X-men RPG
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 Des histoires à raconter [Abraham]

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Charlie Reyes
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Charlie Reyes


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MessageSujet: Des histoires à raconter [Abraham]   Des histoires à raconter [Abraham] Icon_minitimeDim 7 Fév - 11:44

Vendredi 13 novembre 2015 – 14:55

Il inspira longuement. Il n'était pas certain de ce qu'il s'apprêtait à accomplir.

La première partie du plan avait été la plus simple. Pénétrer dans le secrétariat de la faculté durant les heures de fermeture avait été un jeu d'enfant, pour lui. Trouver les dossiers des étudiants, après avoir mille fois béni les gens qui gardaient les mots de passe de leurs ordinateurs sur un post-it dans un tiroir de leur bureau, avait demandé un peu plus de temps mais tout aussi peu d'effort. A partir de ce moment-là, l'adresse qui l'intéressait lui avait presque été offerte sur un plateau d'argent.

C'est après tout cela que les choses sérieuses commençaient.

Sage lui avait assuré que l'homme ne représentait pas un danger pour lui. La mission tenait plus du test, et si elle avait le moindre doute sur le sujet elle ne se permettrait pas de l'envoyer au casse-pipe. Mais cela ne l'empêchait pas de sentir des sueurs froides dans son dos. Même si la perspective de se faire surprendre par Blackwood ne l'avait nullement effrayé, ce qui était loin d'être vrai, il était persuadé que la façon dont il se présenterait aujourd'hui serait déterminant pour la suite de sa formation. Il jouait beaucoup, ça ne faisait aucun doute.

Abraham « Scotty » Blackwood, mutant téléporteur né un jour d'été du début des années '80 dont Charlie ne se souvenait plus, ancien gradé de l'US Army ayant perdu femme et fille, vivant aujourd'hui à New York City et suivant des études de langues ; voilà ce qui, en plus d'une photo de l'homme, avait constitué l'ensemble des informations qu'il avait sur sa cible. Un portrait assez maigre, mais plus que suffisant pour ne rien lui inspirer de bon, malgré les promesses de la stratège de la X-Team.

Surtout lorsqu'on connaissait la raison pour laquelle le jeune aspirant s'apprêtait à entrer par effraction chez l'ancien militaire. La raison pour laquelle cette enquête lui avait été confiée. Car malgré ses activités plus que banales, il y avait « des raisons de croire qu'il agit pour une organisation secrète ». Laquelle ? C'était à lui de le découvrir. Découvrir la véritable allégeance de l'homme, telle était sa mission.

Son premier réel contact avec le travail d'X-Man avait quelque chose de surréaliste. Mais ce qui l'était encore plus, c'était la raison pour laquelle X-Team avait besoin de cette information. De ce qu'on lui  avait dit, Blackwood semblait manifester de l’intérêt  envers « certains membres de la famille », et il était nécessaire de s'assurer qu'il ne représentait aucun danger.

Charlie doutait fort du fait que n'importe quel membre de l'organisation ait réellement besoin de sa protection. S'il était possible que le téléporteur soit une menace pour une personne telle que Forge, Caitlyn Elioth ou même Rachel Summers, qu'est ce que quelqu'un comme lui pourrait faire ? Pratiquement rien, il ne se faisait pas d'illusion.

Mais la mission était une mission, et l'adolescent était plus que fier qu'on lui en confie une. C'était le plus grand pas qu'il avait accompli jusqu'à présent. Il avait bien entendu considéré la possibilité que la cible soit en réalité un complice de la commanditaire, et que la mission ne soit rien de plus qu'une simulation. Mais même si c'était le cas, elle était plus réelle à ses yeux que celles qu'il avait accompli jusqu'à présent en Salle des Dangers. Des simulations dont la « facilité » était plus que suffisante pour le convaincre de prendre celle-ci très au sérieux, qu'elle soit réelle ou non.

Après un rapide tour sur les réseaux sociaux qui ne lui avait strictement rien appris, Charlie avait parlé de sa tâche avec ses amis, sans réellement savoir s'il y était autorisé. Il ne se souvenait plus d'où était venue en premier lieu la proposition du secrétariat, l'idée ayant assez communément émergé au cours de la discussion. Toujours était-il que c'était sa piste la plus sérieuse, et qu'elle avait effectivement porté ses fruits. Il avait alors fait son rapport à Sage, avant de consulter longuement les horaires pour trouver un moment où Blackwood devrait être à l'université, et lui-même serait libre. Et il avait fini par apprendre l'annulation d'un cours pour ce vendredi, jour où il finissait de toute façon plus tôt. Le propriétaire des lieux, lui, ne devait pas y revenir avant dix-huit heures, si tout se passait bien. La meilleure occasion qu'il pourrait avoir.

C'était donc ainsi qu'il s'était retrouvé, en ce début d'après-midi froid et ensoleillé, devant la maison d'un parfait inconnu qu'il s'apprêtait à fouiller en toute illégalité. Un charmant programme en perspective.

Après une rapide inspection de la façade pour s'assurer qu'aucun système d'alarme ne risquait d'inviter la police à la fête, le jeune mutant avait caché veste, jean et chaussure sous une haie voisine, en restant à la combinaison noire ornée de jaune indispensable dans ce genre de situation. Il ne portait volontairement rien d'autre sur lui, mis à part les fines cyber-lunettes qui permettaient à sa formatrice, devenue pour l'occasion superviseuse de mission, de surveiller ses agissements depuis la voiture garée au bout de la rue.

Il était resté immobile pendant une dizaine de secondes, fixant la porte d'un air hésitant, puis avait fini par s'avancer. Non pas parce qu'il était soudainement devenu plus sûr de lui, mais simplement parce qu'il n'avait pas le choix ; s'il restait plus longtemps, il y avait de fortes chances que quelqu'un finisse par le voir, ce qui pourrait compromettre toute l'opération.

Arrivé devant le palier, il jeta encore un regard autour de lui, soupira douloureusement en se demandant une fois de plus pourquoi il s'infligeait tout ça au lieu de chercher une occupation normale, et enfin ferma les yeux pour s’aplatir au sol en cette masse gélatineuse qu'il connaissait maintenant de mieux en mieux.

L'espace sous la porte était très fin, mais pas assez pour représenter une difficulté pour un champion de l'infiltration tel que lui. Et puisque la combinaison en molécules instables faisait parfaitement son travail, seules les lunettes causèrent un léger imprévu. Charlie envisagea un instant de les laisser là, puis d'ouvrir la porte de l'intérieur pour les récupérer, mais finit tout de même par réussir à les faire passer avec lui, en évitant même de les rayer puisqu'il les englobait de toutes parts.

Le premier obstacle étant franchi, il commença à s'intéresser au lieu dans lequel il venait d’apparaître. Un couloir, un parquet ciré, un porte-manteau et un petit meuble, et un peu plus loin, une ouverture de chaque côté. Un hall d'entrée tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, en somme.

Il ne bougea pas avant un long moment, se concentrant sur son environnement, et plus particulièrement sur le plancher, pour s'assurer qu'il ne ressentait rien qui bouge. C'est au bout de plusieurs dizaines de secondes qu'il parvint enfin à se convaincre que la maison, ou du moins ce qu'il en percevait, était complètement vide. Il reprit alors lentement sa forme humaine, sa tenue se remettant comme par magie à sa place sans qu'il n'ait même besoin d'y penser, puis se baissa pour ramasser l'accessoire crucial et le poser à nouveau sur son nez.

-Je suis à l'intérieur.

Une précision chuchotée, destinée à sa supérieure directe du moment. Une information tout à fait inutile, puisque la X-Woman voyait en direct la même chose que lui, mais manquer une occasion de se prendre pour Tom Cruise dans Mission: Impossible dans une pareille situation aurait été bien trop dommage.

Et comme pour Tom Cruise, c'est une fois à l'intérieur que le vrai travail pouvait commencer. Il s'agissait ici de mettre la main non pas sur des micro-dossiers top secrets du gouvernement ou des échantillons d'une arme biologique, mais sur des indices permettant de déterminer l'identité des patrons d'Abraham Blackwood. Le tout bien sur sans laisser de traces de sa présence.

Mais, à la différence de Tom Cruise, il n'avait aucune idée de ce à quoi devrait ressembler ce qu'il cherchait. Il n'était même pas certain que de tels indices existaient.


Dernière édition par Charlie Reyes le Lun 30 Mai - 13:06, édité 2 fois
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Abraham Blackwood
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MessageSujet: Re: Des histoires à raconter [Abraham]   Des histoires à raconter [Abraham] Icon_minitimeVen 12 Fév - 8:00


Vendredi 13 Novembre 2015, 12:27 UTC, Manhattan, New York, USA

Abraham s’étira gaiement après avoir reposé son stylo, faisant craquer l’ensemble du mètre 92 de sa carcasse. Après ses nombreux mois d’absence, pour raisons personnelles plus que justifiées,  et son retour courant Septembre, il en était encore à rattraper certains examens. Celui du jour était bien plus que facile : français. Autant dire que les révisions, il n’y avait pas passé des heures. Dire qu’il avait fait totalement autre chose était tout à fait juste. Il avait largement eu le temps de vérifier ses acquis pendant la période même qui nécessitait qu’il repasse certains écrits. Ses professeurs étaient plutôt arrangeants. Quand il leur avait bien fait comprendre qu’il était uniquement là pour avoir une certification américaine, ils le laissaient, dans la mesure où ça ne perturbait en rien ses autres cours ou ceux de ses collègues, aller et venir un peu à sa guise. C’est pour la même raison qu’il n’allait être présent qu’aux cours d’Arabe entre 13 et 15 heures. Le Russe de 15 à 16 reprenait des notions qu’il avait déjà et le Français de 16 à 18 n’avait juste aucun intérêt. Et comme seuls comptaient les résultats … Pourquoi perdre son temps ?

Quittant la salle, il vérifia l’heure. Trente minutes pour manger. C’était plus que suffisant. Surtout quand on avait déjà son repas, préparé de la veille, avec soi. N’ayant pas le temps de partir à la recherche du groupe d’amis qu’il supposait à la bibliothèque de toute façon, lieu où la nourriture était proscrite, il se rendit à la cafétéria directement. A lui les tortillas accompagnées d’avocat, tomates et poivrons.
Vingt-cinq minutes après, c’était un tupperware propre dans son sac et une pomme à la main qu’il se rendait dans la prochaine salle de cours, y retrouvant le groupe qui le salua à grand renfort des gestes, sourire aux lèvres. Comme s’il pouvait rater un tel attroupement dans un couloir tel que celui-ci. Mais il aurait fait pareil si les places avaient été échangées alors … il répondit de la même façon, même si cette réaction diminuait son âge mental. Rien à faire. Il le vivait très bien. Ils entrèrent dans un brouhaha digne de ce nom, rabaissant les groupies de certaines stars au rang de néophyte sans le moindre souci. Mais ce n’est que quelques chuchotements qu’ils se permirent de faire pendant le cours, n’intervenant à voix haute que lorsque c’était demandé. Ils avaient peut-être un âge mental variable mais ils savaient parfaitement quand il fallait cesser de déconner. Ils étaient tous là pour bosser et ils avaient largement dépassé la période qui consistait à remettre en cause tout ce que disait l’enseignant. Et c’est sans accroc que les deux heures se déroulèrent.

A 15h tapantes, il adressait un sourire goguenard à ceux qui enchaînaient avec le reste de la journée, s’attirant une vague de « chanceux ». Il ne prit pas la peine de répondre, se contentant de sourire. Après tout, ce n’était pas de sa faute si sa mère était française et qu’il avait passé les derniers mois là-bas. Tout comme il n’y était pour rien si sa délicieuse épouse et l’un de ses amis étaient russes. Pur hasard … qui lui servait bien, il fallait bien l’admettre. Les observant disparaître un à un dans la salle, leur souhaitant bon courage et un bon week-end à venir, il s’éloignait peu après. Quittant les locaux, il suivit le même chemin que d’habitude, délaissant la foule pour une ruelle tranquille et non surveillée. Après avoir regardé par-dessus son épaule, il disparut sans un bruit.


Même jour, 15:12 UTC, Brooklyn, New York, USA

L’américain avait visé la cuisine, précisément devant l’évier, pour se débarrasser tout de suite du tupperware et de ses couverts. C’est en faisant basculer son sac devant lui qu’il sentit que quelque chose n’allait pas. Il n’avait pas de pouvoirs liés à la détection, juste des années d’entrainement militaires. Et c’était largement suffisant pour qu’une alerte sonne dans un coin de son cerveau. Silencieusement, il ôta son sac et le posa sur le bar qui le séparait du reste de la cuisine. Pouvant visualiser le salon de sa position, il n’y vit rien. Il restait alors trois pièces restantes : son bureau, sa salle de bain et sa chambre. Il réfléchit brièvement. Option 1, il était devenu parano et il se prenait la tête pour rien mais il n’y croyait pas. Option 2, quelqu’un avait décidé de faire de l’archéologie chez lui. Cette option l’emportait largement. Seules deux questions importantes en découlaient : qui et pourquoi ? Il n’aurait ses réponses que d’une seule façon. En interrogeant la personne qu’il supposait être en train de se balader chez lui.
Quelques secondes après, il était dans son bureau, juste derrière la porte et dos à elle. C’était la pièce la plus probable pour quelqu’un qui recherchait quelque chose. Et il ne s’était pas trompé. Bénéficiant apparemment de l’effet de surprise, il eut le temps de se demander comment le jeune homme était rentré là puisque la porte était fermée à clef, qu’il l’avait sur lui et que la serrure ne semblait pas avoir été forcée. Puis, reconnaissant l’uniforme noir et jaune, pourquoi un X-Men avait décidé de venir ici.

« Bonjour. Puis-je vous aider ? »

Un sursaut traversa le corps de l’intrus avant qu’il ne se retourne. Apprenti X-Men s’il en croyait la jeunesse des traits et qu’il ne se trompait pas. Il avisa les lunettes et grimaça. L’instinct reprenait le dessus. Il ne s’était pas écoulé plus de quelques secondes qu’il faisait un pas rapide vers lui, posant la main sur son épaule, les ramenant alors tous deux dans le salon, face à face. Il le lâcha, attrapa les lunettes d’un geste vif et se téléporta quelques mètres en arrière.

« Désolé, je n’aime pas trop qu’on soit dans mon bureau quand je n’y suis pas moi-même. »

D’une main agile, il faisait tourner les lunettes. Il supposait qu’elle transmettait image et son à quelqu’un à proximité. La portée était rarement immense. Il avait failli les mettre dans le freezer, par réflexe. Mais alors l’interlocuteur mystère aurait pu s’inquiéter et débarquer. Il n’y tenait pas vraiment pour le moment. A défaut d’avoir une vision nette, il avait toujours l’audio. Qui que soit le « il » à l’autre bout.

« Abraham Blackwood, enchanté. Mais vous devez déjà savoir qui je suis si vous êtes ici … ce qui m’amène à ma seconde question : qui êtes-vous ? »
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Charlie Reyes
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MessageSujet: Re: Des histoires à raconter [Abraham]   Des histoires à raconter [Abraham] Icon_minitimeVen 3 Juin - 20:53

Il aurait bien dit qu'il valait mieux faire vite. Mais sans aucune certitude de ce qu'il était sensé faire, « faire vite » ne semblait pas évident. Ce n'était que maintenant qu'il se rendait compte qu'il n'avait absolument pas envisagé ce qu'il se passerait une fois qu'il serait arrivé ici. Peut-être avait-il secrètement espéré voir un large symbole Illuminati sur le mur du hall d'entrée. Les choses auraient été vite faites, bien faites, et il n'aurait pas eu à fouiller la maison sans la moindre idée de ce qu'il cherchait.

Mais évidemment, si ça avait dû être facile, ça n'aurait pas intéressé Sage. Et puis lui non plus, à dire vrai. Il avait bien eu l'occasion de comprendre que s'il souhaitait atteindre son objectif, il ne devait rechigner devant aucun effort. Il était bien décidé à donner tout ce dont il était capable ;  une première mission trop linéaire aurait été un rien décevante. S'il n'y avait aucun défi à relever… Quelqu'un dont il ne connaissait pas le nom l'avait dit il y a bien longtemps, à vaincre sans péril on triomphait sans gloire.

Décidant qu'il fallait bien commencer quelque part, et avec un petite et soudaine révélation, il attrapa le téléphone « fixe » sans fil qui était posé sur la petite commode à sa gauche, avant de consulter les derniers appels. Plusieurs numéros inconnus s'affichèrent sur l'écran, sur lesquels il aurait bien le temps de faire des recherches plus tard. Quel genre de recherches, il l'ignorait, mais avec un peu de chance l'un d'eux pourrait s'avérer intéressant. Il n'avait pas de quoi noter sur lui, mais il espérait que les lunettes avaient bien enregistré. Il fallait bien qu'elles servent à quelque chose, à part à sa surveillance.

Reposant le téléphone sur son socle, en vérifiant avec un soin particulier qu'il ne l'avait pas déplacé d'un pouce, il s'engouffra ensuite dans l'ouverture murale la plus proche, menant à un salon aménagé et lumineux. A voir la baie vitrée, ’ameublement, la largeur et l'ambiance générale du lieu, on devinait aisément que la maison n'avait pas été payée avec la retraite de militaire de Blackwood, et qu'il devait avoir une activité auxiliaire qui rapportait gros.

Outre les classiques fauteuils, table basse, télévision et étagère à souvenirs, la pièce contenait également une bibliothèque relativement bien fournie, bien plus susceptible de l'intéresser en ce moment. Il passa tout de même un petit moment à observer les différentes photos exposées sur l'une des étagères, avant de reprendre son sérieux et de se tourner vers l'autre. Il lui fallut pas loin d'une dizaine de minutes pour inspecter un à un chacun des livres qu'elle contenait, et les feuilleter rapidement pour vérifier qu'ils n'étaient pas en réalité un coffret camouflé. Pour les deux rangées les plus hautes, il dut également se résoudre à aller chercher l'une des chaises hautes de l'autre côté du couloir pour les atteindre. C'était un risque additionnel en cas de débarquement inopiné de l'hôte, mais ça lui semblait nécessaire, et lui permettait au passage de lancer un rapide regard sur la cuisine qui faisait à la fois salle à manger.

Les quelques ouvrages que cette chaise lui permit d'atteindre le déçurent, en cela qu'ils étaient, comme tout les autres, exactement ce qu'ils prétendaient être : des romans tout à fait banals, qui ne cachaient rien entre leurs pages et dont le titre ne laissait rien entendre de plus que leur rôle de divertissement littéraire.

Ramenant son escabeau improvisé à sa place, il se dirigea à défaut d'autre chose vers le fond du couloir. La première porte qui apparut à sa droite était fermée à clé. Coup de chance ? Probablement. Qui gardait fermée à clé une pièce dans une maison où il habitait seul, elle-même verrouillée ? Pas quelqu'un qui n'avait rien à y cacher, ça c'était certain.

Avec aussi peu, voire moins, de difficultés que pour la porte d'entrée, il ignora le verrou, pour se relever dans la pièce si mystérieuse.

Sans être aussi spectaculaire qu'il l'aurait espéré, la vision du bureau qui s'était révélé à lui n'était pas non plus complètement décevante. Les plusieurs écrans et l'air à la fois sérieux et excessif du lieu correspondaient à ce qu'on attendait de tout bon membre d'une organisation clandestine, tandis que les différentes armoires et espaces de rangement pouvaient cacher des révélations inestimables. Il pouvait sans le moindre souci s'imaginer dans le bureau d'un agent secret.

Il avança de quelques pas dans la pièce, s'avançant jusqu'au bureau. Il resta à fixer le meuble pendant de longues secondes. Il lui fallait un peu de temps pour souffler, un temps qu'il pouvait se permettre de se laisser maintenant qu'il était certain qu'il ne risquait pas d'être surpris. Un temps qu'il s'accorda avec plaisir, le temps de choisir par où il commencerait ses recherches.



Son cœur sauta un battement lorsque la voix se fit entendre derrière lui. Après s'être remis de son sursaut, il resta immobile une bonne seconde, serrant les yeux et les lèvres. Quel idiot. Il avait pensé être en sécurité dans le local fermé ; le fait que Blackwood soit un téléporteur lui était complètement sorti de l'esprit. Il aurait clairement dû être plus prudent. Même s'il était peu probable qu'il ait pu faire quoi que ce soit.

Lentement, il se retourna, faisant face à l'homme qui venait de s'adresser à lui. Il reconnut immédiatement son visage, pour l'avoir vu en photo, mais fut désagréablement surpris par sa stature. En plus de le dépasser de bien plus d'une tête, chose dont l'aspirant n'avait plus réellement l'habitude depuis sa poussée de croissance, l'ancien soldat avait une corpulence parfaitement adaptée à ce qui avait été son occupation. Son expression faciale, elle non plus, ne présageait pas grand-chose de bon.

Avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Charlie put voir l'homme s'avancer brusquement vers lui en levant la main. Levant les bras en réflexe défensif, il lui fallut un effort de volonté tout particulier pour s'empêcher un autre réflexe de défense, à la fois beaucoup plus efficace et beaucoup moins humain. La part de lui qui parvenait encore à réfléchir dans une telle situation supposait que son hôte ne tenterait pas de le blesser directement. Et il savait qu'il était largement préférable que celui-ci ne découvre pas directement la nature de sa mutation ; cela pourrait lui conférer un avantage non négligeable par la suite. S'il pouvait se vanter d'avoir retenu d'une leçon, c'est que moins ses adversaires en savaient sur lui, plus il avait de chances de s'en sortir.

La seconde d'après, ils se trouvaient à nouveau dans le salon. Pas de traversée de tunnel coloré, pas de vertiges, de sensation étrange, rien. Pour une première téléportation, l'adolescent en aurait presque été déçu. Si seulement il avait eu le temps d'y penser sérieusement. En un geste aussi vif que souple, l'autre lui arracha les lunettes du nez, tout en se déplaçant à nouveau quelques mètres plus loin pour lui faire face, l'accessoire fétiche en main. Charlie ne put réprimer une grimace ; Abraham Blackwood était malin. Malin, et rapide. Il allait devoir se dépasser pour se sortir de ce pétrin.

Assez logiquement, l'homme commença à poser des questions. Des questions assez légitimes, lorsque l'on surprenait quelqu'un chez soi, mais qui n'en étaient pas moins désagréables pour le garçon. La première option envisagée fut de lui dire la vérité ; elle fut immédiatement balayée. La mission n'était pas encore abandonnée. Et même si elle l'était, et qu'il en arrivait à chercher un moyen de fuir, il était hors de question qu'il se grille. Surtout pas tant que Sage pouvait l'entendre.

Son cerveau fonctionnait à toute vitesse, histoire de trouver un mensonge crédible. Jamais il n'avait réfléchi aussi vite. Ou en tout cas, c'est ce qu'il lui semblait.

J'ai vu de la lumière, je suis entré.
Je suis un de vos voisins, le facteur s'est trompé d'adresse et nous a laissé une lettre pour vous ; je venais vous le déposer.
J'ai été assommé en me baladant dans le parc, j'ai repris connaissance dans votre bureau.
Papa, je t'ai enfin retrouvé !
Excusez-moi, en quelle année sommes-nous ?
Je cherchais l'Empire State, je me suis perdu.
Monsieur, vous avez pas vu mon chat Fluffy ?
Hey Abra, tu te souviens pas de moi ou quoi ?
Wouah, vous êtes un téléporteur comme moi? Moi j'y arrive pas du tout... J'ai dû me retrouver chez vous par accident.
Lo siento, no hablo Inglés.
Bonjour monsieur, avez-vous un moment pour parler de notre sauveur Jésus Christ?


Finalement, il finit par se décider pour la première qui semblait un minimum potable.

-Monsieur Blackwood. J'suis désolé d'être entré chez vous comme ça. Je… J'avais pas le choix. Ils me cherchent… Vous savez qui. J'ai vu votre adresse dans leurs dossiers. Je suis venu ici. Je suis… Je m'appelle Samuel Carter. J'espérais que vous pourriez m'aider. Je veux pas… Il faut pas qu'ils me retrouvent. S'il vous plaît.

Une fois les premiers mots lancés, il était assez intéressant de noter que la suite venait à lui tout à fait naturellement.

-Ils me retiennent… Depuis tellement longtemps. J'ai enfin réussi à m'enfuir. S'il vous plaît, Monsieur Blackwood. Les laissez pas me retrouver. Vous savez. Vous savez ce qu'ils font.

Le pari était risqué, mais c'est tout ce qu'il avait. Inutile de dire que son interlocuteur n'avait pas l'air réellement convaincu. Mais il ne lui restait plus rien, à part jouer le jeu jusqu'au bout et espérer que ça passe.

Ah, si. Il restait une chose. Une chose importante.

Grimaçant légèrement, il reprit la parole en désignant du doigt la main du soldat.

-Vous pourriez… Vous pourriez me rendre mes lunettes ? Sans elles… J'ai tellement mal à la tête. Elle contiennent… Elle contiennent...

Charlie aimait à penser qu'il était un bon acteur, c'est aujourd'hui que cela se vérifiait. Mimant la douleur avec toute la conviction dont il était capable, il laissa une pause dramatique avant de terminer sa phrase en portant deux doigts à sa tempe.

-Elles contiennent ça.

Le pari était encore plus risqué.  Si pour une raison ou l'autre, Blackwood n'avait pas de doute sur l'utilité réelle des lunettes cybernétique, Sludge l'aspirant X-Men venait de griller les maigres chances qu'il avait de le berner.

Mais il faut vivre dangereusement, comme disait l'autre.
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MessageSujet: Re: Des histoires à raconter [Abraham]   Des histoires à raconter [Abraham] Icon_minitimeLun 13 Juin - 20:57

Sans cesser de faire tourner les lunettes, alternant la vitesse, Abraham attendait sagement que les réponses viennent. Et elles n’arrivaient pas. Pourtant, ses questions avaient été simples : s’il avait besoin d’aide et qui était-il. Rien de bien compliqué, normalement. Si la surprise s’était peinte sur ses traits quand il s’était téléporté la première fois dans le bureau, cette expression avait disparu pour la réflexion. A l’observer sans ciller, il pouvait presque voir les engrenages de son cerveau tourner à pleine vitesse. En attendant, c’étaient la peur et la crainte qu’il ne voyait pas. Et quand on se faisait prendre en flag, elles apparaissaient assez rapidement. Avec une pointe de stress aussi. Là, il n’en avait pas l’impression … alors il attendit, retenant un soupir. Le jeune homme semblait avoir oublié un détail important avant de chercher une raison à sa présence.

Il écouta tranquillement le tissu de mensonges qui lui était servi. Il y avait des idées mais elles n’étaient pas assez travaillées, pas assez poussées. Dommage, il y avait pourtant de quoi faire rien qu’avec les premiers mots. Et ceux qui suivaient aussi d’ailleurs. Ils semblaient arriver plus facilement. Finalement, un minimum de préparation avant de venir ? Ou pas, s’il considéra la dernière demande. Il retint aisément un rire qui retentissait mentalement pendant ce temps et reprit la parole d’un air neutre sans sourire. Autant commencer par le début …

« A moins que ce ne soit l’administration de la faculté parce que vous n’avez rendu tous les papiers nécessaires, non, je ne sais pas de qui vous parlez mais vous pouvez m’en dire plus à leur sujet j’imagine ? »

Question inutile mais il voulait juste voir s’il avait réfléchi un peu plus loin ou s’il improvisait au fur et à mesure … bien qu’il optait sans trop d’hésitation pour la seconde option. Mais il lui laissait le bénéfice du doute.

« Et donc, vous espérez mon aide, non seulement en entrant chez moi par effraction alors que vous auriez pu vous planquer dans mon jardin en attendant mon retour et frapper à la porte, mais aussi en vous infiltrant dans mon bureau alors que c’est une pièce fermée ? Rien qu’en partant de là, vous ne trouvez pas que c’est mal engagé ? »

Il marqua une courte pause pour le laisser assimiler ses propos avant de poursuivre avec la même tranquillité. Mais ce n’était pas pourtant qu’il n’était pas attentif aux mouvements et réactions du jeune homme. Il était capable, bien heureusement, de faire les deux en même temps. Les lunettes n’avaient pas cessé de tourner.

« Pour un captif de longue durée, vous vous portez plutôt bien je trouve, surtout physiquement. dit-il en désignant les côtes qui n’étaient pas apparentes à l'aide des lunettes Aucune marque de retenue forcée et sans aller jusque-là, vous êtes plutôt propre pour quelqu’un qui s’est échappé. Sans compter les lunettes sans la moindre rayure ou petit accroc … »

Nouvelle pause. Quitte à avoir un aspirant sous la main, autant lui pointer du doigt ce qui n’allait pas.

« En parlant d’elles, je pourrai, éventuellement, vous les rendre. Mais si vous êtes ici tout en connaissant mon nom et en prétendant avoir vu mon adresse dans un dossier qui ne devait pas contenir que ça, vous savez très bien de quelle façon j’ai gagné ma vie. Alors soyez gentil et ne faites pas l’erreur de croire le cliché impliquant l’intelligence limitée des militaires voulez-vous ? De ce fait, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur si je les garde pour le moment. Estimez-vous heureux, je pourrai les jeter dans l’Hudson avant même que vous n’ayez eu le temps de faire deux mètres. En revanche, je peux vous proposer un doliprane contre la douleur si vous en avez vraiment besoin. Ce dont je doute. »

Nouveau silence qui s’installa. Devait-il poursuivre et l’achever en lui disant que sa combinaison était clairement identifiable, que sa couverture ne tenait pas et n’avait même jamais tenue ? Ou devait-il le laisser mariner et le laisser tenter autre chose ?

« Donc, je reprends. Qui êtes-vous ? Et maintenant que je suis là, je peux peut-être vous aider à trouver ce que vous cherchiez chez moi ? Ça vous évitera de foutre le bordel pour rien. »

L’inconnu avait devant lui deux options : balancer la vérité ou tenter un second ensemble de mensonges pour effacer le premier. Rien que pour le jeu, l’américain n’espérait qu’une seule chose : qu’il ne cède pas tout de suite. Il serait presque déçu si c’était le cas. Peut-être aurait-il dû rentrer plus dans son jeu pour ça … à voir.
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Charlie Reyes
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MessageSujet: Re: Des histoires à raconter [Abraham]   Des histoires à raconter [Abraham] Icon_minitimeLun 10 Oct - 10:16

Dire que son hôte n’était pas convaincu par son histoire, aurait été très loin de la vérité. Il était évident avant même qu’il ne commence à parler qu’il n’en avait pas cru le moindre mot. C’était frustrant. Puis il se mit à répondre, et ça devint carrément insultant.

Cependant, la façon dont lui parlait l’ancien soldat, son exposé structuré visant de plus en plus clairement à lui pointer les moindres failles de la façon dont il avait mené sa mission, le fait qu’il n’avait manifesté absolument aucune suprise à sa vue, tout cela commença au fur et à mesure du monologue de l’homme à sonner une cloche de plus en plus fort dans la tête de Charlie. Quelle était la probabilité combinée qu’Abraham Blackwood n’aille pas au cours affiché sur son horaire, décide de rentrer chez lui, apparaisse directement dans son bureau fermé alors que lui-même y était et sache quoi faire avec les lunettes – car ça aussi était évident maintenant – pour perturber autant que possible la communication sans pour autant la couper entièrement, ce qu’il aurait eu tout intérêt à faire ? Pas grande. Minime, même. Il en était maintenant certain, l’homme était complice. Allié des X-Men. Ou peut-être même qu’il en était un. Sage lui avait dit qu’il existait d’autres bases. Elle lui avait aussi dit que la mission était un test. C’en était un, à un niveau plus important qu’il n’avait voulu le croire au départ.

En revanche, ce qu’il ne savait pas, c’était le résultat. Peut-être venait-il de le foirer lamentablement. Il avait été surpris, battu, sa défense réduite en pièce et sans issue apparente. Ou peut-être était-ce justement pour ces raisons qu’il devait continuer. Peut-être le véritable test commençait-il maintenant. Peut-être que son examinatrice cherchait justement à voir comment il pouvait se sortir d’une situation aussi cadenassée. Cela fut confirmé à la fin du discours, lorsque l’examinateur mystère reposa ses questions du début, l’invitant implicitement à refaire une tentative plus crédible en tenant compte des critiques tout juste émises. Et bien, il allait leur montrer à tous les deux.

Au début des retours, Charlie avait été décontenancé. Il l’avait relativement bien caché, conservant son air supplicateur et son regard malheureux, mais s’était surpris à baisser le regard et lever la main vers ses côtes à la mention de celles-ci. Un entraînement régulier lui avait permis de les couvrir un peu, et pour la première fois de sa vie elles n’étaient pas saillantes, ce dont il était très fier. Aujourd’hui, cela lui portait préjudice.

Mais tandis que sa certitude se confirmait, l’adolescent reprenait ses esprits, et perdait simultanément son expression. Lorsque le militaire ferma la bouche, lui-même se tenait bien droit, le visage complètement neutre, les yeux fixés sur ceux de son vis-à-vis et les sourcis légèrement haussés. Il savait exactement comment poursuivre la discussion. Il était grand temps de mettre à profit tout ce temps passé à regarder des séries policières.

-Bien. Je vois que les dossiers vous concernant ne mentaient pas. Vous êtes plus malin que vous n’en avez l’air.

La provocation était volontaire, et faisait partie intégrante d’un personnage qu’il espérait crédible. Une personne avertie aurait aisément remarqué le léger tremblement de la voix, l’adolescent n’y entendait que le ton à la fois ferme et nonchalent qu’il souhaitait atteindre. Une nonchalence qu’il tenta également d’imprimer dans ses gestes, lorsqu’il se tourna pour aller s’installer dans un fauteuil avant de regarder à nouveau son hôte.

-Asseyez-vous Blackwood. Que nous puissions discuter correctement.

Le jeune homme s’enfonça plus en arrière dans son dossier, joignit les mains à hauteur de son ventre, et posa ses pieds couverts de molécule instable sur la table basse devant lui. Il était probable que le propriétaire de ladite table basse ne soit pas d’accord avec ce traitement, mais là encore c’était volontaire. Il ignorerait ses premières protestations. Ferme et nonchalent.

Il attendit quelques secondes, afin de voir si son interlocuteur suivait sa proposition ou non, et le cas échéant lui laisser le temps de s’exécuter. Dans tous les cas, il reprit la parole au bout d’un moment, en regardant le jardin à travers la baie vitrée d’un œil absent. Tant pour maintenir cet air nonchalent qu’il voulait tant maintenir que pour ne pas avoir à faire face à Blackwood, ce dont il ne se sentait pas capable.

-Vous m’avez demandé qui je suis. Je me nomme Charles Samuel Reyes. Mais inutile de me chercher sous ce nom, vous ne trouverez rien d’intéressant.

Il avait failli dire qu’il ne trouverait rien du tout, mais c’était faux et trop facilement vérifiable. Même s’il apparaissait toujours sur les réseaux sociaux comme Charlie Stone, et ce depuis sa première rencontre avec Lucy près d’un an plus tôt, il était très certainement trouvable dans une quelconque base de données sous son vrai nom pour qui savait chercher. Et même, si ça se trouvait, dans les listes d’inscriptions de l’Institut Charles Xavier. Mais cela, il n’en savait rien. Et ça n’avait pas réellement d’importance pour l’heure actuelle, puisqu’Abraham Blackwood avait très probablement eu accès à tout son dossier.

-Quand à qui nous sommes… Il me semble bien que vous connaissez la réponse. Et si ce n’est pas le cas, ne vous en inquiétez pas ; c’est mieux pour vous. Ce qui vous intéresse, c’est pourquoi nous sommes là, et ce que nous cherchons chez vous. Et là encore, nous le savons très bien tous les deux.

Selon toute probabilité, Blackwood ne le savait pas, puisque selon toute probabilité, il n’y avait absolument rien à chercher. Mais ils étaient tous les deux là pour jouer le jeu, alors autant le faire avec zèle.

Reposant ses pieds au sol, il se redressa légèrement pour prendre un air plus sérieux en fixant à nouveau son regard dans celui de l’homme, gardant les mains jointes et appuyant les coudes sur ces genoux avant de reprendre d’une voix plus froide.

-Alors je vous rejoins sur ce point Blackwood, cessons de jouer et parlons franchement. Vous savez ce que je veux. Vous pouvez choisir de me le donner sans faire d’histoire… Ou d’attendre que nous le trouvions, à notre manière.

Une goutte de sueur coula dans son dos. Il avait l’impression d’être dans un vieux film de gangsters. Il s’était permis de parler de la sorte parce qu’il savait que c’était une simulation et qu’il prenait bien moins de risques qu’en salle des dangers. Mais même ainsi, son cœur battait à toute allure tandis qu’il essayait tant bien que mal de garder son calme à apparent. Il vallait vraiment mieux qu’il ne se trompe pas.
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Abraham Blackwood
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MessageSujet: Re: Des histoires à raconter [Abraham]   Des histoires à raconter [Abraham] Icon_minitimeMar 18 Oct - 18:38

Alors qu’Abraham venait de terminer sa première salve de remarques, il en avait d’autres en réserve, qu’il achevait par deux questions, il observait toujours le jeune homme dont il ignorait encore le nom. A mesure de  la progression, il avait changé. Pas de façon radicale en se transformant en Hulk mais il était passé de quelque peu désorienté, en mode dans quoi je me suis embarqué, à une espèce de neutralité en le fixant dans le blanc des yeux. Cela dit, il n’en avait pas moins noté qu’il avait, dans un réflexe sans doute, levé sa main vers ses cotes. S’il les avait tenues depuis le début, ç’aurait pu être crédible. Là, il avait plutôt vu ça comme un contrôle de ce qu’il avait dit.

Surtout, se retenir de rire. Ne rien laisser passer. Rien. Il avait l’habitude, rien ne trahit son amusement. Mais qu’est-ce qu’il aurait adoré lui éclater de rire en pleine face. Ce n’aurait pas été très charitable il est vrai, mais tellement bon. Il passait d’un personnage potentiellement crédible à une espèce de caricature … non mais, sérieusement, il tentait de l’appâter avec ça ? Tout en affichant la même neutralité, à quelques années de travail près, que son interlocuteur, il répondit à ce qui aurait dû être une provocation.

« Quand on vous dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences … »

Il n’ajouta rien sur ce point, bien trop curieux de la suite de la conversation. Quant à la provocation … s’il savait par quoi le soldat était passé … il rirait lui-même de sa tentative. Même s’il pouvait y réagir si les bons sujets étaient choisis, il fallait quand même se lever assez tôt. Et en débarquant en plein après-midi, il était bien trop tard pour ça.
Il le laissa s’installer dans le fauteuil sans s’y opposer. Après tout, il était très confortable ce fauteuil, il avait bien raison d’en profiter. Il s’apprêtait à lui répondre quand l’impertinent fit une des choses qu’il ne fallait pas surtout faire en sa présence. Son regard se fit automatiquement glacial et il attendit un instant, ayant l’espoir qu’il se raviserait. Mais non. Alors tant pis pour lui. Trop rapide pour lui laisser le temps de réagir, il se rapprocha de lui, posa la main sur son épaule et les téléporta à un petit mètre du fauteuil. N’ayant fait que mettre sa main sur l’imbécile qui s’y croyait vraiment un peu trop, il n’avait donc aucune prise. Rien qui ne retenait sa cible qui, faute de soutien sous le postérieur, finit sur le parquet ciré et bien entretenu. Au pire, vu la faible hauteur, il aurait mal au coccyx mais c’était bien tout. Son ton se raccorda à sa voix, atteignant sans peine la froideur.

« Reposez vos pieds une seule fois sur cette table basse et je vous brise les rotules. »

Inutile de lui demander s’il s’était bien fait comprendre, il estimait que la menace était très claire et en faire des tonnes n’augmenterait pas la crédibilité de ses propos. Il attendit, patiemment, qu’il se reprenne sans pour autant changer d’attitude et aller se placer en face du fauteuil. Sans l’annoncer, il déclina la proposition et resta debout, position nettement plus pratique en cas de besoin. Il ne répliqua rien au propos suivant et attendit.

Sans la moindre difficulté, l’américain réprima un rire qui aurait été plutôt sec. Il voulait poursuivre dans le cliché, libre à lui. Peut-être que le final se montrerait à la hauteur. Pendant qu’il poursuivait, lui-même, tout en pensant que non, il ne savait pas sinon il ne poserait pas la question, continuait de faire tourner les lunettes. Si le comparse à l’autre bout regardait toujours, il risquait de chopper un mal au cœur assez conséquent. Il hésita à mettre les lunettes dans le freezer. Il ne tenait pas à ce que l’acolyte en question débarque mais en même temps, si les X-Men avaient envoyé le dénommé Charles, Charlie pour les intimes ?, chez lui, c’était bien parce qu’ils devaient se douter qu’il ne risquait rien. Alors pourquoi ne pas, comme il le disait, cesser de jouer ? Adjugé.
Sans lui laisser le temps de comprendre, il se téléporta dans sa cuisine, fourra les lunettes entre les petits pois et les pots de crème glacée puis attrapa un des couteaux affutés d’une taille non négligeable avant de revenir une nouvelle fois à sa place. Négligemment et sans quitter des yeux le jeune homme, il se mit à jouer avec comme s’il avait fait toute sa vie. Ou au moins pendant dix ans en tout cas.

« Mais je vous en prie. Essayez donc de trouver ce que vous désirez tant mais ne comptez pas sur moi pour rester tranquille dans mon coin. énonça-t-il placidement tout en lançant son couteau en l’air pour le rattraper sans frémir Autrement, n’ayant pas très envie d’avoir à briquer mon parquet parce que votre sang s’y trouvera, voulez-vous bien me dire, s’il vous plait, ce que vous faites chez moi ? »

Il demandait poliment, toujours froidement soit, mais il ne pouvait pas faire mieux.
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