L'expérience d'une vie, encore une [Pv Ernest]

Cela faisait maintenant quelques jours que Sinistre expérimentait l'Altérium et ses propriétés sur différents tissus humains et animaux mais ce n'était guère concluant. Les éléments qui composaient l'Altérium étaient très instables et donnait des résultats aussi farfelus que différents les uns des autres. Mais Sinistre en avait vu d'autre, il n'allait pas renoncer si rapidement d'autant qu'il avait commencé une nouvelle approche beaucoup plus prometteuse. Il avait placé une petite quantité d'Altérium dans un de ses analyseurs afin d'en décrypter plus facilement les différents constituants. Il voulait aussi se lancer dans une étude statistique afin de faire des recoupement entre les différents échantillons mais malheureusement qui dit statistiques ni échantillons, beaucoup d'échantillons et Sinistre était loin d'avoir autant de cobayes ou d'organes sur lesquels tester. Du moins pas autant qu'il l'aurait voulu, le BAM était en cause , lui le grand Sinister, obligé de se cacher des autorités, il avait hésité longuement à s'exiler dans un autre pays mais l'essentiel de la population mutante se trouvait ici à New York.

Dans un coin de la pièce se trouvaient 3 embryons en pleine croissance. Ils étaient plutôt avancés mais il était encore difficile de savoir avec précision s'il s'agissait d'être humains ou pas. Sur les tubes en verres géants, on pouvait lire les numéros des expériences. Dans un quatrième tube, se trouvait une masse informe qui avait visiblement succombé à une forte dégénérescence cellulaire, sans doute à cause de l'Altérium. Quelque chose chiffonnait, Sinister. Depuis le temps que Vermine était à la Confrérie, est-ce que les savants de Magneto avait déjà réalisé des expériences sur lui. Peut être que le fait d'avoir garder l'homme rat en vie, lui serait encore plus utile que ce qu'il pensait. Il devait bien être au courant de ce qu'on avait fait de son Altérium à la Confrérie non?

Sinistre ouvrit la porte blindée et invita Ernest à le suivre dans son laboratoire pour lui présenter certains de ses résultats.
Monsieur Lenoir, si vous voulez bien me suivre . dit - il avec son habituel courtoisie.

La séquestration, même dans cette chambre confortable, ne pouvait être très appréciable. Ho, bien sûr, Crapule n’allait pas se plaindre, en tout cas pas sur ses conditions de détention. Il avait toujours un peu de mal à croire que le docteur avait fait l’effort de lui aménager une pièce dans son labo. Peut-être qu’en fait, celle-ci ne l’avait pas été uniquement pour lui ; peut-être que Sinister avait une sorte de « chambre d’ami » pour ses prisonniers d’importance. Mais tout de même, que cette pièce ait ou non été préparée exclusivement pour lui, la présence d’habits à sa taille dans la penderie ne laissait aucun doute possible. On avait cherché à rendre sa captivité aussi supportable que possible. Mais pourquoi ? Là était toute la question. Mr Sinister s’était présenté comme un ennemi de Magnéto alors pourquoi traitait-il si bien l’un des sbires du maitre du métal ? Espérait-il s’attirer une quelconque sympathie, voir une allégeance ? Etait-ce là une précaution diplomatique au cas où la Confrérie mettrait la main sur lui ? Du temps pour réfléchir à tout ça, Ernest en avait à revendre.

L’homme-rat avait très vite structuré ses journées pour ne pas complètement avoir l’impression de ne rien faire. Il s’imposait matins et soirs des exercices de musculation. Il lisait beaucoup aussi, désireux de profiter des nombreux ouvrages mis à sa disposition. Il n’était jamais trop tard pour s’instruire, surtout pas pour lui qui avait cessé de fréquenter l’école sitôt sa mutation réveillée. Son loisir consistait à regarder les infos télévisées pour suivre la couverture médiatique de sa mort. On avait vite identifié le cadavre carbonisé comme étant celui d’Ernest Lenoir. L’ignoble fils du respectable et défunt Philippe Lenoir venait de s’éteindre comme la vermine qu’il était. L’adolescent peinait à ne pas sourire en entendant les journalistes parler de l’affaire. Ils étaient tous si sûrs d’heux. Sinister avait quand même réalisé un joli coup.

Il fallait quand même espérer que la Confrérie, elle, ne serait pas dupée. Crapule ne pouvait s’empêcher de trouver le temps long. Il voulait retrouver sa liberté qui lui paraissait curieusement si précieuse maintenant qu’il ne pouvait plus y goûter.

Lorsque Sinister entra dans sa prison dorée, le jeune mutant cru d’abord qu’on allait lui réclamer un autre échantillon d’Altérium. Un peu grognon, il se détourna de la télé allumée, mais comprit alors que la raison était autre. Le docteur l’invita à le suivre. Crapule éteignit donc la télé et se leva.

-C’est si gentiment demandé,. Je ne peux pas refuser, déclara-t-il, un peu caustique, sachant parfaitement qu’il n’avait pas son mot à dire.

Sur ce, il emboita le pas à Sinister.

Sinistre suivit d'Ernest avancèrent jusqu'à la table centrale. Il referma la forte derrière lui.
"Il apparait que votre Altérium est une substance très instable. Les tests sur des tissus vivants ont pour le moment échoué à stabiliser la solution même si les résultats sont riches d'enseignement. Même si son comportement est difficile à prédire, je reste persuadé qu'on peut établir une corrélation entre les effets de l'Altérium sur l'organisme et les différentes concentration des éléments dans les tissus. Protéines, enzymes, vitamines , taux d'oxygène etc... Le problème majeur reste que pour pouvoir étudier ces effets précisément, il me faudrait sans doute des semaines, voire des mois et une bonne quantité de cobayes." lui raconta t'il.

Sinistre était loin d'avoir les moyens actuellement d'avoir de quoi réaliser toutes les recherches mais il avait une autre carte à jouer ...

"J'ai cru comprendre que vous avez déjà servi de cobaye, peut être pour votre mère adoptive ou quelqu'un d'autre. Bref votre corps a visiblement subit de nombreuses expériences. Je veux savoir par qui? dans quel but? où se trouvent - ils actuellement ? N'oubliez pas que vous ne pouvez me mentir. Je peux très bien fouiller votre mémoire pour obtenir ces renseignements mais ce sera plus rapide si vous vous souvenez de vous même et j'imagine que vous préférer ça, à ce que votre vie entière me soit révélée ,non ?" ajouta t'il d'un ton sarcastique.

"Quoi qu'il en soit, je n'aurai peut être bientôt plus besoin de vous d'ici quelque le temps. Le cobaye numéro A-87-Q a l'air de se porter à merveille,. La fonction régénérative, dont je l'ai doté, l'a aidé à surmonter la dégénération cellulaire qui survient dans 99% des cas à cause de l'Altérium. Vous êtes un miraculé en quelque sorte." ajouta t'il en posant sa main sur le tube à essai dans lequel flottait l'embryon."

"-Phobos ?" murmurait Sinistre à voix haute. Ce nom de lui disait pas grand chose et ce n'est pas en fouillant l'esprit de Vermine qu'il en appris plus sur lui ni sur ses expériences réalisées.
"-Et son laboratoire , où se trouve t'il ? Ca vaut peut être la peine d'aller y faire un tour. Elle a peut être laissé des informations utiles derrière elle ..." demanda Sinistre

Les allusions de Vermine à sa mère faisait doucement ricaner Sinistre. Ne l'avait elle pas kidnappé pour les expériences avant seulement de se prendre d'affection pour lui.
"-Vous semblez bien confiant envers votre mère. Que savez vous d'elle au juste ? Au travers de vos souvenirs modifiés , difficile de faire confiance ,n'est-ce pas ? Ce qui vous est cher peut très bien être un tissu de mensonges, songez y!" lança t'il en direction de Vermine.

Il savait que Cérès était le lien qui portait la confrérie dans le coeur de Vermine et il aimait jouer sur cette corde sensible. D'autant que ses paroles étaient tintées de vérité. Même Vermine ne pouvait l'ignorer.

"Quand à vos amis confréristes, Oui, ils viendront comme prévu ! Quand je ne sais pas, mais ils viendront c'est sûr. Ils ne peuvent pas être aveugles aux indices dissimulés derrière moi. Et qui d'autre pour les guider ? Je vous le donne en mille. Votre mère ! Car qui d'autre pourrait se rendre compte de la supercherie que l'être le plus proche de vous à la confrérie . Elle conduira les acolytes , à quoi nous pourront "négocier" votre libération ..." s'écria Sinistre avant de s'esclaffer.

Sinistre voyait le cheminement se faire dans les yeux de l'homme rat.

"Pourquoi s'être donné tant de mal à rendre la mort publique? Pourquoi la vidéo et le montage alors qu'un simple cadavre à la morgue aurait tout aussi bien suffit à Confrérie pour apprendre votre mort vu son réseau d'informateurs? Je voulais être sûr qu'on vous voit, qu'on doute! Mourir en se soulant dans une usine? personne qui vous connaisse n'est dupe ! J'ai même laissé mon ancien numéro au barman de votre lieu de beuverie favori pour qu'ils remontent jusqu'au professeur Turner." ajouta t'il

"A présent que j'ai votre ADN, je ne doute pas d'être capable de fabriquer un autre producteur d'Altérium même si cela prendra du temps et énormément de moyen et c'est là où vous intervenez encore ! Oui vous qui êtes si précieux pour ce cher Magneto... Je ne doute pas qu'il sera près à payer cher pour votre libération et ma collaboration. Au final, je serai gagnant quelqu'un soit l'issu..." conclut il un rictus aux lèvres.

Ernest sortait rarement de sa cage et il ignorait donc tout des allers et venues de Sinistre. Son analyse sanguine avait été transférée dans un autre laboratoire et cryogénisée. Ainsi, il importait peut à Sinistre que cette base soit découverte ou pas. Il n'y avait rien d'utile à la confrérie ici à part peut être certains appareils et encore. Sinistre espérait bien que Cérès se déplace en personne, cela lui permettrait de faire coup double : négocier Vermine contre cobayes, argent, échantillons ADN etc ... mais également sonder la mémoire de Cérès et en récupérer ses connaissances sur l'Altérium. Son organisation était à l'aube d'une reprise et ce hold up de la Confrérie tombait à pique !

Les remarques de Sinister sur la mère adoptive d’Ernest mirent ce dernier dans une rage folle. Il en oublia presque tout le reste. Il se mit à trembler de cette fureur presque maladive qui l’envahissait à chaque fois avec une vitesse stupéfiante. L’état mental du jeune Confrériste n’était pas des plus stables et il le montrait en cet instant.

-Tenez votre langue, face de cadavre ! hurla-t-il en faisant par la même occasion une aimable remarque à l’apparence du docteur. Sinon je vous l’arrache et je vous la fait bouffer ! Laissez ma mère hors de vos manigances ! Je n’ai et n’aurais jamais le moindre doute à son égard ! La personne la plus susceptible de modifier mes souvenirs, ici, c’est vous ! Alors gardez-vous bien de me faire de soit-disante révélation ou je ne sais quoi d’autre ! Je ne croirais pas un traitre mot sortant de votre bouche ! Pas un, vous m’entendez ?!

La confiance qu’avait Ernest envers Cérès était sans faille. Car Cérès était rien de moins que le centre de son univers. Sans elle, tout s’effondrait. Sans elle, il deviendrait certainement fou. Alors il était prêt à croire en elle quoi qu’il arrive. Lors de la découverte du lavage de cerveau, de cette ultime trahison, il avait passé l’éponge pour rester à ses côtés. C’était certainement là une preuve assez édifiante de cette confiance aveugle dont il avait tant besoin.

Il avait pointé Sinister d’un index menaçant. Télépathe ou pas, il était prêt à lui bondir dessus pour le tailler en pièces dans le sens propre du terme. Une lueur de lucidité, toutefois, lui indiquait que pareille entreprise ne le mènerait pas loin. Il préféra donc se battre avec la parole.

-Regardez-vous ! Vous êtes une pâle caricature de grand méchant qui se croit tout puissant et plus intelligent que tout le monde ! Ridicule, voilà ce que vous êtes, ridicule ! Vous aurez l’air bien stupide lorsque sonnerons à votre porte les gros bras De la Confrérie ! Qui vous dit que Magnéto voudra négocier, HEIN ? En vous en prenant à moi, vous vous en êtes pris à lui ! Il vous fera courber l’échine, il vous fera faire dans votre froc ! Il vous écrasera sous sa botte comme un insecte ! Il fera sauter cette endroit et vous avec ! Et moi, je serais libre ! Et moi, je rirais au éclats ! Jamais vous n’aurez l’occasion de voir Cérès ! Jamais vous ne pourrez profiter de l’Altérium ! Souvenez-vous bien de ça ! Et quand vous verrez que j’aurais raison, je vous le dirais : je vous avais prévenu !

Il conclut par un grognement dédaigneux et tourna le dos au scientifique. Il n’était plus disposé à lui parler. Son regard furibond errait dans le laboratoire. Il avait tant envie de tout casser. Les embryons étaient là, juste devant lui, dans leur tube de verre. Ils le narguaient, c’était sûr !

-Qu’est-ce que tu regardes comme ça, toi ? dit-il à l’un des embryons. J’vais t’arranger le portrait, tu va voir ça !

Sur ce, il s’avança, bien décidé à envoyer le tube au sol pour ensuite le piétiner. C’était stupide, avouons-le. De toute façon, parler à un embryon ne relevait pas de la raison. Crapule voulait cogner quelque chose, alors il allait le faire, tout simplement. Il s’était déjà assez retenu comme ça.

Sinister ne remarqua pas les insultes de Ernest. Les insultes représentaient le dernier recours d'un faible, celui à qui il ne reste rien, pas même sa dignité, la volonté de se montrer fort dans l'adversité et les moments difficiles. En ce sens Vermine venait de perdre le peu d'estime dont il était crédité par Sinistre. Il n'était plus qu'un rat comme tant d'autres humains et mutants aux yeux de Sinistre. Sa seul utilité résidait donc dans sa faculté à produire de l'Altérium et bientôt, Sinistre n'en aurait plus besoin...

Il faudrait le garder en vie jusqu'à ce que ses amis Confréristes viennent le sauver. En attendant, il devait continuer à être bien traité pour que le doute s'installe d'autant plus dans l'esprit de ceux qui viendraient le sauver. Quelle serait leur réaction en voyant un Vermine en forme sortir de sa chambre. Sinistre se contentait d'ignorer les menaces de Vermine qui n'avait aucun sens envers lui qui avait même dominé la mort. Le fait que Magneto soit plus puissant que lui n'était que le fruit du hasard, quoiqu'il en soit cela ne serait pas toujours le cas maintenant que Sinistre avait l'éternité devan luit.

Puisse que vous êtes si ... aimable de partager votre point de vue. Laissez moi vous dire une bonne chose. Si Magneto serait prêt à suer sang et eau pour vous c'est pour votre Altérium et rien d'autre. Votre vie en elle même ne compte pas. Aussi comprenez que vous vaudrez aussi cher en bonne santé que chétif, épuisé, et mal nourri et retenez vous de tenter quoique ce soit que vous pourriez regretter... Qui sait combien de semaines la confrérie mettra avant de venir vous chercher et combien encore avant de vous récupérer. Des négociations peuvent être longues conclut finalement

Sinistre savait tout de la rage qui grondait en Sinistre. La tension était montée d'un cran et il se tenait prêt à agir pour empêcher Vermine de causer le moindre dommage. Il pouvait lui broyer les membres en une fraction de seconde par télékinésie et en faire un demi-rat ou se contenter de le paralyser à l'envie. Il donnait une dernière chance à Vermine de se calmer.

Retournez dans votre chambre . Immédiatement ! ordonna t'il.

Spoiler:

Quand Crapule s’énervait ainsi, il ne fallait plus espérer le raisonner. Il n’était tout simplement plus maitre de lui-même. Il pouvait alors commettre des choses affreuses sans même le vouloir. Il pouvait lever la main sur les personnes qui comptaient le plus pour lui. Il pouvait lui-même se mettre en danger. La vérité était sans doute que sa place, malgré un léger regain d’aplomb apporté par Cérès, était en hôpital psychiatrique. La faute à Phobos. La faute aussi aux nombreuses autres mésaventures de l’homme-rat qui avait tué son enfance et broyé son être pour faire de lui ce qu’il était aujourd’hui, un individu décidément très instable, un peu curieusement à l’image de la si précieuse molécule qu’il produisait. Alors Mr Sinister n’eut d’autre choix que d’user de sa télépathie pour contraindre son prisonnier à retourner dans sa chambre.

Crapule était maintenant assis sur son lit, la tête dans les mains. Il était conscient qu’il avait perdu les pédales, une fois de plus. Il savait qu’on avait manipulé son esprit pour le faire obéir. Mais même dans cet état d’esprit, il devait se faire violence pour ne pas retourner la colère qui grondait encore en lui vers les meubles de sa prison. Une chose était sûr : s’il cassait tout ici, il risquait fort de devoir s’en accommoder par la suite. Le docteur ne remplacerait rien. Enfin, c’est ce qu’il imaginait. Le jeune mutant, afin de se calmer pour de bon, se mit à faire les quatre cent pas. Sa marche devint une course. Il courait en rond. C’était ridicule mais au moins, il arriva à se vider l’esprit.

Lorsque, essoufflé, il s’affala sur le lit, il était de nouveau en plaine possession de ses moyens. Il se mit alors à réfléchir à ce qui s’était passé, à cette brève discussion avec le docteur.

-J’ai été trop con… mais archi-con de chez con ! grommela-t-il.

En ayant perdu son sang froid, il avait l’impression d’avoir perdu une bataille. Tenir tête à Sinister, à défaut de pouvoir lutter contre lui, était une satisfaction. Mais voilà, il avait tout gâché, il n’avait pas sût répliquer. Le docteur avait certes touché une corde sensible mais quand même. Si Crapule partait au quart de tour à chaque fois qu’on le titillait, c’était vraiment peu glorieux. Comment pouvait-il maintenant se rattraper, après avoir été aussi ridicule ?

Il devait s’excuser. Il devait reprendre une attitude digne et respectable. Il devait toujours être poli et répondre de façon adaptée. Sinister était une personne d’esprit. Il devait se hisser à sa hauteur et non plus être cette bête idiote qu’il avait été. Il pouvait le faire. Il était surdoué bon dieux ! Il avait le QI d’un génie, enfin sur le papier. Pourquoi est-ce que ça se voyait si peu ? Peut-être parce qu’il ressemblait à un rat, mais ce n’était pas une excuse. S’excuser, donc, c’était la première étape. Présenter de plate excuse à son ennemi… plus facile à dire qu’à faire. Mais c’était justement là le défi. Crapule se fit à cette idée. Il se mit même à parler tout seul, en cherchant les bonnes formules. Il finit toutefois pas y renoncer. Ses excuses ne devaient pas ressembler à une récitation bien apprise.

-Des semaines ici… ça va être long… gémit le Confrériste.

Maintenant, il n’avait plus qu’à attendre d’être rappelé par le docteur, si celui-ci était décidé à le refaire. L’homme-rat appréhendait ce moment. Il se força à penser à autre chose. Il alluma la télé et tomba sur des Dessins Animés pour enfants. Il se mit à les regarder.

Les expériences de Sinistre allaient bon train. Il ne pouvait cependant pas s'y impliquer autant qu'il l'aurait voulu à cause de l'effectif réduit de ses Maraudeurs. Mewen était en mission et il n'avait pour le moment rencontré personne d'autre. Les anciens maraudeurs s'étaient évaporés dans les airs à sa mort. Bon sang, Dimitri et Caitlyn ne perdaient rien pour attendre. Ils ne pourraient pas se cacher de lui éternellement !

Les expériences sur l'Altérium se multipliaient mais la progression s'avérait tout de même difficile. Les calculs statistiques pour corréler les différents tests donnaient de très mauvais résultats. Il devait manifestement y avoir d'autres facteurs qui entraient en jeu. Au lieu de chercher à prédire avec efficacité les effets de l'Altérium brute, Sinistre était parti sur une autre idée. Il voulait combiner l'Altérium avec d'autres substances afin tenter de découvrir de nouvelles substances plus stables. Mais le nombre de combinaisons à tester était gigantesque et cela représentait un travail énorme. Finalement ,l'Altérium s'avérait être un cadeau empoisonné ...

Parmi la foule d'expériences de Sinister, une seule avait donné des résultats quelque peu satisfaisants. L'embryon avait fini par arriver à maturité et était sorti de sa cuve. Il se demandait comment Vermine réagirait à sa vue, peut être se montrerait il plus coopératif.

Monsieur Lenoir, Suivez moi je vous prie. J'ai quelque chose qui devrait stimuler votre curiosité. demanda t'il.

Dans le laboratoire attendait un jeune homme de l'âge de Vermine. Le visage lui serait familier puisqu'il était le sien. Le sien mais pas complètement, le sien si il n'avait pas été changé en homme rat. Il ne bénéficiait par contre pas de souvenirs. Sinistre avait préféré lui éviter ce "fardeau" . C'était une coquille vide en quelque sorte. Aucune lueur ne brillait dans ses yeux. Il n'éprouvait visiblement aucune émotion et se contentait de regarder dans le vide et d'obéir aux ordres de Sinistre. Il portait des vêtements blancs et simples comme seraient ceux d'un patient dans un asile. Le jeune homme baptisé du nom de Alteo , était marqué dans sa chair par l'Altérium. La capacité régénérative dont il avait été doté, n'avait pas suffit à endiguer complètement les effets secondaires. Il était totalement imberbe et toutes ses veines et artères étaient apparentes sur sa peau d'une couleur verte fluorescente. En outre, ses yeux luisait de la même couleur oppressante.

En entendant, Sinistre ouvrir la porte de la chambre de Vermine, il se levait comme une machine.

Crapule, comme à chaque fois, sursauta. De toute façon, il sursautait toujours et bien souvent pour trois fois rien. Son extrême nervosité était un héritage imprévu de l’Altérium. Abaissant le livre qu’il lisait, il fixa le docteur qui venait de l’appeler. Depuis la dernière fois, il n’avait pas encore eu l’occasion de lui adresser ses excuses comme il avait prévu de le faire. Le moment était sans doute venu, ce qui ne l’enthousiasmait guère. Sans un mot, il déposa le livre et quitta sa chambre-prison pour gagner le laboratoire.

Il se demandait forcément ce que voulait lui montrer Sinister. Ce ne pouvait être, selon lui, que le résultat d’une expérience. Il pensait se retrouver face à une substance dans un tube ou quelque chose du genre. Il n’en fut rien. Sitôt dans la pièce, il aperçu ce jeune homme de blanc vêtu. C’était forcément lui que voulait lui montrer le docteur. Prudent, Ernest s’approcha, observant ce curieux personnage. Sa curiosité était stimulée, en effet. Comment en aurait-il put être autrement ? Depuis maintenant des jours, il ne voyait personne, mis à part le maitre des lieux bien sûr.

Tout d’abord, il ne reconnu pas du tout le jeune homme. La dernière fois que le mutant s’était vu humain, il avait 12 ans. A présent, il allait sur sa 15ème année. Et comme chacun sait, en période d’adolescence, le corps change vite. L’absence de cheveux ou d’autre poil sur le sujet d’expérience ne facilitait pas le rapprochement, tout comme le dessin vert fluo de ses réseau sanguin sous sa peau blafarde. Mais il demeurait, malgré tout, un air de famille que l’homme-rat finit par déceler. Ensuite, ce fut sa logique qui fit le reste.

-C’est… moi ? demanda-t-il, d’une voix peu assurée. Enfin, je veux dire, c’est un clone ?

La situation le mettait mal à l’aise. D’abord, il ne comprenait pas, s’il s’agissait bien d’un clone, pourquoi celui-ci ne lui ressemblait pas trait pour trait. Ensuite, qu’il lui ressemble ou pas, il devait lui-aussi produire de l’Altérium. Résultat, l’utilité de Crapule diminuait nettement. Pourquoi, bon dieu, s’était-il énervé la dernière fois ? Non, vraiment, là il se sentait mal. Il n’osait plus jeter un regard au docteur. Lui présenter des excuses en pareille situation devenait très délicat. S’il le faisait, il allait passer pour un poltron. Il allait donner l’impression qu’il se dégonflait juste pour espérer assurer sa sécurité. S’il ne le faisait pas, il restait sur un cuisant échec et risquait d’en faire les frais. Son côté tête de mule l’aida à faire son choix. Les excuses viendraient plus tard, peut-être. En attendant, il continuait d’observer le supposé clone.

-Il ressemble à un zombi. Comment ça se fait ? Pourquoi il n’est pas à moitié rat, comme moi ? Et puis… il nous comprend ? On dirait vraiment que c’est une coquille vide !

Il passa sous silence l’Altérium. Il ne voulait pas lui-même s’entrainer sur un terrain glissant. De plus, étrangement, on pouvait remarquer que sa tendance moqueuse avait tout d’un coup disparu.

Le nouveau-né au corps d'adolescent restait l debout à rien faire le regard perdu dans le vide sans prêter attention à ce qui se disait autour de lui. Sinistre quant à lui était très satisfait de son expérience et d'autant plus peut être que cela intéressait visiblement Ernest également d'en savoir plus sur son propre Altérium.

C'est vrai que vous n'avez peut être pas eu d'informations sur les particularités de votre Altérium. Apparemment cet agent mutagène est à même d'influencer le gène X. Chez vous, il a provoqué votre changement d'apparence. Chez cette expérience, il a provoqué la cécité et ces marques sur tout le corps. Il est très difficile de prédire quelles mutations vont se produire. Je dois avouer que je suis pour l'instant perplexe. L'expérience ici présente bien que doué de l'Altérium comme vous, a muté de manière très différente. Visiblement certains facteurs qui interviennent dans le processus sont encore très difficiles à trouver.

Ernest était visiblement assez surpris de se trouver devant un clone de lui-même, enfin de ce qu'il aurait pu être. Visiblement, Dieu jouait au dé avec l'Altérium du moins en apparence car les années d'expériences de Sinistre lui avait appris que ce qui vous paraît le plus imprévisible hasard suit simplement une logique qui vous échappe. Il fallait donc continuer à creuser davantage.

En outre, il semblerait que votre Altérium soit singulièrement différent de celui de ce cobaye. Cette expérience en produit une variété beaucoup moins efficace que vous et elle est loin d'être facile à récupérer. Loin de s'être accommodé de cette substance, l'organisme lutte visiblement contre lui à l'aide de sa faculté de génération dont je l'ai doté. Il produit une sorte d'anticorps pour lutter contre l'Altérium. On peut penser que lorsque son pouvoir évoluera, l'Altérium sera en quantité tellement infime dans son corps qui deviendra inutile. En tout cas d'un point de vue de production, il peut toujours être utile pour traiter quelqu'un d'infecté. Alors celà vous tente t'il d'en savoir plus ?

Sinistre ne proposait pas moins à Vermine que d'apprendre un peu de génétique et d'en découvrir un peu plus sur lui même. Au fond l'Altérium avait rythmé sa vie à ses dépends et il était peut être temps pour lui de la reprendre en main.

Excusez le s'il n'est pas très bavard, il vient de naître et n'a aucun souvenir en conséquent. Il ne sait rien. Je lui ai appris le minimum dont il avait besoin par télépathie pour plus de commodité. ajoute Sinister totalement insensible

Ouf ! Le clone ne représentait pas un producteur d’Altérium fiable. Ernest était encore irremplaçable. Mieux encore, le docteur ne semblait pas lui en vouloir pour la dernière fois ou, en tout cas, il le cachait bien. En fait, en côtoyant Sinister, Crapule commençait à se dire qu’il était du genre imperturbable. De banales insultes telles qu’il avait proféré devaient glisser sur lui, tout comme glisserait sur lui la flatterie. S’il avait vu juste, cela avait l’avantage que l’homme-rat pouvait se permettre quelques écarts. En revanche, cela voulait aussi dire que si jamais le docteur désirait l’éliminer, il le ferait quoi qu’il dise ou quoi qu’il fasse. Crapule devait certainement ne pas nourrir l’illusion qu’il pourrait influencer son geôlier. Cela tombait bien, il ne s’était jamais vraiment cru en position de le faire.

Il devait toutefois également prendre garde à ce que l’inverse n’arrive pas. Etre influencé par Sinister, c’était un premier pas vers la trahison de la Confrérie. Et il était hors de question qu’Ernest ait quoi que ce soit à se reprocher du point de vu de sa fidélité. Il désirait défendre les intérêts de sa mère et pour ça, il se devait d’être irréprochable. Mais il ne pouvait pas pour autant tomber dans le genre de comportement stupide qu’il avait eu la dernière fois. Ce serait se ridiculiser puisqu’il ne pouvait qu’y perdre de ce côté-là. Bref, il devait être coopératif, mais pas trop quand même. Sa ligne de conduite n’était vraiment pas simple à trouver. A moins, qu’au fond, il se posait trop de question.

L’homme-rat eut un instant d’égarement en entendant la question de Sinistre. Il se fit toutes les réflexions que nous venons juste d’évoquer. Puis, seulement après tout ça, sa curiosité l’informa qu’il avait très envie de dire oui. Après tout, que risquait-il de simplement s’informer ? Magnéto n’allait pas lui taper sur les doigts pour ça. Et puis, qui sait, cela pourrait peut-être lui être utile un jour ou l’autre. Il se gratta la tête. Décidément, ce devait être aussi la présence de son clone qui le perturbait. Ce n’était pas anodin d’être à côté de ce qu’il aurait pu être.

-Et bien… oui, pourquoi pas, fit-il, enfin.

Il s’approcha du jeune homme mais n’osa le toucher. Il avait du mal à détacher son regard de cet étrange visage. Il n’y avait pas que sa curiosité qui était stimulée. Crapule avait toujours eu une grande imagination. Celle-ci, en cet instant, le travaillait.

-Alors, si j’ai bien compris, ma condition d’hybride rat n’était pas du tout prédéterminée. J’aurais pu devenir tout autre chose, c’est ça ? Je m’en tire plutôt bien en fait…

Ernest nota la différence de taille entre lui et son clone. Elle était énorme. Lui ne dépassait pas les 1m20 alors que le jeune homme culminait déjà à 1m75. C’était bien la seule chose qu’il pouvait lui envier.

"Vous avez parfaitement compris, et c'est d'ailleurs ce qui rend l'Altérium si unique, ses propriétés mutagènes hors-norme s'associent malheureusement aussi avec cette contrainte : très puissant mais imprévisible" conclut Sinistre

"Du moins en apparence , je ne doute pas que je parviendrai à percer ce secret. Une grande question qui reste pour le moment sans réponse serait de savoir si les modifications de l'Altérium sont définitives ou pas. Est-il susceptible de remodifier votre code génétique plus tard en se "ré-activant" ? Dans le même ordre d'idée, est-ce que les modifications de l'Altérium sur un autre organisme sont définitives ou pas ? Si non, ça pourrait être intéressant de travailler à prolonger ses effets." ajouta Sinistre

Sinistre se demandait quels pourrait être les effets réels des anti-corps de son cobaye contre l'Altérium de Vermine aussi proposa t'il d'injecter directement les deux produits dans des tissus vivants afin d'en voir les effets.
Sinistre appuya sur quelques boutons de son tableau de contrôle tant dis que des rails s'actionnaient. Un pan de mur s'ouvrait pour laisser rentrer une cage de 2mx2mx2m , dans laquelle était emprisonné un homme d'une quarantaine d'année, visiblement un clochard à en juger par la manière dont il était vétu.
En effet cette catégorie de personne n'avait souvent que peu de liens avec le reste du monde et Sinistre savait que personne ne se soucierait de les voir disparaître puisque personne n'y ferait attention. Oh bien sûr, les enlèvements se faisaient toujours de nuit dans la plus grande discrétion, sans un bruit, sans un cri. Le malheureux était drogué et ne comprenait visiblement pas où il était, il ne faisait que murmurer des propos incompréhensibles.

"Il est temps de faire une petite expérience, voyons si les anti-corps de l'expérience sont à même de contrebalancer les effets de l'Altérium." lança Sinistre.

Il injecta simultanément deux échantillons qu'il avait récupéré et attendait les résultats , curieux. Une excroissance se mît à grandir dans la nuque du cobaye, comme une cloque grosse comme le poing. On devinait à travers ses vêtements qu'il devait y en avoir d'autres. A en juger par les cris de douleur, c'est une expérience des plus traumatisantes mais Sinistre se contentait d'observer, imperturbable.Un instant la croissance parut s'arrêter , le patient se calma. Puis soudain, dans un bruit étrange, le patient explosa , en répandant ses tripes dans toute la cage. La vitre teintée qui l'entourait était désormais rouge sang.

Réellement intéressé d’en apprendre plus sur l’Altérium, c'est-à-dire sur lui-même d’une certaine façon, Ernest écouta Sinister en silence. Visiblement, ce dernier se posait pour l’instant plus de questions qu’il n’avait obtenu de réponses. La molécule mutagène était si riche en mystère que même un talentueux généticien devait donner de son temps et de sa matière grise pour en tirer quelque chose. Crapule, lui, était très partagé sur son don. On n’arrêtait pas de lui dire à quel point son potentiel était élevé mais, lui, il n’en voyait pas vraiment la couleur. Il restait, dans les faits, un mutant de seconde zone, un petit rongeur bien peu dangereux. C’était frustrant cet état de fait. Il ne pouvait pas, comme bon nombre de ses semblable, s’entrainer pour acquérir une quelconque maitrise de ses pouvoirs. L’Altérium lui échappait. L’Altérium le narguait. Pire encore, l’Altérium dominait sa vie. N’était-il pas retenu, ici, dans ce labo, contre sa volonté, à cause de cette ingrate molécule ? N’avait-il pas souffert le martyre chez Phobos encore à cause d’elle ? Mais l’Altérium lui avait fait rencontrer Cérès. Et, grâce à l’Altérium, il était unique, il intéressait même les puissants de ce monde. Un jour, il l’adorait. Un jour, il la détestait. Mais une chose était sûre, cette molécule était là, au centre de son existence.

Lorsque le mur tourna, lorsque la cage apparut, l’homme-rat posa un regard impassible sur le malheureux prisonnier. C’était assurément un pauvre bougre, un clochard avec qui la vie n’avait pas été tendre et qui, comble de malchance, terminait là. Mais la vie était injuste, tant pis pour lui. Le Confrériste n’était en rien émotif. Froid en son être, il resta pour le coup tout autant de marbre face aux résultats de l’expérience que le docteur lui-même. Cette explosion du cobaye le fit juste sursauter, mais comme une porte claquant au vent l’aurait fait. Cet étalage macabre sur les parois de la cage n’éveillèrent rien en lui. D’un ton dégagé, il commenta.

-Et bien, visiblement, mon Altérium l’a emporté et d’une fort belle manière. Ce n’est pas la première fois que je vois un effet de ce genre. Ça remonte à trois mois maintenant. J’ai mordu un voyou qui me tapait sur le système. Il a finit comme le clochard. Mais il n’y avait pas eu ces excroissances. En fait, même si le résultat semble proche, le moyen a peut-être totalement différé. Je présume que vous ne vous êtes pas gêné pour fouiller ma mémoire et vous rendre compte que, de ce que je sais, mes morsures n’ont jamais vraiment produits les mêmes effets. Et en ce qui concerne la durée de ces effets, elle me semble tout aussi variable que leur variétés. Un autre brigand qui a fait les frais de mon Altérium a vu sa chevelure décolorée. Et bien, ça fait déjà plus d’un mois que ça dure. Inversement, plus d’une de mes contaminations n’ont durées que quelques minutes ou quelques heures.

Crapule retomba dans le silence. Le soulagement l’avait rendu un peu bavard mais il était toujours prit dans cet étau formé par sa fidélité à la Confrérie et la stratégie sécuritaire. Il ne se sentait vraiment pas libre de discuter comme il l’aurait voulu avec Sinister. Tout aurait été si simple si ce dernier avait été un allié de Magnéto. Il n’aurait alors pas hésité à lui poser la bonne centaine de questions qui lui trottait dans la tête. L’Altérium ou même, plus généralement, la génétique, c’était un sujet vachement intéressant. L’homme-rat, à mille lieux d’être ce que son apparence suggérait, avait soif de connaissances. En fait, au fond, il était peut-être un rat de bibliothèque sous certains angles.

Sinistre récolta un échantillon de sang avant d'appuyer sur deux boutons de son tableau de contrôle. La cellule fut lavée par un karcher sortie du plafond avant de disparaitre dans le mur emportée par les même rails qui l'avaient conduit jusqu'ici. Sinistre déposa une goutte du contenu de sa fiole sur une lame de verre avant d'en superposer une deuxième avec une précision et une facilité chirurgicale, preuve de ses années de pratique. Il plaça les lames sous un de ses microscopes et le reste du contenu du la fiole dans un appareil qui semblait être une centrifugeuse à la manière donc tournait sur elle même.

"Les résultats vont prendre quelques minutes, en attendant je vais voir ce qu'il en est au niveau de la dégénération des cellules." dit Sinistre avant de regarder dans son microscope.

"Vous dîtes que cela c'est déjà produit auparavant ? Hmm pas complètement, difficile d'en tirer des conclusions." ajouta il tout en manipulant les réglages de son appareil.

"Visiblement, l'Altérium a produit une dégénération de certains ganglions qui se sont mis à produire du pus en grande quantité, les anti-corps ont empêché un temps la contamination du corps en entier mais cela n'a été que de courte durée. Apparemment, les anti-corps n'ont pas pu s'adapter suffisamment rapidement à la menace... intéressant." conclut Sinistre tandis qu'une idée lui venait à l'esprit.

"Résumons, ce spécimen et notre ancien cobaye ont été en contact avec les mêmes substances , pourtant l'un vit plutôt en bonne santé, l'autre quand à lui est mort à une vitesse fulgurante. Ou plutôt, non il y a une légère différence. . . Peut être une piste intéressante. L'Altérium devient peut être plus dangereux avec le temps, je veux dire vous produisez de l'Altérium depuis maintenant plusieurs années alors que le cobaye, bien qu'étant apparemment du même âge que vous a grandit en seulement 2 jours. Ce pourrait il qu'il change au cours du temps ? " pensait Sinistre à voix haute pour partager sa réflexion avec Vermine.

"Avez vous constaté un changement dans les effets de l'Altérium sur vos victimes depuis ces années?" lui demanda t'il

Pendant ce temps, un son retentît indicant que les analyses étaient terminées. Sur un écran de contrôle s'affichaient les différents constituants de l'échantillon, leur concentration, leur formule chimique , et autres données.

Sinister fixait les résultats qui venaient de s'afficher sur le tableau de contrôle de sa machine. Les formules des chaînes carbonées et d'autres informations étaient visible. Pour le substances reconnues par l'ordinateur, on pouvait voir les noms affichés. Beaucoup d'entre elles n'avaient rien d'inhabituel : hémoglobine, tissus, protéines, Arn. Seules trois formules restaient inconnues intitulées par le même "???" caractéristique.

Sinister ajouta deux échantillons dans les étuis à droite de la machine et appuya sur d'autres touches avant de demander la comparaison. Utilisant les nouveaux échantillons, les noms ne tardèrent pas à apparaître : "Altérium - 1, Anti-corps , ???". A en juger par les concentrations indiquées, l'Altérium de type 1 , celui de Vermine avait quasiment disparu. Le dernier composant était présent en trop grande quantité pour être l'Altérium du cobaye.

Sinistre restait silencieux à réfléchir. Visiblement, quelque chose s'était produit. Suivant son instinct, il demanda une comparaison de la substance inconnue avec l'Altérium de Vermine. Les résultats ne tardèrent pas à s'afficher.

"Visiblement, mettre en contact l'Altérium avec les anti-corps a produit un résultat nouveau. Il semblerait que votre Altérium se soit transformé au contact des anti-corps pour obtenir un nouvel forme. Cela expliquerait pourquoi on a pu observer un ralentissement dans le processus de dégénération. Le scénario a du être le suivant :Attaque de l'Altérum puis riposte tardive mais efficace des anti-corps et enfin mutation de l'Altérium et second attaque qui a entraîné la mort de sujet" expliqua Sinister.

"Mais ça n'a pas de sens? Comme si l'Altérium était une créature intelligente. Non, il doit manquer quelque chose. . . Ca n'expliquerait pas ses propriétés hautement aléatoires. Toute chose intelligente a des méthodes, des schémas près définis donc vous n'auriez pas du observer une si grande différence dans les personnes que vous avez mourir pas plus que dans mes propres expériences sur tissus..." ajouta Sinister

Il marquait une pause perdu dans ses pensés. L'Altérium était décidément bien difficile à appréhender. Il avait bien une idée pour conclure sur cette hypothèse, cloner le clochard et recommencer l'expérience mais cela lui prendrait trop de temps. Il fallait trouver autre chose.

"La seule possibilité, et moins ridicule c'est que l'Altérium réagit à ses stimulations et mute pour donner une nouvelle substance selon ce qui le stimule. Ensuite la nouvelle molécule peut avoir des propriétés nouvelles selon ce qui le stimule. Pour mon cobaye, ce serait son facteur guérisseur qui a stimuler l'Altérium pour donner ses anti-corps qui peuvent peut être avoir d'autres vertus que réduire les dégâts de l'Altérium. Pour vous, il a changé votre apparence peut être ! Reste à savoir ce qui l'a stimulé . Vous avez une idée ? Que s'est il passé quelques heures avant et pendant votre transformation ?" demanda Sinister.

"Quoi qu'il en soit je vais avoir besoin d'un prélèvement de sang pour valider cette théorie. J'étais tellement persuadé que tout ce jouait sur l'Altérium que j'aurai pu ne pas voir une autre molécule qui pourrait être de l'Altérium transformé." Sinistre était songeur mais quelque chose au fond de lui , lui criait qu'il avait raison, qu'il touchait au but. Ces quelques semaines de recherches porteraient peut être bientôt leurs fruits.

"Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai jamais affirmé qu'il y avait un lien quelconque entre le stimulant et la forme de l'Altérium. Ce n'est pas parce dans le cas du cobaye, il semble y avoir un lien qu'il est logique et s'applique systématiquement. Non, au contraire, sinon l'Altérium n'aurait pas donné autant de fil à retordre à votre mère ou a Phobos..." ajouta t'il calmement.

"Bon voici donc la nouvelle hypothèse, il faut tester maintenant pour valider ou invalider la théorie." conclut t'il avant de s'avancer vers ce qui ressemblait vers un sorte de grande armoire. Tapotant sur le clavier à sa droite, un tiroir visiblement réfrigéré en sortit. Sinister y préleva une dizaine de morceaux de chairs aux formes et aux proportions indentiques.

"Ces chairs ont été fabriquées artificiellement pour mes expériences, elles sont exactement la même composition, la même masse, le même code génétique,celui d'un humain normal" lança t'il à Vermine. "On va supposer que l'Altérium réagit de la même façon dans les mêmes conditions d'expérience , avec tout de même une légère marge de manoeuvre et tester l'hypothèse."

En s'inspirant des souvenirs de Vermine, il se dit que la réaction de l'Altérium devait être lié à la forte émotion qu'il avait ressentie et que le fait que son gêne X s'active en même ne devait qu'être une simple coïncidence. Il choisit donc comme premier agent de l'adrénaline qui devait être abondant chez Vermine lors de sa petite crise et aussi de l'alcool comme il est coutume d'en boire au réveillon.

Il dosa donc chaque substance de manière à en graduer les concentrations en sens inverse. Ainsi la première des douzes fioles contenait beaucoup d'adrénaline pour peu d'alcool et inversement pour la dernière. Il injecta les substances dans dans les différents morceaux et les plaça dans sa première machine afin de commande l'injection d'Altérium simultanément.

Dans les quelques secondes qui suivirent Sinistre avait du mal à retenir son impatience. Il sentait que le résultat ne pourrait être qu'intéressant. Echec ou Succès, il se rapprochait de la clé pour comprendre le fonctionnement de l'Altérium. Un bras mécanique sortir de la machine pour présenter les morceaux de chairs après injection.

"Victoire de la science !" s'exclama Sinistre en constatant les résultats. "Victoire modeste certes, mais un grand progrès".
Les morceaux de chairs avaient tous été altérés de manière très proches entre voisins . Triées de gauche à droite, on voyait que les tissus étaient de plus en plus grisonnant, une sorte de cuir les ayant renforcés , tandis qu'en allant de droite à gauche, le tissus perdait en résistance et prenait une couleur marron et légèrement pileuse.

"Voilà qui confirme nos hypothèses. Visiblement l'Altérium réagit bien toujours de la même façon face à une stimulation. Le problème principale c'est que des variations minimes changent le résultat et que dans des cas réels, impossible de savoir exactement ce qui va se passer. C'est triste à dire mais si vous aviez eu votre crise après le dessert, par exemple, le résultat aurait pu être tout autre. En bien, en pire, selon votre goût mais différent, sans aucun doute!" conclut il

Sinistre arborait un sourire satisfait. Il avait fait un progrès majeur en quelques jours seulement mais ce progrès le confrontait à un autre problème de taille. Il ne pouvait toujours pas prévoir l'impact de tel ou tel constituant sur l'Altérium.

"Le problème étant que produire cette chair artisanale est très long et que je n'ai pas autant de moyen que je le voudrais... Il faudra donc encore longtemps avant de réellement comprendre le processus et cerner ses possibilités .C'est une maigre consolation mais on saura peut être un jour à quels constituants vous devez votre état ou travailler à une cure si le coeur vous en dit." conclut Sinister

Sinister ne faisait pas la charité non, lui aussi pourrait profiter des résultats pour en apprendre plus et au travail, mieux vaut quelqu'un d'intéressé qu'un esclave qu'on fouette. C'était aussi une des raisons qui faisait que ces maraudeurs conservaient leur libre arbitre dans une large mesure. Vermine serait peut être plus intéressé à participer aux recherches sachant ce qu'il pourrait découvrir sur lui-même.

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