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 Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]

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Ninon Lenoir
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Ninon Lenoir


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MessageSujet: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeDim 22 Mar - 13:54

Vendredi 19 décembre 2014
Institut Charles Xavier
17h32


Dans une salle de classe vide, à l'exception peut-être d'une Meringue, trois petits coups empressés furent frappés contre la porte. Cette dernière s'ouvrit timidement pour laisser apparaître un visage poupin aux joues rosies par le froids et surmontée de deux grands yeux bleus brillants dont les cils gardaient encore prisonniers quelques flocons blancs.

_ Bonjour Sage! Pardon, je suis en retard, je suis désolée, mais il y avait de la neige et... et... et... et j'ai voulu aller dedans !

Les astres et la météo l'avaient prédit ! Un épais manteau blanc avaient enfin recouvert le domaine de l'institut, pour le malheur des frileux mais surtout pour le bonheur des ahuris !
Oui oui Nini, arrêtes de lever la main mon p'tit trognon, tout le monde sait que c'est toi la plus mignonne des ahuries.

_ J'ai fait des bonhommes.

Même si elle l'avait dit avec un mélange de fierté et d'euphorie, cette dernière phrase avait sonné comme une ultime excuse valable pour son retard. Certes, ce n'était que deux petites minutes, mais pour un premier cours de soutien, la base aurait été d'arriver deux minutes en avance plutôt que deux minutes en retard.
Ce n'était pas sérieux Nini !
Mais la neige...
Tututu, pas d'excuse, elle fait ça pour t'aider la Dame et si tu n'es pas Sage, tu n'auras plus de chocolat chaud.
Au non, pas le chocolat, c'est trop cruel!
Le plan était donc d'essayer d'amadouer Sage pour se faire pardonner, ce qui mine de rien ne serait peut-être pas une mince affaire ! Ce n'était pas une question que la jeune femme fut vraiment à cheval sur la ponctualité, quoi que c'eut put être une éventualité étant donné son automatisme. En fait, Ninon n'en avait aucune idée, mais dans le doute.... Il fallait toujours s'excuser.
Et puis c'était dur de savoir ce qu'il se tramait derrière les opaques lunettes rouges et le visage impassible de Sage. Impassible, vraiment ? Oh bien sur il y avait eu des frissonnements, presque imperceptibles, au coin de ses lèvres. Mais ces ébauches d'ébauches de sourires étaient si discrètes et furtives qu'on aurait pu croire les avoir rêvées.
Donc oui, Sage était impassible. A à peu près 98%.
L'adorable sourire de la française ne suffirait alors peut-être pas. Fallait-il commencer à expliquer qu'un bonhomme de neige seul risquait de s'ennuyer et qu'il avait forcément fallu lui faire une petite camarade pour lui tenir compagnie ?
Oui, parce que l'histoire de base était aussi celle d'Igor.
Comment ça qui était Igor ? Igor le bonhomme de neige qui risquait de finir seul pour tout le restant de l'hiver, il faut suivre un peu !
Bon, tachons de faire simple.

Ce matin là, la brave petite Nini s'était levée aux aurores pour coller son nez à la fenêtre de sa chambre en gloussant de bonheur. Devant ses yeux émerveillés, il y avait l'épaisse couche blanche qui s'était déposée sur l'herbe pendant la nuit et qui s'étendait à perte de vue. Des kilomètres et des kilomètres de crème chantilly inexplorée. Du sol jusqu'à la cime des arbres, même le lac semblait avoir complètement gelé.
A force de respirer tout contre la vitre, la buée commençait à cacher à Ninon ce paysage appétissant. Elle l'effaçait d'un simple revers de la manche avant de sourire et de recoller son nez dans sa position initiale, juste pour quelques secondes de plus avant de devoir s'échapper en cours.
Par respect pour le fragile sommeil de son Amour de Petite Souris, elle s'était retenue de trépigner dans toute la chambre en couinant d'impatience à l'idée de plonger la tête la première dans la neige. A la place, son excitation s'était traduite par un soupire extatique et un murmure qui avait du donner quelque chose comme « Jaaaaaaaade, c'est tout blanc dehors!♥ ». Mais tragiquement, elle n'avait eu comme réponse qu'un grognement d'ours mal léché.
Hypothèse numéro 1, « Jaaaaaaaade » n'avait rien entendu/compris et avait du croire à un rêve pour se rendormir immédiatement.
Hypothèse numéro 2, son « Grumph... » inintelligible était en fait un version contracté de « Je dors courtisane ! ».
Dans tous les cas, batifoler dans la neige avec son âme sœur semblait assez compromis pour Nini qui avait du se faire des bonhommes de neige pour se sentir moins seule. (Les fameux bonhommes de neige, on en venait enfin, tout était lié ! LI-É!)
Sa journée scolaire terminée, elle put enfin mettre son plus beau costume de Nicolas Vanier pour partir dans le Grand Nord. Grand Nord dites-vous? Oui, le Grand Nord de juste devant l'institut... Mais ce n'était qu'un détail.
C'était aussi un détail, mais Nicolas Vanier n'arpentait pas le Grand Nord en minijupe. Malheureusement, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige (et c'était le cas aujourd'hui), la très logique, mais néanmoins adorable Nini ne connaissait pas le mot pantalon. Alors hop hop hop ! Une bonne paire de bas en laines montant à mi-cuisse feraient largement l'affaire pour protéger ses petites gambettes du froid polaires de dehors ! Nini mit l'épaisse capuche de son manteau sur sa tête et réajusta son écharpe autour de son coup avant d'ouvrir la porte de l'institut. Elle sentit avec délice l'air froid mordre ses joues et les premiers flocons s'accrocher à ses longs cils.

_ Let it gooo... Let it gooo...

Même si elle n'avait ni la classe, ni le charisme d'Elsa, il ne lui avait pas fallu de deux heures pour s'étaler dans la neige en gloussant de plaisir, gober un flocon avec un « Haaaaa » extatique et faire deux bonhommes : Igor et son épouse sans nom, principalement parce qu'elle avait perdu sa tête avant même d'en avoir eu un.
D'ailleurs, au contraire des bonhommes d'Elsa, ceux là n'avaient pas l'air d'être particulièrement attirés par les câlins et les comédies musicales.
Malheureusement, l'après-midi avait passé trop vite et Nini vit qu'il était déjà trop tard lorsqu'elle regarda sa montre.
Voilà pourquoi Igor et sa femme étaient restés en plan, perdus au beau milieu du parc alors qu'elle-même avait détalé comme un lapin et s'excuser à une Meringue qui devait l'attendre depuis quelques minutes. Elle se décida à retirer son manteau pour le poser sur une des tables avant de prendre un ai désolé.

_ C'est Iggy, j'ai tué sa femme sans faire exprès, je ne pouvais pas le laisser comme ça !
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Sage
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeMar 24 Mar - 20:19

Vendredi 19 Décembre 2014 – 05 : 30 P.M.
Les cours se terminent une heure plus tôt le vendredi et ce vendredi particulier étant le commencement des vacances de Noël, les salles de classe avaient été évacuées avec une rapidité plus ou moins empressée selon les niveaux d’enseignement. Elles n’en sont pas pour autant propre, les robots de nettoyage automatisés peinant à absorber le mélange neige-boue laissé par les nombreuses paires de chaussures, mais le deviennent à mesure que les petits disques les parcours dans leur léger vrombissement. On peut considérer que cela n’est pas le meilleur endroit pour travailler, du fait, mais il n’a pas été choisi au hasard : sans être gênant les nettoyeurs peuvent être distrayant voir surprenant, s’ils sortent sans crier garde de sous un bureau ou un meuble, et cela peut faire parti des perturbations à la concentration nécessaire aux exercices qui s’accompliront, concentration à laquelle l’environnement studieux de la salle de classe est favorable. Lesdits exercices ne seront pas toujours simples mais leur objectif peut se résumer avec la plus grande simplicité du monde : maîtrise.

Les capacités mutantes de Ninon Lenoir peuvent tout au plus renverser des meubles et énormément effrayer la jeune femme, le premier n’est qu’un détail permettant néanmoins l’utilisation sans risque de presque n’importe quel lieu et le second une variable à tenir compte et à gérer. Leur puissance, néanmoins, peut s’avérer dangereuse comme la plupart des aptitudes surhumaines car si elle n’est pas des plus élevées, la résistance humaine est encore moindre. La française n’a probablement pas conscience de cela et lorsqu’il s’agira de l’exploiter sans doute devront-elles changer d’environnement. Mais considérant qu’elles n’en sont pas encore là, la salle de classe et celui qui lui a paru le plus approprié. C’est donc en son sein qu’elle attend, fesses apposées sur le bureau de professeur et regard tourné vers la fenêtre comme la neige qui couvre le bois au dehors.

Elle est vêtue comme de norme, d’un débardeur, d’un jeans noirs, de gants remontant jusqu’au milieu de ses bras, d’un ras-de-cou de tissu et de bottes, tous de ce même noir que sa chevelure réunie en un chignon qui laisse échapper les deux mèches d’encadrement facial destinée à donner à son visage trop fort pour paraitre joli mais néanmoins frappant cette impression de mouvement dont il manque cruellement. A sa ceinture se trouvent un certain nombre d’étuis, l’un pour ses lunettes, vide, l’autre pour son téléphone, plein, un autre pour cette oreillette Bluetooth qu’elle a au creux de l’oreille, laquelle supporte également les branches nues de ses lunettes aux verres rouges. Sa respiration est calme et son ventre soulève légèrement ses bras qui y sont croisés. La salle de classe est maintenue à température ambiante plus que réellement chauffée, parce que les cours y sont terminés probablement.

Son visage se détourne lorsque trois coups timides sont portés à l’entrée et que Ninon Lenoir, toute apprêtée pour l’hiver, fait une entrée humide et remarquée. L’horaire n’est pas précisément respecté mais le délai n’est pas suffisant pour parler de retard, le stress de l’adulescente se fait clairement entendre et n’entraine pas la moindre réaction ; la franchise innocente est notée et si elle doit prouver une chose, c’est que la jeune française va mieux. C’est là le principal. Enfin, aller mieux : psychologiquement parlant. Physiquement, l’emploi de la jupe même complétée de bas chauffants n’est pas la meilleure idée concernant la saison même s’il est parfaitement possible que Ninon Lenoir soit habituée à la froideur. La température moyenne en décembre à Bordeaux est de 7,2°C mais son taux d’humidité relative de 88%, ce qui peut compenser la « chaleur » et donc protéger d’un « froid » sec comme celui de l’Institut ; bien qu’il soit difficile de considérer les quelques degrés de l’extérieur comme froids.

Hochant lentement la tête, elle ignore l’excuse puisqu’il n’en est pas besoin et considère l’information sur l’activité comme ce qu’elle est : une information. Ninon Lenoir semble avoir passé un excellent moment, bien plus que suffisant à surpasser son désolé et sa gêne, mais tente tout de même de se faire excuser, la fixant même en attente de cela. Sont fixés des points stratégiques de son visage comme pour saisir les infimes portions de ce qui peut s’y passer mais il ne s’y passe rien, contrairement à celui de sa vis-à-vis dont le sourire ne se défait même pas lorsqu’il est question de l’expliquer.

- C'est Iggy, j'ai tué sa femme sans faire exprès, je ne pouvais pas le laisser comme ça !

Intéressant. Que Ninon Lenoir nomme ses bonhommes de neiges n’est pas surprenant, qu’elle en ait fait plusieurs depuis l’arrêt de ses cours un peu plus même si son emploi du temps n’est pas connu. Question de temps plus que d’autre chose, il semble normal qu’une personne de la sociabilité de la française ne laisse personne seule, pas même un bonhomme de neige. Est-ce la raison qui l’a poussée à accepter cette aide ? Elle-même ne saurait le dire avec certitude, tout est une question de probabilité.

- Bonjour, Mlle Lenoir, dit-elle sobrement, considérant le manteau déposé sur la table la plus proche plus que l’air aussi dénué de sourire que possible de la demoiselle suscitée. Remettez votre manteau et montrez-moi cela.

Décroisant les bras, elle lui fit face sans ajouter d’autres paroles, attendant simplement que la française réalise et obtempère à retourner là où elle avait laissé le veuf qui la faisait tant sourire ; tourné ainsi, c’était étrangement pensé. Elle ne craint pas le froid, comme dit les quelques degrés de l’extérieur ne sont pas froids pour elle. Sans doute son corps y réagira mais elle ne le sentira pas. Elle en sera consciente, son cerveau ne manquera jamais une telle information, mais ne le ressentira pas. C’est à ses yeux une belle ironie qu’une personne aussi froide qu’elle ne ressente pas les températures positives mais c’est là une ironie pleine de sens.
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Ninon Lenoir
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeMer 1 Avr - 20:21

_ Remettez votre manteau et montrez-moi cela.

Le visage de Nini se déconfit, et elle perdit instantanément son sourire en écarquillant les yeux devant la réponse pour le moins inattendue de Sage.

_ Que... Pardon ? … Vous voulez que je vous montre Igor et sa femme ? … C'est pour rire ? Apparemment non vu l'impassibilité des traits de sa vis à vis qui semblait la fixer derrière l'opacité de ses lunettes rouges. Aucun indice n'était passé sur son visage, pas même la moindre ébauche d'un frissonnement. Ou pas.... Oh... Bhin d'accord alors. Ca doit faire partie du « cours », c'est ça?

La demande étrange laissa la française perplexe et sans aucun indice sur quoi penser. Que pouvait bien vouloir Sage à Igor et sa défunte femme ? Deux bonhommes de neige qui n'avaient rien demandé, et surtout pas de naître pour finir abandonnés quelques dizaines de minutes plus tard.
Peut-être voulait-elle simplement les voir, mais pour quoi faire ? Discuter avec eux ?
Non non non, certainement pas. Contrairement à Nini, Sage était loin d'avoir l'air d'être le type de personne à s'attacher aux bonhommes de neige, ou même tout simplement à les personnifier.
Les décapiter pour les punir d'avoir mis Nini en retard?
Non non non, certainement pas. Une personne faisant d'aussi bons chocolats chaud ne décapitait pas les bonhommes de neige !
Ou alors, toute cette mascarade n'était qu'un piège et Sage était vraiment en colère contre Nini ! A tous les coups, la visite chez Iggy n'était qu'un prétexte pour attirer la française dehors, l'étouffer dans la neige et cacher son corps dans le lac ! On la chercherai partout, on appellerait « Niniiii ? Niniiii ? », on s'inquiéterait... au moins un tout petit peu... Et puis finalement, on ne retrouverait sa carcasse à moitié dévorée par les poissons qu'au printemps, quand l'eau aurait dégelée ! Si Captain America avait réussi à survivre plus de 40 ans dans la glace, Ninon elle, n'aurait même pas passé l'hiver. Oh pauvre Nini, tout ça pour deux minutes de retard... La vie ne tenait définitivement qu'à un fil...
Non non non, certainement pas !
Mais s...
NON NON NON ! Les Meringues ne tuaient pas les gens.
Ninon déglutit et reprit son manteau qu'elle venait à peine de poser sur la table pour le renfiler et le fermer. Elle passa rapidement ses mains sur sa nuque, sous sa chevelure, pour la faire sortir de sous son vêtement et prit le chemin de la porte. Sage à sa suite, toutes deux sortirent de la salle de classe sans dire un mot pour laisser travailler les petits robots ménagers. Arrivées dans le hall d'entrée, la française jeta un œil à sa professeur avant de prendre un visage désapprobateur. Aussi sombre et mystérieuse que pouvait être la tenue de Sage, elle était surtout particulièrement inadaptée à la météo polaire et il était hors de question que Ninon laisse quiconque s'enrhumer en sa présence ! Premièrement parce que regarder souffrir les autres lui brisait le cœur, et secondement... le rhume était contagieux, elle n'aurait pas voulu que Sage lui refile sa goutte au nez. Elle voulait bien être Nini la Ninon, mais il y avait des limites !

_ Vous ne mettez pas de manteau ? Vous allez avoir froid dehors, il neige et la neige c'est froid. C'est de l'eau gelée vous savez.

Certes, venant d'une française adepte de lingerie et surtout en minijupe par froid glaciaire, ce genre de remarque sonnait comme l’hôpital qui se fichait de la charité. Mais tout de même, les épaules et la gorge de Sage étaient nues, ce qui allait à l'encontre du bon sens.
Hep là, on vous a entendu, qui a dit que Nini n'en avait pas ?!

_Vous ne voulez pas au moins mon écharpe ? Là, tenez.

Ninon retira l'épaisse écharpe qu'elle avait enroulé autour de son cou, et dont les mailles gardaient encore prisonnière un peu de sa chaleur. Elle la tendit à Sage sans lui laisser le choix, de toute façon, si la technopathe avait essayé de refuser, l'obténébratice aurait froncé les sourcils en insistant pour leurs santés respectives, et ses grands yeux aurait terminé l'opération de persuasion. Oui Madame ! Elle était persuasive la Nini !

_ Et mettez là vite, pour ne pas qu'elle se refroidisse ! Non mais vraiment aller en débardeur dehors, vous allez attraper la mort...

Ninon poussa un soupire lourd de reproche avant de réajuster son manteau en remontant sa fermeture jusqu'en haut et en tirant la capuche sur sa tête pour se protéger du froid. Passé la porte, elle retrouva une pointe de sourire en enfouissant à nouveau ses pieds dans l'épais manteau blanc qui avait tout recouvert.

_ Ca va ? Vous n'avez pas froid Sage?

Encore une fois elle guidait la marche, écoutant alternativement le craquement de la neige qui se tassait sous ses bottines, et la voix de sa nouvelle « professeur ».
Professeur ? A la réflexion, il était compliqué de mettre Sage dans une case. Elle n'était pas sa professeur, du moins pas officiellement puisque son nom ne figurait sur aucune des cases de son emploi du temps. D'ailleurs, même officieusement, ce terme de professeur n'avait pas lieu d'être puisqu'elle lui avait simplement proposé son aide. Alors à défaut d'être vraiment un cours, cette heure qu'elles passeraient régulièrement ensemble serait une forme de soutien pour la française, en plus de ses cours.
Sage n'était donc pas professeur. Alors quoi ?
Une amie ? Le terme ami était sans doute prématuré.
Une simple connaissance ? Non, définitivement non, ce stade avait été dépassé après le chocolat chaud.

_ Au fait, je m'excuse d'avoir mis tant de temps à vous demander de commencer vos leçons. C'est juste que... enfin il a fallu que les infirmières commencent à me laisser tranquille, et puis il y a eu Jade, et puis les cookies, la mort de Pupuce, les muffins. Ah, et aussi ma visite « chez » Kaede ! J'ai manqué de temps.

Ah ! On est arrivées ! Sage, je vous présente Igor et sa femme morte/vivante. Igor, Mme Igor, voici Sage.
Après un coup de vent légèrement plus fort, la tête de Mme Igor vacilla imperceptiblement sur son corps, avant de rouler doucement sur le côté et de chuter pour s'enfoncer lourdement dans la neige avec un bruit sourd. Oh non !Ninon soupira. Iggy est encore veuf, décidément, c'est pas une bonne journée...
Dites Sage, vous aimez la neige ?
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeJeu 2 Avr - 14:42

Elévation des sourcils, écarquillement des yeux, perte du sourire alors que la bouche s’ouvre et tend vers un « o », maintient de l’expression moins d’une seconde ; Ninon Lenoir est surprise et ne sait pas comment réagir, bafouillant quelques mots auxquels elle-même ne répond pas. Il n’est pas nécessaire de répondre, son attitude le fait pour elle et la question de la française avait une probabilité majeure de n’être qu’une réaction de surprise qui, une fois passée, laisse place à la raison.

- Ça doit faire partie du « cours », c'est ça?

- Exact.

Elle ne fait rien par hasard, n’étant même pas certaine de réellement pouvoir en accomplir une puisque le hasard se résume à des probabilités énoncées à sa conscience. Ninon Lenoir a passé un bon moment à faire son bonhomme de neige trois-quarts et il peut être utile pour sa maitrise que de profiter de cette positivité même si c’est prendre le risque de la gâché ; à elle-même de réussir à éviter cette probabilité. Il ne faut pas être grave et théorique pour apprendre à maitriser ses capacités, la théorie peut aider mais surtout la pratique importe et cela commence par la familiarisation. Et le loisir est une des meilleures familiarisations.

Laissant l’adulescente raisonner sa perplexité, elle-même attend simplement qu’elle ait finie, prête à la suivre. Les interrogations et les conclusions, elle ne la connait pas assez pour les prévoir mais les questions possibles sont là ; des informations qui ne la concernent pas puisqu’elles appartiennent à la pensée de la française et qu’elle laisse donc s’écouler. La conclusion est une déglutition mais une obtempération, passée après certaines émotions improbable comme la peur et le déni. Aucun commentaire n’ayant à être fait, aucun commentaire n’a été fait.

Elles sortent de la salle de classe qui est refermée puis longent le couloir à destination du hall d’entrée, situé au même étage, dans lequel elles avancent droit vers la double-porte de bois encadrée d’une baie vitrée d’un étage, laquelle laisse apercevoir la cour pavée rendue glissante tout autant qu’une fine buée du fait de la différence de température. Différence qui semble problématique à sa vis-à-vis, lui faisant tourner le regard vers cette dernière et sa moue.

- Vous ne mettez pas de manteau ? Vous allez avoir froid dehors, il neige et la neige c'est froid. C'est de l'eau gelée vous savez.

- Non, répond-t-elle, consciente que l’absence d’interrogation sur la dernière phrase fait que sa parole ne peut qu’être à destination de la question.

- Vous ne voulez pas au moins mon écharpe ? Là, tenez.

Cette fois, la question est purement rhétorique et ne trouve donc aucune réponse orale. L’altruisme de Ninon Lenoir est d’autant plus touchant que cette dernière semble prête à s’entêter en plus de se dévêtir. La regardant faire sans rien dire, elle-même se contente de poser une main sur l’écharpe qui lui est tendue alors que l’insistance arrive déjà. Attraper la mort ? Improbable. Néanmoins ce fait n’a pas à être divulgué.

Toujours impassible, elle partage néanmoins mentalement le soupire de la française puis apporte le vêtement autour de son cou, le passant en cravate et cachant son collier de tissu qui sans être un cache-col recouvre une bonne partie de sa gorge. Une fois sa vis-à-vis apprêtée pour compenser le don de son accessoire, elles s’en repartent à l’extérieur, elle-même ouvrant et tenant la porte avec une habitude relativement marquée.

Xavier a des cheveux blanc, ça y est ; ou plutôt le buste de Xavier trônant au milieu de la cour a de la neige sur le sommet et cette dernière lui forme une certaine couche que l’originel n’a plus depuis longtemps. Passant à côté de la statue, elle lui passe également une main sur le sommet du crâne pour le débarrasser de ce qui a pourtant tout à faire là puis ses bras recommencent leur balancement mesuré d’accompagnement de ses pas tout aussi précis. Ses bottes s’enfoncent dans la neige et les traces qu’elles y laissent sont rigoureusement équidistantes, à l’inverse de la réaction de la française.

A-t-elle froid ? Son regard ce porte sur ses épaules et ses bras, entre l’écharpe et les gants. Elle ne se souvient pas la dernière fois qu’elle a ressentie la sensation de froid mais c’est une chose qui a peu à peu disparue, au cours de son histoire. Le froid est toujours là, son corps y réagit toujours, simplement que son cerveau le traite comme une donnée annexe même s’il est toujours capable de créer le ressenti. Mais pour l’instant, la chair de poule n’y est pas encore.

- Non, donc cela va.

Le chemin de traces continue à les suivre alors qu’elle-même suit simplement, un pas sur le coté et légèrement en retrait, accompagnée des bruits de neige sous leurs pas comme sur les branches et de leurs souffles dont la chaleur se fait fumée. Ninon Lenoir fait la conversation alors qu’elles s’enfoncent dans le bois, au plus prêt de l’Institut puisque le parc encadrant le lac est situé à son opposé, et les paroles commencent une nouvelle fois par des excuses inutiles. Il aurait parfaitement pu être possible que la française ne reprenne jamais contact, d’autant qu’en effet son mois d’octobre était chargé et que son mois de novembre devait également être nécessaire à guérir. Jade Elioth de Lauro, la fuite dans la cuisine, la mort de « Pupuce » pour en rajouter et potentiellement impliquée dans un nouveau niveau de fuite culinaire avec les muffins, la « visite » chez Kaede Kobayashi dont elle-même n’est pas certaine de comprendre le sens réel, malgré sa liste de possibilités. Mais la conclusion, en tout cas, elle l’avait depuis le début.

- Toutes mes condoléances pour votre animal de compagnie.

Ninon Lenoir est-elle en pleine phase de déni ? C’est envisagé. La neige est alors une nouvelle fuite pour remplacer la cuisine et ne pas avoir à penser au traumatisant. Un mécanisme de défense qu’elle ne saurait critiquer même si, au besoin, elle tâchera d’intervenir pour aider. Cela entraine une probabilité pour que son plan soit bien plus moralement discutable mais la moralité n’a jamais été son fort.

Contemplant Igor et sa femme une seconde, elle lève simplement les yeux verts les arbres de façon à se placer hors de portée d’une inopinée chute de neige puis, ignorant la présentation à l’éphémère inerte, contemple la femme redevenir trois-quarts alors qu’un coup de vent emporte sa tête ; coup de vent qui lui fait elle-même changer d’optique pour sa position dans l’espace, contournant les deux bonhommes pour venir se placer derrière l’incomplète, les détaillant l’un comme l’autre.

- Iggy est encore veuf, décidément, c'est pas une bonne journée…
Dites Sage, vous aimez la neige ?


- Le thorax de Mme Igor est trop lisse, c’est pour cela que la tête ne tient pas.

Il n’est pas question d’expérience en bonhomme de neige mais de connaissances de la physique et de la géométrie : il faut une base relativement plate pour que deux sphères puissent se maintenir l’une contre l’autre et simplement les « poser » alors même qu’elles sont faites en un matériau malléable n’est pas suffisant.

- Il faut soit plus « enfoncer » la tête la prochaine fois, soit damer les « épaules » pour qu’elle puisse s’y poser.

S’accroupissant à côté de la tête déchue, elle la recouvre partiellement de son ombre pour tourne son visage impassible vers Ninon Lenoir, la fixant de ses verres rouges.

- Essayez de le faire avec vos capacités mutantes, s’il vous plait. Vous pouvez user de mon ombre à loisir. Si vous réussissez, vous aurez la réponse à votre question.

Aucune information n’est sans valeur et elle a appris à censurer les siennes. Néanmoins c’est une motivation de plus pour la française que d’entrer dans ce petit jeu où, contrairement à ce qu’elle pourrait croire, elle n’est pas seule à jouer.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeDim 5 Avr - 16:43

_ Toutes mes condoléances pour votre animal de compagnie.

Hein ? Mais quel animal de compagnie ? Nini avait-elle parlé d'un quelconque animal de compagnie ? …
Non non non... Elle avait parlé des infirmières, mais ces dernières n'étaient pas des animaux de compagnie ! … Alors était-ce les cookies ? Les muffins ?
Non, vraiment, Sage semblait être une personne assez censée pour savoir que les cookies, les muffins et la nourriture en général n'entraient pas dans la catégorie animal de compagnie pour la bonne et simple raison que l'on ne mangeait pas son animal de compagnie !
De quoi avait-elle parlé d'autre alors ?
Oh ! De Jade ! Non non non, là non plus, cela ne collait pas. Nini avait beau appeler Jade sa petite souris, elle n'en était pas une pour autant. Sans compter que Souricette avait déjà la place d'âme sœur, et une âme sœur n'était pas un animal de compagnie. On apprenait pas des tours à son âme sœur, on l'embêtait avec amour, tout simplement.
Il ne restait donc que Kaede... Oh, comme c'était vilain pour elle ! La japonaise avait peut-être des cornes, mais elle n'était pas chèvre pour autant. Et puis il ne lui était rien arrivé de mal, enfin pas dans les derniers mois, du moins pas à la connaissance de Ninon.
Non, vraiment, animal de compagnie, elle ne voyait pas à quoi Sage faisait référence...
Enfin bref, Madame Igor avait été décapitée et Nini avait arrêté de chercher. Pauvre Iguette... Igu.. Igr... Igora... Jésus Marie Joseph, ce prénom avait-il un féminin ?
En véritable professionnelle, Sage était partie examiner de plus près la scène d'horreur. Et en bonne investigatrice, elle se posait les bonnes questions et cherchait les véritables coupables !
Nini ? Mm... Qui savait ce qui pouvait se cacher derrière ces grands yeux bleus emplis de niaiserie et d'innocence...
Le vent ? Un fourbe dont les brises caressantes n'étaient qu'une façade pour cacher ses hurlements meurtriers !

_Le thorax de Mme Igor est trop lisse, c’est pour cela que la tête ne tient pas.

Oh ? … Alors le criminel de l'histoire n'était autre que le thorax de Mme Igor en personne !?

Nini, veux-tu bien te poser et réfléchir une petite seconde mon p'tit trognon sucré ? Quelle est la personne qui l'a fait le Thorax de Mme Igor ?
Oh...
Je suis navrée ma poussinette... Allez, donnes tes poignets, je t'emmène au poste, tu auras peut-être même le droit à un procès équitable.
Oh non...


_ Il faut soit plus « enfoncé » la tête la prochaine fois, soit damer les « épaules » pour qu’elle puisse s’y poser.

Ninon pencha légèrement la tête en regardant Sage avec perplexité. Quelle était merveilleuse cette Meringue, non seulement elle faisait les meilleurs chocolats chauds du monde, mais en plus de ça, elle s'y connaissait en bonhomme de neige, et elle proposait même des solution pour ressusciter Lady Iggy ! Nini pencha la tête de l'autre côté en voyant Sage s'accroupir à côté de la tête de la défunte, la couvrant de ce fait de son ombre. Elle fronça imperceptiblement les sourcil en fixant alternativement la boule de neige et les lunettes de sa « professeur ».

_ Essayez de le faire avec vos capacités mutantes, s’il vous plaît. Vous pouvez user de mon ombre à loisir. Si vous réussissez, vous aurez la réponse à votre question.

_ Pardon? Ninon déglutit en secouant la tête négativement. M'enfin, je ne peux pas ! C'est impoli et puis... et puis... et puis... et puis ça fait peur aux gens ! Ariella n'avait pas aimé et Rachel...
En fait Rachel avait semblé plutôt curieuse maintenant que j'y pense, mais quand même.
En plus vous êtes trop proche de la tête de Mme Iggy, si jamais je ne contrôlais pas tout... je ne contrôle jamais tout... Jésus Marie Joseph, je ne contrôlerai pas tout ! Et si ça vous... Si je vous...Oh non non non !
Vous ne préférez pas faire des pâtés comme à la plage à la place ? C'est chouette les pâtés, et en plus, j'ai jamais fait de pâtés de neige et … et …


Nini se tut soudainement et prit un grande inspiration en fermant les yeux. Elle grogna entre ses dents serrées dans sa langue natale.

_ Tu parles trop Ninon, tais toi...*

Elle était là pour apprendre après tout. Et pour apprendre, il fallait essayer. Oui, mais essayer voulait-il dire manquer de décapiter Sage à la place de recapiter Lady Iggy ? Techniquement, si elle avait réussi à faire rouler des gravas, elle pouvait largement arracher la tête d'une personne normalement constituée. L'X-Woman avait l'air définitivement sportive, mais ce n'était pas un risque à prendre ! Parce qu'autant, dégommer un bonhomme de neige n'était pas si grave en soi.
Même si la journée d'Iggy avait été salement mauvaise, puisque deux fois veuf... de la même épouse.
Mais on ne décapitait pas une personne comme on décapitait un bonhomme de neige ! Parce que qu'est ce qu'on faisait après ? Hein ? On allait à l'infirmerie la tête sous le bras en disant « Oups, cassé. » ?
Non non non et N.O.N ! Les gens étaient fragiles, il fallait prendre soins d'eux et on ne les réparait pas en damant leurs épaules ou en pressant un peu plus leur tête contre leur thorax pour les recoller. D'ailleurs Nini avait déjà vu assez de bouts arrachés pour savoir que NON, on ne recollait pas.
Elle poussa un long soupire en frottant ses mains fraîches contre son visage.
La tête froide Nini, la tête froide ! On va tâcher de trouver des compromis.

_ … D'accord, mais écartez-vous s'il-vous-plaît...
Un peu plus...
Encore...
Mmrf... Là, mais pas plus près!


Ninon regarda Sage avec attention jusqu'à ce qu'elle se doit éloignée à une distance respectable des bonhommes de neige. Elle vérifia une dernière fois que cette dernière ne bougerait pas avant de replacer son attention sur le couple blanc, et plus particulièrement la Dame.
D'un coup d'oeil, elle avisa les ombres des sapins juste derrière et tendit ses mains vers elles. Paumes ouvertes, elle fronça imperceptiblement le nez pour se concentrer sur les ombres qui commencèrent à vaciller au sol avant de se détacher de leurs propriétaires et de fusionner ensemble. Sans arrêter de se concentrer, Ninon tenta de détendre ses épaules pour s'assurer que la suite se passe au mieux.
Bien ! Trouver les ombres, c'était fait, les « prendre », c'était fait aussi. Il restait donc maintenant à essayer de les amener là où elles seraient utiles.
La française bougea alors lentement ses mains, ses doigts pianotant délicatement dans les airs pour diriger le glissement des ombres vers la tête de Lady Iggy qui frissonna lorsqu'elles prirent son emprise sur elle. Ainsi enveloppée dans ce voile noir, peu auraient pu dire que cette chose n'était en fait que de la neige.
Les lèvres de Ninon s'arrondir discrètement sous la surprise d'arriver à ses fins, mais elle tâche de ne rien laisser paraître.
Concentration Nini, concentration!
Plus que de simplement frissonner, la tête du bonhomme commença maintenant à rouler lentement, au sol d'abord, puis sur la boule formant le corps de Lady Iggy pour remonter jusqu'à son sommet.
Toujours stupéfaite par ses progrès, Ninon s'était arrêtée de respirer.
Précautions Nini, précautions!
Il allait maintenant s'agir d'encrer un peu plus la tête sur le corps pour éviter qu'elle ne tombe à nouveau. Les mains de la française s’abaissèrent délicatement dans les airs et la neige crissa discrètement au point de rencontre des deux boules.
Doucement... Doucement...
Elle était appliquée la Nini, elle voulait toujours bien faire. Sauf que cette fois-ci, en voulant trop bien faire, elle ne s'arrêta pas à temps et continua d'enfoncer la tête sur le corps... Jusqu'à le lui faire traverser et du même coup imploser dans une éclaboussure blanche.

_ Oh nononononononon!

Voulant encore une fois bien faire, elle tenta de s'agripper à la tête pour lui éviter de la faire s'écraser en renfermant brusquement ses doigts... Ce qui eut pour effet de la réduire en poudreuse pour finalement se rependre au sol alors que Nini poussa un couinement d’effroi.
GG Nini... GG...
Elle soupira en regardant tristement le pauvre tas de neige gisant à côté d'Iggy.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeDim 5 Avr - 20:12

Si l’analyse quand au problème de Mme Igor a entrainées réflexions interrogatives et une certaine tristesse, si le conseil quand à la résolution dudit problème a entrainé un réflexe reptilien et du contentement, la demande finale et seule chose à véritablement importer, quand bien même elle en passe par les précédentes, entraine une réaction bien plus vive voir virulente.

Elle retourne le visage vers Ninon Lenoir qui s’affole, refuse, essaie d’argumenter, réussi à ce contredire, s’inquiète, se raffole, réessaie d’argumenter, pour finir par une conclusion en langue latine parfaitement vraie, même si cette dernière semble prise avec une certaine violence. Elle ne bouge pas, regardant l’adulescente réfléchir et attendant patiemment qu’elles en arrivent toutes deux à l’action pour laquelle elles sont ici.

- D'accord, mais écartez-vous s'il-vous-plaît…

Se relevant simplement, elle accomplit un pas en arrière, puis un autre, et un troisième, puis face à la concession de Ninon Lenoir s’en revient purement et simplement auprès d’elle ; l’utilisation de son ombre n’est pas nécessaire, même si cela lui aurait facilité l’analyse des processus psioniques puisqu’impliquant son propre être. Elle tâchera donc de le faire à distance, sachant que cette analyse est la seconde sur la liste de ses priorités.

Croisant les bras, elle attend simplement que les choses arrivent, dans une posture différente mais toute aussi immobile, gardant tant le bonhomme de neige que la française dans son champ de vision, regard perdu entre les deux.

Ninon Lenoir commence par le regard puis tend les mains. Elle ce crispe et les ombres commencent à réagir. Elle tente de se décrisper et, après plusieurs instants, bouge les mains pour guider les ombres tout en agitant les doigts à la manière d’une marionnettiste. Elle se déconcentre lorsque ses doigts et ses ombres se saisissent de la « tête » qui frémi au contact, puis roule sous l’impulsion tant au sol que contre le « corps ». Ninon Lenoir est en apnée, par volonté de délicatesse. Elle appui et maintient son geste avec cette même douceur jusqu’à écarteler le corps sous la pression. L’exécution se termine par une nouvelle pression alors qu’elle tente de sauver la dernière boule et la broie purement et simplement. Un soupire triste alors que l’adulescente regarde son tas de neige.

Voilà qui est fait.

Tournant son regard vers le point d’attention de la française, elle-même ne tarde pas à s’y rendre sans prête plus d’attention que cela aux dégâts, récupérant simplement d’un des « bras » de bois qu’elle n’a pas envie de passer son temps à chercher sous la neige. Ceci fait, elle revient à Ninon Lenoir et le lui tend.

- Vos mains n’ont pas la sensation du contact de vos champs psioniques avec les objets, vous n’en maitrisez donc pas la force grâce au toucher ; d’où que vous n’ayez pas sentie que la pression sur le bonhomme de neige était trop grande. Néanmoins, le geste vous aidant, un simple bout de bois pourra vous permettre de compenser cela. Vous pourrez mener vos ombres à la baguette.

Laissant la française prendre l’objet suscité, qui n’a pas grand-chose d’une baguette magique même s’il en sera surement question dans la perception et qui n’est pas tout à fait faux puisqu’il s’agira d’un catalyseur, elle vient se placer à son côté, un pas en retrait, puis d’un pied elle pousse l’un des après-ski de Ninon Lenoir pour lui faire légèrement écarter les jambes.

- Votre maitrise passe principalement par le physique, vous ne devez pas ignorer votre corps pendant que vous l’utiliser. Vos appuis vous permettront un mouvement plus aisé et une meilleure précision. Vous avez essayé de doser la crispation, c’est bien : elle peut être aussi handicapante qu’utile, il faut simplement savoir s’en servir pour les tâches délicates. N’hésitez pas à soutenir l’une de vos mains de l’autre durant l’opération, comme en penture ou en dessin lorsqu’il vous faut un support pour moins trembler.

Croisant les bras, elle se tient droite et ramène ses jambes l’une contre l’autre, reprenant sa posture d’observation.

- Votre idée des pâtés est bonne : vous commencerez par réunir la neige en pâté. Puis, lorsque vous y serez arrivée, vous pourrez les rouler afin de reconstituer le corps de Mme Igor. Et une fois le corps reconstitué, vous reviendrez à la tête. Si Igor n’est plus veuf dans une heure, vous aurez votre réponse. Dans tous les cas, vous aurez bien mérité un chocolat chaud. Si vous avez des questions, posez-les. Si non, reprenez.

Toujours un pas en retrait, elle parlera si nécessaire, puis lorsque l’exercice se ferait à nouveau, s’avancera d’un pas pour ce placer sur le flanc de Ninon Lenoir, prête à lui ré-écarter les jambes du pied si ces dernières ne supportaient plus correctement le reste du corps comme à lui poser une main sur le ventre et à l’aider à réguler sa respiration par l’exemple ou à lui en mettre une dans le dos et une autre sous le poignet pour l’accompagner dans ses mouvements. Elle ne la regardera pas directement, les yeux perdus dans le vague afin de pouvoir tant voir la française que son accomplissement et d’ainsi guider au mieux.

Elle n’est pas dans l’esprit de la française, elle n’en a pas besoin. Elle continue à faire toutes ces choses qu’elle-seule peut faire sans pour autant être aussi absente qu’elle peut le sembler. Elle agira avec douceur et précision, à défaut d’être moins mécanique, et la seule chose qu’elle murmurera est la suivante :

- Concentrez-vous.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeJeu 16 Avr - 21:13

Derrière l'opacité de ses lunettes rouges, Sage était restée impassible et silencieuse face à la mort claire, nette et définitive de Lady Iggy. Alors que Nini contemplait misérablement son désastre, elle ne dit toujours rien et se contenta de se diriger en silence vers le monticule inanimé. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, ce n'était pas la neige qui l'intéressait, mais une petite branche qui en dépassait. Une fois sortie du reste, Ninon reconnu là l'un des bras de la défunte. Le droit ou le gauche ? Peu importait, de toute façon à ce stade, il aurait été ambitieux d'essayer de faire la différence. Toujours sans un mot, ni même le moindre indice sur ce qu'elle pouvait être en train de penser, Sage retourna à côté de Ninon pour lui tendre le bout de bois. Cette dernière le regarda avec curiosité.

Dans un univers alternatif... :

Oh... En y réfléchissant, on n'était pas si mal chez soi...

BREF !
Nini regarda donc le bâton avec curiosité et intérêt. Ce n'était pas tous les jours que l'on lui tendait un bout de bois, qui plus était, un membre violemment amputé à un bonhomme de neige. Ceci dit, elle ne comprit toujours pas complètement le but de l'offrante, et pencha la tête sur le côté avec perplexité.
Les sensations à travers les ombres étaient effectivement vagues, mas pas inexistantes. Nini sentait bien qu'il y avait quelque chose sous ses doigts, ou bien avait l'impression de sentir quelque chose. Ce n'était pas une résistance, mais plutôt un discret changement de l'air qui le rendait imperceptiblement plus « épais ». Ainsi, quand elle avait pris le contrôle de la boule de neige au sol, Ninon avait su que ses ombres l'emprisonnaient, elle avait senti l'infime changement sous ses doigts. Le problème était que ces sensations étaient beaucoup trop subtiles pour pouvoir contrôler une quelconque pression à travers elles. Voilà pourquoi, ne sentant aucune résistance, elle avait maladroitement fait imploser le corps et la tête de Lady Iggy.

_ Vous pourrez mener vos ombres à la baguette.

«Dans un autre univers alternatif»:

De mieux en mieux Nini... De mieux en mieux. C'était à croire que la pauvre petite était condamnées à être neuneue, peu importe l'endroit. Certainement un sale coup du destin qui se jouait toujours des plus faibles !

«Dans un troisième univers alternatif»:

Le visage de Nini s'éclaircit d'un sourire non dissimulé alors qu'elle prit délicatement la baguette des mains de Sage. Elle l'examina succinctement, mais il ne se passa rien de particulier, pas la moindre étincelle comme dans le livre. Ce simple petit bâton de bois suffit pourtant au bonheur de Ninon qui commença à l'agiter dans les airs avant de se voir légèrement déséquilibrée par l'un des pieds de Sage qui écartait les siens.

_ Votre maîtrise passe principalement par le physique, vous ne devez pas ignorer votre corps pendant que vous l’utilisez. Vos appuis vous permettront un mouvement plus aisé et une meilleure précision. Vous avez essayé de doser la crispation, c’est bien : elle peut être aussi handicapante qu’utile, il faut simplement savoir s’en servir pour les tâches délicates. N’hésitez pas à soutenir l’une de vos mains de l’autre durant l’opération, comme en peinture ou en dessin lorsqu’il vous faut un support pour moins trembler.

Alors que Sage reprit sa position d’observatrice attentive, jambes jointes et bras croisés, Ninon acquiesça en tachant de se positionner correctement sur ses nouveau appuis. Elle aura maintenant la tâche de reconstituer intégralement Lady Iggy en commençant par des pâtés de neige.
Des pâtés de neige ! Vous vous en souvenez ?! Il avait fallu un peu de temps, mais la menace proférée à l'encontre du couple Iggy dans le troisième univers alternatif venait enfin de trouver son écho et Lady Iggy allait effectivement finir en pâté.
Tout-é-tait-li-é !

_ Dans tous les cas, vous aurez bien mérité un chocolat chaud. Si vous avez des questions, posez-les. Si non, reprenez.

Nini fixa Sage avec émerveillement.
Jésus Marie Joseph, il fallait se dépêcher de la demander en mariage avant que quelqu'un d'autre ne le fasse !
Nini, mon p'tit Trognon sucré, et si jamais Sage préférait les messieurs musclés en uniforme?
Mais... mais... mais... Mrgfs, de toute façon ils ne seront jamais si mignons!
Tu marques un point, c'est bien toi la plus choupette !
Son sourire s'illumina alors qu'elle concentra à nouveau son attention sur les bonhommes de neige. Ninon leva sa « baguette magique » en direction des mêmes ombres qu'elle avait utilisé lors de son précédent essai. Une fois de plus, ces dernières vacillèrent timidement avant de se détacher des sapins auxquels elles appartenaient pour se regrouper en une seule et même masse sombre au sol. Avec le temps et la pratique, cette première étape qui avait été autrefois presque insurmontable, devenait maintenant bien plus simple et naturelle chez la française.
Pour mieux la guider dans son exercice, Sage s'approcha de cette dernière, qui même si elle avait conscience de sa présence et de sa proximité, ne se risqua pas à quitter son travail des yeux. Même si cela ressemblait à de la simplicité, il ne fallait jamais oublier qu'un accident pouvait rapidement arriver, et ce n'était pas le moment.
Par des mouvements souples du poignet, Ninon dessinait du bout de sa baguette un chemin invisible que la tache d'ombre suivait docilement, en glissant silencieusement sur la neige qu'elle dérangeait à peine sous son passage. Arrivée sur le corps détruit de Lady Iggy, elle prit une profonde inspiration pour faire redescendre sa crispation et se forcer à respirer. Mais peine perdue, puisqu'à partir du moment où elle commença ses pâtés, sa concentration prit le dessus sur sa respiration...
Multitâche Nini, multitâche!
Multiquoi?
Fort heureusement, Sage était à ses côtés pour lui rappeler de respirer en apposant sa main sur son ventre.

_ Concentrez-vous.

Ninon acquiesça dans une inspiration. Focalisant son attention sur la neige, elle commença à la regrouper en petits pâtés réguliers, un à la fois, avant de les rouler ensemble pour reformer le corps de Lady Iggy.
L'opération n'avait pas été simple et avait demandé plusieurs essais, en parti dus aux mauvais dosages de pression, mais avec la présence de Sage qui l'avait aidé par intermittence en guidant sa main de la sienne, le corps avait finalement pris forme au bout d'une trentaine de minutes. Ninon termina son travail sur ce dernier en s'assurant de sa stabilité après quelques dernières roulades dans la neige.
Nini Chérie, tu n'es plus qu'à 50% du chocolat chaud, 50%!
Prenant un grand inspiration emplie de fierté, elle offrit un sourire reconnaissant à Sage avant de répéter les mêmes opérations que précédemment pour la tête de Lady Iggy.
Et la tête!
Comment?
Alouette!
Hein?
La répétition des gestes aidant, cette nouvelle tâche s'effectua plus rapidement, si bien qu'au bout d'un quart d'heure seulement, la tête était déjà formée et prête à être monter sur les épaules qui devaient la recevoir.
Nini poussa un petit gloussement victorieux avant de passer à la dernière étape, celle qui lui avait faite défaut... La recapitation du bonhomme de neige. Doucement elle guida la tête jusqu'au sommet du corps, du bout de sa baguette. Après une première tentative pour la relâcher, elle vacilla et manqua de tomber.
Nini la rattrapa de justesse en fronçant les sourcils et réessaya une seconde fois en tâchant d'appliquer, modérément, plus de pression sur la neige.
Du doigté Nini, du doigté !
Finalement, le deuxième essai fut le bon, et lorsque Nini commanda à ses ombres de se retirer, la tête tint en place.
La française écarquilla les yeux alors que son sourire s'étira et elle commença même à sautiller sur place.

_ It's alive! Sage, j'ai réussi ! Vous avez vu ? Ca tient ! C'est pas tombé ! C'est indestructible !

Sous le coup de la joie et de l'émotion, Nini serra brièvement Sage dans ses bras. Oh, pas longtemps, à peine plus d'une seconde, simplement le temps de commencer à partager son enthousiasme en la tenant contre elle, avant de se rendre violemment compte que les démonstrations physiques n'étaient certainement pas une bonne idée avec la technopathe …
Niniiiii, qu'est ce qu'on a dit sur les câlins?!
Elle se recula d'un pas avec une moue légèrement gênée malgré son état euphorique.

_Oh ! Pardon ! Elle gloussa nerveusement, j'étais contente, c'est tout...
Rha, Nini tu le sais que les câlins c'est avec modération!*
Enfin merci beaucoup ! J'aurais eu du mal à sauver la femme d'Igor sans vous, et sans baguette magique ! Même si ce n'est pas une baguette magique, techniquement c'est juste un bout de bras... Enfin je veux dire bois, même si c'est vraiment un bout de bras dans le fond.


Malgré sa gêne, Nini ne pouvait toujours pas s'empêcher de sourire. Béatitude quand tu nous tiens!

_D'ailleurs j'ai envie d'un chocolat chaud, vous m'en aviez promis un et je suis frigorifiée. Vous n'avez toujours pas froid vous ? On ferait mieux de rentrer quand même, je n'aimerais pas que vous tombiez malade, et j'aimerais encore moins attraper vos microbes!

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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeSam 18 Avr - 20:40

Ninon Lenoir semble ailleurs alors qu’elle lui donne ses instructions et instruments, ne relevant même pas la tentative de trait d’humour même si un sourire franc se dessine au cadeau du bout de bois. Bout de bois examiné de près, jusqu’à ce que la française soit prête ; une chose passant par quelques gestes pour soupeser l’objet tant que s’amuser d’imaginaire. Mais si cela ne dure qu’un temps, l’adulescente reprenant vite autant de sérieux que possible, la motivation achève la concentration là où elle est sensée l’encouragée ; question de temps, également, puisqu’il faut celui du passage des émotions. Et en attendant, Ninon Lenoir était repartie dans son imaginaire. Question d’artiste, sans doute. Trop terre-à-terre pour cela, elle-même se contente d’attendre que cela passe pour suivre son programme.

Il prend 45 minutes. Les deux tiers pour arriver à un corps potable, le restant pour lui rajouter la problématique tête. 45, c’est le pourcentage de chance que cela finisse ainsi après observation de la première utilisation des capacités données par la mutation. Mais la progression au cours de ce labs de temps est étonnante, particulièrement entre la tête et le corps ; progression dont l’élève est conscience considérant sa réaction là où elle-même n’en a pas la moindre. La petite feinte entraine un bref suspens et Ninon Lenoir y arrive dès le second essai, s’enjouant grandement. Son reflet sur les verres rouges ce centre légèrement à sa déclaration. Son accolade, elle, reçoit en réponse une crispation du corps. De tout le corps.

Sage l’a vu venir, c’était là aussi une possibilité mineure mais qui c’est réalisée tout autant que la précédente. Elle n’aurait pu l’empêcher sans réduire à néant le contentement expansif de Ninon Lenoir avec plus de violence qu’une exécution de bonhomme de neige alors elle subit le contact. Elle s’en tend, si bref soit-il, et a manifeste un 9B+15A+16A ; à un geste d’un naturel incontrôlé répond un autre geste d’un naturel contrôlé. La française se recule avec gêne alors que l’afghane la regarde avec impassibilité.

Combien de temps ? Elle l’ignore car c’est scellé, car elle ne préfère pas s’en souvenir. Il n’y avait que ses intimes pour la prendre dans ses bras, pour lui tenir chaud afin qu’elle passe suffisamment d’hivers afin de ne plus les sentir, c’est tout ce qu’elle sait. C’est tout ce qu’elle s’autorise à savoir. Alors elle se contente d’écouter excuses et justifications, de fixer joie et gêne. Les câlins sont avec modération ? Question de personnes, il y en a des plus réceptives que d’autres. Sage a son espace vital et ne le concède que lorsque c’est utile, il n’est plus personne pour y être invité depuis plus de vingt ans.

- D'ailleurs j'ai envie d'un chocolat chaud, vous m'en aviez promis un et je suis frigorifiée. Vous n'avez toujours pas froid vous ? On ferait mieux de rentrer quand même, je n'aimerais pas que vous tombiez malade, et j'aimerais encore moins attraper vos microbes!

- Rendez son « bout de bras » à Mme Igor et nous rentrons.

Elle n’a plus beaucoup de temps aujourd’hui car si le retard de Ninon Lenoir n’en était pas un le déplacement dans le bois était un imprévu chronophage et si la destruction était rapide la reconstruction a consommée la quasi-totalité du temps qu’il restait.

- Le froid ne m’atteint plus depuis longtemps, reprend-t-elle lorsque le bras est à sa place, avant d’en terminer avec le marché. C’est en partie pour cela que la neige m’indiffère.

La française a la réponse à sa question, l’engagement est tenu. Elle-même s’en détourne donc et ne concède pas réellement plus, entreprenant de marcher à direction de l’Institution en compagnie de l’adulescente. Elle lui préparera son chocolat chaud et la laissera, ayant elle-même d’autres engagements. Les choses seront explicités quand à leur travail au cours des prochaines semaines : une fois que la manipulation sera suffisamment affinée il faudra en trouver les limites, mais avant cela Ninon Lenoir devra s’exercer par elle-même afin d’être familière de ses capacités.

***
Samedi 20 Décembre 2014 – 05 : 30 P.M.
Considérant que les leçons sont un complément inséré dans l’emploi du temps scolaire de Ninon Lenoir, il est possible de considérer qu’elles n’ont pas lieu d’être en période de vacances scolaires même si c’est pour une toute autre raison, inconnue de l’adulescente, qu’elles ne seront pas faites la semaine suivante. Il n’a jamais été question d’en accomplir pendant les week-ends, pour cette même raison, pourtant elle est là.

Sa tenue n’est pas différente à celle du jour précédent, toujours composée d’un débardeur, d’un jeans, d’un ras-de-cou de tissu, de bottes, de cheveux enchignonnés à l’exception des mèches d’encadrement et de gants remontant jusqu’au milieu de ses bras de couleur noire, tous. Ce qui diffère en tient aux tatouages en croissants de lune sous ses yeux, noirs également, ainsi qu’au paquet rigide de cette éternelle couleur qu’elle tient contre son flanc. Paquet est un bien grand mot, surtout en cette période de noël, puisqu’il s’agit plus précisément d’un tissu sobre et uni formant un tube long d’une quarantaine de centimètres et épais de moins d’une demi-dizaine, entortillé au deux bouts. Ça a été fait manuellement et sommairement mais avec une expertise et une précision qui sont siennes, tout comme ce que cela contient.

Le paquet comme le bras qui le tient accompagnent son avance, ayant pour écho les bruits de ses talons compensés alors qu’elle marche dans le dortoir des filles, gravissant avec régularité les marches pour atteindre l’étage et la chambre qu’elle souhaite. Elle ne pense pas être la première tout autant qu’elle pense que l’horaire choisi, ni plus ni moins que le précédent, est adéquat à trouver la française dans son dortoir. Si cela c’est déroulé au goûté, Ninon Lenoir doit en avoir terminé et être rentré car il n’y a personne ni dans le réfectoire ni dans le foyer, tandis que si cela se déroulera en soirée, l’adulescente doit en être à la préparation. Ainsi donc ce créneau est toujours valide pour ce qu’elle-même a décidé de faire faire.

Une décision qui lui a prise une partie de la journée, dans la matinée d’abord alors qu’elle a parcouru les bois et dans l’après-midi ensuite alors qu’elle a faite les entailles au couteau, elle-même et avec un souvenir qu’elle n’a pas ressorti depuis bien longtemps et dont l’existence reste méconnue. Pourquoi y mettre tant de cœur ? Parce que ce couteau est au moins aussi ancien que le geste qu’a eu Ninon Lenoir pour elle la journée précédente et qu’à défaut d’avoir apprécié le contact, Sage n’en a pas été indifférente. Elle c’est emmerdée pour en arriver là et le résultat ne lui convient pas mais elle ne peut mieux faire dans un délai aussi court, le hasard a déjà bien faites les choses en lui offrant cette opportunité. Demain elle battra Rachel au jeu où cette dernière l’a défiée et après-demain elle quittera l’Institution Charles Xavier pour accomplir son devoir mais aujourd’hui elle a cela à accomplir. Et arrivée devant la porte de la chambre, elle lève une main jusqu’à son visage pour en retirer les lunettes aux verres rouges, en repliant les branches et déposant le tout dans l’un des étuis arroche à sa ceinture, celui-là même qui est prévu à cet effet. Prenant une inspiration mesurée, elle relève la main pour porter trois coups en autant de seconde, son index heurtant la porte pour signaler sa présence.

Attendant qu’on vienne lui ouvrir, elle demandera Ninon Lenoir si c’est nécessaire et lui tendra le paquet, le présentant posé sur ses paumes se trouvant à la jonction de chaque tiers de l’objet.

- Joyeux anniversaire, Mlle Lenoir, dira-t-elle neutralement, attendant que celle-ci prenne son cadeau.

Enturbanné dans le tissu se trouve une branche droite, proprement coupé en son bout et dont l’épaisseur va en se réduisant jusqu’à sa pointe, longue de 36cm et lourde de 70g. Elle a été non seulement pelée de son écorce mais également sculptée et y est gravée une guirlande  partant de l’exterminé tronqué et s’enroulant sur une trentaine de centimètres, une guirlande décorée de nombreux motifs. On y retrouve le flocon de neige, bien évidemment, mais aussi l’edelweiss, l’hirondelle et le sagittaire.

- Il faudra la faire vernir, afin qu’elle ne se dégrade pas, mais le délai était trop court et cela vous permettra de choisir la couleur du verni.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeLun 20 Avr - 22:10

Ninon regarda Sage quitter le réfectoire à pas millimétrés, comme d'habitude, avant de se concentrer à nouveau sur son chocolat chaud tout juste servi. Elle inspira longuement les épaisses volutes sucrées qui s'en échappaient avant de porter la tasse à ses lèvres pour une première gorgée qui lui fit fermer les yeux de délice.
Mais même s'il était précisément le même que la dernière fois, (pouvait-il en être autrement venant de Sage?), ce chocolat-là avait quand même comme un discret arrière goût. Il était pareil et différent à la fois. Rien n'avait pourtant changé, alors quoi ? Il manquait pourtant définitivement quelque chose.
Facile, la dernière fois, le chocolat avait été partagé, et là, il ne l'était pas. Sage était repartie, et Nini était restée seule au milieu de la cafétéria vide.
Les grandes personnes avaient toujours des choses à faire, elles avaient des responsabilités, et Sage à plus forte raison comme ses lunettes le prouvaient. D'ailleurs, cette fois-ci elle n'avait pas eu la chance d'apercevoir ses yeux. Ils se seraient pourtant si bien accordés avec le paysage hivernal, leur bleu triste se mêlant à la mélancolie des arbres nus perdus sous la neige...
Les grandes personnes avaient des choses à faire, mais pour Sage, sa réponse à l'accolade avait semblé teintée de dégoût et son départ rapide, immédiatement après le chocolat, avait lui un arrière goût de fuite. Alors bien sur, rien n'était certains avec les expressions invisibles de Sage, surtout lorsqu'elles étaient soigneusement camouflées derrière ses lunettes. Comment les interpréter ?
On s'excusera Nini, on s'excusera. Mais les câlins, c'est fini!
Ninon soupira et termina son chocolat à petites gorgées. Délicieux, mais imparfait.


Emmitouflée sous sa couette, Nini éternua une énième fois en grelottant. Passer l'après-midi dans la neige, dont une bonne partie sans écharpe avait été de loin l'une des idées les moins lumineuses que puisse avoir eu une bordelaise.

 Oui, mais Zage elle avait bas de manteau...
Mouche toi Nini... Mouche toi mon p'tit trognon on ne comprend rien quand tu causes...
Blus de mouchoirs...
Alors vas chercher un rouleau de papier toilette aux petits coins.
… Bhoui


Oh comme elle était grognon la Ninon quand elle était dans le potage. Elle se retourna dans ses draps avec un gémigropir (comprenez :gémissement/grognement/soupir) désespéré, avant de se lever en reniflant. Bas de pyjama bleu à motifs cachemire et pieds nus (Nini t'es enrhumée, met des chaussettes espèce de neuneue !), Nini ramena la capuche de sa veste sur sa tête, autant pour rester au chaud que pour cacher ses cheveux emmêlés, et se dirigea vers la salle de bain pour se moucher.

Mesdames et Messieurs, la terrible Impératrice des Ombres. Oui oui... C'est impressionnant quand on n'a pas l'habitude de la bête. Nini, plus doucement, si tu continues ton nez va partir avec le reste mon trognon ! Voilà, c'est ça, maintenant, tu retournes te coucher sagement. Brave petite.

Nini se dirigea de nouveau vers son lit et soupira piteusement en remarquant qu'elle n'avait pas pris soin de refermer la couette en sortant, et que par conséquent, toute la chaleur était partie. Néanmoins, elle n'eut pas le temps de faire un pas de plus qu'elle entendit trois petits coups contre la porte. Oh oh... Le lit attendrait et Jade risquait de faire une sacrée tête avec tous ces microbes : « Courtisane, tu es malade, tu dormiras donc sur le paillasson pour garantir la stérilité complète et totale de la chambre, la science n'aime pas les microbes, sauf dans les éprouvettes ». Oh quelle était cruelle cette Souricette, une chance que le petit cœur tendre de Nini battait pour elle.
A la réflexion faite, la personne derrière la porte avait pris la peine de toquer, or, la Petite Souris ne prenait pas cette peine lorsqu'elle pénétrait dans son fief d'un pas impérial pour montrer fièrement ses gambettes nouvellement dévoilées. Et après c'était la pauvre petite Nini que l'on traitait d'impudique à la cuisse trop légère à cause de ses origines françaises. Injustice !

Nini, mouches toi mon p'tit trognon, c'est vilain tout plein de renifler. Là, c'est bien, maintenant tu ouvres la porte.

La française franchit donc la courte distance qui la séparait encore de la porte pour en actionner la poignée et l'ouvrir en tentant un sourire poli. Il allait sans dire qu'il y avait eu des jours meilleurs, des jours où ses yeux n'étaient pas si cernés, où ses joues étaient plus rosées et ou son nez l'était moins... En voyant qui se trouvait sur le pas de la porte, les coins de ses lèvres s'étirèrent quelques millimètres de plus.

_Oh Zage, vous abbrochez bas, j'ai des bicrobes, blein. D'ailleurs, je voulais m'excuser bour hier, vous zavez, j'en fais bas exbrès, je zuis attirée bar les gens comme un magnet sur un réfrigérateur, je ne voulais bah vous …

_Joyeux anniversaire, Mlle Lenoir.

Nini la regarda, incrédule, en alternant entre ses yeux et le paquet soigneusement enveloppé qu'elle lui tendait avec précision.

_Oh ? Z...Z'est aujourd'hui ? Z'est bour moi?

Nini, si une dame te tend un paquet en te souhaitant un bon anniversaire, c'est que c'est certainement ton anniversaire et donc pour toi.
Elle renifla discrètement avant de prendre délicatement le paquet d'entre les mains de Sage qui ne dit rien de plus. Pas un mot de trop, comme d'habitude. Nini lui offrir son plus beau sourire, enrhumé mais le cœur y était, et commença à ouvrir le présent, aussi enthousiaste qu'une enfant de 4 ans un soir de Noël. Sous le tissu noir (à l'image de Sage), elle sentit sous ses doigts quelque chose de dur et rugueux, en le sortant complètement, elle découvrir un véritable baguette magique d'une trentaine de centimètres de longs. Émue et bouche bée, Ninon ne sut pas quoi dire et sentit les larmes lui monter aux yeux.
La grande et magnifique Impératrice des Ombres ne se taisait pas avec un baiser, mais avec un bout de bois. Noté?
Elle lança un regard timide à Sage avant de manipuler l'objet du bout des doigts pour en découvrir les gravures en reniflant, plus d'émotion que de rhume cette fois-ci. Un flocon de neige, une edelweiss, une hirondelle et un Sagittaire.
Jésus Marie Joseph, Sage venait de lui offrir une baguette magique unique, faite par ses soins et avec amour, c'était de loin l'un des plus beaux cadeaux du monde.
Nini, un genou à terre, demandes là en mariage!
Bas avec le nez qui coule, c'bas romantique.
Nini, pense aux chocolats chauds...
BAH AVEG LE DEZ GUI GOULE!

_Il faudra la faire vernir, afin qu’elle ne se dégrade pas, mais le délai était trop court et cela vous permettra de choisir la couleur du verni.

Ninon releva la tête pour acquiescer, et prise d'un élan d...
NAN ! Nini, on a dit quoi sur les câlins ? Tu restes là où tu es ! Là, gentille fille, en plus tu es pleine de microbes, tu risquerais de lui en donner maline comme tu es.
Ninon donc, qui avait failli être prise d'un élan affectif, et qui avait même commencé à se tendre vers l'avant, s'arrêta immédiatement dans son geste en se crispant. A la place de prendre la jeune femme dans ses bras, elle serra sa baguette contre elle.

_Berci Zage, Z'est très beau!
J'en brendrai bien zoin et je zerai invinzible. Oh, j'ai hâte de l'ezayer ! Mais bas dehors, la neige z'est froid vous zavez. D'ailleurs, vous n'avez bas bezoin de m'abbeler bar mon nom de famille, mon brénom suffit.
Ninon ou Ni... ni … ni... niTCHOUUUUU !
Le visage de Ninon plongea entre ses deux mains pour éternuer, avant de se relever en reniflant discrètement. Brbrbrrr... Nini, zi vous bréférez. Za ne donne bas l'air intelligent, mais on ne m'aurait bas donné le bris Nobel de toute manière.
Bon ! J'enfile une jube et enzuite on va chazzer du Mangemort ! Il y a des limites à la déchéance, on ne combat bas les forzes du mal en byjama.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeMer 22 Avr - 12:50

A l’ouverture de la porte et la vision de Ninon Lenoir, les yeux bleus entament leur balai pupillaire : une seconde de contraction, face à l’individu, puis un autre de dilatation, élargissant à l’environnement, avant qu’ils ne se contractent à nouveau. Les informations défilent dans les moindres détails sur cette physionomie et cette génétique déjà connues comme sur cette chambre classiques où sont notés les détails visibles afin que les conclusions viennent à la conscience. Et la conclusion à la tenue dépareillée de sweet et de bas de pyjama, à la boite de mouchoirs vite et aux mouchoirs remplis entassés et au visage altéré d’une irritation nasale, de cernes, de pâleur et d’un sourire forcé de la française en tenait à une maladie. Maladie suffisante à la maintenir en quarantaine mais pas à fausser la joie ressentie par l’adulescente à la vue de qui lui rend visite ; une visite inappropriée du fait puisque plus qu’un bout de bois ce seraient des médicaments qu’il aurait fallu offrir.

Ne pas s’approcher à cause des microbes ? Elle n’a pas l’intention de s’approcher de toute façon, pas plus qu’elle ne l’est déjà. Excuser Ninon Lenoir pour le jour précédent ? Il n’y a aucune justification à fournir, pas même que d’excuse ; à chacun sa nature et l’acceptation est un mot d’ordre de cette école, tout comme le respect de la différence. Ainsi donc le sujet n’a pas à être approfondi et elle suit son plan, offrant son souhait et son cadeau.

- Oh ? Z… Z'est aujourd'hui ? Z'est bour moi ?

Ninon Lenoir, 20/12/1993, Bordeaux ; c’est donc bien aujourd’hui que l’adulescente fête ses vingt-et-un ans et par voie de fait qu’elle lui souhaite son anniversaire et lui offre un présent. L’ignorance de ce fait tend à laisser penser qu’elle est la seule, du moins pour l’instant, à en avoir conscience. A part le hasard, qui a collé un rhume, même s’il est plus probable que ce soit la causalité considérant les actions du jour précédent – et il s’agit bien de jouer dans la neige, pas de faire une accolade – personne n’a déjà souhaité le jour de la naissance ; sans doute pour mieux lui faire une surprise le soir même, malgré que la maladie complique toute activité.

Elle rabaisse ses mains une fois le cadeau pris et regarde simplement l’attention qui lui est porté, ne répondant nullement aux questions qui sans être rhétoriques n’ont pas besoin de véritable réponse. La joie de Ninon Lenoir n’est pas feinte cette fois et le tissu d’emballement ne tient pas bien longtemps ; la joie commence même à déborder par le coin des yeux. Une gêne craintive la suit alors que l’objet est examiné avec précaution. Une précaution utile puisque le présent n’est pas réellement terminé et l’adulescente acquiesce à cette information, se crispant pour se retenir de l’enserrer. Ce fut donc le cadeau qui eut droit au geste affectif, pour la plus grande impassibilité de Sage.

Reberciment et engouement s’ensuivent ; 6A+12A. Pas dehors, non, ni tout de suite. Quand à appeler Ninon Lenoir par son brénom, il n’y a aucun problème même si ce n’est pas une initiative qu’elle prend d’elle-même, pas plus que les autres ne prennent l’initiative de lui demander s’il y a un prénom derrière ce nom auxquels un certain nombre s’accordent à dire, à tord, que ce n’en est pas un ; c’est un qualificatif aussi mais pas que. Après, Ninon manque de s’éborgner en éternuant dans ses mains et gratifie son cadeau d’une flopée de ces microbes qu’elle ne voulait pas partager, mettant une pause forcée dans sa proposition. Après tant que l’adulescente évite la morve dans les gravures, la baguette devrait s’en remettre ; et dans l’autre cas, il faudra la nettoyer dans le détail.

- A vos souhaits.

- Brbrbrrr… Nini, zi vous bréférez. Za ne donne bas l'air intelligent, mais on ne m'aurait bas donné le bris Nobel de toute manière.
Bon ! J'enfile une jube et enzuite on va chazzer du Mangemort ! Il y a des limites à la déchéance, on ne combat bas les forzes du mal en byjama.


- Non, répond-t-elle, avec son instantanéité perturbante. Ninon est une variante française pour Anne, lui-même un prénom venant de l’hébreu Hannah qui veut dire « grâce » ; il ne donne peut-être pas l’air intelligent mais ce n’est pas sa signification.

L’instant encyclopédie, c’est fait ; le détournement de la considération péjorative vers un autre domaine mélioratif, c’est fait également. Croisant les bras, elle fait face à l’adulescente en la dominant de sa taille.

- Et aujourd’hui vous vous ménagez. Vous manifestez des symptômes de rhinite et risquez d’en découvrir d’autres le temps que votre corps élimine le virus. Si vous le souhaitez, l’Infirmerie devrait pouvoir vous fournir des médicaments à base de vasoconstricteurs, pour décongestionner le nez, et des antihistaminiques, pour diminuer les écoulements ; si la maladie persiste, des antalgiques pourront limiter la fièvre et du sirop pourra en faire de même pour la toux. Dans les deux cas, de la vitamine C aidera contre la fatigue et stimulera vos défenses immunitaires.

Cela n’a pas à être discuté même si ce n’est pas donné sur le ton d’un ordre, c’est un simple énoncé même s’il est un peu moins neutre que les autres.

- Si vous voulez vous rendre à l’Infirmerie, il m’est possible de vous accompagner. Dans le cas inverse, aller vous reposer en attendant que votre organisme se purge. Et si vous voulez un conseil Ninon, éternuer dans son coude est bien plus hygiénique que le faire dans sa main, à moins que vous ne vous les laviez après chaque éternuement. Pensez à ce que vous faites avec vos mains et où vous déposerez les microbes exsudés s’ils le sont sur elles.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeLun 18 Mai - 20:54

- Non. Ninon est une variante française pour Anne, lui-même un prénom venant de l’hébreu Hannah qui veut dire « grâce » ; il ne donne peut-être pas l’air intelligent mais ce n’est pas sa signification.

Nini pencha légèrement sa tête sur le côté en souriant devant l’attention de Sage. Elle était vraiment toute douce cette Meringue lorsqu’elle lui montrait le positif en éliminant le négatif. Mais sans ses lunettes, elle n’avait indubitablement pas les yeux en face des trous car à cet instant, peu de personnes auraient parié sur la “grâce” pour désigner Ninon, ses cernes, sa bouille pâlichonne et ses cheveux maladroitement cachés sous sa capuche.
Très vite, l’attendrissement ne fit pas long feu lorsque Sage croisa les bras sur sa poitrine, et un soupçon d’intimidation passa sur les traits tirés de Nini. C’est qu’elle en imposait Sage, même sans ses lunettes! D’ailleurs, elle en imposait peut-être plus sans ses lunettes. Nini avait bien compris que lorsqu’elle se séparait de ses verres rouges, ce n’était que pour être plus présente avec la personne qui lui faisait face, sans écrans et sans informations, rien que les yeux dans les yeux. Bref, si Sage s’apprêtait à vous tirer les oreilles, et qu’en plus vous aviez droit à ses beaux yeux bleus, il fallait probablement s’attendre au pire!
Nini émit un petit reniflement en se tassant sur elle-même.
Ze bénager? Bais… bais… bais… bais les bangeborts?
Nini, écoute Sage un peu…
Bais les forces du bal…
Nope, au lit!
... Avadaka
NINI!
Snirf…
Et bien puisque que c’était comme ça, les mangemorts attendraient les vasoconstricteurs, les antihistaminiques, les antalgiques, le sirop, la vitamine C et le repos. Ninon ne put s’empêcher de sourire en pensant que Sage savait vraiment tout sur tout, en commençant par la recette du chocolat chaud, puis comment faire un bonhomme de neige digne de ce nom, ainsi que tout sur la confection d’une baguette magique. Elle connaissait aussi par coeur l'étymologie des noms propres et les médicaments à prescrire pour un coup de froid. En fait, Sage portait tellement bien son nom.
Son nom? Mais Nini Sage ça n’est pas un vrai nom, si?
C’était un point qui méritait d’être élucidé, mais pas avant de pouvoir respirer par le nez! Quant à aller à l’infirmerie… Nini regarda à tour de rôle ses pieds nus et le couloir en se rappelant du chemin pour rendre visite aux trois infirmières. Il fallait sortir du dortoir pour aller dehors, descendre dans les couloirs, puis remonter des escaliers pour accéder au dernier étage… Et rebelote dans l’autre sens pour retourner sans la couette. Elle renifla discrètement avant de soupirer. Nope, pas la force, trop loin.
Nini, mon p’tit Trognon… Ce n’était pas toi qui à peine deux secondes plus tôt était prête à en découdre avec les forces du mal, nez bouché ou pas?!
Snirf…
Nini, tu renifles, mouche toi.

_ Et si vous voulez un conseil Ninon, éternuer dans son coude est bien plus hygiénique que le faire dans sa main, à moins que vous ne vous les laviez après chaque éternuement. Pensez à ce que vous faites avec vos mains et où vous déposerez les microbes exsudés s’ils le sont sur elles.

Les yeux de Nini s’arrondirent face à ceux impassibles de Sage et elle les abaissa pour regarder ses mains.

_ Oh dan, ba baguette!


____________________

Mardi 6 janvier 2015
Salle de classe institut Xavier
17h27



Le crépuscule, c’était toujours le moment le plus paisible de la journée. Aussi calme que le dernier soupire avant le sommeil, et il berçait à cet instant le parc de l’institut qui s’assoupissait déjà sous son épaisse couverture de neige. Dans la petite salle de classe, ses dernières rayons éclaboussaient les murs d’oranges et de rouges, alors même que l’ombre les grignotait sans un bruit, comme pour ne pas déranger le silence qui emplissait la pièce.
Assise sur l’une des tables, les jambes pendant dans le vide, Ninon laissait ses yeux se faire balader par le petit poisson noir qui dansait au sol, au rythme des arabesques du bout de sa baguette fendant distraitement l’air. La petite chose, de la forme et de la taille d’un poisson rouge japonais, ondulait paresseusement entre les lignes du revêtement. Le résultat des deux semaines de travail était bien au-delà de satisfaisant, car plus qu’avoir simplement imité les contours d’un poisson, Ninon avait même poussé le détail jusqu’à travailler son sujet en une myriade de noirs d’opacités différentes, pour recréer l’illusion des volumes, des textures et des reflets. Ainsi, le petit poisson tout rond avait des écailles luisantes et une queue gracile qui s’étiolait petit à petit jusqu’à devenir complètement transparente. Elle soupira devant cette création qui aurait du la faire sourire de fierté, mais qui à la place la laissa mélancolique. Pourtant quand on y repensait, à peine quelques mois plus tôt elle en était encore à retourner sa chambre au moindre cauchemar, et aujourd’hui, elle magnait certains aspects de son pouvoir à la baguette, comme l’avait promis Sage.
Mais au fil des dernières semaines, le morale de Nini s’était peu à peu terni. Avant la déprime annuelle de la nouvelle année, il y avait eu les fêtes qu’elle avait pour la première fois dû passer loin des siens et de ses traditions. Alors il avait fallu en réinventer, organiser quelque chose pour que les pauvres âmes restées à l’institut passent un Noël digne de ce nom. Nini avait commencé par faire une bûche au chocolat, ce qui avait mis tout le monde d’accord, et le reste avait naturellement suivi.
Tout bien réfléchi, les fêtes n’avaient pas été les seules responsables. Il y avait surtout Jade. Sa Souricette s’éloignait en s’enfermant dans ses livres, plus Silent que jamais. La faute à qui? Bleecker? Peut-être, puisque après sa dernière crise de panique et l’intervention de Rachel, Jade avait tout simplement arrêté d’en parler, comme si rien n’était jamais arrivé. Caitlyn? Peut-être aussi, depuis son passage sur l’une des grandes chaînes nationales, tout avait été tellement vite qu’aujourd’hui elle n’était plus qu’une ombre. Les sciences? Peut-être aussi, Jade se barricadait dans son monde de chiffres et de logique, un monde dont elle pouvait comprendre et contrôler toutes les variables, mais surtout un autre monde isolé où peu pourraient la suivre. Or, si Ninon avait réussi à trouver son chemin à travers le Silent World grâce à son coeur, son cerveau ne lui permettrait que de rester à la porte de ce nouveau monde, trop complexe, moins instinctif.
Elle soupira et se redressa en se rendant compte que le poisson n’était plus là. Il avait du s’évaporer à un moment, sans qu’elle ne s’en fut rendue compte. Ninon posa ses yeux sur sa baguette et sourit imperceptiblement avec affection. Elle avait pris le temps de la vernir pendant les vacances, pour la protéger et foncer sa teinte, maintenant ébène, le minimum syndical pour toute bonne Impératrice des Ombres se respectant. Son amour du roux ayant pris le dessus sur sa raison, elle n’avait pas non plus pu résister à la patiner légèrement pour orner les motifs d’un discret reflet couleur miel… Ninon passa délicatement ses doigts sur l’hirondelle gravée avant de déposer sa baguette à côté d’elle, sur une mystérieuse petite boite bleue, de la taille d’un livre, qu’elle avait emmenée avec elle. Le coin de sa bouche frémit à nouveau, décidément, les cadeaux de Noêl avaient une fois de plus été en accord avec son moral. Elle avait offert à Jade une paire de gants en dentelle noire pour la protéger avec élégance des microbes qui auraient pu avoir une dent contre elle, et à Sage elle allait offrit la petite boîte, même si ce qui importait était ce qui se trouvait à l’intérieur de cette dernière, et qui était noir lui aussi.
Ninon avait cherché longtemps ce qui ressemblerait le plus à la jeune femme, mais Sage gardait jalousement ces fragments précieux qui n’appartenaient qu’à elle. Bien cachés derrière ses yeux délavés qui ne souriaient pas, il fallait mériter ces petits trésors qui ne s’offraient jamais sans raison. Et pour l’instant, Nini n’en avait trouvé que trop peu. Si elle résumait, elle savait que Sage était une personne calme et réfléchie, qu’elle ne montrait que très rarement ce qu’elle pensait et/ou ressentait. Le chocolat semblait lui plaire, mais cette option était trop facile pour Nini qui n’allait que très rarement au plus simple, ce qui était au choix, une qualité ou un défaut. Sage était aussi la reine du “juste ce qu’il faut”, depuis ses gestes de poupée jusqu’à ses mots, tout était millimétré. Fait important, elle avait dit être insensible à la neige… Insensible? Elle aimait sans aimer vraiment… C’était donc un “bof”, un “mouerf”, un “humpf” en conclusion, et la neige de menait de toute façon à rien.
D’ailleurs comment vont Mr et Mme Igor? Ont-ils passé de bonnes fêtes?
On leur présentera nos voeux mon p’tit Trognon.
Vestimentairement, elle était aussi dure à cerner, car même si elle restait classique dans les couleurs qu’elle portait, du noir et du jean, les associations de coupes étaient quant à elles plus originales. Avant elle, Ninon n’avait jamais vu le concept du débardeur en plein hiver, même avec ses bras recouverts de longues manchettes, et sa gorge d’un ras de cou épais. Sage était une personne simple en apparence, mais seulement en apparence… Et c’était finalement sur cette idée que Nini avait creusé! A l’intérieur de la petite boîte soigneusement emballée, se trouvait une écharpe de soie. Tout comme Sage, elle était d’apparence on ne pouvait plus sobre et simple, mais seulement en apparence. Car comme la jeune femme destinée à la porter, elle ne se révélait que si l’on s’intéressait à elle de plus près. Les détails se trouvaient dans les sensations qu’elle procurait. Toujours fraîche et douce au toucher, la soie avait cela de particulier qu’elle semblait couler comme de l’eau entre les doigts. Quant à l’aspect de la mousseline, léger et transparent, il n’était pas non plus sans rappeler le pouvoir de son “élève”. Une écharpe était aussi un présent utile, Sage n’aurait plus d’excuse pour sortir sans se couvrir, et Nini pourrait rester couverte.
Le cliquetis discret d’une poignée qui s’actionnait se fit entendre, et Ninon releva la tête pour regarder en direction de la porte. Elle se laissa souplement glisser de la table pour reprendre contact avec le sol, et lissa rapidement sa robe sur ses hanches et ses jambes. L’ébauche d’un sourire commença à se frayer un chemin jusqu’à la commissure de ses lèvres lorsqu’elle aperçut les lunettes de Sage et qu’elle entendit ses pas réguliers résonner à l’intérieur de la pièce.

_ Bonne année Sage! Ninon sourit et commença imperceptiblement à se tendre vers l’avant, comme pour une étreinte avant de se rappeler de sa bonne résolution et de recoller ses talons au sol. La tradition voudrait qu’on s’embrasse mais heum… Enfin j’ai compris que vous n’aimiez pas trop les câlins, alors pour les baisers, on attendra un tout petit peu. D’accord?
Vous avez passé de bonnes fêtes? Je pensais vous voir au Noël de l’institut, j’avais même fait de la bûche! Mais vous deviez être avec votre famille.


Elle prit la petite boite noire qu’elle avait laissé sur la table avant de la tendre à Sage, à deux mains en souriant avec affection. Joyeux Noël Sage. J’aurais voulu vous l’offrir pour votre anniversaire, mais … mais je n’ai aucune idée de la date de votre anniversaire, et puis j’aurais eu trop peur de l’oublier à cause de mon p’tit poisson de cerveau.
C’est loin votre anniversaire? Parce que vous pouvez aussi attendre la bonne date… Mais ça serait bête!


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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeMar 19 Mai - 19:31

Pencher la tête sur le côté est un réflexe reptilien permettant de changer l’angle de vue et d’ouïe face à la chose, soit d’adopter plutôt littéralement un nouveau point de vue lorsque le précédent ne permet pas de l’appréhender correctement. Mais cela vaut aussi une critique désapprobatrice en accompagnement de la joie simultanément manifestée au réflexe. Rien ne dure puisque la simple interdiction physique fait son effet sur la petite Ninon ; laquelle se tasse d’ailleurs, histoire d’être encore plus petite. Sage regarde cela impassible, restant sur sa position responsable. Néanmoins, il reste à déterminer de quel type est ladite position, plus qu’être nécessaire et adaptée à la situation.

Le temps nécessaire aux réflexions de Ninon est laissé comme de norme, quand à l’amusement de cette dernière et sa conclusion surprise et interrogative voici qui est plus inattendu. Elle n’y réagit cependant pas, poursuivant sur sa propre idée. Sa conclusion entraine encore une improbabilité même si la française à parfaitement raison : elle n’a pas réellement éternuée dans ses mains mais dans la baguette que ces dernières portes.

- Elle ne risque pas de tomber malade. Tachez juste de la nettoyer également afin qu’elle ne vous contamine pas à nouveau une fois que vous serez guérie. Un produit d’entretient pour meuble sera suffisant à ne pas l’abîmer malgré qu’elle ne soit pas encore vernie.

Les aventures de la baguette de Ninon Lenoir semblent bien commencer puisqu’appartenant aux mésaventures de Ninon Lenoir. Mais cela fait parti du charme de l’adulescente, cette sincérité maladroite. Adulescente qui en allait se retourner au lit à défaut de ce rendre à l’infirmerie, elle-même restant intransigeante sur le ménagement jusqu’à rétablissement quand bien même elle ne serait là que pour quelques instants encore.

***
Mardi 6 Janvier 2015 – 05 : 30 P.M.
Elle est revenue le dimanche mais n’a put assurer sa part du marché le lundi, pour des raisons qu’elle n’a pas évoquées ; un simple sms depuis un numéro crypté sur le téléphone portable de Ninon pour décommander la reprise de l’aide le jour de la rentrée des classes, c’est là les seules nouvelles qu’elle a données depuis l’anniversaire de l’adulescente. Qu’importe ce que l’on croit considérant les raisons de son absence, elle n’était pas la seule X-Woman à manquer à l’appel durant les fêtes de fin d’année et restait tout aussi apte que les autres à intervenir au besoin. Il y aurait à dire sur ce qui c’est passé durant lesdites fêtes mais elle ne le dira pas.

Débardeur, jeans, bottes, gants longs, ceinture multi-usage, chignon ; tout y est, une fois de plus. Le toupet lui couvre partiellement le front de sa légère courbe tandis que les deux mèches d’encadrement de son impassible visage sont encore légèrement torsadées, seul signe réellement distinctif par rapport aux fois précédentes. Elle attend que les élèves finissent de quitter la salle, droite et les bras le long du corps, les regardant passer de derrière ses lunettes rouges. Le professeur ferme la porte en sortant, en ayant terminée avec sa journée de travail ici. Et dire que bientôt, elle donnera des cours également. Moyen comme un autre de rester ancrée à l’Institution Charles Xavier alors qu’elle n’y a pas réellement sa place, à un niveau purement logique. L’Institut est la maison de la X-Team, elle n’y appartient plus quand bien même elle intervient encore pour l’aider. Quand au Projet Héritage, les vacances scolaires d’été la verront le réorganiser afin de voir avec les élèves inscrits où ils en sont sans avoir à composer avec leurs propres cursus scolaires. Si peu sont venus à l’Institution avec l’explicite but de devenir X-Men, c’en simplifierait de beaucoup la donne pourtant. Mais l’Institution n’a pas vocation à former exclusivement des X-Men et ne doit jamais l’avoir. S’avançant, elle tourne la poignée.

Le soleil termine de se coucher lorsqu’elle entre dans la salle de classe récemment désertée, avec un peu d’avance tout de même, à l’heure précise. Ninon réagit immédiatement à son entrée alors même que son propre balai pupillaire l’informe : robe en plein hiver, la française reste fidèle à son style malgré les conséquences qu’elle avait déjà pu expérimenter. Descendant de la table, l’adulescente est plus à son aise que pour une relation professorale normale, bien qu’elle tâche de rester présentable dans son accoutrement d’été. La baguette a été vernie, en noir, mais les gravures présentent des reflets orangés, tandis qu’à côté du cadeau se trouve une boite noire, sans doute du même type. Enfin, le sourire se dessine et les vœux sont présentés avec la volonté naturellement tactile de la française. Sage regarde tout cela sans réellement y réagir ; nombre de choses sont anticipées, jusqu’au contenu du cadeau dont elle a déjà une liste de possibilités. Si la logique est la même que pour son propre, il s’agira d’une écharpe : elle-même a offerte à Ninon une baguette de bois après lui avoir donné un simple bout de bois en guise de baguette, Ninon répondrait logiquement par une écharpe à l’instar de celle qu’elle lui avait prêtée. Cela lui fait plaisir mais ne la surprend nullement, à part peut-être pour le fait que l’adolescente ait été assise sur la table.

- Bonne année, Ninon, répond-t-elle alors que la concernée se stoppe dans son geste de contact, comme la dernière fois. Meilleurs vœux pour la santé et la réussite.

Sage fait l’effort d’un sourire, un vrai, un 6B+12B qui voit ses joues remonter légèrement et les coins de ses lèvres s’étirer presque timidement.

- La tradition voudrait qu’on s’embrasse mais heum… Enfin j’ai compris que vous n’aimiez pas trop les câlins, alors pour les baisers, on attendra un tout petit peu. D’accord ?

Le sourire ne disparait pas complètement, il en reste ces traces habituelles qui semblent plus perceptibles puisqu’elles ne s’y sont pas limitées. Sage hoche la tête ; elle n’a eu que trop de contacts ces dernières semaines, qu’ils soient sur ses joues alors maquillées ou sur les dos de ses mains toutes aussi protégées par apparat. L’évocation de ses fêtes la fait revenir à son impassibilité froide, celle de la pensée de Ninon et de sa bonne volonté ne la fond pas réellement réagir ; elle reconnait bien là l’adulescente et ce qui fait son charme mais ce n’est pas plus suffisant à lui faire manifester quoi que ce soit que le naturel dont cette dernière fait constamment preuve. Puis vient la supposition.

4A+7B+13A+21B+24B+31A ; cela fait mal. Un coup en plein cœur duquel Ninon se détourne, peut-être sans le voir, voulant adresser une autre chose lui venant du cœur. Les actions s’enchainent dans leur logique et l’adulescente fait face avec son présent et son sourire, avec sa bienveillance et son affection, s’heurtant dans son joyeux noël aux verres rouges et à un masque d’inexpressivité forcée.

A un cadeau d’anniversaire, l’adulescente aurait voulu en répondre par un autre mais à défaut de connaitre la date elle offre le cadeau pour la fête de la nativité. C’est encore un coup au cœur mais de façon bien différente cette fois : 1B+4A+6A+12B+15A. Légèrement, la partie interne des épais sourcils noirs remontent et les coins des épaisses lèves rosées s’étirent, tandis qu’imperceptiblement, les sourcils s’abaissent et se rapprochent également, les joues remontent et les coins des lèvres se baissent. C’est un mélange aussi discret qu’étrange où bouche et sourcils se tordent d’émotions contraires, fracturant le masque porté précédemment et l’impassibilité naturelle.

Elle pourrait répondre beaucoup de choses ; Sage pourrait répondre beaucoup de choses. Elle ne le fait pas. Ni sur le fait qu’elle a passées les fêtes où le lui imposait son devoir, ni sur celui qu’elle ne doute pas des talents de pâtissière de Ninon, ni que personne à l’exception de Charles Xavier ne connaisse sa date d’anniversaire, ni même que le fait que le cerveau de Ninon tourne en rond dans sa boite crânien ne l’empêcherait pas de se rappeler de ladite date car liée à une personne qu’elle affectionne. Elle pourrait reprendre tout les points pour répondre et détourner l’attention, brouiller les pistes, faire ce qu’elle fait toujours même pour elle. Elle pourrait, elle le sait. Tout comme elle sait qu’elle n’en a pas le cœur.

Alors elle regarde juste Ninon, ayant évaluée, ayant prévu, n’ayant agis. Ses lèvres s’entrouvrent et elle prend une grande inspiration. Ses mains se lèvent et passent de part et d’autres du paquet, sans s’y arrêter. Ses doigts pincent les branches et Sage retire ses lunettes, rabaissant l’une de ses mains qui replie les lunettes contre son flanc et les range dans l’étui à sa ceinture tandis que l’autre vient se positionner sous la boite, la soutenant. Une fois la barrière rouge retirée, les yeux bleus azur clair fixent leurs homologues aux nuances grises indifféremment aux autres gestes. La première main s’en revient se positionner par-dessus la boite, l’enserrant. Le mélange de joie et de tristesse est toujours là mais la première semble devenir première. Une nouvelle inspiration, plus brève et discrète, nasale cette fois, puis les lèvres s’entrouvrent et la voix relativement grave vient à nouveau. Elle n’est pas plate, elle n’est pas neutre, malgré qu’elle reste plutôt monocorde. L’instant est en nuances ; il est gris, comme Sage. Il y a de la joie et de la tristesse courant dans les fractures de la glace, il y a de la joie et de la tristesse couvant dans un azur ressuscité.

- Merci… Ninon.

Le mot grâce vient du latin gratia qui signifie « remerciement », « reconnaissance ». La grâce désigne primairement ce qui plait dans les attitudes, les manières et les discours ; elle se rapproche plus du charme même si elle en est venue à principalement désigner la qualité de l’élégance d’une personne. Ninon Lenoir est gracieuse non par son port et sa tenue, ni par sa manière d’exprimer ses pensées, mais par cette nature, cette attitude et ces manières, qui la rendent rayonnante du point de vue de quelqu’un comme Sage. Qui plus est, en cet instant, Ninon Lenoir a réussie à ouvrir une douloureuse faille pour la combler presqu’immédiatement et Sage lui en est reconnaissante. Si elle-même n'a pas baissées ses défenses, l’adulescente y a faite une petite entaille et l'a pansée, probablement sans même le savoir. Peut-être était-ce là le meilleur moyen d’atteindre un cœur glacé, le fracturer pour le panser.

Sage aurait souhaitée qu’on les interrompe par accident, une personne ayant oubliée une affaire ou une autre déclenchant l’alarme incendie suite à un pari, afin de pouvoir se replier. Elle a un grand nombre de situation et une belle sélection d’excuses pour mettre fin à l’instant et s’en retourner une fois de plus, comme elle est venue. A la place, elle baisse juste les yeux sur la petite boite noire.

- Merci, répète-t-elle plus doucement, du fait de l’objet cette fois.

Elle attend que sa vis-à-vis lâche la boite pour la retourner délicatement, attentive aux sons, avant de payer le présent en informations.

- Si vous vouliez attendre mon anniversaire, il vous faudrait attendre encore un an, un mois, trois semaines et deux jours. La recherche qu’il vous faudra faire pour trouver la date stimulerait votre mémoire et limitera les risques d’oublis. Pour vous épargner la mémorisation des chiffres, dites-vous qu’un seul d’entre eux est important et qu’il est lié à l’illogisme de ma demande.

Elle aurait pu crypter l’information plus encore mais Ninon lui avait demandé le temps d’attente et Sage avait donné plus qu’un oui. Il était évident que la mémoire de la française ne retiendrait pas les nombres mais le seul qui importait n’était pas le temps à attendre mais bien le nombre de déclinaisons, lié à l’occurrence de sa date d’anniversaire. Pour faire plus simple encore, ce qui devrait faire se questionner l’adulescente était le fait qu’il faille attendre plus de douze mois, une chose qui aurait donc théoriquement conduite à devoir attendre au sein de la même année. Une énigme dans une énigme, en somme. Un mécanisme de défense, en réalité.

Posant le cadeau sur le bureau qu’il venait de quitter, elle commença à en ouvrir la boite.

- Avez-vous passées de bonnes fêtes, vous ? Malgré l’éloignement de votre famille.

L’Institution Charles Xavier, comme toute école, perd toujours la majeure partie de ses élèves en période extrascolaire. D’où que la dispersion des X-Men pose moins problème d’ailleurs. Néanmoins si Ninon a faite une buche et s’attendait à la voir c’est bien qu’elle ne faisait pas partie des personnes rentrées chez elles et l’évocation du fait qu’elle-même ait pu le faire signifiait que c’était là une habitude que de le fêter en famille.

- Si vous nécessitez des financements pour le billet d’avion les prochaines vacances, n’hésitez pas à en demander.

Elle en termine avec le sujet de la famille en même temps qu’elle déballe le cadeau, afin d’éviter que Ninon ne lui renvoie la balle. Echarpe oui, de soie noire et tissée en mousseline. 6B+12B : les joues remontent légèrement tandis que les coins des lèvres s’étirent à cette même échelle. Sage avait prévue l’objet mais pas la signification présente tant dans la matière que dans la forme. Laissant l’objet dans la boite, elle tend l’un de ses bras et use de l’autre pour retirer son gant, le remontant jusqu’au poigner avant d’en tirer sur les doigts pour l’ôter complètement. Puis, le posant à côté de l’écharpe, elle passe la main dénudée sur cette dernière puis dessous, une fois le bout atteint.

- Noire mais claire, sobre mais riche, douce mais froide, transparente mais insaisissable, déclare-t-elle doucement, relevant les yeux vers l’adulescente, votre métaphore est belle, Ninon.

Son visage est à nouveau inexpressif mais il n’en est pas impassible ; fine nuance possédant toute son importance. L’impassibilité est quelque chose de voulu, de travaillé, là où l’inexpressivité est simplement naturelle. C’est donc une progression. Une progression qui se voit à travers les yeux bleus dont le rideau terne semble s’en être allé.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeJeu 4 Juin - 20:06

Quand Sage souriait vraiment, c’était un peu comme si elle avait peur de se tromper ou de mal faire. Ses lèvres s’étiraient avec tant de discrétion et de timidité, peut-être avait-elle oublié comment s’y prendre? Par où commencer? Sage, qui savait tout et pouvait tout, avec sa précision chirurgicale et son exactitude d’horlogerie, “bégayait” en souriant.
Pourtant c’était une bien jolie chose que de la voir faire, et Nini l’encouragea en lui montrant l’exemple. Il fallait user de 17 muscles pour offrir un sourire digne de ce nom, pour relever le coin des lèvres avec souplesse, bomber les pommettes et illuminer le visage d’une fraction de seconde d’émotion.

Allez Sage! Un petit effort, vous y êtes presque!

Même une fois les voeux prononcés, lorsque ses lèvres eurent reprit leur position par défaut, quelques miettes de sérénité flottaient toujours ici et là sur l’inexpressivité naturelle de son visage. Et elles auraient pu rester, si Nini n’avait pas sauter à pieds joints dans le plat avec sa grâce toute naturelle.
C’était pourtant d’une logique implacable, le sujet de la famille était sensible chez bon nombre d’étudiants à l’institut, pourquoi en aurait-il été autrement avec les enseignants? Jade avait grandi sans véritable famille, Aislinn avait tué sa mère, Kamen était déraciné, Kaede avait perdu son enfance trop tôt, et combien d’autres encore avaient vécu ainsi? Sage venait de s’ajouter à la liste et sa réaction fut instantanée. Le timide bien-être qui avait à peine commencé à détendre agréablement ses traits s’enfuit en un claquement de doigts, et il se vit remplacé par une tension qui crispa imperceptiblement le bas de son visage. La souffrance avait succédé à la joie au coin de ses lèvres, comme elle avait aussi du la remplacer derrière les verres rouges de ses lunettes. Cela n’avait duré q’une fraction de seconde, avant d’être camouflé par le masque de Sage qui avait repris sa place. Immédiatement après, il était lui-même désamorcé par le changement de conversation de Ninon, qui l’avait fait de manière tout aussi naturelle qu’inconsciente.
A nouveau prise de court, l’expression de Sage changea encore instantanément en un mélange beaucoup plus complexe à lire. Deux émotions contraires semblaient lutter sur ses traits pour essayer de gagner le plus de territoire, et Sage oscillait. Elle aurait tout aussi bien pu être au bord des larmes, que sur le point de sourire tant ses lèvres semblaient indécises. Sous le paradoxe, son visage de marbre fragilisé se lézardait, entre bonheur et tristesse. Pas un mot de trop, comme de norme, Sage était calme, silencieuse et millimétrée. Elle ne dit rien tout en regardant Ninon qui ne s’était toujours pas détaché de son air bienveillant.
Un sourire sincère valant mieux qu’un beau discours, c’était une manière de l’encourager autrement qu’en se perdant dans ses habituelles phrases sans queue ni tête. Nini avait-elle adopté le “pas un mot de trop” par mimétisme?

Nope, ma Nini est juste moins neuneue qu’elle n’en a l’air! Et honte à ceux qui en doutaient.

Sage prit une profonde inspiration à travers ses lèvres entrouvertes, comme étreinte par l’émotion. Elle était plus silencieuse que d’ordinaire, mais aussi loin de son détachement habituel, et pas uniquement à cause du fait qu’elle venait de dénuder ses yeux. Une fois les verres partis, un désastre pouvait bien arriver, Sage n’en saurait pas plus que Ninon, avec qui elle était, son regard déposé sur les siens, et non sur tout le reste.
Toujours dans son exactitude et sa délicatesse de poupée, Sage manipulait son présent comme s’il avait s’agit de la chose la plus précieuse au monde. Ses pupilles libérées de tout filtre, la contradiction qui animait ses traits était encore plus flagrante.

_ Merci… Ninon. A l’instar de son visage, la voix de Sage avait elle aussi changé. Le ton monocorde était toujours là, mais la froideur presque mécanique avait laissé place à quelque chose de plus concerné et personnel. Elle baissa les yeux sur le cadeau avant de répéter avec plus de douceur, Merci.

Ninon pencha imperceptiblement la tête sur le côté, ne comprenant pas réellement pourquoi la jeune femme s’était répétée, elle qui économisait les mots au maximum, les doubler n’était pas dans ses habitudes. Alors elle voulut mettre cela sur le compte de l’émotion, mais la suite la laissa franchement perplexe.

_ Si vous vouliez attendre mon anniversaire, il vous faudrait attendre encore un an, un mois, trois semaines et deux jours. La recherche qu’il vous faudra faire pour trouver la date stimulerait votre mémoire et limitera les risques d’oublis. Pour vous épargner la mémorisation des chiffres, dites-vous qu’un seul d’entre eux est important et qu’il est lié à l’illogisme de ma demande.

“Pas un mot de trop”?! Mon c…
Chuuuuuut! C’est Sage.

A nouveau, Ninon pencha la tête sur le côté, l’autre, pas certaine d’avoir entièrement compris l’énigme de la jeune femme. Cela aurait été trop facile, et elle aurait du s’en douter, rien n’était simple avec Sage qui défendait ses informations personnelles comme personne. Un détails n’était jamais gratuit, il fallait le mériter…

M’enfin une date d’anniversaire, quand même! …. Bon Nini, excercice de calcul, tu es prête mon p’tit Trognon?

Ninon commença à réfléchir en fronçant les sourcils sous l’effet de la concentration. Elle failli même compter avec ses doigts, mais se retint au dernier moment, devant Sage qui savait tout, la honte n’en aurait été que plus grande... Un an, un mois, trois sem… Elle écarquilla les yeux en prenant conscience du problème..

_ Sage, il y a une faute dans votre énoncé, vous avez donné la date de votre anniversaire pour l’année prochaine, mais ça se fête tous les ans vous savez! Donc cette année ça ferait… Janvier… Février. On est le 6, donc 6 plus … 3 fois 7, 21… 27 plus 2… et 3… 29. Alors vous êtes née un 29 février?
J’ai raison?

Mais…
Oh Sage, vous êtes née un jour qui n’existe pas…


Ninon regarda tristement sa vis-à-vis, triste oubliée du 29 février, qui grandissait sans que le monde n’en sache rien et pour qui il n’y avait jamais d’alarme dans les agendas électroniques ou sur Facebook... Au pauvre petite Meringue pour qui la vie avait déjà du être tellement dure sans que le destin n’en rajouta une couche supplémentaire en l’affublant d’une date d’anniversaire pareil! Comme il était normal qu’elle fut si émotive à l’idée qu’on le lui fête! Naître un 29 février, cela voulait dire n’avoir qu’un anniversaire tous les quatre ans, et en quatre ans, Dieu qu’il était facile de l’oublier.

Oh, pauvre petite Meringue, c’est tellement triste!

Elle doit être tellement jeune.

Nini…

_ Avez-vous passées de bonnes fêtes, vous ? Malgré l’éloignement de votre famille. Si vous nécessitez des financements pour le billet d’avion les prochaines vacances, n’hésitez pas à en demander.

_ En fait, si je suis restée à l’institut pendant les vacances, ce n’était pas une question d’argent, même si je l’aurais préféré. Trouver un financement aurait été plus simple que de faire stopper les chutes de neiger, et de déblayer les pistes de l’aéroport… Mes bras sont trop petits pour ça.
Mais je n’ai pas été malheureuse pour autant!
Les seuls élèves qui sont restés avec moi n’ont pas pu partir parce qu’ils n’avaient pas d’autre endroit où aller. Alors ça serait égoïste de ma part de me plaindre, surtout que notre Noël de fortune était plutôt réussi. J’avais même prévu de vous garder une part de bûche, mais il faut croire que je suis loin d’être la seule personne de l’institut à aimer le chocolat… Donc ça veut dire qu’elle a été mangée.
Je suis désolée, je vous en referai! Ou autre chose, avec un peu de chance, j’arriverai peut-être à savoir votre pâtisserie préférée.


Ninon se demanda l’espace d’un instant à quoi allait ressembler l’énigme concernant le dessert préféré de Sage.

Si vous voulez connaître ma pâtisserie préférée, il faudra faire plus que retourner vos quelques neurones ma p’tite Nini! Car cette douceur que j'aime par dessus tout a dans ses lettres tout le charisme d'un héro en collants bleus. Pour vous aider, dites-vous qu’un seul mot est important, et que la réponse peut-être fredonnée avec allure. ♥

Ttsss, Tarte tatin, trop facile, ma Nini est incollable en gâteaux!

Sage déballa son cadeau, toujours dans ses petits gestes calculés. Calculés? Non, pas tout à fait, car son visage avait encore parlé et un délicat sourire s’était à nouveau esquissé sur ses lèvres rosées. Son gant retiré avec l’exactitude qui était la sienne, elle put manipuler l’écharpe de soie, directement contre sa main, et commencer à comprendre la signification de touts les infimes détails cachés dans l’étoffe. Le côté irréellement impalpable de la matière qui fuit entre les doigts, la fraîcheur contre la peau, la transparence sombre du voile qui semblait à peine là.

_ Noire mais claire, sobre mais riche, douce mais froide, transparente mais insaisissable, votre métaphore est belle, Ninon.

L’intéressée lui répondit par un sourire, à défaut de pouvoir trouver les mots face au bleu des yeux qui la fixaient. Il y avait en eux cet invisible changement, où la pâleur brumeuse s’était illuminée d’une étincelle nouvelle, la petite touche de vie qu’il manquait à ces prunelles délavée. Bien sur, c’était subtile, à la mesure de Sage en somme, mais comme sur une toile vierge, les premiers coups de pinceaux étaient toujours les plus visibles.
Ninon sourit tendrement à cette nouveauté, et même si Sage avait repris son masque où rien ne filtrait plus, elle n’avait pas non plus remis ses lunettes.

_ Je suis contente qu’elles vous plaisent Sage.

Le pluriel était une subtilité inaudible à l’oral, mais si Sage avait aimé l’écharpe en elle même, elle avait aussi aimé ce qu’elle représentait, et cela avait été le but.

_ Et vous devriez sourire plus souvent, ça vous va bien.

Même si techniquement le sourire était un accessoire qui allait à tout le monde. Après tout ill était rare de dire à une personne d’arrêter de sourire: “Hééé… Nope, c’était mieux sans! Voilà, cache tes dents.”, ce genre d’expression seyait d’autant plus à ceux chez qui elle était rare. Comme Sage. A la différence de Nini qui souriait souvent pour un rien, par réflexe, ses sourires à elle ne s’offraient pas à n’importe qui, n’importe quand. Il fallait les mériter!


_ Au fait! Ce n’est pas la seule surprise. Ninon prit sa baguette sur le bureau pour l’agiter avec un mélange de timidité et de fierté. Je me suis un peu entraînée pendant votre absence, vous aimeriez voir?

Volatile, poisson, félin? Ninon profita du temps de réponse de Sage pour penser à la création dont elle était la plus heureuse. Enfin, si elle avait le feu vert, un oiseau ne tarderait pas à prendre gracieusement son envol sur l’un des murs de la classe.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeVen 5 Juin - 22:06

Pencher la tête sur le côté est un réflexe reptilien qu’il n’est pas nécessaire d’expliciter encore mais que Ninon accompli, par deux fois en un assez court laps de temps ; cela fait très chouette, l’animal, dont la morphologie particulière permet de rendre ce réflexe plus impressionnant que chez n’importe quel autre animal. Et chez Ninon, c’est plus impressionnant que chez la plupart des êtres humains, entre la franchise du geste et son alternance.

La concentration est impressionnante également même si elle s’en détourne, continuant de suivre sa planification en s’intéressant au présent. La faute dans son énoncé ne la fait pas réagir, ce n’est pas le cas ; et c’est là l’indice qui permet à Ninon de commencer à démêler l’énigme. Fêter son anniversaire tous les ans, à quelques jours prêts parce que la date exacte est occupée à autre chose, oui elle le sait. Elle ne veut pas s’en souvenir en revanche, c’est d’une tristesse aussi grande que lesdits jours pouvaient être joyeux. La reprise des éléments en opérations distinctes facilite la résolution du problème, si la date avait été donnée les 418 jours nécessaires, même une personne douée en mathématique aurait eue plus de mal de par la nécessité à recomposer le calendrier.

Les calculs de Ninon sont bons, ainsi la question qui les suit est perçue comme un automatisme, une question rhétorique ne nécessitant nulle réaction. Mais face à l’insistance, elle s’arrête dans son déballage pour regarder un instant la demandeuse, hochant doucement la tête avant de reprendre là où elle en est.

- Mais… Oh Sage, vous êtes née un jour qui n’existe pas…

Nouvelle mise des pieds dans le plat, même si elle réagit bien moins ; ce n’est pas exact, elle est née un jour que le calendrier place une fois tous les quatre ans afin de compenser la mauvaise mesure du temps qui est faite durant lesdites quatre années. Cela n’en change rien au sentiment mais la logique permet de les rationnaliser, comme tout le reste. 1A+4A+15A.

Le changement de sujet est doublement nécessaire et fait son office à merveille, lançant Ninon en un petit discourt explicatif tâchant de rester positif, à l’exception de la conclusion. Pas une question d’argent, l’aide est donc inutile ; contre les chutes de neiges, ce n’est pas avec elle-même qu’il faut voir même si plusieurs autres mutants en sont capables, quand bien même l’acte est moralement discutable puisque faisant passer les intérêts d’une personne avant ceux de beaucoup d’autres. Une conduite qui n’est pas enseignée à l’Institut car irresponsable et pouvant mener à des caprices. Positivisme, cela aurait pu être une bonne chose si elle n’avait pas été faite par relativisme ; Sage n’est pas hypocrite en parlant de cela, elle maitrise parfaitement le sujet comme dirait Rachel. Le « noël de fortune » ? Les fêtes de l’Institut ne sont pas des plus somptueuses ou joyeuses mais tout de même organisées pour entretenir l’esprit de famille entre ceux qui restent, quelle qu’en soit la raison, et ceux qui vivent ici. Elle le sait pour n’y avoir jamais participé.

Quand à l’attention de Ninon envers elle, elle a déjà été évoquée et n’entraine donc pas la moindre réaction, indifféremment de la fois précédente d’ailleurs. Ne pas être la seule de l’Institution à aimer le chocolat, cela aurait pu être un trait d’humour ; même si les amateurs de pâte d’amande sont en recul, ceux de chocolat n’ont pas bougé.

- Je suis désolée, je vous en referai! Ou autre chose, avec un peu de chance, j’arriverai peut-être à savoir votre pâtisserie préférée.

Elle ne répond rien, elle n’a rien à répondre ; elle en a fini avec l’écharpe qui en devient un nouveau changement de sujet protecteur mais qui en révèle également beaucoup, suffisamment pour compenser sans doute. Ninon y accourt et s’enjoue à nouveau, s’en allant même jusqu’à un compliment qui attire sur elle le regard de Sage. Un instant la femme regarde l’adulescente, sans rien dire, sans rien laisser paraitre. Elle la croit bien volontiers malgré que la française soit une personne souriante, par conséquent non objective, néanmoins cela faisant de son charme ainsi n’était-ce pas un mauvais conseil. Simplement qu’elle-même ne connait que trop la facilité qu’il y a à actionner les muscles de son visage avec une précision inhumaine, à jouer un rôle et à porter un masque. Ce n’est pas cela qu’elles veulent, toutes les deux, ainsi donc elle-même ne se forcera pas.

- Au fait! Ce n’est pas la seule surprise. Je me suis un peu entraînée pendant votre absence, vous aimeriez voir ?

Toujours l’écharpe dans la main, elle se redresse pour faire face à sa vis-à-vis, la surplombant du fait de leur différence de taille. Néanmoins, cela n’a rien d’imposant puisqu’elle-même ne cherche pas à ce montrer comme tel et que Ninon semble bien plus aisée avec ses capacités. Combien la française a-t-elle pu progresser en dix-sept jours ?

- Montrez, dit-elle simplement, ne s’impliquant pas puisque toute l’envie de voir qu’elle pouvait avoir a été supplantée par des probabilités.

Elle n’aurait pas besoin de se détourner de l’écharpe pour observer l’exercice de Ninon néanmoins elle le fait, reposant l’objet et remettant son gant alors que l’élève se prépare. Elle n’a pas de tour-de-cou mais elle n’a pas besoin de l’écharpe pour avoir chaud. L’argument de l’intérieur ne tient pas et le raisonnement pourrait la conduire à ne jamais mettre le présent néanmoins il est également un certain nombre de signification qu’il y aurait à la porter dé maintenant. Sage prend une seconde de considération et, son gant mit, passe ses mains contre l’écharpe pour la nouer en cravate. Ramenant les bras le long du corps, l’une de ses mains s’en allant sur l’étui de ses lunettes, elle fixe simplement Ninon puis son ombre chinoise.

Une ombre dans le crépuscule, c’est poétique là-encore ; une poésie aviaire qui transforme les murs de la salle en caverne platonicienne, ne tardant pas à être alimentée par les lumières artificielles du plafond. Une poésie faite de nuances de noirs, donnant l’illusion de volumes et de textures, des plumes et des pattes…

- Impressionnant, conclue-t-elle rapidement, revenant à celle qui a dessiné et anime cela. Votre sens du détail dans votre création est artistique. Et vous avez énormément progressée, félicitation.

Elle ne s’émerveille ni ne s’émeut de la scène, non, mais il y a un peu d’admiration tout de même, accompagnée de fierté.

- A partir de maintenant, nous commencerons les sculptures et les interactions physiques de vos ombres. Les champs psioniques qui les contiennent ont un impact électromagnétique, vous pouvez donc faire preuve d’une forme de télékinésie par l’intermédiaire de votre Obténébration. Lorsque vous serrez capable de vous en servir avec autant d’aisance que maintenant, nous attaquerons votre bouclier psionique.

Avançant d’un pas, Sage s’intéresse au sac de Ninon et plus particulièrement à ce qui lui a permis de prendre des notes en cours. Il n’est pas question de lui faire cours ni de fouiller ses affaires, néanmoins elle le lui tend.

- Mais avant cela, vous avez bien mérité un chocolat chaud pour vos progrès, déclare-t-elle avec son naturel neutre et monocorde, avant de le ponctuer sur un petit sourire. Et considérant que vous avez de quoi noter, vous pourrez garder la recette.
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MessageSujet: Re: Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage]   Behind Blue Eyes [Séquentiel Sage] Icon_minitimeSam 13 Juin - 20:15

Suivant rigoureusement le mouvement souple du bout de la baguette de Ninon, l’ombre chinoise se posa avec grace sur celle d’une table, au mur. L’hirondelle s’ébroua, puis passa son bec dans sa petite poitrine duveteuse, comme pour y remettre un peu d’ordre et de propre. Les tonalités et les nuances de noir sur ses ailes changeaient à chacun de ses mouvements farouches, pour donner l’illusion des rayons de soleil s’y reflétant. Il ne manquait plus que les piaillement et le froufrou des plumes pour terminer de donner la vie à cette marionnette née de l’absence de lumière sous une étagère. Une fois sa démonstration terminée, la française se retourna pour faire face à Sage, qui avait attaché l’écharpe autour de son cou, alors que l’oiseau s’évapora de son perchoir. Même si encore une fois les traits figés de la jeune femme ne laissaient paraître aucune émotion, ni joie, ni colère, ni tristesse, ses iris clairs, eux, n’avaient toujours pas retrouvé leur neutralité. En s’avançant un peu, Nini aurait presque pu penser que Sage était fière de son “élève”. Mais ça, c’était en s’avançant…
En tout cas, elle avait été impressionnée et elle l’avait félicitée!

Brave Nini, t’es contente?
Oui!

Par contre, la suite lui fit pencher imperceptiblement la tête sur le côté (et autant dire qu’à ce train là, elle ne tarderai pas à se retrouver coincée au lit avec un torticolis). Pauvre Sage qui avait très, voir trop largement surestimé les capacités de Nini concernant le programme de ses prochaines leçons.

Oh Seigneur… Elle va avoir besoin de tellement de patience…
Bhé… Et moi alors?
Chut Nini...chut…

- Mais avant cela, vous avez bien mérité un chocolat chaud pour vos progrès. Et considérant que vous avez de quoi noter, vous pourrez garder la recette.

D’abord perplexe, Nini prit finalement son carnet en souriant. Ses lèvres s’étirèrent joliment, partagées entre enthousiasme et fierté.

_ Sage, vous pouvez me le dire si votre dessert préféré est le chocolat chaud, et tant pis si ça n’est pas un vrai dessert, parce que vous les appréciez au moins autant que moi!
Alors, j’ai raison?
Sage?
Oh allez, dites moi! Et puis vous savez, ça ne peut pas être pire que d’aimer les éclairs au café! Ca c’est un dessert mal aimé, toujours le dernier à rester dans l’assiette. Mais le chocolat chaud, personne ne dit jamais non!





♥ ♥ ♥


Vendredi 5 juin 2015


Pom…

Tout part en cacahuète ma bonne dame, tout, absolument TOUT! Des rongeurs géants déambulaient en liberté entre les murs de l’institut, ce qui, soit dit en passant, n’était peut-être pas pour déplaire à Sanzo. Le gros matou avait enfin trouvé une proie à sa taille, parce que, qu’on se le dise, chasser de malheureuses souris pour un félin de près de 180 cm des oreilles à la queue, ça faisait limite petit bras, pour ne pas dire bas de gamme. Sans compter que cette belle bête à la crinière d’argent avait laissé tomber l’affaire avec Rachel pour ne s'intéresser de plus près qu’à sa chatte, Cerberus. Mais elle-même faisait déjà probablement de l’oeil à Josie, le cochon d’Inde de Nini, qui s’était littéralement pâmée de plaisir en entendant parler de la grosse souris... Quelqu’un allait finir par passer à la casserole dans cette histoire, et laissez moi vous dire que cela n’allait certainement pas être une partie de plaisir…

Pom…...pom...

Donc, tout fout le camp, tout fout le camp ma bonne dame! Car depuis quelques temps, Rachel, oh si belle et si naturelle Rachel, semblait toute droit sortie d’une double page de Vogue, pile entre la publicité porno chic made in Gucci et celle de la bourgeoise tirée à quatre épingle by Chanel. Les rousses enchaînaient les unes, les interviews, les articles, et les mutants n’avaient probablement jamais été aussi populaires au par-avant. Grace au Phénix, être né avec un gêne X actif était on ne pouvait plus fashionable, et avoir le potentiel de raser une ville impliquait maintenant de pouvoir le faire avec classe.

Pom…....pom…..pom…

C’est l’bordel dans c’te baraque de fous, et il n’y a que les murs qui tiennent encore debout! Qu’une souris géante parade dans les couloirs passait encore, que Rachel soit griffée de la tête au pied, oui éventuellement, pourquoi pas, mais que Caitlyn se la joue New Age dans le parc en culotte, là… là… LA! Là foi de Nini, ça n’allait plus du tout! Une rousse, même teinte, l’était encore dans la mémoire de ceux qui l’avaient connue flamboyante et, oh Jésus Marie Joseph, on ne se promenait pas en sous-vêtements en plein milieu d’une école. Alors oui, Forge avait commencé la guerre en tapant le pyj’ à la cantine, mais était-ce une raison pour surenchérir en répondant par des dentelles au beau milieu de l’herbe?
De toute façon, une rousse impudique de plus, ou une de moins, à la fin, c’était toujours Nini que l’on se complaisait à appeler courtisane, alors que jusqu’à maintenant, la seule à avoir eu la chance d’entrevoir officiellement ses dessous avait été Aislinn, Jade étant passée à deux doigts du gros lot…

Pom…… pom….pom...pom…

Nous marchions tous sur la tête, car comme le disait le chat: “Tout le monde est fou ici”; mais pas aujourd’hui, car pour une fois, tout semblait “normal” (ou presque) à “Anormal Sup’”.
Pieds nus dans l’herbe tendre du début de l’été, Ninon s’appliquait à suivre les nouveaux conseils que lui avait prodigué Sage. Sa baguette pointait une à une les ombres alentours pour les amener à elle, principalement celles des arbres, mais aussi d’autres plus ou moins éloignées, et de manière plus ou moins consciente prirent ce même chemin. Toutes quittèrent leur propriétaire pour onduler en de souples arabesques sur le tapis de verdure qu’elle faisaient frissonner et siffler sous leur passage. Ninon ne craignait plus de les voir, ni de les sentir remonter le long de ses jambes pour assombrir peu à peu sa silhouette, à la place, elle s’était mise à apprécier cette seconde peau protectrice qui épousait ses contours à la perfection. La peur était partie et une nouvelle sensation s’était installée: la confiance, peut-être trop, et le défi, l’envie de faire toujours plus et mieux, peut-être trop également. Alors comme un aimant, elle privait le paysage de ses zones d’ombre, lui faisant du même coup perdre tout relief.

Pom…. pom… pom.. pom.pom…

Le voile noir sur Ninon s’épaississait un peu plus à chaque instant, changeant sans cesse pour une nuance plus profonde encore. Premièrement anthracite, son corps avait perdu toute ses nuances et tout ses reliefs pour ne plus être qu’une poupée d’encre. Seul l’éclat dans ses yeux de jais subsistait et luisait encore.
Au même moment, plus loin, là où l’on ne s’y attendait pas, une nouvelle ombre commença à vaciller. Toujours fermement attachée aux briques de l’institut, elle ne résista cependant pas longtemps à l’attraction de Ninon à qui le contrôle de la situation commençait à échapper insidieusement. Comme un vaisseau sombre, l’ombre de l’institut prenait à chaque mètre un peu plus de vitesse et les frissonnement légers des brins d’herbe se transformèrent bientôt en un grondement sourd qui se rapprochait dangereusement. Il n’était plus question d’arabesques et d’ondulations légère des feuilles qui dansaient au sol, mais d’une houle incoercible.  

Pom pom pom pom pom pom pom….

Renversant tout sur son passage, la gigantesque vague continua sa route et Ninon n’eut qu’à peine le temps de se retourner pour la voir engloutir Sage, qu’elle se faisait déjà frappée à son tour de plein fouet. Bras autour de la tête en protection, son cri mourut en même temps qu’elle fut projetée au sol.
Elle ressentit chaque moment de la chute, le déséquilibre alors que son corps ne tenait déjà plus au sol, le tout petit moment de flottement et l’impacte...

Qui n’arriva pas?
Non, nul brin d’herbe ne chatouilla les narines de Nini, qui n’avait pas non plus senti sont corps s’étaler contre le sol souple du parc de l’institut. Comme Alice, elle était passée de l’autre côté du miroir, quoi que non, elle était peut-être finalement restée coincée entre deux, dissoute à l'intérieur de la surface déformante.


"Mais je n'ai nulle envie d'aller chez les fous", fit remarquer Alice.
"Oh ! vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle."
"Comment savez-vous que je suis folle ?" demanda Alice.
"Il faut croire que vous l'êtes, répondit le Chat ; sinon, vous ne seriez pas venue ici."


Alice au Pays des Merveilles, Lewis Carroll


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