Un combat mon mignon ? (Squad + libre sur demande mp)

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Putain ce que ça faisait du bien !!

Enfin j'avais réussi à me prendre une heure pour moi. Mais contrairement à beaucoup de personnes, j'avais décidé de foncer à la salle de sport. En débardeur moulant qui dévoilait un peu mon ventre (et mon tatouage) et en pantalon de sport, avec une bouteille à la main, j'avais parcouru les couloirs pour la rejoindre. Il était tard, les autres devaient vaquer à d'autres choses et la salle était vide … Cool !

Aussitôt, je commençais à me défouler. Dès que j'avais posé mon pied, je me sentais mieux, mes cheveux volaient alors que je courrais faire ma première victime pour lui foutre un hight-kick dans sa gueule ! Le mannequin tomba alors que déjà je m'attaquais à un autre. J'allais aussi vite qu'il m'était permis, aussi fort que je le pouvais. J'avais besoin de me défouler. Rester toute la journée le cul vissé à une chaise avec l'autre dadet, très peu … et j'allais subir ça pendant six mois. Rien qu'à cette idée, mon coup de pied décapita un mannequin sur lequel je me défoulais depuis dix minutes. Je m'arrêtais un instant, pour l'observer, ma respiration et mon cœur s'accéléraient déjà. Je me sentais en vie, le sang qui circulait en moi, qui battait dans mes veines. Ça s'était ce que j'étais, une prédatrice, une personne de terrain ! Courir, sauter, combattre ! On ne pouvait m'enlever ça, cet instinct de chasse, de survie, de qui animait chacune de mes veines. Cette envie de liberté … jamais on me retirerait ça.

Après avoir un peu caché la tête en tissu dans un coin, je décidais de recommencer. Même si ça faisait du bien d'être seule, de n'avoir personne sur le dos, et encore moins l'autre qui demandait sans cesse du café à Cass, qui n'arrêtait pas. Et les autres que je devais aller voir pour tel ou tel truc …
Raaaaaaaaah le Booool !!

Mais là, ça aurait été cool qu'il y ait quelqu'un avec moi, pour que j'arrête de frapper dans le vide et ne blesser que des mannequins … aucune résistance … ça défoulait bien mais bon pour vraiment s'amuser.
Je me penchais pour récupérer ma bouteille et en bu une lampée avant de relever mes cheveux en arrière. Avec un vieil élastique, je les attachais en une grossière queue de cheval alors que je me lançais dans des acrobaties, et des attaques de la mort qui tue. Un nouveau mannequin tomba et alors que j'observais cette troisième victime de mes nerfs. Alors que je me demandais si ça serait pris sur ma paye, je vis près de l'entrée de la salle une silhouette, une silhouette de mec, une peau sombre et une belle carrure assez baraqué. Cooool !

-Eh, ça te dit un p'tit entraînement à deux ?

Je le regardais, attendant qu'il s'approche. J'allais pas faire comme avec mes mannequins, je voulais pas avoir des problèmes avec mon sup pour avoir envoyé un pote à l'infirmerie mais bon, pouvoir affronter quelqu'un dont je ne connaissais absolument pas à arme j'espère ou plus ou moins égal. Encore mieux, qu'il soit plus fort que moi. Et maintenant que j'y regardais à deux fois, il était carrément bien foutu.

Invité

- Bon, je me tire Blake, je suis crevé.
- Ok
- N'en fais pas trop quand même.
- Merci de te soucier de mon sort, mais ça va.

La porte du gymnase se referme, laissant la place au silence, pesant pendant quelques instants avant qu'il ne soit rompu par le bruit sourd des coups portés rapidement sur le sac de boxe. Trois mouvements des bras, trois coups de poing, puis une rotation du bassin pour venir asséner un coup de pied à mi hauteur repoussant le sac qui se mit à glisser le long du rail. Cela faisait maintenant une demie-heure que Blake répétait le même mouvement. La bouche close, les yeux clos, il faisait aller et venir le sac d'un bout à l'autre du rail auquel il était suspendu. Une fois un coup de pied gauche, l'autre un coup de pied droit, moins puissant, mais plus rapide.
Ses mouvements sont propres, tel un professionnel, il n'y a pas la place pour une hésitation, pour un déplacement parasite ou un geste inutile. Tomàs a déjà répété cet enchaînement de trois coups de poing et d'un coup de pied plusieurs centaines de fois. Ils les as tellement répétés que c'est devenu de l'ordre du reflex musculaire de tel sorte que lors d'un affrontement, il n'a plus besoin de penser quel membre bouger, son enchaînement se met en place tout seul, rapidement, précisément.
Il n'est pas un génie du combat, il n'a simplement connu que cela, l’entraînement, l’entraînement et encore l’entraînement. C'est pour lui l'unique manière de progresser sérieusement et de l’amener aujourd'hui au niveau des meilleurs combattants à mains nues du Triskelion. Malgré cette force indéniable, il sera loin de s'en vanter où de l'utiliser de manière non responsable. Enfant des quartiers défavorisés de New-York, il en reste pas moins très discipliné du fait de son passé dans les troupes d'élites de l'armée américaine. Mais il n'est pas le seul ici, beaucoup de mutant venant de l'armée se retrouve dans les sections du Bureau des Affaires Mutantes. Ma foi, c'est un travail comme un autre.

Les frictions de son pantalon de survêtement noir se mêlent désormais aux bruits qui parviennent aux oreilles de Tomàs, en plus de l'impact de ses coups. Ces bruits parasitent n'adviennent que lors de ses coups de pieds. Cette remarque prend finalement tout sont sens lorsqu'il se rappel qu'il est torse nu. Le bruit de la chaîne retenant le sac suspendu parasite également l'ouïe de l'agent Blake. Il est moins concentré. D'un geste, il regarde sa montre qui affiche cinq minutes et quarante secondes. C'est donc le temps qu'il peut tenir concentré sur une seule chose : le bruit de ses coups. Il se rapproche alors de la bouteille d'eau posée sur un banc. Il commence à ressentir la fatigue. Cela fait maintenant près de quarante minute qu'il s’entraîne.
Ce n'est pourtant pas assez. Si il veut être plus performant dans sa concentration, il doit tenir plus longtemps sur un tel entraînement. Cela lui permettra de maintenir ses huit doubles armés plus longtemps en se fatiguant de moins en moins et peut-être même en créer plus. S’entraîner encore et encore, pour devenir plus fort aux corps-à-corps, certes, mais également pour développer ses pouvoirs qui ne sont pas encore assez puissants pour lui permettre de rivaliser avec des télékinésistes où des criminels de hauts rangs.

Pendant toutes ces réflexions, il n'avait pas vu l'individu qui était entré dans le gymnase précédemment silencieux et désert si on excepte la présence de l'agent Blake.
Un entraînement à deux ? Pas le temps pour cela. Il devait encore poursuivre ses séries une heure pour espérer améliorer son temps lors de son prochain entraînement. Tomàs regarda dans la direction d'où provenait l'interpellation. Une femme se tenait près de mannequins décapités, le regardant, souriante.

- Moi ?

Après un rapide coup d’œil des lieux, il s'avéra qu'il ne pouvait y avoir d'autres options. Ils n'étaient que deux dans le gymnase.

- Eh bien... à quel genre d'entraînement pensez-vous ? Sur des mannequins ? Demanda-t-il d'une voix grave.

Il avait prévu de faire un combat contre trois de ses doubles, toujours en vu de maintenir sa concentration. Alors il n'avait pas réellement le temps de s’entraîner avec une inconnue. Tomàs regarda alors les mannequins décapités qui servaient plus à répéter des coups qu'à les frapper avec force comme cette femme venait, sans doute, de faire. Malgré tout, ce n'était pas des mannequins en mousse et il fallait une bonne technique pour les décapiter de la sorte. L'agent blake évalua la musculature de la jeune femme puis la déchirure des mannequins. Avait-elle fait ça avec ses pieds ? Si c'était le cas, elle devait être souple et assez vive. Ce n'était donc pas une débutante, ce qui pouvait laisser espérer que ce ne soit pas une perte totale de temps si Tomàs daignait s'entraîner avec elle.
Indécis, Tomàs se frotta la nuque.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Visiblement, je devais sortir ce mec d'un rêve ou d'une putain de réflexion pour qu'il ne me réponde que :

- Moi ?

J'eus un sourire, et je manquais de lancer ''Nan le lutin rose derrière toi … ah zut il a disparu donc oui toi ... ''. C'était pas la meilleure manière de commencer, surtout qu'il semblait en fait vraiment dans la lune, à observer tout autour de lui.

-Oui oui, à moins que tu ne vois quelqu'un d'autre …

Je me mordis à moitié la lèvre pour ne pas enchaîner avec ''mon chou''. Pas la peine de me faire détester par tous dès les premiers jours. Autant Monsieur ''j'ai ma gueule dans un dossier et une grande gueule au passage'' l'avait bien cherché, autant lui semblait juste un peu désorienté. Je l'avais surpris à ce point ? Discrètement je rebaissais un peu mon débardeur qui était remonté presque jusqu'à ma taille, cachant mon tatouage qui avait été dévoilé jusqu’aux les premiers pétales de la rose.

- Eh bien... à quel genre d'entraînement pensez-vous ? Sur des mannequins ?

Nan, décidément, soit il avait du mal, soit je l'avais d'une putain de transe physique, soit il était peut-être autiste. Mais bon, ça ne lui enlevait pas les superbes fesses qu'il avait. Je regardais mon pied, celui tatoué et commençais à le bouger, pour faire claquer les articulations tout en lui disant :

-Nan, se battre l'un contre l'autre, si ça te tente. Ça fait un bail que j'ai pas pu affronter un "vrai adversaire".

Je commençais à me rapprocher, à marcher pieds nus doucement et avec souplesse vers lui alors qu'il ne bougeait, se massant juste la nuque au passage. D'un coup, je me détachais les cheveux pour les secouer, les laisser respirer un peu. Timide peut être … je venais de tomber sur peut être le seul mec timide du coin. Parce que si on le comparait à l'autre Daniel … putain, rien à voir.

-Enfin c'est toi qui voit, c'est juste que j'ai envie de faire un peu plus qu'avec des mannequins, parce que s'entrainer sans résistance d'en face, c'est un peu nul en fait. Ça défoule mais ça aide pas tant que ça au final. Ça te dit? Si tu veux, j'y vais doucement, promis, mon but n'est pas de te décoller la tête comme à eux.

Et alors que j'étais encore sur des tatamis, à encore environ cinq, six mètres de lui, je me mettais en garde, toute souriante, bougeant lentement sur ses appuis. Je l'attendais, vraiment, s'il se dégonflait, ça me ferait presque de peine.

-Alors, capte ou pas capte ? Attention, y a qu'une seule bonne réponse mon chou.

Invité

Elle avait bien l'air sur d'elle. Il semblerait que pour une fois, l'agent Blake puisse trouver quelqu'un d'assez fort pour tuer son ennuie. Bien entendu, il était trop respectueux pour manifester de telles idées prétentieuses, cependant, c'était une réalité. Il n'avait encore jamais trouvé un adversaire contre lequel il pouvait se donner à fond si ce n'est ses doubles qui possèdent ses mêmes capacités.
Malgré tout, était-ce la réalité ? On dit souvent que ceux qui ont le moins de confiture l'étale le plus. Si c'était le cas, alors il valait mieux ne pas commencer trop fort pour ne pas blesser la jeune femme. Car oui, elle était très sur d'elle, demandant un « réel adversaire » demande qui, même si Blake en est capable, serait jamais question qu'il fasse. Ne jamais sous-estimer un adversaire, c'était une règle de base pour ne pas faire d'erreurs. Ne jamais provoquer un combat inutile, c'était également une règle importante aux yeux de Tomàs. En avait-elle vraiment besoin ? De quelle division faisait-elle partie ? De l'intervention ? Blake ne l'avait jamais vu dans les casernes ni en mission. Ce devait être une nouvelle recrue qui n'était pas gênée de massacrer le matériel du gymnase. Non, il y avait un truc qui clochait, elle était trop pressée de combattre et si Tomàs répondait sérieusement, elle risquait d'y laisser des plumes.
En temps normal, il ne se serait jamais posé toutes ces questions, puisqu'en temps normal ce sont de rudes gaillards qui demandent de l'affronter. Est-ce machiste de reconsidérer sa manière de combattre lorsque l'on est face à une femme ? Peut-être bien, dans ce cas, il allait y aller crescendo. Cela lui permettrait de juger de la force de son adversaire et de pouvoir honorer sa demande sans paraître insultant si ses qualités de combattante s'avéraient être fondées.

Elle se rapprocha alors de lui, décidée à débuter le combat. Ce n'était plus un entraînement, mais un duel. Blake était donc obligé d'y répondre. Soupirant légèrement, il déposa sa bouteille d'eau sur le banc. Elle était en garde, ce n'était pas une garde parfaite, c'était le genre de mouvement que l'on apprend dans des casernes et non dans des dojos. Il était fort à parier qu'elle avait eu une formation militaire au combat au corps à corps et non une formation d'arts marials. Ce n'était pas une mauvaise chose, cela devait lui conférer de bonnes bases. Cependant, elle semblait souple et agile, ce n'était pas la meilleures technique de combat pour ce genre d'aptitudes. Dans les casernes américaines, on apprend à se servir de sa force, on apprend à frapper l'adversaire sur des points sensibles plus ou moins évidents, mais surtout auquel l'adversaire peut s'attendre : côtes, nez, tempe, entre jambe pour les hommes. On y apprend à mener un combat le plus rapidement possible, préférant 'esquive ou l'encaissement plutôt que la parade que l'on peut trouver dans les arts martiaux. On y apprenait pas à se servir de la force de l'adversaire comme au Judo. On y apprenait pas comme se servir de ses jambes comme au Viet vo dao. On y apprenais pas à parer tout en bloquant les membres de l'adversaire comme dans la boxe Wing chung. On y apprenais pas non plus à frapper avec des armes redoutables que son les coudes et les genoux de manière efficace comme dans la boxe Thai. Cependant, cela restait une théorie très généraliste, mais il était fort à parier que cette femme veuille frapper fort et toucher directement dès les premières attaques. C'était en tout cas les conclusions de Tomàs qui pouvaient rapidement s'avérer fausses car dans un combat de ce genre, rien n'est joué d'avance.

- Et bien... Tu as l'air décidé. Si t'es forte, j'espère pouvoir apprendre aussi de mon côté.

Blake avait l'air convaincu de ses paroles. Il ne la sous-estimait donc pas, il ne faisait pas de second degré : il était honnête. Après tout, pourquoi une femme ne pourrait-elle pas lui mettre un raclée, c'était aussi vraisemblable qu'un homme.

- Bien, commençons.

Il se mit aussi en garde. Les mains ouvertes à plats devant lui plutôt que les poings serrés. Il gardait les jambes fixent, lui conférant de solides appuis. Sa garde était solide au niveau du haut du corps, ce qui supposait que la probabilité que son adversaire commence par frapper ses jambes avec ses pieds était grande. Cela pourrait lui laisser le temps de juger de sa précision. Lorsqu'on frappe les jambes il faut viser les articulations pour que cela soit plus efficace. Il pourra juger de sa force suivant le coup porté et de sa rapidité si il n'a pas le temps d'esquiver. Cependant, il se devait d'attaquer le premier, puisque c'était elle qui était en garde la première.

- Je suis Tomàs Blake, enchanté.

À peine eut-il terminé sa phrase d'un ton grave et monotone, il dégaina un coup de pied au niveau de la tête de la jeune femme, côté droit. Ce coup de pied était assez puissant pour qu'on ne puisse pas saisir sa jambe mais relativement doux pour laisser le temps d'une esquive. Voyons donc comment cette femme auto-proclamée « forte » allait réagir pour peut-être humilier l'agent d'intervention connu comme l'un des plus forts aux corps à corps mais aussi l'un des plus distant et timide.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Il ne bougeait pas. Est-ce qu'il m'avait vraiment entendu en fait ? J'avais l'impression qu'il buggait, vraiment. J'avais presque envie de lui en mettre une douce pour voir s'il réagirait. Mais oui, au bout d'un p'tit temps, il posa sa bouteille, et enfin, on pouvait passer aux choses sérieuses.
Enfin, les choses sérieuses … ce mec devait marcher comme une montre, par à-coup, parce qu'à nouveau, j'avais l'impression qu'il buggait. Presque à me faire déprimer. J'vais les lui connecter ses neurones moi, ça sera vite fait en fait. Un bon coup, ou un autre moyen plus expéditif, ce sera fait.

- Et bien... Tu as l'air décidée. Si tu es forte, j'espère pouvoir apprendre aussi de mon côté.

Cool, il ne semblait pas être grande gueule comme ceux que j'avais rencontrés avant, comme ses espèces de babouins que j'avais affrontés dans les casernes au début de ma formation. Lui, semblait assuré et surtout, surtout pas grande gueule. Ses aptitudes, il les connaissait, et bizarrement, je sentais que je n'étais pas face à un débutant. Ce serait sûrement très amusant et puis, j'avais envie de jouer un peu.

-Moi aussi, j'suis sûre que ça sera intéressant.

-Bien, commençons.

-Et bah, je désespérais.

Il se mettait en garde, bien plus fixe que la mienne, mais du coup, il serait un peu long à réagir, enfin, ça se joue à une demi-seconde donc bon … mais au moins, il n'y allait pas à la débutante, il connaissait son domaine. Je n'allais pas perdre ma soirée.

-Je suis Tomàs Blake, enchanté.

Et aussitôt le coup. À une seconde près, je ne l'aurais pas vu. Et me le serait pris. Ça aurait été dommage pour un début je trouve. Je lançais mon corps en arrière, ma main se posa sur le sol, mon corps entière était courbé, en une sorte de pont. Je n'avais pas besoin dans un sens d'aller si bas, mais avoir la main sur le sol me permettait de pouvoir repartir, de me relancer avec force. L'élan donné par ma main me fit bondir, et avec sa jambe encore dans les airs, je pus le mettre au sol, par la vitesse que j'avais et par son déséquilibre. Dans sa chute, je lui chopais les mains, histoire qu'il ne tente pas de m'en remettre une. Et une fois à cheval sur lui, lorsque son visage fut bien en face du mien, toute souriante, les cheveux rouges encadrant mon visage, je lui dis :

-Et moi, c'est Griffe, ravie.

Et, un peu malicieux, je décidais de poser un bisou sur sa joue, histoire de le taquiner. Peut-être que ça le réveillerai, je l'espérais, d'une certaine manière. Il avait une odeur exquise, un homme à croquer tout cru…

-1-0, ça te va ? On fait la revanche ou tu préfères rester là ? Comme tu veux à la limite, à mon avis, ça peut quand même être intéressant.

Séductrice … nan, en mode chasse, en mode jeux. Et aujourd'hui, je jouais avec lui. Comme les louveteaux, comme avec mon petit Hélios. On grogne, on mordille, toujours pour rire, jamais pour se faire du mal.
J'espérais juste ne pas lui faire peur, pas plus que nécessaire. Ce serait dommage de perdre mon premier adversaire.

Invité

Elle esquiva son coup d'une manière plus acrobatique qu'efficace. Cependant, malgré le nombre incroyables d'ouvertures laissées par une telle position de son corps, Blake ne continua pas son enchaînement. Il n'abaissa pas son pied sur le ventre de la jeune femme lui promettant un voyage au tapis. Il ne ramena pas son pied pour retrouver son équilibre pendant qu'elle posait sa main sur le tatamis. Non, il ne le fit pas et la raison était obscure, un moment de faiblesse ? Une volonté de tester encore plus les capacités de son adversaire ? Quoiqu'il en soit il jouait à un jeu dangereux et cela ne tarda pas à faire ses effets. Elle profita de sa jambe suspendu pour déséquilibrer l'agent et le renverser sur son dos. Mais même à se moment il semblait ne pas se donner à fond, ses muscles étaient relâchés, voulait-il vraiment voir quels étaient les skills au sol de son adversaire comme pouvaient le dire les jeunes ? Si tel était le cas, il devait rire intérieurement d'une piètre prise d'immobilisation. À moins que ce ne soit pas son genre de sous-estimer l'ennemi. Quoiqu'il en soit, un simple judokas aurait compris que pour se défaire facilement et sans encombre d'une prise ou l'adversaire met tout son poids sur vos poignets, il fallait simplement passer par la technique de la planchette japonaise, posant le plat de son pied sur le ventre de « l'immobilisatrice » et la reversant derrière soi plus ou moins violemment. Le reflex humain de vouloir amortir sa chute avec les mains allait la faire lâcher prise inévitablement ce qui laisserai quelques secondes pour se relever et reprendre l'avantage.
Mais la encore, Blake ne fit rien de cela et encore une fois il se fit avoir. La jeune femme se moquant ouvertement de lui et se permettant même de lui déposer un baisé sur la joue. À quoi tu joues Blake ? Ne me dit pas que c'est cela que tu attendais, pas toi ! Non ce n'étais pas possible, Tomàs n'est pas ce genre d'homme, cela allait plutôt l'effrayer, le faire sortir de ses gonds et me faire sortir de son emprise mentale. Je pouvais la sentir, sa poussée d'adrénaline, mêlé à cette expression de pure stupeur dans ses yeux. Il était temps que je ne laisse rien arrivé d'autre : Réveille-toi Squad !

Tournant ses poignets, contractant ses muscles avec toute la force dont il était capable, il n'eut aucun mal de se libérer de l'emprise de la jeune femme. D'un geste vif, violent, il la saisi à la gorge, la soulevant au dessus de sa tête, ne laissant plus ses pieds toucher le sol. Oui, voilà c'est exactement cela, de l'auto défense. Tu ne vas pas te laisser marcher dessus et humilier comme ça, tu est mille fois plus fort qu'elle, tu peux la battre les yeux fermé, Tomàs ! Tu sens son pouls dans tes doigts ? Tu sens sa vie dans ta paume ?
La lueur dans les yeux de Blake était changé, il était passé dans le mode survie. Pourtant, cette perte de contrôle, cette influence qu'ont ses doubles en lui, poussant pour sortir et le défendre contre le monde extérieur, tout cela, Tomàs pensait l'avoir domptés. Il l'avait domptés en Afghanistan, quand les balles et les mortiers explosaient et fusaient de toute part. Il l'avait domptés dans une mission commando, envoyé seul en reconnaissance là ou les battements de son cœur ne furent jamais plus élevés.
Alors que ce passe-t-il ? Pourquoi tout d'un coup tu laisses cet instinct de survie reprendre le dessus ? Ressaisis-toi ! C'est ce baisé qui te perturbe temps ? L'armée et les forces spéciales t'ont fait tant souffrir que ça ?

Il ne s'était pas passé beaucoup de temps depuis qu'il tenait Griffe suspendu au bout de son bras. En réalité, le temps qu'il réalise ce qu'il était en train de faire et il l'avait déjà déposé avec délicatesse sur le sol. Combien de temps l'avait-il presque étranglé ? Une seconde, deux secondes, pas plus, juste le temps de la regarder avec un regard qui ne lui ressemblait pas, celui des chasseur devant leurs proies, celui des chiens errants poussé le dos au mur. Le sentiment d'avoir sa vie en danger, voilà ce qu'il avait ressenti lorsque cette femme lui vola un baisé, le déposant sur sa joue.

- Je... Je... suis... désolé, vrai... je...

Il bafouilla, le regard dans le vide, toutes ses pensées encore dans sa tête. Il devait passer pour un psychopathe. Il avait agressé une collègue. Ce n'était pas rien, c'était même très grave. Il recula doucement de quelques pas, l'air hagard.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Il ne bougeait pas, ne semblait même pas réagir jusqu'au baiser. Ses yeux s'ouvrirent en grand, par la surprise, le geste sûrement. Je sentais que ça allait mal se passer alors pourquoi n'avais-je pas fui ? Je ne savais pas, je ne comprenais pas. Mais ce fut trop tard.
Il tourna ses poignets avec violence et gonfla ses muscles si brutalement que ses poignets furent libérer en moins d'un instant. Et aussitôt, avant même pouvoir réagir, j'eus sa main sur ma gorge, et alors qu'elle se resserrait, je me retrouvais transportée dans les airs … mon cerveau et mon cœur eurent un faux bond, je n'avais pas d'air. Mais qu'est-ce qu'il foutait !
Mes pieds battirent les airs, ma bouche ouverte cherchait de l'air alors que je ne pouvais pas aspirer quoique ce soir et mes yeux grand ouvert fixaient les siens … il ne semblait plus le même … son regard, un regard que je connaissais, si bien ... Mes mains s'étaient agrippées à son bras tendu et je tentais de le faire lâcher, serrant mes mains sur lui, pour enfoncer mes ongles dans sa peau. Je ne voulais pas lui faire de mal, pas maintenant !

-Lâch...

Même parler m'était presque impossible. Je remuais, aussi vite que mon corps le pouvait, mon cœur s'emballait presque plus vite que je ne l'avais entendu. J'avais peur, j'étais terrifiée. Je voulais pas mourir. Pas après tout ce que j'avais dû endurer pour survivre !

-Tom…

Juste trois secondes, trois secondes avant qu'il ne me repose doucement, mes pieds touchent à nouveau terre et que je ne manque de tomber contre lui, par manque d'air, par manque de force, par les tremblements de terreur qui me parcouraient encore. Je résistais, me tenant debout tant bien que mal, malgré mon envie de gerber. Je me sentais si mal ... Putain, j'avais le chic pour les trouver mes partenaires de combat ...

Après avoir toussé presque mes tripes, je relevais mon visage vers lui, vers ses yeux qui m'avaient tant effrayé. Il … putain, mais pire que moi. Ses yeux … méconnaissables. Ils avaient perdu ce qui m'avait tant fait peur, ce visage de prédateur.

- Je... Je... suis... désolé, vrai... je...

Désolé … encore heureux. Je me sentais mal, l'air qui m'avait manqué revenait maintenant mais le tournis causé par ce manque persistait. Je le regardais dans les yeux, doucement. Mais je lui avais fait si peur que ça avec mon baiser ? Note pour ce mec : ne JAMAIS lui faire la bise, question de survie !
Ce n'était plus le même, son attitude, son visage, tout ça avait changé en quelques secondes. Il commençait à reculer. Par peur ? Par honte ? Ça va, même si j'avais une tête de zombie pas trop réveillé, je survivais quoi. Il m'avait fait peur, il faut l'avouer mais bon, j'avais vécu pire quoi. Nan, en plus de la possible possibilité de mourir, ce qui m'avait vraiment fait peur, c'est son regard. Pourtant, je sentais les choses, pourquoi n'avais-je pas senti ça ? Il reculait, un peu, comme pour s'y voulait s'enfuir.

-Eh, ça va, y a pas mort d'homme …

Ni même de mutant … Je me redressais, respirait autant que mes poumons me le permettaient. Ma poitrine se gonflait autant que possible. Mon dieu, ce que ça faisait du bien de sentir l'air emplir mon corps. Je respirais normalement maintenant, ça s'était calmé, et ma peur également. J'avais cessé de trembler depuis quelques instant tout de même, et c'était tant mieux.

-Enfin … désolé aussi, si ça t'a dérangé ce que j'ai fait, j'ai tendance à … pas être du genre timide. Et à jouer … Mais j'oublie souvent que les autres peuvent l'être. Désolé Tomàs.

J'eus un sourire, un sourire sincère. Désolé, je l'étais réellement. Quand je me laissais prendre au jeu … enfin voilà, j'ai un peu de mal à voir les limites des autres et c'est galère.

Je baissais mes yeux et regardais ses avant-bras. Ils gouttaient de petites perles pourpres, perles dû à mes griffures. Et merde, je m'en voulais. Je me rapprochais, tout doucement de lui, l'observant pour ne pas le brusquer. Lentement, examinant chacun de ses geste pour éviter de m'en prendre un par ricochet, je posais ma main sur son bras, pour le relever un peu, que je l'observe de plus près, à côté de ses égratignures. Je guettais ses réactions, pour voir s'il acceptait ce contact ou non, s'il voulait que je m'éloigne. Je regardais ses yeux alors que je sentais l'odeur du sang. J'eus une seconde de bug, alors que je sentais la chose en moi gronder, grogner, ayant perçu à son tour, en même temps que moi l'odeur du sang. Je clignais des yeux, tentais de la rendormir. Cette odeur, souvenir de chasse et de tuerie, de choses dont je ne voulais pas me rappeler en fait …

-Et merde, j'suis désolé pour ça. Viens, je vais te les nettoyer.

Doucement, je fis un pas, tenant toujours son bras du bout des doigts. Je le regardais dans les yeux, pour tenter de savoir à quoi il pensait. J'avais vu les sanitaires, je pensais juste lui nettoyer, les passer sous l'eau déjà, et me foutre le visage dans l'eau froide au passage. Foutue odeur, ça me faisait presque frémir …
Calme … Calme … Je mordrais la lèvre avant de tirer un tantinet sur son bras, pour l'inciter à me suivre. Après tout, ce n'était que de l'eau, ça l'allait pas le tuer. Si ?

Invité

Il était grand temps pour Tomàs de reprendre ses esprits. Il était grand temps pour lui de comprendre. Cela devenait capitale pour son avenir. Comprendre comment il a pu laisser cela se produire, comme il a perdu le contrôle de ses sentiments et de son corps, comment il a pu en arriver au point de vouloir, ne serait-ce que durant l'espace d'une fraction de seconde, la mort de quelqu'un.

Il connaît son pouvoir, il connaît ses capacités : Il possède en lui la faculté de diviser son esprits et son âme et plusieurs morceaux qui prennent vie dans un périmètre limité sous forme de doubles. Pour l'instant, il est capable de diviser neuf grandes parties de son esprits pour former huit doubles. C'est un fait, c'est acquis, il ne peut en être autrement, c'est la logique même de son gène X. Alors pourquoi ? Pourquoi avait-il eu cette sensation qu'on prenait le contrôle de son corps ? Car c'était bel et bien cette sensation qu'il venait d'éprouver. Il fallait qu'il trouve des réponses, mais cela ne pouvait être fait aujourd'hui. Il avait compris le mécanisme qui avait poussé à cette défaillance. En fait, c'est un mécanisme assez simple qu'il connaissait avant et qu'il avait malgré tout réussi à dompter. Lorsqu'il est en danger, ou du moins qu'il se sent en danger, ses doubles forcent le passage et sortent pour défendre la vie de Tomàs. Après quelques années de pratiques il avait réussi à restreindre ce reflex uniquement lorsqu'il est dans un état endormi ou inconscient. Cependant, il semblerait qu'il ait sous-estimé une chose. Le contact avec autrui et le rapprochement avec d'autres personnes dans un contexte différent d'un combat à mort. Il n'avait pas connu cela depuis longtemps, il avait oublié ce que cela faisait, la sensation d'être dos au mur.
Ce qu'il fallait à tout prix désormais c'est que plus rien de ce genre ne se reproduise, surtout si cela met la vie de personne en danger. Cette pauvre Griffe avait du sérieusement se demander ce qu'il lui arrivait, elle avait du le prendre pour un cinglé, un dégénéré même. Car après, tout, elle lui avait juste fais un bisou, ce n'était, somme toute, rien du tout. Un jeu, oui, un simple jeu, une provocation des plus gentille dans un combat d'entraînement. Mais simplement, le fait que Squad ait refoulé cette timidité et son manque d'assurance avec les autres dans un coin de sa tête, la faire rejaillir d'un coup avait été perçu comme une attaque par ses doubles et par son subconscient.

Squad fut surprit lorsqu'il entendit la jeune femme le prendre aussi bien. Elle semblait affectée certes, mais il s'imaginait qu'elle l'aurait insulté et qu'elle serait partie en courant en criant partout qu'un malade mental était dans le gymnase. À côté de ça, elle s'excusa même d'avoir agis si, bizarrement. Ces douces et nobles paroles sortirent Blake de sa bulle et de son état psychologique second. Il avait une ouverture pour se reprendre en main et il le fit. Se redressant, inspirant légèrement pour faire redescendre son rythme cardiaque, il fit le vide instantanément dans sa tête, chassant toutes les perturbations liées à ses doubles. Son regard changea, redevenant doux, amicale et bienveillant.

- Vous n'avez pas à vous excuser. Je suis le seul qui ai dérapé, pété les plombs même on peut dire. Je m'en veux terriblement, je vous pries de bien vouloir m'excus...

Elle s'était rapprochée de lui, observant ses avants bras. Qu'est-ce-qu'ils avaient ? Tomàs ne ressentait rien ou plutôt il n'avais pas réalisé encore. Baissant la tête, il vit les marques et griffures étonnement profondes le faisant saigner abondamment.

- Heu... Ne vous donnez pas cette peine, je peux le faire seul, merci de vous préoccupez de mon sort.

Il se rapprocha du robinet situé dans les sanitaires du gymnase pour enlever rapidement le sang qui se trouvaient sur ses mains. Poussant la porte battante, il était suivi par cette jeune femme qui voulait certainement l'aider...

- Vous devez me prendre pour un cinglé. Vous ne devez pas être loin de la réalité ceci-dit. Mais si je peux vous rassurer, ce fut un débordement lié à mes capacités mutantes qui ne se reproduira plus.

Le saignement était arrêté, Tomàs s'essuya les mains tout en se redirigeant vers le gymnase. Il ne savait pas comment il pouvait rassurer Griffe, ou bien s'excuser. C'était encore une démonstration de sa grande maladresse dans se domaine.

- J'imagine que notre entraînement s'arrête là ?

Dit-il d'une voix grave, presque en chuchotant pour lui même alors qu'il se rapprochait de ses affaires afin d'enfiler un T-Shirt. Comment continuer un combat après cela ? Ce n'était certainement pas envisageable. Même si il restait normalement quelques exercice à faire pour Squad, il se demandait si il ne devrait pas partir immédiatement après ce qu'il avait osé faire.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

- Vous n'avez pas à vous excuser. Je suis le seul qui ai dérapé, pété les plombs même on peut dire. Je m'en veux terriblement, je vous pries de bien vouloir m'excus...

L'odeur …
Cette sensation moite que je sentais sur mes doigts …
Cette émotion qui me prenait et montait en moi comme un volcan …

Je ne l'entendis même pas sur le moment. Je faisais mon possible pour ne pas céder, pas de suite. Je ne voulais, ici, là, maintenant. Ce n'était pas possible … je fixais son bras, doucement, sans bouger, les yeux rivés sur mes mains que je sentais se teinter de sang, et celui-ci presque couler le long de mes avant-bras. Je n'entendis qu'à peine ses paroles, concentré par cette vision et par mon combat intérieur, et les compris après encore, quand enfin, je relevais les yeux vers lui.

- Heu... Ne vous donnez pas cette peine, je peux le faire seul, merci de vous préoccupez de mon sort.

Et il alla tout seul vers un robinet, pour aller y nettoyer son bras. Je le regardais s'éloigner, sans bouger, tenant mes mains devant moi. Mon regard repassa dessus … Du sang …
Mon cœur fit un bond. Je me retiens, crispant les yeux, inspirant autant que possible. Elle ne demandait qu'une chose, c'était de sortir, rien qu'un instant, pour pouvoir …
NON ! Pas ici, pas maintenant. Je serrais, le poing, dans son dos, avant de les rouvrir doucement et d'observer le sang à nouveau. Et de poser ma langue sur le bout de mes doigts pour en goûter le liquide carmin.
J'eus une absence, d'une seconde, avant de plaquer mes mains sur mes cuisses, pour les essuyer vivement sur mon pantalon de footing gris pale. Heureusement que j'étais dans son dos, je lui aurais sûrement fait peur, l'aurait fait fuir. Mais le goût de son sang avait décuplé l'envie de sortir, l'envie de chasser …
Et il se lava les bras, distillant cette odeur, dans la pièce. Calme, mais comment je pouvais le rester encore ? Je le suivais, les yeux baissée vers le sol, un peu comme une poupée mécanique. Je luttais en mon fort intérieur, le plus que je pouvais. Depuis cette soirée, avec ce voyou, je me laissais trop souvent emporter, et ça gagnait du terrain sur moi. Je l'appelais ma Bête mais en fait, ça n'avait pas de forme, ça n'avait pas de nom, c'était juste moi …

-Vous devez me prendre pour un cinglé. Vous ne devez pas être loin de la réalité ceci-dit. Mais si je peux vous rassurer, ce fut un débordement lié à mes capacités mutantes qui ne se reproduira plus.

-Non, je ne …

Je voulais relever la tête, mais j'avais peur de ce que je pouvais lui faire, maintenant.

-J'imagine que notre entraînement s'arrête là ?

-Hein ? Attend, non je …

Une seconde, mon corps se mouva presque tout seul, poussé par l'instinct de chasse. À demie consciente, je le plaquais contre le mur, prête à attaquer, la bouche entrouverte, les yeux presque tueur. J'allais le mordre. Au dernier moment, alors que dans mon esprit venaient des images qui me donnaient envie de gerber, j'eus un sursaut de volonté, et réussis à me reprendre, et au lieu de dévorer sa gorge, je plaquais mes lèvres contre les siennes, les yeux clos, les bras noués derrière sa nuque.
Je l'embrassais, pour ne pas le tuer sur place. Je ne revenais même pas de mon geste. Je ne le connaissais pas, je ne savais que son nom. C'était un collègue de boulot qui avait manqué de me tuer la minute d'avant et j'étais en train de lui roule un patin de tous les diables. Et c'est lui que j'aurais prendre pour un cinglé ? Je pense que je remportais malgré tout la palme. Je n'arrivais pas à me détacher de lui. Chaque secondes passés les lèvres contre les siennes faisaient disparaître de plus en plus la bête en moi. Sa rage, son envie semblait s'atténuer avec ce baiser. Pendant quelques secondes, ça continua, avant que je m'arrête, mais reste accroché à lui, les bras autour de son cou. Mon cœur, tout ça s'était calmé. Je respirais enfin normalement et me retrouvais.

-Désolé …

murmurais-je.

Invité

Le souffle du trouble de Griffe parvenait jusque sur la peau transpirante de Blake. Ce n'était pas de la sueur venant d'un exercice intensif même si il était vrai que Tomàs en avait fait un. C'était des sueurs froides de ce qui venait de se passer ici. Il la revoyait, pendant à son bras, au bout de sa main serrée autour de sa gorge. Quelle sensation étrange que celle d'avoir une vie au creux de sa main. Elle était forte, elle lui avait enfoncé ses ongles au plus profond de sa chair, mais à ce moment-là, si Blake n'avait pas repris le contrôle, il aurait simplement pu la tuer, par strangulation, là au milieu des tatamis. Non, il ne devait pas y penser. Secouant la tête pour chasser cette image de son esprit, il rangea ses affaires. Il devait oublier cette femme pour ne plus la faire souffrir. Elle était perturbée, ne sachant plus ou se mettre. On aurait dit Squad tellement elle était déboussolée. Cela fit presque de la peine à Tomàs qui l'observa, la fixant quelques instants après avoir reposé la serviette qui lui avait servit pour s'essuyer les mains précédemment entachées de sang. Sa respiration était retombée, devenant plus lente, plus calme, il avait reprit l’entier contrôle sur ses doubles et les perturbations étranges de son esprit.
Malgré tout, il sembla que toutes les perturbations se soient dirigées vers cette jeune femme désormais qui regardaient le sol, tendue. Elle bafouillait légèrement ne semblait pas savoir ce qu'elle voulait ou plutôt préoccuper par quelque chose d'autres. Était-ce réellement Squad qui l'avait traumatise autant. L'homme sur le point de partir reposa son sac, voulant s'approcher de la jeune femme pour savoir si elle allait bien, si elle se sentait bien ou si elle avait besoin d'aide. C'est à ce moment que son regard changea, levant brusquement la tête pour le fixer du regard, elle semblait ne plus être la même. C'était même plus que cela, la situation était inversée, après que Squad ait vu son corps dominé par une pulsion intérieure, ce fut le tour de cette jeune fille qui était en proie au même symptômes : Myosis prononcée, mâchoires resserrés, narines dilatées, rides du lion marqué ; telle une bête en cage, elle allait bondir une fraction de seconde plus tard, sur la gorge de sa proie pour la mordre et la vider de son sang.
Les mêmes symptômes, ce phénomène tellement étrange parcouru les synapse de Blake qui se demanda inconsciemment plus rapidement qu'il ne faut de temps pour le penser que ce phénomène pouvait pet-être être du à ses doubles, à cette même perturbations qui l'avait parcouru. Ce n'était peut-être pas simplement sa faute indirecte du fait de l'avoir étranglée, mais sa faute directe, la perturbant directement dans sa tête avec ses doubles. Cette possibilités invraisemblable retenait sur ce fait : les mêmes symptômes preuve qu'il y a le même mal qui ronge Griffe et qui avait rongé Blake quelques secondes plus tôt. Non, il devait se tromper, mais quoiqu'il en soit, il n'avait plus le temps de penser à cela puisque la bête féroce qu'était devenue cette belle jeune femme lui sauta bien effectivement à la gorge, prête à le mordre.
Sous la pression et la force mêlée à la rapidité et la surprise d'un tel retournement de situation, Tomàs fut plaqué contre le mur du gymnase qui trembla alors. Son temps de réaction était trop lent, il avait un wagon de retard sur ses événements, seul son cerveau arrivait avec beaucoup de peine à suivre alors que le temps que l’information parvienne à ses membres, il était déjà trop tard, elle l'avait mordu... non, embrassé !

Que s'est-il passé ?

Cette sensation, ce sentiment, ce n'étaient pas ceux d'une morsure à la gorge, ce n'étaient pas ceux d'une blessure mortelle inflige par un tigre ou un loup, non. La douceur du contact de ses fines lèvres sur les siennes, contrastée par la brutalité du geste, cet étonnement sur le visage de blake qui ne bougeai toujours pas, figé et pétrifié par cette gorgone des temps modernes, cette sirène envoûtante qui jouait pourtant à un jeu très dangereux ; tout cela était lié à une même surprise : celle de voir cette fille qui l’étreignait de ses bras svelte afin de l'embrasser passionnément.

Que faire ?

La tête de Tomàs était envahie, submergée, noyée pendant quelques secondes par ce qui venait de se passer. Il était perdu, surpris, déstabilisé, attendri et offusqué, il était tout à la fois mais rien ne s’échappait de cette boite crânienne qui se emplissait de toutes ses émotions. Étai-ce un piège ? Était-ce un jeu ? Était-ce un affront ou la preuve d'une passion ? Était-ce une déclaration d'amour ou de guerre ? Que faire ?
Elle avait les yeux clos, la bête qu'il avait vu plus tôt semblait être partie immédiatement. Alors que ses lèvres effleuraient les siennes dans ce baisé paralysant, il posa ses deux mains sur les épaules de cette femme impulsive. Il les déposa machinalement mais un dernier reflex, un reflex qu'il ne peut pas annuler après des années passées sur un champs de bataille, le força à agripper violemment sa partenaire et la repousser toujours en l'agrippant. Son visage changea de la stupeur au dégoût et à la colère. Était-ce réellement ces sentiments qu'il avait finalement choisi de montrer après ces trois secondes qu'il n'avait pas connu depuis fort longtemps ?

« Putain mais t'es une malade qu'est-ce-qu'il te prend ! »

Il avait crié, seul moyen efficace d'éliminer toute cette incompréhension qui l'avait envahis. Il s'en rendait compte désormais, il rougissait comme jamais, son cœur frappant tellement fort dans sa poitrine qu'il n'était pas difficile de l'entendre, même de l’extérieur. Pourtant il avait crié, il avait juré même par dessus, n'écoutant même pas les excuses de cette étrange femme qu’il avait finalement repoussé un peu plus loin pour s'en détacher complètement. Il la fixait, son visage passant maintenant du dégoût à la colère et l'incompréhension. As-tu vraiment choisi ton camp Tomàs ?
Elle avait manqué de la tué, il l'avait senti, mais elle l'avait finalement embrassé. Soit elle souffrait de délirants troubles psychiques, soit elle était comme lui : en prise à un pouvoir envahissant jusqu'à dicter certaines actions que l'on ne voulait pas faire. Blake l'avait étranglée après un baisé sur la joue il aurait très bien pu la tuer après un baisé sur la bouche. Une vision de ses huit doubles, armés d'un pistolet et pointant leurs armes sur la tête de cette femme avant de tirer dans un concert d'explosions réduisant ce joli visage et cette mine adorable en un néant rouge et sanglant. Combien de temps restait-il interdit à la regarder, les yeux écarquillés, le teint rougis malgré son appartenance afro-américaine et son cœur tambourinant comme jamais ? Il ne le savait pas lui même, c'était encore plus dur de se reprendre après un tel baisé qu'après une morsure. Il en était pourtant certains, cette morsure, il l'avait vue venir.

« Nan, je voulais pas crier enfin... c'est vrai quoi... qu'est-ce-qu'il te prend ? Déjà la première fois j'ai failli te tuer et là... Enfin je sais pas... »

Non, il ne savait pas, il ne savait rien, il ne pouvait rien faire d'autre que de se reculer d'elle. Malgré tout, il venait de réaliser qu'il avait hurlé incroyablement fort et qui ne lui en voulait pas tant que ça. Les forts sentiments qui l'animaient le faisaient bégayer et même tutoyer cette fille qu'il vouvoyait jusque là. Finalement il n'y avait pas mort d'homme et peut-être qu'il ressentait bien plus que de la colère, inconsciemment. Il voulait partir, ou mieux, il voulait se réveiller. Tout cela était surréaliste, incroyable et improbable. Il voulait se réveiller et voir que ce n'était qu'un rêve. Oui, un rêve, mais un bon ou un mauvais. Cela il ne le savait pas, il était l'homme le plus troublé à cette instant sur la planète entière. Il recula jusqu'à toucher le banc avec sa cuisse, banc sur lequel se trouvait son sac. Il continuait malgré tout de fixer la jeune femme même si la colère se dissipait de son visage laissant la place à sa simple gène, une gène enfantine, une gène de gamin : il avait simplement honte.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

J'aurais tant voulue que ça se passe autrement, j'aurais tant voulu que rien de ce qu'il s'était passé depuis les cinq dernières minutes ne soient arrivés. Parce que je ne voulais qu'il me prenne pour ce que je ne suis pas. Je suis … plus ce que j'étais, et j'en avais une preuve de plus aujourd'hui. L'embrasser ou l'égorger … la mort ou l'amour, dans combien de livres j'avais vu ce thème ressassé. Mais moi, c'était une réalité, car la passion était la seule chose qui pouvait calmer mes envies de destructions. Et j'avais préféré céder à elle qu'à l'envie de chasse.

Et pourtant, ces instants, ou je sentais la bête se rendormir étaient si doux que s'en était presque apaisant de l'embrasser ainsi. Je savais que c'était une connerie, que j'allais peut être volé à l'autre bout de la pièce (il m'avait bien étranglé pour un baiser …) mais dans un sens, je m'en fichais. Pendant un instant, je profitais juste de cette étreinte, juste pour croire durant une seconde que c'était réel, que ce baiser en était un vrai, pas uniquement un moyen de ne pas le tuer. Dommage qu'il soit si tendu, si pétrifié, sinon j'aurais pu y croire.
Et il m'arracha à lui, brusquement. Je senti ses mains s'emparer avec force de mes épaules alors que je m'apprêtais à cesser et il me repoussa à bout de bras, me ramenant presque à moi, et malheureusement à la réalité. Et son visage me fit mal, plus encore que les cris qui me vrillèrent les tympans alors que mes bras tombaient le long du corps.

« Putain mais t'es une malade qu'est-ce-qu'il te prend ! »

Son cri, dans un réflexe, je plaquais mes mains sur mes oreilles, pour m'en protéger, ne serais-ce qu'un peu mais c'était inutile. Maintenant que j'étais loin de lui, je commençais à ressentir ce que ce baiser avait occulté … je tremblais à moitié, non plus de lutte mais de faiblesse, de fatigue … et merde … je voulais pas ça, je devais tenir.
Je le regardais confuse, je voulais sa colère, je voyais sa gêne, je comprenais cela mais je n'avais pas eu le choix. Sinon, je lui aurais fait …
Non, n'y repense pas, ses images de sang, de sa gorge ouverte, tout en secouant la tête, toujours les mains plaquées sur les oreilles, je les chassais de mon esprit, aussi loin que possible. Pas question qu'elles me reviennent. Même si je sentais que effectivement ce ne serait pas le cas, je ne voulais pas tenter le diable, ni ses suppôts. J'entendais son cœur battre, je fermais les yeux, pour essayer de ne plus voir à quel point ça l'avait troublé, pour ne pas voir sa colère. Mais surtout, pour ne plus voir que déjà, je voyais un peu trouble …
Ça, et la lutte contre mes instincts, ça m'avait vidé. Mes tremblements s'accentuaient alors que je pressais de plus en plus mes mains sur mes oreilles alors que des acouphènes me faisaient souffrir. J'avais le tournis, de plus en plus.

-Je suis … désolé …

Je répétais ses mots, plus ou moins bien, plus ou moins fort en tentant de tenir parce que je ne pouvais lui expliquer. . Ça me tuait ce genre de choses, jamais je n'étais en état après une telle crise. Mais là, avec tout le boulot que me donnait Papy Chieur, plus ce que je m'imposais à moi même pour ne pas perdre, c'était quand même compliqué, pas eu le temps de manger depuis un moment et là … je me sentais mal. Je savais qu'il était en face, il n'avait pas bougé, même si je ne le regardais plus, j'entends encore son cœur, je savais qu'il n'avait pas bougé. Je voulais fuir, avant de sombrer. Même dans mon esprit, ça commençait à s'embrouiller. Même mes idées ne tournaient pas round. Il fallait que je tienne, je ne voulais pas tomber, je devais attendre, atteindre ma chambre …
Je tentais de rester réveillée, rester le plus lucide possible.

« Nan, je voulais pas crier enfin... c'est vrai quoi... qu'est-ce-qu'il te prend ? Déjà la première fois j'ai failli te tuer et là... Enfin je sais pas... »

La colère avait un peu disparu de sa voix. Je ne tiendrai pas, je le savais. Alors doucement, puissant dans mes dernières forces, j'ouvris les yeux, je relâchais ma tête puis leva la tête vers lui. Mon visage était devenu presque blanc. Le tournis me donnait l'impression de flotter, je ne savais même plus si j'étais debout ou allongée.

-Je ne vou … lais pas … te faire du ... mal …

Et aussitôt, je sus que l'instant d'avant, j'étais debout, car celui d'après, mes pieds se dérobèrent, mes jambes n'avaient plus assez de forces. Et je tombais, les yeux presque clos, sans aucune possibilité de me rattraper.

Invité

Elle devint pâle, bredouillant de plus en plus. Ses jambes tremblaient et la lueur de son regard perdait de son intensité au fur et à mesure qu'elle semblait résister à une sorte de soudaine fatigue qui venait de l'envahir. Elle allait chuter et s'évanouir devant l'homme qu'elle venait de soudainement d'embrasser. Quelle genre de chose pouvait bien l'habiter ? Quelle genre de personnes vivent ce genre de situation improbables ? Ses muscles cessèrent de maintenir son poids et elle s'écroula, chutant, les yeux perdu dans le vide.
Comme un reflex, Squad voulu la rattraper mais il était trop loin. Elle allait frapper le sol violemment si personne ne la rattrapait. Deux mains jaillirent, une peau noir, encore enveloppées dans un léger nuage fumeux. Il n'était pas seul, ils étaient trois, trois doubles ressemblant comme deux goûtes d'eau à Tomàs qui étaient apparu autour de la jeune fille. Le plus rapide la rattrapa, l’allongeant sur le tatamis avec délicatesse.

« - Qu'est-ce-qu'elle a ?
- J'sais pas... Arrêt cardiaque ?
- Je l'achève ? »

L'un des doubles pointa un pistolet sur la tête de la jeune femme évanouit. De son autre main, il tira le dessus de l'arme pour la charger, mettant son doigt sur la détente. L'original se rapprocha de la jeune femme, ignorant ses doubles et notamment celui qui était armé. Ce dernier commençait à rétrécir alors que le pistolet se transforma en couteau rose et bleu. Ses cheveux devinrent blond et long et une petite robe à pois remplaça son débardeur. Il était devenu une charmante petite fille armée d'un couteau en plastique menaçant d'achever cette femme évanouit alors que les autres doubles pouffaient de rire discrètement pour éviter que le même sort ne leurs soit jeté.

« Fermez-là... »

La petite fille disparu dans un deuxième nuage de fumée ne laissant plus que deux doubles, Tomàs et Griffe dans ce gymnase.

« - Bon plus sérieusement ? Elle s'est évanouit ?
- Visiblement, son cœur bat et elle respire...
- Elle est en sueur.
- Perte de conscience ?
- Non, choc émotionnel plutôt ?
- T'es sur ? Regarde, elle est morte de fatigue.
- Bah, chute de tension ?
- T'es con c'est de l’hypoglycémie ! »

Tomàs passa sa main sur le front de la jeune fille, la différence de teint des deux peaux fit réagir les trois Blake en même temps.

« Malaise vagal ? »
« Malaise vagal ? »
« Malaise vagal ? »

L'un des doubles apporta une chaise tandis que l'autre ramena une serviette humide. L'original suréleva les jambes de la fille en plaçant ses pieds sur la chaise pour irriguer de nouveau le cerveau et plaça la serviette humide sur son front. Ils n'avaient échangés aucun mot, tout s'était fait rapidement. Elle devrait normalement reprendre rapidement connaissance se disaient les trois Blake et ce n'était pas totalement faux. Les symptômes étaient les mêmes qu'un malaise vagal même si ils en ignoraient la cause.

« - 'Tin, tu t'es pas tapé la plus moche enfoiré...
- Clair, j'aurais bien aimé que tu fasses durer ça plus longtemps vieux coincé.
- Bon, c'est bon, fermez-là, je sais pas ce qui lui a pris mais elle avait limite envie de me buter plutôt que de... enfin... bref.
- Bah dis-le qu'elle t'a roulé un patin tu vas pas en crever. Et puis le coup de la folie meurtrière dans ses yeux, c'était limite sexy tu trouves pas ?
- Carrément mec ! »

L'original se pencha vers Griffe pour tenter de la réveiller avec quelques légères claques. Au même moment les doubles avaient complètement perdu leurs personnalités suite à une remontrance mentale de Tomàs. Ils se tenaient en retrait, l'air vide.

« Hum, Griffe... heu... vous m'entendez ? Hoho reveillez-vous ? Ça va ? »

Quelle situation délicate pour le soldat de la delta force. Il n'avait pas reçu cette formation et tout cela le perturbait beaucoup.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Le choc ne vint pas, il fut bien plus doux que je le pensais …

Le reste fut flou, j'entendais, percevais à peine des voix, parfois des images imprécises. Le visage de Tomàs revenait régulièrement. Peut-être trop, ou pas, je ne savais pas. Par instant, mes yeux s'ouvraient à peine, juste le temps de voir son regard. Je n'entendais presque rien. Sa voix par instant. Mais je n'en étais même pas sûre. Je me sentais bouger, légèrement rien de plus. Juste des impressions, des sensations fugaces, une peau chaudes sur mon front glacée par des sueurs froides, sensations qui disparaissaient l'instant d'après. Je n'étais même pas sûre …
Je sentis de la fraîcheur sur mon front, tout mon corps fut parcouru de frissons. Même si c'était agréable, c'était incroyable froid pour moi d'un coup. Ma respiration fut plus rapide pendant quelques secondes avant que ça se calme à nouveau.

Des images défilaient en même temps que ce que je percevais le monde extérieur. Des images du passé, des sons, des moments, des odeurs, tout ça …
Des morceaux du passé, des brides qui revenaient comme des flashs dans mon esprit, m'arrachant des murmures, des gémissements même. Je remuais, des gestes un peu violents, sec comme des impulsions, de spasmes un peu brusques. Des mots m'échappaient parfois en plus des plaintes, des mots, des noms. C'était un cauchemar dont je n'arrivais pas à me réveiller. Ma vie …

-Neera …

J'étais presque en nage, entre ce qu'il s'était passé avant, pendant, et après la crise, ce n'était pas étonnant. Ma petite sœur me revenait à l'esprit, son visage, son sourire, et tous ces moments avec elle. C'était si doux, et en même temps si blessant. Ça me faisait souffrir, et le reste, mon père, tout ça.

-Non … pas ça …

Je bougeais, me torturais presque à cause de ces visions. Je sentais des mains sur mes joues, mais j'arrivais pas encore à me réveiller. Je tremblais encore, moins, de froid, de peur …

« … Griffe... »

C'est mon nom qui me réveilla, le nom que je m'étais donné, ce nom qui me suivait partout maintenant. Celui que je m'étais donné. Je me redressais, d'un coup, faisant tomber mes jambes à côté d'une chaise, sans comprendre ce qu'elles fichaient dessus. Je ne savais plus. Je respirais à plein poumons, comme de peur que l'air disparaisse d'un coup. J'avais besoin de cet air, même s'il me faisait tourner la tête. J'étais un peu recroquevillée sur moi-même, complètement perdue, tremblante toujours, frissonnante. La serviette de mon front tomba par terre. Mon cerveau était encore complètement embrouillé. Doucement, très doucement, je relevais les yeux vers cette personne qui était resté, qui était là à mon côté, qui m'avait sorti de ses cauchemars, Tomàs.
Je l'observais, et alors que je me calmais, que je reprenais un rythme cardiaque et respiratoire plus ordinaire, je voulais me blottir contre lui. Juste pour être avec quelqu'un, juste pur ne pas être seul. Cet homme, cette rencontre. Si je n'étais pas dans un état pareil, j'aurais hurlé de rire je pense. Mais là, je n'arrivais qu'à faire un simple sourire. Je ne savais même pas si j'arriverai à me relever. Toujours pâle, toujours faible, je ne pouvais m'empêcher de murmurer :

-Désolé ...

Mais surtout, je rajoutais à la suite, en tentant de sourire le plus sourire :

-Et merci …

Je ne savais pas comment réagir maintenant. La seule chose que je voulais faire là, c'est dormir. J'étais si fatiguée, je me sentais vide, presque complètement vide. Me blottir contre lui, pour ne pas tomber à nouveau, et dormir contre lui. Juste sentir que j'avais une épaule sur laquelle m'appuyer. Mais je ne bougeais pas, je ne voulais pas encore m'imposer. Entre le combat, et le baiser, c'était trop, je ne voulais pas m'imposer plus encore, lui faire plus peur encore. Ce que j'espérais juste, alors que j'observais ses yeux, tenant tout juste sur mes bras tendus. Même ça, lui demander de ne pas partir, je n'arrivais pas à le dire, je n'arrivais pas à le faire. Je tremblais encore trop.

Invité

Ses paupières s'entrouvrirent progressivement alors qu'elle semblait revenir à elle, se réveillant d'un mauvais rêve. Maladroite, elle se releva à moitié, appuyée sur ses mains posées derrières elle, les yeux dans le vide comme encore happés par les souvenirs de ce qui s'était passé dans son esprit. Elle avait prononcé quelques mots, quelques nom même durant sa phase inconsciente et malgré l'aspect touchant de cette démonstration de fragilité, il n'en était pas moins perturbant pour Tomàs qui se demandait maintenant ce qu'il était censé faire avec cette fille complètement déboussolée. Ses jambes chutèrent de la chaise sur le sol alors qu'elle se mit à bredouiller des choses que Blake n'entendit pas clairement. Elle tentait de le remercier en lui souriant comme elle le pouvait. Était-ce sincère ? Était-ce juste fait pour le rassurer lui dans la vision de soif sanglante qu'il avait vu à travers les jolis yeux de la belle demoiselle alors à ce moment comme sur le point de se métamorphosée en créature terrifiante ? Peut importe, elle avait le souffle encore très saccadé, irrégulier et aussi très rapide, trop rapide.

« Pardon ? Ah... heu... pas de quoi c'est, normal. »

Non, en aucun cas ce qui venait de ce passer n'était normal, rien de tout cela n'était normal, il était donc impossible qu'un homme sain d'esprit trouve cela ordinaire. À vrai dire, Tomàs Blake aussi avait besoin de se reposer un peu, mentalement plus que physiquement d'ailleurs.

« Vous devriez rester allongée encore un peu le temps d'être calmée... »

Il poussa légèrement les épaules de Griffe vers le sol, une main derrière sa tête, l'allongeant pour qu'elle reprenne son souffle. Ses gestes étaient emplis de gène et ses mains n’avaient pas la même fermeté que la dernière fois qu'il avait empoignée cette fille. Il ne savait pas où poser ses mains ni son regard d'ailleurs et lorsqu'elle fut allongé, la tête contre le sol, il se recula légèrement, se dirigeant vers la chaise, à côté des jambes de Griffe. Il la recula un peu et s'y assis, fermant les yeux pour vider son esprit et réfléchir quelques secondes. Ses deux doubles étaient toujours vide de personnalité, planté au même endroit, il s'en rendit compte et les fit disparaître d'un geste de la main, en espérant ne pas avoir effrayé ou inquiété Griffe.

« Heu, désolé, c'est... hum... mon pouvoir... »

Devait-il l'emmener à l'infirmerie pour contrôler son état de santé ou plus simplement l'accompagner au dortoir pour qu'elle puisse se reposer... il n'en savait rien et la seule chose qu'il voulait c'était disparaître comme ses deux doubles : dans une nuage de fumée se dissipant rapidement, aussi vite que son souvenirs dans la tête de cette femme qui le perturbait, c'était le moins que l'on puisse dire.
Faire le vide, faire le vide, faire le vide. Voilà ce qui importait pour l'instant, rien de plus, il fallait juste oublier et reprendre à zéro. Bien entendu, c'était plus facile à dire qu'à faire et repartir à zéro est loin d'être le point fort de Tomàs. La discussion en général est quelque chose ont il ne maîtrise pas les codes, restant en retrait de tout cela autant que faire se peut. Néanmoins, si questions il cherchait à poser, ce n'était pas là la chose la plus difficile en ce moment étant donné qu'elles l'envahissaient de toute part. Des question le concernant, la concernant et les concernant. Malgré tout il tenta de faire le tri... Mais que lui était-il arrivé ? Qu'avait-elle vu dans sa tête ? Et qui était cette Neena ou Neera il n'avait pas bien entendu ce nom que Griffe avait prononcé lors de son évanouissement.

« Ça vous arrive souvent ? De... vous évanouir ? »

Il ne la regardait pas, il gardait les yeux fermés cela l'aiderait à lui aussi reprendre ses esprits et aussi à ne plus être gène. Gêné, oui, gêné. Il savait qu'il l'était, mais il ne savait pas encore pourquoi. Pourquoi ne parvenait-il plus à la regarder dans les yeux ou même à regarder dans sa direction, c'était à n'y plus rien comprendre...

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

« Pardon ? Ah... heu... pas de quoi c'est, normal. »

Mal à l'aise, c'était peu dire. Cet homme, je n'arrivais pas à le comprendre. Il semblait si vulnérable, presque trop fragile. Plus que moi encore à vrai dire. Je l'observais, scrutant ses yeux. Cette épaule que j'espérais, je doutais de l'avoir. Il semblait si étrange. Il m'intriguait. Aussi faible étais-je, je pouvais dire cela. Cet homme m'intriguait. Je tenais toujours sur mes bras, tremblante comme une feuille. J'avais à peine la force de faire ça, mais je restais ainsi. Et j'avais si froid d'un coup que mon corps sembla changer, qu'un vent glacé avait soufflé et que ma peau se hérissait presque de partout. Seul mon visage était épargné par cette si soudaine ''chair de poule''.

« Vous devriez rester allongée encore un peu le temps d'être calmée... »

Avait-il vu ? Sûrement. Aussi il s'approcha, et doucement, une main sur l'épaule et une dernière la tête, me rallongea sur le sol. Je sentais son mal l'aise grandir encore. Je me laissais faire, le regard toujours dans le sien, tournant doucement le corps sur le sol, pour de côté, pour le voir.
Et là encore, je ne pus m'empêcher de lui sourire, doucement. Parce que je l'en remerciais, d'être là, de ne pas être parti, de m'aider ainsi.
Puis il se leva, et alla vers la chaise, pour au final s'asseoir dessus. Je l'observais, me recroquevillant un peu, comme un enfant, comme un chaton. Ses rêves qui m'étaient revenu, ça faisaient si longtemps qu'ils ne m'étaient apparus. Et j'avais peur, comme le premier jour. Sauf qu'aujourd'hui, je n'étais pas seule. Et ça me rassurait un peu. Même s'il était sur une chaise, un peu plus long, ça me rassurait qu'il soit là... il fermait les yeux, voulait-il dormir ? Peut-être, je ne savais pas. Alors je regardais autour de moi.
Et soit j'étais absolument pas en état, soit Tomàs … mais il en avait trois en fait. Je me mis à cligner des yeux, croyant que c'était de la fatigue. Ça devait sûrement être ça, puisqu'ils ne bougeaient pas. Mais nan, pas vraiment. Tomàs fit juste un geste de la main, et ils disparurent, tous les deux en poussière. Mais on était en quoi là ? En plein remake de Naruto ? J'avais un peu de mal à le croire.

« Heu, désolé, c'est... hum... mon pouvoir... »

Ah … Oki. Donc au moins, ça me rassurait, c'était pas moi qui déconnait grave.

-D'accord,

dis-je pour ne pas mettre un blanc.

Sauf qu'il arriva. Ce blanc me mettait mal à l'aise. J'entendais tout, ma respiration, mon cœur qui battait, et même le sien. Pas aussi calme qu'il semblait l'être. Je sentais presque mes yeux se fermer tous seuls. Mais je voulais pas dormir de suite. Je cherchais quoi dire, sur quoi repartir parce que je n'avais aucune idée de comment tenter de relancer la conversation. Nan, rien ne me venait là. Pas la moindre idée. Et il ne me regardait pas, toujours les yeux fermés sur sa chaise. Moi je n'arrivais pas à détacher mon regard alors pourquoi ? Lui avais-je fait si peur ?

« Ça vous arrive souvent ? De... vous évanouir ? »

De m'évanouir … ça me fatiguait mais presque jamais je ne m'étais retrouvé dans un tel état. Mais là … mon dernier passage au réfectoire remontait à mes premiers jours ou Cass m'avait emmené pour que je me paume pas. Et depuis, vite fait, j'avais grignoté à droite à gauche pour ne pas perdre une heure à manger, pour pouvoir m’entraîner, ou dormir un peu. Mais là, mon corps avait lâché. Trois jours que j'avais presque rien mangé … fallait que je fasse gaffe, c'était une grosse connerie de ma part.

-Nan, j'ai juste pas fait attention … et c'est tombé quoi. T'en fais pas, un peu de sommeil, un passage à la cafte, et on pourra tenter un nouvel entraînement.

J'avais terminé par un sourire, mais lui, il n'avais pas bougé. Et toujours, il avait les yeux clos. Je resserrais mes bras autour de moi, un peu perdue. Je le dégouttais ? Est-ce qu'il ne voulait plus me regarder à cause de ce que j'avais fait ? Ses questions, rien que d'y penser, ça me faisait mal. Mais c'était dur de lui expliquer que je lui avais en quelque sorte sauvé la vie en l'embrassant. Je suis une idiote …

-Pourquoi tu gardes les yeux fermés ?

J'avais envie de savoir, pour ne pas rester dans le flou. C'était important pour moi de savoir. S'il avait voulu, il aurait pu partir, et me laisser là. Alors pourquoi ?

Invité

Elle semblait écouter les conseils de Tomàs, restant allongée le temps de se reposer légèrement. Elle se retourna dans la direction de Blake pour le regarder d'un regard plutôt bienveillant et amicale, peut-être trop même. Ne se préoccupant que très peu des doubles elle posa une question plutôt embarrassante. Tomàs ne savait pas trop quoi dire et resta un peu interdit après ce que venait de dire la jeune femme. Pourtant cette question était légitime même venant d'elle qui voulait le tuer quelque minutes plus tôt. Et c'est alors que tout commença à se bousculer dans sa tête, se bousculer et en même temps s'organiser, apparaissant devant lui comme une évidence qu'il avait simplement nié. Lorsqu'elle lui demanda pourquoi il n'ouvrait pas les yeux, il le fit malgré lui, comme un reflex, posant son regard sur elle. Oui, il posant malencontreusement son regard sur cette silhouette élancée, fine mais pas pour autant fragile. Sportive, dynamique même allongé sur les tatamis, dans un débardeur noir laissant ses bras nu et mettant en valeur ses formes féminine. Il posa surtout son regard dans le siens, dans ses yeux d'une couleur imperceptible, sur ses lèvres presque souriante, malicieuse et sauvage, ou une mèche de ses cheveux se perdait. Il posa son regard sur sa chevelure, comment ne pas la rater, des cheveux couleur sang. Un rouge qui ne peut pas laisser indifférent même l'agent du BAM qui est supposé faire fit des émotions.

D'un geste il passa ses deux mains sur son visage pourtant à quoi bon, il avait deviné, et c'était trop tard pour faire demi tour. L'ironie de la situation le fit sourire alors qu'il bascula vers l'avant, ses coudes sur ses genoux et ses mains liées devant lui. La tête baissée, le regard perdu, il savait.
Il savait que cette fille l'avait troublé, chamboulé dans ce qu'il était et bousculé dans ce qu'il pensait être. C'était un sourire honnête, en coin, démontrant à la fois l’embarras mais surtout la compréhension de la situation. Il comprenait tout, il avait les yeux ouvert non seulement sur le monde mais aussi un peu plus sur lui. Il comprenait pourquoi ses doubles avaient voulu sortir lorsqu'elle lui avait déposé ce baisé et il comprenait pourquoi il avait crié lorsqu'elle l'avait embrassé alors que nulle colère il n'avait ressenti à ce moment.
Les yeux ouvert, il n'était plus déboussolé.

« C'est une bonne question... Il faut dire que c'est difficile de tirer une conclusion sur ce qu'il vient de se passer n'est-ce-pas ? On a chacun hésité à se tuer pour finalement nous sauver mutuellement y'a de quoi être troublé, tu ne trouves pas ? »

C'était la deuxième fois. La deuxième fois qu'il la tutoyait et ce n'était pas anodin. Ces paroles n'avaient pas été réfléchies elles étaient sorties naturellement. Cela devait être le première fois depuis bien longtemps d'ailleurs et ce tutoiement en était la preuve. La première fois aussi il n'avait pas réfléchis, lui criant dessus sous l'effet de la surprise il en avait oublié la politesse qu'il pensait de rigueur.

« Ça va mieux ? »

Demanda-t-il a son tour, voyant que la jeune femme semblait moins agité que précédemment. Elle semblait même très calme, les jambes repliée vers elle, non loin de la chaise ou se tenait Blake. Ses bras resserrées autour d'elle, elle paraissait néanmoins songer à quelque chose qui la perturbait. Mais l'empathie était quelque chose d'inconnu pour Tomàs et il était incapable de dire ce qui pouvait la perturber malgré le calme qu'elle parvenait à retrouver. Il pensa à ce regard qu'elle avait eu, lui posant une question dont il semblait connaître à l'avance la réponse. Mais c'est un peu toujours la même chose, on ne demande que des choses que l'ont sait se taisant lorsque l'on ne connais pas la réponse.

« La rage de tout à l'heure était due à ton pouvoir n'est-ce-pas ? Je dois dire que la mienne aussi... On pourrait presque se comprendre... »

Il avait fini sa phrase dans un murmure, comme si il ne voulait pas vraiment qu'elle l'entende mais qu'il le pensais pourtant. Oui, il semblait bien que ce soit les mêmes troubles qui agitent les deux êtres. Et ce triste point commun pouvait devenir une force si l'avenir les amenait à s'entraider. Malgré les nombreuses choses inexplicables qui demeuraient, Tomàs semblait libéré et calmé intérieurement comme si Griffe parvenait par sa simple présence à adoucir sa crispation quotidienne qui fait de lui un homme froid et distant depuis bien trop longtemps.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Il ouvrit les yeux, je gardais le sourire. Dire que c'était juste le fait qu'il me regarde n'était peut-être pas chaud, j'avais que je n'arrivais pas vraiment à devenir ce qui me faisait sourire ainsi. Mais au moins, il me regardait à nouveau. Et mes yeux plongeaient dans les siens, dans ses amandes sombres, éclairées de reflets marron. Et quand nos yeux se croisèrent, quand lui aussi s'attarda sur les miens, mon sourire ne se fut enfantin, plus du tout. Il était tendre, il était femme, il était heureux. Celui d'une personne qui était sereine maintenant.
Ses mains passèrent sur son visage. Je crus un instant qu'il voulait encore se cacher, j'eus peur un instant avant qu'au final il avança son corps, les coudes posé sur ses genoux et un sourire sur les lèvres. Je n'arrivais pas tant que ça à le déchiffrer celui-ci. Je l'observais, des frissons me parcourant le frisson. Je commençais à avoir froid, ainsi allongée sur ce tatamis. Et ça se répandait dans mon corps, peu à peu. Mes bras se resserraient autour de moi alors que ma peau se hérissait au fur et à mesure.

« C'est une bonne question... Il faut dire que c'est difficile de tirer une conclusion sur ce qu'il vient de se passer n'est-ce-pas ? On a chacun hésité à se tuer pour finalement nous sauver mutuellement y'a de quoi être troublé, tu ne trouves pas ? »

Se tuer … Oui, j'avais manqué de le tuer. Il l'avait vu. Pas que ça m'étonnait tant que ça, je n'avais pas voulu faire dans la discrétion, la folie meurtrière qui m'avait gagné n'avait pas pour objectif cela, d'être discrète. Mais qu'il l'ait saisi … je ne savais pas vraiment quoi dire, perdant un peu mon sourire au souvenir de ses images qui m'étaient venu, de ses envies … en même temps, la douceur de ses lèvres, son odeur … je pense que malgré tout, je ne regrettais pas mon geste. Car il m'avait permis de me rapprocher de lui, plus encore, plus que lorsque j'étais au-dessus de lui, sur les tatamis. J'aurais aimé me redresser là, mais je ne savais même pas si j'y arriverai seule. Je hochais la tête, ne voulant pas dire simplement ''oui''. Parce que c'est tout ce que je trouvais à dire. Troublant, oui. Mais je ne savais pas quoi dire de plus. Je ne détachais pas mon regard de lui, à vrai dire, je ne le voulais pas.

« Ça va mieux ? »

Doucement, je commençais à me redresser un peu. J'avais trop froid, c'était plus agréable d'être ainsi, plus droite, déjà contre la surface froide des tatamis, une main toujours autour de moi, l'autre par terre pour que je ne m'écroule pas par terre. J'avais froid, j'avais faim et j'étais plus que fatiguée. À la limite, si là on me filait une couverture histoire que je crève pas, et je pourrais m'endormir d'un coup.

-Mouais, ça va, j'suis juste frigorifiée...

Doucement, je repoussais mes mèches en arrière puis repliais au final les jambes contre moi, et les entourer de mes bras, pour faire en sorte de converser un équilibre à peu près correct. Sa présence me rassurait, vraiment. J'avais l'impression que pour une fois, je pouvais parler, et pourtant, je n'y arrivais pas. Pourquoi ? Parce que j'avais un peu la sensation, l'intuition que si je le faisais, il partirait. Il était trop tôt. Mais j'avais confiance avec lui, maintenant. Après tout, il avait eu ma vie entre ses mains, et m'avait pas tué.

-Et j'ai envie d'aller dans mon lit,

lui dis-je avec un sourire, un peu plus enfantin que tout à l'heure.

« La rage de tout à l'heure était due à ton pouvoir n'est-ce-pas ? Je dois dire que la mienne aussi... On pourrait presque se comprendre... »

Se comprendre … j'eus un coup au cœur, dans un sens, le sourire disparu à nouveau. Se comprendre. Personne ne m'avait jamais dit ça, personne depuis Neera. Je ne bougeais pas, je continuais à l'observer, pourtant je le sentais là, en plus de tous ce qui me perturbait, la fatigue, les frissons … J'avais envie de pleurer. Rien que ça, juste pleurer, pour vider tout ce que j'avais sur le cœur. Pleurer, la chose que je n'avais pas fait depuis sa mort à elle, alors que j’avais ôté peu à peu la vie à mon père durant ce premier jour maudit. Pour la première fois depuis que Tomàs avait rouvert les yeux je baissais les miens vers mes mains nouées sur mes jambes. Sur ses mains qui avaient déjà presque tué deux fois. Mon père, cet ivrogne qui avait tiré sur Darius, tous les deux étaient à l'hôpital maintenant, dans le coma, pire que des légumes. Je m'étais toujours cru seule, réellement. Et là, cet homme, lui aussi ça venait de lui.

-C'est compliqué,

Mon regard remonta à nouveau vers son visage. Et doucement, pour éviter de verser ses larmes qui pointaient, je parlais :

-Je ne suis pas vraiment seule. Quelque chose dort en moi … Et peut sortir parfois, comme tout à l'heure.

Je n'avais jamais été sincère comme ça, à parler sans réfléchir, sans me demander s'il pourrait me faire du mal avec ça. Là, je parlais, c'était tout, et je me sentais en confiance avec lui.

-J'ai manqué de te tuer, j'ai peur de moi, parce que je ne sais pas vraiment quand ça peut sortir. Normalement … Enfin bref, le sang m'a fait péter les plombs. Et c'est ma faute, désolé …

J'aurais voulu qu'il se rapproche, qu'il ne reste pas sur sa chaise. J'avais froid, j'avais envie d'être à nouveau contre lui, juste pour pouvoir sentir sa chaleur. Mais je ne voulais pas approcher, au risque de lui faire peur à nouveau. Cet homme, je ne savais ce qui était permis ou non. Tomàs, qui es-tu ?

Invité

Il réalisa un peu tard, trop peut-être, ce que Griffe lui avait dit avant qu'il l'embarrasse avec ses questions. Tomàs se releva presque brusquement, n'ayant pas du tout deviné même si cela paraissait désormais évident, que Griffe était frigorifiée et peut-être même en hypothermie. Il balaya le gymnase du regard, hésitant quelques secondes. C'était certains qu'au lieu de discuter de choses futiles il aurait certainement mieux à faire de se préoccuper de la santé de la jeune femme. Il lui fallait une couverture mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus courant dans le gymnase. Il restait ses affaires, sa veste, une veste de cuir, noir, assez chaudes étant donné l'époque de l'année mais certainement moins confortable qu'une couverture. Malgré tout, cela ferait certainement l'affaire. Il se dirigea d'un pas décidé vert son sac et pris la veste qui était pendue à côté. On aurait pu croire qu'il s'en allait, pris d'une envie soudaine ou piquée pour une mouche inconnue. Mais lorsqu'il se saisit de la veste il se rapprocha de Griffe, passant dans son dos pour lui déposer le manteau sur ses épaules. Il entrouvrit la bouche comme pour dire quelque chose puis se résigna, restant silencieux tout en se reculant légèrement. Quelle était la formule consacrée dans ce genre de situation et que fallait-il qu'il fasse ensuite... Si elle était fatiguée et frigorifiée il fallait l'accompagner jusqu'à un lit certainement mais pourquoi ne pas appeler un médecin ou une infirmière pour vérifier qu'elle aille réellement bien ?

« Heu... Tu peux enfiler ça si t'as froid. Et... hum... si t'es fatiguée, ne vaudrait-il pas mieux que je t'accompagne jusqu'au dortoir pour que tu puisses te reposer... Ou... Ou alors à l'infirmerie si tu te sens pas... enfin... ça dépend si tu peux marcher... »

En effet, ce n'était en rien aisé. Griffe lui expliqua ensuite ce qui la perturbait et ce qui l'avait perturbé. Il est vrai que Tomàs avait entre aperçu dans son regard une rage animale avant qu'elle ne l’étreigne et ne l'embrasse. Mais ce genre de regard, ce n'était pas la première fois qu'il le voyait bien que ce fusse la première fois qu'il soit aussi violent. La rage présente dans le regard des soldats se battant et mettant leurs vies en jeu pour des choses qui leurs échappent, cette rage, mêlée à du désespoirs car c'est bien la seule chose qui peut les maintenir debout, cette rage aussi il l'avait vue. Les yeux injectés de sang d'un ennemis qui vous fonce dessus sachant pertinemment qu'il ni aura pas deux survivant et sortant son couteau pour vous égorger, l'adrénaline lui faisant reprendre des instincts quasi primaires, cela aussi il le percevait. Il n'était certainement pas empathe et ne possédait pas de compassion telle qui lui permette de deviner les sentiments d'autrui. La preuve, il n'avait même pas vu que Griffe était frigorifiée. Cependant, lorsqu'un être humain possède l'envie de tuer dans son regard, cela il le voit, et il le voit très clairement. Elle n'était pas seule donc, drôle de coïncidence, lui non plus. Quelque chose dormait en elle et dans le cas de Tomàs ils étaient huit. Et pour finir il pouvait sortir chez elle et se manifester chez lui. Non, finalement il ne s'était pas trompé, ces deux personnes souffraient des mêmes maux, métaphoriquement parlant du moins, et pouvait aisément se comprendre.
Le résultat était le même : elle avait peur d'elle et peur de son pouvoir c'était évident même avant qu'elle ne l'avoue, s'excusant encore une fois pour ce qu'elle avait fait bien que ce soit Squad qui ait débuté les hostilités. Malheureusement, ce n'était pas un plomb qui avait pète c'était sa maîtrise du pouvoir qui n'était pas suffisante pour assurer la sécurité de ceux qui l'entourent. Cette même maîtrise que Squad pensait posséder mais qu'il vit s'écrouler et disparaître aujourd'hui. Tomàs restait debout, à côté de Griffe, légèrement en retrait après lui avoir déposé sa veste sur ses épaules et avoir écouté ce qu'elle lui disait de manière attentive et concernée.

« Bah n'en parlons plus, ce n'est pas arrivé donc ne t'excuse pas ou j'en ferais autant. Je vois très bien ce que tu peux ressentir... La peur de soi même, le sentiment de ne pas être seul... J'ai en quelque sorte la même chose. Mais je suis sur que l'on peut arriver à dompter ces trucs. Et si on y arrive pas seul, on peut sûrement y arriver ensemble, non ? »

Il se déplaça face à elle, tendant sa main devant lui pour l'aider à se relever si elle en avait la force. Sa main était presque moite, la paume tourné vers le plafond, mais son geste n'avait pas été réfléchis du tout comme ses paroles d'ailleurs. Il reprenait confiance malgré tout parvenant parfaitement à outre passer ce qui venait de se passer et à tourner la page, une nouvelle page.

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

D'un coup, il se leva, et fit demi-tour. Je le regardais, relevais la tête, étonnée, presque stupéfaite, par cette soudaineté dans ses gestes. Il marchait en me tournant le dos, sans un mot. Un éclair me traversa l'esprit, il partait ? J'eus un pincement au cœur, et une larme perla alors que je pensais à cette idée presque inhumaine à mes yeux, après ce que je lui avais dit. Il partait, comme ça ? Je n'arrivais même pas à le croire. Tomàs, aussi étrange soit-il, aussi froid avait-il pu paraître ne pouvais pas me faire ça.
Nan, effectivement, je me trompais, complètement. Il prit quelque chose, et se retourna, pour revenir vers moi. Je me sentis idiote, presque trop. J'avais douté pendant un instant de ça, de lui, croire qu'il pouvait me faire ça. Je ne le connaissais pas tant que ça, un peu, mais il l'avait dit lui-même avant « On pourrait presque se comprendre... ».
il avait un vêtement à la main. Et doucement, il s'avança jusqu'à moi. D'un coup, en essayant d'être un minimum discret, j'essayais les larmes qui perlaient mes yeux. Il passa derrière moi, je sentis comme des frissons, non pas de froid mais d'autre chose alors qu'il me posait doucement la grosse veste de cuir sur les épaules. Je ne bougeais presque pas, lâchant cependant mes jambes pour poser mes mains sur le tissu, pour le serrer au niveau de mon cou, comme pour m'en faire une cape.

-Merci …

murmurais-je.

Je relevais le regard vers lui, tournais pour le regarder alors qu'il sembla vouloir dire une chose avant d'au final fermer la bouche. Puis se recula. Mes yeux se baissèrent, pour cacher un peu cette humidité qui m'avait prise tout à l'heure et que je ne voulais pas lui montrer. Cet homme, c'était si étrange, comme une sorte de … raah, je ne savais même pas en fait.

« Heu... Tu peux enfiler ça si t'as froid. Et... hum... si t'es fatiguée, ne vaudrait-il pas mieux que je t'accompagne jusqu'au dortoir pour que tu puisses te reposer... Ou... Ou alors à l'infirmerie si tu te sens pas... enfin... ça dépend si tu peux marcher... »

Doucement, je m'engouffrais dans cette veste, passant mes bras dans les manches, et la serrant autour de moi. J'avais toujours froid, mais c'était déjà tellement plus agréable. J'étais dans un cocon. Et c'était tellement rassurant. Le poids du vêtement, son odeur tout particulièrement me rassurait, me réconfortait dans un sens.

-Je sais pas. J'ai juste envie de dormir en fait … mais je ne sais même pas si je peux.

C'était idiot, mais ainsi, par terre, alors que lui était debout, me paraissant presque gigantesque sur l'instant, je me sentais vulnérable, trop à mon goût. Je n'aimais pas cette sensation que je sentais en moi, cette faiblesse. Ça me donnait envie de fuir. Pourtant, dans un même temps, je ne voulais pas le fuir, pas lui en tout cas. Pas cet homme. Je voulais me relever, pour être à sa hauteur mais je sentais à peine mes jambes à vrai dire. Je ne savais ce que qui était le mieux, le lit ou la case infirmerie. Je ne serais dire, dans les deux cas, je dormirais alors bon …
Et enfin, il parla, toujours un peu en retrait à mes côtés, debout.

« Bah n'en parlons plus, ce n'est pas arrivé donc ne t'excuse pas ou j'en ferais autant. Je vois très bien ce que tu peux ressentir... La peur de soi-même, le sentiment de ne pas être seul... J'ai en quelque sorte la même chose. Mais je suis sûr que l'on peut arriver à dompter ces trucs. Et si on y arrive pas seul, on peut sûrement y arriver ensemble, non ? »

Mes yeux se relevèrent à nouveau vers lui. Et là, ils étaient brillant, je ne le cachais même pas. Je m'étais toujours cru seule, j'avais toujours cru que jamais je ne trouverai quelqu'un de semblable à moi. Je m'étais toujours cachée pour me protéger de tout, pour éviter de me perdre. Pensant qu’ainsi, je réussirais à rester celle que j'étais. Mais non, ce n'était pas ainsi, je ne devais pas faire ainsi. Je me perdais plus encore de cette manière. Je me cachais, sauf qu'on avance pas ainsi. C'est autrement. Et j'avais l'impression que lui, il pourrait m'aider, dans un sens.
Il passa devant moi, et me tendit la main, paume vers le ciel. Mes yeux étaient toujours rivés sur les siens, et je tendis mon bras pour saisir son bras. Je voulu me relever. Mais je réussis à peine me m'appuyer sur mes jambes. Trop faible. Même pas fichu de marcher. Dans un monde guidé par la sélection naturelle, j'aurais déjà été tué, car trop faible.
Mon emprise autour de sa main se fit plus faible alors que j'allais le lâcher. Je n'arrivais pas à marcher, je n'arriverais même pas jusqu'à mon lit ainsi. Mes yeux allèrent vers le sol alors que doucement je disais :

-J'y arrive pas …

Invité

Elle voulait dormir et on ne pouvait que la comprendre. Épuisée, exténuée aussi bien dans la tête que dans le corps, Griffe tenait le manteau de Squad pour se tenir chaud avant de l'enfiler. Un silence s'installa, et on pouvait entendre les bruits du Bureaux des Affaires mutantes, des discussions , des bruits de pas, de moteurs, en tendant l'oreille on pouvait très bien passer au delà du silence. Après lui avoir tendu la main, elle essaya de se relever tant bien que mal avant de se résigner. Ne pouvant marcher, Tomàs se sentit obligé de la porter ne serait-ce qu'au dortoir pour qu'elle récupère. Elle était à bout de force et ses jambes tremblaient sous son poids alors qu'elle s'accrochait au bras de Tomàs pour tenir debout. Elle ne semblait aucunement simuler et sa fatigue était bien réelle. Après un instant d'hésitation, Squad se décida, l'observant avec compassion.

« Ben dans ce cas, je vais te porter »

Il avait annoncer cela avec un sourire, pour ne pas faire culpabiliser Griffe. Elle devait peut-être se sentir comme un poids, un boulet pour Squad, le retenant dans se gymnase alors qu'il était venu pour s'entraîner. Mais du côté de Tomàs, rien de tout cela ne lui venait à l'esprit. Il a toujours été quelqu'un de serviable, près à aider lorsque la situation le demande que ce soit par instinct ou par gentillesse. Derrière la façade et le colosse fragilisée très franchement par une gène chronique dans le monde social, on peut très facilement trouver quelqu'un de bien.
Un bras dans le dos et l'autre derrière les genoux de Griffe, Squad la portait désormais dans ses bras, avec une certaine facilité. C'était une situation embarrassante pour lui mais il ne s'était pas posé de question. Il évitait de la regarder pour ne pas la gêner également. Au moment de passer la porte, il se souvenu qu'il avait un sac de sport. Il l'avait oublié, absorbé et envoûte par cette fille qu'il tenait dans ses bras comme dans un contes pour enfant. Mais son comportement avec la gente féminine n'était rien d'autre qu'un comportement puéril, peureux, inexpérimenté et enfantin. Rien de ce que Squad ne dégageait était digne de respect dès qu'il s'agissait d'autres choses que le terrain, le combat, la guerre, la souffrance et les canons. Il n'avait rien connu de fort, rien de durable, rien de poignant. Rien qui ne vous prenait au tripes, car c'est ce qu'il ressentait, un poing dans on vente, fort, puissant extrêmement puissant. Il comprenait enfin pourquoi tout ce temps, la delta force s'évertuait à ne pas recruter d'hommes amoureux, mariés ou qui tenaient à quelqu'un en particulier. Car cette force là peut vous changer quelqu'un le projetant dans les profondeurs abyssales du désespoir ou le rayonnement éternel de la plénitude.
Détourner le regard encore et toujours c'est ce qu'il avait fait et maintenant il ne se retint plus, la fixant des les yeux, l'espace d'un instant comme pour être sur, comme pour ne pas se tromper. C'était peut-être idiot mais il admettait tout cela, il n'y était pourtant pas particulièrement préparé mais il semblait s'être fait une raison. Tout portait à croire qu'il ne nierais, comme toute ses choses qu'il a nié en lui, les refoulant loin de ses pensées. Mais pas cette fois-ci. Ce serait différent, totalement.
Il créa un double, qui pris le sac de sport le suivant derrière. Il se dirigeaient vers le dortoir, faisant fit des remarques ou des regards car c'est ce qu'il avait fait toute sa vie.

[RP terminé pour Squad, ce fut un plaisir Griffette !]

**Agent du BAM Delta** Messages : 297 Date d'inscription : 14/09/2012 Age : 30

Je devais paraître pathétique. Une enfant. Non, même pas, un bébé, une faible. Incapable de marcher, de bouger, presque de penser. Qui ne voulait plus qu'une chose, c'est disparaître. Une enfant dont les yeux humides étaient rivés sur le sol, la main lâchant celle qu'on lui avait tendu. Un saut de l'ange au-dessus du vide, peut-être. Ou juste l'envie d'arrêter de lutter sans cesse, sans merci face à un monde qui ne voulait pas d'elle.
J'ai cru que ça se terminerai ainsi, qu'il partirait, me laissant là, et que je tomberai au sol, m'endormant en pensant à tout ce que je lui avais fait. J'ai cru que ça finirai ainsi. Et que dans un sens, ce serait mieux pour tous. Pour lui surtout qui ne serait plus en danger.

« Ben dans ce cas, je vais te porter »

Pardon ? Je relevais les yeux vers lui, vers son visage souriant. Il me regardait, et je ne savais pourquoi, il souriait. Je voyais tant dans son visage et en même temps, je ne savais qu'y voir. Trop de chose, peut-être …
il se baissa, ses bras passèrent autour de moi et que je me retrouvais contre lui sans avoir pu protester de quelque manière que ce fut. Sans le vouloir, je me sentis rougir. Mon corps était plus chaud d'un coup, et j'avais l'impression presque de bouillir de l'intérieur. C'était déroutant, vraiment. Parce … bah parce que je ne pouvais rien faire contre ça ! Mais tant mieux, il ne me regardait pas vraiment. Il avançait, le regard fixé devant. Et moi, je tentai de ne pas regarder son visage, les mains croisé contre moi. Même si j'étais carrément gênée d'un coup (chose qui m'arrivait jamais), je me sentais apaisée en même temps, bercé par les battements de son cœur que j'entendais, la tête contre son torse. C'était aussi agréable que déstabilisant. Je m'endormais contre lui, en confiance, réellement. J'avais les yeux mi-clos quand il s'arrêta. Je les rouvris, leva doucement les yeux, et croisa les siens qui me fixaient. Je ne savais pas quoi rien, ni faire, ne bougeant pas. C'était un arrêt sur image, plus un mouvement, plus un son, sauf celui de nos respirations et de nos cœurs respectifs. Cœurs qui s'étaient tous deux un peu emballés, l'instant d'un instant. Je n'étais plus rouge, et j'espérais que ça ne revienne pas. C'était autre chose, différemment cette fois. Pas de la honte, pas tous ce que j'ai pu ressentir avant. C'était tellement confus … tellement que je n'arrivais pas à l'identifier. La bouche légèrement entrouverte, je ne savais pas quoi dire, et même les idées qui me venaient disparaissaient sur l'instant. C'était compliqué, diffus et assez … je n'arrivais pas vraiment à l'expliquer, trop tard.
J'aurais voulu je crois pouvoir lire en lui, savoir à quoi il pensait parce que je n'osais lui demander, ni émettre un son. J'étais captive de ce regard qui me sembla durer une éternité avant qu'il ne se remette en route, et que mon cœur arrête de tenter d'enfoncer ma cage thoracique. Le calme revint, aussi vite qu'il avait disparu. Un autre lui nous suivait. Mais je savais qui me portait, le seul Tomàs à mes yeux.
On n'avait pas fait cinq mètres qu'à nouveau mes yeux commençaient à se fermer. Quinze mètres, je luttais encore faiblement contre. Vingt-cinq et je m'endormais contre lui, le battement de son corps comme berceuse et le rythme de sa marche pour m'apaiser. En moins de cinq minutes de marche, je m'étais assoupie profondément, la tête contre son torse, comme une enfant. Une enfant qui avait trouvé quelqu'un d'exceptionnelle aujourd'hui, qui avait trouvé quelqu'un qui lui ressemblait. Qui la comprenait.

RP TERMINE POUR GRIFFE

**Agent du BAM Alpha** Messages : 11 Date d'inscription : 29/08/2012

Patterson prit une profonde inspiration, laissant la fumée au goût acre mais tellement plaisant de sa cigarette descendre dans ses poumons. Puis, il recracha la fumée la fumée par le nez, les yeux mi clos. Il était sur la terrasse pour les fumeurs du BAM, lieu pour l'instant désert. Il fallait dire que peut de fumeur traînait plus que nécessaire en ce lieu dans cette période froide de l'année. Ils préféraient la pièce fermée et ventilé que l'administration avait mit à leur disposition. Patterson préférait la terrasse. Il pouvait voir la mer, la rivière et la ville. Un spectacle intéressant. Et surtout, cela lui assurait une relative tranquillité. Non du point de vue de ses pouvoirs, qu'il ne coupait jamais suffisamment pour s'isoler du monde, mais du point de vue des regards physiques. Il pouvait alors se concentrer sur autre chose. Bien sur, il était tout à fait capable de faire plusieurs choses à la fois. Mais pour laisser son esprit vagabonder, c'était infiniment plus simple quand il n'avait pas à ce concentrer sur une autre tâche inutile. La manie des humains à entasser la paperasse était réellement stupéfiante. On aurait dit qu'ils cherchaient à mettre un mur de papier entre eux et tout ce que la réalité pourrait jamais leur infliger. Ridicule. Mais tel étaient les humains. Et le rôle qu'il avait choisi lui imposait d'agir en tant que tel. Il tira une nouvelle bouffée de sa cigarette. Un plaisir qu'il s'autorisait aussi rarement que possible. Les effets des plaisirs de la chair sur son corps se faisaient trop facilement ressentir. Il avait encore prit un kilo. Ce n'était pas bien grave, mais il le savait, ce corps allait finir par devenir obèse et disgracieux. Ce qui n'était pas à son avantage, les gens faisaient plus facilement confiance aux personnes ayant un physique commun ou un peu avenant. Mais tel était le prix à payer lorsqu'il occupait un corps. Il s'y était fait il y avait longtemps. Il n'avait pas la volonté d'animer ce corps suffisamment pour qu'il conserve des muscles fermes. La cigarette n'allait plus durer très longtemps.

Mais la pause avait été intéressant. Deux esprits, si instables, si faciles à chambouler... Présents dans une même pièce, sur le point de s'affronter physiquement... Irrésistible. C'était des esprits comme ceux la qu'il était tellement amusant et simple de manipuler. Il suffisait d'une petite pression, d'une légère idée suggérée et leurs esprits passaient en mode automatique, agissant comme selon leurs instincts. Et des instincts qui leur criait à corps et à cris de se battre, de laisser couler le sang. A ce demander comment ils avaient fait pour passer les tests psychologiques d'entrés. Ils étaient deux superbes bombes à retardement. De celles qui allaient de faire de jolis dégats en explosant. Le femme travaillait pour Hopes, en plus. Il allait garder ça à l'esprit. Elle n'avait vraiment pas l'air de l'aimer... ou en tout cas, la colère contenue contre lui était conséquente. Il veillerait à entretenir cette colère. Quand le monde s'effondrerait sous les pieds de Daniel Hopes, que tout ses amis chercheraient à l’abattre, elle serait le fidèle chien de chasse qui viendrait lui mordre les jarrets. La colère deviendrait haine, il s'en chargerait. C'était toujours amusant de voir un homme chassé par ses anciens proches. Cette Miss Hunter, cette fille adoptive, Miss Lacourt, les X men, le BAM... tous pourchasseraient bientôt le flamboyant Hopes. Et lui et ses secrets tomberaient droit dans les bras du Shadow King. Avant bien sur, qu'il ne décide un grand final...

L'homme, lui, n'avait pas une position aussi intéressante. Mais... son esprit, tout aussi tourmenté que celui de la jeune femme recelait également un trésor. Une pulsion, une indépendance, un germe... Quelque chose qui attendait son heure. Et quel homme ne viendrait pas en aide à une telle promesse ? Certainement pas le roi d'ombre. Il garderait un œil sur cet homme. Aussi bien dans le monde des esprits que dans celui physique. Il avait lu en lui. Il savait ce qui pourrait l'amener cet graine à maturité. Et il ne manquerait pas de s'en rappeler le moment échéant. La encore, ce serait sublime. Tel était le talent des manipulateurs, de profiter de chaque opportunité pour faire progresser leurs plans ou en échafauder de nouveaux. Il n'avait pas poussé trop loin son petit jeu, ni laissé de trace psychique, ce contentant de pousser quelques ressorts. Et c'était suffisant pour l'instant...

"Retournons aux travail..."

Patterson avait énoncé cette phrase à mi voix, avec un petit sourire ironique. Il écrasa sa cigarette contre un muret, puis la jeta dans un des cendriers prévu à cet usage. Alors que la pluie commençait à tomber, il remonta le col de son blouson et reprit le chemin de son bureau. La journée aurait au moins eu un point positif... Et deux nouveaux jouets.