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 Oblivion: Rise of the Phantom

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Evan Blake
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MessageSujet: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeMer 24 Oct - 9:42

Ça avait été trop simple…Bien trop simple. Il fallait bien que ça merde quelque part. A un moment ou à un autre. Et là, pour merder, ça merdait grave. Du genre champion du monde. Il n’était peut-être pas le virtuose du vol qu’il imaginait. Sinon, il ne probablement pas, à ce moment même, agenouillé avec le canon d’une kalachnikov pointé sur la tempe au plein milieu de la jungle loin de chez lui et de la femme qu’il aimait. Triste erreur d’appréciation.

Pourtant tout avait bien commencé. Ils étaient partis il y a cinq jours de la capitale. Une expédition quelque peu hors du commun. Deux tout terrains chargés de matériels et de vivres pour une semaine, une dizaine de mercenaires expérimentés prêtés par un chef de guerre local à qui l’on avait généreusement graissé la patte, trois guides autochtones connaissant la région comme leur poche et cinq personnes pour gérer la logistique. Autant dire une promenade de santé qui relevait plus de la chasse au trésor version club Med que d’une expédition visant à récupérer un trésor. Evan n’était pas en terrain connu mais il avait négligé une règle de base : la discrétion est mère de sûreté. Surtout dans une région où les conflits tribaux servaient de trame politique. Mais Ash lui avait assuré que nul ne s’en prendrait à une expédition défendue par des hommes qui avaient une réputation telle que la leur dans la région.

Et il n’avait pas tort. Les deux premiers jours, la progression fut aisée et rapide, facilité par l’aide de certaines tribus locales à qui l’on distribuait allégrement des caisses d’armes probablement volées à l’armée ou importées par contrebande comme droit de passage sur leur territoire. C’est une fois dans la jungle que les choses se gâtèrent. Plus ils avançaient, plus les chemins semblaient étroits et l’environnement hostile. Entre la moiteur de la jungle, le harcèlement constant des moustiques qui vous tourne autour le jour et celui de différents bestioles toutes plus venimeuses les unes que les autres qui tentent de venir vous visiter la nuit, l’expédition était devenue une épreuve aussi bien physique que psychologique. Le manque de sommeil et la sensation désagréable que les vêtements fusionnaient avec la peau faisaient de ces lieux un ersatz d’enfer bien réel. Un enfer vert.

Le troisième jour, ils avaient dû abandonner les 4x4. La piste n’était plus praticable pour les engins. Il fallait poursuivre à pied. Bien évidemment, il fallait réduire l’expédition. Un seul guide, celui issu d’une tribu locale, cinq mercenaires, Ash et Evan. Les autres étaient restés au campement afin de protéger le matériel. Les cartes étaient devenues inutiles. Les seules indications étaient celles que la légende avait bien voulu leur laisser et qu’Evan avait interprétées à la lumière de relevés topologiques et des maigres connaissances archéologiques sur la région. Là encore, l’aide d’Ash s’était montrée précieuse. Ses contacts avec les autorités locales avait facilité l’accès à certains documents et les échanges d’idées que Blake avait pu avoir avec lui avaient nourrit ses réflexion et fait découvrir la probable localisation du trésor. Un lieu difficile d’accès, reculé et selon les légendes, hanté. Mais plus ils semblaient approcher de leur objectif, plus la nature semblait hostile et la jungle inextricable. Ils progressaient lentement à grand renfort de machette, devant se frayer un passage au milieu des lianes et des fougères, une toile d’araignée végétale qui semblait se refermer sur eux comme un piège.

Les hommes semblaient de plus en plus tendus. Ils adressaient à Evan des regards lourds comme s’ils considéraient ce dernier comme responsable de les avoir mené dans ces lieux maudits. Le matin du quatrième jour, le guide avait disparu. Il s’était probablement enfui par peur et superstition. Mais cela renforça le sentiment de malaise et la tension au sein du groupe. Ils pénétraient dans un territoire interdit. Ils en avaient acquit la conviction en croisant une rangée de cinq ou six crânes alignés sur une longue pierre. C’était un avertissement. Mais également un signe qu’ils se rapprochaient de l’objectif. Evan avait de moins en moins confiance dans les hommes d’arme. Ils semblaient bien trop tendus, leurs regards trop hostiles pour que cela soit anodin. Seul Ash restait étrangement calme. Le silence était devenu la règle. Ils n’échangeaient que par gestes. Et plus ils s’enfonçaient dans la jungle, plus l’atmosphère devenait pesante, oppressante.

Ce n’est qu’au crépuscule du cinquième jour qu’Evan finit par comprendre. Alors qu’ils approchaient du lieu supposé du trésor, ils se retrouvèrent dans une clairière qui ne laissait aucun doute sur son utilisation. Les squelettes qui s’y trouvaient servaient de guide touristique. Il faut dire que le cliquetis des sécurités que l’on ôte alors qu’il était penché sur sa boussole était également une indication on-ne-peut plus claire. Tout cela n’avait été qu’un coup monté. Et le commanditaire n’était probablement qu’un homme de paille. Evan pesta de s’être montré si naïf. Mais son goût de l’aventure l’avait emporté sur toutes ses précautions habituelles. On l’avait emmené à l’autre bout du monde pour l’éliminer. Celui qui avait monté ce plan s’était donné beaucoup de mal et avait dépensé sans compter. A quel point le jeu en valait-il la chandelle ? Ash adressa à Evan un sourire narquois les bras croisés. Il l’avait suivi, surveillé pas à pas pour le compte du commanditaire. Il s’était servit d’une ancienne légende locale pour attiser sa curiosité.

Evan tenta de disparaître. En vain. Il essaya de priver les hommes de leurs armes en ayant recours à la télékinésie. Même échec cuisant. Comment était-ce possible ? Ash continua à le fixer, amusé, en tapotant sa tempe.

« Ne cherche pas…Tes pouvoirs sont inefficaces face aux miens…Tu aimerais comprendre, hein ? Allez, je suis bon prince, je vais te donner quelques éléments avant que tu n’ailles dire bonjour au grand patron. Tu t’en es prit aux mauvaises personnes. A de nombreuses reprises. Ca fait quelque temps qu’un contrat court sur la tête de William Smith. Mais je suis le seul à être parvenu à t’accrocher…Les autres ont probablement fini dans l’East River avec des semelles de béton…Pour ma part, j’ai préféré t’amener sur mon terrain de jeu. On est toujours meilleur à domicile, tu ne crois pas ? »

Evan serrait les dents. C’était donc lui qui avait tout organisé. Mais avec quels moyens ? Et comment le connaissait-il si bien ? Il était lui-même un mutant. C’était un fait avéré empiriquement. A priori, il ne connaissait pas sa véritable identité. C’était toujours ça. Il l’avait hameçonné avec une affaire. Ce qui sous-entendait certainement qu’il n’avait pu le prendre en filature. Là aussi c’était un point positif. Cependant, il savait qu’il était un mutant. Il était donc possible qu’il connaisse l’un de ses pouvoirs ou alors qu’il soit capable de détecter le génome X. Et s’il y avait un contrat, ce gars était probablement un tueur à gage. Evan continua à le fixer, comme pour lui montrer qu’il ne le craignait pas.

« Ne fait pas cette tête…Tu vas me rapporter un bon petit pactole. Je ne pensais pas que ce serait si facile. Il m’a suffit de convaincre une personne riche et influente de te contacter. C’est la rançon de la gloire. La célébrité pour nous qui sommes des hommes de l’ombre est un cadeau empoisonné. Et les gens qui ont eu recours à tes services peuvent se montrer très coopératifs quand on a, comme moi, un don pour la persuasion.»

C’est comme cela qu’il l’avait retrouvé. Par l’un de ses clients. Il était grillé. Même s’il survivait, ce qui relevait du domaine du miracle à l’instant précis, s’en était finit. Les gens auraient trop peur. Il pensa à Evangelina. Son pressentiment s’était avéré exact. Il ne la reverrait probablement jamais. Elle penserait qu’il l’avait abandonné et le haïrait, jusqu’à ce que le temps fasse son œuvre et qu’elle trouve quelqu’un d’autre. Il avait encore tant de rêves à partager avec elle, de projets qu’il n’avait pas réalisé…La voie du crime ne payait pas indéfiniment. Elle vous présente l’addition tôt ou tard. Et pour Blake le moment était probablement venu.

Evan ferma les yeux pour attendre la mort. Une larme perla au coin de son œil. Evangelina…
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Evan Blake
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeMer 24 Oct - 20:12

La destinée est une chose étrange. Une pièce de théâtre où un coup de tonnerre marque parfois un revirement de la situation. Des fenêtres s’ouvrent et l’être humain n’a alors qu’une seule et unique question à se poser : Quel est mon choix ? Pour Evan, l’ouverture n’était pas plus grande qu’un hublot. Mais il allait jouer sa chance à fond.

L’ouverture s’était manifestée sous la forme la plus improbable qui soit. Alors qu’Evan s’attendait à faire le grand saut d’une seconde à l’autre, que le jour tirait lentement mais inexorablement sa révérence, un murmure sourd monta de la jungle alentour. D’abord telle une brise qui détourna l’attention des mercenaires. Puis la mélopée se fit plus présente, plus insistante comme une sombre litanie qui les prenait en étaux et semblait les entourer de toute part. Les soldats détournèrent leurs armes vers l’orée de la clairière dans laquelle ils se trouvaient, cherchant des yeux la menace. Evan s’était relevé, prêt à toute éventualité. La première fléchette sema la panique. L’un des mercenaires s’effondra comme foudroyé par un dard qui l’avait atteint en plein dans la carotide. Evan se mit à couvert derrière un rocher. Les kalachnikovs vomirent à leur tour leur symphonie. Les militaires arrosaient les alentours, tentant de cibler les zones d’où semblaient provenir les projectiles mais sans grand succès. Un à un, ils tombaient comme des mouches. Il était temps pour Evan de prendre les voiles. Il tenta à nouveau d’utiliser ses pouvoirs mais en vain. Cela signifiait que cette ordure d’Ash était encore dans les parages, en vie. Blake saisit sa chance. Il se leva et prit ses jambes à son cou en direction de la jungle. Le couvert le plus proche. Une bonne idée. Même s’il ne savait pas dans quelle direction il allait, il pourrait toujours s’appuyer sur la carte et la boussole une fois le calme revenu. Progressivement le vacarme des mitraillettes cessa remplacé par des bruits sourds caractéristiques. Celui d’une sarbacane.

Il avait réussit. Il s’envolait vers la liberté et surtout loin de la chronique de cette mort annoncée. Mais alors qu’il se croyait hors de danger, ses jambes commencèrent à s’engourdir. Dans un réflexe, il porta sa main sur la face postérieure de son épaule gauche. Un liquide noirâtre et visqueux lui couvrit alors les doigts. Du sang…Il avait été touché. Et merde….Comment était-ce possible ? Il s’était pourtant bien mit à couvert. Une balle perdue. C’était sûrement une saloperie de balle perdue. Soudain l’adrénaline qui l’avait porté jusque là retomba brutalement. Evan vacillait. La douleur qu’il n’avait pas ressentie jusqu’alors se diffusa dans un flash tout le long de sa colonne vertébrale. Il tituba, trébucha sur une racine avant de s’écrouler et de dévaler le long d’une pente particulièrement raide. Mais il n’était déjà plus dans un état suffisant de conscience pour s’en rendre compte. Le choc sourd de son crâne contre le bois d’un baobab centenaire fut la dernière chose qu’il perçut avant un grand black-out. Il se sentit aspiré par le néant, sans force, sans pouvoir lutter. Tout devint noir. Les ténèbres…Le vide…Rien…

*********************************************************************************
La lumière…La conscience de son corps…La douleur dans son épaule…Il était en vie. Avec l’impression de s’être fait passer à tabac par un gorille enragé mais il était en vie. Combien de temps étaient passés ? Quelques heures ? Des jours, des semaines ? Impossible à déterminer. Et là n’était pas la première des priorités. Savoir où il se trouvait était sans doute bien plus essentiel à sa survie présente. Allongé sur une natte, Evan se redressa et examina son épaule. Elle était bandée proprement, soigneusement. Il se risqua à soulever le bandage. C’est à ce moment qu’une voix féminine se fit entendre derrière lui.

« Je vous déconseille fortement de faire ça. Sinon vous vous débrouillerez seul pour remettre ce pansement. Et si vous propagez des germes dans votre blessure que je viens à peine de recoudre, c’est la gangrène et l’amputation assurée…Maintenant, faites votre choix… »

A ces mots, Evan abaissa lentement sa main droite. La femme lui avait parlé en anglais. Où avait-il encore atterrit ? Il se tourna vers elle. Des cheveux grisonnants à hauteur d’épaule qui surplombaient une chemise grise délavée et de coupe davantage masculine. La silhouette filiforme était penchée sur un bureau d’où elle semblait prendre des notes. Evan se risqua à poser la question qui lui brûlait les lèvres.

« Où sommes-nous ? Et qui êtes vous ? »

La deuxième interrogation était sortie seule mais visiblement cette personne n’était pas hostile. Dans le cas contraire, elle n’aurait pas prit la peine de le soigner. C’est à cet instant qu’un étrange individu fit son entrée. Il devait mesurer 1,30 mètres tout au plus. Un bout d’homme aux cheveux grisonnants, à la peau noir comme l’ébène, vêtu d’un simple pagne, armé d’une machette et qui dévisageait Evan avec un air suspicieux que ce dernier connaissait trop bien. Faisant fit du mouvement de recul de son hôte, la cinquantenaire répondit avec un ton détaché comme attristé par le manque de perspicacité du jeune homme.

« Je m’appelle Elisabeth Walker et vous êtes ici dans ma case. Nous nous trouvons sur les terres des Bandars à qui vous devez une fière chandelle. S’ils n’avaient pas été là, votre carcasse serait en train de pourrir dans la jungle avec une balle dans la tête. Ce sont eux qui vous ont trouvé et ramené au village. Vos agresseurs ont eu moins de chance. Les Bandars détestent les armes à feu. Les cinq autres n’ont pas survécus. Cependant, le sixième est parvenu à s’évaporer dans la nature. La jungle se chargera sûrement de lui. Quoi qu’il en soit, j’imagine que vous ne vous êtes pas perdus dans les territoires interdits par hasard…Vous n’avez ni la tête ni le matériel d’un archéologue. Donc à moins que votre nom ne soit Henry Jones Junior ou Allan Quatermain, je crains que vous ne soyez considérés en ces lieux non comme un hôte mais comme un prisonnier. Si jamais vous cherchez à vous enfuir, sachez qu’ici, il n’y a pas besoin de barreaux. Les Bandars luttent contre les pillards de toute sorte depuis des siècles et ce sont des chasseurs hors pair. Ne vous fiez pas à leur taille. Ils auraient vite fait de vous rattraper et de vous tuer si nécessaire… »

Tout un programme en perspective. Evan se décomposait à vue d’œil. Il était à mille lieux de New-York, loin de la femme qu’il aimait. Il y avait de quoi se jeter directement dans la gueule du premier boa constrictor venu. De plus, il ne savait absolument pas où il se trouvait. Cependant, il avait encore un atout dans sa manche. Ses pouvoirs de mutant pouvaient lui permettre de fausser compagnie aux pygmées. Mais pour aller où ? Il devait apprendre à se repérer dans la jungle, à apprendre à y survivre s’il voulait avoir une chance de revoir un jour les yeux d’Evangelina. Il allait devoir s’armer de patience pour mener à bien son entreprise.
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Evan Blake
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeJeu 25 Oct - 20:00

Cela faisait désormais près de deux semaines qu’Evan était retenu comme hôte forcé chez les Bandars. Il avait cru les premiers jours que l’on exigerait de lui les tâches les plus infamantes, qu’il serait traité comme un esclave, travaillant jusqu’à l’épuisement, rationné en nourriture, peut-être châtié. Il n’en était rien. Il avait été confié à la vigilance du vieux chaman qu’il devait assister dans ses tâches. Elizabeth ne le lâchait pas d’une semelle, à la fois pour le surveiller mais aussi pour assurer la traduction.

Il accompagnait le vieux sage comme un assistant, répondant à chacune de ses demandes. Il l’aidait à cueillir dans la jungle les plantes nécessaires à ses décoctions, l’observait soignant les villageois à l’aide d’incantations, passait avec lui des heures à méditer, à communiquer avec les esprits comme le vieux sorcier se plaisait à lui expliquer. Il y avait de la bienveillance chez cet homme. Une grandeur d’âme que sa petite taille ne laissait pas soupçonner. Du moins, c’était ce que la traduction d’Elizabeth laissait transpirer. Tout en assistant le chaman, Evan participait aux tâches du village. Dans un premier temps, il s’était occupé d’aller chercher l’eau, le bois et d’entretenir le feu avec les femmes. Ce n’était pas forcément la tâche la plus valorisante mais Blake s’en acquitta de bonne grâce. Au moins, ils ne l’avaient pas enfermé dans une case, les pieds et poings liés, à se morfondre et à attendre que le destin veuille bien statuer sur son cas. Il était nourrit à sa faim, mangeant à la table du village aux côtés des jeunes hommes n’ayant pas encore affronté le rite initiatique du passage à l’âge adulte.

Il en oubliait même New-York. La vie lui semblait si simple en ces lieux. Pas besoin de mensonges, pas de subterfuges, de tricher constamment et de voler pour obtenir quoi que ce soit. En réalité, il se rendait compte, au fur et à mesure que le temps s’écoulait, qu’il était bien plus libre dans cette captivité à l’autre bout du monde que dans le monde étriqué de l’arnaque et de la contrebande. Ces gens, aussi humbles soient-ils, apportaient davantage d’importance aux valeurs des individus, au courage, à l’honneur, au sens du devoir, qu’aux possessions matérielles. Evan remarqua que le chef de tribu n’était pas celui qui avait le plus grand troupeau ou le plus d’épouses. Quand il interrogea Elizabeth sur cet étrange état de fait, cette dernière se contenta de lui répondre qu’il avait été choisit non pas pour sa richesse mais pour sa clairvoyance et son sens de la justice.

Les événements depuis son entrée dans la jungle avaient remué Evan. Il se sentait de plus en plus éloigné de ses activités, de celui qu’il avait été. En si peu de temps. Cela lui paraissait surréaliste. Mais les derniers événements et la vie au village avaient fait naître en lui un désir de vérité, un sentiment de nausée à l’idée de la manipulation. L’image d’Ash le hantait certains soirs. Il ne voulait pas lui ressembler. Il ne voulait plus jouer avec la vie des gens comme avec des pions sur un échiquier. En travaillant honnêtement au village, il ressentait une émotion qui jamais ne l’avait atteint à ce point auparavant. De la fierté. En toute humilité. Sans strass, sans paillettes. Juste la satisfaction du devoir accomplit, l’impression d’être digne de confiance. C’était l’image que les Bandars lui renvoyaient de lui-même.

La veille, il avait été autorisé à accompagner dans la préparation des jeunes qui allaient franchir le seuil de l’âge adulte. Elizabeth lui avait expliqué qu’il s’agissait là d’un grand honneur et que cela signifiait qu’il était considéré comme un membre à part entière de la tribu. Le chaman avait probablement intercédé en sa faveur auprès du chef.

Ils étaient une dizaine, partis de bon matin, avant même le levé du soleil pour préparer l’épreuve de chasse qui aurait lieu la semaine suivante. Pister le gibier, Observer les mouvements récents, repérer les lieux propres à des embuscades. Tel avait été le programme de la matinée. L’après-midi fut, quant à elle, consacrée à l’entraînement au combat rituel qui opposait les jeunes pendant la cérémonie. Il y avait récolté un certain nombre d’ecchymoses à grand renfort de coups de bâtons mais il se satisfaisait d’avoir pu démontrer son courage et sa dextérité en plaçant quelques frappes à ceux qui avaient eu la négligence de le sous-estimer. Ces jeunes avaient 14-15 ans. Mais ils se battaient comme des lions. Et Blake, aussi entraîné soit-il, avait parfois toutes les peines du monde à les égaler. Ces gamins avaient grandi dans la jungle. Ils connaissaient le terrain de manière empirique, intuitive comme s’ils se trouvaient dans une communion presque inconsciente avec la jungle. Cela forçait le respect. Blake comprenait maintenant un point important du raisonnement d’Ash : jouer à domicile était un avantage indéniable. Connaître le terrain était absolument nécessaire. La veille solitaire au coin du feu afin de l’entretenir, de surveiller les alentours et de méditer sur le sens de la vie lui avait permis cette réflexion. Chaque jeune était posté près d’un foyer qu’il devait alimenter toute la nuit, seul, afin de ne pas craindre les ténèbres et de conserver leurs sens en éveil. La seule différence pour Evan était que le chaman et Elizabeth se relayaient pour l’accompagner. Une manière élégante de garder un œil sur lui.

Cette femme était étrange. Qu’est-ce qu’une américaine, blanche, cinquantenaire faisait dans un coin aussi reculé de l’Afrique dans une tribu primitive et relativement méfiante envers tout ce qui pouvait provenir du monde extérieur ? Était-elle comme lui une « prisonnière » ? Peu probable vu la manière dont elle était traitée, avec respect et considération. Bon, elle était médecin. Un membre d’une ONG qui avait trouvé en ces lieux une terre plus accueillante et conforme à ses valeurs ? Possible. Evan avait cru comprendre qu’elle était également ethnologue. Envoyée sur le terrain par une fac quelconque ? C’était une autre possibilité. Quoi qu’il en soit, elle se contentait d’effectuer les traductions et se gardait bien de tout échange superflu avec Blake, quel qu’en soit la nature.

Le groupe des « disciples », comme ils se nommaient dans la langue des Bandaras, passa cinq jours à vivre à ce rythme. Puis, à l’aube du sixième jour, ils furent, un à un, chassés du village. Ils ne pouvaient revenir qu’avec un trophée de chasse digne de ce nom à déposer aux pieds du chaman. Alors qu’Evan s’apprêtait à regagner sa place auprès des femmes et des enfants, la phase de préparation étant achevée, le chef lui fit signe d’approcher. Blake ne comprit pas immédiatement ce qu’il voulait mais il obtempéra. Il ne réalisa qu’au moment où l’un des guerriers s’avança vers lui avec un arc, un carquois et une machette. Il participerait au rite. Il jeta un regard incrédule sur les armes puis autour de lui, ses yeux s’arrêtant sur le visage solennel du chaman. Le vieil homme acquiesça comme pour l’encourager. D’une main déterminée, Blake se saisit donc du paquetage et, sans se retourner, il s’enfonça dans les ténèbres de la jungle.
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Evan Blake
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeVen 26 Oct - 17:08

Cela faisait maintenant près de trois jours qu’ils étaient partis. Chacun de leur côté, devant accomplir en solitaire un exploit que des générations d’hommes de la tribu avaient réalisé avant eux. Le poids de la tradition ancestrale, la volonté de ne pas décevoir les espoirs placés en eux ; tout ceci avait amené ces jeunes gens face à leur destin : l’obligation de se dépasser pour ne pas déshonorer les siens. Evan, de son côté n’avait pas cette pression. Mais étrangement, il avait soif de reconnaissance. D’une certaine manière et sans qu’il puisse se l’expliquer rationnellement, il se sentait lié aux Bandars. Comme s’il retrouvait une part de lui-même, comme s’il avait retrouvé une pièce d’un puzzle perdu il y a des années. Mais les choses ne prenaient pas sens pour le moment. C’était un flou artistique et seule son intuition le persuadait qu’il était sur la bonne voie. Tout du moins au niveau du cheminement spirituel. Car en ce qui concernait la chasse, il n’avait, pour le moment pas eu de véritables occasions à se mettre sous la dent. Un ou deux boas décapités à la machette ne constituait pas un trophée valable.

Tout à ses pensées, Evan s’approcha de la rivière qui se trouvait à quelques kilomètres à l’ouest du village. Il pensait que les animaux détectaient son odeur et avait entreprit de se badigeonner le corps de vase pour masquer sa présence aux odorats délicats. Il espérait ainsi maximiser ses chances de réussite. Alors qu’il entreprenait à reculons de se barbouiller du limon fluvial, il entendit un cri humain à proximité. Avec précaution, il se dirigea vers le lieu d’où semblait provenir le tumulte. Remontant dans le lit de la rivière, il perçut bientôt un mince filet de sang qui semblait s’écouler. Il n’eut pas bien loin à chercher. Quelques dizaines de mètres plus loin, l’un des jeunes du groupe était aux prises avec deux crocodiles. L’un d’eux semblait mortellement atteint. Cependant, le deuxième avait blessé sérieusement l’adolescent à la jambe gauche. Tenant à peine debout, le jeune bandar tentait de sauver sa vie en éloignant la bête, agitant aussi frénétiquement sa machette que sa force le lui permettait.

Evan ne pouvait pas le laisser ainsi. Ce jeune allait sans doute être dévoré s’il ne faisait rien et il n’aurait probablement jamais l’occasion de revoir les siens. De plus, la bestiole, s’il parvenait à la tuer, constituait un trophée tout à fait valable. Il se saisit de pierres dans le lit de la rivière. Il ne lui restait plus que trois flèches. Les autres avaient servi à tuer quelques oiseaux par ci par là afin de se nourrir. Bien que n’ayant pas le compas dans l’œil, Evan ajusta sa cible et visa la tête du saurien. Il fut bien plus précis qu’il l’avait espéré. Même si le premier projectile alla se perde dans les fougères ce qui attira l’attention du jeune garçon, le deuxième attint sa cible en plein crâne. Le reptile fit volte-face, visiblement peu enclin à apprécier la précision du geste. Blake poussa alors de grands cris rauques pour l’amener à lui. Il devait le combattre sur terre s’il voulait avoir une chance de le ramener. Il se souvint alors du film Crocodile Dundee, vu par hasard, un soir alors qu’il était adolescent. Eviter la gueule et la queue de l’animal. C’était la première règle à suivre si l’on voulait survivre. Plus facile à dire qu’à faire.

La bestiole fonçait vers lui tête baissée. Il devait esquiver la charge s’il souhaitait s’en sortir. Il ne voulait pas utiliser ses pouvoirs. Ca lui aurait été facile de projeter le colosse contre une pierre pour lui briser le crâne ou la colonne vertébrale. Mais il voulait se prouver qu’il était capable de lutter sans ça. De faire aussi bien que ces adolescents. Qu’il avait en lui le même courage et le même honneur. A la loyale.

Ils n’étaient plus désormais qu’à quelques mètres l’un de l’autre. Le crocodile vagit, signe qu’il était vraiment de mauvais poil et qu’il avait le sang chaud. Un comble pour un reptile. Ce trait d’esprit fit sourire Blake. Décidément, même dans les situations les plus critiques, il ne pouvait s’empêcher d’ironiser. Mais il se reconnecta instantanément. Sa vie était en jeu. Celle du jeune garçon également. Il serra sa machette dans sa main gauche et, plongeant pour éviter la gueule du sac à main sur pattes, il lui lacera le flanc. Mais il ne parvint pas à esquiver le coup de queue réflexe de l’animal. Sonné, il eut toutes les peines du monde à se relever. Il titubait. Le choc avait été rude et il venait vraisemblablement de gagner un bon pour une commotion.

Mais le combat n’était pas encore achevé. Bien que sérieusement blessé, le monstre n’avait pas abandonné. Il se retourna et tenta de broyer l’une des jambes de Blake. Ce dernier ne réfléchissait plus. Il laissa parler son instinct. Il se cramponna au dos du crocodile et saisissant la machette comme un poignard, il assena de violents coups, le transperçant de part en part. Dans un état second, il ne s’arrêta que quand la bête s’immobilisa dans un râle d’agonie, les mains couverte du sang visqueux du reptile.

Il l’avait fait. Il avait tué cette saloperie. Il pouvait retourner au village. Mais l’heure était à d’autres préoccupations. Se dirigeant vers le jeune adolescent, il examina la plaie. Une vilaine blessure mais pas mortelle. Ils avaient eu de la chance, l’un et l’autre de s’en tirer à si bon compte finalement. Evan déchira son tee-shirt et l’enroula autour de la plaie, serrant bien afin de limiter la perte de sang. Ils ne devaient pas être bien loin. Mais il valait mieux jouer la précaution. Il trouva un long bâton en forme de fourche et, aidant le gamin à se relever, il en fit une béquille de fortune. Ils regardèrent ensuite les deux cadavres d’un air circonspect. Jamais ils ne pourraient ramener de tels trophées en les portants sur leurs épaules. D’autant plus vu leur état. Evan prit alors la décision de décapiter les crocodiles afin de ramener une preuve de leur bravoure. Ils reviendraient avec des hommes valides rechercher le reste si tenté que certains congénères ne les aient pas boulottés d’ici là.

Evan posa sa main sur l’épaule du jeune homme. Même s’il ne comprenait pas le bandar, il pouvait lire de la gratitude dans ses yeux. Il fallait rentrer au village pour qu’il soit soigné. Mais le fait qu’il ait la vie sauve était une grande satisfaction. A leur rythme, les deux compagnons entamèrent donc le chemin du retour, le chemin de la gloire.
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Evan Blake
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeMar 30 Oct - 18:26

Le retour au village laissa Evan déconcerté. Ils étaient parmi les premiers à avoir accompli leur tâche. Mais la blessure du jeune Bandar avait mobilisé l’attention du village. Et pour cause : le garçon était l’un des fils du chef. Il fut immédiatement transporté dans la case d’Elizabeth. Les choses étaient sérieuses. Evan n’avait pas eu le temps de savourer sa victoire. Il fut réquisitionné par le docteur Walker comme aide médical. Il faisait des allers-retours avec la case du chaman pour ramener les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un onguent de cicatrisation.

La plaie était plus importante qu’Evan ne l’avait cru et le garçon avait perdu une quantité importante de sang. Elizabeth posa un garrot afin de stopper provisoirement l’hémorragie. Aucun nerf n’était touché mais il fallait absolument éviter l’exsanguination. Sans matériel opératoire, il n’y avait pas trente six solutions. Elizabeth demanda à Evan de désinfecter une pince chirurgicale et de la chauffer à blanc. Blake s’exécuta, non sans une certaine appréhension. Il savait parfaitement que ça allait être douloureux pour le jeune homme. Il prit soin de bien chauffer l’instrument et le tendit à Elizabeth. Elle lui demanda de maintenir les jambes du patient. Le regard emplit d’inquiétude, Evan s’exécuta.

Et il lui fallut toute son énergie pour maintenir le garçon immobile. Les cris et l’odeur de chaire brûlée emplit rapidement la pièce, juste avant que l’adolescent s’évanouisse. L’hémorragie était stoppée. Elizabeth recousu la plaie et le chaman étala l’onguent. Maintenant, il fallait attendre.

L’ambiance du village était étrange. Le cœur célébrait l’arrivait progressive des héros victorieux de retour avec leurs trophées. Les femmes et les enfants se réunissaient autour du feu pour écouter les récits des exploits qui s’étaient déroulés au cœur de la jungle. Mais dans un coin, à l’écart, l’inquiétude avait saisi les proches du jeune garçon. Evan, le premier, était resté veiller l’adolescent. Il espérait ne pas l’avoir ramené trop tard.

Assis devant le foyer, il regarda les flammes danser dans l’âtre. La fatigue se faisait sentir. Il devait lutter pour ne pas s’endormir. Des images assaillaient son esprit. Une ombre, vêtue d’un masque, marchant au cœur des batailles. Un crâne dansant dans la nuit, traversant les époques, détruisant les ténèbres. Une croix portant la justice dans la jungle jusqu’à une caverne en forme de tête de mort. Tout tourbillonnait dans la tête d’Evan qui s’endormit hanté par ces images.

C’est une main sur son épaule qui le réveilla en sursaut. L’aurore déchirait calmement la nuit. Le jour se levait. Pour la première fois, Elizabeth lui jeta un regard bienveillant. Elle lui tendit une tasse. Du café. Brûlant. Un réconfort non négligeable qu’Evan apprécia à sa juste valeur.

« La nuit a été longue, n’est-ce pas ? Les autres jeunes sont rentrés. Notre ami va s’en tirer. Grâce à vous. Vous lui avez sauvé la vie. Je pense m’être trompé sur votre compte. Il y a plus de courage et de bonté dans vos actes que dans ceux de bien des hommes que j’ai rencontré. Le chef vous est extrêmement reconnaissant d’avoir sauvé la vie de son fils. Il m’a chargé de vous dire que vous n’êtes officiellement plus otage de la tribu. Lorsque vous le désirerez, un groupe de guerrier vous ramènera vers la ville la plus proche. Mais il vous demande de bien vouloir participer à la cérémonie d’élévation qui aura lieue ce soir. Vous avez mérité d’être reconnu comme un membre à part entière de la tribu. »

Evan acquiesça avec gratitude. Il ne savait pas vraiment quoi dire. Aussi se contenta-t-il d’un grand sourire. Il se garda bien de parler de ses visions, les mettant sur le compte de la fatigue et des événements de la veille. Le reste de la journée fut consacré aux préparatifs de la cérémonie. Le village entier s’affairait. Elizabeth expliqua au jeune américain les mystères du rituel. En élève consciencieux, Blake tenta de mémoriser les nombreuses informations en prenant des notes. L’exercice débuterait à la nuit tombé. Les jeunes gens s’avanceraient vers le grand feu au centre du village parés de l’habit traditionnel du passage. Ils devraient passer par les quatre éléments avant de « naître » à l’âge adulte pour être accueillis dans le cercle des guerriers.

Plus l’événement approchait, plus l’excitation semblait envahir le village. Chaque famille aidait ses fils à revêtir la parure traditionnelle de la tribu composée d’un pagne, de peintures corporelles et d’un masque symbolisant l’enfance. Elizabeth et le chaman aidèrent Evan à se préparer. Il fallait bien l’avouer, il était un peu angoissé. Il voulait faire bonne figure pour faire honneur aux Bandars et leur rendre la confiance qu’ils lui avaient donnée. Il se remémora une dernière fois le déroulé du rituel et fixa le masque de terre cuite sur son visage avant de passer le seuil de la case.

La nuit était tombée et les ténèbres enveloppaient maintenant le village. La cérémonie pouvait débuter. Un à un, les jeunes s’avancèrent devant un chemin bordé de torches, au rythme des tam-tams et des chants d’outre-tombe. Un à un, ils soufflèrent dans une défense d’éléphant avant de briser au sol leur masque de terre cuite. Puis, traversant les flammes du foyer tribal, ils burent un alcool ancestral, qu’ils enflammaient grâce à une torche. Le chaman interprétait ensuite la forme prise par les flammes, symbolisant alors le totem protecteur du nouveau guerrier qu’il peindrait sur lui à chaque fois qu’il partirait au combat. Un à un, les jeunes accomplirent le rituel.

Evan fut le dernier à s’élancer. Il fit retentir le cor et brisa son masque. Il venait d’enterrer son ancienne vie. Plus jamais il ne serait celui qu’il était. Il vivrait dans la droiture et l’honneur, loin des ruses et des intrigues du passé. Quel qu’en soit le prix. C’était un homme nouveau qui franchit le feu de l’enfer. Comme le Phénix, il renaissait des flammes. Il but l’alcool et recracha un jet de lumière comme pour purifier ses fautes passées.

Mais alors qu’il s’attendait à vivre l’explosion de joie qui avait précédé chacune des précédentes arrivées, un profond silence tomba sur l’assemblée. Même les tam-tams cessèrent de battre. Evan jeta un œil autour de lui. Tout semblait figé, comme si le temps avait suspendu son vol. Quelque chose venait de se produire. Un événement attendu depuis des années par la tribu. Blake fixa Elizabeth. Cette dernière était médusée de stupeur. Evan n’osait plus bouger à son tour. Avait-il commis un sacrilège ? S’était-il, malgré lui, montré irrespectueux ? Impossible de le dire. Mais un cri poussé par le chaman déchira la nuit et mit fin à la situation. La tribu entière s’agenouilla devant lui sans qu’Evan ne comprenne ce qui se passait. Immédiatement, il fut soustrait au regard des villageois et emmené dans un lieu à l’écart. Le destin était en marche.
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeMar 30 Oct - 18:28

Une discussion animée s’était déplacée jusque dans la case du chef. Un conseil de crise réunissait 3 protagonistes de premier ordre. Elizabeth était entrée la première comme une tornade. Guran, le chef du village lui avait emboité le pas. Le chaman, appuyé sur son bâton de sagesse fermait la marche, d’un air grave et solennel. On avait demandé à Evan d’attendre dans une sorte d’entrée, sans doute la salle où les villageois ayant sollicité une audience attendaient leur tour. A l’extérieur, de nombreux membres de la communauté s’étaient rassemblés, torche à la main, attendant la suite des événements.

Difficile de dire combien de temps dura la discussion et son contenu exact. Bien qu’il entendit les voix, Evan ne comprenait pas la langue des Bandars. Mais il y avait un mot qui revenait sans cesse. Le même qui traversait les murmures de la foule. La signification demeurait mystérieuse aux oreilles de Blake. Mais il sentait que ce mot était prononcé avec un mélange de crainte, d’espoir et de respect. Au bout d’un temps qui lui sembla interminable, le chaman vint le sortir de son inquiétude. Il le suivit calmement, prêt à comprendre ce qui se tramait. Ils entrèrent dans la grande salle des audiences. Guran siégeait sur son trône, Elizabeth non loin. Etrangement, ce ne fut pas lui qui prit la parole mais le docteur Walker.

« Tu dois sûrement te demander ce qui se passe, n’est-ce pas ? Laisse-moi t’éclairer. Le chaman a vu un signe que toute la tribu attend depuis des années. N’as-tu pas fait des rêves étranges ? N’as-tu pas eu des visions ces derniers temps ? Ton souffle de feu a prit une forme caractéristique. Celle de l’Ombre qui marche. Depuis des siècles, le Fantôme lutte contre l’injustice et l’avidité sous toutes ses forces. Dans les ténèbres, il combat toutes les formes d’oppression et d’asservissement de l’être humain. Pendant près de cinq cent ans, la famille Walker s’est transmis cette mission, de père en fils. Mon époux fut le dernier. Il a été tué il y a près de trente ans sans que nous ayons eu d’enfants. Notre lignée s’est éteinte. Notre maison incendiée et les trésors accumulés depuis des générations pillés. Mais le Fantôme est immortel. Le chaman avait prédit que dans les ténèbres de la jungle, il renaîtrait pour continuer la lutte. «

Une belle histoire, le poids d’une tradition séculaire. Il y avait de quoi attirer Evan. Mais il restait circonspect. Bien sûr, il y avait ces visions qui le hantaient depuis qu’il avait séjourné dans la jungle. Bien sûr, il s’était éveillé à une certaine forme de conscience, sa carte du monde s’était radicalement modifié au contact des Bandars. Mais cela faisait-il pour autant de lui un justicier ? Etait-il bien le guerrier attendu ? Et dans le cas contraire, qu’allait-il advenir de lui ? Elizabeth dut, d’une manière ou d’une autre, percevoir ses interrogations car sa réponse fut sans équivoque.

« Tu as été choisi. Bien sûr, tu peux décider que tout ceci ne te concerne pas. Le monde à vécu sans l’Ombre qui marche et continuera de tourner de la même manière. Seulement, il n’y aura personne pour empêcher les voleurs et les assassins de toutes espèces de prospérer. Personne vers qui les plus humbles pourrons se tourner quand le danger se fera sentir. Personne pour porter leur espoir et faire trembler ceux qui se croient au-dessus des lois. Si tu peux vivre avec ça alors, tu as déjà fait ton choix. Dans le cas contraire, le chemin sera douloureux et semé d’embuches. Mais il réserve aussi sa part de lumière et de chaleur à celui qui décide de le suivre. Tu es seul maître de ta décision. Mais sache que si tu choisis de porter le masque, tu ne pourras plus revenir en arrière. Tu as jusqu’à l’aube pour te décider.»

Evan ferma les yeux un instinct. Son esprit cartésien lui assénait qu’il s’agissait d’un choix insensé. Mais son cœur et son instinct ne laissaient, eux, planer aucun doute. Au diable la logique. Il devait faire ce qui lui semblait juste, ce que lui dictait son cœur. Comme il avait pu le faire dans sa relation avec Evangelina. Il ne tergiversa pas.

« Je n’ai pas besoin de passer la nuit à réfléchir. J’ai appris davantage auprès de vous sur ce qu’est un homme digne de ce nom que durant les dix dernières années. S’il faut quelqu’un pour lutter dans les ténèbres au nom de la justice, s’il faut une personne pour apporter l’espoir aux plus faibles alors j’accepte d’être celui-là. »

Elizabeth traduit ce qu’il venait de dire. Guran et le chaman lui adressèrent un regard approbateur. Le chef s’adressa alors au docteur Walker. Elle acquiesça avant de se tourner à nouveau vers Evan.

« Il te faudra apprendre l’art ancestral du combat et de la dissimulation. Le cercle des guerriers t’y aidera. De mon côté, je t’enseignerais l’histoire des précédents Fantômes ainsi que quelques notions de Bandar. Le vieil Alenka t’apprendra à réaliser des onguents et à te soigner. Nous avons un cycle de lune pour t’initier. C’est le temps dont a disposé chacun de tes prédécesseurs. Nous débuterons demain à l’aube. Tu as des questions ? »

Evan fit non de la tête. Le vieux chaman, le prit alors par le bras et l’amena jusqu’à l’entrée de la case. Quand il sortit, les murmures laissèrent place au silence. Alenka prit alors la parole avec une énergie insoupçonnée. Ce fut court. Mais radical. Un cri de joie s’éleva parmi les villageois. Et le mot que Blake avait entendu murmuré était désormais scandé par la foule. Le vieil homme leva le bras d’Evan comme celui d’un boxeur venant de remporter un combat. Mais le plus dur était à venir. Une nouvelle existence s’offrait à lui, pleine de défis à relever et de dangers à affronter.
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeMar 30 Oct - 18:30

Les choses avaient été à la hauteur des espérances d’Evan. Cela faisait maintenant près d’un mois qu’il avait débuté son entraînement intensif et son initiation touchait à sa fin. En regardant en arrière, il prenait conscience à du chemin parcourut en si peu de temps. Il se revoyait encore quittant le village avec Elizabeth quelques semaines auparavant. Le Fantôme ne pouvait s’exercer qu’à l’abri des regards des hommes, fussent-ils bienveillants à son égard. Aussi fut-il emmené dans la jungle dans ce qui avait servit de demeure à la lignée des Walker. Malheureusement, de ce passé glorieux, il ne restait que des souvenirs et des objets brisés. A la mort du dernier Fantôme, les lieux avaient été pillés, saccagés et incendiés par ses meurtriers. Seules les mémoires des différentes générations, le sabre du premier Christopher Walker et le crâne du serment avaient pu être préservés des flammes et de la fureur aveugle des hommes. Mais la caverne en forme de tête de mort constituait toujours un abri ainsi qu’un lieu propice à la préparation, en plein territoire interdit et loin des regards indiscrets des gamins du village.

Les premiers temps, Evan avait profondément souffert. La tâche était immense et le défi physique permanent. Les guerriers ne lui laissèrent aucun répit. De plus, il avait prit soin de masquer ses pouvoirs tout au long de son séjour. L’initiation ne ferait pas exception à la règle. Les premiers temps furent douloureux. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait mordu la poussière, craché son sang ou rendu son repas du matin. Mais il se relevait à chaque fois, persévérant, combatif jusqu’à, au bout de plusieurs semaines, inspirer un respect mêlé de crainte. Il s’était musclé, endurcit physiquement et mentalement. Il avait amélioré de manière significative sa maîtrise des armes blanches et contondantes. On lui avait enseigné les techniques visant à combattre plusieurs adversaires simultanément et il avait accomplit quelques performances notables. Il avait apprit à détecter la présence d’un adversaire en comptant sur chacun de ses sens et pas simplement la vue. A l’inverse, il s’était entraîné d’arrache-pied à l’approche silencieuse, furtive et rapide. Il y était bien meilleur disciple qu’en combat. La méthode ancestrale d’initiation de l’Ombre qui marche, basée sur la connaissance de soi, la dextérité et la réactivité face à la menace s’était avérée d’une efficacité redoutable. Si bien qu’il était capable désormais d’affronter plusieurs adversaires doués d’excellentes capacités martiales simultanément. Une véritable bonification en somme.

Il ne s’était pas montré non plus en reste quant à l’enseignement historique et linguistique. Tous les soirs, il devait éplucher l’un des tomes des mémoires des fantômes l’ayant précédé et citer les missions qu’il contenait, les personnes importantes rencontrées, les objectifs atteints…Cela lui demandait un effort de concentration qui venait s’ajouter à l’épuisement physique. A côté, les cours de bandar étaient presque des séances de détente, Evan montrant quelques dispositions encourageantes en la matière. Il parvenait désormais à comprendre de simples échanges entre deux villageois, à vitesse lente et si ces derniers prenaient le temps d’articuler. Mais c’était déjà mieux que certains de ses prédécesseurs qui n’avaient pas grandis au sein de la tribu. Tout cela avait fait naître entre Elizabeth et Evan une certaine complicité. Malgré son aspect exigeant, elle montrait une certaine bienveillance à son égard, ce qui constituait sans doute une première pour le jeune américain.

De son côté, Alenka, le vieux chaman, passait régulièrement tôt dans la matinée réveiller Evan aux lueurs de l’aube. Il l’emmenait dans la forêt comme il avait pu le faire dans les premières semaines de son arrivée au village afin de ramasser les plantes nécessaires aux onguents, à l’enduit des armes et aux décoctions. Seulement, dorénavant, c’était Blake qui était chargé de réaliser les mixtures sous l’œil attentif du doyen. Ce n’était pas vraiment son fort. Il avait encore beaucoup de progrès à faire. Mais il y mettait une volonté qui laissait penser à Alenka qu’il saurait trouver les ressources nécessaires si le besoin s’en faisait sentir.

Le soir de l’épreuve finale était venu. On avait bandé les yeux d’Evan, lesté ses chevilles avec des poids et on l’avait placé au milieu de la clairière attenant au repère, prêt à être attaqué de toutes parts. Le jeune américain tendait l’oreille, cherchait à ressentir la moindre vibration anormale dans l’air. L’escarmouche dura une bonne demi-heure. Evan ne parvint pas à bloquer l’intégralité des attaques qu’on lui assénait. Mais il parvint à repousser chacun de ses assaillants et à les mettre hors d’état de nuire. De la même manière, même s’il commit quelques approximations, sa connaissance de l’histoire des précédents Fantômes était à la hauteur des espérances placées en lui.

Il était prêt. Ainsi en avait décidé le conseil du village. Alors sous une lune pleine, au rythme des tambours du cercle des guerriers, sous les yeux de Guran, d’Alenka et d’Elizabeth, Evan apposa sur son visage pour la première fois le masque de l’Ombre qui marche et prêta sur le crâne ancestral le serment, comme des générations d’hommes l’avaient fait avant lui. A nouveau, le Fantôme était revenu d’entre les morts et allait reprendre le combat contre l’injustice, l’avidité et la piraterie sous toutes ses formes. On lui remit les deux anneaux: celui du Mal frappé d'un crâne pour marquer ses ennemis, celui du Bien, que pouvait porter tute personne placée sous sa protection. La lignée des Walker avait disparu. Celle des Blake prenait son envol. Au cœur des ténèbres de la jungle africaine, un nouvel espoir s’était éveillé.
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MessageSujet: Re: Oblivion: Rise of the Phantom   Oblivion: Rise of the Phantom Icon_minitimeVen 2 Nov - 10:35

Evan avait quitté le village il y a trois jours de cela. C’était un grand au revoir : tout le village s’était rassemblé pour le saluer. Guran l’avait à nouveau remercié d’avoir sauvé son fils pour la dixième fois depuis l’événement. Alenka l’avait serré chaleureusement dans ses bras et confiés quelques onguents pour lesquels Evan se demandait comment il allait passer la douane américaine. Elizabeth avait versé quelques larmes et fait promettre au jeune homme de revenir. Elle lui avait donné quelques contacts à New-York et ailleurs. D’anciens alliés du Fantôme, des réseaux à réactiver, des personnes influentes à rencontrer. Blake allait avoir du pain sur la planche.

La traversée de la jungle, accompagné de quelques guerriers lui avait prit moins de temps qu’avec les militaires et tout leur matériel. Evan se rendait compte désormais à quel point tout ceci avait été superflu et preuve d’une méconnaissance totale de la nature environnante. Il percevait maintenant mieux l’utilité de chaque chose, le potentiel et l’imbrication de l’ensemble du système. Il devait en être de même à New-York. C’était un système humain complexe, dans lequel chaque individu avait un rôle à jouer et pouvait changer le cours des choses. Il avait hâte de fouler à nouveau le sol américain et de pouvoir mettre en œuvre ce qu’il avait apprit dans la jungle. Restait Evangelina. Comment allait-elle réagir ? C’était le paramètre qu’Evan ne maîtrisait pas. Et qui le souciait particulièrement. Mais il lui restait encore un peu de temps pour mettre en œuvre un plan de bataille.

Arrivé à la lisière de la jungle, un homme les attendait. Un contact local, porteur de l’anneau du bien. Un allié, un ami. Sans donner son identité, les guerriers expliquèrent à l’homme qu’Evan était un protégé du Fantôme et qu’il fallait lui permettre de regagner au plus vite les Etats-Unis en toute discrétion. Il ne fallait pas oublié qu’Ash n’avait pas été retrouvé. Il y avait encore des possibilités qu’il soit donc en vie. Et s’il apprenait que c’était également le cas d’Evan, la traque risquait de reprendre de plus belle. De toute manière, cela serait sans doute l’une des investigations à venir : découvrir qui avait commandité cette élimination et les mettre hors d’état de nuire. Mais pour l’heure, seul comptait le fait de regagner le sol américain et de retrouver Evangelina au plus vite.

L’homme qui avait prit Evan en charge était quelqu’un d’influent. Il n’eut aucun souci à lui obtenir un visa de retour bien que celui qu’il avait obtenu au départ ait expiré il y a plusieurs semaines et lui fit passer la douane sans encombre. Billet en main, affaires en soute, Evan était prêt. Une nouvelle vie s’ouvrait à lui. Le vent du changement soufflait, emportant avec lui les spectres du passé et faisant danser dans son esprit l’avenir du Fantôme.
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