Caractère de famille [PV : James Elioth]

Comment définir la relation entre Amy de Lauro et le Conseiller Disciplinaire de l’Institut ? Lointaine. Oui, c’était un bon mot. Elle n’avait pas fait beaucoup de connerie, ayant plutôt tendance à se mettre involontairement dans la panade qu’à en faire, et la seule fois où elle avait dévasté sa chambre et fugué, on ne lui avait après coup fait aucune réflexion, Jubilee ayant assurée ses arrières et Mlle Frost s’étant montrée très compréhensive. Il n’y avait eut qu’Oméga pour la féliciter, en fait !

Mais ce qui la tenait le plus éloigné de James Elioth était ce second point : Elioth. James Elioth, frère ainé de plus d’une décennie de Caitlyn Elioth, avec beaucoup de similitudes orales et comportementales, à tels point qu’ils s’en retrouvaient souvent chacun d’un côté du bureau de James, et que l’Institut tremblait sous les éclats de voix. Ce n’était pas cependant le gène Elioth et le caractère implosif qu’il apportait qui avait effrayé Amy ; non, cela elle avait déjà la sœur et elle arrivait à gueuler plus fort qu’elle une fois le mode Berserker enclenché. Non, ce qui l’avait gêné jusqu’à lors, c’était le « frère ».

C’était Amy la Sœur de Cœur de Caitlyn, enfin jusqu’à récemment. L’arrivée à l’improviste du frère au moment même où leur relation était le plus rudement mit à l’épreuve avait impliqué qu’Amy ne sache plus où ce mettre, et qu’elle avait évité James avec une efficacité magistrale.

Mais la situation avait évoluée, entre Cait’ et James, et en Cati et elle. Oui, Cati : SA Cati. C’était bien plus que de la sororité de coeur, c’était de l’amour. Ceci découvert et accepter, il était temps à Nephilim d’affronter ce frère, cette belle famille. Et de lui annoncer au passage que les rumeurs de l’Institut concernant leur orientation sexuelle à toute les deux n’étaient plus fausses. Si cela se trouvait, c’était juste un petit con doté du don de Préscience qu’avait dit cela !

Toujours était-il qu’Amy était en charge de déclarer à James qu’elle « faisait parti de la famille », et qu’elle n’avait plus pour but de lui prendre sa place de frère, place qu’il n’avait jamais tenu jusqu’à la tentative de suicide de Fuzzy mais qu’il s’acharnait à tenir depuis lors. Daniel Hopes les avait prévenu, tout les deux, et le fait de savoir qu’elle n’était pas la seule à avoir « échouée » avait un peu aidé Amy à passer outre cet échec, et la valeur de James à ces yeux n’avait fait qu’augmenter : elle savait que si elle n’y arrivait pas, il était là pour Caitlyn.

Alors, elle avait non seulement à le remercier, mais aussi à être honnête. Pourquoi c’était à elle d’aller lui annoncer ? Pour que l’Institut ne s’effondre pas sous les éclats de voix si cela partait en live, surement. S’eut été plus simple qu’elles soient présentes toutes les deux pour le lui dire, mais par égard pour l’homme, Nephilim venait le voir en tête à tête, pour pas qu’il ne se sente rejeter. Et pour éviter l’engueulade.

James Elioth, de par son comportement détaché et strict, l’intimidait un peu, mais il était moins impulsif que sa sœur, c’était cela de gagné. Elle espérait presque que cela se déroule bien et calmement. Mais il y avait un coté inquiétant et froid dans le personnage, un côté faux ; c’était cela qui faisait qu’Amy était rassurée de savoir qu’en plus de son tuteur légal, Caitlyn avait aussi pour référent son agent de probation, le Mein in Beige suscité, qui était tout aussi détaché mais qui avait sué sang et eau pour elle, pour elles deux. Elle lui faisait plus confiance qu’à James, pour dire !

Attendant devant le bureau du conseillé disciplinaire avec une attitude aussi coupable que si elle y avait été convoquée, regardant ses baskets et crevant de chaud sous son jean et sa veste en denim, son t-shirt ne portant cependant aucune marque de sueur, elle attendait en se tournant les pouces, littéralement. Cheveux détachées dans tout les sens, stressée plus que si elle avait fait une bêtise, Nephilim attendait que James eut finit avec sa racaille précédente.

Elle n’avait pas hâte ; vraiment pas.

Elle devait se calmer, qu’est-ce qu’il allait lui faire ? C’était un Elioth, il fallait envisager le plus improbable, y mettre une touche d’humour et une grosse dose d’éclat de voix et on y était presque. On ne négocie pas avec un Elioth, on gueule plus fort que lui. Et gueuler plus fort qu’un Elioth, cela requiert un sacré décibel.

Et un sacré courage. C’était pas sa Cati là, c’était le grand frère, et qui avait un job correspondant à sa personne : s’il gueulait, elle allait se faire toute petite, elle ne se faisait pas d’illusion. Ne surtout pas lui dire de prendre cela avec philosophie, car si la philosophie était également de famille, cela revenait rouler en tricycle sur un champ de mine tout en étant ivre : chances de survie zéro.

La porte s’ouvrit et Amy sursauta. Bon, depuis son arrêt cardiaque elle n’avait toujours pas d’assurance vie, cela lui aurait été bien utile pourtant, vu le caractère de famille.