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 Une journée ordinaire [LIBRE]

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Amy de Lauro
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MessageSujet: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeSam 7 Avr - 16:58

    Samedi 7 Avril 2012 – 13 : 50

Tout était redevenu normal, cela avait prit du temps et requit de la volonté, mais la vie de Nephilim était redevenue aussi normale que possible aux sues d’où elle se trouvait.

Bien qu’elle cauchemardait encore, ce n’était ni aussi récurrent ni aussi difficile à revivre que les premières fois. Trois mois s’étaient écoulés depuis l’Attaque des Purificateurs, et bien qu’elle n’eut récupérée son innocence, Nephilim avait reprit une existence tranquille.

Elle n’avait pas arrêtée de s’entrainer, loin de là, poursuivant ses sept heures hebdomadaire d’entrainement aux arts martiaux, complété de temps à autres par la Salle des Dangers de l’Institut, quant elle trouvait d’autre participant pour une séance, mais avait également reprit les cours, internes comme externe, pour mener à bien son cursus de licence de Psycho, avait sympathisé avec de nouvelles personnes et avait prit en main son don de guérison. Sans être retournée à sa naïve vie tranquille, les jours de Nephilim étaient paisibles et « normaux ».

C’était samedi aujourd’hui, la journée où l’italienne ne faisait rien. Hier elle avait fait quatre heures de psycho et autant d’arts martiaux, aujourd’hui elle se reposait. Vêtu de son traditionnel t-shirt de coton bleu sombre avec rayures violettes horizontales, qu’elle avait spécialement déchiré au niveau des omoplates pour pouvoir libérer ses ailes, d’un jean et de basket, elle pratiquait la photosynthèse depuis presque quatre heures maintenant : à la différence des autres jours, elle ne s’était pas levée avec le soleil, mais n’ayant rien à faire de l’après-midi, elle poursuivait ses heures quotidiennes de collecte.

Les deux appendices pulmonaires rouges sang et plumeux qu’elle appelait ses ailes bougeaient au rythme de sa respiration, se gonflant pour aspirer le dioxygène comme le dioxyde de carbone, alors même que debout dans le parc de l’Institut, immobile, Nephilim regardait le soleil derrière ses paupières émeraudes. Cachés par sa chevelure brune lâchée, les écouteurs la reliaient à son mp3 et lui faisaient écouter de la musique douce et calme – la même depuis des heures, mais Amy ne s’en lassait pas.

Elle était bien là, calme et passive, regardant l’astre solaire dans sa course céleste ; ce n’était pas pour rien qu’on l’avait surnommée Girasole, tournesol en italien. Elle pouvait rester des heures à contempler ce que Michelangelo appelait l’ombre de Dieu, et le faisait chaque jour, dans le parc vert de l’Institut. Les plantes et la paix qui l’entourait étaient autant d’échos de son être, qui fonctionnait et vivait comme elles.

Ses traits juvéniles, avec son nez grec et sa bouche pincée, transpiraient du contentement de la situation.

C’était parmi les moments qu’elle appréciait le plus ; ça et parler avec des amis. Le monde avait des airs de prairie du paradis dans ces instants. Tant et si bien qu’elle était presque dans un rêve, libre de ses pensées et des contraintes du temps et de l’espace. Il y avait son environnement immédiat et l’immense boule de flammes qu’elle regardait ; le monde s’arrêtait là pour elle.

Et dans cet état de flânerie où chaque souci s’évaporait pour un temps, Amy était presque toujours surprise quant venait le moment d’en sortir. Généralement, elle sursautait lorsque l’alarme de son téléphone sonnait pour lui indiquer qu’elle devait arrêter, mais aujourd’hui, il n’y avait pas d’alarme. Donc, se serait soit le départ du soleil, soit l’arrivée d’une personne, qui la ramènerait à la réalité.

Et évidement, se fut le second cas, qui la fit sursauter une fois de plus.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeLun 9 Avr - 23:13

Tu ne devrais pas faire ça. Tu vas t'attirer des ennuis.

Pour sûr, ça, Caolán le savait. Pour autant, qu'est-ce qui pouvait lui arriver de pire que d'être cloîtré dans la minuscule enceinte de l'Institut Xavier ? Et quand bien même minuscule était un grand mot, l'école ne pouvait pas rivaliser avec l'appel de l’extérieur. Depuis qu'il était ici, l'adolescent ne cessait de s'ennuyer. Beaucoup trop de cours étaient dispensés ici, l'ambiance était bien trop scolaire pour lui plaire. De son point de vue, il ne s'y passait rien. Il avait surpris quelques fois des X-Men traverser précipitamment dans les couloirs mais il ignorait toujours la nature de leurs activités. On le laissait systématiquement à l'écart de tout élément un tant soit peu intéressant. Et c'était sans compter qu'on empiétait sur ses libertés de façon inique : couvre-feu, comportement surveillé, nourriture contrainte et surtout, interdiction d'aller en ville. Penser à l'argent qu'il perdait chaque jour où il n'était pas en train de fournir les boîtes de Boston en Tropic le rendait fou de rage.

Il avait eu besoin de se changer les idées. Alors tant pis, quitte à se retrouver seul, il avait pris la décision de se rendre au parc. Il n'y était pas allé souvent. Il préférait généralement rester près du bâtiment principal, où la population était plus vive et les discussions plus nourries. Sa théorie personnelle était que dès qu'on s'en éloignait, les gens devenaient tous comme flegmatiques ou du moins détachés. C'était une raison amplement suffisante pour éviter l'endroit, d'après lui. Les élèves étaient suffisamment lents d'esprit comme ça. La question était de savoir si le phénomène relevait d'une malédiction lancée par un mutant malveillant, ou tout simplement du cadre tranquille et solitaire de l'espace vert qui déteignait sur les promeneurs ? Quoi qu'il en soit, tout aussi vif qu'assuré, il n'avait pas douté une seule seconde être immunisé à la douce torpeur du lieu.

C'était en marchant, ou plutôt, en sautillant, qu'il l'avait aperçu. Une fille, debout, bien immobile. Ça faisait déjà un mauvais point (il y avait trois ou quatre ans, c'en aurait fait deux, mais depuis quelques temps, Caolán s'intéressait tout aussi bien, sinon davantage, aux personnes du sexe opposé). Même son regard étrange était arrêté, et le pire, c'était qu'elle regardait le soleil. Elle semblait pouvoir le fixer éternellement. C'était pour lui du masochisme pur et simple. Conséquence indirecte de son pouvoir, lui ne pouvait espérer ne serait-ce que diriger les yeux vers l'astre du jour sans que sa vue soit brouillée pendant plusieurs dizaines de secondes. Il avait eu suffisamment de mal à prendre l'habitude de ne jamais lever la tête vers le ciel pour qu'un mutant avec une capacité contraire ne l'agace. Ce n'était pas cependant parce qu'elle avait les paupières grandes ouvertes qu'elle était plus consciente de son environnement. Il allait jusqu'à la soupçonner d'être en train d'écouter de la musique. Quelle terrible torpeur !

Curieux, l'adolescent l'avait observée pendant longtemps. Au moins deux minutes. Et pendant tout ce temps, elle n'avait rien fait. Mais que pouvait-elle bien fabriquer ? Elle n'était même pas assise. La question serait restée en suspend s'il n'avait remarqué, en se glissant discrètement derrière elle, deux excroissances écarlates dans son dos. Deux petites protubérances qui palpitaient. Qui brassaient l'air. Comme une respiration. Lentement.

Tu ne devrais pas faire ça. Tu vas t'attirer des ennuis.

Et si c'était une zone très sensible ? Et si le simple fait de les toucher lui ferait souffrir le martyr ? Caolán chassa Jiminy Cricket de son épaule. Après tout, cette fille était visiblement paresseuse, et la forcer à bouger n'était que lui rendre service. Et surtout, c'était vraiment trop tentant. Prudemment, il approcha ses mains des courtes ailes rouges qui s'agitaient toujours. D'un seul geste précautionneux, il leur appuya dessus et retira instantanément ses doigts. Un adolescent aurait certainement détalé en courant après une telle espièglerie, mais lui n'avait peur de rien. Il se retrouva simplement à demander, sur un ton intéressé :

-Alors, ça fait mal ?


Dernière édition par Caolán Fitzroy le Ven 18 Mai - 1:17, édité 2 fois
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Amy de Lauro
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMar 10 Avr - 17:17

Complètement déconnectée de la réalité, Amy n’avait vu, entendue ou sentie venir la personne, et l’italienne ne réalisa la présence de cette dernière uniquement lorsqu’elle la toucha. D’ordinaire, un sursaut de surprise, voir une petite frayeur, aurait été la réaction de Nephilim, mais l’endroit du contact la fit crier.

Simultanément au réflexe de replier ses Ala-pulmos sous son épiderme, Amy fit un pas en avant, se retournant d’une rotation de ses pieds pour se retrouver face à l’agresseur, les poings en garde. Cela faisait maintenant un peu plus de deux mois qu’elle s’entraînait aux arts martiaux, et commençait à prendre les réflexes de ceux-ci.

Cependant, si elle était prête à bloquer une attaque de ses avant-bras, elle ne pouvait empêcher son visage d’être figé dans une expression de peur, comme choquée. Nephilim resta comme cela quelques instants, ses yeux dénués de pupille tels des émeraudes polies pointés sur l’autre personne.

C’était un adolescent un peu plus grand qu’elle, longiligne et svelte, avec des bras frêles, un visage fin avec de discrètes tâches de rousseur. Il avait des cheveux que Nephilim, malgré la palette de couleur altérée (allant du vert au vert, tout en nuance) par ses membranes nictitantes, identifiait comme blond, et qui s’arrêtaient à ses sourcils de même couleur, lesquels trônaient au-dessus d’yeux probablement bleus. Il avait l’épiderme d’un vert pâle, donc une peau plus blanche que la moyenne, et ses yeux étaient troublant, dilatés. Bien qu’elle n’aurait put en jurer, Amy semblait voir des teintes différentes au niveau du front et des yeux de l’autre.

Se rendant compte de la stupidité de la situation, l’italienne déglutie. Il semblait que l’autre n’était ni plus ni moins qu’un autre élève un peu trop curieux – défaut qu’elle lui pardonnait volontiers étant donné qu’elle partageait ce trait de caractère – qui avait voulut toucher du doigt l’étrangeté du jour. Littéralement.

Baissant sa garde, ramenant ses poings le long de ses cuisses, toujours son air choqué sur le visage, Amy se senti gênée par sa réaction visiblement trop radicale. En même temps, personne n’avait jusque là touché les Ala-pulmos sans son autorisation, et des gants médicaux.

Déglutissant une nouvelle fois, elle fit un pas en arrière, son visage prenant une expression honteuse, alors qu’elle-même détournait le regard. L’autre devait avoir une demi-douzaine d’années de différence avec elle, et si son comportement était plutôt déplacé, elle ne devait pas plus en vouloir. Pas trop du moins.

- Ce sont mes poumons, répondit-elle finalement après plusieurs secondes de silence.

Cela n’avait pas réellement fait mal, cependant l’expression plus de peur que de mal n’était pas applicable : les Ala-pulmos étaient plutôt résistants pour de la fibre musculaire, mais les briser revenait à condamner l’italienne à se noyer dans son sang, ses poumons s’emplissant de l’hémorragie. C’était l’une des raisons qui faisait qu’elle ne pourrait selon toute logique jamais voler.

- Ca… ça ne m’a pas fait mal, mais évite de les toucher ok ? C’est comme si quelqu’un mettait son doigt dans ton poumon.

Il n’y avait pas que de la vérité dans ses paroles, principalement parce qu’elle n’avait pas la moindre idée de la sensation ressentie par quelqu’un lorsqu’un objet heurtait la paroi de ses poumons. Le contact n’avait pas été violent, même plutôt doucement d’ailleurs, mais les Ala-pulmos étaient une zone sensible de l’anatomie d’Amy, et elle préférait qu’on évite d’y toucher.

Retirant ses écouteurs pour ne plus avoir une musique inappropriée dans les oreilles et pouvoir pleinement entendre les paroles du nouveau venu, Amy releva ses yeux d’émeraudes vers le nouveau venu.

- Dé…désolé pour l’accueil… mais tu m’as fait peur. Pis mes ailes sont sensibles…

Amy ne savait pas trop quoi dire d’autre.

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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMer 11 Avr - 1:30

Sa réactivité exacerbée par la bonne dose d'amphétamine qui circulait dans son sang de façon passive, Caolán avait été tout aussi prompt à faire un pas en arrière dès qu'il avait compris que la mutante se mettait en position martiale. Bien qu'il comprenait aisément que ce soit un réflexe courant dans le milieu militaire, ou même chez certains X-Men, elle était l'élève la plus nerveuse qu'il ait rencontré jusqu'à présent, s'il s'excluait lui-même. Elle ne pouvait pas faire comme n'importe quelle autre fille, pousser une petite exclamation de surprise et simplement tourner la tête ; non, elle préférait donner dans le théâtral, crier et se tenir prête à livrer un combat de boxe. Ce n'était pas du tout le comportement auquel il s'était attendu de la part d'une personne qui avait passé les deux dernières minutes immobile. Ayant eu un mouvement presque aussi brusque, quoique moins fluide, il corrigea à son tour sa position.

-Euh, ben désolé, balbutia-t-il dans un premier temps, avant de prendre en compte toutes les explications de son interlocutrice.

Fronçant les sourcils, il isola le mot poumon. Passant la main sur sa propre cage thoracique comme pour être sûr d'avoir parfaitement compris, il adressa à la mutante une expression mi-intriguée, mi-écœurée. Il regrettait presque d'avoir touché les excroissances rougeâtres. Non pas qu'il s'inquiétait particulièrement de ce qu'avait pu ressentir leur propriétaire (il imaginait assez précisément quelle aurait pu être l'ampleur de sa réaction si le contact avait été véritablement douloureux) mais l'idée d'avoir touché un organe qui se trouvait normalement au plus profond de la poitrine, et où il était probablement retourné, ne lui était pas agréable. Il doutait cependant que la comparaison avec l'organe ventilateur soit réellement pertinente, car il supposait que se faire ne serait-ce qu'effleurer le poumon soit une épreuve plus terrible. Cette réflexion ou celle qui la précédait le firent frissonner de dégoût, bien qu'il jugea préférable de ne pas émettre de son discourtois. Il reprit toutefois extrêmement vite une attitude enjouée.

-D'accord, d'accord. J'essayerai d'éviter, alors... Sensibles, hein ? ajouta-t-il avec un sourire ravi.

De face, la jeune fille était à peine moins étrange que de dos. Il n'était pas étonnant qu'elle puisse regarder indéfiniment regarder le soleil. Elle n'avait pas de pupille ! Techniquement, Caolán ne savait pas trop si elle était capable de voir correctement en l'état. Après tout, elle ressemblait à une sorte de plante, et les plantes n'avaient pas d'yeux. Néanmoins, il ne croyait pas que c'était ce trait qui avait précipité sa soudaine posture défensive. Elle avait à n'en pas douter l'attitude de quelqu'un sur ses gardes. L'adolescent étant également un peu bipolaire à ses heures, il pensait dur comme fer avoir certaines clés pour la comprendre... ou du moins pour en avoir l'air.

-Tu es sûre que ça va ? Tu as l'air d'être sur les nerfs. Quelque chose t'inquiète genre ? Il songea à la discussion qu'il avait eue sur X-Cam avec cette changeforme de Los Angeles. Il y en a tellement qui deviennent paranos depuis le massacre de Mutant Town, pas vrai ? Ils se font du soucis pour pas grand-chose. De toute façon, si les purificateurs décidaient de faire une virée ici, qu'est-ce qu'on pourrait faire à part regarder tout cramer ? Faudrait qu'ils apprennent à se détendre, plutôt. Et puis les optimistes vivent plus longtemps, il paraît, enchaîna-t-il sans cesser de sourire.

Malgré l'intérêt concret qu'il portait à son interlocutrice, ses pensées furent bientôt envahies par des considérations plus intéressées. Il n'y pouvait rien, le business était le business...

-Surtout qu'il existe des solutions faciles, si tu te sens pas super bien.


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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMer 11 Avr - 20:36

L’autre élève avait réagit également par reflexe, se reculant d’un pas ; il s’excusa ensuite, sa frayeur se traduisant dans un léger balbutiement. S’en suivit un mouvement destiné à prendre la mesure des choses, lorsque l’adolescent porta la main à son propre torax, son visage affichant une expression à la fois curieuse et dégoutée. Après quelques frissons et une nouvelle expression de dégoût encore plus marquée, ce qui vexa légèrement Nephilim, l’autre reprit la parole avec un air qui ne collait pas avec ses émotions précédentes, confirmant qu’il essaierait d’éviter, si c’était aussi sensible que cela. Amy ne savait pas comment interpréter le sourire ravis de l’autre élève.

La surprise passa sur les traits de ce dernier lorsqu’il l’eut suffisamment détailler pour remarquer ses yeux tels des émeraudes polies, réaction à la fois normale et habituelle. Des membranes nictitantes, surtout de cette couleur et de cette apparence d’opacité, c’était plutôt unique comme mutation.

Le fais que l’autre s’inquiéta de ce qui pouvait oppresser l’italienne la toucha, mais ses dires suivants la heurtèrent : il parlait de l’attaque des Purificateurs comme d’un détail, spéculant que ses fanatiques pourraient très bien venir à l’Institut et tous réduire en cendre sans que personne ne puisse rien y faire.

Amy serra les poings ; même si elle ne pouvait blâmer l’autre élève pour son inconscience, le sujet de Mutant Town la touchait de près, encore aujourd’hui. Elle ne pouvait ainsi empêcher la colère de monter, à la fois parce que l’autre était parfaitement indifférent à l’horreur et la souffrance qui c’étaient produites durant cette nuit infernale, mais parce qu’il envisageait que cela pouvait arriver à l’Institut et que rien ne pourrait être fait. Et il te disait cela avec un sourire.

Ignorant la dernière phrase de son interlocuteur, l’italienne prit la parole avec un ton plus violent qu’elle n’aurait voulut.

- Qu’ils viennent ; ils seront bien reçus. A Mutant Town, ces lâches s’en sont prit à des innocents sans défense, ici, ils auront affaire aux X-Men, et à des gens qui ne laisseront pas brûler leur foyer. Je suis sure que la plupart d’entre nous serait prêt à se battre pour défendre l’Institut, pour peu qu’on nous laisse le faire. J’étais à Alphabet City, et je ferais tout pour ne plus jamais voir pareil massacre.

S’interrompant brutalement en se rendant compte du ton qu’elle employait, Amy se refera sur elle-même, reprenant la posture timide au regard fuyant qu’elle avait eut quelques instants auparavant. Ce n’était pas dans sa nature de se montrer agressive ou brutale, mais ce mec avait un don pour appuyer là où cela faisait mal ; au propre comme au figuré.

- Dé..désolé, dit-elle à nouveau, je suis pas aussi tendue d’habitude. Mais après mes ailes, tu t’attaque à ce qui te semble n’être qu’un fait divers mais est une manifestation tangible d’une haine interraciale qui a eut des conséquences atroces. Essaie d’éviter les sujets sensibles s’il te plait.

Amy s’en voulait de faire des reproches à cet inconnu, car après tout il n’avait voulut ni être méchant ni être blessant dans ses propos. Mais son espèce de j’m’enfoutisme fataliste et manichéen était plutôt malvenu dans une conversation, du point de vue de Nephilim en tout cas.

Ce rendant compte que leur rencontre atypique et ses réactions plutôt extrêmes avaient coupés court à toute formule de politesse, l’italienne se sentit encore plus mal-à-l’aise.

- Euh… j’ai oublié de me présenter, commença-t-elle, hésitante. Je m’appelle Amy de Lauro, aka Nephilim. Photosynthèsiste. Et toi ?

Elle n’avait ni tendue la main ni accomplit le moindre geste hormis essayer de regarder l’autre élève dans les yeux, mais avait comme à son habitude insisté sur la prononciation italienne de son nom pour éviter les « Deloro » qu’elle ne supportait pas.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeVen 13 Avr - 3:35

Pendant tout le temps où la jeune fille haussa le ton, Caolán ne trouva rien de mieux à faire que de regarder ses pieds, les faisant se chevaucher légèrement. Il avait instinctivement adopté l'attitude prise lors des rares moments de sa vie où sa mère lui avait réellement tenu un discours réprobateur. Décidément, son interlocutrice était d'un tempérament explosif. Elle semblait passer par des phases de grandes timidité, entrecoupées par des réactions aussi soudaines que brutales. L'adolescent renifla : comme souvent, il avait été trop vite en affaire. Il aurait du attendre de mieux comprendre les aspirations des gens d'ici avant de parler autant. Il n'était pas suffisamment familier du milieu pour se permettre d'être aussi audacieux qu'il l'était chez-lui. Pour sûr, dans les quartiers populaires de Boston, les chances que ses paroles choquent qui que ce soient auraient été minimes. Là-bas, bien rares étaient les personnes nourries et logées par les idéaux. Mais il ne fallait pas oublier qu'il était à présent au cœur de l'Institut Xavier, l'épicentre de la propagation des idées du doyen télépathe. Si ses dévots étaient un certain nombre, la plupart des individus devaient être au moins largement gagnés à sa cause. Il était difficile de monter son commerce dans un tel climat de ferveur et sans doute serait-il nécessaire d'invoquer d'autres arguments de vente.

Il est inutile de te trouver des excuses. C'est une faute professionnelle ; t'as déconné, c'est tout.


Peut-être le plus dur se révélerait être de faire le tri entre tous les argumentaires. Il n'y avait jamais réfléchi véritablement avant, et son cerveau dopé fit rapidement ce qui lui parut être le tour de la question. Le mutant ne voulait pas être le pion d'un quelconque dogme, si ce n'était le sien. Celui prêché ici était plus subtil et plus difficile à isoler que celui de la Confrérie. Plus naturel, aussi, probablement. La plupart des fainéants préfèrent arbitrairement la paix au conflit, songea-t-il, quoique la posture des X-Men, se battre pour l'imposer, soit assez singulière, et assez paradoxale, au fond. Il rangea ces belles considérations dans un coin de son esprit, et passa immédiatement à autre chose. Il était temps de trouver des mesures plus pratiques pour se faire pardonner son erreur. Si, faute d'information, il ne faisait pas le lien direct entre Alphabet City et l'incendie, il comprit que la jeune fille avait été atteinte personnellement par le drame. Cela expliquait ainsi sa sensibilité sur ce point. Il fit son possible pour se sentir désolé.

-Je savais pas. Excuse. Moi j'ai vu ça qu'à la télé. Ça me touche pas vraiment de près, du coup. Je réalise pas trop ce que c'est... Comme quand on annonce plus de 10 000 morts à l'autre bout du monde. Tu regardes ça comme ça, juste en te disant que t'es bien content de pas y être. Ou de pas y avoir été... C'est difficile de se rendre compte de ce qui nous arrive pas... S'il y a un décalage entre-nous sur ce point, c'est moi qu'ai tord, du coup, je suppose...

La conversation menaçait de devenir pesante, voire démoralisante. Heureusement, Caolán avait le don de sauter du coq à l’âne, et il suivit sans mal la présentation d'Amy, puisque c'était son prénom. Malgré ses dernières paroles, il n'avait rien perdu de sa gaîté.

-Photosynthèsiste ? Comme les panneaux sur les toits ? C'est pour ça que tu reste là à regarder le soleil alors ? Disant cela, il étendit les bras et mima vaguement quelque chose évoquant probablement la rotation d'une éolienne. Il leva ensuite la tête vers le ciel et garda les paupières grands ouvertes. Et tu peux lancer des genres d'éclairs ensuite ?

Il se reprit, fermant les yeux avec une petite grimace de douleur. Il n'avait contemplé la boule de feu céleste qu'un court instant, mais cela avait largement suffi à faire couler sur ses joues d'abondantes larmes. Des larmes vertes. D'où s'échappaient paresseusement un gaz jaunâtre et à l'odeur asphyxiante. L'adolescent avait pensé depuis la dernière nuit à un moyen plus artistique d'exprimer son pouvoir, et il l'avait trouvé. Le dichlore était à la limite de la solvabilité dans les larmes, ce qui faisait qu'il se dégageait progressivement une fois secrété, sa densité ne le faisant pas disparaître immédiatement. Il avait beau être extrêmement nocif, son corps n'était pas à son premier composé chloré, et tant qu'il restait dans une proportion raisonnable, tout irait bien.

C'est du moins ce qui était prévu. Toutefois, la mesure était un concept qui ne lui était pas vraiment familier. Ou peut-être avait-ce été la volonté de faire grande impression qui l'avait poussé à produire autant de l’élément toxique d'un seul coup. Ou avait-il sous estimé la quantité de liquide lacrymal qu'il créerait. Dans tous les cas, les effets étaient là. Les conséquences en salle auraient été désastreuses, empoisonnant gravement une bonne partie des occupants qui y seraient demeurés sans protection. En extérieur, le gaz avait tendance à rester au sol, et bien que le miasme ait davantage tendance à se dissiper, ce n'était pas une mince affaire. Le problème était principalement pour le jeune mutant, qui sentait à présent sa rétine le brûler progressivement. Aveuglé, il tomba à genou en poussant un grognement de douleur. La tête entre les mains, les dents serrées, il finit par articuler entre deux gémissements étouffés :

-Y'aurait pas, un peu d'eau, dans, le coin, s'il te, plaît ?


Dernière édition par Caolán Fitzroy le Ven 18 Mai - 1:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeVen 13 Avr - 17:48

Immédiatement après qu’Amy ait commencé sa réprobation, l’autre élève adopta la posture honteuse d’un enfant en train de se faire gronder, ce qui mit rétrospectivement l’italienne encore plus mal à l’aise une fois qu’elle eut finit de parler. Ce n’était pas dans sa nature de s’énerver ainsi, et elle ne voulait en rien être perçue comme la marâtre de service.

L’autre avait raison, il ne pouvait pas savoir ; son point de vue indifférent était également celui qu’avait eut Amy jusqu’à ce qu’elle soit prit à part par les Purificateurs, et c’était triste de constater qu’il fallait vivre un malheur pour cesser d’être indifférent envers ceux des autres.

Reprenant la conversation avec une joie étrange, l’autre mina une espèce de truck avec ses bras tendus, comme les pales d’une éolienne, alors que ses paroles parlaient de panneaux photovoltaïques, et qu’il comparait le pouvoir de Nephilim à cela. Visiblement, l’adolescent n’avait pas bien comprit le don d’Amy, ni suivit beaucoup de cours de science : il avait fait un joli mélange. Il finit par demander si elle pouvait faire quelque chose de l’énergie emmagasiné.

- Les panneaux sur les toits sont des panneaux photovoltaïques, commença l’italienne pour corriger l’autre. Mais il y a effectivement photos dedans : il s’agit du nom grec pour la lumière. Les panneaux photovoltaïques transforment la lumière en électricité, alors que la photosynthèse transforme la lumière en matière. Je me nourris du soleil, comme les plantes, en gros… Avant qu’elle n’eut put continuer, Amy vit l’autre lever les yeux vers le soleil, à l’instar de ce qu’elle-même faisait quelques minutes plus tôt. Ma sei stupido ? s’eclama-t-elle sans prendre garde à la langue, alors même que le jeune téméraire ployait devant l’astre du jour. J’ai des membranes qui protègent mes yeux, c’est nocif pour l’œil de regarder le soleil !

S’approchant d’un pas, elle remarqua les larmes qui coulaient des paupières clauses de l’autre élève ; il n’avait pas regardé le soleil suffisamment longtemps pour que cela laisse des séquelles, mais semblait peu dégourdit. Il fallut un instant à Nephilim pour comprendre que les larmes n’étaient pas de la couleur qu’elles auraient due, et que c’étaient-elles qui dégageaient une odeur asphyxiante et un gaz d’une couleur tendant probablement vers le jaune.

C’était quoi ça ? Son pouvoir ?

L’odeur était atroce, même pour la faible quantité qui s’en dégageait, et les poumons d’Amy lui brûlaient. L’autre élève tomba au sol un rictus de douleur sur le visage, grognant et portant ses mains à l’encontre de ses yeux.

Zut, c’était visiblement pas normal ; et douloureux !

Amy réagit plutôt vite lorsque l’autre demanda de l’eau ; elle n’avait aucun moyen de recracher celle filtré par son estomac secondaire, et s’il y avait une rivière dans le parc de l’Institut, elle n’avait aucun moyen de conserver le précieux liquide pour le ramener au nécessitant. Du fait, elle allait devoir le guider jusque là-bas.

- Tu me marcher ? Je peux te conduire jusqu’à la rive qui borde le parc, si l’eau naturelle te fait pas peur. C’est plus proche que les locaux de l’Institut là où on est.

Si l’autre élève acceptait, Nephilim le saisirait par le bras, pour l’aider à se relever et le guider jusqu’au point d’eau. S’il refusait, elle s’en irait immédiatement courir jusqu’à l’Institut et prendrait la première bouteille qui lui passerait sous la main. Inutile de préciser que la première solution était la plus courte.

C’était cependant à l’autre de décider.

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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMar 24 Avr - 23:17

La brûlure s'intensifiait de plus en plus, à mesure que le dichlore attaquait progressivement les vaisseaux les plus exposés autour des yeux. Caolán y répondit, presque par réflexe, en stimulant la production de méthamphétamine. L'augmentation brutale du taux de dopant dans le sang lui permis de reprendre un peu le dessus sur la douleur. Éperonnées, ses pensées se dispersèrent en tous sens. Il songea dans un premier temps qu'il était tombé sur la je-sais-tout de service. Après tout, qui d'autre qu'un intello s'intéressait aux racines grecques, et à l’étymologie des mots en général ? Une catégorie de personnes souvent solitaires, et que lui-même n'avait guère l'habitude de côtoyer. Il ne plaignait pas leur isolement, bien souvent ils se mettaient tout seuls à l'écart, et ne pas profiter des autres était d'après lui la pire des bêtise. Sans vraiment les détester, il considérait le fait d'avoir de la culture comme un luxe, un pseudo-idéal réservé aux gosses de riches. En soit, il n'éprouvait aucun sentiment d'infériorité face à eux, se disant qu'à leur place, il en aurait sans doute fait autant, sinon plus. Le seul domaine dans lequel il avait pris le temps d'avoir quelques connaissances superflues était la chimie ; c'était très relatif, son niveau était à peine celui d'un étudiant sérieux de son âge. Il leva une main de son visage et la tendit mollement devant lui pour dissuader Amy d'approcher immédiatement. Puis il détacha quelques mots, parlant très rapidement, ce qui contrastait avec la lenteur, causée par le combat contre la souffrance, de sa dernière phrase :

-Dichlore, fais gaffe, ça tue les poumons.

Comme pour illustrer son avertissement, il toussa légèrement. Heureusement, ses bronches étaient aussi concernées par la résilience face au chlore que l'étaient les autres zones de son corps, et il savait qu'il n'avait pas grand-chose à craindre de ce côté-là. Il ne sentait qu'à peine la douleur du gaz qui s'infiltrait dans sa poitrine. Simultanément, la conclusion le saisit brusquement que son interlocutrice ne devait pas être américaine. Il avait à Boston un ami latino qui jurait en espagnol dès qu'il s'énervait. De la même façon, elle avait dû s'exprimer dans sa propre langue. Une langue assez proche de l'hispanique, d'autant qu'il puisse en juger. Du reste, si Amy était un prénom passe-partout, « Delorrreau » ne sonnait pas vraiment local. Peut-être venait-elle de la péninsule ibérique, vu son teint, il était peu probable qu'elle vienne d’Amérique du Sud.

-Fin' têtre pas les tiens, fit-il avec une lueur d'espoir, se rappelant que les organes en question étaient quelque part rangés dans son dos.

L'amphétamine faisait son effet, compensant la pénétration toujours plus profonde de la substance nocive dans la zone sensible par un effet anesthésique. Il parvint même à ouvrir les paupières un instant et à lever le regard vers la jeune fille... pour se rendre compte qu'il était totalement aveuglé par le dichlore. Ses yeux étaient parcourus de petites veines noirâtres et gonflées, qui donnaient à l'ensemble la teinte sombre de son sang, au milieu duquel se détachait une pupille semblant s'être encore élargie, masquant presque entièrement le cercle bleu clair de l'iris. Il baissa à nouveau la tête qui reprit sa position initiale, la face à une trentaine de centimètres du sol. Une certaine euphorie artificielle le gagna peu à peu.

-Putain ça arrache ! Je vois plus rien ! s'exclama-t-il avec un ton presque amusé, proche de celui d'un jeune impétueux ayant goûté un plat trop épicé.

Il fallait montrer qu'il contrôlait la situation, que c'était un dur. Vue la dose de stimulant qu'il venait de synthétiser, la moindre angoisse lui était de toute façon étrangère. Il essuya dans sa paume les dernières larmes toxiques qui roulaient encore paresseusement le long de ses joues, avant de s'en débarrasser en se frottant la main dans le gazon. Il renifla, et se releva avec une certaine difficulté. Chancelant, il chercha à tâtons le soutien d'Amy.

-Ouais... ouais... Je crois. mpf On fait comme ça, merci... T'inquiète pas, c'est mon pouvoir. Plus ou moins. J'suis habitué.

Et c'était plutôt vrai : il avait connu pire.
Mais il s'en serait quand même bien passé.


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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMer 25 Avr - 17:10

Alors qu’elle s’apprêtait à prendre l’autre élève pour le guider jusqu’au court d’eau, ce dernier tendit la main pour lui interdire d’approcher. Le gaz qui s’échappait tuait les poumons ; Amy lâcha un juron en sa langue maternelle, alors que l’autre commençait à toussoter. Elle se mordit les lèvres lorsque dans un espoir, l’adolescent demanda si c’était également le cas des siens. Non seulement les siennes n’étaient pas plus résistants que les poumons humains, mais en plus, du fait de l’excroissance, ils étaient plus à même de capter les toxines, et donc plus vulnérables ! Le seul avantage relatif était que son corps absorbait le dioxyde de carbone comme le dioxygène, et que par conséquent les gaz les plus courants ne lui faisaient pas grand-chose.

Refusant de paniquer, elle s’approcha tout de même du jeune homme pour l’aider ; quelque soit la dangerosité de son gaz, il ne devrait pas la tuer si vite que cela, et s’il ne la tuait pas, elle guérirait.

L’autre se plia de nouveau en deux après avoir un instant essayé de la regarder, s’exclamant d’un air presqu’amusé qu’il n’y voyait plus rien ; il était bête où il le faisait exprès ? Un gaz qui tue les poumons et il se marre ? Encore que chez lui, si ce gaz était douloureux, il n’était peut-être pas mortel. Visiblement pas mortel d’ailleurs, vu l’état d’euphorie de l’autre. Bref, toujours était-il qu’Amy ne parvenait pas à le saisir, essayant de ne pas absorber trop de gaz tout en essayant de l’attraper.

Finalement, il parvient à réguler ou autre la production de la saleté, et après s’est essuyé les joues avec les mains puis les mains sur le gazon, il se releva non sans une certaine difficulté. Nephilim le rattrapa et commença à le soutenir.

C’était son pouvoir ? Pleurer un gaz toxique ? Y’en avait vraiment qui n’étaient pas gâté par la nature.

Commençant à le guider vers la rivière, respirant le moins possible pour ne pas ingurgiter le gaz. Ses yeux protégés par les troisièmes paupières faisaient l’aller-retour entre la direction et le jeune homme qu’elle soutenait.

Sa partait mal sa journée à lui, en même temps il n’avait pas été malin de regarder le soleil directement.

Amy se demandait si elle devait appeler l’infirmière, car même si l’autre disait y être habitué, il semblait avoir passé un sale moment. Puis cela voulait dire quoi, « c’est mon pouvoir. Plus ou moins » ?

Une fois arrivé au point d’eau, il fallut trouver un endroit où berge et niveau de l’eau se rejoignait – ce qui ne fut pas bien long, comme si la rivière avait été artificiellement aménagée.

- L’eau est juste devant toi ; t’as juste à te baisser. Tu veux que je continue de te tenir pour l’équilibre ? Ne prenant aucune initiative, elle le laissa faire et l’aida du mieux qu’elle put. Finalement quant tout redevint à peu près normal, elle reposa la question qui n’avait trouvé de réponse : Tu t’appelles comment ? Et t’as quel âge, parce que ton coup de regarder le soleil, si c’était fait pour impressionner, c’est plutôt raté ; puéril et téméraire comme comportement. Tu veux que j’appelle l’infirmière pour qu’elle t’examine ?

Amy parlait avec douceur, mais elle avait été franche sur le comportement de l’autre élève. Elle avait pas mal de questions qui lui trottaient dans la tête, mais elle n’y prêtait pas attention, car l’état de l’autre la préoccupait plus.

Personnage étrange à pouvoir étrange.

Pendant qu'elle l'écoutait répondre, Amy déclencha sa guérison accélérée, en prévention.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeLun 30 Avr - 19:56

Le trajet se révéla en réalité être assez agréable, tout juste ponctué de quelques raclements de gorge. La sensation de bien-être dépassait à présent largement la souffrance. Dans la poitrine de Caolán, son cœur s'était emballé, tambourinait avec violence à plus de 150 pulsations par secondes. Il commençait à haleter, prenant des respirations répétées, comme pendant un effort intense. De l'extérieur, il aurait pu paraître sur le point de faire un malaise, mais c'était un grand sourire extatique, quoique crispé, qui se dessinait sur son visage. Il aurait sans doute à présent pu ouvrir les paupières sans ressentir quoi que ce soit. Toutefois, il éprouvait une sorte de plaisir à se laisser guider en aveugle par la jeune fille ; l'inconnu avait quelque chose d'excitant, à moins que ce ne soit le fait de devoir faire confiance à une personne dont il venait à peine de faire la connaissance. Ou simplement l'effet de la drogue qui rendait n'importe quelle condition plaisante. Rien ne garantissait de toute façon qu'il parvienne à distinguer quelque chose avec la pellicule de dichlore qui recouvrait ses yeux. Malgré sa cécité, son pas était exceptionnellement assuré, tant et si bien qu'il failli trébucher deux fois, tout juste retenu par le bras d'Amy.

-Hey, il fait un beau soleil pas vrai ? - jeta-t-il avant de balancer la tête d'avant en arrière à la manière d'un spectateur dans un concert de rock. Un putain de paquet d'énergie ! Alors, t'en fais quoi si tu lances pas d'éclairs ?

Si le stimulant augmentait significativement son activité cérébrale, le faisant réfléchir de manière non-linéaire, elle désinhibait également de façon latente son langage. Sans y penser, il se montrait plus familier encore qu'il ne l'était à l'habitude, même si ce n'était rien par rapport aux argots les plus sauvages qu'il employait parfois avec ses amis. La situation lui paraissait prompte à la conversation, alors même qu'il se tordait de douleur une minute plus tôt. Il n'y avait plus chez-lui la moindre trace de stress, il était intérieurement aussi détendu que s'il avait été tranquillement attablé. Son comportement ardent et exalté ne pouvait toutefois pas être qualifié de calme. Il n'eut plus aucun gémissement, plus aucune plainte jusqu'à son arrivée près du torrent. Dès qu'on lui indiqua la rivière, il s'installa à quatre pattes devant elle et commença à se passer de l'eau sur le visage. Ne sentant aucune fraîcheur, il y plongea la tête toute entière. Il y resta dix, puis vingt, trente secondes, les yeux grands ouverts, laissant le soin au flot de les purger, sans jamais cesser de remuer la tête. L'adolescent n'émergea qu'à la suite une réflexion consciente, car il se rendait à peine compte qu'il ne respirait plus. Il reprit de grandes et rapides inspirations.

-Merde, quelle histoire hein ?

La remarque suivante d'Amy lui fit froncer légèrement les sourcils. Il était plutôt vexé qu'elle décrypte avec autant de pertinence ses intentions. Néanmoins, il était bien décidé à faire comme si l'idée de l’impressionner lui était parfaitement étrangère. Après tout, si l'intention de produire le gaz coloré pour faire sensation était bien la sienne, il n'avait jamais choisi de prendre autant de risque. La production excessive de dichlore était une erreur indépendante de sa volonté, songea-t-il. De là à se dire qu'il n'y était pour rien, il n'y avait qu'un pas. Les choses auraient pu être bien pires, heureusement qu'il avait pris les choses en main et rapidement arrêté la création de la substance toxique. Heureusement aussi que la jeune fille n'avait pas été plus proche, sans quoi elle en aurait respiré une quantité importante, et potentiellement dangereuse. Lui-même ne s'en sortait bien, un visage et des poumons plus ou moins irrités. Sa vue était encore imprécise, cependant, il n'était pas à sa première expérience du genre, et il savait qu'elle reviendrait à la normale d'ici une poignée d'heures. Il haussa les épaules, toujours les genoux au sol, sans cesser de sourire.

-Non, non, c'était pas intentionnel. Mais ça aurait pu t’impressionner quand même ! N'importe qui d'autre que moi se serait retrouvé dans une ambulance direction l’hôpital à l'heure actuelle ! Quoique peut-être on a une infirmerie qui procure des soins d'urgence ici ?

Il plaqua ses cheveux blonds trempés en arrière pour éviter qu'ils dégoulinent sur sa figure. Il se releva finalement et se tourna vers son interlocutrice. Si ses yeux n'étaient pas dans un état bien meilleur, parcourus de nervures sombres, ils paraissait à nouveau fonctionnels. D'une voix sûre quoiqu'inégale car entrecoupée par une respiration intense, il reprit :

-Caolán ! Caolán Fitzroy ! Dix-sept ans, je sais que je les fais pas. Ça aussi, c'est à cause de mon pouvoir. Fin', plus ou moins, ça aussi. C'est à cause de ça que j'ai la langue bleue aussi. Il ouvrit la bouche en grand pour illustrer son propos. Pas la peine de prévenir l'infirmière. Pour moi en tous cas. Je vais hyper bien. C'est juste un léger problème de dosage. J'ai jamais trop aimé les docteurs. Et ils me le rendent bien. C'est à cause de gens comme ça que je suis enfermé ici. Ils me comprennent pas... J'ai pas besoin d'eux. Mais eux, ils pourraient carrément avoir besoin de moi. Par contre, toi, euh, ça va ? Au fait, tu viens d'Espagne ?


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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMar 1 Mai - 19:49

Malgré les halètements et les raclements de gorge, l’autre élève semblait à la fois sur le point de partir sucrer les fraises, et à la fois dans une béatitude complète. Il était drogué ou complètement fumé ?

Simulant un métaleux à un concert, secouant la tête comme un forcené, il trouva qu’il faisait beau ; Amy n’avait jamais vu de drogué ou de bourré, mais c’était assez comme cela qu’elle les imaginait : inconstant et inconscient. Il lui demanda une nouvelle fois ce qu’elle faisait de l’énergie solaire.

- Je sais pas si c’est vraiment le moment et, bah, de toute façon, elle savait même pas s’il avait conscience de ce qu’elle disait. En gros, je me nourris et me guérit plus vite.

Honnête, même dans un moment aussi étrange que celui-là.

Une fois arrivée au cours d’eau, l’autre se mit à terre, se passant de l’eau sur le visage, puis enfonçant la tête dans la rivière.

Encore une attitude qu’Amy ne comprenait pas, mais elle le laissa faire. Même si elle en doutait un peu aux vues des évènements précédents, l’autre élève n’était pas assez immature ou dans un état second pour se noyer comme cela… si ?

L’italienne compta, simplement, et après une demi-minute, commença à s’inquiéter. Bon, l’adolescent remuait toujours la tête, dont il était inutile de s’inquiéter.

Lorsqu’il ressorti la tête du torrent, l’autre élève fit une remarque que Nephilim ne pouvait que confirmer ; quelle histoire.

L’autre eut une expression de contrariété lorsqu’Amy le trouva puéril et téméraire ; il réfléchit un peu, puis haussa les épaules. C’était pas intentionnel, de créer le gaz, mais ne s’avouant pas vaincu pour impressionner Amy, l’autre élève déclara qu’un être normalement constitué se serait retrouvé à l’hôpital après pareille expérience. Et c’était de cela qu’il était fier ? L’italienne fut surprise.

Après avoir dégagé sa chevelure blonde, l’autre élève se releva et se présenta. Caolán Fitzroy, dix-sept ans ; et d’un mensonge, un !

Amy était capable de lire les émotions sur les visages bien mieux que la plupart des gens, faisant partie de ce que le psychologue Paul Ekman avait appelé « génies de la vérité » : par la perception innée des micro-expressions faciales, chose que seul environ 0,25% des gens étaient capables de voir, elle était capable de savoir si quelqu’un mentait. Psychopathes, Sociopathes et Asperger misent à part, personne n’était indifférent à ses mensonges, pas même les plus grands joueurs de pokers du monde. Généralement, se qui revenait le plus souvent, c’était le mépris : on se sentait supérieur à l’autre parce qu’il croyait nos mensonges. Selon la situation, on pouvait rencontrer la peur également, si l’autre était contraint à mentir, la tristesse et la colère aussi. Dans le cas du jeune Caolán, c’est de la joie : il voulait toujours impressionner Amy, probablement.

Elle leva un sourcil lorsqu’il lui parla de langue bleue, mais ne fut pas écœurée lorsqu’il lui la montra ; après tout, elle avait bien des troisièmes paupières comme les oiseaux ou les lézards et ses poumons se prolongeaient sous la forme d’ailes.

Finalement, l’adolescent déclara aller hyper bien, qu’il avait eut juste un léger problème de dosage ; comme il le reconnu lui-même, c’était surtout qu’il n’aimait pas les médecins.

- Comment ça, c’est eux qui t’ont enfermé ici ? demanda Amy, plus intéressée par les raisons visiblement contraintes de la présence de Caolán que par le fait de lui dévoiler son origine. Je te dis d’où je viens si tu me donne ton véritable âge, ok ? Essaye pas de me mentir, je lis sur les visages. Un truck de psycho.

Vu sa puérilité, il devait pas mal être travaillé par les hormones, donc elle lui aurait donné entre quatorze et seize ans. Après, si son don altérait son vieillissement ; la plupart des gens voyait Nephilim comme une adolescente, alors qu’elle vieillissait simplement moins vite, et avait une période juvénile un peu plus longue.

Jouer à un jeu de question-réponse pouvait tourner à son désavantage assez vite, mais elle était prête à tenter le coup : Caolán n’avait pas l’air méchant, même si pour l’instant, elle craignait mal cerner le personnage. Une fois qu’elle eut le bon âge, elle reprit.

- Italienne, je suis italienne. Lauro c’est une commune près de Naples.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeDim 13 Mai - 23:54

-Ben... ouais, répondit dans un premier temps l'adolescent, avant de s'interrompre.

Joignant les mains, il parut gagné d'un intérêt soudain pour le chant d'un oiseau, sans doute perché sur un arbre à sa droite, et se tourna immédiatement pour tenter de l’apercevoir. Son environnement entier lui paraissait très coloré et absolument passionnant, et il ne trouva pas de raison de moins s'intéresser au langage du passereau qu'à celui de la jeune fille. Il eut une moue étrange, mais ne parvenant pas à distinguer quoi que ce soit dans le feuillage, il secoua la tête et revint vers son interlocutrice. Il lui adressa un énième grand sourire avant que sa figure ne manifeste une interrogation passagère :

-De quoi ? J'ai vraiment quinze ans, je t'assure.

Malgré les apparences, sa mauvaise foi ne lui était pas entièrement imputable. Il n'était plus à ce moment précis capable de se rendre compte que ses affabulations avaient été percées à jour. A présent que son mensonge avait été décelé, l'excès de confiance engendré par le dopant le poussait au déni pur et simple. Il n'était juste plus en l'état d'admettre un échec. Le processus mental repoussait le fait, le diminuait, et le transformait en banal quiproquo sur lequel il valait à peine de s'arrêter. Il y avait tant d'autres sujets qui méritaient d'être abordés. Le rythme de sa respiration un peu plus régulier, Caolán se sentit capable de parler des heures sur n’importe-quoi. S'il parvint à se recentrer correctement sur la discussion, ce ne fut qu'à la faveur d'un miracle.

-'Vidament qu'ils m'ont enfermé. Être séparé de sa famille, moi j'ai six frères ; de ses amis, ça j'en ai des tas ; de la ville de où on a grandi, Boston ; et de sa paroisse, bon ça, ça va ; t'appelle ça comment ? La déportation merde, l'exil ! Fin, c'est Soljenitsyne qui comprendrait. -déclara-t-il, plein d'assurance, sans même se demander comment le nom de l'auteur russe lui était venu aux lèvres. Et avec le couvre-feu à 22 heures, l'interdiction de sortir sans permission, celle de bouffer ce qu'on veut. Sérieux, c'est une putain de prison ! Ils me gardent ici sur un malentendu débile. Je suis pas un dangereux, 'fin. Ça m'arrive pas trop de faire clamser les buildings, tu vois ? -blagua-t-il.

Voyant en l'origine d'Amy une formidable occasion d'étaler sa culture pourtant bien maigre, l'adolescent n'hésita pas à la commenter. Il y avait néanmoins dans sa voix une émotion véritable, tel l'explorateur contant ses aventures en terre lointaine voire inexplorée.

-L'Italie, c'est en Europe ça, affirma-il, assez fier de lui. J'y ai été deux fois. En Irlande. Mes grands-parents viennent de là. Par contre, Naples, je connais pas. Moi qui pensais être loin de Boston. Alors, ça te fait quoi d'être aussi loin de chez-toi ? C'est mieux, en Italie ?

Le passage dans le bouillonnement de son cerveau d'une idée plus forte que les autres fut presque un événement palpable. Il ne savait s'il devait considérer le domaine privilégié de son interlocutrice comme l'illustration démente que les gens qui avaient les moyens pouvaient s'intéresser à n'importe quoi ou comme une qualité manifeste. Cependant, il ne portait jamais de jugement de valeur sur quelque chose qui pouvait lui être utile.

-Hum, euh, si tu fais de la psycho, tu pourrais peut-être convaincre Xavier de me laisser sortir d'ici un peu comme je veux, tu crois pas ? J'ai bientôt seize ans, c'est assez pour conduire un scooter, pour passer toute ma vie en prison ou pour baiser avec qui je veux. Mais pas pour sortir des dortoirs à minuit ! Ce règlement est vraiment trop absurde, il serait temps qu'il change. Au moins pour les mutants comme toi et moi.

Il lui sembla maintenant qu'il avait parlé des heures, et les bras le long du corps, songea à faire autre chose. Il se mit à chercher des yeux une quelconque distraction potentielle.


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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeLun 14 Mai - 20:58

Caolán répondit distraitement, s’interrompant presqu’immédiatement pour chercher des yeux un oiseau qui chantait non loin de là. Il revint cependant rapidement à Amy, lui assurant qu’il avait quinze ans ; là elle le croyait, mais la version était légèrement différente de la dernière fois, contrairement à ce que semblait dire Caolán.

Le sujet concernant son enfermement par les médecins à l’Institut était aisément explicable, cependant Nephilim ne voyait pas Xavier forcer quelqu’un ou accepter quelqu’un qui aurait été forcé à se rendre ici. De ce qu’elle en avait entendu, ce n’était nullement le genre.

L’italienne eut droit à plusieurs informations intéressantes sur la vie de l’adolescent, notamment concernant sa famille et où cette dernière se trouvait ; elle ne fut guère surprise que Caolán considérait l’Institut comme une prison, car comme tout établissement, il avait ses règles, et le jeune homme n’était visiblement pas du genre à les suivre.

Il n’était pas dangereux, volontairement du moins, songea Amy ; l’adolescent semblait gentil, très naïf et trop puéril, mais gentil. Mais s’il était capable de dégager un gaz mortel par inadvertance, mieux valait qu’il apprenne à contrôler ses pouvoirs.

- Au risque de dramatiser encore ta situation, le couvre feu c’est 22h en période scolaire, 21h quand t’as cours le lendemain, répondit-elle également sur le ton de la plaisanterie, histoire de faciliter le passage de la pilule, une fois qu’elle eut donné son origine. Sinon je suis sur que tu ferais pas de mal à une mouche.

Caolán localisa l’Italie dans le monde, visiblement content de le savoir ; ou peut-être était-ce le fait qu’il fut allé dans fois en Europe, et plus précisément en Irlande, qui le contentait.

- j’ai pas mal voyagé dans ma vie, et je suis une habituée de la vie en communauté ; les principales différences avec l’orphelinat dans lequel j’étais, c’est que c’est plus grand, et qu’on s’y intègre mieux. Sans me chasser, ma condition mutante me mettait un peu à part avant.

Les paroles suivantes de Caolán laissèrent Amy interdite quelques instants ; non seulement par leur sujet, mais également par leur crudité.

- Certes, t’as l’âge de passer ton permis, même pour les voitures si je ne me trompe pas, mais tu crois que t’es assez mature ? Je veux dire, c’est pas le bon résonnement que tu tiens là : c’est pas je fais une connerie et j’en paye le prix si je me fais choper, c’est je fais pas de connerie. Sa s’appelle la maturité. Puis si t’es légalement capable de conduire ou d’aller en prison, cela veut pas dire que tu dois le faire. Puis le sexe… J’pense pas que ce soit de ton âge.

Amy avait plutôt du mal concernant le dernier point, qui était pas mal tabou chez elle, principalement parce qu’à l’orphelinat, ils avaient fait leur possible pour éviter d’avoir à se retrouver avec pareil problème sur le tapis. Quant à convaincre Xavier…

- Le Prof X a un doctorat de psycho, c’est pas moi et mes quelques trimestres qui vont lui apprendre quoi que ce soit. Puis je l’ai même jamais rencontré ; j’espérais faire mon cursus sous sa tutelle, mais il n’a pas le temps. Il a établit des règles avec sagesse, pour que tout se passe bien et que l’on puisse vivre en communauté. Si tu veux pas en faire parti, dit-le lui et je suis sure qu’il te laissera partir ; cependant, tu perds une chance, non seulement de faire des études supérieures, mais également d’apprendre à contrôler tes pouvoirs. Regarde tout à l’heure, t’as foiré ton coup. Y’aurai put avoir des blessés, tu l’as dit toi-même. C’est vraiment ce que tu veux ?

Amy ne pensait pas que se soit le cas et ne savait pas si elle pouvait se fier aux réponses de Caolán vu son état, mais elle l’écouta. Il s’ennuyait et ne faisait rien pour le cacher, ce qui était assez vexant, mais elle ne fit aucune remarque.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeJeu 17 Mai - 20:51

La morale, ça n'avait jamais trop réussi sur Caolán, et dans l'état où il était, les paroles de son interlocutrice, bien que pleines de bon sens, ne parvinrent pas à trouver d’accroche. Tentant de raisonner l'adolescent, Amy n'hérita que d'un regard circonspect. Vraiment, il avait l'impression de parler avec un prof. Avait-elle enregistré le discours d'un de ces illustrement assommants individus pour le lui restituer ainsi avec une telle précision ? Que quelqu'un de pas plus âgé que lui essaie de lui enseigner à être exemplaire l'exaspérait, voire l'énervait. Il ne pouvait pas concevoir à quel point il fallait avoir été martyrisé dans son enfance pour être si vite aigri des belles choses de la vie. Il ne fallait pas lui en vouloir songea-t-il à toute vitesse, elle était plus à plaindre qu'à blâmer. A penser comme ça, il en était convaincu, elle gâchait sa jeunesse et toutes les insouciances qu'on pouvait s'y permettre. La contemplant avec désolation, il releva d'un air détaché :

-En fait, c'est un peu plus tard, les voitures, ici. Pour ceux qu'ont les moyens. Et faut les avoir. Ça dépend des états, en fait. C'est compliqué. C'est un truc de riches les voitures bah... Pff, la maturité... Mieux vaut demander pardon que l'autorisation, non ? Sinon tu fais jamais rien. Tu crois qu'on aurait attrapé cet enfoiré de Ben Laden sinon ? -remarqua-t-il avec un demi-sourire, avant de considérer la suite de la remontrance. Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tout le monde le fait, hé. Euh, t'es un peu coincée, pas vrai ?

Il haussa les épaules. Peut-être l'orphelinat l'avait-elle obligée à suivre pendant toute sa vie ces règles que Caolán considéraient comme iniques. Cela aurait expliqué pas mal de choses. Cependant, ce n'était clairement pas comme ça qu'il concevait la « vie en communauté ». Pour lui, voyage rimait avec liberté et autonomie, voire avec solitude, alors pourquoi présentait-elle une personnalité aussi docile et moutonnière ? D'après ses dires, elle n'était même pas bien acceptée par ses camarades. Il n'y a aucune raison de chercher à vivre avec des gens qui ne nous respectent pas, pensa-t-il, et ce n'était certainement pas parce qu'elle suivait à la lettre un règlement crétin qu'on l'estimerait davantage. Il était aussi possible que les italiens soient plus disciplinés que la moyenne, comme les chinois. Il était perplexe, toutefois persuadé qu'il avait le bon comportement. En réalité, il ne se posait même pas la question, ça ne pouvait pas être autrement.

-Putain, l'école, je vais pas attendre dix ans pour me faire de la tune. C'est bien un truc de riche ça aussi. Surtout que je me goinfrais bien chaque samedi avant d'arriver ici ; j'ai un scooter, je te l'ai déjà dit ? C'est moi qui me le suis payé. Et je peux même pas m'en servir, c'est naze. Qu'est-ce que t'en sais que Xavier m'autoriserait à sortir si tu l'as jamais vu ? Si ça se trouve c'est un vieux con. Ou si ça se trouve il existe pas : ça pourrait être qu'un genre d'hologramme. Ils ont des machins comme ça au sous-sol il paraît. Et puis j'ai pas vraiment foiré mon coup. C'est plutôt un problème de...

Fixant le nez d'Amy sans raison apparente, il chercha des arguments susceptibles de justifier sa perte de contrôle. Il n'en trouva aucun. Aucun en tous cas qui n'impliquait pas la volonté qu'il avait eue d’impressionner son interlocutrice. Et cela, il se refusait à l'avouer, même si ça l'empêchait d'argumenter correctement. Presque naturellement, il délégua alors la faute au reste du Monde et à la société en particulier. Il savait qu'elle avait bon dos dès qu'il s'agissait de se disculper d'une action stupide.

-Non mais je suis pas plus dangereux qu'un connard avec une carabine. On est aux US, les passants portent des armes, bienvenue ! Qu'est-ce que ça peut leur foutre que je puisse en buter un ou deux assez cons pour rester près de moi ? Ils font ça juste pour m’emmerder. Alors ils m'enferment ici. Ils nous enferment ici. Parce qu'ils ont peur -se souvenant d'une phrase avait prononcée la veille par Anna, un contact qu'il avait rencontré sur internet, il conclut- et ils ont raison. Nous sommes l'avenir.

Puis, il se frotta les yeux et perdit instantanément toute la nervosité qu'il avait déployée pendant son plaidoyer. Le chlore continuait à lui démanger la peau, plusieurs dizaines de secondes de rinçage n'en avait enlevé que le plus gros. La surdose d'amphétamine avait du reste augmenté encore sa température corporelle et il se sentait à présent un peu poisseux. Il y avait un beau soleil, le cours d'eau devait être raisonnablement chaud. Quoiqu'il en soit, il avait parfaitement conscience qu'il ne sentirait pas le froid, quand bien même la température approcherait zéro degré. Simplement, sur un ton badin, très différent de celui qu'il venait d'employer, il enchaîna :

-Ça te dit une baignade ?

Sans laisser le temps à Amy de répondre, l'adolescent se retourna et commença à enlever son sweat-shirt, porté par-dessus un polo blanc sur lequel on pouvait distinguer des auréoles de sueur bleue.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeVen 18 Mai - 16:26

Les émotions passèrent sur le visage de Caolán, s’enchaînant rapidement et traduisant tour à tour le dégoût, la colère puis la tristesse. L’adolescent la corrigea sur les voitures, concluant que c’était un « truc de riche ». Mais plus intéressant, il considéra qu’il valait mieux demander pardon que permission ; tient, elle avait déjà entendue cela quelque part. Elle ne savait pas pour Ben Laden, mais à agir avant de savoir si on pouvait le faire, on ne gagnait que des remontrances, dans le meilleur des cas. Lorsqu’une chose était interdite, il y avait une raison ; et le jeu n’était pas de la découvrir.

Elle aurait argumenté en ce sens si, après un petit sourire, l’adolescent n’avait répliqué qu’elle était coincée.

Bon, non seulement les américains avaient une attitude sexuelle bien moins morale que ce qu’ils voulaient donner comme image, mais en plus elle-même n’avait effectivement jamais été préparée à cela ; pas même à l’idée.

Malgré qu’elle fut légèrement outrée, Amy ne dit rien ; argumenter n’aurait servit à rien, d’autant plus qu’il avait raison, somme toute. Ce n’était pas agréable à entendre, mais elle n’aurait pas la mauvaise foi de le contredire.

Entre temps, Caolán était reparti à la suite, poursuivant son exposé sur son dédain de la scolarité. Cela encore, Amy pouvait le comprendre ; ce qui l’outra par contre fut lorsque le jeune traita Charles Xavier de vieux con ; comment osait-il ? Il vivait à ses crochets comme un parasite, l’insultait en allant jusqu’à douter de son existence. Elle-même avait peut-être reçue une éducation trop stricte, mais lui manquait clairement de coup de pied au derrière !

Finalement, par défaut dans son argumentation, il recommença à arroser les passants de fientes ; après tout, c’était de leur faute, pas de la sienne. Quelle incapacité totale à se remettre en question !

Amy espérait que c’était son état mental altéré qui faisait que Caolán agisse ainsi, sans quoi le supporter devait être un sérieux défi.

Finalement, se fut-elle qui eut une grimace de dégoût lorsqu’il conclut par un slogan Confrériste « Nous sommes l’avenir ». S’il avait été chez ceux qui partageaient cette pensée, Nephilim était presque sur qu’il en aurait suffisamment prit plein la tête pour se rendre compte qu’on était peinard à l’Institut.

Et après pareil discours, Caolán proposait une baignade !

Il était pas un peu schizo sur les bords ?

Amy était sidérée ; bon, déjà ce n’était pas la saison. Ensuite, aucun d’eux n’avait de matériel adéquat, et hors de question pour elle de ne serait-ce que se mettre en sous-vêtement en sa présence. Puis il venait quant même de lui faire un beau discours qu’elle se devait de contredire. C’était un moyen simple de changer de sujet pour avoir l’intime conviction qu’il avait raison ?

- T’es pas sérieux là ? demanda-t-elle, bien qu’elle fut presque convaincu de la réponse. Tu me déballe un semblable discours, t’insulte une personne acceptant de t’aider et de t’héberger sans aucune contrepartie, puis tu passe comme cela à la baignade ? En Avril ?

Nephilim était sur le cul, métaphoriquement. Les yeux ronds et le visage moitié outré moitié surprit, elle était à mi-chemin entre l’abasourdissement et l’exaspération.

- Suis-moi au lieu de raconter des bêtises, on va aller à l’intérieur ; je préfèrerai que l’infirmière te regarde un peu ; sa t’as pas mal secoué, ton problème de tu-sais-pas-trop-quoi. T’en fais pas, c’est pas un médecin ; juste une infirmière.

Chances de succès de la proposition : 0 ; dans le meilleur des cas. Même si cela avait été dit avec gentillesse et bienveillance, elle aurait put le gueuler comme un putois qu’à son avis, Caolán n’aurait pas plus réagit comme elle le souhaitait.

Elle n’allait pas le laisser dans cet état près de la rivière avec l’envie de se baigner ; elle avait déjà un mort sur la conscience, en rajouter un deuxième n’était pas envisageable.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeSam 26 Mai - 23:41

Alors qu'Amy parlait, Caolán continuait de se déshabiller, ne lui portant qu'une attention minimale. Dès qu'il eut ôté l'éponge imbibée de sueur qu'était son tee-shirt son étrange condition physique apparue. En effet, son dos était presque complètement bleu, recouvert d'une pellicule de transpiration dont ni la teinte ni l'abondance ne semblaient naturelles. On aurait pu croire qu'il avait couru des heures sous un soleil de plomb, ou qu'il sortait d'un sonna. Une poussée de fièvre n'aurait peut-être pas été exclue par le diagnostic d'un médecin. En tous cas, il était certain qu'il paraissait cuire. Pour autant, la situation ne dérangeait visiblement pas le moins du monde l'adolescent. Il ne manifestait aucun signe de fatigue, au contraire : il n'avait jamais paru aussi déterminé. Seule la violente indignation de son interlocutrice le poussa à une pseudo-réaction. Se détournant à moitié vers a mutante, comme s'il n'osait pas complètement la regarder en face, il marmonna d'un ton absent :

-Moi, je n'ai jamais accepté qu'il m'aide et qu'il m'héberge.

Cependant, très vite, il perdit à nouveau de fil de la conversation. Il était las de subir les remontrances de cette intello sur quelque sujet que ce soit. Ça avait commencé par cette histoire de poumons qu'il ne devait pas toucher -un point, songea-t-il, qu'il pouvait lui céder- et ça continuait comme ça depuis de longues minutes. S'il n'avait pas été reconnaissant de l'aide d'Amy lorsqu'il s'était fortuitement trouvé aveuglé, et si elle n'avait pas été une représentante du genre opposé suffisamment bien faite pour l'intéresser, sa tolérance aurait sans doute été beaucoup plus faible. Il était aussi providentiel que les substances dans son sang le rendre joyeux plutôt qu'agressif. Caolán se pencha légèrement pour retirer ses chaussettes, ayant réglé la question de ses baskets déjà délacées d'un simple mouvement du pied. Il n'attendit cependant pas une position plus favorable pour reprendre.

-Ouais, et alors ? Il fait beau, pas vrai ? -défia-t-il. Mais je vais pas te forcer, si tu préfères rester là. On n'apprend pas à nager à Naples, c'est ça ?

Il n'allait pas se laisser dicter son comportement par une personne qui n'avait de toute façon aucun pouvoir sur lui. Tant qu'elle ne se mettait pas à tirer des rayons solaires par les yeux, il n'avait pas de raison de s'inquiéter. Et même si ça avait été le cas, rien ne garantissait qu'il puisse encore s'inquiéter de quelque chose. Elle ne pouvait pas l'empêcher de faire ce qu'il voulait, et cela était pour lui une immense satisfaction qui prenait extérieurement des airs de plénitude. L'adolescent était tout à fait à l'aise, tout à fait heureux et en phase avec son environnement. Il était détaché et rien ne semblait être capable de le troubler.

L'amphétamine ne laissait d'ailleurs pas davantage de place à la pudeur, et Caolán ne mit pas plus d'une dizaine de secondes supplémentaires à se retrouver en habit d’Adam. Toujours de dos, il s'enfonça dans le ruisseau sans attendre. Ses prédictions étaient justes : il ne ressentait nullement la fraîcheur de l'onde tout juste courante, ce qui lui permettait de se passer d'une phase frileuse pour s'adapter à sa température. La profondeur du canal augmentait progressivement, trop progressivement pour avoir été façonnée par la seule nature. Elle atteignait en son milieu environ un mètre. Y parvenant, le mutant était immergé jusqu'à quinze bons centimètres au-dessus du nombril. Il laissait sur son chemin une véritable nappe azurée qui ne se mélangeait pas, se comportant à la manière de l'huile, à la différence qu'elle avait une tendance à lentement couler. Bien que l'eau était trop limpide pour cacher parfaitement son anatomie, il n'hésita pas à pivoter vers Amy. En réalité, c'était même avec un certain plaisir qu'il pensait outrer une jeune fille un peu trop prude.

-Oh, non, j'ai pas trop envie. Attrape moi si tu peux ! Et peut-être que je viendrais, qui-sait ?

C'était uniquement parce qu'il était certain qu'elle ne se mouillerait pas un orteil que l'adolescent disait cela. Il détestait vraiment tout ce qui pouvait ressembler à un docteur, voire le craignait. La peur ici se transformait en une simple animosité. Le corps médical, il l'avait toujours appréhendé. La prise de sang révélant ses taux anormaux de stupéfiants ou sa nature mutante aux yeux du monde. Il avait été terrifié quelques années plus tôt qu'on lui colle une étiquette. Si maintenant son statut était plus ou moins officiel, les habitudes avaient la vie dure. A moins d'une bonne raison, il ne s'approcherait ni d'un toubib ni d'une infirmière.


Dernière édition par Caolán Fitzroy le Mar 29 Mai - 17:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeLun 28 Mai - 18:08

- Moi, je n'ai jamais accepté qu'il m'aide et qu'il m'héberge.

Même si c’était un coup très prévisible, il sidéra Amy encore plus qu’elle ne l’était jusqu’à lors. Elle continua son discours, auquel il répondit, mais clairement, elle commençait à en avoir mare de cet ingrat.

Cet ingrat impudique en plus !

Comme si de rien était – ce qui était probablement le cas de son cerveau à cet instant – Caolán entreprit de se déshabiller. Il restait fixement sur l’idée que son esprit shooté lui avait fixé : la baignade. Il en profita même pour rabaisser Nephilim.

Bon, l’italienne était une personne de nature calme, mais il commençait à lui taper sur le système d’une manière sérieuse et répétitive, tel le moustique qui non seulement bourdonne dans le silence de la nuit, t’empêchant de pioncer, mais qui en plus vient te vampiriser quant t t’y attends pas.

Amy eut un pas de retrait en croisant les bras, geste agressif signifiant assez radicalement que la discussion était terminée. Inconscient de cela, l’adolescent poursuivit sa tâche.

Nephilim nota avec une curiosité énervée la couleur de la sueur abondante qui coulait de l’autre mutant : Ingrat impudique et sale. D’accord, elle avait touché le gros lot. Elle détourna le regard dès qu’il commença à se dévêtir du bas, se tournant complètement pour lui montrer le dos.

Sans grande surprise, il s’en foutait.

Les bruits indiquèrent à Amy que s’il avait pénétré dans l’eau, Caolán ne se noyait pas. Elle ne voulait pas prendre pareil risque, mais devait avouer que la présence de Tropic ne lui était pas des plus agréables.

Il y eut une nouvelle provocation de la part de ce dernier, pour la forcer à le rejoindre.

- Nemmeno nei sogni, répliqua-t-elle, adoptant sa langue maternelle par contrariété.

Non seulement elle n’allait pas céder à un piège aussi grossier, mais en plus, même si elle avait apprécié Caolán, elle n’aurait pas adoptée de tenue aussi impudique. D’une, ils se connaissaient depuis trop peu de temps pour que la simple idée de se retrouver près de lui ne serait-ce qu’en maillot de bain ne lui soit pas désagréable, de deux il n’était ni la saison ni l’endroit pour se baigner. Encore une fois, c’était le comportement puéril et dopé de l’adolescent qui devait avoir le contrôle. Ou alors c’était un exhibitionniste.

Toujours était-il qu’elle n’entrerait pas dans son jeu.

Recommençant à regarder le soleil de derrière ses yeux d’émeraude, Nephilim réfléchissait.

Elle prenait un risque en laissant Caolán dans l’eau, donc elle ne pouvait pas partir, mais elle ne savait pas si elle serait partie à sa rescousse s’il semblait se noyer : il y avait beaucoup de chance qu’il le fasse exprès pour qu’elle le rejoigne. Puis comme elle n’avait de veste, sauter à sa rescousse signifiait réduire à néant son portable et son mp3. Bon, en prévision, elle les retira de ses poches, les gardant en main. Elle avait un petit espoir qu’il ne soit pas suffisamment stupide pour faire cela.

Elle attendrait qu’il sorte avant de se barrer. L’autre mutant l’insupportait assez, d’autant plus lorsqu’elle y réfléchissait.

C’était une chance que d’être à l’Institut ; il n’en voulait pas, qu’il fasse signer un papier à ses parents et bon vent ! Personne le retenait.

Amy s’énerva toute seule en pensant au comportement de Tropic, essayant de ne pas perdre de vu qu’il était drogué, donc parfaitement désinhibé, et qu’il parlait et agissait sans aucun tabou ou aucune considération pour les conséquences.

Finalement, ce n’est que lorsqu’il intervint de nouveau qu’elle sorti de ses pensées.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMar 29 Mai - 18:39

Pourquoi Caolán était-il aussi radieux ? Ce n'était pas très difficile à deviner. Amy paraissait particulièrement énervée, ce qui le faisait intérieurement jubiler. Et ses émotions intérieures, quand il se trouvait ainsi, ne tardaient jamais à se manifester. Il n'avait pas saisi un traître mot de ce qu'elle avait dit, mais n'avait aucun mal à imaginer le caractère du propos. Sans doute même surestimait-il sa causticité, l'interprétant comme l'équivalent italien d'une injonction peu polie et pourtant bien courante. Il y trouvait en réalité un certain charme, comme si les supposées insultes avaient plus d'intérêt quand elles étaient déclamées dans une autre langue. Il se fendit d'un sourire sans arrières-pensées, simplement content d'être là à ce moment précis et d'avoir une discussion stimulante. Il avait bien conscience que cette joie était peut-être encore davantage agaçante, sans songer une seule seconde à s'en défaire. La situation était cocasse, il était en bonne santé et surtout il ne risquait aucune altercation avec les forces de l'ordre. Tous les éléments l'incitaient à prendre les choses du bon côté, et il n'allait pas s'en priver.

-Ça ne veut pas dire oui, hein ? -plaisanta l'adolescent avec naturel. Tant pis, ajouta-t-il en haussant les épaules, affichant un air vaguement déçu.

Toutefois, l'attitude de son interlocutrice l'intriguait autant qu'elle le ravissait. Il ne comprenait pas pour quelle raison elle restait là, alors qu'elle était visiblement au comble de l'exaspération. Lui n'aurait pas hésité un instant, et dans un cas pareil aurait probablement déjà tourné les talons. Il essayait de concevoir quelle attraction il exerçait sur la jeune fille, quel intérêt elle pouvait trouver à demeurer là avec lui. Certainement qu'elle ne devait pas trouver sa compagnie si désagréable qu'elle voulait le faire croire. Pourtant, même sous amphétamine, il ne pouvait considérer que son charisme en était la seule cause et ainsi jouer une ode à sa propre personnalité, quoiqu'il en fut tenté. Au final, ça ne changeait pratiquement rien : il prit ainsi conscience de son pouvoir sur elle. Car s'il ne voyait pas comment elle pouvait lui imposer sa volonté, l'inverse n'était pas tout à fait vrai. Avec un peu de tact, il ne doutait pas de lui faire faire n'importe quoi. Outre sa pédanterie et son puritanisme, être gentille était peut-être le plus gros défaut d'Amy, spécula-t-il soudainement alors que son visage s'illuminait. Pour sûr, elle ferait une très bonne X-men. En attendant, lui n'avait pas vraiment de scrupules à abuser raisonnablement de ce caractère idéaliste.

-Je peux battre des records d'apnée grâce à mon pouvoir, tu savais ? T'aurais une montre pour chronométrer ? Moi, j'en ai jamais. Je suis souvent en retard en cours, du coup. Dans mon ancienne école, tout le monde s'en foutait.

Dans la théorie, sa capacité à rester sous l'eau de longues minutes était réelle. Cependant, elle nécessitait la présence dans son sang d'un fluorocarbure, une substance qui, se liant avec l'oxygène, faisait office de stock supplémentaire. Caolán ne le connaissait que comme le liquide de frigo, mais en avait déjà découvert les propriétés lorsqu'il s'agissait de maintenir un effort soutenu. Il savait également qu'en prenant en compte le rythme effréné auquel battait son cœur et la température du ruisseau loin d'être optimale, il ne ferait aucune performance digne de ce nom. Du moins, pas sans une dose qui aurait tué n'importe qui d'humain. Lui-même n'était pas certain de la supporter. Enfin, il n'aurait pas été certain de la supporter s'il avait été dans son état normal. Présentement, c'était le cadet de ses soucis.

-Le produit arrache un peu, par contre.

Dès que la production fut lancée, l'adolescent commença à sentir des brûlures aux extrémités des mains et des pieds, largement tempérées par l'innervation partielle de son système nerveux. Puis, il eut des lourdeurs dans le nez et la mâchoire, une impression de grand-froid au sommet du crâne. Enfin, sa vision déjà approximative se zébra d'un arc noir, et il fut pris de vertige. L'adolescent plissa les yeux et chancela, esquissant toujours un sourire en coin qui ne suffisait pas à occulter l'intégralité de son malaise. Il inspira et manqua de chuter pour la troisième fois de la journée, finissant dans une position étrangement fléchie, la tête seule émergeant, les paupières closes. Une poignée de secondes plus tard, il reprit presque parfaitement ses esprits... et en profita pour choir complètement dans l'eau. Il pourrait bien y rester sept ou huit minutes, bien plus longtemps que la moyenne. Le principal problème, c'est que lui-même n'avait plus la notion du temps. Amy avait-elle le chronomètre en main ? Caolán n'était pas capable de le vérifier.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeJeu 31 Mai - 21:29

Amy feignait toujours d’ignorer Caolán, mais ce dernier ne semblait pas atteint, ou conscient, de ce fait. Il continuerait selon son objectif avec ou sans elle. C’était exaspérant ; complètement déconnecté de la réalité, Tropic était « Out » comme les jeunes disaient, bien qu’Amy ne l’ai comprit qu’une fois qu’on lui ait expliqué : Out of Order, hors service. Rien que le fait de contempler cette béatitude proche de l’encéphalogramme de la grenouille (plat) lui donnait l’intime conviction que c’était une vertu de n’avoir jamais touché la moindre drogue.

Caolán se poussa un nouveau défit pour essayer de l’impressionner, bien que les mots qui retinrent le plus l’attention de l’italienne furent qu’ils fussent négligent dans son ancienne école ; pas vraiment une surprise, pour tout dire.

- Ben ici tu ferais mieux d’être à l’heure, c’est très impoli d’arriver en retard et les profs méritent ton respect ; ou ce que tu as de plus approchant.

Elle laissa planer par la suite le silence, puis lorsque l’adolescent déclara que le produit arrachait un peu, elle se retourna, surprise; il n’allait pas remettre cela avec son pouvoir ?!

Et si ; dès qu’il y avait une connerie à faire, Caolán était à l’heure, peut-être même en avance, visiblement. Ah, s’il avait mit autant de cœur dans ses études, Nephilim était persuadée qu’il aurait été doué.

L’autre élève commença à tanguer, comme prit de vertige, puis chancela, complètement raide. Seule sa tête restait hors de l’eau lorsqu’il sembla reprendre ce qui lui servait de conscience.

Et il plongea.

Bon, visiblement, sa capacité à raisonner ne semblait pas être revenue avec ses esprits ; ou alors avait-elle déserté depuis pas mal de temps. Vacances temporaires à cause des produits ou définitives à cause du don ?

N’empêche, la capacité de se shooter mentalement, c’était quant même un cadeau empoisonné.

Amy n’avait pas de chrono – enfin si peut-être sur son téléphone, mais elle n’avait pas l’intention de jouer au jeu de Caolán – et attendit par conséquent qu’il ressorte la tête de l’eau. Cependant, elle ne pouvait empêcher les questions d’affluer à son cerveau : avait-il vraiment une capacité d’apnée plus longue, ou c’était encore du bluff pour l’impressionner ?

A partir d’un certain temps, elle compta. Il n’y avait rien de plus stupide, lui faisait une connerie et elle comptait les points. Mais elle le fit quant même, ne pouvant s’empêcher de s’inquiéter après deux minutes, elle qui passait péniblement les trente secondes.

S’il faisait des bulles, c’est qu’il respirait encore… non ?

Nom de Dieu, des Anges de Dieu et de tous les Saints du Paradis comme de la Terre, mais qu’est-ce qu’il foutait ?!

Trois minutes !

Nephilim avait beau essayer de se rappeler combien c’était le record du monde d’apnée humaine, sachant que c’était incroyablement long, elle ne pouvait se défaire de l’idée que pas mal de ces mecs avaient laissé la peau à l’entrainement.

Quatre minutes.

- Euh… Cao ?

Là elle commençait à être sacrément inquiète.

Amy ne tint pas les cinq minutes, ne se demandant même pas si Dieu ou qui que se soit qui eut put contempler la scène avait fait un pari sur la durée qu’elle mettrait avant de ce décider à sauver Caolán.

Lâchant ses effets électroniques, elle sauta à l’eau ; bon Dieu qu’elle était froide !

Se débattant pour arriver au niveau de Caolán le lui vite possible, elle le saisit et le remonta de force. Elle était plus costaude que son physique le laissait présager, ayant un entrainement physique régulier à la limite de l’intensif.

- Bordel mais c’est pas un docteur qu’il te faut, c’est un psychiatre ! déclara-t-elle sans chercher à cacher son mécontentement et sa colère, alors qu’elle trainait l’adolescent vers le bord.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeDim 3 Juin - 22:28

L'eau était claire, presque translucide, agitée seulement d'un léger courant qui charriait un peu d'écume autour des rares roches le bordant. Caolán, la tête penchée vers le bas, avait entrouvert les yeux. Il pouvait ainsi distinguer assez nettement le fond du ruisseau. Ainsi, il vit que des animaux aquatiques bariolés bleus, verts et argentés passaient avec sérénité sous son nez. Leurs nageoires étaient crénelées, larges et fines, elles brassaient régulièrement l'onde comme les ailes d'un grand oiseau : il les assimila en conséquence à des poissons volant. Ils faisaient totalement fi de la présence de cet intrus dans leur territoire riparien, l'ignorant superbement. C'était merveilleux, songea-t-il, que de tels spécimens aient fait un si long voyage depuis leurs milieux tropicaux jusqu'aux rivières de l'Institut au climat pourtant bien plus tempéré. Était-ce le pouvoir d'un des nombreux résidents qui était en cause ? Il n'en savait rien, mais il ne se laissait pas de contempler la chorégraphie paisible de ces bancs éthérés. Soudain, leur ballet s'accéléra, et sa trajectoire devint concentrique. Ils tournaient tous autour de lui en un semblant de danse triballe de plus en plus frénétique. Il ne fut bientôt plus possible de distinguer que des tâches colorées fonçant dans des sens parfois opposés, mais toujours en un anneau dont le diamètre diminuait maintenant rapidement. Fasciné par la beauté de la vision, l'adolescent en était pourtant sûr, dans quelques secondes, il allait pouvoir saisir un de ces acrobates fluviaux.

Puis les poissons merveilleux explosèrent, leurs tripes bariolées remontant à la surface de l'eau. D'une eau d'où on le tirait avec force ! Le mutant poussa un gémissement presque imperceptible alors que la lumière du soleil lui frappait brutalement le visage, et referma complètement les paupières. Caolán se trouvait parfaitement désorienté, il avait l'impression d'être retourné plusieurs fois de suite. Où était le bas, où était le haut, il l'ignorait ; il se contentait de suivre une approximative gravité, ayant toutes les difficultés du monde à tenir sur ses pieds. On faisait le plus gros du travail pour lui, il sentait qu'on le traînait. Sans doute vers la rive, pensa-t-il. Vers quelle rive, il ne s'en souvenait pas davantage. Il n'aurait pas été capable de dire s'il se trouvait dans une baignoire ou dans un océan. Bientôt, il fut intégralement sorti de la rivière, affalé sur le dos, le bas des jambes seul trempant encore dans l'onde. Il eut un réflexe qui lui parut d'abord étrange : il tenta de prendre une bouffée d'air. Il lui sembla un instant être lui aussi un poisson, incapable de profiter de l'oxygène en dehors de l'eau. Il choisi de protester contre cette injustice en cessant toute activité respiratoire, dont il ne voyait pas l'utilité. De toute façon, ça ne marchait pas : la seule chose qui était sortie de la bouche de l'adolescent avait été un faible gargouillis. En réalité, cela faisait une bonne minute que ses poumons étaient pleins de liquide. Son sang saturé en oxygène était cependant propulsé à grande pression par un cœur surexcité, ce qui n'était pas sans conséquence anatomique plutôt remarquable.

Toutefois la passivité non-plus, on ne la lui laissa pas. Quelque chose de ferme appuya sur sa poitrine, l'obligeant à régurgiter le contenu de ses bronches. Le mouvement amorcé de l'extérieur se poursuivit ensuite sans qu'il le veuille vraiment, et bientôt l'air circula à nouveau. Sa respiration reprit le même rythme très rapide qu'avant son apnée. Il geignit, mécontent mais ne se rappelant plus véritablement pourquoi. Ses souvenirs peinaient à se reconstituer dans son esprit embrumé. Enfin, il releva brusquement la tête, et contempla son environnement immédiat. Ses yeux le picotaient toujours, et, des artefacts lumineux obstruèrent sa vue pendant une poignée de secondes. Néanmoins, une fois l'hébétement passé, il s'exclama d'un seul coup :

-Hé ! Tu m'as appelé Cao... je crois ? … Tu commences à t'attacher à moi je parie !

L'adolescent éclata de rire, un rire qui redoubla d'intensité quand il se rendit compte que son interlocutrice était complètement trempée. Ce n'était même pas le sentiment satisfait du travail accompli qu'il aurait peut-être ressenti s'il avait été plus lucide. L'émotion était plus proche de l'hilarité naturelle qui se serait manifestée s'il avait été tout simplement catapulté depuis nulle part jusque devant une Amy dans un tel état. Il recracha encore un peu d'eau.

-Putain, il t'es arrivée quoi ? Il se mordit la lèvre inférieure sous l'effet de l'amusement, puis son cou se détendit et sa tête retomba en arrière. Ah ouais, c'est vrai ! Il leva un bras, essuya son front, et reprit plus calmement. D'accord, d'accord. Je vais rentrer. Ouais. Mais pas d'infirmière. Tu fais ça bien de toute façon.
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MessageSujet: Re: Une journée ordinaire [LIBRE]   Une journée ordinaire [LIBRE] Icon_minitimeMer 6 Juin - 13:04

Caolán semblait dans complètement désorienté, paupières clauses, comme s’il sortait d’un mauvais « trip », ne tenant plus sur ses pieds. Amy le soutenait en le maudissant, partagée entre colère et inquiétude. Elle du faire un effort pour le sortir de l’eau et le remettre sur la rive, cependant ce dernier fut bien moins important qu’elle ne l’aurait cru.

Laissant l’adolescent choir sur le dos, elle ressorti également. Elle était trempée, suite logique de son action, mais s’en moquait pas mal : Caolán ne parvenait pas à respirer !

Nom de Dieu de bordel de merdre de… Bref !

Amy se positionna à genou à son côté, tentant de lui faire un massage cardiaque. Il fallait faire sortir l’eau des pouvoirs du shooté au plus vite. Cela marcha plutôt bien, malgré que l’italienne n’eut pas grand souvenir de son enseignement en premier secours. Comme à la télé, on appui en espérant pas lui péter une côte.

Le cœur de Tropic battait à tout rompre, alors même que ce dernier gémissait. Puis d’un coup, comme si ses muscles avaient eut une contraction involontaire, il redressa sa nuque, puis après un instant d’hébétement, déclara qu’il avait gagné : elle s’attachait à lui.

Que nenni !

Elle n’allait pas le laisser crever comme le crétin qu’il semblait être, mais il était trop shooté, irrespectueux et hyperactif pour elle. Les gens comme cela, elle préférait les éviter.

Le fou-rire dans lequel l’adolescent parti fut également désagréable : il se moquait d’elle sans aucune vergogne.

Amy le regarda avec des yeux ronds ; la colère comme la surprise bouillaient en elle, partagée entre l’incrédulité et l’envie de le frapper.

- M’est arrivé quoi ? elle était éberluée. M’est arrivé quoi ? Toi, voilà ce qui m’est arrivé !

Elle se redressa d’une impulsion sur les jambes, manquant de perdre l’équilibre en arrière du fait du surplus de force que sa colère l’avait poussé à mettre.

Elle ne savait pas quoi dire ; elle aurait aimé l’envoyer se faire paitre, lui dire que c’était un petit con d’ingrat et qu’il lui sortait par les yeux, mais rien ne sortit. Elle balbutia quelques instants, mais c’était tout.

Il se moquait vraiment d’elle pourtant : il allait pas aller chez l’infirmière, même si elle était venue, contre sa volonté certes, dans l’eau. Elle faisait cela bien ? Certes, si elle avait eut un diplôme de psychologie, elle aurait put l’aider, mais là à part le secouer comme un prunier jusqu’à ce que son organisme évacue toutes les saletés qu’il avait créées, elle n’était d’aucune utilité.

Le pire, c’était qu’elle allait surement devoir le raccompagner ; dans l’état où il était, l’adolescent avait une chance sur deux de retrouver l’Institut, malgré l’imposante présence du bâtiment. L’autre chance, Amy avait bien peur que Caolán eut encore les pieds dedans.

Elle avait les poings serrés, mais ne disait rien. Elle n’osait rien dire, ou rien faire, et restait là, à le regarder, simplement. Nephilim ne savait pas si son énervement paraissait sur son visage ; pour quelqu’un comme elle, capable de voir les micro-expressions, c’était certain, mais non seulement Caolán n’en était selon toute probabilité pas capable, mais en plus dans son état, il ne devait pas voir grand-chose.

- Bon, relève-toi ; je te raccompagne jusqu’à l’Institut, mais après tu te débrouille, ok ?

Elle s’éloigna un peu, ayant non-seulement froid, mais en plus, trempé jusqu’aux os qu’elle était, elle aller mouiller son matériel technologique. Foutre un portable et un mp3 en l’air pour une personne c’était entièrement consenti, mais à part attendre bêtement devant eux qu’elle sèche en espérant ne pas attraper la mort, elle devait prendre le risque de s’en saisir. Surtout avant que Caolán ne trouve une connerie à faire avec eux.

Secouant tant bien que mal sa main avant de les prendre, Amy se baissa pour s’en saisir, presque prête à voir Tropic venir la pousser ou commettre une quelconque autre gaminerie.
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