Deux contrats sur la même tête. [PV Arty]

10 avril, 2h00 du matin

▬ L'ambassade de Norvège. Afterlife y avait fait un tour dans une réception pour s'accoutumer de la haute société. Mais il allait retourner dans ce milieu pour une toute autre raison. Après l'attaque dirigée sur Pita – la protégée de Von Orchent – attaque qu'Afterlife avait déjoué par son apparition surprise, les enquêtes avaient été menées par le Léviathan et son nouveau sbires : Afterlife. Les pistes étaient peu nombreuse mais les réseaux et la puissance du Club des Damnés permirent à Von Orchent de remonter jusqu'à cette ambassade de Norvège. Visiblement, les mercenaires mutants et non-mutants avaient été engagés par eux pour tuer Pita. Mais il était inconcevable que ce soit simplement l'ambassade qui ait fait le coup, il y avait nécessairement quelqu'un ou quelque chose derrière pour tirer les ficelles. C'est d'ailleurs dans ce cadre qu'Afterlife s'était rendu le dix avril au soir dans l'appartement de l'ambassadeur lui-même, afin de déceler à la fine lumière de cette demie-lune cachée partiellement par quelques nuages, les fils contrôlant ce pantin. Il avait énormément progressé depuis sa libération du corps de Tomàs Blake, désormais il était bien plus habitué à sa dématérialisation et sa rematérialisation.

L'appartement se trouvait en ville. Quelques patrouilles policières agrémentaient de leurs gyrophares silencieux ces ruelles plutôt désertes. Le quartier était chic, résidentiel, et souvent prit pour cible par quelques audacieux cambrioleurs. La sécurité y était à la hauteur des pensionnaires et des résidents aux revenus élevés et aux influences hautement placées. Ambassadeur, politiciens, vétéran... Il y avait là toute une fresque de la dernière génération de profiteur du système américain d'avant l'explosion de la mutation dans ce joyeux pays. Il fallait cependant noter que la sécurité n'était pas mutante et simplement humaine. Garde, vigiles, patrouilles, alarmes. Rien de bien difficile à franchir pour les capacités d'infiltration d'Afterlife. En dématérialisant son corps sous forme d'une psyché désincarnée il était intangible, invisible, inodore. Il résidait et se déplaçait parallèlement au plan terrestre, sur le plan astral. De nombreux avantages découlaient de ces capacités mais il y avait également de nombreux inconvénients donc celui d'être totalement aveugle et sourd. Il ne pouvait voir que les esprits des personnes représentée par des halos bleutés, scintillant dans le néant.

Depuis qu'il était sorti du corps de son hôte, depuis qu'il avait prit son indépendance et était devenu un double unique et autonome ; Afterlife avait du apprivoiser ses capacités nouvelles et non mutantes. Au début, se repérer dans l'espace astral était difficile voir impossible mais actuellement il parvient à identifier des distances et à pouvoir se diriger plus facilement.

Il était deux heures du matin et Afterlife observait l'appartement, matérialisé dans un corps qu'il pouvait modifier à volonté. Cagoulé et masqué pour éviter toute erreurs et identification, il arborait une carrure plus souple lui permettant de mieux se déplacer et plus discrètement. Il était dans l'ombre d'une ruelle, prêt à s'infiltrer. Il avait maximisé ses capacités d'infiltration. Sa souplesse, donc, mais aussi sa vivacité, son agilité, son attention. Le temps était venu pour lui d’aller fouiller cet appartement. Les caméras disposées dans les rues ne pouvaient pas le voir et il avait analysé leurs champs de vision. Il se dématérialiserait, irait quelques dizaines de mètres plus loin en avant, quelques mètres plus haut, puis, d’après ses plan, se remétérialiserait dans le salon. Si il n'y avait aucune trace psychique dans les alentours il n'y aurait donc personne pour le voir. De plus, il avait attendu ce jour du dix avril car l'appartement devait être vide de tout personnel et tout résident ce qui lui laissait le temps de fouiller. Il n'avait pas non plus peur de laisser des empruntes car il n'en avait pas. De même pour les cheveux et autres traces physiques. Afterlife n'est qu'une entité psychique et c'est là un avantage certains dans l'infiltration jusqu'à ce qu'on tombe sur plus fort que soit.

[HJ : Un soucis, hésite pas à me le dire.]

▬ Le temps était venu. Afterlife avait scanné les environ une fois dématérialisé. Il y avait du monde dans le quartier mais tout semblait calme notamment au niveau de l'appartement de l'ambassadeur. Cela serait fait rapidement et sans bavures si il faisait bien attention. Il se dirigea donc vers l'appartement, concentré, vérifiant de ne pas rater son attérissage. Il naviguait à l'aveuglette, incapable de voir où il allait sous cette forme ce qui était contrebalancé sous sa forme matérialisée où il pouvait voir tout autour de lui comme si sa vision était réellement périphérique. Une fois qu'il pensait être arrivé à destination, il se stoppa d'abord sur le plan astral. Préparant ce qu'il fallait dans sa tête en cas de problème. Arme, plan, fuite, contre-attaque, esquive. Tout était en ordre et il était don fin prêt. Son corps apparu alors sans aucun bruit sur le plan physique, il chuta de quelques centimètres avant que ses pieds ne heurtent discrètement le parquet au sol. Il était bel et bien dans le salon. Avec souplesse il avait ammorti la chute et donc le bruit. Avant de se matériliser il avait bel et bien vérifié qu'aucune trace psychique ne se trouvaient dans la pièce.

Il commença à se mouvoir silencieusement pour visiter quelques pièces. Le salon donnait sur un autre petit salon – courant pour ce genre d'appartement – une chambre, spacieuse et grande, et un bureau dont la porte était mal fermée et d'où Afterlife avait pu apercevoir un bureau par l'embrasure. Le bureau lui donnerait certainement accès à l'ordinateur. Afterlife se dirigea dans le petit salon qui était toujours recouvert de parquet. Des feuteils confortables et une bibliothèque donnait à la pièce une ambiance sans aucun doute très chaleureuse lorsque quelques petites lampes y sont allumées. Des tapis, des dorures et quelques tête d'animaux aux murs on avait affaire ici à un splendide cliché d'un appart d'abassadeur. Les drapeaux de la Norvège et des État-unis un peu partout, une télévision à écran plat et bien dautres richessses qu'un cambrioleur pourrait vouloir. Prendre connaissance des lieux, analyser les dispositions, les entrées, les sorties, les fenètres c'était un travail primordial d'une personne voulant s'infiltrer avant même de commencer à fouiller. La raison de ce côté très maniaque était en réalité la prudence. La prudence de connaitre les lieux pour pouvoir négocier des fuites, des retraites et autres choses. Analyser les emplacement de possible caméras de surveillance et autre dispositif de sécurité. Afterlife n'avait pas l'habitude de foncer tête baissée vers son objectif. Il s'apprétait à revenir dans le salon principal lorsqu'il fut surprit par le cliquetis de l'horloge indiquant – avec un peu de retard – deux heures du matin. Par pur reflex il s'était dématérialisé croyant que l'on passait une clefs dans une serrure. L'horloge était assez ancienne et certainement cassée car le passage à une heure pleine aurait du activer un mécanisme qui doit théoriquement faire tinter une cloche. Mais au lieu de cela, il y eu simplement l'activiation de ce qu'il devait rester du mécanisme. C'était peut-être aussi l'oeuvre de l'ambassadeur qui en avait peut-être ras-le-bol du bruit de cette horloge qui pourtant rendait bien dans son apartement.

Une fois dématérilisé, le destin se mit à sourire à Afterlife en même temps qu'il lui offrait son lot de malchance. Sourire car il l'avait poussé à se dématérialiser au bon moment et malchance car il avait eu besoin de le faire. Une âme semblait venir de la maison d'à côter et traverser le salon pour se diriger vers le bureau. Afterlife restait immobile, il lui fallait du temps pour analyser la situation et pour évaluer avec dissernement le vrai du faux. Pourquoi cet âme traversait-elle les murs ou les emplacements qu'Afterlife pensait comme comblé par un mur, et s'arrêtait au Bureau... La grosseur de l'âme était celle d'un être humain mais la piste d'un mutant était plus adéquat... Afterlife devait se rematériliser pour en avoir le coeur net. C'est d'ailleurs ce qu'il fit. Etant donné qu'il n'avait pas bougé, il réapparu à l'exacte même endroit, entre le petit et le grand salon.

« Parfait… c’est vide… Bien mettons-nous donc au boulot. »

Voilà qui était pour le moins singulier... Il samblait bien qu'il y avait deux cambrioleurs visant le même butin... Afterlife se rapprocha discrètement de l'entrée du Bureau pour y jeter un coup d'oeil alors qu'un couteau de combat et un pistolet se matérialisèrent dans ses mains gauches et droites. Que devait-il faire ? Attendre ? Il semblait bien que cette personne piratait l'ordinateur et risquait de piquer les données d'Afterlife. Mais l'autres points était que pirater des données ne fait raremnt partie des butins d'un cambrioleur de base...

« Flippe pas, bouge pas et ça devrait bien se passer.  »

Dit Afterlife en poussant la porte, pointant son arme au cas où.

▬ Plusieurs questions s'imposaient naturellement à l'esprit quant-à la rencontre plutôt imprévues qu'Afterlife venait de faire. L'essentiel pour lui était de savoir rapidement à qui il avait affaire, de connaître son niveau de dangerosité et les potentielles attaques qu'ils pouvaient lui porter. Tout cela pouvait être demandé à l'étranger mais cela pouvait être clairement déduis. Afterlife était particulièrement fragile contre des télépathes et la première chose qu'il devait faire c'est s'assurer que ce n'en était pas un. Bien évidemment ce n'était pas le plus dur à déduire puisqu'un télépathe aurait sentit sa présence lorsqu'il était dématérialisé ce qui n'était visiblement pas le cas pour cet individu qui tombait plus ou moins dénue de voir qu'il y avait quelqu'un d'autre dans cet appartement supposé vide. Réaction logique et même très humaine quoique légèrement trop détachée pour que cela retranscrive une réelle panique. La menace n'était-elle pas assez dangereuse à ses yeux pour qu'il soit pas plus sur ses gardes ? Sans doute. Sans doute aussi était-il plutôt habitué à ce genre de face à face et – de fait – l'onomatopée qui sortit tel une régurgitation involontaire n'en était que la démonstration. Il fallait donc aller vite car si la menace d'un pistolet ne suffisait pas à lui faire avoir des sueurs froides, la probabilité qu'il tente quoique ce soit pour se sortir de cette impasse et de ce cul de sac grandissait de minute en minute. C'était sans doute à mettre en corrélation avec l'étrange impression qu'Afterlife a eu lorsque cet homme est apparut. Impression qu'il venait de traverser les murs, se déplaçant en ligne droite là où un corps humain aurait eu besoin, pour ne pas se heurter à des parois, de faire quelques virages où arrêt. Un mutant était donc une piste sérieuse même si on ne pouvait encore être certains de ses capacités mutantes exactes.

La seconde chose qu'il fallait donc vérifier était son objectif et ce qu'il venait faire ici, dans l’appartement d'un ambassadeur. Un vulgaire cambrioleur ne se serait pas directement dirigé uniquement et exclusivement vers l'ordinateur et aurait commencé par chercher des choses de valeurs marchandes plus évidentes. Ici on avait à faire à quelqu'un qui semblait vouloir pirater l'ordinateur de l'ambassadeur pour y extraire des informations qui, Afterlife en convenait, pouvait avoir beaucoup plus de valeur qu'un simple bibelot suivant la personne qui donnait les ordres. On en vient donc au troisième point, alors que l'homme demande à Afterlife de ne pas faire de bêtises. Vêtu d'un masque étrange il ne ressemble en rien à un voleur du dimanche mais bien à un professionnel qui soigne une légère image pour les tabloïds locaux. Qui était donc celui qui lui avait demandé de voler ces infos et quels infos l'intéressaient dedans ? Il y avait une possibilité qu'il soit engagé par le même homme qui dirige plus ou moins dans l'ombre l'ambassadeur et qui a commandité l'attaque de Pita. Cet homme aurait pu être un mercenaire engagé pour effacer tout lien pouvant mener de l'ambassadeur à lui, chose qui était visiblement faite trop tard et c'est exactement dans ce timing que les choses ne collaient pas. Cela faisait quelques temps que Pita avait été attaqué et les infos auraient déjà du disparaître si une telle action avait été menée. Or, cela ne semblait pas être le cas puisque – d'après l'hypothèse d'Afterlife – cet homme venait pour les infos seulement maintenant. Là se trouvait une incohérence plutôt flagrante. Il y a donc des choses qu'on ne peut pas nécessairement déduire et, alors que l'homme semble vouloir pousser Afterlife à baisser son arme en implorant des raisons techniques, ce dernier lui coupe presque la parole.

« Te fais pas de soucis pour moi. Par contre dis-moi ce que tu viens faire ici et qui t'envoie. »

▬ Il avait une attitude totalement décontractée maintenant. Afterlife pensait très nettement que c'était un contre-coup de la surprise et de l'étonnement  qui a provoqué une montée d'adrénaline dans son organisme. Pour évacuer ce surplus il rationalise la situation et prend la mesure du danger en tentant sans doute de gagner du temps. Mais pour l'entité psychique il n'y avait aucun temps, aucunes minutes, aucunes heures à gagner. Afterlife n'avait pas besoin de cela car ses analyses ne lui demandait pas de réfléchir très longtemps. Si l'homme ne voulait rien lui dire ce n'était en rien un problème, simplement une information à prendre en compte lui permettant d'agir en conséquence. La conséquence était bien sur de rester sur ses gardes mais surtout de surveiller les informations de l'ordinateur qu'Afterlife convoitait par le biais de cette mission qu'il s'était vu confiée. Il pourrait tergiverser et réfléchir des heures pour savoir finalement pour qui son vis-à-vis travaillait mais cela l'importait peu. Ce qu'Afterlife voulait savoir c'est si cet homme était plus ou moins en relation avec les tentatives de meurtre sur Pita. Il tournait sur sa chaise comme pour se moquer dans une attitude enfantine d'Afterlife. C'était moins professionnel de sa part de tourner le dos à un adversaire sauf si on est persuadé qu'il est inoffensif ou si on cherche la provocation. Mais comment pouvait-il savoir qu'Afterlfie était inoffensif ? Avec les mutants il ne fallait plus s'en tenir qu'aux apparence pourtant c'est visiblement ce qu'il faisait en analysant uniquement l'arme pour en conclure que si c'était qu'une arme humaine, peut-être, l'homme était inoffensif.
Finalement Afterlife ne se posa pas plus de question, l'autre intrus était sans doute, dans son approche et son caractère, quelqu'un d'audacieux. Une tête brûlée qui ne veut pas se laisser dicter un comportement. C'était une bonne nouvelle car ces personnes sont rarement les plus imprévisibles.

« Mauvaise réponse. »

Lâcha froidement Afterlife qui s'avança de quelques pas pour réduire la distance entre lui et son adversaire. Il fit mine de chercher dans sa poche arrière après avoir rangé son couteau et y matérialisa trois photos de format réduit qu'il lança avec habilité sur le bureau.

« Tu les connais ? »

Ces photos ? C'était celles de trois hommes qu'Afterlife avait imaginé et matérialisé. Ces trois hommes étaient du groupe qui avait attaqué l'appartement où vivait Pita dans le but de la tuer. Ces hommes avait été envoyé et payé dans ce but car c'était des mercenaires. Afterlife ne se souvenait  de manière assez précise que de ces trois visages bien que les assaillants étaient plus nombreux et c'est pour cette raison qu'il a été capable d'en matérialiser des photos. Sans une vision claire dans son esprit, matérialiser une photo qui n'existe pas mais d'un homme bel et bien existant était impossible. Si l'homme tournant sur sa chaise les connaissait véritablement il pourrait peut-être voir qu'il manquait des signes distinctifs. La raison était évidente lorsqu'on connaissait la provenance de ses photos. Afterlife n'a pas enregistré toute les apparences précisément et a pu omettre des grains de beauté par exemple. Il pouvait y avoir plusieurs réponses de l'homme masqué. La première était qu'il les connaissait. Dans ce cas Afterlife serait contraint de négocier des informations sur eux et sur l'homme masqué. La seconde est qu'il ne les connaissait pas ce qui éloignait en second plan l'hypothèse selon laquelle il travaillait pour le même boss que ces types si tant est qu'il ne mente pas. La troisième était la mauvaise réponse, elle était de ne rien dire ou bien de dire qu'on ne parlerait pas. Si cette deuxième mauvaise réponse venait à être prononcée et choisie par l'homme, Afterlife se verrait donc contraint d'utiliser une manière plus brutale avec les conséquences que cela pouvait avoir mais avant cela, il devait récupérer le disque dur de l'ordinateur.
L'entité se rapprocha de l'unité centrale, tentant de pousser du pieds le fauteuil et l'homme assis dessus pour l'éloigner du bureau...

[HJ : Je te laisse carte blanche pour les photos (si tu les connais ou pas et leurs apparences). Ces hommes sont morts par contre et les photos indiquent des visages comme des photos d'identités. Pour la dernière action, je te laisse aussi le temps de réagir si tu le souhaites.]

▬ Voilà qui était finalement rassurant. En effet, si le cambrioleur au pied solide et au masque ridicule s'aventurait à donner l'identité d'un mercenaire qu'il connaissant à un inconnu demandant son identité cela mène à quelques conclusions intéressantes. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans l'appartement de l'ambassadeur de Norvège et que son lien avec ces mercenaires n'est plus à prouver pour Afterlife qui est ici pour savoir si les ordres viennent d'une autre personne que l'ambassadeur. Imaginons maintenant que son interlocuteur est au courant des événements contre l'appartement des Cox il était impensable qu'il donne l'identité à Afterlife. Si il le fait c'est qu'il n'est donc pas au courant de l'attentat mais c'est aussi qu'il fait parti d'un réseau de mercenaire et donc qu'il est payé pour venir ici, cambrioler et voler des informations visiblement informatiques.

« Si je t'ai demandé si tu les connaissais c'est pour m'assurer que tu n'es pas mon ennemi ou que tu ne travailles en tout cas pas pour mes ennemis. Le simple fait que tu me donnes l'identité d'un des types de ces photos me suffit. »

Non il ne baissait pas sa garde, il était toujours prêt à agir mais ce n'était pas pour lui qu'il avait le plus peur. D'ailleurs il n'éprouvait pas de sentiment de peur, simplement de l'inquiétude et de la tension quant à une chose qu'il convoite et qu'il ne voudrait pas laisser partir entre de mauvaises mains ou ne pas pouvoir partager. Cette ou plutôt ces choses sont les informations se trouvant potentiellement dans cet ordinateur. Si il se trouvait que l'homme masqué travaillait pour le commanditaire de l'attentat des Cox alors sa présence ici aurait très bien pu être dans le but d'effacer toutes traces des liens menant du cerveau à l'ambassadeur qui ne serait alors qu'une petite victime manipulée par des lobby le dépassant de bien trop loin. Dès lors, Afterlife dématérialisa les photos, sa cagoule et son arme. Les éléments disparurent alors du plan réel dans une légère dissipation psychique de couleur bleue-violette caractéristique d'Afterlife.

« J'ai besoin des informations de cet ordinateur pour vérifier si l'ambassadeur travaille ou non pour quelqu'un extérieur aux simples préoccupations diplomatiques classiques. Voyons si nous pouvons nous arranger pacifiquement. »

Son visage était à découvert mais il n'avait pas peur pour son identité, cela ne l'affectait en rien puisqu'il n'avait officiellement aucune identité, aucun papier, aucune trace dans des fichiers de naissance, dans des paperasse quelconque, aucun lien administratif avec quoique ce soit pour une raison tout à fait évidente : il n'existait pas aux yeux de la loi, aux yeux du sens commun, aux sens physique et réel du terme. Il n'était que force mentale indépendante, une entité psychique comme on en trouve somme toute rarement.

« Dis-moi donc pour quoi on te paye ou ce que tu cherches ici. »

C'était sans doute une manière la plus facile de régler le conflit qui n'avait aux yeux d'Afterlife plus lieux d'être après la preuve involontaire que l'homme masqué avait donné. Partager les informations ne dérangeait pas Afterlife il n'en cherchait pas l'exclusivité, juste le moyen de vérifier si il n'y avait pas quelqu'un tirant les ficelle en cachette. Il observa alors son interlocuteur, si la réponse était négative et catégorique alors il le tuerait pour s'emparer de ce qu'il cherche par la force. Il n'avait pas non plus une éternité à perdre ici.

▬ Il lui tendit la main dans une volonté de collaboration pour éviter tout problèmes majeures, tout conflit et éléments contre productifs à leurs propres intérêts. L'ordinateur, convoité par les deux mercenaires, allait passer un mauvais moment pour livrer ses petits secrets, mais encore fallait-il qu'il y ait quelqu'un capable de ke pirater. C'était loin d'être une capacité que l'on apprenait en lisant seulement des bouquins dans un attitude autodidacte lorsqu'on est ni passionné, ni intéressé, ni surdoué. Les mercenaires sont des hommes souvent d'actions, de terrain, de bagarre, de conflits et il est rare, contrairement aux films, que tous aient des capacités hors-normes dans n'importe quel domaine. Après l'arrivée en masse des mutants dans ce domaine perturbant la concurrence, certains usaient de leurs facilités pour se faire connaître et être plus talentueux, plus puissant, plus discret, plus efficace et aussi plus polyvalent que les autres. Certains mutants étaient alors doués dans n'importe quels domaines quand d'autres excellaient à des niveaux insensés dans un seul. Finalement la conclusion restait la même : le piratage n'est pas une capacité universelle, même dans ce milieu.

Afterlife avait hérité des talents de Tomàs Blake et ils n'étaient nullement axés de ce côté. Certes il y avait du bon notamment dans sa maîtrise du corps à corps, du maniement des armes ou de la stratégie plus ou moins militaire : mais pour ce qui était des capacités intellectuelle ou demandant autre chose que de l’entraînement et de l'instinct, c'était loin d'être gagné. Pourtant, ce n'est pas ce genre de détail - le piratage de donnée - qu'a oublié de préparer Afterlife en venant faire cette opération ici. Il savait ce qu'il devait faire mais cela n'arrangerait sans doute pas son collègue.

« Afterlife. Laisse moi donc le piratage. »

Dit-il en serrant cette main tendu. Oui, c'était comme cela qu'on l'appelait et qu'il s'était lui-même appelé mais de toute manière il ne grillait aucune identité ni aucun secret car ce n'était qu'un alias. Un alias pour une entité psychique non-extra-dimensionnelle. Un amas de pensées, un condensé d'énergie psychique. Il n'y avait pas d'identité à avoir, pas de chose à cacher car il n'existait pas.

« Étant donné la non-interférence de nos missions l'une envers l'autre nous pouvons aisément agir parallèlement et éviter un triste affrontement qui verrait sans doute l'un de nous deux échouer dans la tâche qu'on lui a confié. Bien sur je doute pas que je t'aurais tué avec grande facilité mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple... N'est-ce-pas ? »

Dit-il d'une voix ferme et forte tout en s'approchant de l'unité centrale de l'ordinateur.  Il se pencha sous le bureau. Contrairement à ce qu'on pouvait croire il voyait très clairement dans son dos et il y avait qu'une chose qu'il convoitait c'était les données de l'ordinateur. Il n’eus donc pas peur de se tourner de lui et au contraire il créait volontairement une parfaite ouverture pour contrer et comprendre. Il ouvrit l'ordinateur, matérialisant un ordinateur portable qu'il ouvrit, le posant à côté. Le tout était d'être rapide et il dévissa rapidement le disque dur pour l'arracher avant de se relever. Oui, il avait bien l'intention de partir rapidement de là avec le disque dur pour l'analyser plus tard. Sans doute que l'autre mercenaire en avait besoin mais lorsqu'on a pas les talents pour trouver ce qu'on cherche plus aisément et en faire profiter la concurrence, on se démerde comme on peut. Il matérialisa un disque dur identique et le lança nonchalamment à l'homme tout en tournant les talons, prêt à partir.

« Ce fut un plaisir Charon. »

Il y avait peu de chance que l'autre tombe dans le panneau mais après tout il n'avait pas non plus d'élément qui pouvait le mettre sur la voie que le disque dur matérialisé ne contenait aucune donnée puisque c'était le genre de chose qu'Afterlife ne pouvait matérialiser. Et puis dans la vie il faut y aller au culot parfois !

▬ Il le vit s'approcher, lentement. Oui, tout était légèrement plus lent que la moyenne pour lui et on était en droit de se demander pourquoi il n'a pas agi, pourquoi il a laissé les choses se faire de la sorte. Ce n'était pas parce qu'il était prit de surprise ou rendu à l'impuissance, ce n'était pas qu'il ne savait pas quoi faire ou qu'il ne savait pas comment le faire, alors pourquoi ? La main le traversait, intangibilité. Il aurait du s'en douter et deviner de lui même bien avant cette capacité. Il n'était pas un spécialiste génétique mais c'était en effet la chose la plus probable qui pouvait sauter à l'esprit lorsqu'on a l'impression qu'une personne traverse des murs. Il se saisit alors du disque dur. Son intangibilité pouvait donc être partielle car Afterlife ne senti pas malgré tout son bras à travers sa poitrine. Puis le disque dur fut déphasé et passa par sa poitrine à nouveau. Il pouvait enfin transmettre son intangibilité à d'autres objets. Une parfaite démonstration de sa force peut-être un peu trop explicite mais idiot serait la personne qui s'en contenterait pour tirer des conclusions.

Si les émotions pouvaient clairement transparaître sur le visage d'Afterlife alors on aurait vu un léger sourire se dessiner sur ses lèvres et laisser entrevoir ses dents l'espace de quelques secondes. Ce n’aurait pas été un sourire défaitiste de l'homme reconnaissant être dépassé mais plutôt un sourire de l'homme satisfait amplement par ce qu'il venait d'observer. Charon, disparu alors sous le plancher, laissant une grenade derrière lui ce qui provoquerait incontestablement la mort de n'importe quel être humain et la destruction de la pièce. Des forces de polices, des pompiers et l'ambassadeur lui-même, sans doute, se déplaceraient alors les minutes suivant pour investir et enquêter sur les lieux. Ils y trouveraient le disque dur manquant de l'ordinateur malgré le souffle et la chaleur de l'explosion qui ne peut malgré tout pas pulvériser en cendre le métal de l'unité centrée, placée sous un bureau, derrière un fauteuil à cinq ou six mètre de là. L'ambassadeur serait donc mis au courant sur ce qui a motivé l'explosion que les enquêteur aurait fini par identifier comme provenant d'une grenage et donc d'origine criminelle. La demie-heure suivant l'arrivée de tout ce beau monde les personnes possédant dans ce disque de quelconque documents fâcheux seraient mis au courant et débuteraient leurs propres enquête ou mouvement stratégiques. Leurs agents, suivant leurs puissances politiques, se rendraient donc sur les lieux avec d'autres moyens que la police pour tenter de retrouver des pistes. Au même moment, Afterlife concluait que Charon aurait remis le disque à une personne capable d'en extraire les données ou bien à la personne qui le paye pour que ce dernier use de son influence pour retrouver les données intéressantes dans le disque dur. Sur ce dernier point, Afterlife était perplexe alors que la grenade débutait son explosion par un flash aveuglant. Si Charon donnait le disque à la personne qui l'a payé pour trouvé des informations, alors il n'aurait pas rempli sa part du contrat et ne serait vraisemblablement pas payé du tout ou entièrement.

Il se dématérialisa avant que le souffle et l'explosion ne vienne jusqu'à lui. Dans le plan astral, il était en sécurité, observant l'aura psychique de Charon s'éloigner vers les étages inférieurs. L'âme errante vola alors pour se rapprocher de lui mais il ne se rematérialisa pas et ne continua pas non plus à le suivre ce qu'il aurait pu faire. Pourquoi ? Pourquoi ne pas suivre sa trace et intercepter le disque dur une fois qu'il l'aurait remis à une personne capable d'en extraire ce qu'il fallait ? Afterlife n'était-il pas venu uniquement pour ça ? Avait-il trouvé mieux ? Se sentait-il incapable de faire une telle chose ? Ce qui était sur c'est que sur la plus basse couche du plan astrale invisible du plan physique, il souriait encore. Attendre, voilà ce qu'il allait faire. Attendre ici pour récolter les formidables graines que Charon avait semé alors qu'il terminerait bientôt sa descente à travers les étages du bâtiments.