Dieu lors de la création du monde a inventé les êtres humains en dernier, on sent la fatigue.
Quoiqu’on en dise, l’Amérique des rivages calcinés de Los Lobos, aux rocheuses du Grand Canyon aux eaux stagnantes d’Eaet River est un continent formidable, quel dommage qu’il y existe les américains pour en entacher le décor. Est-ce véritablement une question de race ou d’appartenance géographique, voire politique ? Je n’en suis pas si certain. Ils grouillent, ils vont et viennent sans buts et sans raisons dans un univers dont ils ne perçoivent qu’une infime fraction déformée mais suffisante et qui les comble en retour dans leurs petites espérances, leurs petites ambitions et leurs petits plaisirs mesquins. YOLO les gars, You Only Live Once mais est-ce une raison pour entacher la vie des autres par les platitudes de sa propre vie de merde en tentant d’éclabousser le plus de monde possible ? Dans un contexte où de toute façon on va jusqu’à vous imposer vos propres rêves et la marque de slip que vous devez vous foutre sur le cul, comment ne pas s’étonner d’avoir générer des armées de tarés à l’espérance de vie aussi brève que leur capacité à raisonner plus de dix minutes sans avoir recours à leur téléphone portable ou la dernière canette de bière dans le frigo ? On m’a dit un jour que l’intelligence était la qualité la plus équitablement partagée du monde et quelque part c’est bien vrai puisque même si le dernier des cons en a une infime parcelle, il pense toujours en être mieux loti que son voisin puisqu’il mesure sa grandeur en fonction de ce qu’il a. Si le mur n’est pas droit, doit-on en blâmer le niveau et le mortier ? Il nous reste quoi alors ? Je veux dire à ceux qui un jour ont refusé de s’aveugler sur la connerie ambiante ? Courber l’échine et apprendre à respirer de la merde…Mais vous savez quoi ? Tout apathique que vous puissiez savoir être, la merde a toujours la même odeur, je ne parle même pas du gout. Comme chantait un certain, « Soyons désinvolte, n’ayons l’air de rien ! » Mais même la désinvolture à un moment ou un autre finit par fatiguer.
Manque de personnel, c’est comme ça qu’on disait à la confrérie ? Je ne sais pas mais le fait est que je n’étais pas revenu depuis deux semaines que Erik m’avait contacté pour quelques taches qu’il ne pouvait pas confier à d’autres personnes ». J’évitais de revenir au bercail, c’est certain et puis je ne voulais pas que Silent traine là-bas, l’endroit était parfois aussi vide que l’esprit de ses pensionnaires mais c’était bien plus préoccupant qu’une crise de vocation, les jeunes devenaient impatients, sur d’eux même et finalement peu fiables. Les « anciens » étaient éparpillés aux quatre coins des Etats Unis, le centre tournait au ralentit, j’y avais fait un saut histoire de maintenir un contact et Erik en avait profité pour me refiler cette mission. Le genre que je n’aime pas, le genre qu’on explique par « un mal pour un bien ». Mettre fin à une vie n’est jamais quelque chose d’anodin, je le sais et tous ceux qui savent réfléchir le savent aussi.
Patrick Connors, jeune chercheur de 28 ans. Brillant, trop brillant. Erik ne m’avait dit que le minimum, il me connaissait, le minimum suffisait peu parfois et il sut poser ses mots. Le Plan M, chacun a sa place et le jeune Patrick dans cinq ans participera au Projet Biogénique, le premier rouage des équipes de travail qui mettront sur pied un virus responsable de 99 % de l’anéantissement de notre espèce. Responsable, pas coupable. Mais pour l’instant même pas responsable.
Je buvais ma bière lentement tout en surveillant Silent qui arnaquait un gros con au billard. Elle savait y faire, elle avait eu un bon professeur. Moi j’attendais deux personnes : l’une d’elle était quelqu’un qui ne viendrait peut-être jamais. L’autre personne pousserait la porte d’ici deux heures dans ce pub huppé de Carlly Street à trois kilomètres du bureau de recherche Intro DC où nous devions nous rendre dans un second temps. Connors viendrait, comme chaque vendredi soir afin de « décompresser » en buvant au bar, accompagné ou pas. Je savais tout de sa vie…malheureusement assez pour savoir que c’était un mec bien. Ca ne facilitait pas la tâche mais dans ce genre de situation, c’était l’enjeu qui importait. Erik voulait m’envoyer des « seconds » couteaux misant sur la possibilité d’un apprentissage vicariant. Ca me fatiguait d’avance, Silent me suffisait largement pour ce genre de mission mais vu l’état de délabrement de la confrérie, peut-être n’avait-il pas tort. Il n’y avait plus de recruteur, plus de formateur, que des egos qui se livraient une bataille enragée. Peut-être que de tout ce K.O il pourrait émerger quelque chose de bon ? En tout cas pour l’instant mon verre est quasi vide, il est 21 h 15 et Silent vient déjà d’extorquer 45 $ au gros pequenot. Le monde est en attente, pour ce qu'il vaut on ne va pas se presser.
Silent :
Spoiler:
JADE DICKINSON AKA SILENT
Présentation : 17 ans, originaire de San Francisco. Américano- chinoise. Petite, menue, discrète et peu bavarde elle compense son effacement en société par un look de lolita-gothique aux couleurs dominantes de violet/noir et pourpre. Il lui arrive de porter de longue veste de cuir noir ou des lunettes teintées.
Psychologie : Personnalité très complexe due à son passif. SDF livrée à elle-même elle souffre de dérangements psychologiques sévères se traduisant par des TOC sur l’hygiène et la propreté. Enfant battue et abusée sexuellement par sa famille, elle nourrit une haine viscérale envers les humains et s’exprime souvent par une violence muette et expéditive. Introvertie et calme, elle bouillonne intérieurement d’une colère inextinguible qu’elle maitrise parfaitement. Elle n’hésite pas à tuer, surtout si l’on ose toucher à ce qui lui tient à cœur : ses amis et surtout Kyle qui représente tout à ses yeux, père, amant fantasmé, frère. Elle est extrêmement douée dans le maniement d’arme à petit calibre et sait se battre à mains nues.
Pouvoir : Silent est capable de modifier une zone autour d’elle agissant et impactant sur champ de la lumière spectrale. Elle devient invisible au regard des autres et peut rendre invisible des personnes autour d’elle. Pouvoir d’origine psionique, elle peut discriminer ses cibles mais n’échappe pas pour autant aux cameras de surveillances ni au infra rouge.
Biographie. Suite à un passé d’errance, de vol et de violence subies et portées dans sa famille puis dans les squattes de bas quartiers de la ville, elle a été recrutée par Kyle à San Francisco pour intégrer la Section Confreriste de cette ville. Elle seconde Kyle depuis plus d’un an et ce dernier la considère comme sa propre fille. Elle le suit comme son ombre lui vouant une fidélité sans failles.
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Jeu 9 Mai - 12:01
Les gens comme nous Savent comment survivre Y'a aucun intérêt à vivre Si tu ne peux pas te sentir vivant On sait quand embrasser Et on sait quand tuer Si on n'arrive pas à tout avoir Alors personne ne le pourra
Le monde, c'est pas assez Mais c'est parfait pour un début Et si tu es assez fort Ensemble, on pourra se partager le monde
C'était Orion celle-là ? Putain, j'ai toujours été nul en astronomie. Cette manie qu'on a de vouloir donner un nom aux choses et de croire ensuite qu'on les maîtrise parce qu'on sait en parler pendant des heures. Bon, qu'importe son nom, elle était là au dessus de moi, et moi, j'la fixais comme un comme un ado décérébré devant une pub pour forfait bloqué entre deux épisodes de Plus Belle La Vie. Elle était à combien d'années-lumière ? Des milliers ? Des millions ?
Dans notre guerre pour notre petite planète, on a l'impression que tout est important, que tout est centré sur nous. Combien de mondes en ont juste rien à foutre de ce qui peut nous arriver ? Des milliers ? Des millions ?
Et pour un monde dans lequel on pourra vivre libre, combien de morts on est capables de faire ? Des milliers ? Des millions ?
On ne les aura pas tués pour le plaisir, c'est pas du sadisme, c'est une guerre. Chaque personne qui lutte pour un camp accepte de devenir la cible du camp adverse. On pourrait dire qu'on est les méchants de l'histoire, qu'on attaque sans raison, mais l'histoire sera écrite par les vainqueurs et si on parvient à changer les choses, on sera décrits comme des héros. Et si on échoue, alors qu'importe ce que l'on pensera de nous, car nous serons éteints ou esclaves. On n'a rien à perdre, parce que le processus de tout nous prendre est déjà en marche. On n'a rien à perdre et c'est ça qui nous renforce.
Je reçois pas mes ordres du big boss, je suis pas assez important pour ça, et honnêtement, je serais bien le premier à ne pas perdre de temps à dire à chacun ce qu'il doit faire. Dans le corps humain, on a des fonctions conscientes et d'autres pas, on va pas solliciter l'accord du cerveau pour chaque tâche de routine. J'ai mangé, je digère, ça coule sous le sens, je vais pas passer trois quarts d'heure à méditer sur les actions que mon tube digestif doit accomplir. La confrérie, c'est juste un organisme plus grand, c'est le corps mutant dans son ensemble. Aujourd'hui, ma fonction c'est d'arrêter un chercheur sur le point de trouver un virus sélectif. Sélectif, ça veut dire qu'il va s'occuper de faire de la discrimination à la place des humains. Si on échoue, combien des nôtres vont mourir pour la seule faute d'être nés différents ? Des milliers ? Des millions ?
J'rebaissais la tête vers l'avant parce qu'à force de regarder par le toit ouvrant, j'allais certainement me payer un torticolis. Newton et Styx étaient pas affectées à cette mission, mais ils avaient tenu à m'accompagner. Newton, parce que selon lui, je conduis trop mal pour arriver en vie à destination, et Styx parce qu'elle estime qu'elle va encore devoir nettoyer mes conneries. Bah, c'est leur orgueil qui parle, je me doute bien qu'ils avaient juste envie de venir pour regarder un peu comment ça se passe, et me sauver les miches en cas de pépin.
La voiture s'arrêta devant ce qui semblait être un pub un peu trop class pour que j'aie pu déjà y boire. Pour un homme en mission, j'avais l'air de rien. Pas de combinaison, pas d'arme, pas de micro-oreillette, juste quelques dollars pour payer ma boisson et mon portable, juste au cas où. Je fis un rapide coup de tête à mes deux camarades avant de pousser la porte du bar. Ils étaient censés retourner à la planque, mais les connaissant, ils allaient s'arrêter deux rues plus bas pour me faire croire qu'ils n'observeraient rien.
Je poussais la porte et m'enfonçait dans ce qui sentait un peu trop le détergent à mon goût pour porter le titre de bar. Je devais repérer un certain Grudge. Il était évident qu'il ne me connaîtrait pas, vu qu'on ne s'était jamais croisé, que j'étais pas la personne la plus renommée de la confrérie et qu'en réalité, le seul lien concret entre nous deux était un photo de mauvaise qualité qu'on m'avait montrée rapidement en guise de briefing. Hé bien la première chose que j'ai repérée, c'était pas vraiment mon contact, mais plutôt une personne insolite en ce lieu : une gothique-lolita qui semblait sortie d'un étrange feuilleton d'horreur pour enfants. Beetlejuice, Beetlejuice, Beetlejuice... Non, ça marche pas... Je détachais mon regard de la joueuse de billard pour chercher Grudge.
La bonne nouvelle était qu'il était bien là. La mauvaise était qu'il avait l'air d'aussi bonne humeur qu'un nominé pour les éliminations d'un jeu de télé-réalité. Je m'asseyais à côté de lui, sur un tabouret inoccupé et commandais un whisky, un Jack'Da. Putain, j'ai le seul taf où on te laisse boire, voire même on t'encourage à le faire, pour te fondre un peu plus dans le décors. Je jetais ma monnaie sur le comptoir avant de m'adresser à demi-voix à mon voisin.
- Quelle temps de merde, il paraît qu'y a une vilaine grippe qui se prépare, et pour une fois, elle s'attaque plutôt aux plus résistants. On vit vraiment une époque sans queue ni tête...
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Jeu 9 Mai - 17:51
Mon regard l’accrocha dès qu’il poussa cette fichue porte et je su que c’était pour ma gueule. D’un côté, ce jeu de roulette russe avait son quota d’excitation par la surprise de ce qu’Erik était capable de me foutre dans les pattes histoire de me voir jouer à Pascal –le –Grand-Frère et peut être de s’amuser sadiquement de me voir coacher une crétine confreriste lolita-kikoo de merde qui se croyait en route pour décrocher l’oscar dans Bonnie and Kyle ou un crétin fin de règne se croyant dans un remake d’Alphas. Allez savoir ! Il parait que les vieux s’emmerdent sec dans la vie entre deux rations de gâteaux de riz acheté en promo dans les Hard Discount. Cette fois ci la chance me souriait un peu vu le look du nouvel arrivant, un mec entre deux âges, c'est-à-dire pas un clampin nerveux à la Justin Bieber ni une bimbo à gros seins se pensant « dangereuse » mais surtout ridicule dès qu’elle décrochait trois mots, quatre si on ajoutait un « lol », « mdr » ou « swagg-yolo à la con ». Le mec avait l’air cool, inconnu au bataillon off course mais son jeu de regard m’informa qu’il avait de bonnes bases. Il repéra Silent d’emblée, facile vous me direz vu le look particulier à choquer une tribu de quakers américains avec leurs épis de maïs figés dans le fion, ce ook haut en couleurs de ma petite peste. Oui mais pas si évident vu le regard qui semblait surtout faire en sorte de repérer les éléments « incongrus » dans son environnement afin de prévoir et prévenir tout danger. Il me rendit mon regard analytique et je compris aussitôt qu’on s’était bien reçu. Silent du haut de son jeu m’accorda un va et vient de ses iris noirs que je fus le seul à comprendre : elle aussi venait de comprendre de quoi il en retournait. Elle était donc aux ordres, sens en éveil comme à l’accoutumée. Je replongeais le nez dans mon verre en reniflant et le laisser venir user ses fesses sur le tabouret à coté style deux gros villages people en reconversion prêts à se faire des langues sous la douche au premier signal. Manquerait plus que ça qu’on nous prenne pour des amateurs de croque-monsieur, c’est vrai qu’il y a des prédispositions familiales mais tous ceux qui me connaissaient en moyennement bien comme en parfaitement mal savaient qu’avec moi, fallait pas plaisanter sur le sujet et que je n’étais pas du genre de mec avec qui on pouvait passer par derrière…pour ainsi dire. Quelle temps de merde, il paraît qu'y a une vilaine grippe qui se prépare, et pour une fois, elle s'attaque plutôt aux plus résistants. On vit vraiment une époque sans queue ni tête...
Hum, bonne entrée en matière, il maitrisait son sujet au moins je n’avais pas à faire au Forest Gump qu’on gardait dans les sous terrains de la confrérie. Je trempais mes lèvres dans l’alcool tout en mâchant quelques mots.
- Dommage qu’elle ne s’attaque pas aux plus cons, ça ferait plus d’espace dans cette ville. Je reposais mon verre, lui jetant un regard furtif avant de sortir une cigarette pour me l’allumer et cela en toute interdiction du règlement de l’établissement et le regard outrée de la serveuse. Quoi poupée ? Tu veux qu’on parle de ce que tu t’amuses à prendre dans ta bouche dans l’arrière-boutique avec le patron dès que la matrone à le dos tourné ? Chacun ses vices et Dieu pour tous.
- Tu sais pourquoi t’es là ? Tu préfères observer ou t’en charger ? Je te préviens, pas de vantardises à la con, si ta main tremble je veux le savoir maintenant, j’ai pas de temps à perdre à foirer une mission pour un mec qui se croit investi d’une paire de burnes dopées au gène X alors on joue franc jeu d’emblée. Ça sera rapide, net et sans bavure…et surtout sans états d’âme. On règle les détails maintenant pas demain.
Pas d’agressivité dans ma voix, calme et posée et d’une froideur calculée, j’avais horreur de laisser un plan aux aléas d’une préparation baclée.
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Ven 10 Mai - 17:12
- Dommage qu’elle ne s’attaque pas aux plus cons, ça ferait plus d’espace dans cette ville.
J'ai failli craché mon whisky sur la serveuse en laissant échapper un éclat de rire. Finalement, j'ai juste sonné comme "bhp...", ce qui avait du me faire passer pour la cible numéro une de la grippe qui ne s'attaque qu'aux cons... Quand la serveuse a commencé à faire la gueule parce que Grudge s'était mis à fumer, j'me suis dit qu'à la prochaine occasion, je lui cracherais vraiment mon whisky à la gueule. Allez Grudge, fais-moi une blague, par pitié. Ben non...
- Tu sais pourquoi t’es là ?
Ouais, enfin, j'ai pas le détail parce que l'ordre de mission était plutôt flou, et ressemblait à : 1) Y'a un mec à buter parce qu'il va faire une grippe anti-mutant 2) Y'a un mec à nous qu'est déjà sur le coup et faudra que tu l'aides 3) Ca, c'est une photo de sa gueule
- Tu préfères observer ou t’en charger ? Je te préviens, pas de vantardises à la con, si ta main tremble je veux le savoir maintenant, j’ai pas de temps à perdre à foirer une mission pour un mec qui se croit investi d’une paire de burnes dopées au gène X alors on joue franc jeu d’emblée.
Houla, pendant une seconde, j'ai cru qu'il allait ouvrir sa braguette en ajoutant un simple : "Ca, c'est une paire de couilles !" J'suis pas très pudique et ça m'gène pas de comparer notre virilité, mais là, tout de suite, c'était pas trop le moment. Bon, en fait, je devinais qu'il avait du avoir à faire à des clowns par le passé, et il avait pas envie que j'lui traîne dans les pattes au mauvais moment. J'avais saisi, pas besoin de craquer le jean.
- Ça sera rapide, net et sans bavure…et surtout sans états d’âme. On règle les détails maintenant pas demain.
Tant mieux, j'fais pas dans la note artistique de toute façon. Canon, front, gâchette, rien de bien compliqué, rien que j'avais pas déjà eu l'occasion d'faire à plusieurs reprises, sauf que ma spécialité, c'était plutôt avant-bras, cou, cervicales. Chacun son style...
- Si tu parles de finir le taf, j'ai pas de soucis émotionnel dessus, la situation est claire : un bonhomme d'un côté, notre avenir de l'autre, mon choix est déjà fait. De toute façon, c'est lui qu'a tracé sa voie en acceptant de se lancer sur une piste glissante, l'escalier culpabilise pas quand tu rates une marche.
Je basculais la tête en arrière pour laisser descendre le fond de whisky dans ma gorge. Cette pourrie m'avait quasiment rien servi entre les glaçons. Toujours pas de blague ? Non ? Bon, j'ai avalé...
- Après pour ce qui est de la répartition des tâches, j'suis plus à l'aise pour combler les trous que pour marcher devant, si tu peux appuyer sur l'interrupteur sans qu'il t'en coûte, je me chargerai du reste. J'suis pas là pour chercher de la reconnaissance ou pour me prouver quelque chose. Par contre, y'a une info qui me manque : on s'occupe seulement de notre mouton, ou faut aussi raser la bergerie ? J'présume qu'il est pas le seul à pouvoir relire son journal intime...
Dans ma tête, y'avait d'autres infos qui tournaient : pour pas se griller tout de suite, il valait mieux isoler le chercheur d'abord, puis s'en débarrasser et ensuite s'occuper du labo si besoin. L'idée, ça pouvait être de l'aborder normalement, ou de se faire passer pour des mecs du FBI, on avait toujours l'air con en face du FBI.
- Et sinon, t'as un plan ou t'es ouvert aux suggestions ?
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Ven 10 Mai - 19:28
l'escalier culpabilise pas quand tu rates une marche.
J’aimais assez le style, ce type parlait avec une imagerie qui me plaisait et il n’avait pas l’air d’avoir laissé ses neurones à l’entrée de la Confrérie, chose qui devenait de plus en plus rare ces derniers temps. Mais peut-être devenions nous plus demandant voire exigeant en matière de recrues ou alors peut être que cela venait tout simplement de moi qui à force de vivre en vase clos, à me cogner l’âme dans tous les murs sales de mon univers finissait inévitablement par ne plus supporter la médiocrité banale des autres. Il parlait vrai, c’était une bouffée d’oxygène dans un air vicié même si il caricaturait un peu les choses. Escalier, non. Ce pauvre type ne connaissait rien et n’avait même pas encore ébauché un quart de ses idées concernant ses recherches, lui comme les autres sur cette fichue liste. Il était seulement coupable d’un crime en devenir, il allait mourir en parfaite innocence d’une faute qu’il n’a pas commise et dont il ne saura même pas les tenants et les aboutissants. Injustice ? Non, si on peut sacrifier un innocent pour en sauver 100 000 on n’a pas le droit à l’hésitation.
Il était vert et peu expérimenté : ça se sentait dans son arrogance, la morosité ne tarderait pas à le bouffer, ça marche toujours comme ça dans ce « job ». On carbure au cynisme, on finit par se shooter à l’aigreur avec une conscience aussi clean que l’absence d’hémorroïdes chez un parfait trou du cul. J’écoutais son discours tout en clopant, prenant soin d’un faux détachement. Silent, discrètement, regardait sa montre et reposa sa queue de billard en soupirant d'un air légèrement contrarié.
- Ca démarre ici, ça termine à cinq bornes dans un joli feu de joie. Avec un peu de chance, on boucle ça rapidement je pourrais me tirer trois ou quatre parties de poker sur Downtown et toi tu renfileras tes chaussons roses à fourrure pour regarder peinard Glee en redif’ sur le cable…Si les alcolos de la confrérie couvrent pas le volume de ta télé avec leurs beuglements de trisomiques castrés.
J’écrasais mon mégot dans le cendrier en jetant un rapide coup d’œil à ma tocante.
- La lolita gothique…elle ne s’est pas plantée d’endroit. C’est Silent, une des nôtres et ma co-équipière. C’est notre porte de sortie. Je vais te paraitre un peu brusque ou vieux con sur les bords, tu m’excuses mais j’comprends pas la nécessité de m’envoyer des renforts pour ce genre de taf. Erik doit vraiment se faire chier pour trouver à occuper les guss de la Cote Est, il devrait venir jeter un œil sur Cisco pour comprendre comment chacun a sa place et ce que « autonomie » a d’essentiel chez nous. Le Plan, il n’est pas négociable. Ok, tu bouches les trous, je me charge du guignol. Toi tu tires partout ou tu fais ton numéro avec tes dons, c’que tu veux mais tu blesses personne, le but est de faire le plus de bordel possible, vent de panique tu vois, l’genre…Et tu te rapproches de Silent qui nous fera gentiment disparaitre de la scène…ne cours pas, on ne court jamais. On marche, seuls les mecs qui ont un truc sur la conscience courent. Si on sort d’ici, tu m’diras comment tu t’appelles, pour l’instant, tu ne m’intéresse pas. Un bref coup d’œil vers la porte alors que notre homme hilare venait d’entrer avec une blonde insipide au bras, le genre de pute à poser devant les voitures de luxe, la quincaillerie en moins. Je ne savais pas que la recherche payait si bien, j’ai toujours cherché de mon côté mais à part les emmerdes, j’ai jamais rien trouvé. A méditer.
- Payes pas ton verre, tu vas perdre connement ton fric.
C’est tout ce que la situation m’évoque alors que je racle ma gorge et que je me lève de mon tabouret. Silent s’est déjà mise à bouger avec un sourire mauvais. Showtime ? Connerie, une foutue exécution, ouais. Dommage pour la blonde, c’est pas cette nuit qu’elle connaitra l’extase. Je suis à peine parvenu à trois mètres que je matérialise mon arme dans la main droite et que je lui explose la tête d’un geste après lui avoir jeté un bref regard. L’explosion lui vaporise le sommet du crâne et éclabousse la blondasse d’éclaboussures sanglantes mêlant matière cérébrale et éclats d’os. Cette dernière n’a même pas eu le temps de se départir de son sourire crétin, la main sur son portable et expression naissante d’horreur sur ses traits. Un autre coup de révolver, une arme réelle cette fois ci, un cri que je connais parfaitement et une partie de son visage disparait sous un éclat lumineux. Silent…Elle fait toujours le ménage c’est la règle pour survivre à ce genre de chose, depuis son invisibilité, elle vient de lui tirer à bout portant une balle de son arme en plein visage, je suis déjà plongé dans son champ d’invisibilité alors que la foule commence à peine à hurler. Notre ami sera-t-il à la hauteur ? Silent à mes côtés m’interroge d’un regard calme et froid.
- Ouais, c'est bon, je sais...On l’attend, dix secondes…pas plus…S’il panique, je l’abat, commence pas à me souler.
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Mar 14 Mai - 7:09
Merde, comment il savait pour mes chaussons roses en fourrure ? Styx avait quand même pas poussé le vice à le contacter dans mon dos pour lui raconter ma vie... Non, idiot, il se foutait juste de ta gueule, et était tombé juste par hasard. Peut-être qu'effectivement, il était temps de changer ces chaussons roses par autre chose. Note pour plus tard : acheter des charentaises. J'aime bien les charentaises, c'est classe et c'est confortable.
- En ce moment, à la confrérie, c'est plutôt les beuglements de Glee qui couvrent le reste, un vrai cauchemar...
Je me doutais bien que je l'impressionnais pas, et à vrai dire, j'en avais bien rien à foutre. Les combats de 2002 m'avaient appris que le seul truc important, c'était qui allait être debout le dernier, et ça servait à rien d'essayer d'impressionner qui que ce soit.
- De toute façon, je profite d'être ici pour traîner un peu dans le coin, j'vais avoir des trucs à faire.
Là, on a enfin attaqué le vif du sujet. Au moins, on perdait pas de temps dans les détails. Sérieusement, moi non plus je voyais pas l'intérêt pour une sortie à trois sur une simple exécution, mais peut-être que Grudge devait être d'une manière ou d'une autre rappelé pour qui il bossait. Ou alors, c'était qu'il y aurait bientôt une petite surprise. Faire du bordel sans blesser personne, c'est pas le taf le plus évident qui soit, mais j'avais ma petite idée.
Vu le coup de tête dans mon dos, je devinais que quelqu'un d'important était là, notre contact, probablement. Bah, c'était pas ma partir, je cogitais à voir comment je pouvais faire un maximum de bordel avec un minimum de moyens.
- Payes pas ton verre, tu vas perdre connement ton fric.
- C'est noté, laisse-moi 5 secondes derrière vous.
1. Je récupérais ma monnaie tout en en faisant tomber une partie sous le bar. A genou, c'était plus discret.
2. Si seulement j'étais rentré dans un commando d'infiltration...
3. La tenue noire me recouvrait peu à peu et le fusil d'assaut prit place en bandoulière, dans ma main droite.
4. J'attrapais la flash-grenade, c'était ma préférée, et arrachais la goupille avec les dents.
5. Je la laissais rouler au sol vers le centre de la pièce, et commençait à marcher vers la sortie
Le coup de feu. Je me rapprochais de Grudge et Silent en sortant une deuxième grenade, la lacrymogène cette fois. Ils auraient pu tirer un peu plus tard, mais bon, tant pis, on avait plus le temps. Je leur fis signe de passer la porte, histoire qu'on se retrouve pas nous aussi avec l’acuité visuelle de Gilbert Montagné. Allez, venez danser sous les sunlights des tropiques...
A peine dans la rue qu'un grand flash éclaira la zone devant nous. Je regardais mes deux coéquipiers, j'avais toujours la lacrymo à la main. Je haussais les épaules, entrouvrais la porte et lâchais le paquet cadeau. Ca devait faire l'effet d'une bande de candidats à une télé réalité enfermés dans une pièce avec une tarentule. Les bruits de meubles que l'on cogne et de cris indiquaient que tout se passait comme prévu.
- On a une bonne minute de chaos devant nous avant que quiconque soit capable de prévenir qui que ce soit. Si je fais plus que ça, je risque de tuer la moitié du bar, et pense pas que ce soit ce qu'on veut, si ?
Il était encore temps de balancer une grenade incendiaire, mais personnellement, je préférais la garder pour le labo, c'est plus utile sur du matériel que sur du personnel... Putain, je me remettais à parler comme un militaire, le genre de délires qui pouvaient accompagner mon pouvoir. Dans deux secondes, je pouvais parier que j'allais saluer avec le petit doigt sur la couture...
Pour contrebalancer cette soudaine constipation intellectuelle, j'essayais de moins formaliser la situation. Mettant mon arme sur les épaules, les bras pendants de chaque côté :
- On passe à la face B ? Je préférerais qu'on s'éternise pas ici.... Au fait, c'est Swap.
Kyle Kenneth Neutre Delta
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Lun 8 Juil - 6:57
La confrérie n’a plus d’âme.
Elle est malade de ses hommes. Elle est malade de ne pas savoir être guidée par plusieurs au lieu d’une seule volonté qui se meurt dans l’indifférence et qui s’épuise dans ces individualismes de Mary-Sue et de Gros Bill ivres de pouvoirs. Ils ont oubliés jusqu’à leur rôle, jusqu’à leurs idéaux. Ils vont et viennent parce que c’est « cool ». ils ne construisent plus rien et chient sur nos emblèmes. nous sommes les soldats d’une foi moribonde, croisés qui s’époumonent dans un désert peuplé de cretins et de passifs tout occupés qu’ils sont à regarder le monde s’écrouler autour d’eux avec un paquet de chips en main. Nous n’échappons pas à ce naufrage, il est général, il a déjà commencé… c’est ici, c’est là-bas et les derniers révolutionnaires sont tous morts, ou pour les plus acariâtres d’entre eux, leurs vêtements ont déjà l’odeur de la terre des cimetières.
Est-ce que j’ai perdu la foi ?
A dire vrai je n’en sais rien. Je me contente d’exécuter les ordres dans une profonde introspective. Je fais ce qu’on me demande de faire parce que dans le cas contraire, je n’aurai qu’un seul objectif. Les cloitrer tous dans le cloaque de misère intellectuel où ils végètent à en pourrir, asperger le tout de kérosène et y foutre le feu. Et puis je regarderai le feu purificateur monter dans les cieux en un message évident de « redressement », une cigarette vissée au coin des lèvres avec le sentiment certain d’avoir ENFIN fait quelque chose d’utile pour mon peuple, pour les miens. Les miens, pas une poignée d’imbéciles dont le pouvoir a filé l’illusion qu’ils étaient amenés à devenir une sorte d’élite de merde. On ne nait pas l’élite, on le devient…Ca nécessite des sacrifices et un idéal. Ils ne sont pas prêts au premier et occultent le second. Parfois, il reste de l’espoir. Mais cet espoir est si faible qu’il finit par faire plus de mal que de bien par rapport à ce qu’il pourrait représenter.
« - On a une bonne minute de chaos devant nous avant que quiconque soit capable de prévenir qui que ce soit. Si je fais plus que ça, je risque de tuer la moitié du bar, et pense pas que ce soit ce qu'on veut, si ? » Un regard suffit pour lui répondre. Non. Ce n’était pas ce que nous voulions. Nous avions un Job et nous nous y tiendrons. Meurtriers, certes, mais pas bêtes sauvages….Du moins pas tous et pas encore. En ce qui me concerne, Swap était clean. Il vivrait ce soir, jusqu’à ce que la balle qui l’arrêté puisse être tiré, elle ne viendrait pas de moi en tout cas. Il nous suivait dehors, le champ de Silent nous permettant de nous fondre dans l’invisibilité. Marcher, ne jamais courir. On ne court que lorsqu’on est coupable. Le silence guidait nos pas austères sur le bitume et alors que nous nous engouffrions dans une ruelle où un véhicule volé nous attendait, je jetais un regard en oblique à notre compagnon de mission.
- Beau Taff, Swap…Le reste devrait être plus simple. Toutes mes excuses pour la suite.
Pas le temps d’attendre la réponse que je saisissais Silent par le bras la forçant à se retourner avec une expression de surprise. La gifle s’abattit froidement, concédée avec une lourde force. Elle était dosée pour faire mal, pour marquer au fer blanc et la frêle gamine s’écroula dans le caniveau avec un gémissement de douleur, stoppant immédiatement son champ d’invisibilité. Je ne lui laissais pas le temps de gémir, la surplombant et matérialisant mon arme pour lui coller le canon sur le front en un geste froid et sans colère. Elle leva vers moi un regard noyé de larme et suppliant de douleur, pas de repentir, juste de la douleur, la main portée sur sa joue rougie. Elle balbutia.
- Elle…elle avait vu ton visage…elle…elle aurait pu… - Ca fait quel effet ? A cette distance il ne resterait plus rien de ton beau minois, de la poussière de sang et d’os broyés…Peut être un peu de cervelles pas ci, par là…Beau spectacle, non ? - …. - Tu sais ce qui nous différencie des animaux, de ces autres animaux à pouvoirs, Jade ? TU LE SAIS ! DIS LE ! JE VEUX ENTENDRE CES MOTS SORTIR DE TA PUTAIN DE GUEULE ! DEPECHES ! - …On…On ne tue que par ordre ou par absolue nécessité. - Etait-ce un ordre ou nécessaire, Silent ? - ….non…. - Alors gamine, tu es prévenue, tu sais que je t’aime comme ma propre fille et c’est uniquement ce qui retient mon arme cette nuit parce que quand un soldat devient dangereux pour lui-même, il l’est obligatoirement pour les autres et il devient nécessaire de le neutraliser. La prochaine fois que tu merdes, il deviendra donc nécessaire que je t’abatte, ça vaut pour tous ceux qui suivent mes ordres. Nous n’avons pas de temps à perdre avec des Chiens Fous, quand on est en mission. Ca vaut pour TOUT le monde, moi inclus.
Tout en dématérialisant mon arme pour lui offrir une main tendue, je soupirais. Par fierté et en reniflant, elle refusa cette main et se releva seule, me jetant un regard noir au passage, regard que je soutins sans broncher et le rouge au front, elle évita celui de Swap, préférant se diriger seule vers le véhicule tout en déployant son champ à nouveau. C’est bon, j’étais parti pour au moins quatre cinq jours de bouderie. Il fallait qu’elle grandisse et c’était franchement le cadet de mes soucis.
Laissant Swap s’installer à mes côtés, Silent perdue dans ses pensées à l’arrière. Je démarrais le vieux Pick Up avec la méthode « los Angeles » des fils dénudés tout en pestant.
- Bordel…J’ai passé l’âge pour caster pour le remake de « Boyz in Ze Wood ». Charmante soirée.
Au démarrage, l‘autoradio hurla une musique de Coutry merdique, reprise monstrueuse d’un vieux Queen. Ce qui me fit bloquer un instant avant de croiser le regard de Swap avec une profonde expression de déprime.
- Seigneur….Et après on s’demande pourquoi on bascule dans le terrorisme.
Heureusement, la suite des opérations n’était pas très loin.
Invité Invité
Sujet: Re: Meurtrier(s) PV Ven 9 Aoû - 20:27
Pas de panneau stop Ni de limite de vitesse, Personne ne va me ralentir ! Comme une roue Qui s'emballe, Personne ne va me saouler ! Hey Satan, Je paye mon du En jouant dans un groupe de rock ! Hey maman, Regarde-moi Je suis sur la route vers la terre promise !
J'les ai suivis, parce que pour être honnête, je savais plus vraiment où on devait aller. On marchait tellement lentement, que pendant quelques instants, je me suis demandé si on était pas en train de marcher au ralenti, vous savez, dans ce genre de film hollywoodien, quand les héros partent satisfaits et que tout explose derrière eux. Sauf que rien n'explosait derrière, d'ailleurs la fumée se dissipait très vite et les clients du bar sortaient petit-à-petit. Et puis de toute façon, personne ne pouvait nous voir, donc, on pouvait pas vraiment être en train de se la péter.
- Beau Taff, Swap…Le reste devrait être plus simple. Toutes mes excuses pour la suite.
J'sais pas si en temps normal, j'aurais été fier, si j'aurais bombé le torse comme un coq, mais là, en bon militaire, ça me faisait ni chaud ni froid, j'avais exécuté les ordres, ce qui n'était ni un exploit, ni même une "bonne" chose. C'était les ordres, et c'est tout. Par contre, pour les excuses, heu... Je comprenais pas vraiment ce qu'elle... PUTAIN, LE CON !
L’Irlandais avait foutu une mandale à la gamine, ce genre de mandale qu'on réserve à candidat de télé-réalité. Mais pourquoi ? L'invisibilité étant tombée, je laissais moi aussi tomber mon uniforme de marines pour passer en mode flic. Je savais pas trop pourquoi j'avais fait ça, mais si jamais des curieux arrivait, ça serait plus simple de les disperser comme ça. Je voyais l'arme se matérialiser au poing de Grudge, et je choisis de faire demi-tour pour surveiller la rue. Pourquoi il faisait ça maintenant ? Je savais pas le passif qu'il y avait entre eux, mais là, elle prenait cher la gosse...
Dans le fond, j'étais d'accord avec le discours, à un détail près : on ne tue pas par ordre ou par absolue nécessité, mais parce que ça sert la cause. Tuer la nana, ça ne servait pas la cause, mais en plus, ça compliquait la tâche. L'arme de Grudge ne laissait visiblement pas d'empreinte et avait peu de risque d'être fichée, alors que celle de Silent pouvait devenir l'indice de trop. D'ailleurs, si ça tenait qu'à moi, j'l'aurais même pas armée la gamine. De toute façon, une gamine invisible, elle peut te tuer avec un couteau de cuisine. Et si elle tombe un jour sur une personne sur qui l'invisibilité ne marche pas, je pense pas qu'un flingue lui servira à quoi que ce soit. Être mutant, c'est aussi remettre en question les valeurs des choses, et les rapports de force. C'est ça qui fait le plus chier l'humanité. Et c'est pour ça qu'ils sont pas aptes à nous diriger.
Quand il dit "moi inclus", ça veut dire qu'on doit le buter si il se plante ? Je le note, ça pourra me resservir. Et si il m'inclus moi-aussi là dedans, j'ai pas peur. J'ai toujours fait ce qui me semblait être le meilleur pour défendre mes convictions et si un jour ma réussite doit passer par ma mort, je m'en fous, je l'ai vue d'assez près pour qu'elle ne m'effraie plus, cette garce.
On a finalement clos l'incident et je devinais que le plus endommagé dans l'histoire, c'était l’ego de Silent. J'étais prêt à parier que c'était pas le genre de fille qui appréciait d'être humiliée. A mon avis, elle pouvait mordre pour moins que ça et le fait qu'elle n'essaye pas de buter Grudge dans la minute qui suivait prouvait qu'ils avaient un lien spécial. J'allais m'asseoir à côté de lui et j'attendais qu'il démarre. J'évitais de lui faire remarquer que parfois, les clés sont juste dans la boîte à gants ou sous le pare-soleil. La caisse démarra et la radio nous envoya un des pire blasphèmes que j'avais pu entendre dans ma vie : une reprise country de Bohemian Rhapsody.
- Seigneur….Et après on s’demande pourquoi on bascule dans le terrorisme.
- Foutaises ! C'est eux qui font du terrorisme auditif... Tu permets que je change ?
J'appuyais sur le bouton "next" pour tomber sur encore mieux : le même groupe, qui reprend du AC/DC...
Non, ça pouvait pas durer, j'éjectais le CD pour le pulvériser avec ma matraque contre la boîte à gants. La radio, reprenant le relais sur le lecteur de CD nous balança...
Je lançais un regard aux deux autres, directement et dans le rétroviseur.
- Je m'engage à buter le premier qui entame un karaoke, ou qui esquisse un mouvement qui ressemblerait de près ou de loin à de la danse.
Je pensais briser un peu la glace avec cette réflexion... Bon, la vérité, c'est que je l'aime bien cette chanson, mais je me sens pas d'assumer devant eux, surtout en tenue de flic, ça ferait un peu trop chip n' dale au rabais... Finalement, à contre-coeur je coupais la radio, bien conscient que le silence allait rendre la situation encore plus tendue... et que je ratais l'occasion d'effectuer mon mouvement spécial de la tête qui fait fureur sur piste de danse.
La voiture roulait dans la ville et notre cible allait mériter un peu plus d'attention.
- Pour la suite, je peux te proposer "équipe de démolition", "commando lance-roquettes", ou alors "espion industriel", ça dépend du style que tu préfères. J'avoue que j'ai une préférence pour l'espion, c'est plus propre, et tout aussi efficace.
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Sujet: Re: Meurtrier(s) PV
Meurtrier(s) PV
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