Lost in paradise [PV voyageurs astraux]

La plupart des gens s’imaginent un paradis ou un enfer de l’autre côté. A dire vrai, je ne sais ce qui se passe pour les autres, je sais juste que pour moi, c’est différent. J’ai permit au Léviathan de dévorer tant d’esprits, de les conduire aux Enfers, à nos Enfers, pour les y tourmenter à jamais, les privant d’un quelconque droit à un autre côté. Mais si je ne les avais pas ainsi arraché, que leur serait-il arrivé ? Se seraient-ils dissous sur le plan astral ? Auraient-ils rejoint un quelconque Paradis ou Enfer caché aux yeux des mortels ? Auparavant, je l’aurais cru, mais je ne suis plus tellement sur.

La seule chose dont je suis sur, c’est que j’ai gagné, une fois de plus. J’ai gagné de la mauvaise manière, mais j’ai gagné. Je ne meurs pas, jamais, et la mort n’est pour moi rien de plus qu’un voyage onirique, comme les rêves, car lorsque je meurs, le Léviathan garde mon esprit prisonnier. Oh, bien sur, j’ai visité ses Enfers, mais nul besoin de mourir pour y voyager, je dirais même plus, j’ai tendance à y aller dans le sommeil, pas dans la mort.

Je suis mort, une fois de plus, cela s’est passé très vite. Cela se passe en général très vite, sinon, le Léviathan remplace les bouts qui me manquent, me sauvant de ce fait. Balle dans la tête, comme pour sa mère ; un juste retour des choses ? Possible, même si ce n’est pas moi qui ait appuyé sur la détente, je ne l’aurais pas sauvée si j’en avais eut l’occasion. Je l’avais désarmée, puis je lui avait mit l’arme dans la main, le canon sur la tempe, et je l’avais regardée droit dans les yeux.

- Je vais te laisser le choix. Tu veux te venger, tu veux tuer et te faire tuer ? Alors appuie sur la détente, tue-moi, que tu sache ce que cela fait. Tue-moi, tu n’as pas le choix, car je ne te laisserais pas te venger, car je ne te laisserais pas courir à ta perte. Le seul moyen que tu as de le faire, c’est en enjambant mon cadavre. Tu veux l’aimer ? Tu veux qu’elle soit heureuse ? Alors baisse cette arme, et rentre auprès d’elle. Qu’importe qu’elle se réveille aujourd’hui, demain ou dans un mois, si tu es là à son chevet, vous pourrez tout rebâtir. La maison à SF, la famille, noël, vous vous aimerez, jusqu’à la fin et encore au-delà. Ne jamais vous abandonner, ne jamais vous arrêter de courir mais savoir où vous allez, ne jamais cesser de vous aimer, n’est-ce pas votre devise, votre serment ? Pense à elle, pense à son visage, pas celui couvert de plaies qu’ils lui ont fait sur la vidéo, mais celui que tu lui feras en la forçant à aller sur ta tombe. Que vas-tu faire ? La vengeance ou la rédemption ? La haine, ou l’amour ?

Et la voilà qui a choisit la haine, et qui m’a fait sauter la cervelle. Ah, ma petite Teresa… Je n’ai pas choisi pour toi, cette fois, et tu as fait le mauvais choix. Mais j’ai gagné, car tu as comprit l’horreur du geste que tu as commis, et tu t’es enfuis. Je ne me suis pas relevé, je suis resté mort, et je l’aurais fais si on n’était pas venu troubler mon jour de congés.

Ma mort, le choix de ma petite sœur, et l’affaire qui m’a tirée du néant ont une même cause : l’enlèvement de Caitlyn Elioth, il y a deux jours. Ils l’ont trouvée. Emma Frost, ils croyaient que la surchauffe du Cérébro avaient réduit ton esprit à néant, mais mes chiens semblent t’avoir retrouvée. Oh, sans doute aurai-je put tenter de tirer quelques profits de ton corps laisser à l’abandon, car lier la forme physique d’une femme comme toi pourrait avoir de nombreux avantages, mais outre que je ne possède pas encore de créatures capables de le faire, encore que le Spectre aurait peut-être put, en entrant en symbiose avec ton corps, je préfère t’avoir vivante, et entière.

Les Psychneuein t’ont trouvée, et je me dois donc d’intervenir pour te ramener. Pourquoi ?

Dieu a un plan pour chacun de nous, moi, juste pour les personnes qui m’intéressent. Tu m’intéresse, Emma. Te souviens-tu ? Reine Blanche en D8, en lieu et place de la reine noire. Tu as acceptée mon aide, ce jour là, mais le Phénix t’as pulvérisée avant que tu puisse en faire quoi que ce soit. Il est temps pour moi d’avancer un nouveau pion. Mon plan te concernant est simple : Reine Blanche. Tu porte toujours ce titre dont tu as été déchue, et je veux que tu le sois à nouveau. Voici la raison qui me pousse à sonder le plan astral à ta recherche, Emma Grace Frost, voici la raison qui me pousse à t’aider. Oh, j’aurais put le faire pour soulager Amy, lui rendre son amie, mais j’ai déjà couvert ses mains de sang pour qu’elle se rende compte qu’elle était incapable de tuer – d’ailleurs, elle se les ait couverte toute seule, je ne pensais pas qu’elle oserait tirée – et qu’elle retourne auprès de son aimée, alors j’ai déjà beaucoup fait. Et puis, si je te ramène, je l’aiderais de toute façon ; je peux bien lier professionnel et personnel.

Le Spectre est venu jusqu’à moi, ou plutôt, le Léviathan m’a synchronisé avec lui, me ramenant à la conscience. Mon cadavre s’est relevé, et s’en est retourné tranquillement dans la neige, ne laissant nulle trace, pas même de sang. Mais alors que je marche, une partie de mon esprit est tournée vers ce qui est devenue ma projection astrale. Je m’en retourne au HellFire Club, un lieu que tu n’as surement pas oublié, puis je me concentrerais sur toi, ma petite Emma.

Tu existe encore, ta signature psychique n’est pas différente, même si ta forme astrale n’est plus maintenue en cohérence par ta volonté. Une fine brume de volutes laiteuses, sais-tu combien cela donne faim à mes créatures ? Elles montent la garde, jusqu’à mon arrivée, elles ont ordre de ne pas te toucher.

Je m’assis et, enfin, je me dirige vers toi, dans cette psyché qui n’est pas la mienne mais avec laquelle je suis uni. Mes yeux rayonnent de la puissance psychique verdâtre et malsaine de ma Maitresse, alors que je regarde les échiquiers de mon Salon de Printemps, et cette fois, je déplace le Roi Noir en E1. C’est moi qui suis à ton côté, il ne te reste donc plus qu’à réagir.

Un nuage étoilé, s’approche de toi ; il s’agit là de la forme du spectre, non de la mienne, et son bleu glacé à cédé place à un vert maladif alors que nous ne faisons plus qu’un. J’altère sa forme pour qu’elle me ressemble, et me tient face à toi. Un simple tentacule pour aller agiter la soupe de ta conscience, et la conduire à réagir.

*Emma Grace Frost…*

Je suis là, dans le néant, avec toi, seul, les Psychneuein gardés sous le sceau du secret. Je suis ici pour te guider, non pour te tuer, bien qu’ils puissent revenir rapidement, très rapidement, considérant le plan où nous nous trouvons. Je ne manipulerais pas ton esprit, je dois te faire retrouver qui tu es, qui tu as été, pour que l’on voit ensemble qui tu peux être.

*Tu ne vas pas mourir ici, car, sache-le, la mort est généralement d’un ennui… mortel.*

Tu réagis, petite et faible chose effrayée. D’ordinaire, les choses comme toi sont éliminées par la nature, mais quelle nature y a-t-il en ce lieu ? Aucune, même si je commence à apporter ce qu’il manquait au cycle de la vie : des prédateurs. Les Entités Psychiques, les Psychés Désincarnées et autres Télépathes, vous étiez tous des herbivores dans ce monde onirique, et même si vous ne vous entretuiez qu’à l’occasion, il n’y avait qu’une hiérarchie inconstante, non de véritable cycle de la vie, non de véritable échelle alimentaire ; désormais, je possède les bases pour créer cela, bien que je les gardes secrètes jalousement, pour qu’elles ne compromettent pas le secret de l’espoir qu’elles apportent. J’ai pris un risque en les envoyant te chercher, je le sais, mais à défaut de te les dissimuler à toi, je l’ai fait au reste du monde, car toute créature les ayant perçues serait devenue leur proie. Toi, surement qu’un jour tu les connaitras, et elles t’effrayeront jusqu’à ce que tu les étudies pour les comprendre, chose qui n’apaisera pas forcément tes craintes d’ailleurs, cependant, cela me laisse une plus grande marge de manœuvre. Tu ne le sais pas encore, mais j’ai un plan pour toi, comme j’ai un plan pour le monde.

Tu commences à te reformer, je le vois, même si voir n’est pas ici le terme adéquat. La brume laiteuse se condense en un visage, en ton visage. Etonnant que ce soit la première chose qui te permette de te représenter ? Non, normal. Les mauvaises langues auraient surement attendue à ce que tu reformes en premier ta poitrine, mais les mauvaises langues n’ont pas touchée du doigt la vérité sur qui tu es réellement. Tu vas redevenir humaine, peu à peu, et le seul soucis esthétique qui reste à déterminer est si tu adopteras une couleur capillaire brune ou blonde ; reviendras-tu selon ta véritable nature, ou avec celle que tu montres à tous ?

Qui suis-je ? Te connais-je ? Excellente question. Je possède la mémoire de quelqu’un qui possède une partie de ta mémoire, ainsi, je te connais, c’est indéniable. Je te connais comme celle que tu as été, et que tu cachais dans ce que tu étais devenue. Je te connais dans tes moments de faiblesse et de doute, je te connais dans certains de tes espoirs et nombres de tes désillusions. Je te connais car Shaw m’a parlé de toi, car à travers Amy, je t’ai rencontrée. Je te connais comme une femme qui se veut indestructible, mais qui au final se brise en silence. Le diamant n’est pas indestructible, et s’il est dur à rayer, il n’est pas dur à briser, et encore moins à faire bruler. Sache-le, car moi je le sais.

Tu es faible, oui, la technologie du Cérébro n’est pas faite pour de tels dégagements de puissance ; cependant, il sera plus facile à réparer que toi. Heureusement que je ne suis pas un habitué de la facilité, et que je me considère comme suffisamment doué pour parvenir à te ramener. Mieux vaut viser trop haut et se ramasser que viser trop bas et réussir, car en se ramassant de cette manière, on arrivera toujours plus haut qu’en se sous-estimant.

Tes pensées sont confuses, tu ne les protèges pas, mais tu use de mes fils psychiques pour transmettre tes messages ; cela signifie que je suis en danger, car je n’ai pas de moyen de me protéger d’une attaque inopinée de ta part. Mais vu ta force, elle ne sera qu’une petite piqure.

Nous ne sommes pas que deux, il n’y a juste qu’une seule personne pour s’intéresser à toi. Nous ne sommes pas des dieux non-plus, d’ailleurs, et je n’ai pas l’intention de donner naissance à une nouvelle création ; je suis un serviteur de l’ancienne, et c’est son monde que je veux transformer, non bâtir un nouveau. Je suis le vestige d’un monde perdu, et toi celui de tes espoirs brisés. Emergeant de l’univers ou transcendants ce dernier ; nous ne le comprenons pas entièrement, alors à quoi bon se poser de telles questions ?

J’y réponds partiellement, car comme tu le conclus, si tu peux mourir, c’est que tu as déjà existée. N’extrapoles pas sur le fait que je n’ai jamais existé car je ne peux pas mourir, en vérité, je ne peux pas mourir définitivement ; je suis comme la vermine : quand il n’y en a plus, il y en a encore, la mauvaise herbe du monde qui trouve toujours un moyen de revenir.

Est-ce moi le Phénix ? Est-ce moi qui t’ai fait mal ? Non, et non. Je ne sais pas si tu entends les pensées que je ne souhaite pas te transmettre, cela m’étonnerait assez considérant que nous utilisons mes fils psychiques, cependant j’ai appris à me méfier des télépathes de ton niveau. Toutes les informations que tu pourrais tirer de ton esprit seraient potentiellement létale, dans leur autodestructions, ainsi tu as bien plus à craindre que moi dans ce petit jeu.

Tu te rapproches de plus en plus une humaine, et tu t’approches de moi, me tendant la main ; sommes-nous que deux ?

Je dois avouer que je ne sais pas réellement comment réagir. Il y a tellement de sens que l’on pourrait attribuer à ton geste et ta demande, des sens qui t’échappent pour l’instant mais pourraient te revenir plus tard, et qui ne m’échappent nullement à moi ; en suis-je troublé ? Peut-être, peut-être pas, je vais continuer de troubler mes pensées au cas où tu les épies comme je le fais. Ma méthode de double énonciation a été spécialement conçue pour tromper les télépathes qui sonderaient mes pensées instantanées en contrôlant le flux d’information qu’elles pourraient fournir, chose qui est des plus magnifiques selon moi, même si usant à utiliser à la longue ; après, considérant que j’ai une télépathe dans l’esprit chaque jour que Dieu fait, ce n’est pas inutile, même si cela s’adresse surtout à Elle.

Je prends ta main en un contact étrange, car nos corps astraux ne sont nullement semblables à ceux des corps physiques, bien que tu ne sembles pas faire de différence pour l’heure, et à l’instar du tentacule déformant le mien pour te rejoindre, le contact de ce que nous imaginons comme nos mains n’est rien de plus qu’un contact entre nos esprits. Nous sommes connectés, non plus par des fils psychiques, mais par les mains de nos corps astraux, qui ne sont en définitives rien de plus que les filins, des parcelles de notre esprit sculptées par notre volonté pour entrer en contact avec l’autre.

Tu es dans mon esprit comme je suis dans le tien, désormais. Mais mon esprit est mélangé à celui du Spectre, et si je suis humain, tel n’est pas son cas. Une partie de l’esprit avec lequel tu rentres en contact t’es donc lisible, l’autre pas, et je ne saurais dire si tu es en état de passer cette résistance télépathique, même si je le découvrirais suffisamment vite à travers toi.

*D’autres t’attendent, mais je suis le seul à pouvoir venir te chercher. Le Phénix est parti, ainsi nous sommes tous les deux, pour l’instant.*

Ma Maitresse considère, et je ne peux véritablement lui donner tort, l’acte de télépathie comme le plus intime qui soit, puisque la proximité entre les deux partis est plus grande que celle qu’auraient deux amants en plein acte. L’un d’eux est dans l’autre, c’est un fait, cependant il a accès à tout ce qui compose l’autre, sa personnalité, ses souvenirs, ses pensées, voir même dans certains cas, son corps. Nous sommes dans l’esprit l’un de l’autre, mais tu es coupées de ton corps et le Spectre me sert de routeur jusqu’au mien ; nous sommes tous deux protéger, dans une certaine mesure, reste à savoir jusqu’où nos mains se mélangeront, et jusqu’où nous tenterons d’aller dans l’autre.

Je me limiterais à tes pensées instantanées, car c’est le minimum que je puisse faire, et l’interface du Spectre isolera mon esprit du tien, et lui-même n’a rien à t’apprendre, rien que ne soit pas crypté pour toi comme pour moi, tout du moins. Que vas-tu faire ? Je n’attendrais pas de le découvrir pour essayer de te guider dans la bonne direction.

*Souviens-toi. Souviens-toi des autres. Souviens-toi de toi.*

Se méfier ; y a-t-il acte plus naturel ? C’est un mélange de raison et d’instinct, la raison qui te pousse à évaluer et l’instinct à te préserver. Pourtant, il ne t’est pas encore revenu, et tu me fais confiance. Tu me fais confiance, ainsi dois-je t’enjoindre à te méfier de moi ; paradoxale, puisqu’accepter de te méfier de moi serait me faire confiance dans le fait que tu ne dois pas me faire confiance. Du fait, je ne le fais pas, pas encore tout du moins, et je te regarde regarder en moi, et trouver des réponses à des questions que tu as, comme à d’autres que tu n’as pas.

La femme en train de dormir est mon plus grand secret, et comme tu le suppose, c’est le sommeil éternel dans lequel elle repose. Tu analyse mal le flash, car tu n’as que l’extrait d’un rêve tournant à la hantise. Son nom ne doit pas m’échapper, ainsi il le fait mais je prends acte de me concentrer sur les réponses qui t’aideront, non celles qui ne poseront que de nouvelles questions.

Les autres, oui, c’est assez funeste comme nom, mais votre destin à toutes n’est-il pas une tragédie ? Condamnées à vous battre pour un monde qui vous oubliera une fois que vous disparaitrez ? Amy, ton élève et amie, ma petite sœur, elle t’est proche tout comme tu lui es proche, et vous vous ressemblez plus qu’on ne pourrait le croire, derrière vos masques. Jubilee, une âme d’héroïne dans un corps d’adolescente, nerveuse, charmante et droite moralement, la seule à m’en tenir rigueur de vous avoir substitué le prisonnier, la seule à n’être entièrement tombée dans mes filets. Tu ne la connais pas assez, mais tu aimerais la connaitre plus, tout comme moi. Ororo, la « lionne », brutale, sans compromit, la guerrière là où tu es la civile, les deux opposés qui permettent aux forces de Xavier d’avoir un équilibre.

Les gens qui ne te connaissent pas pensent que tu définis les autres en fonction de toi et de ce qu’ils peuvent être par rapport à toi, que diraient-ils s’ils savaient que c’est le souvenir des autres qui t’as permit de redevenir toi ? Enfin, celle que tu es à leurs yeux. Pardonnes-moi de te considérer comme une enfant, mais la première apparence que tu adoptes lorsque tu redeviens « toi » étant celle que tu leur montre, la « Reine Blanche », je pense que tu n’es ni plus ni moins qu’une adolescente cherchant les regards et les consentements de son groupe d’amies. Il est toujours très intéressant d’analyser un psychologue, c’est un renversement de situation des plus stimulants intellectuellement, hors je sais que tu aimes les jeux de l’esprit. Analysez-vous mutuellement avec Teresa, vous ne pourrez que vous entraider.

Le Phénix, ou Rachel ; excellente question, à dire vrai. Moi-même je l’ignore. Je sais ce qui c’est passé, je sais pourquoi le Phénix est intervenu, ce qui m’échappe, c’est ce qui est advenu de lui. Les couleurs n’étaient pas celles du précédent Phénix, à ma connaissance du moins, j’ai cependant ouï-dire de la bouche de Rachel même qu’il existait un « Phénix Noir ». Je ne crois pas que qualifier une Entité Cosmique telle que la Force Phénix d’une couleur symbolique ait la moindre utilité, cependant, il me semble bien qu’elle soit de retour, et elle ne vient que pour brûler. Le monde n’est pas en danger, sans quoi nous serions déjà tous mort, cependant, la prudence est plus que nécessaire.

Tu ne peux pas l’abandonner parce que tu es sa « belle-mère » ? Parce que tu dois la protéger, à défaut de l’aimer ? Etrange. Tu n’es pas sa belle-mère, et si les amalgames inter-réalité sont logiques vis-à-vis du sujet concerné, qu’ils atteignent d’autres n’ayant que des concepts de la nature des Possibles est plus inquiétant. Tu n’es pas l’Emma Frost qui l’a élevée, même si tu peux être l’Emma Frost qui la guidera. Cependant, ne le fait pas parce que tu pense en avoir l’obligation, fais-le parce que tu as choisit de le faire, sinon, cela ne marchera pas.

*J’ignore ce qui est arrivé à Rachel, je sais juste qu’elle et le Phénix ont quitté la Terre, dans un costume jaune et rouge.*

Te rassurer ? Non, pas réellement, plutôt te donner une information histoire d’en apprendre un peu plus. Provoquer une réaction émotionnelle, comme celle que tu vis avec Caitlyn ; intéressant, au passage. Le fait que ta culpabilité inavouée prenne le visage de Caitlyn Elioth est très intéressant, car cela montre qu’au-delà de votre petit jeu de meilleures ennemies, il y a quelque chose de bien plus fort. Amitié ? Pas seulement. Que vois-tu en Caitlyn ? Qu’est-ce qui te pousse à faire semblant de la refuser alors que, pourtant, tu n’as pas hésitée à te sacrifier pour elle, et que ta seule crainte en revenant est que les autres, malgré ton sacrifice, aient échoués ?

Oui, Sinistre l’a tuée et tu n’as rien put faire, mais de toute façon, les X-Men et toi n’étaient qu’un facteur négligeable dans cette mascarade ; Maybe n’avait besoin que du Phénix, tirant à pile ou face le sort de toute la Terre pour sauver celui de Caitlyn. Les Maraudeurs étaient ses pions, et les X-Men, son divertissement. Seul moi, l’élément imprévu, l’ait comprit. Oh, je ne dis pas qu’il n’était pas prévisible que j’intervienne dans l’affaire, mais parmi votre bande de scouts,  c’était déjà bien plus osé. Et le fait que je ne me sois pas fait attaquer comme l’ennemi que je suis sensé être est une agréable surprise. Mais passons, je ne suis pas Amy ou l’image que tu donnes de toi, je ne suis donc pas égocentrique outre mesure.

Oui, Caitlyn Elioth est la cause de toute l’affaire, et elle ne s’en est pas tirée aussi facilement. Désolé, mais je n’ai pas grand-chose à t’apprendre sur elle à l’heure actuelle, j’ignore comment son coma s’est terminé. Si Caitlyn meurt, tu la bute, c’est ça l’idée ? Une réplique à la Chuck Norris, si je ne m’abuse. Permets-moi de te préférer sans moustache et sans pilosité abondante, cela nuirait à ton agréable féminité.

*Ramène-moi ! Maintenant !*

Neutre, froide et dure, telle le diamant, vide d’émotion, en apparence tout du moins. Te voilà redevenues toi-même, donnant des ordres derrière une carapace prétendument indestructible. Crois-tu réellement que tes masques ont le moindre effet sur moi, Emma ? Même si nos mains n’étaient unes, liant nos esprits d’une proximité non-naturelle, crois-tu vraiment que je serais incapable de voir au-delà ?

Le prénom Emma dispose de deux origines, l’une d’elle, le germanique Ermin, signifiant « la toute puissance », et l’autre, basé sur Emmanuelle provenant lui-même de l’hébreu imm-el et signifiant « Dieu est avec nous ». Lorsque tes parents t’ont nommée, ou plutôt lorsque ton père t’a nommée, il voulait sans-doute faire de toi une toute puissante, mais qu’es-tu réellement devenue ?

Je sais que tu es dans mes pensées, et qu’une partie de mon double-discourt t’atteint, même si je ne puis savoir laquelle avant que tu ne l’analyse toi-même, à moins que je ne l’envoie décemment. Tu sais aussi qu’il en est de même pour moi, mais que ton esprit humain ne me cache rien. Pourtant, même redevenue toi, tu choisies de continuer à me faire confiance, à me laisser libre accès à ton esprit. Tu as des informations sensibles, mais tu ne les dissimules pas ; pourquoi ? Un piège ? Non, un test plutôt. Ai-je juste ? Je n’irais pas plus loin que tes pensées instantanées, c’est le minimum de la transmission de pensée. Oui, ton esprit pourrait m’apprendre nombre de choses, mais il m’intéresse moins que l’entièreté de ta personne, alors c’est elle que j’aiderai.

Tu veux que je te ramène, alors je te ramènerai. Dire que je suis ici sans arrières pensées serait mentir, mais j’ai une éternité devant moi, ainsi je peux te laisser les mois et les années que tu désireras pour te remettre, et je te laisserai revenir à moi lorsque tu le décideras.

Dois-je rompre le lien ? C’est là seule vraie question qui se pose dans mon esprit pour l’heure, mais je sais être docile, ainsi je me contenterais de faire ce qui m’est demandé, ni plus ni moins.

*Je ne pourrais t’accompagner jusqu’à ton corps, mais je peux t’y conduire, à bonne distance tout du moins.*

La projection du Spectre s’actionne sous ma volonté, et le commence à redescendre. Le bras qui nous unis se déforme, ignorant des lois de la physique et de l’anatomie, pour continuer à faire un lien entre nous. Je redescends dans les strates du Plan Astral, vers le monde physique et ce manoir où ta chair se trouve esseulée, entourée de draps aussi blancs qu’à l’habitude mais mise sous assistance respiratoire et perfusion, pour le maintenir en vie le temps que tu sortes, non pas du coma, mais de cet état de mort cérébrale que tu t’es infligée.

Alors que nous descendons, je te révèle la fin de l’histoire, montant l’un de mes souvenirs à la surface puis le lançant le long de mon fil, à destination du tien.

Souvenir de SVO:

Enfin, tu retrouves tes défenses, mêmes si tu ne les remets pas aux niveaux où la raison et l’instinct te le dicteraient. Tu me considères sans tout ce que j’ai fait avant, c’est une erreur, mais un franc avantage pour moi. Un avantage que je n’utiliserais pas contre toi. Je ne cherche pas de rédemption, mais je ne suis pas ton ennemi, pas aujourd’hui. Quant au futur, nous verrons bien, même si j’ai déjà mon idée, et mes objectifs.

Vous avez échouées, oui, c’est bien là votre seule réussite. Notre seule réussite, devrais-je dire, mais considérant que les deux tiers de ce que j’ai essayé de faire sont une réussite, et que le troisième n’a subit qu’un contre temps, je me permets de ne m’inclure dans cet échec. Trop de dissensions ? Non. Trop d’orgueil ? Non. Trop de puissance ? Non plus. Et la chance est une ineptie ; vous n’avez juste jamais été dans la partie, Emma. C’est un fait. Les X-Men n’étaient pas dans la partie, ils n’avaient rien à y faire, vous auriez put rester chez vous, dans votre Institut, que la donne n’en aurait pas changée. Maybe aurait trouvé un autre moyen de faire venir le Phénix, de sacrifier Rachel, et cela s’en serait fini similairement.

Que signifie le réveil du Phénix ? Qu’a-t-il signifié la dernière fois ? Qu’a-t-il signifié dans le monde de Rachel ? Y’a-t-il une différence entre ces deux origines ? Lorsque tu étais au Club des Damnés, t’es-tu intéressée à sa mythologie ? Pourquoi avait-il prit le nom de Société du Phénix ? Quels étaient leurs plans de dominations ? Ce que je sais du Phénix me vient de là, lorsque cela ne me vient pas directement de Caitlyn, et donc de Rachel.  Le Phénix est le commencement et la fin, la vie et la mort, quant à savoir ce qu’il a fait de son hôte. La légende veut qu’il fusionne avec, pour ses vingt-et-un ans, si l’hôte l’accepte, mais les légendes, quant bien même sont-elles dérivées de réalités, sont d’une fiabilité faible. Cependant, Rachel étant née le 5 Septembre 2007, a-t-elle 21 ou 22 ans ? Amusant de ce dire que son destin entier repose sur une simple date, et un décalage spatiotemporel. Je ne sais pas, je ne sais pas encore, mais je découvrirais, je le sais, cela. Peut-être m’y aideras-tu, peut-être pas, à ton loisir, nous n’en sommes pas encore à nous occuper du cas de ce cher Phénix. Cependant, je miserais sur la créature fusionnée, si elle a vingt-et-un ans, ou sur la prise de place, dans le cas contraire. Cela pourrait t’aider que je te le dise, mais je ne le fais pas, pour une simple et bonne raison : tu le découvriras avant moi. Sans préjugés sur la rencontre, se sera comme avec moi, tu n’en réagiras que mieux. Est-ce une aide ou une manipulation ? Les deux, je crois.

Je m’arrête alors que tu reconnais les lieux, Emma, et tu sais que je m’arrête, comme tu suppose que Xavier détecte une approche. Mieux vaut qu’il ne sache que la tienne, non la mienne, pour peu qu’il puisse tolérer le secret. Tu me regardes, je te regarde, tu me remercies, et tout se fini.

Je ne te dirais pas « de rien », je penserai simplement « au plaisir ». Au plaisir de vous aider, d’être votre « allié », cela fais parti de mon plan, comme toujours. Nous avons un avenir à construire, et j’escompte que les X-Men y jouent un rôle, qu’ils ne soient plus inutiles comme ce qu’ils ont été lors de la Traque.  Comment cela se passera-t-il ? Nous verrons. Je ne manque pas d’ennemis pour nous unir, mais je dois attendre le bon moment, car je veux que cette union survive à l’ennemi. Si c’est le Phénix, cet ennemi, j’aurai au moins essayé, mais si c’est Sinistre, je réussirai. Je fini toujours par réussir, et dans cette bataille, j’ai un grand nombre de coups d’avance. Je sais comment le tuer, je sais qu’il revient à la vie, je sais qui sont ses ennemis… mais l’heure n’est pas aux révélations. Vous devez vous relever, toutes, et je dois trouver quelques réponses, sur Maybe, sur Joy, sur l’épée…

Lorsque tu te réveilleras, repose-toi Emma Frost, repose-toi car le futur n’est pas différent d’aujourd’hui : la vie est une bataille, une bataille de chaque instant, et quant bien même tu incarnes l’Institution X en tant qu’école, n’oublie jamais qu’il n’y a pas de civil dans la guerre pour la survie.

Je m’en retourne à mon corps, et à ma mort, un peu de vacances, cela me fera du bien. Aurai-je le droit au néant, ou à l’Enfer ? Qu’importe, j’ai encore trop à faire pour m’attarder dans l’un ou dans l’autre.

Je ressemble à n’importe qui que tu pourrais croiser dans la rue, Emma, mais quant je souris, les oiseaux tombent des lignes électriques, quant je regarde les gens d’une certaine façon, leur prostate se met à déconner et leur urine à les brûler, quant je crache, l’herbe devient jaune et meurt. Je suis toujours en vadrouille, je suis hors du temps. Je porte le nom d’un millier de démons, je peux appeler les loups et vivre avec les corbeaux. Je suis le roi du néant.

Qu’y a-t-il de plus créateur que le néant ? Le temps viendra où vous pourrez juger de la plénitude du vide, de la véracité de ces propos. Seras-tu là, Emma Frost ? Seras-tu là ? Et si oui, seras-tu en face de moi, ou à mon côté ? Je ne suis pas l’avenir, mais j’ai l’intention de l’écrire. Mais j’ai l’intention que nous l’écrivions tous ensembles. Repose-toi, Emma Grace Frost. Repose-toi, mais n’oublie pas que j’ai un plan pour toi. Seras-tu à la hauteur ?