Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: TRUST ( PV Rachel) Lun 4 Fév - 22:29
Le 20 Septembre.
Bras croisées, dans la pénombre contre le mur : elle attendait son heure. Elle s’était préparée comme on part au combat, parce que c’en était un, à n’en pas douter une seconde. Comment le concevoir autrement ? Un combat qu’on ne livrerait pas avec les poings mais avec les mots du cœur. Elle savait tout cela et elle était prête à s’y adonner sans réserve et sans conditions comme si il s’agissait d’un des moments qui comptaient le plus en une vie. Et après tout, c’était cela, non ? Un changement de cap, un changement de direction qui suivait une renaissance. Elle ne laisserait rien au hasard, ni sa tenue officielle, ni cette pause en retrait en attente et dans un silence glacial. Elle était un X Woman et était venue en tant que telle parce que c’était important qu’elle se montre ainsi, c’était symbolique. Elle représentait un idéal et une main tendue, elle n’était pas que l’amie, elle voulait être bien plus que cela. Elle voulait être une sorte de salut, une sorte de rédemption. Elle partageait un lien. Un lien que personne d’autre ne pouvait partager avec elle, personne de ce monde. Ce lien s’était forgé dans l’épreuve même si il avait le gout de factice. Ce lien était fait de souffrance et de sang, de renoncement et de sacrifice. Elle était morte pour elle, pour elle, pour son avenir, pour qu’elle puisse devenir autre chose que sa propre fatalité une fois de plus sublimée en un chemin de clous menant au Golgotha. Elle avait voulu corriger son erreur et la préserver, lui montrer une autre voie, un autre chemin. Elle avait souffert le pire de Rachel, elle cultiverait le meilleur. Mais si finir est toujours plus difficile que commencer, il est de ces débuts qui ont le gout de fin. Les choses changent parce qu’elles doivent changer, Rachel doit changer tout comme Cait elle-même a changé mais ce changement doit s’accepter de parts et d’autres. Elle sera toujours Grande Rousse, mais le Phénix ne quittera plus un coin de son esprit, ni le Warhound et ses capacités froides et meurtrières. Qui d’autre que quelqu’un qui a domestiqué et accepté ses parts monstrueuses pour comprendre et apprivoiser le monstre qui dort en l’autre. Car cette jeune femme sommeillant paisiblement dans ce lit est un monstre, ça n’a jamais été aussi vrai : mais un monstre qui n’a pas demandé à venir au monde, un monstre qu’on lui a greffé à même ses chairs tourmentés : c’est la vérité de ce monde et c’est ici toute l’importance du propos : on peut être un monstre et être innocent et Grande Rousse aux yeux de Cait EST indiscutablement innocente quoi qu’elle puisse en penser en son jugement autodestructeur : une méthode qu’elle-même connait si bien pour en avoir subi et fait subir aux autres les errances.
De ce fait et dans un mutisme qui ne lui ressemble pas, elle attend les yeux mi-clos depuis plus de deux heures. Son immobilisme ne traduit rien d’autre qu’une intense réflexion sur ce qui doit être fait et ce qui a été accompli, sur ses craintes de ne pas être à la hauteur et d’être trop brutale ? Est-ce une bonne chose de bousculer ceux qu’on aime ou doit-on par faiblesse les regarder sombrer sans rien faire dans le confort de leurs travers ou névrose et se contenter de leur donner exactement ce qu’il réclame à savoir de la lâcheté maquillée en aide ? C’est d’Amour dont il il s’agit, et l’amour reste sa force et elle le sait. Mais Rachel n’est qu’un gouffre noir où s’abime les plus belles choses, qu’est-ce que l’amour, cette chose si inexplicable pourrait bien y changer ? Si l’on pouvait gommer la noirceur par l’amour, il y a longtemps que le monde serait un paradis universel. Il ne peut se suffire à lui-même pour guider, il est l’essence mais certainement pas le véhicule. Alors ? Quel pouvait bien être le véhicule de cette pauvre jeune femme alitée ? Caitlyn en toute honnêteté l’ignorait toujours.
Elle allait s’y essayer cependant puisque la jeune femme revenait à elle et poser son regard vers elle. Caitlyn ne bougea pas, se contentant dans un premier temps de soutenir ce regard perdu dans un même reflet d’émeraude. Enfin une ébauche de sourire mais une voix presque murmurante.
- Salut ma belle. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, j’t’aime trop pour ça, tu devais t’en douter, nan ? Physiquement je sais que tu vas bien, psychiquement ça doit être un sacré merdier. Ce que t’as fait et pourquoi tu l’as fait, je m’en tape : on a tous nos raisons d’en arriver là, tous. Moi ce qui m’intéresse c’est ce qui vient après : ma question est simple et j’en ai qu’une : on arrête les conneries oui ou merde, Rachel ?
Echo X-Men Oméga
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mar 5 Fév - 1:25
Jeudi 20 Septembre – 17 : 18 P.M.
Elle n’avait pas beaucoup changée depuis la dernière journée ; Rachel était toujours très pâle, blême même, les Marques d’Assermentation des Limiers n’en ressortant que plus atrocement, comme des lignes de sang sur son visage et son corps. A côté de cela, ses poignets bandés tenaient presque du détail, alors même que c’étaient eux qui l’avaient conduite ici. Elle restait faible, physiquement parla ; son refus de toute assistance médicale, jusqu’à la perfusion, laissait au seul soin de son corps la réussite de sa guérison, chose qui, du fait, prendrait beaucoup de temps. Mais cela reviendrait, le diagnostique était formel ; le temps de guérir, de refaire son sang, et elle pourrait à nouveau se déplacer comme récupérer la maitrise de ses doigts, qui était plutôt gauche actuellement, il fallait bien l’avouer. Elle n’était pas allé trop profond, mais elle ne s’était pas effleuré non-plus ; qu’importait, sa télékinésie suppléait parfaitement à son manque de dextérité manuelle, et de toute façon, ce n’était pas pour l’usage qu’elle en avait, dans cette chambre somme-toute familière.
Elle dormait, sur le dos, cheveux en bataille et de larges cernes sous les yeux malgré qu’elle ne se fut réveillée que trois fois depuis sa tentative de suicide. Elle n’avait pas beaucoup mangé non plus, chose n’aidant pas, et la seule chose qui assurait les autres qu’elle n’était pas en train de se laisser mourir était ses propres propos : le Phénix devait mourir pour renaitre de ses cendres. Elle-même n’était pas morte, pas réellement, mais cela avait été proche ; proche de réussir, proche d’échouer. La perte de sang avait faillit la tuer, et si au début, c’était son esprit qui voulait mourir, à la fin, c’était son corps qui avait menacé de lâcher.
Mais elle avait survécut, encore ; cependant, elle n’avait pas survécu contre sa volonté, cette fois. Ils étaient allés la chercher au plus profond d’elle-même, et l’en avait ramené. Les drames, on pouvait leur dire merde ; ne plus survivre, vivre, tout simplement. Et si elle n’arrivait pas à pas vivre pour elle, elle devait vivre pour les autres, vivre pour être heureuse et rendre d’autres heureux ; ou tout du moins essayer. Car c’était bien cela, l’enjeu : essayer.
Elle ne pouvait plus fuir, elle avait promit à Ernest de ne pas l’abandonner, mais qu’elle parvienne ou pas à faire face, elle devrait essayer d’y parvenir. Cela ferait mal, assurément, et cela faisait peur, également. Elle n’aurait pas le choix, de toute façon ; Rachel avait reproché à Xavier de l’avoir exposée à l’attention des X-Men, et elle avait attiré toute celle de l’Institut en lui fracassant la figure. Elle regrettait son geste, et pas uniquement parce qu’il faisait d’elle une bête acculée par la peur ; elle avait frappé une personne qui c’était toujours montrée bienveillante et bienfaisante, qui ne l’avait pas livrée quant la raison et la conscience l’avaient ordonnées et qui, même après ce qu’elle lui avait fait, continuait de veiller, plus distant, depuis les ombres.
Elle c’était réveillée à l’Institut, il ne l’avait donc pas livrée au BAM, et on prenait soin d’elle, à nouveau. La seconde chance, ce dont ils avaient rêvé sur son monde. Chez elle, elle avait voulut changer les choses, et ici où c’était le cas, elle ne parvenait pas à les comprendre, car trop différentes. S’adapter, elle devait essayer de s’adapter, et son plus gros avantage dans cette quête était qu’elle n’était plus seule. On l’aiderait, elle devrait faire des efforts mais on ne la laisserait pas tomber ; comme dans les camps, elle avait à nouveau des personnes qu’elle pouvait nommer « ami », en qui elle pouvait avoir toute confiance, à qui elle pouvait remettre sa vie. Xavier en faisait-il partie ? Elle n'aurait sût le dire, mais ces personnes se comptaient sur les doigts d’une main. Elle en avait croisé beaucoup, toutes ou presque étaient venues la voir, mais elle était inconsciente, la plupart du temps.
Il n’y avait pas une seule rencontre qu’elle n’avait pas redoutée, mais il y en avait une qu’elle avait également espérée. Hors, l’espérer ne signifiait pas ne pas la redouter.
Elle était là, en face d’elle ; Caitlyn Elioth, la dernière arrivée des X-Men, dont la passation avait été l’élément déclencheur de tout cela. Rachel l’avait perdue lorsque Xavier avait dévoilé le véritable visage du Warhound, car outre se sentir coupable, Fuzzy avait comprit à quel point elle était dangereuse, et qu’il n’y avait qu’une solution acceptable : la livrer. Elle avait voulut la livrer, mais Rachel était toujours là ; qu’est-ce que cela pouvait bien dire ?
Phénix n’en savait rien, mais pour le découvrir, elle devrait lui faire face ; et cette confrontation, elle en avait aussi plus peur que les autres. Cela allait de pair, plus elle l’attendait, plus elle en avait peur ; plus elle doutait, plus elle avait peur. Il n’y avait pas beaucoup de solutions, cependant, ainsi, elle finit par ouvrir les yeux.
Rachel la regarda un instant, distante, fermée, à l’opposée de la pièce, bras croisé et adossée au mur, dans une combinaison de molécules instables noire avec de larges bandes roses au niveau de la poitrine et le long de les jambes, ainsi qu’une ceinture bleutée à la boucle au symbole des X-Men, comme celui qu’elle avait en collier, et des bottes rouges à talons. Pas Caitlyn, une X-Woman. La Grande Rousse détourna le regard, n’osant pas l’affronter plus que quelques secondes. Elle attendait passivement le verdict, elle n’avait rien d’autre à faire de toute façon ; elle était prise au piège.
Ramenant ses mains contre son torse, elle ne se redressa pas, ne devant surtout pas forcer sur ses poignets, et se contenta d’essayer de prendre son médaillon entre ses doigts ; chose qui ne fut pas si aisée, tant et si bien qu’elle abandonnait bien vite son geste d’anxiété.
- Salut ma belle. Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, j’t’aime trop pour ça, tu devais t’en douter, nan ?
Rachel releva le regard, la fixant pleine d’incompréhension. Trop l’aimer, mais…
- Physiquement je sais que tu vas bien, psychiquement ça doit être un sacré merdier.
C’était un sacré merdier dans les deux, et dire qu’elle se sentait mal, physiquement comme psychologiquement, tenait de l’euphémisme ; elle avait connu pire, cependant.
- Ce que t’as fait et pourquoi tu l’as fait, je m’en tape : on a tous nos raisons d’en arriver là, tous. Moi ce qui m’intéresse c’est ce qui vient après : ma question est simple et j’en ai qu’une : on arrête les conneries oui ou merde, Rachel ?
Elle baissa les yeux à nouveau, honteuse ; qu’était-ce ses conneries ? Sa vie ? Le fait de pas avoir réussit à y mettre fin ? Son désespoir ? Ses peurs ? Qu’étaient ses conneries ? Elle ne savait pas, et avait peur de demander.
Que dire, que faire ? Que penser ? Ce n’était pas un adieu, ce n’était même pas un au revoir, mais… mais elle ne savait pas ce que c’était.
Continuant à ne rien répondre, continuant à essayer sans grand succès de jouer avec son collier, continuant à fuir le regard de Caitlyn et à maintenir le sien dans le vide, elle resta silencieuse. Respirant aussi calmement que possible, elle essayait de rassembler ses idées, mais elle n’avait pas la réponse à la question de Fuzzy. Mais elle avait la réponse à une autre question, cependant.
- Faut pas m’aimer. Faut pas m’aimer, faut aimer. Aimer tout court.
Fallait aimer, oui, elle voulait aimer, mais elle voulait aussi, et surtout, être aimée. Ne pas être rejetée, ne plus être seule. Il n’y avait pas que le Warhound, il y avait aussi une humaine. Elle était là, Rachel le savait, Ernest la lui avait montré, mais elle ne savait pas comment la montrer. Elle était humaine, elle était humaine et avait besoin d’amour, mais elle avait tellement plus été habitué à la haine, à la violence et à la guerre, qu’elle était désarmée et perdue. Acculée, par elle-même comme par le monde.
Rachel tremblait légèrement, et luttait contre ses paupières qui s’abaissaient pour ce rouvrir. Elle n’avait pas froid, elle n’avait pas sommeil, elle était juste faible. Mais elle ne dormirait pas : ce serait une nouvelle fuite, et elle avait promit de ne plus fuir.
- Je m’excuserai pas ; on s’excuse que lorsqu’on fait une bêtise. Et… c’en était pas une…
Peut-être était-ce cela qu’attendait Caitlyn ? Des excuses. Des excuses pour c’est tailladée les poignets, pour avoir abandonné ; pour les avoir abandonné. Fuzzy était revenue vers elle, et Rachel, revenue vers le monde ; elle n’avait pas à s’excuser de cela.
- Ils vont pas m’emmener, hein ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mar 5 Fév - 20:59
- Faut pas m’aimer. Faut pas m’aimer, faut aimer. Aimer tout court.
Une brève respiration mais Caitlyn ne se détacha pas du mur, conservant une sorte d’immobilisme étrange, comme si ses paroles n’avaient pas encore la saveur qu’elle espérait, même si leur moiteur ne lui échappait pas. Elle se contenta de la fixer en une sorte de regard d’émeraude transparent. Sa réponse s’élaborait déjà mais elle savait que ce n’était pas le moment de l’exposer. Elle attendait et la suite vint comme elle l’espérait.
- Je m’excuserai pas ; on s’excuse que lorsqu’on fait une bêtise. Et… c’en était pas une…
C’était relatif, mais après tout, il s’agissait là des propres enseignements de Caitlyn qu’elle lui réexpédiait au visage avec une justesse qui faisait mouche mais même si elle parvint à dessiner son visage un rictus de satisfaction, elle n’était pas venue pour entendre des excuses et de toute façon, elle n’en avait pas à attendre d’elle plutôt à en formuler à son attention mais elle avait décidé de ne pas les anticiper, elle avait un autre plan en tête. Elle était ici pour une leçon, et le cours venait de débuter.
- Ils vont pas m’emmener, hein ?
Le rictus de Cait s’estompa. Elle savait, évidemment. Comment put-il en être autrement avec elle, comment expliquer cette crainte qu’elle percevait en elle à son approche. Elle savait parfaitement à quelles conclusions logiques la Petite Rousse était parvenue lors des épreuves brulantes de la Passation. Mais elle ignorait sans doute à quelles autres conclusions elle était parvenue depuis et la décision qu’elle avait prise en son âme et conscience devant en Xavier tombé de son piédestal pour ainsi dire. Elle se décolla enfin du mur, conservant les bras croisés, mais s’immobilisa à quelques centimètres du lit sur son côté droit afin de l’obliger à être dans son champ de vision. Le regard qu’elle porta sur elle renvoyait une sorte de nostalgie teinté d’une réelle tristesse, mais il parvenait à maintenir une sorte de détermination assez impressionnante.
- Le devraient-ils ?
C’était dit sans humour et assez froidement.
- Pour être une menace ? Pour être instable et dangereuse ? Parce que tu es une criminelle dont les mains sont souillées par le sang ? …Et après ? Qu’est-ce qu’ils feraient de plus que nous ? T’analyser, te cloitrer, te « neutraliser » ? Qu’est-ce qu’ils peuvent bien faire des gens comme nous Rachel ? Qu’est-ce qu’ils ont à nous donner ? Comment peuvent-ils espérer nous sauver…si ils ne nous comprennent pas ?
Elle décroisa les bras, présentant sa main droite au niveau du visage.
- Cette main a tué, elle a ôté la vie délibérément et fait de moi une sorte de monstre qui restera ancré à jamais en moi parce que rien ne pourrait effacer ce que j’ai fait. Si on me la coupe …serais-je moins dangereuse et meilleure ? Non, pas moins dangereuse car il me reste l’autre pour donner la mort, pas meilleure car ce genre de souillures entache l’âme et rien ne peut cautériser une âme qui suinte. Alors il reste …la mort ou la rédemption. C’est un choix et chacun est libre de ses choix. Tu n’as pas à t’excuser pour ça, non. Ce n’est pas une bêtise ; c’est une décision.
Caitlyn baissa la main en soupirant et son visage s’illumina d’un faible sourire.
- Personne ne va t’emmener, personne. Ou alors ils m’emmèneront aussi parce qu’aussi vrais que tu es et reste mon amie : personne ne t’enlèvera à ceux qui t’aiment. Et il faut t’aimer, oui ! On va s’y mettre, tout doucement, mais on va s’y mettre. C’est l’amour qui va te sauver Rachel, j’le sais par ce qu’il est déjà en train de te sauver.
Elle tira à elle la chaise qui accompagnait solitairement le repos de la convalescente et s’y installa, croisant les jambes et posant une main pour soutenir son visage en une pause un peu enfantine.
- Bon….Je suppose que tu as pas mal de questions à me poser, non. D’abord…J’ignorais que c’était toi, là-bas, tu sais bien…dans la Salle des Danger…Dans ma tête..ce que tu m’as dit…c’est…c’est touchant. Mon choix était fait, tu le savais mais ça n’empêche. Tu as trouvé les mots justes, tu m’as donné la force d’aller jusqu’au bout de moi-même, je voulais te dire merci pour ça. Cette Rachel dans cette salle, c’était une partie de toi, mais pas celle que tu es à présent, pas celle qu’on s’efforce à faire germer jour après jour. C’est pour ça que j’ai changé d’avis, j’ai fait une bêtise en pensant cela et là, pour le coup, je m’excuse. Je vais m’occuper de toi ma Grande, je veux te voir heureuse, tu y a le droit, je veux ton bonheur par ce que tu le mérites. Non je ne suis pas complètement conne, t’es vachement dangereuse, je le sais. Mais tu ne demandes qu’à apprendre, laisse-moi être la main qui guide, c’est moi être ta X Men.
Echo X-Men Oméga
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mer 6 Fév - 19:07
Sa question était réelle, tout comme sa peur ; elle ne supporterait pas d’être enfermée, ou même d’avoir un collier inhibiteur, à nouveau. D’ordinaire, Rachel se serait dit que Xavier la protégerait, mais depuis qu’elle l’avait frappé, elle ne savait plus vraiment que penser. Elle était là, il ne l’avait pas chassé, mais elle avait reçu des traitements médicaux, donc, il ne lui avait pas pardonné ; plus d’une journée c’était déjà écoulée, et elle n’avait vu que très peu de personnes. Alors, pourquoi cette question ? Pourquoi cette question « innocente » ? Un double sens ou un sous-entendu ? D’ordinaire, Rachel ne s’aventurait pas sur ce terrain, trop compliqué pour elle. Mais là… Qui étaient ses ils anonymes ? Les X-Men, le BAM, ses propres démons ?
Phénix n’avait pas la réponse, parce que si elle savait qu’on ne l’enfermerait pas comme elle savait qu’elle perdrait la raison si tel était le cas, elle cherchait un assentiment de la part de Caitlyn ; une forme d’assurance, de protection. Fuzzy avait changé de camps en découvrant la vérité, mais elle semblait revenue. En cela, Rachel voulait y voir un espoir.
Caitlyn finit par se décrocher de son dossier mural, avançant sans bouger du buste jusqu’au flan droit du lit ; le regard de Phénix fut bloqué, car pour fuir encore celui de l’X-Woman, elle devrait tourner la tête.
- Le devraient-ils ?
Rachel releva la tête pour la regarder, le visage marqué d’une surprise triste, mais n’eut le temps de dire ou de penser plus.
- Pour être une menace ? Pour être instable et dangereuse ? Parce que tu es une criminelle dont les mains sont souillées par le sang ? …Et après ? Qu’est-ce qu’ils feraient de plus que nous ? T’analyser, te cloitrer, te « neutraliser » ? Qu’est-ce qu’ils peuvent bien faire des gens comme nous Rachel ? Qu’est-ce qu’ils ont à nous donner ? Comment peuvent-ils espérer nous sauver… si ils ne nous comprennent pas ?
Phénix détourna à nouveau le regard, se perdant dans le vague. Elle n’était pas une criminelle, elle se refusait à se considérer comme cela ; c’était l’une des rares clémences qu’elle s’accordait. Un monstre, une meurtrière, oui, mais une criminelle, non. Ses seuls crimes avaient été de se rebeller face aux Limiers et aux humains, justement pour que ses mains arrêtes de se maculer de sang ; un crime de se battre pour sa liberté ? Un crime de se battre pour sa survie ? Elle ne voulait pas être considérée comme une criminelle, c’était injuste ; mais visiblement, Caitlyn avait son propre avis là-dessus et Rachel préférait ne rien dire, car cela ferait encore plus mal si elle-même commençait à ce croire criminelle.
Fuzzy renchaina, ne laissant pas le temps à l’autre rousse de rassembler ses idées, d’analyser toutes les informations qu’elle lui fournissait. Mais une chose que nota Rachel, et qui avait visiblement de l’importance, fut le « nous ». Comment pouvait-on espérer de la sauver si on ne la comprenait pas ? Elle n’en savait rien, mais cela n’empêchait pas Cait’ d’essayer. Un espoir, rien de plus ; mais rien de moins non-plus.
Caitlyn avait été jugée apte à se réinsérer, et elle avait réussit, mais pour le BAM, Phénix était bien trop dangereuse pour tenter l’expérience ; la malédiction du pouvoir. Et dire qu’elle était sensée ne pas avoir de limites…
Pourquoi couper une main à une tueuse ? Cela ne changeait rien aux faits ; ça la rendait juste manchote. A un voleur, d’accord, mais à un tueur, Rachel ne comprenait pas l’intérêt. Si l’on voulait éliminer le risque de récidive pour les tueurs, c’était les enfermer définitivement ou les abattre, mais lorsqu’il s’agissait de sentences, ce monde semblait porté sur la demi-mesure.
La mort ou la rédemption, pour celle qui disait qu’il n’y en avait pas, et qu’elle ne la cherchait pas ; une fois de plus, Rachel ne suivait pas vraiment. Ce qu’elle comprit bien en revanche, c’était qu’il s’agissait d’une question de choix. Ses choix. A part quelques uns, ils avaient tous été plus dramatiques les uns que les autres, malheureusement.
- Personne ne va t’emmener, personne. Ou alors ils m’emmèneront aussi parce qu’aussi vrais que tu es et reste mon amie : personne ne t’enlèvera à ceux qui t’aiment. Et il faut t’aimer, oui ! On va s’y mettre, tout doucement, mais on va s’y mettre. C’est l’amour qui va te sauver Rachel, j’le sais par ce qu’il est déjà en train de te sauver.
Rachel releva les yeux une énième fois, ne parvenant pas à sourire mais fixant Caitlyn.
- Je veux pas qu’ils m’emmènent… mais s’ils m’emmènent, je veux pas que tu me suives. Je veux pas que tu me vois comme ça.
L’amour pouvait la sauver ? Oui. Franklin avait essayé de cette manière, et cela avait plutôt marché ; il avait fait taire sa haine de l’humain et limité sa volonté de vengeance, il lui avait montré que même en enfer, on pouvait se trouver, espérer. Ce n’était pas ce rôle que voulait reprendre Cait’, elle voulait celui de Kate : mentor, amie, soutien, mais également pouvoir compter sur elle. Kate Pryde avait prit un pari, tous sur son monde avaient prit un pari ; aujourd’hui, c’était une autre Cait’ qui voulait reprendre le flambeau. Même consonance, différentes orthographes, le symbole de deux mondes en apparence si similaire mais en réalité si différent.
Caitlyn reprit la parole, supposant qu’elle avait beaucoup de question à lui poser ; comme quoi ? Pourquoi était-elle revenue ? Pourquoi croyait-elle en Phénix ? On pouvait toujours demander pourquoi, ainsi ce n’était qu’un abîme de question ; quelles qu’en soient les raisons, elles étaient là, énoncées ou muettes.
Oui, Rachel savait que Fuzzy ne savait pas, pour la Salle des Dangers ; et on lui avait renvoyé dans la figure ce qu’elle y avait dit, aussi. Elle était contradictoire, n’arrivant pas à appliquer à elle-même les rares conseils qu’elle pouvait prodiguer aux autres. Le fait qu’ils ne soient pas très bons en général n’aidait pas. Oui, le choix de Caitlyn, comme celui d’elle-même, avait été fait alors ; elle n’avait rien tenté pour l’en empêcher. Peut-être qu’elle avait été encourageante, mais elle ne voulait pas être remerciée pour cela ; simplement que parce que d’autres avaient été tout aussi encourageant pour elle, et qu’elle n’avait jamais eut l’occasion de les remercier comme ils le méritaient. Pour la plupart, elle n’en aurait jamais l’occasion, d’ailleurs.
Elle n’était pas cette Rachel ? C’était une partie d’elle-même, comme la Limier, comme la petite fille, comme surement plein d’autres ; cependant, Rachel ignorait quelle était la Rachel que Caitlyn voulait « faire germer ». L’X-Woman ? Ils ne portaient plus ce nom quant elle avait commencé à combattre pour eux, à leurs côtés ; lorsque c’était la survie d’une espèce qui était en jeu, il n’y avait plus de bannière : plus de Confrérie ou d’X-Men, seulement des mutants. Phénix ne savait pas ce qu’elle allait devenir, mais cela faisait longtemps, déjà.
Mais pour ce qui était de la bêtise, en était-ce vraiment une ? Le monde était-il dans la bêtise s’il voulait se prémunir de ce qu’elle pouvait faire ? Pas de ce qu’elle ferait, mais de ce qu’elle pouvait faire ? Cela revenait à la juger sans la connaitre, et aussi étrange que cela paraisse, Rachel elle-même avait fait cette bêtise, elle qui avait pour habitude de se condamner. Elle le méritait, en toute objectivité, elle le méritait. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle voulait, ou aurait cela. L’univers ne fonctionnait pas au mérite, sans quoi, elle ne serait plus de ce monde depuis bien longtemps. Elle ne méritait pas d’être heureuse, pas après ce qu’elle avait fait ; on pouvait lui faire croire, mais c’était pour mieux la démolir ensuite. Son amour avec Franklin, son espoir avec cet Institut ; jamais deux sans trois.
- Non je ne suis pas complètement conne, t’es vachement dangereuse, je le sais. Mais tu ne demandes qu’à apprendre, laisse-moi être la main qui guide, c’est moi être ta X Men.
Rachel garda le silence, sachant déjà quoi répondre, mais craignant comment cela pourrait être interprété ; mais elle ne quitta plus des yeux Fuzzy. Une inspiration.
- Je veux pas d’une X-Men, lâcha-t-elle doucement, faiblement. Je veux… j’aimerai… des gens qui croient en moi… des personnes qui voient au-delà du gène Summers-Grey et du Phénix… des amis…
Serrant les dents, elle essaya de rouler sur le côté, voulant tourner le dos à Caitlyn ; enfin, pas lui tourner le dos, mais lui montrer quelque chose qui se trouvait dans son dos. A travers les volants de la chemise hôpital, il y avait en effet sur sa peau, une marque noire de visible. Rachel porta sa main à sa nuque, essayant de défaire le nœud ; peine perdue, vu l’agilité de ses doigts.
- Aide-moi, s’il te plait ; je voudrais te montrer quelque chose.
Si Caitlyn l’aidait à dévoiller son dos, elle pourrait apercevoir, au-dessous des nombreuses cicatrices d’origines aussi diverses que les balles, les lames et les fouets, sans parler des marques de Limier, un tatouage noir, une marque prenant la quasi-totalité de l’espace depuis ses épaules à son bas du dos, semblable à une tâche de naissance.
- La Marque du Phalkon, c’est les Shi’ar qui me l’ont faite ; parce que là d’où je viens, les créatures que t’as affrontée durant ta passation, elles existent. C’est de leur technologie, cela permet de me localiser et de savoir si le Phénix est éveillé ou endormit...
Elle s'arrêta de parler, la voix légèrement tremblante et quelques secondes lui étant nécessaire avant de reprendre l'effort d'ouvrir la bouche, tout en se maintenant sur le flan.
- Après avoir tué ma mère, ils m’ont marquée, j’étais encore un bébé… Ils ont tué ma mère dans leur guerre contre l’Entité, et lorsqu’elle s’est réveillée en moi, ils ont voulut me tuer aussi. Pour eux, j’étais l'hôte de la Force Phénix, rien de plus ; pas une personne, un objet. Les Shi’ar voyaient en moi un vaisseau, les humains de mon monde ont vu en moi une arme. Très peu de gens m’ont vu pour ce que j’étais : Rachel. Juste Rachel…
Sa voix mourut, alors que dos à Caitlyn, Phénix laissait quelques larmes couler en silence.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Lun 11 Fév - 14:44
Laisse-moi te voir Deshabillée jusqu'à l'os Laisse-moi te voir Deshabillée jusqu'à l'os
Laisse-moi t'entendre Prendre des décisions Sans ta télévision Laisse-moi t'entendre parler Juste pour moi Laisse-moi t'entendre pleurer Juste pour moi.
Je veux pas d’une X-Men. Je veux… j’aimerai… des gens qui croient en moi… des personnes qui voient au-delà du gène Summers-Grey et du Phénix… des amis
Cait se redressa avec lenteur comme si ses mots l’avaient touchaient au plus profond de l’âme. D’un geste calculé et gracile, elle tendit la main pour soulever une mèche rousse qui tombait négligemment sur le visage de cette dernière et la balayer vers son visage. Le regard de Caitlyn semblait scruter chaque détail et nuance de son vis-à-vis avant qu’elle ne finisse par lui murmurer dans un souffle.
- Et comment, Rachel, peux-tu seulement croire une seule seconde que tu n’as pas déjà ce que tu cherches ? Comment en es-tu arrivé à t’aveugler comme ça ? Je suis furax après toi Grande Rousse, pas parce que tu as démonté Charles ou que tu peux devenir incontrôlable. Je suis furax après toi parce que t’as essayé de nous abandonner, de m’abandonner moi qui suis ton amie. Parce que cette amitié, tu l’as déjà, crétine.
Summer-Grey : je m’en tape. Tu veux faire un concours ? Dans pas longtemps je serais Caitlyn Emilie Kenneth Elioth-De Lauro. Tu vois, tu ne peux pas lutter…ET saches que je crois en toi ma belle, sinon pourquoi serais-je venu compter les mouches au plafond ici durant des heures alors que tu ronflais comme une sonneuse. Car oui, Rachel, tu ronfles.
Elle ponctua sa phrase par un franc sourire et une caresse sur le nez avant de reprendre sa pause en parfaite infirmière en écoute sans tenue trop courte cette fois ci, ni foin dépassant de la charrette. A sa demande, Caitlyn l’aida à dénuder son dos pour qu’elle lui montre ses stigmates. Le visage grave et fermé, elle scruta et observa ne pouvant s’empêcher de ressentir une peine immense teintée de colère pour ce peuple imbécile dont elle avait affronté quelques représentants.
- Je vois. Je n’avais donc vraiment…aucune chance. C’était un jeu…cruel et je veillerais à ce qu’il ne se reproduise plus, je peux faire entendre nos voix à présent.
Cette phrase s’adressait plus à elle-même qu’autre chose mais révélé sans doute les questionnements dans lesquelles elle s’était perdue depuis sa sortie de la Salle des Dangers. Mais c’est la suite de la discussion qui la scotcha littéralement et le terme de « Vaisseau » qui provoqua chez elle une brusque sueur froide qui la transperça de part en part. Elle laissa sa voix mourir, serrant les dents en joignant les mains entre ses cuisses et baissant la tête. Elle la savait pleurant, elle savait aussi que ces larmes étaient utiles et que les tarir ne servirait à rien que de retarder un trop plein, elle le savait bien. Doucement elle murmura.
- Nous ne sommes pas des foutus vaisseau, nous vivons au-delà de ça. Personne..n’a le droit de voler nos âmes, ni l’espoir que l’on doit porter dur comme une arme. On peut briser nos corps, sans doute, mais nos âmes, non…elles guérissent, ma puce, elles guérissent grâce aux autres. Ca prend un temps fou, mais on peut le faire, moi en tout cas j’y crois.
Toujours le même mécanisme, la même introspection, les mêmes incertitudes. Réfléchis Cait. Comment réussir à l’atteindre dans ses craintes et ses égarements, comment réussir à lui faire comprendre qu’elle n’est pas seule et que le monde ne peut se construire que sur une confiance solide et indestructible et que tu peux être de ces piliers que l’on plante en terre l’un après l’autre pour fortifier notre demeure. Quel risque prendre ? Qu’es-tu prêtes à donner et risquer pour lui démontrer jusqu’où elle peut avoir confiance ? Que dit ton cœur Cait ? A quelle peur te renvoi-t-il ? Lui donner un autre point de vue , comment quand les mots ne suffisent plus ? Lui faire voir…Tout simplement. Que dit ton Cœur, Caitlyn ? Il dit que tu as peur d’être vu sans armure dans tes contradictions et tes failles, mais n’est-ce pas là, justement tout l’enjeu de la confiance ? Elle ne doit JAMAIS être unilatérale sinon, elle meurt.
Elle se redressa, crispant les poings sur ses genoux.
Je crois…que tu as besoin de certitude pour te reconstruire. Tu as besoin d’ancrage et de confiance. Je. J’aimerai t’offrir tout ça mais je ne vois qu’une solution pour que les mots ne viennent pas dénaturer ce que je ressens. Alors je vais t’offrir ce que je ne pourrais jamais offrir à personne d’autre Rachel, pas de mon plein grès en tout cas. Tu veux savoir comment je vois les choses ? Comment fonctionne mon monde, comment je vois les autres, toi, la vie et tout ce qui va avec. Tu veux voir a quel point j’ai confiance en toi ? Alors entre dans mon esprit. Je ne peux rien cacher et je n’en ai pas l’intention. Entre et lis-y tout ce que tu veux savoir. Que tu puisses comprendre ce que je suis intégralement et combien ça m’importe que tu restes ici et que tu me vois comme une amie. Oh tain je suis pété de trouille, t’as pas idée mais je veux que tu le fasses ! Laisse-moi te montrer à quel point je suis capable de t’aimer et de te faire confiance même dans mes erreurs.
Sa voix tremblait légèrement lorsqu’elle termina sa tirade. Elle ne put s’empêcher d’ajouter un mot.
- Heu…par contre de un : évite de t’attarder sur ma vie sexuelle, je ne suis pas une chaine Lesbienne de Youporn et de deux : …ben Emilie…évite de m’appeler comme ça mais si tu lis, je suppose que tu comprendras de toi-même pourquoi.
Echo X-Men Oméga
Messages : 1011 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 30
Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Lun 11 Fév - 23:12
- Et comment, Rachel, peux-tu seulement croire une seule seconde que tu n’as pas déjà ce que tu cherches ? Comment en es-tu arrivé à t’aveugler comme ça ? Je suis furax après toi Grande Rousse, pas parce que tu as démonté Charles ou que tu peux devenir incontrôlable. Je suis furax après toi parce que t’as essayé de nous abandonner, de m’abandonner moi qui suis ton amie. Parce que cette amitié, tu l’as déjà, crétine.
Que répondre à cela ? Que répondre à cela alors même qu’elle avait lut dans l’esprit de Caitlyn ce que cette dernière avait pensé d’elle ? Que fallait-il croire ? Les mots ou les pensées ? Les pensées ne pouvaient pas mentir, mais les mots pouvaient soulager d’un grand poids. Comment avait-elle put s’aveugler ainsi ? Pourquoi Xavier l’avait-il gardé ? Pour elle-même ou pour le Phénix ? Pourquoi Caitlyn l’avait-elle craint ? Pour Elle-même ou pour le Phénix ? Pourquoi les Cuckoos c’étaient-elles occupées d’elle ? Pour elle-même ou pour le Phénix ? Comment savoir ? Il n’y avait qu’Ernest à n’avoir jamais considéré le Phénix, ou le Warhound. C’était lui qui était allé la chercher, lui qu’elle n’avait pas abandonné. Caitlyn était revenue, oui, mais ce n’était pas pour elle que Rachel n’était pas partie.
Caitlyn Emilie Kenneth Elioth de Lauro ? Elles allaient se marier ? Tant mieux pour elles-deux, Rachel avait longtemps rêvé de son propre mariage, et il avait fini entre ses bras, du sang sur la neige, dans les flammes du Phénix. Non, elle ne pouvait pas lutter, pas contre le destin. Mais il était de son destin que de lutter, que de dire merde à la fatalité, comme le lui avait dit Ernest.
Cait’ l’avait véritablement attendue des heures ? Seul Altérion l’avait fait, les Cuckoos ayant stratégiquement usée de Cerberus pour la réveiller « tout en douceur », et Frost ayant enchainé derrière. C’était possible, Caitlyn était assez têtue pour le faire ; finalement, Emma avait eut raison : il fallait juste du temps pour que Fuzzy digère ce qu’il c’était passé et ne revienne vers elle. Une amie…
Une amie à qui elle allait révéler une partie de ses fardeaux, et une partie moins visible que les autres, mais marquant tout de même ses chairs ; la Marque du Phalkon. Fuzzy l’aida, découvrant le « tatouage » technologique que Rachel portait depuis la mort de sa mère, et qui avait grandit avec elle. Une conclusion, une conclusion bien sombre qui justifiait la fuite de la jeune femme, qui justifiait sa colère à l’encontre de Xavier ; un jeu cruel ? La vie était cruelle, pourquoi les entrainements en Salle des Dangers ne devaient-ils pas l’être ?
- Les Shi’ar voyaient en moi un vaisseau, les humains de mon monde ont vu en moi une arme. Très peu de gens m’ont vu pour ce que j’étais : Rachel. Juste Rachel…
- Nous ne sommes pas des foutus vaisseaux, nous vivons au-delà de ça. Personne… n’a le droit de voler nos âmes, ni l’espoir que l’on doit porter dur comme une arme. On peut briser nos corps, sans doute, mais nos âmes, non… elles guérissent, ma puce, elles guérissent grâce aux autres. Ca prend un temps fou, mais on peut le faire, moi en tout cas j’y crois.
Rachel rouvrit les yeux, prise d’un mélange de surprise et d’effroi ; nous ? Roulant lourdement sur le dos, Phénix regarda Fuzzy avec incompréhension. Nous… nous… nous…
Vivre au-delà de cela ? Ne pas avoir le droit de voler leurs âmes ? Ni leurs espoirs ? Le Phénix ne la laissait pas mourir, mais il avait longtemps était son seul espoir, son seul espoir de vengeance. Elle ne pouvait pas vivre au-delà de lui, ne pouvant même pas mourir sans qu’il n’intervienne pour la sauver ; elle en avait parlé à Frost, les créatures cosmiques étaient au-delà de la compréhension des humains. Le Phénix ne la laissait pas mourir mais avait laissé mourir sa mère, il la protégeait alors qu’il avait détruit des mondes ; la seule logique là-dedans était qu’il avait un plan pour elle, et qu’elle ne pourrait pas y échapper. L’Entité avait besoin d’elle en vie, la porter n’était qu’une contrepartie. Quelle était celle de Caitlyn ? Pourquoi ne lui en parler que maintenant ? Qui savait ? Les Entités n’étaient pas des créatures avec lesquels ont pouvaient jouer ou qu’on pouvait cacher, elles donnaient le pouvoir, mais il avait toujours un prix.
- Je crois… que tu as besoin de certitude pour te reconstruire. Tu as besoin d’ancrage et de confiance. Je… J’aimerai t’offrir tout ça mais je ne vois qu’une solution pour que les mots ne viennent pas dénaturer ce que je ressens. Alors je vais t’offrir ce que je ne pourrais jamais offrir à personne d’autre Rachel, pas de mon plein grès en tout cas. Tu veux savoir comment je vois les choses ? Comment fonctionne mon monde, comment je vois les autres, toi, la vie et tout ce qui va avec. Tu veux voir a quel point j’ai confiance en toi ? Alors entre dans mon esprit. Je ne peux rien cacher et je n’en ai pas l’intention. Entre et lis-y tout ce que tu veux savoir. Que tu puisses comprendre ce que je suis intégralement et combien ça m’importe que tu restes ici et que tu me vois comme une amie. Oh tain je suis pété de trouille, t’as pas idée mais je veux que tu le fasses ! Laisse-moi te montrer à quel point je suis capable de t’aimer et de te faire confiance même dans mes erreurs.
Caitlyn sentait la peur, elle puait la peur, même ; l’ancienne limier était capable de le voir, de le sentir. Cette odeur familière, cette vision familière, conçue pour l’excitée, pour réveiller en elle les instincts prédateurs qu’on lui avait inculqué ; jouer avec sa proie, l’éliminer ou la capturer, mais le faire efficacement. Les plus forts survivaient et les plus faibles mourraient, et la peur était la marque des faibles. Les Limiers étaient faibles, les humains étaient faibles, Caitlyn était faible et elle-même était faible. Malgré sa tentative d’humour, Caitlyn avait peur, et Rachel pouvait aisément le sentir. Elle avait été excitée à cela, jadis. Les instincts de Limier, la Warhound, c’était encore là, en elle.
Cependant, il n’y avait plus aucune excitation à percevoir la peur, juste le goût amer des remords et celui salé des larmes.
- Non.
Un simple mot, franc et sec. Alors qu’elle relevait la tête vers le plafond, fermant les yeux. Son visage était crispé, et si elle pleurait encore, les larmes allaient être mises en arrière plan. Rachel tenait là une occasion de comprendre ce monde, de comprendre Caitlyn, d’avoir accès à tout ce qui la bloquait dans son processus d’adaptation. Etait-ce la peur ? La peur de voir les malheurs comme les bonheurs d’une autre personne, d’une personne qui lui était proche, de connaitre tous ses secrets les plus intimes, toute sa vie ? Surement y avait-il de cela, mais pas que.
- Je ne vais pas rentrer dans ta tête. Je vais croire en toi, Caitlyn ; pas parce que j’aurai vu que je peux te faire confiance, mais parce que je veux te faire confiance.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mar 12 Fév - 16:59
- Non. Je ne vais pas rentrer dans ta tête. Je vais croire en toi, Caitlyn ; pas parce que j’aurai vu que je peux te faire confiance, mais parce que je veux te faire confiance.
L’irlandaise émit un rire bref mais non moqueur. Avant de porter à nouveau son regard vers la rouquine d’un air un peu absent, cherchant une fois de plus la meilleure façon de formuler ses idées pour se faire comprendre.
- Rachel, l’un n’empêche pas l’autre. Vouloir et voir…Les deux se confortent pour donner quelque chose d’indestructible. C’est une belle manifestation de confiance que tu me fais là en me disant une telle chose. Tu veux me faire confiance, ouais, mais est-ce que je suis une personne digne de la recevoir cette confiance ? Le doute subsistera et c’est humain mais dans notre cas il est plus destructeur encore parce qu’à un moment ou un autre, tu finiras par douter, soit parce que je m’expliquerai mal, soit parce que tu ne me comprendras pas…et je ne peux plus me permettre que tu doutes de moi.
Elle marqua une pause et se leva pour aller se verser un verre d’eau posé en prévision près de l’évier au fond de la salle.
- Tu sais ce qui m’a fait changer d’avis à ton sujet ? Car effectivement je trouvais ton potentiel trop dangereux pour quelqu’un d’aussi instable que toi : c’est la vérité. Mais lorsque tu as déboulé dans le bureau de Xavier, tu étais dans un état d’emportement tel que tu aurais eu toutes les raisons d’être hors contrôle et de te laisser consumer par ta puissance comme ce que j’ai dû subir en Salle des Dangers. Mais voilà…TU ne l’as pas fait Rachel, tu ne l’as pas fait ! C’est là que j’ai compris combien tu avais progressé et combien tu étais différente. J’avais tort, je l’assume et je te présente des excuses.
Elle joua un instant avec le verre faisant danser le liquide qu’il contenait en l’oscillant distraitement.
- Pour tout de dire, j’ai même demandé à Xavier qu’il me confie la responsabilité de ta charmante petite personne. J’ai de grands projets pour toi, en tant que personne bien sur j’ai bien compris le message mais aussi de ton implication auprès des autres. J’ai besoin de toi Rachel, pour m’aider et aider les autres. En gros…Quand u feras une connerie, c’est moi qui paierait à ta place, amusant non ?
Pour en revenir à notre sujet…Je ne pense pas qu’on peut se suffire d’une simple volonté pour instaurer le lien de confiance que je souhaite mettre en place, j’ai peur que tu finisses par douter de mes décisions et de mes choix pour l’avenir. Si tu me connais aussi bien que moi-même tu seras capable de m’épauler correctement et d’agir en conséquence. C’est ce genre de lien que j’aimerai conforter par cette expérience. Je ne veux pas être obligé de t’expliquer pourquoi je fais ou pourquoi je ne peux pas faire certaines choses, j’aimerai que tu le saches…d’emblée. Si c’est ton choix, cependant. Je le comprends et je le respecte mais à nouveau je te le redemande une dernière fois. Veux-tu tenter l’expérience ou non ?
Echo X-Men Oméga
Messages : 1011 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 30
Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mar 12 Fév - 22:41
Un rire ; un unique rire, en écho à son uniquement mot. Les explications viendraient en leur temps, mais au moins, ce simple bruit lui avait fait retourner à nouveau la tête vers Caitlyn. A force de faire des allers-retours, Rachel allait finir par chopper un torticolis. Mais les yeux verts rencontrèrent les yeux verts, l’une à travers les larmes, l’autre à travers un voile. Que dire ? Que faire ? Que penser ?
Fuzzy reprit la parole, lui disant que l’un n’empêchait pas l’autre ; si, justement ! Si elle vérifiait, c’était bien qu’elle n’avait pas confiance à la base, et ce ne serait pas de la confiance, alors, mais un simple fait avéré. Que valait une constatation par rapport à une croyance ? Ce choix pouvait se résumer entre celui de la science et celui de la religion ; elle avait fait les frais de la science toute sa vie, aujourd’hui, elle voulait avoir foi en quelque chose. Qu’est-ce qui lui assurait que Caitlyn était digne de recevoir sa confiance ? Ses mots, ses actes : elle était revenue, alors qu’elle était partie, elle était revenue. Elle avait montré la volonté d’aller jusqu’au bout pour ceux qu’elle aimait, Rachel incluse. N’était-ce pas l’une des leçons de la passation ? Phénix n’en savait rien, ce qu’elle avait retenu c’était le rejet, plus que le sacrifice. Et elle s’en senti coupable, un instant : coupable qu’on ait encore à se sacrifier pour elle, coupable qu’elle soit incapable de voir se sacrifice, coupable de ne pas être à la hauteur. Le doute ne la détruirait pas, l’absolutisme si : si elle avait laissé le bénéfice du doute aux X-Men, elle ne se serait jamais ouverte les veines, elle le savait. Si elle avait laissé le bénéfice du doute à Caitlyn, cette dernière n’aurait pas eut à attendre plusieurs heures. La dernière fois, l’esprit de Cait’ lui avait révélé une vérité qu’elle n’aurait pas préféré entendre, et les gestes qu’elle avait en ce moment envers la « Grande Rousse » allaient à contre-courant de telles pensées. Rachel préférait voir les gestes et entendre les mots, croire en Caitlyn. Oui, elle douterait, mais cela ne l’amènerait-il pas à se remettre en question ?
Fuzzy s’éloigna durant ses réflexions, et eut même le temps de revenir avec un verre d’eau avant qu’elles ne fussent finies, Rachel, allongée, contemplant la scène grâce à ses perceptions extra-sensorielles.
- Tu sais ce qui m’a fait changer d’avis à ton sujet ? Car effectivement je trouvais ton potentiel trop dangereux pour quelqu’un d’aussi instable que toi : c’est la vérité. Mais lorsque tu as déboulé dans le bureau de Xavier, tu étais dans un état d’emportement tel que tu aurais eu toutes les raisons d’être hors contrôle et de te laisser consumer par ta puissance comme ce que j’ai dû subir en Salle des Dangers. Mais voilà…TU ne l’as pas fait Rachel, tu ne l’as pas fait ! C’est là que j’ai compris combien tu avais progressé et combien tu étais différente. J’avais tort, je l’assume et je te présente des excuses.
Non, elle ne l’avait pas fait ; elle ne pouvait pas tuer Xavier. Elle l’avait vu mourir, mourir pour elle, après tout ce qu’il avait fait ici, et ce que son alter-égo avait fait là-bas, le tuer était le pire crime qu’elle pouvait faire. Rachel ne pouvait pas, simplement pas ; cela signifiait qu’elle avait progressé ? Progresser en quoi ?
Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais Fuzzy la coupa pour lui donner de nouvelles informations ; c’était désormais Caitlyn qui avait pour responsabilité sa « charmante petite personne ». Qu’est-ce que cela voulait bien pouvoir dire ? La Ptite Rousse avait de grands projets pour la Grande ; ne lui laissait-on donc pas le choix ? Jamais ? Condamnée à faire ce qu’on lui disait ? Les Limiers, les résistants, Kate, le Phénix, Ernest, Cait’ ; devait-elle passer sa vie à obéir ? A suivre les chemins qu’on traçait pour elle ?
- En gros…Quand u feras une connerie, c’est moi qui paierait à ta place, amusant non ?
Etait-ce cela qu’on appelait une question rhétorique ? Non, cela n’avait bien évidement rien d’amusant, même si c’était logique : Caitlyn donnait les ordres, Caitlyn ramassait les pots cassés. Rachel ne voulait pas être un poids, elle voulait aider, si on avait besoin d’elle ; mais elle voulait surtout choisir d’aider, pas que quelqu’un ou que les circonstances lui imposent cette aide. Elle ne sut pas quoi répondre, alors ne dit rien.
- Pour en revenir à notre sujet… Je ne pense pas qu’on peut se suffire d’une simple volonté pour instaurer le lien de confiance que je souhaite mettre en place, j’ai peur que tu finisses par douter de mes décisions et de mes choix pour l’avenir. Si tu me connais aussi bien que moi-même tu seras capable de m’épauler correctement et d’agir en conséquence.
Rachel détourna le regard ; ce n’était pas sa confiance dont voulait Caitlyn, c’était une assurance qu’elle ne fasse pas de conneries, quelqu’en soit la forme. Ne pas avoir à s’expliquer, ne pas avoir à se justifier, n’était-ce pas cela même la base de la confiance ?
- Si c’est ton choix, cependant. Je le comprends et je le respecte mais à nouveau je te le redemande une dernière fois. Veux-tu tenter l’expérience ou non ?
- Le bon soldat obéit sans poser de question. Tu n’auras pas à te justifier, jamais, je t’obéirais ; j’ai été dressée à cela, obéir, survivre. On m’a pas laissé le choix, on a toujours eut un projet pour moi, toujours. Ma période de rébellion et d’envie d’indépendance est morte sous les coups de fouet et la morsure de la peur. Si tu m’ordonne de le faire, je le ferais, mais si j’ai réellement le choix, je ne le ferais pas. T’es comme ce monde, Cait’ : tu m’es étrangère. Je dois apprendre à te connaitre comme je dois apprendre à le connaitre lui. Je dois vous faire confiance, pas parce que je peux vous faire confiance, mais parce que je veux vous faire confiance.
S’interrompant, elle commença à essayer de se relever, tentative qui ne lui arracha qu’une grimace de douleur lorsqu’elle voulut s’appuyer sur ses mains ; l’idiote. S’effondrant gauchement, Rachel se redressa par la suite à l’aide de ses pouvoirs, se faisant glisser jusqu’à s’être adossée contre le mur.
- Je suis désolée… je… je voulais pas être blessante… je… Oui… je douterais… mais le doute… c’est utile, non ? Il permet de se remettre en question, de progresser. J’ai pas eut beaucoup de doutes jusqu’ici, je sais pas, je suis peut-être dans l’erreur. Mais… mais l'doute, n’est-ce pas ce que les gens normaux font ? N’est-ce pas ce que les humains font ? Je veux être humaine… je veux être humaine et aimée parce que je suis humaine… Je veux pas que t’assume mes conneries. Mais si tu pouvais m’aider à ne plus les faire, ou m’expliquer comment, pourquoi… si… Je sais pas comment le dire… Est-ce… est-ce que tu me comprends ?
Rachel était réellement triste de ne pas trouver les mots, mais si elle doutait sur le fait que Caitlyn la comprise, elle espérait que c’était le cas. Croire était tellement mieux pour l’âme que savoir, car les savoirs apportaient des désillusions, ils étaient figés, limités, tandis que la croyance n’avait pour toute fin que l’espoir que l’on plaçait en elle. Un espoir qui pouvait certes s’avérer faux, mais qui n’en avait pas moins été réel. Et n’était-ce pas un risque à prendre que celui de l’échec, s’il y avait une chance de réussir ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mer 13 Fév - 11:54
La réponse ne se fit pas attendre, laissant Caitlyn un peu interloqué par son contenu.
Le bon soldat obéit sans poser de question. Tu n’auras pas à te justifier, jamais, je t’obéirais ; j’ai été dressée à cela, obéir, survivre. On m’a pas laissé le choix, on a toujours eut un projet pour moi, toujours
Ok, elle n’avait rien entravé à sa proposition et quoi qu’on dise, elle en revenait toujours à comprendre ce qu’elle voulait bien comprendre et avec les subtilités qu’elle désirait y mettre. Cait en vain à se dire qu’elle n’aurait pas dû lui parler de ce projet, c’était une erreur de plus et Rachel n’était pas prête à entendre ce genre de chose. Etrange paradoxe que cette personne qu’il faut aimer mais à qui il ne faut rien proposer de concret sans voir son idée dévoyée de son attention et réexpédiée brutalement à la face de son interlocuteur. Rachel cherchait à comprendre pas à agir, c’était cela le truc mais plus on lui donner de clés pour comprendre, plus elle ouvrait volontairement les mauvaises portes. Elle la prenait pour un de ses commandants ? De ses monstres qui ordonnaient ? Etait-ce vraiment l’image que renvoyait Caitlyn : instrumentiser Rachel ? N’était-ce pas exactement ce qu’elle avait tenté de ne pas faire lors de sa passation lorsqu’elle avait compris combien c’était mal et imbécile ? Ne l’avait-elle pas prouvé en lui offrant sa vie et la suppliant de s’éloigner et de vivre heureuse autant qu’elle puisse l’être. Fallait-il toujours s’attendre à ce qu’elle morde avec violence la main qu’on lui tend pour l’aider à se projeter et avancer ? C’était un fait : elle était ainsi, il fallait l’excuser. C’était douloureux comme une gifle mais argumenter ne servait qu’à renforcer ses convictions à elle. Peinarde derrière son Mur, elle n’entendait que ce qu’il lui plaisait d’entendre. Ma période de rébellion et d’envie d’indépendance est morte sous les coups de fouet et la morsure de la peur. Si tu m’ordonne de le faire, je le ferais, mais si j’ai réellement le choix, je ne le ferais pas
Que voulait-elle à la fin ? Rester passivement à contempler le plafond de l’infirmerie jusqu’à en apprendre les moindres imperfections ? Et toujours, tout ramener à chaque fois à sa souffrance comme si c’était l’excuse suprême, l’argument imparable du « tais-toi, MOI j’ai souffert ». Bien sûr, c’est évident que la souffrance des autres n’existait pas, qu’elle était insignifiante, les gros soucis c’est qu’à force de se contempler le nombril en geignant, on finissait par se couper des autres définitivement. Phénix, Cait savait combien elle était dangereuse mais Rachel, Cait savait aussi combien sa « souffrance sacrée » l’avait rendu égocentrique et blessante. Non, il ne fallait pas s’inquiéter, on ne lui ordonnerait rien, on la laisserait là à pleurer sur elle, jour et nuit, parce que c’est ce qu’elle VOULAIT faire. Cait s’échauffait intérieurement parce que rien ne changeait, les discours de la jeune rousse était injuste et inchangé depuis leur rencontre, une longue complainte apprise par cœur, elle n’avait pas la patience d’une psychologue, ce n’était pas son job. T’es comme ce monde, Cait’ : tu m’es étrangère. Je dois apprendre à te connaitre comme je dois apprendre à le connaitre lui. Je dois vous faire confiance, pas parce que je peux vous faire confiance, mais parce que je veux vous faire confiance.
Horriblement blessant ! Comment cette personne qui lui avait dit des choses si belles lorsqu’elle était sur le point de mourir pouvait lui sortir une telle monstruosité deux jours plus tard. C’était plus douloureux qu’un tison brulant enfoncé sous les ongles. Ce discours était exactement le même que celui qu’elle lui avait servi lors de son passage dans sa chambre, un déni de ce qu’elle faisait, une ingratitude aveugle et maladroite. N’était-ce pas un geste de confiance de lui proposer cette lecture, ne comprenait-elle pas que cela fonctionnait dans les deux sens ? Que c’était une sorte de pacte qui les liait toutes les deux ? Non, elle était étrangère…comme ce monde…elle en était juste un élément de déco. Peut-être même juste une oreille de plus à qui exposer sa complainte. Certes, elle voulait faire confiance mais finalement, elle ne faisait aucun effort pour mériter cette confiance, aucun effort quantifiable si on se fier à ses dires. La boule dans l’estomac de Cait lui rappela combien elle était sujette aux contrariétés et combien les mots pouvaient faire mal quand ils étaient mal employés.
Je suis désolée… je… je voulais pas être blessante… je… Oui… je douterais… mais le doute… c’est utile, non ? Il permet de se remettre en question, de progresser. J’ai pas eut beaucoup de doutes jusqu’ici, je sais pas, je suis peut-être dans l’erreur. Mais… mais l'doute, n’est-ce pas ce que les gens normaux font ?
Trop tard, le mal est bel et bien fait. Osef du doute ! Si seulement tu les voyais un peu les gens qu’importe s’ils sont normaux ou pas, si seulement tu arrêtais d’être tourné vers toi et de commencer à vivre, simplement, en cessant de t’enfoncer toute seule dans tes souvenirs et tes suppositions. Je ne peux pas t’apporter ça, ma présence et mon écoute : mais on ne peut pas choisir d’aller vers les autres à la place d’une personne. N’est-ce pas ce que les humains font ? Je veux être humaine… je veux être humaine et aimée parce que je suis humaine… Je veux pas que t’assume mes conneries. Mais si tu pouvais m’aider à ne plus les faire, ou m’expliquer comment, pourquoi… si… Je sais pas comment le dire… Est-ce… est-ce que tu me comprends ?
La comprendre oui, mais elle ne faisait que ça la comprendre, la faire progresser, non ! Quoi qu’elle puisse en dire, elle échouait. Une fois de plus, elle passait son temps à recoller les pots cassés alors qu’elle-même se fissurait de partout. Tout le monde s’en foutait de ce qu’elle ressentait elle ! Une brusque envie d’envoyer chier tout le monde et de quitter cette chambre sur le champ la saisit. Envie qu’elle eut un mal fou à réprimer. Son visage semblait figé et mature puis en un instant retrouva son sourire qu’elle offrit à Rachel pour la rassurer.
- Bien sûr que je te comprend et que je vais t’aider, les amies sont faites pour ça, non ? Et crois-moi sur parole, humaine, ça tu l’es on ne peut mieux ma puce. Tout le monde le sait mais il ne tient qu’à toi de t’en rendre enfin compte.
Quoiqu’elle en dise, Rachel était son amie même si à l’éclairage de ses propres mots, Caitlyn n’était rien pour elle, à peine un arbre aux feuilles rouges dans un décor d’automne. La pointe de colère s’était muée en une tristesse immense qu’elle ne laissa pas poindre. D’un geste tendre de la main, elle balaya les cheveux du visage de Grande Rousse en lui murmurant.
- J’aimerai que tu reposes à présent, si tu veux bien. Je repasserai te voir plus tard mais je sais que tu es très bien entourée, tu peux dormir tranquille
Echo X-Men Oméga
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mer 13 Fév - 22:50
Le silence et l’impassibilité furent les seules réponses à ses paroles ; Caitlyn n’avait plus rien de l’enfance qu’elle avait eut lors de leur première rencontre, l’ayant surement perdue durant sa passation. En partie à cause de Rachel, c’était vrai, cette dernière l’acceptait, et ne pouvait pas y faire grand-chose : les X-Men avaient exigé quelque chose de Fuzzy, ils l’avaient obtenu, sinon elle ne serait pas devenue X-Woman, elle n’aurait pas cette tenue ou la responsabilité d’une personne comme Phénix.
Mais cette attitude ne resta pas longtemps, et la chaleur revint, avec elle, un sourire et des paroles. Elle la comprenait, un soulagement certain pour la Grande Rousse, dont mettre des mots sur son ressenti était parfois très complexe considérant le chaos contradictoire qu’était ce dernier. Elle allait l’aider, pour la simple et bonne raison qu’elle était son amie. Que malgré tout, elle était son amie. Son amie…
Le visage de Rachel s’illumina à ce mot, à ce qu’il signifiait, et même s’il fut faible, son sourire fut sincère ; elle croyait dure comme fer à ce fait, car après tout, Fuzzy était revenue, et avait promit de la protéger. Cait’ alla jusqu’à porter sa main au visage marqué par les cicatrices, balayant quelques cheveux qui trainaient par là.
- J’aimerai que tu reposes à présent, si tu veux bien. Je repasserai te voir plus tard mais je sais que tu es très bien entourée, tu peux dormir tranquille.
Remontant avec lenteur ses mains, Rachel les posa de part et d’autre de celle de Caitlyn, l’une contre la paume et l’autre contre le poignet, fermant les yeux avant de porter doucement sa joue contre le dos de la main étrangère. Etrangère, le terme était peut-être mal choisit, mais elle n’en voyait pas d’autres ; pas inconnue, mais pas familière pour autant. Etrangère dans ce qu’elle avait à apporter, à découvrir et à montrer, étrangère dans le fait qu’elle restait à comprendre, et à apprécier. Incapable de faire preuve de beaucoup de force ou de refermer complètement ses mains, Rachel ne retenait pas celle de Cait’, qui pourrait la retirer à loisir, mais la Grande Rousse voulait quant même essayer de profiter de ce contact, de cette chaleur, la personne de Fuzzy la rassurant.
- J’ai toujours eut de la chance de rencontrer des personnes formidables, murmura-t-elle d’une petite voix, Merci d’être là. Merci d’être revenue.
Une main tendue, une main qu’elle avait, gauchement, prise, et qu’elle essayait, gauchement toujours, d’aimer. Son acte venait du cœur, et si elle aurait aimé pousser plus avant son câlin, elle savait à quel point être intrusive pouvait s’avérer agressant, pour avoir plusieurs fois repoussée Emma Frost le matin même. Caitlyn lui avait tendu la main, c’était la main qu’elle avait prise ; c’était déjà beaucoup, surtout pour une femme qui n’aimait pas qu’on la touche de trop près. Poser une joue contre une main était bien moins qu’une lecture télépathique complète et en règle, même si Rachel aurait put rester vingt-cinq minutes contre cette main sans difficulté, chose étant approximativement le temps que lui aurait prit la lecture complète de la mémoire de Caitlyn. Et elle préférait largement la chaleur d’une main contre sa joue à la froideur d’un esprit.
Combien de temps resta-t-elle ainsi ? Un instant ou bien beaucoup plus ? Cela n’importait pas, car durant cet instant, elle fut en paix, elle se sentit en sécurité. Elle n’était pas apte à guider son destin, mais on avait choisit l’une des personnes les mieux placées pour le faire. Peut-être qu’un jour, elle aurait le dernier mot, quant elle serait suffisamment responsable ou mature mais pour l’heure, Rachel faisait parfaitement confiance à Caitlyn pour la guider, pour lui donner des ordres. Ils n’auraient plus pour but de faire d’elle une arme, d’attaque ou de défense, pas plus qu’ils ne considéreraient le Phénix avant elle. On ferait les bons choix pour elle ; le tout était qu’elle comprenne en quoi ils étaient bons. Puis, Fuzzy ne semblait pas lui donner d’ordre pour l’instant, lui laissant le choix.
- En arrivant ici, je dormais moins de quatre heures par nuit, quant j’avais pas de cauchemars. Depuis, j’ai l’impression de passer mes journées au lit, comme Cerberus. J’ai pas sommeil, même si j’ai pas le droit de sortir d’ici pendant une journée encore.
Il faudrait qu’elle finisse par trouver un vrai rythme de sommeil, comme de repas, comme de beaucoup de choses, en fait ; mais plus tard. Regardant Caitlyn, les mains posées en croix sur ses jambes, Rachel chercha ses mots une fois de plus.
- J’ai du mal à exprimer ce que je ressent, et j’ai du mal à comprendre ce qu’on attend de moi, ou ce qu’on me veut, mais je pense pas que c’est en allant dans la tête des gens que cela changera. Désolé pour tout à l’heure, mais je veux vraiment pas rentrer dans ta tête pour savoir tout de toi. C’est pas humain de faire ça.
Déposant sa tête contre le mur de bois, la jeune femme ferma les yeux, se concentrant légèrement sur ses sens psychiques ; ce n’était pas non-plus humain de faire ce qu’elle faisait, mais ce n’était pas inhumain. Son oreiller, sous elle, commença à bouger légèrement, quelque chose s’en extirpant, avant de commencer à graviter entre elle et Caitlyn. Un rectangle de pate d’amande tricolore, toujours dans son sachet, un peu déformé par la marque de l’oreiller. Phénix sourit.
- Les Cuckoos me l’ont apportée ce matin, je l’ai cachée. J’avais espoir de partager si tu revenais. C’est pas ce que font les amies aussi, partager ?
C’était Caitlyn qui lui avait faite découvrir la pâte d’amande, rendant l’Institut très pauvre en ladite friandise qu’elle-même avait une certaine tendance à génocider et/ou à stocker, sachant que ses méthodes de chasse étaient bien plus efficaces que celles des Pictsies, et qu’elle prélevait discrètement un petit 10% des quantités ramenées à l’Institut pour diverses raisons. Evidemment, elle ne prélevait que les stocks de l’Institut, pas ceux des élèves ; de quoi faire criser les Cuckoos lorsqu’elles retrouvaient une barre à moitié rongée en plein milieu d’un tas de fringues.
La sucrerie resterait dans les airs le temps que Fuzzy décide de son sort, cela ne nécessitait aucune réelle concentration de la part de Rachel pour maintenir 200g dans les airs et dans son champ de vision. Ce n’était cependant pas la pâte d’amande qu’elle regardait, faisant des allers-retours furtifs entre le visage de Cait’ et le décor, principalement ses poignets. Point sur lequel elle finit par se focaliser complètement.
Un air coupable ne tarda pas à se dessiner sur ses traits. C’était une bêtise, en fait, de s’être coupée les veines ; c’était vrai. Elle avait faillit perdre ceux d’ici comme elle avait perdu ceux de chez elle, mais en plus, elle avait faillit les abandonner ; n’était-elle bonne qu’à cela ? Abandonner et échouer ? Non. Non, elle voulait prouver le contraire. Sa seconde chance, sa rédemption.
- Désolée… C’était une bêtise. J’vais essayer d’arrêter. Je fais pas souvent les bons choix, mais pour des trucs où y’en a pas de bons, est-ce que je pourrais les faire ? Genre, des activités… j’ai pas encore trouvé lesquelles, mais j’aimerai vraiment les choisir. Et…
Il y avait encore une question qui hantait son esprit, une question à laquelle seule Caitlyn pouvait répondre ; mais cette question faisait mal, et Rachel ne savait pas comment la poser.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Jeu 14 Fév - 10:45
Impossible de dépeindre avec des mots ce qu’elle ressentait lorsque Rachel porta cette main qui était la sienne sur sa joue. Elle ressentit la gêne, évidemment, gène accentuée par son état d’âme particulièrement troublé. Elle n’avait pas « décidé » d’être touchée ainsi en retour et bien évidemment, le malaise qui en découla fut bien présent mais sa gentillesse naturelle la poussa à laisser sa main contre la joue de la jeune femme puisqu'elle en réclamait la chaleur. Ce fut cependant les paroles touchantes de cette dernière qui accentuèrent le mélange d’émotions qui se bousculaient en son esprit. Rachel jouait au yoyo avec son âme, elle soufflait le froid puis le chaud. Seulement c’était bien plus compliqué à faire dans l’esprit de la Petite Rousse dont le pouvoir poussait les émotions à l’exagération et à l'explosivité. Tristesse, douleur, affection, trahison. Tout était en son coeur et cohabitait en un même moment de façon complètement déconcertante. Pourquoi lui faisait-elle subir de telles montagnes Russes ? Voulait-elle la précipiter un peu plus dans la crise qu’elle sentait poindre. Le pire c’est qu’elle sentait Rachel sincère et c’était de ce fait bien plus douloureux de se voir balafrer pour ensuite être couvée d’affection. Merci d’être revenue ? Mais pourquoi au juste était-elle là puisqu’elle partait encore plus mal qu’elle n’y était entrée. Oui Rachel se sentait mieux, la belle affaire ! Et elle ? Qu’avait-elle gagné à part une humiliation de plus. L’idée lui vint que son cœur n’était qu’une sorte de paillasson où l’on venait décrotter ses merdes, ni plus, n moins.
Caitlyn la laissa dorloter sa main tout en lui offrant son sourire immuable mais quelque peu figé. Des difficultés pour dormir ? Et elle ? Qu’est ce qu’elle pouvait y ajouter depuis l’entité ? Le sommeil était un luxe qu’elle ne se permettait que peu. La vérité était qu’elle dormait plus par épuisement que par récupération. L’épuisement…rien d’autre et les cauchemars toujours.
- C’est important de dormir Rachel, il faut récupérer des forces ma puce.
L’hôpital qui se fout de la charité, ni plus ni moins. Elle se détestait dans ce rôle. C’est alors que se produit une chose qu’elle n’avait pas du tout prévue. Rachel matérialisa sous ses yeux une barre de pâte d’amande et la fit léviter devant son regard.
- Les Cuckoos me l’ont apportée ce matin, je l’ai cachée. J’avais espoir de partager si tu revenais. C’est pas ce que font les amies aussi, partager ?
L’expression abasourdie s’emparant de son visage trahissait exactement la réaction de l’Irlandaise face à ce geste innocent. Les mots lui manquaient. Quelle ironie, les voilà exactement en situation inversée de ce qui s’était passé ce jour-là dans sa chambre, la voilà confronter à son propre « tour de passe-passe , à ses propres arguments. Partager quoi ? Partager quoi bon sang ? Son ras le bol, son désespoir, sa peur, sa solitude ? Se mettre à nu devant une simple sucrerie parce qu’ « elle » lui demandait ? Elle fut saisit d’un tremblement nerveux accompagné d’un haut le cœur. Ecraser cette putain de barre sur le mur, voilà ce qu’elle allait faire ! On n’achète pas les gens à coup de bon sentiment, c’est trop simple de faire comme si tout allait bien, comme si les mots suffisaient à calmer les plus vives douleurs. La Passation, l’Entité et ça à présent. Elle aurait dû le faire, jeter cette connerie de pâte d’amande et se tirer, enfourner la première moto du garage et tracer la route pour la journée ; pour ne rien penser, ne plus rien penser ! Ou alors se mettre minable comme la soirée avec Jubilée : juste oublier que le plus dur n’est pas de devenir x Men mais de le rester. Mais Rachel ne lui laissait aucun répit.
- Désolée… C’était une bêtise. J’vais essayer d’arrêter. Je fais pas souvent les bons choix, mais pour des trucs où y’en a pas de bons, est-ce que je pourrais les faire ? Genre, des activités… j’ai pas encore trouvé lesquelles, mais j’aimerai vraiment les choisir. Et…
Caitlyn ne l’écoutait plus, retirant doucement sa main, toujours assise sur le lit à ses côtés. Elle alla prendre son autre main et la serrer en un geste de prière muette posée toutes deux jointes contre sa cuisse. Quelque chose en elle venait de se briser, quelque chose qui devait arriver et qui avait mis un temps fou à éclore. Elle pensait que sa compagne serait à ses cotés à ce moment-là. Elle n’aurait jamais imaginé que ça se passerait comme ça, face à une simple barre de pâte d’Amande !
Elle baissa la tête, camouflant son visage sous son épaisse tignasse rousse et murmura.
- C’est gentil Rachel, mais j’n’ai pas faim.
En fait…je n’ai plus faim du tout.
Et Fuzzy se mit à sangloter, secouée par les larmes en gémissant. Elle ne bougeait pas, se contentant juste de pleurer à l’abri de sa chevelure de feu.
Echo X-Men Oméga
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Jeu 14 Fév - 18:26
La main de Caitlyn c’était retirée pour se porter au contact de son autre, avant de se déposer contre les cuisses de l’X-Woman, alors même qu’elle baissait la tête pour que la chevelure rousse lui recouvrit le visage. Quelques paroles, quelques mots, puis un bruit qui recouvrit tous les autres, un geste qui effaça tous les autres ; non, elle n’avait peut-être pas faim, mais sa seconde phrase avait un sens totalement différent. Caitlyn n’avait plus faim du tout ? Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir signifier ? En mots, Rachel n’en savait rien, mais en acte, elle ne le percevait que trop bien : ce mouvement, ce bruit, les larmes, les sanglots, elle n’avait fait que cela, et aujourd’hui, c’était à Fuzzy de les subir.
Pourquoi ? Qu’avait-elle faite ? Qu’avait-elle faite pour que son amie pleur ? La pâte d’amande succomba à la gravité, alors que la Grande Rousse, les yeux tout aussi grands, cherchait désespérément là où elle avait merdé. Etait-ce la bêtise ? Etait-ce de vouloir prendre quelques décisions seule ? Etait-ce le refus de dormir ? Etait-ce le refus du scanner psychique ? Etait-ce la mauvaise marque de pâte d’amande ?
Etait-ce… extérieur ? La douleur de Frost à l’évocation d’une fille qu’elle n’aurait jamais, la rancœur des Cuckoos à cause du meurtre de leurs sœurs, la perte de Néko pour Ernest, dans tout cela, elle n’avait pas été cause mais moyen ; était-ce une cause extérieure et elle-même n’était que le moyen ? La goute d’eau faisant déborder le vase ?
A force de trop voir sa propre douleur, Rachel en avait oubliée celle des autres.
Caitlyn avait un lourd passé, et comme elle, jusqu’à ce qu’elle échoue à l’Institut presque par hasard, le monde lui avait réservé plus de mauvais cadeaux que de bons ; les cauchemars, les réminiscences, la culpabilité. Fuzzy avait dit avoir accepté tout cela, elle avait dit qu’elle ne voulait pas de rédemption, juste vivre. Elle n’avait jamais montrée de signe de souffrance, comme elle le faisait maintenant. Alors pourquoi ?
La confiance. Caitlyn n’avait suffisamment confiance en personne, pas en elle en tout cas, pour montrer ses problèmes ; mais cela avait changé. Fuzzy avait voulut lui montrer, lui montrer tout, mais c’était Rachel qui avait eut peur, et qui avait refusé. Mais d’une façon ou d’une autre, le seuil avait été atteint. L’irlandaise n’avait pas seulement voulut l’aider, elle avait aussi espérer que la limier l’aiderait. La confiance, la confiance que lui portait la Ptite Rousse était en réalité bien plus grande que celle ayant ce titre ne l’avait comprit jusqu’à lors.
S’il avait put pâlir encore, le visage de Rachel l’aurait fait, alors que face aux larmes, elle se repliait sur elle-même, la bouche entrouverte.
Que dire ? Que faire ? Que… Frost avait fuit, elle ne voulait pas de l’aide de Rachel, mais Caitlyn restait là, c’était forcément qu’il y avait quelque chose à faire ; et ce quelque chose devait venir de Phénix. Oh, elle aurait sut quoi si elle avait regardé dans la tête de son amie, mais cela n’aurait rien signifié ; Rachel préférait essayer de trouver les mots seule, essayer de comprendre Caitlyn seule, plutôt que de n’être qu’une intermédiaire, plutôt que de « tricher ». Oui, elle prenait le risque de faire encore plus mal, mais elle serait sincère au moins. Les mots ne viendraient pas du cœur de Caitlyn, mais de celui de Rachel, à cette destination cependant.
Se redressant sur ses genoux, Phénix avança gauchement vers Caitlyn ; que dire, que faire ? Comment trouver les mots, comment trouver les gestes ? Comment avait-elle fait, lors de la passation ?
Elle avait laissé parler son cœur ; elle avait laissé parler son cœur et face aux choses qui n’allaient pas, les mots étaient venus d’eux-mêmes. Mais qu’est-ce qui n’allait pas ? Cette image de force, d’indestructibilité, Caitlyn l’avait toujours, comme si son don l’avait immunisé à toutes les douleurs, et lui permettait d’encaisser toutes les épreuves. Mais c’était faux, rien n’était capable de celui, et personne ne devait s’y essayer. Deux choix : s’effondrer, ou se battre. Pour Fuzzy s’en rajoutait un troisième : cacher. Cacher aux autres ou cacher à soi, cela ne changeait rien, elle cachait.
Aveugles étaient ses amies, ses amours, pour ne pas voir ses emmerdes, mais ce voile venait de ce percer et Rachel ne la laisserait pas seule ; il n’y avait rien de pire qu’être seul, dans ces moments là.
A genoux à côté de Caitlyn, elle posa, non sans hésitation et dans un geste des plus lents, l’une de ses mains sur celles jointes, ne pouvant réellement fermer les doigts mais essayant de faire sentir la force de conviction dans son geste ; elle ne pouvait pas user de force, alors elle le ferait en douceur. Son autre main alla se faufiler sous celles de son amie, puis Phénix se courba pour essayer de passer le visage sous les remparts roux de la tristesse et de la solitude.
- Se… s’il te plait… Cait’… parle… dis ce qui va pas… faire confiance, c’est aussi pas mentir… c’est aussi laisser les autres t’aider… J’veux t’aider… j’veux pas que tu sois triste… s’il te plait, parle-moi.
Moi, moi, moi ; elle avait l’impression de n’avoir que ce mot là à la bouche, mais comment faire autrement, comment lui demander de s’ouvrir alors qu’elle était la seule à savoir que Fuzzy n’était pas ouverte. C’était paradoxale, qu’elle lui demande de s’ouvrir alors qu’elle-même n’y arrivait pas, mais combien de paradoxes invisibles depuis leur rencontre ?
- Amies… confiance… c’était pas des mensonges… Tu veux aider les autres sans être aider par eux ? Tu veux nous protéger, nous protéger même de ce qui te touche toi… s’te plait, arrête. La confiance, c’est pas à sens unique. L’amitié, c’est pas à sens unique. L’aide, c’est pas à sens unique. Les amis s’abandonnent pas, j’ai dit que j’abandonnerai plus. Laisse-moi t’aider, s’il te plait…
Elle suppliait presque, elle ne savait comment faire et si elle avait les moyens de savoir, elle ne voulait en user. Aider en tant qu’humaine, aider en tant qu’amie, pas aider en tant que mutante ou que vaisseau ; vivre au-delà de cela, Caitlyn l’avait dit elle-même. Vivre par le cœur et aider par le cœur.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Ven 15 Fév - 11:52
- Se… s’il te plait… Cait’… parle… dis ce qui va pas… faire confiance, c’est aussi pas mentir… c’est aussi laisser les autres t’aider… J’veux t’aider… j’veux pas que tu sois triste… s’il te plait, parle-moi.
Se reprendre, retrouver contenance. Ne surtout pas laisser supposer la faiblesse. C’était un travail de concentration énorme. Pourquoi diable fallait-il que ça arrive ici et maintenant ? Elle était venue pour réconforter Grande Rousse et retrouver un lien avec elle et là voilà s’effondrant comme la dernière des merde. Un oh C’te Honte n’était même pas concevable pour une telle situation ! Elle voulait qu’on lui parle ? Mais bordel ? Vous avez déjà essayé de parler en sanglotant ? C’est extrêmement pénible et compliqué. Mais il fallait bien lui dire quelque chose car Rachel avait l’air complétement paniquée. Et Lui dire quoi ? Qu’elle en avait plein le derche de nettoyer les merdes des autres ? Qu’elle aimerait qu’on la laisse tranquille avec Amy, souffler ne serait-ce qu’un W.E ? Que les forces cosmiques qui voulaient les posséder les oublient cinq minutes ou ailles phagocyter l’esprit vide d’X 23 pour changer ? Ne pas vouloir qu’elle soit triste ? Mais enfin si c’était aussi simple de ne pas être triste ! Si c’était une question de volonté, il est évident qu’une telle chose se saurait ! Et puis ce n’était pas une question de tristesse, juste une question de ras-le bol et c’était une chose qui était difficilement à une autre personne sans qu’elle se sente visée par cette « fatigue ». Alors ce n’était e moment d’en parler avec Rachel, surtout dans le trop dépression dans lequel elle se complaisait depuis le début. Amies… confiance… c’était pas des mensonges… Tu veux aider les autres sans être aider par eux ? Tu veux nous protéger, nous protéger même de ce qui te touche toi… s’te plait, arrête. La confiance, c’est pas à sens unique. L’amitié, c’est pas à sens unique. L’aide, c’est pas à sens unique. Les amis s’abandonnent pas, j’ai dit que j’abandonnerai plus. Laisse-moi t’aider, s’il te plait…
Elle essaya de lui faire signe de se taire, pour lui faire comprendre qu’elle essayait de retrouver son souffle afin de pouvoir lui répondre. Ce qui lui laissait largement le temps de composer une demi-vérité comme explication puisque toute bonne vérité n’était pas forcément opportune à être porté à toutes les oreilles et qu’à ses yeux Rachel n’était pas en capacité encore de comprendre certaines choses. Ses mots étaient touchants mais une fois de plus, ils arrivaient en contre-emploi avec ceux tenus quelques minutes auparavant. Le fait est qu’à l’heure actuelle, Caitlyn n’était plus vraiment en été de conceptualiser grand-chose ou d’avoir le recul nécessaire pour considérer les efforts pourtant réels que Rachel s’efforcait de réaliser. L’irlandaise allait tenter d’en prendre compte autant que possible. Elle sourit faiblement, le visage dégrafé par les larmes.
- Ca va Rachel…c’eet juste de la fatigue…j’suis fatiguée c’est tout, je dors très peu depuis…depuis que tout s’est accéléré et j’m’inquiète un peu trop. Mon pouvoir me joue des tours, d’après Hawk ca agit sur mes émotions alors parfois…y’a comme…comme un trop plein …tu vois. Désolée qu’tu me voies comme ça. Laisses moi l’temps de souffler…j’vais reprendre, ça m’arrivera plus, promis ma puce. Regarde…tu vois..ca…ca va déjà mieux ! Hop…ca passe.
Essuyant ses larmes, elle se forçait à lui sourire en écartant les bras comme pour lui prouver qu’elle était à nouveau solide.
Echo X-Men Oméga
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Ven 15 Fév - 14:57
Larmes et sanglots continuaient, mais elle n’avait pas l’espoir de les arrêter simplement en lui demandant de s’ouvrir ; s’ouvrir, partager ses peines, c’était le seul moyen que les autres les envisagent ou les comprennent, et puissent essayer d’aider à les vaincre. Caitlyn essayait de lui parler, ou plutôt de parler tout court, mais cela ne sorti pas de suite, et peut-être le fait d’insister n’aidait pas, au contraire. Mais cela, Rachel n’en savait rien, elle ne connaissait pas la limite d’intrusivité acceptée par Caitlyn, et si elle avait peur de se faire envoyer paitre, elle voulait encore plus essayer de l’aider. Un risque, peut-être pas calculé, mais un risque qu’elle prenait ; elle aurait essayé, au moins.
Après un temps, long et court, long aux yeux de la rousse mais court dans les faits, témoignant d’un contrôle trop ferme sur les émotions de l’autre rousse, Fuzzy reprit la parole, un sourire aussi faible que faux sur le visage, alors que les larmes coulaient encore.
- Ca va Rachel… c’est juste de la fatigue… j’suis fatiguée c’est tout, je dors très peu depuis… depuis que tout s’est accéléré et j’m’inquiète un peu trop. Mon pouvoir me joue des tours, d’après Hank ca agit sur mes émotions alors parfois… y’a comme… comme un trop plein… tu vois. Désolée qu’tu me voies comme ça. Laisses moi l’temps de souffler… j’vais reprendre, ça m’arrivera plus, promis ma puce. Regarde… tu vois… ca… ca va déjà mieux ! Hop… ca passe.
- C’est faux.
Malgré le sourire et le geste d’ouverture de Caitlyn, Rachel n’était pas dupe, et tant dans ses mots que dans son geste, elle laissa transparaitre cela : se redressant, elle fit face à Fuzzy, lui relâchant les mains. Phénix prit une grande inspiration ; ne plus penser, ne plus se poser de question, simplement parler, à tord ou à raison, parler.
- Je suis pas la mieux placée pour t’aider, vraiment pas la mieux placée. Je comprends même que tu veuille pas de mon aide. Mais ne crois pas que cela va passer ; non, ça reviendra. C’est juste une pause. La tristesse, le malheur, ça gonfle et ça dégonfle, si tu peux me faire confiance sur un truc, c’est sur ça ; c’est pas la fatigue, c’est la peine. Tu la laisse pas sortir, donc elle dégonfle pas, mais elle continue de gonfler, et ça tu peux rien contre. P’tain, Cait’, ouvre les yeux !
Un éclat de voix, qui la fit s’interrompre seule et douter, effrayée de la réaction ; tant pis, elle viderait son sac, libre à Fuzzy de le prendre comme elle le voulait. Cela ne l’empêcha pas de se tasser sur elle-même et de baisser les yeux.
- P’tain Cait’, quant on te regarde, on se dit que tout va, qu’t’es forte, indestructible, mais… mais c’est du flan, c’est ça ? Souffrir en silence et aider les autres à pas souffrir ? Comment est-ce qu’Amy ou Juju peuvent laisser faire cela ? Tu leur cache, à elles aussi ? C’est pas que j’te vois comme ça qui faut t’excuser, c’est qu’elles, elles te voient pas comme ça ; c’est pas une connerie que de souffrir, ce qu’est une connerie, c’est de le faire seule, alors même qu’y’a plein personnes qui demanderait qu’à t’aider. J’suis passé par là, et j’croyais qu’en était déjà sortie, c’était l’impression que tu m’avais laissé. Mais c’est faux, hein ? Forte pour les autres, non. Forte par les autres, Cait’. Tu me l’as fait découvrir, mais l’as-tu découvert toi-même ?
Nouvelle pause, alors qu’elle déglutissait péniblement.
- Je sais pas si je vais trop loin, je sais même pas si ce que je dis t’feras du bien ou du mal ; j’veux pas t’faire de mal, mais c’est tellement plus facile que faire du bien. On n’en sait quelque chose, toutes les deux. On n’a plus de point commun que j’l’aurais voulut, que j’l’aurais voulut pour toi. J’veux qu’tu m’fasses une promesse, Cait’ : j’veux que tu laisse pas ça te bouffer de l’intérieur. Tu veux m’aider à guérir ? Bah je veux plus de ton aide si tu dois toi en souffrir toi.
Rachel se tut enfin, ponctuant ses propos qu’elle n’espérait pas trop durs ni trop douloureux en fermant les yeux, n’osant affronter le regarde de Caitlyn. Mettant ses mains en coupe, Phénix aspira dans le creux de ses paumes l’eau présente sur leurs visages, y formant une petite flaque de larmes. Fermant les mains, elle les porta gauchement jusque devant son visage, puis souffla à l’intérieur du cocon tout en écartant ses paumes. Ce ne fut pas une vulgaire flaque d’eau qui s’échappa, mais un oiseau liquide qui commença à virevolter dans la pièce, passant près de la fenêtre pour laisser la lumière jouer des couleurs arc-en-ciel sur son plumage inexistant.
Toujours les yeux clos, Phénix parla.
- La tristesse est comme un oiseau, elle fait son nid dans un cœur. Enferme l’oiseau, et il n’en sera que plus agité. Libère-le, et il reviendra toujours. Mais laisse les autres lui apprendre à voler, et il s’en irait toujours plus loin et plus longtemps.
Avait-elle tout dit ? Avait-elle tout bien formulé ? Son « tour de magie » serait-il comprit ? Elle n’en savait rien, mais elle avait tenté ; tenté d’aider. Caitlyn fuirait-elle comme Frost le matin même ? Refuserait-elle de la voir ? Etait-ce cela le prix à payer pour qu’elle aille mieux ? Si oui, c’était un sacrifice, un sacrifice que Rachel était prête à payer.
Elle culpabiliserait, oui, mais si cela servait de ciment à quelque chose, n’était-ce pas un faible prix ?
Un frisson, alors qu’elle attendait la sentence, alors qu’elle se prenait à se perdre entre l’espoir et la peur. Ils ne se confrontaient pas, mais s’unissaient dans ce qu’elle voulait être un mieux pour Caitlyn. Forte par les autres ; Fortes par les autres.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Ven 15 Fév - 17:06
- C’est faux.
Tout fut dit et le sourire de Caitlyn s’effaça, la forçant à lever la tête pour affronter le regard de Rachel avec une expression à la fois douloureuse mais dont le sérieux faisait froid dans le dos. Elle n’exprimait plus rien, pas un soupir ni un murmure juste l’immobilisme parfait et la voix de Rachel égrainant ses mots en une sorte de jugement tranché mais juste.
P’tain, Cait’, ouvre les yeux !
Un tressautement dans le regard. Personne n’osait élever la voix sur elle, même pas celle qui partageait sa couche mais elle tint bon la charge, se contentant une fois de plus de pincer les lèvres et de l’écouter continuer sa démonstration. Oh mais et comment qu’elle avait les yeux ouverts et comment qu’elle écoutait chaque mot qu’elle lui délivrait en une vérité monstrueusement douloureuse. Mon dieu comme elle touchait juste d’un mot à l’autre. Elle tapait exactement là où ca faisait mal parce que rien n’est plus douloureux qu’une vérité sur soi-même et se la voir exposer de pleine face, on pouvait ne pas s’en relever.
Forte par les autres, Cait’. Tu me l’as fait découvrir, mais l’as-tu découvert toi-même ?
Vaste question, n’était-elle bonne qu’à prodiguer des concepts auquel elle-même ne croyait pas ? C’était cette fois ci la honte qui s’ajoutait à la douleur et à la tristesse. Mais une fois de plus, elle prêchait le vrai alors que répondre à une telle charge ? Quelle attitude adopter ? Plus Rachel cherchait à lui tendre la main plus le sol semblait se dérober sous ses pieds. Quitter la pièce. Trouver un endroit loin des regards, qu’on ne la voit plus, qu’on ne voit plus ses faiblesses ! Ca devenait à présent un besoin irrépressible mais Rachel continuait sa torture ne lui laissant même pas le loisir d’une ébauche de fuite.
J’veux qu’tu m’fasses une promesse, Cait’ : j’veux que tu laisse pas ça te bouffer de l’intérieur. Tu veux m’aider à guérir ? Bah je veux plus de ton aide si tu dois toi en souffrir toi.
C’était semblait-il l’hallali. Une déflagration à l’intérieur d’elle-même et les remparts n’en tenaient plus et bien sur l’eau de ses yeux recommença à ruisseler, suintant du trouble où elle venait de la jeter. Comment en était-on arrivé là et pourquoi ? Comment tout avait pu basculer de la sorte ? Pourquoi les choses devaient se déroulaient ainsi, ne pouvait-on pas simplement la laisser tranquille une bonne fois pour toute ? Cette fois elle était K O pour le compte et l’illustration par les pouvoirs de Rachel de la leçon du jour, une illustration lourdes de sens et magnifiquement posée, la laissa cependant froide tant les mots déjà s’étaient initiés dans des brèches inconnues pour fissurer un peu plus cette abnégation qui la faisait tenir.
Son regard alla de la fenêtre aux iris de son vis-à-vis. Elle semblait sonnée comme perdue. Un état de choc probablement, la vérité était tout autre et beaucoup plus dramatique car son regard terrifié trahissait un effondrement interne.
Un crépitement sourd lui arracha un premier cri, un arc électrique bleuté qui sauta brusquement de son bras pour mourir dans la pièce en un claquement bref. Elle recula vivement, paniquée, tandis que des arcs électriques lui parcouraient le corps en zébrant l’air. En un réflexe salvateur elle se laissa tomber du lit pour créer une distance entre elle et Rachel et rampa sur les fesses à l’aide des coudes tout en gémissant et cela jusqu’au mur de la chambre, secouées par des micros spasmes et des décharges de plus en plus intenses. La main tendue elle hurla à l’intention de la jeune fille.
- N’approche pas !!! Surtout n’approche pas !!!
Elle sentit quelque chose de plus profond venir du fin fond de ses entrailles et eut juste le temps d’agripper la poubelle de service située dans le coin du mur pour y vomir littéralement tout le contenu de son estomac pensant enfin par reflexe à déclencher sa ZPCE pour contrôler un minimum les décharges de son énergie. Tout s’était passé si vite. Quelle catastrophe ! Elle aurait voulu disparaitre sous terre ! C’est ce qu’elle pensa en se redressant à demi-assise en hoquetant de douleur pour s’appuyer haletante et frissonnante sur le mur. Le halo de ZPCE pulsait en un rythme lent l’entourant d’une lumière blanche alors qu’elle reprenait son souffle. Son regard douloureux se posa sur celui de Rachel.
- K..Keep cool ;..ca va pas durer…M..Merde puce…J’ai toujours cherché à c’que tu parles et l’jour où tu t’décides…t’aurais dû t’taire. T’es contente ? Elle en prend un coup-là..l’image de l’ « indestructible » Fuzzy…
Un rire ironique alors qu’elle était prise d’une violente quinte de toux.
- T’aider..merde…tu ne comprends pas…tu comprends pas. C’est tout c’qui m’fait tenir debout. Si je t’aide pas..si j’m’arrêtes, je tombe et j’aurai pas la force de me relever.C’est ce qui me fait m’accepter un tout petit peu dans l’miroir pour c’que j’ai fait, pour c’que j’suis pas et c’que j’arrive pas à être. Si j’aide pas les autres…j’existe plus…et j’suis inutile…nulle…bonne à rien. Je dois être à la hauteur, pour Amy, pour Jub, pour toi , pour tous ceux qui placent des espoirs en moi. J’ai été si mauvaise, comment vous pouvez m’aimer ? Comment vous pouvez vous dire mes amies ? Est-ce que vous savez seulement quel monstre je suis ? J’ai pas l’droit d’être heureuse..J’suis à peine X Men que les merdes s’enchainent ! Je ne fais que courir pour palier mais personne ne sait..je suis morte de trouille Rachel…j’suis désolée d’être comme ça…j’y arrive pas…j’y arrive pas, j’suis pas comme elles, les autres. Quoi que je fasse ca sera jamais assez pour moi. Jamais. Je dois m’battre contre tout l’monde , même contre moi ! Une entité a essayé de me contrôler y’a deux jours, elle a dit qu’j’étais un putain d’vaisseaux. Je veux pas re-tuer, Rachel…j’veux plus faire le mal…j’veux plus. Je suis fatiguée…t’as même pas idée.
Elle tenta un faible sourire et s’appuya la tête contre le mur à nouveau.
- J’veux pas qu’en parles à quelqu’un d’autre…c’est…c’est entre toi et moi…même pour cette crise. S’il te plait.
Echo X-Men Oméga
Messages : 1011 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 30
Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Ven 15 Fév - 18:58
Qui sème le vent récolte la tempête ; qu’avait-elle fait ?
Il y avait eut une froide douleur, muette et impassible, puis Caitlyn c’était ébranlée. Comme une statue, elle se fissurait lentement, de toute part, les masques se brisant, dévoilant ce qu’il y avait à l’intérieur. Regard perdu, qui pourtant lui faisait face, qui parcourait le décor sans le voir, celui de la peine, celui de l’abysse ; mais à trop longtemps regarder l’abysse, il vous regardait à son tour.
Un crépitement, un cri, et la tempête s’élança ; qu’avait-elle fait ? A jouer avec son cœur pour essayer d’atteindre le cœur des autres, Rachel semait une destruction bien plus cruelle que par le sang et la mort. Que ce passait-il ? Qu’avait-elle fait ? Avait-elle déclenché un OverRun, comme celui qui avait détruit la bibliothèque et était responsable de l’expression « Cait’ est morte ? » dans l’Institut ? Avait-elle tué Caitlyn Elioth en voulant l’aider ?
Fuzzy avait voulut lui donner toutes les réponses, et cela aurait été bien moins douloureux pour elle si Phénix n’avait joué aux apprenties sorcières. Mais c’était trop tard, la tempête était là, et le verdict d’une monstruosité humaine s’imposait à Rachel. Humaine ou Limier, elle était un monstre, elle était destructrice. A l’instar du Phénix, elle renaissait de ses cendres pour continuer à détruire en voulant sauver ; c’était pour cela qu’il l’avait choisit, la digne héritière.
Caitlyn s’éjecta du lit alors que les éclairs se faisaient toujours plus nombreux, et que Rachel assistait aux destructions qu’elle avait engendrées avec une horreur sans nom ; qu’elle n’approche pas ? Le monde ne perdrait rien si elle mourrait, à l’inverse de Fuzzy. A la regarder ainsi ramper sur le sol, à la regarder la fuir, Warhound se retrouva dans les scènes familières de son passé ; pas de pitié, non, la mort était un cadeau, car elle éviterait l’horreur des camps. Il valait mieux mourir en un instant qu’attendre que ce soit le froid et la faim qui vous terrassent. Dos au mur, une main tendue pour lui interdire d’approcher, Cait’ cria.
Il n’y avait pas de peur dans le cœur de Rachel, uniquement la tristesse, et la colère ; poings serrés à s’en faire blanchir les phalanges, à se faire souffrir seule en forçant sur ses tendons affaiblis, elle regardait la scène se dérouler sans rien faire, à part laisser les larmes couler. Qu’avait-elle fait ?
Caitlyn vomi, chose qui lui permit en effet d’organiser ses actes électriques ; vomir à cause de la peur, cela n’était jamais arrivé à la Limier, mais elle l’avait déjà vu. On avait déjà vomi à cause d’elle, mais alors, c’était des inconnus, des anonymes ; ici, c’était Caitlyn, et cela ne faisait que la renforcer dans sa haine d’elle-même. A nouveau recroquevillée dans son coin et protégée par ses éclairs, Fuzzy la regarda, essayant de la rassurer.
- K… Keep cool… ca va pas durer… M… Merde puce… J’ai toujours cherché à c’que tu parles et l’jour où tu t’décides… t’aurais dû t’taire. T’es contente ? Elle en prend un coup-là… l’image de l’ « indestructible » Fuzzy…
Pas une réponse, pas même un soupire alors qu’elle riait d’elle-même ; Rachel la regarda, la laissant ce vider. Cependant, si Caitlyn avait put être attentive, Phénix avait réagir, pas de son corps, mais de son esprit : l’oiseau des pleurs avait disparut en un nuage de vapeur. Comme lorsqu’elle était jeune : la colère, c’est le feu.
Non, elle ne comprenait pas ; elle ne comprenait ni ce monde ni ses habitants, ou tout du moins, en règle général. Mais elle essayait de comprendre. Aider les autres était ce qui permettait à Cait’ de rester debout ? Alors pourquoi s’effondrait-elle ? Elle était forte pour les autres, pas par eux ; non, elle n’avait pas découverte cette leçon qu’elle professait pourtant. C’était ainsi, se sacrifier pour les autres qui la faisait pouvoir se regarder dans une glace, qui lui permettait de s’accepter ; Caitlyn était toujours autant prisonnière de ses démons qu’elle-même, mais elle mentait pour se cacher. Pas se cacher, d’ailleurs, se punir.
Etait-ce cela la solution ? Faire croire aux autres que tout allait bien et souffrir dans son coin, espérer que personne ne serait là lorsqu’on craquerait, et leur sourire hypocritement à chaque instant ; donner une bienveillance et une chaleur qu’on ne voulait pas soi-même ? C’était dramatique, mais d’un autre côté, c’était pour le mieux : Rachel connaissait cela, et elle n’avait pas peur de se tromper pour une fois.
Bonne à rien, à part sauver le monde ? A part sauver les âmes ? Être à la hauteur, envers et contre tout, quelqu’en soit le prix ?
Comment pouvait-on l’aimer ? Non, ce n’était pas la question ; la question était : comment pouvait-elle ce demander cela ? Caitlyn régressant, mais barricadée derrière une armure de déni, Rachel faisait face ; elle avait vidé son sac, au tour de son amie, qui se demandait comment elle pouvait l’être. Savait-on seulement quels monstres étaient-elles ? Non. N’avaient-elles pas le droit d’être heureuses après ce qu’elles avaient fait ? Non plus.
- J’suis à peine X Men que les merdes s’enchainent ! Je ne fais que courir pour palier mais personne ne sait… je suis morte de trouille Rachel… j’suis désolée d’être comme ça… j’y arrive pas… j’y arrive pas, j’suis pas comme elles, les autres. Quoi que je fasse ca sera jamais assez pour moi. Jamais. Je dois m’battre contre tout l’monde, même contre moi ! Une entité a essayé de me contrôler y’a deux jours, elle a dit qu’j’étais un putain d’vaisseaux. Je veux pas re-tuer, Rachel… j’veux plus faire le mal… j’veux plus. Je suis fatiguée… t’as même pas idée.
Dépliant les jambes, Rachel essaya à son tour de poser le pied à terre, contractant son visage alors qu’elle s’appuyait sur ses mains pour se lever. Un pas, puis l’autre, et elle recommença à marcher. Faisant face à l’Electrokinésiste, elle lui rendit son regard, et avança.
- J’ai pas idée ? Pourquoi crois-tu que j’ai voulut mourir ? J’ai passé deux mois à ne penser à rien d’autre qu’à ces questions !
Un nouveau pas, assuré par sa télékinésie plus que son adresse, et par sa volonté d’aider son amie.
- T’as été si mauvaise que personne ne peut t’aimer ? Je te retourne la question : comment peux-tu m’aimer alors que j’ai fait bien pire que toi ? On n’a pas l’droit d’être aimées à cause de ce qu’on a fait ? Parce qu’on est des monstres ? On n’a pas le droit d’être heureuse, parce qu’il n’y a pas de rédemption ? D’où ? D’où qu’on a pas l’droit ? Qui nous l’interdit ? La fatalité ? LA FATALITE ON L’EMMERDE !
Un nouveau cri, alors que dans la pièce, tout tremblait sous sa propre rage, la porte bloquant les infirmières qui, après avoir entendues les cris, s’étaient alertées ; elles n’avaient rien à foutre là, et Phénix n’avait pas l’intention de les laisser entrer.
- La vie est injuste, parce que si elle était juste, on n’aurait jamais fait ce qu’on n’a fait ! Alors, pourquoi ne pourrait-on pas s’en remettre ? Pourquoi on pourrait pas avoir une seconde chance ? P’tain Cait’, regarde-moi ; tu crois qu’on est si différentes ? Oui, l’image de l’indestructible Fuzzy en prend un coup ; elle devient humaine. Elle devient toi. C’est aider les autres qui t’fais tenir debout ? Non, c’est aider les autres qui te permet de détourner le regard sur le fait que tu es à terre. Jusqu’au dernier souffle, tu te sacrifie pour eux, tu « coure pour palier », et ils ne s’en rendent pas compte… Alors, dis-leur. Fait leur comprendre. Arrête les illusions et les faux semblants.
Tout en parlant, elle avait continué d’avancer ; qu'importe l'interdiction d'approcher, si elle devait être électrocutée par les pouvoirs de Caitlyn, son Bouclier Télékinétique qui lui permettait de marcher sans effort, la soutenant comme la protégeant. De la à savoir s'il tiendrait le choc, c'était une autre histoire. Une histoire dont elle n'avait cure.
- Tu as raison, t’as pas la force de te relever. Laisse-nous t’aider à le faire, déclara-t-elle en lui tendant la main. J’ai jamais eut la force de me relever, et vous m’y avez aidé, vous m’y aider. C’est ton tour, maintenant. Comment peut-on se dire tes amies ? On voit pas le monstre, on te voit toi ; comment as-tu put regarder le Warhound dans les yeux et revenir vers moi après ? T’as vu Rachel, tu m’as vu moi. Je vois pas ton Warhound, je vois juste ce qu’il te fait encore. C’est une partie de toi, mais ce n’est pas toi. Hors, c’est toi qui te bat pour les autres, qui te sacrifie pour eux, pour moi ; c’est toi qui est notre amie, c’est toi qu’on aime. Tu as peur, tu es fatigué, tu doute… mais t’abandonne pas. J’ai essayé d’abandonner et vous m’avez rattrapé au bord du gouffre, alors que je voulais plonger ; toi, tu continue la lutte. Tu n’abandonnes pas, tu nous abandonnes pas. A nous de ne pas t’abandonner. Nous sommes victimes des espoirs des autres, mais toi, tu ne les as jamais déçus. T’as peur de montrer cela, pourquoi ? Parce que tu crois que tu vas décevoir ? T’ai-je jamais déçue par ma faiblesse ? Tu peux pas être forte pour les autres, tu dois être forte par les autres. Laisse-nous être ta force, laisse-nous te soutenir, te protéger. Dans un groupe, dans une famille, ce n’est pas l’un qui protège le tout, mais tous les individus qui s’entraident et se protègent mutuellement. Tu crois que t’existera plus si t’es plus utile ? Même à travers la mort, t’existera toujours, ce sera simplement plus douloureux pour les autres. On t’laissera pas tomber ; j’te laisserai pas tomber. Je sais quel monstre tu es, comme tu sais quel monstre je suis ; et nous voyons qu’il n’y a pas que le monstre. Et nous voyons l’autre. Et d’autres gens peuvent voir cet autre. Prends ma main. Prends ma main comme j’ai prit la tienne, et relevons-nous.
Rachel tremblait de tous son corps, mais elle ne cèderait pas ; l’effort valait le coup, le risque valait le coup. Elle était en équilibre sur le bord du gouffre, et plus qu’elle-même, c’était Caitlyn qu’elle devait sauver. Les larmes continuaient de couler ; elle n’avait pas peur de la perdre, elle avait peur qu’elle se perde elle-même. Le sacrifice, cela coûtait tant, aux uns comme aux autres…
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Sam 16 Fév - 10:53
La confiance est une force aveugle. Une force qui nous fait croire en une sorte de destiné qui permet de nous guider à travers les tempêtes les plus terrifiantes et les crises les plus ardues et violentes. La confiance n’est pas l’espoir, elle est au-delà de ça, au-delà de nos raisons et elle prend immédiatement le relais lorsque les questions se font trop oppressantes, trop destructrices. On cesse de s’enfoncer dans les doutes et on s’en remet à l’autre pour que les doutes puissent enfin se taire. Certaines personnes passent leur vie à être aider alors que la plus grande aide qu’on pourrait leur faire, c’est simplement de les charger d’aider une autre personne. D’autres passent leur temps à aider les autres quand elle aurait tant besoin d’être aidé elle-même. Question d’ego, de sacrifice ? Qu’importe en fait : c’est toujours la solitude qui prédomine pour l’une comme pour l’autre. Rachel était une autre personne. Devant les yeux d’une Cait effondrée, tous masques jetés sur le sol avec violence, ou plutôt arrachés à coups d’incisions d’une précision quasi chirurgicale. Cette personne Cait l’avait supputée, engoncée sous une chape de souffrances personnelle, l’avait espérée comme une fête. Cette confiance aveugle quelle put être ainsi à ses côtés lorsqu’elles tendraient cette main qui, ironie du sort, lui était tendue à elle, cette confiance donc qui prenait puissance ainsi à travers l’espoir, la volonté et la colère. La voilà enfin, Rachel Summers, la voilà enfin !
Ca ne devait pas se passer ainsi, une partie de Caitlyn, surtout la plus fière à dire vrai, refusait que cela se passe comme ça : pas avec elle. Est-ce que Charles voyait cela ? Est-ce qu’ils voyaient combien elle avait bien fait de miser sur Rachel ? Est-ce que c’était évident à présent ? C’était un véritable chaos dans son esprit et la débit de paroles de Rachel n’arrangeait rien. Fuzzy aurait aimé qu’elle se taise, qu’elle la laisse souffler car elle était en train de livrer une bataille inutile dans un combat qu’elle avait déjà gagné et elle se sentait elle-même dans l’incapacité de lui donner une réplique à la hauteur de ses paroles. Elle fit ce qui lui semblait juste, elle fait ce que lui dictait son cœur comme toujours. Elle ne lui manifesta pas son approbation, son regard avait déjà rendu les armes depuis longtemps, elle ne lui affirma pas sa confiance, non. Elle lui montra.
Recroquevillée sur elle-même en sanglotant à nouveau, elle tendit le bras vers elle. Bras auréolé de la lumière électrique résiduelle de la ZPCE, une main tendue à la recherche de celle de Grande Rousse. Et le miracle s’accomplit une fois de plus comme cette nuit-là, au cœur d’un Over Run. La ZPCE régressa le long de son bras afin de lui permettre de saisir cette main tendue pour la relever.
L’autre phénomène fut des plus déconcertants, une fois relevée mais chancelante, la lueur reprit son cheminement le long du bras de l’Irlandaise et enveloppa à son tour Rachel sans la blesser, de sorte que la ZPCE les engloba toutes les deux comme une sorte de bouclier.
- Tu n’es…pas…raisonnable…jeune fille. Je vais…te refoutre au lit…
Elle la guida vers le lit, mais à se demander qui guidait l’autre tant elle n’y mettait aucune force. Elle cheminerait à deux, semblables et se soutenant l’une et l’autre. Lorsqu’elle l’eu reposée à grand peine, la ZPCE se désactiva d’elle-même là laissant comme exsangue. Elle s’écroula a demi sur elle, sur son torse. Sa tête reposant contre elle et ses bras quasiment en étreinte autour de son cou, les larmes refusant toujours de se tarir, à peine la force de murmurer.
- Tu as raison…je vais essayer...mais il faudra m’aider. Ne m’dit plus jamais que j’te suis rien, Rachel…je t’aime. Tu es mon amie, c’est pas rien…c’est pas rien. On va veiller…l’une sur l’autre…on sera forte à deux pour s’aider et aider les autres…j’ai besoin de toi, j’ai vraiment besoin de toi. Vous êtes ma force et j’ai tellement besoin de vous. Ne m’abandonne jamais…fais-moi la promesse…
Elle la laissa répondre, ne trouvant pas la force de bouger.
- Rachel…Contacte Amy s’il te plait, je veux la voir…Elle se doutait que ca arriverait…que..que c’était trop dure de gérer l’après passation…j’ai voulu jouer la dure, j’ai merdé. J’aurai du lui dire…J’suis trop conne. J’ai tellement besoin d’elle...et de vous. Mes amis, mes amours…Je vous demande pardon…pardon..s’il vous plait.
Echo X-Men Oméga
Messages : 1011 Date d'inscription : 10/05/2012 Age : 30
Souffrance ; il y avait mille moyens de souffrir et tout autant de souffrance. La seule chose qui l’égalait, c’était l’imagination humaine. Mais il y avait des souffrances utiles. Il y avait des souffrances qu’on désirait, car si elles n’ôtaient pas une souffrance à quelqu’un d’autre, elles en faisaient la promesse. Ce fut cette souffrance-là que ressenti Rachel lorsqu’elle tira sur ses tendons blessés pour relever Caitlyn.
Il n’y avait pas eut un mot, il n’y avait pas un signe ; juste des larmes, juste de la souffrance, et un geste. Plus que suffisant. Un geste qui promettait de chasser les douleurs comme l’électricité se chassa du bras, un serment prêté dans les larmes et la souffrance, pour promettre de les faire taire. Les anges de feu auraient put tomber des cieux, le Paradis et l’Enfer auraient put brûler que cela n’aurait pas importé le moins du monde ; elles allaient se relever, et si elles tombaient, elles se relèveraient encore.
L’électricité revint, parcourant le bouclier de Rachel sans le détruire, sans même l’agresser, attirant le regard de cette dernière ; un petit sourire se dessina sur les lèvres, balayant larmes et colère : Amies. Les pouvoirs de Fuzzy ne faisaient plus de différence ; pouvait-il y avoir plus belle preuve de confiance ? Pas aux yeux de Phénix, dont les pouvoirs vinrent soutenir à leur tour l’autre rousse.
- Tu n’es… pas… raisonnable… jeune fille. Je vais… te refoutre au lit…
- On est dans la même équipe, répliqua-t-elle simplement alors que les tremblements cessaient.
D’un pas égal, elles se dirigèrent vers la couche, les pouvoirs de l’une protégeant et ceux de l’autre soutenant, alors que les mains restaient nouées avec plus de force qu’aucune douleur n’en avait eut jusqu’à présent. Rachel se rassit, ne lâchant pas Caitlyn du regard, et lorsque les éclairs disparurent, le champ de force télékinétique en fit de même ; Fuzzy s’effondra, sur elle, contre elle, la Ptite s’accrochant à son coup d’une étreinte alors même que la Grande l’attrapait des deux mains passées dans son dos, pour essayer de la soutenir, son propre manque de force les faisant chuter en arrière, en travers du matelas.
- Tu as raison… je vais essayer... mais il faudra m’aider. Ne m’dit plus jamais que j’te suis rien, Rachel… je t’aime. Tu es mon amie, c’est pas rien… c’est pas rien. On va veiller… l’une sur l’autre… on sera forte à deux pour s’aider et aider les autres… j’ai besoin de toi, j’ai vraiment besoin de toi. Vous êtes ma force et j’ai tellement besoin de vous. Ne m’abandonne jamais… fais-moi la promesse…
- J’ai jamais dis que t’étais rien, je sais juste pas parler… J’t’abandonnerai pas. Jamais. J’abandonne pas mes amis… j’abandonne pas ma famille… j’ferais tout pour les aider…
Mensonge ou vérité ? Elle aurait tant aimé que ce soit vrai, qu’elle n’avait jamais abandonné personne, mais cette sensation d’abandon, oui, elle l’avait. La sensation d’avoir été abandonnée, et la sensation d’avoir abandonné…
- Rachel… Contacte Amy s’il te plait, je veux la voir…
Phénix ferma les yeux, chose qui n’empêcha pas le sigle lumineux d’auréoler son œil alors qu’elle usait de la Télépathie.
*Elle se doutait que ca arriverait… que… que c’était trop dure de gérer l’après passation… j’ai voulu jouer la dure, j’ai merdé. J’aurai du lui dire… J’suis trop conne. J’ai tellement besoin d’elle... et de vous. Mes amis, mes amours… Je vous demande pardon… pardon… s’il vous plait.*
*Infirmerie, chambre trois.*
- J’ai pas à t’pardonner Cait’. J’ai pas à t’pardonner parc’que c’est déjà fait. La seule personne qui doit te pardonner, c’est toi-même… On doit se pardonner… pour ce qu’on a fait… pour avancer… trouver la force de se pardonner… à nous même… Rédemption… Cait’… ça existe… et on l’aura… A force de ce battre, on l’aura. On va se relever, ensemble, on va se battre, ensemble. P’t’etre qu’on retombera… Mais alors, on se relèvera… encore…
Les infirmières finirent par entrer, mais leurs discours et leurs actes échappèrent à Phénix, qui les maintenu à distance du lit par un nouvel écran, un écran qu’une seule personne aurait la permission de franchir. Les yeux toujours clos, la Grande Rousse murmura quelques dernières paroles à l’intention de celle qu’elle tenait dans ses bras.
*Rien à foutre de c’te tu pense de moi, Amy ; la seule chose qu'j'veux, c'est qu'tu rapplique vite.*
Rachel pleurait tout en parlant, mais ses larmes n’avaient pas l’amertume de d’habitude ; elles avaient un goût nouveau, un goût qu’elles n’avaient encore jamais eut en ce monde. Elle savait, elle savait qu’elle avait sa place. Jusqu’à lors, elle avait douté de cette place, c’était car elle devait la trouver, elle devait ce faire cette place ; la gagner. Et cette place, elle l’avait trouvée : elle avait sa place auprès de Caitlyn, en soutien d’elle et soutenue par elle. Elle avait sa place auprès d’Ernest, elle avait sa place auprès des Cuckoos, aussi. Mais aucun d’eux n’avait autant besoin d’elle que Fuzzy.
- Je t’abandonnerai jamais Cait’… Plus jamais j’abandonnerai une sœur…
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Lun 18 Fév - 22:25
Jeudi 20 Septembre – 17 : 34 P.M.
La Dernière Heure. Par essence même, la plus longue, la plus insupportable, la plus insoutenable, la plus chiante, la… la dernière heure quoi.
L’après-midi était passé plus vite que prévu, c’était déjà un point positif, car il fallait dire qu’entre les visites, les discussions avec Neassa et la rencontre Samuele/Caitlyn, faite avec tout le savoir faire de son aimée, elle n’avait pas réellement eut le temps de s’ennuyer. Un petit tour pour relever les feuilles de présence, une surveillance de salle, ainsi qu’une bonne dose d’origamis et d’échecs (qui lui prouvait plus que bien que Frost s’emmerdait aussi gravement dans son bureau lorsqu’elle n’avait pas de cours), et le moment n’avait pas été aussi terrible que certains jours creux.
Mais voilà, c’était la dernière heure, et Amy se retrouvait seule, car tenir la permanence avec Darla c’était être seule, dans la vie scolaire, sans rien à faire. Son cours de vol, le premier puisqu’elle avait loupé le premier cours pour mission X-Men, commençait dans 25 minutes, bien qu’elle ait déjà une tenue adaptée à l’utilisation de ses ailes-poumons, à savoir l’étrange débardeur noir à dos nu qui ne la tenait qu’à la nuque et au bassin, et n’ai de ce fait pas à retourner à sa chambre pour se changer. Elle avait même virée les ballerines et le pantalon de tailleurs en prévision, ayant un simple survêtement et des baskets, comme à l’ancienne époque. Cependant, partir cinq minutes avant de cette pièce l’aurait ravi, finalement.
Assise en position lasse, la chaise en équilibre sur les deux pieds arrières, Amy regardait par la fenêtre, détaillant le bois jusqu’où sa vue lui permettait de détailler, imprimant à jamais les images dans sa mémoire. Un soupire alors qu’elle laissait tomber son siège sur ses quatre pieds, s’accoudant et pausant ses doigts sur ses tempes ; si elle en avait eut le temps, elle aurait dormi. Combien de temps qu’elle n’avait pas dormi ? L’intervention des Entités. Deux nuits blanches, même pour Amaranth, cela laissait des traces ; elle n’était pas encore visibles, mais Nephilim ressentait la fatigue la ronger.
Elle n’avait pas fermé l’œil après l’apparition de la salope rousse lui demandant de protéger le vaisseau lorsqu’il avancerait vers une vérité douloureuse, cherchant par tous les moyens quelque chose apte à lui enseigner ce que c’était que cela, comment s’en prémunir et comment le combattre. Xavier l’avait aidé, plaçant des sceaux de protections anti-possession dans l’esprit de sa compagne comme dans le sien, mais Amy n’avait pourtant pas cessé de chercher ; la raison ? Les sceaux de protections étaient, comme indiquait leur nom, une protection. Aucune garantie que cela tienne, et aucune échappatoire s’ils cassaient. La puissance psychique de Xavier était phénoménale, mais par rapport à des Entités ? Tout dépendait de la puissance de l’Entité. Il y en avait des faibles, et des d’une puissance inimaginables. Avec la chance qu’elles avaient, c’était de ces dernières qui les poursuivaient, son aimée et elle. C’était ce qui avait motivé Amy à continuer ses recherches, et à lire en quelques heures De la Cosmologie de John Edda, un traité philosophique sur la nature et l’origine du monde en y impliquant ce qu’il nommait des Créatures Cosmiques, des forces au-delà de l’Humanité, semblables à ce que les humains considéraient comme des Dieux. Elle avait demandé un rendez-vous avec lui, et attendait encore sa réponse, le conservateur de musée ayant visiblement un emploi du temps chargé. Peut-être aurait-il quelques informations sur les Démons qui pourchassait Caitlyn, ceux de l’italienne étant inatteignable car elle ignorait tout de sa lignée ; même si elle avait du coup une bien meilleure idée de pourquoi elle avait été abandonnée.
Ressassant encore une fois ce qu’elle avait déjà apprit avec l’aide de Danger et de l’Institut, Amy se concentra, son visage comme ses yeux se fermant et se crispant.
*Elle se doutait que ca arriverait… que… que c’était trop dure de gérer l’après passation… j’ai voulu jouer la dure, j’ai merdé. J’aurai du lui dire… J’suis trop conne. J’ai tellement besoin d’elle... et de vous. Mes amis, mes amours… Je vous demande pardon… pardon… s’il vous plait.*
Que ?! Avec une lenteur atroce, la voix de son aimée raisonnait dans sa tête, lui faisant pratiquement faire un arrêt cardiaque à mesure que les mots s’alignaient. Comment cela, voulu jouer la dure ? Comment cela, merdé ? Comment cela, trop conne ? La peur planta ses doigts osseux et glacés dans le cœur de l’italienne, qui écoutait, pétrifiée, cette aveux fantomatique raisonner dans son être ; Caitlyn était pardonnée, quoi qu’elle eut put faire, elle était pardonnée. Que c’était-il passé ?
*Infirmerie, chambre trois.*
Rachel… Evidement ; pourquoi c’était-elle loupée celle-là ? N’en avait-elle pas finie avec ses destructions ? Qu’était-elle à la fin ? Que voulait-elle à la fin ?
Les choses s’enchainaient à une vitesse affolante, faisant exactement cet effet sur Amaranth, dont les masques volèrent en éclat ; Caitlyn avait demandé la garde de sa « Grande Rousse » à Xavier, après que celle-ci ait défoncé la mâchoire du Prof X, et l’avait obtenue. Et lorsqu’elles s’étaient séparées dans l’après-midi, son aimée était allé la veiller. Seigneur-Dieu, qu’est-ce que cette connasse avait bien put faire ?
La relation entre Amy et Rachel avait commencée lorsque Franklin Richards avait demandé à la première de veiller sur la seconde, et l’italienne avait mit toute sa bonne volonté et son savoir à tenter de sociabiliser la rousse ; elle avait même demandé service à de ses amies pour veiller sur elle et l’accueillir dans leur chambre, choix conseillé et approuvé par Xavier. Nephilim savait que Rachel avait eut des problèmes par le passé, et l’apparition d’Amaranth les avaient complètement séparées, au dam de l’italienne, qui souffrait particulièrement de se faire rejeter à cause de sa nouvelle apparence. Mais cette histoire de Warhound et la puissance effrayante qui avait été dévoilée en Salle des Dangers avaient éclairé la jeune femme sous un jour nouveau : non une victime, mais un danger. Dire qu’Amy n’était pas ravie que ce danger soit sous la responsabilité de celle qu’elle aimait tentait d’un euphémisme tel qu’il pourrait produire suffisamment d'énergie pour éclairer New York si l'écart avec la réalité était producteur d'énergie, mais elle n’avait rien dit, Caitlyn croyant qu’il y avait encore quelque chose à sauver.
*Rien à foutre de c’te tu pense de moi, Amy ; la seule chose qu'j'veux, c'est qu'tu rapplique vite.*
Un point pour la télépathe ; Amaranth se leva sans le moindre égard pour sa chaise ou le bureau, envoyant valdinguer la première et se cognant au second avec suffisamment de force et de vitesse pour le faire se soulever légèrement, avant de s’élancer en courant à pleine vitesse sans faire cas de son environnement autrement que comme un obstacle, faisant sursauter Darla et manquant de défoncer la porte de la vie scolaire.
*Qu’est-ce t’as foutu ?!*
Amy mettait un certain temps à s’habituer aux télépathes ; Frost ne la gênait plus le moins du monde, Neassa et les Cuckoos pouvaient entretenir une conversation mentale avec elle, et Xavier pouvait lui parler en cas de besoin, dans le domaine, seul Franklin étant à éviter. Cependant, Rachel savait qu’elle de faisait par partie des personnes « bienvenue », ainsi sans doute avait-elle coupée la communication le plus tôt possible, la question lentement formulée d’Amy ne trouvant aucune réponse à par ses propres pensées.
Son entrainement physique portait ses fruits, et il fallut moins d’une minute à l’italienne pour arriver à l’infirmerie, se dirigeant vers la chambre familière, y trouvant les infirmières, certes entrées, mais séparées du lit. Amy s’arrêta de courir ; cela faisait longtemps qu’elle avait entendu les cris, et savait parfaitement à quoi s’attendre : bouclier télékinétique. Bouclier que la peste ne voulait pas baisser malgré l’ordre des infirmières. Salope.
Rachel et Caitlyn étaient là, allongées en travers du lit, l’odeur des larmes et celle de la régurgitation sur elles, se soutenant mutuellement.
- Fout-moi en l’air ton bouclier ! hurla l’italienne en s’avançant, prête à briser la protection à coup de poings s’il le fallait.
Elle ne rencontra aucune résistance, et se saisit de Caitlyn avec une précision et une précaution sans commune mesure ; la retournant sur le lit, elle l’assit, la soutenant par le dos, et la prit dans ses bras.
- Ca va aller Cati Mia, je suis là, déclara-t-elle en la serrant contre elle. T’es pardonnée ; t’es pardonnée. Je te quitte plus d’une semelle, je suis là pour toi. Ca va aller. Ca va aller.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Mar 19 Fév - 21:03
Retourne toi, par moment je me sens un peu seule et tu ne viens jamais Retourne toi, par moment je me sens un peu fatiguée d'écouter le son de mes larmes Retourne toi, par moment je me sens un peu nerveuse à l'idée que mes meilleures années sont passées Retourne toi, par moment j'ai un peu peur et alors je vois le regard dans tes yeux Retourne toi avec tes yeux brillants, par moment je tombe en morceaux Retourne toi avec tes yeux brillants, par moment je tombe en morceaux
Retourne toi, par moment je ne tiens plus en place et je rêve de faire quelque chose de sauvage Retourne toi, par moment je me sens un peu désemparée et je me blottie comme une enfant dans tes bras Retourne toi, par moment je me sens un peu enérvée et je sais que je dois sortir pour pleurer Retourne toi, par moment j'ai un peu peur mais je vois le regard dans tes yeux Retourne toi avec tes yeux brillants, par moment je tombe en morceaux Retourne toi avec tes yeux brillants, par moment je tombe en morceaux
Et j'ai besoin de toi ce soir Et j'ai besoin de toi plus que jamais Et si tu me serais fort Nous tiendrons pour l'éternité Et c'est sur qu'on le ferait correctement Car ensemble nous n'avons jamais tort Nous pouvons tenir jusqu'au bout Ton amour est comme une ombre permanante sur moi Je ne sais pas quoi faire et je suis toujours dans le noir Nous vivons sur un baril de poudre et faisons des étincelles J'ai vraiment besoin de toi ce soir L'éternité commence ce soir
Se pardonner ? Bien sur qu’elle le savait ! Bien sur qu’elle s’en était déjà martelé cent fois l’esprit ! Mais il y avait un sacré fossé entre le savoir et le pouvoir. Depuis que l’intégralité de sa mémoire lui avait été rendue, elle s’y essayait, c’est du moins ce qu’elle faisait jour après jour. Mais elle comprenait à présent que si la chute se faisait, elle n’avait pas à être seule à la ressentir et pas à être seule pour trouver la force de se relever. Caitlyn avait bien reçu tous les messages, bien reçu tous les mots qui s’imprégnaient en elle comme des lettres de feu cerclées de vérité. La répétions est la mère de l’apprentissage, on intègre les choses qu’avec l’expérience. Une chute a cela de bon, c’est en se relevant encore et toujours que l’on forge, comme elle avait forgé son amour aux flammes cruelles de l’adversité. Oui, elle se pardonnerait, sans doute avec le temps mais combien il était soulageant de s’entendre dire que même sans connaitre l’ampleur des fautes, ceux qui veillaient sur nous savaient déjà nous pardonner. C’était une douce musique qui savait bercer l’âme et qui permettait de croire en de nouvelles couleurs pour un jour naissant. On revient toujours aux anciennes histoires comme on revisite un âge d’or où des talents semblent définitivement disparus mais souvent on occulte qu’avant de parcourir jadis le passé de ces époques, ils furent un présent à vivre comme un futur à s’imaginer. Les âges d’or de demain s’écrivent aux leçons de ce présent et Caitlyn Elioth bien qu’effondrée dans les bras de la jeune femme, bien que gémissant et sanglotant tout en se laissant, abandonnée de défenses et de volonté, bercer aux douceurs des paroles du cœur, déjà en mesurait l’impact indéniable sur ce demain en devenir.
Une sœur ? Combien de sororités ici en ces lieux avaient-elles pu créer, des sororités aux nuances esquissées. Jubilée en était une…La petite sœur qu’il fallait conseiller et défendre, mais c’était aussi sa meilleure amie et son modèle car on a tous besoin d’un modèle pour se construire et pour trouver sa place à travers les affres de ce monde. Rachel en serait-elle une autre ? En ce cas sur quel pied pouvoir concéder cette relation naissante ? Finalement les questions se bousculaient dans sa tête alors qu’un sentiment de fatigue abyssal s’emparait d’elle. A peine pu-t-elle rassurer Rachel par quelques mots.
- La confiance Rachel…c’est ce qui nous relie à présent. La confiance et l’amour.
En parlant d’Amour le sien venait presque de fracasser la porte dans un geste rageur adressant un ordre cinglant à la jeune rouquine. Elle était là, son chevalier servant, elle était là et pas un instant elle n’aurait pu en douter. Elle serait toujours là pour elle. Étrangement à son approche, les larmes redoublèrent car elle se laissa complètement aller cette fois ci, plus aucune raison de garder cette douleur en elle. Elle se laissa renverser sans protester, portant ses bras autour de son cou afin de s’y agripper et la saisir en blottissant sa tête contre son épaule. Oui ça irait, elle était là. Voici une autre des vérités qu’elle ne pourrait plus jamais oublier. Elle murmura entre deux sanglots.
- Mon bébé..j’suis …si fatiguée. Pardon de ne pas avoir su trouver les mots pour t’le dire…J’peux pas tout gérer..j’le sais…j’l’accepte. Même quand j’suis trop faible…il faut m’aimer. Mais je sais…maintenant je sais…que vous êtes tous là pour m’aider. Merci…Merci pour tout et ramènes moi..chez nous. Mon service s’arrête pour aujourd’hui…Tu m’excuseras Rachel. On s’voit demain, c’est une promesse.
Le mur du silence était abattu, chaque pas au dehors serait hasardeux et difficile, la lumière sans doute trop vite et aveuglante. C’était une expérience douloureuse et terrifiante de régresser à l’état d’un nouveau-né vulnérable mais les mains de ceux qui vous aiment sont là pour se tendre et vous aider à escalader les gravats.
Vous ne serez jamais seul.
Jamais.
All alone, or in twos The ones who really love you Walk up and down outside the wall Some hand in hand Some gathering together in bands
Rp Terminé pour Miss Elioth.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Sam 2 Mar - 21:14
Caitlyn se laissa faire, n’ayant plus de forces autres que celle de pleurer ; elle s’était effondrée, corps et âme. Elles s’étaient déjà effondrées ensembles, mais combien de fois Fuzzy l’avait-elle fait seule ? Amy s’était écroulée plusieurs fois déjà, aussi fragile qu’Amaranth était forte, mais ce théorème maligne s’appliquait aussi pour son aimée, qui rendait les armes devant des mots qu’elle ne connaissait pas, prononcés par une personne qu’en définitive, elle ne connaissait pas non-plus.
- Mon bébé… j’suis … si fatiguée. Pardon de ne pas avoir su trouver les mots pour t’le dire… J’peux pas tout gérer… j’le sais… j’l’accepte. Même quand j’suis trop faible… il faut m’aimer. Mais je sais… maintenant je sais… que vous êtes tous là pour m’aider. Merci… Merci pour tout et ramènes moi… chez nous. Mon service s’arrête pour aujourd’hui… Tu m’excuseras Rachel. On s’voit demain, c’est une promesse.
Se reculant un instant pour déposer son front contre celui de son aimée, l’italienne déploya ses ailes pour couvrir son aimée dans le duvet plumeux qui protégeaient leurs nuits, voulant faire sentir sa présence pas tous les moyens à sa disposition ; du corps, du cœur et de l’âme.
- T’es pardonnée Cait’, t’es pardonnée. On est là, je suis là ; on rentre, ensemble. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ne jamais cesser de s’aimer. Je t’aime. Je t’aime dans tes forces et tes faiblesses, dans tes qualités et tes défauts ; je t’aime toute entière et je serais toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. Je suis là et je reste là, pour toujours et à jamais, dit-elle doucement, serrant son aimée en pleurs de tout son amour comme de tout son physique.
Caitlyn avait encaissée jusqu’à ce qu’elle craque ; quelles qu’eussent put être les paroles de Rachel, elles n’avaient pas la moindre espèce d’importance, elles avaient juste poussé Fuzzy au-delà de ses limites. Du positif ? Surement, puisque son aimée semblait avoir accepté le fait qu’elle ne pouvait pas tout encaisser indéfiniment, mais du négatif aussi, dans cette douleur et cette peine que Nephilim ne supportait pas de voir.
Elles allaient rentrer, elles allaient rentrer chez elles, dans le nid où personne d’autre n’était invité, et qui s’il n’était pas impénétrable, était suffisamment rassurant pour qu’elles puissent s’y reposer et y espérer, et y croire.
Avec tout autant de précautions qu’auparavant, Amaranth fit glisser sa main du dos de Fuzzy jusqu’au creux de ses genoux, la soulevant avec aisance pour la soutenir de ses quatre membres, la couvrant et la couvant ainsi, avant de se retourner vers la sortie. Elle voulait créer autour de la Ptite Rousse un véritable cocon aussi chaud et protecteur que leur amour, même si ce n’en serait au mieux qu’une pâle parodie.
- Ca va aller mon cœur, laisse-toi aller. On est ensemble, je te soutien et je veille sur toi.
Marchant lentement, son aimée dans les bras, elle ne cessa pas de lui parler, le regard tourné vers elle. Pas un regard pour Rachel, ce n’était pas son affaire, même si cela allait le redevenir bien vite. L’italienne faisait confiance aux infirmières pour gérer Warhound, quoi que ce fut, son sort ne lui important nullement puisque celui de Caitlyn entrait en jeu.
Caitlyn avait besoin d’Amy, elle avait besoin que l’italienne la serre fort, lui fasse sentir qu’elle était là, là pour elle, là pour l’éternité. Là jusqu’au bout, et encore après. Là comme son ombre, une ombre protectrice permanente qui n’obscurcissait pas la vue mais l’éclairait au contraire. Caitlyn avait besoin d’Amy, en cet instant et pour l’éternité.
Et Nephilim avait l’éternité.
- Ca va aller mon cœur, on rentre chez nous.
Etre fortes, ensemble, l’une pour l’autre, céder à tour de rôle pour ne jamais véritablement céder. Séparée, elles étaient fragiles, unies, elles étaient indestructibles, car aucune d’elles n’aurait abandonnée l’autre, envers et contre tout. C’était leur force, la force de leur amour. Etre fortes à deux, comme elles avaient été seules à deux, comme elles s’aimaient à deux ; les deux facettes d’une même pièce, les deux aspects d’un même être. On pouvait les briser, l’une et l’autre, jamais elles ne s’abandonneraient, jamais elles ne s’arrêteraient de se soutenir, jamais elles ne cesseraient de s’aimer.
Son aimée lovée dans ses bras et dans ses ailes, couvée du regard comme du corps, Amaranth avançait dans l’Institut comme elles avançaient dans la vie : malmenées par les tempêtes mais accrochées l’une à l’autre par une chose si solide que rien n’en viendrait jamais à bout. Qu’importait les X-Men, les Entités, le monde, l’avenir et même Dieu : elles étaient ensemble, elles étaient unies, elles s’aimaient, même le doute ne pouvait rien contre cela. Personne ne le pouvait.
Cette certitude, cette croyance dans le fait qu’il s’agissait là d’une vérité absolue, qui redonna la foi à l’italienne. En demain, nous croyons ; ne s’agissait-il pas là d’une de leurs promesses ? Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ne jamais cesser de s’aimer, envers et contre tout, seules contre le monde s’il le fallait, c’était là le premier de leurs vœux. Croire en l’avenir, c’était l’un des suivants, mais croire en l’avenir n’était pas facile, sinon elles n’auraient pas prêté ce serment l’une envers l’autre.
Qu’importait le temps et les épreuves, tant qu’elles étaient ensemble, elles s’aimeraient, et tant que leur amour survivrait, elles vivraient l’une pour l’autre, étant de ce fait ensemble, dans le cercle le plus vertueux qui fut jamais imaginé.
Ce fut sur cette pensée qu’Amaranth déposa Caitlyn sur leur lit, s’allongeant à son côté pour la maintenir dans ses bras, comme dans ses ailes, dans ce cocon qui n’appartenait qu’à elles, et qui survivrait à la fin des temps. Caitlyn avait besoin d’elle ce soir, et l’éternité commençait ce soir ; Amy serait là pour l’éternité.
In Tomorrow We Trust ; Trust.
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Echo X-Men Oméga
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Sujet: Re: TRUST ( PV Rachel) Sam 2 Mar - 21:58
- La confiance Rachel… c’est ce qui nous relie à présent. La confiance et l’amour.
Combien de personnes lui avaient déjà fait confiance ? Combien de personnes l’avaient déjà aimée ? Combien pour réussir là où elle échouait ? Combien de personnes pour avoir eut besoin d’elle, et s’être sacrifiés ? Trop, beaucoup trop. Une seconde chance ; ce monde était une seconde chance, une seconde chance de vivre, mais aussi une seconde chance d’aider les autres.
Elle était tombée, à elle de se relever, à elle d’aider les autres à se relever comme eux-mêmes l’aidaient ; du donnant-donnant, non, mais de la confiance et de l’amour, comme l’avait dit Caitlyn. Malgré les larmes, un faible sourire se dessina sur son visage, un sourire face à cette vérité qui répondait à sa vérité.
Amy approchait avec toute la rapidité surhumaine que lui offrait ses nouveaux pouvoirs, entrant avec fracas pour lui ordonner de baisser ses boucliers. Phénix n’en fit rien, laissant cependant l’italienne franchir son écran, bloquant toujours les infirmières. Elle ne réagit pas lorsque l’italienne lui prit Caitlyn, tentant de l’aider là où elle-même ne pouvait pas aller.
L’amour pouvait prendre bien des aspects, et au-delà du véritable amour unissant Fuzzy et Nephilim, il y avait ceux de l’amitié et de la fraternité ; où se situait-elle là dedans ? Rachel avait douloureusement située Caitlyn, mais elle-même ignorait sa position. Mais qu’importait après tout ? Tant qu’elle pouvait aider Fuzzy à surpasser ce trauma dont elles étaient toues deux prisonnières, tant qu’elles étaient dans la même équipe, sur le même bateau ; tant qu’elles luttaient dans un front commun pour leur rédemption, qu’importaient qu’elles fussent amies ou sœurs ?
Rachel avait déjà une sœur, une sœur de sang, et il s’agissait de la personne dont la perte avait fait le plus mal ; en bien des points, Caitlyn lui ressemblait, mais de là à l’appeler sœur ? Elle était son amie, oui, elle était sa tutrice, aussi, visiblement ; elles étaient semblables en trop de points, mais où placer la ligne ? Comment placer des mots sur des idées, quant les idées elles-mêmes étaient confuses ?
Elle ne savait pas, alors elle parlerait avec le cœur. Ce cœur qui avait brisé Fuzzy pour qu’elle puisse mieux ce reconstruire ; était-ce ainsi que cela marchait ? Rachel subissait pareille épreuve, et l’avait infligée à une autre. Tout détruire pour tout recommencer, n’était-ce pas là la signification même du Phénix ? Il mourrait pour renaitre, et elles c’étaient écroulées pour se relever de leurs cendres, et prendre leur envol.
Jusqu’à lors, tout ceux qui avaient cru en elle avait commit la même erreur : ils c’étaient sacrifiés pour elle. La jeune femme n’avait su voir leurs fêlures, n’avaient su les aider pour ce dont ils avaient véritablement besoin. Ernest, Caitlyn, c’était différent : ils s’étaient ouverts, avaient dévoilé leurs blessures, volontairement ou involontairement. Si Fuzzy avait voulut se sacrifier pour elle, pour les autres, Rachel ne pouvait oublier les larmes, cet aveu, et savait pouvoir y faire quelque chose. Comment ? Elle n’en avait aucune idée, mais elle le ferait quant même.
Elle n’avait jamais comprit grand-chose à ce qui l’entourait, ni à ceux qui l’entouraient, et avait toujours fait sans. Sa seconde chance pourrait peut-être lui permettre de remédier à cela, mais à défaut, elle recommencerait à ce battre pour ceux qu’elle aimait.
Elle n’essaierait pas de sauver le monde, cela était hors de sa portée, elle avait retenue la leçon ; mais ceux qu’elle aimait, elle n’abandonnerait pas. Caitlyn et elle se remettraient ensemble de leurs démons, si différents mais si semblables, et puis Rachel continuerait d’aider ceux qu’elle aimait. Ne plus abandonner personne.
- Mon bébé… j’suis … si fatiguée. Pardon de ne pas avoir su trouver les mots pour t’le dire… J’peux pas tout gérer… j’le sais… j’l’accepte. Même quand j’suis trop faible… il faut m’aimer. Mais je sais… maintenant je sais… que vous êtes tous là pour m’aider. Merci… Merci pour tout et ramènes moi… chez nous. Mon service s’arrête pour aujourd’hui… Tu m’excuseras Rachel. On s’voit demain, c’est une promesse.
C’était surtout quant elle était trop faible qu’il fallait l’aimer, car c’était en cet instant qu’elle avait le plus besoin d’amour ; et l’amour, Amy lui en apporterait, il n’y avait pas à en douter.
- T’es pardonnée Cait’, t’es pardonnée. On est là, je suis là ; on rentre, ensemble. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ne jamais cesser de s’aimer. Je t’aime. Je t’aime dans tes forces et tes faiblesses, dans tes qualités et tes défauts ; je t’aime toute entière et je serais toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. Je suis là et je reste là, pour toujours et à jamais.
- On ne s’excuse que lors qu’on fait une bêtise, Cait’ ; je t’attendrais… Je suis ici, désormais, je suis ici avec vous, et j’abandonnerais pas, parce que je vous abandonnerais pas. Ça aussi, c’est une promesse.
Elles s’en allèrent, Amy ignorant le monde alors même que Rachel le laissait enfin l’atteindre, sapant son bouclier. Les infirmières commencèrent leurs mouvements vers elle, et Phénix se releva avec difficulté, leur faisant face ; que c’était-il passé ? Qu’avait-elle fait ? Elle avait trouvé quelqu’un en qui faire confiance, en qui croire. Ce n’était pas la paix, mais c’était le début d’une rédemption ; pas la sienne, ou plutôt, pas uniquement la sienne.
Les questions fusaient alors qu’on la prenait par les mots comme par les gestes.
- Laissez-moi, s’il vous plait… Je… je dois réfléchir… Vous saurez tout très bientôt ; il est temps que je fasse confiance, il est temps que je fasse mes confessions…
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TRUST ( PV Rachel)
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