These clothes don't fit us right. ( Pv Ororo)

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

This flower is scorched
This film is on
On a maddening loop
These clothes
These clothes don't fit us right
I'm to blame
It's all the same
It's all the same

You come to me with the phone in your hand
You come to me with your hair curled tight
You come to me with positions
You come to me with excuses
Decked out out in a robe
You wear me out
You wear me out

Bureau de Storm, 20 Decembre 2012

Une poignée de jours depuis ce jour entaché de destructions du 10 décembre 2012, une poignée de jours et des répercutions qui n’en finissaient plus de la ravager. Depuis son éveil du coma, dans la salle habituelle de l’infirmerie entres des murs trop familiers de l’Institut, depuis ce moment où à la surprise de tous, elle s’était contentée de tourner le dos pour demander à ses visiteurs de lui « foutre la paix », depuis cet instant d’un retour qu’on ne pouvait pas qualifier de réel retour : rien n’avait plus été la même chose, rien ne pourra plus l’être.
Elle s’était enfoncée d’elle-même dans un marasme sans retour avec l’isolation en point d’orgue. Toute communication semblait rompue, à peine si elle tolérait Amy à ses côtés, parce que l’Italienne restait son oxygène. Mais les conversations étaient réduites à de vagues futilités et lorsque des sujets plus complexes venaient à poindre, l’irlandaise se contentait de garder le silence le regard tourné vers le vide : son vide puisqu’à présent, même Amy ne la regardait plus.

Les maraudeurs avaient parfaitement réussit là où le destin n’était pas parvenu à la briser : anéantie, elle l’était totalement. L’isolement passait par un replie sur elle-même dans sa chambre, elle ne sortait plus, ne tolérait personne, se négligeait totalement et couvrait tous les miroirs. Elle se gavait littéralement pour se sentir « pleine », moins vide sans en parler cependant, elle minaudait pour avoir ce qu’elle voulait se servant d’Amy comme d’émissaire mais la terrible réalité restait dans le non-dit : elle ne désirait plus rien, ni personne.

Sauf en ce jour où elle se devait de faire un effort afin de répondre à une convocation : celle d’Ororo. Elle l’avait d’abord ignorée complètement, renvoyant cela à une réalité qui ne l’intéressait plus. Puis par remord pour cette X women qui s’était déplacée pour venir la secourir et à qui elle avait indirectement infligé bien des épreuves, elle avait daigné quitter sa chambre : sans doute la première fois depuis les terribles évènements de décembre.
Le cheveu gras et plat, le teint pâle et les cernes marqués au point de paraitre bien plus âgée et abimée par la vie, à la limite du teint maladif, elle se tenait face à cette personne qui avait jadis était son modèle de « super héroïne » comme elle aimait à le dire. Son regard vif et plein de vitalité avait perdu cet éclat de folie prenant une teinte vert sombre, même sa voix avait perdu de son assurance et de son grain de gaminerie qui faisait sourire la belle Ororo, de ce sourire plein d’indulgence. Assise à cette même place ou dans ce qui semblait être une autre vie, elle insistait pour prendre une photo avec son idole, elle lâcha d’une voix morne.

- Excusez-moi pour…ce retard…Ororo, j’ai un mal fou à choisir mes vêtements, mine de rien, trainer à demi nue dans un lit durant plus d’une semaine, on finit par perdre un peu les habitudes de vie…Avant que vous me demandiez confirmation, oui…j’ai rendu mon « uniforme » à Forge et je compte lui rendre son arme aussi dès que j’aurais remis la main dessus…pas d’inquiétude, elle est verrouillée. C’est..je ne suis plus en mesure de…d’exercer mon rôle au sein de l’Institut. Je ne suis..plus X men, la X men est morte là-bas.

Tout…est mort là-bas.

Elle laissa passer un bref silence avant de reprendre.

- Je désire quitter l’Institut…Je crois que je n’ai plus rien à faire ici..Je suis sincèrement désolée de vous avoir causé autant d’ennuis et autant de déceptions. J’ai eu assez de temps pour réfléchir à tout ça, il ne reste…plus rien de tout c’que j’voulais faire…plus rien de…crédible. Pardonnez-moi.

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

2 jours .. elle n'était rentrée que depuis 2 jours et la première chose qu'elle avait du faire était de convoquer Cait. Elle avait pourtant plaidé sa cause .. leur cause à toutes les 2 auprès du professeur lui demandant un peu de temps encore mais il ne lui avait laissé aucun choix. Il n'agissait ainsi que très rarement mais quand il faisait preuve d'autorité elle ne pouvait se dérober ... Sa maigre sérénité n'avait pas duré ...
Malgré sa .. "pause" au milieu de nul part et la gentillesse dont avait fait preuve ses nouveaux amis, trop de sentiments contradictoires se bousculaient toujours en elle.
La joie bien sur, elle était contente que Cait soit en vie mais il y avait une certaine colère ... contre elle, contre Rachel ... la rancoeur envers les autres x-men et la peur .. la peur des conséquences de leur geste ... et surtout elle avait peur que Cait lui reproche son absence ... elle n'avait pas été la voir à l'infirmerie .. meme si d'après les infirmiers la jeune femme avait repoussé tous ses visiteurs ...
Cait n'allait pas bien .. le teint pale, des cernes sous les yeux et surtout ce vide ...

Ororo la regarda avec tristesse et compassion ... Elle la laissa s'exprimer ... elle fut surprise par sa requête .. elle ne s'attendait pas à ça ... Que Cait en ait marre des X-men elle comprenait, qu'elle ait rendu son uniforme .. à la rigueur (d'ailleurs contrairement à ce que Cait croyait, il n'était pas chez Forge mais dans son propre placard à coté du sien. Ororo l'avait repris de force, elle n'avait pas voulu qu'il soit recyclé) mais quitter l'Institut.

"non " c'était sorti tout seul sous l'effet de la surprise. Comment Cait pouvait elle penser quitter l'Institut ... c'était .. c'était ... non elle ne pouvait pas elle ne devait pas
Ororo la regarda un éclair de souffrance passa dans ses yeux. Etait ce encore un échec ...

elle se reprit, rassembla ses idées "Cait .. Caity ... non tu ne peux pas partir. Ecoute je sais ce que tu as enduré et je sais que tu nous en veux. Fait une pause, prends des vacances, part avec Amy dans un endroit calme mais tu ne peux quitter l'Institut .. pas comme ça ... Je sais que c'est très égoïste de te demander un tel sacrifice mais .. je ne crois pas que ça soit la solution .. ni vraiment ce que tu veux ... Cait tu te souviens de notre première conversation .. Je n'ai pas changé d'avis ... Cait être x-men c'est pas un titre, ni un uniforme .. C'est ce qu'on est, nos actions, nos pensées ... Caity moi aussi je leur en veux .. énormément meme de ne pas être venu nous aider à te sauver. Sur le moment, je t'en ai voulu aussi de ne pas m'avoir mise au courant et j'en ai voulu à Rachel mais .. au finale la personne à qui j'en veux le plus c'est à moi meme. Il s'est passé des choses affreuses là bas, des mots prononcés que je ne pensais jamais dire ... mais doit on effacer tout un idéal pour une erreur ... Je ne crois pas non. Je suis une X-men et je le serais toujours .. et toi aussi Cait.
Tu dis avoir eu assez de temps mais c'est faux le temps n'est jamais assez long pour soulager la peine. Caity il te reste au contraire tout à faire ... Abandonner n'est pas dans ton caractère. L'Institut à besoin de toi, tout comme tu as besoin de lui. C'est une partie de toi tu peux pas lui tourner le dos ..."

Ororo était inquiète, inquiète car elle avait fuit cet endroit. Une fois elle avait elle aussi rendu son tablier en quelque sorte pour une nouvelle vie .. et elle était revenue. Elle était sincère en disant qu'etre x-men c'était en Cait tout comme c'était en elle. On échappe pas à son destin ...

"Cait je n'ai rien à te pardonner ... tu n'as rien fait qui doivent être pardonner. "

elle laissa un long silence avant de reprendre "et tes jeunes protégés que vas tu leur dire ??? Enora, Sanzo ... tu vas partir en douce ?? tu leur dois une explication tu ne crois pas ... et Amy .. tu lui as dit ??? "

elle ne voulait pas la culpabiliser plus qu'elle pouvait l'etre mais Ororo avait l'impression que Cait ne cherchait qu'à fuir ... elle ne pouvait pas la laisser faire sans réagir et tant pis si son amie le prenait mal ...

"3 jours .. je te demande de bien réfléchir encore trois jours et je t'offrirais moi meme un billet d'avion pour la destination de ton choix avec la personne de ton choix pour quelques jours de vacances. "

Cait avait besoin de changer d'air c'était certain et Ororo lui offrait cette possibilité de bon coeur mais elle devait revenir ...

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Lorsque le « non » sonore tomba, Cait redressa légèrement la tête en une sorte d’étonnement lointain. Ainsi, les mots avaient encore un impact, ainsi, il lui restait encore des personnes qui pouvaient l’atteindre. Xavier lui avait longuement parlé et s’était déplacé pour lui parler alors qu’elle restait une journée de plus à l’infirmerie pour observation. Il lui avait longuement exposé ses pensées avec justesse et une certaine sincérité, mais elle n’avait rien écouté, rien retenu non plus. Les mots giclaient sur sa souffrance, ses sens écorchés et son esprit comme cette carcasse qu’elle agitait : vide.
Quoiqu’il en soit et pour la première fois depuis ce retour qui n’en était pas un, quelqu’un avait son attention.

Leur en vouloir ? Mais quelle curieuse idée ? Elle seule était fautive. Elle seule avait tout fichu en l’air, elle seule avait trahis leur confiance et bravé le commandement suprême de l’idéal X Men en rependant le sang. Elle avait encore plus de sang sur les mains et Rachel était morte PAR sa faute : comment pouvait-on être encore plus coupable ? Elle l’appelait Caity…Personne ne l’appelait comme ça, personne ne l’avait jamais fait. Elle se focalisa un instant sur ce sobriquet avec une sorte de curiosité maladive…Non personne ne l’appelait ainsi et qu’Ororo, sans doute la femme qu’elle admirait le plus au monde, le fasse, c’était un sentiment indéfinissable. Son état ne lui permettait plus de discerner ce qui lui plaisait ou non, ce qu’elle aimait ou pas mais en tout cas, ce simple diminutif lui causa matière à réfléchir occultant une grande partie du discours d’Ororo. Que disait-elle ? Oh ce n’était sans doute pas important, elle parlait de l’Institut cru t-elle se souvenir et de son rôle.

Oui ma belle Tornade : Tout le monde est essentiel, les cimetières sont emplit de ces gens indispensables et irremplaçables. Veux-tu qu’on aille en parler sur la tombe de Rachel ? Si du moins vous en avez prévu une ? Si tu savais comme ca fait mal Grande Sœur, ce que tu m’as fait là et combien je te déteste d’avoir fait ça : il aurait mieux valu que tu me laisses ou j’étais. L’enfer il est là, il est entre ces quatre murs ou je suis irremplaçable. Pourquoi rester vivante si c’est pour se sentir si morte ? Grande Sœur, comment veux-tu que je bouge avec le poids de ta tombe sur les épaules ?

Rien à lui pardonner ? Mais moi comment puis-je parvenir à me pardonner ? Allez dire ça à cette femme qui ne me regarde plus, Allez dire ça au vide qui n’en finit plus de se creuser entre moi et les autres. Je SUIS la culpabilité, elle a un visage et Rachel lui a rendu sa forme, ni plus, ni moins.

Les autres, je m’en fiche…Je me fiche de tout. Plus ils seront loin de moi, mieux ils se porteront puisque je suis si douée pour détruire. Quand à Amy, mieux vaut éviter le sujet, tu ne serais pas très à l’aise à naviguer sur l’océan de silence qui se dresse entre nous…je ne distingue même plus l’horizon entre douleur et tristesse. Pour ce qu’elle s’en fiche Amy…

Tu m’offres trois jours ? Trois jours de plus ou de moins…Pour ce que j’en fais….Mais tu attends de moi quelques mots, je le vois bien. Je pourrais alléger ta conscience mais je suis fatiguée de composer, fatiguée d’être forte pour…pour plus personne.

- Par où commencer…par me justifier ? Je..c’est…non…Je n’ai rien à dire…plus rien à dire…j’ai tout perdu, Rachel est morte, j’ai été en dessous de tout…c’est…Ca ne se guérira pas Ororo. Rien n’est définitif, j’en suis la preuve…Mais je ne suis revenu pour rien, ni pour personne.
Amy…n’est pas au courant…on…on ne parle plus…mais ça ne regarde que nous..hum…je devrais dire que elle et moi pour être plus juste.
Merci pour votre sollicitude Ororo, ce que vous faites ici est formidable…vous êtes une personne extraordinaire, j’aurai aimé vous connaitre…avant…
Dites aux autres ce qui vous plaira le plus…ma version des faits pourraient faire plus de mal que de bien, j’crois..

Elle se redressa et se leva sans en demander l’autorisation signifiant par ce geste qu’elle n’avait rien à dire de plus.

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Ororo regarda Cait une bonne minute avant de bouger. Elle attrapa la photo, leur photo qui trônait dans un cadre sur son bureau. Elle se leva, passa devant son bureau et s'assit dessus.

"je ne te demande aucune justification Cait. Et je ne suis pas si formidable que tu le penses. " elle lui montra la photo "ça ne voulait donc rien dire ... Cette photo .. et tout ce que tu m'as dit ce jour là ... c'était .. quoi .. une façon de te faire bien voir ... J'en doute ... Nous nous ressemblons bien plus que tu le penses .. Tu n'as pas tout perdu ... bien au contraire ... Pourquoi crois tu que je sois allée te chercher ... par obligation .. parce que le professeur m'en avait donné l'ordre ... parce que je suis une x-men et que c'est mon travail (elle émit un reniflement de mépris ) bien sur que non .. je suis venue parce qu'une amie avait besoin de moi .. parce que c'était toi Caity ... "

Son air se fit plus sévère "Je ne voulais pas en arriver là mais ... as tu pensé aux conséquences ... tu n'as pas oublié le pourquoi de ta venue à l'Institut ... Tu me places dans une situation délicate .. tu t'en rends compte au moins ... Combien de temps penses tu avoir avant que le BAM ne débarque ici ... et Hopes ... après tout ce qu'il a fait pour toi ... Il croit en toi, il a confiance en toi. Ce qui s'est passé il y a 10 jours n'est pas de ta faute mais ce qui risque de se passer maintenant va l'etre ... Tu as été une maraudeuse puis une x-men .. et maintenant .. qu'est ce que tu veux être .. une fugitive ... et meme si le BAM ne t'attrape pas combien de temps avant que les maraudeurs et leur maitre reprennent leur traque ... Tu crois vraiment que tu pourras t'en sortir seule ... car si tu franchis ces portes tu seras toute seule Caitlyn... Qui le Phénix prendra la prochaine fois pour toi ... .. Amy .. Jubilee .. les jeunes Sanzo ou Enora ... moi ... Ca t'est peut etre égale finalement ... "

Elle était injuste elle le savait bien mais elle voulait la faire réagir et tant pis si elle lui en voulait, tant pis si elle se mettait en colère ... tout plutôt que cette apathie et ce "trou" dans laquelle elle semblait s'enfoncer.
Ororo parlait beaucoup .. trop peut être ... et malheureusement en vain .. Finalement cherchait elle vraiment à retenir Cait ou bien l'enviait elle pour ce qu'elle allait faire ... Ororo n'en savait rien ... la fuite elle connaissait ... et meme très bien ... Un jour peut être elle en parlerait à Cait mais pas maintenant ... pas aujourd'hui ... Elle connaissait ce regard et cette volonté ...Cait avait pris sa décision et rien ne la ferait changer d'avis ... mais elle devait essayer .. pour Cait bien sur ... mais aussi pour elle et pour l'Institut .. Cait se trompait sur ses jeunes élèves ... Ils ne comprendraient pas ... Un jour ou l'autre elle devra leur parler elle meme, affronter leurs regards perplexes et certainement blessés ... Ils n'étaient que des enfants ... malgré leur maturité ils restaient des enfants .... mais ça .. Cait allait devoir l'expérimenter toute seule .. Quant à Amy .. "mais ça ne regarde que nous..hum…je devrais dire que elle et moi pour être plus juste. " bien sur que non ... elle se trompait encore ... leur relation avait des répercutions sur l'Institut qu'elles le veuillent ou non .. Elles faisaient partie d'un tout .. d'un ensemble ...

Après un nouveau silence, Ororo se releva en soupirant, elle avait perdu cette nouvelle bataille. Elle ouvrit son placard et farfouilla un instant dedans avant de revenir à Cait. Elle la regarda avec douceur et tristesse "rien de ce que je pourrais te dire te fera changer d'avis ... (c'était pas vraiment une question) Tiens ... c'est le minimum que je puisse faire... "

Elle lui tendit 2 billets de 100$ "et n'oublie pas tu es ici chez toi ... " une fois encore elle avait échoué .. mais était ce vraiment un échec .. Cait n'était plus une enfant et elle devait se rendre compte toute seule de l'énorme connerie qu'elle était entrain de faire ...

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Impossible de communiquer, impossible d’extérioriser tout ce que je pouvais ressentir. Et pourtant, si tu savais Ororo, si tu savais combien ce que tu me disais me touchait et combien tu avais infiniment raison sur certains points.

Tu me montres d’abord cette photo et mon regard s’y pose douloureusement. Est-ce que tu la vois cette douleur au fond de mes yeux, est-ce que c’est suffisant pour que tu comprennes combien cette photo est importante et ce qu’elle signifie pour moi ? Mais ce n’est pas moi qui trône fièrement à tes cotés avec ce sourire imbécile accroché comme une relique du passé. Cette autre personne était une jeune femme avec un avenir, avec des idéaux et une fierté, elle était une jeune X woman, elle s’était battu pour le devenir, pour prouver qu’on pouvait changer. Cette jeune femme était aimée par le plus bel astre du monde qui lui offrait son sourire et un océan d’amour au fond du regard. Moi je n’avais rien et je n’étais plus personne. Je détourne le regard de la photo, la familiarité de la douleur en devient presque banale mais je ne desserrerai pas les lèvres pour autant.

Tu te dis mon amie et à nouveau mon regard se fait suppliant, bien sûr que tu l’es même si je n’ose pas y croire tellement je t’admire, même sans doute un peu trop mais c’est mon côté enfant, tu étais une idole lorsque j’étais une ado : comment pourrait-il en être autrement que de me sentir souvent aussi intimidée et cruche qu’une groupie dans la loge de Justin Bieber ?

Bien sûr que votre amitié est précieuse, à toi et aux autres : mais quoi que vous puissiez faire : les mots coulent sur moi. Pitoyable n’est-ce pas ? Moi qui était si à l’aise lorsqu’il fallait assommer son entourage avec mon verbiage : je suis une épave, personne n’a envie de se lier avec une épave.
Là où tu te trompes c’est que les Maraudeurs ne me rattraperont pas puisqu’ils ne me poursuivront plus, je reste lucide à ce sujet : mon coup d’éclat à montrer à Oboros et ses troupes que pour un gifle, j’étais capable d’arracher le bras entier. Seul Sinistre pourrait y revenir et pour lui seul le résultat compte et outre le fait qu’un clone ne l’intéresse pas outre mesure, ils m’ont tué. Le résultat est là, nos comptes sont soldés, que l’Autre paie au fond, puisqu’elle, elle a TOUT : mon apparence et mon passé…
Le BAM ? Oui , c’est probable et mon cœur se serre à l’évocation de Hopes, tu viens de frapper là où ça fait mal. Je pense qu’il n’aurait pas hésité à se montrer plus expéditif et nous aurait mis Amy et moi dans la même cellule jusqu’à ce qu’on finisse par « se regarder ». Il avait sa manière de faire, expéditif, autoritaire mais juste. Tu n’es pas aussi dure que tu le penses Ororo, tu ressembles beaucoup à Emma de ce point de vue-là. Tu me parles comme une mère l’aurait fait, mais ce n’est pas d’une mère dont j’ai besoin. C’est que l’on comble enfin ce vide abyssal en moi. Rajoutes y des reproches si tu le désires, ca restera toujours du vide.

Tu renonces.
Une partie de moi est soulagée, l’autre pleure toutes les larmes de son corps puisque de cœur, il n’en est plus question. Tu ne le sais pas encore mais face à mes non dits où personne n’aurait pu me secouer, par ces quelques mots, tu viens de jeter les bases de notre amitié, une amitié sur un même pied d’égalité. J’étais juste trop…trop…en moi pour le voir ce jour-là. Mais longtemps après, je me souviendrais de cette scène.

Je regarde cet argent et j’hésite à te le retourner. Mais tu es de celle avec qui on ne refuse pas ce genre de cadeau, tu tiens toujours à ce que les règles de bienséance soit conservées, tu m’as appris ça, à moi la rustre que j’ai toujours été. Alors j’étouffe un merci bien trop timide et je prends cet argent. Tu ne le sais pas encore, mais tu le retrouveras dans ton casier demain avec un énième mot d’excuses accompagné de cette fameuse photo et de quelques mots « Ca comptait vraiment ».

Je vais fuir parce que c’est impossible pour moi de rester ici, je vais fuir et je sais déjà que c’est un mauvais choix. Mon regard accroche le tien avant que sorte de ce bureau et tu y verras autre chose que de la douleur, tu y verras l’affection et la gratitude mais toujours cette horrible tristesse.

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Ce regard .. Mon dieu .. quel regard .. Si triste ... quelle souffrance .. autant de souffrance c'est pas permis ...
mais autre chose aussi ... un espoir ... de la gratitude ... de l'amour .. non .. de l'amitié ce qui n'est déjà pas si mal ... non elle se faisait des illusions .. elle projetait ses propres sentiments dans les yeux de Cait ....

La porte se referma doucement ... les pas s'éloignèrent .. elle ne bougeait pas.
1 mn .. 2 mn .. 5 mn ... le temps s'écoulait et elle ne bougeait toujours pas ...et pourtant ...

elle soupira, reposa le cadre à sa place et alla se rasseoir derrière son bureau. Ouvrant un tiroir elle en retira un petit appareil une sorte de téléphone .. son pouce s’arrêta un instant sur l'un des boutons .. elle hésitait ...
elle finit par appuyer .. Une voix métallique en sortie "Oui Ororo ...
- .. non rien excuse moi ... "

un clic mit fin à cette brève conversation .. elle ne pouvait se résoudre à déclencher Danger .. Cait n'était pas une criminelle .. ni une intruse ...

Elle lança l'appareil avec une certaine colère, avant de se tourner vers la fenêtre.

La vue était magnifique .. elle n'avait pas pris ce bureau par hasard. Le parc enneigé s'étalait avec au loin les bois, tache noir sur le blanc immaculé. Quelques élèves grelottants discutaient ça et là, d'autres (des garçons pour la plus part) avaient entamé une partie de basket. La vie continuait à l'Institut, Noel était dans 5 jours mais la majorité des élèves n'avaient pas d'autre endroit que l'école. Ororo se demanda brièvement ce qui avait été prévu pour eux .. surement beaucoup de chose. Noel avait toujours été un moment particulier ... bien sur le monde ne s'arretait pas ce jour là. Les sentiments négatifs ne disparaissaient pas mais cependant il y avait quelque chose .. quelque chose que cette année elle n'arrivait pas à sentir.

La porte s'ouvrit doucement elle ne l'entendit pas.

"il fallait qu'elle parte. Tu n'as rien à te reprocher Ororo"

Elle ne se retourna pas ... elle n'avait pas envie de lui parler.

Le silence s'installa entre eux .. et elle finit par céder .. elle cédait toujours .. elle se demandait pourquoi d'ailleurs puis qu'il pouvait lire dans ses pensées ...

elle se retourna. La colère avait refait surface ...

"pourquoi vous n'avez rien fait ... " son ton était mordant

"qui te dit que je ne n'ai rien fait ? Ororo je te l'ai déjà dit je ne vous ferais aucun mal .. mais il y a des choses qui doivent être faites ...

- comme laisser mourir Cait et Rachel devenir un monstre ...

- ...." il ne lui répondit pas mais lui offrit un sourire .. ce sourire qu'elle aimait tant .. un sourire rassurant ...

elle abandonna .. elle abandonnait toujours ...

"comment je peux vous faire confiance ... " toujours ce meme sourire mais cette fois il lui répondit
" ça c'est ton problème ... " elle le regarda un peu effaré ... Il ne cherchait ni à se disculper, ni à la convaincre ... elle n'arriverait jamais à le comprendre ..

**alors n’essaies pas **

elle secoua la tête en soupirant, puis un lent sourire étira ses lèvres, elle laissait tomber .. jamais elle n'aurait le dernier mot et elle n'en avait pas envie à vrai dire ..

"et maintenant professeur que va t il lui arrivé ?? elle va s'en sortir ?? et Rachel ???
- ça c'est le futur Ororo .. " Elle le fixa ... il paraissait si vieux ... et si jeune ...

Elle se leva et tout en branchant la bouilloire "un thé professeur ?
- avec plaisir "

le professeur lui souriait toujours tout était comme avant. Face à lui elle se sentait toujours comme une petit fille ... comme cette petite fille qu'il avait piégé il y avait si longtemps ...

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Bureau d’Ororo, Fin Janvier.

Se reconstruire.
Ce n’était en rien un chantier à ciel ouvert, ça allait de petites touches en petites touches. Ca n’allait pas sans complications, sans changements. Rien ne saurait être pareil après de tels évènements, rien ne pourrait faire en sorte de reprendre une routine classique jalonnées de rituels. Et pourtant…Et pourtant, les rituels redonnaient les cadres, redonnaient les accroches, et s’y cramponner de toutes ses forces permettaient de se hisser à la force de la volonté hors du gouffre, hors du vide qu’elle remplissait heure après heure à force d’amour, à force d’efforts.

Un effort vestimentaire, un laissé aller moins flagrant, l’entretien du corps significatif de cette envie de s’aimer à nouveau, s’aimer à plaire aux autres et à se voir vibrer à nouveau dans d’autres pupilles.
Bien trop tôt cependant pour définir clairement ce qu’elle était ou ce qu’il lui importait d’être, bien trop tôt pour accepter le tout mais bien assez pour comprendre, et elle avait compris à défaut de déjà faire le chemin vers cette acceptation.

La solitude ne menait à rien, rien que la souffrance de se voir encore plus seul sans les autres. Que sont ces autres au fond sinon l’espoir qu’on place en eux ? Elle était de celles qui devaient apprendre à ne plus s’effondrer seules, à expliciter clairement de l’aide. Ce n’était cependant pas dans sa nature. Un effondrement entraine la remise en cause de tous les repères, de toutes les certitudes : le chaos est tel dans l’esprit que le doute obscurci rapidement la vision de ce qui importe ou non. Et nous voilà tiraillé entre cette envie que d’autres restent, juste pour un peu de chaleur, pour partager un peu cette tristesse sans vraiment l’évoquer : parler de choses et d’autres, qu’on lui montre simplement qu’on est là et la fierté de souffrir en silence, de s’isoler du monde.

Cruel sentiment que de se sentir infiniment seule et de ne pouvoir le dire aux autres. On reste là, prostré dans l’attente d’une parole, d’un geste…qui ne vient pas. Et le silence nous assassine, nous fait souffrir encore plus fort…nous insupporte. Les autres ont une vie, n’ont pas forcément le temps ou le recul pour voir combien l’on a besoin d’eux…les autres sont trop d’espoirs qu’on place en eux.
Briser cette logique est un exercice de style, un chemin de croix.
Et elle s’y essaye, douloureusement dans les premiers temps, mais avec plus de réussite par la suite.

La voilà à nouveau dans ce bureau, plus vivante qu’auparavant.
Elle a une requête, elle a convoqué cette entrevue cette fois ci de sa propre initiative. Ororo ne l’ignore sans doute pas, elle est revenue : elle est « réellement » revenue, elle a juste pris des chemins assez délicats et compliqués à suivre mais elle a fini par revenir parce que sa famille reste l’Institut.

Elle dépose avec embarra un paquet cadeau sur le bureau, ce paquet contient un théière finement décorée de motif bleu rappelant un ciel nuageux et finit par lever un regard un peu inquiet vers Ororo avec un demi sourire.

- C’est…Pour Noél, c’est un peu en retard, j’ai pas pu avant….J’étais occupé à recoller les morceaux…Mais maintenant j’vais mieux. Si c’est…si c’est possible j’aimerai en parler…Parler de l’avenir et de ce que j’peux faire pour l’Institut…si c’est pas trop tard et que j’ai pas tout foiré ?

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Un mois ... ou plutot 15 jours selon l'évènement qu'elle prenait en compte, venait de s'écouler. 1 mois que Cait avait claqué la porte et seulement 15 jours que son mari était reparti en Afrique. Finalement ce Noel n'avait pas été si pénible que ça, enfin surtout si elle évitait de repenser au retour de Rachel. La jeune femme était arrivée dans un bien mauvais moment ...
Par contre le rire de son mari lorsqu'elle lui avait raconté était un merveilleux souvenir .. de meme que les jours suivants. Ils en avaient vraiment profité. Toujours un peu gênée, voir coincée, Ororo s'était demandée si l'hotel n'aurait pas été préférable, mais son mari avait refusé. Il voulait voir comment elle vivait et il avait tenu bon. Ororo avait capitulé .. il avait vraiment des arguments très convaincants.

Le regard perdu sur le parc elle repensait à tous ces bons moments. Deux coups et la porte s'ouvrit. Cait ... et oui, elle était de retour et avait demandé à la voir. Elle avait un peu hésité mais ...

Elle se retourna l'air sévère. Elle voulait lui faire comprendre que sa "fuite" aurait des conséquences.
Cait avait ce regard de petite fille, ce regard un peu inquiet mais si craquant. Elle était elle ..
Ororo s'adoucit surtout que sa jeune amie déposa un paquet sur son bureau.

Elle regarda le cadeau avec surprise et surtout elle était touchée, vraiment touchée. Elle l'ouvrit avec délicatesse
"oohhh c'est magnifique Cait merci" elle sortit une magnifique théière aux motifs d'un bleu ciel. Comment lui en vouloir. Cait avait été bien inspirée sur ce geste. Ororo le prit comme une excuse et l'accepta comme telle. Elle était un peu gênée cependant, elle n'avait aucun cadeau pour sa jeune amie.

Elle se leva tenant toujours l'objet et se dirigea vers le petit coin salon tout en faisant signe à Cait de s'y installer. Elle remplit la théière et mit sa bouilloire à chauffer.

"je t'en prie assis toi. Je dois t'avouer que ton départ m'a ... contrarié mais .. comment t'en vouloir ... Caity on fait tous des choix ... certains sont bons d'autres pas ... mais il y a toujours des conséquences à assumer. Personnellement je ne t'en veux plus. Pour ce qui est de l'Institut ... "

la bouilloire se mit à siffler, Ororo remplit la théière, un parfum de vanille embauma la pièce. Elle se rassit et regarda Cait avec douceur

"qu'attends tu de lui Cait ??? et de moi ?? " Ororo savait déjà que Cait était réintégrée sans problème aussi bien dans son rôle de conseillère que d'X-men, mais sous certaines conditions bien sur. Elle en avait parlé au professeur .. enfin surtout pour sa réintégration au sein des X-men. D'ailleurs avait elle vraiment quitté le groupe ... pas officiellement puisque Storm avait récupéré son uniforme et tout fait pour que son ... "départ" ne soit perçu que comme une pause .. des vacances et non pas un abandon.
Elle voulait simplement savoir ce qu'attendait la jeune femme, ce qu'elle envisageait pour son avenir ...

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

"qu'attends tu de lui Cait ??? et de moi ?? "

Elle s’y attendait. Amy avait tenté de la préparer par quelques mots de réconfort mais ne lui avait pas ouvertement dit les choses de cette façon mais elle était assez lucide pour savoir que les actes entrainaient toujours des conséquences. Certes, elle avait fui de l’institut mais avait été judicieusement interceptée par celui qui deviendrait son beau-frère et sa propre « fille ». Ils avaient œuvré ensemble pour terminer l’œuvre de réconciliation entamée par Rachel et qui la menait à faire la paix avec elle-même et de retrouver ses repères avec son aimée. Cependant elle avait rendu son insigne d’X Men et manifesté son désir de ne plus faire partie d’aucune équipe et c’est à cette personne se tenant devant elle qu’elle devait des comptes. Elle avait beaucoup d’amitié et d’affection pour Ororo, peut-être même prenait-elle une place laissée libre dans sa vie mais cet état de fait ajoutait encore plus à la difficulté de pouvoir s’exprimer devant cette autorité morale et affective que prenait dans son esprit la légendaire X woman. Il aurait été définitivement plus simple pour elle de s’adresser au maitre des lieux, mais sans doutes ce moment viendrait-il par la suite en un long marathon de justifications et d’excuses.

Pour l’heure, elle se tassa un peu plus sur son fauteuil tout en observant la mine déconfite la tasse de thé pour l’instant vide que sans doutes Ororo lui destinait. Sa question n’était en rien un effet de manche et impliquait une réponse bien plus complexe qu’il n’y paraissait au premier abord. Elle chercha donc à rassembler ses idées afin de s’essayer à un discours clair, ce qui n’était pas vraiment son fort. Ne parvenant définitivement pas à organiser ses pensées, elle soupira en affichant une moue de petite fille boudeuse et décida de laisser parler son cœur.

- De l’Institut ?...J’aimerai qu’il reste ce qu’il est. Qu’il continu à offrir aux jeunes mutantes Assistance et Protection. C’est un endroit qui reste est…précieux…C’est un havre, il doit continuer d’exister parce que c’est important, c’est même essentiel pour ceux qui sont un peu perdus et à qui personne ne peut ni ne veux tendre la main. Moi je n’attends rien de la part de l’Institut à part qu’il puisse poursuivre sa mission et être ce phare dans les ténèbres de notre époque. Et si je peux…le…servir. Oui c’est ce que j’attends, pouvoir lui servir et contribuer à ce que cet idéal perdure. Je ne veux plus que d’autres fassent les mêmes erreurs que moi, il y a eu assez de souffrance.

Elle esquissa un frêle sourire en haussant les épaules avant de poursuivre sur le même ton.

- De vous ? Je ne sais pas ? J’avais espéré que…que comment vous dire ça…que vous puissiez me réaccorder à nouveau votre confiance. C’est essentiel pour moi, j’ai besoin de votre main pour avancer. Jub a fait de moi une X Men, j’aimerai que vous puissiez m’aider à le rester et à veiller sur moi comme…comme un mentor et surtout comme une ..une amie ? J’ai beaucoup à me faire pardonner, j’sais bien…énormément de secrets, de non-dits mais voilà, j’ai besoin de confiance pour avancer. J’ai fait des erreurs, j’en ferai encore, c’est inévitable mais si vous m’aidez à grandir, je n’en serai que plus forte.

Elle fit une pause, soudain plus sombre et posa ses mains sur la table en un geste d’abandon.

- Mais je crois que nous devons aller au fond des choses pour y arriver, non ?
A défaut de me faire excuser et d’obtenir le pardon, je suis ici pour m’expliquer sur mes faits et gestes.
Autant commencer par la fin, je ne me sens pas en mesure de réintégrer de suite ma fonction, mais je le ferais progressivement. Je souffre de problèmes psychologiques post traumatiques allant de terreurs nocturnes à crises de déprimes profondes, mon aversion pour les contacts physiques s’est aggravée considérablement ayant entrainé des perturbations dans mon pouvoir. Je vais engager une thérapie après de Miss Frost pour tenter de progresser et me soumettrais à tous les examens que Hank demandera. Ma foi en l’idéal de Xavier reste inchangée mais ma culpabilité de vous avoir entrainé la dedans et les gestes que j’ai pu faire m’ont « démolie » dans ma confiance en moi et mon intégrité à incarner cet idéal…Mais je ne nourris aucun ressentiment ni haine envers ceux qui m’ont fait ça, pas plus que je ne regrette de les avoirs malmené. Je n’ai pas de justification, je sais que c’est mal, mais je me persuade que j’ai agis avec le cœur pour vous protéger tous qu’importe le prix et j’ai payé ce prix…à plein tarif.

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Le thé était prêt, Ororo servit sa jeune amie tout en l'écoutant attentivement, puis elle se rassit après s’être aussi servi. Elle regarda Cait avec gentillesse teintée d'un peu de surprise. Elle avait un coté désintéressé assez impressionnant. Ororo ne s'était pas attendue à cette réponse concernant l'Institut. Par contre elle ne fut pas surprise de sa seconde réponse. Elle lui sourit avec chaleur. Si Cait n'avait rien eu contre les contacts elle lui aurait pris la main. Là elle n'esquissa meme pas le geste. Elle espérait que ses yeux parleraient ...

"Cait je ne peux pas te donner ce que tu n'as jamais perdu.Oui tu as fait une erreur, oui tu en referas mais tu as payé, payé au delà meme. Et je ne te parle pas de ta mort. Cait ce n'est pas à moi de te pardonner .. je te l'ai déjà dit, je n'ai rien à te pardonner. La seule personne qui doit te pardonner c'est toi meme. Je suis et je resterais ton amie. "

elle but une gorgée de son thé. "Cait ... " la jeune femme n'avait rien écouté le mois dernier bien trop perdue dans sa souffrance. Ororo allait donc lui répéter les mêmes paroles et elle le fera encore et encore jusqu'à ce que Cait y croit. Elle ne lui fit cependant pas la remarque "Caity, pourquoi crois tu que je sois allée te chercher en décembre, par obligation, parce que le professeur m'en avait donné l'ordre ou bien parce que je suis une x-men et que c'est mon travail bien sur que non. Je suis venue parce qu'une amie avait besoin de moi .. parce que c'était toi Caity ... J'aimerais que tu en sois persuadée et je te le redirais encore et encore. "

Cette fois son ton était bien plus doux et posé. Elle lui sourit, comment lui faire comprendre ... par la franchise .. mais c'était difficile .. très difficile ... comment aborder quelque chose qui la dégoutait ... ..... Ororo regarda Cait un long moment, partagée entre l'envie de parler et celui de se taire, avant de plonger les yeux dans sa tasse. Rares étaient les personnes qui connaissaient toute son histoire, elles pouvaient se compter sur une main. S'ouvrir ainsi n'était pas dans les habitudes d'Ororo, c'était .. non pas une faveur mais une marque de totale confiance qu'elle faisait à son amie. Elle espérait juste que Cait ne lui en voudrait pas. "Cait je vais te raconter une histoire ... je ne cherche pas à minimiser la tienne ou quoique ce soit, j'aimerais juste .. que tu comprennes et qu'à ton tour tu me pardonnes. C'est l'histoire d'une petite fille qui a perdu toute sa famille. Elle n'est pas malheureuse loin de là car elle en a trouvé une autre. Elle a meme un travail .. c'est une voleuse. Un jour elle croise un touriste américain et lui vole son portefeuille mais cet homme qui finit par l'attraper ,au lieu de la punir lui demande juste la restitution de son bien. Les années passent et un jour elle recroise cet homme. Il lui apprend des choses étranges comme le fait qu'elle est une mutante et non pas une déesse et surtout qu'il a besoin d'elle. La jeune femme accepte, elle n'a rien à perdre. Les choses ne sont pas toujours faciles mais elle se fait des amis, et sa vie prend une tournure qu'elle ne s'attendait pas. Les missions s'enchainent, les ennemis sont plus nombreux et sournois mais toujours il y a cet homme qu'elle avait rencontré enfant, il est là dans un coin de sa tête, parfois silencieux, parfois l'aidant. Un jour cependant elle croise le chemin d'une scientifique complètement folle qui lui rend sa taille et sa vie d'enfant. Par chance elle en réchappe. Malheureusement cet épisode la bouleverse complètement, les choses sont allées trop loin. Elle décide donc de tout laisser tomber .. les missions, les x-men et meme cet homme à qui elle devait tant ... "

Ororo finit sa tasse, et regarda Cait. Son regard était rempli de dégout pour elle meme "j'ai meme créé mon propre groupe .. tu te rends compte .. (elle eut un reniflement méprisant) et tu sais le plus terrible .. c'est que lorsque je suis rentrée à la maison, ni le professeur ni mes amis x-men ne m'en ont voulu ... Tout ça pour te dire à quel point je suis la dernière personne à pouvoir te reprocher quoique ce soit.."

Un très long silence s'écoula, Ororo fixait toujours Cait, cherchant dans son regard à son tour un soutien. La jeune femme allait elle être dégoutée .. ou bien perdrait elle l'estime et le respect qu'elle lui portait .. ou pire trouverait elle qu'Ororo n'avait plus aucun droit sur elle après ça .. mais elle ne regrettait pas cet accès de franchise, si Cait pouvait se sentir un peu moins coupable ...

Ororo finit par se lever et se dirigea vers son armoire en soupirant "malheureusement aujourd'hui, je suis aussi responsable des X-men .. et en tant que tel je ne peux pas laisser passer mais .." elle ouvrit la porte et récupéra l'arme et la tenue de Cait avant de les déposer sur un fauteuil " tu vois ... tu n'as jamais vraiment quitté les X-men .. J'ai convaincue le professeur qu'il fallait te garder parmi nous. " elle sourit à Cait "En fait je n'ai pas eu beaucoup à le convaincre. Il croit en toi tout comme moi. Et tu viens de me prouver que nous avons eu entièrement raison. Fait à ton rythme aussi bien pour ton rôle de conseillère que pour les missions. Par contre je suis désolée mais tu seras sous .. "surveillance" ou plutôt chaperonnée durant celles-ci. Ce n'est pas une punition mais .. disons un soutien. Si tu préfères ne pas les reprendre de suite, tu es entièrement libre."

Ororo s'était rassise sur le bras de son fauteuil. Elle ne touchait pas Cait mais s'était rapprochée "Et surtout soit assurée que ma porte t'est toujours ouverte, quelque soit l'heure et le jour. Si tu veux parler, juste prendre un thé .. ou faire du shoping ... " Ororo ferait tout pour l'aider à passer ce cap dangereux. Cait ne devait pas rester seule et surtout elle ne devait pas replonger dans cette dépression post traumatique.

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Elle prit sa tasse à deux mains comme si il s’agissait là d’un précieux présent et elle écouta la X men lui signifier l’assurance de sa confiance. Sa culpabilité resterait une profonde estafilade sur son âme malmenée et même si le pardon commençait par soi-même, s’entendre dire par quelqu’un que l’on plaçait en haute estime que tout était pardonné, c’était comme si l’absolution de Notre Dame lui caressait la joue, comme si quelque part on ravivait des braises pour faire rejaillir un feu en fin de vie. Elle ne put s’empêcher de plisser les yeux en serrant cette minuscule tasse encore plus fort entre des doigts hésitants, elle s’accrochait à cette bouée comme le frêle esquif perdu dans la tempête des émotions bien trop fortes pour être enrayées. Car Caitlyn était ainsi, fonctionnant à l’émotivité, Mac Coy en aurait expliqué l’origine, son pouvoir servant de catalyseur et amplifiant le ressenti de certaines émotions jusqu’à la rendre fragile et sujette à toute sorte de manifestations (les larmes le plus souvent). Car l’Irlandaise chouinait beaucoup, bien plus que la normal mais jamais par peur ou douleur, ce qui lui était impossible vu sa mutation, toujours par excès de joie ou de tristesse. Cette caractéristique arrangeait au mieux bien entendu sa compagne toujours prompte à jouer les mères poules avec elle lorsque son instabilité émotive la chamboulait.

Elle se mordit les lèvres lorsque Ororo lui confia qu’elle était intervenue avant tout parce qu’elle était-elle et non un membre de l’institut. Cette sincérité était palpable et poignante, se sentir aimé est une chose des plus rassurante et c’est exactement l’expérience qu’en faisait la jeune femme grace à la bienveillance de ce modèle qui se révélait être au-delà de ses espoirs, un pygmalion, oui mais une amie aimante avant tout.

Elle marqua un silence alors que Caitlyn digérait l’instant et commença une bien étrange histoire, celle de son passé, celle d’un miroir qui la renvoyait à sa propre image. Caitlyn posa discrètement sa tasse pour la couver d’un regard plein de bienveillance comprenant face à la gravité des dires qu’Ororo parlait à cœur ouvert, toutes défenses baissées. Un passé similaire, des blessures identiques, des réactions analogues. Son ainée avait vécu, avait traversé la vie comme un champ de mines résistant à des épreuves similaires. Etait-ce le lot de chaque X men de traverser un tel désert de doutes et d’épreuves ? Emma c’était déjà ouverte à elle avec une violente passion de blessures lui ayant flagellées la conscience, mais jamais elle n’aurait pensé que son modèle ait pu souffrir d’une manière si identique. Beaucoup d’émotions coexistaient dans le regard qu’elle lui offrit alors , compassion, affection et une immense gratitude de se confier ainsi à elle. Pas un instant, elle ne la jugea, pas un instant elle n’alla penser à mal. Ororo à travers son parcours en sortait encore plus humaine, encore plus grandie, encore plus précieuse.

Xavier, sauras tu un jour considérer tous ces merveilleux êtres si riches et si irremplaçables qui constituent ton ultime rempart ? La voilà ta force, Charles Xavier, elle vient du cœur forgé sur du métal en fusion qui palpite dans la poitrine de tes protégés, il vient de cette humanité qui un jour révolutionnera le monde, non pas au sens de le changer, mais dans celui de l’enchanter à nouveau. Oui, il se pourrait que la qualité première d’un X men soit en fait son humanité. Merveilleux paradoxe pour ceux qu’on qualifie de « non humain ».

Elle l’écouta jusqu’au bout et lorsque la belle africaine chercha le soutient dans son regard, elle hocha la tête en un accès de tendresse et opina du chef pour lui indiquer qu’elle comprenait, qu’elle saisissait parfaitement où elle avait voulu en venir et combien ce qu’elle venait de lui confier comptait à ses yeux.

Toujours sous le coup de l’émotion, elle la regarda aller à l’armoire et ses yeux s’agrandir lorsque la X Men en sorti son uniforme, lui faisant ainsi comprendre que depuis le début c’était bien elle qui l’avait entre ses mains, certaine que ce jour arriverait. Comment avait-elle pu se perdre dans une telle tempête, doutant de tant de fondamentaux. Comment avait-elle pu se laisser faire tant de mal et chercher à se punir de la sorte ? Tout cela lui apparaissait à présent dans sa plus stupide réalité, son imbécilité extrême de vouloir détruire à défaut de reconstruire.

Ororo revenait à elle alors que Caitlyn refreinait de plus en plus des frissons et quelques tremblements. Elle écouta à nouveau, mordant ses lèvres et baissant les yeux. Elle acceptait, elle acceptait cette période de « protection » parce que c’était comme ça qu’elle la voyait, une protection de la part de tous ceux qui l’aiment, de tous ceux qui comptent. Un amour indéfectible qui la soutenait et la relevait à nouveau une fois qu’elle avait chuté : Amy, Jubilée, Rachel, Ororo, Emma…Tant de mains à la soutenir, tant de chaleur. Alors qu’Ororo la regardait en souriant, assisse sur le bras de son fauteuil en lui signifiant qu’elle restait à ses côtés comme une amie, elle leva le visage vers elle et lui adressa un regard suppliant, celui d’une jeune enfant à bout d’elle-même.

Et elle s’effondra, avec l’impulsivité dont elle était capable dans ces moments-là, s’accrochant littéralement au bas ventre de la jeune femme en la serrant brusquement dans ses bras, puis enfouissant son visage contre son ventre pour y sangloter sans retenue. Le contact ne lui traversa pas l’esprit, c’était une jeune femme de 25 ans capable de régresser à 12 pour s’écrouler dans toute sa naïveté et son innocence. Elle hoqueta entre deux sanglots, cherchant la chaleur de son ainée.

- Pardon…pardon…j’ai..j’ai jamais voulu…j’ai…je voulais pas…J’aurai du..j’aurai du revenir…mais..mais…ils..ils s’en seraient pris à vous…à vous tous….pas ma famille…pas ma famille…Moi j’ai supporté… J’ai jamais crié, vous savez…jamais…ils n’ont pas…pu..mais …vous…je ne les aurais pas laissé faire..j’veux pas…j’peux pas…j’ai merdé..j’ai merdé…pardon…j’ai…eu…si….

A bout de souffle, elle se contenta alors de gémir en pleurant. Aucune retenue, elle s’en fichait à présent, elle ne ressentait pas de honte, elle avait juste besoin de ne plus retenir ce trop-plein qui l’étouffait pour que d’autres puissent enfin comprendre combien elle en était sortie brisée.

**X-Men Alpha** Messages : 239 Date d'inscription : 20/02/2013

Ororo ne s'attendait pas à un tel geste. Bien sur elle voyait Cait se retenir au maximum mais ... et ce n'était pas de la voir s'effondrer qui la surprit, ça c'était logique mais de la sentir la serrer. Cait détestait les contacts et là elle le provoquait. Ororo ne fit aucun geste de peur de lui faire mal, de la faire fuir. Elle la laissa parler mais finalement sa peine et ses sanglots eurent raison de la retenue de Storm. Comment pouvait elle ne pas réagir .. Elle n'était pas mère au sens biologique du terme mais elle l'était dans toutes les fibres de son être. Et en cet instant elle ne voyait plus une jeune femme, une x-men mais une gamine perdue qui avait besoin d’être consolée, qui avait besoin d'amour maternel.
Alors avec beaucoup de douceur elle referma ses bras sur Cait. Son touché était léger comme si elle serrait un oisillon. Au moindre signe de douleur de son amie elle se retirerait. Une de ses mains était sur son dos et l'autre lui caressait les cheveux. Elle n'essaya pas de la consoler, les pleurs devaient sortir, c'était un nouveau cap que Cait devait passer. Il y avait eu la fuite, puis le remord et maintenant l'acceptation. Car en pleurant ainsi, elle acceptait ce qu'elle avait fait et enfin commençait à se pardonner meme si elle ne s'en rendait probablement pas compte.

Ororo se pencha un peu sur elle et se mit à chantonner. Sa voix était douce presque un murmure. C'était une berceuse que lui avait apprise sa grand-mère. Cait ne comprendrait pas les paroles puisqu'elles étaient dans la langue de sa mère mais peut importe. C'était une chanson pour apaiser et rassurer. Des mots tendres pour les enfants. Une promesse d'etre toujours là pour protéger ce qui était si fragile. Et Cait l'était fragile en cet instant.

Les sentiments d'Ororo pour sa jeune amie changèrent. Elle n'était plus une amie mais une mère.
Elle allait donc agir comme tel. Les amies sont là pour aider, les mères pour guider, punir s'il le fallait et surtout consoler.

Passant sa main dans les boucles de feu de Cait, elle lui parla, la rassura. Elle ne lui parlait pas en anglais, les mots en eux meme n'avaient aucune importance. Le swahili était bien plus musical, et il y avait tant de chaleur : la chaleur du soleil africain, la chaleur de sa grand-mère et indirectement de sa mère ainsi que la chaleur de son amour de mari. Toute cette chaleur qu'elle donnait sans retenu à Cait. Elle pouvait y entendre le rugissement majestueux des lions, le tam-tam des tambours, le chant des femmes préparant le repas. Toute une vie différente, sa vie africaine qui n'avait rien à voir avec celle de New york.

Le temps semblait suspendu dans les sanglots de Cait. Pas besoin d'empathie pour comprendre la souffrance qui l'étouffait. La main d'Ororo quitta brièvement le dos de Cait pour essuyer ses propres larmes qui arrivaient. Elle devait se montrer plus forte.

Elle reprit sa chanson et attendit. Elle la guerrière, faisait preuve d'une patience infinie. Elle laissait à Cait le temps de se calmer de sa propre initiative ou plutôt elle la laissait se vider, se purger de sa souffrance.

**X-Men Beta** Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36

Les journées de décembre 2012 ne s’effaceront pas, quoiqu’on en dise ou quoiqu’en disent ceux qui avaient vécu la fureur des évènements et le silence hivernal des cœurs qui s’installa après la bataille, ces journées laisseront de profondes estafilades qui même cicatrisées persisteraient en une marque évidente d’un chaos né d’une brutale évidence face à la mort de toute chose, face à la violence de ce monde que les murs douillets ne sauraient protéger, qu’un bonheur illusoire même acquit de haute lutte et aussi fragile qu’un souffle de nouveau-né. C’était l’histoire d’une fin et d’un renouveau. Mais comme toute naissance, celle-ci se faisait dans les cris et les larmes et à l’aide de la chaleur des autres. Ainsi, dans les bras d’un amour, dans les larmes de l’amie, dans la tendresse de la sœur et les bercements de la mère, elle pourrait se reconstruire et remplir à nouveau le vide qui lui répondait comme l’écho de ses souffrances aussi terrifiant que le froid qui lui avait éteint le cœur.
Elle resta là longuement parce que la vie pouvait encore attendre et parce que c’était la première fois qu’elle s’ouvrait ainsi.
Elle resta là longuement parce que c’était exactement ce geste qu’elle avait espéré en poussant cette porte et parce que ce geste lui avait enfin été donné.

Elle se fichait du pardon, elle se fichait de cette tenue qu’elle s’était vu offrir à nouveau, elle se fichait de tout cela.
Elle était venue chercher de la chaleur, celle du cœur et qui s’offre à défaut de se prendre et ce cadeau est bien plus précieux que n’importe quelle théière.

Fin du Rp.