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| | Balade à Central Park [LIBRE] | |
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Invité Invité
| Sujet: Balade à Central Park [LIBRE] Mar 12 Fév - 20:09 | |
| Voilà plusieurs mois que j’habite à la confrérie. Je ne suis plus un simple « invité », j’ai ma propre chambre et je peux aller et venir à ma guise dans ce complexe souterrain qui leur sert de base, enfin qui nous sert de base devrais-je dire puisque je fais maintenant partie des leurs. Maintenant il faut que je me rende à l’évidence. Si avoir un toit sur la tête peut paraitre plaisant à quelqu’un qui comme moi à vécu dans la rue pendant presque deux ans, vivre sous terre après avoir passé plus de quarante ans en prison relève un peu d’une forme de sadisme. L’absence de fenêtres, l’air vicié et l’humidité, l’exiguïté de certaines pièces et couloirs, sans parler de la hauteur de certains plafonds ont fait resurgir une sorte de claustrophobie dont j’ignorais jusqu’ici l’existence. Aussi, il me faut sortir prendre l’ai de plus en plus souvent. Je peux comprendre la réticence des autres membres à l’idée de me laisser sortir sans surveillance. Non pas que je sois prisonnier, mais vu mon âge et ma relative faiblesse, ils craignent sans doute qu’il ne m’arrive quelque chose. Ce qui se comprend d’autant plus quant on sait à quoi mon pouvoir leur sert depuis qu’ils m’ont accueilli. La confrérie a besoin d’argent pour mener son combat contre les discriminations envers les mutants, et les braquages outre leurs dangers et la mauvaise réputation qu’ils nous apporteraient ne rapportent parfois rien. Alors je fabrique des métaux ou des pierres précieuses. Le plus souvent de l’or ou des diamants que la confrérie écoule à travers tout le pays. Quant on sait que j’arrive à transmuter presque 100Kg d’or par jour, et qu’un seul Kilo vaut plus de 53.000$ au cours du marché, il ne faut pas s’étonner que l’on veuille s’assurer de ma santé. J’ignore où se trouve exactement la base de la confrérie. Ce qui est pratique au cas où je sois un jour capturé. La seule sortie que je connaisse au complexe souterrain débouche au cœur d’une immense forêt dont je n’ai jamais réussi à atteindre les limites même lors de mes plus longues promenades. Il faut dire aussi qu’à mon âge, et même avec l’aide de ma cane, je ne vais plus très vite. Toutefois ces balades en forêt me lassent très vite. J’aime la nature, mais je reste un citadin dans l’âme, et j’ai besoin de croiser autre chose que des écureuils ou des daims. J’ai donc cherché le moyen de me rendre à New-York pour décompresser un peu et retrouver quelques lieux familiers. J’ai tout d’abord cru que ce ne serait pas possible vu la surveillance dont je faisais l’objet. Et puis j’ai réussi à les convaincre. J’avais tout de même passé presque deux ans à vivre en plein central park sans que rien de fâcheux ne m’arrive. Devant cette autorisation inattendue, je me demandais finalement à quelle distance de la ville nous nous trouvions. Chose idiote de ma part vu que le moyen de transport que l’on me proposa était en fait un mutant téléporteur du nom de Antonidas. Le gars m’avait paru tout de suite sympathique. Il était bien sûr plus jeune que moi, mais ce n’était plus un gosse depuis belle lurette. Lors de mon premier voyage il m’avait donné quelques petits conseils pour ne pas être trop déboussolé par le voyage ainsi qu’un petit appareil afin de l’appeler pour rentrer. C’était en fait une sorte de montre avec un bouton spécial à enclencher, le reste des détails techniques sont restés incompréhensibles pour moi, c’est dur de vieillir. Cela doit être mon troisième voyage. Même si les nausées ont presque disparues, le vertige lors de l’arrivée est encore assez fort pour me clouer sur place pendant presque une minute. La salle de téléportation n’est en fait qu’une pièce vide assez grande pour éviter toute collision. Un instant je me tiens dans cette salle aux murs gris et à l’éclairage blafard dû aux néons industriels clignotants, et l’instant d’après je me retrouve dans une ruelle déserte toute proche de Central Park. C’est moi qui lui ai suggéré ce lieu d’arrivée. Il est bien plus discret que celui qu’il utilisait avant, et les risques que quelqu’un soit présent lors de l’arrivée étaient presque nuls. Comme quoi cela ne servait pas qu’à moi d’avoir été SDF dans le coin. Pour le moment je suis en train de reprendre mon souffle une main posée contre un mur et j’attends que le monde autour de moi cesse de tourner. Dès que je me sens suffisamment bien pour ne plus avoir besoin de cet appui, je remets de l’ordre dans ma tenue et je me dirige vers Central Park. J’arrive rapidement à l’entrée du par cet j’emprunte ses allée familières. La neige rend cet endroit d’une beauté saisissante et intemporelle. Difficile de croire que l’on est au cœur de l’une des plus grande ville du monde. Cette réflexion me fait sourire. J’ai passé deux hivers à dormir dans le froid et la précarité de la rue. Il n’y a que quelqu’un ayant un toit sur la tête qui peut avoir ce genre de pensée. Mon pas lent et régulier me porte à travers ces allées que je connais comme ma poche. Malgré le froid, je croise pas mal de New-yorkais qui se promènent, courent ou regardent le paysage assis sur un banc. Une odeur de Hotdogs se fait sentir et me fait presser le pas. J’arrive à la roulotte de Frank où j’avais mes habitudes dans un passé qui n’était pas si loin. Je n’ai pas beaucoup à attendre pour être servi, et je repars avec trois doubles hotdogs. Frank ne m’a même pas reconnu dans mes vêtements neufs, avec les cheveux coupés et la barbe taillée. Il a juste été un peu surprit de voir un vieil homme prendre autant de Hotdogs. Je me dirige vers un banc occupé par un type en habits sales et dépareillés. Il semble gros vu de loin, mais je sais d’expérience que c’est parce qu’il porte plusieurs couches de vêtements pour lutter contre le froid. Il s’appelle Max, je l’ai connu un peu à l’époque où moi aussi je vivais sur les bancs de Central Park. Je m’approche de lui et lui tends deux des trois hotdogs. Il relève la tête, me sourit et me remercie vigoureusement. Lui non plus ne m’a pas reconnu. Je m’éloigne tout en pensant que ce n’est pas une si mauvaise chose, je n’avais pas envie d’expliquer comment je m’en suis sorti. Surtout que je n’ai rien fait pour. Après quelques minutes, je m’arrête près d’un banc pour m’asseoir et manger mon Hotdog. Après avoir passé tant de temps enfermé sous terre à la confrérie, cette pause en plein air me fait du bien, même si elle me ramène quelques mois en arrière à des heures plus sombres et surtout plus froides. Je jette quelques morceaux de mon pain au sol, et les pigeons arrivent presque immédiatement. Eux semblent ne pas m'avoir oublié... |
| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Mer 13 Fév - 10:18 | |
| Dimanche 2 décembre.
"un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre …" la foulée sûr, le rythme régulier, Sanzo courait. Dans ses oreilles une de ses musiques préférées. Musique utilisée pour le step, inconnue du public elle lui servait de repère pour courir. De la buée sortait de sa bouche mais il n'avait pas froid .. il n'avait plus froid …
7h00 il s'était réveillé comme d'habitude meme si aujourd'hui c'était dimanche et qu'il aurait pu profiter pour faire la grasse matinée. Depuis plusieurs jours, le temps était gris et froid et bien sur des chutes de neige étaient annoncées. Il détestait l'hiver et surtout la pluie. C'est donc avec un manque d'enthousiasme flagrant qu'il tira le rideau. Surprise la lumière blanche de la pleine lune faisait doucement miroiter une neige étincelante. Sans bruit il s'habilla rapidement : t-shirt manches longues et jogging et descendit à la cuisine préférant manger un morceau avant de partir. Des élèves étaient déjà levés. Le règlement de l'Institut laissait une très grande liberté aux jeunes. Ils devaient respecter surtout 2 points principaux : être rentré pour le couvre feu de 22 h et ne pas faire d'esclandre lors de leur sortie. Ce qui ne posait aucun problème au petit chat. Sanzo était ce qu'on pourrait appeler un élève modèle. Ses notes étaient excellentes, il était discret, ne provoquait pas de chahut et ne posait pas problème … Sauf une fois. Lorsqu'il était pris à parti par les "chahuteurs" le plus souvent il les ignorait royalement. Il n'avait pas de temps à perdre avec ce genre de puérilité. Mais voilà son air "supérieur" ne plaisait pas à tous loin de là. Un jour il fut coincé par un petit groupe … mal leur en pris. Sanzo n'aimait pas se battre mais là ils étaient allés trop loin. L'histoire avait fait le tour et depuis les élèves le laissaient tranquille. De toute façon sa gentillesse naturelle prenait le dessus et il aidait volontiers les plus "faibles".
"un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre …" la musique marquait toujours son rythme.
Il était donc sorti tranquillement dans le noir de la nuit. Le ciel était dégagé de tout nuage et les étoiles brillaient. Il avait hésité un moment à demander à son ami loup de l'accompagner mais il s'était ravisé. Il n'avait pas envie de le réveiller déjà et de plus il voulait un peu de solitude. Enfant unique la présence continuelle des autres lui pesait parfois et il appréciait ces moments de solitude. Il ne faisait vraiment pas chaud aussi se mit il à courir de suite. Ses pieds (chaussés) faisaient craquer doucement la neige fraiche.
"un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre …" il avait pris un rythme léger. L'Institut était hors de la ville mais ce n'était pas un problème pour lui. La lune offrait assez de lumière pour ses yeux et la route était vide de toute façon.
"un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre …" New York se réveillait … il courait depuis une bonne demi heure. Il devait faire un peu plus attention. Même si on était dimanche des humains allaient et venaient dans les rues, les voitures (surtout des taxis) se croisaient, se klaxonnaient … la ville grouillait d'une vie propre. Sanzo évita lestement un groupe de jeunes filles qui le fixa pendant qu'il s'éloignait. Il n'avait jamais caché qu'il était un mutant il n'allait certainement pas commencer maintenant surtout quand il courait. Il avait besoin de sa queue, elle faisait parti de lui, de son corps et sans elle sa stabilité était rompue.
"un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre …" il arrivait à Central Park but de sa course. Il aimait cet endroit et commençait par bien en connaître les chemins. Il avait son parcours favori qui lui permettait de pousser sa vitesse au maximum. Pas facile de dépasser les 60 km heures en ville c'était bien trop dangereux. Il s’arrêta quelques secondes le temps d’ôter ses chaussures (il n'en avait pas besoin ici) et remonter ses manches. Avec la neige, beaucoup ne sortirait pas, il pourrait y aller à fond. Il attacha ses baskets autour de son cou, inspira profondément et parti en sprint.
"un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre …" les arbres défilaient avec rapidité, il devait avoir atteint pas loin des 50km/h. Il regarda sa montre-podomètre, effectivement il était à 52 km/h. Il savait qu'il allait pouvoir atteindre sa vitesse max sur le dernier petit chemin qui rejoignait la promenade classique. Elle était là, devant ses yeux … superbe ligne droite sans obstacle, la neige vierge de toute trace. Il fonça. Ses cheveux volaient dans son dos. Sa foulée s'allongea, il était au maximum de sa vitesse. C'était la dernière étape, il devrait faire une pause par la suite. La bifurcation était tout près, il se prépara au virage. Il avait l'habitude maintenant. La première fois il avait failli se retrouver dans le lac. Entrainé par sa vitesse, il n'avait pas réussi à bien négocier le virage. Il ralentit très légèrement et se déporta sur la gauche pour virer à droite. Le virage apparut sauf que …
Sur la droite à l'embranchement des 2 chemins, il y avait un banc et sur ce banc un vieux monsieur qui donnait à manger aux pigeons. Sanzo ne les vit qu'au tout dernier moment, il allait bien trop vite pour les éviter. Il tenta de freiner .. en vain. La neige le gêna et il glissa, ses pieds n'arrivant plus à adhérer au sol. Dans sa chute, il heurta un pigeon qui s'envolait effrayé par la brusque apparition du jeune homme. Sonné le pigeon alla heurter le chapeau du vieux monsieur et le fit tomber. Sanzo finit sa glissade par un roulé-boulé avant de se relever. Lui aussi était un peu sonné et surtout gêné d'avoir provoqué un tel "accident". Secouant la tête pour chasser la neige et se remettre les idées en place, il s'approcha du vieux monsieur et ramassa le chapeau.
"veuillez m'excuser .. je suis désolé je ne vous avais pas vu … vous n'avez rien …" couvert d'un mélange peut ragoutant de sueur, neige et sang (il s'était éraflé le bras en glissant), ses cheveux et sa queue humides, soufflant comme un phoque, il avait bien piètre allure. Cependant son ton était courtois et un léger sourire d'excuse planait sur ses lèvres. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Mer 13 Fév - 23:07 | |
| Malgré le peu de mon hotdog que je jette en pâture aux pigeons, ceux-ci arrivent assez nombreux. Je n’ai aucun mérite ni don avec ces bestioles, ils sont tellement habitués qu’il suffit de tendre la main pour qu’ils viennent y manger. Quant on est seul, ils sont une sorte de compagnie, un substitut à un animal familier en moins contraignant. Je suis perdu dans mes pensées, et je ne vois pas arriver le type qui court à toute vitesse sur le chemin verglacé. Il déboule à une allure inimaginable à tel point que même les pigeons ont à peine le temps de s’envoler avant qu’il ne parte en glissade juste devant mon banc. D’ailleurs l’inconnu heurte même l’un des pigeons et me l’envoie presque dans la figure, faisant tomber mon chapeau au passage. Le volatile semble sonné quelques instants puis il parvient tant bien que mal à filer après quelques battements d’ailes chaotiques. Le jeune Jogger a terminé sa course à quelques mètres de moi par une extraordinaire roulade qui l’a remis sur ses pieds. Il me regarde d’un air à la fois confus et déboussolé par cette entrée en scène peu orthodoxe. De mon côté la surprise est double. Un accident imprévisible et je me retrouve en face d’un inconnu qui est visiblement un mutant. Celui-ci se confond en excuses et va même jusqu’à ramasser mon chapeau tombé dans la neige.
"Veuillez m'excuser ... je suis désolé je ne vous avais pas vu … vous n'avez rien …"
Il est rare de voir un mutant ayant des mutations visibles se promener en plein Central parc sans essayer de les dissimuler. Ce jeune mutant a les cheveux gris argentés longs, et surtout des yeux jaunes aux pupilles verticales comme un félin. D’ailleurs la queue assortie à sa chevelure ainsi que ses pieds, ou plutôt pattes, griffues font penser à une sorte d’hybride homme félin. J’ai déjà croisé des mutations moins harmonieuses, et cette rencontre me fait sourire. Je pense tout d’abord qu’il pourrait s’agir du chaperon que la confrérie ne manque jamais d’envoyer pour surveiller mes promenades, mais je me ravise presque aussitôt. Non seulement je ne l’ai jamais croisé au repère, mais en plus il aurait été beaucoup plus discret que ça. Je tends la main afin de récupérer mon chapeau et le remet sur mon crane. Je n’aime pas sortir sans couvre-chef. Non pas que l’âge m’ait rendu chauve, bien au contraire, mais je me suis quelque peu dégarni sur le front, et mes étranges cicatrices en ressortent quelque peu malgré les rides. C’est aussi pour ça que je me suis laissé pousser la barbe. J’espère ne pas avoir effrayé ce jeune mutant. Après tout, si moi je sais que nous somme pareils, lui non, et il aurait toutes les raisons de se méfier de moi.
« Hey bien jeune homme, vous devriez courir un peu moins vite par un temps pareil. Mais rassurez-vous je n’ai rien, et le pigeon comme mon chapeau semblent s’en être remis. Par contre on ne peut pas en dire autant de vous. Vous vous êtes bien arrangé. J’espère que vous n’avez rien de cassé. »
Je marque une courte pause autant pour réfléchir à l’orientation de cette conversation que pour essayer de voir sa réaction. Je ne sais pas qui est ce mutant ni s’il est vraiment là par hasard. Et puis s’il décidait de s’en prendre à moi, je ne sais pas si mon chaperon, dont je ne sais même pas s’il est vraiment là, aurait le temps d’intervenir. Ce dont je suis sûr, c’est que je ne pourrai pas faire grand-chose si l’envie lui en prenait.
« Je ne crois pas vous avoir déjà vu courir dans le parc. Non, je m’en serai souvenu. Il est étonnant en ces temps troublés de croiser un mutant qui n’a pas peur d’afficher ce qu’il est réellement aux yeux de tous. C’est à la fois très courageux et un peu idiot. Mais venez vous asseoir sur le banc au lieu de rester les fesses dans la neige et reposez vous le temps de récupérer de cette mauvaise chute. Vous êtes sûr que ça va ? »
Je lui retourne sa question pour le rassurer, à la fois sur mon état et sur mes intentions. Je doute qu’un anti mutant puisse réagir de la sorte et s’enquérir de l’état de quelqu’un dont il hait l’existence même… |
| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Jeu 14 Fév - 9:14 | |
| Sanzo sourit et lâcha un léger soupir de soulagement, le vieux monsieur n'avait rien. Il se laissa détailler sans rien dire … il commençait à en avoir l'habitude. Il savait bien qu'il devrait se montrer un peu plus méfiant mais c'était plus fort que lui. Il était ce qu'il était et ne voyait pas pourquoi il aurait du s'en cacher. Il ne voyait pas sa mutation comme autre chose qu'une caractéristique raciale comme les différentes couleurs de peau des humains. Et même le plus atroce des évènements n'avait réussi à lui faire changer d'avis. Le monsieur remit son chapeau, Sanzo remarqua quelques cicatrices sur son front mais cela ne l'intrigua pas plus que ça.
« Hey bien jeune homme, vous devriez courir un peu moins vite par un temps pareil. Mais rassurez-vous je n’ai rien, et le pigeon comme mon chapeau semblent s’en être remis. Par contre on ne peut pas en dire autant de vous. Vous vous êtes bien arrangé. J’espère que vous n’avez rien de cassé. »
L'homme possédait un certain sens de l'humour et semblait réellement soucieux du bien être de Sanzo. Ce dernier regarda son bras en haussant les épaules. Ce n'était pas la première fois qu'il se blessait ni la dernière. "oui oui ça va je vous remercie … je commence à avoir l'habitude. C'est qu'une égratignure." il fit quelques mouvements "rien de cassé, merci"
« Je ne crois pas vous avoir déjà vu courir dans le parc. Non, je m’en serai souvenu. Il est étonnant en ces temps troublés de croiser un mutant qui n’a pas peur d’afficher ce qu’il est réellement aux yeux de tous. C’est à la fois très courageux et un peu idiot. Mais venez vous asseoir sur le banc au lieu de rester les fesses dans la neige et reposez vous le temps de récupérer de cette mauvaise chute. Vous êtes sûr que ça va ? »
ça par contre ne lui plut qu'à moitié .. être traité d'idiot par un vieux qu'il ne connaissait pas … quand on a 17 ans ne faisait jamais beaucoup plaisir. Il fit une grimace et sa queue se mit à se balancer en signe de mécontentement. Mais le monsieur ne semblait pas avoir dit cela par méchanceté. Il faisait ce que font tous les adultes face à des enfants … Sanzo laissa tomber et son sourire revint. Cependant il ne s'assit pas sur le banc, il n'était pas encore complètement en confiance meme s'il ne voyait pas quel danger pouvait représenter une si vieille personne. Il aurait largement le temps de fuir. Ses oreilles bougeaient dans tous les sens cherchant à capter les nombreux bruits du parc. Il poursuivit d'un ton courtois, ne voulant passer pour mal élevé "je préfère rester un peu debout c'est mieux pour les muscles" l'excuse était un peu minable mais bon … Il reprit "c'est vrai que cela faisait un moment que je n'étais pas venu dans le parc. Je manque un peu de temps avec les études. " il laissa un bref silence " ça vous ennuie que je sois un mutant ?? vous savez je n'ai pas choisi, je suis ce que je suis et franchement je ne vois pas pourquoi je devrais m'en excuser." Son ton était poli et calme, un peut triste peut être. "ha et heu … je m'appelle Sanzo .. Sanzo Aoe" se présenter était la moindre des choses et il avait conscience d'avoir peut être été un peu trop loin avec l'inconnu. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Jeu 14 Fév - 23:04 | |
| J’ai toujours eu tendance à dire ce que je pensais. Une forme d’honnêteté selon moi, mais qui peut parfois mettre mal à l’aise. J’ai aussi tendance à présenter cette vérité d’une façon nonchalante, et quelque peu teinté d’un humour caustique prompt à briser la glace et à faire sourire. Mais je dois aussi parfois faire attention à ce que je dis. Je me rends bien compte que j’ai troublé le jeune mutant. Il a beau se promener sans vouloir cacher sa condition, il n’en reste pas moins un être différent dans un monde hostile. Je ne peux que le comprendre même si pour moi il est beaucoup plus facile de cacher ma condition de mutant. "je préfère rester un peu debout c'est mieux pour les muscles" Je comprends par cette excuse qu’il n’est pas entièrement rassuré à mon sujet . Pourtant son visage prend ensuite une expression plus détendue et il finit par entamer la conversation.
"c'est vrai que cela faisait un moment que je n'étais pas venu dans le parc. Je manque un peu de temps avec les études. " il laissa un bref silence " ça vous ennuie que je sois un mutant ?? vous savez je n'ai pas choisi, je suis ce que je suis et franchement je ne vois pas pourquoi je devrais m'en excuser."
Il parle calmement, mais je sens dans ses questions comme dans ses affirmations une tension sous-jacente. Comme s’il voulait savoir s’il y avait un espoir pour que les humains puisse l’accepter, nous accepter tous.
"ha et heu … je m'appelle Sanzo .. Sanzo Aoe"
Voilà, il a fait le premier pas. Finalement il est bien plus courageux que stupide, même si de mon point de vue l’un ne va jamais sans l’autre. Il est curieux et pourrait ressembler à n’importe quel autre garçon se son âge s’il n’avait pas été un mutant. D’ailleurs cela semble même l’avoir rendu un peu plus mature que la normale, il faut bien ça pour survivre dans ces conditions. Je me dois de le rassurer sans pour autant baisser ma garde. Je ne suis pas en sécurité ici en pleine ville.
« Enchanté Sanzo. Je m’appelle Owen, Owen Rosenberg. » J’ai encore une fois utilisé le nom de famille de ma défunte épouse. Il y a peu de risques qu’il connaisse mon nom vu son jeune âge, mais s’il venait à le répéter à d’autres cela pourrait devenir plus embarrassant pour moi.
« Et pour répondre à tes questions, non, je ne vois pas pourquoi cela me dérangerai que tu sois un mutant. Qu’est-ce que cela pourrait bien changer pour moi ? Je n’étais déjà pas raciste dans ma jeunesse quand c’étaient les noirs ou les juifs qui servaient de boucs émissaires, ce n’est pas pour le devenir à mon âge. Et bien entendu tu n’as pas à t’excuser d’être ce que tu es, bien au contraire. » Voilà qui je l’espère suffira à le rassurer. Il n’est bien sûr pas obligé de me croire, mais en même temps, il doit penser que je suis un petit vieux sans défense qui ne peut rien lui faire de mal.
« Et toi Sanzo, cela te dérange t-il de discuter avec moi ? Je comprends qu’avec toutes ces histoires, ces tensions, il ne soit pas facile pour un mutant de discuter comme ça avec un parfait inconnu en plein Central Park. Tu sais que c’était à deux pas d’ici que ces fanatiques qui se font appeler les purificateurs ont crucifié plusieurs mutants il y a quelques mois ? C’était juste avant qu’ils ne manquent de mettre le feu à la moitié de la ville en incendiant Alphabet City, enfin le quartier que certains appelaient Mutant Town. Ce que je veux dire, c'est que tu a de la chance d'être tombé sur quelqu'un un peu plus ouvert d'esprit que la moyenne.»
Ce que je ne dis pas c’est qu’à cette époque j’étais encore SDF ici, et que j’avais été témoin de ces crucifixions. Par contre je n’avais pas assisté aux évènements de Mutant Town, la confrérie m’avait déjà mis à l’abri avant que les purificateurs ne me mettent la main dessus. Mais j'aimerai bien savoir ce que Sanzo pense de ces évènements. J’ignore encore quelles sont ses opinions en tant que mutant et s’il fait déjà partie d’un camp ou d’aucun. Je ne pense pas qu’il soit confrériste, je ne l’ai jamais croisé au repère. Par contre il m’a dit qu’il faisait des études, et vu son physique ça m’étonnerai qu’il aille étudier à l’université de la ville. A part l’institut Xavier je ne vois pas où il pourrait aller suivre des cours…
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Ven 15 Fév - 8:40 | |
| Sanzo fixait le vieux monsieur et surtout il l'écoutait avec un vif intérêt. Il s'était à son tour présenté et Sanzo s'était senti en confiance. Une confiance peut être mal placée mais elle était en grande partie du à son jeune age. Il se fiait aussi à son instinct. Owen n'était pas un danger pour lui.
"je suis ravi de faire votre connaissance Monsieur Rosenberg" Sanzo nota qu'il avait un nom à consonance juif et il comprit la remarque suivante. Peut être avait il fait lui meme les frais de ce racisme.
« Et pour répondre à tes questions, non, je ne vois pas pourquoi cela me dérangerai que tu sois un mutant. Qu’est-ce que cela pourrait bien changer pour moi ? Je n’étais déjà pas raciste dans ma jeunesse quand c’étaient les noirs ou les juifs qui servaient de boucs émissaires, ce n’est pas pour le devenir à mon âge. Et bien entendu tu n’as pas à t’excuser d’être ce que tu es, bien au contraire. » Voilà qui je l’espère suffira à le rassurer. Il n’est bien sûr pas obligé de me croire, mais en même temps, il doit penser que je suis un petit vieux sans défense qui ne peut rien lui faire de mal.
Avec un grand sourire, Sanzo finit par s'assoir à coté du vieux monsieur avec décontraction. Sa façon de s'assoir était un peu étrange. Elle était rarement classique. Il relevait toujours les genoux et s'appuyait sur les talons. Il donnait l'impression de vouloir prendre la fuite. Il ne s'en rendait pas compte c'était devenu naturelle.
Le vieil homme poursuivit « Et toi Sanzo, cela te dérange t-il de discuter avec moi ? Je comprends qu’avec toutes ces histoires, ces tensions, il ne soit pas facile pour un mutant de discuter comme ça avec un parfait inconnu en plein Central Park. Tu sais que c’était à deux pas d’ici que ces fanatiques qui se font appeler les purificateurs ont crucifié plusieurs mutants il y a quelques mois ? C’était juste avant qu’ils ne manquent de mettre le feu à la moitié de la ville en incendiant Alphabet City, enfin le quartier que certains appelaient Mutant Town. Ce que je veux dire, c'est que tu a de la chance d'être tombé sur quelqu'un un peu plus ouvert d'esprit que la moyenne.»
La curiosité du petit chat s'était éveillée et parfaitement visible. Ses oreilles étaient immobiles dirigées vers l'avant, vers la voix d'Owen. Sa queue s'était dressée en forme de point d'interrogation et se balançait doucement signe de tranquillité mais aussi de curiosité. Il avait posé sa tête sur ses genoux et ses yeux étaient rivés sur ceux d'Owen. Il était à l'écoute. S'il fut un peu intrigué par la question du vieux monsieur, il ne le montra pas, il réfléchit à peine deux secondes pour lui répondre. "non … non bien au contraire. Je crois que vous pouvez m'apprendre beaucoup de chose. Et puis je crois que si vous me vouliez du mal vous l'auriez fait depuis longtemps. Voyez vous mon père m'a appris à ne pas m’arrêter sur le visible et qu'il était préférable de se faire sa propre opinion. Il n'y a pas de meilleur moyen que la conversation. Les actions ne sont pas toujours le reflet d'une personne. Parfois les évènements font que … on agit d'une certaine façon qui n'est pas forcément la bonne. " il s’arrêta craignant d'avoir été un peu trop loin puis il baissa la tête avec une certaine tristesse " je .. je ne savais pas pour les crucifixions … les journaux n'en ont pas parlé mais je suis au courant pour Mutan Town. J'ai un ami qui en a fait les frais. C'est vraiment horrible. Je sais que c'est pas bien mais j'avoue que j'ai du mal excuser leur conduite … Mon père ne serait pas d'accord mais à vrai dire j'ai meme pas vraiment envie d'essayer.. (il releva la tête) et en meme temps … .. je .. je sais que je suis encore bien jeune mais je crois que … … je crois que si certains mutants n'agissaient pas aussi .. mal … peut être que … peut être que les humains n'iraient pas jusqu'à de tel extrémité. Vous ne croyez pas ?"
il n'avait aucune idée de l'opinion d'Owen. Il ne savait meme pas s'il était un mutant ou un humain. S'il était un confrériste comme Richard ou un X-men (il supposa que non vu qu'il ne l'avait jamais rencontré mais l'Institut était si vaste ..). Il ne voyait qu'un vieux monsieur qui aurait pu être son grand-père et avec qui il pouvait discuter de choses aussi importantes. Même s'il entretenait de bon rapport avec ses camarades de classe, il avait une certaine affinité avec les adultes. Il était toujours très poli et savait écouter. De plus il adorait les histoires et l'Histoire. Le vieux monsieur pouvait certainement lui apporter des réponses. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Sam 16 Fév - 22:09 | |
| "je suis ravi de faire votre connaissance Monsieur Rosenberg"
Chose encore plus étonnante que son physique particulier, Sanzo semblait quelqu’un de très poli, surtout pour son âge. En général les jeunes montrent peu de respect pour les autres et encore moins pour les personnes âgées. Il est agréable de pouvoir discuter avec lui.
« Sanzo, tu peux m’appeler Owen. Rosenberg me rappelle un peu trop ma défunte épouse et Monsieur fait trop sérieux. »
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette réplique. Tout en songeant avec amertume qu’effectivement Marsha était aujourd’hui morte et enterrée et qu’elle n’était plus ma femme depuis plus longtemps encore. Sanzo poursuit la conversation tandis que je réfléchit.
"non … non bien au contraire. Je crois que vous pouvez m'apprendre beaucoup de chose. Et puis je crois que si vous me vouliez du mal vous l'auriez fait depuis longtemps. Voyez-vous mon père m'a appris à ne pas m’arrêter sur le visible et qu'il était préférable de se faire sa propre opinion. Il n'y a pas de meilleur moyen que la conversation. Les actions ne sont pas toujours le reflet d'une personne. Parfois les évènements font que … on agit d'une certaine façon qui n'est pas forcément la bonne. " il s’arrête un instant puis il baisse la tête avec une certaine tristesse avant de reprendre.
" je .. je ne savais pas pour les crucifixions … les journaux n'en ont pas parlé mais je suis au courant pour Mutan Town. J'ai un ami qui en a fait les frais. C'est vraiment horrible. Je sais que c'est pas bien mais j'avoue que j'ai du mal excuser leur conduite … Mon père ne serait pas d'accord mais à vrai dire j'ai même pas vraiment envie d'essayer.. " Il finit par relever la tête une lueur étrange dans les yeux. " et en même temps … .. je .. je sais que je suis encore bien jeune mais je crois que … … je crois que si certains mutants n'agissaient pas aussi … mal … peut être que … peut être que les humains n'iraient pas jusqu'à de tel extrémité. Vous ne croyez pas ?"
Décidément les médiats sont toujours aussi pourris et corrompus. Ils ont réussi à presque passer sous silence les crucifixions et ont sans doute minimisé l’attaque de Mutant Town. A sa dernière réflexion je vois un peu la doctrine de l’institut Xavier et les mielleux sentiments de leur mentor. Même si je ne suis pas moi-même aussi extrême que la majorité des confréristes, je sais d’expérience que ce n’est pas ainsi que va le monde. « Ne soit pas étonné que ce genre de nouvelles ait du mal à te parvenir. Non seulement très peu de médias ont relaté cette affaire, mais parfois il faut chercher les infos si on veut les trouver et ne pas se contenter de ce que l’on voit à la télévision ou de ce que l’on entend à la radio. » Je marque une courte pause pour remettre mes idées en place et pour réfléchir comment lui présenter les choses sans trop l’effrayer ou le rebuter.
« Par contre il est inutile de chercher des excuses à certains groupuscules trop extrémistes, humains comme mutants. Il est aussi inutile de chercher à savoir qui a commencé cette guerre, ou qui a raison ou tort. Tous les conflits du monde sont pareils et les hommes n’ont pas attendu les mutants pour se faire la guerre. Je ne crois pas que c’est à cause des actions de tels ou tels mutants que certains commettent des atrocités. Les purificateurs l’ont fait uniquement parce qu’ils le voulaient, et ils peuvent trouver tous les prétextes qu’ils veulent, cela ne fait d’eux que des assassins. Pourquoi un humain irait-il reprocher à un mutant de vouloir se venger d'une pareille agression alors que si les rôles étaient inversés c'est ce qu'il ferait ?»
Je dis tout cela d’un ton calme et posé. Du moins j’essaye d’en avoir l’air car même si cela s’est passé il y a plusieurs mois, ces mêmes purificateurs ont essayé de me tuer.
« Tu dois considérer ce conflit entre humains et mutants comme une guerre. Tu te bats pour ta liberté, tu te bats pour préserver tes droits fondamentaux, tu te bats pour le respect de ta personne et pour ta propre sécurité ainsi que celle de tes amis et de ta famille. Mais attention une guerre ne signifie pas forcément un conflit armé, un affrontement direct. Il y a de multiples façons de faire valoir les droits des mutants, de forcer ceux qui ne veulent pas accepter les mutants à le faire. Et personnellement je considère la violence comme le dernier recours possible quand toutes les autres solutions ont échoué. Et de toute façon le recours à la force est toujours une preuve d’incompétence et de faiblesse. »
Avec ce discourt, il ne pourrait jamais se douter que je fais partie de la confrérie. Il faut dire que je suis bien moins radical que certains.
« Par contre si la violence n’est pas la solution, l’inaction ou la non-violence pure ne donnera pas plus de résultats. Les humains pensaient être les maitres du monde, et voilà qu’ils se font supplanter par les mutants. Alors ils cherchent par tous les moyens à rester au sommet, même s’ils ne sont déjà plus les plus forts. Je crains que la cohabitation pacifique entre les humains et les mutants ne soit une douce utopie. Les mutants ne sont pour l’instant pas assez nombreux et soudés pour pouvoir s’imposer et les humains ne peuvent aller contre l’évolution. Ni ma génération, ni sans doute la tienne ne le verront, mais un jour les mutants seront plus nombreux que les humains. Et j’espère que ce jour-là ils soient meilleurs que ne l’ont étés les humains avec eux aujourd’hui. »
Je ne suis pas le mieux placé pour essayer d’inculquer les préceptes de la confrérie à un jeune mutant. De toute façon je suis trop en retrait de ce conflit pour pouvoir réellement soutenir l’un ou l’autre camp. La confrérie reste un choix par défaut, l’autre camp étant selon moi voué à l’échec, les humains ayant prouvé qu'ils ne voudraient jamais la paix si nous ne pouvons pas la leur imposer…
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Lun 18 Fév - 11:03 | |
| L'appeler par son prénom … ça allait être dur pour Sanzo. On n'appelle pas un inconnu surtout d'un certain age par son prénom. Ce n'était pas correct. Il fit une légère grimace d'excuse. Il ferait un effort bien sur mais bon … Owen poursuivait. Il avait réussi à captiver totalement le petit chat.
« Ne soit pas étonné que ce genre de nouvelles ait du mal à te parvenir. Non seulement très peu de médias ont relaté cette affaire, mais parfois il faut chercher les infos si on veut les trouver et ne pas se contenter de ce que l’on voit à la télévision ou de ce que l’on entend à la radio. »
il était plutôt d'accord. Cependant … ce qu'il avait trouvé quelques mois auparavant sur Ernest en voulant satisfaire sa curiosité l'avait dérangé plus que réellement renseigné. Et puis il ne savait comment faire. Il avait bien rencontré un mutant qui avait subit l'horreur du massacre de Mutant Town mais il n'avait osé l'interroger plus … trop de tristesse dans le regard de son nouvel "ami". Il laissa Owen poursuivre sans l'interrompre.
« Par contre il est inutile de chercher des excuses à certains groupuscules trop extrémistes, humains comme mutants. Il est aussi inutile de chercher à savoir qui a commencé cette guerre, ou qui a raison ou tort. Tous les conflits du monde sont pareils et les hommes n’ont pas attendu les mutants pour se faire la guerre. Je ne crois pas que c’est à cause des actions de tels ou tels mutants que certains commettent des atrocités. Les purificateurs l’ont fait uniquement parce qu’ils le voulaient, et ils peuvent trouver tous les prétextes qu’ils veulent, cela ne fait d’eux que des assassins. Pourquoi un humain irait-il reprocher à un mutant de vouloir se venger d'une pareille agression alors que si les rôles étaient inversés c'est ce qu'il ferait ?»
il ne put cependant s’empêcher de réagir. Les muscles de sa mâchoire se crispèrent et sa queue se mit à fouetter l'air. Il n'était pas d'accord. La violence en réponse à la violence était la pire des solutions et ne pouvait mener qu'au chaos. Chaos qui semblait d'ailleurs déjà bien en place.
« Tu dois considérer ce conflit entre humains et mutants comme une guerre. Tu te bats pour ta liberté, tu te bats pour préserver tes droits fondamentaux, tu te bats pour le respect de ta personne et pour ta propre sécurité ainsi que celle de tes amis et de ta famille. Mais attention une guerre ne signifie pas forcément un conflit armé, un affrontement direct. Il y a de multiples façons de faire valoir les droits des mutants, de forcer ceux qui ne veulent pas accepter les mutants à le faire. Et personnellement je considère la violence comme le dernier recours possible quand toutes les autres solutions ont échoué. Et de toute façon le recours à la force est toujours une preuve d’incompétence et de faiblesse. »
il s’apaisa un peu et prit le temps de respirer à fond. Finalement Owen ne faisait qu'exprimer son opinion et sa façon de voir les choses. Peut être se sentait il trop vieux pour agir d'une façon radicale …
« Par contre si la violence n’est pas la solution, l’inaction ou la non-violence pure ne donnera pas plus de résultats. Les humains pensaient être les maitres du monde, et voilà qu’ils se font supplanter par les mutants. Alors ils cherchent par tous les moyens à rester au sommet, même s’ils ne sont déjà plus les plus forts. Je crains que la cohabitation pacifique entre les humains et les mutants ne soit une douce utopie. Les mutants ne sont pour l’instant pas assez nombreux et soudés pour pouvoir s’imposer et les humains ne peuvent aller contre l’évolution. Ni ma génération, ni sans doute la tienne ne le verront, mais un jour les mutants seront plus nombreux que les humains. Et j’espère que ce jour-là ils soient meilleurs que ne l’ont étés les humains avec eux aujourd’hui. »
De nouveau il n'était pas d'accord. Il se sentait meme limite agressé. C'était faux, certains humains ne voyaient pas les mutants de cette façon. La plupart s'en fichaient royalement et d'une et de deux il y en avait comme son père et son grand père adoptif qui avaient réussi à passer outre la différence. Sanzo avait bien sur été influencé par ça. Il était persuadé que la cohabitation pacifique était largement possible avec un minimum de bonne volonté. Il s'agita sur son banc, se balançant d'un pied sur l'autre, la queue manifestant non seulement son désaccord mais aussi son hésitation. Hésitation à contredire le vieux monsieur. Il semblait si gentil …. mais … Sanzo se lança, cherchant avec soin ses mots pour ne pas passer pour un mal élevé.
"sans vouloir vous offensez Mons.. Owen (il lui sourit) je crois que vous faites erreurs. La violence n'engendre que la violence. Elle n'est pas une réponse mais un déclencheur. Et puis … la plupart des humains se fiche de tout ça .. et il y en a même qui .. qui risque leur vie pour aider des mutants. J'ai étudié les grandes guerres et c'est effectivement toujours le meme schéma mais dans ces conflits il y a toujours des gens qui refusent, qui font preuve d'altruisme et de bonté, qui estime que c'est leur devoir. "
il fixa Owen le mettant à moitié au défit de le contredire. Son regard reflétait l'immense fierté d'avoir un père qui était de ce genre là. Il se redressa un peu
"mon grand père et mon père en font parti. Et la cohabitation n'est pas une utopie. Elle viendra j'en suis persuadé. (il commençait à s'échauffer du haut de ses 17 petites années) et si .. si chacun y met un peu du sien on y parviendra. Et seul le dialogue le permettra. Vous croyez vraiment que la guerre s’arrêtera avec la disparition de l'humanité … J'en doute. "
Son regard se fit brièvement songeur malgré son excitation " je crois que les mutants ne sont pas si différents que ça des humains. Notre mentalité est la même. La jalousie, la domination du plus faible, l'envie, l'orgueil … tous ces sentiments qui semblent humain nous les ressentons aussi. Nous ne sommes ni mieux ni pire qu'eux. "
Sanzo ne se rendait pas vraiment compte que son discours pouvait paraître absolu. Meme s'il était plutôt mature pour son age, il était emporté par la fougue de sa jeunesse. De meme il prenait un grand risque. Il ne savait si Owen était aussi un mutant ou un humain, un ami ou pas … mais peut importe. Il était sur de lui. Rien d'agressif cependant. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Lun 18 Fév - 21:32 | |
| "sans vouloir vous offensez Mons.. Owen je crois que vous faites erreur. La violence n'engendre que la violence. Elle n'est pas une réponse mais un déclencheur. Et puis … la plupart des humains se fiche de tout ça ... et il y en a même qui … qui risquent leur vie pour aider des mutants. J'ai étudié les grandes guerres et c'est effectivement toujours le même schéma mais dans ces conflits il y a toujours des gens qui refusent, qui font preuve d'altruisme et de bonté, qui estiment que c'est leur devoir. "
Je suis un peu étonné de voir que ce jeune mutant est assez mature pour réagir face à mes propos. En plus il n’a pas vraiment tort, mais il manque d’expérience pour voir les choses dans leur globalité.
"mon grand-père et mon père en font partie. Et la cohabitation n'est pas une utopie. Elle viendra j'en suis persuadé. et si ... si chacun y met un peu du sien on y parviendra. Et seul le dialogue le permettra. Vous croyez vraiment que la guerre s’arrêtera avec la disparition de l'humanité … J'en doute. "
Ses arguments montrent une certaine logique et ne sont en fait pas si éloignés des miens. Mais il les expose de manière si différente qu’ils en paraissent totalement différents. Sa voix monte au fur et à mesure que son discourt s’enflamme, pus il se calme avant de reprendre.
" Je crois que les mutants ne sont pas si différents que ça des humains. Notre mentalité est la même. La jalousie, la domination du plus faible, l'envie, l'orgueil … tous ces sentiments qui semblent humain nous les ressentons aussi. Nous ne sommes ni mieux ni pire qu'eux. "
Je ne peux m’empêcher de sourire après son discourt. Non pas que je me moque de lui, mais je suis heureux d’avoir une conversation si intéressante avec un jeune mutant comme lui. Surtout que venant certainement de l’institut, il est sensé représenter l’opposé du camp que j’ai rejoint il y a peu.
« Sanzo. Excuse-moi si mes propos ont pu te paraitre choquants ou ont sonné faux à tes oreilles, mais en t’écoutant, je me rends finalement compte que nos avis ne divergent pas tant que cela. C’est juste certains points de détails ainsi que notre façon de présenter les choses qui sont différentes. »
Je me rends compte que je ne cherche pas à le convertir. Ce n’est de toute façon pas mon travail. Mais j’aime cette joute orale qui met nos convictions à nues. Malgré son jeune âge il a été bien éduqué et semble plutôt mature même s’il manque encore d’expérience.
« Excuse-moi encore si je me suis mal exprimé. Comme toi je condamne la violence, et ce n’est pas parce qu’à mon âge je ne peux plus me battre. Et quand je parlais de l’humanité je ne faisais pas allusion à tous les humains sans exception. Il est évident que tous les humains ne haïssent pas les mutants tout comme tous les mutants n’en veulent pas aux humains. Néanmoins l’inverse est malheureusement vrai aussi. Tous les humains ne portent pas les mutants dans leur cœur. Cette nouvelle forme de racisme peut prendre de nombreuses formes. Des plus fanatiques qui crucifient des mutants ou mettent le feu à un quartier, aux simples citoyens qui détournent le regard quant un mutant est victime de mauvais traitements ou d’une simple humiliation. Les mutants sont aujourd’hui ce qu’étaient les noirs au siècle dernier, une minorité décriée et qui sert de bouc émissaire aux maux de la société humaine. Tu as eu de la chance que malgré tes différences ton grand père et ton père ne t’aient pas rejeté. J’ai connu certains parents d’enfants mutants qui n’ont pas eu le même altruisme. Alors si les propres parents d’un enfant mutant peuvent en arriver là, imagine ce que feraient des inconnus. »
J’essaye de ne pas être trop ambigu pour qu’il n’interprète pas de travers ce que je veux dire. J’ai parfois tendance à oublier qu’il pense sans doute que je suis humain et que je suis peut être un exemple de cette cohabitation que l’institut essaye de mettre en place.
« Comme tu l’a si bien dit Sanzo. Humains et mutants ne sont pas si différents que ça. Mais cela était encore plus vrai entre les blancs et les noirs au siècle dernier. Et pourtant les blancs ont opprimé les noirs pendant des décennies. Là où il y a eu le KKK nous avons maintenant les purificateurs. Même si la grande majorité des gens de ce pays se disent horrifiés par leurs exactions, ils ne les laissent pas moins agir. Après ces évènements très peu de purificateurs ont étés arrêtés et presque tous ont étés relâchés. Et même leur révérend qui est très certainement derrière tout ça n’a jamais été inquiété. Dans l’état actuel des choses si les mutants ne font rien, ils seront exterminés par les humains les plus extrémistes, sous les regards compatissants mais inactifs des autres. »
Je suis un peu dur, mais vu les résultats de l’attaque de Mutant Town ce n‘est qu’une prévision logique. Toutefois je doute que Sanzo l’accepte sans broncher. Alors je l’attaque sur un autre front.
« Tu parles de cohabitation, mais tu es étudiant si je ne me trompe. Vas-tu à l’université de la ville ? Non bien sûr que non. Tu dois aller dans cet institut pour jeunes mutants. Comment peux-tu parler de cohabitation alors que tu ne peux même pas aller en cours avec les humains ? Votre institut semble être un endroit très bien, mais à y regarder de plus près ce n’est rien d’autre qu’un guetto pour mutants comme l’était Alphabet City rebaptisé Mutant Town. On vous fait croire que vous avez le choix, que c’est votre choix d’aller à l’institut ou d’habiter à Mutant Town. Mais c’est faux, vous y êtes obligés parce que les humains ne veulent pas de vous ailleurs, parce qu’en vous parquant comme du bétail, ils peuvent vous avoir à l’œil. Et si d’aventure un groupe d’extrémiste mettait le feu à votre quartier ou à votre école, ce serait regrettable et les coupables seraient châtiés, mais secrètement ils se féliciteraient que certains aient fait ce que eux n’osaient pas. »
Encore une fois je suis un peu dur. Mais tout ce que je dis est vrai, même si c’est une interprétation personnelle des évènements. Malheureusement il risque de ne pas voir les choses comme moi, il n’a pas assisté en direct à ces horreurs, il n’ a pas passé 41 ans en prison. Il a encore la vie devant lui.
« Désolé de te dire ça aussi crument Sanzo, mais je crains qu’il n’y ait pas de solution miracle. Même Ghandi qui s’est battu toute sa vie de manière non violente pour l’indépendance de son pays a finalement été assassiné par l’un de ceux qu’il défendait. Les actes d’une seule personne peuvent tout changer, en bien comme en mal. Mais malheureusement c’est plus souvent en mal qu’en bien… »
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Mer 20 Fév - 10:36 | |
| Sanzo s'agitait de plus en plus. Ses oreilles, sa queue montraient qu'il était troublé et pas d'accord. Cependant les émotions qui l'assaillaient étaient multiples et confuses. Sans parler du fait qu'Owen était un vieux monsieur. Il savait que vieillesse ne rimait pas forcément avec sagesse mais de là à contredire ouvertement un adulte … Il se retrouvait un peu coincé entre son éducation et ses convictions. Sanzo se leva et fit quelques pas. Il cherchait à rassembler ses idées, à les trier pour trouver le meilleur moyen de les faire comprendre à Owen. Il finit par s’arrêter et fixa le vieux monsieur … après tout il n'était pas beaucoup plus âgé que son ancien précepteur. Et la conversation ressemblait aux nombreuses joutes oratoires qu'ils avaient lorsqu'il était enfant. Sanzo sourit et se rassit.
"vous n'avez pas à vous excuser. Vous êtes libre de vos opinions meme si je ne suis pas d'accord. Vous n’êtes pas choquant bien au contraire. Je ne peux pas dire que je sois d'accord avec vous mais je crois que je comprends un peu votre point de vue. Vous avez peut être raison … mais … en agissant comme eux nous ne valons pas mieux …. " (dans le "nous" il avait implicitement inclus Owen sans s'en rendre compte)
il ne savait comment s'exprimer. C'était difficile. Il n'avait pas été complètement honnête pour son père et Owen avait tiré de fausses conclusions, conclusions qui semblaient importantes au petit chat.
"vous avez en partie raison pour les humains mais … En fait comme beaucoup mes parents m'ont aussi abandonné. Je ne leur en veux pas … pour moi ce ne sont que des inconnus de plus. Et mon père n'est pas mon père biologique. Son chauffeur qui est aussi un mutant, m'a renversé. Ils auraient pu me laisser seul mais mon père ne l'a pas fait … tout comme son père avait aidé Karl. Vous comprenez … je sais que c'est une goute d'eau dans cet océan de méchanceté mais … C'est la preuve que humain et mutant peuvent exister et cohabiter. "
les mots se bousculaient un peu, le débit était haché. Il avait encore beaucoup de travail et de progrès à faire s'il voulait réaliser son rêve.
« Comme tu l’a si bien dit Sanzo. Humains et mutants ne sont pas si différents que ça. Mais cela était encore plus vrai entre les blancs et les noirs au siècle dernier. Et pourtant les blancs ont opprimé les noirs pendant des décennies. Là où il y a eu le KKK nous avons maintenant les purificateurs. Même si la grande majorité des gens de ce pays se disent horrifiés par leurs exactions, ils ne les laissent pas moins agir. Après ces évènements très peu de purificateurs ont étés arrêtés et presque tous ont étés relâchés. Et même leur révérend qui est très certainement derrière tout ça n’a jamais été inquiété. Dans l’état actuel des choses si les mutants ne font rien, ils seront exterminés par les humains les plus extrémistes, sous les regards compatissants mais inactifs des autres. »
"je reste cependant persuadé qu'il y a une autre solution. Une solution plus .. diplomatique et juste. Et que tant qu'un groupe ou l'autre utilisera la violence, la violence sera la réponse. "
« Tu parles de cohabitation, mais tu es étudiant si je ne me trompe. Vas-tu à l’université de la ville ? Non bien sûr que non. Tu dois aller dans cet institut pour jeunes mutants. Comment peux-tu parler de cohabitation alors que tu ne peux même pas aller en cours avec les humains ? Votre institut semble être un endroit très bien, mais à y regarder de plus près ce n’est rien d’autre qu’un guetto pour mutants comme l’était Alphabet City rebaptisé Mutant Town. On vous fait croire que vous avez le choix, que c’est votre choix d’aller à l’institut ou d’habiter à Mutant Town. Mais c’est faux, vous y êtes obligés parce que les humains ne veulent pas de vous ailleurs, parce qu’en vous parquant comme du bétail, ils peuvent vous avoir à l’œil. Et si d’aventure un groupe d’extrémiste mettait le feu à votre quartier ou à votre école, ce serait regrettable et les coupables seraient châtiés, mais secrètement ils se féliciteraient que certains aient fait ce que eux n’osaient pas. »
il fut piqué au vif par cette remarque. Comparer l'Institut à un ghetto … quand meme. Il se leva en colère. Sa bonne éducation en prit un coup. Il hocha vigoureusement la tête "hé ho … ça va pas … c'est pas un ghetto. Un ghetto c'est .. c'est … enfin c'est pas comme ça … et on a le choix. (il repensa à certains de ses amis notamment Ernest le jeune mutant-rat, au physique si particulier ainsi qu'à Rachel. Avaient ils vraiment le choix …) Enfin moi j'aurais pu l'avoir c'est juste que …(il n'était plus vraiment sur ..) je voulais savoir, je voulais des réponses … mais c'est pas un ghetto …"
sa voix se brisa. Une certaine tristesse l'envahit. Il avait considéré l'Institut comme un havre, une sorte de refuge, une maison meme et maintenant … Les paroles d'Owen venaient de briser cette belle vision … Un ghetto … non c'était impossible. Un ghetto c'était … sale et puant. Les gens y étaient parqués comme des bêtes alors que l'Institut … Chaque mutant avait sa chambre ou presque. Ils étaient libre de sortir, ils avaient des cours, des professeurs … non ce n'était pas un ghetto … juste une école … différente. Il tenta de s'en persuader, cherchant à chasser les paroles désagréables d'Owen … meme si …
Puis il se remémora une info que lui avait donné Océane avant son entrée à l'Institut
" .. et puis tout n'est pas la faute des humains … Il y a des mutants qui s'en prennent à d'autres mutants parce qu'ils ne voient pas les choses de la meme manière."
il baissa les yeux "je trouve cela encore pire … vous ne croyez pas …." il commençait à se demander si Owen n'était pas finalement un mutant … | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Ven 22 Fév - 1:16 | |
| L’amusant avec Sanzo c’est que son visage et surtout ses oreilles sont très expressives. Même pour moi qui n’ai jamais été un fin psychologue, j’arrive assez bien à lire les émotions qui assaillent le jeune mutant au fur et à mesure que je lui parle.
"hé ho … ça va pas … c'est pas un ghetto. Un ghetto c'est .. c'est … enfin c'est pas comme ça … et on a le choix. Enfin moi j'aurais pu l'avoir c'est juste que … je voulais savoir, je voulais des réponses … mais c'est pas un ghetto …"
Visiblement mes dernières paroles avaient fait mouche, et plus encore avoir comparé leur institut à un ghetto. Je n’aime pas trop choquer les gens, mais parfois c’est la seule solution pour leur ouvrir un peu les yeux et l’esprit. Je suis partagé entre la joie d’avoir réussi à le troubler et à lui faire comprendre mon point de vue et la peine d’avoir dû le faire souffrir d’avoir dû le troubler pour y arriver.
« Je m’excuse encore Sanzo si mes propos ont pu te paraitre choquants. Le terme de ghetto n’est peut-être pas tout à fait approprié. Je ne connais pas ton institut, mais ce qui est sûr c’est que ce n’est pas un endroit sale et impropre à l’éducation de jeunes gens comme vous. Il a surement son utilité pour permettre à certains de maitriser des pouvoirs qui seraient dangereux pour les autres, voire pour eu même. Par contre dans une société parfaite, des mutants maitrisant leurs pouvoirs devraient pouvoir aller étudier où bon leur semble sans avoir à cacher leur nature. »
C’est pour moi une évidence. Cela montre bien la haine insidieuse qui existe et dont personne ne veut parler. Je continue à me mettre à part dans mon discourt, sans me ranger dans l’une ou l’autre des catégories, à savoir mutants et humains.
« Reste à voir les solutions qui s’offrent aux mutants. Comme tu l’as dit, la haine engendre la haine et la violence, la violence. Je suis d’accord avec ça. Certaines actions des terroristes mutants comme des extrémistes humains sont trop extrêmes, trop choquantes, trop violentes pour l’opinion publique. Les actions pacifiques sont parfois, elles, trop timorées et inefficaces pour faire changer les mentalités. La loi est sensée être la même pour tous, ors, un enfant mutant ne peut aller dans une école si sa mutation est connue ou visible. Si des personnes commettent des atrocités contre des mutants, ils ne sont que très rarement arrêtés et encore plus rarement jugés et condamnés. Même si la société veut avoir l’air équitable avec les mutants, elle ne l’est pas du tout. La loi de recensement, les arrestations arbitraires, tout cela marque une différence de traitement entre humains et mutants. Alors, certains humains sont prêts à accepter les mutants, mais ils sont encore trop peu nombreux et sans grande influence politique ou populaire. »
J’attends une réaction de la part de Sanzo. Mes derniers propos sont moins choquants, moins abrupts que les précédents, mais ils appellent à une certaine réflexion. Oui, les mutants ne sont pas bien vus dans notre société, et la politique du gouvernement n’y change rien bien au contraire.
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Sam 23 Fév - 10:35 | |
| Sanzo s'était relevé et de nouveau allait et venait. Sa queue se balançait furieusement. Il n'était pas content et en meme temps … les paroles d'Owen étaient si vrai. Trop d'années les séparait, trop de douloureux moments pour Owen, trop d'expérience que n'avait pas vécu le petit chat. Sanzo ne décelait aucun mensonges dans les paroles du vieil homme .. de plus quel intérêt aurait il eu à le faire … Donc s'il partait du principe que tout était vrai … son monde ou du moins l'idée qu'il s'en était fait devait être totalement remis en question … C'était dur … très dur. Cela impliquait une idée qu'il ne voulait pas, qu'il refusait en bloc … l'idée que son père avait pu se tromper … il n'était pas prêt pour ça … pas encore … Malgré les 4 mois qu'il venait de passer à l'Institut son père était toujours son modèle, sa référence … Il s'en prit à un tas de neige par chance aucun caillou n'y était caché .. il était quand meme pieds nus. Un peu calmé il alla se rassoir. Son regard était triste et perdu
"je … je sais plus quoi penser … J'ai … j'ai toujours cru que l'Institut était … enfin comme une sorte de porte ou de tremplin qui permettrait justement de mieux comprendre le pourquoi de ma mutation puis de l'utiliser pour faire reconnaître et accepter cette différence … Je voulais .. non je veux devenir juge pour justement une plus grande égalité. Et mon père .. mon père a toujours été l'exemple que cette possibilité pouvait être .. réelle. Et vous... vous … vous me dites que c'est pas possible, que c'est juste un beau rêve .."
il refusait d'y croire. Il refusait de baisser les bras. De nouveau il se releva avec tout la fougue de sa jeunesse "je refuse, je refuse d'accepter ça. Je me battrais mais j'y arriverais. Si personne ne tente, si nous les jeunes baissons déjà les bras c'est sur rien ne changera jamais. Je suis sur que ça finira par changer … il faut y croire .. sinon c'est sur c'est la mort des mutants .. ou des humains. "
il fixa Owen "et il faut que vous nous aidiez …. Vous êtes l'histoire, la mémoire. Vous devez nous aider à ne pas oublier, à suivre la bonne route … Il le faut … "
Sanzo respectait le vieil homme, ce dernier avait tant à lui apprendre .. à apprendre aux jeunes comme lui. Sanzo n'avait pas vraiment capté qu'Owen pouvait être un confrériste. Rien dans ses propos n'étaient extrême. (bien sur malgré sa rencontre avec Richard, Sanzo avait une vision un peu déformée des mutants fidèles à Magnéto. C'était les "méchants"). Il n'était meme pas complètement sur qu'il soit un mutant. Il avait vécu et surtout souffert. Avait il souffert directement ou par l'intermédiaire d'un proche … Il avait brièvement parlé de sa femme … c'était peut être elle la mutante … Sanzo prit l'ampleur d'une partie de la souffrance potentielle d'Owen. Un humain amoureux d'une mutante … Avait il subit le racisme … avait il du protéger l'amour de sa vie … avaient ils du se cacher … Son imagination s'enflamma. "vous ne pensez pas que vous le devez à votre femme …" il avait parlé sans réfléchir tout à son délire.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Sam 23 Fév - 16:44 | |
| Cette fois je vois bien que j’ai réussi à le troubler. Il s’était relevé et faisait les cents pas avec sa queue qui battait furieusement l’air derrière lui. Mais cette fois ci il n’essaya pas de me contredire.
"je … je sais plus quoi penser … J'ai … j'ai toujours cru que l'Institut était … enfin comme une sorte de porte ou de tremplin qui permettrait justement de mieux comprendre le pourquoi de ma mutation puis de l'utiliser pour faire reconnaître et accepter cette différence … Je voulais … non je veux devenir juge pour justement une plus grande égalité. Et mon père ... mon père a toujours été l'exemple que cette possibilité pouvait être ... réelle. Et vous... vous … vous me dites que c'est pas possible, que c'est juste un beau rêve.."
Je suis surpris par le rêve de Sanzo. Il pourrait sembler simple tout en étant ambitieux pour un simple humain, mais pour un mutant comme lui il est tout bonnement irréalisable.
"Je refuse, je refuse d'accepter ça. Je me battrais mais j'y arriverais. Si personne ne tente, si nous les jeunes baissons déjà les bras c'est sur rien ne changera jamais. Je suis sûr que ça finira par changer … il faut y croire... sinon c'est sûr c'est la mort des mutants... Ou des humains. "
Je souris en voyant sa détermination. Ce sont des gens comme ça qui peuvent faire changer les choses en ouvrant la voie aux autres. Il me fixe avant de poursuivre. "Et il faut que vous nous aidiez …. Vous êtes l'histoire, la mémoire. Vous devez nous aider à ne pas oublier, à suivre la bonne route … Il le faut … "
Après une courte pause, il dit enfin. "Vous ne pensez pas que vous le devez à votre femme …"
Je ne comprends pas pourquoi il parle d’un coup de ma femme comme ça. Cela me fait un choc et me laisse sans voix un instant avant que je ne parvienne à me reprendre. J’ignore ce qu’il a cru comprendre à mon sujet, mais il doit se tromper. En même temps je n’ai rien fait pour l’y aider en lui cachant mon état de mutant et de confrériste.
« Je crains de ne plus rien devoir à ma femme Sanzo. Même si je la pleure encore aujourd’hui, elle m’a quitté voilà des années, bien avant que la mort ne l’emporte. J’ai fait des erreurs de jeunesse et j’en ai payé le prix, un prix bien trop grand pour un seul homme malgré l’ampleur des mes fautes. »
Je sens que je m’égare et que j’en dis trop à mon sujet alors j’en reviens à Sanzo et à ses rêves brisés. « Mais vous, vous êtes encore jeune. Vous pouvez encore faire les bon choix, et changer les choses. Vous voulez être juge ? Alors même si tous vous disent que c’est impossible pour vous d’y arriver, vous devez vous accrocher et essayer. Mais je crains que juge ne soit pas la bonne vocation pour un mutant tel que vous. L’impartialité nécessaire à cette fonction vous obligerait à parfois rendre des verdicts contre vox frères mutants. Et même si vous arriviez à cette prestigieuse position, je doute que vous ne puissiez juger autre chose que des affaires impliquant des mutants, les humains refusant certainement d’être jugés par un mutant. »
Je marque une pause et réfléchit avant de poursuivre. « Par contre si vous deveniez avocat, vous pourriez défendre les mutants accusés à tort, ou victimes de violences, de discriminations et essayer de faire éclater au grand jour ces injustices dont tous sont victimes chaque jour. Actuellement presque aucun avocat n’accepte de représenter un mutant reconnu et gagner un procès avec un avocat commis d’office est une gageure. C’est aussi une façon très noble de se battre pour la cause mutante. »
Si à l’époque j’avais eu un bon avocat pour me représenter j’aurais sans doute écopé d’une peine de prison moins lourde. Si j’avais bénéficié des conseils avisés d’un ténor du barreau, mes treize demandes de libération conditionnelle n’auraient peut-être pas tous étés rejetés les unes après les autres. Dire que j’ai dû lire des tas de livres de droit et me débrouiller tout seul pendant des années pour finalement en arriver là !
« J’ai moi-même fait quelques études de droit, mais je n’ai jamais pu les finir et encore moins accéder à une fonction dans la justice. Je ne doute pas que votre école pour mutants ne soit un très bon endroit pour apprendre, mais pour donner vie à vos ambitions, il vous faudra essayer d’aller plus loin que ça. »
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Sam 23 Fév - 18:44 | |
| « Je crains de ne plus rien devoir à ma femme Sanzo. Même si je la pleure encore aujourd’hui, elle m’a quitté voilà des années, bien avant que la mort ne l’emporte. J’ai fait des erreurs de jeunesse et j’en ai payé le prix, un prix bien trop grand pour un seul homme malgré l’ampleur des mes fautes. »
Sanzo avait loupé un épisode là et son "excitation" retomba comme un soufflet. Il s'était fait tout un film et au final avait tout faux. Fallait qu'il arrête. En tout cas Owen semblait triste et repentant. Sanzo bredouilla "elle … elle .. votre femme …. c'était pas une mutante .." Sanzo avait du mal à tout comprendre du coup. Cependant il n'eut pas plus le temps de réfléchir car Owen lui posait d'autres questions, l'obligeait à s'expliquer. Sanzo commençait à en être un peu agacé. Non pas par les questions en elles meme mais par les réponses qu'il était obligé de donner.. et surtout de SE donner. C'était comme si toute sa jeune vie il n'avait vu que en blanc et qu'il prenait conscience que finalement le noir existait aussi. Bien sur ce n'était pas aussi net que ça …
Cependant Owen n'était pas complètement négatif dans ses paroles et Sanzo était sensible aux encouragements. Il se rassit mais ses yeux brillaient toujours d'excitation "bien sur que juge est la bonne fonction. Tout le défit est là. Faire prendre conscience aux mutants rebelles qu'ils ne peuvent pas fouler la loi sans en subir les conséquences. De plus ils seront jugés par un mutant comme eux. Qui aura pris le temps de tout considérer avec justement toute l'impartialité requise. Et s'il s'avère que le mutant est coupable il sera puni. Par contre s'il est innocent .. il sera acquitté comme il se doit. Alors qu'un avocat … Un avocat mutant qui défend un mutant sera obligatoirement partial. Quelque soit la faute de son client il sera innocent. Et puis cela ne changera rien au problème .. vous croyez qu'un juge "humain" écoutera un avocat mutant … Après tout ce que vous venez de me dire j'en doute .. Et puis juge c'est pas seulement un métier, c'est aussi une position sociale et bien sur l'argent et le pouvoir qui vont avec. Les noirs ont bien finis par accéder à ce métier de meme que les femmes alors pourquoi pas les mutants …"
« J’ai moi-même fait quelques études de droit, mais je n’ai jamais pu les finir et encore moins accéder à une fonction dans la justice. Je ne doute pas que votre école pour mutants ne soit un très bon endroit pour apprendre, mais pour donner vie à vos ambitions, il vous faudra essayer d’aller plus loin que ça. »
"hé bien moi j'y arriverai. " c'était pas de la fanfaronnade ou de l'orgueil mais plus un renforcement de sa résolution. De plus meme si Owen n'avait pas réussi, meme si certaine chose avait du mal à évoluer, Sanzo calcula qu'il avait du tenter il y avait au moins 50 ans. Les humains avaient changé en 50 ans malgré tout. Il reprit "mais je refuse de commencer dans la violence. Je refuse de piétiner les humains pour accéder à mon rêve. Et si vous pensez que c'est de la lâcheté … c'est bien dommage." rien d'agressif dans sa voix, aucune colère, c'était juste une constatation.
Sanzo leva les yeux sur la neige qui s'était remise à tomber doucement, avant de les reporter sur Owen en souriant. Il ouvrit la bouche .. mais hésita sur la question et décida de ne pas la poser. Finalement peut importe qu'Owen soit un humain ou un mutant. Qu'il soit confrériste ou pas. Pour Sanzo il était Owen, juste Owen. Un vieux monsieur qui l'avait obligé à voir autre chose, à se voir autrement, qui l'avait poussé dans ses retranchements et au final qui avait renforcé sa détermination. Sanzo était maintenant sur d'avoir fait le bon choix meme si les questions le perturbaient et tournaient en boucle dans sa tête. Il se rapprocha un peu d'Owen "dites .. pourquoi ..pourquoi vous n'avez pas continué vos études ?" | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Dim 24 Fév - 21:59 | |
| "Elle … elle... votre femme …. c'était pas une mutante...»
Je crains d’avoir un peu induit en erreur mon jeune interlocuteur avec mes cachoteries. Ne pas lui dire que je suis moi aussi un mutant n’est peut-être pas une si bonne solution pour gagner sa confiance.
"bien sûr que juge est la bonne fonction. Tout le défi est là. Faire prendre conscience aux mutants rebelles qu'ils ne peuvent pas fouler la loi sans en subir les conséquences. De plus ils seront jugés par un mutant comme eux. Qui aura pris le temps de tout considérer avec justement toute l'impartialité requise. Et s'il s'avère que le mutant est coupable il sera puni. Par contre s'il est innocent... il sera acquitté comme il se doit. Alors qu'un avocat … Un avocat mutant qui défend un mutant sera obligatoirement partial. Quel que soit la faute de son client il sera innocent. Et puis cela ne changera rien au problème... vous croyez qu'un juge "humain" écoutera un avocat mutant … Après tout ce que vous venez de me dire j'en doute... Et puis juge c’est pas seulement un métier, c'est aussi une position sociale et bien sur l'argent et le pouvoir qui vont avec. Les noirs ont bien finis par accéder à ce métier de même que les femmes alors pourquoi pas les mutants …"
Loin de se laisser démonter par mes convictions et mes déclarations, Sanzo semble des plus déterminé à vouloir atteindre ses rêves. Jusqu’à présent ce jeune mutant m’a plutôt surprit par sa détermination et sa culture. Par contre sa réponse semble démontrer à quel point ils sont éloignés de la vraie vie à l’institut. Il n’a pas encore dû commencer à étudier le droit vu les clichés qu’il semble avoir sur son fonctionnement dans notre pays.
"hé bien moi j'y arriverai. Mais je refuse de commencer dans la violence. Je refuse de piétiner les humains pour accéder à mon rêve. Et si vous pensez que c'est de la lâcheté … c'est bien dommage."
Cela me fait plaisir de retrouver cette fougue en lui. Il semble bien plus déterminé à changer les choses que ses camarades. L’institut à tendance à rester sur ses positions et à laisser les changements venir d’eux même. Alors voir un de leurs élèves vouloir autant précipiter les choses fait plaisir à voir.
"Dites... pourquoi... Pourquoi vous n'avez pas continué vos études ?"
Une question somme toute anodine, mais qui me renvoie encore aux non-dits dans mon discourt. Je ne peux pas continuer à lui mentir par omission en ne lui révélant que la moitié des choses à mon sujet.
« Sanzo. Je m’excuse de t’avoir induit en erreur en ne te disant pas tout à mon sujet. Non, ma femme n’était pas une mutante. C’est moi qui en suis un. »
Voilà je l’ai dit. Je sais qu’il me faut rester discret pour éviter les ennuis avec les autorités et le BAM, mais il est lui aussi un mutant et je devrais pouvoir lui faire confiance.
« Maintenant que tu sais ce que je suis réellement, laisse-moi t’éclairer un peu sur le système judiciaire de notre beau pays. Il semblerait que tu n’en connaisses pas encore beaucoup à ce sujet. Il y a principalement trois personnes qui s’affrontent lors d’un procès. Le juge, le procureur et l’avocat de la défense. Tu a raison de dire qu’un juge se doit d’être impartial car il fait office d’arbitre dans les débats qui opposent le procureur à l’avocat de la défense. Par contre s’il est le maitre, l’autorité suprême dans son tribunal, ce n’est pas lui qui décide réellement de l’innocence ou de la culpabilité de l’accusé, ça c’est le rôle du jury. C’est réellement le Jury qui a le pouvoir dans un tribunal, et tout ce que peuvent dire le procureur et l’avocat de la défense ne servent qu’à l’influencer dans un sens ou dans l’autre. »
J’observe Sanzo tandis que je lui décris le système judiciaire de notre pays. J’espère qu’il comprend où je veux en venir et qu’il ne se perd pas dans mes explications techniques.
« Le procureur comme l’avocat de la défense ne sont pas impartiaux du tout, bien au contraire. Ils sont là pour défendre leur point de vue et le faire adopter au jury. Un procureur est là pour faire condamner l’accusé et l’avocat est là pour le faire acquitter. Un avocat a le devoir de défendre son client du mieux qu’il peut, même si lui-même est convaincu de sa culpabilité. Bien sûr un avocat qui sait que son client est coupable peut essayer de le convaincre de plaider coupable afin d’alléger sa peine, mais s’il refuse il ne peut en aucun cas trahir ce que lui a révélé son client. »
Je ne sais pas vraiment si tout ça peut finalement intéresser Sanzo, il m’a parlé aussi de la position sociale et de la rémunération d’un juge, ainsi que de l’acceptation d’un mutant à ce poste.
« Enfin, si tu penses que juge est le meilleur choix en terme de position sociale et d’argent, tu te trompes aussi. Les avocats, s’ils sont très bons, gagnent bien plus que n’importe quel juge ou procureur. De plus juges comme procureurs ont un statut assez précaire car ils sont élus à leur poste, à la base tous ont fait les mêmes études qu’un avocat. Enfin si tu crois que l’on penserait d’un avocat mutant qui défendrait un autre mutant qu’il peut être partial, je t’ai déjà dit que ce devait être le cas de tout avocat envers son client. Par contre un juge mutant qui acquitterait un autre mutant, même s’il est innocent, engendrerait la suspicion. »
La suite est sans doute un peu plus difficile à avouer. Même si j’ai fait le plus dur du chemin en lui avouant mon état de mutant, j’ai du mal à en dire plus sur moi. Pourtant je le dois si je veux rester crédible et honnête.
« Je dois aussi t’avouer que si j’ai étudié le droit, ce n’était pas dans une école. Je l’ai fait tout seul en lisant beaucoup de livres sur le sujet, et crois-moi, il en existe plus que tu ne pourras en lire en une vie. Et si je te dis que pour aider tes semblables il vaudrait mieux devenir un brillant avocat plutôt qu’un simple juge c’est aussi parce qu’il y a de nombreuses années, si j’avais eu un avocat ne serais-ce qu’à moitié aussi motivé que toi, je n’aurai pas passé plus de la moitié de ma vie en prison. Les droits élémentaires de mutants sont bafoués tous les jours, et plus encore dans un tribunal, où la soi-disant justice devrait être la même pour tous. Les mutants n’ont pas besoin d’un juge de plus pour suivre le système, mais d’avocats pour défendre leurs droits. »
Voilà, il en sait plus sur moi que beaucoup de gens ici-bas. Je suis un mutant, et j’ai fait de la prison. A moins qu’il ne veuille en savoir plus je préfère en rester là, ces années sont restées en moi comme marquées au fer rouge de la honte.
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Lun 25 Fév - 11:21 | |
| Sanzo regarda Owen de nouveau avec perplexité et un air totalement perdu. Perplexe parce qu'il n'avait pas vu les choses de cette façon et perdu parce qu'il n'y comprenait plus rien … Non pas que les explications du vieux monsieur soient obscures au contraire mais parce qu'il se rendait compte qu'il ne connaissait finalement pas grand chose de la vie. Il avait l'impression d'avoir vécu 17 ans dans une … boite. C'est vrai qu'il n'avait pas rencontré beaucoup d'avocat. A vrai dire il avait seulement croisé celui de son père de temps à autre au bureau … et finalement il ne connaissait pas non plus de juge … et puis il y avait autre chose qui le tracassait … non pas qu'Owen fut un mutant … au final il s'en fichait un peu mais c'était le fait qu'il ne lui ait pas dit de suite … Il avait du mal à comprendre pourquoi … Sanzo était aussi un mutant .. et surtout un jeune mutant … Si au départ Owen avait pu avoir peur d’être agressé … Sanzo lui avait révélé rapidement qu'il appartenait à l'Institut … Cette méfiance le gênait et le blessait … à moins que … à moins que ce soit lui qui une fois de plus soit dans l'erreur … Peut être devait il se montrer plus méfiant … Finalement il n'était toujours qu'un gosse. Il avait beau être parti de chez lui de son propre chef, il avait juste quitté une … protection pour une autre … mais que devait il faire alors … arpenter les rues, vivre à la "sauvage" … Il frissonna rien qu'à cette idée … elle le terrifiait meme. Il n'était pas prêt, pas encore.
« Je dois aussi t’avouer que si j’ai étudié le droit, ce n’était pas dans une école. Je l’ai fait tout seul en lisant beaucoup de livres sur le sujet, et crois-moi, il en existe plus que tu ne pourras en lire en une vie. Et si je te dis que pour aider tes semblables il vaudrait mieux devenir un brillant avocat plutôt qu’un simple juge c’est aussi parce qu’il y a de nombreuses années, si j’avais eu un avocat ne serais-ce qu’à moitié aussi motivé que toi, je n’aurai pas passé plus de la moitié de ma vie en prison. Les droits élémentaires de mutants sont bafoués tous les jours, et plus encore dans un tribunal, où la soi-disant justice devrait être la même pour tous. Les mutants n’ont pas besoin d’un juge de plus pour suivre le système, mais d’avocats pour défendre leurs droits. »
C'était donc pour ça .. pour ça qu'il connaissait si bien de le système .. il avait eu à le subir … Mais .. peut être qu'il l'avait mérité finalement … Plus il réfléchissait plus il perdait pied … qui croire … que croire … Il n'avait pas l'impression qu'Owen lui mente mais .. comment pouvait il en être sur … Il savait tellement de plus de chose, il en avait expérimenté tellement plus .. mais alors Sanzo devait il attendre d’être vieux pour trouver réellement sa voie … Et puis cette idée de défendre un criminel potentiel le gênait encore plus que le reste, de meme que gagner de l'argent dessus .. maintenant c'est vrai que réussir à sauver un innocent ... Il se prit la tête dans les mains "je ...je sais plus quoi penser .. vous … vos paroles … je sais .. je sais que vous ne me mentez pas mais … " il releva la tête toujours aussi perdu "qu'aviez vous fait … … enfin si vous voulez m'en parler " il secoua la tête en murmurant "meme si je ne suis pas sur que la réponse quelle qu'elle soit me plaise vraiment …. " il le fixa encore un moment … en effet si Owen était vraiment coupable il n'avait eu que ce qu'il méritait et cela voudrait dire qu'il faisait parti de ces mutants … violents, de ces Confréristes … … mais s'il ne l'était pas … ça voudrait dire qu'il avait raison sur toute la ligne … que la justice n'était pas si juste que ça … Meme si encore une fois ce n'était pas tant le fait que le vieux monsieur ait raison qui gênait Sanzo mais plus le fait que lui ait tord … et surtout tout ce que cela remettait en question. Il faillit hurler de frustration et le banc en fit les frais. Il lui flanqua un grand coup de poing … Bien sur cela n'enleva rien au problème … Il se fit juste un peu plus mal à la main ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Mer 27 Fév - 23:08 | |
| Je n’aurais pas cru que mes paroles puissent autant troubler Sanzo. J’en ai peut –être trop dit d’un coup. Devoir digérer à la fois l’idée que je suis moi aussi un mutant et qu’en plus j’ai dû faire de la prison est sans doute trop pour le jeune mutant.
"Je ...je sais plus quoi penser ... vous … vos paroles … je sais... Je sais que vous ne me mentez pas mais … "
Il relève la tête et me regarde droit dans les yeux avant de me poser une dernière question. "Qu’aviez-vous fait … … enfin si vous voulez m'en parler " "Même si je ne suis pas sur que la réponse quelle qu'elle soit me plaise vraiment …. "
Je rechigne toujours à en révéler trop sur mon passé. Non seulement parce que je n’en suis pas fier, mais aussi parce que je dois faire attention à qui je le raconte. Après tout, tout le monde me croit mort lors de l’attaque du cube. Et si quelqu’un venait à apprendre que je suis vivant, il se pourrait que je ne reste pas libre très longtemps. Néanmoins je dois quelques éclaircissements à Sanzo. Même si je dois pour ma propre sécurité lui en révéler le moins possible.
« Sanzo. C’était il y a très longtemps. Et pourtant aujourd’hui encore j’ai honte de ce que j’ai pu faire à cette époque. Mon pouvoir s’est manifesté tardivement et quand cela m’est arrivé, j’ai perdu pied. Je me suis mis à mal me servir de mon don, et j’ai causé du tort à beaucoup de gens. Heureusement, malgré tout, je n’ai jamais tué personne. Je ne sais pas si j’aurais pu vivre avec la mort de quelqu’un sur la conscience. Mais ensuite j’ai été arrêté et jeté en prison. »
Je marque une pause, autant pour regarder la réaction de Sanzo que pour me donner le courage de continuer.
« J’ai mérité d’aller en prison. Mais cela a été très dur. On m’a privé de mes pouvoirs et laissé moisir pendant des années en isolement. Mon avocat commis d’office n’a pas réussi à faire alléger ma peine malgré que j’ai plaidé coupable, ni à me faire enfermer dans un établissement spécialisé. Je me suis retrouvé en QHS avec les pires assassins et tordus que le pays peut compter. Autant dire que sans pouvoirs j’aurais pu mourir cent fois si je n'avais pas été en isolement. Alors pour me racheter j’ai été un prisonnier modèle et j’ai étudié le droit en prison afin de ne pas dépendre d’un avocat stupide et récalcitrant pour plaider ma cause. J’ai fait moi-même toutes mes demandes de libération sur parole. Et aujourd’hui je suis libre. »
Ce que j’omets de lui dire c’est que mes treize demandes de libération ont toutes étés refusées, et que sans aucune raison ils m’ont transféré au cube, cette prison pour mutants dangereux, alors que cela faisait quarante ans que j’étais un prisonnier modèle.
« Si j’avais connu un avocat mutant à l’époque, j’aurais sans doute écopé d’une peine moins lourde et mes demandes de libération anticipée auraient sans doute abouties bien plus vite. La moindre marque de faiblesse, ils l’exploitent afin de te briser, de t’enlever tout espoir. Aujourd’hui je ne suis plus enfermé entre quatre murs, jep eux me promener à l’air libre autant que je veux. Mais cela a été un long combat que j’ai dû mener tout seul. Personne, aucun mutant ne devrait avoir à combattre la haine et les préjugés des hommes tout seul. »
A évoquer ce triste passé, cette cellule que je quittais rarement, et les murs lisses sans fenêtres du cube, je ne peux empêcher les larmes de couler sur mes joues. Il est évident que si jamais je suis repris, je préfère mourir plutôt de d’être à nouveau enfermé…
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| | | Sanzo Aoe Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Messages : 1105 Date d'inscription : 03/11/2012
| Sujet: Re: Balade à Central Park [LIBRE] Dim 3 Mar - 11:14 | |
| Sanzo écoutait attentivement l'histoire d'Owen. Diverses émotions l’assaillirent. Il était triste pour le vieil homme bien sur et aussi en colère. En colère après la justice ou plutôt l'injustice flagrante. Et il était perdu, ne sachant plus que penser. Il avait toujours cru en la Justice, et dans le gouvernement. Il se rendait compte maintenant qu'en fait son père ne lui avait pas tout dit … ou plutot que lui n'avait vu que ce qu'il avait voulu voir. Il avait l'impression de plus en plus d'avoir eu des œillères pendant toutes ces années. À moins que ça ne soit simplement une question d'age … Il regardait les info comme tout le monde mais s'en vraiment s'en intéresser. Plus il discutait avec Owen plus il se rendait compte que finalement il avait été élevé comme un humain et non un mutant. Peut être était ce là le problème .. à moins que ça ne soit une chance. Une chance à exploiter … Il reporta ses pensées sur Owen et il se demanda pourquoi personne ne l'avait aidé … aucun autre mutant … "je comprends et .. je suis sincèrement désolé pour vous. Ce … ce qui vous est arrivé est vraiment très injuste vous avez raison ... Je … je ne sais plus quoi penser … vous … Je ne voyais pas les choses comme ça … A vrai dire je savais meme pas tout ça … Je … finalement je me demande si je peux être à la hauteur de mon reve. Je .. je suis désolé … vraiment pour tout … (il s’arrêta troublé ne sachant pas bien comment aborder la suite … surtout que des larmes s'étaient mises à couler sur les joues du vieux monsieur. Sanzo était particulièrement sensible aux états d’âme des gens. Il posa sa main sur celle d'Owen et il se mit à ronronner, doucement comme pour l'aider à soulager son chagrin. Puis il reprit ".. pourquoi … pourquoi vous n'avez pas demandé de l'aide au professeur Xavier ou aux X-men … Ils … ils auraient pu vous aider eux … ils peuvent encore … Vous .. vous pourriez venir à l'Institut. "C'était une offre sincère. Sanzo n'en mesurait pas les conséquences. D'ailleurs il ne comprenait meme pas pourquoi Owen ne s'était pas adressé à eux. La neige s'était mise à retomber. Sanzo regarda l'heure et malheureusement il devait rentrer. Il n'avait pas toutes les réponses mais ... Il sourit gentiment au vieux monsieur "merci pour ce moment. Vous m'avez appris vraiment beaucoup de chose. Vous devriez rentrer avant d'attraper froid. J'espère qu'on se reverra. Au revoir monsieur"Il regarda une dernière fois Owenn et reprit sa course- hrp:
24/04 : j'ai édité pour finir avec Sanzo.
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