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 Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]

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MessageSujet: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeVen 8 Fév - 13:44

Son temps était venu. Qu’il ait courbé l’échine sous la direction de Séléné, agissant comme un loyal serviteur devant la toute puissance de la déesse de la Lune, et conscient de sa propre inexpérience relative face à ce monstre de manipulations qu’elle était, soit. Il lui fallait acquérir une expérience certaine, ce qu’il pensait faire sous sa direction, et affermir sa position. Qu’il n’ait pas levé le petit doigt pour empêcher la conspiration fomentée contre la Reine Noire, qu’il ne s’y soit pas même intéressé avant que la situation ne soit irrémédiable, passe encore. Il avait tout à gagner d’une destitution de cette pièce maîtresse qui régnait alors sur les deux pendants du Cercle Intérieur, alors qu’elle semblait préoccupée par d’autres affaires que celles du Club, et portait son attention ailleurs. Le jeune financier avait alors envisagé de collaborer avec Sebastian Shaw sans sourciller, tant qu’il restait assuré de garder sa place et les prérogatives qui allaient de paire.

Ce qui ne l’empêchait pas de détester cordialement l’homme, et guetter à chaque instant le premier signe de faiblesse pour entrer en action. Et après avoir réalisé un coup de maître pour destituer l’éternelle Reine du Helllfire Club, le nouveau Roi Noir s’était semblait-il recentré sur des affaires pressantes concernant sa multinationale. Il devait vraisemblablement négocier quelque nouveau contrat d’armement juteux avec l’Etat américain, allez savoir. Toujours est-il que pendant ce temps il relâchait son attention concernant le Hellfire Club, et Christopher Witman avait décidé qu’il était donc temps de passer à l’action. Mais pas question d’agir de manière irréfléchie, sans avoir tâté le terrain à l’avance, et s’être assuré d’un minimum de soutien au sein du Cercle Intérieur. La spontanéité avait ses avantages, mais face à un adversaire tel que Shaw il était absolument nécessaire de préparer le terrain, sous peine de tomber dans une chausse-trappe tendue par ses soins et tomber irrémédiablement en disgrâce.

Mais les pièces du puzzle commençaient à s’assembler, et Witman ferait ça dans les règles. Les absents ont toujours tort, tel était le proverbe, il saurait donc accaparer l’attention du Roi Noir par diverses pressions économiques -envisageant même une OPA agressive si la nécessité s’en faisait ressentir-, et convoquerait une assemblée du Cercle Intérieur pour voter sa destitution. Son absence, et la détestable vacance de place de Reine du cercle Blanc alors que la nouvelle Reine Noire jouait aux abonnés absents rendraient cette décision bien plus facile à faire passer. Cependant, restait à le faire devant témoins, et tant qu’à faire autant les acquérir à sa cause avant d’organiser la séance.

Actuellement, le Club était dans une sorte de léthargie, et les prétendants au Cercle Intérieur ne se bousculaient pas. En effectuant des recherches, le PDG de WitCom avait même été surpris d’apprendre l’existence d’une Tour Blanche attitrée, alors qu’il ne l’avait même jamais rencontrée depuis son arrivée au Club. La Comtesse Vendramin. Voilà une femme bien mystérieuse s’il en était, qui semblait ne pas avoir pris part à une réunion du Hellfire Club depuis… plusieurs décennies, si les archives étaient correctes. Voilà qui était surprenant, posséder des avantages et ne pas en profiter, quelle genre de femme était donc cette aristocrate ? Mais il serait temps de se pencher plus avant sur son profil plus tard.

Actuellement, les seuls autres membres notables qui semblaient prendre part aux réunions étaient Sébastian von Orchent, l’actuel Fou Noir qui avait connu une ascension fulgurante, et la charmante mais néanmoins acide Lénore Hoffman, qui était actuellement simple agent, sans véritable introduction dans le Cercle Intérieur. A défaut de pouvoir compter sur un véritable soutien de sa part, Witman pensait pouvoir s’en faire une obligée en lui offrant une place dans le Cercle. Ceci pourrait s’avérer crucial dans les temps à venir, si ses plans se déroulaient comme prévu. Mais il ne pouvait se permettre de lui donner un pouvoir décisionnel aussi fort que le sien, sous peine de perdre toute possibilité de contrôle sur la jeune femme. Le constat était simple : il lui fallait un Fou Blanc, la place était vacante depuis trop longtemps déjà et aurait une importance cruciale tant que le probable futur statut quo des Rois serait préservé. Et si le Fou Blanc ne pouvait être un membre acquis à sa cause, autant qu’il lui soit un minimum redevable. Oui, le Roi Blanc avait un temps envisagé de confier ce poste à la fantomatique Tour, comme le voudrait la bienséance, mais il ne s’était pour l’instant pas fait d’avis à son sujet et ne pouvait prendre un risque aussi démesuré. Au moins, au sujet de Lénore, il connaissait globalement sa personnalité, et pourrait faire des suppositions quant à ses réactions dans certains contextes. Si son comportement s’avérait adéquat, il pourrait même lui proposer une place de choix vacante depuis trop longtemps à ses côtés… Et si jamais Dianora se révélait un parti intéressant, et désireuse de reprendre une place active au sein du Cercle Intérieur, il serait toujours temps d’aviser, d’autres postes de choix restant inoccupés en cet instant.

Tranquillement installé dans ses appartements privés du Club des Damnés, Christopher Witman réfléchissait posément à ce sujet, pesant les différentes options qui s’offraient à lui. Sa décision prise, il fit appeler un de ses majordomes attitrés, un agent qu’il avait affectueusement surnommé La Carpe, et lui fit signe de s’approcher pour lui transmettre ses directives. L’homme avait été télépathiquement lobotomisé par Séléné en son temps, et était d’une servilité et discrétion à faire briller de convoitise les yeux des pharaons des temps anciens. Ou tout du moins c’est ce que lui avait affirmé la Reine Noire pendant son règne, et Christopher n’avait jamais remarqué le moindre comportement de sa part pouvant remettre en cause les dires de la Déesse de la Lune. Le pari était risqué, mais mieux valait le tenter en en connaissant certaines composantes que de se lancer dans l’inconnu complètement à l’aveugle et sans préparation.

« Carpe, veuillez préparer un carton officiel comportant les mentions suivantes :

"A l’intention de Lénore Hoffman, estimée membre du Hellfire Club.
Je me suis laissé aller à penser que le simple badinage au cours de soirées mondaines risquait de vous ennuyer au bout d’un certain temps. Et après la conversation initiale que nous avions eue, j’imagine que vos attentes sont bien plus élevées que ça. Voilà pourquoi, après mûre réflexion, et dans l’espoir de vous voir continuer à apporter votre concours aux plans du Club, tout en vous permettant d’y trouver votre compte, j’ai décidé de vous confier le poste de Fou Blanc au sein du Cercle Intérieur du Hellfire Club. Cette charge prendra tout son sens lors de la première réunion privée à laquelle vous serez conviée. Sachez cependant qu’il s’agit là d’un poste prestigieux, et que vous serez amenée à participer à des décisions importantes, et aurez autorité sur la quasi-totalité du Club.
Le porteur de ce message pourra vous mener à vos nouveaux appartements privés, où un autre serviteur pourra vous informer de vos nouvelles prérogatives liées au statut qui vous est accordé.
Bien cordialement.
Christopher Witman, Roi Blanc"


Allez lui transmettre cette missive en mains propres. Veillez également à transmettre au sein du Cercle Intérieur et du personnel que cette nomination est à effet immédiat. Vous pouvez disposer, Carpe. »


Les choses commençaient ainsi à se mettre en marche doucement. Mais pour l’instant restait une énigme dont il souhaitait tenter de démêler l’écheveau : Sébastian von Orchent. Cet homme issu de la pègre semblait sorti de nulle part quelques temps auparavant, et avait su gagner la confiance de Shaw, au point d’avoir connu une ascension fulgurante au sein du Cercle intérieur, atteignant ainsi le rang de Fou Noir en un rien de temps. Son emprise sur les bas-fonds semblait réelle, et le Roi Noir lui avait confié de nombreuses responsabilités. Ce serait donc la carte maîtresse de ce coup de poker qu’envisageait Witman, mais encore fallait-il réussir à s’en faire un allié. L’homme avait une réputation de tueur sans pitié, efficace, mais non dénué de connaissances, et doué d’une vive intelligence, ce qui contrastait quelque peu avec la rapidité, presque l’avidité avec laquelle il enchaînait ses actions. A moins qu’il n’eût s’agit d’une stratégie depuis longtemps méditée, et simplement mise en pratique avec célérité, après peut-être de nombreuses répétitions mentales. Et la vitesse à laquelle il avait su gravir les échelons du Cercle laissaient à penser qu’il était dévoré par une soif de pouvoir au moins aussi dévorante que celle qui avait pu saisir Chris par périodes. Il était donc possible qu’il ne soit pas satisfait de sa position pourtant déjà respectable et puissante de Fou Noir, et c’est sur ce tableau que comptait jouer le PDG de WitCom.

L’homme était réputé passer dorénavant une partie de son temps dans le Salon de Printemps, vaste et luxueuse salle mise à disposition des membres au sein du bâtiment du Club, mais ce n’était pas là qu’aurait lieu la rencontre, avait décidé le jeune mutant. Non pas qu’il rechignât à enfiler la tenue traditionnelle pour l’occasion, mais il préférait se montrer prudent : au Hellfire Club plus qu’ailleurs, les murs avaient des oreilles, et il ne pouvait courir le risque d’alerter un sbire de Shaw qui continuerait à veiller sur les intérêts de son maître. Voilà pourquoi Christopher fit appeler un second serviteur, et lui ordonna-t-il de transmettre le mot suivant à von Orchent, qu'il rédigea volontairement bref et laconique:


"Il me semble plus que temps de vous proposer une rencontre afin de vous entretenir d’un sujet pour lequel nous aurions vraisemblablement quelque intérêt commun. Je vous propose donc une entrevue au siège de la WitCom, sur 37, Nassau Street, dans la Financial District. Nous y serons plus à l’aise pour parler, loin de l’agitation des Salons.
Dans l’attente de votre visite,
Cordialement.
Christopher Witman"


Puis il se mit en route vers le lieu désigné pour la rencontre, résolu à attendre le temps qu’il faudrait. Mais il ne doutait pas avoir une réaction rapide, au vu du caractère de l’homme, ou tout du moins l’escomptait-il. Si tel n’était pas le cas, il se serait trompé dans son analyse de la personnalité de von Orchent, et ce serait une pièce de plus à ajouter au puzzle complexe que formait le Fou Noir. Puzzle dont il avait bien conscience de ne pas visualiser dans son entièreté tant la part d’ombre subsistant à son sujet était vaste. Mais il espérait malgré tout avoir réussi à en cerner la superficie, et ainsi lui proposer une offre qui ne manquerait pas de l’intéresser. Et s’il avait décidé de le recevoir dans son bureau, plutôt que dans ses appartements privés du Club, ce n’était pas uniquement pour s’affranchir d’oreilles indiscrètes, mais également par mesure de sécurité : si la situation tournait à son désavantage, il se sentirait bien plus en sécurité à proximité de ses vivariums, disposant ainsi de renforts opportuns si besoin était. Il n’aurait pas fait l’erreur de se sentir en position de force alors qu’il disposait de si peu d’informations à propos de son adversaire potentiel, mais il serait bien plus à son aise dans son bureau pour les négociations qui s’annonçaient.
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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeDim 10 Fév - 21:26

Fin Octobre 2012
Qu’advenait-il si l’on tuait une louve ? Qu’advenait-il de sa marmaille ? Protégeait-elle son corps, ou s’en repaissait-elle ? Apprenait-elle à chasser seule ou mourrait-elle de faim ?

Ces questions avaient trotté dans la tête du Sombre Voyageur lors de son alliance avec Claudine Renko et Sébastian Shaw pour faire tomber Séléné Gallio, et il n’avait pas encore eut de réponse jusqu’à lors.

Assit dans le Salon de Printemps comme une figure aussi éternelle et immuable que le savoir enfermé dans les livres qu’il contenait, Sébastian contemplait ses échiquiers. Quatre échiquiers placés devant lui, sur une table basse ; tous ses plans étaient ici. C’était un jeu, rien de plus qu’un jeu entre lui et ses rivaux, et chacun des quatre plateaux représentait l’un de ses principaux adversaires, soit en tant qu’être, soit en tant qu’entité. Ezéchiel Grigori, Mr. Sinister, l’Ombre et le HellFire Club ; tout était là, sous ses yeux. Mais le plus amusant pour lui, dans cette mise en abîme de sa propre condition face au Léviathan, c’était que les pièces adverses lui étaient pour la plupart cachées, déposées à coté des plateaux tant qu’il ne les aurait pas en face de lui, et que ses propres pions étaient disposés de manière identique sur les quatre plateaux. Chacun de ses coups entrainait des répercutions sur chacune de ses guerres, comme dans la réalité, et comme dans la réalité toujours, il était possible de remplacer les pièces détruites, ainsi que de les changer : un pion pouvait s’élever, tandis qu’un roi pouvait s’effondrer. Enfin, clou du spectacle, les couleurs n’avaient pas réellement d’importance, car dans l’échiquier de la vie, la trahison et la manipulation permettaient aisément de retourner ses pièces les unes contre les autres, ou de faire bouger celles de l’adversaire.

Il avait fait s’effondrer une reine, promut une autre, avait amélioré sa propre condition et forcé le mouvement. Sébastian était las de cette inertie, de cette léthargie qui prenait les membres du Cercle Intérieur du Club des Damnés ; une fois leur place acquise, ils s’en contentaient et se reposaient sur leurs lauriers. Ils n’exploitaient pas le potentiel du HellFire Club et ne valait guère plus que les invités ignorant tout de l’existence du Cercle. C’était cela que le Léviathan avait entreprit d’éradiquer, peu à peu, une personne à la fois, usant des propres personnages de l’échiquier pour s’entretuer. Il avait été recruté en début d’année, et était monté Tour très rapidement ; de là, il avait usité de la haine des rois et reines noirs pour s’allier avec le pari de son recruteur et d’une autre pièce, chacun ayant à gagner dans le fait d’éliminer le maillon faible. Récemment, il avait également forcé la main à la Tour Blanche pour sortir elle aussi de sa léthargie séculaire. Et comme au billard, son coup avait eut d’autres répercutions. L’Essaim sortaient de son nid après un long hiver ; enfin.

Un simple message dactylographié que lui avait adressé le Roi Blanc, une demande de rencontre, il n’avait pas besoin de plus pour savoir que sa stratégie portait ses fruits. Sébastian préférait un ennemi actif à un allié inactif, car même leurs luttes intestines étaient profitables au Club. Pour se donner les moyens de conquérir le monde, rien de tel que la concurrence ; le capitalisme était basé là-dessus.

Tournant et retournant la carte entre ses doigts encore une fois, Sébastian la relut.

"Il me semble plus que temps de vous proposer une rencontre afin de vous entretenir d’un sujet pour lequel nous aurions vraisemblablement quelque intérêt commun. Je vous propose donc une entrevue au siège de la WitCom, sur 37, Nassau Street, dans la Financial District. Nous y serons plus à l’aise pour parler, loin de l’agitation des Salons.
Dans l’attente de votre visite,
Cordialement.
Christopher Witman"


La posant délicatement à côté de ses plateaux, il fit avancer le Roi Blanc sur celui correspondant au HellFire Club. Oh, cela n’impliquait pas que la pièce survive, juste qu’elle serait peut-être d’une quelconque utilité. Le prochain coup de Sébastian était prévisible : il voulait la tête de Shaw. Mais ce n’était pas comme cela qu’il l’aurait. Aucune ambition personnelle, il voulait simplement redynamiser le Club des Damnés ; quelle grande âme, on aurait dû inscrire son nom sur un monument. Le HellFire Club n’était qu’un moyen, non une fin, un outil avec du potentiel, qu’il fallait mettre en des mains aptes à l’utiliser ; et les siennes lui allait parfaitement.

Mais il n’en était pas encore à renverser le pouvoir, juste à faire bouger les âmes pour savoir lesquelles sortiraient de leur léthargie. Il avait des affaires pressentes à régler en Europe, des affaires familiales ; des affaires qui se jouaient sur le plateau d’Ezéchiel. Croisant des doigts, les deux indexes tendus qu’il posa contre ses lèvres, Sébastian commença à réfléchir.

L’invitation de Witman n’était pas surprenante, tout le monde savait ce qu’était Sébastian von Orchent : un exécuteur de la pègre, un mercenaire, un boucher. Quelqu’un de violent, quelqu’un de direct, quelqu’un d’énergique et surtout, quelqu’un de manipulable. Donner le change lui avait prit des années, et il y avait tellement plus derrière cette image. Il y avait non-seulement lui-même, mais aussi son Démon. Libre à eux de croire à la version de l’homme envoyé en Enfer et revenu avec des pouvoirs démoniaques, ou à celle du mutant ce donnant un genre, car aucune des deux n’était totalement vraie, mais pas non-plus fausse : il était mutant, oui, il l’avait découvert grâce à Ezéchiel qui l’avait privé du portail atomique le reliant au Léviathan avant de le torturer à mort, mais ses « pouvoirs » étaient ceux de sa Tutélaire, et sous l’entier contrôle d’elle. Oh, le HellFire Club n’avait pas connaissance de l’entièreté des capacités de Dame Prédation, surtout celles liées à la Télépathie qu’ils ignoraient purement et simplement, pas plus qu’il ne savait qu’elle était là, tapie dans l’esprit, ou plutôt à travers l’esprit, du Héraut. Ils savaient déjà pour Sébastian von Orchent, c’était beaucoup plus que la plupart des autres.

Donc, pour en revenir à l’invitation de Witman ; que croyait-il ? Son rendez-vous n’était pas dans les terres « neutres » du Club mais bien dans un lieu où il serait chez lui. L’Essaim voulait la jouer selon ses règles ; amusant. Il pensait surement pouvoir user du Léviathan contre Shaw, ce qu’il ignorait c’était qu’il était lui aussi sur la sellette ; ils l’étaient tous, Sébastian y comprit. Shaw avait voulut instaurer un climat de confiance entre les membres de HC, pour qu’ils travaillent ensembles ; quelle idée ! On n’était jamais aussi productif que lorsqu’on travaillait les uns contre les autres. Il fallait déclencher le chaos, et maitriser ce chaos.

Sébastian n’avait pas grand-chose à faire des blancs, à l’heure actuelle : il voulait les noirs, tous les noirs. Sa couleur, il voulait s’en rendre maitre. Celle d’en face… Le Léviathan avait besoin d’adversaires, mais d’adversaires efficaces ; Witman était un adversaire, restait à déterminer dans quel camp il était : allié, ou ennemi ?

Quel serait le prochain acte du Roi Blanc s’il ne pouvait percevoir l’action du Fou Noir ? Car se baissant à nouveau, le Héraut du Léviathan bougea une pièce, et se réinstalla un sourire aux lèvres. Son tour était terminé, et il pensait connaitre le prochain de son adversaire.

Serait-ce si facile ?
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeLun 11 Fév - 14:10

La patience. S’il était bien une qualité que le PDG de la WitCom n’était pas connu pour posséder, c’était bien cette dernière. Connu pour ses réactions vives, parfois même pour son caractère sanguin, ses sautes d’humeur en conseil d’administration, ses coups de colère lorsqu’une opération boursière ne se déroulait pas ainsi qu’il l’avait escompté, le jeune homme n’avait que rarement fait montre d’un calme olympien face aux contrariétés de la vie. Cependant il était cette fois-ci parfaitement conscient des enjeux.

Patient. C’était ce qu’il était résolu à être pour les temps à venir, trônant dans son fauteuil de cuir au sein même de son bureau, tourné vers la paroi de verre et d’acier, dominant ainsi la ville et profitant d’un point de vue magistral. Au loin il pouvait apercevoir des buildings à perte d’horizon, mais pas le Manoir où siégeait le Hellfire Club, situé à une petite dizaine de kilomètres de là. L’attente se faisait ressentir, mais peu lui importait pour l’instant, il se devait d’agir en accord avec son statut actuel au sein de cette société secrète, céder à une impulsion et retourner sur les lieux serait fortement dommageable pour sa réputation. Le Roi Blanc ne pouvait agir selon les désirs du Fou Noir, c’était une certitude. Ce dernier se ferait sans doute un malin plaisir à le faire attendre, mais il était impensable que le mutant se pliât aux caprices du sous-fifre de son homologue, quand bien même il s’apprêtait à lui faire une proposition qui aurait aussi bien pu passer pour une faveur. Tout tiendrait à la forme qu’il réussirait à donner à sa proposition. La marge entre conspirateur et quémandeur était toujours mince, et il serait crucial que le jeune homme sache ne pas la dépasser malgré lui.

Patienter. C’est donc ce qu’il avait décidé de faire, et son choix était arrêté, cependant sa tolérance à la frustration restait la même, et après avoir vaqué aux occupations inhérentes à son statut de PDG, il commença à ronger son frein, sans aucune réponse de la part de von Orchent. Sa résolution s’amoindrissait à mesure que le temps passait, sans pour autant qu’il cédât, retenu par ce souci de ne pas traîner son rang dans la boue en s’abaissant à quémander. Se placer en situation de faiblesse aurait en effet des répercussions sur l’ensemble de leurs prochaines entrevues et sur leurs rapports, ce que ne pouvait admettre le mutant.

Pour se changer les idées, Christopher prit l’ascenseur en direction de ses quartiers privés, et se rendit dans la pièce où se dressaient ses vivariums. Là, il resta une bonne demi-heure, à regarder les ouvrières faire des allées et venues, leur fournissant par la même occasion quelques cadavres de rongeurs sur lesquels s’affairer, puis resserra son emprise sur elles, introduisant dans un des vivariums un rongeur bien vivant cette fois-ci, et les faisant entrer dans un ballet aussi superbe que frénétique et mortel, ne laissant aucune chance à l’animal à sang chaud, l’impressionnant nombre de piqûres injectant à chaque fois une quantité supplémentaire de toxine, paralysant l’ensemble de ses muscles, pour ensuite commencer à ronger son corps jusqu’à l’os alors qu’il n’était pas encore froid.

Ce spectacle fascinait toujours au plus haut point Witman, malgré la répulsion qui ne manquait pas de lui venir par la même occasion lorsqu’il se rappelait qu’elles étaient en quelque sorte à la fois ses filles et ses semblables, voire même une part de lui. Voir ces hyménoptères lui remettait donc toujours sur le tapis son acceptation de sa condition de mutant, ou tout du moins la répugnance qu’il pouvait avoir à se servir de ses dons. Il resta donc là dans une sorte de fascination malsaine à les observer à l’œuvre, jusqu’à ce qu’il ne restât que la carcasse soit à peine reconnaissable.

Dans l’intervalle de temps, sa secrétaire ne l’ayant pas prévenue de l’arrivée de son hôte, Chris décida qu’il avait assez attendu. Mais il ne pouvait pas pour autant se résoudre à se discréditer, aussi opta-t-il pour ce qui passerait pour une concession, tout en lui permettant de manifester son impatience. Rappelant son chauffeur, il lui demanda donc de retourner sur la Cinquième Avenue, lui faisant cependant signe d’arrêter bien avant d’arriver au niveau du Manoir, et de le déposer.

Il s’engouffra ensuite à pied dans Central Park, se promenant dans les allées parsemées de feuilles mortes, et remontant le col de son caban noir pour se protéger du petit vent frais qui allait de paire avec la saison. Sondant les environs, il trouva bientôt ce qu’il cherchait : un nid d’hyménoptères sur le point d’entrer en hibernation.


« Bien, mettons nous à l’ouvrage. »

Prenant son temps, il exerça tout d’abord une emprise délicate sur le groupe de guêpes, avant de la resserrer sur plusieurs centaines d’entre elles et bientôt s’imposer comme leur reine. Les éveillant complètement, il leur intima l’ordre de prendre la direction du Manoir, à quelques centaines de mètres de sa position, à l’extérieur de l’enceinte du parc, ce qu’elles s’empressèrent de faire, volant de conserve et formant un petit nuage bourdonnant à une dizaine de mètres de hauteur. Afin de mieux percevoir leur progression, Chris détacha de son propre corps une unique guêpe au prix d’un léger effort de concentration, et lui fit rejoindre l’essaim, qui entra dans le bâtiment par le soupirail d’une des cuisines.

Le bourdonnement ne manqua pas d’effrayer quelques gâte-sauces lors de leur passage, mais il leur ordonna d’ignorer toute agitation afin de se rendre là où il supposait que serait encore présent le destinataire du message. S’engouffrant dans le Salon de Printemps, la nuée d’hyménoptères commença à tourner en larges cercles alors que Witman scannait l’ensemble des convives, afin de déterminer vers où se diriger afin de délivrer son message. Quand bien même la seule présence des insectes serait vraisemblablement déjà un message suffisant à lui seul, pour qui saurait correctement l’interpréter.
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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeLun 11 Fév - 16:04

Oui, c’était si facile. Si prévisible, de la prudence, une utilisation outrancière de ses capacités et surtout cette croyance qu’il pourrait le doubler. Witman n’était pas venu, non, cela aurait été surprenant, car cela aurait signifié lui concéder une chose importante : l’initiative. Cependant, comme Sébastian s’y attendait, l’Essaim avait envoyé ses mignons.

Cela avait prit plusieurs heures, mais le temps n’était qu’une donnée annexe pour un être tel le Léviathan, ou son héraut. Plusieurs heures durant lesquelles il n’avait pas bougé, attendant que son adversaire avance une pièce ; pas le Roi, non, mais un pion, un simple pion, à la merci du Fou Noir. Il voulait le faire sortir de sa cachette, car tant qu’il y restait, il avait l’avantage. Ce pion n’était pas suffisant pour faire tomber le Sombre Voyageur, ils le savaient tout les deux : c’était un appât. Hors, cet éclaireur était tombé dans le piège, et le prochain tour du Roi Blanc, ce serait au Fou Noir de le jouer. Amusant, et si facile.

Homme tout aussi plein d’entrain que de bonne volonté le jeune Christopher Witman, mais inexpérimenté, et de ce fait, prévisible. Le plus grand atout du Léviathan était justement cette imprévisibilité : nul ne ce doutait de ses buts réels, les moyens étaient crut fin, et parfois, les fin, des moyens. Les pièces de l’échiquier étaient futiles, en réalité, car on pouvait toujours les interpréter de différentes manières. Et c’était maitriser toutes ses manières qui permettait de le comprendre dans son ensemble.

Sébastian von Orchent était entre les deux niveaux, celui des humains, et celui d’être comme l’Ombre, tiré de part et d’autre par l’humanité et son Démon. Il se considérait comme intelligent, oui, et si le Léviathan avait une influence non négligeable sur ses plans de part leur pacte, il n’en menait pas moins certain seule ; il ne faisait pas assez confiance à la Bête pour le guider, mais savait qu’elle retirerait quelque chose de chacune de ses victoires. C’était ainsi, toujours, il était un pion avec d’autres pions, ni plus, ni moins. Mais dans la mise en abîme et les toiles de manipulation, dans cette chaine alimentaire, il estimait sa place valable, car justement, il avait des pions.

Mesurer le rapport de force entre eux, c’était exactement ce qu’il se passait désormais, et le fait qu’il eut réussit à prévoir l’action de Witman lui donnait un avantage, l’avantage exacte que son adversaire ne voulait pas lui donner.

Le bourdonnement des guêpes fut le premier indice des éclaireurs de l’Essaim, alors que ces derniers envahissaient la bibliothèque par le système d’aération, commençant à faire des cercles sans la pièce.

Ah, les insectes ; pourquoi les humains les méprisaient-ils tant ? Leur petite taille était leur unique faiblesse, car à l’échelle, ils étaient bien plus dangereux que les fragiles singes. Mais non, d’un simple coup de talon, le commun de la plèbe parvenait à les écraser, ainsi ils étaient considéré comme insignifiant. L’une des ruses de la nature, les microcosmes étant généralement bien plus dangereux que les macrocosmes. Sébastian savait cela, le Léviathan lui avait apprit. Bien que maîtresse de créatures de tailles continentales ou stellaires, son Entité n’avait rien de plus dangereux que des spores radioactives capables de dissoudre la manière à un niveau atomique, pour rendre toute biomasse à l’état d’Essence, Essence qu’elle contrôlerait et dont elle userait pour créer de nouveaux macro-prédateurs toujours plus puissants, mais en définitive, moins dangereux que ses micro-organismes.

De ce qu’il devait en savoir, Witman pouvait le tuer ; pas le vaincre, mais le tuer. Sébastian avait la réputation de revenir à la vie, fait avéré, mais cela ne le signifiait pas immortel, juste apte à ressusciter. Cependant, même si les insectes de l’Essaim le nettoyait jusqu’aux os, le Sombre Voyageur était confiant à sa Tutélaire pour ne pas le laisser mort bien longtemps. Quant à Sébastian, il savait parfaitement comment vaincre l’Essaim, sa carte joker toujours dans sa manche.

Laissant les miss tourner un peu, examinant la pièce où il était toujours seul et immobile, il ne se dépatit pas de son sourire. Witman verrait-il ce qu’il attendait ? Venait-il le trouver ou juste vérifier si son sens de la ponctualité était douteux ? Cela n’avait pas réellement d’importance, car il avait avancé son pion, comme prévu. Il avait avancé un éclaireur, et Sébastian allait lui présenter un appât.

Tout était affaire de compromis en politique, c’était pour cela que rien n’avançait jamais. Sa politique à lui serait plus efficace, plus sanglante. Un extrémiste ? Non, un idéaliste, plutôt. Rien de mieux que la concurrence pour forcer à faire de son mieux, plus de compromis.

Se baissant lentement, il s’empara d’une pièce de Roi Noir, la soulevant sans se retourner, suffisamment haut pour que les insectes puissent le voir. Le message serait également clair, tout autant que le prochain tour de Witman. Cependant, Sébastian savait qu’à être trop confiant, on pouvait se faire surprendre ; et il espérant sincèrement que le jeune homme finirait par le surprendre. A son tour.
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeDim 17 Fév - 23:21

A force de parcourir les différentes pièces du complexe, sans chercher un instant à faire preuve de plus de discrétion que de raser les plafonds ornementés du Salon, la simple taille de ses composantes individuelles lui garantissant une certaine furtivité, le bourdonnement facilement couvert par le brouhaha des conversations animées et de la musique qui ne manquait pas d’être diffusée dans la salle, l’essaim réduit trouva celui qu’il était venu chercher, tranquillement installé dans une salle, seul, entouré d’ouvrages de toutes sortes. Devant lui se trouvaient curieusement plusieurs échiquiers, comme s’il avait eu l’idée saugrenue de jouer face à plusieurs adversaires à la fois. Ce qui était surprenant était bien évidemment la disposition des pièces des différentes couleurs, mais ce n’était bien évidemment pas l’objet de la visite des vespidés, aussi Witman recentra-t-il leur attention sur l’unique occupant de la pièce, leur faisant effectuer quelques allées et venues vers la porte comme dans une invitation à se lever et les suivre.

Invitation que ne semblait vraisemblablement pas pressé d’accepter le sombre individu à la réputation plus empreinte de noirceur encore, puisque ce dernier se contenta pour toute réponse de se saisir d’une pièce sur l’un de ses échiquiers, et de la lever dans sa main, bras tendu. Sa réponse, pour aussi simple qu’elle était, ne manquait pas de clarté, et expliquait ainsi sans aucun doute l’indolence que von Orchent se permettait face aux guêpes qui l’enjoignaient de sortir. Il convoitait donc le trône d’ébène. Aucune autre explication ne pouvait coller avec l’acte de Sebastian, sachant à qui il avait affaire à l’instant présent. Cela n’avait rien d’étonnant, au vu de la personnalité que semblait posséder l’individu, mais cela dénotait une propension certaine à la trahison pour l’élévation personnelle. Cela était aussi intéressant qu’effrayant, et Christopher ne manquerait pas de se souvenir à l’avenir de garder l’œil sur celui dont il avait manifestement jusqu’alors au moins sous-estimé l’ambition dévorante. Si le Fou noir était près à aller jusqu’à dévorer son propre géniteur damné pour se hisser dans la hiérarchie, cela servirait clairement les intérêts du Roi Blanc, qui ne manquerait pas de se servir de cet appui pour se débarrasser de l’antipathique personnage qu’avait toujours été pour lui Sebastian Shaw.

Cependant cela signifiait également qu’il lui faudrait rester sur ses gardes à l’avenir, sous peine de finir dévoré également par l’avidité de puissance toujours croissante semblait-il du tueur à gages. Mais d’un autre côté, un homme ayant fait main basse sur la pègre en moins de temps qu’il l’aurait fallu à un parrain des années folles ne pouvait être dépourvu d’ambition, c’était évident, et le PDG de WitCom se maudit de n’avoir prêté plus d’attention à l’époque aux manigances de Shaw en coulisses pour élever son nouveau Pion. Toujours était-il que cet ancien Pion s’apprêtait à passer la dernière ligne, entrant momentanément dans le camp adverse, mais plutôt que de se transformer en Reine et soutenir son Roi il semblait vouloir opter pour la couronne souveraine, sans égard aucun envers celui qui l’avait introduit dans le Cercle Intérieur de la société secrète.

Ceci servait cependant les intérêts de l’Essaim en l’instant présent, aussi peu lui importait que la fiabilité de l’appui du Fou Noir soit relative tant que leurs intérêts coïncideraient il s’en contenterait. Pour l’instant, restant à bonne distance du Manoir, le jeune homme était parti s’abriter sous un arbre pour l’instant alors que le temps semblait tourner à l’orage, mais maintenant un contrôler ferme sur la nuée de guêpes à l’intérieur du bâtiment, désireux de ne pas perdre le contact avec celui qui semblait bien parti pour accepter sa proposition tout en déclinant son invitation. Et effectivement il semblait que leurs routes allaient s’entrecroiser pendant un certain temps encore, le temps de grignoter les fondations de la suprématie de Shaw sur le Hellfire Club, et faire s’effondrer ce colosse.

Grignoter, c’est d’ailleurs ce qu’entreprirent les guêpes présentes dans la bibliothèque. S’élançant dans un seul mouvement vers la main tendue de Sebastian von Orchent, les insectes entourèrent la pièce d’échec en bois pour venir la ronger à la base avec leurs mandibules chitineuses, répandant sur le sol une poussière de fins copeaux jusqu’à ce que le haut du Roi ne finisse par se détacher du socle, encore tenu par le mutant, et choir aux pieds de ce dernier, dans un léger bruit assourdi par les tapis. Le message était double, assentiment comme avertissement, mais il ne tenait qu’à Sebastian de l’interpréter comme il se devait...
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Sébastian von Orchent
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeLun 18 Fév - 0:53

Que faisait-on lorsqu’une question nous est posée ? C’était très simple : on y répondait.

Et Witman venait exactement de répondre à celle de Sébastian. Etait-ce de la politesse ou un manque cruel d’inventivité ? Le Roi Blanc avait-il de la suite dans les idées ou était-il aussi myope que l’économie qu’il dirigeait, incapable de voir sur le long terme ? Etait-il doué d’imagination ou ne voyait-il que variables et équations ? Avait-il le potentiel pour s’adapter et survivre, ou n’était-il en place que grâce à la « bienveillance » de Séléné, qui l’avait choisit pour sa docilité et sa fidélité, pour son manque d’ambition ou quelqu’autre raison le rendant manipulable ?

Tant de questions soulevées par une seule, par un seul geste, pas un seul n’échange ; Witman était-il capable de comprendre toutes les subtilités qui se jouaient ici même ? A moitié présent, c’était une question de point de vue : à moitié présent ou à moitié absent ? Le verre était-il à moitié vide ou à moitié plein ? En bon opportuniste, Sébastian prenait la moitié qu’on lui donnait, il serait toujours tant de récupérer l’autre plus tard.

Ils étaient des animaux, chacun voulant jouer selon ses termes ; ils faisaient connaissances, chacun à renifler le trou de balle de l’autre. Des chiens qui s’observaient, testant l’équilibre des pouvoirs. Cependant, aucun d’eux ne pouvait perdre la face, et malheureusement il en faudrait bien un. Witman pensait savoir. Il pensait voir l’ambition dévorante d’un être pour qui la fin comme la faim justifiaient les moyens. Il pensait avoir affaire à quelqu’un d’intelligent, mais d’impulsif. Il pensait que le Sombre Voyageur voulait détrôner son maître. C’était le cas, bien sur, mais dans l’esprit de l’Essaim, ce n’était qu’une supposition.

Sébastian avait servit Shaw en détruisant Séléné ; il avait même aidé Witman, en un sens, lui permettant de prendre son envol. Un envol gauche, un envol approximatif, mais démontrant d’une bonne volonté qui faisait de lui un parfait collaborateur, un adversaire louable, ou un second servile. Inutile de chercher à savoir ce que la Déesse de la Lune en avait fait, il fallait voir ce qu’ils en feraient, l’un comme l’autre. Shaw et Witman étaient des adversaires, mais Witman et le Léviathan ? Cela restait à déterminer. Ils étaient d’accords sur une chose, cependant : le Roi Blanc et le Fou Noir étaient sur un pied d’égalité, chose que chacun voulait briser à son avantage.

Une guerre de position, ni plus, ni moins ; une guerre d’usure. Et quoi de mieux qu’un immortel pour gagner cela ?

Witman était impatient, Witman était prévisible ; manipulable. Il ne fallait pas lui en vouloir, grandir dans l’ombre d’une divinité n’était pas chose facile, surtout quant cette divinité vous empêchait de grandir, chose assez paradoxale s’il en était. Mais désormais, il devait jouer dans une cour sans main protectrice pour le guider et lui dire que faire ou que ne pas faire.

La liberté et l’indépendance avaient un goût grisant, mais dans un jeu tel le HellFire Club, elles pouvaient coûter beaucoup. Witman était loin d’être incompétent, mais il était encore un adolescent. Il apprenait, découvrait les limites, les possibilités. Cependant, cela le rendait aussi prévisible que vulnérable.

Il y avait un temps pour chaque chose ; vivre, mourir, grandir, mentir, bluffer, dire la vérité, de ce battre… Tout était une question de timing. De timing et de prévoyance ; de clairvoyance même.

La loyauté, la politesse ; l’honneur. Quoi de mieux pour se brider ? Quoi de mieux pour se contraindre ? S’imposer des règles n’ayant pas lieu d’être ? Witman voulait contrôler une société, mais cela ne pouvait se faire en jouant dans les règles, car les règles prévoyaient d’éviter tout type de contrôle. Le jeune homme allait devoir sortir de ses principes s’il souhaitait parlementer avec Sébastian.

Alors même qu’il tendait la pièce du Roi Noir à l’Essaim, posant ainsi une question des plus parfaitement rhétorique pour un camp comme pour l’autre mais n’ayant pour unique but de faire douter de cette rhétoricité à l’un d’eux, le Sombre Voyageur avait déjà gagné. Il voulait dynamiser le HellFire Club, il voulait entrainer un mouvement de réaction, et il avait de nombreux moyens d’y parvenir. On n’avait aucun intérêt à être le premier, la place du second était bien plus enviable : on n’essayait pas de vous abattre et il n’y avait qu’une seule personne pour vous donner des ordres. Cette position lui était déjà acquise, et pouvait le rester. Cependant, elle ne servait en rien le Club des Damnés ou ses membres, que l’inertie gagnait lentement. Ainsi donc, il devait agir ; comment ? Le plus simple, prendre le contrôle du Club ; rentable sur le long terme, mais fatigant à mettre en place et le surexposant gravement. Dans le triangle que formaient les deux Rois et lui-même, quelque soit le tirage au dès, il était gagnant. Où il s’allait avec Witman contre Shaw et remplissait sa première hypothèse, ou il s’allait avec Shaw contre Witman. Mieux, Witman déclenchait la guerre tout seul ; dans tous les cas de figure, seul l’ennemi changeait, le Club en lui-même sortait de sa léthargie comme il l’avait voulut.

C'était le moment de vérité et le moment de mentir, et le moment de vivre et le moment de mourir ; le moment de combattre.

Witman était près à combattre, et il avait désigné l’ennemi : Shaw. Il fallait désormais que le Léviathan choisisse son camp.

Que faisait-on lorsqu’une question nous est posée ? C’était très simple : on y répondait. Et Witman venait exactement de répondre à celle de Sébastian : les guêpes venaient de se jeter sur la pièce de bois pour commencer à la dévorer, illustrant parfaitement les intentions de leur maître, ne laissant du Roi Noir qu’une tête décapitée.

Un rire, un simple rire alors qu’il reposait le socle avec tout autant de précaution que lorsqu’il avait soulevé la pièce.

Tout était exactement là où il l’avait voulut.

- Qu’est-ce que j’y gagne ?
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeLun 18 Fév - 9:41

Passive by A Perfect Circle

Finalement une véritable réaction. Enfin. Quelques mots lâchés dans un souffle, d’un seul tenant, au sens aussi profond que qu’évocateur. Si le Roi Blanc était jusqu’alors resté passif dans la danse des trônes qui s’était jouée sous ses yeux, laissant d’autres s’occuper de l’affranchir du joug de la déesse sélénienne dont il ne parvenait guère à se soustraire malgré ses efforts, le mutant ne pouvait plus rester les bras croisés alors qu’un adversaire lui offrait son flanc, cela aurait été un véritable aveu de faiblesse de sa part, et son temps aurait été compté. Mieux valait avancer ses pions sur l’échiquier et se mettre en position favorable alors que l’adversaire avait le dos tourné, sous peine que le couperet ne retentisse pour lui également à la prochaine altercation.

S’il était jusqu’alors resté passif, il était temps pour lui de se réveiller et reprendre la place de choix qui lui revenait, sortir de l’ombre dans laquelle il s’était complut en son temps, profitant des bénéfices liés à son statut sans jamais réellement s’impliquer dans les plans à long terme, il était temps qu’il se remémorât l’objectif princeps qui l’animait lorsqu’il avait rejoint le Cercle Intérieur à l’époque de ses débuts de jeune premier, il était temps qu’il agît comme le Roi Blanc qu’il était.

Le simple fait que le membre du cercle opposé lui eût posé cette question démontrait son intérêt certain pour l’affaire qui les amenait à se rencontrer en cet instant, ce qui était de bon augure. Soulever une telle interrogation dénotait déjà une certaine indépendance vis-à-vis de Shaw, tel que l’escomptait Christopher, bien plus même. La partie pouvait se trouver à moitié emportée s’il parvenait à s’assurer de son soutien. Cependant, restait encore à le convaincre, et trouver les arguments qui pèseraient dans la balance face à un homme qui pouvait déjà sembler avoir tout ce qu’il pouvait désirer.


« C-H-O-I-C-E. »

« N-O M-O-R-E H-E-R-O-E-S. »


Les vespidés s’étaient engagées dans un ballet frénétique, se déplaçant entre l’homme assis et la source de lumière principale de la pièce pour exécuter une chorégraphie minutieuse parfaitement orchestrée, formant des lettres au fur et à mesure, fugaces et visibles de leur seul destinataire, lourdes de sens, sans détour aucun. Chris avait décidé d’abattre un de ses atouts, une frappe à l’encontre des petits justiciers de pacotille qui tentaient de rétablir « l’ordre » aux alentours, au nom d’idéaux d’un autre âge. La chevalerie avait toujours ce côté risible de sentir bon les fleurs fraîches et de défendre la veuve et l’orphelin, sans se soucier que le « tyran oppresseur » ne soit à l’origine de l’ordre qui évitait que les débordements ne fussent légions. Le chevalier décapitait l’organisation « maléfique », sans se poser la question des dégâts ultérieurs qu’il pourrait faire, alors qu’une multitude de néo-groupuscules entreraient en conflit pour la domination du territoire, là où régnait auparavant le calme. Aveuglé par sa soif de justice, il ne pouvait saisir l’intérêt supérieur animant les dirigeants autres que son seigneur lige, et se retrouvait à défendre une cause ridiculement obsolète. Mais à la défendre corps et âme, se révélant une véritable menace pour ceux qui semblerait aller dans le sens contraire.

Et Christopher se doutait qu’un individu évolant dans la pègre aurait eu maille à partir avec ces justiciers à un moment ou un autre, ou ne manquerait pas de les retrouver sur son chemin à un moment donné. Il était donc plus que probable que ce sujet pourrait attiser sa curiosité, ce qu’escomptait le jeune dirigeant. Et si sa réflexion manquait vraisemblablement d’une expérience suffisante pour l’étayer efficacement, elle ne s’en trouvait pas moins basée sur des faits réalistes, ce qui lui évitait de douter de ses conclusions préalables pour l’instant. Il serait toujours temps de s’adapter par la suite.

Afin de conclure cette proposition, et dans l’attente du prochain pas que ferait le Fou Noir, déterminant le chemin que prendraient les deux interlocuteurs, la Nuée recentra son attention sur les différents plateaux posés devant le prétendant au trône, et en remarqua un tout particulièrement qui l’intrigua : sur cet échiquier ne se trouvaient que très peu de pièces, que ce fut pour les Noirs, qui disposaient d’un Fou et quelques Pions en sus du couple royal, ou de leurs antagonistes d’albâtre, dont le Roi esseulé devait se contenter d’une Tour et encore moins de Pions pour toute compagnie. La situation acculée dans laquelle semblait se retrouver le Roi Blanc déclenchait au bout de quelques instants une compréhension claire de la représentation abstraite que figurait ce jeu dans l’esprit de Witman, le parallèle était trop beau pour être dû au simple hasard. Et le jeune homme sut ainsi quel serait le point final de sa proposition.

Se mettant une fois de plus en mouvement, l’essaim d’hyménoptères souleva délicatement un Pion blanc jusqu’alors hors du plateau et le déposa non loin de son Roi, sur la ligne de fond. Puis les insectes se saisirent délicatement d’un des deux Fous blancs également écartés, et le lâchèrent en lieu et place du Pion précédent, pour le pousser finalement dans une position offensive face au Roi Noir. Le message était pour le moins vague mais risqué, cependant Christopher savait pertinemment qu’il lui faudrait se découvrir s’il espérait avancer dans cette affaire. Son tour était cependant fini. Echec.
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeLun 18 Fév - 13:39

Les guêpes réagirent à nouveau, changeant de chorégraphie aérienne pour former des lettres.

Enfin un peu d’intérêt, enfin un peu d’imagination ; ou Witman faisait des progrès, et il fallait simplement un peu le pousser dans la bonne direction, ou il cachait son jeu depuis le début. Toujours était-il qu’il ne lâchait pas l’affaire, ainsi ce serait avec ses créatures de le Héraut du Léviathan négocierait ; aucun problème de son côté. Oh, bien évidemment qu’il aurait put révéler la Télépathie de sa maîtresse pour communiquer plus simplement avec le jeune homme, mais c’était là révéler l’un de ses secrets les mieux gardés, et l’un de ses outils les plus efficaces dans l’échiquier des Damnés. Un joker qu’il ne comptait pas sacrifier à un adversaire potentiel, de même que tous les autres. Witman était loin d’être le seul à disposer de ses mignons, mais ceux du Léviathan étaient infiniment plus dangereux, quelque soit leur plan d’existence. Mais là encore, un voile de ténèbres les entourait, un voile aussi noir que l’Essence même qui les composait.

Choix ; plus de héros. Intéressant.

Witman voulait qu’il se range dès maintenant ; croyait-il que Sébastian maitrisait toutes les variables ? Croyait-il qu’un tel choix, qu’un tel acte, pouvait être prit sur un coup de tête ? Croyait-il qu’il ne s’agissait pas d’impulsivité que de trahir son maître simplement parce que l’adversaire de celui-ci nous en offrait l’occasion ? Le croyait-il opportuniste, stupide même, à ce point ?

Tel n’était pas le cas, mais c’était dans le jeu du Léviathan qu’il en soit ainsi. Tout avait été calculé depuis bien longtemps, et si le dégèle avait fait sortir l’Esprit de la Ruche, ce n’était qu’un jeu pour distraire Sébastian. Les variables n’étaient pas toutes maîtrisées, mais suffisamment pour s’assurer la victoire. Son acte n’était pas prit sur un coup de tête, mais longuement muri. Ce n’était pas l’impulsivité ni véritablement l’ambition qui guidaient le Sombre Voyageur dans sa course au trône, car il ne prendrait nullement ce qui lui était dût, il se contentait de permettre à un outil de fonctionner comme il aurait dût. Il était opportuniste, mais savait ce créer les opportunités dont il avait besoin.

Witman était-il conscient de tout cela ? Le soupçonnait-il au moins ? Cela revenait à le placer au-dessus de Shaw, au-dessus de l’Ombre, au-dessus de Sinister. Le sous-estimait-il ? Le craignait-il ? Que pouvait bien penser le jeune homme d’un être qu’il n’avait jamais vu et dont la réputation était aussi irréaliste que sanglante ? Mutant ou réellement démon ? Fou ou machiavélique ? Cruel ou barbare ? Combien de mots et d’oxymores pour qualifier un être mort il y avait de cela trois quart de siècle ?

Que dire ? Que penser ? Que faire ? Qu’en dire ? Qu’en penser ? Qu’en faire ? Tant de questions dont les graines étaient depuis longtemps semées, et germaient peu à peu.

N'était-ce pas se débarrasser d’un adversaire de principe pour obtenir un adversaire de faits ? L’Essaim n’avait aucune idée de la dangerosité du Léviathan, tandis que le Léviathan n’aurait qu’à se servir. Il prenait un risque en venait ici, en venant vers lui ; car il était venu ! Non pas physiquement, mais il était venu, psychiquement, par l’intermédiaire de ses mignons. Witman avait ployé devant lui, sans même s’en rendre compte, comme prévu, comme le Sombre Voyageur l’avait voulut. Ils n’étaient pas sur un pied d’égalité : le Fou Noir dominait. Mais le mieux, c’était que le Roi Blanc croyait avoir la main.

Cela avait été si facile. C’en était presque navrant.

Un instant ; intéressant, et inattendu. S’en allant sur les plateaux, les guêpes commencèrent à prêter attention à la situation, trahissant de l’intelligence qui les animait ; Witman comprendrait-il ? Un sur quatre lui était destiné, et il s’agissait de celui du HellFire Club, que les insectoïdes investirent, dévoilant le jeu de leur maître ; Sébastian ne put s’empêcher d’avoir un magnifique sourire en coin. L’Essaim rentrait dans son jeu et lui révélait ses pièces, ses cartes, suffisamment en confiance pour dévoiler ses atouts jusqu’à lors caché. Rien ne garantissait de la véracité de ses dires, peut-être voulait-il seulement se gonfler le plumage à l’instar d’un pan, ou peut-être à l’instar du Léviathan, avait-il un plan, et suffisamment confiance en lui pour se permettre de le révéler métaphoriquement et d’espérer le réussir quant même. Erreur stratégique ou coup maîtrisé ?

La première bonne surprise de la part de Witman depuis le début de cette rencontre ; ils avaient le même objectif. Une nouvelle pièce entra en scène, et le pion devint Fou. Magnifique, le Roi Blanc créait sa propre équipe. Qui ? Voilà de quoi occuper le Léviathan durant les prochaines heures, à découvrir qui était le Fou Blanc, son « alter-égo ». La Tour n’avait pas bougée, Dianora restait sur la sellette, alors que le mystérieux Fou Blanc s’en allait menacer le Roi Noir. Echec au Roi.

Sébastian regarda de haut les bestioles trahirent le coup de son adversaire, croisant les mains devant lui avec une impassibilité des plus inquiétantes ; Choice. Son visage se fendit en un sourire cruel. Witman aussi avait son plan, finalement, un plan qui lui avait échappé à cause du brouillard de la guerre, mais désormais qu’une nouvelle personne entrait dans la danse, elle serait usitée comme toutes les autres.

Sébastian n’avait pas besoin de Witman pour s’approprier la place de Roi Noir, mais le Roi Blanc n’avait pas besoin de lui pour éliminer Shaw. Sauf que s’il éliminait Shaw, c’était au Fou de prendre la place de Roi. On en revenait exactement au même point : le Léviathan avait ce qu’il voulait ; enfin, si l’Essaim était assez doué. Dans la position présentement la sienne, Sébastian pouvait se débarrasser de Shaw, mais aussi laisser son adversaire faire le sale boulot, sachant que si Witman se loupait, la contre-attaque des noirs risquait de coûter sa place au Roi Blanc, et à son Fou, et n’empêcherait nullement le Fou Noir de renverser son propre maitre par la suite. Magnifique ; la question de Sébastian restait donc à savoir sur quel cheval miser : Witman, ou Vendramin ? Le jeune roi ou la tour d’ivoire ?

De la main, le Sombre Voyageur désigna sa propre position sur l’échiquier, celle du Fou Noir.

- Je peux le sauver ou l’achever. Nous en revenons donc à ma question. Qu’est-ce que j’y gagne ?

S’il dévorait le Roi Noir, Witman perdait son Fou ; maigre sacrifice, sauf si l’on considérait qu’un nouveau roi verrait le jour, non-pas grâce à lui, mais à cause de lui. Infinie différence...
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeLun 18 Fév - 20:28

Ainsi donc ses propositions avaient soit été mal interprétées, soit vraisemblablement jugées insatisfaisantes. Pour la forme tout du moins. Toujours était-il que s’il avait réussi à attiser la curiosité du tueur réputé, le jeune mutant semblait l’avoir laissé sur sa faim, comme si finalement son offre n’était guère plus qu’un amuse-gueule pour celui qui se targuait d’être immortel, au moins selon les légendes urbaines. Mais s’il avait pu faire montre d’une capacité de survie surréaliste en certaines occasions, l’étendue de ses pouvoirs en restait néanmoins floue. Et, plus préoccupant, si la simple soif de puissance ne l’aiguillait pas dans ses décisions, tout du moins pas de manière à entraîner une acceptation immédiate, quel était le moteur de cet individu mystérieux ? Quelle était la force primaire l’habitant, si ce n’était l’avidité, l’Avarice ? C’était la question qu’essayait de résoudre rapidement le PDG, afin de trouver quel appât agiter sous son nez.

La Colère ? C’eût été une option possible, au vu de l’impulsivité qu’on pouvait décrire dans certaines réactions de l’homme, et dans l’exécution de ses contrats. Cependant cela ne cadrait guère avec l’aspect réfléchi et posé qui émanait de lui en cet instant. Et la présence des quatre échiquiers renforçait la conviction que la Colère n’était pas le moteur d’un homme capable de se montrer si méticuleux.

La Luxure ? Peut-être, il était vrai que von Orchent avait depuis son entrée dans le Cercle Intérieur montré une certaine propension à profiter des infrastructures du Club, et des différents privilèges inhérents à son statut. Cependant il semblait s’en être passé sans aucun souci pendant une période bien plus longue, ce qui ne collait pas vraiment avec cette hypothèse.


La Paresse était loin d’être une possibilité, tant de mouvements de sa part allant à l’encontre de ce principe même, son caractère presque hyperactif ne cadrant pas le moins du monde non plus. A moins qu’il n’eût décidé de mettre tout en œuvre avant d’arrive au repos final, mais c’était très peu probable.

L’Orgueil ? Ce monstre d’efficacité était il porté par un orgueil démesuré, taillé à l’aune de ses réussites et désormais bouffi d’auto-satisfaction ? Cherchant toujours à prouver sa supériorité qu’il tiendrait pour fait acquis, sans autre mobile ? Non, décidément, si cela avait été le cas le Fou Noir aurait évidemment sauté sur l’occasion dès que Witman lui avait énoncé son offre. Il y avait donc autre chose.

La Gourmandise pouvait prêter à sourire, tant on imaginait mal un individu aussi sombre se délecter sans cesse des plaisirs de la table, et en faire son objectif premier. Cependant, considérer dans une perspective plus large, le besoin de dévorer pouvait avoir un fondement bien plus profond, à ronger la société petit à petit à mesure qu’il s’y taillait une place de choix. Cependant, si tel était le cas ladite société ne manquerait pas de s’effondrer à long terme, auquel cas le Hellfire Club aurait du souci à se faire. Cette option était donc à garder dans un coin de sa tête pensa Christopher, car elle serait aussi insidieuse que difficile à stopper.

Restait alors finalement l’Envie. Mais l’envie de quoi ? Ce choix était tellement multiple qu’il n’en était pas réellement un, tellement de facettes le composaient, il offrait tellement de chemins possibles. Et seul l’un d’entre eux serait le bon, si et seulement si la direction qu’il avait prise était la bonne. Restait à savoir lequel, et ce n’était pas chose évidente. Souhaitait-il une intronisation officielle dans les règles de l’art ? Beaucoup trop simple, mais recoupant l’Orgueil, pas forcément incompatible. Souhaitait-il acquérir les pleins pouvoirs et en user, ou disposer de moyens encore plus conséquents qu’actuellement ? Souhaitait-il s’emparer de tout ce qui passerait à sa portée, ou au contraire d’items bien particuliers ? Christopher n’en avait pour l’instant pas la moindre idée, mais il restait une question dont il pensait connaître aussi bien la réponse que la réaction que lui-même aurait si tel était le cas. Souhaitait-il que Chris s’abaissât au point de quémander son soutien ? De mettre sa fierté de côté et descendre de quelques échelons ? Retourner dans l’ombre d’une nouvelle personnalité imposante ? Cela semblait en cet instant vraisemblable, cependant il était hors de question pour le Roi Blanc de courber l’échine devant qui que ce fût, désormais.

Trop longtemps il avait supporté son rôle de dirigeant factice, tout ça pour quel résultat au final ? Si peu à en retirer, par rapport à ce qu’il avait naïvement espéré. Il était vrai cependant qu’il n’avait pas plus cherché que cela à faire avancer les choses lui-même, de peur de contrarier le Lord Impérial. Qui n’était cependant plus, dorénavant, aussi il était temps de remettre de l’huile dans les rouages et relancer la machine. Nouveau ballet des insectes.


« N-O B-O-W-S »

Pas de courbettes. Cela valait évidemment pour les deux sens, Chris admettant ainsi comme son égal au moins celui qui n’était pour l’instant que Fou Noir. Le pas en avant pouvait sembler minime, mais pour sa part, cela nécessitait déjà de sacrifier plus d’amour propre qu’il n’y avait été prêt de prime abord. Mais il était évident maintenant qu’il n’avait pas affaire à une simple Pièce, mais bien à un véritable Joueur. C’était aussi intéressant et prometteur qu’effrayant pour la suite de leurs échanges, et un frisson parcourut l’échine du mutant. De véritables négociations, voilà où ils en étaient rendus. Et en bon homme d’affaire, Chris savait qu’il lui faudrait vraisemblablement admettre de nouvelles concessions pour obtenir ce qui lui-même désirait, son adversaire se révélant bien plus coriace que n’importe quel autre auparavant. Cependant, il espérait toujours réussir à faire plier Sebastian von Orchent dans un ou plusieurs domaines avant d’obtenir les termes d’un accord qu’il risquait de devoir payer au prix fort le moment venu. Ne tiendrait alors qu’à lui d’avoir de quoi rembourser ce que d’aucuns pourraient considérer comme une dette, tout simplement. Mais n’était-ce pas le quotidien de tous ceux qui pactisaient avec le démon ?

« W-H-A-T D-O Y-O-U T-R-U-L-Y W-A-N-T ? »

Continuant ainsi son petit manège à distance, Christopher savait bien qu’il commençait à se mettre en porte-à-faux, et avait conscience de devoir marcher sur des œufs pour les instants à venir. Ce qu'il voulait vraiment. La question était ainsi posée, il en attendait maintenant LA réponse. Celle au cœur de tout cet échange.
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeJeu 21 Fév - 20:25

Les guêpes se remirent en mouvements, formant de nouveaux mots ; pas de courbettes. Le sourire de Sébastian se fit encore plus amusé. Witman ne se soumettrait pas volontairement, mais il n’en attendait pas plus du Fou Noir ; il les croyait à égalité, et les plaçait à égalité. Ils venaient de progresser dans une potentielle alliance, et sans doute que cela était pour le mieux. Bien sur, il n’y avait aucune illusion du point de vue du Sombre Voyageur : l’Essaim se retournerait contre lui, tôt ou tard, ils se confronteraient, mais le Léviathan ne doutait pas en sortir vainqueur.

Mais pour l’instant, ils continuaient de jouer ; son évaluation de Witman se poursuivait.

« W-H-A-T D-O Y-O-U T-R-U-L-Y W-A-N-T ? » demandèrent les vespidés, lui renvoyant la balle.

Répondre à une question par une question, c’était comme sauter un tour ; Witman savait déjà ce qu’il était prêt à concéder ou pas, et sa question n’était qu’un test. Amusant, plaisant aussi : le jeune homme avait en effet du potentiel, Séléné ne s’était pas trompée là-dessus. La seule erreur de la Déesse de la Lune concernant son protéger était de l’avoir couvé ; il fallait le laisser prendre son envol, puis l’éliminer s’il en devenait gênant. C’était ainsi qu’aurait fonctionné Shaw, surement, s’il ne s’était pas désintéressé du HellFire Club. Mais Shaw avait échoué dans cette affaire, ou plutôt échouerait bientôt, tandis que Witman n’avait pas même eut l’idée de se rebeller. Mais lorsqu’on goutait à la liberté, comment s’en passer ?

OUI… QUE VEUX-TU REELLEMENT ?

Sébastian croisa à nouveau ses doigts, toujours accoudé, et regarda sombrement les guêpes et les pièces de son jeu. Combien d’êtres étaient déjà morts pour cela ? Des centaines, des milliers ? Combien de meurtres, de tortures, de sacrifices ? Quelle damnation avait-il prit pour ce qu’il voulait vraiment ?

Cette question avait pour but de savoir jusqu’où s’étendait son ambition, mais elle se trompait de sens ; son ambition n’était ni le pouvoir, quel qu’il fut, ni même quoi que ce soit que les Hommes puissent lui apporter. Amanda… voilà ce qu’il voulait, tout le reste n’était qu’un moyen ; son pacte avec le Léviathan, ses actes les plus atroces, son ambition et ses plans, tout cela n’avait pas d’autre but que d’apporter à sa maîtresse la puissance, des moyens de trouver ses fragments brisés, en échange de quoi elle lui ramènerait sa femme.

Cette question avait un écho qui échappait à la compréhension de Witman, car elle était révélatrice de la folie de Sébastian : s’en remettre au Démon qui lui avait tout prit pour espérer tout retrouver ; cette question était la clé de toute son œuvre, de tous ses actes, de tous ses plans, son seul et unique véritable objectif. Comment croire qu’une créature foncièrement mauvaise et capable de vous faire halluciner pouvait réellement tenir parole dans un pacte conclut entre elle et un mortel ? Les promesses des Démons n’engageaient que ceux qui y croyaient, et depuis trois quart de siècle, Sébastian se bâtait pour elle, lui ayant donné une éternité de servitude contre l’espoir qu’elle lui rendrait son aimée ; pas contre son aimée, contre l’espoir seulement.

Amanda Grigori, c’était la clé de tout ; la tenir à nouveau dans ses bras, sentir son contact et son odeur, voir ses yeux et son sourire, l’aimer, cela justifiait le sacrifice de centaines d’âmes sur les buchers du Léviathan. La fin justifiait les moyens, et très peu de choses ne valaient pas le prix qu’il était près à payer pour son âme sœur, bien qu’il ait dût vendre la sienne.

En échange de sa servitude, le Léviathan lui avait promit de lui ramener sa femme, et de faire qu’elle acceptait ce qu’il était devenu pour elle. En attendant, l’Entité ne manquait pas de lui faire régulièrement des visites oniriques des Enfers, où se trouvait prisonnière Amanda comme un grand nombre des autres victimes de son Démon ; Elle avait la possibilité de dévorer les esprits, Sébastian le savait pour l’avoir déjà vu faire, l’avoir déjà ressenti faire, ainsi la probabilité que son aimée soit réellement en bas entre les crocs de sa Tutélaire était élevée, bien plus que celle que le Léviathan ne lui la ramène en tout cas.

Le Sombre Voyageur ferma les yeux, et parla d’une voix calme, plate.

- Attendez-vous réellement une réponse ? Pensez-vous vraiment que je vous dévoilerais ce qui a motivé le bain de sang qui résume mon existence ? Mon souhait le plus cher est celui qui guide le plus simple des hommes, et de ce fait, il vous échappe et vous échappera toujours, Mr. Witman.

Une pause, longue et lente, alors que le sourire de Sébastian s’effaçait peu à peu pour laisser place à la gravité.

- L’argent, le pouvoir, le HellFire Club, les humains, les mutants, les dieux et les démons… aucun d’eux ne m’intéresse réellement. Ils ne sont que des moyens, non des fins. Il n’est qu’une seule fin qui n’ait jamais guidée mes actes, et elle les a guidés jusqu’en enfer pour trouver des créatures capables de m’aider dans ma quête. Vous ne pouvez pas m’offrir la chose que je veux réellement.

Sébastian rouvrit les yeux et son sourire revint, devenait d’une cruauté infinie, un sourire en coin des plus marqués.

- Cependant… Vous pouvez m’offrir des moyens d’y parvenir, Witman. Reste à savoir lesquels. Quels prix êtes-vous prêts à payer, quels pactes êtes-vous prêt à faire, quels sacrifices êtes-vous prêts à consentir pour une chose échappant à votre compréhension ?

C’était un pari, rien de plus qu’un vulgaire pari ; non, Sébastian n’allait pas révéler ses buts secrets, c’était d’une stupidité ahurissante, alors il l’avait fait, partiellement. Semer le doute, rien de plus. Il renvoyait une nouvelle fois la balle à Witman, se demandant jusqu’où ce dernier percerait ses artifices. Les guêpes pourraient-elles répondre à cela, où faudrait-il user de moyens plus perfectionnés ?
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeVen 1 Mar - 21:29

Les quelques instants de réflexion qui suivirent la question posée par ses protégées suffirent à convaincre Christopher qu’il avait touché un point sensible. Négociation il y avait donc, puisque son interlocuteur semblait peser mentalement les différents termes possibles d’un accord, évaluant celui qui aurait le plus d’impact pour lui tout en minimisant les risques que le Roi Blanc refusât. Car le jeune homme, bien que peu expérimenté en politique, restait un requin dans le monde des affaires, exercé depuis son plus jeune âge par un père au sens des affaires impitoyable. Certes, proportionnellement, cela aurait pu lui paraître ridicule s’il avait connu plus de détails sur l’énigmatique Fou Noir, ce n’était cependant pas le cas, aussi se contentait-il de faire preuve d’un peu plus de prudence qu’à l’habitude, au cas où une mauvaise surprise ferait brusquement son apparition et devrait lui faire reconsidérer dans l’instant l’ensemble du tableau afin de réagir en conséquence.

Le ton désespérément monocorde de la réponse qu’il obtint le fit pester intérieurement, ne trahissant aucune intention particulière, tout comme le langage non verbal de l’homme, qui ne laissait guère transparaître plus qu’une confiance inébranlable en sa propre personne. Somme toute, exactement le visage qu’il devait vouloir lui montrer en cet instant. Impressionnant de maîtrise de soi, cet homme. A moins que ce ne fut lié aux limites de la vision monochrome des guêpes via leurs multiples facettes oculaires, tout ceci limitant son ressenti. Il n’en restait pas moins qu’en cet instant Chris se heurtait aux limites de la communication par ses intermédiaires vespidés, et dût se résoudre à agir à son tour, malgré ses réticences : il était temps de se jeter dans le bain. Il se savait prévisible, pour le coup, mais comptait justement sur sa conscience du fait pour tenter d'orienter la partie dans un autre sens.

Pendant que les guêpes présentes dans la bibliothèque commençaient à virevolter autour du fauteuil dans lequel était installé von Orchent, un pardessus s’affaissa dans Central Parc, enserrant un costume complet, tout en laissant échapper une myriade d’insectes dans un bourdonnement d’enfer. Le petit tas formé par l’ensemble des vêtements vides fut agrippé par des milliers de minuscules pattes chitineuses, alors que leurs propriétaires se hâtaient de traverser la rue et gagner l’abri du Manoir du Club des Damnés, l’orage menaçant d’éclater à tout instant dorénavant. Sillonnant le même labyrinthe plus tôt emprunté par leurs congénères, les guêpes s’éparpillèrent au maximum dans leur progression avant de converger vers les cages d’ascenseur, visitant ces derniers afin d’en trouver un vide, dans lequel elles s’engouffrèrent, non sans avoir auparavant grignoté le câble d’alimentation de la caméra qui filmait l’étroite cage de métal. Ceci fait, elles convergèrent les unes sur les autres, reprenant forme humaine, et le PDG de WitCom prit son temps pour se revêtir, ajustant impeccablement sa tenue après avoir appuyé sur le dispositif d’arrêt d’urgence afin d’éviter toute surprise désagréable.

Pendant ce temps, les guêpes qui semblaient avoir perdu toute coordination face au Fou Noir cessèrent leurs pérégrinations pour se rapprocher à nouveau des plateaux d’échec. Et alors qu’elles avançaient une nouvelle pièce sur la table, celui qu’elle représentait pénétra dans les lieux, arborant un franc sourire avant de poursuivre sans plus attendre la conversation, non sans avoir au préalable laissé la dernière guerrière armée de chitine regagner son giron, venant combler la fraction d’annulaire droit qui lui manquait encore jusque là. Il abattait une carte de plus, le pan final de sa cogitation sur les motivations de Sebastian von Orchent.


« Si vous n’êtes assujetti par un primum movens que certains qualifieraient bibliquement de "péché capital ", il ne peut guère en rester d’autres. La folie serait une réponse simple à toutes les interrogations, mais peu vraisemblable, surtout peu intéressante, puisqu’elle signifierait que cette discussion était stérile d’emblée et vouée à l’échec. Mais si l’on remonte avant les sept mouvements, à l’origine de tout… Il ne reste que la solitude. L’Eternel, s’il existe, aura créé le monde par solitude, afin de trouver un intérêt à sa propre existence. Ainsi en sera-t-il également d’Adam, qui Lui aura demandé une compagne, en la personne de Lilith, puis d’Eve. Est-ce après une solitude primaire, chez quelqu’un n’ayant jamais rencontré son alter ego, ne sachant pour ainsi dire pas ce qui lui manque, et cherchant à tâtons ? Ou plus pénible, une solitude liée à une perte, car il est toujours plus dur de regretter ce qu’on a été amené à connaître auparavant… »

Restant silencieux quelques secondes, le temps de laisser infuser ce qu’il considérait comme un coup de poker dans leur conversation, il guettait, à l’affût du moindre signe révélant qu’il aurait visé juste, alors qu’il ne s’agissait même que d’une simple spéculation basée sur les propos qu’il avait entendu quelques instants plus tôt. Il reprit cependant dans la foulée, n’ayant remarqué aucune réaction particulière de Sebastian.

« Vous me demandiez quels sacrifices je serais prêt à faire pour atteindre mon but, en voici un : ce face-à-face qui pourrait à tout instant tourner à mon désavantage, ne m’empêche pas pourtant de me présenter à vous en toute vulnérabilité, si je puis dire. En toute simplicité, également. Car je ne doute pas qu’ayant avancé une nouvelle fois sur le plateau à découvert je me retrouve à la merci du moindre guet-apens tendu au préalable à mon intention. Je ne doute pas un instant que ses agents ne tarderont pas à lui rapporter une visite telle que celle-ci, aussi discrète se soit elle faite. Si vous ne vous en chargez pas vous-même afin de rester dans ses petits papiers jusqu’à l’ultime instant crucial du choix. Vous savez de toute façon exactement quels moyens supplémentaires seront à votre disposition une fois tout ceci réglé, mais je puis vous en assurer un sur lequel vous pourriez douter : mon appui. »

Subtile fin s’il en était, tant elle laissait planer une part de mystère sur le domaine dans lequel s’exercerait cet appui, tant que sur ses limites. Mais face à ces ténèbres environnantes, une chose était certaine : il s’y engageait d’un pied ferme, malgré l’incertitude qu'amenait l'inconnu.
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MessageSujet: Re: Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO]   Un échiquier en nuances de gris [PV SebVO] Icon_minitimeJeu 7 Mar - 1:11

Les guêpes continuaient leur ronde orchestrée par l’Essaim depuis sa cache, volant autour de lui sans pour autant le gêner ; que faisaient-elles ? Qu’est-ce que le maître avait-il bien put leur ordonner ? Le maintenir ici ? Witman savait qu’il ne pouvait intimider quelque chose comme Faust, quelque chose d’aussi noir et inhumain, et surtout quelque chose qui pouvait s’assurer sa chute comme sa victoire.

Cette discussion, Sébastian l’avait gagnée avant même qu’elle commence, car toute tentative d’éviction ratée de Shaw le ferait réagir, et il aurait ce qu’il voulait, une rupture de la léthargie qui s’emparait doucement mais surement du club. Non, en réalité, cette discussion avait pour but de savoir quelle équipe gagnerait avec lui ; le jeune et cliquetant Christopher Witman, ou l’ancien Shaw à qui le Sombre Voyageur devait sa place ? Cette question était la seule à laquelle le Léviathan n’avait pas de réponse ; enfin, la seule avec le mystérieux Fou Blanc. Qui donc pour être cette personne capable de renverser Shaw ? Excellente question, dont il aurait la réponse très bientôt.

Cela, il le savait, et ses camarades désormais désordonnées et sans chef vinrent témoigner à la barre de ce fait : il approchait. L’Essaim, la Nuée, l’Esprit de la Ruche, le Roi Blanc Christopher Witman approchait, et ses charmantes suivantes vinrent l’annoncer comme il se devait, en avançant le pion le représentant. Et à l’instar de sa pièce, le Roi Blanc pénétra dans le salon de printemps.

Jeune homme de taille moyenne, de corpulence moyenne, de forme physique moyenne, cet adjectif aurait sans doute put le résumer : moyen. Moyen parce qu’il cherchait encore sa voir, parce qu’il respirait enfin l’air libre après avoir été sur-couvé par une poule, qui voulait justement qu’il reste moyen. Cheveux bruns courts, bien aux traits fins et à la mâchoire carrée, aux yeux sombre et au nez légèrement épaté, vêtu d’un costume qui lui allait à merveille, tailler sur mesures. Et cerise sur le gâteau, un magnifique sourire pour ne pas perdre la face. Somme toute, une magnifique scène de théâtre ; back to business.

Après une légère démonstration de ses dons, où les guêpes finirent de fusionner avec lui pour lui rendre son annulaire, chose qui fit sourire Sébastian tant le pouvoir du jeune homme était intéressant, et bestial, chose plaisant particulièrement à sa maîtresse, Christopher prit la parole, continuant dans son idée de péchés capitaux. La folie était une réponse parfaitement adéquat à Frederick Faust, car n’était-il pas folie de croire que la créature même qui nous avait tout prit nous rendrait ce même tout si on la servait ? Non, lui-même ne l’aurait pas fait, il aurait continué de se servir des espoirs et des illusions de son vis-à-vis jusqu’à ce que ce dernier trouve un moyen de se retourner contre lui, ou ne lui soit plus d’aucune utilité, et alors, il l’aurait éliminé. C’était ce qui allait se passer, probablement, mais en le laissant mourir, le Léviathan lui permettait de retrouver Amanda, et n’était-ce pas ce qu’il voulait ? Mais du point de vue de toute personne sensée, un tel raisonnement n’était-il pas folie ? Avec tout ce qu’il avait vu, subit, fait et fait subir, n’avait-il pas le droit à se réfugier dans les brumes rassurantes de la folie ? Non, bien sur, son Démon y veillait.

Leur discussion n’était pas vouée à l’échec par sa folie, au contraire, elle en mesurait l’ampleur ; mais qui était le plus fou des deux ? Le Fou, ou celui qui le suit ? Excellente question, mais cette fois, il avait la réponse : plus on était de fous, plus on s’amusait, et il se trouvait que son petit jeu l’amusait particulièrement.

Cependant, dans sa danse, Witman fit mouche, et plus que son arrivée, ce hasard fut des plus inattendus. L’origine de tout : la solitude. Dieu créant le monde pour combler sa solitude, probable. Adam demandant une femme pour arrêter de tromper la solitude au poignet ; pitoyable mais tellement probable également. Restait donc deux solutions : la solitude de n’avoir jamais rencontré quelqu’un comme lui, et celle de l’avoir perdu. Doué, très doué, bien plus qu’il ne l’aurait fallut pour sa propre santé.

Ne rien laisser paraitre, mais la satisfaction était bien là : par cette simple phrase, Witman s’était assuré deux choses. Premièrement, Sébastian se battrait à ses côtés contre Shaw, et ils détrôneraient l’actuel Roi Noir ensemble. Et secondement, il le tuerait lorsqu’il se rapprocherait trop de la vérité.

Un simple sourire, mais plus en coin, cette fois, alors que les yeux marrons continuaient de fixer l’invité d’un regard planté comme des dagues dans celui de la parti adverse. Il y avait quelque chose de malsain dans ce regard, c’était celui d’un prédateur, mais pas seulement ; c’était celui de quelqu’un qui savait, qui en savait trop, quelqu’un qui regardait la scène se déroulant sous ses yeux comme s’il s’agissait d’une répétition, d’une chose qu’il avait déjà vu. C’était comme s’il évaluait une prestation déjà effectuée par quelqu’un d’autre, comme s’il sélectionnait pour un rôle. Et à fortiori, c’était exactement cela.

Christopher n’avait pas la moindre conscience de la dangerosité réelle du Léviathan ou de son Héraut, il se croyait à l’abri dans sa tour de Witcom, il se croyait intouchable dans sa position de Roi Blanc ; venir ici le rendait vulnérable ? Sébastian aurait put commander sa mort sans bouger de ce siège, avant même que le jeune homme n’ait eut le temps de sortir de sa tour d’ivoire !

Non, ce n’était pas la vulnérabilité qu’il fallait mettre en avant, cette dernière ne permettait qu’à introduire le point réel : sa simplicité. Il avait en effet accomplit un acte qu’il ne pouvait accomplir, et cela aurait été surprenant si Sébastian von Orchent ne lui avait pas forcé la main.

Shaw ne saurait rien de cette entrevue, car ses agents étaient également ceux de Sébastian, et ceux qui ne lui étaient pas loyaux disparaitraient en même temps que celui qu’ils nommaient « maître » ; c’était aussi simple que cela. Non, Sébastian n’avait pas besoin de rester dans les petits papiers de Shaw jusqu’au moment fatidique, car les petits papiers n’avaient déjà plus de valeur.

« Vous savez de toute façon exactement quels moyens supplémentaires seront à votre disposition une fois tout ceci réglé, mais je puis vous en assurer un sur lequel vous pourriez douter : mon appui. »

- Parfait.


Le Pacte était signé. Shaw tomberait, et l’alliance entre les nouveaux Rois assurerait l’existence non-pas d’un échiquier de noirs et de blancs, mais d’un échiquier en nuances de gris…

RP TERMINE pour Sébastian
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