[Scénario personnalisé] Il faut sauver le soldat ... [SVO]

La valeur de toute chose se mesure à un simple calcul : coût/avantage. Kant se refusait à considérer l’homme comme un moyen et non une fin, mais voilà, je ne suis pas Kantien. Je ne suis d’aucune philosophie d’ailleurs, ci ce n’est la mienne. Hors, il se trouve qu’elle se rapproche le plus du Libéralisme. Pourquoi ? Pour la simple raison que ce monde est libéral, et que si l’on veut manipuler quelque chose, il faut le comprendre. Le comprendre ne signifiant pas se limiter à ce qu’il impose ; la liberté des uns s’arrête là où celle des autres commence ? Quel beau mensonge. La liberté se conquiert, la sienne comme celle des autres. C’est assez simple à comprendre, non ? A mettre en pratique, c’est déjà plus difficile.

Cependant, voici bien longtemps qu’une partie de ta liberté est mienne, Peter Sylar. Depuis notre rencontre, depuis notre arrangement, depuis notre promesse d’alliance, tu m’as concédé une partie de ta liberté. Tu es un pion dans un jeu d’échec qui te dépasse de beaucoup. Et comme tous les pions, tu es sacrifiable. Mais voilà, si j’en viens à te sacrifier, ce sera utilement. Il ne m’importe pas de savoir pourquoi toi et tes amis scouts de la Confrérie êtes allés chercher des noises aux Canadiens, car même si j’ai ma petite idée là-dessus, comme sur tout d’ailleurs, c’est le fait que vous vous soyez fait casser les dents qui m’ennui. Je ne pourrais rien faire de toi dans les geôles du Triskelion, tu le sais ? Même si nos négociations n’ont pas abouties par la faute de tes incompétents supérieurs, enfin, je n’ai aucune idée de leurs compétences puisqu’ils n’ont jamais répondus à ton appel, elles n’en restent pas moins en cours ; oui, le pacte qui me lit à toi contre notre ennemi commun n’est pas mon seul moyen d’influencer la Confrérie, mais anciens maîtres ayant déjà ratifié quelques traités avec les tiens, mais il est le plus, disons, personnel. Et si je pourrais passer par d’autres biais que toi pour avoir ce que je veux, cela trahirait l’importance de ma toile. C’est une chance pour toi, j’espère que tu le comprends.

Vont-ils venir te sauver ? La Confrérie ? La dernière fois déjà, ils t’ont abandonné seul. Tu es le croisé de la cause mutante, celle capable du pire pour faire respecter les droits des mutants, celle rêvant d’une nouvelle société uniquement pour les mutants, où vous seriez libres et en plein droit. Les humains n’en seraient pas exclut, tant qu’ils vous accepteraient. Je connais l’œuvre de Magnéto, je connais les objectifs de sa confrérie, et sa philosophie me laisse aussi indifférente que toutes les autres, simplement, vos espoirs peuvent m’être utile, ainsi, si l’occasion m’ait donnée de participer, je le ferai. Simple calcul de coût/avantage.

C’est cette base qui va te sauver, Surion. Tu me rapporteras plus libre que prisonnier. Mais rassure-toi, si je vais te libérer, cela ne va pas venir tout de suite, car même ton emprisonnement peut m’être profitable. Bienvenu dans un pays capitaliste, mon cher.

Les Maraudeurs, nos ennemis communs, ils savent l’importance que tu as pour mon alliance avec la Confrérie. Ils ignorent que j’ai un autre moyen d’obtenir ce que je veux de vous que toi, mais ils savent pour toi. Ainsi donc, tu es un pion qu’ils doivent non-pas éliminer, mais convertir. Sans toi, pensent-ils, notre accord est caduc. C’est vrai, en un sens, même si j’ai prit mes précautions, comme toujours, mais le plus important, c’est qu’ils le sachent. Un secret est parfois une arme plus redoutable encore s’ils tombent entre les mains de ceux qui ne devaient pas le découvrir. Car ton existence est une diversion destinée à les attirer. Tu es un appât, Surion. Un appât en train d’être livré aux regards carnassiers des puissances qui escomptent influencer ton destin. A la Confrérie, tu étais intouchable, mais là, tu es vulnérable. Et c’est tant mieux pour moi.

Comment ai-je sut ? Mon réseau d’information est aussi tentaculaire que les synapses reliant les neurones d’un cerveau, et le transfert de haute-sécurité d’un prisonnier entre deux agences gouvernementales spécialisées dans la lutte contre la criminalité mutante n’avait aucune chance de passer inaperçu. Je surveille suffisamment le BAM pour être très bien renseigné sur eux, et sur leurs activités. J’ai donc sut, et je viendrais, je verrais, et je vaincrais. Un peu vieillotte, comme expression, mais je t’épargne le latin.

C’est un geste de bonne volonté, n’est-ce pas ? T’épargner le latin, évidemment, car venir te libérer, si cela portera ce nom, est en réalité quelque chose de parfaitement calculé et planifié. Je devrais te remercier, d’ailleurs : voici longtemps, trop longtemps, que je ne m’étais pas assez éloigné de New York, et du Manoir du Club. Ta libération constituera pour moi une promenade de santé des plus nécessaires. Non-seulement je vais me dégourdir les jambes, prendre l’air, mais aussi, je vais accomplir ceux que la nature, ou plutôt le Léviathan, m’a apprit à faire de mieux : tuer. Ce ne sera pas de mes mains, et c’est bien dommage car pour ne rien te cacher, cela me manque un peu, mais pour ce que cela change, au final.

Qui vais-je tué ? Ceux qui seront là, tout simplement. Si la Confrérie se pointe, je resterais en retrait, si les Maraudeurs arrivent, je les prendrais en embuscade. Quelle utilité alors que Sinistre clone ses gens d’en éliminer une poignée ? Lui faire passer un message : je défends mes pions, et je n’oublie rien. Que de forces déchainées autour de ta personne ; le BAM, la Confrérie, les Maraudeurs et les HellFire Club, j’espère que tu te sens flatté. Il ne manquerait plus que quelques X-Men pour prêter main forte à ton escorte, et tu serais sur que plus jamais tu n’aurais ton destin en main. Tuer des BAMeurs ou des X-Men ne me gène pas, la Confrérie non-plus d’ailleurs, même si je devrais alors faire plus attention à brouiller les pistes. Après, je n’en tuerais pas plus que le nécessaire, tous me sont utiles, sans leur consentement, cela va de soit. Seuls les Maraudeurs échappent à la règle, et se sera avec un plaisir non dissimuler que je les dévorerais et accompagnerais leurs esprits aux Enfers pour les tourmenter à jamais.

Mes agents sont déjà en place, prêt pour l’embuscade, tandis que d’autres sont déjà sur place. Je te vois, tu sais, Peter ? Je suis là, dans les ombres du Plan Astral, je suis ton esprit dans lequel un de mes vers s’infiltre déjà. Oh, n’ait crainte, ce n’est pas différent d’une télépathie normale, c’est juste un peu plus… bestial. Tu es drogué, et ils sont sur le qui-vive autour de toi. Oui, Radius a raison de s’inquiéter et d’être sur ses gardes, vous vous approchez d’un endroit plus que dangereux, le lieu parfait pour une embuscade. Je ne doute pas que si l’on vous attaque, Confrérie ou Maraudeurs, ce sera ici. Ainsi donc, je vais tranquillement vous regarder, et lorsque mon tour viendra, j’interviendrais.

Mes forces sont cachées, pour l’instant, mais elles arriveront en temps voulut. Patience, Peter Sylar. Patience, bientôt, nous verrons qui tient réellement à ta vie. Il reste une heure avant que tu sois inaccessible, et dans cette heure, tout peut arriver. Le suspens est à son comble, c’est à croire qu’Hitchcock a réalisé le scénario !

Je ne suis peut-être pas à son niveau, mais je me débrouille. Quel dommage que tu dormes, j’aurais aimé que tu vois cela. Encore que non, tu es incapable de voir ce qui se cache dans les ténèbres que j’ai fais mien. Dors, Peter Sylar. Dors paisiblement, car lorsque tu te réveilleras, tu seras libre, et de nouveau sur l’échiquier…

Ah, les Canadiens… on aura beau se moquer d’eux, je crains fort qu’on n’arrive jamais qu’à tendre vers ce qu’ils sont réellement. Idiots ? Oui, mais pas seulement, à dire vrai… T’a-t-on refilé les nouvelles recrues du peloton, Peter ? Combien ont ne serait-ce que conscience qu’ils s’approchent d’une zone piégée ? Combien sont capables de se défendre ? Combien sont suffisamment intelligents, ou disposent de suffisamment d’instinct de conservation, pour sentir la fin approcher ? Combien savent qu’une embuscade s’approche ? Combien pensent que la Confrérie réagira à ta capture pour te sauver ? Sont-ils réellement aussi stupide pour croire qu’ils n’auront à défendre leur vie d’ici à ce que les hommes du Triskelion te récupèrent ?

J’en ai bien peur, malheureusement.

Je ne m’approche pas, tout est près mais je ne m’approche pas, car tu n’es pas une fin, Peter, tu es un moyen. Le moyen d’assurer une alliance de façade avec la Confrérie, car je n’ai pas besoin de toi pour que nos clans s’allient, mais tu m’es utile car il est toujours plus agréable de passer par un arrangement officieux que de faire usage d’une diplomatie officielle. Puis, tant que je n’aurais pas renégociés les termes de l’alliance avec ton maître, je me méfierais de l’héritage laissé par mon prédécesseur.

Mais passons, ce n’est là que la première raison de ma présence ici, et la deuxième se place chronologiquement avant elle : ton importance dans mon alliance fait de toi une cible privilégiée pour les cibles que nous devions confronter côte à côte, ainsi, j’ai bon espoir qu’elles interviennent. Je pense être amplement capable de distinguer la Confrérie des Maraudeurs, et en cas de conflit, ne viser que les seconds, tout en doublant, au besoin, les premiers. Et le tout sans bouger du confortable siège où je suis installé.

Telle une araignée au fond de sa toile, j’en perçois les moindres vibrations, et les fils que je tisse sont ceux du destin, ainsi, les moindres vibrations de certains destins raisonnent en moi, ou sont mon fait. C’est ton cas, aujourd’hui, Peter Sylar, pour ton plus grand bonheur. Tu ne verras que le résultat, même si j’accepterais de te dévoiler quelques tenants et aboutissants, mais au final, tu seras libre, prêt à servir mes plans.

D’ailleurs, tu n’as pas besoin d’être libre pour servir mes plans : plus les falaises s’approchent, et plus les chances de voir intervenir l’un des protagonistes logiques s’élèvent. Qu’attendent tes amis pour intervenir ? Qu’attendent mes ennemis pour intervenir ? Je ne sais pas, mais j’attends également. Nous attendons.

J’ai rassemblé des hommes, mais j’ai rassemblé bien pire, à dire vrai. Les hommes d’armes du HellFire Club ne sont que le panache de fumée qui me servira de diversion, si besoin est, car le véritable danger ne se situe pas dans ce que vous pouvez voir, mais dans ce qui se situe au-delà de vos yeux. Gueules et becs, griffes et serres, tentacules et crocs, ils tournent autour de moi comme des requins et des insectes, nuées comme meutes, des prédateurs que ton imagination ne peut concevoir, et crois-moi, pour les avoir vu, c’est mieux ainsi ; tu m’es plus utile avec ta santé mentale intacte.

Chaque grain de sable témoigne d’une seconde de plus en moins alors même que sache souffle de tes geôliers les rapproche du dernier. Leurs battements de cœur sont comptés, tout comme tes heures de sommeil. J’espère que cette petite sieste t’aura été revigorante, et que tu apprendras de tes erreurs : tu n’as pas la possibilité de faire confiance à des personnes que tu n’as pas testées au préalable, car tu ne sais rien ni de leurs forces, ni de leurs faiblesses. Tu n’étais pas seul lorsque tu as été capturé, n’est-ce pas ? Et les autres, où sont-ils ?

Vont-ils venir ? Vont-ils essayer de te sauver ? Et la Confrérie, t’abandonnera-t-elle ?

Nous le saurons très bientôt. Si tel est le cas, si je dois intervenir parce qu’aucun autre protagoniste ne le fait, je me demande si je ne chercherais pas à exploiter ton ressenti pour tes « amis », car je ne suis pas sur qu’ils méritent ce titre. Tu m’es plus utile parmi eux, mais comment ? En tant qu’infiltré, ou qu’agent de liaison. Question, question…

Nous verrons cela en temps et en heure, pour l’instant j’ai encore l’espoir que tu ne sois pas qu’un sacrifié de l’Histoire, j’ai encore l’espoir que tu puisses m’être pleinement utile, car après tout, ne te considères-tu pas comme une personne de valeur ? Tes supérieurs sont-ils d’accord avec cela, ou non ? Et nos ennemis communs ? Tant de question auxquelles les réponses approchent à mesure que le convoi qui te sert de prison avance dans ces falaises, dans se point vulnérable, aussi innocemment et naïvement qu’une colonie d’enfants en vadrouille dans quelques terres sauvages. Non, mesdames et messieurs, vous ne vous promenez pas à Londres, mais à Johannesburg. Vos chances de survie sont donc drastiquement réduites.

Heureusement que le BAM est à un niveau plus élevé, en moyenne, sans quoi, ils seraient un pion certes plus facile à manipuler, mais bien trop incompétent pour avoir une réelle valeur. Je suis désolé pour les Canadiens, mais leur prochaine équipe de super-héros nationale devrait tenir un peu plus debout que cela ; nous ne sommes pas à la table ronde d’une série télévisée française ici, les idiots et les incompétents ne s’en sortent pas lorsqu’ils rencontrent un terrain favorable au décès prématuré.

Cependant, je ne les tuerais pas dans ces falaises, trop simple d’y tendre une embuscade, toute personne ayant deux ronds de bon sens le saurait. D’ailleurs, c’est exactement pour cela que j’attends : si quelqu’un doit te récupérer, la logique voudrait qu’il le fasse ici. Et c’est ce quelqu’un, que j’attends. Si ce quelqu’un n’arrive jamais, si nos amis les scouts sortent sans encombre de ses falaises, alors j’interviendrais.

Tu n'as pas consciente, éveillé ou endormi, de ce qui se joue autour de toi, mais rassure-toi : tes gardiens non plus. Je les écraserais comme on écrase des insectes, sans me lever de mon siège, mais pour l’instant, ils sont mes appâts.

Tic, tac, le sable s’écoule, comme le temps, et ses sont les battements de ton cœur drogué qui rythme cette lente avancée vers la fin…

Décevant.

Si décevant. Il faut te rendre à l’évidence, Peter, tu n’as pas la moindre valeur. Si, pour des êtres du calibre de ceux qui te retiennent prisonnier, des idiots, tu as de la valeur, mais ni tes maitres de la Confrérie ni tes ennemis des Maraudeurs n’ont jugé utiles de venir te délivrer. Tu es sacrifiable, un pion, rien de plus. Et tu as été sacrifié, abandonné.

Qu’est-ce que cela fait ? Qu’est-ce que cela fait d’être tout seul dans le noir, sans amis, sans allié ?

Te poseras-tu des questions, à ton réveil ? Ce qui vient de se jouer ici te ferait-il remettre en cause ceux que tu sers ? Ou seras-tu tellement aveugle que tout continuera comme avant ? Comme si rien ne c’était passé ? Dans un tel cas, je crois bien que tes employeurs ont eut raison de t’abandonner, car cela signifierait une simplicité d’esprit confinant à la stupidité. Si tu es incapable de remettre en doute ceux que tu sers, il y a de fortes probabilités pour que tu sois incapable de te remettre en question toi, et si tu n’arrives à apprendre de tes erreurs, tu es un homme mort, Surion.

Vais-je intervenir ? C’est une excellente question. N’ai-je pas surestimé ta valeur, aux vues des inactions de ceux qui sont sensés veiller sur toi ? C’est une question pertinente, tu me l’accorderas. Ta vie ne semble pas valoir tant que cela, pour qu’à chaque fois que tu ais besoin de ta hiérarchie, celle-ci t’ignore. Ta seule valeur est donc d’être un pion, un pion que je suis le seul à juger suffisamment utile pour être digne de survivre. Qu’est-ce que cela fait ? Est-ce vexant ? Désobligeant ? Je ne sais pas, car cela ne m’est jamais arrivé, et je n’aurais pas l’impolitesse de te poser la question. Si ton esprit est trop étroit pour que tu le fasses de lui-même, ainsi soit-il.

Cependant, cela vaut-il vraiment la peine que j’abatte certaines de mes cartes pour te sauver ? Je mets un point d’honneur à ne recruter que les meilleurs, et à former mes hommes pour que ceux qui ne sont pas de cette catégorie mais ont le potentiel pour lui appartenir le devienne. Chacun de mes soldats est un professionnel, et son salaire est représentatif de ce qu’on attend de lui. Sa formation implique un grand nombre de domaines, parmi lesquels l’utilisation d’armes à feu, d’explosifs, d’armes blanches et du combat à mains nues, de la conduite de véhicules terrestres et potentiellement maritimes ou aériens, des contre-mesures pour affronter les mutants et de la stratégie militaire. Ceux qui sont partiellement formés, on les forme, cela nous coûte beaucoup d’argent mais l’excellence a un prix. Et le tiens de prix semble différent. Que faire ?

Oh, sans doute que tes pouvoirs te rendent plus dangereux que mes hommes, mais en affrontement, gagnerais-tu réellement ? Je n’hésiterais pas à sacrifier leurs vies, car malgré leur excellence, ils ne sont que des moyens, non des fins, comme toi, mais si leur fin est plus utile que la tienne, qu’adviendrait-il ? De plus, ils sont encore trop peu nombreux pour que je puisse me permettre de les sacrifier sans raisons valables. Les Maraudeurs en étaient une, toi, pas.

Oh, ne t’inquiète pas, je vais te récupérer quant même, car deux choses me seront au moins profitables : ton potentiel génétique et ta mémoire. Rien que cela mérite d’être sauvé. Maintenant, comment ?

De la pire manière qui soit. Les Psychneuein sont lâchés. Créatures de cauchemars aux formes indescriptibles et mouvantes, horreurs comme le plan astral n’en a encore jamais connu, les voici parti pour dévorer. Cela sera douloureux ; imagine qu’on t’enfonce des crocs, des becs, des griffes et des tentacules à l’intérieur même de ton cerveau. Ils vont souffrir, ils vont hurler, ils vont tout mourir. Mais la mort ne sera que le commencement de leur peine. Je vais dévorer chaque parcelle de l’âme de tes geôliers, puis mes monstres les conduiront à moi, et à travers moi, aux Enfers. Imagine, un monde de chair, où des milliers d’esprits sont maintenus prisonniers dans un estomac qui les digérera à jamais. Ils recevront de nouveaux corps, et seront torturés, tandis que tout ce qui a jamais composé leur être appartiendra à ma Maîtresse.

J’espère qu’ils t’ont bien harnaché à ton lit, car très bientôt, il va y avoir un accident. Les légistes ne comprendront pas : mise à part les dégâts de l’accident, ils n’auront aucune blessure. Enfin, si on s’attarde sur leurs cerveaux, on découvrira bien des lésions causées par la télépathie. Mais rien de plus : ils auront tous été victime de télépathie. Et toi, tu seras envolé.

La Confrérie sera accusée de cela, mais en réalité, se ne seront nullement des mutants qui auront tué tes geôliers. Qui t’auront permis de t’échapper, oui, car je viendrais te récupérer sans même ouvrir la porte de ton fourgon. Les téléporteurs sont des créatures magnifiques, je trouve. Maintenant, quant à tes amis Jared Corbo et James Mac Donald-Hudson, je crains fort qu’ils ne connaissent un sort plus funeste encore. Oh, ils mourront et seront dévorés comme tous les autres, mais je volerais leurs corps également, car à l’instar de ta personne, leur potentiel génétique présente un intérêt.

J’ai dévoré tant de personnes au cours de l’Histoire que la police me connais sous le nom de Mange-Cœur, bien que je ne sois plus actif comme tueur en série depuis quelques mois maintenant, le Club des Damnés comme ma famille me prenant trop de temps, mais sais-tu pourquoi ma Maîtresse dévorait les cœurs ? La génétique, chaque être est unique et est le fruit de l’évolution. La logique darwinienne ne s’applique plus aux hommes, sans quoi jamais le Gène X ne serait devenus si important, mais surtout, chaque individu peu potentiellement lui apporter quelque chose. Tu contribueras à la création de nouveaux prédateurs, comme tous les êtres qui m’ont jamais rencontré. Tu contribueras à faire ma force, mais toi, tu y survivras.

Mes monstres s’approchent de tes geôliers, et l’absence de protections télépathiques causera leur perte. Même Raduis, lui qui se croit pourtant invulnérable, ne peut rien que la Télépathie. C’est tout simplement… magnifique. Fait de beaux rêves, Surion, car lorsque tu te réveilleras, tu seras dans les ténèbres.

Et ces ténèbres porteront mon nom…

Combien de temps ? Une seconde ? Une minute ? Une heure ? Un jour ? Un siècle ? Combien de temps as-tu dormis, Peter Sylar ?

Tu es là, allongé dans les ténèbres sur une table de fer, on pourrait presque penser que je t’ai disséqué. Ce n’est pas le cas, physiquement du moins. Cependant, pour tes amis canadiens, je dois avouer qu’une simple seringue a été préférable pour prélever leurs gènes. Lorsque j’aurai besoin de corps pour expérimenter, je me servirais, mais je n’ai pas encore l’intérêt à dévoiler cela. Faire accuser les Maraudeurs ? C’était l’idée, au début, mais il y a peut-être trop d’attentions tournées vers eux, et cette attention n’est pas forcément bonne pour toi.

Je me suis réveillé un sursaut de générosité alors que je bouffais tes geôliers, ou j’ai simplement changé d’avis, tu ne le sauras jamais. Inconstant, empêtré dans les illusions et les ombres, voilà ce que je suis. Des illusions et des ombres qui t’entourent, et te pénètrent, aujourd’hui, en cet instant. Lors de notre seconde rencontre, tu as soupçonnée mon agente d’être télépathe, mais tu n’as pas visé la bonne personne. Oh, je ne suis pas télépathe, je ne suis d’un mutant à faible potentiel, un Delta, et s’il n’y avait rien eut de l’autre côté de mon portail, j’aurais put mener une vie tout à fait ordinaire et mourir comme il se devait. Mais voilà, de l’autre côté, il y avait le Léviathan.

Très peu ont conscience de son existence, autrement que comme un mythe, comme très peu ont le savoir quant à ma véritable identité ; tu ne fais pas parti de ceux, mais chose assez magnifique, tu as eut plus d’intimité avec Elle que la plupart des gens. Vingt-sept minutes, voilà combien de temps il a fallut pour que les tentacules de ma Maîtresse convient jusqu’à elle l’entièreté de ta mémoire, de qui tu étais. Ne t’inquiète pas, elle n’a rien touché, tu es toujours toi, il n’est pas dans ses capacités de modifier ton cerveau comme d’autres savent si bien le faire ; enfin, pour l’instant. Je ne vais pas m’en plaindre, car cette incapacité garantie mon esclavage consenti, chose qui est, somme toute, bien différente de tous les autres pions qu’il peut y avoir dans son jeu.

Je sais qui tu es, Peter Sylar, je sais tout de toi, désormais. Les sceaux de sécurité placés dans ton esprit pour connaitre la position de la Confrérie ont peut-être stoppé le BAM, lorsqu’ils interrogeaient ta collègue, Cérès, mais cela ne tiendra pas longtemps face à mon Démon ; qu’importe ? La Confrérie ne m’intéresse pas en tant que lieu, et si je décidais de faire du tourisme, ce serait aux frais de Magnéto, non aux tiens. Mais j’aime à tout savoir de ceux qui sont « de mon côté ». Disons que c’est une petite habitude utile, et désagréable, également.

Mais ne t’inquiète pas, je ne te révèlerai rien de ce que je sais sur toi. J’attendrais que tu te réveilles, tout simplement. Auras-tu peur ? Peur lorsque tu te réveilleras dans cette salle sans lumière, ton dos au contact du fer froid ? Le froid devrait te rassurer, le fer, moins. Tu n’est pas attaché, tu n’es donc pas en prison, cependant, peut-être que la prison te rassurerait plus ; je n’en sais rien, et à dire vrai, de tels questionnements ne traduisent qu’une curiosité des plus humaines. J’aurais les réponses en temps voulut, en directe live depuis ton cerveau, où les tentacules du Léviathan se sont connectés il y a quelques temps déjà, y déposant un ver mental pour lire au plus profond de toi. Rassure-toi, cette chose ne restera pas indéfiniment dans ton cerveau, je m’en irai avec elle, car elle est trop grossière pour ne pas être détectée par les télépathes de ton maître. Je ne laisserais aucun piège psychique non-plus, d’ailleurs, puisqu’après tout, ne sommes-nous pas allié ? Je ne prendrais pas le risque qu’on découvre mes Psychneuein si cela ne me permet pas de me débarrasser d’un ennemi majeur, hors, mes ennemis majeurs se comptent au nombre de trois, et ni toi ni tes maîtres ne leur appartenez.

Où sommes-nous ? Sous terre. Où ? Difficile à dire, tu ne te souviendras déjà pas comment tu es arrivés là. Et tu ne seras pas conscient lorsque tu en ressortiras, également. Ce petit labo restera secret, il me servira en temps voulut. Mes projets, mes nouveaux projets, continuent de s’étendre, de même que ma toile. Elle touche tout le monde à présent ; la Confrérie, oui, mais le BAM également, et les X-Men comme leur Institut.

Tout s’aligne dans une magnifique mécanique, une mécanique dont tu fais parti, Peter. Chaque être a sa place dans mon grand plan, car si Dieu a un plan pour chacun de nous, c’est également mon cas ; la plus grande différence, c’est que l’Homme aime à se considérer comme la fin du Plan de Dieu, hors les Hommes ne sont que les moyens du Plan du Léviathan. Je ne t’ai pas sauvé parce que je t’apprécie ou que je t’aime, juste par un calcul arithmétique : tu m’es plus utile libre et à la Confrérie que dans les geôles du BAM.

J’espère que tu ne seras pas trop déçu ; nul bain de sang, nulle bataille héroïque pour te sauver. Juste une exécution. Lorsque tu verras cela à la télé, tu entendras dire qu’un télépathe a massacré ton escorte, et qu’un téléporteur s’est matérialisé dans ton fourgon pour repartir avec toi. Ni plus, ni moins. Aucune trace, j’en suis même à douter que le BAM découvrira qu’on a prélevé du sang sur les victimes. La Confrérie aura tout fait proprement, professionnellement, à la différence de votre mission. Mais bon, nous n’avons pas les mêmes méthodes, et je ne jugerais pas ces dernières, juste le résulta.

Tu reviens à toi, c’est bien, nous allons pouvoir avoir une discussion. Je dois avouer qu’à étudier tes dons, j’ai eut quelques surprises.

- Bonjour, Peter Sylar. Pardonne-moi de te prendre ainsi de bon matin, mais je dois avouer que tes pouvoirs me laissent perplexes. Considérant que la température de fusion du dioxygène est de -219°C et que celle d’ébullition est de -183°C, et que tes mains atteignent le Zéro Absolu, comment se fait-il que tu ne te sois jamais tué en usant de tes dons ?

Tes mains sont moins problématique que ton rayon givrant, à dire vrai, car selon la froideur dégagée, il serait possible que tu transformes tout l’air t’entourant en liquide, voir en solide, et cela, je dois avouer mal voir comment tes poumons humains y survivraient. Tu n’as pas la réponse, je le sais, mais cela te permettra de savoir à qui tu dois la vie, car tu n’as pas oublié qui je suis, n’est-ce pas ?

Il n’y a nulle moquerie dans ma phrase, juste une curiosité scientifique. Je sais que ma fille me sortirait un magnifique TGCM pour expliquer ce qu’elle ne comprend pas, mais je ne suis pas de ce genre, et te pousser à réfléchir sur l’utilisation de tes pouvoirs pourrait avoir des conséquences inespérées.

Enfin, entendre ma voix minimisera surement les risques que tu te lève du pied gauche, n’est-ce pas ? Il serait dommage d’avoir à te maitriser d’entrée de jeu, d’autant que là où tu es, tu ne peux pas m’atteindre.

Bienvenu au monde, Peter Sylar, nous nous revoyons enfin.

Auras-tu suffisamment de curiosité pour te demander, maintenant que tu sais qui t’as libéré, comment il l’a fait ? Attaque psychique, oui, mais une attaque bien particulière, et non-moins douloureuse. Parviendrais-tu à concevoir la souffrance ressentie par un être dont l’intérieur même du cerveau est déchiqueté par une créature informe ? Oh, ce n’est pas la pire mort que je puisse donner, et si elle est rapide, elle est également des plus désagréables. Leurs esprits ont été arrachés, non détruit, et si sur leur corps cela ne fait aucune différence, pour eux, il y en a une grande : ils sont à moi, maintenant. Je les entendrais presque hurler, dans ma tête, pour peu que ma Maîtresse soit d’humeur à faire partager ses jouets. Je ne suis pas un sadique, je n’ai rien contre eux, les tuer n’avait rien de personnel, cela faisait juste parti du plan.

Tout comme te maintenir endormit pour pouvoir copier ta mémoire, d’ailleurs. N’oublie jamais, je ne suis pas dans ton équipe, je suis juste d’une équipe qui t’aide, mais mes objectifs ne sont pas les tiens. Tout est un moyen, non une fin.

Je te regarde t’assoir avec peine depuis mon petit écran, encadré que je suis par deux de mes agents, et ceux avec qui mes relations sont les plus cordiales. L’une d’elle est la téléporteuse à qui on doit ton sauvetage, un photokinésiste à la chevelure lumineuse, et sa sœur est la nuit, capable d’Obténébration ; c’est elle qui te maintient dans les ténèbres, et qui me conduira auprès de toi au besoin. Jusque là, je m’adresserais à toi par micro.

Attendre deux secondes ? Il m’a fallut une demi-heure pour m’accaparer ta mémoire, et encore dix minutes pour que tu te réveilles, je ne suis pas à deux secondes prêt. De plus, malgré le fait que je sois un boucher sanguinaire et cruel, j’aime à penser que j’ai assez de civisme pour accorder un souhait aussi simple à l’un de mes invités, et puis, la patience n’était-elle pas une qualité nécessaire pour un immortel ?

Tu auras le temps dont tu as besoin, et je prendrais celui dont j’aurai besoin, puis nous nous quitteront, aussi simplement que cela.

-C'est grâce… à mon deuxième pouvoir, il m'empêche de ressentir… tous les effets du froid, ainsi n'importe quelles parties… de mon corps sont parfaitement couvèrent de tous les effets que peuvent… apporter le froid.

- Monsieur Sylar, il te protège des effets du froid, non ton environnement, hors si tu réduis à l’état solide ou liquide l’oxygène autour de toi, tu devrais mourir par manque d’air. A moins que ta mutation secondaire ne te dispense également de respirer, auquel cas, tu devrais pouvoir tenir en apnée indéfiniment, puisque te ne le respirerais que par habitude, et cela t’apporterait bien d’autres avantages. Je ne saurais cependant que trop tu conseiller de maintenir tes mains loin de ton visage lorsque tu utilise tes pouvoirs, on ne sait jamais. Mais passons, ce n’est pas ce sujet qui nous concerne.

Tes pensées sont confuses, je ne vais pas les embrouiller encore plus par des syllogismes scientifiques qui ne sont de toute façon pas le domaine d’un soldat comme toi. Je ne vais pas te faire tomber dans les pommes, ce serait bête, et se serait également une tâche sur ta réputation ; toi qui a affronter le Prédateur X aux côtés de mon « ami » Seamus Mellencamp, tu ne peux pas tomber dans les pommes à cause de quelques relent de drogues, n’est-ce pas ? Bon, remarque, quant bien même tu le ferais, tu m’as reconnu, tu sais mettre un nom et un visage, malheureusement pour moi, sur celui qui t’as sauvé, ainsi, notre affaire est aux deux tiers terminée, mais je te dois quelques petites explications cependant, pour conserver ma mascarade.

- Lorsque j’ai apprit que tu avais été capturé, j’ai décidé, en l’honneur de notre promesse d’accord, de te venir en aide, ainsi, tes alliés n’avaient nul besoin de se risquer à te récupérer ; vois cela comme un acte de bonne foi. Notre alliance n’est que de principe, pour l’instant, mais j’ai toujours l’espoir qu’elle soit ratifiée un jour.

Oh, quel beau menteur fais-je ; même si en réalité, il s’agit plus d’une demi-vérité que d’un mensonge. L’alliance entre le HellFire Club et la Confrérie est déjà ratifiée, seulement, ses closes n’ont pas été revérifiées par ma personne, ainsi m’en méfie-je, mais notre alliance, celle contre les Maraudeurs, n’est toujours pas ratifiée, elle. Hors, je ne passerai par le HC que si tu ne parviens pas à m’apporter ce que tu me dois. Tant que la Confrérie ignore que le Club des Damnés est aussi sur la piste de Sinistre, je brouille mes propres plans, et je suis donc libre de les poursuivre. Bon, même s’ils savent, mon importance ne fera que grimper, je ne pense pas que les agents de Magnéto entrevoient ne serait-ce que la moitié de ma toile, et donc, ne puisse envisager la moitié de mes plans.

Pour simplifier cela, tu fais parti de mes illusions, Peter Sylar.

- Puis-je compter sur toi pour en discuter avec tes supérieurs ? Ils ne sont pas enclins à se déplacer, mais si tu vas les voir de ta propre initiative, pourquoi ne te feraient-ils pas part du plan concernant Sinistre, puisque tu es un élément important de ce dernier, non ?

Ampère n’est plus, tu es donc le seul sur l’affaire Sinistre ; reste à savoir si tu es le seul, ou si tu es seul. Un mot de différence, et pourtant une différence gigantesque.

- Si tu as des questions, n’hésite pas à les poser, j’y répondrais dans la mesure du possible. Quant à moi, j’aimerai savoir où tu veux que l’on te dépose ; je ne te reconduirais pas jusqu’à tes maitres, ils me sont inaccessibles, cependant, comme tu dois tout ignorer de cet endroit, tu le quitteras à nouveau assoupit, ainsi, si tu pouvais me fournir une adresse où te déposer, cela n’arrangerais. Merci.

Donner le change, encore et toujours ; je sais tout de toi, mais le fait de te demander de répondre à une question à laquelle je connais la réponse mais tu ne sais pas que je la connais me permet de te faire croire que je ne la connais pas ; basique.

Notre échange sera bref ou long, fonction de si tu pose les bonnes questions ou les mauvaises, car de mon côté, il n’y ait aucune question qui me soit sans réponse.

Non, tu ne sais pas quoi répondre ; ma question, à défaut d’être rhétorique, n’avait pas réellement pour but que tu lui trouve une réponse, mais que tu te la pose également. Pose-toi des questions, Surion, car c’est en doutant et en remettant les choses en cause qu’on progresse, quelque soit notre niveau. Descartes a mit cela en pratique pour la philosophie, fais-en de même sur ta personne ; tes pouvoirs, tes allégeances, ta place, ton être, tu dois te connaitre et te comprendre, Peter Sylar. Pas seulement vivre, mais bel et bien exister.

Oui, je ne suis pas le genre à faire des choses sans y gagner, mais de ton point de vue, à quel genre j’appartiens ? Tu ne t’interroge pas sur toi-même, comment pourrais-tu le faire sur les autres ? Je suis un bon nombre de chose, parmi lesquelles un découvreur de talent ; j’ai horreur de voir des potentiels inexploités, même si, si ces potentiels deviennent dangereux pour moi, j’ai la fâcheuse tendance à les détruire. Rien n’est une question de puissance brute, tout réside dans le potentiel, le potentiel mutant, le potentiel humain…

Oui, toujours à propos de Sinistre ; la Confrérie a le potentiel d’affronter les Maraudeurs, car bien que vous ne les ayez pas encore croisés, c’est un fait établit. Je m’acharne donc à cultiver votre potentiel contre mes ennemis. Oh, bien sur, je ne vous détruirais pas si vous devenez une menace, car une telle chose n’est pas en mon pouvoir. Cependant, vous confronter est parfaitement envisageable, d’autant plus si je sais où vous vous trouver. Qui gagnerait, à ton avis, si le BAM découvrait la position de la Confrérie ?

Tu vois, je sais user du potentiel des autres.

Maintenant, qui pourrait refuser un allié comme moi ; flatterie, je ne m’y serais pas attendu, surtout considérant que tu sais pertinemment que ce n’est pas réellement de la bonté qui m’a poussée à te sauver. On ne s’attire mes bonnes grâces que par la compétence, et la loyauté, rien d’autre. Quant à savoir laquelle je fais primer, considérons qu’un habile mélange des deux est nécessaire.

Oui, tu informeras tes supérieurs, mais t’écouteront-ils ? Réagiront-ils ? Tu es un soldat, ne considéreront-ils pas ta place comme celle d’un suiveur, d’un être qui n’a qu’à obéir, pas à poser de question ? Pas à prendre d’initiative ? Ce serait une regrettable muselière que de ne pas exploiter ton potentiel, mais considérant qu’ils étaient déjà prêts à te sacrifier, je ne sais.

Mais bon, passons à tes questions, l’élément principal de cette partie. Mordras-tu à l’hameçon ? Trouveras-tu les bonnes demandes ?

- Ouais j'ai quelques questions. Tout d'abord, où est-ce que je suis ? Cet endroit n'est pas vraiment très rassurant, il fait tellement noir que je ne vois même pas le bout de mes pieds…

Non, cet endroit n’est pas véritablement rassurant, mais suis-je rassurant, moi ? Je ne suis qu’une voix dans les ténèbres, je suis en être qui semble en savoir beaucoup trop, qui possèdent des ennemis comme les Maraudeurs et des amis comme la Confrérie ; non des gens, mais des institutions, des entités. Je suis capable de me changer en monstre et de revenir à la vie. Et cela, c’est uniquement l’infime fragment que tu as put voir de moi. Suis-je rassurant ?

On dit que je ressemble à n’importe qui que tu pourrais croiser dans la rue, mais que quant je souris, les oiseaux tombent des lignes électriques, que quant je te regarde d’une certaine façon, ta prostate se met à déconner et ton urine à te bruler, que quant je crache, l’herbe devient jaune et meurt. On dit que je suis toujours en vadrouille, que je suis hors du temps. Que je porte le nom d’un millier de démons, que je peux appeler les loups et vivre avec les corbeaux. Que je suis le roi du néant. Est-ce rassurant ?

Je t’ai précisé, lorsque je t’ai autorisé à poser des questions, que tu devais tout ignorer de cet endroit, et tu pose quant même la question, Peter ; est-ce de l’inattention ?

- Ensuite j'aimerai savoir pourquoi je me suis retrouvé seul dans l'avion avant que je me fasse capturer ?

Voilà une question bien plus intéressante, de part les sous-entendus qu’elle possède : comment pourrais-je bien savoir ce qu’il t’est arrivé dans l’avion ? C’est un test, rien de plus, tu veux savoir jusqu’où s’étendent les informations que je peux quérir, pour avoir une idée de l’ampleur de mon réseau. Malin.

- Et finalement, et là c'est une question que je me pose depuis un petit moment déjà, pourquoi tu veux tuer Sinistre ? Ça ne me regarde peut être pas et tu diras peut être que je ne sais pas de quoi je parle, mais ne serait-il pas mieux que vous vous alliez tous les deux, afin de combattre un ennemi commun, plutôt que de vous entretuer ?

Je manque presque de m’étouffer ; heureusement que le micro est éteint, sans quoi cette simple réplique traduirait l’abîme de l’ânerie que tu viens de débiter. Est-ce de la stupidité ? De l’effronterie ? Ce n’est pas une plaisanterie, tu sais que je ne suis pas du genre à plaisanter et que dans ta position, tu ne peux pas te le permettre, mais tu m’interroges sur cela quant même.

- Monsieur Sylar, c’est mon inimité avec Sinistre qui motive notre alliance, sans cela, jamais nous ne nous serions rencontré, et je ne serais pas venu t’aider ; préférerais-tu réellement que je sois de son côté, et par conséquent, contre toi, qui le pourchasse ? Dans un tel cas, ta tête me serait utile, pour la lui offrir, mais le reste de ton corps ne m’intéresserait pas. Je suis ton allié pour cette même raison, car les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Sinistre ne fait pas parti des hommes avec qui l’on peut collaborer, soit tu es l’un de ses outils, soit tu es un obstacle, jamais tu ne seras autre chose. Vois-tu les problèmes que cela pose ? Crois-tu que Mr Sinistre soit un homme de bonne compagnie ? Il clone ses soldats pour pouvoir tuer les originaux lorsqu’ils commencent à être trop doués ou intelligents, il mène des expériences sur des cobayes non consentants, et est une proie de l’organisme que tu sers pour ces raisons-là même : la Confrérie, car je sais que tu es de la Confrérie, a juré de défendre les mutants contre toutes les menaces, et si la principale est l’Humanité, un homme qui expérimente sur les mutants a tout autant de raisons d’être pourchassé. Vous êtes les croisés de l’espèce mutante, ceux qui sont prêt à tout, non-pas pour dominer, mais pour vous assurer que les mutants ne seront jamais réduits en esclavages ou exterminés, pour tenter de faire reconnaitre leur existence, leur légitimité, face au monde ; pas des tueurs, mais des résistants, ceux qui veulent construire la société de demain, la société du prochain stade de l’évolution. Comment réagir face à un être qui expérimente sur les vôtres ? Sinistre est votre ennemi pour les actes qu’il a accomplit, et c’est également véridique pour moi : il m’a volé quelque chose, et ce quelque chose, il devra l’emporter dans la tombe, car seuls les morts savent garder les secrets. L’ennemi commun qui nous unis est Sinistre, après, si je fais cause commune avec lui, qui sera l’ennemi ? Toi ? Ce serait logique, puisqu’alors, tu serais toujours celui qui le poursuit. Ceci, Monsieur Sylar, est une affaire politique, non une petite guéguerre distrayante. Il est mon ennemi car il a toutes les raisons pour l’être, comme je suis ton allié car j’ai toutes les raisons pour l’être, ni plus ni moins. Sinistre est ton ennemi, Sinistre est mon ennemi, ainsi nous avons tout intérêt à être alliés. Le monde n’est pas rose, et si nous avons des amis, nous aurons toujours des ennemis, également. Sans quoi, nous nous entredéchirerions comme des chiens galeux.

Je laisse passer un temps, histoire de te laisser décortiquer les implications de mes dires. Tu es un soldat, tu n’as pas vocation à commander mais à obéir, cependant, une notion aussi simple que celle d’ennemi ne devrait pas t’échapper. Dans une guerre, on n’est dans un camp ou dans l’autre ; simple, basique. Il n’y a pas de civil dans le combat pour la survie.

- Ce qui s’est passé dans l’avion n’est pas à ma portée, mais cependant, j’aurai tendance à tourner mon regard vers tes coéquipiers ; ne sont-ce pas eux qui ont faillis ? Si tu étais seul, c’est qu’ils n’étaient pas là où ils auraient dût être. Jauge leurs compétences, et la confiance que tu peux placer en eux. Enfin, je t’ai dis que tu devais tout ignorer de cet endroit, ainsi donc, je me contenterais de te dire que tu es dans les ténèbres, et de t’assurer tu ne veux pas en savoir plus.

Tu m’écoute parler, mais tu ne comprends pas réellement ce que je dis, n’est-ce pas ? Je commence à comprendre pourquoi on se sert de toi comme d’un pion et non comme un agent ; dommage, pour toi, surtout. Magnéto sait ce qu’est Sinistre, quel type de créature il s’agit, et sans doute l’a-t-il déjà rencontré, à une époque reculée, celle où le petit Erik Lensherr était prisonnier des camps de la mort et où notre ami Essex y officiait en tant qu’expert scientifique. Si Magnéto veut quelque chose de Sinistre, il devra l’assermenter, non s’allier avec, sans quoi il ne sera plus qu’un pion dans le jeu des Maraudeurs, et cela, il le sait très bien ; je lui fais confiance pour avoir de la suite dans les idées. Sinistre réduit en esclavage, cela pourrait peut-être même être mieux pour moi que de le tuer ; mes alliances cimentées avec son sang resteraient donc officiantes, tandis que je pourrais tirer de lui ce que je veux. Bon, bien évidement, il me faudra négocier avec tes maîtres qu’on efface la mémoire d’Essex, et il faudrait que tes maîtres soient en mesure de le tenir en laisse ; mais mettons que cela se puisse, ce serait intéressant, très intéressant. Cependant, tu ne réfléchis pas à un tel niveau, Peter, ainsi, je crains qu’il soit inutile de discuter des tenants et des aboutissants que cela pourrait avoir.

Oui, il faut que tu en sache plus, tu navigues dans le noir, et non le noir que je t’ai imposé, le noir que tu t’es imposé seul en obéissant aveuglément aux ordres. Tu t’es reposé sur Ampère, vois ce que cela a donné. Tu t’es reposé sur tes équipiers également, vois ce que cela a donné. Tu es incapable de remettre en question les autres ou de te remettre en question toi-même, et tu crois que tu vas prendre en grade ? Se serait stupide. Tu dois être capable de reconnaitre les vraies valeurs de ceux qui t’entoure, tu dois être capable de faire tes choix et de remettre en cause ceux des autres, réfléchir par toi-même, savoir juger, voilà ce qui est nécessaire pour prendre en grade. Crois-moi que tu en es loin encore, Peter Sylar ; il te faut progresser, et pour progresser, il faut que tu te remettes en question, que tu t’améliore. Découvrir un nouveau pouvoir parce qu’on est sur le seuil de la mort n’est pas s’améliorer, avoir cent victoire sur cent bataille n’est pas le comble du savoir faire ! L’espèce qui survie n’est pas la plus forte, mais celle qui s’adapte le mieux aux changements ; adaptes-toi, ou tu finiras par disparaitre, Peter Sylar.

- Non je ne pense pas que cela soit de leur faute, c'étaient des Confréristes expérimentés, et pas le genre à s'enfuir et à laisser seul un de leur confrère. Je pense plutôt qu'ils ont été attaqué, mais par qui ou quoi ? ... J'aurai bien aimé savoir, vu que tu à l'air de savoir beaucoup de choses.

Oui, je sais nombre de choses, j’aime les secrets, surtout ceux des autres ; le savoir, c’est le pouvoir, dans ce monde. C’est pour cela que Sinistre doit disparaitre, et c’est pour cela que tu es faible, qu’importe tes pouvoirs. Je ne juge pas un être sur ses pouvoirs, et sans doute nombre d’humains sous mes ordres seraient capables de te vaincre, pour la simple et bonne raison qu’ils utiliseraient leur tête plutôt que leurs muscles ; les gens comme toi sont faciles à manipuler et de ce fait, dénué d’intérêt. N’y a-t-il véritablement aucun potentiel à tirer de toi ? Je suis sur que tu pourrais être plus qu’un simple soldat, si tu essayais. Oui, il est plus facile d’obéir aux ordres que d’en donner, et un échec est rarement celui des soldats, bien mauvais est le général qui ne comprend pas qu’il a sa part de responsabilité, même s’il ne mène pas ses troupes. Je pense que te mettre à la philosophie te serais utiles, Peter, ou ne serait-ce simplement que de développer un esprit critique à l’égard de ce qui t’entoure. Cela te permettrait de progresser. Au besoin, trouve un mentor, ils sont généralement très utiles.

Oui, je suis puissant, mais pas autant que ton amie Malicia, cependant, j’ai plus de site dans les idées qu’elle, et ma principale force n’est ni le pouvoir que me confère le Léviathan, ni le nombre d’alliés où l’immense réseau d’agents que je possède ; non, ma principale puissance réside dans ma capacité à évoluer, à apprendre, dans mon intelligence, qui me permet d’user des outils mit à ma disposition de façon optimale. Ma force brute est plus que limitée, plus limitée même que la tienne, mais je connais tes failles, et je sais me battre, ainsi donc, tu ne peux pas me vaincre. Et quant bien même, tu y parviendrais, je reviendrais, ayant apprit de mes erreurs, et jamais tu ne pourras user du même stratagème deux fois contre moi. C’est cela qui fait la différence entre toi et moi, Surion, au-delà de nos pouvoirs ou de nos objectifs, au-delà de nos allégeances ou de nos capacités. Mais tu n’es pas apte à le voir, n’est-ce pas ?

Tu n’as pas d’autres questions ? Parfait. N’incrimine pas la drogue, je suis friand de ce genre de petits jeux, et tu n’as pas la moindre chance d’y gagner. Tout ce que je t’ai révélé, tu aurais put le déduire seul, si tu appliquais ce que je fais et remettais en question les évènements comme les personnes autour de toi, ainsi, je ne t’ai pour ainsi dire rien révélé.

Mutant Town ? Parfait également, même si je crains que ta moto n’y soit plus, car plusieurs semaines dans le quartier le plus mal famé de Manhattan, cela pardonne aussi peu que plusieurs jours dans le Bronk, tu sais ? Sans compter que cacher un objet dans un quartier de mutant, où aucune mesure n’est adaptée à l’entièreté de leurs pouvoirs, c’est stupide. Tu aurais put l’accrocher à un arbre avec un antivol que cela n’aurait pas changé grand-chose, m’est avis. Mais cela ne me concerne pas, en revanche, ce qui me concerne est une simple révélation, ou peut-être un mensonge, mais cela, tu en seras seul juge, si tu décide de juger, bien évidement ; se serait un premier pas vers le chemin de la remise en question, remarque, ainsi, tu aurais apprit quelque chose de réel et d’utile aujourd’hui, resterait à savoir s’il s’agirait d’un exploit ponctuel, ou pas.

- Il m’a fallut environ une minute pour venir à bout de l’Alpha Flight, seul, et mes pouvoirs sont loin d’être aussi puissants que ceux de tes collègues. Comment expliques-tu cela ? Ne prends pas la peine de répondre, en fait, c’était une question rhétorique. Mais réfléchis-y : comment trois Confréristes aussi expérimentés que tu le prétends ont-ils put se faire battre par des débutants Canadiens ? Et comment ce fais-ce que tu sois le seul à avoir été capturé ? Si les Canadiens ont reçu du renfort pour vous vaincre, qui est derrière cela, selon toi ? Qui a intérêt à ce que tu tombe, sans se préoccuper de tes alliés ? Qui pourrait altérer ton esprit au point de faire germer en toi des idées que ce n’est pas lui, l’ennemi ? Tu as son nom, n’est-ce pas ? Sinistre. Prends garde à tes arrières, Monsieur Sylar, car il pourrait faire de toi son pion sans que jamais tu ne t’en rendes compte, si tu ne t’interroge pas sur ce que tu fais, et sur pourquoi tu le fais. Crois-tu que ce soit une coïncidence que tu ais échoué, puis que ce soit moi qui t’ai sauvé tout cela pour que tu me propose de m’allier avec lui ? Ou est-ce lui qui t’as manipulé ? La Télépathie peut faire beaucoup de choses, et si tu n’essais pas de comprendre ce que tu fais, alors de telles manipulations guideront ta vie, et plus qu’un soldat, tu seras un pion, tu seras un esclave. Médite là-dessus, car je ne serais pas toujours là pour te sortir de ses manigances, ou de tes mauvais pas. Je n’ai qu’une chose à te souhaiter : Bonne Chance, Peter Sylar…

D’un simple geste, je désactive le micro, et d’un autre, j’enclenche la diffusion par le système d’aération de ta « prison » d’un gaz soporifique. Tu dormiras bientôt, et lorsque tu te réveilleras, tu seras à Mutant Town, comme convenu.

T’ai-je sauvé, Peter Sylar ? Du BAM, oui, mais de toi-même ? Je ne saurais y répondre, mais je te le souhaite, car il faut sauver le soldat Surion…