune idée et je préfère avoir la surprise. Mais je l’ai imaginée avec un grand nombre de robe différente, déjà…

Et un certain nombre d’autres tenues que je ne parlerai pas, aussi.

- ‘Fin voilà. Si tu veux des infos, vois Mlle Frost surtout, je sais qu’elle garde le secret sur son organisation, et si j’essaie de fourrer mon nez dedans, elle m’a dit qu’elle me trafiquerait le cerveau pour que notre couloir soit calme jusqu’à la nuit de noces, donc j’ai pas insisté.

Je marque une pause, en me rappelant cette menace qui peut sembler surréaliste aux non-initiés, mais quant on sait qu’elle a réussit à ce que Caitlyn se prenne pour une grenouille durant 24h, on se méfie ; c’est peut-être la seule qu’on n’emmerde pas en foutant le boxon tout les soirs, mais il lui arrive d’avoir « l’âme généreuse et à l’écoute des malheurs du peuples », du coup, faut se méfier des plaintes de Jubilee.

- Concernant le style de musique, j’écoute un peu de tout, mais je joue pas énormément de mélodies. Je fais tout à l’oreille, même s’il y a quelques morceaux que Caitlyn m’a enseignés pour que j’apprenne à jouer. Après, j’ai quelques classiques, comme Scorpion ou Queen. Nightwish aussi, même si ça j’en jouerai pas ni n’en chanterais jamais. J’ai apprise Get Lucky pour faire plaisir à une amie, elle l’adore cette chanson. Et de ton côté ?