Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Mer 3 Oct - 21:54
- Si les monstres ne souffrent pas, alors vous n’en êtes pas un non-plus, Monsieur Hopes,
Oh certes, Karma l’avait averti du don formidable de la jeune fille qui parvenait à lire clairement les émotions, Hopes n’en fut pas moins légèrement désemparé ne laissant pas cependant percevoir d’émotions supplémentaires. Il prendrait garde à ce que cela ne se reproduise pas prochainement et se surpris à avoir baissé sa garde face à cette jeune demoiselle si poignante de touchante dans sa démarche et ses sentiments. De la tristesse, bien entendu qu’il y en avait, un océan entier ne pourrait pas la noyer mais c’était un sentiment bien difficile à partager, la chronopathie confinant à l’immortalité forçait à devenir une sorte d’individu écrasé sous le poids des souffrances du passé : la folie gagnait les plus fragiles, la monstruosité les plus tenaces, l’isolement les autres. Le renoncement au monde était souvent inéluctable. Hopes naviguait à vue entre ces écueils avec souvent cette terrible impression de ne pouvoir échanger avec personne cet état d’esprit terrifiant de celui qui sait que demain, un autre jour viendrait toujours. Non, elle ne savait pas quelles extrémités Hopes pouvaient choisir de prendre, pour quelles options sanglantes il était capable d’opter et quels sacrifices il pouvait faire afin d’arriver à ses fins. La devise d’un Homme Fort est que la fin justifiait les moyens, c’était souvent le cas avec lui et il aurait suffi d’un rien pour que ses vues d’esprits puissent le faire pencher pour le camp de Magnus, après tout, ils étaient tous deux victimes de la folie des Hommes et témoins de ses pires horreurs. Il arrive parfois que les monstres se voient doter de la pire chose au monde : une conscience. Amy était bien trop naïve pour le comprendre.
Ce… c’est vous… c’est vous que je dois remercier… monsieur le Men in Beige… C’est vous qui l’avez sauvée, qui nous avez sauvées. Je n’ai qu’une seule question,
Men In Beige ?? Hopes ne put s’empêcher de laisser échapper un bref rire en secouant la tête. C’était donc son surnom ? Sans doute en hommage à ce film exécrable qu’Enora l’avait forcé à regarder un soir d’ennui au foyer. C’est ainsi qu’il paraissait, froid, intimidant et représentant une police secrète à la solde du gouvernement, il y avait peut-être du vrai. Mais l’élégance était le péché de Daniel et cela ne datait pas d’hier. Déjà dans les années 20, sa soif de vie lui faisait arpenter le trottoir parisien dans la recherche du dernier vêtement chic afin de briller sous les feux de la rampe. Une époque pleine d’ivresse, de nostalgies et…à l’instar d’Elioth….de choix contestables. Plus personne pour témoigner de cette période, plus personne pour se souvenir de Daniel Bourdieu et des rêves qui l’habitaient alors. Ai-je le droit de lui donner ?
Son sourire s’élargie tandis qu’il regarda l’ouvrage en feuilletant quelques pages.
- Vous aimez les ouvrages de belle qualité, Amy ? J’exerçais le métier de négociant en ouvrages anciens, spécialisé dans les livres rares. Il me reste de nombreux trésor de toutes les époques, si cela vous dit, je serai ravi de vous y laisser jeter un œil, un jour ou l’autre. Je dois bien posséder quelques œuvres désireuses d’être parcourue par des mains aimantes, je vous en ferai cadeau avec plaisir. Je possède même une des toutes premières éditions de cet ouvrage, en italien bien entendu. C’est quelque chose de parcourir de telles ligne et de se voir inspirait par un tel texte.
Il referma le ivre lui tendant en se dirigeant vers la porte de son appartement.
- Ce livre à sa signification, non ? S’il est venu avec vous jusqu’ici et si j’en crois les traces récentes de dégradation remontant à moins de quelques jours, il a traversé les mêmes épreuves, Caitlyn doit vous attendre tous les deux.
La traversé des couloirs fut silencieuse. Hopes arborant un visage radicalement différent que dans l’appartement. Expression froide et neutre de celui qui sait où il va et ce qu’il fait. Il saluait rarement, se contentant de suivre du coin de l’œil la progression de sa protégée. C’est lorsqu’ils descendirent vers les niveaux souterrain qu’il la sentit se crisper légèrement. Il se décida à rompre le silence afin de la distraire de l’austérité des lieux.
- Ne stressez pas. Je vous ai dit qu’il ne lui a été fait aucun mal. Cependant j’insiste sur une chose Amy. Elle est secouée et fragile, ce qu’elle a vécu a été très pénible et il lui faudra un peu de temps, voire beaucoup pour se réhabituer. Lorsqu’elle e sera décidée à signer un dernier document, elle sortira. Sans doute demain. Elle vous en parlera, si ce n’est pas le cas abordez le sujet. Insistez sur ce point, il nous faut sa signature pour la sortir d’ici, j’ai obtenu le feu vert de sa part, de la notre et de Charles pour la réintégrer à l’Institut dans le cadre de mon programme mais il reste une étape… Il est probable qu’elle passe par des phases de…bas…il faudra la surveiller, être à ses côtés. Il est possible qu’elle se laisse tirer vers le bas dans l’espoir de mettre fin à ses jours. Autrement dit Amy, la vie n’est pas rose et votre amie est loin d’être tiré d’affaire. C’est à vous de jouer, je vous laisserai seule.
Une simple porte en bois et derrière cette porte, une petite salle avec une jeune femme assise à une table, stressée, inquiète, les yeux rougit par trop de larmes et les paupières lourdes de trop peu de sommeil. Elle bougeait nerveusement ses jambes en un tremblement continu et une inquiétude visibles. Elle ne se rongeait pas les ongles mais portait machinalement ses doigts à sa bouche en un tic nerveux. Son regard vers la glace. Avait-elle devinait ? Savait-elle ?
Amy s'approcha de la vitre.
Ce qui est sûr c’est que le temps sembla se figer là bas au delà du miroir et l'expression de la petite Rousse changea, tandis que son visage se relevait vers la vitre du miroir sans teint. Une lumière nouvelle éclaira son visage et ses deux iris d’émeraude. Malgré la distance et l’impossibilité de ressentir la chose depuis leur confort d’observation, son cœur semblait battre une marche improbable en un rythme soudain plus marqué et rapide.
Hopes lui-même, en restait stupéfait, ses lèvres s’ouvrirent pour lâcher un mot en français « incroyable… » .
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Jeu 4 Oct - 21:24
Daniel Hopes sembla intéressé par le livre, lui prenant des mains malgré une résistance têtue durant le premier instant, Amy ne parlant pas du contenu mais de l’objet et ne voulant s’en séparer. L’Agent le feuilleta une fois que la jeune femme l’eut lâché, mais pas pour vérifier qu’il n’y avait pas de lime à ongle dedans (comme si une lime à ongle aurait permit de sortir du Triskelion) ou autre ânerie, se déclarant autrefois bibliothèque, ayant toujours de nombreux ouvrages rares qu’il acceptait de lui préter. Ce n’était pas le moment, et l’italienne ne comprenait pas cet élan de paternalisme et de gentillesse. Que voulait-il ? Qu’elle n’attaque pas le BAM en justice pour irrespect des droits de la femme ? S’eut été une idée mais son avocate était repartie dans sa Suède ou sa Norvège natale, et n’avait pas donné signe de vie depuis.
Refermant le livre, le Men in Beige lui accorda sa demande, lui rendant le présent non sans souligner son état. C’était triste à voir, mais Amy pensait que cela n’en rendait que plus beau le témoignage ainsi représenté, et n’aurait pas échangé son ouvrage contre un autre, surtout s’il était toujours lisible. Outre les malheurs des derniers jours, se livre avait traversé l’atlantique avec elle, et portait sa marque. Cela ne devait plus être trop visible maintenant, mais il y avait de seconde de couverture une petite étiquette avec marqué un nom et un numéro ; son nom et son numéro de résidente, apporté par l’orphelinat lorsqu’ils lui avaient offert le livre. C’était ainsi sur tous ses livres d’ailleurs.
Même si elle avait été dans son état normal, Amy n’aurait pas été capable de se repérer dans le Triskelion : trop grand, trop anonyme, trop impersonnel, et la dernière fois qu’elle était venue elle était également dans un piteux état, ayant vécue l’Attaque de Mutant Town. Elle avait peur, et les rares regards qui s’arrêtèrent sur elle n’étaient pas des plus amicaux. Ils devaient avoir entendu parler du bordel qu’elle avait fait devant chez eux, où même simplement le fait de voir un agent trainée une demi-clodo (oui, elle avait changé de vêtement, mais cela ne se dissimulait pas comme cela trois jours dans la baie de NY !) dans leur base, en tout cas ils étaient aussi accueillant que des pierres tombales, l’épitaphe en moins.
Hopes se montrait de nouveau froid, à l’instar de ses collègues, comme si la tête de mec sérieux faisait partie de la profession et était aussi importante que le costume. Amy ne savait plus où se mettre, mais s’en foutait royalement : elle allait voir Cait’. Le premier qui essayait de lui couper le chemin elle lui mettait un coup de boule, et si c’était le connard de l’entrée, elle lui explosait les noisettes au passage. S’eut été beau, mais elle était trop effrayée pour le faire réellement.
- Ne stressez pas. Je vous ai dit qu’il ne lui a été fait aucun mal. Cependant j’insiste sur une chose Amy. Elle est secouée et fragile, ce qu’elle a vécu a été très pénible et il lui faudra un peu de temps, voire beaucoup pour se réhabituer. Lorsqu’elle e sera décidée à signer un dernier document, elle sortira. Sans doute demain. Elle vous en parlera, si ce n’est pas le cas abordez le sujet. Insistez sur ce point, il nous faut sa signature pour la sortir d’ici, j’ai obtenu le feu vert de sa part, de la notre et de Charles pour la réintégrer à l’Institut dans le cadre de mon programme mais il reste une étape… Il est probable qu’elle passe par des phases de…bas…il faudra la surveiller, être à ses côtés. Il est possible qu’elle se laisse tirer vers le bas dans l’espoir de mettre fin à ses jours. Autrement dit Amy, la vie n’est pas rose et votre amie est loin d’être tiré d’affaire. C’est à vous de jouer, je vous laisserai seule.
Elle le regarda, continuant de le suivre mais trouvait l’Agent bien maladroit : il lui disait de ne pas stresser avant de rajouter que Caitlyn, si elle-même n’était pas assez vigilante, risquait de se suicider. Il y avait contradiction là non ?
La bonne nouvelle, c’était qu’elle sortirait demain, si Nephilim parvenait à lui faire signer un dernier document. Il leur fallait la signature ? Aucun problème, Amy supplierait. Mais demain… C’était loin, trop loin. Amy ne repartirait pas sans Caitlyn, et elle n’oserait jamais demander à Hopes ou Enora si elle pouvait rester, ou même manger et boire, et passer une nuit de plus dehors, si elle le ferait, risquait de lui faire encore plus de mal. Elle avait la voiture, après tout. Oui, elle allait faire comme cela : dormir dans la voiture et attendre Caitlyn. Attendre que l’Institut vienne la chercher, et rentrer avec elle.
- Je ne l’abandonnerai pas, jamais, assura l’italienne, force de conviction dans la voix. C’est ma sœur… ma sœur de cœur… je serais toujours à ses côtés. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble.
La tension montait alors qu’ils descendaient, Nephilim serrant toujours plus son livre contre son cœur ; maintenant qu’elle était là, elle avait presque du mal à y croire. Caitlyn, elle allait voir Caitlyn… c’était comme si une éternité c’était écoulée depuis qu’elle l’avait vu pour la dernière fois, et comme si une éternité la séparait encore d’elle. Amy accéléra le pas, restant près de Daniel cependant. Il avait peut-être cent piges, mais il semblait en avoir trente, alors il allait user de sa jeunesse et sa vigueur physique pour aller plus vite le Men In Beige ; Schnell !
Le bout du chemin était une simple porte de bois, c’était tout ce qui la séparait de Cait’ : une porte en bois, comme cela qu’elle avait défoncé à coup de commode quelques jours plus tôt. Si seulement elle avait été capable de rééditer l’exploit, elle aurait abattu sans hésitation ce dernier obstacle sur sa route. Elle n’était ni en état, ni en droit de le faire cependant, et dût attendre, tremblante, que l’Agent ouvre la porte.
C’était à elle de jouer maintenant, mais alors qu’elle voyait Caitlyn à travers la vitre d’observation, Amy ne put s’empêcher d’avoir mal. Assise seule, dans une pièce vide à l’exception d’une table et d’une paire de chaise, affolée, apeurée, exténuée… cela faisait mal à voir. Elle avait peut-être moins prit qu’Amy au niveau du physique, mais au niveau du mental, qu’en était-il ?
Nephilim s’approcha de la vitre, y posant sa main gauche ; la main du cœur. Les larmes coulèrent à nouveau, silencieusement. L’italienne revoyait Caitlyn, et n’avait qu’une envie, celle de la prendre dans ses bras, de sentir son odeur (chose qui ne serait pas réciproquement agréable pour le coup), de…
Mais cela impliquait le courage d’y aller, d’y aller en sachant ce qu’elle avait fait, en sachant qu’elle l’avait abandonné. Ce l’était-elle dit ? Caitlyn avait-elle crut qu’Amy l’avait abandonnée ? Abandonnée au BAM ?
Pourquoi était-ce dans cet instant que toutes les questions ressortaient ? Pourquoi maintenant ? Aller vous faires voir, pensées inutiles ! Amy ferma les yeux, en colère contre elle-même.
Caitlyn Elioth… il n’y avait que Caitlyn Elioth qui comptait. Caitlyn Elioth si proche, et pourtant si lointaine. Caitlyn… Caitlyn…
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Jeu 4 Oct - 22:34
Vous croyez au miracle ? Moi oui. Parce qu’il me reste encore assez de franchise pour croire en dieu. Nous avons été souvent fâchés mais il m’a suivi de loin en loin, je lui ai fait signe de temps à autre et il m’a laissé devenir ce que devais devenir à force de faire des choix mauvais. Il n’y a pas plus cruelles que ces vérités qui s’imposent, ces moments ou même grand, on se découvre faible et vulnérable, faillible et décevante. Je suis ce genre de déception, quelque part, ça a merdé mais j’ignore où. J’ai voulu jouer un rôle qui ne me convenait pas alors que putain, il m’aurait suffi d’être moi-même pour avancer. J’ai couru sans savoir où j’allais, oui j’ai jamais arrêté de courir et j‘ai fini par me paumer. C’est pas plus compliqué. Je pensais que tout irait mieux mais c’est souvent quand on finit par se dire cela qu’on dérape vers le pire. Merde, ma vie a été une sorte de spirale qui descend jusqu’au néant. Mais il y a eu une sorte de miracle, on m’a fait manger en 5 secondes 3 années d’erreurs et d’horreurs, y’a pas d’autres mots pour décrire cette vision. On s’habitue à la déchéance, j’vous jure que c’est vrai ! On ne se voit pas sombrer car cette déchéance-là est jalonnée de petits renoncements, de points de non-retour qu’on pense toujours plus loin alors qu’on avance toujours vers cette même destination : nulle part. C’est avec la vue d’ensemble qu’on réalise, c’est avec l’huissier à la porte qu’on comprend que les choses ont été bien trop loin et surtout que ce contrôle qu’on pensait garder n’était qu’une vaste connerie montée de toute pièce pour mieux s’endormir la tronche.
Ce miracle c’est ces 5 petites secondes. Ça m’a détruit plus qu’aucune arme ne pourra jamais me détruire. Ca m’a fait grandir plus que n’importe quel sermon ou leçon de vie. C’est une putain de leçon de mort. La mort de la coolitude et de l’esprit Rebel de courir sans savoir où on va comme un météore traversant la nuit étoilée pour venir bruler ses derniers feux à l’horizon avant de s’éteindre. J’ai été plus qu’une pauvre conne : j’ai été en dessous de tout et il n’y aura jamais de mots assez durs pour décrire ce sentiment nauséabond de dégout de soi-même et de colère face à des choix qu’à présent il parait évident qu’il ne fallait pas faire. C’est e drame du fumeur qui comprend à l’annonce du cancer, du mari volage qui comprend en rentrant seul dans une maison déserté, de l’alcoolo au volant qui fauche deux enfants sur un passage pieton. On comprend, ouais, génial. On comprend ! Mais bordel à quoi ca sert quand c’est trop tard ?
J’ai bien compris le message mais je ne peux rien changer. Je suis ce que je suis. Le fruit de mes violences, le constat de mes erreurs. Pourquoi je parle de miracle alors ? Parce que quelque part…oui…quelque part, merde vous savez-quoi, j’y crois encore. Si elle y croit aussi alors oui, moi je vais y croire. Je me relèverai et même si je tombe encore parce qu’on ne peut pas, ne pas tomber ! Je me relèverai parce qu’elle sera là pour me tendre la main. Il suffit juste qu’elle soit là et je pourrais y arriver, je m’en fous si elle ne m’aime pas comme comme je le souhaiterai : qui je suis pour espérer plus avec ce que j’ai fait ? . Jamais je n’ai vu les choses si clairement, avec une telle justesse. Il suffira qu’elle prononce mon nom et quelque chose va se rallumer et me réactiver. C’est une flamme qui vacille mais refuse de s’éteindre, je la sens en moi, vibrante et luttant contre les ténèbres dévorantes. Je serais folle de ne pas satisfaire de ce qu’elle me donnera, sœur, amie…tout ce qu’elle veut mais qu’elle soit elle et qu’elle soit là. C’est tout ce qui me permet de rester là à croire au miracle. Cinq secondes d’horreur, un océan d’amour et une damnation : c’est un putain de tiercé gagnant. Si tu as un jour existé et je sais que tu as existé. Je ne te demande pas pardon pour ce que j’ai fait, mon Dieu, pas pardon pour tout cela car je ne suis pas pardonnable et je l’accepte. Je veux juste pourvoir voir la lumière de ses yeux posés sur les miens. Sonne moi un autre miracle que tout cela prenne un sens, parce que ça doit prendre un sens sinon à quoi ça servirait de me garder en vie pour souffrir ? Cette douleur toute façon ne partira plus. J’en étais là. Une prière intime par pure égoïsme, pas pour du pardon ou du repentir : je demandais plutôt que je ne m’excusais et c’est du cœur que vint le dernier miracle.
Il accéléra bien avant que je puisse comprendre ce qui se passait. C’est à ce moment-là que je compris, ou que je redécouvris à nouveau, que Dieu existait. Mon cœur s’emballa comme jamais consumé par cette fameuse flamme ce qui ne signifiait qu’une chose, ce qui NE POUVAIT signifier qu’une chose. Alors j’ai levé les yeux vers ce miroir non pas pour me regarder mais pour la regarder, elle. Sans un mot, je la suivi. Inutile de la voir, la présence simplement me suffisait. Je la savais là, j’en étais certaine, j’aurais joué ma vie la dessus. Doucement, mon regard braqué sur son âme, je dis bien son ame, je l’ai suivi jusqu’à voir la clenche de cette porte bouger.
Alors elle entra. Et tout trouvait un sens, ici, maintenant et à ce moment de ma vie.
Que pouvait-elle lire sur mon visage ? Ma condition physique, sans doute, mon état psychique…à l’évidence. Moi je ne voyais qu’elle et son regard embrumé. Je ne pus lui dire un mot, rien ne voulait sortir. Déjà je savais ce qu’elle avait traversé parce que je l’avais traversé moi-même, c'était là dans nos souffrance et ca se passait de description. Mon regard d’où les larmes silencieuses roulaient sans retenues se posèrent sur son livre…Le Paradis...Mon paradis…mon Dieu..Amy…si tu savais…c’était toi.
Mes lèvres se desserrèrent enfin, un son étranglé, tremblant.
- Ne jamais…s’abandonner…ne jamais s’arrêter..de courir… J’éclatais en sanglot, manquant de m’évanouir, le monde, je crois perdit ses couleurs…rythmé seulement par ce cœur qui a nouveau battait à tout rompre et par le son du seul mot capable de sortir de ma bouche depuis les tréfonds de mon ame « pardon, pardon, pardon…pardon…pardon…
Pardon.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Ven 5 Oct - 17:10
Caitlyn Elioth… il n’y avait que Caitlyn Elioth qui comptait. Caitlyn Elioth si proche, et pourtant si lointaine. Caitlyn… Caitlyn…
Caitlyn…
Le visage d’Amy se crispa alors qu’elle cherchait la force d’entrer, une larme coulait sur sa joue. Elle c’était battue pour en arriver là, elles c’étaient battues pour en arriver là. Aucune d’elle n’avait le droit d’abandonner. Pour était-ce si dur ? Nephilim n’avait qu’une envie, celle de rejoindre Fuzzy, alors pourquoi n’y arrivait-elle pas ?
- Incroyable…
Ce simple mot, prononcé à la perfection par le Men in Beige, fit ouvrir les yeux à Amy, croisant alors le regard de Caitlyn, braqué sur elle malgré la vitre teintée ; il n’y eut plus de doute ou de douleur, il n’y eut plus que Cait’. Plus que ses yeux verts qui traversait l’espace et le temps pour voir indifféremment à leurs règles, et la voir elle.
L’italienne ramena sa main contre elle, laissant une trace de doigts sur le carreau, puis se redit jusqu’à la porte, l’ouvrant sans plus aucune hésitation. L’ouvrant sur la cellule de Cait’, non-pas celle qui la retenait pour le bien des autres, mais celle qui la retenait pour son propre bien, et qu’elle allait quitter. La Ptite Rousse était fatiguée, mais ce n’était pas ce qui marquait le plus son visage : la peur se muait en appréhension, et la joie supplanta la tristesse alors qu’elle se laissait aller à bredouiller entre un sanglot la phrase qui résumait leur vie à toute les deux.
- Ne jamais… s’abandonner… ne jamais s’arrêter… de courir…
- Ensemble, compléta Amy alors que les pleurs devenaient trop fort pour sa Sœur de Cœur et qu’elle se confondait en excuse.
Nephilim s’approcha, contournant la table pour rejoindre Caitlyn, les larmes dévalant silencieusement ses propres joues ; non-plus des larmes de tristesse, mais des larmes de joies, il semblait qu’elles eussent leurs réserves aqueuses différentes, pour qu’elle puisse encore pleurer.
Arrivé devant Caitlyn après une éternité de marche, l’italienne la prit dans ses bras, la serrant aussi fort qu’elle pouvait, menton sur son épaule et tête collée contre la sienne.
- Shut… Sa va aller… sa va aller… on est ensemble… à nouveau… à jamais… déclara-t-elle, yeux clos et plus crispée qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir l’être.
Chevilles pliées pour être à sa hauteur, Amy commença à se balancer légèrement sur le côté, voulant bercer Caitlyn pour lui ôter son malheur, lui ôté sa culpabilité.
- Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble. Sœur de Cœur, pour toujours et à jamais.
Répéta-t-elle à Caitlyn, à elle-même, à Hopes, au Triskelion et au monde, les prenant tous pour témoins de l’engagement qu’elles avaient pris, et de la force de cette engagement.
- Shut… Sa va aller… sa va aller… on est ensemble… Sa va aller Caitlyn, je te le promets.
Passant une main dans les cheveux de la rousse, pour tenir sa tête comme on n’en faisait d’un nourrisson, l’italienne continua de la bercer, jusqu’à ce que ses pleurs cessent, jusqu’à ce que leurs pleures cessent.
Le soulagement de la savoir en vie et moins amochée qu’elle ne se l’était imaginé durant ses trois jours, le bonheur de la voir, de la tenir dans ses bras, de la sentir contre soit, d’entendre sa voix.
Le monde aurait put s’écrouler autour d’elle qu’Amy ne s’en serait pas souciée, c’était un instant figé dans l’éternité et éternel dans sa mémoire, car après la douleur et la tristesse, le bonheur et la joie revenaient faire leurs promesses. Après la tempête, le calme revenait, et après l’orage, l’éclaircie.
- Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble. Sœur de Cœur, pour toujours et à jamais, répéta-t-elle avec encore plus de tendresse, voulant montrer sa présence, plus que par sa chaleur, par ses mots, les mots de son cœur.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Dim 7 Oct - 22:01
Elle n’aurait pas dû s’effondrer, elle se l’était juré, se montrer inébranlable et garder toute cette tristesse et cette douleur qui n’en finissait pas de se répercuter dans les confins de son âme. Mais c’était infiniment trop dur, trop difficile de contenir tout ça pour elle-même avec la plus grande volonté du monde et toute la détermination dont elle pouvait faire preuve. Amy restait la plus forte, elle était bien plus forte qu’elle ne le serait jamais, elle qui avait traversé cette tempête dans la position la plus terrible de celle qui ne sait pas et qui doit tout comprendre. Elle l’admirait autant qu’elle l’aimait et elle aurait donné tout ce qu’il lui restait de force pour pouvoir se montrer aussi valeureuse et solide qu’elle. Jadis elle le fut, oui, la perte de son humanité lui avait permis de « ne plus avoir les mains qui tremblent » mais ce retour d’amour et d’affection l’avait en retour anoblie par une humanisation mais fragilisée et fêlée de toute part dans son armure d’indifférence froide. Cette carapace avait volée en éclat et la laissait nue et ballotant dans la bourrasque, à la dérive. Amy était sa bouée et de toute force, à contre cœur et honteuse, elle s’y agrippa se laissant bercer en sanglotant.
L’écoutant sans trouver la force d’articuler tous ces mots qui s’étranglaient et ne semblaient plus jamais vouloir passer la barrière du chaos de son esprit, elle frémit dans ses bras, se rassurant de sa présence, de son odeur (même si il fallait l’avouer, la Belle Plante avait connu des jours meilleurs) et de cette voix la poussant à refuser le sommeil dans l’attente de sa sonorité qui seule savait si bien écarter les ténèbres se penchant sur sa couche. Toujours lovée contre elle dans cette pose incroyable de l’enfant dans les bras de sa mère, elle tenta de trouver la force de l’éloigner d’elle comme si soudain son propre aspect monstrueux lui revenait à l’esprit et qu’il fallait la protéger de ce qu’elle-même était capable de lui faire. Prenant de la distance depuis sa chaise, elle livra un visage ravagé par la douleur et les larmes, une expression de terreur comme la Petite Brune ne lui avait jamais vu même dans son plus terrible retour de ses terreurs nocturnes. C’était une longue expression d’impuissance comme un cri de douleur muet qui ne voulait pas montrer sa sonorité tant il était destructeur et profond, une vague de refus qui lui souvenait chaque atomes de son être.
- C’est pas moi…Cette chose..C’est pas moi ! Il faut m’croire ! il faut m’croire…C’était..c’était moi…mais ca l’est plus ! Pitié ! Faut m’croire ! J’suis pas…un…putain..d’monstre !
Tiraillée entre ses deux intentions, l’une de se réfugier dans ses bras et l’autre de l’éloigner pour la mettre en sureté, elle hésita avant de s’agripper à nouveau sur elle, tirant par inadvertance sur le vêtement qu’Enora lui avait prêté dégageant ainsi une de ses épaules ou naissait la large cicatrice de la blessure qu’elle lui avait causé par sa foudre lors de la terrifiante perte de contrôle de son pouvoir à la Bibliothèque de l’Institut. Son regard embrumé par les larmes et les sanglots était alors accroché à celui de la jeune femme lorsqu’il dériva vers la nudité de l’épaule. Elle se crispa alors comme frappée de stupeur et ses yeux s’agrandirent perceptiblement. Elle la lâcha immédiatement, portant sa main droite à la bouche pour étouffer un hurlement roque semblable à celui d’une bête blessée. Retrouvant sa distance.
- C’est…c’est moi qui ai…Mon dieu..mon dieu..mon dieu..mon dieu….
Elle joignit la seconde main à la première, se couvrant totalement la bouche en une attitude de refus devant l’horreur de la découverte. Elle pouvait encaisser toutes ces années d’errance, toutes ses exactions commises, le flot de sang où elle se noyait mais le fait d’avoir blessé son amour, d’avoir pu porter atteinte à la seule chose en ce monde qui pouvait justifier ses heures. Elle resta alors froide, les mains retombant sur ses cuisses, l’expression soudain résignée et souffrante.
- Je ne savais pas…On ne m’a pas dit…Je crois qu’il faudrait mieux pour toi….qu’on ne s’approche plus et que je disparaisse. Fuis…Je suis mauvaise alors…sauve toi .
Fermant les yeux et serrant les dents à se faire mal, elle serra les poings sur ses cuisses ,n’osant plus la regarder. Ce qu’elle venait de lui dire venait assurément de lui briser le cœur en deux et seul le silence résonnait toujours sur ses terribles paroles.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Dim 7 Oct - 22:44
Tant de tristesse, tant de douleur… Comment était-ce possible ? Pourquoi était-ce possible ?
Caitlyn la repoussa, fuyant aussi loin que le dossier de sa chaise le lui permettait, le visage ravagé par ses émotions, par son malheur. Amy sentait qu’elle ne pouvait comprendre cette douleur, et que toute l’empathie du monde ne le pouvait. Jamais cela n’avait été aussi marqué, aussi puissant : la peur. La peur se muant en un râle de désespoir insonore dont l’absence ne faisait que souligner la présence.
Les larmes coulaient le long des joues alors même qu’elle restait accroupie, branlante par le rejet. Non pas le rejet d’elle-même, mais le rejet de ce qu’elle représentait. Amy n’avait jamais fait de mal, et si elle avait cru son innocence morte dans les flammes de Mutant Town, cette dernière était revenue, et était bien trop imposante pour que Caitlyn n’essaie de la protéger. Nephilim abandonnait son innocence si cela permettait à Cait’ de l’accepter, de s’accepter.
- C’est pas moi…Cette chose… C’est pas moi ! Il faut m’croire ! Il faut m’croire…C’était... c’était moi…mais ca l’est plus ! Pitié ! Faut m’croire ! J’suis pas… un… putain… d’monstre !
Amy ne savait pas quoi dire, la bouche entrebâillée, à moitié paniquée de ne pas parvenir à répondre à Caitlyn. Maintenant qu’elle la voyait, évidemment que ce n’était pas un monstre, c’était Cait’. C’était Cait’ : encore plus perdue qu’elle, coupable sans l’être, une infortune du destin, qui s’approchait dans la tristesse pour se reculer dans la peur.
- Cait’…
Non, cela ne voulait pas. Trouver quelque chose à dire, le trouver et vite !
Pas le temps, Fuzzy s’agrippant à nouveau à elle, Amy refermant ses bras autour d’elle pour tenter de la retenir de ses maigres forces. Comme la première fois, cela fit vain cependant, Caitlyn se décrochant rapidement, encore plus loin et plus violemment que la première, envoyant l’italienne déséquilibrée contre le sol. Voyant l’expression horrifiée de la Ptite Rousse, Amy regarda dans sa direction, vers son bras, et la brulure électrique. Cela faisait trois jours qu’elle s’accrochait à cette marque qui le partait de l’épaule jusqu’au coude et lui couvrait la partie gauche du torse, marquant le sein et le cœur qui se trouvait en dessous. Cela faisait trois jours qu’elle puisait sa force dans cette marque laissée par la personne qui lui était la plus chère au monde, trois jours qu’elle s’y accrochait comme à son oxygène, comme à sa vie. Et là, cette blessure venait tout gâcher.
Amy y porta la main, mais ce n’était plus parce qu’elle pensait à Caitlyn et qu’elle cherchait sa présence spirituelle, c’était de honte maintenant. Honte d’elle-même de porter ainsi au regard d’une jeune femme si tourmentée la preuve de sa folie. La honte de n’avoir put la régénérer à temps. Elle aurait voulut qu’elle disparaisse, même si cela l’avait empêché de tenir. Elle se détourna, dissimulant la marque.
- Désolée…
- Je ne savais pas… On ne m’a pas dit… Je crois qu’il faudrait mieux pour toi… qu’on ne s’approche plus et que je disparaisse. Fuis… Je suis mauvaise alors… sauve toi.
Amy regarda Caitlyn, et si elle n’avait été au sol, elle serait tombée. Cette déclaration ruinait toutes ses forces, tous ses espoirs et toutes ses croyances. Alors même que la rousse se crispait de colère à son encontre, la brune cherchait toujours ses mots, bien plus affolée. La perdre, elle allait la perdre ; à nouveau. Si Hopes voyait qu’elle menaçait de détruire son travail, sa réussite, il la ferait sortir, et elle perdrait Caitlyn. Trouver les mots, les mots, les bons mots, ou à défauts, trouver des mots !
Nephilim se releva, genoux à terre, s’emparant des poings serrés de Caitlyn, clignant des yeux pour déployer ses membranes nictitantes, stoppant les pleurs.
Son propre cri la surprit, mais elle avait trouvé les mots et la force de les dire. Pas que les mots, mais les actes aussi. Plongeant son regard dans celui de Caitlyn, Amy la laissa voir son propre reflet à travers les yeux d’émeraudes.
- Tu te rappelle ce que tu m’as promis ? Tu t’en rappelle ? Quoi qu’il arrive, regarde-toi à travers mes yeux. A travers ces yeux. Jamais ils ne te jugeront, jamais ils… Tu n’es pas un monstre… Cait’… Je ne te vois pas comme cela… Par pitié, arrête de te faire du mal… A travers mes yeux, vois-toi à travers mes yeux…
Ne pas lâcher, ne pas la lâcher, même si c’était difficile. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Lun 8 Oct - 21:22
This is not my time, sister / Ce n'est pas mon heure, ma soeur It is cold in heaven / Il fait si froid au paradis And no one's coming after me / Et Il y a personne en vue.
I'm drowning / Je me noies Me I'm drowning / Je me noies Me, yeah
You know I am tired / Tu sais, j'suis si fatigué Cold and bony tired / Les os et l'ame frigorifiée Nothing's gonna save me, I can see / Rien ne va me sauver, je le vois bien
I can't say I'm fearful / Je ne peux pas dire que je suis terrifié I can't say I'm not afraid / Mais pas non plus que je n'ai pas peur But I am not resisting, I can see / Mais je ne résiste plus, je le vois bien.
I don't need a heaven / J'ai pas besoin d'un Paradis I don't need religion / J'ai pas besoin d'un religion I am in the place where I should be : Je suis exactement là où je devrais être
I am breathing water / Je respire de la flotte I am breathing water / Je respire de la flotte You know a body's got to breathe : Mais toi et moi, on sait ce qu'un corps est censé respirer.
Elle perdait pied, elle le savait parfaitement tout comme elle savait pertinemment que les évènements ne prenaient plus du tout la tournure qu’elle s’était imaginé qu’ils prendraient. Cette rencontre devait illuminer le monde, leur monde de ces retrouvailles et fermer un épilogue nécessaire et douloureux. A présent, par ses mots d’une dureté inédite, elle sonnait le glas d’une séparation brutale, désespérée et inattendue. Quelque chose venait de la mettre hors circuit et en elle, elle sentait cette chose rampante, terriblement nocive et dévorante, remonter vers son âme pour y éclore. L’ombre malveillante du Thanatos, la pulsion de mort et la destruction imprévisible comme un éclair foudroyant dans un soleil d’été d’une journée radieuse. Cette voix, mauvaise, chargée d’une haleine à l’odeur de sang qui d’un doigt famélique nous montrait les chemins les plus périlleux, les plus monstrueux et qui menaient toujours à une issue fatale. C’était une expérience nouvelle, l’impression de vide et de souffrance balayée soudain par autre chose : un mal être abyssal et se suffisant à lui-même : là où il n’y a plus de souffrance, il n’y a plus rien…Il n’y a plus de vie.
Non, elle ne la regardait plus. Pire, cette lumière si vivante dans son regard semblait s’être soudain éteinte comme si on avait soufflé la bougie de ce qui lui restait de volonté. Elle s’était enfouis au fond de sa souffrance.
Regarde-moi !
Une sorte de gifle mentale qui la fit sursauter, la ramenant à sa réalité et faisant stopper la progression du nuage nocif se rependant dans son ciel. Elle afficha une expression de surprise comme si ce retour de conscience la réveillait dans un endroit inconnu. Son regard immédiatement s’accrocha à celui de la jeune femme. Un regard humain, non voilé comme à l’accoutumé. Sa bouche s’ouvrit prononcer son prénom d’une voix muette ou aucun son de parvint à sortir et elle s’agrippa de toute ses forces à ces deux lucarnes plongeant dans son âme même. - Tu te rappelle ce que tu m’as promis ? Tu t’en rappelle ? Quoi qu’il arrive, regarde-toi à travers mes yeux. A travers ces yeux. Jamais ils ne te jugeront, jamais ils… Tu n’es pas un monstre… Cait’… Je ne te vois pas comme cela… Par pitié, arrête de te faire du mal… A travers mes yeux, vois-toi à travers mes yeux…
Ces yeux là…Ils signifiaient tant, ce regard qui recevait la tendresse du monde. Ses yeux à elle. Elle s’absorba à sa contemplation, sérieuse et grave. En elle le monstre refluait, se perdant en son âme, la pulsion passait, se dissipait. La voyait-elle, cette lueur se raviver, comme l’espoir qu’elle savait communiquer ? La voyait-elle parvenir à aller la chercher au plus profond d’un gouffre sans fin pour la sortir d’un étang où elle se noyait. Elle respirait de l’eau, elle respirait de l’eau !!! Et nous savons tous ce qu’un corps devrait respirer, n’est-ce pas ? Amy n’en eut sans doute pas conscience mais c’est juste son regard et ces quelques mots, ce jour-là, qui sauva Caitlyn Elioth d’un renoncement total et repoussa à plus tard les desseins du Tanathos.
La suite fut plus facile. Le moteur venait de se remettre en route. Frapper du pied pour remonter à la surface et sortir la tête hors de l’eau afin d’happer l’air et s’inonder de lumière. Ses poings se crispèrent et elle prit une profonde inspiration, son corps entier se redressa et elle afficha à nouveau cette expression de femme adulte, résignée et déterminée. D’un geste sur elle saisit les mains d’Amy, la forçant quasiment à se relever.
- M’en fous du temps qu’il faudra…M’en fous…On va y retourner, toutes les deux, t’entends ? On va devenir X Men et on va réaliser notre rêve parce que le monde ne saurait pas être si moche si tu y vis. C’est fini les conneries, j’emmerde le passé..je suis ce que je suis et je sais c’que je suis dans tes yeux..Ca m’va. Je ne douterai plus jamais de toi et jamais plus je ne te demanderai de t’éloigner. J’ai merdé, ok, j’ai merdé…ca veut pas dire que je ne peux pas changer, toi tu l’sais…et..c’est tout ce dont j’ai besoin.
Elle se redressa, tirant la chaise en arrière et se leva brusquement, fixant la vitre sans teint par-delà la table, bras contre le corps et le visage ravagé par la fatigue et les épreuves, son regard était d’une dureté surnaturelle.
- JE VAIS ME BATTRE ! VOUS ENTENDEZ M’SIEUR HOPES ? J’vais m’battre parce ce que ca en vaut la peine, parce que même si je crois plus en moi…y’aura toujours des personnes pour y croire. Vous aviez raison.
Elle se tourna vers Amy en secouant la tête d’un air navré, esquissant un demi-sourire.
- Bordel…qu’est ce qu’on a ramassé, t’as une sale tronche, puce.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Lun 8 Oct - 22:39
- Tu te rappelle ce que tu m’as promis ? Tu t’en rappelle ? Quoi qu’il arrive, regarde-toi à travers mes yeux. A travers ces yeux. Jamais ils ne te jugeront, jamais ils… Tu n’es pas un monstre… Cait’… Je ne te vois pas comme cela… Par pitié, arrête de te faire du mal… A travers mes yeux, vois-toi à travers mes yeux…
Une supplication, c’était une supplication. Et cela ne prétendait pas être autre chose : Amy était arrivée jusque là, jusqu’à Elle, et si Elle abandonnait, alors tous leurs efforts aurait été vains…
Oui, elle se rappelait. Caitlyn se rappelait sa promesse, leurs promesses. Elles s’étaient tant promises : une famille, plus unies qu’aucune d’elle n’en avait jamais eut. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble. C’était cela, cela et tellement plus. Ne jamais se juger, l’une l’autre, et s’accepter envers et contre tout. Oh bien sure, cela elles ne ce l’étaient pas promises à haute voix, ce genre de promesses ce faisait en silence, dans l’ignorance, dans l’inconscient, mais n’en étaient que plus vraie, témoignage du destin lié de deux êtres.
Caitlyn la regarda, et Amy lui rendit son regard. Que voyait-elle dans les reflets verts de ses membranes nictitantes ? Pas un monstre, il n’y avait pas de monstre dans le monde verte de l’italienne, il n’y avait que des nuances de verts, ni noirs ni blancs, ni démons ni anges, seulement des gens, des gens plus ou moins auréolés, et sous cet angle de contreplongée, dans une pièce où la lumière était apportée par un unique néon, il n’y avait pas plus auréolé que Caitlyn.
Fuzzy se ressaisit, Nephilim put le voir : l’espoir, l’espoir c’était embrasé, renaissant de ses cendres tels le phénix, hurlant silencieusement au monde absent qu’il était là, qu’ils n’avaient qu’à écouter. Cait’ serrait les poings, la colère la motivant, une saine et douce colère ne lui fournissant nulle agressivité mais la détermination nécessaire pour continuer. La rousse attrapa la brune, l’attirant à elle pour la relever, parlant d’une voix claire, d’une voix forte, déterminée et lancée vers le firmament
- M’en fous du temps qu’il faudra… M’en fous… On va y retourner, toutes les deux, t’entends ? On va devenir X Men et on va réaliser notre rêve parce que le monde ne saurait pas être si moche si tu y vis. C’est fini les conneries, j’emmerde le passé… je suis ce que je suis et je sais c’que je suis dans tes yeux… Ca m’va. Je ne douterai plus jamais de toi et jamais plus je ne te demanderai de t’éloigner. J’ai merdé, ok, j’ai merdé… ca veut pas dire que je ne peux pas changer, toi tu l’sais… et… c’est tout ce dont j’ai besoin.
Amy sourit, ne sachant que faire d’autre face à une telle déclaration : ensemble, elles étaient de nouveau ensemble. Toutes les douleurs, toutes les souffrances, tout ce que l’une et l’autre avait endurée depuis trois jours, tout n’avait été qu’un test, un test qu’elles avaient réussit. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble. Il y avait eut une chute, mais elles s’étaient retrouvées et s’élançaient à nouveau. Ensemble.
Caitlyn se redressa et déclara la chose à Daniel Hopes, ange gardien invisible derrière sa vitre, qui, Amy l’espérait, savourait les lauriers de sa victoire ; en tout cas, il avait sa gratitude éternelle.
- Bordel…qu’est ce qu’on a ramassé, t’as une sale tronche, puce.
Le sourire d’Amy devint gêné, cette fois ci. Cela se voyait tant que cela ?
Détournant le regard, elle posa les yeux au sol, y voyant ce qu’elle y avait laissé dans sa chute. Doucement, elle se baissa, ramassant le livre usé avec plus de précautions que si elle eut tenu le Saint Suaire, le portant à deux mains jusqu’à Caitlyn, pinçant les lèvres de honte.
Malgré ce qu’il avait subit, le livre laissait encore apercevoir, sur sa couverture, son titre : Paradiso. Edition bilingue du Paradis de Dante, avec le nom d’Amy inscrit à l’intérieur comme il était de coutume dans son orphelinat, le troisième livre de la Divine Comédie de Dante. Nephilim n’avait jamais su jusqu’où Caitlyn était monté dans le Purgatoire, mais après ce qu’elle avait subit en Enfer, elle voulait lui offrir le Paradis. Elle se souvenait parfaitement de la phrase, cette dernière ayant raisonnée ses derniers jours dans sa tête, et Amy en était sure, Caitlyn comprendrait.
Elle n’en avait cependant pas moins honte de l’état dans lequel le livre était.
- Je… désolé… lui aussi a une sale tronche… mais il est pour toi… quant même, prononça-t-elle avec une petite voix, comme une enfant s’excusant.
Elle n’avait pas la sensation d’avoir fait une bêtise ou d’avoir échoué pourtant, ou alors c’était la présence de Caitlyn qui lui ôtait tout doute. Elles avaient des choses à éclaircir, mais il y avait des priorités, et le Paradis était la première de celle d’Amy. La seconde, c’était prendre à nouveau Caitlyn dans ses bras.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Mar 9 Oct - 20:41
Caitlyn prit l’ouvrage en main et s’y absorba une longue minute. Elle se souvenait parfaitement de cette scène dans leur chambre lorsqu’Amy l’avait découverte, dans son jardin secret, le nez plongé dans la lecture et mémorisant chacune des lignes de l’ouvrage. Elle ouvrit la page cartonnée, parcourant d’un regard fatigué mais comblé chacune des lignes de la préface. Son sourire marquait de la reconnaissance et un immense amour pour ce geste. Que dire tant les mots étaient inutiles dans ce geste ? Elle ferma le livre et le sera contre sa poitrine au plus près du cœur en un geste d’appropriation et de bien-être. Elle murmura plus pour elle qu’à l’intention de la jeune fille, quelques mots d’un dénommé Voltaire, il s’agissait d’un auteur français dont elle avait lu un livre de pensées il y avait de cela quelques mois.
- Le paradis terrestre est où je suis.
Elle ouvrit enfant les yeux, offrant à Amy un sourire radieux auréolé d’une réelle lumière dans son regard.
- Merci. Tu te doutes que je vais l’apprendre par cœur, celui-là….C’est bien que..que ce soit toi qui me l’offre. Ca prend un sens assez…enfin, j’me comprends.
Elle ne termina pas sa phrase, posant le livre avec délicatesse sur la table et écartant les bras afin d’y enfouir littéralement Amy et de la serrer contre elle. Elle força sur cette étreinte afin de lui donner sa force retrouvée et sa chaleur, afin de lui faire comprendre que finalement rien n’aura pu faire céder le lien entre elles, aucun passé et aucune institution même gouvernementale. Elle posa sa tête contre son épaule, la sentant un peu frémir par fatigue pu parce que , simplement, toute cette tension prenait enfin fin. Elle lui murmura d’une voix dont la douceur était appuyée d’une sincérité rassurante et quasi berçante.
- Tu as été courageuse ma petite puce, vraiment très très courageuse. Tu as gagné le droit de te reposer et de te laisser aller. Tu as gagné. Et tout ce qu’il y avait à gagner, tu l’as gagné. Y’a pas d’mots assez forts pour te dire à quel point j’suis fière de toi, à quel point j’suis impressionné par ce’que t’as fait et à quel point je tiens à toi. J’l’oublierai jamais…j’te le jure, ce que t’as fait là…jamais personne n’a fait une telle chose pour moi. Mais j’veux qu’tu saches…J’aurai fait pareil…j’aurais remué ciel et terre pour te retrouver, j’aurai vraiment fait pareil.
Il n’y eu plus de mots. L’échange n’était qu’à elles et bien plus tard, respectant la beauté de ce moment, la porte s’ouvrit laissant apparaitre l’Agent Hopes affichant un sourire entendu. Il les regarda toutes les deux avec une discrétion et une politesse pleine de son flegme habituel.
- Mesdemoiselles… Désolé de briser le charme émouvant de ces retrouvailles, mais je viens d’avoir l’Institut en ligne. Je vais y reconduire personnellement Miss De Lauro lorsque vous en aurez fini ici. N’oubliez Miss Elioth des autres formalités que vous devez remplir afin de regagner l’Institut dès demain. A titre personnel, je tiens à vous signifier combien je suis heureux de voir cette histoire trouver une issue si heureuse, c’était loin d’être gagné.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Mer 10 Oct - 13:05
Caitlyn prit le livre, l’ouvrant, laissant Amy tremblante face à sa réaction. Elle n’avait pas été capable de protéger le Paradis mais l’avait mené jusqu’à bon port, comment allait-il y être accueillit ?
Ramenant ses bras contre son torse d’anxiété, l’italienne attendit, jusqu’à ce que la rousse parla, jusqu’à ce que la rousse lui sourit, jusqu’à ce que la rousse la regarde avec des yeux d’une intensité renouvelée. Et quant cela advint, Amy sourit, et si elle ne demandait pas à Cait’ de l’apprendre par cœur, elle voulait bien essayer de le faire avec elle. Fuzzy se comprenait, et Nephilim la comprenait, tout était à sa place.
Le livre fut posé et une nouvelle accolade fut entamée ; Désormais, tout était réellement à sa place. Passant ses bras dans le dos de Cait’, elle la serra contre elle, lui rendant son étreinte. Ensemble, ensemble, ensemble… comme elles ce l’étaient promit, comme cela devait être.
- Tu as été courageuse ma petite puce, vraiment très très courageuse. Tu as gagné le droit de te reposer et de te laisser aller. Tu as gagné. Et tout ce qu’il y avait à gagner, tu l’as gagné. Y’a pas d’mots assez forts pour te dire à quel point j’suis fière de toi, à quel point j’suis impressionné par ce’que t’as fait et à quel point je tiens à toi. J’l’oublierai jamais…j’te le jure, ce que t’as fait là…jamais personne n’a fait une telle chose pour moi. Mais j’veux qu’tu saches… J’aurai fait pareil…j’aurais remué ciel et terre pour te retrouver, j’aurai vraiment fait pareil.
Amy serra plus fort, elle n’en avait jamais douté : elle savait que si l’une d’elles allait en enfer, l’autre irait la chercher. Sœur de Cœur, jusqu’au bout et encore après. Elle obéit, se laissant aller, pleurant doucement contre Caitlyn, l’ayant retrouvée. Et elle l’avait rendue fier, et elle l’avait impressionnée ; tout ce qu’elle tentait toujours de faire pour s’attirer les bonnes grâces des autres et être sur qu’ils ne l’abandonnent pas, elle venait de le faire, sans même y penser, avec Caitlyn.
Ce n’était cependant pas sa victoire, mais leur victoire, à elles-deux. Amy voulait que Caitlyn le sache, sache qu’elle avait été présente dans l’esprit de l’italienne à chaque instant et qu’elle était la seule source de cette force, mais l’intensité de cette émotion lui fit peur, et elle ne dit rien. Un frisson lui parcourut cependant l’échine, mais Nephilim ne s’y attarda pas, voulant rester dans l’instant présent, dans les bras de Cait’.
Trop vite, beaucoup trop vite, le silence se rompit, par une voix bien connue désormais. Hopes.
- Mesdemoiselles… Désolé de briser le charme émouvant de ces retrouvailles, mais je viens d’avoir l’Institut en ligne. Je vais y reconduire personnellement Miss De Lauro lorsque vous en aurez fini ici. N’oubliez Miss Elioth des autres formalités que vous devez remplir afin de regagner l’Institut dès demain. A titre personnel, je tiens à vous signifier combien je suis heureux de voir cette histoire trouver une issue si heureuse, c’était loin d’être gagné.
Amy se décolla de l’autre jeune femme pour le dévisager un instant, lui en voulant d’avoir interrompu ce moment qu’il avait permit.
- Vous y êtes pour beaucoup, Monsieur le Men In Beige, cependant… J’aimerai rester, s’il vous plait. Rester ici, j’aimerai qu’on rentre ensemble. Merci de vous proposer de me raccompagner, mais je ne pars pas sans Cait’ ; et il faudra bien quelqu’un pour la raccompagner elle. Après une nuit complète, je serais en mesure de reprendre le volant, je le sais, se retournant vers Caitlyn, elle poursuivit. Je reste avec toi, Sœur de Cœur. On rentre ensemble… Par contre… Je crois que j’ai fais une bêtise dans la chambre…
Une bêtise, oui, si l’on considère qu’expédier une partie du mobilier par la fenêtre, une autre partie par la forte (fermée) et de détruire 50% des mezzanines présentes était une simple bêtise.
Elle eut immédiatement un air coupable, mais réalisa qu’il s’agissait autant d’excuses envers Caitlyn que de menaces envers Hopes, qui devait bien être au courant de l’état qu’elle avait mit. Après, peut-être savait-il aussi suffisament de choses pour comprendre que c’était un bluff, involontaire certes, mais un bluff quant même : plus de biomasse, plus de pouvoir, c’était aussi simple que cela.
Mais Amy, toute aussi honteuse face à ses deux actes, ne fut pas moins inquiétée par la réaction que pourrait avoir Caitlyn, ou pas le fait qu’Hopes n’ait qu’un mot à dire pour que la sécurité la foute, elle, dehors.
Daniel Hopes Agent du BAM Alpha
Messages : 860 Date d'inscription : 28/03/2012
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Mer 10 Oct - 20:36
Hopes observa une seconde le visage encore ruisselant de larmes de la jeune fille et s'approcha doucement pour s'adosser au mur, les laissant toutes les deux à une distance favorisant leur propre espace personnel. Son visage se fit plus sérieux sans être pour autant fermé et antipathique.
- Amy, votre requête ne peut être accepté et ne souffre d'aucune reconsidération. Vous vous êtes retrouvé, certes mais il faudrait voir à rester lucide sur une situation déjà bien assez épineuse. Je comprends parfaitement votre demande et si je le pouvais, je vous reconduirais même personnellement toutes les deux à l'Institut dans l'heure, rien ne me ferait plus plaisir, vous pouvez en être assuré. Mais je vous rappelle que vous êtes au cœur d’un édifice gouvernemental régit par les lois des hommes et des règles strictes et précises qui ne s’accommodent que peu des sentiments. C’est à moi seul que vous devez d’être en cette pièce mais mes prérogatives ne sont pas illimitées. Je suis responsable de ces procédures et je me dois de les respecter si je ne veux pas compromettre ce que j’essaye de construire, ce que j’essaye de protéger ou de les suivre un minimum si je veux les faire ployer en notre faveur à tous les trois comme aujourd’hui.
La réhabilitation de Caitlyn doit se faire d’une manière la plus exemplaire possible afin que rien ne puisse nuire à ce retour. Une colère, même saine, Amy ne ferait que la retenir plus et cette fois, me réduirait complètement à l’impuissance. L’esclandre que vous avez fait ici n’est pas passé inaperçue et j’ai déjà des comptes à rendre à votre sujet à mes supérieurs. Ne me demandez pas de faire l’impossible ou ne ruiner pas les efforts que Cait et vous-mêmes avaient faits jusqu’ici. Je ne peux pas vous héberger ici, c’est impossible, il me faudrait une autorisation spéciale et la demande prend déjà une semaine.
Soyez raisonnable, je vais vous laisser une heure pas plus et je vous ramènerai à l’institut personnellement ou vous dormirez et dès demain matin, je m’engage à vous renvoyer Caitlyn, à condition qu’elle accepte notre dernière recommandation. Vous pouvez vous mettre en colère pour cette raison Amy, mais je n’y peux rien, c’est hors de mes compétences, nous avons je crois assez enfreint de règles pour aujourd’hui.
Caitlyn secouant la tête croisa le regard de la Petite Brune et aquiessa d’un air navré se forçant à un sourire triste.
- On a gagné , puce, il a raison, on a gagné. On va pas tout foutre en l’air. Si c’est la condition, tant pis, j’dormirai pas et j’attendrais que l’autre con s’pointe pour me ramener ! Basta ! Ca va passer vite, fais c’que j’te dis, s’il te plait.
Hopes haussa un sourcil en soupirant.
- Caitlyn….Ne le jugez pas avant de l’avoir rencontré, vous ne savez pas qui il est, James est vraiment concerné par votre sort, il ne se serait pas porté garant comme tuteur si c’était le cas. C’est sa signature et la votre qui vous fera sortir d’ici définitivement, dois-je le rappeler, encore une fois ?
Elle se rapprocha d4amy, se collant à elle et cherchant sa main en aveugle pour la lui prendre.
- Ce mec n’est pas mon frère, il ne le sera jamais…preuves ou pas, j’m’en fous…Ma famille c’est elle, c’est tout. J’veux même pas en parler. On partage des gènes, et après ? C’est Amy qui partage …ma vie. Personne d’autre… JAMAIS. J’ai pas envie de signer cette connerie de papier et m’aliéner à un mec que j’connais pas et que j’veux pas connaitre !
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 30
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Mer 10 Oct - 21:56
Daniel Hopes ne laissa pas le temps à Caitlyn pour creuser plus avant la « bêtise » qu’elle découvrirait dans vingt-quatre heures, enchainant directement pour déclarer à l’italienne qu’elle ne pouvait pas rester. C’était gentil de ne pas ce proposer de l’héberger comme il l’avait fait, car même s’il ne pouvait pas rien qu’en avoir l’idée montrait qu’il avait considéré l’option, mais elle n’aurait jamais eut le courage de la lui demander de toute façon. Nan, l’option la plus probable était une bouteille d’eau et une nuit dans la voiture, et à moins d’appeler la dépanneuse, aucune chance de la faire bouger de là.
Dans une voiture volée à l’Institut, elle n’était pas dans un édifice gouvernemental, et n’emmerdait personne, sauf peut-être l’Institut suscité mais ce dernier ne porterait pas plainte contre une de ses élèves, surtout quant la moindre infraction du genre pouvait la reconduire à la frontière. S’eut été beaucoup de bordel pour pas grand-chose.
Tout l’inverse de ce qu’avait accomplit le Men In Beige ici même, et il ne fallait donc rien briser.
- Soyez raisonnable, je vais vous laisser une heure pas plus et je vous ramènerai à l’institut personnellement ou vous dormirez et dès demain matin, je m’engage à vous renvoyer Caitlyn, à condition qu’elle accepte notre dernière recommandation. Vous pouvez vous mettre en colère pour cette raison Amy, mais je n’y peux rien, c’est hors de mes compétences, nous avons je crois assez enfreint de règles pour aujourd’hui.
- Je comprends, déclara-t-elle, visiblement déçu, en se tournant vers l’Agent. Après tout ce que vous avez fait, je ne vois pas comment je pourrais être en colère contre vous. Je ne m’excuserai cependant pas du remue-ménage causé, car cela en valait la peine, et si les choses étaient à refaire, je ne changerais rien, et je pense que vous non-plus. Je n’ai qu’une chose à vous dire : merci. Merci pour tous. Je rentrerais, seule, j’ai toujours la voiture, il faut bien que je leur ramène sinon se sera véritablement un vol.
Ils allaient peut-être lui passer un savon, sauf Jubilee qui la féliciterait, mais encore une fois, Amy trouvait que cela en valait la peine. Si jamais à l’avenir une telle situation se reproduisait, elle agirait de la même manière, à un détail près : elle emmènerait le Tesla histoire que le portier soi plus aimable, et/ou qu’elle rentre plus vite dans le bâtiment, du fait.
- On a gagné, puce, il a raison, on a gagné. On va pas tout foutre en l’air. Si c’est la condition, tant pis, j’dormirai pas et j’attendrais que l’autre con s’pointe pour me ramener ! Basta ! Ca va passer vite, fais c’que j’te dis, s’il te plait.
- On aura gagné lorsque tu auras signé un dernier papier, je crois, déclara-t-elle, se rappelant le marché conclut pour rentrer ici, et je trouve qu’appeler Monsieur Hopes « l’autre con » et un manque de respect, surtout en sa présence. Pour…
Amy n’eut jamais le temps de finir sa phrase, l’intéressé intervenant, démontrant qu’il n’était pas « l’autre con » en question. Qui ça que Cait’ ne devait pas juger avant de l’avoir rencontré ? Avant de savoir qui il était ? C’était quoi ou qui ce James ? Un ex-mari lobotomisé comme elle qui avait échoué au BAM parce qu’il avait un pouvoir exploitable ? D’où que Caitlyn devait se retrouver sous tutorat ? Un agent de probation n’était pas suffisant ?
Tant de questions qui trouvèrent une seule réponse, et une réponse qui fit mal. Malgré que Caitlyn se colla à elle et lui prit la main, malgré qu’elle le nia avec vigueur, le mot fut prononcé, comme une sentence de mort. Si le réveil des souvenirs avait signifié la fin d’une époque, ce simple mot signifia le commencement d’une autre.
- Ce mec n’est pas mon frère, il ne le sera jamais… preuves ou pas, j’m’en fous… Ma famille c’est elle, c’est tout. J’veux même pas en parler. On partage des gènes, et après ? C’est Amy qui partage… ma vie. Personne d’autre… JAMAIS. J’ai pas envie de signer cette connerie de papier et m’aliéner à un mec que j’connais pas et que j’veux pas connaitre !
Un couteau en plein cœur, lancé avec plus de force qu’un être n’en serait jamais capable. Caitlyn… Caitlyn avait un frère… La main d’Amy lâcha celle de sa Sœur de Cœur alors même que l’italienne comprenait une chose : les cauchemars seraient toujours là. Le mal serait toujours. Leur lien serait toujours là. Mais elle, où était sa place ? Où était sa place quant les liens du cœur étaient supplantés par ceux du sang ?
Serrant la gorge, ne voulant montrer la tristesse et le malaise qui montait en elle, Amy comprit qu’elle devrait ce faire à cette idée, elle avait vingt-quatre heures. Car le frère de Caitlyn ne serait pas un personnage lointain et inactif, mais bien un personnage de premier plan dans la vie de Cait’ : son tuteur. Fuzzy retournait à l’Institut, mais en répondrait à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui aurait un grand pouvoir sur sa vie, juridiquement comme émotionnellement. Et que lui demandait-on à elle, la fausse sœur ? De convaincre la Ptite Rousse d’accepter dans sa vie un personnage comme son frère. De convaincre celle qu’elle appelait sœur d’accepter un véritable lien de fraternité, de l’implorer de lui trouver un remplaçant. Et Amy, que devenait-elle ? Que devenait-elle une fois que Cait’ avait un véritable frère ?
Elle se tourna vers Caitlyn, visiblement mal mais faisant son possible pour être forte, une dernière fois, faire bonne figure avant de s’effondrer. Ses gestes étaient lents, ses yeux, vides, tout aussi vide que sa voix lorsqu’elle parla.
- Faut que tu signe ce papier Caitlyn, où ils te laisseront pas repartir. Signe-le, s’il te plait, qu’on puisse se remettre à courir, ensemble. Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir, ensemble… ?
La question ne transparaitrait pas dans sa phrase, cependant elle était bien réelle. Mais Amy savait que Caitlyn n’en détenait pas la réponse, que c’était ce James qui la détenait, la réponse. Le lien du sang était plus fort que le lien du cœur, car le lien du sang pouvait forcer à abandonner, pas celui du cœur ; une orpheline comme elle le savait, cela avait marqué sa vie au fer rouge.
- Fais-le pour moi, s’il te plait.
C’était presque une supplication, mais restait à savoir à quelle demande elle se rattachait : la signature, ou la promesse.
Amy se sentait véritablement mal, et ce mal se manifesta physiquement. Elle eut un haut-le-cœur, pourtant une main à sa bouche avant de baragouiner des excuses, sortant précipitamment dans le couloir. Combien de pas fit-elle avait de s’effondrer à genoux et de rendre le sandwich préparé par Enora ? Elle n’en savait rien, toujours fit-il qu’après avoir repeint de vert une partie d’un couloir du Triskelion, elle s’adossa à la paroi la plus proche.
Hopes aurait surement trouvé un mensonge convaincant, il avait le don pour rattraper les conneries des autres. Peut-être le fait qu’elle mangeait différemment, ou alors qu’elle avait attrapé froid, Amy n’en savait rien, toujours fut-il que quant l’Agent la rejoignit, elle tourna vers lui un regard vide, lentement.
- Tout va être différent, maintenant. Je le sais, je le savais, avant même de la voir. Cependant… je ne pensais pas… Vous croyez je vais la perdre ? Que ce… James, va me remplacer ? Non, ne répondez pas : je peux lire le mensonge sur les visages, et je ne veux pas connaitre la réponse à cette question…
RP TERMINE pour Amy
Daniel Hopes Agent du BAM Alpha
Messages : 860 Date d'inscription : 28/03/2012
Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth] Jeu 11 Oct - 18:24
Cause baby, ooh, Car, chérie, ouh, If heaven calls, I'm coming too Si le paradis t'appelle, je viens aussi Just like you said, Car comme tu le disais justement, You leave my life, I'm better off dead Si tu quittes ma vie, je préfère être mort
Caitlyn était loin d’être idiote, elle avait senti son raidissement depuis qu’Amy lui avait sèchement lâché la main et elle l’observait un peu circonspecte, ne sachant pas vraiment quoi faire ni comment composer. Elle ne comprenait pas de brusque revirement de comportement même si elle percevait bien les efforts de l’italienne pour garder bonne figure et composer face à elle. Seul, Hopes silencieux et taiseux, en grand connaisseur de la nature humaine, suivait l’action avec attention, affichant une expression détachée mais ne percevant que trop bien les déchirements s’opérant de part et d’autre. Amy joua son rôle à merveille, obtenant exactement ce que le Time Tricker désirait : l’approbation sans condition de la jeune rousse qui sous le coup de l’ultimatum pouvait difficilement faire machine arrière. C’est au moment où tout fut joué qu’Amy craqua physiquement, se précipitant dans le couloir sous le regard interloqué et paniqué de Caitlyn qui se tourna vers Hopes affichant une expression de surprise totale.
- Qu’est ce que j’ai fait ?? Qu’est ce que j’ai dis, je… Amy !! Attends !! Je …!!
Hopes s’interposa sur son passage, le bras tendu en avant pour arrêter la Petite Rousse qui s’élançait à la poursuite de son amie.
- Non ! Ne lui en demandez pas trop. Elle n’est pas venue pour que vous la voyiez au bout d’elle-même et de ses forces, elle a fait beaucoup et même plus. Elle a eu très peur de vous perdre et sans doute a-t-elle toujours cette même peur chevillée au corps. Réfléchissez trente seconde, elle se considère comme votre seule famille, voilà qu’elle doit composer avec un inconnu alors que seule, elle est montée jusqu’en haut du Golgotha en portant sa croix. Imaginez une seconde ce que cette nouvelle peut avoir d’impact sur elle.
L’expression de Caitlyn se crispa, les larmes lui montant aux yeux.
- Mais..vous..vous savez que…ça change rien, elle..je..Ca change rien…je vais lui expliquer.
Hopes baissa le bras, soupirant et jouant un instant avec son étui à lunettes.
- Caitlyn, ca ne change rien pour vous, mais pour elle ? Qu’en savez-vous ? Est-il utile de jeter du sel sur une blessure ouverte ? Ce n’est ni le lieu, ni le moment. Pour une gagner une bataille, il faut s’y préparer et choisir ses armes. De l’improvisation, il ne nait que chaos et tumulte. Les choses, si elles doivent venir, viendront en leur temps, brusquez les et vous n’obtiendrez que blessures et déchirements. J’ai, je crois une centaine d’année d’expérience en plus que vous sur la chose. Donnez-vous ne temps : vous avez bien d’autres problèmes à régler. Rester ici, je vous la ramène.
Il esquissa un sourire et sorti de la pièce pour constater avec un haussement de sourcil, l’accident digestif de la jeune fille. Il sortit un mouchoir brodé de sa poche et le tendit à la jeune fille.
Tout va être différent, maintenant. Je le sais, je le savais, avant même de la voir. Cependant… je ne pensais pas… Vous croyez je vais la perdre ? Que ce… James, va me remplacer ? Non, ne répondez pas : je peux lire le mensonge sur les visages, et je ne veux pas connaitre la réponse à cette question…
Hopes sourit malgré lui devant l’innocence de cette jeune personne, oui assurément, Amy de Lauro lui plaisait bien. Il se pencha vers elle, et lui posa une main d’un geste paternaliste sur l’épaule tout en inclinant la tête afin qu’elle puisse clairement voir son regard étrange ou nuance de gris et de bleu dansaient.
- Alors regardez bien, jeune demoiselle, regardez bien ce que mes yeux ont à vous dire. J’ai rarement vu un lien aussi puissant entre deux êtres et pourtant, je vous l’ai dit, j’ai voyagé beaucoup trop. Miss Elioth quoi qu’il advienne et ça je peux vous l’assurer, vous ne la perdrez pas. Oui les choses changent parce que par nature, elles doivent changer. Interrogez donc votre cœur et vous comprendrez que quelque soi votre place ou ce que vous pensez qu’elle devrait-être, elle sera toujours prédominante dans son cœur. James est une variable avec laquelle il vous faudra composer, certes, mais ce lien est indestructible. Cette fille, dans cette pièce et cet endroit le plus fermé du monde dont vous avez forcé les portes par votre volonté propre, serait capable de vous suivre au bout du monde si vous le demandiez, ça j’en suis convaincu. Vous pensez que ce lien sort distendu de cette épreuve ? C’est l’inverse. Demain est un autre jour, Miss De Lauro, le chemin est toujours difficile, mais il a le mérite d’exister et vous l’arpenterez toutes les deux…ensemble, vous ne voua abandonnez pas, vous ne cesserez jamais de courir. N’est-ce pas ? Il lui adressa un sourire bienveillant, en lui désignant l’entrée de la porte.
- Ne la faites pas attendre. Et en ce qui concerne votre retour, la voiture de l’Institut à déjà été récupérée. Je vous ai dit que je vous ramènerais et je le fais, Caitlyn m’arracherait les yeux si je ne prenais pas soin de vous…Elle l’a vraiment dit, vous savez ? Je dois de toute façon m’entretenir avec Charles au sujet d’une autre de vos pensionnaires et j’adore retrouver les visages connus de l’institut. Nous n’en sommes pas encore là pour l’heure, profitez de cette heure, vous avez toutes les deux besoin.
RP Terminé, Merci a Amy et Enora pour ce monument de plaisir que fut l’écriture de ce RP
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Sujet: Re: Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth]
Seules... [PV : Enora Lacourt, Daniel Hopes puis Caitlyn Elioth]