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 Les aveux d’Altérion [Amy]

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MessageSujet: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeVen 21 Juin - 7:52

Mettre de l’eau dans le Goblet en plastique. Déballer un comprimé de Neutralium. L’avaler avec l’eau. Attendre l’impression de fièvre. En profiter pour finir de se préparer. Ajuster la chemise. Ajuster la veste. Se regarder dans la glace. Chercher le détail qui ne va pas. La couleur sans doute. Enlever la veste. Prendre la bleu-marine à la place. L’ajuster. De nouveau regarder dans la glace. Ça ne va toujours pas. Essayer une troisième couleur. En vain. Alors rien n’ira. Renoncer à la veste. Vérifier sans. Pantalon noir de velours, chemise blanche à manches courtes, on ne peut plus classique, même sur un rat. Pour une fois, mettre des chaussures. Se dépêcher car la fièvre est là. Mettre de l’eau dans le Goblet en plastique. Déballer un cachet d’inhibiteur... non, deux cachets. Les avaler avec l’eau. Ajuster les chaussures. Vérifier dans la glace. Un dernier coup de brosse pour discipliner le pelage. Vérifier dans la glace. Ranger la brosse. Ranger les vestons dans l’armoire. Ranger le Goblet et les cachets sous clé.
Ernest, cette fois par nervosité, se lissa les vibrisses. Dieu qu’il était anxieux, angoissant à la simple idée de ce à quoi il s’exposait. Et pourtant, il était soulagé d’avoir pris cette décision. Vivre ainsi n’était tout simplement plus possible. Le rendez-vous avec Sinistre avait au moins eu cet avantage que de lui faire ouvrir les yeux. Ce poids, ce poids terrible qui l’écrasait jours après jours, il n’en pouvait plus. Le réaliser n’avait pas été sans conséquence. Il se sentait aux portes de la folie, à deux doigts de basculer. Des mois de traitement avaient volés en éclats en quelques minutes. Tout était à refaire. Il avait construit, mais sur de mauvaises bases. Il s’était mentit à lui-même, niant une évidence aujourd’hui impérieuse. Rien que d’y songer, il avait le tournis. C’était justement pourquoi il s’efforçait de ne penser qu’à ce qu’il faisait.
 
Maniaque à l’extrême, il portait à chacun de ses gestes, de ses actes une attention démesurée. En rangeant ses médicaments, il s’était assuré du parallélisme entre les boîtes, oui cela allait jusque là. On le sentait bien, rien qu’à le voir, ce souci maladif du détail. D’ordinaire très soigné dans son apparence, il était cette fois allé traquer le moindre défaut d’esthétisme... Et ce qui était le mieux avec l’esthétisme, c’était l’abstrait de cette notion, la possibilité de jouer avec pendant des heures, de trouver une infinité de défauts que seul le petit mutant remarquait.
 
Depuis qu’il était rentré à l’Institut, depuis qu’il avait formulé son désir d’aller voir un psy afin de tout déballer, il passait son temps à se préparer. Difficile de croire que la nuit même il se baladait à poils dans les égouts, puant la charogne. La veille au soir, c’était son corps qu’il avait mis à nu. Aujourd’hui, c’était son âme qu’il allait mettre à nu. Et si ça ne suffisait pas, alors ce serait sa cervelle qu’il mettrait à nu. Ce qui était sûr, c’était qu’il allait tourner la page. Peut-être était-ce la dernière, peut-être pas. L’avenir allait le dire. Et l’avenir allait se jouer dans les minutes prochaines.
 
On lui avait dit onze heures. On lui avait dit avec Amy. Elle était psy Amy ? Depuis peu, il paraissait. Amy ... croisé au hasard dans un couloir, retrouvé comme prof à la SDD... Qu’allait-elle donner en psy ? Et lui, qu’allait-il donner en patient ? Oserait-il seulement ouvrir la bouche ? Il était encore temps de renoncer, de tout cacher, tout ou une partie. Non ! Il en avait la conviction, s’il fuyait encore, sa raison n’y survivrait pas. Il ferait face.
 
Quittant sa chambre, il gagna le bureau qu’on lui avait indiqué. Chemin faisant, pas un mot, à personne. Plus froid que jamais, il était pour l’instant cet Altérion distant, un être au bout du rouleau qui s’accrochait à un dernier espoir, une dernière tentative. Et si on le livrait au BAM après ça ? C’était possible. Tant pis, il aurait tout dit. Il devait tout dire ! Le voilà devant la porte. Un regard sur sa montre... zut, il avait oublié sa montre ! Instant de panique, c’était une faute d’esthétisme ! Avait-il le temps de courir la récupérer ? Il risquait d’être en retard. Onze heures, c’était onze heures, pas onze heures deux ni dix heures cinquante-sept. Ho mon dieu, comment avait-il pu l’oublier ?! Elle était posée sur sa table de chevet. Il la revoyait. Elle indiquait onze heures moins douze. Petit calcul mental, combien de temps avait-il mis pour se rendre ici ? Il avait marché, le manoir était grand. Bon, allez, il fallait frapper.
 
Il frappa. Trois coups secs, décidés puis, attendit.
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeSam 22 Juin - 17:48

Note : Ce poste a été écrit avec l’accord de Caitlyn Elioth
Samedi 1er Juin 2013 – 11 : 05 A.M.
La fin de l’année, Dieu que cela sentait la fin de l’année. Et qui disait fin d’année, disait examen, même si de ce côté-là, Amy n’avait pas tellement à ce plaindre. Une intelligence dont elle ne prenait pas vraiment la mesure et qu’elle sous-exploitait clairement (chose qui lui allait parfaitement, elle était bien assez compliquée comme cela pour ne pas en rajouter), alliée à une mémoire absolue capable de faire appel à n’importe lequel souvenir de façon photographique, et aux connaissances et souvenirs de sa professeure « principale » et à de très nombreuses lectures sur le sujet, faisaient qu’elle n’aurait pas le moindre effort à fournir pour atteindre l’excellence, à tel point que s’en devenait presque amer. Cependant, le fait de savoir qu’Emma déprimait à l’avance de la correction de ses copies, qui selon la Reine Blanche « ne se contenteraient pas de ressortir tout ce qui lui avait été dit, mais raccrocherait également à tous les éléments en lien direct ou indirect qu’elle pourrait trouver dans leurs mémoires, et contiendrait probablement une réflexion plus poussée que celle demandée, ou même accomplie par le correcteur », était assez encourageant, car elle n’était pas amenée à douter de sa réussite et se projetait déjà pour la suite. En un an, elle avait accomplit le cursus pour surdoué sensé en duré trois, et aurait donc un Master en Psychologie, pouvant malgré son jeune âge entreprendre la double soutenance de thèse qui l’intéressait. Elle avait déjà les compétences d’une docteure en Sexologie, même si la matière même la bloquait au niveau des tabous de l’éducation, mais Amy visait également un Doctorat en Psychologie Clinique, avec une thèse sur l’impact de la mutation sur la psyché de l’individu, qui lui nécessiterait 1.600 heures d’internat dans un milieu agréé par l’Association Américaine de Psychologie (chose qu’elle comptait accomplir à mi-temps dans une prison du BAM avant le décès d’Hopes, et qui la conduisait à chercher quelqu’hopitaux où elle puisse étudier le sujet qui l’intéressait, à moins que l’Institut ne parvienne à obtenir l’agrégation, chose qui n’était pas forcément souhaitable considérant que cela attirerait un peu trop d’attention sur eux), ainsi qu’un Doctorat Philosophiæ en Psychologie spécialisée sur l’étude et l’analyse du langage corporel et des micro-expressions, où sa thèse porterait sur les travaux de Paul Ekman.

Tout cela pour dire qu’en cette fin d’année, un relâchement certain se faisait sentir chez l’une des meilleures élèves de l’Institut. D’ordinaire, même le samedi, elle avait ses cours spécialisés, de huit heures à onze, puis elle rentrait se changer pour reprendre à treize heures, cependant, aujourd’hui elle n’avait même pas daignée se lever, se faisant une journée blanche pour rester avec son aimée ; il n’y aurait même pas de Colosseum l’après-midi, et Hank était suffisamment occupé pour ne pas dire non à une séance en moins d’étude de la mutation de Nephilim, mutation ayant gagnée en stabilité depuis que la psychologie de l’italienne c’était stabilisée également.

Hors donc, si conformément à son emploi du temps, elle était à onze heures dans sa chambre, elle ne l’avait pas réellement quittée, et était toujours allongée sur les draps blancs du lit conjugal, penchée sur le flanc à admirer le théâtre d’ombre chinoise formée par son aimée qui prenait la douche. La brunette aux cheveux et aux yeux bleus, les premiers sombres et les seconds cristallins, lézardait donc tranquillement dans le laisser aller et la quiétude de la promesse de jours heureux ; jours qu’elle comptait car un bel événement approchait : son mariage. Vingt années, mariée avec sa première petite amie, cela lui allait parfaitement, et elle en rêvassait et en rêvait avec une impatience certaine. Elles avaient eut leurs lots de malheurs, à ceux de bonheur, dans ce cycle qui serait leur vie. Il fallait affronter les tempêtes pour trouver ces éclaircies, et en profiter au mieux. Et elles en profiteraient, aucune inquiétude là-dessus. La lune de miel et la surprise qu’elle constituait était prête, et Amy pensait avoir fait le bon choix pour un mois de juillet inoubliable, et dans le bon sens du terme. Même s’il y avait à intervenir dans le monde, les X-men pourraient bien se démerder sans elles un petit mois, surtout considérant que le Phénix pouvait leur prêter main forte au besoin. Les seuls risques étaient de voir leur voyage pourrit par quelconque vengeances improbables, mais considérant les invités à leur mariage et les factions « bienfaitrices », à savoir Institut/X-Men, comme de logique, mais également le Club des Damnés et d’une certaine manière la Confrérie, à travers Kyle, bien suicidaire serait celui venant les emmerder durant leur lune de miel. Bref, elle avait l’espoir d’un moment magique, même si elle n’était pas convaincue de sa « normalité » considérant leurs passifs mutuels.

- Tu veux un coup de main ? proposa-t-elle avec un grand sourire, comme si elle avait toujours faim (chose qui était légèrement vraie, considérant qu’elle était bien plus résistante à l’effort et sensible à ses propres hormones).

Nulle réponse, alors que quelqu’un toquait à la porte. Amy l’avait entendu arriver, mais n’y avait prêté attention, perdue qu’elle était dans ses rêves presque enfantins, et en tout point romancés.

- Euh… j’arrive, deux secondes !

Un imprévu, toujours un imprévu ; d’un autre côté, cela faisait parti des deux choses qui auraient put la pousser à se lever aujourd’hui, un imprévu ou une prévision de dernière minute. Farfouillant rapidement dans la commode, l’italienne prit la première culotte qui lui passa sous la main, de même que le premier jean et le premier haut, un t-shirt sans manches à col bateau, noir et parsemé de petits disques argenté, dont les deux épaules étaient reliées par diverse chainettes ; un cadeau qui avait un côté jeune lui plaisant particulièrement bien, notamment pour son attirance pour ce qui brillait. Toujours pieds nus, Nephilim se dirigea vers la porte d’entrée, non sans fermer la porte de leur coin salle de bain.

Déverrouillant la porte de l’intérieure, une nécessité considérant les habitudes des deux amoureuses lorsqu’elles étaient dans leur nid, elle l’ouvrit sur la petite personne d’Ernest Lenoir, dont le mètre-quinze lui fit baisser la tête. L’Hybride-rat était vêtu d’une chemise blanche à petites manches, et d’un pantalon noir, il manquait le veston est il aurait été dans sa tenue aristocratique habituelle, qui lui allait parfaitement bien également, et lui donnait les mêmes airs qu’au Fauve, celui du contraste entre la bête et l’homme. Cependant, le jeune adolescent semblait particulièrement nerveux, plus qu’à l’habitude même, alors que sa condition lui donnait déjà une réactivité accrue.

Amy n’était pas psy, pas encore, même si elle avait formulée le vœu de le devenir, et d’exercer à l’Institut, et avait même commencée, avec la bénédiction d’Emma Frost, à s’occuper de Laura Kinney ; cependant, elle en avait les compétences, et dans une douzaine de jours, ces compétences seraient reconnues officiellement, lui donnant le droit d’exercer durant ses soutenances de thèses. De plus, elle n’en restait pas moins l’une des personnes, si ce n’était là personne, la plus douée en décryptage comportemental, de tout l’Institut, et les signes trahis par le physique d’Ernest étaient perçus et analysés à grande vitesse par son cerveau de Mentat.

Réajustant ses propres signes physiques, l’inquiétude perçant sur ses traits, l’italienne commença par tenter de déduire le problème avant d’employer la méthode la plus simple qu’était celle de demander les raisons du stress. Heureusement qu’elle était suffisamment rapide pour que cela ne soit pas trop perceptible, et qu’elle n’en paraisse pas impolie ; une fois la porte complètement ouverte, elle prit la parole.

- Salut Ernest. Ca n’a pas l’air d’aller ; un problème ?
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeSam 22 Juin - 20:38

Un problème ? C’était peu dire ! Un problème aux poignantes conséquences dont Ernest n’était que trop conscient. Un problème qui appelait la présente solution : Amy. Et assurément, cette solution allait provoquer d’autres problèmes, ceux-ci inconnus ou, tout au plus, supposés. Un mal pour un bien... Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? Il n’était plus temps de faire marche arrière et pourtant Altérion avait cette envie de fuir. Parce qu’il avait toujours agit ainsi. C’était sans doute pourquoi sa route était si chaotique. A force de ne jamais faire face, comment garder le cap ? Il avait oscillé entre Institut et Confrérie. Ce matin, s’il avait dit oui au docteur, il aurait rejoint un troisième camp. Dos au mur, son assurance vacilla. L’hésitation lui fit un instant jeter un coup d’œil dans le couloir, là d’où il venait. L’idée stupide de se mettre à courir lui vint à l’esprit. Stupide, c’était le mot. Il en eut honte. En était-il arrivé là, fuir même pas au figuré ? Fuir comme un voleur ? Il réfléchissait vite, déjà il fixait la jeune femme dans l’embrasure, l’infime instant de trouble appartenant au passé. Il apercevait Amy sans vraiment la voir. Tout en lui était tourné en lui, à tel point qu’il en perdait quelque peu la notion de ce qui l’entourait.

 
« Oui, un problème. Plusieurs en fait. Un tout dont il me faut parler... te parler. On m’a dirigé vers toi. »
 
Il n’osa pas évoquer la fonction, enfin la futur fonction, de la X-Women. Aller voir un psy... c’était comme concrétiser ses problèmes, prouver qu’il ne s’en sortait plus tout seul. C’était vrai, mais c’était difficile à assumer, surtout pour lui qui se voulait fort, inflexible. Comme d’accoutumé, le petit mutant cherchait à être neutre, distant, son invariable barrière de froideur, de sérieux. Quand il ne fuyait pas, il se cachait. Grotesque ! Cependant, sa barrière, ce matin, était fine. Elle donnait l’impression qu’il était évasif. Il le savait, il en faudrait peu pour qu’elle ne cède. Il n’y avait que devant Cérès, que devant Rachel qu’il n’avait pas peur de se dévoiler. Il ne connaissait pas assez Amy. Alors il eut peur. Il se mordit la lèvre, se ressaisit, non sans effort, et reprit en donnant d’avantage de contenance à sa voix.
 
« Puis-je entrer ? »
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeJeu 27 Juin - 15:29

Ca n’a pas l’air d’aller ; constatation. Un problème ; politesse. Elle aurait put commencer par « quel problème », mais c’était peut-être trop intrusif, et elle ne connaissait pas assez Ernest pour ce permettre ce genre de chose. Il n’était pas du genre sociable, et encore moins de celui à vouloir s’améliorer sur ce point. En plusieurs mois, les seuls moments où Nephilim avait réellement fait face à Altérion étaient leur rencontre, où il avait fini par s’éclipser face à un Josh Foley faisant le son et lumière, et le Colosseum, avec des débuts très difficiles. De fait, pour qu’un élève comme lui vienne la voir elle, à cette heure et en ce lieu, c’était qu’il y avait un problème, en effet ; Lenoir ne faisait pas parti de ceux qui faisaient les choses de façon désintéressée. Il n’avait pas besoin d’elle en tant que personne, mais juste en tant que fonction.

« Oui, un problème. Plusieurs en fait. Un tout dont il me faut parler… te parler. On m’a dirigé vers toi. »

Vexant ? Non, pas vraiment, l’italienne constatait juste qu’elle avait réussit ce qu’elle avait toujours tenté, ou tout du moins jusqu’à quelques six mois plus tôt : être comme on voulait qu’elle soit. De ce qu’elle savait, Emma Frost ne donnait des consultations que rarement, bien qu’elle enseignait, son domaine étant plutôt la sexologie, et Henry Mc Coy le faisait de temps à autre, histoire de combler les rares moments où il avait fini ses recherches au laboratoire et ainsi d’éviter toute vie sociale, bien que lui n’avait aucune compétence psychologique ou psychiatrique reconnue. Pas encore officiellement que déjà considérée officieusement ; mais cela ne lui importait pas, elle ne voulait pas faire ce job pour être reconnue, mais pour aider les autres.

Et vu la peur que manifestait le jeune garçon, il en avait besoin, de cette aide. Culpabilité, panique, il était presque prêt à s’enfuir, lui, l’impassible Altérion ; quoi qu’il ce soit passé, cela devait être assez important pour le mettre dans des états « pareils ». Car s’il avait nombre de prédisposition à de tels états, Ernest faisait toujours son possible pour les dissimuler, les contrôler. Le contrôle, tout passait par là ; le contrôle de lui-même, des autres également. Autres qui, à de rares exceptions près, se résumaient à une fonction, envers lui : elle-même avait été une entraineuse, Caitlyn une conseillère, Cérès une bienfaitrice, Rachel une protectrice… Ceux qui, comme Sanzo ou Franklin, n’avaient rien à lui apporter, étaient déconsidérés et ne bénéficiaient pas de son intérêt sur le long terme. L’une des rares questions que se posait encore Amy au sujet de l’hybride rat était de savoir s’il faisait cela consciemment ou inconsciemment, mais considérant les relations nouées en son temps avec Cérès comme celle avec Rachel, elle penchait plus pour de l’inconscient. Après, elle n’allait pas le fustiger pour cela, même si se serait un point à évoquer, s’il y avait réellement besoin d’un suivit psychologique.

Toujours était-il que pour l’instant, il était là, en panique devant elle ; et tentant de se contrôler, comme toujours ; il demanda même à entrer. La grimace que fit Amy dut suffire à traduire que ce n’était pas possible, mélangeant brièvement refus, gêne et jalousie ; refus, car sa réponse serait à la négative, gêne parce que cela pourrait être prit comme un refus d’aider et qu’elle cachait clairement quelque chose, et jalousie car la chose qu’elle cachait, c’était son nid et son aimée. Elle n’était pas assez familière d’Ernest pour lui accorder une telle chose en temps normal, et alors que son aimée était sous la douche, s’était hors de question. Personne n’avait le droit de rentrer quant il y avait potentiellement l’une d’elle nue dans la chambre, pas même Jubilee ! N’AMOE.

- En fait, non. C’est en rien contre toi, hein ? Laisse-moi plutôt le temps d’enfiler mes chaussures et on ira discuter plus loin.

Inutile de préciser qu’en cette période de l’année, les chaussures ouvertes étaient de rigueur, parce qu’on aurait beau critiquer les goûts vestimentaires de son aimée, il avait bien fallut une remarque de cette dernière, ainsi qu’en un certain sens un code vestimentaire strict pour son entretient d’embauche, pour la forcer à porter autre chose que des baskets. Hors donc, des sandales furent enfilées et elle s’en alla simplement toquer à la porte de la petite salle d’eau pour signaler son départ.

- Cati Mia, je vais avec Ernest au Réfectoire, il a besoin de parler, déclara-t-elle simplement, avant de sortir de la chambre rapidement, et de refermer la porte, à clé.

Il n’y aurait pas trop de monde à cet horaire au réfectoire, cela ne commencerait à arriver que vers 11h45, chose qui leur laissait le temps de discuter, même si ce ne serait pas suffisant selon la gravité des problèmes et la volonté de résolution de ces derniers d’Ernest, et puis ils auraient des tables où se poser, ainsi que des choses à grignoter, les gens s’ouvrant plus facilement autour d’une table avec de la nourriture, c’était plus convivial et propice à l’ouverture. Ce n’était pas pour rien qu’un invitait amis et amours au bar ou au restaurant.

Commençant à marcher dans la continuité du couloir, non sans prendre le temps de descendre d’un étage lorsque l’occasion leur en serait donnée, l’italienne ne laissa pas le silence s’installer, reprenant la parole rapidement, mettant les mains dans les poches. Elle marchait à pas lents, à l'allure de l'hybride rat, parfaitement détendue, et la tête légèrement tournée et baissée pour l'avoir dans son champ de vision.

- C’est pas courant de te voir avec la volonté de t’ouvrir, après, c’est dommage qu’il faille que tu ailles mal pour cela. T’as prit sur toi de venir me voir, maintenant faudra être franc, si tu veux qu’on puisse t’aider. Puis, tu dois savoir aussi bien que moi que repérer les mensonges c’est ma spécialité, alors c’est inutile d’en faire. N’hésite pas, par contre, à aller à ton rythme, si on va trop vite on risque de louper des choses. Bref, quel est le problème, et en quoi puis-je t’aider ?
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeJeu 27 Juin - 22:07

Accès à la chambre refusé ? Rien à foutre. Ernest resta de marbre à ce sujet. Cati Mia ? Avait-il bien entendu ? C’était Caitlyn que nommait ainsi Amy ? Ridicule ! Une moue réprobatrice se peignit un instant sur la face d’Altérion. Le réfectoire ? Là, ce fut de la perplexité qui apparut. Ce qu’il avait à dire était sensible, très sensible même. Mieux valait qu’aucune oreille indiscrète, surtout pas celle d’un ado attardé, n’entende quoi que ce soit. Bon, à cette heure, peut-être qu’il n’y aurait personne. Il fallait pour ne serait-ce que débuter. Après, selon toutes logiques, la X-Women elle-même allait comprendre la nécessité d’une isolation accrue. Ou pas. Après tout, quelle importance ?

Marchant à côté de la jeune femme, Ernest cachait toujours aussi mal son stress. Tout à fait conscient de ce fait, il mit ses mains dans ses poches, les faisant ainsi disparaitre et pouvant donc triturer ses doigts en toute discrétion. Avec ce défouloir, il fut en mesure d’apaiser plus ou moins le reste de sa physionomie. Il cessa de se mordre la lèvre, son regard devint fixe et plus déterminé. Il observait le couloir qui défilait au rythme de ses pas. Ses pas... Son rythme... Amy réglait sa vitesse sur la sienne. Il menait. Il aurait préféré être mené, déjà se dire qu’il ne pouvait plus stopper. Silencieux, il écouta la jeune femme. Mentir ? Aucun risque. Par contre, il avait peur de dissimuler. Fuir, se dérober, la tentation était toujours là. S’il cédait, s’il n’allait pas jusque au bout de sa démarche, il perdrait les dernières lueurs d’estime qu’il avait pour lui. Il ne serait plus qu’un minable. Oui, plus que ça... C’était sa dernière chance. Avant de se racheter aux yeux des autres, il devait débuter par sa propre personne. Lorsque les escaliers menant à l’étage inférieur apparurent, il répondit enfin. Ton neutre, air détaché, du Altérion tout craché.


« Je sais que je suis loin de faire tout correctement. Mais j’ai beau le savoir, cela ne m’a pas vraiment aidé. Quand j’ai promis à Karma de changer, quand le programme de réinsertion à débuter, j’y croyais. Maintenant, je ne sais plus. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. J’ai peur que pour moi, ce soit trop tard. »

Telle fut son introduction. Ensuite, il annonça le plan. C’était affreux de constater son goût pour l’organisation poussé à l’extrême. Même au bord de la panique, son discours était ordonné, presque... scolaire.

« J’ai trois points à aborder. J’aimerais les respecter scrupuleusement afin de ne pas prendre le risque que la discussion s’égare. La suite... la suite dépendra de toi. »

Plus un mot jusqu’à arriver dans le réfectoire. Le rat vérifia d’un regard circulaire qu’il n’y avait personne. C’était le cas. D’un pas décidé, il prit place à la table la moins exposée. Visiblement, il n’avait ni l’intention de manger, ni de boire. Il était là pour parler, juste pour parler. Une fois assis, il demeura assez raide, joignant les mains. Il s’était tant gratté le pouce gauche qu’une goûte de sang perlait à la base de sa griffe. Fidèle à sa froideur, il poursuivit tout en évitant de fixer la X-Woman. Elle pouvait le déstabiliser, il ne voulait pas, pas encore, pas tant qu’il n’aurait pas par lui-même craqué.

« Premier point. Hier soir, à l’occasion d’une sortie qu’on m’a autorisé de faire, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a appris des choses... disons, intéressantes sur moi. L’identité de cette personne et les circonstances exactes de la dite rencontre constitueront le deuxième point. Limitons-nous pour l’heure aux informations acquises, informations que je sais viables. Tu n’es pas sans ignorer qu’on a entendu parler de moi, il y a peu. On m’aurait vu à Mutant Town commettre des agressions alors même que je me trouvais ici. Deux Ernest en somme. J’ai merdé, j’ai voulu voir ce qu’il en était, entrainant Rachel dans l’histoire. Et bien, j’ai le fin mot de l’histoire. »

Il reprit son souffle. Il n’hésitait plus. Les premiers mots avaient été difficiles. Mais à présent qu’il était lancé, il était poussé par son propre élan.

« Deux Ernest, ça veut dire un clone et un original. Pour être exact, il y a eu plusieurs clones. Tout a débuté alors qu’Ernest était à l’Institut, avant ma période Confrériste, avant mon retour forcé par Karma, avant donc que tu me connaisses. Kidnappé par Phobos, séquestré dans son labo à cause de l’Altérium, Ernest a été placé sous la responsabilité d’un certain Vincent Erval. Cette personne a compris le potentiel de l’Altérium. Elle a prévu que le temps de l’étudier allait lui manquer. Pour y remédier, elle a fait appel à un mutant nommé Calque. Son pouvoir : le clonage d’êtres vivants par simple contact. Copie parfaite autant physique que psychologique à l’instant T du dédoublement. Quand les X-Men sont venus sauver Ernest, c’est le clone qu’ils ont récupéré. Je suis ce clone. Depuis ce temps, j’ai pris la place d’Ernest alors que lui continuait de jouer les cobayes entre les mains d’Erval. Il y a eu par la suite d’autres clones à des fins expérimentaux, mais c’est un détail. Ernest est parvenu à s’échapper. Il a tué les clones, il a tué Erval, il a tué Calque... et Rachel l’a tué. Bref, il n’y a plus, à l’heure actuelle, qu’un seul Ernest, enfin je l’espère. En tout cas, c’est un faux. Je n’ai pas 15 ans, à peine 2. Tout le reste, ce passé, c’est à lui, pas à moi. »

Il s’arrêta. S’il continuait, sa voix allait vaciller. Il avait encore beaucoup à dire. S’il perdait son contrôle, il aurait beaucoup de mal à le récupérer. Peut-être n’y arriverait-il tout simplement pas. Quelque chose bouillonnait en lui, voulait sortir, exploser. Il jouait avec ses doits, il ne regardait rien, surtout pas Amy...
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeLun 1 Juil - 14:53

Le silence fut la seule réponse dans un premier temps, mais l’italienne ne s’en inquiéta pas ; elle avait dit qu’ils iraient au rythme de l’hybride, donc elle lui laissait le temps de formuler ses pensées comme de trouver le courage de parler. Il y avait des gens plus ou moins capable de s’ouvrir aux autres, pour diverses raisons, et Ernest faisait partit d’une des catégories les plus difficiles dans ce domaine. Il reprenait le contrôle, peu à peu, usant de ses doigts, qu’il pensait dissimulés dans sa poche, pour concentrer sa nervosité. Même alors qu’il avait besoin d’elle pour parler, pour se confier, il refusait toujours de se montrer tel qu’il était, émotionnellement parlant.

Décourageant ? Non, pas véritablement, surtout considérant son passif. Amy n’était ni du genre à se décourager, ni de celui à abandonner, bien plus entêtée et avec une volonté bien plus grande que ce qu’elle laissait supposer au prime abord ; il fallait des événements peu commun pour la pousser à ainsi se dévoiler, et des événements extrêmement graves et personnels pour la briser. Cela avait déjà été fait deux fois, cependant.

« Je sais que je suis loin de faire tout correctement. Mais j’ai beau le savoir, cela ne m’a pas vraiment aidé. Quand j’ai promis à Karma de changer, quand le programme de réinsertion à débuter, j’y croyais. Maintenant, je ne sais plus. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. J’ai peur que pour moi, ce soit trop tard. »

Il avait fallu attendre qu’Altérion reprenne entièrement le contrôle pour qu’il ouvre la bouche, à moins que ce ne fut l’approche des escaliers qui lui fit commencer son discours ; Amy misait sur le premier, mais il restait toujours un pourcentage de chance, même infime, qu’elle ait tort, même si elle n’y croyait pas une seconde.

Loin de tout faire correctement, qu’il l’admette était une bonne chose : c’était la première chose qui permettrait de changer ce point. Ernest voulait faire d’Altérion l’un des X-Men, mais les X-Men n’avaient pas besoin de soldats, mais de croisés, combattant par et pour le cœur. L’action n’était qu’une infime partie du rôle d’X-Men, dont le combat principal se situait dans les murs de l’Institut, à aider les autres. Hors, aider les autres était toute la difficulté d’Ernest, qui ne parvenait pas à s’ouvrir. Il suffisait qu’il le veuille, il l’avait déjà fait, cependant, il semblait se borner à refuser tout contact avec « l’innocence » qu’on lui avait arraché. Tout X-Men avait sacrifié son innocence, avant la passation ou pendant, voir les deux, cependant, il devait être capable de la retrouver, ou de pouvoir préserver celle des autres. Les X-Men étaient les sacrifiés de l’histoire, en quelque sorte.

Il ne savait plus s’il croyait à sa rédemption, un sujet plus courant qu’on ne croyait, dans les couloirs de la maison de Xavier. Certains la cherchaient désespérément, Caitlyn et Rachel avaient faites parties de celles-là, d’autres s’en foutaient, comme Kaya, d’autres encore n’avait pas conscience d’avoir fait du mal, et l’Institut devenait alors l’occasion de les éduquer tant dans leurs valeurs morales que dans l’insertion au monde, chose étant le cas Kaede. Ernest c’était lui-même placé, volontairement ou peut-être forcé par Shan et le BAM, dans ceux la recherchant. Mais cela avait fini par s’écrouler ; l’absence d’avancement ? Possible.

- Il n’est jamais trop tard, on a rencontré bien pire que toi. C’est une question de volonté, Ernest.

« J’ai trois points à aborder. J’aimerais les respecter scrupuleusement afin de ne pas prendre le risque que la discussion s’égare. La suite… la suite dépendra de toi. »

Méthodique, précis, concis, presque mécanique mais sommes toute, égal à lui-même ; cela était un bon signe, Ernest n’était pas aussi perdu qu’il le disait, il gardait ces repères. Après, restait à savoir s’il se raccrochait à eux comme à des bouées de sauvetages, ou s’il parvenait en effet à garder le contrôle. L’un comme l’autre n’était pas forcément une bonne chose, puisqu’il y avait du bon à craquer et à s’effondrer, cela permettait de se remettre à son rythme, et la destruction permettait de rebâtir ; Amy fonctionnait ainsi, même si c’était plus un coup du sort qu’une réelle volonté, et lorsque les bases étaient périmées, elle reconstruisait sur de nouvelles, même si les anciennes étaient toujours là, fournissant les matériaux nécessaires.

La suite dépendrait d’elle ; pas réellement. Elle n’était qu’une accompagnatrice, en tant que Psychologue du moins. Car si cela dépassait le cadre de la thérapie, comme Altérion semblait le suggérer, cela dépendrait peut-être d’elle en tant que surveillante, ou pire, qu’X-Men. Mais alors, cela ne dépendrait plus uniquement d’elle.

Ernest commença à se confier, par l’histoire, qui commençait le soir précédent ; une sortie pour rencontrer quelqu’un qui savait des choses. C’était son agent de probation qui pouvait autoriser cela, ou même être à l’origine de la demande, et un bon agent de probation était très utile dans le programme de réinsertion. Caitlyn en avait eu un capable de retrousser ses manches et de plonger les deux bras dans la merde pour elle, chose qu’il avait fait d’ailleurs, et qui s’impliquait tant dans sa vie, dans leur vie, qu’il avait fini par devenir un ami, et même un peu plus. Paix à son âme.

L’identité et les circonstances seraient un tiers de sa confidence ? Cela trahissait d’une importance au moins égal aux autres tiers des révélations. Que ce soit la rencontre et ses protagonistes qui aient déclenché la crise de confiance d’Ernest était un fait, cependant cela ne c’était pas fait de façon anodine, visiblement.

Se limiter aux informations acquises, à loisir ; ils avanceraient à la vitesse d’Ernest, c’était dit. Oui, Nephilim était au courant pour l’histoire du faux Ernest commentant des agressions ; un piège, selon elle, potentiellement d’un ou deux confréristes malins qui souhaitaient l’attirer sur les lieux. Chose qui n’avait pas manquée, d’ailleurs, et qui avait conduit à de multiples destructions de la part d’une Rachel enragée et même causé le départ de Morph, pour une raison que l’italienne supposait être la crise de confiance en soi. Un beau bordel, somme toute, avec un mort à la clé, même si c’était éviter le pire. Oui, Altérion avait merdé mais on lui avait passée l’éponge là-dessus. Le fin mot de l’histoire ?

Amy marchait en silence et regroupait les informations données par Ernest à celles qu’elle avait déjà, de par Cait’ ou Danger. Clone, oui, elle était au courant, un clone d’Ernest salement dépouillé par Rachel, qui avait commis son premier meurtre depuis son arrivée à l’Institut, et du fait c’était à nouveau placée en ligne de mire des X-Men. Si Caitlyn n’avait pas rattrapée la chose, il y aurait surement eut de nouvelles discutions au sujet de la voyageuse temporelle, qui était au niveau administratif un poids mort assez important, car illégal et qu’on ne pouvait légaliser. Mais là n’était pas la question.

Deux Ernest, oui. D’autres ? Hum, si ce qu’on disait sur l’instabilité de l’Altérion, il y avait très peu de créatures capables d’un tel exploit. Sinister et Joy, surement, mais qui d’autre ? Sébastian, peut-être, même si Amy ignorait les capacités comme la totalité des conneries accomplie par son mésestimé « frère ». Période reculée, également, plusieurs années, la première fois qu’Ernest était à l’Institut, avant même qu’il se tire à la Confrérie, que Karma le ramène, en bref qu’il fasse du ping-pong ; cependant, tout cela était marqué dans son dossier. Kidnappé par Phobos, l’Olympic Corps de mémoire. Cependant, c’était moins intéressant que le fait qu’Ernest parle de lui à la troisième personne, puisque cela indiquait qu’il ne pensait pas être celui qui avait vécu tout cela. Toutes les histoires se ressemblaient, finalement.

Vincent Erval, inconnu au bataillon celui-là ; une personne qui avait compris le potentiel de l’Altérium ? C’était beau de savoir que de simples molécules, comme l’Altérium ou les gènes Grigori comme Summers-Grey, pouvaient emmerder la vie de leurs porteurs à cause du simple potentiel qu’elles représentaient, potentiel qu’en définitive était plus nuisible que bénéfique pour leurs porteurs.

Calque, inconnu également. Duplication d’être vivant, c’était moche, mais les pièces du puzzle s’assemblaient. Les X-Men n’avaient pas ramené le sujet d’origine, mais une copie. Donc, Rachel avait tué l’original, et Altérion n’était qu’un double. Caitlyn aurait dû faire breveter ce passif.

Les autres clones comme l’original n’étaient qu’un détail pour Ernest ? Alors pourquoi cette discussion, s’il se foutait de leur sort ? S’il n’avait pas la moindre empathie pour ce qui leur était arrivé, se contentant de regarder le fait que lui était là et eux non. Et dans un tel cas, c’était plutôt de la chance pour lui, alors pourquoi cela était-il un problème, s’il n’avait pas le complexe du survivant ? Parce qu’il était un « faux ». Comme Cait’ ; parce que tout ce qu’il avait considéré comme sien ne l’était pas.

Nephilim s’arrêta avec une simultanéité inhumaine, se tournant vers lui ; elle s’accroupit pour être à sa hauteur, et lui posa une main sur l’épaule. Là, elle ne faisait pas son job de psy, mais celui de X-Men.

- Demande-toi une simple chose, Ernest : ce que tu as bâti toi, à partir de l’héritage que t’as laissé le précédent, est-ce que c’est faux ? Car, si tu es un faux, tout ce que tu as fait est faux, non ? Tes relations avec Cérès et Rachel, est-ce que c’est faux ? Est-ce que c’est creux ? Je ne crois pas. Tu es, génétique, un duplicata, oui. Mais est-ce que cela importe ? Cela ne t’as pas empêché de vivre jusqu’ici, pourquoi cela le ferait désormais ? Ce n’est pas quelque chose que tu as volé, ce passé, tu l’as vécu, on te l’a légué. Il est à toi. Et tu en feras ce que tu veux, comme tu l’as toujours fait. Crois-moi ; Caitlyn a vécu ça, également, et dans une certaine mesure, moi aussi. La mémoire étrangère que j’ai reçue, je ne l’ai pas prise comme un vol, mais comme un héritage de la personne qui me l’a donnée. Oui, je n’ai jamais vécu physiquement ces expériences, mais elles font parties de moi. Les renier, c’est me renier moi-même. C’est peut-être le passé vécu par un autre, mais c’est devenu le tien, et jamais tu ne pourras l’oublier, car tu t’oublierais toi. Maintenant, cela ne fait pas de toi Ernest Lenoir ? Tu es Ernest Lenoir car on t’appelle Ernest Lenoir ; tu n’es pas L’Ernest Lenoir, L’Original ? Et alors ? On ne l’a jamais connu, et vu comment il a tourné, tu es bien mieux que lui. Tu n’es pas un faux, tu es juste différent.

Elle avait parlée de sa voix douce et calme, ayant cherché son regard en guise de sincérité. Restait à savoir ce qu’il en dirait, ce qu’il en penserait. Ils progresseraient à son rythme, car si Amy avait déjà connue une histoire similaire avec une personne qui lui importait beaucoup plus, elle n’escomptait pas pour autant résoudre froidement cela comme si Ernest n’était qu’un « cas » de plus. Dans le couple, elle fonctionnait avec l’esprit et son aimée avec le cœur, mais Caitlyn lui avait aussi apprise à fonctionner avec le cœur, et désormais, l’un et l’autre étaient imbriqués, pour le meilleur et pour le pire.
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeMar 2 Juil - 12:08

L’espace d’un instant, Ernest sembla décontenancé, à deux doigts de se mettre à hurler, d’exploser. Un vacillement dans son regard, dans sa conscience, un tremblement dans son être. Quand il croisa le regard d’Amy, on aurait dit qu’il voulait la foudroyer par sa seule intensité. Une saccade dans sa respiration. Colère ? Incompréhension ? Surprise ? Un peu de tout ça, mais ce ne fut qu’un instant, car l’esprit du mutant était des plus vifs, d’autant plus vif que le stress était élevé. La seconde d’après, il refoula tout en lui, les digues n’avaient pas cédé face à la tourmente des sentiments. Et pourtant, c’était évident, énorme était la tourmente. Cette maîtrise de soi tenait non pas de l’héroïsme, mais... plutôt de l’ultime effort de fin de parcours. Il ne pouvait être durable, plus à ce stade. Ses yeux devinrent un rien vagues. La fatigue psychique creusa ses traits, lui donnant comme souvent l’air plus vieux qu’il ne l’était. Que sa vie soit vraie ou fausse, elle avait fait des ravages.

« Mieux que lui ? » reprit-il dans un murmure explicitement dubitatif.

Un semblant de rire et il se détourna, retrouvant dès lors sa froide neutralité.


« Je ne savais pas que Caitlyn était dans le même cas, et que toi aussi dans une certaine mesure. J’imagine que c’est une bonne chose de ne pas être seul à vivre ça. J’imagine que c’est aussi plus facile à avaler quand le clonage commence à dater. Une partie de ma vie est vraie, c’est indéniable. Et vu tout ce qui s’est passé en ce court laps de temps, je suis presque tenté de dire que c’est l’essentiel. Il n’y a plus personne pour me disputer la place, même pas l’original, même pas s’il avait survécu. C’est à peine si on se ressemblait. Bref, passons. C’était le premier point, le plus facile pour le début. Presque un échauffement. »

Non, le point n’était pas réglé. Il l’éludait, l’écartait du coude avec un soudain dédain. A croire qu’il avait honte de s’être laissé aller pour une telle broutille, lui qui devait être maître de tout, garder le contrôle absolu sur sa personne. Il se fourvoyait en beauté, comme d’habitude. Il avait affreusement besoin d’aide et était assez stupide, même au seuil du pétage de plomb monumental, pour avoir l’illusion du contraire. A moins que ce ne soit le désir inconscient de se presser, de tout dire pendant qu’il le pouvait encore. Il enchaina, indifférent :

« Deuxième point. Il y a de cela quelques semaines, peu après l’événement de Mutant Town, j’ai reçu une lettre curieuse. Elle semblait écrite par Neko, mon ex petite copine repartie en France, son pays d’origine. J’y ai trouvé un message codé faisant explicitement référence à l’incident et à l’Altérium. J’aurai dû la remettre à vous, les X-Men. Je ne l’ai pas fait. Pourquoi ? Ce sera le troisième et dernier point. Je pensais alors être en relation avec un de mes clones. J’ai répondu à la lettre, usant du même codage, et reçu d’autres lettres. A l’issue de cette correspondance à été organisée le rendez-vous d’hier soir. Ayant tout dissimulé, pour obtenir l’autorisation de sortie, je n’ai eu qu’à m’appuyer sur la couverture de cette fausse Neko voulant soit disant me revoir. Ce n’était pas un de mes clones, c’était le Docteur Sinister. Je présume qu’il était dans les parages à Mutant Town. C’est lui qui a remonté la piste, tout découvert d’Erval et de ses machinations. Par la même occasion, il s’est emparé de son travail sur l’Altérium. Il ne lui manquait qu’une chose hier, un peu d’Altérium frais, ce qui désormais est en sa possession, à cause de moi. Ce n’est pas tout. Il m’a ouvertement demandé de le rejoindre. J’ai... je n’ai pas accepté, mais sans vraiment trouver la force de refuser. Ses arguments ont eu une telle prise sur moi. Facile pour un télépathe, mais le fait est que j’ai encore merdé, que j’arrête pas de merder et que je merderais encore et encore si... ce sera le troisième point, j’avais dit. Alors, Amy, est-ce que tu crois vraiment que le vrai Ernest est bien mieux que moi ? Lui, au moins, il avait des excuses. Il a passé des mois en cage à baver sur cette vie que je lui ai usurpée. Il y avait de la légitimité dans sa vengeance. »

La faute était grave, il le savait. Cette fois, on n’allait pas pouvoir passer l’éponge dessus. Et il ne cherchait même pas à présenter les faits à son avantage. Certes, il restait le dernier point, l’explication, la conclusion de tout le cheminement précédent. Pourtant, il s’arrêtait là, au plus mauvais moment.
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeSam 6 Juil - 14:05

Ernest réagit mal lorsqu’elle lui prit l’épaule, et le geste de soutien fut rejeté d’une façon des plus perceptibles, aux yeux de Nephilim ; elle qui était capable de saisir des images d’un cent-vingt-cinquième de seconde, et habituée à voir celle d’un vingt-cinquième, vit parfaitement l’expression qui se prit de l’hybride rat. Son regard ne lui fit ni chaud ni froid, se furent le tremblement et le mélange émotionnel qui s’afficha qui attirèrent son attention. Tension de la gorge, crispation des mains, tant de choses se passèrent pour lui signaler l’état émotionnel d’Ernest, et lui permettre d’anticiper ses réactions ; chose face à laquelle elle ne fit rien. Elle n’était en aucun cas en danger face à Altérion, car même dans le pire scénario possible, à savoir qu’il l’attaque, elle restait capable de le maitriser dans la seconde, peut-être dans un délais de deux secondes ou un peu plus à cause de ses réflexes, mais il ne la toucherait jamais, et ne parviendrait pas à la mordre et à lui injecter la seule chose qui semblait faire l’intérêt du mutant : l’Altérium. Si petit et si fragile, face à la gracieuse « machine de guerre » qu’était devenu le corps d’Amy, rendaient les estimations plutôt simples.

Il se reprit rapidement et rompit tant le contact physique que celui du regard, rejetant son soutien moral. Soit. Amaranth finit sa phrase, puis reprit ses distances ; Ernest voulait des compétences, non de l’humanité, alors il aurait des compétences, jusqu’à la prochaine tentative de rapprochement tout du moins.

« Mieux que lui ? », demanda-t-il doucement, avant de lâcher un rire méprisant et d’en retourner à son jeu de masque.

Mieux que lui ? Pas génétiquement parlant, mais dans son cœur et ses aspirations ; c’était inutile de prétendre que tous étaient égaux, elle avait cessé d’y croire à l’Institut, il n’y avait pas la moindre égalité dans le monde. Cependant, c’était l’acceptation de ses différences comme leur multiplicité qui pouvait le rendre meilleur. Ernest valait mieux qu’un dégénéré cruel obsédé par la vengeance ; Amy voulait le croire, mais après tout, qu’en savait-elle ?

Il ne savait pas que Caitlyn était un clone, ce n’était pas une chose qui avait beaucoup filtrée, pas plus que huit années de la mémoire d’Amy étaient tirées de la mémoire de Frost, et que la réputation sulfureuse du couple Grigori-Elioth était en partie dû à cet héritage. C’était là néanmoins des choses peu connues, parfois même tenue secrète au sein des X-Men, qui n’avaient pas à tous savoir de la vie de leurs membres, ou de leur protéger. Chose pouvant parfois être une faille, mais une faille humaine, dont ils ne devaient se débarrasser que dans des cas extrêmes, comme le leur avait enseignées les passations, et par leur intermédiaire, Xavier et leurs pairs.

Une bonne chose de ne pas être seul à vivre une chose ? Oui, si l’on était disposé à s’ouvrir et à partager avec les autres, à vouloir les aider en leur apportant notre propre expérience et non en attendant d’eux qu’ils le fassent ; chose qui dans le cas présent, risquait de poser problème. Quant au fait que le clonage commence à dater, possible, d’un point de vue purement objectif, le fait d’avoir déjà construit autre chose offrait de quoi se raccrocher, même si un clone né en se considérant comme tel avait bien plus de possibilités d’évolution, du fait, puisqu’il pouvait prendre une nouvelle voie qui lui était propre, sans prendre en considération l’original.

Oui, ce qu’il avait reconstruit était l’essentiel, car si les fondations permettaient au reste de tenir, c’était ce qui était posé dessus que l’on voyait immédiatement, et qui nous permettait de vivre la vie du mieux qu’on pouvait ; enfin, telle était la vision d’Amy, une vision empiriste, mais pas forcément exacte. Le fait qu’il n’y ait plus personne pour « disputer la place » était une constatation toute aussi sombre que l’indifférence d’Ernest face à ce point : les clones n’avaient jamais été autres choses que des clones, Altérion avait le même point de vue que des bourreaux, faisant des « autres lui » des expériences, des clones, pas des individus. Triste et amer, mais raccord avec le personnage et sa mentalité égocentrique. Elle-même souffrait d’égocentrisme, elle le savait même si elle accusait ce défaut de lui venir de Frost, surement par mauvaise foi, mais elle n’était pas inhumaine pour autant, ni aussi renfermée sur elle-même. Et elle avait toujours essayé de s’ouvrir, alors qu’Ernest coupait les ponts, sauf pour quelques élus de premier plan dont elle ne faisait pas partie, et dont elle n’avait pas forcément envie de faire partie non-plus.

Le premier point était presque un échauffement ? Peut-être valait-il mieux se diriger vers l’infirmerie, et non le réfectoire, dans ce cas, puisqu’Ernest avait déjà eu de très mauvaises réaction, et que si le pire restait à venir, l’humanité de l’italienne la pousserait surement à de nouveaux contacts. Il allait lâcher, peut-être était-ce d’ailleurs ce qui le poussait à en terminer sur ce point ; car il y avait beaucoup à creuser, sur son sentiment d’appartenance comme sur son avenir, entre autre. Mais s’il voulait sauter ce passage, soit, ils y reviendraient plus tard.

Second point, toujours avec son faux détachement qui prouvait à lui seul toute la volonté qu’avait Ernest d’être aidé. Peu après qu’il se soit échappé pour Mutant Town, avec les funestes conséquences que cela avait entrainé et qui ne l’avaient pas fait bouger dans ses positions, il avait eu une lettre, semblant écrite par son ex ; parce qu’il avait eu une petite amie ! Impressionnant ; bon, restait à avoir s’il s’en cherchait une autre, auquel cas il faudrait voir à instaurer un stand pour Rachel, histoire qu’Altérion fasse la queue comme tout le monde. La rivalité du Colosseum prenait un nouvel angle, puisque s’il y en avait deux à pouvoir se disputer une place en proximité du Phénix, c’était bien Ernest et Sanzo. Mais là n’était pas la question.

Un message codé faisant référence à la destruction de bien public, au terrorisme et au meurtre que Rachel avait commise pour lui sauver les miches, à Ernest, non à son Altérium, mais faisant aussi référence à ce dernier. Oui, il aurait dû les remettre immédiatement à l’administration, considérant la clientèle habituelle qui cherchait à acquérir la molécule à la con ; mais il ne l’avait pas fait, sans surprise. Pourquoi ? Amy avait sa théorie mais la terrait, attendant de voir si elle se confirmait ou s’infirmait, espérant pour la seconde hypothèse par crainte de la première. Un tiers de la culpabilité du rat ; ça partait mal.

Il pensait être en relation avec l’un de ses clones et n’ayant rien apprit de la leçon de Mutant Town, c’était dit « bon, au pire, Rachel viendra m’aider, alors continuons sur du pas-vu pas-prit ». Et dire qu’il se considérait comme un être intelligent… Parfois, l’italienne était bien heureuse de sous-exploiter son potentiel intellectuel. Donc, ils avaient conversé ainsi, lui et son double, durant plus de six mois, jusqu’à faire une rencontre qui l’avait bouleversé, au point de le conduire ici. Peut-être que parler de cela à Caitlyn pour qu’elle voit avec Rachel la manière dont elle était instrumentalisée était une bonne idée, même si c’était risqué connaissant le passif du Phénix ; en tout cas, tant d’irresponsabilité ne pouvait être laissé sous la « protection » du Phénix, sans risquer une catastrophe. Amy verrait à les faire s’éloigner l’un de l’autre, tout du moins tant qu’Ernest n’aurait pas pris en maturité.

« A l’issue de cette correspondance à été organisée le rendez-vous d’hier soir. Ayant tout dissimulé, pour obtenir l’autorisation de sortie, je n’ai eu qu’à m’appuyer sur la couverture de cette fausse Neko voulant soit disant me revoir. Ce n’était pas un de mes clones, c’était le Docteur Sinister. »

Ce fut au tour d’Amy de s’immobiliser, et de serrer les points. Sinistre… Le salopard même qui avait capturé, torturé et conduite à la mort son aimée après l’avoir brisée au point de la faire se suicider de façon spectaculaire, et une fois ramenée, de laisser une telle épave d’elle que même pour son aimée, Caitlyn n’avait plus été qu’une étoile morte, perdue dans un lointain, jusqu’à une intervention opportune qui avait permit de la ramener, et de tout recommencer. Il y avait peu d’êtres au monde qu’elle haïssait plus, et surtout, qu’elle considérait comme plus dangereux. Et lui… Il était allé le voir, comme ça, tranquillement, et il en était revenu les mains dans les poches ; pourquoi ?

« Ce n’est pas tout. Il m’a ouvertement demandé de le rejoindre. J’ai… je n’ai pas accepté, mais sans vraiment trouver la force de refuser. Ses arguments ont eu une telle prise sur moi. Facile pour un télépathe, mais le fait est que j’ai encore merdé, que j’arrête pas de merder et que je merderais encore et encore si… »

Télépathe… Seigneur-Dieu !

Amy était partagée entre la colère envers Ernest comme Sinistre, l’un pour la stupidité et l’absence de fidélité, l’autre pour son existence, tout simplement. Ernest allait faire croire à Nephilim qu’il n’avait pas eu le choix, qu’il était victime ; non, il n’était pas victime, si ce n’était de sa propre idiotie et de son égocentrisme. Mais Ernest n’importait plus lorsque dans son ombre, c’était un géant comme Sinistre et ses Maraudeurs qui se cachaient. Elle se foutait de savoir s’il était récupérable, elle devait limiter les dégâts, désormais.

- Danger, DEFCON 4, maintenant, grogna Amaranth entre ses dents, sa voix ayant changée alors que la violence commençait à dominer la suavité habituelle.

Sinistre était télépathe, oui, donc s’il avait laissé s’échapper Ernest, c’était qu’il y gagnait plus à le laisser partir ; hors donc, Ernest était un outil. C’était quoi la merde ? Sonde mentale ? Il allait se servir d’Ernest pour infiltrer l’Institut et observer, après avoir repéré les mutants intéressants dans la mémoire du rat comme de Fuzzy ? Il fallait l’isoler, et réussir à le scanner, au plus vite. Sa psychologie passerait après.

Les défenses de l’Institut, de ce qu’Amy en savait, suivaient le même schéma que celles des USA : le DEFCON 4 impliquait donc des mesures de sécurité renforcées.

- Danger, convoquent les X-Men responsables et disponibles en salle de briefing ; il nous faut un télépathe, absolument, Frost ou Xavier, et eux, déranges-les s’il le faut !

Reprenant la marche à son rythme, elle commença à se diriger vers les sous-sols, intimant à Ernest de la suivre d’un ordre sec. Plus le temps d’y aller au rythme du rat, il y avait trop de risques. Tant pis pour lui, ils verraient plus tard. Quant à si elle devait forcer la main d’Ernest pour la suivre, cela ne la dérangeait pas plus que cela, en l’état.
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeSam 6 Juil - 16:08

Tiens, tiens, les sous-sols. Pour sûr, ce n’était pas à la Salle des Dangers qu’on le conduisait. Conjugué à ce qu’Amy venait de dire, à son changement net de comportement, il était aisé pour Ernest de déduire la froide logique de la situation. Surpris ? Non. Prévisible, juste prévisible. Il s’y attendait. Mieux, il était impatient d’y être... d’être à la fin du chemin. Pour lui, s’était évident, il fonçait dans le mur, c’était une belle impasse. Plutôt que de freiner, chercher à fuir comme il l’avait toujours fait, il s’était enfin décidé à y aller, à y courir, à s’y perdre. Il jouait là rien que son avenir. Peut-être s’assurait-il une existence entre quatre murs, peut-être pas. Rien à foutre ! Non, vraiment, il s’en fichait de ce qu’il y avait après. Le tout était... d’y être. Ce ne pouvait continuer ainsi, pas même une bête journée de plus. Plutôt crever que d’être encore écrasé sous les remords, la honte, la peine une nuit de plus ! Assez, assez de tourments !

Quand la X-Woman lui intima le changement de direction, il obtempéra docilement. En son regard, cependant, il y eut cette lueur joyeuse, quasi démente. Il y eut aussi ce sourire en coin bestial, drôle de rictus à la sauce rongeur. Il avait beau jeter toutes ses forces dans son self-control, les brèches s’élargissaient. Il était à deux doigts, vraiment à deux doigts de basculer. Ce Altérion, créé en quelque sorte par Karma, allait sous peu disparaitre au profit, peut-être, du détraqué Crapule, ou bien du sauvage Vermine, ou bien à quelque chose de nouveau, de mieux, de pire... en tout cas, différent.


« Héhé ! Je savais que le réfectoire, ce n’était pas une bonne idée », fit-il remarquer d’un ton insupportablement dégagé.

On aurait presque dit qu’il cherchait la provocation. Ou alors, était-il à ce point stupide pour ne pas tout réaliser ? Il fit claquer ses doigts, jouer ses articulations. Il s’était sculpté un corps en béton, dans les limites de sa condition bien sûr. Au moins était-il en forme physique à défaut du mental qui partait sérieusement en vrille.


« Ho, ça va être fun ! » compléta-t-il, au comble du détestable.

Sal caractère, vraiment, qui ici s’affichait sans limite, sans réel masque. A vrai dire, le petit mutant portait tant de masques que lui-même s’y égarait. Il aurait dû consulter un psy depuis des lustres. Or voilà, il n’avait pas voulu s’avouer en avoir besoin. Depuis longtemps, pourtant, il avait mis la griffe sur le fond du problème, sur ce qui l’avait miné jour après jour, nuit après nuit. Et aujourd’hui, comme un cancer généralisé, tout allait imploser. Formidable gâchis. Pauvre Daniel... avec Ernest, il s’était trompé. Quoi que, sait-on jamais, tel le Phénix, le rat allait peut-être renaitre de ses sandres. Une chose était sûre, ça allait flamber ! Mais avant... avant le troisième point. Ainsi, il aurait terminé. Ainsi, il pourrait se dire que, pour une fois, il était allé jusqu’au bout. Ce fut lui, cette fois, qui chercha les yeux de la jeune femme. Qu’il les trouve où non, il parla. Et pour la première fois, il y avait de la peine... et beaucoup de lassitude dans ses mots vacillants.


« Je sais, Amy, que c’était l’erreur de trop. Je sais, Amy, ce que ça signifie. J’ai accepté d’être un rat. Le vrai Ernest s’y était tout de suite fait. Mais ni lui, ni moi n’avons pu assumer l’Altérium. Je ne peux plus vivre avec ça... c’est tout... »

Ce potentiel énorme à jamais hors de sa portée, ce rêve inaccessible le poussant à trouver des compromis, l’éloignant toujours d’avantage de l’essentiel. La puissance, toujours la puissance, jamais le cœur, tout venait de là, l’Altérium. Comment évoluer quand à chaque fois que le petit mutant apercevait un pouvoir, il en était jaloux ? Oui, il avait crevé de jalousie en voyant Amy, si forte, dans la SDD. Il avait crevé de jalousie en voyant Silver Cat si joyeux. Parce qu’avec l’Altérium, il ne serait jamais fort, jamais joyeux. Sinistre avait appuyé là où cela faisait si mal. Peut-être était-ce pour ça, au final, qu’il avait laissé partir le rat. Il n’avait plus besoin de lui, il l’avait détruit, autant qu’il aille s’éteindre à l’Institut, qu’à travers sa déchéance on puisse voir sa main, son œuvre. Ernest ne dit rien de plus. Inutile. Son corps, son expression parlaient mieux que sa bouche. Il était au bout du rouleau. Il avait abordé les trois points, comme prévu. Il les avait expédiés, le plus vite possible, l’effort étant insoutenable. Et là, d’un coup, d’un seul, il ploya, psychiquement s’effondra. On le vit, ce fut évident, à son visage, à son regard, que quelque chose claqua. Il perdit 5 ans, voir 10, en une seconde. Il en fut lui-même surpris, frappé par la fulgurance de la déflagration ayant lieu en son fort intérieur. Trop tard, les manettes lui échappaient. Il ne fallait pas les avoir lâchés, il ne fallait pas avoir baisssé sa garde.

« Allez ! On va voir le télépathe ! Ho, ce qu’il va s’amuser ! Ma tête, c’est le gros bordel ! Ho oui, ho oui ! Un putain de gros bordel ! Même moi j’m’y perds ! » S’exclama-t-il avec un enthousiasme assez tragique.

Il sautilla, une fois, deux fois, puis partit en courant, dans la bonne direction. Ce n’était pas de la fuite. On aurait dit qu’il courait à sa perte.



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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Les aveux d’Altérion [Amy]   Les aveux d’Altérion [Amy] Icon_minitimeMer 10 Juil - 19:09

« Héhé ! Je savais que le réfectoire, ce n’était pas une bonne idée » fut la seule réponse capable de sortir de la bouche d’Ernest, sa voix nasillarde se faisant plus désagréable encore que d’habitude.

Amy s’interrompit à nouveau, le regardant avec perplexité ; Altérion semblait se préparer à un défis, crachant sur l’aide qu’avait essayée de lui apporter l’italienne pour passer à la phase « intéressante » de cette histoire qu’il révélait. Ça allait être fun ? Avait-il perdu l’esprit ? Etait-il à ce point malade pour s’en réjouir ? Ou sa structure mentale commençait-elle à imploser, alors que la sonde était préprogrammée pour s’autodétruire si elle était découverte ? Amy n’avait aucune idée de ce que pouvait faire un Télépathe du niveau de Sinister, et elle ne savait pas s’il était plus ou moins puissant qu’Emma Frost, dont elle connaissait la Télépathie ; surement plus, car les pouvoirs de la Reine Blanche, s’ils lui permettaient des altérations de la personnalité, du remodelage de souvenirs ou encore la pose de mots ou d’actions de commande, n’était pas capable d’ainsi infiltrer quelqu’un, jusqu’à déposer une sonde dans son esprit. Cela puait sévère, et il était impossible de savoir si elle avait affaire à Ernest ou à autre chose. La neutralisation était donc recommandée, tant que cela en restait possible.

Le regard d’Ernest, alors qu’elle le dévisageait en serrant les poings, s’emplit d’une tristesse réelle, mais cela se heurta à une armure de dédain, alors qu’Amy avait laissé place à l’Ange à la Main Sanglante, puisque plus que son humanité, c’était la X-Men dont on avait besoin. Non une double personnalité, mais un aspect, qui se voulait bien plus entrainé et professionnel.

« Je sais, Amy, que c’était l’erreur de trop. Je sais, Amy, ce que ça signifie. J’ai accepté d’être un rat. Le vrai Ernest s’y était tout de suite fait. Mais ni lui, ni moi n’avons pu assumer l’Altérium. Je ne peux plus vivre avec ça… c’est tout… »

Il savait ? Que savait Ernest, du haut de ses quatorze ans, de son narcissisme, de son inconscience et de sa fierté ? Avait-il réellement la moindre idée de ce qui se passait en lui ? Savait-il n’être qu’un pion, un outil, une quantité négligeable ? Aurait-il aimé cela ? Sans doute non, car il perdait pied et n’était plus rien ; il perdait pied sous la volonté d’un autre, il assumait ses erreurs et disparaissait dans leur flot tumultueux. Il n’était pas un rat, il était réduit à l’état de rat par quelqu’un d’autre, parce qu’il n’était qu’un objet pour cette personne, qu’une marionnette à agiter, dont le destin n’était rien de plus que ce qu’on devait en faire. Ernest n’avait jamais réellement été autre chose qu’un pion, finalement, et sa vie serait donc une tragédie. Un sacrifié de l’histoire ; mais de l’histoire de qui ? Son hypothétique fin créerait-elle un manque pour quelqu’un, ou disparaitrait-il tel qu’il avait vécu ?

Avant de le savoir, elle allait essayer de le sauver ; sans doute était-ce ce que ce quelqu’un attendait d’elle, qui devenait un pion également, par la faute d’Ernest, du porteur de peste, mais elle acceptait ce sacrifice. Lui n’en aurait jamais fait autant, c’était bien pour cela qu’il n’aurait jamais été X-Men, qu’il n’aurait jamais rien accomplit d’autre chose que ce qui tournait autour de lui-même. L’Altérium avait peut-être sa volonté propre, à moins que le hasard ne fasse bien les choses, pour avoir transformé tel être en rat, cependant, il y avait des gens prêts à voir autre chose que le rat, même si en définitive, ils n’avaient jamais de retour désintéressé.

« Allez ! On va voir le télépathe ! Ho, ce qu’il va s’amuser ! Ma tête, c’est le gros bordel ! Ho oui, ho oui ! Un putain de gros bordel ! Même moi j’m’y perds ! » cria Altérion avant de s’élancer avec une joie malsaine, le tout dans une direction aléatoire, puisqu’il n’avait probablement pas connaissance des passages secrets dissimulés dans les environs.

Et s’il était une bombe psychique ? Xavier avait déjà eu affaire à ce genre de chose par le passé ; peut-être Sinistre était-il doué à ce point. Sans doute, même : une sonde se désagrégeant en même temps que la psyché de l’hôte, pour forcer l’un des télépathes ennemis à essayer de sauver l’hôte, et les emporter tous les deux dans la tombe. Quelqu’un comme Sinistre devait savoir que les meilleurs télépathes de l’Institut étaient également les deux tiers de ses têtes dirigeantes, et s’il parvenait à en tuer un, il déstabiliserait toute la faction. Pourquoi ? Cela échappait à la compréhension de Nephilim, toujours était-il qu’elle semblait s’enfoncer dans la merde comme dans des sables mouvants, et qu’elle n’en voyait pas le fond. Un choix cornélien, qu’il lui faudrait prendre, malgré qu’elle mourrait d’envie de laisser d’autre le faire.

Cependant, elle devait prioriser, bien qu’amplement capable de faire un certain nombre de chose en simultanée. La première fut de mettre Ernest hors course ; s’il était inconscient, les barrières de son esprit seraient plus résistantes, peut-être cela ralentirait-il la destruction, ou au moins, cela éviterait de mettre d’autres en danger.

Evaluation du terrain, estimation de la distance, choix de l’angle d’attaque, prévision des coups, calcul de la durée et risques de dommages létaux ; son cerveau analysa dans la seconde. Terrain : dégage, clos. Estimation de la distance : 5 mètres, avec un éloignement progressif à une vitesse de course supérieure à 10km/h. Choix de l’angle d’attaque : de dos. Prévision des coups : course pour se rapprocher, utilisation des points de pression pour entrainer une perte de conscience. Calcul de la durée : course plus point de pression, quatre cinquièmes de seconde à une seconde approximativement. Risques de dommages létaux : faibles. Tactique de neutralisation adoptée.

Nephilim s’exécuta, s’élançant à la poursuite de sa cible sans brider sa vitesse, et se saisissant de cette dernière pour enclencher le point de pression permettant de lui faire perdre conscience. Elle glissa quelque peu sur le planché, mais elle avait réussi à calmer Ernest, ou ce qu’il en rester. Le soulevant sans peine, elle fit appel à son souvenir des plans architecturaux de l’Institut pour se diriger vers le couloir dérobé le plus proche.

- Danger, je vais te déposer Ernest, il faudra que tu le surveilles et maintienne l’isolement. Vois avec Xavier la meilleure option pour réussir à le récupérer, et à le scanner ; je retrouve les X-Men dès que possible à l’endroit convenu.

La puissance de Danger était, de ce qu’elle savait, phénoménale, et même Sinistre ne devait pouvoir la vaincre, qu’il agisse ou non au travers d’Ernest, sans compter qu’elle devait devenir presque invincible si elle se trouvait dans sa maison des illusions qu’était la salle portant son nom. De plus, les connaissances de l’IA devraient suppléer à celles du Prof X, pour tenter de l’aider au mieux.

La journée s’annonçait mauvaise, et une fois de plus, Sinister se désignait comme l’ennemi. Ils devraient réagir, cette fois, même si elle espérait plus sauver l’élève que détruire un ennemi quelconque, car malgré toute la haine qu’elle vouait à l’être honni à l’origine de tout cela, Amy restait une humaine, avant d’être une X-Woman.

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