Japan Connection [Pv : Kaede Kobayashi]

Hiko était perplexe. Premièrement, elle avait un peu de mal à se souvenir de ce qu’elle faisait actuellement assise sur le banc d’une place, son ordinateur sur les genoux. Une vague histoire avec Arthur parti cherché la station de métro la plus proche, et ce depuis environ une heure et demi. Cet homme étant en quelque sorte l’antithèse d’une boussole, nul doute qu’il était surement désormais en route pour Los Angeles. Deuxièmement, pourquoi fixait-elle cette japonaise qui traversait la place ? Il convient surement de préciser pourquoi Hiko savait que cette femme était japonaise, malgré le fait qu’elle ne l’avait jamais vue de sa vie. Tout simplement parce que cette personne était aux yeux d’Hiko le cliché numéro un de la goth loli japonaise en vadrouille en Akihabara ou a Ikebukuro, l’air paumé en moins, avec ses cheveux noirs aux racines rousses, retenus par des rubans de la même couleur et ses vêtements de dentelle noire. Et Hiko était presque sure, malgré sa tendance à l’ermitage informatique, que les goth lolis japonaise n’était pas chose commune dans un environnement américain. L’autre chose qui avait dû attirer le regard d’Hiko était surement ces étranges petites bosses sous les rubans de la demoiselle. Soit elle essayait de cacher les traces d’une tentative d’ouverture de boite de cornichons avec la tête, soit elle c’était faite greffée des oreilles de chat et ça avait raté. La troisième chose et dernière chose qui rendait Hiko perplexe était peut-être la plus étrange… Que faisait-elle à New York ?

Elle monta le son de son casque, ferma son programme de programmation, et lança un .gif de Nyan-cat pour se concentrer.

Un flashback s’imposait.

Son subconscient remonta la ligne de causalité, et estima que trois jours plus tôt était la date ou la perplexité d’Hiko trouvait sa source la plus proche. Le jour ou Arthur lui avait annoncé dans tout son enthousiasme naturel (c’est-à-dire en sautillant devant l’appartement de la jeune fille et en piaffant comme un pinson atteint d’épilepsie) qu’ils avaient était tous les deux choisis pour participer à un stage d’immersion en entreprise a New York. Hiko avait d’abord manifesté sa désapprobation d’un tel stage en projetant un exemplaire du « C# pour les nuls » a son camarade, qui avait eu l’amabilité de l’amortir avec son front. « Pourquoi j’irais m’ennuyer avec des programmateurs frustrés de pas avoir fini chez Apple ou IBM et qui n’ont pas le quart de la capacité de création d’une Colecovision ? » avait était son argument principal. L’argument principal de l’administration du MIT fut « C’est ça ou vous êtes renvoyée ». Ne voulant pas perdre son visa, l’étudiante avait accepté, trop paresseuse pour protester de toute façon.
Elle se souvenait mieux maintenant. L’avion (sans internet), l’hôtel (toujours sans internet, gratuit tout du moins) et la quête désespérée d’un cyber-café avec une connexion décente qui l’avait conduite a finalement se séparer de son compagnon pour prendre place sur ce banc d’où elle observait désormais sa compatriote inconnue au relief crânien inédit. Hiko avait très envie de savoir ce qui se cachait sous ce ruban, et n’était pas d’humeur à rechigner une petite occasion d’entrainer ses capacités de mutante.

Elle ferma son ordinateur et s’étira tandis qu’elle estimait les chances qu’avait ce ruban de tomber « malencontreusement ». Il semblait moyennement bien attaché, comme si sa propriétaire n’avait pas vraiment l’habitude de le nouer de cette façon. Cependant, si on ne le tripote pas, il devrait normalement rester en place. Hiko estima les chances qu’avait le ruban de tomber à 8% dans des conditions normales, ce qui était bien peu. Si elle essayait de le faire tomber, elle serait trop fatiguée pour regarder ce qu’il y avait dessous ! Il fallait donc un moyen de faire augmenter ces chances.

Elle se leva, son ordinateur blanc comme neige sous le bras, et s’approcha de sa cible, qui ne semblait pas vraiment se préoccuper d’elle. Un léger vent soufflait sur la place, mais quelques rafales perçaient de temps en temps. La jeune femme se plaça discrètement derrière la fille, sortit son téléphone portable, démarra un jeu et attendit. Si la goth loli bougeait, Hiko se débrouillait pour se retrouver naturellement derrière elle. Puis une rafale de vent se souleva d’un coup, le ruban flotta sous le vent soudain et Hiko retira son casque. Immédiatement, elle sentit son pouvoir s’activer pour s’attaquer à tout ce qui passait, mais elle le focalisa immédiatement sur le ruban de la jeune fille, et lentement, augmenta les probabilités qu’il tombe. Plus elle se concentrait, plus son rythme cardiaque s’accélérait. Rapidement, son souffle devint court, et des gouttes de sueur commencèrent à couler de son front. Puis, au bout de quelque seconde, le ruban se détacha et s’écrasa dans le visage de Hiko, qui laissa échapper un vague « Ha ha… » de célébration. Elle ôta le ruban de ses yeux, et découvrit ce qu’elle voulait savoir : Sous le ruban, au milieu d’une touffe de cheveux ébouriffées par le vent, s’élevait deux petite cornes blanches. Hiko haussa un vague sourcil de surprise, et tapota l’épaule de la cornue, son habituel sourire narquois aux lèvres

-Bonjour, mademoiselle, auriez-vous fait tomber quelque chose par hasard ? demanda-t-elle en japonais, de son habituel ton narquois encore plus marqué dans sa langue maternelle

Elle lui tendit le ruban, et ne put s’empêcher de lâcher finalement

-Dites, vos cornes, vous les nettoyer avec du savon classique ou du polissant a bois ? Parce que j’en ai vraiment besoin pour ma biquette de compagnie.

« T’aurais pu trouver mieux… » râla-elle-intérieurement

Les yeux encore larmoyant de sa séparation avec sa seule amie de deux semaines, Kaede parcourait la ville à la recherche de ce fameux quartier mutant. Deux semaines sont passées depuis son arrivé en Amérique. Les journaux n'affichaient plus en tête de page les "Attentats du port de San-francisco" mais Kaede savait qu'elle pouvait être reconnue à tout moment. Il fallait juste rester discrète. Invisible aux yeux de la population. Et actuellement , au vu du nombre de personne qui se retourne ( essentiellement la gente masculine ) quand ils la croisent, c'était pas gagné.

Kaede portait des vêtements de style gothique, hérités du style vestimentaire de Silent, avec qui elle a passé deux semaines dans la même chambre. Ce fut les deux plus belles semaines de sa vie, au sein d'une véritable famille. Et bien qu'ils ne pouvaient la garder avec eux pour le moment, elle pourrait garder le contact. Elle avait le numéro de Kyle, qu'elle avait précieusement rangé dans sa valise. Elle avait teint ses cheveux rouges en noires dès le deuxième jour. Cependant , les racines commençaient déjà à pointer le bout de leur nez. Bah, tant qu'elle faisait attention tout irait bien. Cependant, ses grands yeux rouges n'avaient pas changé de couleur eux. Elle avait l'air d'une albinos, avec sa peau blanche et ses vêtements noires. Elle avait caché ses cornes avec deux gros rubans noires qui faisaient qu'ils se fondaient dans la couleur de ses cheveux. Ainsi, ses cornes n'étaient absolument pas visible, si ce n'est deux bosse noire sur la tête, peu remarquable.

Pour ne pas déroger à la règle, Kaede était clairement perdue. Les buildings étaient gigantesques, la ville grouillait d'humains infectes. Pour Kaede, cet endroit était juste énervant et stressant. Il faut dire que quand on a connu que des salles de test, vides et froides, passer brutalement à des rues vivantes et pleines de vie était des plus désappointant.

Des yeux, elle cherchait, parmi les écritures américaines, tellement différentes de l'écriture japonaise qu'elle a toujours connus, Mutant Town. Donc on pouvait la voir bloqué pendant parfois 5 minutes sur le moindre panneau, même parfois des panneaux publicitaires. Il y avait un peu de vent, et Kaede se retrouva sur une place de new-york, des étudiants s'y détendaient, des enfants jouaient entre les toboggans et les balançoires de l'aire de jeux, sous la surveillance de parents. Cela lui rappelait le japon, quand elle regardait ses "amies" s'amuser dans les aires de jeux. Kaede n'y avait jamais le droit d'y jouer. La directrice de l'orphelinat et les surveillante l'avait bien stipuler :"Tu risque de crever les yeux de quelqu'un avec tes cornes ! Tu reste la et tu attends."

Aujourd'hui elle était bien trop grande pour aller y jouer, mais au fond, elle voulait y aller. Comme pour rattraper cette enfance perdue.

Kaede repensa aux paroles de Kyle. Les mutants, il y en a des millions. Elle se demandait s'il y en avait un ici. Après tout, nous sommes à New-york. Kaede l'avait bien compris ça. Elle ne savait toujours pas de qu'elle ville elle était partit mais elle savait que la où elle se trouvait, c'était Nyu yolk , dans un bel accent japonais !

Elle n'eut pas à chercher très longtemps. Elle tomba sur un mutant tout à fait... imprévisible.
Au moment ou elle se remis à marcher, sortant de ses réflexions et se remettant à chercher désespérément un panneau "Mutant Town", une petite rafale de vent vint caresser son visage et délier les nœuds délicats de ses rubans, dévoilant alors ses deux belles cornes blanches de 6cm chacune et de forme concave. Elle ne s'en rendit pas compte immédiatement. Ce n'est qu'en voyant le regard,insistant, posé, interrogateur et enfin, pour certain, dégouté, qu'elle ne connaissait que trop bien, des gens incrédules qui passaient qu'elle posa machinalement ses mains sur ses cornes et qu'elle se rendit compte que ses rubans n'était plus attachée.
Les commentaire désobligeant fusaient déjà en sa direction.

-Maman la madame elle a des cornes sur la tête !
-Tient c'est carnaval aujourd'hui ?
-Hey la mutante ! Retourne dans ton quartier !
-Elle me fait penser à quelque chose ...
-On peut jamais être sur, déjà qu'ils provoquent des attentats.
-Oui ! Comme à San-francisco ! Heureusement, ils se sont loupés, ils ont tué personne.

Elle eut trois seconde de pure panique. Complétement désemparée comme si une bombe venait d'exploser à coté d'elle. Elle cachait ses cornes du mieux qu'elle put cherchant ses rubans devant elle lorsqu'une voix, derrière elle, lui vint enfin en aide... Ou pas !

-Bonjour, mademoiselle, auriez-vous fait tomber quelque chose par hasard ?

Ces mots, elle n'avait pas eut à réfléchir pour les traduire. Elle les avait compris naturellement. C'était les mots avec lesquelles elle réfléchissait. C'était les mots de sa langue natale. C'était du japonais. Kaede sentit immédiatement une onde psy lui monter dans la nuque. Kaede se retourna, prête à se battre, certaine que c'était ses bourreaux qui était venus la récupérer.

Elle fut alors surprise de voir simplement une autre japonaise, et non pas un scientifique. L'onde se dissipa et elle repris son calme, tandis que son regard en disait long.

La femme lui tendit les deux rubans. Elle n'était pas une ennemie. Elle avait simplement ramassé ses rubans qui étaient tombés.

(Pour les lecteurs curieux, la discussions se passent en japonais !)

-Merci. Le vent les à fait tomber et... dit elle.

-Dites, vos cornes, vous les nettoyer avec du savon classique ou du polissant a bois ? Parce que j’en ai vraiment besoin pour ma biquette de compagnie.

-Euh...Quoi ? Je ne sais pas, je me lave juste normalement c'est tout.

Une humaine, un autre monstre parmi tant d'autre et qui se moquait de ses cornes. En faites, l'Amérique ne semblait pas tellement différer du Japon. La seule différence qu'elle voyait était physique. Sinon, c'était les même. Elle préféra ignorer cette pique qu'elle ne comprenait pas et demander son chemin. Après tout elle était la pour ça.

- Je cherche Euh... "Mutant town" (prononcé en Anglais phonétique). Vous savez où est ce que ça se trouve ? Je suis perdue ici.

-Faites gaffe, c'est une mutante, elle risquerait de vous contaminer. S'écria un passant vers Hiko.

La japonaise cornue se retourna, avec un regard qui aurait fait fuir n’importe quel clampin de base. Le genre de regard qui signifie très clairement « Madame, auriez-vous l’amabilité de ne pas bouger pendant que je vous ouvre sauvagement les intestins pour vous faire ravalé à grands cris bestiaux votre déjeuner de ce midi ? ». Hiko songea un instant à user de son pouvoir à nouveau, tant que son casque n’était pas encore sur ses oreilles, mais cette fois pour s’assurer que rien de trop fâcheux ne lui arriverait. Heureusement pour elle (et surtout pour le point de coté qui naissait dans sa poitrine), l’expression de son interlocutrice se changea en une sorte de mine déconfite qu’Hiko eut du mal à comprendre. Son calembour était-il aussi foireux que ça ? « Ah, mais non patate, tu as du la vexer ! Bof, faut dire, la notion m’échappe, alors… » Finit-elle par déduire en remettant son casque, qui replongea ses oreilles dans les douces profondeurs de Brinstar

Spoiler:

- Je cherche Euh... "Mutant town". Vous savez où est ce que ça se trouve ? Je suis perdue ici.

Hiko eut un soupir ennuyé. Elle voulait éviter Mutant Town… Non, elle n’avait aucune envie de rencontrer ses pairs, de trainer dans un endroit pourri qui n’avait même pas la fibre optique, puis de se faire agresser à la sortie par une armée de témoins de Jehovah ou autres sectes/religions/idéologie (rayez la mention inutile) un peu trop enivrés aux textes bibliques. Ce qui expliquait pourquoi elle n’avait pas du tout cherché comment se rendre là-bas, et donc le fait qu’elle était retombée dans la perplexité qui l’avait fait se lever de son banc.

-Faites gaffe, c'est une mutante, elle risquerait de vous contaminer !

- Plait-il ? S’interrogea Hiko tandis qu’elle relevait la tête vers le passant qui l’avait interpellée.

Elle regarda un instant l’homme, le détaillant des pieds à la tête. Une sorte de quadragénaire a moitié obèse, lunettes de soleil sur le nez, un donut a la main. Wow. Si la cornue était le cliché japonais, son équivalent américain aimait aussi trainer dans le coin, visiblement. Presque machinalement, Hiko éleva la voix et répliqua en anglais de sa voix toujours calme :

-Dites, monsieur, je vous remercie de vous inquiéter de ma santé, mais j’aimerais faire remarquer aux deux transistors court-circuités entre vos oreilles que les mutants ne sont de un, pas des malades, juste des êtres infiniment plus intéressant et puissants que votre majesté De La Frite et de deux, que de toute façon, je suis déjà contaminée, comme vous dites. Mais je ne vous en veux pas, vous ne pouviez évidemment pas savoir.

Elle conclut sa petite tirade par un petit hochement de tête narquois, tandis que l’homme qui ne semblait de toute façon n’avoir compris qu’un mot sur deux se repliait vers la bouche de métro la plus proche.

-Bref, ou en était… marmonna-t-elle tandis qu’elle revenait à la japonaise, et reprenait pour le coup sa langue maternelle. Ah, ouais, Mutant Town. Désolée, je sais pas du tout ou c’est. Mais franchement, qu’est-ce que vous voulez faire là-bas ? Vous savez, ce n’est pas parce que vous avez des cornes que vous devez aller vous terrer dans un trou comme une bestiole, hein…

Elle jeta un coup d’œil aux panneaux de signalisation, au cas où l’un d’entre eux n’indiquait pas Mutant Town. N’en trouvant pas, elle retourna à la cornue et continua :

-Ah, au fait, moi c’est Hiko. Mais appelez-moi Karakuri, j’en ai marre des jeux de mots avec mon prénom. Et vous, un nom, un surnom, un diminutif ?

Son regard s'illumina aussitôt. Je vous ai dit que Kaede était un chouilla lunatique ? Hm non, et bien maintenant vous le savez ! Kaede avait une mutante devant elle, et cette mutante venait de rembarrer un sale porc d'humain! Elle était donc forcement de son coté.

-...Mais franchement, qu’est-ce que vous voulez faire là-bas ? Vous savez, ce n’est pas parce que vous avez des cornes que vous devez aller vous terrer dans un trou comme une bestiole, hein…Ah, au fait, moi c’est Hiko. Mais appelez-moi Karakuri, j’en ai marre des jeux de mots avec mon prénom. Et vous, un nom, un surnom, un diminutif ?

Elle n’avait pas tord. Kaede cherchait Mutant Town uniquement parce que c'est le seule endroit où elle savait qu'elle trouverait d'autre mutant, un abri peut être et surtout des gens comme elle !
-Alors bonjour Karakuri ! Dit elle en s'inclinant poliment à la japonaise.-Je suis Kaede Kobay...euh...

Kaede s’interrompît, prenant son Visa entre les mains et lut son nouveau nom.

-Je suis Kaede, Zi...meur...mann. Zimmerman !
Kaede avait conscience qu’il valait mieux qu’elle donne son deuxième nom que son premier. Kobayashi n’était pas très américain et elle préférait éviter tout soupçon. Car en effet au Japon, une certaine Kaede Kobayashi était maintenant « portée disparue » dans la version officielle du gouvernement. En réalité, elle était surtout recherchée pour être capturé et remise dans sa cage. Mais au vu des circonstances politiquement incorrectes du centre scientifique, le gouvernement japonais jouait la discrétion aussi. Ce qui n’empêchait pas Kaede d’être plutôt paranoïaque sur le sujet.
- Et… Je cherche juste un endroit où dormir. Mais je ne sais pas comment ça se passe ici. C’est pour ça que je me suis dit que Mutant Town était peut être le bonne endroit. En faites… Je ne sais pas quoi faire ! Et vous, vous faites quoi ici ? Vous êtes une mutante aussi ? C’est quoi votre pouvoir à vous ?
La question paraissait plutôt légitime. Après tout, Hiko avait une apparence très loin d’une touriste japonaise et elle avait rembarré l’humain avec une force vocale si violente que Kaede était certaine que Hiko ne pouvait que lui vouloir du bien. Alors autant profiter de l’occasion pour se faire de nouveaux amis ! Et Kaede n’en avait vraiment pas beaucoup dans le coin. Elle se sentait chanceuse encore d’être tombée sur quelqu’un de correct. En tout cas, c’était son ressentit. Kaede remis aussi ses rubans à ses cornes.
Elle se sentait comme une bête de foire. Les regards des gens étaient le même qu’au Japon lorsqu’elle était petite. Elle avait perdue l’habitude de supporter ce regard. Il était plus appuyé, moqueur parfois, effrayé, étonné et même révolté. Il n’y avait pas besoin de pouvoir psychique pour lire les pensées des gens. Leurs regards disaient tout sur leurs intentions ou leurs envies par rapport à Kaede.

Il y avait les moqueurs d’abords, les plus nombreux et les plus odieux. Un regard appuyé et un léger sourire aux lèvres pour les plus discrets, au rire communicatif et une pique cinglante pour les plus bruyants. Les effrayé, voyait Kaede, et se mettait soudain à marcher plus vite en évitant soigneusement son regard. Les étonnés correspondaient plus aux enfants. C’était les regards les plus innocents et même parfois les plus drôles. Mais les pires restaient les personnes révoltés qui n’hésitaient pas à venir agresser les mutants. Souvent, en bande ce sont les plus agressifs.
Kaede resserrât bien ses rubans de façon à ce que ses cornes ne soit pratiquement plus visible et se fonde dans sa chevelure noire.

-Alors bonjour Karakuri ! Je suis Kaede Kobay...euh...

A la maigre surprise d’Hiko, la dite Kaede s’interrompit et dégaina un visa de séjour. Hiko n’eut cependant aucune réaction dépassant le haussement de sourcil, se disant « Nah, mais ouais, a moi aussi ça m’arrive d’oublier mon nom de famille, heureusement que mon visa est la pour me le rappeler ! » Elle se promit cependant de chercher sur internet, voir si une Kaede Kobay n’existait pas dans le coin.

-Je suis Kaede, Zi...meur...mann. Zimmerman ! Et… Je cherche juste un endroit où dormir. Mais je ne sais pas comment ça se passe ici. C’est pour ça que je me suis dit que Mutant Town était peut être le bonne endroit. En faites… Je ne sais pas quoi faire ! Et vous, vous faites quoi ici ? Vous êtes une mutante aussi ? C’est quoi votre pouvoir à vous ?

Hiko poussa un petit soupir, et se frotta les yeux de sa main gauche, tout en baillant sans aucune politesse, puis répondit :

-Ohla, une seule question à la fois, Zimmerman-san… Ouais, je suis une mutante aussi. A ce que j’en ai compris, mon pouvoir me permet de modifier les probabilités et les statistiques. Par exemple, combien de chance avait votre ruban de tomber, tout a l’heure, hein ?

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaina tout de suite :

-Eh bien je n’en sais rien, mais disons qu’elles ont brusquement atteint des sommets avec mon aide gracieuse…

Elle lui adressa son plus beau sourire moqueur, et continua :

-Concernant ce que je suis venue faire içi, eh bien, à l’ origine, j’étais avec un ami qui as eu l’amabilité de se perdre dans la foule New Yorkaise. Je me suis dit que l’attendre içi était le meilleur moyen de le retrouver sans avoir à trop bouger mes orteils…

Tout en parlant, elle balayait du regard le vide qui les entourait, comme si un champ de force constitué de racisme ordinaire les entourait. Hiko c’était toujours moquée de ce genre de détails, mais cela ne semblait pas être le cas de son interlocutrice, qui encore une fois arborait une expression que l’étudiante n’arrivait pas à définir comme étant de la haine ou de la tristesse. Elle éluda la question rapidement, de toute façon elle s’en contre fichait.

-Bref, je suppose que vous ne savez pas ou dormir, pas vrai ? Je vous conseille de trouver un hôtel, si vous avez de l’argent… Si vous n’en avez pas, mutants ou pas, personne ne vous ouvrira sa porte, vous risquez juste de vous manger une poêle a frire dans le coin de la corne. Va alors falloir vous trouver un carton ou dormir, ma grande ! J’en ai un à la maison, si vous voulez, il est grand, spacieux et tout équipé…

Son sourire s’étira à la fin de sa phrase, lui donnant cette tête qui faisait que les gens arrêtait de supporter ses boutades plus de cinq minutes supplémentaire, préférant terminer le débat par un coup de poing bien placé. Généralement, un coup qui, manque de chance, n’attegnait jamais sa cible.

Alors en faites, c'était à cause d'elle que ces rubans était tombés ! Cependant elle n'avait pas compris comment elle avait fait. Comment ce pouvait être un simple coup de chance ! Kaede mis bien une bonne minute à reflechir sur le pourquoi du comment de ce pouvoir. En tout cas, cette "Karakuri" attendait une personne qui était comme Kaede, à savoir, perdue. Kaede restait méfiante cependant. Après tout, cette mutante avait utilisé son pouvoir contre elle, sans même qu'elle s'en rende compte. Elle pourrait recommencer.

Il y avait tous ses humains aussi, si monstrueux, si arrogant. Et bien qu'avec ses rubans il y avait beaucoup moins de personne qui les remarquaient, elle se remémorait le temps où elle déchiquetait la chaire dès qu'elle était à portée. Cette sensation qu'elle ressentait lorsque l'onde rentrait dans la chaire de ses victimes la rendait folle. Et elle aurait été bien tenté de s'amuser un peu sur le crétin qui ricanait un peu plus loin. Elle préféra cependant l'ignorer. Y en avait une autre devant elle qui souriait. Et qui lui proposait de venir chez elle ! Enfin c'est comme ça Kaede l'avait interprété ! Tellement naïve...

-Han c'est vrais ! Mais je sais pas si j'ai assez d'argent ! Je sais pas trop combien ça coute. Euh...

Kaede ouvrit la poche extérieur de sa valise et sortit un billet de 100 qu'elle tendit à Hiko.

-J'espère que ça sera assez pour venir chez vous et dormir !

Elle lui tendait le billet comme une enfant qui donne ses quelques économies pour s'acheter des bonbons. Elle n'avait que peu d'idée de sa réel valeur, mais elle savait que ça pouvait payer et qu'il y en avait assez. Comme un enfant qui vide sa tirelire, n'ayant aucune idée de combien d'argent il y a dedans et qui fera confiance au vendeur. Cependant, elle voyait par cette espèce de sourire sur le visage de Hiko que la réponse ne serait pas celle qu'elle pensait. En effet, ce sourire montrât à Kaede , qu'Hiko n'était peut être une mutante aussi chaleureuse que ce précédents hôtes. Ainsi, Kaede regrettait déjà de tendre ce bout de papier verdâtre et moche en en plus vers cette personne qui se moquait d'elle et qui avait fait tomber ses rubans.

Ainsi, on pouvait sentir une certaine irritation chez Kaede.

- Tu te moque pas de moi hein ? Je veut dire, j'aime pas comme tu sourit comme ça, ça me rappelle les enfoirés qui m'ont fait ça Dit elle en soulevant un peu son haut montrant une de ses cicatrices sur son flanc.
Elle montrait ça un peu comme un avertissement, dans le genre :" Regarde ce que je peut subir, tu ne me feras jamais aussi mal que ce que j'ai eu". Il y avait aussi un peu de fierté personnelle. Comme chez les gosses, quand ils ont eu un "gros bobo" et qu'ils ont "même pas pleurer !"

Oui, Hiko avait une femme de 22 ans, qui avait arrêter de grandir mentalement à 7 ans. Elle avait emmagasiner des connaissances certes, mais pour survivre et ne pas devenir complétement folle, elle n'avait trouver que cette parade. Rester la où elle en était pour pouvoir grandir normalement. C'était plutôt efficace mais pas sens effet secondaire. Toute cette douleur avait bien du être stockée quelque part. Un mutant qui lirait ses pensées pourraient croire qu'il lit deux personne à la fois. Cette sœur mentale qu'elle s'est faite, et qui, elle, à grandit uniquement dans la souffrance et la haine, était cette partie sadique et effroyable qui l'envahissait lorsqu'elle tuait.

Kaede était franchement instable, et les seule chose qui la retenait de ne pas courir au milieu de la foule pour tuer un maximum d'humain avant d'être arrêter de nouveau était la voix de son frère lui disant de ne tuer personne et celle de Silent qui la consolait.

Elle repensât alors à cette famille qu'elle avait eu le doux bonheur d'avoir pendant deux semaines. Deux semaines de chamailles entre Silent, Fastpass, Grudge et le Hibou mais deux semaines d'amitiés, de rires, de bonheurs, sans stress, sans douleur.

Et même pas une heure après les avoir quitter, la douleur était revenus. Non pas une douleur physique, mais une douleur assez inédite. Celle de la séparation. Et maintenant c'était le stress qui revenait. Kaede se demandait encore comment elle avait fait pour n'avoir tuer personne encore.

Au final, sa posture, avec son billet en main, faisait qu'on aurait plus dit qu'elle pointait une arme vers hiko , qu'une offre financière. Kaede se forçait à oublier cette petite pique qui l'avait temps déroutée.

-Han c'est vrais ! Mais je sais pas si j'ai assez d'argent ! Je sais pas trop combien ça coute. Euh...

Ce que Zimmerman sortit de la valise qu’elle trainait fit disparaitre une petite seconde la mine narquoise d’Hiko, remplacée par un rire qu’elle eut un mal fou à contenir

-J'espère que ça sera assez pour venir chez vous et dormir !

« Elle le fait exprès. Elle le fait exprès, ce n’est pas possible autrement. Rameutez Einstein, Turing et Godzilla, j’ai une perle, la » hurlait l’esprit d’Hiko tandis qu’elle essayait tant bien que mal de retrouver son sourire habituel. Le plus drôle était à venir, quand même. D’un seul coup, Kaede l’interpella de manière plutôt irritée, et, avec le plus grand sérieux, demanda

- Tu te moque pas de moi hein ?

La mâchoire inférieur d’Hiko tremblait à tel point son rire était difficile à contenir. Mais grâce à un suprême effort de volonté, elle réussit à rester silencieuse, pour entendre la fin de la réplique de son interlocutrice :

Je veut dire, j'aime pas comme tu sourit comme ça, ça me rappelle les enfoirés qui m'ont fait ça

« Ça » était la cicatrice d’une entaille qui avait surement dû être profonde (« Ou qui pourrait avoir était fait par une ronce, remarque, j’en sais rien… » Se fit-elle remarqué). Hiko n’essaya même pas d’extrapoler sur l’origine de ses cicatrices, elle était plutôt occupé à se demander si ce serait une bonne idée de ramener cette fille a l’hôtel. Après tout, c’était cents dollars qu’elle avait là, ce n’était pas rien… Elle n’utilisait pas son lit de toute façon, alors tant qu’à faire…
D’un autre côté, cette fille semblait plutôt instable. Du genre a ne pas demander gentiment avant d’ouvrir l’estomac de quelqu’un. Si elle lui sautait dessus, et même avec son pouvoir, pas sûr qu’elle en ressortirait indemne…

Elle haussa finalement les épaules, attrapa le billet dans le mains de sa compatriote, et déclara :

-T’inquiète pas, c’est juste que j’ai pas l’habitude de parler a des vrais personnes. Ma maman et ma psy disent que je suis assez amicale, quand on ignore les insultes, les piques et les calembours foireux…

Elle adressa un sourire un peu plus amical à la fille qui semblait hésiter entre lui sauter dans les bras ou l’étriper, et se souvint soudain que si elle dormait dans leur chambre ce soir, elle ferait mieux de prévenir Arthur. Elle dégaina donc son téléphone et le montra donc à sa nouvelle camarade de chambre :

-Je préviens juste notre dernier clampin et ce sera d’accord. J’espère que t’aime le café au petit dej’.

Elle composa le numéro d’Arthur et brancha un des deux jacks de son casque sur son téléphone. Une petite application du cru d’Hiko baissa immédiatement le son de la musique que le baladeur jouait dans le casque, et diffusa le son venu du téléphone :

-Allô, Karakuri ?

-Ah, Arthur… Dis-moi, que fais-tu ? Te serais tu, par le plus grand des hasards, perdu dans les rues de la jungle New Yorkaise ?

-Ehhh… En quelque sorte…

-Votre positionnement, White Base ? demanda-t-elle d’un ton autoritaire

-Dans un cyber-café de Manhattan, Frau Bow. Je comptais vous appeler…

-C’est ça, c’est ça. Je te préviens juste qu’on a une invitée ce soir.

-Une invitée ? Tu ramènes une invitée ? T’es malade ?

Elle coupa le téléphone sans autre forme de procès et ce ré-intéressa à Kaede :

-Tout est arrangé ! On va aller rejoindre mon ami dans un cyber-café, pas loin, ça vous dit ?

Spoiler:

Kaede observa Hiko qui discutait. Elle lui avait sauvagement pris le pauvre billet de 100 dollars mais en échange elle lui offrait un endroit pour dormir. En tout cas pour cette nuit. Kaede n'était pas bien rassurée. Non pas de peur de se faire capturer, violer ou encore tuer. Non, c'était encore d'elle même qu'elle avait peur. Elle savait que si cette Hiko lui mentait et lui posait problème, HOP ! Une tête en moins et c'était réglé. Cependant, Kaede avait appris que les taches de sang ça coagule très vite et ça tache ! Et tout ce qui tache est très voyant, et il valait mieux qu'elle ne soit pas voyante. Oui c'est comme ça qu'elle réfléchissait ! De façon assez chaotique mais efficace.

-Ah, Arthur… Dis-moi, que fais-tu ? Te serais tu, par le plus grand des hasards, perdu dans les rues de la jungle New Yorkaise ?
-...
-Votre positionnement, White Base ?
-...
-C’est ça, c’est ça. Je te préviens juste qu’on a une invitée ce soir.
-...

-Tout est arrangé ! On va aller rejoindre mon ami dans un cyber-café, pas loin, ça vous dit ?

Kaede n'avait RIEN compris ! La première phrase allait encore mais dès la demande de position d'une base blanche, Kaede s'était retrouvée dans les limbes de l'incompréhension. Tout proche de celle dans laquelle elle se trouve déjà, c'est à dire : La non-navigation directionnelle... ELLE EST PUTAIN DE PERDUE! Et la personne en face d'elle était en train de parlait de base blanche.

Mais la n'est pas l’apothéose. Non, non , non ! La phrase qui fit lever les deux sourcils de Kaede en même temps dans un regard incrédule et perdue fut la phrase qui avait fait que le mot café, le truc chaud qui se boit et qui est amer (Yerk !), se retrouve liée au mot Cyber. Pour nous, nous savons déjà ce que c'est, mais pour Kaede ces deux mots n'avaient RIEN à faire ensemble. Ainsi Kaede s'imaginer trouver une tasse de café cybernétique avec dedans du café qui bouge tout seule, remplis de petit robot café.

Alors bon , cette vision étrange éveilla une certaine curiosité à Kaede. Elle accepta donc la proposition de Hiko d'aller rejoindre ce Arthur dans le café cybernétique.

-Euh oui d'accord. Je sais pas ce que c'est mais oui allons y ! Passez devant.

Et Kaede se mit à parcourir les rues de New-york. Elle était toujours aussi perdue mais au lieu de n'avoir qu'un objectif floue , à savoir "Mutant Town", à suivre, Kaede avait un objectif visible, un peu arrogant, dont elle ne savait trop quoi penser. Elle talonnait cette objectif qui s'était mis en route. Elles traversèrent plusieurs rues et avenues. Les buildings s'élevaient de plus en plus haut et proportionnellement, les nombre d'humains aussi ! Les rues commençaient à se remplir, les taxis à s'agglutiner sur l'asphalte, et les démangeaisons de Kaede à trancher les humains qui la bousculait devenaient de plus en plus forte.

Elle y avait pris goût. A sentir cette chaire qui se déchire juste devant elle tandis qu'elle relâchait une onde psychique mortelle. La chaleur qui remplissait ses cornes à chaque impulsion qui se transformait petit à petit en douleur.

Son regard se posa sur une personne qui lui arrivait en face d'elle. Elle l'imaginait la tête découpée, le reste du corps en petit morceau comme elle avait fait sur le premier garde qui avait voulue la toucher dans le centre. Avant l'instauration de la zone de mort.

Kaede fut brutalement sortit de ses pensées morbides, se rendant compte qu'elle ne devait pas céder à cette tentation. C'est exactement ce qui l'avait amener dans le centre. Et même, ce n'était pas les pensées d'une petite fille de... 22 ans. Quand Kaede y pensait, elle avait du mal à se rendre compte de son âge. Elle sentait qu'on lui avait arraché une grande partie de sa vie. Que ce n'était pas maintenant qu'il fallait grandir mais avant. Elle aurait dus grandir comme tout les autres, au sein d'une famille. Elle sentait une certaine jalousie l'envahir. Encore plus à la vue d'une père et sa fille qui les croisèrent. La petite fille avait même regardé Kaede d'un œil innocent et demandé à son père, qui lui n'avait pas remarquer:-Pourquoi la madame elle a les yeux rouges ? C'est une méchante ?

Kaede n'entendit pas l'explication du père. Mais elle avait raison. Dans les dessins animés les méchants ont les yeux rouges. Les monstres ont les yeux rouges aussi.

Kaede laissât échapper un soupir. Elle avait des pensées trop noires et devait trouver quelque chose de plus joyeux mais, entourée d'humain, c'était plutôt difficile.
Finalement , elles arrivèrent devant un immeuble avec une devanture de magasin d'informatique. Alors effectivement, Cyber-café était écrit sur l'entrée. Du coup Kaede fut déçu de ne pas avoir droit à son café cybernétique. A la place, elle aurait des ordinateurs et des écrans un peut partout dans la salle lorsqu'elles entrèrent.

Kaede put alors avoir ce fameux Arthur, devant l'un des écrans de la grande salle du cyber-café.

Le regard que lui portait sa nouvelle camarade de chambre faillit faire mourir de rire Hiko. Littéralement, étant donné qu’elle avala sa salive de travers et qu’une violente quinte de toux la secoua violement, entrecoupée de gloussement hoquetant. Elle mit une petite dizaine de secondes a se remettre, puis s’engagea dans la première rue qui venait, Kaede sur ses talons. Elle dégaina aussi son téléphone portable, et commença à le tapoter frénétiquement.

Elle lança tout d’abord une recherche sur tous les cyber-cafés de Manhattan. Google Maps la renseigna en lui indiquant une dizaine d’enseigne. Elle bascula l’application en tache de fond et lança un autre logiciel, de sa conception cette fois. Un logiciel de triangulation, permettant de retrouver sans trop de mal un numéro de téléphone pourvu que celui-ci ait l’idiotie de rester connecté à Internet ce qui, Hiko en était persuadée, était le cas de celui d’Arthur. La recherche aurait normalement pris une bonne heure, mais en resserrant le filtre de recherche uniquement sur les alentours des localisations géographiques des cybers-cafés, le résultat d’afficha en seulement quelque seconde. « Pas de doute : Je suis un génie » pensa très modestement Hiko tandis qu’elle rentrait les coordonnées du cyber dans lequel se trouvait Arthur dans Google Maps. C’était à un quart d’heure à pied d’içi, et évidemment, ils croiseraient aurait plein de monde en chemin.

A mesure que les buildings se faisaient plus hauts, que la foule se faisait plus dense et que le bruit ambiant se faisait plus assourdissant, le malaise d’Hiko se faisait, quand à lui, plus prononcé. Elle n’aimait pas la foule, ou l’extérieur en général. C’était un endroit qui ne lui convenait pas, un endroit ou trop de chose échappait à son contrôle : devant son ordinateur, au moins, quiconque l’ennuyait subissait immédiatement son courroux, sous la forme d’une attaque DDoS ou d’un bon vieux trojan. « Une simple question d’insécurité », lui avait dit le Dr. Chakwas. Elle était ensuite parti dans un grand discours sur comment régler ce problème, mais Hiko s’était endormie avant d’entendre l’explication complète.

Elle monta significativement le son de son casque, pour couvrir l’assourdissant bruit des taxis, des scooters et des voitures klaxonnant ou rugissant d’impatience, puis jeta un coup d’œil derrière elle pour vérifier si sa compatriote la suivait bien. Elle aussi semblait assez mal a l’aise dans cette foule. Sa façon de regarder une petite fille qui passait à coter d’eux tira un sourire à Hiko, qui se demandait d’où pouvait bien sortir cette fille. Surement d’Osaka, c’est tous des tarés, la bas. Elle se demanda aussi quel était son pouvoir… « C’est sûr qu’avec des yeux rouges, des cornes, et l’aura meurtrière d’Hannibal Lecter, ça va pas être une capacité à faire pleuvoir des poneys roses. Quoique, si c’est des licornes, ça peut être vachement meurtrier. Hé. Ce serait assez comique, un truc pareil. »

Ses yeux se baissèrent sur son téléphone, qui vibrait dans sa main. Ils étaient arrivés à destination. Elle tourna la tête vers l’enseigne a sa droite : En effet, c’était un cyber-café, un comme ceux qu’Hiko aimait : Pleins d’ordi, avec une borne d’arcade dans un coin pour ridiculiser quelqu’un si nécessaire.

-Nous y sommes, Zimmerman-san déclara t elle a l’intention de sa compagne, qui semblait un peu déçu par quelque chose qui échappait à la compréhension de l’étudiante.

Elle ne put d’ailleurs s’empêcher de le faire remarquer :

-Eh, vous vous attendiez à Mazinger Z ou Godzilla ? Perso, j’étais sure qu’on trouverait un Kamen Rider dans le coin, ha ha…

Sur cette vanne plus que vaseuse, elle poussa la porte de la boutique, et se dirigea vers le comptoir, derrière lequel un homme d’une trentaine d’année semblait absorber dans la lecture d’une bande dessinée. Derrière lui, une vitrine remplie de goodies dédicacée. Hiko repéra la dédicace d’un certain Persson sur une boite cubique, d’un Miyamoto sur un champignon et d’un Ancel sur un appareil photo.

-Jolie collection, lâcha-t-elle.

Son interlocuteur ne sembla pas la comprendre, comme si elle parlait dans un autre langage. Woups.

-Je disais, jolie collection, répéta-t-elle en anglais, au lieu du Japonais qu’elle venait d’employer.

Elle avait énormément de mal à jongler entre plusieurs langues. Un problème qu’il lui faudrait bien résoudre un jour ou l’autre. L’homme posa son bouquin et jeta un regard fier à la vitrine.

-Ouep. J’ai récolté ça en faisant toute les conventions possibles et imaginables ! J’ai eu celui-là au Tokyo Game Show, (Il pointa une sorte d’épée-pistolet qui portait le nom de Sakaguchi) et celui-là a l’E3.

Il montra une radio, signée Kojima.

-Oui, magnifique… J’aimerais un ordinateur s’il vous plait. Un avec un IDE, genre Visual C++ dessus si possible, merci.

L’homme hocha la tête et désigna une rangée d’ordinateur, dans le fond de la boutique. Un seul était occupé. Hiko eut un sourire, remercia le monsieur, et s’avança vers les ordinateurs. Elle se mit derrière le seul homme installé a la rangée, qui semblait fort occupé sur un site d’images… typiquement japonaises. Elle s’éclaircit la gorge, et d’une voix de basse déclara d’un ton beaucoup trop solennel pour la situation :

-Je t’ai trouvé, Gundam ! Prépare-toi à subir la colère de la Comète Rouge !

L’homme sursauta et se retourna, le visage rouge de confusion. Hiko eut un rire narquois

-Ouais, nan, tu fais mieux Char que moi. T’as la couleur qu’il faut, Arthur.

Le dénommée Arthur se décontracta soudainement. Il passa une main dans ses cheveux châtains bouclée, qui formait une espèce de touffe qui aurait pu être afro si elle avait était plus fournie. Il rajusta ses lunettes sur son nez et eut un sourire à son tour.

- Dans ce cas, rappelle-moi de jamais te filer les commandes d’un Gundam, ou ça finira façon Evangelion, prévint-il avec un très fort accent britannique

-Ne prononce pas le nom de l’anime-dont-il-ne-faut-pas-prononcé-le-nom ! répliqua-t-elle avec son habituel sourire narquois.

-C’est ça… Et sinon, c’est elle notre invitée ?

Il désigna Kaede, derrière Hiko.

-Ouep. Je te présente Kaede Kobay-Zimmerman, mutante de son état, cornue à ses heures perdues.

Il haussa les sourcils et les épaules, puis tendit la main avec un sourire un peu gêné

-Enchantée de vous rencontrer… Je m’appelle Arthur. Arthur Adams. Et aux dernières nouvelles, je suis l’associé, et accessoirement l’ami de votre énergumène de compatriote…

Kaede regardait les alentours pendant que Hiko discutait. Les seuls ordinateurs qu'elle avait pus voir dans sa vie, c'était celui de l'orphelinat et ceux de l'institut scientifique. Elle n'avait jamais pus y toucher. Non , pas la cornue. Elle avait même pas eu le droit de jouer avec les minitels. Et quand à ceux de l'institut. Elle n'avait eu le droit qu'a des cours d'anglais, de mathématique, de Japonais, et d'anatomie. Juste pour qu'elle puisse aider les scientifiques à dire exactement la ou elle avait mal. Les images ? Des photos d'elle, nue et blessée, ou des arrêts sur images montrant une sphère s'écrasant sur son bouclier télépathique. Kaede avait le droit cependant à son espace dans le réseau interne de l'institut. Elle avait son identifiant et son mot de passe pour avoir accès au cours quand il n' y avait personne pour lui apprendre.

Bref, voir tout ses écrans, plats, avec des jeux-vidéos d'un réalisme pour le moins époustouflant, pour elle, lui faisait pétiller les yeux. Elle avait l'air d'une voyageuse dans le temps qui se serait perdus dans un futur incertain et qui découvrait les merveilles technologiques du monde. Pourtant, elle en portait un sur elle. Sa greffe directement dans sa moelle épinière était une prouesse sans nom dans le monde médicale. Même si elle ne provoquait que de le douleur, ce qu'elle avait sur les reins pouvait permettre d'autre application bien plus lucrative que la torture nerveuse.

Kaede s’intéressa ensuite aux figurines, elle les regarda une par une, n'ayant AUCUNE idée de qu'elles pouvaient représenter. Des divinités ? Des personnages de BD ? De comtes ? De légendes américaines ? Elle voulut alors en toucher une et fût vite rétorquer par le gérant.

"-Hep ! On ne touche pas je te prie."

Kaede retira sa main et s'excusa.

-...Je te présente Kaede Kobay-Zimmerman, mutante de son état, cornue à ses heures perdues.

Tourna la tête à la prononciation de son prénom. Elle vit alors sa nouvelle "amie" et son fameux "associé", comme il l'avait dit lui même, Arthur.

Kaede regarda alors ce drôle de couple et s'énonça :-Hajimemashité. Et je m'appelle,Kaede Zimmerman, pas Kobayashi.

Elle laissa alors un silence...Un silence de ridiculisation entre ses deux paroles et son soupir. Décidément, les grandes villes ne lui réussissait pas.

-Bon... Appelez moi comme vous voulez je m'en fout ,mais euh... Pourquoi Cybercafé ? Elle est ou la tasse la ? Je comprend pas ! Y a que des ordinateurs partout ! Et ils regardent tous des films bizarres.

Bah oui, pour elle, un call of duty ressemblait plus à un film 3D qu'un jeu vidéo. Donc pour elle, tout le monde était en train de regarder un même film avec des scènes qui se ressemblent et dont le héro est une paire de bras avec un flingue qui tire partout...Aucun sens ! Les seules jeu qu'elle avait pus entre-apercevoir à l'orphelinat fut un rayman. Et encore... Elle avait même pus eu le droit de voir jusqu'au bout.

Kaede avait encore son regard de perdue et dépassée. De voyageuse du temps intrépide et affublée de merveille technologique.

-On va dormir la ?

A regarder l’air délicieusement perdu que Kaede affichait, Hiko sentait qu’elle avait bien fait de ramasser cette compatriote fort étrange. Dès l’entrée dans sa boutique, son visage c’était couvert d’une face purement abandonnée par tout repère, qui ne faisait que renforcer le sourire de l’étudiante. Alors quand elle déclara de façon absolument sérieuse :

-Bon... Appelez moi comme vous voulez je m'en fout ,mais euh... Pourquoi Cybercafé ? Elle est ou la tasse la ? Je comprend pas ! Y a que des ordinateurs partout ! Et ils regardent tous des films bizarres. On va dormir la ?

Hiko n’en put plus. Elle éclata d’un grand rire de crécelle rouillée. Une tasse, un cyber-café, des films bizarre, tout autant de chose tellement banale aux yeux de la moqueuse mais qui semblait tellement étranger à cette femme qu’elle ne pouvait s’empêcher d’en rire. Arthur se contenta de s’écraser la main sur le front tout en lui jetant un regard plus ennuyé que gêner. Il avait l’habitude de ces situations. Notamment parce que c’était souvent de lui qu’elle riait. Il essaya très calmement d’ignorer la japonaise qui c’était écrouler sur son épaule pour ne pas se rouler par terre ainsi que tous les clients du Cyber-Café, et expliqua du mieux qu’il put la situation a cette pauvre Kaede :

-Cybercafé n’as pas grand-chose à voir avec une tasse… C’est le nom qu’on utilise pour ce genre d’endroit, ou on peut utiliser un ordi ou jouer à un jeu en réseau moyennant finance. Mais on peut boire du café en même temps, je suppose que ça vient de là...

Hiko écrasa sa main sur le visage de son camarade de classe, qui ne protesta que par un vague « mais aieuh… », Tandis qu’elle essayait d’articuler entre deux gloussements :

-Pfrrfrtttttt… Les films bizarres… Explique les films bizarres… pfrtrtfrtt…

-Oui… Merci Hiko… dit il en poussant sans ménagement la main Ce ne sont pas des films, mais des jeux vidéo. Ils jouent à un jeu… Tiens, ben, Karakuri içi présente est créatrice de Jeux vidéo !

Le rire cessa. Hiko était de retour dans une position un peu plus digne. Mais ce qui pouvait surtout surprendre, c’était la totale disparition de son habituel sourire narquois : A la place, un regard tout à fait sérieux, qui tranchait complétement avec son attitude d’il y as quelques secondes. Mais surtout, une sorte d’impatience contenue brulait au fond de ses yeux

-En parlant de ça. Les derniers chiffres. Dis-moi que j’ai réussi.

Arthur hocha négativement la tête

-Non. On reste encore sous la barre des deux millions. La dernière MaJ n’aura pas suffi, on dirait.

« Tss ! » fit-elle en poussant Arthur hors de son siège. Elle prit sa place, brancha un disque dur externe qu’elle fit jaillir de sa poche droite et ouvrit immédiatement une bonne dizaine de fenêtres en même temps.

-Fini la déconnade, je ne suis pas ici pour m’amuser. Arthur, fais donc la culture de ma compatriote, et montre lui Reborn.

L’anglais soupira et montra le siège voisin à Kaede :

-Bon… Désolé, elle est un peu… euh… impliquée. Mais si tu t’assois ici, je te montrerais que ce qu’elle fait vaut largement le coup !

Elle les regardait tout les deux de son air perdue et mignon à la fois. Elle en était un peu déçue. Ce sont que des ordinateurs et des gens qui jouent à des jeux sacrement bien foutues dont Hiko semblait être l'une des créatrices. Finalement, cette machine a riquannement agaçant servait à quelque chose. Pas comme Kaede.

Ainsi, celui qui se dénommait Arthur. Lui montra, sur un autre ordinateur la fameux jeux "Reborn". Un jeu de combat, en 2D, vue de coté. 43 personnages jouables dont les favoris étaient un anglais qui se bat avec une serviette, un autre est un androide aux cheveux vert sauf durant sa furie ou ils deviennent rouges, une fille avec trois sabres et une pléthore d'autre !

Kaede pris alors place devant l'écran , sachant tout juste utiliser la souris et le clavier.

Arthur lui expliqua le principe de base du jeu, les touches et les combos. Kaede pigeait rien. Donc le mieux était encore de jouer pour comprendre le principe.

Et c'est partit pour les joies numériques et virtuelles de la baston binaire ! Kaede devait choisir un personnage. Elle se tourna vers celle aux cheveux verts qui deviennent rouges. Elle se sentait un peu comme elle. Le personnage en 2D était une sorte de cyborg à forte poitrine et bien taillée pour la plus belle vue de ses messieurs. Kaede lançât la partit , aidé d'Arthur.

THREE, TWO, ONE....FIGHT !..... GAME OVER !

Kaede avait battue un record ! Celui de celle qui avait perdue le plus vite. La carte étant pleine de piège , elle n'avait rien trouvé d'autre que de se jeter dans l'un des plus visibles et évident.
- J'ai gagné ? C'était facile !

Arthur lui expliqua que non. Le game over était signe d’échec. Kaede fit alors une tête assez inédite, les sourcils froncées et les joues gonflées au fur et à mesure des partit qu'elle perdait inexorablement. Au fur et à mesure, elle gonflait encore plus ses joues , se concentrant, réussissant enfin a mettre des coups, a touché son adversaire robotique en très...."Facile" ! Mais elle perdait encore et encore et encore. Pour Arthur se devait être ennuyant de voir une fille aussi nullissime.

-Cette fois je vais l'avoir ! Grrrr !

La bouille que faisait Kaede la rendait cependant terriblement adorable et drôle. Elle était concentrée à fond. Les joues toutes gonflées, les lèvres en avant , les yeux plissées de concentration rabattus par ses sourcils froncés. Elle allait enfin l'avoir cette saleté ! Une pirouette arrière, un tir, plus qu'un coups ! Plus qu'un seule ET... GAME OVER !

-NYAAAAAAAAHHHHH!!!

La chute inexorable dans le même piège de son personnage eut raison tout d'abord de la patience de Kaede qui s'ensuivit alors par la solidité de l'écran, de la tour, de la table et surtout du mur en face d'elle.

Kaede pouvait maintenant voir une grosse faille dans le mur, un pauvre écran coupé nette en deux et de la tour parsemé de petit arcs électriques qui en a subit le même sort et qui coupa l’électricité à toute la salle en faisant sauté les disjoncteur. Et dans un japonais poétique Kaede s'exprima.

- AH TU DIT PLUS RIEN MAINTENANT HEIN ! Ahhh ... Ah... Euuh... Go...Gomenasai ?

Kaede était en train se de rendre doucement compte, tandis qu'elle redescendait sur terre, qu'elle avait négligemment relâché une onde psy juste devant elle, tranchant ce qui s'y trouvait. Heureusement, personne de blessé mais les problèmes arrivaient.

Ce fut d'abord la surprise et la panique qui fit suite au bruit de l'onde de choc psychique. Puis la réalisation de ce qu'il venait de se passer de la plupart des joueurs. Kaede était la fautive de la coupure inexorable de courant et donc de l'interruption prématurée de la connexion d'une vingtaine de joueur. Puis vint les beuglement du propriétaire qui venait de perdre une de ses précieuse machines et enfin et surtout... Une saloperie de mutante était dans la salle et c'était , rien que ça, un prétexte pour déchaîner la haine des gens !

Et Kaede, qui faisait une tête de "oops... i did it again" les lèvres vers l'avant, toute intimidée mais encore toute énervée par le jeu de baston.

Hiko avait un peu cessé de regarder jouer sa compatriote. Elle avait vaguement suivit du regard au début, puis l'information avait était relégué au rang "déjections canines virtuel" dans la classification d'importance de son cerveau, ce qui représentait tout de même juste assez pour qu'elle n'en ait strictement plus rien a faire. Elle se concentra donc sur son écran, ou transitait déjà suffisamment de données pour filer une tourista virtuelle a quiconque n'avait pas suivit des études supérieures en informatique. Elle ouvrit la page d'un forum et lut rapidement quelques messages pour la plupart écrits dans un anglais approximatif, extirpa rapidement ce qu'elle voulait et commença a modifier son code.
Depuis qu'elle c'était lancer dans ce projet de jeu de baston, l'Internet lui avait fait comprendre quelque chose : On ne déconne pas avec l'équilibrage. Il fallait bien le dire : la première version de son jeu comportait tellement de personnage surpuissants que tout les studios professionnels lui avaient ris au nez lorsqu'elle avait présenter son projet sur Reddit. une nuit blanche et l'équivalent en gramme de café de la population du Congo plus tard, le jeu était un modèle de jouabilité et d'accessibilité.

Maintenant, l'objectif était de maintenir cette réputation. Ce a quoi elle s'acharnait depuis maintenant plusieurs mois.

-Cette fois je vais l'avoir ! Grrrr !

Hiko jeta un coup d’œil ennuyé a l'écran voisin, qui se montra rapidement plus intéressé : "Mon dieu. C'est pas possible. Cette femme est UN GÉNIE !" hurla t elle mentalement en ouvrant la page des statistiques serveurs. Elle vérifia une information, puis sentit une larme couler le long de sa joue gauche. Une larme d'hilarité.

-NYAAAAAAAAHHHHH!!!

La programmeuse attrapa son comparse par le bras et le tira a elle. Elle se contenta de lui montrer la statistique de temps de survie minimum pour que lui aussi finisse par décrocher un sourire. Puis l'écran s'éteint brutalement, un grand bruit de circuit imprimé éclata dans la salle et toute la salle plongea dans l’obscurité.

- AH TU DIT PLUS RIEN MAINTENANT HEIN ! Ahhh ... Ah... Euuh... Go...Gomenasai

-Nan, en effet, il ne dira plus rien, Kobay-Zimmerman-san. Vous lui avez couper le sifflet, si j'ose dire, déclara narquoisement Hiko dans sa langue maternelle, tout en récupérant son disque dur et en débranchant son casque de l'ordi. Je pense même que vous lui avez tout coupé.


Elle se leva en s'étirant et regarda d'un air navré l'ordinateur couper en deux. Elle tapota l'épaule de la mutante cornue qui semblait avoir du mal a contrôler ses pouvoirs. "Au moins, je sais ce que c'est maintenant ! C'est un très bon début !"

-Rappelez moi de ne pas jouer contre vous au janken, ok ?

Elle sentit une main la retourner avec assez peu de finesse, et son regard passa soudain d'une Japonaise perdue a un américain moyen (entendons par la 1m60 pour 100 kg) a l'air passablement énervé (entendons aussi par la "prêt a commettre un meurtre).

-Puis je vous aider ? demanda la jeune femme en anglais avec toute la politesse narquoise dont elle était capable

-Votre copine vient de couper en deux ma boutique, conasse !

"Tout de suite les noms d'oiseaux ! Si peu polis, ces américains, décidément"

-C'est une mutante, hein ? Vous avez rien de mieux a foutre que de niquer les boutiques de pauvres commerçants ? Vous allez me rembourser !

Hiko essaya de se dégager de l'étreinte de l'homme qui l'avait saisi par le col de sa cravate et qui commençait a l'étouffer sérieusement. Peine perdue étant donné sa force physique proche de celle d'un bébé têtard tétraplégique. Elle se contenta donc de pincer très fort la peau plutôt flasque de son interlocuteur, qui la lâcha avec un petit cri aigu. La jeune femme rajusta calmement sa cravate et précisa :

-Première chose : Cette personne n'est pas ma copine. Si vous voulez vous adresser a elle, je pense qu'elle sera parfaitement ouverte a ça. Conseil d'ami cependant : Il parait que cette fille peut couper des ordinateurs en deux si vous êtes trop agaçants envers elle ! Ça fait peur, hein ?

Elle laissa sa menace prononcée d'un ton complétement ironique planer un instant puis reprit :

-Deuxième chose : Je juge que l'expression pauvre commerçant est un peu surfaite, vous ne trouvez pas ? A voir votre bedaine, on jurerait que vous avez au contraire une certaine richesse alimentaire, si je puis dire !

L'homme se reprit et lui jeta un regard furieux. Les joueurs, qui venait tout juste de se remettre de ce qui venait de se passer, commençaient a former un cercle  autour du petit groupe que formait Hiko, Kaede et Arthur. Hiko se pencha vers l'oreille d'Arthur et demanda a voix basse :

-Eh... C'est quoi les chances pour qu'un homme fasse une crise cardiaque, la, maintenant ?

Il fronça les sourcils et se tourna vers la japonaise

-Qu'est ce que j'en sait ? 1% ? 2% ?

Elle reporta son attention sur l'américain moyen. "Bof, y en as bien un qui saura faire quelque chose contre ça..." se rassura t elle avant d'enlever son casque et de se concentrer sur l'homme. Elle décida de mettre la sauce dès le début, le temps commençant a leur faire défaut. Sa respiration devient plus haletante, mais elle garda son sourire narquois, malgré la transpiration qui commençait a lui couler sur le front. Son opposant sembla le remarquer, et lui jeta un regard moqueur :

-Alors ? On panique ? Tu ferais mieux, cet ordi coutait au moins dans les 800 $ ! J'espère que toi et ta copine vous avez de quoi payer, sinon j'appelle les flics, et ils vous renverront direct dans votre pays de face de citron !

La vision d'Hiko se troubla. A court d'idée, elle leva les bras et cria brusquement "BAH !". Le cœur de l'homme fit une embardée et, bien aider par le pouvoir d'Hiko, s’emmêla les pinceaux, créant ainsi un joli bazar métabolique dans le corps de son malheureux propriétaire qui s'écroula pour faire bonne mesure. Le cercle se brisa pour s'approcher de l'homme qui avait basculer en arrière, main sur le cœur.

-Si on veut se barrer, c'est maintenant, ok ? proposa t elle a l'intention de ses deux comparses tout en prenant la direction de la sortie, comme si elle quittait normalement la boutique.

Elle ne put cependant s'empêcher de déclarer avec toute son ironie:

-C'est pas de chance, hein ?

Et l'homme tombât d'un coup en se tenant la poitrine, son trop plein graisseux dans le sang ayant raison de son pauvre petit cœur qui pompait ce liquide poisseux et sale , qui encrassait les artères de cette homme amenait ce soudain arrêt cardiaque. Sa rage avait ouvert la faille vers une probabilités déjà assez forte en donnant des coups de fouet sur le pauvre petit cœur meurtrit de graisse. Hiko avait donner le coups de grâce avec ce petit mouvement de tête et ce "Bah!" , mêlant à la rage de l'homme, un soupçon de panique, comme une goutte dans un vase déjà trop remplit. Ainsi était le pouvoir de Hiko, augmenter les chances d'un événement de se produire.

Et Kaede n'en avait toujours pas comprit l'origine. C'était juste juste que Hiko avait fait peur au gros porc d'humain qui beuglait comme un truie pour son magasin et qui maintenant gisait par terre , son cœur faisant des siennes.

Tout le monde s'était rassembler vers l'infarctus sur patte, laissant ainsi le temps à , Hiko, Arthur et Kaede de sortir. Ce que Hiko proposa.

-Si on veut se barrer, c'est maintenant, ok ?

Kaede fit oui de la tête et se dirigea vers la sortie. Elle était à la fois contente de quitter cette endroit et... déçu de ne pas avoir pus déchirer un ou deux membres. Qu'est ça lui démangeais. Elle sentait ce grand vide grandir en elle et qui lui tiraillait déjà que trop les entrailles depuis une semaine. Kaede suivait Hiko et Arthur, et le petit groupe ne s’arrêtait que plus loin, bien hors de vue du cybercafé. En effet, une voiture de police était déjà en route, surement appelé par un des joueurs frustrés.

Kaede poussa un soupir en regardant le ciel qui grisonnait de plus en. Décidément cette ville était juste moche en faites.
Kaede posa sa valise et demanda :- Alors, qu'est ce qu'on fait maintenant ?

Elle les regardait avec un air perdue comme si ce qui s'était passé dans le magasin n'avait rien eu d'anormal. Pour Kaede c'était même plutôt prévisible que cela parte en couille. Avec les humains c'était toujours comme ça. Il ne pouvait que faire du mal.

- Vous habitez ou vous ? Demanda t elle ensuite.

Spoiler:

Hiko mit un point d'honneur a mettre 500 bons mètres entre elle et le cyber café. Quand elle jugea que oui, elle pouvait désormais se calmer, elle se calma effectivement. Pour se rendre compte que ses jambes la brulait, que son souffle était particulièrement court et que son cœur avait pris le rythme d'un groupe de speed metal. Elle jeta un vague coup d’œil derrière elle pour s'assurer que les deux lascars l'avait suivie, et chercha des yeux un endroit ou elle pourrait s'écrouler avec toute la grâce et l'élégance d'un pachyderme sous l'effet de substances illicites. En vain, ils étaient dans une rue , et les rares bancs étaient déjà occupés par des gens qui ne semblaient pas spécialement enclins a se lever sous peu.

- Alors, qu'est ce qu'on fait maintenant ? demanda l'autre japonaise

Hiko lui jeta un regard assez vitreux. Elle fut extrêmement tentée de leur demandée si son pouvoir ne pouvait pas lui permettre de tailler un banc dans un des des immeubles proches, puis se décida a observer le silence, trop fatiguée pour lui lancer une de ses piques habituelles.

- Vous habitez ou vous ? continua t elle, visiblement pressée de recevoir une réponse.

Hiko jeta un regard a Arthur, qui était plus intéresser par le décrottage de sa chaussure malencontreusement souillée suite a un contact soudain avec un excrément canin, qui avait d'ailleurs bien faillit lui faire perdre le contrôle de sa marche fort active pour un homme si peu habituer  a l'exercice physique.

-On loge a l’hôtel... euh... dans quel quartier, Arthur, rappelle moi ?

-Manhattan. Au bord de l'Hudson River.

-Ouais, c'est ça. On va pas tarder a prendre cette route la... Dès que j'aurais repris mon souffle, parce que voila, peut être que vous vous pouvez découper des pauvres en gens en deux tout en chantant l'Hymne a la Joie, mais pas moi ! C'est crevant, les probabilités...

Elle décida finalement que la quête d'un banc s'avérait encore plus difficile que celle de la logique dans la physique quantique, et déduit que la solution la plus efficace restait encore de s'assoir a même le sol, contre la première poubelle qui passait, ignorant superbement la foule qui transitait sur le trottoir. "Deux activations suffisent a me mettre dans cet état... Serait peut être grand temps de songer a s'entrainer..." pensa t elle tandis que son souffle et son cœur se calmaient. Elle en profita pour demander :

-Bon, euh... Kobaya-Zimmerman-san, je pense que vous devriez nous dire a peu près ce que vous foutez dans le coin et pourquoi vous coupez des pauvres ordinateurs en deux, parce que j’aimerai éviter de ramasser une mutante cinglée dans ma chambre d’hôtel... Pas que j'aime pas les mutante cinglée, mais vous conviendrez que l’espérance de vie moyenne a tendance a baisser en leur présence...

Spoiler:

Kaede se faisait plutôt petite. Elle était perdue et confuse avec une personne qui visiblement n'avait trop confiance en Kaede. Ce qui était plutôt légitime quand cette personne a découpé un ordinateur juste par la pensée, quelque minutes plutôt. Les sirènes d'une ambulance se firent entendre. Probablement pour la cœur gras à l'arrêt.

-Bon, euh... Kobaya-Zimmerman-san, je pense que vous devriez nous dire a peu près ce que vous foutez dans le coin et pourquoi vous coupez des pauvres ordinateurs en deux, parce que j’aimerai éviter de ramasser une mutante cinglée dans ma chambre d’hôtel... Pas que j'aime pas les mutante cinglée, mais vous conviendrez que l’espérance de vie moyenne a tendance a baisser en leur présence...

Kaede hésita un peu, elle avait elle non plus pas super confiance en celle qui avait fait tomber un gros lard par terre tout à l'heure juste en lui faisant "Bah!".

-Je...Pour l'ordinateur je suis désolé, mais il m'a tellement énervée que je me suis un petit peu lâchée. Un peu beaucoup même se corrigea t elle.

-Et je cherche une dame à Mutant Town mais je sais pas où c'est et je suis perdue et ma valise est lourde. C'est nul niou-york en plus ça sent mauvais et les gens sont méchants et j'ai mal au pied.

Il manquait plus qu'un "C'est quand qu'on arrive?" et plus niais que ça on pouvait faire difficilement. Si Kaede avait pus le faire, elle se serait mise à se rouler par terre en faisant sa petite crise de gamine qui a pas eu ce qu'elle voulait et la fois cette tristesse de l’échec. Kaede avait l'impression de ne pas être à sa place.

-Comment on fait pour vivre ici ? J'ai rien comprit et je sais pas comment on fait... Je veut juste trouver cette Dame que mon ami m'a dit de trouver.

Le manque commençait lui aussi à se faire sentir. Il s'était déjà fait sentir pendant ses deux semaines passé à San francisco par de simple mal de tête qu'elle calmait avec des effaralgan codeine de plus en plus puissant.

Ainsi Kaede chercha un de ses cachets dans la valise et en pris un...non deux, c'était mieux. La codéine ferait son effet mais par au manque d'une drogue dur elle n'était rien qu'un masque qui se briserait tôt ou tard. Chose sur laquelle Kaede n'avait aucune connaissance. Le manque qu'elle ressentait, elle ne pouvait absolument pas en donner l'origine et il se mêlait a sa frustration déjà assez présente. Elle poussa ensuite dans un soupir ses quelques mots:-Bon...On y va maintenant ?

-Je cherche une dame à Mutant Town mais je sais pas où c'est et je suis perdue et ma valise est lourde. C'est nul niou-york en plus ça sent mauvais et les gens sont méchants et j'ai mal au pied. Comment on fait pour vivre ici ? J'ai rien comprit et je sais pas comment on fait... Je veut juste trouver cette Dame que mon ami m'a dit de trouver.

Hiko poussa un soupir ennuyé. Cette mutante étai puérile a un point qu'elle n'aurait pas cru possible. C'était rigolo, au début. Mais la tournure des événements commençait a l'ennuyer. Cette fille était indéniablement dangereuse. Hiko la regarda sortir de son sac un tube d'efferalgan et en avaler deux sans même un verre d'eau "Mer elle é folle" pensa faiblement la programmeuse.

-Bon...On y va maintenant ?

Hiko lui jeta un regard las et se leva de son séant. Elle tapa ses fesses pour en faire tomber la poussière, s'étira un coup et réajusta la sangle de son ordinateur portable, qui pendait a son coté et qui commençait d'ailleurs a lui faire fichtrement mal a l'épaule.

-On va y aller. Ça ne devrait pas être si loin que ça.

Elle sorti son téléphone de sa poche et rentra l'adresse de leur hôtel dans la zone prévue a cet effet. L’itinéraire se dessina. Environ une demi-heure a pied si il ne prenait pas le métro. Il ne le prendrait pas de toute façon, Hiko n'aimait pas avoir a se mouvoir dans une foule. Elle se mit donc en route, suivit de la mutante au comportement de gamine et d'Arthur qui ne semblait pas mécontent de rentrer non plus. Il marchèrent une bonne dizaine de minute ainsi, jusqu'au moment ou Hiko se décida a demander :

-C'est qui cette dame que votre ami vous a demander de trouver ? D'ailleurs, c'est qui votre ami, au juste ? Je suppose que c'est un mutant, mais qui ?  Et explique moi tes pouvoirs, clairement.

Arthur fonça des sourcils inquiets et posa sa main sur l'épaule de la jeune femme

-Euh... On pourra demander tout ça une fois arriver a la maison, non ?

-Non. J'ai envie de savoir maintenant. Ça va faire la septième fois que je le dis, mais je veut être sur que cette fille n'est pas dangereuse pour moi. Ou si, a la limite, je peut me débrouiller pour la mettre hors d'état de me casser la carte mère.

Elle s'arrêta, et se tourna vers Kaede, son sourire narquois sur les lèvres.

-Alors ! Qui cherchez vous, pourquoi, quel est votre pouvoir exactement ? Comprenez moi, une simple histoire de sécurité élémentaire...

Son sourire s'étira sur sa dernière phrase. C'est étrange, au fond d'elle, elle avait envie que cette fille craque et l'attaque. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pourrait lui faire, mais Hiko avait la forte impression que ça pouvait la divertir comme rien ne l'avait fait avant. Par précaution toutefois, elle posa une main sur son casque, prête a activer son pouvoir.

Spoiler:

Kaede observait les deux personnes en face d'elle. Kaede n'avait que peu de confiance en eux et si elle pouvait aller ailleurs elle l'aurait surement fait. Mais irait elle ? Kaede n'avait que cette solution et le fait que sa compatriote nippone était capable de faire tomber un homme simplement en faisant "BAH" la mettait un peu mal à l'aise. En effet, Kaede n'avait strictement rien compris au pouvoir de Hiko. Elle était juste dangereuse et particulièrement énervante, du point de vue de Kaede en tout cas.

Kaede voulait juste savoir où se trouvait se quartier, de la, trouver Caitlyn et ensuite... ensuite, elle ne le savait pas.

...mais je veut être sur que cette fille n'est pas dangereuse pour moi. Ou si, a la limite, je peut me débrouiller pour la mettre hors d'état de me casser la carte mère. Alors ! Qui cherchez vous, pourquoi, quel est votre pouvoir exactement ? Comprenez moi, une simple histoire de sécurité élémentaire... dit Hiko avec ce sourire que Kaede commençait à franchement ne pas apprécier

-Mais...Je vient de te le dire qui je cherche ! Je cherche Caitlyn. Je ne l'ai jamais vu, je ne sais pas qui c'est, mais je dois la trouver. C'est tout ! Pourquoi ? Je sais pas. On m'a dit que c'est mieux. Mon pouvoir, je découpe des gens, des objets, j'arrive a les déplacer par la pensée et même à les dévier. Voila ce que je sais faire. Si tu veut je peut te faire une démonstration si ce que j'ai fait dans la salle d'informatique ne te suffit pas. Gnah !

Elle croisa les bras et se mit à bouder comme une grande fille vexée. Elle voulait juste retourner dans la voiture dans laquelle elle avait été amené ici. C'est vrais ça ! Pourquoi l'avoir jeté ici ? Pourquoi ne pas l'avoir directement amené dans la quartier en question ? Était ce pour la tester ? Oh a moins que ce soit pour voir comment elle se débrouillerait ? Peut être même que cette Hiko était en faites une des leurs ! Kaede chassa cette idée stupide de sa tête. Une personne avec un sourire comme ça ne pouvait faire partie de ce groupe de personne.

Kaede regardait au alentours. Elle espérait que Caitlyn apparaisse comme cela soudainement pour ne plus avoir à faire avec cette femme. Elle espérait y voir Kyle aussi et Silent ! Surtout Silent en faites.

- C'est bon la ? Dit elle exaspérée.