L'ombre qui surveille et veille ... [Pv Evan + libre (demande mp)]

C’est à ce moment là qu’il était sorti de nulle part. Une ombre surgissant des ténèbres, un spectre revenu du royaume d’Hadès pour abattre l’infamie et permettre à la justice de s’extirper, même du cloaque le plus glauque de la grosse pomme. Il y avait de sacré vers dans le fruit. Et les types qui venaient de tenter de s’en prendre à la jeune femme allaient le découvrir à leurs dépends.

Le Fantôme était occupé à autre chose. Il surveillait une boîte de nuit dans laquelle une grosse somme provenant des fonds de la mafia devait être livrée, prête à passer à la machine afin d’échapper à tout contrôle et venir nourrir la pieuvre qui contaminait tout ce qu’elle touchait. Comme une hydre qui se régénérait sans cesse. Il fallait brûler les tentacules une à une après les avoir sectionné pour ne pas qu’elles poussent à nouveau.

Mais les cris avaient attiré son attention. Une personne se trouvait en danger à proximité. Tant pis pour l’argent. L’urgence était ailleurs. Il s’était précipité dans la direction adéquate. Son observation n’avait duré qu’une fraction de seconde. D’une manière quasi-instinctive, il s’étai jeté dans la mêlée, sur les deux hommes encore sur leurs jambes. En une fraction de seconde, les deux acolytes se retrouvèrent au tapis sans bien avoir compris ce qui leur était arrivé. Le Taser était d’une efficacité redoutable et les deux pourceaux venaient d’en faire l’amère expérience.

Il se pencha au-dessus d’eux. Ils étaient dans le coltar. Un bon point. Il suffirait de prévenir la police pour qu’ils viennent récupérer le paquet. Mais le Fantôme n’oubliait jamais de laisser sa carte de visite. Il imprima la marque du mal, la chevalière au crâne sur la joue droite des agresseurs. Ainsi, ils garderaient un petit souvenir de leur mésaventure.

Mais il fallait encore s’occuper du point le plus épineux de l’affaire. Les cris n’avaient pas été poussés par une quelconque victime. C’était l’agresseur qui avait hurlé. Et il gisait là, dans une flaqu de sang tandis que sa « victime » était tombée à ses côtés, des griffes impressionnantes à la place des ongles et semblant s’être aspergée de son sang. Il avait voulu s’en prendre à plus forte que lui. Une mutante à n’en pas douter. Le chasseur était devenu la proie. Maintenant, le Fantôme devait évaluer la dangerosité de la jeune femme et surtout de ses intentions.

Lentement, il se dirigea vers la jeune femme qui semblait ne plus bouger. Vigilance, concentration…Juste anticiper une éventuelle attaque surprise, un guet apens. L’Ombre qui marche se pencha vers l’homme, tâtant son pouls. Il était vivant. Mais salement amoché. Là encore, les flics pouvaient s’en charger. Pour la jeune femme, c’était plus compliqué. Il semblait évident qu’elle ne maîtrisait pas ses pouvoirs. Il s’accroupit donc près d’elle, la main sur le Tazer juste au cas où.

« Calmez-vous, je ne vous veut aucun mal. Ne bougez pas : vous êtes blessée et vous allez avoir besoin de soins. Les secours sont en route… Respirez bien profondément…»

Un pieu mensonge pas vraiment éloigné de la réalité. Mais sa réaction pouvait permettre de cerner un peu mieux la jeune femme. Il fallait juste espérer qu’elle ne lui sauterait pas à la gorge.

« Dans l’état où vous êtes, vous seriez incapable de vous en prendre à un escargot paraplégique alors, veuillez me pardonner si je ne vous prend pas au sérieux… »

La réplique était sortie de manière directe. Comme un uppercut en plein milieu du visage ensanglanté de son interlocutrice. Il faut dire que les menaces et les ordres visant à le faire partir alors qu’il tentait de lui porter assistance n’étaient pas vraiment du goût de l’ombre qui marche. En revanche, il y avait une chose parfaitement claire dans son esprit : pour une raison qu’il ignorait, elle ne voulait pas s’attarder ici. Elle tentait vainement de se relever mais ses forces l’avaient abandonné. Cependant, il avait pu percevoir un soubresaut au moment où il avait évoqué les secours. Etait-elle une meurtrière en fuite ou une ex-tolarde en conditionnelle ? Difficile à déterminer. Et cela importait peu pour le moment. Aux yeux du Fantôme c’était une victime. Et il convenait de la traiter en tant que tel. Alors qu’elle s’était affaissée sur lui, il l’entoura d’un bras bienveillant et rangea le tazer.

« Vous voulez dégager d’ici ? Alors laissez-moi vous aider à vous relever. Vous pouvez marcher ? Vous êtes une mutante. Du coup, vous risquez d’avoir le BAM aux fesses s’ils vous trouvent là. Je ne sais pas ce que vous voulez ces types mais vous avez sacrément dû les contrarier pour qu’ils en arrivent là. Quoi qu’ils en soient, si ce n’était vous, ils n’auraient de toute façon pas fait de vieux os. Je ne crois pas que Tony Lazzini accepte aisément qu’on empiète sur son territoire. Ils ont encore la chance d’être en vie. Ils auraient très bien pu se retrouver avec des semelles de béton dans l’Hudson.»

Il soutenait la jeune femme avec une facilité déconcertante. Il fallait dire qu’elle ne pesait pas bien lourd. Et il s’aidait légèrement de la télékinésie pour maintenir le haut de son corps droit.
«Que vous ne vouliez pas rester dans les parages, c’est une chose. Mais il faut bien se rendre à l’évidence : vous êtes incapable de vous déplacer seule. Alors dites-moi où vous voulez vous soigner et je vous sers de GPS. Ok ? »

D’une manière ou d’une autre, elle était obligée de coopérer. Dans le cas contraire, la direction était celle de l’hôpital sans négociation possible. Et si elle résistait, il faudrait utiliser d’autres méthodes tout en restant prudent. Elle n’avait pas massacré ce type par l’opération du saint esprit. Ses griffes avaient disparues mais il était fort probable que sous l’effet de la peur, du stress, de la colère ou d’une autre émotion forte, elle perde à nouveau le contrôle. Et alors, là, tout était envisageable. La nuit garantissait une certaine discrétion. Mais, ne voulant prendre aucun risque, le Fantôme avait déclenché son pouvoir de dissimulation sur lui et sur sa drôle d’escorte. On était jamais trop prudent.

Elle devait lui faire confiance. Ils le savaient tous les deux. Pour quel type d’organisation pouvait-elle bien bosser ? Mafia ou gouvernement ? Service de sécurité d’une entreprise donnant dans l’armement ou les technologies de pointe ? Plusieurs pistes étaient venues à l’esprit de l’Ombre qui marche. Mais il valait mieux ne pas poser trop de questions. Au risque de la braquer et de rater une opportunité de tisser un lien, quel qu’il soit. Si elle appartenait à une mafia, c’était peut-être une question de règlement de comptes entre factions. Dans ce cas, il valait mieux ne pas trop en dire à son sujet au risque de donner des informations trop précieuses. Mais la sauver, dans ce cadre, avait-il un sens pour lui ? Le Fantôme se refusa à se poser la question. La vie d’une jeune femme était en jeu. D’une mutante qui plus est. De toute manière, si elle appartenait à une organisation criminelle, elle retournerait au combat et il finirait fatalement par se mettre en travers de sa route.

Si elle appartenait à une organisation gouvernementale, il avait tout à gagner à lui sauver la vie. Au-delà du fait de jouer les bons samaritains. Il fallait qu’il trouve des contacts afin de se rendre utile et d’être le plus efficace possible. Même s’il connaissait la position du gouvernement sur les « superhéros indépendants ».

Elle lui indiqua la direction de sa moto. C’était un coup de chance. Elle était quelque part tombée sur le bon ange-gardien.

« Une moto ne se conduit pas, elle se domine. Il faut la sentir vivre dans chaque cellule de son corps… Conduire c’est bon pour les petits vieux qui sortent leur Harley le dimanche pour frimer avec les copains et se prendre pour Peter Fonda dans Easy Rider… Mais rassurez-vous, je prendrais soin de votre petite chérie. Elle n’aura pas la moindre égratignure. Je vous donne ma parole. »

Masqué par le pouvoir du Fantôme dont la jeune femme n’avait probablement pas conscience, ils arrivèrent jusqu’à l’engin. Un petit coin tranquille fit office d’antichambre de réapparition. La jeune femme ne semblait pas au mieux de sa forme. Loin de là. Il fallait faire vite et la mener à l’endroit qu’elle désirait avant qu’elle tombe inconsciente. Il ne pouvait pas se permettre de la ramener au Sanctuaire. Inconcevable alors qu’il ne connaissait même pas son identité. Jouer les sauveurs était une chose. Mettre en danger le projet « Ténèbres » comme il se plaisait à le nommer en était une autre. Et il y avait un sacré fossé entre les deux.

Solutionner chaque problématique avant de s’attaquer à la suivante. Être méthodique, organisé. Garder son sang froid. Et commencer par les petits détails techniques. Il aida la jeune femme à s’asseoir sur la moto. Puis d’une voix posée, déformée par l’altérateur vocal, il lui murmura simplement.

«Tachez de ne pas vous évanouir car j’aurais quelques difficultés à conduire et à vous retenir en même temps. De plus, si vous perdez connaissance, je ne saurais où vous amener. A moins que vous me donniez l’adresse dès maintenant. Mais d’abord, vous voulez bien me confier les clefs ? »

Elle l’avait traité de crétin. Après tout, c’était de bonne guerre. Mais bon, ce n’était pas le moment de se laisser aller. La joute verbale avait un intérêt essentiel : il empêchait la jeune femme de sombrer dans l’inconscience. Le Fantôme avait tout de suite perçu sa combativité et sa rage de vivre. Il y avait dans son regard quelque chose d’animal. Même blessé, elle demeurait dangereuse. C’était une prédatrice à n’en pas douter. Le genre de femmes qui ne comptent pas sur la gente masculine et qui aurait plutôt tendance à vouloir la défier. Il sourit à cette pensée.

En revanche son vocabulaire laissait nettement à désirer. La baiser ? Dans le sens littéral, il eut une époque où cela l’aurait sûrement tenté. Elle semblait être le genre de femme à ne pas avoir froid aux yeux ce qui pouvait en somme présager de moments particulièrement torrides pourvu que le sommier soit assez solide. Mais celui qu’il avait été avant de devenir l’Ombre qui marche avait cessé d’exister lorsqu’il avait prit une balle en plein cœur de la jungle africaine. Il lui répondit donc, dans un sourire, avec un ton légèrement sarcastique après s’être emparé des clefs du bolide.

« J’aurais eu plaisir à partager un cinq à sept avec une créature aussi délicieuse que vous mais malheureusement, il s’avère que mon emploi du temps ne me le permet pas. De plus, dans votre état, cela ne me paraît pas vraiment raisonnable. Et puis, je ne mélange jamais le boulot et la vie privée. Question de principe… »

Elle s’était agrippée à lui comme elle pouvait. Il sentait à quel point elle était mal à l’aise, sans doute à cause de blessures à l’abdomen. Il devait être prudent. C’était comme une évidence. Mais elle avait néanmoins ressenti la nécessité de lui faire part de ses inquiétudes et réserves. C’était presque touchant. Un peu comme une gamine qui monte pour la première fois en scelle.

Il mit le contact et fit vrombir le moteur. Ok. Il y en avait sous le capot. Suffisamment pour se payer un gros plaisir. Mais là, pour le coup, ce n’était pas vraiment l’ambiance du jour. Tranquillement, il ôta la béquille et quitta l’emplacement pour s’insérer dans la circulation en suivant les indications de son co-pilote. Il se concentrait à la fois sur la conduite et sur la pression exercée par les mains de la jeune femme autour de lui. Ainsi, il sentirait si elle venait à s’évanouir. Ils parcoururent ainsi plusieurs kilomètres. Puis, arrêté à un feu, il se tourna vers elle et lui demanda :

« Et maintenant capitaine ? Quel cap suivons nous ? »

Une moustache ? Et puis quoi encore ? Elle le prenait pour l’un des Village People ou quoi ? C’était presque insultant. Note pour plus tard : Retravailler la combinaison ou trouver quelque chose qui le rende identifiable et crédible genre un ceinturon…avec un crâne. Une bonne idée. Mais le temps n’était pas aux palabres et aux considérations esthétiques. Qu’elle le prenne pour la réincarnation de Freddy Mercury était une chose. Mais la laisser lui vomir dessus, ça c’était tout bonnement hors de question. Simple question de logistique : pas de possibilité de mettre ça au pressing ni de le laver dans l’évier sans qu’Evangelina pose des questions.

« C’est pas que je ne tienne pas à garder un petit souvenir de notre rencontre mais je préfèrerais que vous vous absteniez. Parce que dans le cas contraire, le siège va en prendre un sacré coup, princesse. »

Il sentait parfaitement qu’elle vacillait. Son étreinte se relâchait par moment avant de s’agripper à nouveau à lui comme si elle venait à chuter. Il était clair qu’elle devait avoir le vertige. La faiblesse de sa voix et les contre-temps dans ses réactions le laissaient tout du moins présager.
Enfin, ils arrivèrent à destination. Les quais. Pas vraiment l’endroit où se faire soigner. Mais c’était un coin discret, le genre de lieu efficace pour une exfiltration. Etait-elle un agent sous couverture qui se serait faite grillée ? Possible. Dans tous les cas, c’était surtout une jeune femme qui crachait ses tripes sur le bitume. Et le sang qui coulait de ses lèvres laissait entendre l’urgence de la situation.

« Je ne vous abandonnerait pas tant que vos petits camarades ne seront pas venus vous récupérer. Je ne vous ai pas sorti du guêpier dans lequel vous vous êtes fourrée pour vous laisser mourir d’une hémorragie ici. Allez, activez votre batsignal. A l’instant même où les phares de leurs voitures, de leurs hélicos ou que sais-je seront visibles, je retournerais dans les ténèbres… Et c’est non négociable..»

Il sortit un paquet de cigarettes légèrement endommagé par le combat. Il ne fumait pas. Mais il savait qu’une cigarette aidait parfois à délier les langues et s’avérait souvent plus efficace que quelques dents cassées. Il l’alluma et la tendit à la jeune femme. Pas forcément une bonne idée au vue de son état précaire. Mais c’était une grande fille.

« Tenez. Mais j’espère pour vous que les poumons ne sot pas touchés parce que sinon, ça ne va pas améliorer votre état actuel…Oh ! Juste pour information et parce que nous n’avons pas eu le temps de faire les présentations. On me nomme le Fantôme …»

Agent du BAM… Ca avait claqué dans l’air comme un coup de fouet. Vous savez, les retentissements ou les musiques que l’on entend dans les films après une réplique culte. Mais si rhooo…faites un effort, quoi. Pensez au « serial killer » de la cité de la Peur ou encore au célébrissime « Luke, je suis ton père » de Star Wars…Voilà…Vous y êtes. Et bien c’est exactement l’impression qui traversa l’esprit de l’Ombre qui marche à ce moment précis. Bon ce n’était pas nonnnn pllluusss la surprise du siècle. Il avait déjà émit plusieurs hypothèses au sujet de la jolie frimousse bien amochée. Mais le Bureau des Affaires Mutantes…Il comprenait mieux l’insistance de sons sauvetage du soir à le voir dégager fissa avant que ses petits copains se pointent. Ces gars là n’aimaient pas du tout les justiciers freelances et, comme elle l’avait si bien fait remarquer, ils s’empresseraient certainement de lui trouer le costume ou tout du moins d’essayer. Qu’ils s’en abstiennent ? Impossible. Autant demander à un chien de chasse de ne pas courser un oiseau qui lui décolle sous le nez. Mais bon, ce n’était pas une raison pour se montrer impoli. Il saisi donc la main de la jeune femme et lui fit un baise-main des plus galant malgré le casque.

« Hunter…la chasseuse…Un nom prédestiné ou une fausse identité sur-mesure ? En tout cas, je suis enchanté de croiser enfin un agent du bureau fédéral le plus célèbre du moment. Je vous ai vu vous battre. Vous avez un petit côté Buffy tueuse de vampires mais en bien plus mignonne…. »

Echange d’amabilités, petite dose d’humour. De quoi détendre un peu l’atmosphère avant que l’étau ne se resserre. Elle voulait voir son visage. Et puis quoi, encore ? Elle voulait pas son numéro de portable non plus ? De deux choses l’une : soit elle le prenait pour un bleu, soit elle ignorait certaines règles instaurées par ses supérieurs concernant l’usurpation du rôle des forces de l’ordre. Répondre en finesse était encore la meilleure solution.

« Pardonnez-moi de vous décevoir…Mais je ne suis pas certain qu’offrir à votre vue le visage d’un être ayant traversé près de cinq siècles soit la plus belle manière de terminer la soirée. De plus, vous êtes une représentante du gouvernement aux yeux duquel je constitue un trouble à l’ordre public. Vous comprendrez donc que je ne suis malheureusement pas en mesure de contenter votre curiosité. »

Comment il allait repartir ? Ca ne devait pas poser trop de problèmes. Il avait plusieurs options. Lui emprunter sa moto. Non. Mauvaise idée. C’était comme garder ses chaussettes au lit alors que l’ensemble du rencart s’est passé à merveille. Carton rouge. Disparaître à l’aide de son pouvoir. Ca pouvait marcher. Tout du moins, si dans le groupe d’intervention qui venait à la rescousse de la jeune demoiselle en détresse ne se trouvait pas un quelconque inhibiteur de génôme X ce qui, selon la réputation du BAM, pouvait s’avérer être une procédure plutôt courante. Mais le mieux était peut-être de s’informer à la source. Elle lui tendait la perche. Il n’allait pas bouder son plaisir.

« Je l’ignore mais vous avez peut-être un conseil à me donner Agent Hunter ? Après tout, vous connaissez davantage les habitudes de vos petits camarades que moi. Je suis suspendu à vos lèvres… »

Il ne devait pas traîner. Les choses étaient claires désormais. La cavalerie venait à la rescousse de la jeune femme. Après la bataille, comme il se doit. Enfin, la cavalerie…façon de parler…Là c’était plutôt le style Thunder in Paradise avec le bateau des gardes-côtes. Il n’aurait pas été surpris de voir débarquer Hulk Hogan armé d’une mitraillette. Donc le siège du BAM ne devait pas non plus se trouver à perpète. Mais il n’attendrait pas qu’ils arrivent pour vérifier sa théorie. Pour l’instant, il fallait davantage songer à déguerpir s’il ne voulait pas se retrouver dans une salle d’interrogatoire avec une espèce de brute mal rasée empestant l’aftershave. Il devait cependant prendre congé dans les formes. Sans se presser, il lui adressa quelques mots en guise d’au revoir.

« Ce fut un plaisir de vous rencontrer Agent Hunter…Les femmes de votre trempe sont rares. Et j’espère que nous aurons l’occasion de botter quelques fesses ensembles à l’avenir. Si jamais vous avez besoin de moi, laissez un message au Temple du Phénix dans Chinatown. Juste un dessin avec un crâne la date, l’heure et les coordonnées GPS du rendez-vous. Vous pourriez en profiter pour vous y exercer : ils ont un excellent dojo… »

Ce furent ces derniers mots. Alors que les lumières flottantes se rapprochaient inexorablement, il disparu juste devant ses yeux. Il ne devait pas traîner. Ils avaient parcouru une sacré distance en moto. Et il devait rentrer avant la levée du jour s’il ne voulait pas alarmer Evangelina. Heureusement, la route n’était pas déserte. Et la télékinésie pouvait parfois permettre de ralentir suffisamment un véhicule pour y jouer les passagers clandestins sans risquer pour autant de se faire arracher le bras en l’agrippant. Cela laissait juste le conducteur un peu perplexe quand à une éventuelle défaillance mécanique aussi ponctuelle qu’inexpliquée. Il la reverrait. Il en avait la certitude. Et il espérait avoir enfin trouvé une alliée.