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 Sous la neige, trouver une fin [Orsso]

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Lilian D'Eyncourt
Neutre Delta-Epsilon
Lilian D'Eyncourt


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MessageSujet: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeLun 1 Juil - 21:58

Le cadran digital affichait 00 :30 lorsque la voiture quitta une ville qui hésitait encore entre sommeil et veillée. Le conducteur était un trafiquant de seconde zone. En lui proposant de payer cash le double du prix de sa BM volée, Lilian avait gagné un taxi et, surtout, une proie bien juteuse avant la fin du trajet. Ce serait tout de même plus revigorant qu’un twix. L’anonymat de la Russie viciait ses bonnes résolutions. Ses nuits laissaient parfois un cadavre dans une rue poisseuse. Il choisissait des rebuts, des oubliés. Il faudrait du temps, de la volonté, pour rassembler les morts et ouvrir une enquête judiciaire. D’ici là, si la commune s’émouvait assez, des nouvelles lui parviendrait peut-être par la presse européenne ou américaine… mais il en doutait. Kolyma. Personne ne souhaitait se faire rappeler qu’une civilisation humaine existait ici.
Ils en avaient pour une heure. Les mâchoires ne se desserraient pas. Orsso semblait détendu. Lilian fixait obstinément les étendues neigeuses, un paysage tout en noir et gris. Au bout d’une vingt minutes, il avait cédé au réconfort de la musique en branchant son i-pod sur la radio. D’aucun aurait trouvé son choix sinistre, mais ses oreilles ne s’en affolaient pas. L’habitude adoucissait les impressions d’une première écoute. Les guitares saturées et les voix brisées le détendaient. Elles étaient on ne peut mieux adaptées à l’humeur d’un homme prêt à déconstruire sa vie.



Alors que la destination approchait, il sortit brusquement de sa torpeur, posa une main sur son siège et se retourna pour lancer à Orsso :

- Nous allons faire une petite pause. J’ai besoin d’avoir un entretien très privé avec notre ami.

Un sourire en biais s’étira vers le conducteur qui saisit d’un regard la gravité de sa situation. Ces gens avaient l’habitude des prédateurs les plus carnassiers. Leur menace planait tous les jours sur la main d’œuvre maladroite et remplaçable des bandes organisées. Il savait. Son pied appuya sur le frein d’un coup sec. Il ouvrit la portière et s’élança dans la neige. Ses pieds s’enfoncèrent jusqu’aux chevilles. Il trébucha au bout de cinq pas, se releva, repartit, et, comme dans un mauvais rêve, le terrain le ralentissait, l’alourdissait. Lilian sortit très calmement. Une traînée rouge vaporeuse le reliait au fugitif. Plus il s’éloignait, plus serait difficile de le trouver. Lorsque le lien commença à se faire un peu plus ténu, le mutant utilisa son pouvoir à pleine puissance. Il aspira tout le sang qu’il pût. Les prémices de la fatigue s’effacèrent, son teint retrouvait des couleurs d’enfant. C’était, à n’en plus douter, une bien meilleure came que la coke. L’humain s’était perdu dans la nuit, sans doute gisant quelque part dans la neige. Il haussa les épaules et, tout en prenant sa place au volant, déclara :

- On dirait que la discussion n’est pas son fort, tant pis…

Une faible lumière brûlait encore au relais. Un vieil homme les y attendait. Comme feu la petite frappe, la promesse d’une belle somme le rendait entièrement dévoué. Que d’argent n’avait-il pas jeté par les fenêtres pour s’assurer la tranquillité du trajet…
Les motoneiges en réserve n’étaient pas du dernier cri mais restaient néanmoins de très bonne qualité pour la suite de leur chemin. Dans un anglais très approximatif, le russe s’évertuait à le leur expliquer.

- Meilleure marque pour neige ici. Pas possible trouver mieux.


- Oh, je ne suis pas le plus à même de juger…, dit Lilian en désignant Orsso. Puis, s’adressant directement à lui : Alors, sa paye est-elle méritée ou dois-je réévaluer mes prix ?

Il tira un portefeuille de sa poche et feignit de compter ses billets d’un air passablement ennuyé sous le regard inquiet du commerçant.
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Orsso
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeLun 5 Aoû - 14:48

Le jeune mutant observe la mécanique, fait le tour de la machine pour en déceler les vices, mais rien ne le choque, il en énonce tout de même des caractéristiques à haute voix.

- Elles sont récentes malgré l'aspect dérouillé, c'est des "Rotax 600 Carb", probablement achetées au Canada, dit Orsso en grattant du doigt la carrosserie de l'une des machines. Deux cylindres, 600 centimètres cubes environs, toute la bête semble d'origine, on devrait pouvoir arriver à destination en un seul morceau, réservoir 40 litres, par mesure de précaution, il faudrait peut être que nôtre cher vendeur nous offre deux jerricans de sans plomb. Je n'ai pas envie de revenir à pied. Une fois qu'il nous aura donné tout ça, il méritera sa paye, avec ces engins, on aura à peine démarré que nous serons déjà à destination, ça va carburer.

Orsso bondit sur le siège de l'une des moto neige en regardant le compteur pouvant pointer jusqu'à 200km/h et pense qu'il est dommage de ne pouvoir les atteindre qu'en théorie, il redresse la tête et regarde le vendeur.

- Give me the keys.  

Le vendeur lui envoie, Orsso à la réception démarre la machine fait courir le moteur.

- Donne lui son argent, il bave et nous devrions arriver à destination avec ce matos, on pourrait faire le tour de Sibérie. Confirme le jeune mutant en faisant avancer d'un mètre la bécane à neige.

Le Russe empoche son argent, Lilian semble avoir réussi à lui faire comprendre le besoin d'un complément d'essence puisque l'homme vient déposer un jerrican à l'arrière de chacune des deux moto neige. Orsso regarde la neige qui couvre le paysage à perte de vue, c'est à dire à environs deux mètres avec la nuit et les flocons qui commencent à tomber, la moto sur laquelle il est assit est face a ce paysage désolé qui est la Sibérie, le phare de l'engin s'allume et éclaire quelques mètres supplémentaires de ce que l'on peut définir comme "l'horizon" dans ce pays. Le jeune mutant attend que Lilian le rejoigne à la frontière du trajet qu'ils vont devoir accomplir pour lui poser une question essentielle.

- Tu es sur de toujours vouloir y allé?

Orsso prend les lunettes de protection de couleur bleu derrière le par brise de la moto et les met avant de regarder Lilian, un sourire sur les lèvres. Des flocons poussés par le vent arrivent à se poser sur les bras à demi nu du mutant, ils fondent en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et s'évaporent.
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Lilian D'Eyncourt
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeLun 5 Aoû - 19:16

Il ne prête qu’un intérêt distrait à l’évaluation d’Orsso. Les affaires de moteurs n’ont jamais fait parties de ses passions, il avait des gens pour le conseiller, et il faisait confiance à son coéquipier pour la pratique. Avec un surplus d’essence, tout serait bon. Parfait. Il n’en doutait pas. L’examen servait avant tout à intimider le garagiste. S’il était une règle d’or lorsqu’on passait pour un touriste fortuné, c’était bien de ne jamais donner le profil du client facile.
Avec un certain flegme, il tira une liasse de billets de son portefeuille et les posa sur le comptoir. La somme était approximative, il n’allait pas compter pour dix ou vingt dollars en plus. Qui s’en souciait ?

- Pour deux jours, comme convenu, dit-il simplement en mimant le chiffre avec ses doigts.

L’anglais de ce russe asiatique était trop mauvais pour développer. Il ne pensait pas s’absenter plus de vingt-quatre heures, mais, il préférait voir large. Après tout, s’ils dépassaient ce délai, l’emprunt deviendrait aussi définitif que leur mort.
Ces pensées l’émurent à peine. Il les avait déjà trop ressassées pendant ses longues insomnies, à la fois inquiet et blasé. Ce ne serait qu’un long sommeil, après tout. Du repos. Des années qu’il n’en trouvait pas, que les pensées continuaient de tourner au plus profond de la nuit. Il ne connaissait pas l’ataraxie.
Alors, lorsqu’une fois dehors, l’autre mutant lui demanda encore s’il était certain de vouloir aller plus loin, il répondit très calmement :

- Non, bien sûr. Si c’est une erreur, je regrette de t’y entraîner et ne te force d’ailleurs à rien. Chacun ses histoires de famille après tout, même si les miennes tiennent presque de l’invraisemblable.

Un beau drame victorien, avec des mutants, songea-t-il ironique. Peu importaient les dangers, la conclusion restait la même, il ne pouvait supporter plus longtemps cette impression de déracinement. Les sentiments qui le poussaient vers son père étaient confus, contraires, hésitaient entre la colère, le besoin de comprendre, de recréer un lien… il ne savait pas vraiment, mais le silence et l’abandon étaient trop pesants.
Contrairement à Orsso, il avait gardé une vague tenue d’hiver. D’une part, il tenait toujours à sa couverture, et de l’autre, le sang chaud n’était qu’un avantage secondaire de sa mutation. Il pouvait augmenter sa température corporelle à un faible niveau sans avoir besoin de dépenser de l’énergie, ce qui avait au moins le mérite de lui donner l’impression d’un climat qui ne déclinait pas sous le 0° C.

- Quoiqu’il en soit, les hésitations ne devraient plus être d’actualité, conclut-il d’une voix plus ferme. J’ai tracé un itinéraire jusqu’à notre destination pour que l’on puisse se repérer. Si tu es prêt, suis-moi.

Il plaça un sorte de gps qui indiquait leur emplacement sur le tableau de la moto et le paramétra rapidement pour faire apparaître toutes les indications qu’il avait ajoutées manuellement, avant de poser ses lunettes protectrices et de s’élancer au fond du désert blanc.
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Orsso
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeLun 5 Aoû - 20:15


Orsso laisse prendre un peu d'avance à son employeur avant d'ajouter à haute voix : "Alors pas d'hésitation non plus sur l'accélérateur". Il met la poignet dans le coin et la chenille de la moto neige propulse la bécane à travers le paysage blanc, le jeune mutant s'amuse à prendre les bosses de neige qu'il peut croiser sur le chemin, les flocons tombent en une couche de plus en plus épaisse, la visibilité s'amenuise et les phares de la motoneige dévoilent de moins en moins de terrain. C'est presque si la bécane de Lilian disparaît dans la masse blanche, Orsso repaire le phare arrière de la machine qui perce un peu plus en avant, c'est toujours la poignet verrouillée sur l'accélérateur que le jeune mutant revient à la hauteur de l'aîné, Orsso passe sa main sur les compteurs de vitesse et des tour par minute pour les découvrir de la neige qui s'y accumule, le moteur hurle tout ce qu'il peut, la poudreuse est épaisse et cela ne va pas s'améliorer, "on a bien fait de prendre un jerrican supplémentaire", pense t'il.

Après une bonne heure de course à travers la place désertique blanche, Orsso balaye pour une énième fois les compteurs de la main, le GPS aussi, il voit que la distance est presque à zéro, les deux mutants sont bientôt arrivés à destination, le point de non retour. Il n'y a plus qu'à espérer que l'accueil sera chaleureux. La neige n'a pas cessée de tomber une seule minute depuis le début de la "chevauchée", ne facilitant pas l'avancée des chenilles, Orsso prend une dernière bosse et constate que le moteur de Lilian se calme, il vient alors s'arrêter à ses cotés et laisse un peu de répit à l'aiguille des tours minutes, coincée dans le rouge depuis déjà dix bonnes minutes. Orsso descend de la bécane et se dégourdit les jambes en marchant sur quelques mètres.

- J'ai connu des selles plus confortables je dois dire! Hurle t'il, pour se faire entendre dans la neige et le vent.

Il regarde tout autour de leur position et ne voit que dunes de glace et parterres gelés. Il revient en direction des moto neige et de Lilian, ses traces de pas s'estompent derrière lui.

- C'est ici ou le GPS a gelé?
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Lilian D'Eyncourt
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeLun 5 Aoû - 21:14

La ligne rouge progresse doucement sur l’écran brillant. Le fond est abstrait, aussi noir que le paysage est blanc. Mais, sous les rafales de neiges, le silence du no man’s land est moins angoissant. Faire face à la tempête occupe l’esprit, empêche de se rappeler que les seuls signes de vie à des kilomètres à la ronde seront probablement hostiles à leur présence.

Orsso le suit de près, trop jeune, sans doute, pour avoir une véritable conscience du danger. S’il avait plus de morale, Lilian se trouverait irresponsable de l’entraîner dans une telle aventure. Il aurait pu trouver plus qualifié, une personne d’âge mûre, qu’on pouvait sacrifier sans le moindre scrupule. Seulement, le jeune homme était tombé sur son chemin, et il marchait toujours par affinité. Les gens le suivaient parce qu’ils le voulaient bien, les mercenaires anonymes l’attiraient peu.
Au bout d’une heure, le plan de la zone commence à se dessiner sur la carte. Ils approchent. La neige et la nuit font durer le mystère. Lilian ralentit, coupe le moteur pour examiner les indications de plus près. Devant eux, le givre est partout. Se seraient-ils trompés ? Ce serait ennuyeux, car il n’y aurait plus aucun moyen de connaître leur localisation.

Pendant ce temps, Orsso a quitté son véhicule. Il fallait avouer qu’il avait vécu des voyages bien plus confortables et n’était pas pressé de réitérer l’expérience. Lorsqu’il s’approcha pour lui demander si le GPS avait cessé de fonctionner, il releva les yeux vers l’horizon et déclara :

- Si mes calculs sont exacts, nous sommes à quelques pas. – Il lui montra le plan sur l’écran. - Il va falloir le vérifier, et trouver un endroit où nous pourrons facilement récupérer nos motos. Apparemment, la première entrée est par-là. – Il désigna un point sur la gauche. – Serait-il possible de faire légèrement fondre le terrain pour le vérifier ?

Il avait préféré miser sur leurs pouvoirs plutôt que surcharger son équipement avec des instruments capables de signaler les excavations. Faire monter la température aux alentours ne devait pas représenter un grand problème pour son partenaire, à moins qu’il n’ai trop présumé de ses capacités. Quand à l’entrée, à partir du moment où ils la trouveraient, il suffirait sans doute de faire fondre ou sauter le verrou. Il s’attendait à des difficultés un peu plus loin, lorsqu’ils approcheraient de l’extension bâtie par son père. S’il supposait bien, les restes du goulag avaient été gardés en état pour offrir une parfaite couverture.
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeLun 5 Aoû - 21:49

- Je vais voir ce que je peux faire.

Orsso suit les indications de Lilian, d'après lui, c'est sur un endroit à leur gauche que se trouverait l'entrée de la "maison hantée" recherchée. Le jeune mutant regarde un moment l'endroit visé et retire ses lunettes de protection, qu'il remet bien à leur place pour le voyage de retour, si il y en a un. Il avance de quelques pas, face à une bosse de neige qui ne dépasse de la surface de poudreuse que d'une dizaine de centimètres, cela semble tellement évident maintenant. Le mutant au sang chaud pose un genoux dans la neige et se penche en avant pour balayer ce monticule de neige, il balaye que de la poudreuse. Sa main gauche se pose sur son genoux, sa main droite se serre en poing et se plante dans la neige encore fraîche. Il baisse la tête en direction du sol, ferme les yeux et dans un sursaut ses paupières se soulèvent, les pupilles du mutant virent au rouge, le blanc de l'oeil s'embrase, la montée des degrés Celsius est aussitôt ressentit. La vapeur d'eau créée un nuage au dessus d'Orsso qui glisse sous la neige comme un couteau dans du beurre, en un instant, il se retrouve au fond d'un creux de cinq mètres de fond, l'air se refroidit autour de lui, il se redresse et constate la présence d'une porte à un battant, en fer, elle est couverte de rouille, mais le gel semble avoir stoppé sa détérioration depuis son total ensevelissement. La porte est plongée dans un mur de béton vieillit, il y a au minimum deux mètres de béton qui surplombe l'entrée, au sommet, des morceaux de barbelés dépassent de la neige dans laquelle le mutant à creusé son nid. Orsso constate qu'il a réussi à conserver ses vêtements, ça tombe bien, il ne se voyait pas combattre l'ennemi en brandissant autre chose que son magnum, sans parler du manque de crédibilité.
Il se relève enfin et se retourne face au mur de glace formé derrière lui, toujours les pupilles enflammées, il fait de nouveau grimper le mercure et avance, la vapeur envahit la tranchée qu'il a faite, il remonte vers la surface formant quelques marches d'un revers de main.
Une fois sur la poudreuse, sa température corporelle regagne sa norme, Orsso regarde derrière lui, la porte en bas des marches, sous un petit tunnel de glace, c'est presque artistique.

- C'est le jackpot. Dit NO en tournant la tête vers Lilian.

Orsso redescend les marches, saisit la chaîne de la main droite et ferme les yeux, cela peut demander un peu plus de concentration, il sent lentement la chaleur monter dans son bras, il est trop dur de la produire uniquement dans la paume de sa main, même à force de concentration, le bas de sa manche, repliée au coude se met à brûler, la chaîne devient modelable, d'un coup sans bavure, le mutant l'arrache de la poignet et enfonce son bras dans la glace pour éteindre la manche qui allait commencer à se consumer sérieusement.
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Lilian D'Eyncourt
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMar 6 Aoû - 12:25

Rien n’est plus agréable qu’un aussi grand coup de chaud en pleine Sibérie. Le pouvoir d’Orsso répond à toutes ses espérances. Un climat aride prend, pour un court instant, le contrôle de la zone. La glaces fondent, la terre givrée se craquèle et, surtout, les structures d’un sinistre camp de prisonnier apparaissent, des blocs de bétons sans art entouré de barbelés orangés. Terribles quelques soixante ans plus tôt, les lieux n’habitaient plus que la désolation. Parfois, l’oubli valait mieux qu’un quelconque devoir de mémoire dont les intellectuels bien pensants vous rabattaient les oreilles. Il fallait être fou aller déterrer ce tas de pierre, retourner se perdre là où des centaines d’hommes avaient trouvé une mort lente sur les glaces polaires. Si son père gisait toujours là, dans quel état le trouveraient-ils ? Les réponses à cette question devenaient de plus en plus inquiétantes.

Les rétines de son coéquipier étaient d’un rouge presque incandescent lorsqu’il quitta le trou dans lequel les vapeurs l’avaient enfoncées pour former un vague escalier. Lilian lui fit un signe de tête en guise d’assentiment , il rapprocha la moto neige et le rejoignit dans le tunnel en gardant une distance de sécurité. Il y faisait encore très chaud, la peau brûlante du mutant n’avait pas terminé le travail. D’une main sûr, Orsso fit à nouveau monter la température pour arracher la chaîne érodée qui bloquait l’entrée.

- Excellent travail, approuva-t-il en le suivant dans l’entrée aveugle.

On ne voyait pas à un pouce. Lilian alluma une lampe torche qu’il posa sur le sol et déplia un plan plus détaillé des vestiges communistes. Le GPS devait rester en sécurité, pas question de prendre le risque de le briser ou d’épuiser sa batterie. Dans un même temps, une traînée de sang de quelques centimètres se détacha de son corps pour glisser sur le sol et les murs. Juste au cas ou, et aussi pour gagner du temps, il pouvait ainsi tâtonner la pièce à sa façon pour vérifier qu’aucun système de défense ne s’y trouvait et, éventuellement, découvrir une entrée cachée. Ça ne serait pas ici, à priori.

- A partir de maintenant, nous allons devoir explorer. J’ai marqué d’une croix les endroits qui m’ont semblé les plus susceptibles de déboucher sur une extension, comme tu le vois, il va nous falloir traverser encore quelques couloirs. Tout semble à l’abandon, mais nous ferions mieux de rester méfiants, il n’est jamais impossible de tomber sur quelques… rôdeurs.

Après ce qu’ils avaient vu aux Rocheuses, les indésirables étaient toujours à craindre, quoique, cette fois, la théorie d’une mort accidentelle causée par un animal sauvage et enragé tenait moins la route. Son pouvoir frémit cependant lorsque son « prolongement » sentit une vieille trace de sang sur un mur. Elle semblait ancienne cependant.
Il plia la carte, reprit la lampe et fit signe à Orsso de le suivre dans le long couloir qui s’ouvrait sur leur droite.
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Orsso
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMar 6 Aoû - 16:30

- Quand nous aurons traversé le couloir, ce seront les rôdeurs qui devront rester méfiants, affirme le mutant au sang chaud en souriant.

Orsso referme la porte derrière lui, sans quoi le vent de dehors la fait taper bruyamment contre le mur intérieur, il se met ensuite à suivre Lilian à quelques mètres de distance, l'endroit est sombre, humide et encore plus froid qu'en dehors, c'est sinistre, comme dans les films d'horreurs pleins de clichés, des sifflements et des craquements de pas résonnent dans le couloir long et vide de tout. L'impression de manquer d'air fait apparition dés les premiers pas, "Cela n'est pas incroyable lorsque l'on est enfermés dans un cube en béton à cinq mètres de profondeurs sous la neige et une couche de glace épaisse comme mon bras", pense le jeune mutant en parcourant du regard les pans de murs éclairés par la torche de son employeur, de temps en temps, il allume la sienne afin de mieux apercevoir les détails morbides de ce couloir sans fin apparente. Heureusement pour eux, le gel les épargne des odeurs pestilentielles qui doivent circuler dans les pièces et couloir du monument bétonné, Orsso oriente sa lampe torche à hauteur de poitrine en direction du mur de droite et voit qu'il s'y trouve des portes, presque toutes collées les unes aux autres, elles sont séparées d'environ un mètre. La présence d'un squelette à la grille de l'une des porte le surprend, la main squelettique tient fermement le barreau, l'homme à du mourir de froid à l'époque où l'endroit à été abandonné, les prisonniers ont semblent ils été laissés sur place. Orsso sans manière pose sa main sur les os gelés et les détache du barreau qu'ils agrippent, le bruit des ossements qui s'effondrent derrière la porte est de courte durée, le mutant en profite pour "visiter", il regarde à l'intérieur de la cellule, elle parait trop petite pour pouvoir se tenir debout et pas assez large pour pouvoir s'allonger, les murs sont couverts de griffures, probablement faites dans le désespoir de cet homme condamné à mourir de faim ou de froid. De minuscules morceaux de bétons ont été retirés du mur et traînent sur le sol de la cellule, Orsso constate l'état des mains du squelette, découvrant qu'il à limé ses doigts contre le béton jusqu'à s'en user la première phalange toute entière.
Toujours rien, ni personne, les pas des deux coéquipiers résonnent dans la noirceur, un sifflement est de plus en plus intense au fil du chemin parcouru. Le plus jeune des deux mutants coupe sa torche et se laisse guider par Lilian, il le regarde se servir de sa mutation, son don est intéressant et adéquate à la mission qu'il y a à mener, le moindre piège dans l'obscurité ici pourrait s'avérer fatal.
Les yeux d'Orsso reprennent leurs couleurs, des couleurs plus humaines, le jeune mutant trouve ce sifflement pesant, le vent doit s'engouffrer quelque part, et toujours rien, peut être se trompent ils tous les deux et qu'ici, ne se trouve qu'une ruine, pleine d'ossements, de morceaux de viandes surgelées et de chaînes rouillées.
Les pas des deux mutants s'arrêtent alors que le couloir est coupé perpendiculairement par un autre couloir, Lilian ne s'y intéresse pas longtemps et continu, tout droit, NO le suit sans poser de question, les autres couloirs ont une apparence tout aussi lugubre pourquoi vouloir en changer? La demi heure qui suit, n'a fait que révéler l'immensité du bloc de béton parcouru par les deux mutants, le même "paysage" s'est offert sur des centaines de mètres, des couloirs qui se croisent, jusqu'à ce que l'un des couloirs qu'ils allaient traverser soit parcouru d'une lumière, semblable à celle d'une torche. Elle est maintenant immobile à une trentaine de mètres sur la droite d'Orsso et Lilian. Le jeune mutant regarde en avant avec sa lampe torche et l'éteint lorsque l'extrémité du couloir sur lequel ils marchent depuis de nombreuses minutes déjà, s'illumine à une centaine de mètres en avant, la lumière dévoilent des marches, plus prés, le couloir traverse plusieurs pièces qui se font suite, le couloir semble les couper en leur centre. Une lumière s'allume ensuite sur leur gauche, à une trentaine de mètres, identique à celle qui se tient à droite, les pupilles d'Orsso s'embrasent encore, ayant un mauvais pressentiment. Elles sont immobiles mais ne sont pas arrivées ici toutes seules...

- Qu'est ce que t'en dis? Demande Orsso, à Lili.
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Lilian D'Eyncourt
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMar 6 Aoû - 19:55

Glauque, sinistre, lugubre, les adjectifs ne manquaient pas pour décrire les couloirs labyrinthiques dans lesquels ils progressaient. L’odeur rance de la mort se devinait malgré le froid. Des grincements, des sifflements, s’extirpaient des pièces les plus obscures, comme s’ils n’étaient pas seuls. On les guettait peut-être. Les vestiges respiraient, crachaient les âmes errantes du passé, les tenaient à la croisée des mondes. Si des traces de vie persistaient, elles ne se montraient pas, et Lilian ne pensait pas y être confronté maintenant. Le laboratoire des Rocheuses était à l’abandon depuis plus de dix ans. Ses systèmes de défense usés ne donnaient pas la moindre mesure de la forteresse que ça avait pu être à l’époque. L’air dégageait un il ne savait quoi de terriblement malsain. Il s’attendait à voir surgir devant lui des visions cauchemardesques, intenables. Mais, pour l’instant, les craquements, claquements, lamentations qui se confondaient avec le vent, devaient les préparer en tendant leurs nerfs à force de se répéter. Un film d’horreur n’aurait pas mieux fait, et il espérait ne pas tomber dans un scénario de ce type. S’il était une règle à en retenir, c'était que ces histoires avaient tendance à se régler par la mort de tous les personnages principaux.

Trois autres flaques de sang avaient quitté leur hôte pour progresser dans la pénombre, pénétrer à travers les serrures verrouillées des cellules, glisser sur les os d’hommes et de rats, envelopper des petites pièces métalliques sans intérêt… Elles étaient aussi sensibles que la paume de sa main, et c’était une impression étrange que celle de toucher tant de choses en même temps. D’une certaine manière, il participait aussi à l’ambiance macabre des sous-sols.

Orsso s’arrêta un instant devant une cellule où s’agrippaient des doigts blancs. Sans un mot, il l’ouvrit, observa avec une sorte de fascination dégoûtée le spectacle d’un homme mort de froid, de faim, de désespoir. La pierre grise de la petite prison était traversée de griffures et de tâches brunâtres. Avant d’y passer, le détenu avait visiblement perdu l’esprit. Un animal qui verrait un feu devant sa cage n’aurait pas mieux fait. Contrairement au jeune homme, Lilian détourna très vite le regard. Son stoïcisme n’était qu’une façade. Sous le calme et la neutralité, une angoisse suintait, il suffoquait. Il intériorisait une épreuve particulièrement pénible, les ombres l’avaient toujours terrifié, mais d’une manière subtile. Il ne pleurait ni ne criait, leur présence oppressante l’affaiblissait mentalement, le diminuait, rendait sa peau, sa chair, insupportables.

Il est ici. Même s’il n’échange aucun mot avec son partenaire et que les couloirs défilent depuis une demi-heure, ça ne fait aucun doute. L’atmosphère n’a rien de naturel. Objectivement, un goulag abandonné ne peut soulever tant d’émotions sans une aide extérieure, et Lilian est d’une sensibilité qui n’a jamais tiré vers la sensiblerie. Ce serait une première.
Le temps s’étire silencieusement et, finalement, une lumière s’allume sur leur pas, puis une autre. Il fronce les sourcils. Orsso lève à nouveau la voix pour lui demander son avis.

- C’est proche, mais ce n’est pas ici, affirme-t-il tandis qu’une autre lumière s’allume un peu plus loin.

Pourquoi cette déduction ? Tout simplement parce qu’il ne serait pas très pertinent de mener un intrus sur le bon chemin. Les lumières doivent éloigner et, sans doute, attirer vers un piège quelconque, à moins qu’ils ne soient déjà tombés dedans… Là, juste au bout du couloir qu’ils viennent de traverser, une ombre grise vient de passer – lui semble-t-il – et les sifflements se muent en long hurlements. En jetant un regard vers Orsso pour confirmer ce qu’il vient d’entendre, il réalise soudain que le mutant n’est plus là.

- Où es-tu ? demande-t-il d’une voix plus tendue.

Tout est devenu étrangement silencieux. Il ne distingue plus qu’un râle au loin, et le pas pénible d’un être enchaîné qui essaye d’avancer vers lui en boitant à moitié. La surprise, et même, avouons le, la panique, lui a fait perdre tout contact avec ses extensions sanguines, qui s’étalent et gouttent désormais sur les murs en se laissant absorber par la pierre. Illusion ? Réalité ? Il ne sait quelle réponse est la plus rassurante.

- Si tu m’entends toujours, il y a un mutant quelque part… Je crois qu’il perturbe complètement notre vision de la réalité ou, en tout cas, il perturbe la mienne.

Il recule contre un mur et essaye de le frapper, à la recherche d’une cavité quelconque, mais ses coups ne fonctionnent pas, sa main passe au travers, tandis que son dos continue à sentir la dureté de la pierre et, autour de lui, tout semblait fermé, les lumières s’étaient éteintes. La folie était donc la réponse que son père donnait aux indésirables ? C’était bien joué… Mais si Orsso était tout aussi affecté que lui et ne parvenait pas à lutter, ils risquaient réellement de ne pas dépasser les ruines du camp. Il devait se concentrer, essayer d'entendre la vie d'un autre corps mais, comme pour confirmer ses craintes, une douleur cérébrale le saisissait. Quelque part, très ténue, battait la vie d'Orsso dont il commençait à reconnaître les mouvements, à chaque être sa cadence. Et, plus loin, autre chose... Pas du côté de la sorte de mort vivant qui gémissait au bout du couloir, plutôt... sous leurs pieds en fait, coulée dans le béton, il y avait comme une respiration... On ne pouvait pas respirer de la sorte et continuer à vivre... Le rythme était bien trop lent.
Il se baissa soudain, plaqua ses mains par terre avec, encore, l'impression qu'elles s'enfonçaient dans du sable, et essaya de s'approcher de la "chose" qui jouait avec son esprit.

- Dans le sol...

Il espérait vraiment s'adresser à quelqu'un, et pouvoir guider Orsso au bon endroit, s'il lui restait assez de force et de lucidité pour détruire l'ennemi emmuré.[/color]


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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMar 6 Aoû - 21:26

Orsso regarde son employeur sombrer dans la folie sans la moindre raison apparente, c'est avec une certaine stupéfaction qu'il le voit agir avec lenteur, il ne va pas au bout de ses mouvements comme si il avait été déplacé ailleurs et qu'il ne percevait plus ce qui était. Il semble s'essayer à communiquer sans y arriver, ses lèvres ne bougent quasiment pas, il ne parvient plus à articuler. Ce lieu est comme hanté jusqu'à l'os, Orsso à toujours eu une grande horreur de tout ce qui pouvait survenir ainsi, sans crier gare, surprendre et faire sombrer sans la moindre explication. Comment déterminer d'où vient le problème dans un endroit pareil? Le mutant au sang chaud conserve son calme sans savoir comment, car cette situation est une situation typique de celles qui pourraient très bien le faire sortir de ses gonds. Les pouvoirs psy, il en a déjà entendu parlé sans jamais en avoir affronté, il n'a jamais aimé cela, il s'agit à son goût de mutation de lâche, puissante, mais aussi lâche que puissante. Comment lutter contre quelque chose que l'on ne voit pas? Que l'on ne peut pas voir ni toucher? Le mutant dirige ses yeux de braises en direction de la lumière de droite et avance de quelques pas, sans assurance il revient en arrière et attrape Lilian par les épaules, il le secoue comme il le ferait pour quelqu'un qui serait tombé dans les pommes, mais aucune réaction de la part de son employeur. Un sifflement aigu surprend Orsso qui bondit en direction du couloir partant vers la droite, son magnum jaillit de sa ceinture et se pointe en direction de la lumière, la balle part et dans un bruit de métal, la lampe tombe sur le sol et roule, provoquant de nouveau le bruit du métal sur le béton gelé. Orsso se retourne vers Lilian et le regarde, il a laissé tomber sa lampe torche sur le sol, le jeune mutant regarde derrière Lilian est constate que la lumière présente dans le couloir gauche à également bougée, il se baisse alors et ramasse la lampe, ses pupilles sautent de couloir en couloir dans l'attente d'un attaquant quelconque, la panique est bien là, mais ne prendra pas le contrôle, Orsso s'en assure. Le jeune mutant se redresse et regarde la main de Lilian incapable de bouger, quelques gouttes de sangs coulent depuis la tranche de la main. Il éclaire la lampe torche de Lilian avec la sienne et constate l'impact qu'a laissée la balle sur celle ci, l'impact est chaud ... C'est l'impact de la balle qu'il vient de tirer.

- Qu'est ce que s'est que ces conneries ... Se murmure Orsso.

Le mutant regarde plus attentivement le couloir sur sa droite, la lampe torche sur la quelle il a tiré est parterre, elle reste sur le sol, à coté de celle ci git une silhouette noire, elle se tient debout mais immobile, tout cela serait un miroir? Non, la lampe torche est toujours par terre, à gauche comme à droite, Lilian est seul la bas? La bas, mais ou? Tout ceci est incompréhensible, n'a aucun sens et c'est exactement ce genre de choses qui ont le don tout particulier de pousser Orsso vers la sortie d'une situation, d'habitude ... NO devient plus attentif lorsque la lampe torche, restée au sol à une trentaine de mètres sur sa droite, prés de ce qui semble être un autre "Lilian" éclaire le sol, aussitôt Orsso oriente sa propre lampe vers le sol et constate qu'un enduis plus clair a était utilisé, il déssine un cercle autour de leur position, la différence de couleur semble presque effacée, surtout dans la mi ombre de cet endroit, mais le béton à l'intérieur du cercle parait fragilisé et est marqué de craquelures. Lilian murmure alors quelque chose, toujours la mâchoire comme paralysée, il est difficile pour Orsso de comprendre ce qu'il cherche à pronnoncer, il comprend uniquement que le murmure s'achève en "ol". Les yeux de braises se baissent vers le sol à nouveau, puis vers Lilian. Le mutant retire son haut et l'envoie en boule dans l'un des coins du couloir. Son magnum toujours dans la main gauche, il vise le centre du cercle tracé sur le sol et trois balles le perforent avant de se ficher dans quelque chose de métallique et creux, cela donne lieu à une longue résonnance.

- J'espère que je deviens pas fou comme lui! ... A creuser des trous comme un con! Ajoute Orsso en posant son magnum en dehors du cercle de béton.

Il traine Lilian à quelques mètres, Orsso l'allonge sur le sol n'arrivant plus à le faire tenir debout. "Allez!" se susurre t'il en faisant monter sa température corporelle, ses veines se dessinent sous sa peau, d'une couleur assortie à celle de ses yeux. Orsso vient se placer à genoux au centre du cercle, il essaye tant bien que mal de concentrer son pouvoir dans le haut de son corps, mais la température devient vite trop élevée, il ne serait pas possible de la contenir comme il ne serait pas possible de faire entrer en fusion le béton, ses mains bien a plat à 1 000 degrés sur le sol de béton fait craquer l'ensemble de la structure alentour, sous ses doigts, le sol se fissure violement, le choc thermique est trop violent pour que la chaux résiste. Orsso retire les décombres de béton du cercle et tombe face à une capsule de cuivre, semblable à la tête d'un cercueil. Sans hésitation, la droite d'Orsso traverse la surface de la capsule et fait fondre une partie des tissus qui se trouvent à l'intérieur. La température diminue rapidement par la suite et c'est lorsqu'elle retrouve sa norme qu'Orsso peut constater qu'il s'agissait de tissus organique. Il retire lentement sa main droite du cocon de cuivre et regarde à l'intérieur, un homme ... La chaleur à totalement fait fondre le crâne de la personne enfermée la dedans, jusqu'aux épaules.
Orsso tombe en arrière et rive son regard sur son employeur, souhaitant le voir réagir.
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMer 7 Aoû - 20:05

A travers le brouillard, l’effort qu’il devait fournir pour rester lié à son pouvoir était énorme. Le flux sanguin du corps étranger disparaissait sans cesse, entrecoupé de grésillements, et autres perturbations factices. Ses mains flottaient, le sol tanguait, les murs se rapprochaient, rien ne semblait droit. Comme si leur adversaire sentait la menace approcher, une sorte de piège se refermait sur lui. Des pics et des lames sortaient de la pierre, il en vit une lui transpercer le bras, en éprouva une douleur immense mais ne s’y attarda pas. Tout était faux, ne cessait-t-il de répéter pour essayer de conjurer le sort. D’un point de vue extérieur, son sang devenait complètement fou. Il sortait sur ses mains, se soulevait, frémissait, et le traînait presque en avant, vers le tombeau du maître des illusions. Lilian se laissait guider par une sorte d’instinct, une perception que rien ne semblait affecter. La vie sous leurs pieds ne pouvait pas se cacher, même s’il affrontait le plus violent des bad trip.

Lorsqu’il atteignit enfin la zone clé, tout s’amplifia, ses délires d’un côté, son pouvoir de l’autre. Il avait presque perdu tous ses sens, la vue, l’ouïe, le toucher, … Il flottait au milieu d’un rien et, pourtant, un bruit discret s’écoulait au plus profond de lui, à un mètre à peine, étouffé par le béton et peut-être autre chose, il entendait les doux clapotis d’une centaine de petits ruisseaux… Et son don, il le sentait brûlait d’un appétit dévorant à force d’être sollicité. Le sang quittait ses veines sans plus discontinuer, mais rien ne venait à lui, pas le moindre globule rouge. Le sol et, sans doute autre chose, étaient parfaitement hermétiques. Une sorte de fièvre l’étourdissait. Après avoir perdu le contrôle de ses pensées, sa mutation commençait elle aussi à l’abandonner, à lui nuire au lieu de l’aider. Le sang quittait ses veines. Il n’avait plus la force de l’arrêter, ni la volonté. Pourquoi ? Comment devait-il faire déjà ? On ce serait cru dans l’un de ces mauvais rêves où, soudain, la chose la plus simple du monde devient incroyablement compliquée, impossible à réaliser, alors que, pourtant, ne rien faire mène à une mort certaine. Dans ces moments, le sujet finit généralement par se réveiller. Dans le cas de Lilian, ce fut une force extérieure qui l’éloigna du danger. La tête lui tournait. Il ne comprit rien tant que son cerveau restait affecté. Mais les visions s’affaiblirent peu à peu avant de disparaître d’un coup.

La pièce redevint distincte. Orsso était à quelques mètres de lui, le corps incandescent, un poing enfoncé dans le sol. Par un miracle prodigieux, il avait finalement réussi à comprendre les signes sans doute erratiques qu’il avait essayé de lui envoyer pour le guider jusqu’ici. Un beau mais inégal travail d’équipe. En sollicitant un peu trop un pouvoir qui finissait souvent par n’en faire qu’à sa tête (mais, d’une certaine façon, peut-être qu’ « il » avait compris que vider le corps de la « chose » sous la dalle était la seule manière de survivre) Lilian s’était laissé dépasser. Il se sentait anémique, des trainées de sang maculaient la pierre et la poussière jusqu’à l’endroit où son coéquipier l’avait mis en sécurité. Une partie était restée accroché à son corps et la régénération ferait le reste, mais vu son épuisement, la concentration en globules rouge et plaquettes risquait d’être restreinte. Il se releva donc péniblement et, sans un mot, avança vers le trou calciné. La survie primait. Tant que la mort était fraîche de quelques minutes à peine, il pouvait boire à la source, et son don affamé n’attendit pas la fin du dernier mètre pour absorber les fluides du mutant. Les couleurs lui revinrent doucement.

- Merci, je n’aurai pas pu le supprimer tout seul, dit-il d’une voix aussi sobre qu’éteinte en tournant un regard vers Orsso. Une chance que nous ayons réussi à dominer un minimum ses projections mentales.

A présent, une âcre odeur de chair brûlée mêlée à celle du cuivre fondu s’étirait dans les couloirs. Une fois de plus, Athelsan n’avait pas hésité à réduire un être humain à néant pour assurer sa défense, et ce n’était que le début, une simple mise en appétit avant d’entrer plus au cœur du repaire.

- Un mutant maintenu artificiellement en vie pour tourmenter les visiteurs… Pas de doute, c’est bien sa signature…, dit-il moitié ironique, moitié amer. Si ce n’est que le début, la suite risque de dépasser notre imagination la plus perverse et, bien que je le pense trop joueur pour nous combattre deux fois de la même façon, nous devrons faire doublement plus attention à ce que nous voyons.

Car, enfin, tout cela s’était joué à très peu. D’Eyncourt senior ne plaisantait pas, ou peut-être à sa façon, au dépend de la vie et de l’intégrité des autres. En un sens, s’il devait analyser ses défenses froidement, il y avait de quoi se montrer admiratif. Tout était savamment pensé. La seule faiblesse des structures était, peut-être, qu’elles étaient le fruit d’un esprit terriblement logique. Pas de hasard, pas de place pour le chaos, chaque obstacle répondait à une machinerie parfaitement huilée. La plupart des gens trouveraient cette idée glaçante mais Lilian, au contraire, se sentait rassuré, rien ne pourrait le laisser tout à fait perplexe si les choses se poursuivaient dans cette lignée.
Sans précipitation, il prit le temps de se remettre de ses émotions en sortant la carte et traça une croix de sang avec son doigt sur toute la partie lumineuse.

- Nous pouvons donc considérer que cette piste est fausse. Il en reste encore deux autres à proximité, ce sera probablement l’une d’elle… Et nous devrons agir vite. Après ce qui est arrivé à notre cher ami, l’effet surprise semble compromis…

Ce point, en revanche, avant tout pour les inquiéter. Il semblait impossible que la mort brutale du mutant n’ait pas été signalée par un état d’alerte.


Dernière édition par Lilian D'Eyncourt le Jeu 8 Aoû - 18:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMer 7 Aoû - 21:11

Dés que Lilian recommence à bouger et prononce ces "premiers mots", Orsso se traîne jusqu'au mur le plus proche et s'y adosse pour reprendre son souffle, il ne fait presque pas attention aux paroles de Lilian, peu importe ce qu'il bredouille, le plus important était de faire baisser le taux d'adrénaline qui avait bondit dans ses veines de façon considérable et indésirable. La tête en arrière, appuyée contre la pierre fraîche du croisement des couloirs, Orsso récupère un rythme cardiaque plus habituel et moins angoissant, il est rare de le voir dans un tel état, la situation était trop incontrôlable pour qu'il en reste de marbre comme d'habitude. Il passe sa main droite sur son jean qui part en miettes jusqu'à mi cuisses, du à la trop grande exposition à la chaleur. Les chaussures en cuir ne sont plus en très bon état non plus, du cuir pleine fleure, c'est dommage, d'ailleurs, elles diffusent une odeur de peau grillée qui se marie parfaitement aux odeurs de chaire et de cheveux calcinés. En fouillant dans ses poches de jean, il retrouve le bonnet sensé le protéger des ondes émises par les mutations "psy", du moins, c'est ce qu'il en avait compris lors de l'explication sommaire que Lilian avait fournit. Difficile d'imaginer qu'avant que la température n'augmente, qu'il s'agissait d'un bonnet, la laine a brûlée et ce qu'Orsso sort de sa poche ressemble à un minuscule tas de métaux, les puces que le bonnet contenait ont littéralement fondues.

- Il aura pas beaucoup servi, dit enfin le jeune mutant en se relevant. Dommage, j'aimais bien le style.

NO s'approche de Lilian lorsque celui ci en vient à parler du cadavre présent dans le cercueil de cuivre, la partie de la phrase de Lilian qui intéresse le plus Orsso est lancée : "... bien que je le pense trop joueur pour nous combattre deux fois de la même façon ...", elle le rassure dans un sens, quoique la prochaine étape pourrait s'avérer pire que la dernière. Le mutant sourit avec un amusement certain et non dissimulé.

- Ca tombe bien, je suis pas prêt de recommencer!  

Le sourire du mutant s'efface et ses pupilles s'éteignent, il regarde derrière lui, le couloir qu'ils ont parcouru, même si il n'y a rien à y voir dans la noirceur des lieux, Lilian s'occupe de la carte pendant ce temps. Orsso fait un pas sur la droite puis se baisse pour ramasser son haut qu'il remet et son arme, il en démet le barillet et recompte les munitions, déjà quatre balles d'évaporées, en parlant de balles ...

- Tu m'excusera, j'ai failli te faire un trou aussi large que le couloir dans la main tout à l'heure, mais j'ai visé à la perfection, tu as juste perdu un petit bout de chaire sur la tranche de la main, dit il en indiquant la main droite de Lilian. Ca repoussera ... Normalement.

Le mutant sourit à son employeur avant de se concentrer enfin, un peu sur la carte, il regarde la croix, regarde le couloir de gauche, puis de droite.

- C'est tout droit. Dit il ,sur de lui en regardant devant.

Le couloir en avant traverse plusieurs salles en leur milieu, l'obscurité est moins importante, la lumière tout au fond du couloir illumine des escaliers qui grimpent peut être vers un étage supérieur, Orsso s'attarde sur les salles coupées en deux par le couloir sur lequel ils se trouvent tout deux. Cela ne présage rien de bon, le fait d'avoir un espace de part et d'autre fait qu'en cas d'attaque l'ennemi pourra venir des deux cotés, comme de petites embuscades successives, ce qui ne donnent pas réellement le gout de s'y aventurer. La continuité du couloir pourrait toujours dissimuler des pièges, des pièges qui donnent autant envie de s'engager que le cadavre encore fumant du dernier attaquant rencontré. Néanmoins le jeune mutant s'avance de plusieurs pas dans le couloir, puis s'arrête. Il se retourne vers Lilian.

-  Histoire de nous éviter les incommodités d'un piège récalcitrant ou encore de la visite d'un ou deux touristes égarés, tu pense avoir la force de lancer un peu de ton sang "renifleur" sur les murs? Demande t'il en fixant son équipier.
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeVen 9 Aoû - 12:43

Ils n’en étaient qu’à la première épreuve, et les limites de leurs mutations respectives menaçaient d’être atteintes. Orsso soufflait, Lilian retrouvait ses esprits. Avaient-ils le potentiel d’aller jusqu’au bout à deux ? Il n’en avait jamais été réellement certain. Tout n’était qu’hypothèse. A présent, l’anticipation devenait possible sur une durée de plus en plus limitée, quelques secondes à peine avant l’ouverture des hostilités. Son compagnon avait encore laissé une partie de ses vêtements dans la bataille. Il ressemblait au rescapé d’un incendie, les brûlures en moins. Si retour il y avait, il faudrait songer à investir dans des combinaisons insensibles à la chaleur pour ce type d’intervention… La technologie qu’il lui avait confiée n’avait quand à elle pas tenue le coup, mais c’était sans gravité. Elle n’était plus assez puissante pour brouiller les pistes de leurs esprits à cette distance et, vu la manière dont ils venaient de se débarrasser du cobaye, ils pouvaient dire adieu à tout espoir d’arrivée discrète. Désormais, leur présence ne ferait plus le moindre doute pour personne.

Malgré la situation, Orsso trouva encore le cœur à plaisanter. Son absence totale de peur l’étonnait et lui plaisait. Il lui retourna un sourire amusé avant de retrouver à son tour l’expression d’une inquiète gravité. La trêve sera de courte durée et, en même temps, la perspective des pièges à venir le glaçait moins que celle de se retrouver face au presque inconnu auquel il devait la vie, une existence étrange, dont il n’avait jamais pu trouver le véritable sens. Son abandon mis à part, il n’avait manqué de rien. Une douleur plus concrète perturbait cependant ce retour aux interrogations. La chute de la fièvre révélait une blessure qu’il n’avait pas encore remarquée. Une couche de sang coagulé s’était formée sur la tranche de sa main dans le but visible de stopper une hémorragie. Elle resterait naturellement en place jusqu’à la reconstitution de la peau, mais… qu’avait-il bien pu faire ? Il se revoyait donner un coup à un mur incorporel et se demandait jusqu’où la démence avait pu l’entraîner, lorsque Orsso s’excusa. Il l’avait raté dans un moment d’oubli. Les mots tombèrent lourdement sur ses pensées. Les intentions du mutant sous vide n’étaient pas seulement de les rendre fou, il avait essayé de les faire s’entretuer.

- J’attendrai donc la cicatrisation avant d’évaluer  l’état de ma contrariété…, dit-il sur un ton qui, selon le contexte, indiquait autant la plaisanterie que la mise en garde.

Il fallait maintenir la complicité pour ne pas craquer. Sans plus se préoccuper de sa peau déchirée, ils s’éloignèrent de la lumière, avancèrent droit sur les ombres. Les portes sont nombreuses, un ennemi pourrait surgir de n’importe où et Orsso lui rappelle très vite qu’il ferait bien de solliciter son pouvoir… son « sang renifleur » comme il le nomme. Soit, adopté. Lilian n’avait jamais très bien su comment définir les flasques visqueuses qui prolongeaient parfois son corps. Il investit le couloir et tâtonna chaque pierre. Tout n’était plus aussi abîmé et humide que tout à l’heure. Il sentait d’autres choses, des parties plus lisses et même, au bout d’une dizaine de minutes, des systèmes électroniques. Quelque chose n’allait pas. Il s’arrêta net, tenta de les court-circuiter en fluidifiant son sang, mais l’installation étaNit visiblement protégée de l’imperméabilité. Ses autres extensions sanguines partirent soudain dans une direction imprévue, comme si elles venaient de s’enfoncer dans le mur. Ce couloir n’avait pas d’existence réelle. Où étaient-ils donc ? Il ne sentait pas la présence d’ennemis vivants, mais, fondu dans ce décor, il y avait forcément quelque chose.

- N’avance pas plus, ce mur n’existe pas, on essaye de nous attirer dans un autre piège.

Mais la nouvelle arrivait peut-être un peu trop tard. Un mouvement invisible frémissait dans l’ombre. Il relâcha un peu plus de sang sur le sol pour capter les vibrations. La tranquillité ne leur aurait pas été accordée très longtemps.


Dernière édition par Lilian D'Eyncourt le Ven 9 Aoû - 19:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeVen 9 Aoû - 14:52

Orsso sourit lorsque Lilian réussit enfin à faire preuve d'un peu d'humour, le jeune mutant ne se rend même pas compte là d'une quelconque mise en garde, puisqu'il a uniquement formulé des excuses pour informer Lilian de ce qu'il lui est arrivé à la main, rien de plus, pas réellement pour être pardonné.
Alors qu'ils s'avancent dans le couloir, Lilian repère quelque chose d'étrange et suspect, ce mur n'existe pas, ce mur n'existe pas? Mais qu'est ce qu'il veut dire encore? "Ca y est, ça lui reprend", pense Orsso en s'arrêtant et en regardant autour de lui, rien d'anormal pourtant, l'endroit est toujours aussi moche, sans goût décoratif et avec toujours cette légère odeur de viande brûlée, qui appartient à ce genre de parfum qui reste dans le nez pendant plusieurs minutes. Aucun bruit, même pas celui d'une respiration tapis dans l'ombre, rien, mis à part la respiration bien sur des deux mutants en patrouille ... C'est soudainement et à la suite de quelques secondes d'attentes que le sol se met à trembler, "Encore une saloperie de connard sous terrain?", pense Orsso en regardant par terre, s'imaginant déjà devoir réitérer la recherche de cercueil en cuivre. Il se redresse ensuite et se retourne vers Lilian.
 
- Ca va? Lui demande t'il, avec suspicion.
 
Cette question sous entendant : "As tu repris ton état de légume de tout à l'heure ou pas?". C'est en un mouvement éclair que le mutant au sang renifleur est collé au mur, sans avoir le temps de formuler une réponse, Orsso voit un corps métallique sortir du mur de moitié, le bras droit tendu en avant, soulevant littéralement l'employeur du sol par une pression sur le cou, la "chose" tourne ce qui semble lui servir de tête vers le mutant au sang chaud qui reste un moment figé à sa place. Le "visage" de cette saloperie est une surface métallique ronde avec en son centre trois objectifs, comme s'il s'agissait de caméra, vu l'obscurité des lieux, l'un de ses objectifs doit être une caméra à vision nocturne, les deux autres doivent être des capteurs thermiques et de mouvements. La stupéfaction du jeune mutant passe, la chose se dérobe à sa vue en grande partie, elle est quasiment invisible, se fondant dans l'environnement mais un drôle de reflet déformant révèle toujours sa présence. Orsso avance, arme son bras pour envoyer une droite dont même Mike Tyson se souviendrait toute sa vie, mais un bras métallique plus rapide que le sien le stoppe dans sa course, le touché froid du métal se pose sur la gorge du jeune mutant à peine se retrouve t'il au tapis, le monstre de métal le soulève et le colle au mur, dans la même position que son employeur, ce qui est plutôt pour lui déplaire vu la délicatesse de la situation. Le jeune mutant constate que Lilian n'est pas dégagé, il y a bien deux robots dans ce couloir. Les pupilles d'Orsso s'embrasent, mais la chaleur n'a aucun effet sur ces choses, néanmoins, elle a de l'effet sur le mur duquel les montres de métal semblent jaillir, c'est un mur holographique, l'effet de la chaleur comme sur le bitume chaud n'apparaît pas sur dessus, ce qui met la puce à l'oreille, aucune craquelure n'apparaît, le trompe l'oeil semble parfait, néanmoins, il doit se trouver le mécanisme qui le gère non loin, la température est presque à mille degrés, elle se repend tout autour, dans le couloir et semble atteindre ce mécanisme sans pour autant le mettre hors d'état visiblement. L'holographie saute pendant de courts instants, cela permet d'espérer que c'est bien la chaleur qui met l'appareil en difficulté. Orsso n'ose pas maintenir la température à une telle intensité très longtemps, par crainte de blesser Lilian, qui n'est qu'à quelques mètres, une dizaine, grand maximum. Orsso appel son sang à se concentrer autour de son cou, protégeant sa nuque de la pression exercée contre la pierre et sa gorge de la pression du métal, il respire et envoie plusieurs coups de poings inefficaces en pleine gueule de la chose qui, d'ailleurs, ne bouge pas d'un câble. Ces coups permettent à Orsso de réfléchir, c'est sa façon à lui de se mettre à l'aise, il tend la main droite vers le plafond de béton qui n'est qu'à une cinquantaine de centimètres et réveil la chaleur de son corps à nouveau, jusqu'à atteindre les mille degrés. La pression sur sa gorge, bien que protégée, devient dur à contenir, c'est en grimaçant et en donnant quelques coups dans le béton qu'un morceau de la dalle supérieur s'effondre sur le train arrière de la bestiole de métal qui s'effondre à son tour de moitié sur le sol, toujours suspendu comme un asticot sur un hameçon Orsso voit que le béton a arraché l'une des plaques protectrice du montre, il constate aussi qu'une poignet de câbles conducteurs sont maintenant dénudés.
 
- Lilian, appel le jeune mutant, ayant encore la possibilité de parler à peu prés correctement malgré la pression. Horace bordel!
 
Le mutant au sang chaud fait retomber la température au plus vite, il attrape de ses deux mains le membre de métal qui le maintient en l'air et tourne les yeux vers son coéquipier, en espérant qu'il ne soit pas déjà tombé dans les vapes.
 
- Lilian, si tu m'entend toujours et que tu m'en veux pas trop pour ta main, tu peux court-circuiter ce connard et maintenant ce serait bien!
 
Sous le poids de l'engin de métal à demi broyé par le poid du béton, la protection sanguine du jeune mutant cède de plus en plus vite, ses mains viennent cramponner la main métallique qui enserre sa gorge sans réel succès.
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeVen 9 Aoû - 20:49

Les vibrations font rapidement place à des secousses beaucoup plus alarmantes. Quelques secondes d’anticipation… On leur accordait un temps de réaction tellement limité qu’avec toute l’attention du monde, le danger les surprendrait forcément. Une main métallique sortit du mur et l’attrapa au cou pour le plaquer contre une paroi. L’impression d’être balloté comme un vulgaire sac de plumes était très désagréable, et se trouver à la merci d’un robot géant dont la technologie se rapprochait probablement de celle des sentinelles n’était pas franchement mieux. Après avoir manqué de perdre connaissance, il étouffait. Son sang s’agita aussitôt, comme oppressé lui-même par ce genre de situation. Il sortit sur l’épaisse main de la machine, tenta désespérément de s’infiltrer à l’intérieur. Mais, comme le système holographique, son armure était parfaitement étanche, les rares failles étaient trop ridiculement petites pour qu’il fut possible de les investir efficacement. Il devrait donc y aller à la force, en utilisant ses capacités d’une manière peu habituelle. Son sang s’étala sur toutes les caméras du mutant et se concentra sur sa poigne pour tenter de tirer ses doigts en arrière. Le combat était dur, trop difficile à gérer quand on ne pouvait plus respirer et que la chaleur dégagée par votre partenaire aggravait les choses. Il lutta un moment contre l’emprise de l’androïde mais s’essouffla et plongea un instant dans le noir le plus complet.

Un bruit assourdissant le fit émerger de son coma. Orsso avait visiblement réussi à détruire une partie de la pièce, mais ce n’était pas le plus étonnant. Malgré son inconscience, le sang coagulé était resté sur les caméras et la main du robot et, surtout, la sensation de strangulation avait disparue. Sa gorge était pourtant si compressée qu’il aurait dû être au bord de la réanimation d’urgence. Seulement, il ne respirait pas. Et il se sentait bien, son pouls était même parfaitement stable. Que lui arrivait-il encore ? Pas vraiment le temps de se poser la question, Orsso réclamait son aide, et il devait absolument se dégager avant que le robot ne songe à changer de stratégie pour l’achever. Il vivait, c’était le principal non ? Son sang essaya à nouveau de prendre le contrôle de la main mécanique et sa tête et son cou s’enduisirent d’une fine pellicule visqueuse. Il ne fallut qu’une seconde de pouvoir à pleine puissante pour que sa tête glisse de son emprise. Jouer les anguilles était finalement bien pratique. Il s’éloigna rapidement du géant envoya un filet de sang vers les fils électriques du robot d’Orsso pour investir tout son système interne et profita de la désorientation de l’autre pour glisser une flasque visqueuse sous ses pieds et la soulever d’un coup. La machine s’effondra du haut de ses quelques six mètres et il la court-circuita de la même manière en pénétrant son armure abîmée.

Etait-ce tout ? Il regarda autour de lui, et réalisa qu’il ne respirait toujours pas, l’enchaînement de toutes ces actions lui avait complètement fait oublier cette fonction… vitale ? Il inspira. Une pression soudaine se relâcha dans son corps qui était, il s’en rendait compte à présent, incroyablement tendu. Alors, comme s’il émergeait d’une longue apnée, il tituba et s’effondra à côté du robot. Son rythme cardiaque jusqu’à présent très tranquille battait la chamade.

- Je n’ai pas respiré pendant tout ce temps…, se dit-il à lui-même, profondément troublé.

Il n’avait jamais frôlé la mort de si près et se découvrait encore des ressources cachées. Combien de fois sa mutation l’avait-elle sauvé ? Le sang avait pris le contrôle de son cœur pour continuer de l’alimenter malgré le manque d’oxygène. C’était profondément troublant. Il en oubliait presque Orsso.

- Tout va bien ? demanda-t-il d’une voix encore un peu enrouée.

Il se serait bien levé, mais n’en avait pour l’instant pas l’énergie. Si une autre salve arrivait, ce serait assez compliqué à gérer.


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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeVen 9 Aoû - 22:26


Orsso apprécie enfin le fait de toucher terre de nouveau. Il reste adossé au mur, le sang qu'il a pu amener à coaguler autour de son cou reprend sa circulation "normale", le jeune mutant se racle la gorge et s'étire en quelques mouvements, comme si il allait courir un marathon, des craquements résonnent dans le couloir. Le combat n'avait pas épuisé le pouvoir d'Orsso, loin de là, par contre, devoir se débattre comme une poupée dans les mains d'un géant l'a bien entamé physiquement. Il n'y a pas de douleur particulière, bien que quelques secondes supplémentaires bloqué dans cette position aurait pu amener à des blessures graves, voire une mort certaine d'ailleurs.

- Ça va, répond t il en soupirant, la gorge encore douloureuse, néanmoins, cela ne s'entend pas et il faut dire que son sang à parfaitement joué son rôle de protection anti-chocs. Même si ils étaient plutôt coriaces.

Le mutant sourit et regarde les deux tas de ferrailles qui gisent sur le sol.

- Et il a rien de mieux que ça à nous envoyer, murmure t'il, sans que personne d'autre que lui ne puisse l'entendre.

Il renifle avec dédain et par réflexe, il passe sa main sur sa gorge et sa nuque, avant de se tourner vers son employeur, affaissé au milieu du couloir.

- Ça a pas l'air d'être la grande forme ...

Des bruits de pas le coupent, il se retourne vers ce qu'il reste du couloir inexploré, plusieurs cobayes marche à la file indienne en leur direction, a les voir, il serait possible de croire qu'ils sortent d'une usine de clonage, ils ont tous le même style, peau blanche comme une bande de cadavres qui se seraient évadés d'une morgue, tenue de rigueur, blouse en coton, type de blouses utilisées dans les laboratoire d'analyses sanguines, leurs visages sont tous marqués de cicatrices et de points de sutures, difficile de croire après tout ce qu'ils ont du traverser, qu'à une époque, il s'agissait vraiment de mutants comme tant d'autres. Leurs pieds nus claquent contre la pierre, ils sont trois.

- Je reviens. C'est ma tournée, déclare Orsso avec assurance.

Le mutant enjambe les deux tas de ferrailles terrassés plus tôt et attend que ses invités le rejoignent, les trois cobayes se mettent en ligne pour faire face à Orsso, le jeune mutant leur sourit et fait grimper la température du sang qu'il a dans les veines, ses pupilles de braises voient les assaillants reculer en sentant la chaleur qu'il dégage. Les murs craquent, le plafond également, ce vieux bâtiment ne demanderait plus qu'à s'écrouler. Le premier cobaye avance d'un pas et tend la main, une flamme en jaillit et s'éteint aussitôt, le manque d'oxygène à toujours été un problème prés d'Orsso, les deux mains tendues l'expérience ratée insiste, malgré l'inefficacité de son attaque, de percer la défense d'Orsso. Le mutant au sang chaud se retourne, se baisse pour ramasser des débris du robot auquel il a eu à faire à l'instant, il en garde un dans chaque main, l'un des cobaye crache une substance, Orsso l'esquive par réflexe même si elle ne l'aurait pas atteint, totalement évaporée avant d'avoir franchit sa barrière de chaleur, c'est dégueulasse. Orsso lève la main droite et envoie l'un des débris jaunit par la chaleur dans le crâne du pyrokinésiste, le second va se loger dans la cervelle du cobaye au crachat facile. Le troisième et dernier serre les poings et en fait sortir des dizaines d'épines, toutes de tailles variables, il semblerait qu'elles soient en bois. Le béton, sous les pieds d'Orsso, se désagrège complètement, la chaleur retombe rapidement lorsqu'il s'en aperçoit, il passe sa main sur sa hanche et merde, plus de vêtements. Il se retourne, le cobaye se met à courir dans sa direction. Orsso secoue la tête et revient en arrière, il enjambe les restes de son robot et ramasse son magnum qui a du tomber lorsqu'il a joué les marionnettes tout à l'heure, c'est plutôt une bonne chose, avec la chaleur qu'il a généré, les balles lui auraient explosées à la ceinture et il aurait pu tordre le canon, le cobaye lance son poing droit en avant visant Orsso au visage, mais une balle de magnum l'accueil et le perfore en plein plexus. Par réflexe, le mutant stoppe le coup de poing du cadavre plongeant dans sa direction en l'attrapant au poignet, le corps s'affaisse, Orsso rengaine, son arme tombe à terre.

- J'avais oublié ça, dit il en faisant allusion à sa nudité.

Il attrape le cadavre du cobaye par le col et l'envoie s'écrouler devant Lilian.

- Menu du jour, chauve cuit à la rôtissoire en bois s'il vous plait. Bon appétit.

Orsso ramasse son arme et va auprès des deux autres cadavres pour leur emprunter l'une de leurs blouses paramédicales très classes, cela lui rappel a quel point il a toujours détesté le shopping. Il revient prés de Lilian et s'asseoit sur l'une des carcasses métalliques devant lui.

- Ca va mieux?
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 12:23

Un bruit, un autre, encore. Las, Lilian tourne son regard vers le fond du couloir pour voir la peau blanche de trois humanoïdes au sexe incertain se découper dans l’obscurité. On revenait donc à une formule plus classique, du mutant zombifié comme ils en avaient croisé dans l’autre laboratoire. A côté de ce qu’ils venaient d’affronter, ce serait presque une partie de plaisir. Il ne craignait pas le combat tant qu’il pouvait absorber du sang. L’effort à fournir devenait moindre, insignifiant, pour ainsi dire. Mais les étranges manifestations de son pouvoir le laissaient dans un état de choc. Il ne se remettait davantage des changements opérés dans son corps que du combat. Pendant un instant, les fonctions de son organisme s’étaient inversées. Le contrecoup était brutal. Ses membres semblaient engourdis, traversés par un millier de fourmis. Personne n’aimerait se faire surprendre par de telles variations à l’intérieur de lui. Alors, quand Orsso observa qu’il semblait mal en point et se leva pour aller à la rencontre de l’ennemi, il ne dit rien. Le jeune homme aimait l’action, il lui laissait son plaisir. Bien que doté d’une mutation relativement puissante sur le plan offensif, Lilian ne s’était jamais senti une âme très guerrière, au contraire, il avait tendance à fuir toutes les complications de type.

La main sur le cœur, il se contenta d’écouter son pouls en regardant le combat de son partenaire. Au moindre problème, il se tenait prêt à intervenir mais était à peu près certain de pas être sollicité. En une petite dizaine de minutes, les indésirables baignaient dans leur sang ou grillaient sur place. Ce fut aussi le temps qu’il fallut à ses vêtements pour se consumer.
Lilian regarda le cadavre encore frais s’écrouler devant lui. Quelle délicate attention. Après toutes ces émotions, il aimait recevoir, soudain, les services d’un exécuteur personnel. Son sang bouillonna aussitôt et aspira le fluide du cobaye. Il en aurait perdu des litres pour savourer cet agréable moment, celui où une chaleur vitale extérieure entrait en lui. Il en oubliait son trouble, sa sensation de malaise dans un corps qui lui était devenu presque étranger. Même si ce n’était que psychologique, il reprenait enfin possession de tout son être.
Après avoir revêtu une blouse médicale, Orsso vint s’asseoir face à lui, pour lui demander s’il allait mieux. Le regard plus brillant, il répondit tout autre chose :

- Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai trouvé le spectacle inintéressant, mais tu devrais vraiment songer à l’éventualité d’une combinaison ignifugée pour ta prochaine expédition.

N’y avait-il pas mieux que l’ironie pour confirmer son état ? Cependant, sa gorge, marquée d’une profonde ligne violette restait très douloureuse. Il se releva doucement en dessinant la marque du bout du doigt.

- Je suppose que je vais à merveille pour quelqu’un qui est resté en apnée plus de dix minutes… Cette aventure aura au moins eu le mérite de me faire découvrir des ressources insoupçonnées, dit-il d’une voix un peu plus soucieuse.

Même s’il restait avare en détails, il éprouvait le besoin d’en parler, comme pour donner plus de réalité à ce qu’il venait de vivre. Le plus déstabilisant était de réaliser à quel point il connaissait mal sa mutation. Il avait passé son temps à réfléchir aux meilleures façons de la dissimuler plutôt qu’à essayer de la comprendre. Son père aurait-il des réponses ? Sa pensée était idiote, il ne devait pas compter sur lui, se prendre à espérer une aide salvatrice de la part d’une personne qui l’avait abandonné et cherchait depuis plus d’une heure à le tuer.
Sans bouger, il tâtonna les murs à distance pour trouver le vrai couloir. Il était un peu plus loin à droite, derrière les fausses pierres.

- Je viens de trouver l’entrée, déclara-t-il soudain.

Il se tourna dans la bonne direction mais ne fit rien pour avancer. Il préférait attendre le premier mouvement d’Orsso. Maintenant que leur objectif devenait de plus en plus réel, il sentait une certaine forme de courage le quitter.


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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeSam 10 Aoû - 16:28

Le mutant regarde Lilian, figé, il devine sans problème le malaise qui le prend, la peur de la réalité, de la finalité, il a certainement imaginé ce moment toute sa vie et à ce moment précis, tout allait être réalisé, tout allait prendre fin, le problème allait trouvé sa solution, Orsso sait que c'est à lui de l'aider à faire ses derniers pas jusqu'au dénouement de cette longue histoire, alors il se lève et dépasse Lilian, en traversant le couloir, il en profite pour ramasser son arme dont le barillet ne compte plus qu'une seule et dernière balle. Son magnum pointé en avant, serré dans sa main droite, Orsso l'approche du pan de mur désigné par Lilian et tâtonne les pierres du canon, le canon traverse le mur holographique sans difficulté, Lilian lui aurait dit si il y avait un quelconque piège, il faut le souhaiter du moins. Le jeune mutant avance d'un pas et traverse le mur sans plus de difficulté que le canon de son revolver, d'un coup d'oeil, il analyse l'endroit, le couloir est bien plus large qu'il n'y parait derrière le mur holographique, les projecteurs sont visibles de ce coté. Face à Orsso, un couloir d'une vingtaine de mètres seulement donne sur un encadrement de porte ouvert, de la lumière blanche en provient, une lumière qui donne un arrière gout d'hopital désinfecté. Une bâche en plastique, transparente, pend à l'intérieur de l'encadrement, cela doit faire office de porte s'imagine le mutant, le plastique rend trouble le peu qu'Orsso réussit à discerner de l'intérieur de la salle.

- L'entrée du labo est bien ici et ça craint déjà, confirme le mutant à son équipier qui finit par traverser le mur holographique.

Derrière la toile, une silhouette vêtue de blanc apparaît, déformée par le plastique qu'il y a devant, elle reste immobile, Orsso regarde Lilian, peut être est ce son père? En retournant la tête en direction du labo, une ombre géante passe l'encadrement, elle soulève la bâche et la laisse retomber derrière elle, le géant est torse nu, lui aussi est couvert de point de suture, un nouveau cobaye, sans doute le dernier, il fait bien deux mètres, il s'est baissé pour passer l'encadrement de porte, des épaules et un cou de taureau. Sans faire plus ample connaissance, la dernière balle du magnum traverse la carcasse et éclabousse la bâche de plastique derrière elle. Le géant s'écroule, Orsso hausse les épaules en regardant Lilian qu'il devine en pleine ébullition mentale.

- Nul, crache Orsso à propos du cobaye.

La silhouette dans le labo est toujours présente, derrière la bâche ruisselante de sang.

- Quand tu veux, je te suis, précise t il à Lilian.
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMer 14 Aoû - 22:48

Suivant le pas d’Orsso, il traversa le mur. Des lumières aveuglantes lui vrillèrent aussitôt les yeux. De la grisaille pierreuse, ils passaient à une blancheur aseptisée et nacrée. En face, une bâche en plastique où se découpait une silhouette humaine ouvrait sur une autre pièce. Qui les attendait ? Son cœur rata un battement. Serait-ce son père ? Non, il ne se livrerait jamais aussi facilement. Une prudence maladive comme la sienne ne commettrait pas la moindre erreur tactique. Il voudrait probablement parler, chercherait une mise en scène appropriée, un moyen d’être vu sans être touché.
En guise de menace, un géant couturé apparut devant eux. Son coéquipier le réduisit au silence d’un seul coup. La forme derrière les rideaux troubles n’avait cependant pas bougée d’un pouce. Il n’aimait pas du tout ça. Mais la chose vivait, il l’entendait, ainsi que, derrière elle, en sourdine, un tas d’autres vies, qui battaient faiblement, comme plongées dans un profond coma.

- Ce n’était qu’un avertissement, il y en a d’autres.

Au moins, l’attaque à prévoir l’empêchait une fois de plus de songer trop longtemps aux conséquences de ses futures « retrouvailles ». Il envoya du sang contre le rideau et l’attira d’un coup vers le bas. Ce qu’il vit se passait tout simplement de mots, d’images, de tout. Hélas, il ne connaissait que trop bien son visage, celui d’un lointain cousin français, qui l’avait retrouvé, qui l’avait même aimé, un lien de sang détruit à force d’extravagances, aujourd’hui devant lui, vidé de toute humanité. Le temps avait glissé sur lui. Mais changeait-on réellement en… combien déjà ? huit ans ? Il aurait donc vingt-cinq ans aujourd’hui. C’était presque inconcevable. Alors qu’il n’avait pas vu le temps filer, comme si tout s’était plus ou moins figé depuis son départ pour l’Amérique, Lilian réalisait à présent qu’une éternité le séparait de Nathanaël. Etait-ce seulement lui ? Pourquoi son père se serait-il montré cruel à ce point ? Il croisa ses yeux pâles, vert poussière, abyssaux. Le visage était parfait, une véritable œuvre d’art sans coutures. Ce n’était pas lui. Aucune raison pour que ce soit lui. De toute manière, ça ne changeait rien. Huit ans sans nouvelles tuait n’importe qui dans votre réalité. Il n’existait plus, le temps l’avait remplacé.

- De mauvais goût... vraiment., murmura-t-il en fixant l’éventail de chair qui bloquait le passage.

Mais il ne s’adressait pas à l’imitation de son cousin (il ne devait surtout pas mettre cela en doute), il élevait la voix contre son père. Ce n’était pas très cinglant, les mots venaient d’une rage profonde. C'était un message. Il connaissait visiblement sa vie dans les moindre détails, avait identifié les rares personnes qui avaient compté. Comment ? Un oeil était-il donc braqué sur lui en permanence, où qu'il aille ? Il voulait le voir craquer. Il ne le lui offrirait pas ce plaisir, et l’idée d’un spectateur en la personne d’Orsso l’incitait à tenir bon. Il ne s’effondrerait pas devant lui. Le contrôle ne l’avait jamais vraiment quitté de toute manière. Parfois, à force d’encaisser, les blessures qu’il recevait au moral s’ouvraient d’un coup, mais seulement les nuits solitaires.
Le cobaye familier se vida peu à peu de son sang. Dans le doute, Lilian ne voulait pas l’abîmer, il lui souhaitait la mort la plus digne possible. Sans rien dire, il s’approcha de lui, l’attrapa juste avant qu’il ne s’effondre, ferma ses yeux d’un geste presque tendre et le laissa tomber mollement sur le sol.
Ils découvraient à présent une pièce circulaire composée de plusieurs ascenseurs, cinq. Chacun contenait une créature que l’ouverture ne manquerait pas d’éveiller. Il faudrait certainement trouver le bon pour accéder au repère.

- Quelle chance, un jeu de devinettes, ironisa-t-il de mauvaise humeur.

Y avait-il seulement un indice, un casse-tête à démêler ? Tout était parfaitement uniforme. Il était bien capable de les laisser s’épuiser jusqu’à ce qu’ils tombent sur la bonne cabine.


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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeVen 11 Juil - 18:53

Orsso garde un oeil sur Lilian tout au long de sa séance câlin avec ce qui était rapidement devenu un cadavre. Il prend seulement le temps de se retourner un court instant pour surveiller le géant qu'il venait de descendre. Juste au cas ou. Mais rien, le doute était déjà peu envisageable, mais maintenant, c'est sur. Le géant n'est plus.
Un sourire étire les lèvres du mutant. Il est de plus en plus détendu. Il a toujours cette tendance à s'habituer rapidement au terrain qu'il arpente. Et bien que ces tunnels, pièces souterraines et autres frivolités le mettent mal à l'aise, il se sent respirer plus librement depuis quelques minutes. C'est serein qu'il entame le casse tête face aux portes d'ascenseurs, sachant que celles ci renferment probablement d'autres formes de vie ravissantes et pleines d'humour.
Sans qu'il s'en aperçoive, Orsso laisse le silence s'installer, son attention rivée sur les cinq portes, devant lui. Elles n'ont aucune particularité, toutes cinq sont identiques, même métal, même couleur, pas un tag, pas un tatouage de malabar.
Le jeune mutant tourne la tête vers Lilian.
 
- ... J'ai compris, je m'y colle.
 
Il avance d'un pas et remet son magnum a sa ceinture. Le mutant pointe son index sur le premier ascenseur en partant de la gauche et se racle la gorge.
 
- Am, stram, gram,
Pic et pic et colégram,
Bour et bour et ratatam,
Am ... Stram ... Gram!
Récite il dans le ton de la comptine enfantine.
 
Sa voix chargée d'ironie créée un étrange paradoxe en récitant la comptine, tout ce qu'il y a de plus innocente à la base. Il tord son cou pour regarder Lilian, l'index pointé sur l'ascenseur du milieu.
 
- C'est celui là! ... Bouge pas. 

Orsso s'avance pour se coller dos à la paroi métallique encadrant les ascenseurs, et pose son doigt sur le bouton commandant l'ascenseur central.
 
- Encore à moi les corvées ...
 
Le plus jeune des deux mutants secoue la tête et respire profondément. Il enclenche le bouton et les portes de l'ascenseur numéro trois s'ouvrent lentement. Orsso observe la réaction de Lilian pouvant profiter de ce qui se passe à l'intérieur de l'ascenceur. Il souhaite trouver du soulagement dans ses yeux, mais se prépare à toute éventualité. Il essaye de se concentrer sur son bras droit, n'ayant plus comme seule arme, sa mutation.
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMer 16 Juil - 21:23

[Note : Le sujet a pris du retard et nous le terminons. Il se passe cependant un an et demi avant la chronologie actuelle du forum]

Encore marqué par sa sinistre rencontre avec un souvenir revenu d’entre les morts, Lilian n’arrivait plus à rassembler ses pensées pour réfléchir à la nouvelle énigme qui se présentait à eux. Moralement, psychiquement, il se sentait épuisé et ne demandait qu’une chose au final, sortir vite, avoir une bonne raison de partir, quitte à laisser tomber la traque. Qu’allait-il trouver de plus de toute manière ? Son inconscient lui répondit malgré lui : « une destruction nécessaire à ta survie », une sorte de thérapie par choc mental, comme diraient certains psychologues, même si ces derniers ne lui conseilleraient probablement pas d’aller au bout de sa démarche actuelle. Cependant, personne n’avait la moindre idée de ce que pouvait qu’il pouvait endurer. Les gens avaient, en général, des croyances auxquelles se raccrocher, si futiles qu’elles soient. Pas lui et il éprouvait, au contraire, le besoin de détruire le dernier espoir qui le hantait parfois, la figure de son père, de le haïr, peut-être le comprendre, mais, dans tous les cas, faire taire toutes les pensées qui réussissaient encore à le ramener à lui, à le présenter en juge absolu de sa vie.

Face aux ascenseurs multiples, Orsso ne se donna pas la peine de résoudre quoique ce soit, il opta pour le hasard. Ce n’était, après tout, pas un si mauvais choix, quoique risqué… Mais son brillant père avait oublié de compter son pouvoir dans l’équation. Il se concentra sur la cage qui descendait, et entendit aussitôt palpiter la vie. Tant de cobayes songea-t-il… Cependant, tous appartenaient aujourd’hui à des mutants assez mineurs, des individus faciles à capturer, et qui, par conséquent, restaient souvent plus faibles que lui malgré leurs améliorations.

- Je te laisse gérer celui là, dit-il simplement avant d’observer les autres portes.

Il posa une main sur l’une d’entre elle, et laissa le sang se glisser dans son réseau de connexions. Inutile de déclencher un autre combat, s’il sentait la vie à l’intérieur de la prochaine cage, il court-circuiterait tout avant de lui donner l’occasion de s’exprimer. Alors, il appuya sur le bouton, entendit quelque chose palpiter pendant la descente et laissa le sang de liquéfier dans les conduits électriques sans attendre. Il y eut quelques étincelles, un grésillement, et tout s’arrêta. Lilian répéta le manège sur une troisième porte, qui ne présentait, cette fois, aucun danger. Il ne pensait pas son père assez joueur pour donner une chance au hasard. Plus certainement, il venait de comprendre que sa technique personnelle et les élans destructeurs de son compagnon rendraient inutile ce genre de partie plus longtemps.

- Je crois qu’il nous attend, lança-t-il à Orsso en vérifiant par la même occasion qu’il en avait terminé avec son adversaire.

Et, sentant la tension artérielle l’échauffer à nouveau, il s’engagea dans la cabine, à peu près certain d’atteindre enfin la dernière étape. Ce qui l’attendait ensuite était moins sûr. Son père s’avouerait-il vaincu ? Aurait-il pire à leur réserver ? Ou serait-il au contraire, heureux de lui parler ?
La cabine les mena un peu plus profondément sous terre. Les portes s’ouvrirent sur une sorte de laboratoire confortablement aménagé, comme s’il n’était rien d’autre que le caprice d’un riche anglais. Il y régnait un ordre déroutant, tout semblait parfaitement rangé, classé, ordonné, même les bouts de cadavre séchés avaient droit à leur étiquetage. Il fallait bien être un véritable maniaque pour arriver à mener autant d’opérations illégales, à l’abri du monde sur une vingtaine d’années.
Dans un angle encore invisibles à leurs yeux, une voix étrangement sereine s’éleva.

- Bien, puisque je n’ai pas réussi à vous faire renoncer ni à vous tuer, je vais vous demander de vous tenir tranquilles si vous ne voulez pas que je remodèle toute votre personnalité à ma guise. Et je suis à peu près certain que vous ne le souhaitez pas…


En quelques secondes à peine, Lilian sentait que ses souvenirs s’obscurcissaient dangereusement, surtout lorsqu’il essayait de se remémorer le chemin parcourut dans le bunker. Il lança un regard inquiet à Orsso pour savoir s’il vivait les mêmes désagréments. C’était une intimidation efficace, l’emprise psychique dont son père était capable était véritablement effrayante.

- Je pourrais vous faire subir un lavage de cerveau entier, vous garder ici pour toujours, persuadés de respecter votre volonté. Et pourtant vous teniez à vous mettre à la portée de mon pouvoir. C'est amusant... ou navrant..., poursuivit-il.


Dernière édition par Lilian D'Eyncourt le Lun 21 Juil - 22:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeJeu 17 Juil - 12:56

Orsso avait toujours apprécié le hasard, d'où venait très certainement sa passion pour les jeux de cartes. Particulièrement lorsqu'il tenait dans ses manches une dizaines d'as de toutes les couleurs. Dommage que le jeu dans ces sous terrains était bien moins engageant. Un nouveau cobaye avait quitté la cage d'ascenseur dés que les portes s'étaient ouvertes, dos à la paroi, Orsso gardait en tête la possibilité de pouvoir le surprendre, mais le regard sans vie du cadavre ambulant s'était tourné immédiatement sur lui. Il avait ensuite pivoté en sa direction, rien de très inquiétant à première vue, le jeune mutant s'était décollé de sa paroi de métal sans manière, ni subtilité et avait avec simplicité collé sa main sur la gorge blanche aux veines marquées du cobaye. Le cadavre n'avait pas eu le temps de réagir que sa gorge avait déjà fondue entre les doigts de son agresseur et que sa carotide libérait du sang qui s'évaporait aussitôt en une buée fumante. La peau blanche, macabre s'était immédiatement foncée sur l'ensemble du corps inanimé, sans chercher à en comprendre la raison le mutant avait laissé retombé la température de son bras et avait simplement repoussé le cadavre à l'intérieur de la cage de l'ascenseur qu'il avait du occuper des années durant.

Orsso adresse un regard a Lilian lorsque celui ci s'imagine que son père les attend à présent. Le jeune mutant s'engage derrière son employeur dans la cabine qui, il espère est bien la bonne et regarde les portes se refermées, une anxiété grandissant au même moment dans sa tête. L'ascenseur commence à descendre, dans les abysses? Pense t'il d'abord, a force de descendre ou vont ils finir tous les deux, se demande alors Orsso en observant la cage d'ascenseur. Cela l'inquiète bien plus que tout ennemi qu'il pourrait rencontrer dans ces lieux. L'inconnu, il le côtoie tous les jours, mais rarement a plus de six pieds sous terre.
Lilian est d'un calme olympien, le jeune mutant devine qu'il se pose mille et une questions, ou est ce les mêmes qui tournent en boucle? Ce calme est de mauvaise augure, il devrait à un moment ou un autre libérer quelque chose, de la colère, de la haine. Peut être s'écroulera t'il sur le sol si jamais ils sortaient de cette aventure et pleurerait il tous les sanglots de son corps? Le calme avant la tempête. Comment allait il réagir à ses retrouvailles avec son père, allait il au grand final, réussir à le tuer, l'achever, une fois pour toute, depuis tout ce temps qu'il semble lui courir après? Le mutant au sang chaud veillera à ce que son père soit bien mort avant la fin de la journée, il n'a pas fait tout ce chemin, rencontré toutes ses difficultés pour le laisser en vie, ou pour laisser Lilian lui laisser la vie. D'ailleurs c'est dans son contrat de travail! Cette journée, pense hypothétiquement Orsso, va marquer Lilian a vie, aussi bien dans le bon que le mauvais, mais il pourra tourner la page.
Orsso se tire rapidement de ses pensées, cesse de se poser des questions, oublie l'anxiété qui essayait de l'envahir, il entend alors une petite musique. Une petite enceinte au dessus des boutons la fait résonner dans la cage.

Spoiler:

Les portes s'ouvrent, la musique s'éfface, la voix d'un homme résonne. Orsso ne le cherche pas des yeux, il regarde plutôt le labo bien fournit en matière première, devant eux, des rayons de chaires humaines ou mutantes. Tout est bien rangé, étiqueté, classé, par ordre alphabétique peut être.
Le jeune mutant écoute l'homme avec plus d'attention et adresse un regard a Lilian, il peut y lire l'inquiétude, c'est vrai que tout cela n'est pas encourageant. Orsso a une sainte horreur des pouvoirs psychiques, les trouvant d'une lâcheté sans pareille, malgré leur puissance indiscutable. Il préfère ne pas y penser, il s'imagine en train de faire un doigt au père de Lilian, l'imaginant avec deux énormes malformations crâniennes dues à tout ce qui doit se passer à l'intérieur, c'est la dedans qu'il devrait faire le ménage. Instantanément, un flux de souvenirs vient rejaillir de la mémoire du mutant, il a l'impression que quelqu'un en fait l'inventaire. Cet inventaire semble durer dix minutes alors qu'il n'en est rien, Orsso baisse la tête, cherchant à contrôler ses pensées, il s'appuie contre l'une des parois de l'ascenseur. Des images de souvenirs totalement oubliés se mettent à fuser dans son esprit, il reconnaît sans mal l'assassinat de ses parents, l'incendie, il se souvient maintenant de la chaleur des flammes et de la peur qu'il avait ressenti en voyant tous ses hommes, torches à la main. La tristesse l'envahit, une larme coule sur sa joue.
C'est de courte durée, car c'est tout, il n'y a que cela, et bien que ce souvenir le blesse, il n'a connu ses parents si peu de temps qu'il n'a rien a regretter.
Il y a longtemps que les sentiments n'ont pas influé sur sa vie, il pense même que les seuls qu'il a eut sont ceux qu'il avait pour ses parents étant enfant. Il se redresse, passe son index sur sa joue pour recueillir sa larme et l'essuie sans manière sur son pantalon, un petit sourire aux lèvres.

- ... C'est tout ce que vous avez trouvé pas vrai?

La voix d'Orsso se retrouve mêlée d'un fond de tristesse, de satisfaction de n'avoir offert que peu de plaisir à son visiteur psychique, et d'une ironie acérée. Sa tristesse comme toujours, se transformerait en force plus tard, si combat il y a. Il chasse comme il peut les dernières images qui défilent dans sa tête et regarde Lilian.

- Allons y.
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Lilian D'Eyncourt
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MessageSujet: Re: Sous la neige, trouver une fin [Orsso]   Sous la neige, trouver une fin [Orsso] Icon_minitimeMar 22 Juil - 0:18

La vague psychique qui commençait à estomper une partie de ses souvenirs les plus récents s’attaque assez logiquement à Orsso. Son père ne connaissait pas le mutant et avait donc, logiquement, besoin de trouver ses failles, des points de sa mémoire précis à modifier au besoin. A observer l’expression de son comparse, il était assez aisé de deviner quelle dure épreuve devait représenter une visite aussi impromptue. Son visage se crispait, et les yeux de cet homme à l’air si insensibles laissèrent même couler quelques larmes. Par pudeur, Lilian se détourna. Il n’aimait pas ce sentiment de voyeurisme qui s’emparait de lui dès qu’il assistait trop longtemps au spectacle de la souffrance des autres. Cependant, cette attaque faisait monter une colère sourde en lui. Il craignait aussi qu’Orsso revienne à lui changé, mais la provocation qu’il envoya au télépathe après avoir recouvré son esprit indiquait le contraire. Le mutant s’efforça même de sourire. Il était fier et solide, il fallait bien cela pour le suivre dans une telle aventure et ne pas tomber à genoux devant le pouvoir d’un mutant capable de ravager toute votre intimité en quelques secondes. Mais, Athelstan D’Eyncourt paraissait confiant. Il ricana doucement.

- Tout ? Un traumatisme d’enfance assez violent pour vous dépouiller de tous sentiments est loin d’être une faible trouvaille mon cher… Orsso ? Si je ne m’abuse. Je pourrais faire disparaître toutes vos barrières et rendre ce souvenir aussi vif qu’au premier jour, et je suis certain que ça ne vous ferait pas sourire longtemps…

- Il me semble que j’ai déjà eu un aperçut suffisant de tes pouvoirs pour ne pas avoir envie d’un exposé
, intervint Lilian d’une voix glaciale, très inhabituelle.
- Et tu as été sur ce point un enquêteur hors pair. Quand mes vieilles caméra de surveillance m’ont averti que tu étais entré dans mon ancien laboratoire, j’étais certain que tu finirais par remonter jusqu’à moi, et pas seulement à cause de tes qualités de déduction indéniables… Tu m’as bien mieux compris que je le pensais. Je ne pensais pas que nous nous ressemblerions autant.

- J’ai dressé un profil psychologique à partir de tous les éléments dont je disposais. Je t'ai traité comme une personne très intelligente, parce que j’avais la capacité de le faire. La qualité d’une réflexion ne fait pas des êtres semblables.

Mais, malgré la rudesse de sa voix, un malaise profond l’envahissait. Il s’était déjà souvent fait la réflexion, alors qu’il était sur la piste de son père, que cet homme lui ressemblait en de nombreux points. Que ce soit le fait de la génétique ou non, il s’était souvent mis à sa place pour faire progresser son enquête, et n’était presque jamais tombé à côté. Il se rassura au moins sur la conviction qu’il avait que son père ne pouvait lire les pensées directes. Sa seule emprise s’opérait sur les souvenirs, des images, des choses que l’on pouvait se représenter.
- Comme il te plaira Lilian
, dit-il en prononçant son prénom pour la première fois.
Cela lui arracha un tremblement.
- Laisse-moi au moins me mettre au fait et voir comment tu t’y es pris.

L’attaque fut directe, mais il ne la sentit pas réellement, outre un profond mal de tête qui le prenait soudain, et ses pensées qui se brouillaient terriblement. Son père était entré dans son esprit, le feuilletant comme un livre ouvert, et il ne pouvait rien faire. Son pouvoir, lui-même, se révoltait et cherchait en vain à chasser l’intrus en faisant suinter un sang bouillonnant par tous les pores de sa peau. Puis, soudain, Athelstan lui montra une image nette, celle de la mutante qu’ils avaient trouvée au fond des rocheuses, piégée dans un éternel cycle de mort et de renaissance. Ils avaient dû abréger ses souffrances, et il lui arrivait encore de faire des cauchemars sur les terribles tourments qu’elle avait pu vivre toutes ces années avant d’obtenir enfin la délivrance.
- Je vois que tu as réussi à retrouver ta mère en chemin
, reprit son père d’une voix soudain plus sombre. Je m’y attendais un peu. Tu as bien faire d’en finir. Je n’ai jamais trouvé de remède pour la guérir après l’incident…
Il était difficile de décrire quel renversement et éclatement se fit dans la tête de Lilian sous le coup de la révélation. Le choc provoqua un silence total dans ses pensées. On vit ses pupilles ses dilater et, surtout, il perdit tout contact avec sa mutation. Le sang accroché à ses bras, à son visage, à son corps depuis l’intrusion psychique, se liquéfia d’un coup, ce qui lui donna l’apparence peu ragoutante d’un homme qui venait de recevoir toutes les projections d’une explosion d’une chair bien nourrie sur lui.
- L’incident ?
dit-il avant de se baisser un peu pour cracher le sang qui lui coulait déjà dans la bouche.
- Ta mère avait un puissant pouvoir de régénération, mais il n’était que partiel. Elle pouvait guérir, mais vieillissait cependant. J’ai voulu en percer les mystères… Le sérum que je lui ai donné devait rendre son corps impérissable. L’expérience a échoué, comme tu as pu le constater… Je n’ai pas eu la force de l’achever.

- Etait-elle seulement consentante ?
demanda-t-il d’une voix où sourdait la rage.

Cette conversation semblait irréelle. Lilian ne comprenait pas très bien pourquoi son père lui disait tout cela, un besoin de repentance, peut-être… Mais il sentait déjà les effets qu’il redoutait le plus de cette rencontre, toutes les révélations horribles qu’elle lui apporterait. Il avait lu le journal des derniers jours de sa mère, une chose qu’elle avait suffisamment bien caché pour que son père n’en soupçonnât pas l’existence. Il savait comme il avait perdu l’esprit peu de temps après sa naissance, comme il avait entraîné sa compagne dans des projets qu’elle avait fini par désapprouver à force d’en deviner les dangers.
Sa dernière question resta sans réponse, comme une approbation muette et honteuse. Il avait beau regarder autour de lui, Athelstan ne se montrait toujours pas et continuait de les observer d’il ne savait où. Ce petit jeu commençait à devenir très pénible. Et il sentait sa présence quelque part pourtant, un cœur qui battait, mais qui battait assez faiblement, celui d’un homme faible et diminué.

- Je ne sais pas où il est mais je le sens…
, dit-il à Orsso. Je crois que ses expériences l’ont lui aussi beaucoup affecté, et qu’il ne veut pas se montrer…

Lilian gardait cependant le regard fixe sur un point vide. L’image de la mutante qui se régénérait à l’infini ne hantait. Il ne savait pas s’il s’agissait d’une autre manipulation mentale ou s’il faisait simplement un blocage. Mais une torpeur terrible le prenait, et il se sentait saisi d’une angoisse qui l’empêchait d’envisager quoique ce soit d’autre en cet instant. Et toutes ses années où il s’était cru seul, sa mère vivait une éternelle agonie. Pendant des années, il avait vécu en même temps qu’elle souffrait. Et enfin, il l’avait tuée. C’était, certes, la meilleure des conclusions possibles, mais il n’arrivait pas à raisonner suffisamment pour se réjouir d’avoir abrégé ses souffrances. Ses pensées lui disaient juste qu’il l’avait tuée.
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