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 • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]

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Enora Lacourt-Bourdieux
Élève à l'Institut Delta
Enora Lacourt-Bourdieux


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MessageSujet: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:10

New-York. La grosse Pomme. Je me promenais dans ces rues en fin d'après midi. Ma montre affichait 18h30. Enfin, se promener, c'est là un bien grand mot. A dire vrai, je rentrai de l'Université. Bon, certes, j'avais fait un détour, et alors ? J'étais partie pour sortir de cours, comme tous les jeudis, à 18h. Sauf que le professeur étant absent, j'avais fini deux heures plus tôt. Ma routine m'aurait ramené dans ma nouvelle demeure surprotégée au BAM. En effet, j'avais désormais cette habitude d'enchainer tout simplement Fac et maison. Mais sachant que rien ni personne ne m'attendait là bas à part la télé, les plantes vertes et les devoirs, j'avais préféré faire un détour en ville.

J'avais d'abord envoyé un texto simple à Daniel : "Plop ! J'ai finis les cours mais je ne rentre pas tout de suite : séance shopping ! Bisous". Finalement, mes habitudes m'avaient formées pour que j'envoie à Daniel tous mes faits et gestes sans qu'il ne me le demande. De toutes manières, il serait rentré le soir en me demandant comment s'était déroulé la journée alors autant lui simplifier la tache en lui donnant les grandes lignes...

Bref, j'étais partie pour une petite virée shopping en solitaire. Après avoir fait le tour de plusieurs magasins de chaussures et de vêtements, j'étais heureuse. j'avais retrouvé de quoi garnir ma garde robe. Deux petits hauts sympas pour l'été, un short en Jean qui remplacerait celui qui m'avait accompagné jusque là et une nouvelle paire de compensées. A ce rythme là, mon compte en banque allait vite sonner creux, mais je m'en fichais pour le moment. Pour une fois depuis longtemps, j'avais retrouvé le sourire. Daniel était rentré, mes parents me donnaient de leurs nouvelles régulièrement et Lucas m'avait annoncé son arrivée prochaine à New-York pour les vacances. Bref, de la joie et de l'alégresse au menu pour cette fin d'année scolaire !

Surveillant l'heure, je m'avançai entre divers passant New-Yorkais qui sortaient du travail ou qui se rendaient en ville pour se détendre. Moi, je devais retourner au BAM. Mais au lieu de prendre un chemin connu, je m'aventurai dans des rues plus hasardeuses, bien trop naïve pour songer un seul instant à une mauvaise rencontre. De toutes manières, malgré le fait que ces rues soient peu empruntées, il y avait toujours un passant pour réagir. Vêtue d'un Jean et d'un T-Shirt vert, je m'avançai donc dans les rues de New-York, mon objectif clair et précis dans ma tête. Et c'était sans me douter que je pourrais rencontrer la route d'une ou deux personnes et entrer dans une équation qui ne pouvait me tolérer en tant que nouveau paramètre sans devenir fausse...
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeLun 28 Mai - 7:54

Il ne courait pas, mais il marchait vite. C’était la peur qui le poussait en avant, cette peur qui lui glaçait le sang. A la livide expression de son visage, on pouvait aisément deviner que quelque chose s’était passé… quelque chose d’horrible… Au regard de la loi Américaine, il n’était pas encore majeur, il n’avait que 20 ans. Mais il était bien battit. Haut d’un bon mètre quatre-vingt et la silhouette athlétique, il était de ceux qui pouvait en imposer. Et pourtant, il tremblait comme une feuille. Il avait la tête d’un playboy mais était vêtu comme un baroudeur. Un lourd blouson de cuir, un épais blue-jean, des bottes et des gants en plastique… les effluves qui s’échappaient de sa tenue ne trompaient pas : il était allé dans les égouts. Oui, il y était allé, de son plain gré. C’était affreux de se dire ça. Il ne pouvait même pas invoquer la malchance ou l’injustice, il ne pouvait pas se cacher derrière la fatalité. Ce qui lui arrivait, il l’avait cherché. Il était le seul à blâmer.

« Non, ce n’était pas mon idée ! » protestait-il intérieurement pour seule défense. C’était vrai, mais il s’était laissé embarqué, il avait cru être sur un bon coup. Tout ce fric au bout du chemin, comment ne pas être tenté ? Trois, ils étaient trois à être descendus dans les égouts. Et il était seul à en ressortir. Sur ses mains gantées, du sang. Pas le sien, celui de Rodrigo. Rodrigo… Dans la tête de John, c’était ainsi que se nommait le rescapé, des images et des sons revenaient en boucle. Il revoyait le drame encore et toujours. Jamais il ne pourrait oublier. Il avait un petit job à la fourrière. Il savait s’y prendre avec les bête agressive. C’était pour ça qu’on avait pensé à lui. L’argument n’était qu’un prétexte. En réalité, c’était d’avantage son amitié avec les deux autres inconscients qui l’avait conduit à s’embarquer dans leur folle aventure. Trois fous, voilà ce qu’ils étaient. On ne s’improvisait pas chasseur de primes du jour au lendemain. Ho, bien sûr, Rodrigo ne jurait que par son flingue et Luc n’avait pas froid aux yeux. John, lui, avait emporté son fusil tranquillisant. Ils faisaient une fière équipe, un trio d’enfer qui, quelques mois plus tôt, écumait les ruelles du Bronx avant de se calmer un peu. Trois jeunes voyous plain d’illusions et de rêves. Maintenant, il n’y avait plus que deux cadavres et un fuyard.

John allait donc, à travers les rues peu fréquentées de la ville. Animé par une nervosité extrême, il regardait en tous sens. Il craignait d’être traqué. Il avait de bonnes raisons de le croire après ce qu’il avait vécu. Il était terrifié par ce tout petit chasseur. Et c’était justement parce que le chasseur était tout petit qu’il pouvait être partout. Il était si vif, si agile, si discret… un vrai monstre, un vrai tueur… Et c’était ça la prétendue bête agressive à attraper ? Un pâle sourire s’esquissa sur la face de l’homme. A chaque seconde, il prenait un peu plus la mesure de son inconscience. Et maintenant, que faire ? Troublé, choqué, il voulait rentrer chez lui sans attirer l’attention. C’était pour ça qu’il évitait les rues trops animées. Il s’imaginait que chez lui, il serait en sureté. En fait, il avait surtout besoin de se calmer et de réfléchir à tout ça avec un minimum de recul. Il avait laissé son fusil en bas. Il n’avait que son couteau comme arme. Il se sentait si vulnérable.

Tout d’un coup, au détour de la petite rue, John qui marchait toujours aussi vite, manqua de percuter une jeune femme habillée de vert. Il sursauta, bondit presque en arrière puis, se ressaisissant, il marmonna quelques excuses à peine audible. Il jeta un énième coups d’œil derrière son épaule, puis il se prépara à repartir sur le même rythme soutenu.


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Enora Lacourt-Bourdieux
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeLun 28 Mai - 10:27

Plongée dans les pensées, je me sentais légère et je ne faisais plus vraiment attention à ce que je faisais. Je ne faisais plus attention à l'endroit où je mettais les pieds. Je pensais à tout ce que j'allais pouvoir faire avec Lucas. Tous les endroits où nous pourrions aller, tout ce que nous pourrons visiter ensemble. La statue de la liberté que je n'avais moi même vu que de loin. Central Park, où nous pourrions nous asseoir et nous détendre. Manhattan et ses quartier chics avec leurs boutiques on ne peut plus chic... Et encore Greenwich Village et ses artistes divers et variés... Les vacances s'annonçaient réellement bonnes!

Le fil de mes pensées fut interrompit par un jeune homme et la collision qu'il faillit provoquer. Tout comme lui, je sursautai mais pour la part, il s'agissait de surprise. Son bond à lui semblait animé par autre chose. Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit cri de stupeur. Puis, je contemplai l'inconnu. Les yeux écarquillés, il semblait se réveiller d'un véritable cauchemar. Je ne savais quel âge lui donner de part sa carrure mais j'étais sur qu'il n'avait pas plus de 25 ans. Ses vêtements me faisaient penser à un homme qui revenait de la pêche. Mais vu son expression, à moins qu'il n'ait eu à faire à un requin ou un crocodile, ses activités étaient toutes autres. Cependant, une odeur étrange parvint à mes narines. Les... Égouts?

Il se confondit en excuses marmonnées. Je ne les compris pas mais je compris l'intention. Je lui souris avec légèreté. 

"Ce n'est pas grave... Plus de peur que de mal...

Mes yeux se posèrent alors sur ses mains. Il portait des gants. Et sur ces gants, des tâches d'un rouge foncé me firent blêmir. Mes yeux de reportèrent sur son visage. Ses yeux s'étaient baissés et il allait reprendre sans tarder sa route, ou plutôt sa course. La panique me saisit légèrement mais je sus garder mon calme. Alors qu'il allait repartir, je m'adressais à lui. 

"Excusez-moi monsieur... Je peux vous aider? Vous semblez... Perdu..."

Étais-je devenue complètement folle? Cet homme pouvait être n'importe quoi. Un tueur même. Mais une petite pensée me fit comprendre qu'il pouvait être la victime. Et j'espérais ne pas me tromper et le savoir rapidement...
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeLun 28 Mai - 13:24

John parut presque surpris que la demoiselle lui pose cette question. Il était perdu, c’était évident, perdu en lui-même. Il avait déjà reprit sa marche rapide vers son domicile. Il s’immobilisa et sembla revenir un peu à la réalité. Il tourna la tête vers la jeune femme, commençant à répondre avant même de la regarder. D’ailleurs, il ne la regarda pas vraiment. Disons plutôt que ses yeux errèrent dans sa direction.

-Heu… non, ça va. Tout va bien. Merci… marmonna-t-il plus distinctement.

« Tout va bien, » c’était assurément la chose la moins convaincante qu’il ait jamais dit. Même lui, dans son état presque second, il en prit conscience. « Je dis vraiment n’importe quoi, » se dit-il intérieurement. Il secoua la tête et posa l’une de ses mains gantées sur son front. Il cherchait à se ressaisir, à remettre de l’ordre dans ses idées. Eloignant ensuite la main, il se mit à l’observer. Ill y revit le sang de Rodrigo. Un très bref instant, le voilà de retour dans les égouts.

Il était là, debout sur l’étroite berge, sa torche électrique pointée droit devant lui et son fusil dans l’autre main. A sa gauche se tenait Luc. Devant eux, il y avait le virage en angle droit. La lumière de la lampe dessinait un cercle sur le mur humide, un cercle entouré par l’oppressante obscurité. Et dans ce cercle se tenait Rodrigo qui s’était avancé. Son ombre projetée par la lampe portait sur le mur, découpant ce cercle lumineux de sa silhouette. Rodrigo, arme au poing, brandissait sa propre torche électrique dans le conduit se poursuivant après le virage. Tous les trois discutaient à voix basse. Que disaient-ils ? John ne s’en souvenait déjà plus. Les quelques secondes qui suivirent avaient occulté tout le reste. Lorsque Rodrigo tira, lorsque la détonation fit un vacarme dans les égouts, ensuite reprit en échos, c’était déjà trop tard. Le monstre, avec une vivacité diabolique, s’était jeté sur lui. Dans le cercle de lumière, deux silhouette s’entremêlait, celle de l’homme et celle du rat. Ni John, ni Luc, ne firent un geste devant le spectacle. De toute façon, ce fut si rapide… A peine le temps de réaliser ce qui se passait et déjà le petit mutant était retourné dans l’ombre. Rodrigo, lui, vacilla puis, dans un râle, s’effondra. John s’avança. « Ça va, vieux ? » avait-il demandé. L’inquiétude s’était à peine invité dans sa voix. Mais lorsqu’il baissa sa lampe, lorsqu’il vit le visage de son ami, il comprit. Du sang, tout ce sang… Il y en avait tellement… Il s’agenouilla à côté de Rodrigo. D’une main tremblante, il lui efflora le visage. Son ami, dans un dernier gargouillement, rendait l’âme.

John referma sa main et sembla enfin apercevoir Enora. Il s’éclaircit la voix et ajouta :


-Un accident, mais ça va aller. J’ai été pas mal secoué. Mais j’ai rien. Je vais bien.

Il paraissait peu à peu émerger, retrouver ses esprits. Mais, tout d’un coup, il redoubla de pâleur. Son regard s’était fixé quelque part derrière la demoiselle. Après une fraction de seconde d’immobilité, il pointa son doigt vers ce point.

-LA !!! LA !!! brailla-t-il.

C’était lui, le monstre ! Il reconnaitrait cette petite silhouette monstrueuse entre mille ! Il était là, juste au coin de la ruelle. Il cligna des yeux et… plus rien. Enfin si, il y avait un gars qui s’approchait, mais rien à voir avec la créature des égouts. En attendant, le type en question préféra faire demi-tour, ne sachant pas trop ce qu’on lui voulait. John rabaissa son doigt, sûr de rien désormais. Il était si stressé que son imagination pouvait fort bien lui jouer des tours. Et zut, maintenant on allait le prendre pour un fou. Forcément, la jeune femme n’avait rien vu. Parce qu’il n’y avait peut-être rien à voir, tout simplement.


-J’ai… j’ai cru qu’il était là… derrière vous, à vingt mètres environs. J’ai… non c’est ridicule, oubliez ça. J’vais rentrer chez moi, voilà c’que j’vais faire. Navré de vous avoir dérangé.

Et il s’apprêta à joindre le geste à la parole.
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeLun 4 Juin - 16:30

Mes yeux ne quittaient plus ces mains gantées et le sang qui les habillait. D'où sortait donc cet homme qui n'arrivait à parler que de manière instinctive. À dire vrai, je ne le voyais même plus comme un homme, mais comme ces animaux qui fuient quelque chose de plus fort qu'eux. Il avait beau me dire que tout allait bien, j'étais très loin d'être convaincue ou même d'avoir envie d'y croire. Une personne normale aurait peut être continué son chemin après avoir dévisagé ce malheureux. Mais je n'étais pas vraiment une personne normale. Et si quelqu'un était en danger, je me devais de l'aider, car j'en étais capable. Si cela n'avait pas été le cas, j'aurais laissé Ernest dans les égouts à la merci de The Host au lieu de donner le meilleur de moi pour l'épauler. Ou même, j'aurais laissé Alexandre s'auto-détruire, sans chercher à lui faire comprendre qu'il n'était pas seul et qu'il souffrait plus que nous tous... Mais ça n'avait été le cas. 

L'homme posa ses yeux sur ses mains ensanglantées et les observait longuement d'un air pensif. J'avais beau l'observer du mieux que je pouvais, je ne voyais en aucun cas un signe de blessure quelconque. Or, lorsque la parole lui revint, il plaça ceci sous la cause d'un accident peu grave. Pour que le sang coule, cela ne pouvait pas ne pas être grave. Je fronçai les sourcils. J'allais le harceler de question quand quelque chose se passa. 

Lui qui avait redressé les yeux vers moi les avait rapidement détournés pour regarder quelque chose qui se trouvait dans mon dos. Ses yeux s'écarquillèrent, prêts à sortir de leurs orbites. Il pâlit et ouvrit la bouche. Une expression de terreur venait de se dessiner sur son visage. C'était comme s'il venait de se réveiller d'un cauchemar et que ce cauchemar s'avérait être vrai. Son doigt pointa quelque chose derrière mon dos. Je fis volte face. 

Dans la direction pointée par l'homme, une personne s'avança, avant de prendre peur et tourner les talons. Rien d'autre. Mon cœur frappait ma poitrine tandis que j'essayais de comprendre ce qu'il se passait. L'autre s'excusa. Et alors il lâcha une phrase qui m'intrigua. Qui était donc ce "il" dont il venait de faire allusion? Je pris conscience que mon hypothèse se montrait juste. Cet homme était une victime, poursuivie par son agresseur. 

Il parlait encore tandis que je cogitai à un plan d'urgence. Je n'avais aucune idée de qui il pourrait s'agir. Mais n'était-ce pas un peu mon devoir de protéger et d'aider quelques Américains, dans la mesure de mon possible. Je le pensais. Aussi, je coupai court aux plans de cet homme. 

"Vous voulez rentrer chez vous? Laissez-moi vous raccompagner... Je suis plus ou moins impliquée et j'ai l'impression que vous n'y arriverez que difficilement..."

Il ne pouvait pas vraiment refuser. Et même s'il venait à le faire, alors cet homme risquait d'être doublement suivi...
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeLun 4 Juin - 19:09

John hésita, puis se résigna. Il ne s’expliquait pas vraiment cette réticence à être accompagné. Avait-il honte ? Avait-il quelque chose à se reprocher ? Au fond, il était plutôt soulagé de ne plus être seul. Alors pourquoi refuser ? Peut-être qu’une partie de lui se disait qu’assez de personnes avaient été impliquées. Deux morts, c’était déjà deux de trop. Supporterait-il un troisième trépas ? Ho que son esprit était douloureux ! Il avait tant de mal à raisonner. Assez de questions ! Il se sentait pressé, poussé en avant.

-Bon, très bien… je n’habite pas loin. Dix minutes à pieds à tout casser. C’est… c’est sympa à vous de vouloir m’aider.

Il reprit donc son chemin, accompagné de la demoiselle. Silencieux, il retomba très vite dans ses songes tourmentés. Il était de retour dans les égouts. Luc avait cédé à la panique. Il s’engueulait bruyamment avec lui. John était toujours au côté de Rodrigo, agenouillé. « On peut pas le laisser là ! » disait-il à Luc. « Mais il est mort ! Mort je te dis ! C’est trop tard pour lui et on va y passer aussi si on se tire pas ! » « Mais sa femme, qu’est-ce qu’on va dire à sa femme ? « C’était son idée, merde ! Il assume ! Moi j’me casse ! » Et Luc joignit le geste à la parole. John resta seul avec son défunt ami. Il lui sembla entendre ce bruit de pas affreux, des pieds griffus dans le noir. Puis il y eut ce hurlement, ce cri atroce qui courrait le long des conduits, qui résonnait, qui se déformait. John reconnu Luc. Cette fois, il se leva et s’enfuit à son tour, laissant sur place son fusil dans la précipitation. Sortir des égouts, sortir du noir, sortir du terrain de chasse du rat, c’était la seule chose qu’il avait en tête.

Il sursauta, revenant au moment présent. Si Enora lui avait parlé, il ne l’avait pas entendu. Ce qui l’avait tiré du passé, c’était la vision de cette bouche d’égout. Il s’était arrêté, il la fixait. Il crut y voir cette paire d’yeux sanglant en train de le toiser depuis les ténèbres qu’on pouvait deviner à travers les fentes de l’épaisse plaque. Sa peur se refit plus présente mais cette fois, il refusa d’y céder. Il secoua la tête et regarda de nouveau la bouche d’égout. La paire d’yeux n’y était plus.


-Mon imagination. Tout ça c’est que mon imagination, se dit-il pour lui-même. Putain, ça ma vraiment secoué.

John se rappela qu’il n’était pas seul et il se tourna vers la demoiselle. Son expression était un peu moins marquée. Il reprenait peu à peu le dessus, retrouvant par la même occasion ses facultés de réflexions.

-Je dois vraiment vous faire l’effet d’un dingue. Je vous dois certainement quelques explications.

Il reprit sa marche, il n’était plus très loin de son immeuble. Le quartier était modeste et en cet heure, peu fréquenté. L’homme débuta son récit à voix basse. Son ton, plus ferme, restait vacillant. Parler de l’événement n’allait pas être facile mais il en avait besoin, ne serait-ce que pour savoir que faire maintenant.

-C’était l’idée de Rodrigo à la base. Rodrigo, c’est, c’était l’un de mes amis. Un vrai pote. On a fait pas mal de conneries ensembles. Il est venu, hier, pour me proposer de participer à son projet. Il avait sous le bras un avis de recherche. J’ai pas su dire non. Tout ce fric, ça fait rêver quand même. Mais quand j’y repense, c’était tellement stupide. Nous, jouer les chasseurs de prime… ça s’improvise pas quand même. Et puis Rodrigo avait pas choisi un simple criminel, non, il a fallut qu’il nous lance sur la trace d’un Confrériste.

John arriva à son building. Il ne payait pas de mine : un bâtiment gris parmi tant d’autres. Il entra, retint la lourde porte du hall pour laisser passer la demoiselle, et prit la direction des escaliers. Il habitait au premier, l’ascension allait être rapide. Il poursuivit son histoire.

-Un Confrériste, un mutant putain… c’était du suicide. Ok, c’était un môme celui-là, il semblait à notre portée. Et puis, si Rodrigo l’avait choisi, c’était pas par hasard. Luc, un autre ami, qui travaille à l’entretien des égouts, avait repéré le terroriste. On savait à peu près où le trouver. Le plan semblait bien… sur le papier.

L’homme arriva devant la porte de son appartement. Il prit ses clés qu’il n’avait heureusement pas perdu et ouvrit. L’endroit était des plus banals. Modeste mais propre, plutôt bien rangé, John n’était pas du genre à transformer son chez lui en quelque chose d’unique, « d’artistique. » Il était plus dans le style fonctionnel. L’entrée donnait presque sur la cuisine. Sur la table de celle-ci, un papier était toujours posé. L’homme s’avança, retira ses gants, les posa sur la table et avec un soupire, il désigna l’avis de recherche.

-Ben voilà, c’était lui notre « cible. » Il a quand même une sale gueule. Mais c’est encore pire en direct.

Sur le papier était imprimé un portrait familier d’Enora. Il s’agissait d’Ernest Lenoir, surnommé Vermine, Confrériste depuis déjà pas mal de temps. La liste de ses crimes était digne d’un adulte et la somme substantielle promise pour sa capture ne semblait pas disproportionnée. La demoiselle connaissait une bonne partie de la triste vérité mais l’enfant-rat avait poursuivit sa décente aux enfers. Après son évasion du BAM, jamais il n’avait tenu sa parole, jamais il n’était retourné à l’Institut. Tout portait à croire qu’il avait rejoint Magnéto pour de bon. Déjà condamné à 20 ans de prison, sa peine risquait fort de doubler s’il était reprit.
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Enora Lacourt-Bourdieux
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeJeu 7 Juin - 13:57

Malgré un semblant d’hésitation, l’homme ne broncha pas devant ma présence nouvelle dans sa fuite. Il ajouta même quelques remerciements devant ma sympathie. Je me contentai alors de lui rendre un sourire. Le trajet n’allait pas être long et une telle action ne devrait, en toute logique, en rien chambouler mon emploi du temps. Ce fut donc armée de mes sacs de shopping que je suivis ce jeune homme effrayé.

Son pas se faisait assez rapide. Il fuyait à toutes jambes et je devinais que seule ma présence l’empêchait de courir. Le silence se joignit à nous, donnant à notre marche un côté solennel et respectueux. De temps à autres, je jetai des coups d’œil furtifs vers le jeune homme qui était plongé dans ses pensées. Puis un sursaut le ramena à la réalité. Je fronçai légèrement les sourcils et le fixai d’un regard curieux. S’il ne parlait pas de lui-même dans les quelques secondes qui suivaient, une cascade de questions risquait de lui tomber sur la tête.

Cependant, alors que je continuais de marcher sur quelques mètres, mon nouvel accompagnant s’était figé. Les yeux fixés sur le sol un peu plus loin, la terreur gravée sur ses traits. Inquiète cette fois, je me permis deux mots.

« Euh… Ca va ? »

Il secoua la tête avant de partir dans de brèves explications. Il tentait de se convaincre de quelque chose. Marmonnant dans sa barbe, je ne saisis que le mot « imagination ». Dans ma tête, une petite alarme me criait de fuir, que ce type était un danger, qu’il fallait à tout prix que je m’échappe et maintenant. Mais le jeune homme reposa ses yeux sur moi.

Un dingue ? Non, à vrai dire, j’avais envie de lui dire qu’il me faisait penser à une petite souris coincée entre les pattes d’un gros chat, mais je me contentai de hausser les épaules. Alors, il me promit des explications. Mes oreilles se firent alors plus attentives. Nous reprîmes notre route.

Il me parla de Rodrigo. Qui était Rodrigo ? Je n’en avais pas la moindre idée. Mais il m’en parlait comme si j’étais censée le connaître. Je compris rapidement la situation. L’avis de recherche. L’appât du gain. La soif de l’or pouvait conduire n’importe qui lorsque l’on vous promet des montagnes. Mais s’en prendre à des criminels… C’était bien trop dangereux. Mais un mot retint mon attention. Un mot qui me fit légèrement tressaillir. Confrériste. Bon dieu, ces fous s’en étaient pris aux pires mutants qu’il soit… Ceux qui n’ont aucune pitié et qui n’hésiteront pas à malmener des humains comme un enfant peut jeter un hochet. Je tentai de maitriser mon expression, ne pas céder à la panique.

Nous arrivâmes alors devant l’immeuble. Il me fit entrer et je le suivis silencieusement dans les escaliers tandis qu’il reprenait son récit. Même lui reconnaissait leur folie, leur naïveté de s’en être pris à un mutant de cette envergure. Un autre mot retint mon attention. Un « môme » ? Depuis quand les enfants intégraient-ils la confrérie ? Le plus jeune confrériste devait avoir la quinzaine au minimum. Certes, c’est jeune, mais ce n’était guère un môme…

Un autre point me fut plus clair. Les égouts. Voilà pourquoi cet homme était vêtu de cette manière. Mais ce point n’était pas pour me ravir. Je connaissais les égouts pour y avoir été moi-même allée. Et je savais que plus d’un mutant peuvent vous y attendre dans l’ombre. Ce plan était de la folie. Même sur le papier, il ne pouvait que foirer à mes yeux. Un mutant, trois humains. Un ogre et trois haricots. Il ne pouvait que les massacrer. Mais le pire de tout cdans cette histoire, c’était que bien trop de point allaient dans un sens qui ne me plaisait pas. Un jeune confrériste dans les égouts ? Même si je ne voulais l’admettre, cela coïncidait trop bien avec une unique personne de mon entourage.

L’homme sortit des clés et ouvrit la porte de son appartement. Je lus rapidement le prénom sur la sonnette, histoire de mettre un nom sur ce visage. Puis, j’entrai à sa suite. L’appartement ne semblait pas très grand. L’homme entra dans la cuisine et retira ses gants. Timidement, je l’y suivis, inspectant les meubles, et la décoration sans style de l’appartement. Après un soupir, il m’invita à observer l’avis de recherche. D’un pas franc, je m’avançai vers la table. Mais la photo qui se trouvait sur le papier m’arrêta net. Mes yeux s’écarquillèrent, et mes doigts ne purent tenir plus longtemps les sacs que je tenais.

Mon cœur eut un raté tandis que je pris la feuille de papier. En haut, un nom bien trop connu de ma mémoire me rendit plus réelle encore cette histoire. Je fermai les yeux et tâchai de ne pas trop paniquer. Des bribes de souvenirs me revinrent. Les égouts, une panthère, un combat, Ernest, les visites au BAM, Philippe Lenoir, les murs de ma chambre couverts de morceaux de journaux. Mais ce qui me revint le plus en tête, ce fut les derniers mots de Daniel à ce sujet. « Ce n'est pas une victime, il est manipulateur et a choisi de devenir ce qu'il est même si tu penses le contraire, j'ai des informations auxquelles tu n'as pas accès. Je lui garde une place dans mon cœur mais je sais réellement de quoi il est capable et ca...nous lui avons tendu une main, qu'il a refusé de saisir ».

J’ouvris les yeux. Le jeune homme avait remarqué mon trouble. Je levai mes yeux vers lui. Quel sort lui était-il réservé ? Je ne savais que trop bien désormais ce qui avait pu se passer dans les égouts. Et ça ne finirait pas là. Sans lâcher la feuille, je me dirigeais à la fenêtre, observant la rue. Rien. Mais peut-être était-ce déjà trop tard. Peut être était-il dans les escaliers ou même derrière la porte, prêt à agir. Mais oserait-il seulement me faire face ? il fallait que je tente quelque chose pour aider ce malheureux. Et le temps n’était pas notre allié dans cette nouvelle bataille.

« John… C’est ça ? Il va falloir que vous me fassiez confiance… Prenez un sac avec de quoi survivre quelques jours… On a pas beaucoup de temps… Vous avez une voiture ? »
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MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeSam 23 Juin - 15:54

Le visage de John s’était couvert d’un masque où se côtoyait la surprise et l’inquiétude. La réaction de la demoiselle l’avait prit au dépourvu. Etait-il en train de quitter un cauchemar pour retomber dans un autre ? Lui qui pensait retrouver un peu de tranquillité autour d’un café à bavarder avec la jeune femme, voilà qu’il risquait d’encore courir. Mais pourquoi ce changement soudain d’attitude ? Qu’est-ce qui motivait cet urgence ? Un élément qu’il avait donné ? L’avis de recherche ? Il voulait comprendre. Cette impression de ne pas avoir de prise sur les événements lui était désagréable. Il se passa une main dans les cheveux, se grattant la tête.

-Et bien, oui, j’ai une voiture. Mais s’il vous plais, expliquez-moi ce qui se passe. Vous pensez qu’il va venir me chercher jusqu’ici ? Mais, il n’a pas pu nous suivre dans la rue. Son apparence aurait attiré l’attention du premier venu, je me trompe ?

Il cherchait à se rassurer. Peu désireux de recéder à la panique, il voulait au moins être maitre de lui-même, de ses actes.

***

Enora…
Pourquoi avait-il fallu qu’elle se retrouve sur le chemin de cet abruti ? Pourquoi avait-il fallu surtout qu’elle se mêle de cette histoire ? Tout serait déjà réglé sans cela. Et Crapule pourrait déjà retourner vaquer à ses sinistres occupations. Mais non, c’aurait été trop simple ! Au lieu de ça, le jeune mutant était en proie à un dilemme. Abandonner sa sanglante entreprise ou se retrouver confronté à celle qui l’avait défendu de son mieux lors de ce funeste kidnapping. Au fond, rien ne le poussait à persister. Sur les trois, il en avait eu deux. Mais sa fierté réclamait le trio en son intégralité. Il en allait aussi de son image qui avait bien besoin d’être entretenue pour ne pas qu’il soit seulement, aux yeux des autres Confréristes, la chose de Cérès. Mais persister, c’était faire face à son passée, face à ses remords. Il n’avait pas peur d’Enora. Certes, il n’était pas fier de l’avoir sans doute à jamais déçue, de s’être montrée indigne des efforts qu’elle avait fait pour lui. Cependant, ce qui lui était arrivé, c’était aussi de la faute de la demoiselle. Si elle s’était montrée à la hauteur, jamais Phobos n’aurait eu son cobaye, jamais Ernest ne serait devenu fou, jamais il n’aurait quitté l’Institut pour gagner les rangs de la Confrérie. C’était merveilleux ce que la mauvaise foi pouvait être utile pour ménager la conscience. Cependant, si ce stratagème fonctionnait pour Enora, il en allait autrement pour celui qui se devinait forcément derrière elle : Daniel Hopes. L’hybride rat eut un frisson rien que de songer à cet homme, véritable pivot de son existance, dont il redoutait plus que tout le jugement. Blesser Enora, c’était blesser Daniel. Et ça, jamais Ernest n’en aurait été capable. Si affrontement il y avait, il ne pourrait être que verbal. Ho, bien sûr Crapule pouvait se défendre, il le ferait par instinct, mais dès lors il serait passé de chasseur à chassé. Exécuter ce John sans toucher à Enora, voilà un nouveau défi ô combien risqué. Le jeu en vallait-il vraiment la chandelle ? Peut-être pas mais alors pourquoi continuer ? Pourquoi ne faisait-il pas demi-tour ?

Vermine avait bel et bien suivit l’homme, mettant à profit son entrainement pour se dissimuler. Tantôt en surface, tantôt dans les égouts, il marchait, presque sans un bruit. Il avait appris jusqu’à masquer le son de ses griffes raclant d’ordinaire le béto ou le goudron. Il était à présent arrivé à l’immeuble. Il était entré. Mais il était resté dans le hall, non loin de la rangée de boites aux lettres. Calme en apparence, son esprit était au contraire ajité. Il devait en finir avec ce dilemme. Sous l’impulsion subite d’une pensée haineuse, il gravit les deux premières marches de l’escalier. Mais la pensée suivante le fit faire marche arrière. De toute façon, quelqu’un arrivait. Il se fondit dans l’ombre d’un recoin. Ce vieux bâtiment en regorgeait. L’importun passa, se dirigea vers l’ascenseur, appuya sur le bouton pour appeler ce dernier, puis pesta, s’étant souvenu qu’il était hors service pour l’instant, à cause d’une énième dégradation. Il prit en ronchonnant les escaliers et disparu, laissant seul Ernest qui venait de trouver un angle d’attaque.

Etait-il bon ? Il l’ignorait. Mais celui-ci avait le mérite de lui permettre de se battre avec l’une des armes qu’il maniait le mieux et aussi la plus sûre en cette situation : les mots. D’un geste vif, il s’empara de son téléphone portable. Celui-ci avait la particularité d’avoir un répertoire totalement vide. Le mutant avait bien assez de mémoire pour retenir des numéros de téléphone. C’était bien pratique puisqu’il changeait très régulièrement d’appareil. Enora avait-elle conservée son propre portable depuis le temps ? Le seul moyen de savoir, c’était d’essayer. Ernest n’appela pas directement, il préféra envoyer un SMS.

Il avait en tête un message court mais sans équivoque : sois gentille, va jouer ailleurs pendant que j’le bute ! Mais alors qu’il était en train de le rédiger, une nouvelle hésitation s’empara de lui. Son doigt se mit à trembler. Mais que faisait-il bon dieu ? Avait-il déjà oublié la discussion qu’il avait eu avec Cérès ? Avait-il déjà oublié qu’elle s’était attachée à Daniel ? Elle, la Confrériste, avec lui, l’agent assermenté du BAM ? Quelles étaient les chances pour que cela arrive, pour que cela LUI arrive, à LUI ??? Même avec le recule, même avec les jours qui s’étaient écoulés, il n’arrivait pas vraiment à y croire ! Mais il devait se faire à l’évidence : Daniel n’était plus une menace lointaine, fantomatique, une ombre qu’il pouvait espérer éviter. Tôt ou tard, forcément, il devrait lui faire face. Cet homme, cet homme qu’il redoutait… pouvait devenir en quelque sorte son père s’il s’unissait avec sa mère adoptive. Et cela voulait dire qu’Enora n’était autre que sa sœur. Et il était en train d’envisager de tuer quelqu’un devant les yeux de sa sœur… Sa situation n’était-elle pas déjà assez compliquée comme ça pour se permettre ce genre d’écart ?

Le doigt de Crapule tremblait toujours au-dessus du clavier. La respiration du jeune mutant s’était accélérée, devenant bruyante, sifflante. Le message était à moitié rédigé. Il le fixait. Une lueur furieuse naquit dans son regard. Puis sans prévenir, il éclata sous l’impulsion de cette rage impérieuse, celle de l’impuissance exécrée. Enora, par sa simple présence, le métait en échec et il ne le supportait pas. En son poing serré, crispé, il envoya son téléphone portable se briser contre une boite aux lettres. Il poussa de concert un cri de rage hideux qui monta, repris en échos, le long de la cage d’escalier. L’instant d’après, la lourde porte d’entrée claquait fort sur ses talons. Il s’en allait sans se retourner. Il devrait se contenter des deux morts qu’il avait fait car il n’aurait pas le troisième. Il ne pouvait même pas essayer. A la première bouche d’égout croisée, il y disparut. On ne le reverrait plus dans le coin de si tôt.


***

Le cri furibond se glissa jusque dans l’appartement de John. L’homm en sursauta. Il ne reconnut pas l’enfant-rat. Le cri était trop déformé par l’architecture de l’édifice. Mais il pouvait toujours supposer que c’était lui, ou l’un de ses sinistres ami de la Confrérie.

-Ho, bon dieu ! Vous aviez raison ! Si c’est lui, il est en bas ! Y’a l’escalier de secours qui permet d’éviter le hall. Mes clés de voiture son juste là. Et j’ai un fusil de chasse par là. Merde, les cartouches, elles sont où ? Il doit m’en rester une ou deux dans le tiroir du fond…

John, quand même pas mal affolé, se mit à courir dans tous les sens, mais il sut rester efficace, rassemblant sur la table, à côté de l’avis de recherche, tout ce qu’il fallait pour une fuite en quatrième vitesse. Décidément, aujourd’hui, il était servit en sensations fortes !

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Enora Lacourt-Bourdieux
Élève à l'Institut Delta
Enora Lacourt-Bourdieux


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• Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Empty
MessageSujet: Re: • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest]   • Et si je me met entre le chasseur et sa proie, est-ce moi qu'il tuera ? [PV Ernest] Icon_minitimeSam 30 Juin - 16:57

Des explications. Encore et toujours. Pourquoi les gens se remuent-ils toujours la tête autant avec peu de choses ? Bon, certes, la situation penchait dangereusement vers le critique. Je ne pouvais pas annoncer à cet homme qu’une mort quasi certaine l’attendait derrière la porte. Mais est-ce que j’avais pour autant le temps de lui raconter ma vie ? Lui dire que la jolie petite bouille qui était collée sur cette affiche était celle d’un de mes ami – ou plutôt ex-bon ami, puisqu’Ernest avait su nous montrer son côté obscur à maintes reprises – que j’étais une mutante qui ne lui voulait aucun mal puisque j’allais à l’institut et que j’étais là pour sa sécurité ? Que la situation devenait à la limite du possible et que je commençai à me demander pourquoi je m’étais retrouvée là dedans ? Non, le temps nous manquait, il allait falloir être bref. Très bref.

"John... Vous avez été bien stupides, vous et vos camarades de tenter de vous en prendre à un mutant..."

Mes yeux se posèrent de nouveau sur la feuille que j'avais remis sur la table. Ernest... Où étais-tu ?

"Même si c'est un gamin à vos yeux... Il est recherché par la police pour des crimes innommables... Ca ne vous a pas perturbé plus que ça, ses 14 ans et déjà un casier judicière ?"

J'ouvris le premier placard qui s'offrait à moi et en sortit quelques aliments connus pour leur longue conservation. Je les posai un à un sur la table, cherchant diverses choses. Devais-je lui parler de mon pouvoir et de sa protection provisoire ?

"Vous ne le savez pas, mais on peut dire que vous avez eu de la chance de me tomber dessus. inutile de poser des questions là-dessus, je n'y répondrais pas, et nous n'avons pas le temps actuellement... Il faut vous planquer. pour le moment, c'est la seule chose qui importe parce qu'il n'aura de cesse de vous achever..."

Mes yeux se reposèrent sur le jeune homme qui était aussi perdu que pendu à mes mots. Il restait figé. Fronçant les sourcils, je repris.

"Je peux savoir ce que vous attendez ? Il..."

Un cri me coupa à l'extérieur. Un cri de rage, de colère. Une fureur pure. La peur me traversa l'espace d'un instant. il n'y avait aucun doute sur l'identité de la personne. Vermine. Ma respiration reprit quand ce cri fut éteint. Et alors, John commença à paniquer. Il se sentait menacé. Je le fixai tandis qu'il parlait. Un fusil ? Un escalier de secours ?

Mon attention se reporta alors à la rue. J'ouvris la fenêtre et me penchait. La porte de l'immeuble se referma au même instant et je ne sus si c'était lui, mais une petite silhouette venait de tourner au coin de la rue. Il avait renoncé. Je fronçai les sourcils, prise d'un désarroi total. Pourquoi ? Pourquoi avoir abandonné si près du but ? Cela ne lui ressemblait pas... Je réfléchis quelques instants, m'isolant du bouccan que faisait le jeune homme dans son appartement.

Je connaissais Ernest. Il tenait trop à bien faire pour abandonner en cours de route. La seule chose qui avait pu le faire changer d'avis, c'était moi. Ma présence. Mais pourquoi ? Daniel m'avait prévenu que nous n'avions plus rien à attendre de lui. Qu'il était perdu et qu'il valait mieux le laisser à ses affaires que de renouer des liens avec lui. Serait-il rongé par une part de culpabilité ? Ou des raisons toutes autres et totalement inconnues à mes yeux planaient autour de moi dans le plus grand secret ? Quoi qu'il en soit, j'espérais ne pas tarder à le savoir.

Je refermai la fenâtre et retournai à l'activité de l'intérieur. John s'activait, déterminé cette fois à prendre la fuite et comme il le fallait. Il finissait de placer quelques objets dans un large sac qu'il avait sorti de nul part. J'étais prête à lui faire comprendre que le danger s'était éloigné... Mais si c'était une ruse ? Il boucla son sac d'un coup de fermeture éclair.

"Bien... On va prendre l'escalier de secours pas pure précaution... Je pense qu'il n'est plus dans le secteur mais... Sait-on jamais..."

John s'engagea alors dans le couloir. Tandis qu'il fermai la porte, je veillai sur les alentours. Rien. Bien. Puis, il m'emmena dans un couloir au bout duquel une porte coupe feu nous attendait. Il l'ouvrit et un escalier métallique était fixé au mur. Dans le calme, nous amorçâme la descente. Puis, John se dirigea droit sur une petite voiture en piteuse état. Il l'ouvrit et jeta son sac dans le coffre. Puis, il prit le volant, m'invitant à monter sur le siège passager.

"Non... il va falloir vous débrouiller seul maintenant... Eloignez-vous quelques temps. Faites vous discret, évitez au maximum d'utiliser votre carte bancaire. Il devrait vous lâcher. Si vous en avez les moyens, tentez de déménager à votre retour..."

Pour peu, on se serait cru dans un véritable film policier. Le jeune homme hocha la tête et me remercia. La peur se lisait dans ses yeux. Mais il ne broncha pas. Le moteur démarra et il s'éloigna. J'observai la voiture jusqu'à ce qu'elle disparut de mon champ de vision. Daniel serait au courant de ceci, c'était évident. Jetant un oeil autour de moi, je repris la route, soucieuse et bien pensive... Pour une fois, le dîner qui m'attendait allait se montrer plutôt mouvementé. Etait-ce bon ou mauvais ? Seul le temps nous le dira...


- FIN DU RP -
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