Un jour Spécial (libre)

Visiblement, le fait d’être appréciée pour ce qu’elle était faisait un bien fou à Amy. Il comprenait à peu près ce qu’elle avait du subir. Au milieu d’autres mutants, ces yeux étaient tout simplement magnifiques, mais quid d’une foule vindicative anti mutant ? Surement que, de se sentir apprécié donnait vraiment du baume au cœur. Il était bien placé pour le savoir.

Tout en parlant et en regardant les alentours, Wiccan sentit qu’il adoptait en quelque sorte les lieux. Comme si son esprit lui disait « c’est bien. C’est là. Tu es à ta place, ici. » Il en fut un peu troublé, tout ça était si rapide, si absolu. Il ne voulait pas non plus se retrouver en vase clos. Ce dire qu’il ne serait bien qu’avec des mutants. C’était une pente dangereuse, il le sentait confusément, qui pouvait mener à des actes sans concession. Il avait entendu parler de ce mutant, Magneto, et de sa façon de percevoir les humains. Son discours était effrayant. Effrayant car reflétant une bonne part de vérité. Les sirènes de son appel étaient trop envoutantes pour ne pas en tenir compte. Il lui faudrait donc se faire violence pour sortir, voir des gens « normaux », ne pas tout prévoir en fonction de sa nature différente. C’est exactement ce qu’il se disait déjà pour son homosexualité. Il reconnaissait une certaine valeur et un certain réconfort à être en communauté, mais il n’aimait pas ce clivage.

Arrivée devant une magnifique statue, imposante, il s’arrêtât, avec ses camarades. Elle représentait l’homme qui était venu à son domicile. Et indiquait clairement l’importance qu’il avait ici. Ce n’était pas qu’un directeur, c’était un meneur, un visionnaire… Il sentait confusément ces choses la. Ce serait quelqu’un d’important dans sa vie.
William sourit quant à la réaction d’Amy face à sa proposition aquatique.

« Oui... vu comme ça… Je pensai à une piscine chauffée ou couverte… Si ce n’est pas le cas, mauvaise idée. Et je ne vais pas m’amuser à trafiquer la température de l’eau, ça pourrait mal tourner… » Genre ambiance ébullition ou banquise, au choix…

« Oh, ben si tu veux, on fait un échange de bons procédés ? Tu m’aides pour les cours, et comment m’orienter, et je te sers de coach sportif ? Bon je suis pas un pro, loin de la, mais je me débrouille pas mal… »
Kuragi semblait mal à l’aise quant aux regards des autres étudiants, ce qui fit prendre un air navré à William. Même ici, il se sentait rejeté ? Les habitudes avaient la vie dure, comme on le disait souvent.

Il était tellement étrange, poétique… En regardant le lustre au plafond, il se mit à tournoyer lentement, dans une sorte de danse hypnotique. Il faut dire qu’effectivement ça faisait très salle de bal, ici, avec ce grand lustre.

« ne t’excuses pas… On a tous notre jardin secret… et si il y a bien un endroit ou on ne doit pas être jugé, ça doit être ici » il glissait, au passage un encouragement à ne pas subir le regard des autres, mais à l’accepter, comme n’importe quelle partie de ces lieux.

Kuragi avait l’air ok pour le jogging. William en avait besoin pour évacuer le stress de son périple avant son arrivée.
« Ok, adjugé alors ? Vous me montrez ou je m’inscris et ou je dépose mes affaires ? Je dois me changer pour pouvoir courir un peu avec vous… »

Amy fut soudain assez gêné de la proposition d’entrainement de William, ce qui fit penser à ce dernier qu’il avait du encore mettre les pieds dans le plat, au minimum…
Elle lui indiqua gentiment qu’elle préférait tout bonnement s’entrainer à son rythme, ce que William accepta sans sourciller.

« pas de prob, Amy, je disais ça comme ça. Je trouve toujours que le sport c’est un peu chiant, tout seul… enfin tu sauras ou me trouver en tout cas si tu as besoin d’un partner » ajouta-t-il avec un clin d’œil malicieux. Cependant, à bien regarder le visage de Nephilim, elle n’avait pas l’air ravie de sa décision. Sans doute la situation était plus complexe qu’elle n’en avait l’air, ce qui était de toute façon souvent le cas avec les mutants, comme était en train de le comprendre Billy.
Elle se reprit cependant bien vite pour l’entrainer un peu plus loin, à la vie scolaire, voir une certaine Mme Stinger.

Les lieux étaient véritablement grands, il aurait sans doute bien galéré pour trouver du premier coup ou s’inscrire… De plus, si il y était arrivé, l’aspect un peu revêche de la jeune femme aux cheveux noir qui l’attendait l’aurait peut être refroidi bien vite dans ses ardeurs administratives.
Heureusement, Amy lui précisa que, bien que d’aspect peu engageante, Mme stinger n’était pas spécialement méchante. Pour sa part, il avait des notions un peu floues de ce que pouvait être ce mot, ayant pratiquement tué un type, pour en défendre un autre, certes, mais quand même.

C’est donc face au cerbere humain que William s’installa, répondant aux questions sommes toutes habituelles.. Enfin presque… Il y eut tout de même quelques spécificités… elle notait tout mécaniquement depuis le début, froide, professionnelle. Lorsqu’elle lui demanda son don, il dit le plus sérieusement du monde.

« Je fais de la magie ». D’un soupir las, elle le regarda, rapidement, lui signifiant qu’elle n’avait pas de temps à perdre. « très bien, je modifie la réalité. » … Elle commença par faire la même expression, mais devant celle de William qui ne changeait pas, elle le nota, en fronçant un peu les sourcils. Wiccan haussa les épaules, mal à l’aise en marmonant un "encore un", ce qui laissa supposer à william qu'il n'était pas le seul.

Un peu en retrait, Amy parlait à Kuragi. William sourit. Elle prenait son rôle de guide à cœur. Ça devait être une chic fille, aussi William la mit spontanément dans la bonne catégorie. Il aimait pas trop catégoriser les gens, mais il y avait quand même deux catégories :la bonne, et la mauvaise. Dans la mauvaise, par exemple, on trouvait son ancien bourreau…

Une fois les formalités remplies, il pu retourner voir ses camarades.
« elle a pas pu me répondre pour le lit.. Elle m’a dit de voir ou il y avait de la place, et de revenir le signifier ensuite…. Je rêve surtout d’une douche, la… l’apres midi à été riche en rebondissement, avant que j’arrive… »

A sa question sur la répartition des chambres, Amy réorienta Billy vers kuragi, ce qui était normal. Pas de dortoir mixte ici. En même temps, c’était plutôt classique, les hormones travaillant autant que le gêne x à cet âge la. Sauf qu’il espérait que certains de ses camarades ne lui en voudraient pas trop s’il avait de temps en temps un regard troublé envers l’un deux… Remarque, pas forcément, tout dépendait… Il n’était tout de même pas en manque à ce point la…

Cependant amy ne tarda pas à leur avouer sa fatigue, et à s’excuser de les laisser pour la suite. Elle voulait se coucher, et elle avait l’air effectivement las. Elle avait l’air particulièrement affectée, et, étant donné ce qui s’était passé ces derniers jours, Wiccan se demanda si elle n’avait pas vécu ça autrement que part un écran interposé. Il avait envi de lui demander, mais si c’était le cas, ce n’était sans doute pas une bonne idée de lui remémorer ces récents souvenirs. Dans ces conditions, il était normal qu’elle ne veuille pas aller courir ou faire une autre activité sportive. A bien y réfléchir, il s’accorderait bien une pause, lui aussi, après la douche…

Kuragi parlait de partager sa chambre. Wiccan ne comprit pas tout de suite. Il s’était immaginer des dortoirs, d’après la description d’amy, et non des chambres.

« oh ? ce ne sont pas des dortoirs au final ? je veux dire, on est à combien par chambre ? » il avait du rater un épisode. A la question suivante, Wiccan réfléchit un peu. Son sac n’était pas si lourd, après tout…

« Ben… si vous avez des trucs à me montrer… J’veux dire.. Si on passe par la bibliothèque, par exemple, histoire de me faire fantasmer un peu, je suis pas contre » expliqua-t-il avec les yeux pétillants. Il fallait bien avouer que, malgrès la tâche titanesque qui l’attendait, il adorait apprendre des choses. Il n’aimait juste pas qu’on le lui impose, c’est tout. Ce qui expliquait les notes disparates qu’il avait en règle générale.

Amy précisa ce que les chambres étaient des chambres de quatre, info qui lui permit de recoller les morceaux. Pas de grands dortoirs, donc… Mais, au passage, elle précisa qu’elle venait d’un orphelinat. Ça lui fit bizarre, lui qui connaissait le passé de sa mère. Avant qu’il n’arrive, ses parents voulaient adopter, car elle était stérile. Ça ne lui permettait pas de comprendre ce qu’était une enfance dans un orphelinat, mais il n’était pas insensible au sujet.

Toujours est-il, donc, que Wiccan allait partager la chambre de kuragi. Ce serait surement très étrange, au début, mais le jeune loup avait l’air ravi de ne plus être seul, aussi Billy lui sourit-il.
Heureusement le trajet, puis l’arrivée dans la bibliothèque détourna suffisamment l’attention pour que la gêne ne s’installe pas trop. C’était encore plus grand qu’il ne se l’était imaginé. Il en eut pratiquement le souffle coupé. Grandiose, fantastique, et toutes sortes de superlatifs se bousculèrent dans sa tête. Entrainé par son enthousiasme, Wiccan se mit à frôler les livres du bout des doigts, se perdant avec délectation dans le labyrinthe qu’était la bibliothèque.

« Ouah ! je suis pas prêt d’avoir fait le tour de tout ça… C’est même impossible, faudra vraiment que je me restreigne à certains champs d’étude, sinon je vais devenir fou… ». C’était une chose que de le savoir à l’avance, c’en était une autre que d’être confronté à l’énormité de la tâche, en direct, en voyant le nombre de bouquins traitant d’un sujet en particulier.

« En tout cas, je sais ou je vais passer du temps, a priori. Mais si je ne veux pas être sociopathe, je vais quand même me trouver des activités extérieures… Chépa… Chanter, ce genre de trucs… ». Si il restait enfermé ici, il allait devenir maboul, c’est sur.
Kuragi choisit ce moment pour expliquer qu’il aimait passer du temps à lire et à écrire. Visiblement, il avait donc quelques écrits de sa main planqués quelque part. Ecrire ne l’avait jamais vraiment enthousiasmé, non pas qu’il n’avait pas d’idées, il en avait plutôt trop, mais autant il trouvait agréable de lire, autant écrire n’était pas son fort. Déjà, il écrivait comme un sagouin, mais en plus il n’aimait pas rester des heures devant l’ordinateur à taper ses notes au propre.

Il s’arrêta, quelques instants, sur le rayonnage autour des mythes et légendes, agrippant un livre intitulé « Nous ne sommes pas seuls : les nephilims ». Souriant à pleine dents, il le montra à Amy en déclamant :

« je savais que tu étais une star !! » riant soudain, troublant le calme et le silence d’usage de la bibliothèque. Il voulait lui remonter un peu le moral.

Une chose était sure, il allait y passer du temps, ici. Pour son plus grand bonheur, mais aussi, il le savait, pour quelques moments un peut rude à passer. La tentation serait grande d’utiliser son pouvoir pour ingurgiter toute cette masse de connaissance, mais il ne le ferait jamais. Au risque de détruire un tel trésor ? Plutôt mourir. Seulement sa patience était loin d’être à toute épreuve. D’anticipation, il s’étira, et fit craquer sa nuque. Il fut arrêté dans son mouvement par la remarque d’amy.

« chanter en faisant plusieurs voix ? Ce serait génial !... mais.. hmm.. non… C’est le seul truc que j’ai eut naturellement, et que j’ai bossé pour que ça devienne pas trop mal. J’aurai l’impression de me trahir moi-même, et de plus rien avoir à moi à part mon pouvoir, si je faisais ça… Mais l’idée est franchement simpa… faudra que j’y réfléchisse »..

Cependant, son « cadeau » à Amy n’eut pas vraiment l’effet escompté. Elle pinça les lèvres, dans un geste nerveux et pas franchement joyeux. Qu’est ce qui pouvait clocher ? Billy se passa la main derrière la nuque, mal à l’aise. Il avait fait une bourde ? Mais pourquoi ?
« ya… ya un truc qui va pas ? J’ai fais une boulette ? Si c’est le cas, je te présente mes excuses, amy... » dit-il, en espérant ne pas aggraver la situation.

Il allait ajouter quelquechose, lorsque Kuragi posa la tête sur son épaule. Il faillit sursauter, et se retint au dernier moment. Il lui glissa un bouquin dans les mains, traitant de contes et légendes japonais.
« oh.. euh.. merci… ça me fera un truc à lire le soir, pour me detendre… On peut emprunter comment les bouquins ? faut le signaler quelque part ? ou il faut tout lire ici ? ». Il se retourna, fronçant les sourcils, quand Kuragi avisa une sorte de pompom girl qui gloussait dans les rayonnages. C’était presque surréaliste.

« hmm.. ok pour la visite, mais tu proposes quoi ? j’ai pas grand-chose, mais faudrait que je dépose mon sac, quand même ». Dit-il, guettant tout de même une réaction d’amy. Il ne pouvait pas la forcer à parler, mais il était tout de même curieux.

Décidemment, cette fille était très mystérieuse et mélancolique. Elle précisa simplement que son surnom, et la légende dont il était tiré, étaient tous deux loin d’être aussi cool que ce que William imaginait. Il n’en demanda donc pas plus, chacun avait le droit d’avoir son jardin secret, mais il se promit d’aller lire, seul, ce qui pouvait autant perturber Amy.

Elle en profita pour lui expliquer le fonctionnement de la bibliothèque, sans surprise plus permissif qu’une bibliothèque universitaire standard. On faisait confiance au gens, ici.
« eh bien, ça m’arrange. Je risque de faire beaucoup d’aller retours entre ma chambre et ici, du coup… ça me fera faire de l’exercice, sinon je vai me transformer en libraire, et c’est pas ma vocation », plaisanta-t-il. IL nota donc son nom sur un morceau de papier, et le livre sur les legendes japonaises, et le plaça sur la petite table, près de la lampe, à l’entrée. Il remarqua d’autres papiers, épinglés sur un socle avec une tige. Il y plaça donc le sien.

Le petit groupe insolite repris donc son chemin. Il lui faudrait explorer plus d’une fois les environs si il voulait retenir tous ces embranchements, escaliers et autres couloirs… Amy en profita pour se rapprocher, et lui donner quelques clefs de compréhension. Évidemment la version qu’elle lui décrit était loin d’être idyllique, aussi William comprit un peu mieux la réaction.

« eh bien, un surnom est un surnom… Regarde notre amis lupin, il se fait appeler le « tueur », m’est avis que c’est loin de correspondre à son moi profond. Et ton surnom provoque plus d’interrogation que de jugement, c’est donc adapté. Une fille mystérieuse, et un pouvoir poétique, je dirai… ça fait pas de toi un monstre ou je sais pas trop quelle autre connerie… On te l’a déjà dit, tu as des yeux magnifiques… Je parle des deux variantes » ajouta-t-il, sincère.

Kuragi, quant à lui, se fit bien silencieux pendant le trajet. Ils ne tardèrent pas cependant à arriver dans son antre. William sourit, les yeux malicieux, alors que Kuragi s’affairait à ranger l’intérieur. Il parcouru la pièce des yeux, elle qui allait devenir l’endroit ou il passerait la plupart de ses nuits. Il n’avait que l’embarras du choix, puisque sur les quatres lits, un seul était occupé.

« pas de stress, Kura. Je suis pas de l’inspection sanitaire. Je promet juste de faire des efforts pour pas laisser trainer des vieilles chaussettes à côté d’un carton de pizza, pour respecter une tradition séculaire sur les étudiants… ». Son regard s’attarda sur les photos, et les dessins.

« C’est de toi ? Décidément, tu as des passions plutôt artistiques, pour un tueur en série », plaisanta-t-il, ébouriffant spontanément une seconde ou deux la tignasse de kuragi, avant de s’arrêter, conscient que c’était sans doute trop familier. « scuse… je suis trop spontané parfois »…

« et bien je vai prendre le lit du haut alors… comme ça , les volets ouverts, on peut voir la nuit… C’est ma compagne depuis bien longtemps… Que je sois sur un banc à regarder la lune ou les étoiles, ou vautré sur mon lit à me tortiller pour regarder dehors, je serai en terrain familier… »…

Il balança donc son sac sans ménagement, et respira un grand coup.
« Mon empire pour une douche… » fit-il, tournant sur lui-même pour vérifier si il y en avait une ici, ou si c’était des douches communes. Plus probablement la deuxième solution.

Finalement, ça allait être son nouveau « chez lui ». Cela lui fit un peu drôle, de se dire que pour la première fois de sa vie, il allait être en pension. Il n’avait pas pris le temps d’y réfléchir, en partant de chez lui, et il était même plutôt pressé d’enfin pouvoir vivre sa vie, mais mis devant le fait accompli, il entrevoyait les possibles problèmes. Bah… Il aurait tout le temps d’y penser plus tard.

Suite à sa demande déguisée, Amy lui indiqua simplement qu’effectivement les douches étaient à l’extérieur, mais qu’elles préservaient un peu d’intimité tout de même. Dommage pensa-t-il, en rigolant intérieurement. Amy les laissa donc à ce moment la, mais Wiccan ne doutait pas la revoir rapidement, peut être à la bibliothèque.

« Merci pour la visite, Amy. Et on se revoit bientôt, sans faute ».

Il la regarda s’éloigner, penchant un peu la tête de côté. Une pensée fugace butina quelques instants dans son esprit. Allait-elle devenir importante dans sa vie ? Les yeux rêveurs du jeune mutant se reposèrent sur Kuragi et sur la chambre. Et lui ? Son regard glissa sur les quelques cicatrices du loup, avec pudeur.

William déposa sans autre chichi son sac sur la couchette du dessus, farfouilla dedans quelques instants, pour en sortir un survêtement propre, et des sous vêtements. Il se débarrassa de son t-shirt, qui finit roulé en boule dans le sac, et, prenant une serviette, partit en direction de la salvatrice douche chaude.
« merci, Kuragi. Je reviens dans pas longtemps, et après on pourra se détendre dans le parc… »

(RP FINIT POUR MOI AUSSI, MERCI A TOUS LES DEUX)