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 Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix

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Sanzo Aoe
Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Sanzo Aoe


Messages : 1105
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MessageSujet: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeDim 14 Avr - 12:08

"quel est votre trésor ? " Chaque homme a un trésor. Quelque chose qu'il chérit plus que sa propre vie. J'ai 34 ans et je n'ai toujours pas trouvé le mien.
J'ai 34 ans, un travail qui me rapporte des millions, un garage remplit de voitures dont je ne me sers jamais.
J'ai 34 ans et plusieurs maisons luxueuses à travers le monde, des hôtels de grand standing, des entreprises florissantes.
J'ai 34 ans et mon dressing ressemble à une boutique de grands couturiers.
J'ai 34 ans et je m'abandonne dans les bras d'hommes et de femmes que je paie royalement.
J'ai 34 ans et je suis seul, sans trésor pour donner un sens à ma vie.
J'ai 35 et trouvé mon trésor.
J'ai 36 ans et il est menacé …



Chapitre 1 : Trouver la menace ...

(Début mai 2007 - Miami)

Miami, centre financier et culturel de niveau international, située au sud-est de l'État de Floride.
Miami dont la population en fait la seconde municipalité de Floride derrière Jacksonville et la 44e ville des États-Unis.
Miami, ville de loisirs et de distractions, pour ne pas dire de plaisirs, ultime station balnéaire renommée d'un chapelet de stations prestigieuses depuis Key West.
Miami premier pôle urbain d'une vaste agglomération de plus de 5 560 000 habitants, et huitième des États-Unis après Washington et devant Atlanta.
Miami et son port touristique, premier port de navires de croisières, avec un tiers de la flotte mondiale.
Miami et son Grand Miami qui englobe de nombreuses municipalités lui prêtant une allure à la fois urbaine et rurale.
Miami surnommée le «Passage des Amériques» ou la «Porte des Amériques» grâce à ses relations économiques, culturelles et linguistiques avec les immensités de l'Amérique du Nord, du Sud, aussi bien que l'Amérique centrale et les Caraïbes.
Miami la cosmopolite. Un des grands centres hispanophones des États-Unis autant par les puissants liens économiques de la Floride avec l'Amérique latine que par une importante minorité cubaine.
Miami dont certains quartiers montrent une forte concentration de populations noires, mais aussi francophone par sa minorité haïtienne, et qui cumule les legs de la pauvreté.

Mais Miami c'est aussi 20° en hivers et 27° à 28° en été. Une vie culturelle riche et intense, des musées, parcs et jardins … et surtout c'est Golden Beach, Dania Beach, Hillsboro Beach, Highland Beach, Delray Beach, Boynton Beach et la plus connue Palm Beach …


Downtown Miami, le quartier des affaires. 9H30.


La circulation est déjà intense. Des taxis pour la plupart mais aussi de belles voitures de sport, capote ouvert pour profiter du soleil, des berlines aux vitres teintées et un flot de gens pressés.
Le quartier des affaires malgré son architecture agréable ressemble à une ruche. Hommes en costume, mallette à la main, jeunes femmes en tailleurs chics, téléphone collé à l'oreille. Chacun plongé dans ses pensées, dans l'Affaire du jour, dans les problèmes quotidiens.

Un taxi s’arrête devant le Wachovia Financial Center, un des plus hauts gratte-ciel de la ville. 233 mètres de haut, 53 étages. Une vue magnifique sur Miami Beach et l'océan.

Un homme en descend. Il dénote du paysage. Il paie le chauffeur qui se dépêche de repartir. L'homme lève le regard sur l'immeuble en sifflant puis il jette son mégot de cigarette sur le trottoir sous le regarde indigné des hommes et femmes qui vont et viennent. Les portes automatiques s'ouvrent devant lui et il pénètre dans un vaste hall. Ses yeux captent le moindre détail. Le faux plancher blanc, les larges baies vitrées, et surtout les gens … et leur regard réprobateur. Bon faut dire que Charly Strange n'a pas le "bon" look.
Petit et gros, de type afro-américain, les cheveux crépus et gris, il est vêtu malgré la chaleur d'un pardessus beige élimé, son pantalon trop court laisse voir ses chaussettes, ses chaussures sont usées et portent des traces de boue et le pire c'est qu'il s'en fiche. Il fixe les curieux qui finissent par baisser les yeux. On ne résiste pas au regard d'acier de Charly, c'est ce qui fait toute sa force.

Un homme s'avance. Costume noir, une oreillette, il a tout du gorille. Strange ne le laisse pas parler et lui montre une carte plastifiée. L'homme la reconnaît et repart. Charly Strange n'est pas n'importe qui. Dans sa jeunesse il a fait parti du FBI puis en vieillissant, s'est mis à son compte. Il a un rendez vous et ne tolère aucun retard. Il déteste attendre et faire attendre.
Il se dirige vers un ascenseur. Un jeune groom lui demande poliment l'étage. De nouveau Charly sort une carte. Cette fois c'est une carte de visite. Un simple carton blanc sur lequel un nom en lettres dorées ressort. Le gamin blêmit et s'empresse de satisfaire le vieil homme. Strange sourit, décidément son employeur est connu et craint.

L'ascenseur se hisse sans bruit vers les hauteurs. Les étages défilent. 47 ème il s’arrête et la porte s'ouvre. Le privé donne un billet au gamin ravit. Là aussi le luxe est partout. Une épaisse moquette chocolat, des lambris sur la moitié du mur, des reproductions de maitres ainsi que des photo voilà le couloir. Charly se demande comment va être le reste des pièces. Il avance sans bruit et parvient devant un portique métallique. 2 gorilles l'air pas commode du tout empêchent tout passage en force. Leur posture et surtout leurs vestes ouvertes sur leurs armes ne laissent aucune place à la méprise. Ils sont là pour interdire tout accès aux personnes étrangères.
Strange sourit en sortant de nouveau sa carte de privé, la carte de visite et surtout son arme, ses clefs et autres monnaies qui trainent dans ses poches. L'un des gardiens parle brièvement dans sa radio avant de faire un signe à son collègue.

"Vous êtes attendu Monsieur Strange"

Charly passe le portique sans être inquiété et prend le badge que lui tend gorille n° 2.

Le couloir débouche sur une belle pièce claire avec des fauteuils confortables et des tables basses. Deux jeunes femmes se tiennent derrière un comptoir. Ordinateurs dernier cri, oreillette téléphonique, le meme uniforme mettant en valeur leurs atouts féminins, elles sont concentrées dans leur travail.

Strange les dévisage avant de s'installer dans un des fauteuils. Une autre jeune femme, la trentaine, style top modèle arrive par une porte qui se confond dans le mur et s'approche de lui.


"Veuillez me suivre s'il vous plait Monsieur Strange. Je m’appelle Lucia, directrice adjointe. Le patron vous attend"

Charly suit la jeune femme sans dire un mot. D'ailleurs quel homme sensé ne la suivrait pas. Cette femme est magnifique. Belle et sexy sans rien de vulgaire. Elle porte des talons qui accentuent sa taille déjà élancée. Une jupe  qui montre juste ce qu'il faut. Un chemisier légèrement décolleté laissant voir la naissance de sa superbe poitrine. Ses cheveux blond avec un léger reflet roux attachés "négliger" dont les boucles encadrent son visage avec un rien de maquillage. Des bijoux discrets mais hors de prix.

Elle s’arrête devant une belle porte en bois. Une plaque en cuivre indique le nom de la personne à qui il appartient ainsi que sa fonction. Charly est intrigué, à part les gorilles et les 2 jeunes standardistes, il n'a vu personne. Quel genre de boulot pouvait bien faire son client. Surtout que d'après ce qu'il avait vu, ce dernier était riche, vraiment riche. Peut être avait il d'autres bureaux. Charly n'avait pas trouvé grand chose sur lui. Bon il n'était pas payé pour mais il aimait bien savoir à qui il avait à faire.

Lucia frappe d'un coup sec et ouvre la porte.
"Patron, Monsieur Strange est là"
Charly note qu'elle l'avait nommé. Elle n'avait pas dit "votre client" ou "votre rendez vous". Cette fille faisait preuve de beaucoup de professionnalisme.
Elle s'écarte légèrement et Charly pénètre dans le bureau.

C'est une vaste pièce. Là aussi moquette chocolat, murs lambrissés. Ce qui surprend : des dessins d'enfant encadrés çà et là. Sur la gauche des étagères en bois noirs surchargées de livres et de dossiers. Une porte entrouverte. Pas de mur en face mais une large baie vitrée exposant au regard la magnifique plage de Miami et l'océan atlantique miroitant.
Sur la droite un grand bureau en ébène. Derrière un homme d'environ 35 ans, 1m80, 80 kg, musclé et sportif, les cheveux noirs et cours, les yeux noirs légèrement bridés. Il est impressionnant de prime abord, voir froid et hautain. Classe et bien habillé bien sur, veste et pantalon noir, chemise blanche, cravate. Il est métis asiatique/européen mais de la 4ème génération et ne présente que peut de caractéristiques asiatiques.
Son ancêtre est venu aux Etats-Unis à l'époque de la ruée vers l'or et a ouvert une blanchisserie. Il a rapidement prospéré et maintenant son arrière petit fils se trouve à la tête d'une véritable fortune. Fils unique, sa mère est morte quand il avait une 15 aine d'années d'un cancer et son père il y avait maintenant 7 ans.
A son doigt une chevalière, à son poignet une montre de marque ainsi qu'une gourmette en or. Il fume un de ses petits cigares de luxe.

Il lève la tête du dossier qu'il étudiait et sourit à Strange tout en lui indiquant un fauteuil.


"je vous en prie" Sa voix est grave et chaude. Un soupçon de danger. Cet homme est un requin. Sous un air affable, il est dangereux, extrêmement dangereux. Strange le sent, mais il a l'habitude de ce genre.
L'homme referme son dossier et se lève. Le privé le suit des yeux. L'homme se dirige vers une petite table, ouvre un coffre en bois incrusté dans le mur et sort 2 verres qu'il remplit d'un whisky sans age.

"un glaçon ?"
Strange lui répond par la négation. L'homme lui tend un verre ainsi que la boite de cigare. Strange se sert pendant que l'autre se rassoit.

"hé bien monsieur Strange l'avez vous retrouvé ?" Directe bien sur. Il faut dire que Reiji Aoe ne s'embarrasse jamais de préambule. Lui non plus n'aime pas perdre son temps car le temps c'est de l'argent.

Cette maxime a été sienne durant 34 ans et il en avait toujours les automatismes.
En effet Reiji est un homme d'affaire. Il possède de très nombreux hôtels de luxe (voir hyper luxe), des casinos, des agences de voyage … un peu partout aux Etats unis, en Europe (France, Suisse, Italie, Allemagne, Grèce mais aussi Norvège, Suède ..) et surtout en Asie (Chine, Thailande …). Il investit dans l'immobilier bien sur, mais aussi l'industrie, la recherche, la finance …

Sa fortune fait de lui un homme influent. Il est très ami avec le maire de Miami, ainsi qu'avec de nombreux hommes politiques, juges, et chefs de police. Curieusement, il est pro-mutant meme si lui est totalement humain et n'a jamais eu de mutants directement dans sa famille.
En effet lorsqu'il était enfant, son père a sauvé un mutant de la mort: Karl. Ce dernier est resté et devenu garde du corps et homme à tout faire. Karl est un mutant-gorille très fort mais très gentil et qui lui est totalement dévoué.
Rei connait aussi le maire de NY mais ne l'apprécie guère.
Il est un généreux donateur pour de nombreuses associations surtout celles pour les enfants. Il possède une myriade d'avocats et de banquiers qui travaillent pour lui.
Et depuis une année à peine, il a un fils. Son trésor. Un garnement qui le fait tourner en bourrique et qui lui montre chaque jour combien sa vie était vide jusque là.
Un gamin qui lui a appris ce qu'aimer voulait dire car jusque là Rei ne savait pas ce qu'était l'amour. Il n'a jamais été très proche de ses parents, son père étant de toute façon bien trop occupé par ses affaires.
Un gamin qui lui fait quitter son travail vers 17-18h au lieu de 22h voir plus et qui le "cloue" à Miami lui qui voyageait tout le temps.
Un gamin qui lui fait passer des soirées tv-pizza-gateau au lieu d'aller profiter des bras de belles.
Un gamin qui crache et se cache sur les armoires quand il est effrayé.
Mais aussi un gamin qui lui saute dans les bras pour lui faire des câlins. Un gamin qui attend le soir avec impatience, et qui blottit au fond de son lit écoute sagement l'histoire, son histoire avant de s'endormir.
Un gamin qui grandit bien trop vite et que Reiji veut protéger à tout prix.
Un gamin qui a un ennemi meme s'il ne le sait pas.

Les yeux de Rei se sont égarés sur les dessins. Ils viennent bien sur de son fils. La plus part les représente tous les 3 dans différentes scènes de vie. Un représente leur grande maison.


"oui" la voix de Strange le tire de sa rêverie. A chaque fois qu'il pense à Sanzo, Reiji s'égare. Il reporte son attention sur le visage inexpressif du privé qu'il a engagé. Ce dernier tire de sa poche une grosse enveloppe et la lui tend.

Reiji l'ouvre et sort les photo. Elles représentent toutes le meme homme. Sensiblement de son age, il fait au moins 20 ans de plus. Ses yeux sont injectés de sang, il est mal rasé. Ses vêtements dépareillés ressemblent à des chiffons.
Sur certaines, il tend la main à différents passants cherchant un peu d'argent pour se nourrir. Sur d'autres il est dans un bar infâme un verre devant lui ou entrain de boire.
Reiji est attiré par l'une d'elle plus précisément. L'homme discute avec un asiatique qui a tout du voyou. Sa main se crispe et ses yeux se font plus durs.


"qui est ce ?
- un petit voyou sans grande envergure, rassurez vous. Ming-shu ou un truc comme ça. Z'ont des noms imprononçables patron.
- vous avez son adresse"

Strange sourit bien sur qu'il a son adresse, il a tout ce qu'il faut. Strange est un professionnel accomplit surtout quand il est aussi bien payé.

"dans l'enveloppe patron"

Rei sort une feuille de papier qu'il n'avait pas vu. L'écriture est nette. C'est une liste de noms et d'adresses. Il la parcourt rapidement avant d'ouvrir un tiroir. A son tour il sort une enveloppe et la fait glisser sur son bureau

"vous avez bien travaillé je vous remercie. Voici un bonus."

Charly hausse les épaules mais prend l'enveloppe. C'était un boulot facile. Il avait rempli sa part et avait la conscience tranquille. Ce que son client fera après ne le regarde pas. Il finit son verre et prend un autre cigare, croise brièvement le regard de Rei et se dirige vers la sortie après l'avoir salué.

L'entretien n'a meme pas duré 1/4 d'heure mais tout a été dit. Reiji regarde la porte qui se referme doucement et reporte son attention sur la feuille. Sa main se tend vers son téléphone portable privé, il compose rapidement le numéro.


"Karl prépare le jet. Nous partons pour Las Vegas". Il repose l'appareil et se tourne vers la baie. Son regard se perd dans l'océan. Ainsi "il" aurait peut être recruté un voyou …

Un lent, très lent sourire étire ses lèvres minces. "il" allait comprendre son erreur et vite …


Dernière édition par Sanzo Aoe le Mer 29 Oct - 9:54, édité 1 fois
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeMer 17 Avr - 18:26

Chapitre 2 : Eliminer la menace.

(Las Vegas - 23h00)

Située au milieu du désert du Névada, Las Vegas est la ville lumière. Las Vegas, celle qui ne dort jamais.
Las Vegas "the Sin City" la ville du péché si judicieusement surnommée.
Las Vegas et ses casinos, ses joueurs, sa mafia et son argent pas très propre.
Las Vegas et son "Strip", parfois appelé aussi South Strip ou, officiellement, Las Vegas Boulevard, un long boulevard s'étendant du centre-ville vers le sud en direction de Los Angeles. C'est là que se situent les hôtels-casinos les plus grands, les plus récents et souvent les plus excentriques. Leur architecture, souvent à thème, est parfois saisissante. De nombreux hôtels du Strip comprennent aussi des salles de spectacles utilisées pour des concerts, spectacles de prestidigitation et autres numéros.
Las Vegas la bruyante, Las Vega la chaude (et pas seulement à cause de sa température).

La température nocturne est encore bien élevée, deux hommes déambulent parmi tant d'autres. Veste sur l'épaule, vêtus simplement d'un pantalon de toile écru et d'une chemise dont les manches sont relevées pour l'un. Le plus grand attire les regards. En effet ses 2 mètres et ses 100kg ne passent pas inaperçu. Mais les gens ne sont pas là pour ça. Les touristes sont surtout attirés par les lumières des grands casinos et les habitués sont déjà sur leur machine favorite.

Le plus "petit" donne un léger coup de coude à son camarade et lui fait un signe de tête vers un casino. Le géant acquiesce d'un sourire. Les 2 amis pénètrent dans le lieu bondé. Ce n'est pas le plus grand ni le plus glorieux de Las Vegas. La population de joueurs fait partie de la classe "moyenne" mais ils ne sont pas là pour jouer mais pour "le" retrouver ... Reiji se dirige vers une table de poker tandis que Karl préfère la roulette.

(Miami - 10h - Aéroport)

Le petit jet privé est prêt à partir. Les moteurs pleins ronronnent doucement. Le plan de vol est effectué et la météo parfaite. Une voiture s’arrête à proximités et deux hommes en descendent. Ils ne perdent pas de temps. Le plus grand porte un sac de voyage. Ils se hissent dans l'appareil qui démarre aussitôt les ceintures bouclées.

Reiji est nerveux. Il regarde encore une fois les nombreuses photos, surtout celle du voyou.
Karl en profite pour nettoyer leurs armes. Ils n'en auront probablement pas besoin mais autant être prêt à tout.

(Las Vegas - 16h - dans un hôtel)

La chambre n'est pas terrible, ils n'ont pas choisi le plus bel hôtel non plus. Ils ne sont pas là pour faire du tourisme ou profiter des nombreux casinos mais pour effectuer une mission. Reiji vérifie une dernière fois l'adresse sur le plan.
Ils se sont changés. Rei ressemble à un Yakuza tandis que Karl … Karl donne l'impression qu'il va étriper tout le monde avec ses dents.
Les 2 hommes se dirigent rapidement à l'adresse. Le quartier n'est pas terrible. Meme une ville de lumière comme Las Vegas possède ses zones délabrées. L'immeuble est vétuste mais pas sordide. L'interphone ne marche plus bien sur. Une vieille femme est entrain de balayer la courette une cigarette à la bouche. Elle les regarde distraitement. Elle a appris au fil du temps que pour sa santé, elle ne devait s'occuper que de ses affaires.

Rei et Karl grimpent l'escalier qui sent l'urine et la drogue, frappent à une porte derrière laquelle hurle une musique non identifiable. Rei grimace. Lui le mélomane déteste ce son qui ne ressemble à rien.
La porte s'ouvre. Une tête hirsute apparaît. Les yeux s'écarquillent de peur et le voyou tente de refermer la porte .. trop tard. Karl la bloque avec sa main. Le voyou est obligé de reculer, il ne peut faire face aux 100kg de muscle du gorille.
Les deux hommes pénètrent dans l'appartement. Le voyou tente bien sur de s'échapper mais Rei est bien plus rapide.
Il l'attrape par le col et le balance sur un vieux canapé.


"reste tranquille gamin. Je suis pas de la police "

L'autre ne sait s'il doit s'en réjouir ou pas. Karl fait rapidement le tour de l'appartement. Rien à signaler. C'est sale et un bordel monstre y règne. Il a quand meme trouvé quelque chose d’intéressant qu'il ramène à Rei. Une arme bien sur mais surtout une seringue et de la drogue. Rei sourit.

"tu es bien Ming-shu ?"

le voyou hoche la tête en signe de négation. Karl lui envoie une baffe. Pas trop forte bien sur mais assez pour être pris au sérieux. Ses yeux sont durs, il ne plaisante pas
"je recommence : tu est bien Ming-shu ?"

le type acquiesce. Rei sort une photo et la lui montre
"tu le reconnais?"

Ming-shu balbutie quelque chose d'incompréhensible.
Rei fait un signe à Karl qui lève son poing. Ming-shu se recroqueville de peur


"oui-je-le-connais-me-frappez-pas.
- bien. Ou je peux le trouver ?
- je sais pas.
- Karl ..
- non tapez pas. Je sais vraiment pas ou il habite. Il me fait pas confiance. Par contre je sais qu'il va régulièrement dans un casino .. le "bandit manchot" et qu'il traine toujours dans le meme bar .. je sais plus son nom … un truc avec … avec … ça a rapport avec le poker je crois … ou les cartes .. oui c'est ça les cartes .. le "Joker noir" je crois. Je vous jure que je sais plus."

Rei n'insiste pas, les info correspondent bien aux adresses trouvées par le détective privé.

"- bien. Que t'a t il demandé ?"

Ming-shu se ferme. Karl passe derrière le canapé et l'attrape fermement. Le type se débat mais bon … il peut toujours frapper, Karl ne sent pas grand chose. Rei s'approche un sourire vicieux sur les lèvres. Il lève son pied et le pose fermement près des parties sensibles du voyou.
" deuxièmement chance : Que t'a t il demandé ?"

Ming-shu regarde horrifié le pied de Reiji, ce dernier ne rigole pas mais il ne peut rien dire. Il déglutit péniblement :

"il … il va me tuer si je parle …"

le pied s'abaisse légèrement "et si tu refuses je te fais bien pire"

Ming-shu hésite. Ce gars ne rigole pas mais il n'a rien d'un tueur alors que son "employeur" ...

"je .. je peux pas … Tout mais pas ça …
- tant pis" Reiji appuie son pied avec force. La musique couvre en partie le hurlement. De toute façon les voisins sont habitués.
Rei relâche la pression. Ming-shu essaie de se plier en deux mais la poigne de Karl l'en empêche. Il ne peut non plus lever les jambes pour se protéger. Rei le fixe et attend.

"reprenons : Que t'a t il demandé ?"

Ming-shu halète de douleur. "il .. il .. recherche .. un gamin.
- sait il ou le trouver ?
- non .. si … j'en sais rien … "

le pied de Rei se baisse de nouveau légèrement "noooonnnn je sais pas je vous jure. Je crois .. je l'ai entendu une fois au téléphone, il parlait de Miami et … ha oui. Il a fait un voyage en Chine et … des photo. Il a une photo du gamin. Le môme a une dizaine d'année à peine. Il est plutôt mignon et … il a les cheveux longs. D'ailleurs j'ai cru que c'était une fille au début et il a un costume de chat. C'est tout je vous jure que c'est tout. Je sais rien d'autre "

le voyou se met à pleurer. "désolé gamin mais tu en sais beaucoup trop"

L'autre relève les yeux, terrifié par ce qu'il vient de comprendre. Cet homme va le tuer. Il se débat comme un diable mais en vain. Il voit Reiji sortir une paire de gant et prendre avec précaution la seringue.
Il la remplit au maximum.
Ming-shu hurle de nouveau mais ne peut rien faire. Il voit l'aiguille, il sent l'aiguille.
Quelques trop brèves secondes.
Il se sent bien, très bien, trop bien …
un murmure
"il ne fallait pas t'en prendre à mon fils petit" … le diable a une voix douce, si douce … La mort emporte Ming-shu.

(23h30 - Casino le "Bandit manchot")

1/2 heure qu'ils sont entrain de jouer, gagnant et perdant tour à tour. Rei ne fait pas vraiment attention au jeu, surveillant les allées-venues. Soudain il "le" repère. D'après ses info, Rei se demande comment il peut jouer. "il" est ruiné et ce depuis longtemps. Depuis 11 ans pratiquement. L'homme crasseux "bouscule" un touriste en short et en chemisette à fleur qui se met à gueuler. Les yeux de Rei n'ont pas quitté l'homme et admire le travail. La main à plonger si vite que le touriste ne s'est aperçu de rien. Le crasseux s'éloigne. 2 autres personnes sont dévalisées aussi rapidement. Le casino est un vrai bonheur pour les pickpockets. Rei se lève et se met à le suivre.
Il n'a meme pas besoin de communiquer avec Karl. Les 2 hommes se connaissaient depuis tellement de temps.
Trop absorbé à compter son butin, "il" ne se rend qu'il est suivi. De son pas d'ivrogne il se dirige vers un bar minable. Des putes offrent leur charme … enfin charme c'est vite dit. Elles sont jeunes et de type européenne de l'est. Quelques noires et asiatiques aussi. Des gamines perdues, sans espoir.
Rei sert brièvement les poings mais que peut il faire … Compatissant Karl pose une main sur son épaule. Il le connait bien son patron. Malgré certain acte d'une extrême brutalité, il a un grand coeur. C'est un homme entier qui va toujours au fond des choses. Et ce soir ils ne sont pas là pour refaire le monde mais protéger un enfant .. leur enfant.
L'enseigne du "Jocker noir" clignote pauvrement. Des lettres sont brisées. La musique beugle, l'odeur est avinée et la salle enfumée. Le patron est sale. Gros, il a des cheveux longs et graisseux, d'un blond pisseux. Il frotte consciencieusement un verre. Dans un coin, un jeune "couple" s'en donne à coeur joie. Quelques ivrognes qui ronflent. L'homme est assis au bar. Le barman lui sert un wisky qu'il s'empresse d'avaler. Il boit sans joie, meme pas pour oublier juste par habitude.

Karl et Rei s'assoient de chaque coté. L'homme les regarde méfiant mais pas surpris. Il se sert un verre et pousse la bouteille vers Rei. Celui ci décline l'offre.


"je me demandais combien de temps vous mettriez à me trouver. "

Rei ne répond pas, se contentant de scruter son interlocuteur. Ainsi c'est lui … l'homme qui a abandonné son fils. Reiji a envie de le réduire en pâté sur le champ mais il se retient. Il veut des réponses avant.
"si nous allions bavarder dehors
- pourquoi je suis bien ici" l'ivrogne se remet à boire.

Rei sent l'énervement monter mais un regard de Karl le met en garde.

"bien parlons ici alors
- je n'ai rien à vous dire
- ça … ça m’étonnerait"

l'homme pose son verre brutalement et se tourne vers Rei
"ou est il ? Ou est il le monstre qui a tué sa mère ?"

Le coup part. L'ivrogne tombe de son tabouret sous les yeux totalement indifférents. Des bagarres ils en ont l'habitude. Le barman les fixe
"allez vous battre dehors."

Karl empoigne le type dont le nez s'est mis à saigner.

"lâchez moi" Karl l'entraine dehors à l'arrière. La ruelle est vide et encore plus mal famée. Sans élan, Karl l'envoie valdinguer dans les poubelles qui débordent pour le plus grand bonheur des chats.

"Monsieur Handerson reprenons. Je vais être le plus claire possible. " Rei s'approche du type avec lenteur et le fixe.
"vous allez laisser Sanzo tranquille. J'ai ici un papier qui n'attend que votre signature. Vous me donnez les droits entiers sur l'enfant."

L'autre se met à marmonner. Rei n'est plus qu'à un pas de lui "je vous demande pardon. Soyez plus clair"

Handerson se relève tant bien que mal et fixe Reiji. Il essuie le sang qui lui coule sur le visage
"non. Ce … cette .. chose a tué ma femme. Il doit payer.
- Monsieur Handerson ce qui a tué votre femme c'est vous et vous seul. Sanzo n'a rien à voir. Ce n'est qu'un enfant qui a eu la malchance de naitre au sein d'un couple qui n'a pas voulu de lui" Son ton est calme. Ce qui était pire que s'il s'était mis à crier.

"non. Ce sont eux .. ces monstres, ces mutants, ces erreurs de la nature. C'est pas normale. Et cette salope elle a eu ce qu'elle méritait. "

de nouveau le poing de Rei part cette fois dans le ventre. L'homme s'effondre le souffle coupé. Un bon coup de pied dans le bas ventre et il se met à hurler. Karl s'approche.
"Patron …" son ton est calme mais l'ordre perce. Reiji toise sa victime d'un air de dédain absolu. Il s'accroupit et lui attrape les cheveux, relevant sa tête de force.
"ne parle plus jamais de mon fils de cette façon. Suis je bien clair ? "

Handerson lui crache à la figure. Ce geste déchaine la violence de Reiji. "patron. non"

Karl attrape et écarte son patron. Tuer cet homme n'est pas une bonne chose. Malgré les coups et l'alcool, Handerson est plus solide qu'il n'y parait. Il a passé ces 10 dernières années dans la violence. Il a fait de la prison pour coups et blessures, vols et autres arnaques. Il se redresse laborieusement et se met à cracher du sang

"ma … ma femme elle … Après l'abandon du gamin, elle est tombée en dépression et elle ne s'est jamais remise d'avoir laissé cette chose. Elle pleurait sans cesse me suppliant de le reprendre. Comme si j'allais élever un bâtard. Un môme qui n'était meme pas de moi.
- comment cela ? "

La fureur de Rei a diminué et comme l'autre semble vouloir parler il l'écoute volontiers.
"que croyez vous .. que cette chose soit de moi … ce mutant … c'est elle, tout est de sa faute.
- en fait non. Le gène mutant est transmis par les hommes … donc techniquement c'est bien de votre faute mon vieux."

Handerson le regarde d'un air buté. Il ne veut pas le croire bien sur.

"non vous mentez. Y a jamais eu de ce genre de créature dans ma famille. Jamais. "

Rei hausse les épaules. Il se fiche bien de ce que cet abrutit veut croire. Il reprend d'une voix douce
"continuez.
- elle .. elle a essayé de se supprimer et j'ai du la corriger. De quel droit pouvait elle se comporter aussi bassement. Elle refusait que je la touche comme si c'était moi le monstre. J'étais son mari vous comprenez SON MARI. "

Rei et Karl sont horrifiés par la méchanceté et la haine qui suintent de cet homme. Comment un homme digne de ce nom pouvait agir de la sorte.

"je lui ai tout donner. Une belle maison, de l'argent. Tout. Et elle .. à cause de son bâtard. Elle a fini par mourir environ 2 ans après l'abandon du monstre. Et j'ai été viré. Par sa faute. Elle me prenait tout mon argent pour ses .. cures ou je ne sais quoi. J'ai bossé comme un malade pour elle. Pour la rendre heureuse et elle … Mon patron a fini par voir que je piquais dans la caisse et il m'a viré. Jeter comme un chien après toutes ces années de bons et loyaux services … Et voilà … je me retrouve à la rue alors que lui … Il se pavane. Il est heureux … mais tout est de sa faute .. il doit payer. "

Son regard se fait calculateur. Il fixe Reiji avec un sourire rusé "vous voulez le mons.. (Rei lève de nouveau la main) le gamin je suis d'accord mais en échange .. je crois .. je crois que je mérite un .. bonus. Vous comprenez …"

un éclair, un coup de feu, un hurlement. "Patron non" Karl pose sa grosse main sur celle de Rei et le fixe. "Patron … " son ton est suppliant. "c'est son père Patron … Que lui diras tu quand il te posera la question ? Tu lui mentiras ? Tu lui diras que tu as tué son père de sang froid .. Patron réfléchit que diras tu à Sanzo ? "

Lentement Reiji baisse son arme mais ses yeux lancent des éclairs. A terre, Handerson gémit en se tenant la cuisse. La balle l'a traversé de part en part. Rei relève son arme "un mot, un mot sur mon fil et je te tue comme le cafard que tu es. Karl. Fais le signer s'il te plait. Refuse et je vise plus haut. C'est clair"

A son tour, Karl s'approche et s'accroupit. Il sort une feuille et un stylo et le met de force dans la main d'Handerson.
"signe" la voix claque. Handerson regarde tour à tour le papier et l'arme. Rei baisse lentement le chien, Haderson capitule et finit par signer d'une main tremblante. Reiji range son arme. "approche toi de mon fils ou de ma maison et je te tue pour de bon."

Handerson lui jette un regard chargé de haine malgré la souffrance. Il n'a pas dit son dernier mot. Karl le soulève et le traine sans pitié à l'entrée de la ruelle avant de sortir son téléphone. Les secours finiront bien par arriver.

Les deux amis lancent un dernier coup d'oeil à l'homme allongé. Eux aussi savent qu'ils n'en ont pas fini mais pour l'instant ils n'ont qu'une envie, rentrer chez eux et retrouver leur trésor. Ce trésor si précieux qu'ils protégeront à n'importe quel prix.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeVen 31 Jan - 12:44

Chapitre 3 :  Allumer la mèche et admirer l'explosion ...

(Samedi 16 novembre 2013)

Portland la plus grande ville du Maine, un vieux port qui attirait à lui seul plus de 3 millions de touristes. Portland dont 5% de la population parle français. Portland qui avait vu naitre l'un des plus grands auteurs de livres d'épouvante, le maitre de l'horreur Stephen King. De Carrie à Cujo en passant par Ca ou bien Shinning, il faisait frissonner rien qu'à l'évocation de son nom.
Portland situé à plus de 450km de New York et pourtant si près de "Big Apple" dont l'influence se faisait sentir.
Non loin de cette grande ville, il existait un petit village bien paisible. Loin de l'agitation funeste, Ketshaw coulait une vie tranquille. Les 1000 habitants de cette grosse bourgade étaient pour la plupart des fermiers, des gens simples et pieux .. très pieux. Les deux représentants du culte chrétien, le prêtre et le pasteur se partageaient à part quasi égal les fidèles. Curieusement ils semblaient plutôt bien s'entendre et il n'était pas rare de les voir partager un verre ou un repas lors des fêtes diverses qui animaient le village.
En ce samedi de novembre, les habitants avaient mis leurs "beaux" habits, leurs habits de messe. La moitié allait se retrouver dans la petite église et l'autre dans le temple.
Comme tous les samedis soirs la famille MacDonelle se rendait au temple : le père Patrick un solide fermier qui passait son temps libre à la chasse, sa femme Ella, et leurs 3 enfants : Patrick Jr 10 ans, Sarah 5 ans  et le petit  Sean d'à peine 1 an. C'était une famille très pieuse. Ella faisait partie du comité de l'école et aidait bénévolement au "soutiens des pauvres". D'origine irlandaise comme 17% de la population du Maine ils arboraient tous une crinière flamboyante et le caractère emporté qui s'y associait.
Devant le temple, MacDonelle y retrouvait ses amis, fermiers et chasseurs eux aussi. Plus tard ils retrouveraient les autres, les "païens" comme ils s'appelaient affectueusement pour un verre et commenter les prêches du sermon.
Bavardant et saluant ses connaissances Patrick ne remarqua pas un homme déjà assis au fond du temple.
Assez grand, plutôt maigre, l'inconnu avait un visage allongé et sec. Ses doigts longs et nerveux trituraient un chapeau ou remontaient des lunettes. Il passait furtivement sa langue sur des lèvres minces comme s'il était en manque. En manque il l'était effectivement .. plus d'un an .. il y avait plus d'un an et demi que Troy Handerson, 43 ans n'avait pas touché à une goute d'alcool mais ce soir .. ce soir il en mourait d'envie. Car la récompense à toute cette patience allait être pour ce soir ..Ce soir il allait enfin gagner. Il regarda discrètement son téléphone une fois de plus. Non il n'avait pas rêvé, ce petit sms était bien réel. "à vous de jouer" rien d'autre .. mais qui en disait tellement. La première partie du plan avait réussi. Troy le ne connaissait pas en entier mais il s'en fichait, il avait eu l'assurance que les mutants allaient souffrir .. beaucoup souffrir ... et tout ce qui les faisait souffrir le réjouissait car  à travers eux il y avait un homme qui souffrirait encore plus ....
Il devait tenir encore un peu. Il avait déjà rechuté après une cure de désintoxication en mai 2007. Cet homme .. cet homme lui avait tout prit et l'avait laissé à moitié mourant, une balle dans la jambe. Handerson avait passé l'année suivant dans un asile psychiatrique prit de crise de folie meurtrière.
Petit à petit il avait repris pied mais les choses n'étaient plus pareil et toujours cet homme. Il le voyait continuellement dans ses cauchemars. Immense et menaçant.

Puis une rencontre avait tout changé, début juillet 2008. "Cooper, Morgan Cooper psychiatre" c'est ainsi qu'il s'était présenté. Petit, bedonnant et chauve, il transpirait abondamment à cause de la canicule qui s'était abattue sur New York et malgré la climatisation. Troy l'avait écouté distraitement. Il détestait les médecins, il détestait les psy et surtout, surtout il détestait Reiji Aoe et son "fils" .. Il voulait leur mort .. à tous les deux .. et meme à tous ces monstres qui lui avaient enlevé sa femme .. et fait perdre son travail, sa maison, son argent, son statut. Cette sale engeance ne méritait pas de vivre. Comment meme pouvaient ils oser se promener ainsi à la vue de tous .. Comment pouvaient ils prôner leur supériorité alors qu'ils n'étaient que des bâtards, des monstres mi - animal, mi .. démon. Rien en eux n'était humain .. meme pas leur apparence comme cette chose qui avait tué sa femme. Car si Troy était fou complètement fou, il n'était pas idiot bien au contraire. Derrière sa folie apparente, il réfléchissait, il écoutait et collectait. Petit à petit, ragot par ci, journal par là ... il s'était faite sa propre idée. Ces mutants ne devaient pas vivre ... meme pas dans une cage .. meme pas derrière les barreaux. Ils devaient disparaître de la surface de la terre. Ils étaient pire que les noirs ou les juifs .. car eux étaient quand meme humains ... alors que CA ... Les humains devaient se battre, se lever et prendre les armes ... La guerre contre les mutants devait avoir lieu. Mais la plupart n'était que des moutons sans coeur, sans courage. Ils se laissaient dominer avec reconnaissance, refusant le conflit, estimant qu'effectivement les mutants leur étaient supérieurs et donc méritaient de dominer. Ils se complaisaient dans leur petite vie monotone et confortable. Se levant tous les matins pour un travail qu'ils détestaient, rentrant le soir retrouver femme et enfants .. qu'ils détestaient aussi ... Mais Troy n'était pas comme ça .. il savait ... il avait toujours su ... Il était un ange .. l'ange du destin .. un envoyé de Dieu contre les forces du mal. Jamais il ne se laisserait piétiner par ces monstres.
Sans le savoir, Troy avait déjà trouvé des alliés. Cooper faisait parti d'un groupe appelée les "Purificateurs". Messagers de Dieu, ils avaient pour mission l’éradication des mutants. Avocats, médecins, hommes d'affaire ... pur produit de l'Amérique, ils étaient sous la coupe du Révérend Stryker. Cooper dont le grand père Hans Koper, nazi reconnu, condamné pour crime de guerre, avait pour mission de recruter des hommes et des femmes. Grâce à son travail de psy, il avait ainsi "sélectionné" et embrigadé plusieurs personnes.
Aujourd'hui, il s’intéressait à cet Handerson. Les rapports qu'il avait lu, les cassettes de surveillance vidéo lui avaient montré un homme prêt à tout pour se venger des mutants. C'était le candidat idéal. Les hommes avides de vengeance étaient si facilement manipulables.
Cependant quelque chose dans les yeux de Troy le mit en garde. Il n'était peut être pas si fou que ça.

6 mois .. 6 mois de flatteries, de conseils, de promesse et pour finir une libération. 6 mois pour que le déchet alcoolique et fou Troy Handerson redevienne un être humain. Sa rage et sa haine s'étaient transformées en une colère sourde. Le violent sevrage dont il avait bénéficié lui avait remis les idées en place. Et l'endoctrinement avait façonné sa vision. Froid, méthodique, calculateur .. il avait toutes les clefs en main.
Et ce soir ... en ce samedi 16 novembre 2013, il allait enfin toucher au but, enfin avoir sa récompense, enfin voir les résultats de toutes ces années de travail et de privation.
Et comme si Dieu lui meme approuvait et encourageait leur action, le pasteur avait choisi comme thème à son sermon : l'Apocalypse selon St Jean, chapitre 12, verset 1 à 22. Un signe pour Troy, il en était convaincu.
Il écoutait le pasteur parler du dragon (Satan) venu pour ravager la terre et tuer les "Agneaux" (les fils de Dieu). Il parlait si bien que son auditoire était captivé. Cependant ce pauvre pasteur était bien loin du plan ourdit par Handerson. Le dragon ne représentait pas les mutants mais l'envie, l'orgueil, la paresse et tous les affres que pouvaient connaître l’âme de ses fidèles.

L'office achevé, les discussions allaient bon train. Se mêlant à la foule, Troy écoutait, observait, calculait. Il finit par le repérer. La petite trentaine, grand et musclé, une jolie femme et trois enfants dont un très jeune, le parfait pigeon.
La taverne était bien chauffée et agréable. Troy attendit un peu avant de s'avancer et offrir à boire. Les gens d'ici n'étaient peut être pas très malins mais méfiants envers les étrangers et tout en lui annonçait le "citadin". Il leur expliqua qu'il ne supportait plus la vie de la ville préférant le calme de la campagne et qu'il était à la recherche d'une maison à retaper. Au bout d'une heure, les hommes lui tapaient dans le dos, le poisson était ferré il n'avait plus qu'à remonter la ligne. Encore quelques bières et il dirigea la conversation sur ce qui lui tenait à coeur, c'est à dire les mutants. Oh bien sur il ne le fit pas directement, il n'était pas idiot, le prêche du pasteur était un parfait tremplin. Ce ne fut meme pas lui qui aborda le sujet "mutant". Finalement ces hommes étaient moins stupides qu'il le pensait. Innocemment, il leur demanda s'il y en avait dans le coin, insistant bien sur le fait que New York en était rempli. L'un des hommes bien éméchés commença à s'enflammer et la taverne "brula". Le moindre malheur, la moindre maladie, le vieux Craig décédé l'année dernière tout ceci était la faute de ces maudits mutants ...
Troy se permit un très léger sourire. Il laissa entendre que peut être, mais il n'en était pas certain, il y en avait dans le coin, pas si loin du village. Il mentionna un lieu-dit en prenant bien soin d'écorcher le nom. Un homme, habitant la ferme voisine, fut sceptique, il connaissait le vieux qui y vivait, un grand-père avec ses deux petits enfants, une fille d'environ 11-12 ans et un garçonnet plus jeune mais il fut vite rembarré et finit par admettre qu'ils avaient un comportement .. "étrange" c'est vrai ils ne venaient jamais ni au temple, ni à l'église.
Les choses allaient cependant un peu trop vite pour Handerson. Rien ne devait être laissé au hasard. Diplomate, il fit remarquer aux hommes qui voulaient partir de suite qu'il faisait nuit et que demain était le jour du Seigneur ... programmer une chasse aux mutants le dimanche allait leur attirer les foudres de Dieu sans parler du temps de préparation nécessaire, il serait dommage que ces monstres s'échappent ...
Lundi serait un bon jour ... début d'une nouvelle semaine ... jour de libération .. ils n'auraient plus peur pour leur famille, leurs enfants ...
Une nouvelle tournée de bière accompagnée de whisky et l'affaire fut acceptée. Handerson félicité comme un héros, un libérateur ...
quelle bande d'imbécile .. enfin ce n'était plus son problème ... il avait fait son travail .. il avait allumé la mèche ... il n'avait plus qu'à attendre l'explosion.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeSam 1 Fév - 13:57

Chapitre 4 :   ... Minimiser l'explosion.

(20 novembre - Miami - bureau de Reiji)

Dire qu'il était mécontent serait bien en deçà de la vérité .. pour tout dire Reiji était hors de lui .. et pourtant .. il les avait mis en garde, il les avait prévenu ... comment avaient ils pu se montrer aussi stupide ..

En face de lui, les jambes gainées de bas noir, délicatement croisée, Sasha suivait son patron des yeux. Les colères de Reiji elle les connaissait aussi elle le laissa fulminer et frapper son bureau encore un peu avant d'intervenir.


"tu comptes détruire ton bureau ou me dire ce qui se passe Reiji ?"

les relations entre Sasha et son patron étaient assez particulières. Ancienne escort-girl, elle l'avait séduite par son esprit et son raffinement .. et surtout son absence totale de morale. D'origine italienne, elle était grande, fine et belle. Ses cheveux bruns et courts faisaient ressortir son visage ovale de femme-enfant. Une poitrine qu'elle offrait généreusement à la vue de tous les hommes, des jambes interminables, elle savait qu'elle faisait de l'effet et en profitait outrageusement. Ses "coucheries" avec Rei lui avaient permis de gravir petit à petit les marches pour devenir son bras droit. De simple "partenaire de sexe" elle était devenue une amie et une adjointe sur lequel il savait pouvoir compter.

Il la regarda mais elle ne cilla pas
"ça .. voilà ce qui se passe"

"Ca" était une lettre accompagnée de coupures de journaux et de photo qu'il lui lança. Elle les attrapa avec adresse avant d’émettre un long sifflement .. elle comprenait mieux pourquoi son patron était si en colère


"Mon cher "frère", j'espère que tu te portes bien. Cette fois c'est moi qui ait gagné. Le monstre n'est plus à l'abri, je l'ai retrouvé. Tu vieillis Reiji, tu t'affaiblis .. tout cet argent, toutes ces femmes .. ils ont obscurcit ton jugement alors que moi .. moi je ne me suis jamais senti aussi bien. Je suis devenu un ange .. l'Ange du destin .. de ton destin .. et ton destin je vais te l'enlever comme il me l'a enlevé. Et du haut de mon trône je te contemplerais te traînant dans la boue, les mains levées dans une muette supplique. Mais je te rassure vieux frère, ton monstre ne sera pas le seul à subir les foudres de Dieux. Lui et toute cette sale engeance vont disparaître. Les légions de Satan ne feront jamais le poids face aux anges de notre Seigneur. Allez mon vieux, court .. prend ton avion et file à l'Institut ou ton gamin se cache. Préviens tes précieux "X-men" du danger qui plane sur leur tête. Dis leur bien que l'heure du Jugement arrive et que je suis son instrument. Donne leur mon nom et surtout qu'ils profitent de leur courte vie.
Bien sincères salutations,
signé : Troy Handerson. "


Sasha regarda les photo. L'une d'elle représentait un manoir, un grand manoir entouré de grille .. Elle retourna la photo une date, un lieu : 3 novembre 2013 , l'Institut. Sur une autre on pouvait voir un gamin, un garçon à priori sauf qu'il avait une drole de queue. Elle reconnut de suite le jeune Sanzo. Sasha se fichait éperdument des mutants, elle ne vivait que pour elle et son patron. Il n'y avait pas de date sur celle là mais elle devait être assez récente.

Elle examina ensuite les coupures de presse. Elles aussi étaient récentes. La première était datée du 19 novembre 2013 , hier donc. C'était un article d'un journal de "faits étranges", la "gazette des amis des Aliens". Sasha fit la grimace, comment un homme aussi sensé et terre à terre que Reiji pouvait accorder la moindre foi à ces stupidités.

Elle parcourut l'article. À priori un météorite aurait été aperçu dans le ciel du Maine. Elle serait tombée non loin d'une petite ville appelée Ketsaw, aurait détruit une ferme et tué les habitants. En dessous de cet article haut en couleur, ou s'étalait les élucubrations d'un fermier surement ivre, il y avait une photo, qui outre le fait qu'elle était en noir et blanc était surtout très flou. Bien sur si elle regardait bien elle pouvait distinguer une trace .. plus surement du au fait que le photographe avait bougé plutot que celui que ça soit une comète.
Le second article semblait plus sérieux .. enfin s'il avait figuré dans le New York Time ou USA Today mais là .. il était tiré de "Ketsaw Chronical", le journal local.


"oh Rei .." soupira t elle effarée
"lit" elle re-soupira elle n'avait pas envie de lire ces sottises qu'est ce qui passait par la tête de son patron. Bon d'accord la lettre avait du bien l’énerver mais quand meme.

"lit" insista t il

alors elle lut .. C'était un reportage sur un "massacre" sans victime. Rien que ça .. elle releva la tête et croisa le regard de Rei, elle replongea dans sa lecture, elle n'aimait pas ce qu'elle venait de voir dans ses yeux.
L'article était un témoignage d'une femme dont le mari avait disparu. D'autres témoignages de femme s'étalaient .. 5 en tout. Leurs maris avaient tous disparut le meme jour, le 18 novembre. Sasha vérifia la date de la coupure sur le météorite, meme date.


"tu crois qu'ils ont été tué par le météorite ?"

Rei ne lui répondit pas mais lui fit signe de continuer. Le rapport de la police occupait une partie de la 2ème page. Un rapport encore plus étrange que l'histoire du rocher tombé du ciel. À priori une ferme avait "disparu" ainsi que les habitants, un grand-père et ses deux petits enfants. Poursuivant sa lecture elle tomba sur ce qui avait déplu à son patron .. et comprit ... "mutant" .. et voilà ...

nouveau soupire d'agacement
"oh Reiji comment peux tu prendre tout ça au sérieux voyons ... Ce .. torchon ne mérite meme pas de servir de papier toilette. Tous les jours de tels ramassis de connerie sont écrits dans des journaux à sensation. Leur seul but est de faire vendre .. mais toi .. tu es plus intelligent que ça ..

- oui mais .. je crois que cette fois c'est vrai"

Sasha le regarda perplexe. Son patron avait définitivement perdu la tête. "tu ne comprends pas. Il y a trop de coïncidence. D'abord cette lettre .. je vais t'expliquer. Troy Handerson est le père biologique de Sanzo ..

Sasha leva les yeux au ciel, elle connaissait l'histoire.

- .. oh ça va hein. "

pas plus impressionnée que ça, Sasha se leva et rejoignit son patron. Posant les mains sur ses épaules elle lui parla d'une voix douce mais ferme "Rei tout ceci n'a rien à voir avec Sanzo. Ce ne sont que des bêtises et tu le sais. Ce type, ce Troy, il veut t’amener à commettre des erreurs. C'est un piège. "

Rei se retourna et la détacha lentement. Lui maintenant les poignets dans ses mains puissantes il la fixa "ce n'est pas une coïncidence et encore moins des bêtises" il martelait les mots, détachant chaque syllabes.
Sasha se dégagea
"d'accord, alors donne moi une preuve une preuve irréfutable
- très bien .. tu te souviens l'année dernière en décembre de cet oiseau de feu qui était apparu au dessus de Manhattan ? Tous les journaux en ont parlé."

Sasha acquiesça

"et bien je sais qui c'est.  C'est une amie de Sanzo.
- il te l'a dit ?
- non pas à moi mais à Océane. Sanzo et elle sont très proches.
- tu espionnes ton fils .. tu remontes dans mon estime. "

un nouveau regard noir qu'elle soutint sans broncher voir meme avec un léger sourire impudent avant de reprendre

"d'accord et alors ..
- tu ne trouves pas étrange que le jour de cette mystérieuse disparition une météorite traverse le ciel .."

Sasha le regarda comme on regarde un fou "Reiji Aoe  écoute moi bien .. TOUT CECI EST COMPLETEMENT STUPIDE. Tu t'entends là ... tu veux me faire croire que cette ferme et ces gens ont disparu à cause d'une mutante qui se transforme en oiseau de feu... Tu sais tu devrais écrire à cette "gazette des amis des aliens" ils seraient fascinés par ton histoire.
- et ça alors ? "

Il lui tendit une nouvelle série de photo. Bien mieux prise que celle de la comète. On y voyait des traces de pas. 5 étaient larges, au moins une pointure 43 .. des hommes certainement. 3 était plus petites plus fines, des jeunes femmes, deux étaient vraiment minuscules, des enfants, et une .. une était nettement féline. Rien d'humain. C'était des traces de patte de chat, et meme de gros gros chat sans aucun doute.

"ces photo envoyées avec le reste viennent de la police. Et je t’arrête, non elles n'ont pas été trafiquées j'ai fait vérifier par un spécialiste qui m'a confirmé leur authenticité.
- sers moi un wisky s'il te plait. J'ai besoin d'un verre. "

Son verre à la main, Sasha se rassit dans le fauteuil. Elle le vida d'un trait avant de le tendre à Reiji pour qu'il la resserve. Elle était maintenant inquiète, inquiète des réactions de son patron. Elle connaissait son coté sombre et il n'allait certainement pas laisser passer une telle menace.  

"qu'est ce .. qu'est ce que tu vas faire ? Tu as ..l'intention de demander à Sanzo ou ... "

Rei soupira .. non il ne demanderait rien à son fils. Il voulait le protéger pas l'enfoncer. Et puis meme si la coïncidence serait bien surprenante peut être y avait il un autre mutant félin à l'Institut ..

"non, non je ne vais rien lui demander. Peut être .. peut être y a t il une chance pour qu'il ne soit pas mêlé à tout ça" il n'y croyait pas vraiment.

"ce qu'il faut c'est étouffer l'affaire. Pour l'instant je n'ai pas l'impression que cela ait filtré en dehors de ce patelin et je compte bien que cela ne le soit jamais.
- d'accord patron je m'en occupe. Et les femmes ?
- je m'en occupe.
- comment il n'y a aucun corps.
- ça c'est ce que tu crois mais des corps il y en a toujours .. Ils ont fait une erreur en "nettoyant" mais bon .. un peu d'argent, des corps brulés .. voir de la drogue ... Par contre ils vont m'entendre. Quand on mène une telle guerre le principe est de la faire le plus discrètement possible et certainement pas en faisant disparaître 5 hommes et une ferme meme dans un trou paumé. Un peu de drogue cachée et le tour est joué, c'est la meilleur des fausses pistes, surtout que le Canada n'était pas loin. Ils auraient besoin de quelques cours."

Sasha se lève avec un drole de sourire, elle a retrouvé son patron, autoritaire et totalement amoral, prêt à manipuler des preuves et à corrompre de pauvres femmes.

"bien je t'envoie l'équipe de nettoyage et je pars de suite pour .. comment déjà .. Ketsaw."
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeSam 2 Aoû - 14:00

Chapitre 5 : mettre le trésor dans un coffre ... ou pas.

(7 janvier)

la porte claqua brutalement mais l'homme assit ne se retourna pas. Ils se connaissaient depuis tellement de temps. Un père, un frère, un ami voilà ce que Karl était.


"j'ai merdé n'est ce pas ?"

le silence qui suivit fut la seule réponse du géant. Il était en colère. En colère après son patron, en colère après les filles, et meme en colère après ce gamin qu'il aimait pourtant par dessus tout et surtout, surtout en colère après lui de ne pas avoir su/pu anticiper toute cette merde.

"tu ne trouveras plus rien, j'ai tout effacé. Et ne t'avise plus de les menacer, jamais suis je bien clair "patron" ?"

Reiji se retourna lentement et riva ses yeux dans ceux de Karl. Ils s'affrontaient que très rarement voir jamais mais aujourd'hui. Karl croisa les bras et ce fut Rei qui céda le premier.

"c'est bon assis toi. Qu'est ce que tu aurais voulu que je fasse, que je m'écrase ?
- oui."
(ricanement sarcastique venant de Reij)
"ces filles se sont introduites illégalement dans mes bureaux, m'ont menacé, mit la vie de mon fils en danger et j'aurais rien du dire.
- exactement"

Karl sentait son patron à bout mais il ne lâcherait pas prise. Il y avait autre chose derrière cet affrontement d'adultes, un enfant, un gamin qui n'y était absolument pour rien.

"pour une fois tu aurais du te taire. Pour une fois tu aurais pu faire preuve d'un peu plus de jugeote et surtout ne pas lancer de telles accusations. Tu es un être froid et totalement insensible Reiji. " la voix de Karl était grave et mordante.

"tu te trompes" soupira Rei.
"alors quoi ?
- j'en sais rien. Je me suis laissé emporté quand cette fille ...
- et alors. Tu as le double de son age mais tu es plus bete qu'un mome de 4 ans. T'as pensé qu'à toi une fois de plus mais là il s'agit de Sanzo, ton fils. "

il arrivait à Karl d'avoir envie de le frapper, comme en ce moment. Une chance qu'il ne fut pas comme ça. La violence n'avait jamais rien résolu, c'est ce qu'il s'était efforcé d'apprendre à Sanzo. Karl eut un léger sourire en pensant au gamin. Il l'aimait tellement. Un bon petit. Un peu naïf et maladroit mais tellement sincère et franc. Que penserait il de tout ça ? Il n'apprécierait pas c'est certain.

Karl se dirigea vers la porte
"il va falloir lui dire Reiji. C'est plus un mome. Tu peux pas l'enfermer dans un coffre. "

la porte se referma doucement. Avait il réussi à toucher son patron, à le faire réfléchir. Karl l'espérait.

Reiji se ralluma un cigare et son regard se perdit sur les gratte ciel de Miami. Il faisait si beau et déjà chaud. Il pouvait voir la mer miroiter, le ciel si pur. Il soupira.
Oui il faudra lui dire mais pas maintenant, il était encore si jeune.
Reiji n'était pas préparé à tout ça. S'occuper de quelqu'un, d'un enfant. Quelle image Sanzo avait il de son père ? Quelle image donnait il de lui à son fils ?
Etait il comme le sien, froid et insensible comme le lui avait dit Karl
ou bien sur-protecteur ...
il n'en avait aucune idée mais ces filles ...

elles, elles savaient.

De la jalousie, était ce pour ça ? Voulait il simplement éloigner Sanzo d'elles.

Il soupira. Etait il aussi puéril et orgueilleux que ça ...
il ne se répondit pas. Il savait que la réponse ne lui plairait pas.

----------------------

(15 février - 21 h)

un léger bip sur son ordinateur. "demande de conversation : Sanzo" apparut. Reiji esquissa un sourire et écrasa son cigare.
Il était toujours content quand son fils appelait. Ce qui était devenu un peu rare depuis novembre. De plus ils s'étaient ... disons accrochés en janvier, sans parler de l'intrusion de Cait et Amy.

Rei s'était demandé si l'une ou l'autre lui en avait parlé.


"Salut p'pa ... comment tu vas ???"

il avait vieilli, murit. Son regard était inquiet. À cause de qui ... de lui ...
"bonjour fiston. Ça va et toi ?"

ton prudent. Reiji n'appréciait que moyennement de parler à travers l'écran, il préférait un bon face à face. D'un autre coté, l'écran était une protection. Faisait il si peur que ça à son propre fils.

Une heure au moins à discuter. Au départ la prudence, puis l'affection était revenu et enfin la confiance.
Sanzo amoureux. Reiji avait sourit, un vrai sourire. Ça devait arriver, c'était de son age. Au moins celle là avait son age. Une mutante aussi bien sur.
Son prénom : Jade.
Le portait elle bien ? Oui vraiment très bien.
D'origine asiatique.
Jolie, il allait de soit et intelligente. Très intelligente. Encore une bonne chose.

La conversation avait tourné d'une façon plus terre à terre. Reiji n'avait rien contre le fait qu'il sorte avec une fille mais ne se voyait pas déjà grand père. Il connaissait son fils et lui faisait confiance bien sur mais c'était surtout un ado et un ado amoureux. Sanzo était devenu écarlate et avait précisé qu'ils n'en étaient pas encore là.

Il lui avait proposé de venir ensemble passer un weekend à Miami, mais quand son fils lui avait répondu qu'elle devait demander l'autorisation de ses tantes, il avait eu une drôle de sensation ... prémonition ... instinct.

{non pas elles} avait il pensé. Et si. Sanzo le lui avait confirmé.
Voilà qui allait compliquer les choses. Cependant il ne pouvait pas lui dire. Certainement pas à travers un écran. Certainement pas devant ce regard si confiant. Un regard d'enfant.

La conversation s'était poursuivi sur des banalités. L'argent, ce que les femmes appréciaient, comment leur faire plaisir mais dans un coin de sa tête il ne voyait que ces deux visages. Il revoyait ces yeux rivés au sien, les mains fermement posées sur son bureau. Il entendait ces voix accusatrices. Non il ne les aimait pas et voilà que son fils sortait avec leur nièce ... quelle ironie.

Ils s'étaient quittés, de nouveau proche. Rei avait longuement fixé l'écran désormais noir. Qui était cette fille ? D'ou venait elle ? Etait elle "bien" ? Etait elle un danger ?
Il n'avait rien demandé à Sanzo, son garçon n'aurait pas apprécié. Devait il essayer d'en savoir plus ? Pourquoi ? Etait ce parce qu'elle représentait un potentiel danger ou bien parce qu'elle était leur nièce ?
S'il était parfaitement franc avec lui meme, il connaissait déjà la réponse.
Et les conséquences.
Enquêter au risque de se brouiller une nouvelle fois avec son fils ?
Ne rien faire et laisser un éventuel danger près de lui ?

Sanzo était bien trop gentil. Bien plus que lui en tout cas.

Il éteignit la lumière. La lune filtrait à travers la fenêtre. Il se ralluma un cigare.
Par ou commencer ? Que savait il ? Son prénom, où elle résidait. Maigres indices. Il soupira, il était fatigué. Sanzo devait grandir ... il devait le laisser grandir. Il prit une feuille et son stylo et commença à écrire :


prénom : Jade  nom : ?

il entoura son prénom d'un cercle, fit partir une flèche et écrivit

Sanzo

puis deux autres flèches :
Caitlyn Elioth- De Lauro/ Amy De Lauro (tantes)

qui sont elles vraiment ? Des mutantes, des X-men. Conseillère sociale / psychologue. Mariées.


Il resta un long moment à réfléchir puis prit la feuille et la déchira en deux avant de la passer à la broyeuse. Non il n’enquêterait pas. Pas pour la fille. Pas pour les tantes. Pour son fils, uniquement pour son fils.

Et si les choses se passaient mal ?
Et si elles se passaient bien ?

Il ramasserait les morceaux, comme le ferait n'importe quel père.
Non il n'était pas complètement le salaud qu'il s'efforçait de montrer.
--------------

(mi mars - Résidence Aoe - Miami)

Les mouvements étaient souples malgré la corpulence de l'individu. Les bras sortaient de l'eau dans un rythme à la fois puissant et lent. Un, deux, trois, quatre, respiration, un, deux, trois, quatre, respiration. Le bout de la piscine, un retournement impeccable et il repartait. Rien ne semblait l’arrêter, rien ne semblait le retenir. Lunette sur les yeux, pince sur le nez, il fendait les eaux depuis une bonne demi heure. De la musique se propageait dans la piscine. L'avantage d'etre riche. Nouveau retourner et il repartit sur le dos. Il aimait nager surtout seul. Personne pour le regarder, personne pour se moquer. Il n'aimait pas trop la course mais la natation, c'était autre chose. L'eau était son amie, elle le portait, lui et ses 100kg. Encore quelques longueurs et il s’arrêta à peine essoufflé.

Ses larges mains en appui sur le rebord et il se souleva avec vigueur. Une serviette blanche parfaitement pliée était posée sur une des chaises longues, il s’essuya le visage. L'air était doux sous la véranda presque chaud déjà. Son portable se mit à sonner, il râla. Qu'est ce que Reiji lui voulait encore. Il aimait son patron et ami (frère meme) mais il avait pris sa journée.
"inconnu" en plus. Il faillit ne pas décrocher. Les appels masqués l'agaçaient. Encore de la pub probablement.
Il soupira et finit quand meme pas répondre d'un "allo" bourru, manifestant ainsi son mécontentement.


Bonjour Karl. Caitlyn Elioth-De Lauro à l'appareil.

Il resta un instant surpris. Il ne s'attendait pas à l'avoir au téléphone. {Sanzo} pensa t il immédiatement

"un problème avec Sanzo ? Il est blessé ?" lança t il.

Ho...Nonon..Ne vous inquiétez pas, Sanzo va très bien, c'est à propos d'un autre sujet que je permets de vous recontacter..

un soupir de soulagement que Cait put entendre. Que se passait il alors ? La jeune femme enchaina.
Oui il savait pour Jade, il l'avait meme su avant Reiji. Karl avait toujours tout su avant Reiji. Sanzo se confiait bien plus facilement au géant qu'à son père.
Il l'écouta sans l’interrompre. Elle avait faux sur certains points mais vrai sur d'autres. Non Reiji ne laisserait jamais quelqu'un de "dangereux" atteindre son fils. Mais il n'avait rien fait pour en savoir plus sur Jade.
Karl ne s'était pas demandé pourquoi. Il savait pourquoi. La venue des filles avait provoqué une série de malentendu. Elles n'avaient pas vu Reiji, simplement un patron, un homme qui n'avait pas apprécié leur incursion au sein de son domaine.
Elles ne connaissaient pas le père de Sanzo, du moins pas totalement. Reiji avait un coté sombre et violent qu'il ne cherchait meme pas à masquer non, c'était son bon coté qu'il cachait. La vulnérabilité, la gentillesse, l'amour qu'il pouvait donner à Sanzo, c'était ça qu'il cachait au reste du monde.
Oui il pouvait être froid et insensible mais il n'était pas sans coeur.
Cait s'était méprise sur lui et Reiji ne ferait rien pour le dissiper.

Des menaces, non un avertissement. Karl comprenait, il comprenait meme trop bien. Il se souvenait d'un autre garçon et d'une autre fille. Des mots si durs si cruels. "pas assez bien pour toi"
comment un père pouvait dire cela à son fils. Comment pouvait il savoir si la fille était "bien" ou pas. Le garçon avait été envoyé en France. Une punition, un éloignement. Non jamais Reiji ne reproduirait ce schéma avec Sanzo.

Il n'avait rien dit à Cait bien sur, cela ne la regardait pas. Tellement de secret dans cette famille. Tellement de non dit. Tellement de rancœur et de violence.
Il avait acquiescé et promit de les aider du mieux possible. Il était resté songeur un moment. Pas simple d'etre au milieu mais il en avait l'habitude. Hier entre Reiji et son père, aujourd'hui entre Reiji et Sanzo.
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Sanzo Aoe
Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Sanzo Aoe


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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeDim 10 Aoû - 10:26

Chapitre 6 : La loyauté a t elle un prix ?

Part 1 : Erinnerungen eines Monsters

Le lit grinça sous le poids du dormeur qui se retournait. Un léger grognement, un soupir. La couverture chuta, pas comme la température. Bien que mars ne fut entamé que de 15 jours, il commençait à faire chaud. Les yeux s'ouvrirent brièvement. Le réveil indiquait 1h17. Un nouveau soupir, le dormeur se retourna. Les yeux se refermèrent.

-----------------------

(été 1970)

Le ciel était pur, d'un bleu lumineux comme seuls les beaux jours d'été peuvent en avoir. Le soleil écrasait la campagne de sa chaleur. Les collines verdoyantes coupaient le regard.
Bärenstein. "L'ours de pierre" portait bien son nom, vu que l'activité principale était l'extraction de Fluor, ainsi que le tourisme en hivers. Allongé sur le dos, un garçon d'une douzaine d'année s'amusait à imaginer ce qu'il pouvait bien y avoir là haut, tout là haut, au delà de ce bleu azur, au delà meme des étoiles. Un monde meilleurs, il en doutait. Un monde pire, cela existait il.
Etait il malheureux ? Pas vraiment. Il avait un toit, une famille, de quoi manger. Non il ne pouvait pas dire qu'il était malheureux.
Etait il heureux ? Non plus. Ne pas être malheureux ne voulait pas dire être heureux. Pourtant il n'aurait pas fallu grand chose. Juste un peu de compréhension.


"alors le monstre, encore entrain de rêvasser" une voix agressive suivit de ricanements moqueurs.
"le monstre" sa mâchoire se contracta.
"le monstre" non il n'était pas un monstre.

Il baissa lentement les yeux. Une silhouette filiforme, presque maigre. Des yeux marrons, comme les siens. Des cheveux ras et bruns, comme les siens. Une bouche amère comme ... non pas comme la sienne. Lui sa bouche se relevait dans un gentil sourire. Lui il n'était jamais méchant, jamais moqueur.


"hé le monstre je te cause, t'es sourd en plus d’être idiot"

pourquoi tant de méchanceté surtout d'une personne comme lui. Un grand frère devait protéger. Un grand frère devait aimer. Un grand frère devait montrer l'exemple.
Un grand frère ne devait pas être cette personne amère et pleine de rancœur.
Ivo n'était pas comme ça avant. Pourquoi avait il tant changé. Qu'est ce qui avait changé.

Le divorce.
Mais il n'y était pour rien, il n'avait que 12 ans. 12 ans, déjà 1M70 et 70 kg. Etait ce pour ça. À cause de sa taille. De la simple jalousie fraternelle. Leur père était grand et costaud mais pas Ivo.
Leur père était minier depuis tant d'année. Il maniait de lourds outils à longueur de journée dans une chaleur écrasante.
Leur père avait des poings énormes, des bras solides dans lesquels ils se jetaient en riant.
Alors pourquoi tout avait changé. Lui, il lui ressemblait mais pas Ivo.
Son père n'était pas un monstre, il était son père.
L'enfant n'arrivait pas à comprendre. Pourquoi force devait être égale à méchanceté. Il n'était pas méchant.

Il se leva doucement. Ivo recula d'un pas, ses camarades aussi. Ils avaient peur, peur du monstre. Peur de l'enfant qui les dépassait déjà d'une bonne tête. Peur de ce garçon déjà plus grand qu'eux malgré son année de moins. Peur de ses poings, de ses bras, peur aussi peut être de sa gentillesse.

Il fixa son frère dans les yeux, secoua la tête et s'éloigna sans rien dire. Il battait toujours en retraite, il ne voulait pas lui faire mal. Meme si dans son coeur, il souffrait. Meme s'il avait envie de le frapper, de lui faire rentrer toutes ses insultes dans la gorge. Ça serait si facile. Il était si fort mais il ne le devait pas. Son père ne serait pas content.

Il sentit quelque chose le toucher dans le dos.
{meme pas mal} pensa t il. Il ne se retourna pas. Il avait l'habitude. Bien sur il aurait pu riposter, il aurait pu lui aussi lancer une pierre sur son frère mais il lui aurait fait mal ou pire. Il l'aimait malgré tout, c'était son frère.

------------------

De nouveau le lit grinça. Une sueur lourde et malsaine envahie le front du dormeur. À force de s'agiter, le drap s'était entortillé autour de ses jambes.

-----------------


(hivers 1974-1975)

Il neigeait, c'était l'hiver mais au fond de la mine il faisait chaud, vraiment très chaud. Un enfant, un ado s'acharnait à coup de pioche sur la pierre résistante. D'un bref mouvement de bras il essuya la sueur qui lui coulait sur le visage. Archaïque, peut être mais ce n'était qu'une petite mine et la veine était vraiment très profonde. Les machines oui il y en avait mais elles n'avaient pas la meme force ni la meme précision que cet adolescent qui frappait la roche d'un geste sur et professionnel.
6 mois, 6 mois maintenant qu'il travaillait ici. Il avait commencé par déplacer les chariots lourdement chargés. Enfin sa force n'était plus un handicape, enfin il pouvait être lui.
Ces dernières années avaient été terribles pour le garçon. Le collège c'était pas pour lui. Brimades, moqueries avaient été son lot quotidien. Jusqu'à ce qu'il craque, jusqu'à ce qu'il brise une barre de fer devant une assemblée d'abord médusée puis effrayée. Ils n'avaient pas à se plaindre, ça aurait pu être l'un d'entre eux. Il aurait pu les broyer si facilement entre ses mains, les transformer en pantin désarticulé. Ils étaient si fragiles.
16 ans, 1m85, 90 kg. Il soulevait une voiture sans réellement beaucoup d'effort, alors un humain. Un pauvre petit humain d'à peine 70 kg.
Oui il était un monstre mais il ne l'avait pas choisi, il n'avait rien demandé à personne.

Son père avait il compris son désarroi ou bien avait il eu peur d'un geste malheureux, il n'en savait rien.

La pioche frappait méthodiquement la pierre, lui arrachant des morceaux aussi facilement qu'il coupait du beurre (meme plus facilement). Maladroit dans la vie quotidienne, maladroit pour les choses les plus simples, il était à l'aise dans ce milieu si dur. Et puis ici à des kilomètres sous la terre, il avait enfin trouvé quelque chose qu'il n'avait pas en surface : la solidarité.
Ici ce n'était pas chacun pour soi. Ici chacun comptait sur l'autre. Ici pas de survie pour un solitaire. Bien sur il était jeune, bien sur il était aussi costaud que les adultes mais il bossait bien, ils avaient confiance en lui, ils comptaient sur lui.

Mais c'était à croire que Dieu s'acharnait sur les plus vulnérables.

----------------

nouveau gémissement du dormeur, nouvelle agitation. Pourquoi maintenant. Pourquoi cette nuit. Le réveil indiquait 1H56. Dans la chambre à coté, l'inquiétude. Cela faisait si longtemps.

----------------

(Eté 1976)

Allongé sur le dos, les yeux fixant un point lointain dans le ciel, le jeune homme cherchait des réponses. Etait il maudit. Avait il dans le passé fait quelque chose qu'il devait expier. Pourquoi tant d'acharnement. La vie était elle ainsi, une simple succession de coups durs et de souffrance.
"récessions économiques", "manque de rentabilité", "trop cher" voilà ce qu'il entendait depuis plusieurs mois. Pourtant la mine marchait bien. Elle assurait une vie dur mais relativement confortable à une bonne partie des habitants. Alors pourquoi la fermer. Pourquoi tout arrêter comme ça.
Son père se battait, luttait chaque jour, tout comme les plus vieux. À 40 ans c'était dur de tout recommencer ailleurs, mais les dettes s'accumulaient. Tellement de chose à payer, tellement de sous à dépenser et si peu gagnés.
Tellement de fierté et de colère dans cet homme. Tellement de tristesse et de souffrance dans ce jeune adulte. Il ne savait que faire. Resté ou partir. Laisser son père seul pour tenter sa chance ailleurs ou le soutenir.


"c'est ta faute, tout ça c'est ta faute" cette voix, ces mots ce n'était pas son père. Pas cet homme si gentil qui le faisait tournoyer dans les airs enfant. Avachi sur le canapé, une bouteille dans les mains, puant l'alcool et la sueur.
"tu n'es qu'un monstre"

comment pouvait il lui dire ça, alors qu'il faisait tout pour l'aider. La bouteille s'envola et vint le frapper au visage. Il ne chercha pas à l'éviter. Il n'avait rien senti ou presque. Les mots, les mots par contre l'avaient atteint durement. Une fois encore prononcé par une personne qu'il aimait tellement.

Il fixa son père un long moment. "monstre" c'est donc ainsi qu'il le voyait après toutes ces années de loyauté, toutes ces années de privation, toutes ces années où il était resté comme le bon fils qu'il était.

Le liquide coula sur sa joue ainsi qu'un peu de sang. Il serra les poings. Il avait envie d'attraper l'adulte, de le soulever de son fauteuil et de le projeter à travers la pièce pour lui faire reprendre ses esprits, pour le forcer à agir. Un ronflement, ivre son père s'était endormi se fichant éperdument des sentiments de son fils. Alors il fonça dans sa chambre. Un vieux sac dans lequel il entassa ses habits.
Il était en colère.
Il était triste.
Il souffrait.

La porte se referma avec violence mais l'homme ne bougea pas.

Une nouvelle vie, un nouvel espoir, de nouvelles désillusions.
Il ne pensait à rien. Plus rien n'avait d'importance que de mettre de la distance entre cet homme et lui.
-------------

2h30. Dans la chambre à coté, l'homme s'était levé et fixait la lune qui éclairait le vaste jardin. Devait il le réveiller. Il n'aimait pas le savoir souffrir. C'était son ami, son frère. Il ne méritait pas ça. Mais les cauchemars avaient la vie dure. Cela faisait pourtant presque 30 ans.
Sans bruit, il ouvrit la porte de la chambre. Le dormeur grommela. Il s'en approcha et tendit la main hésitant à le réveiller. Le dormeur soupira et l'homme suspendit son geste.
La lune éclaira les cheveux parsemés de gris du dormeur, il semblait si jeune et si vieux. Si triste aussi. La main effleura le front moite.

"dors mon frère, je veille"

le dormeur gémit comme un enfant. L'homme ouvrit doucement la baie et s'assit par terre, dos au mur. Ce n'était pas la première fois. Chacun sa croix, chacun sa souffrance. Aujourd'hui c'était son tour. Cette nuit c'était à lui de veiller. Chacun son tour.

-------------

(hiver 1976)

Berlin, capitale de l'Allemagne et deuxième plus grande ville.
Berlin connu pour son mur.
Berlin capitale de l'Empire Allemand sous la monarchie du roi Guillaume 1er de Prusse.
Berlin et sa « die Goldene Zwanziger », période faste qui a vu sa prospérité avant l'avènement d'Hittler et de la seconde guerre mondiale.
Berlin et ses personnalités mondialement connues : le physicien Albert Einstein, l'actrice Marlene Dietrich, ou le réalisateur Fritz Lang
Berlin grand centre culturelle d'une époque révolue. Juste avant le 3ème Reich.
Berlin et les nazzi.
Berlin et sa campagne d'éradication des juifs.
Berlin divisée et morcelée en février 1945 par la conférence de Yalta.
Berlin ouest, sous la coupe de l'Europe et des Etats Unis
Berlin est, sous celle des soviétiques.
Deux mondes. Deux opposés pour une meme ville.
Berlin réuni enfin en octobre 1989.

Dans cette ville marquée par la pauvreté et la misère, un jeune homme déambulait. Le rêve de la grande ville s'était bien vite évanoui et ses yeux ne remarquaient que la souffrance.
Comment rêver d'un monde meilleurs alors que tout allait si mal.
Des mains se tendaient à son passage, des yeux méfiant le suivaient. Mais il n'avait rien, rien de plus qu'un vieux sac avec quelques vêtements et sa tristesse.
Un vieux insista pour une cigarette. Il n'en avait meme pas. Il ne fumait pas. Le vieux ne voulait pas le croire. Il aurait bien aimé l'aider mais comment. Le vieux s'énervait. Avec douceur, pour ne pas lui faire mal, il décrocha cette main décharnée et tremblante et le repoussa contre le mur.
Il n'aimait pas faire mal.

(Hiver 1978)

Il avait faim, il avait froid. Ses vêtements étaient en lambeaux. Deux ans, deux longues très très longues années, passées en petits boulots, passées en mendiant. Tendant la main pour un peu de pain. Mais il faisait peur. Il le savait. Pas facile de rassurer quand on faisait deux mètres et 100kg.
"monstre"
"monstre"
"monstre"

il les entendait chuchoter dans son dos.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

cette voix moqueuse, il la connaissait bien

"monstre"
"monstre"
"monstre"

cette voix emplit de colère et de haine il ne l'avait pas oublié.

Et puis ce cri.
Il neigeait, il s'en souvenait comme si c'était hier. Un cri de femme qui l'avait tiré de sa torpeur. Il avait repoussé le carton qui le protégeait de la neige. Il avait baissé péniblement la fermeture éclaire d'un sac de couchage donné par une âme charitable. Il s'était levé, quittant son havre de fortune construit entre deux poubelles et s'était dirigé vers le cri.
Ils étaient 4. Quatre hommes. Une brève lueur, l'un deux avait un couteau. Le reste il ne s'en souvenait pas ou plutôt il ne voulait plus s'en souvenir. Une protection. Pour lui, contre lui, il n'en savait rien.
Tout ce dont il se rappelait c'était ce regard, celui de la femme qu'il venait d'aider. Une pure terreur. Il avait voulu la rassurer mais elle avait de nouveau hurler, hurler à s'en déchirer la gorge. Alors il avait su.
Il avait su que jamais il ne serait accepté. Que jamais il ne serait quelqu'un.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

voilà ce qu'il était. Un monstre qui venait de tuer à main nue, 4 hommes. Leur broyant les os. Les brisant comme on brise un morceau de bois. Leur arrachant la vie aussi simplement que ça.
Hommes ils étaient, pantin désarticulé ils sont.
Et lui un monstre.

(une main lui caressa le front, il soupira.)

(1978 - 1987)


"voici ton objectif. " une photo, une adresse, un contrat. Un de plus. Mais après tout il était un monstre. Que pouvait faire un monstre à part tuer. Rien. Alors il tuera. Son commanditaire poussa un Rugger mais il n'en voulait pas. Il n'aimait pas les armes à feu, trop bruyantes, pas assez fiable. Et puis il n'en avait pas besoin. Il était un monstre tueur. Il tuait à mains nues. Ses mains qu'il détestait. Ses mains couvertes de sang. Ses mains qu'il cachait sous des gants noirs.
Ou était le petit garçon qui riait en courant sous le ciel d'azur.
Ou était l'ado qui avait peur de faire mal.
Il n'y avait plus que le monstre. Simplement un monstre.
Ivo avait raison.
Ivo avait toujours eu raison.
Ainsi que son père.
Il n'aurait jamais du vivre.
Il n'avait pas le droit de connaître le bonheur.
Il était un monstre.

L'homme s'effondra à ses pieds, nouveau pantin désarticulé. Machinalement il vérifia le pouls mais il le savait mort. Qu'est ce que le cou d'un humain quand on peut soulever une voiture. Rien.
Il avait simplement serré sa main et la nuque s'était brisée. Un tout petit bruit. Un tout petit craquement synonyme de mort. La fin pour l'humain. La fin pour le monstre.

(il étouffait. Il avait chaud, bien trop chaud. Non en fait il brulait. Encore une fois. Mais pourquoi cette main douce. Ce chuchotement apaisant.)

(avril 1987)


"un paquet pour vous monsieur". Il détestait cette voix, il détestait cette vieille femme qui ne faisait que son travail. Il détestait cette ville et sa propre misère. Il détestait sa vie entière.
Pesamment il descendit les escaliers délabrés. Quand allait il enfin quitter tout ça. Quand allait il enfin être un peu heureux, meme pas heureux juste moins malheureux. Il ne demandait pas la lune, ni meme un palace, juste un logement décent. Autre chose que cette minable chambre avec ses murs lépreux et ses rideaux d'un jaune pisseux.
Dans les escaliers toujours cette odeur d'urine et d'alcool. Combien de fois avait il songé à tout bazarder. Mais pour aller ou. Pour faire quoi.
Son frère, il n'avait plus aucune nouvelle.
Son père, mort peut être.

Lui l'était depuis tant d'année. Mort dans la violence et le sang. Le petit garçon si gentil avait disparu, transformé en un monstre froid.

La vieille avait posé le paquet sur une marche, il se baissa pour le ramasser. Une grosse enveloppe rectangulaire un peu lourde. Pas d'adresse d'expéditeur. Pas surprenant. Il se doutait de son contenu. Encore un contrat. Encore une vie à ôter et pourquoi ?

Il referma la porte avec douceur, se barricadant comme s'il avait peur. Peur de qui, peur de quoi. La seule menace ici c'était lui.
Dans l'enveloppe, une liasse de billets, beaucoup de billets. Des deutschmark et des couronnes. Etrange, pourquoi avait il besoin d'argents tchèques. Un passeport aussi. Il l'ouvrit.
Nouveau nom, nouvelle personne. Dans quoi allait il s'embarquer.
Une lettre dans laquelle se trouvait un jeu de clefs. Il la parcourut avec attention.
Il hésita. Livrer une mallette dans un entrepôt en Tchécoslovaquie au milieu de nul part voilà une mission bien curieuse. Ce n'était pas dans ses habitudes.

Il devait refuser, il allait refuser.

Il remit la lettre et le passeport mais l'argent. Tant d'argent juste pour une livraison. Il n'y avait rien de criminelle à faire une livraison. Il n'allait tuer personne cette fois.
Etait ce le début de sa rédemption.
Dieu s'était il enfin penché sur lui.
Il en doutait, monstre il était, monstre il sera toute sa vie.

Alors il allait le faire. Comme un monstre qu'il était.

Deux jours, il avait deux jours. Tout était prévu. Il devait se présenter en gare de Berlin lundi pour le train de 15H00, se rendre à la consigne, ouvrir le casier dont le n° figurait sur une des clefs.  Prendre le train jusqu'à Praha en Tchécoslovaquie. Prendre la voiture louée à son nom d'emprunt et se rendre à Zihle à environ 1h30 de route dans un entrepôt désaffecté. Là, il devait laisser la mallette et repartir. C'était aussi simple que ça. Alors pourquoi quelque chose le dérangeait. Son instinct. L'étrangeté de la mission. Le fait qu'il doive aller dans un autre pays.

Il avait longuement fixé la lettre. D'habitude il n'avait pas besoin de raison mais là. Et cette mallette que pouvait elle contenir. Bien sur il pensa à de la drogue, mais pourquoi en Tchécoslovaquie. Etait ce une plaque tournant pour le trafic de drogue. Et pourquoi lui. Si c'était la mafia elle avait largement assez d'hommes et vu la somme d'argent il ne voyait pas qui d'autre pouvait autant payer. À moins d'etre dans le collimateur de la police voir d'Interpole et d'avoir besoin d'un passeur anonyme, d'un "monsieur tout le monde". Bon il était loin de ce profil mais d'un autre coté au moins il saurait se débrouiller. Peut être était ce pour ça qu'"ils" s'étaient adressés à lui.

De nouveau il hésitait. Tuer quelqu'un était une chose mais livrer de la drogue. Il était un tueur oui, un monstre oui mais pas sans scrupule. Tant de gamins, de mômes innocents allaient mourir à cause de cette saleté. D'un autre coté il n'était pas sur que ça soit de la drogue. La mallette pouvait être pleine de billets ou de n'importe quoi, sauf qu'il ne voyait pas ce "n'importe quoi".

"vous aurez le double une fois la livraison faite" c'est ainsi que la lettre se terminait. Déjà tellement d'argent, et encore plus juste pour une livraison.
Et puis il n'allait pas distribuer ce poison dans la rue, il n'allait pas forcer les mômes à l'acheter.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

sa mâchoire se crispa, ses poings se serrèrent. "ils" n'hésiteraient pas, "eux" n'auraient aucune pitié alors pourquoi lui en aurait il.

Il ramassa l'argent et les clefs, brula l'enveloppe et la lettre. Deux jours. 24 heures. 2880 minutes.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

la litanie reprenait.

"monstre"
"monstre"
"monstre"

son regard se perdait dans les champs verdoyants de son pays. Quel beau pays, si paisible en surface. Il savait qu'il allait passer non loin de chez lui.
"chez lui" ce mot n'avait plus de sens. Il n'avait plus de chez lui. Il n'était qu'un monstre tueur sans logis.

La mallette était soigneusement posée dans le filet au dessus de lui. 4 autres personnes dans le compartiment. 4 paires d'yeux qui le contemplaient, qui le dévisageaient.
"monstre" voilà ce qu'il voyait inscrit dans leurs prunelles.

Deux très jeunes femmes, plus vraiment ado, pas encore adulte, bavardaient gaiement. Des anglaises. Un vieux monsieur très chic qui rejoignait sa petite fille nouvellement maman. Quand à la quatrième c'était un homme entre deux ages, vêtu de noir. Il tenait une bible dans la main.

{un curé } pensa t il.

Il sentait le regard des gamines. Rien d'accusateur plutôt de l'envie. Si elles avaient su. Elles auraient été horrifiées comme tous les autres.
Il avait aidé l'une d'elles à mettre son lourd sac à dos dans le filet, sur sa mallette.

L'avantage du train c'était que les frontières étaient rapidement passées, bien plus vite qu'en voiture. Un rapide contrôle des passeports. Le douanier tchèque était bien plus intéressé par les petites anglaises que par un gorille de 2 mètres et 100kg. La nature humaine ...

La voiture était prête, le paysage agréable. Il ne faisait ni chaud ni froid. Une belle journée. Dans la boite à gant, un plan. Son commanditaire était vraiment bien organisé.

L'entrepôt, enfin. Une vieille bâtisse à moitié détruite. De profondes ornières parsemaient la route. L'endroit était désert et triste. Il gara la voiture. La mallette bien en main, il se dirigea vers la porte. Cette dernière mangée par la rouille résista un bref moment avant de tomber dans un vacarme épouvantable, autant pour la discrétion. Des pigeons apeurés s'envolèrent.

Il ne demanda pas s'il y avait quelqu'un. Ce n'était pas dans les consignes. Enjambant un nombre important de poutrelles, de planches et autres débris il arriva au petit bureau. Un coffre fort, tout neuf, trônait le long d'un mur. Dans cette pagaille il faisait tache. C'était donc bien de la drogue qu'il avait transporté. Il y mit la mallette et brouilla la combinaison.

Voilà mission accomplie. Il allait pouvoir profiter de l'argent. En était il heureux ... pas sur, pas vraiment. De toute façon les monstres n'ont pas le droit au bonheur.

Le pas lourd il sortit de la pièce. Un léger vrombissement qu'il entendit à peine et une piqure dans le cou. Il y porta sa main pensant à une guêpe ou une saloperie de bestiole. Mais une deuxième puis une troisième. Une douleur dans le bas du dos. Ses jambes se dérobèrent sous son poids.
Qu'est ce qui se passait. Il se mit à jurer. Pourquoi se sentait il si faible. Il essaya de se relever, en vain.
Le raclement de chaussures lui fit relever la tête, ou plutôt les yeux. Sa tête était si lourde, tellement lourde.
Des pieds noirs, un pantalon noir aussi. Il n'arrivait pas à voir plus. L'étranger était immobile devant lui.

Il sentit qu'on lui levait la tête et ses yeux croisèrent celui de l'autre. Tellement de haine dans ce regard. Tellement de méchanceté. Il sentit sa tête heurter le sol avec violence quand l'autre le lâcha. Puis le néant. Plus rien.

Il se mit à tousser. De la fumée envahissait ses poumons, brulait sa gorge. Il avait soif, très soif. Il ouvrit les yeux. La fumée les lui piqua et l'obligea à les refermer. Il se souvenait. Ce nouveau contrat.

Qu'est ce qui avait mal tourné. Il avait si chaud. Très chaud. Trop chaud. Oui il brulait. Ses yeux se rouvrirent. Il avait mal. Il avait peur. Mais ou était il ? Et tout ce bruit, ces cris d'ou venait il. Quelqu'un était en danger.

"monstre"
"monstre"
"sale mutant, t'es qu'un monstre"
"assassin"

les mots l'atteignaient meme s'il avait du mal à les comprendre. Il essaya de bouger, impossible, il était solidement attaché. Des chaines, de grosses chaines qui auraient pu servir à amarrer un bateau ou un monstre tel que lui.
Des flammes. Il brulait bien mais comment.
La mallette, l'entrepôt, son commanditaire. Un petit bled perdu en Tchécoslovaquie. Il aurait du trouver cela étrange. Un homme normale aurait trouvé cela étrange pas un monstre tueur.

Pourquoi vouloir brûler un entrepôt. Pourquoi en Tchécoslovaquie. Pourquoi ce petit village, qu'avait il de si particulier. Il ne le saurait jamais car il allait mourir. Dévoré par les flammes qui se régalaient déjà de sa chair.

Pourquoi ne s'était il pas plus méfié. L'argent.

Son esprit était tellement embrouillé. Il avait du mal à penser. Il avait mal. Tellement mal. Et en meme temps il était soulagé. Il allait mourir et tout serait fini. Enfin, il allait pouvoir retrouver l'infini, aller au delà des étoiles.

Il inspira brutalement et tenta de s’asseoir en vain. Il était toujours attaché. Relié à une machine par des fils. Il voulut tousser, impossible quelque chose dans sa gorge. Sa main était lourde, son corps était lourd.
Douloureux, tellement douloureux. Il brulait toujours malgré les doses de morphine. Il sentait les flammes, il entendait les mots.


"chut, calmez vous. Vous êtes à l’hôpital" on lui parlait mais il ne comprenait pas. Ou était il. Il fixa le visage qui s'était penché sur lui. Joli.
"vous êtes à l’hôpital. Vous avez eu un accident. "

un accident. Non ce n'était pas un accident. Il avait été drogué, puis attaché et brulé. Mais pourquoi était il toujours en vie.

"monstre", "mutant", "assassin". Il se souvenait de ces mots.

Un bruit. Comme un claquement. Deux meme. Oui il s'en souvenait. Et puis il y avait eu des cris. La panique. Mais c'était trop tard.


 "comment va t il ?" une voix masculine. Ferme et brusque.
"il est réveillé.
- bien laissez nous."   autoritaire, la personne n'avait pas l'habitude d’être contredite. "vous m'entendez ?"

il tenta de fixer l'homme. Des yeux froids, durs.  "vous avez eu de la chance. Beaucoup de chance monsieur Friedrich"

comment connaissait il son nom ? Lui meme l'avait oublié depuis tellement d'année.
"je vais faire bref. Vous avez été piégé et je vous ai sauvé. Vous avez désormais une dette envers moi. "

sa tête allait exploser. À moins que ça ne soit déjà le cas. Oui il était mort finalement. Mais l'homme continuait  "vous allez la payer. Ne me décevez pas Monsieur Friedrich"

---------------

Karl s'agitait. Une légère brise vint caresser son front moite. Reiji se leva et posa sa main sur l'épaule de son ami.
Dans son sommeil, il pouvait le sentir. Reiji fixait le géant. Tant d'années, tant de choses vécues ensemble. Mais les cauchemars, son cauchemars il ne pouvait rien y faire. Ses pensées s'envolèrent vers un autre dormeur. Plus jeune moins tourmenté. Il devait dormir lui aussi, comme un enfant. Un léger sourire étira les lèvres minces de Reij. À chaque fois qu'il pensait à son fils il ne pouvait s’empêcher de sourire.
Le réveil indiquait 3h.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeMar 7 Oct - 9:07

(29 mars - Londres - 8H30 - Rubens At The Palace )

Sanzo s'étira dans l'immense lit. Il avait eu droit à une chambre magnifique et en avait profité. Baignoire immense, des draps en satin, une magnifique vue sur le palais de Buckingham. Il y avait des avantages à être riche. Malheureusement il n'était pas là que pour le plaisir, les ennuis allaient surement commencer tout à l'heure. Il avait rendez vous avec Karl vers 13h pour déjeuner et surtout pour parler.
La journée d'hier avait été grandiose et Rachel tout simplement divine, sans parler de la promenade avec Jade malgré le babysitting de sa "soeur". Il aurait bien aimé qu'elle reste au moins pour le weekend mais ses mères avaient été intraitables, c'était ça ou rien, il avait donc (judicieusement) opté pour le ça. Un jour peut être ils pourraient passer un weekend rien qu'eux deux.
Comme à chaque fois qu'il pensait à Jade ses idées se mirent à vagabonder. C'était curieux de voir la place qu'elle avait prise en si peut de temps, était ce ça l'amour, le grand amour ?

Un léger coup à la porte le dérangea, il grogna un "entrez". Un jeune homme guère plus âgé que lui se présenta avec une table roulant. A l'odeur qui s'en dégageait, Sanzo supposa que c'était le petit déjeuner. Gêné que le garçon le voit encore au lit, il se leva d'un bond et balbutia un "désolé" sous le regard totalement atone du groom.
Ce dernier se contenta d’énumérer les aliments : café, croissant, pancake, divers confitures, gelées, sirop d'étable, différentes sortes de pain sans oublier les oeufs au bacon. L'air ahuri du chat provoqua un très léger sourire sur le visage du gamin. Les deux garçons se fixèrent un instant l'un perplexe l'autre semblant attendre quelque chose.


"monsieur désire t il autre chose ?"

toujours le regard perplexe Sanzo secoua la tête "heu ... non c'est super merci."

puis il comprit "oh" sautant par dessus son lit, il farfouilla dans son sac comprenant mieux pourquoi son père lui avait fait parvenir une telle somme d'argent en liquide. N'ayant aucune idée de la valeur dollar/livre, il donna un billet de 20£ espérant qu'avec la conversion il ne passerait pas pour pingre. Vu le regard du garçon, le pourboire était largement satisfaisant. Ce dernier esquissa un nouveau sourire avant de s’éclipser.

Une fois seul, Sanzo se jeta sur le petit déj, goutant de tout, se régalant aussi bien gustativement qu'olfactivement. La richesse avait vraiment du bon. Une fois rassasié, voir repus, il s'accorda un long moment à regarder la vie par la fenêtre. Délaissant la baignoire, il ne prit qu'une bref douche avant de sortir profiter de Londres.

Buckingham palace fut bien sur le premier monument qu'il alla voir. Il eut meme la chance de voir la fin de la relève de la garde. Le chat fut fasciné. Puis ses pas le menèrent bien sur à Hyde park. Meme s'il le trouvait moins beau que Central park, il en profita largement. Il regrettait de ne pas pouvoir marcher pieds nus sur les pelouses si impeccablement entretenues. En fait ce coté "domestiqué" à l'extrême le décevait un peu. Les bassins étaient d'une propreté que meme Jade aurait apprécié. Les allées si rectilignes qu'il en voyait la fin. Il manquait un peu de folie contrairement aux gens qu'il croissait. La diversité de la population anglaise était encore plus impressionnante qu'à New york. Beaucoup de jeunes, de jeunes femmes qui parfois lui lançaient un sourire ou un regard curieux/appréciable, voir un petit geste de la main. Certaines surement à cause de son air avenant, le gratifiait d'un bonjour et meme d'une conversation. Son accent le classant immédiatement américain, provoquaient quelques rires et surtout beaucoup de curiosité.

L'une d'elles retint un peu plus son attention. Elle n'était pas très jolie mais pas non plus vilaine. Blonde, des piercing sur le visage, elle était légèrement plus grande que lui et surtout maigre. Ses vêtements étaient un peu étrange meme pour Londres. Une longue jupe dans les rouge-brun avec divers motifs, une chemise bleu passé en jean qui lui était trop grande, des sandalettes en cuir. Un bandeau jaune flash qui jurait avec ses cheveux les retenait en une sorte de chignon lâche. Elle était maquillée, trop, bien trop. Ses yeux bordés de noir lui donnaient un regard dur. Sa bouche rouge vermeille n'avait rien de sensuel.
Elle s'était approchée du chat tandis qu'il regardait un bassin (de loin) et lui avait murmuré
"je sais ce que tu es"
il avait sursauté ne l'ayant pas entendu approché puis s'était mis sur la défensive instinctivement.
La jeune fille eut un léger rire
"hé doucement cowboy, je vais rien te faire"

Sanzo se détendit, il ne ressentait pas de danger, seule l'approche l'avait pris en défaut.
"comment ...
- je suis comme toi. " chuchota t elle puis ses lèvres formèrent le mot "mutant"

il la fixait toujours
"ok mais comment
- je sais ?
- ouai
- je détecte le gène X. et toi c'est quoi ton truc ?"

il la détailla avant de lui sourire "hybride-félin
- un minou cool. T'es pas d'ici, t'as un sacré accent ? Américain
- oui New york ... enfin j'y habite mais je suis de Miami
- trop cool. Bon ça vaut pas Londres mais c'est sympa."

elle eut un grand sourire à la fois ironique et provocateur. "t'es là pour quoi ?"
le chat fit une grimace, il n'avait pas envie de tout raconter à cette fille trop curieuse qu'il ne connaissait pas. La réponse ne fut pas très sympa "ça ne te regarde pas"

mais la fille loin de se fâcher éclata de rire. "ok. Viens je vais te faire visiter"
et elle lui attrapa la main. "hé j'ai une copine
- tant mieux pour toi."

puis sans tenir compte de ses grommellements, elle le traina vers les fameux bus rouges à étage. La jeune fille refusa qu'il paie pour elle, elle lui donna meme un ticket avant de s'installer en haut, le tirant toujours par la main et l'abreuvant de question sur lui, sa copine, New York, Miami ... bref sa vie en général mais esquivant par un rire celles qu'il lui posait. La seule concession fut son nom : Moon.

Ils longèrent la Tamise pour atteindre le Tower Bridge que Moon lui détailla avec force descriptions. Ils prirent le métro pour aller voir Big ben, la tour de Londres, Picadilly Circus, Covent Garden ou ils prirent un café.

Le chat s'amusait bien et appréciait la jeune fille, elle avait un humour décalé et une vision du monde tout à fait personnel. Elle ne prenait rien au sérieux. Il finit par apprendre que ses parents vivaient dans une sorte de communauté qui prônait la paix intérieur et le "faite l'amour pas la guerre".

Quand il lui part de son envie de rapporter des cadeaux, elle l'emmena faire les boutiques les plus excentriques possibles.
Il y trouva toutes sortes de Tee shirt "I love London", des bijoux qui feraient le bonheur de Jade et meme une peluche castor à l'anglaise, c'est à dire avec un chapeau melon, un costume noir et une canne qu'il s'empressa de prendre pour Cait. Moon fut un peu intriguée par cet achat mais lorsque Sanzo lui expliqua qu'il avait une amie fan des castors elle se mit à rire et l'embrassa sur la joue.
"t'es vraiment très gentil"
Le chat passa au "rouge-Amy".

La matinée avait filé sans qu'il ne s'en rende compte et ce fut avec regret qu'il dut prendre congé de sa curieuse guide. Elle ne lui demanda ni son n° de tel, ni son adresse ni meme s'ils se reverraient. Elle disparut tout simplement comme elle était venue. Sanzo resta un bon moment planté devant la porte de l'hôtel poliment maintenue ouverte par le chasseur. Devant l'immobilisme du client, il se permit un très léger raclement de gorge qui tira le chat de sa torpeur. Nouvelle gêne, nouvelles excuses tandis qu'il s'engouffrait dans le bâtiment. Il regarda machinalement sa montre, pratiquement 13H, Karl devait être arrivé. Il monta dans sa chambre afin de poser ses achats et se changer rapidement.

Son ami était déjà là, confortablement installé dans un des larges fauteuils de ce qu'on pouvait communément appeler "salle d'attente" mais qui ressemblait plus à un bar de luxe ou à un club pour gentlemen. Le chat n'avait pas vu son ami depuis le début d'année et se rendit compte à quel point il lui manquait et surtout qu'il avait vieillit. Ses cheveux coupés toujours aussi courts grisonnaient et des rides étaient apparus autour de ses yeux. Mais son regard était toujours aussi tendre lorsqu'il se posa sur le jeune homme.

Tout à fait à l'aise, Sanzo enlaça son vieil ami.
"je suis heureux de te voir"
Karl éloigna très légèrement le garçon et le fixa. Lui aussi avait changé, il avait grandi bien sur mais surtout il dégageait une certaine assurance. Karl était très fier de son "fils".
 "toi aussi tu m'as manqué. Tu as grandi. "

Sanzo sourit avant de s'assoir en face de Karl. Les deux hommes restèrent un moment silencieux à se regarder, chacun voyant les souvenirs dans le regard de l'autre.

 "et comment va Jade ?
- très bien, elle n'a pas pu rester. Ses mères n'ont pas voulu.
 - mmm" se contenta de répondre le géant.

Sanzo fut un peu surpris par ce simple commentaire.
"un problème ?
 - ...
- ok. Qu'est ce qui se passe ?
 - si on allait manger. "

Karl se leva imité par Sanzo. Le chat savait qu'il n'obtiendrait aucune réponse s'il s'obstinait à questionner son ami. Il ne put s’empêcher de soupirer ce qui fit sourire Karl
 "toujours aussi impatient
- je déteste les secrets. "

la salle à manger était vaste et luxueuse. Karl donna son nom et un serveur les accompagna. Ils furent installés près d'une large baie qui donnait sur le palais. Les tables étaient séparées les unes des autres par des paravents artistiquement décorés et garantissaient un peu d'intimité.

Le serveur leur donna la carte et celle des vins à Karl. Le chat ne sut que choisir. Un hamburger/frites lui aurait parfaitement convenu. Il remarqua plusieurs plats de poisson qui paraissaient alléchants. Karl commanda quand à lui un plat de viande, spécialité du chef français comme leur fit savoir leur serveur. Il commanda aussi une bouteille de vin français, le chat se contentant d'eau et d'un coca bien américain.


Ils bavardèrent en attendant les plats, Karl refusant de parler que quoique ce soit de sérieux. Sanzo fronça les sourcils à plusieurs reprises mais ne dit rien.

Une fois servit ils mangèrent tranquillement. Les plats étaient vraiment délicieux et le chat s’aperçut qu'il avait faim. Il raconta sa drôle de matinée à Karl. Il lui parla aussi de la partie de basket avec Jade et ses copains, des études, de ses interrogations et inquiétudes, d'Amy qui l'aidait en tant que psy. Il revint meme sur la mission de novembre, expliquant ses peurs. Karl l'écoutait sans l’interrompre meme s'il connaissait déjà une partie de l'histoire. Son jeune protégé avait toujours été ainsi, volubile et ouvert. C'était à double tranchant mais pour l'instant il était satisfait qu'il lui parle ainsi. Karl lui demanda des nouvelles d'Océane et son frère, Sanzo haussa les épaules, il n'en avait plus depuis quelque temps. Il lui expliqua que la jeune fille n'avait pas vraiment apprécié qu'il ait une petite amie. Etait elle jalouse, il n'en savait rien. Il revenait souvent sur Jade. Il lui parla aussi des X-men et son envie de les intégrer. Envie pas encore très clair mais bien là quand meme. Il lui expliqua pourquoi, ce qu'il pourrait apporter. Karl eut l'impression qu'il essayait non seulement de le convaincre mais de se convaincre aussi, à moins qu'il n'ait simplement peur de la réaction de son père.

Le dessert fut servi : glace pour le chat, et un Irish coffee pour le géant.

"bon tu vas me dire pourquoi tu es venu
 - tu n'es pas content de me voir.
- si bien sur mais tu ne serais pas venu ici à Londres uniquement pour le plaisir de passer un moment avec moi.
 - et pourquoi pas ?"

Sanzo se mit à rire "allez je te connais autant que tu me connais, je sais que tu as quelque chose à me dire mais tu ne sais pas comment. Vas y, je t'écoute. "

Karl croisa les doigts et fixa le jeune homme avec une certaine sévérité et inquiétude. Oui le chaton apeuré qui se réfugiait sur l'armoire était loin mais si Sanzo était un homme, il n'était pas encore un adulte ... enfin pas tout à fait.

 "pfff tu as raison mais ce n'est pas si facile."

le chat suspendit son geste, la cuillère à quelques centimètres de sa bouche et attendit. Il avait perdu l'habitude de cette espèce de prudence, entre Cait, Rachel et Jade des femmes cache, qui n'hésitaient pas à dire ce qu'elles pensaient sans parler de Sean qu'il était impossible à faire taire.

"commence par le début" lui lança t il en souriant.
 "c'est il y a si longtemps.
- combien ?
 - 18 ans
- oh ça me concerne alors
 - oui."

le chat reposa sa cuillère, coudes sur la table et menton reposant sur ses mains jointes il attendit.

"bien que t'as raconté ton père sur ta naissance ?
- heu rien.
 - et quelqu'un d'autre t'aurait il dit quelque chose ?
- non personne pourquoi" le chat était de nouveau perplexe.

 "bien comme tu peux t'en douter Rei a fait une enquête peu de temps après t'avoir ramené avec nous.
- il a retrouvé mes parents ?
- oui ton père. Ta mère est morte.

Sanzo ne manifesta aucune tristesse. Cette femme n'était qu'une inconnue.

"comment il est ?
 - c'est là tout le problème. Ton ... enfin il s'appelle Handerson, Troy Handerson. Il est du meme age que ton père.
- ok et ?
 - pour faire simple ce n'est pas quelqu'un de recommandable et ..."

Karl s'interrompit pour regarder son jeune vis à vis mais Sanzo ne manifestait rien que de la curiosité.  "et ? "
le gorille soupira puis sourit  "c'est pas facile à raconter."
à son tour le chat sourit " tu sais depuis le temps qu'on se connait vas y et t'inquiète pas de m'effrayer. Je préfère savoir de toute façon.
 - tu as grandi Sanzo.
- en bien j'espère. Et toi ne change pas de sujet " lança t il en rigolant.

 "ok donc je disais, ton
- Handerson, il ne m'est rien ok
 - ok donc Handerson n'est pas un type recommandable et surtout il te hait.
- moi mais pourquoi ? " le chat ne put que manifester de la stupéfaction. Comment quelqu'un qu'il ne connaissait meme pas pouvait le haïr ?
 "tu as tué sa femme
- moi ? Mais ..heu ... comment je les connais meme pas. Tu veux dire ma ... "mère" ?
 - oui et oui. A priori il n'a pas accepté ta mutation et n'a pas cru que tu étais son fils. Il l'a donc forcé à t'abandonner ce qu'elle n'a pas supporté. Elle a fini par se suicider, il a perdu son emploi.
- wahouu ...
 - ... c'est tout ? Juste "waahou"
- ba qu'est ce que tu veux que je te dise. Franchement tout ceci ... enfin je vois pas en quoi ça me concerne. Je sais bien que je devrais ressentir quelque chose pour ces gens mais ... "

Sanzo posa sa main sur la grosse de Karl  "c'est toi et Rei mes pères pas ce type inconnu qui en plus veut me tuer."

avec toujours le meme sourire mêle de fierté Karl fixa Sanzo un long moment avant de secouer la tête.
 "tu es vraiment ... " puis il se mit à rire rapidement suivi par le jeune homme.

"que veux tu je suis comme je suis. Pourquoi m’angoisser pour quelque chose que je maitrise pas et dont je ne peux rien. Et puis j'ai pas envie de vivre cacher. S'il veut me tuer je lui souhaite bonne chance. J'ai des amies puissantes.
- je sais et précieuses. Mais tu devras quand meme te montrer prudent.
- ok.
 - Sanzo ... prudent.
- ouai j'ai capté, t'en fait pas. Je te promets d'etre prudent.
 - bien"

le géant n'était pas persuadé par la promesse du chat mais à part l'enfermer dans une boite il ne pouvait pas faire grand chose d'autres et puis comme il l'avait dit, il avait effectivement des amies puissantes. Karl savait que jamais Cait le laisserait tomber ni meme cette Rachel.
Il se cala dans son fauteuil et se mit à siroter son café.
 "si on parlait de Jade tu la traites bien j'espère
- oui ... tu sais avec les mères qu'elle a j'ai intérêt à faire gaffe.
 - mmm
- quoi ?
- tu ne dois pas bien la traiter uniquement parce que tu crains ses mères tu sais.
- ouai, je sais. C'est pas ce que je voulais dire ... enfin ... tu vois quoi.
 - non. Dis toujours ce que tu veux dire.
- pfff ouai
 - et surtout n'oublie jamais que chaque vie est précieuse, quelle qu’elle soit. Tu es un homme maintenant et tu te dois de bien t'occuper d'elle et de la protéger en toutes circonstances.
- faudra que tu la rencontres un de ces jours, tu vas l'adorer. Elle est si ... "

de nouveau il se mit à rougir et Karl se remit à rire.
 "il y a encore une chose que je veux te dire.
- oui quoi ?
 - ton père et moi avons fait la connaissance de Cait et Amy.
- oh ... ohhh ... heu ... et ??? c'est cool non ?
 - mmm
- quoi ?
 - rien, oui c'est "cool".
- tu me caches encore quelque chose toi ?
 - possible.
- pfff
 - écoute y a des choses que tu
- je suis trop jeune je sais
- non je voulais dire : pas prêt d'entendre. Et ça n'a rien à voir avec ton age. Laisse toi le temps de grandir Sanzo. Profite.
- ... j'ai l'impression que tout le monde me cache des trucs ça me gave.
 - oui  mais tu t'es jamais dit que c'était pour ta propre sécurité ?
- ...
 - écoute comme je viens de te le dire tu es un homme maintenant peut être pas encore tout à fait un adulte mais certainement plus un gamin. Va falloir que tu apprennes que tout n'est pas forcément bon à dire.
- je sais, Amy m'a déjà fait la leçon
 - alors écoute là petit. Tu es un gentil garçon mais ta naïveté peut être un danger, et si tu le fais pas pour toi fait le au moins pour Jade. "

Sanzo fixa son vieil ami, il avait raison bien sur. Il soupira " si je peux plus faire confiance ...
 - ça n'a rien à voir avec la confiance. Tu veux un conseil ... deux en fait.
- j'ai le choix ?
 - non. Premier conseil : les affaires de l'Institut reste à l'Institut et celle de ton père reste à Miami.
- ...
 - deuxième conseil : demande toi si ce que tu vas dévoiler peut porter préjudice à une personne que tu apprécies. "

Fronçant les sourcils, Sanzo ouvrit la bouche plusieurs fois, cherchant vainement ou Karl voulait en venir.

"tu veux dire que ...
 - je veux dire ce que je viens de te dire.
- pffff ok "papa"
- bien puisque ça c'est réglé si on allait se balader. Ça fait un moment que je suis pas venu à Londres."

Karl leva sa lourde carcasse, tout en laissant un pourboire sur la table, après tout le repas avait été délicieux et le serveur efficace et discret.

 "tu viens gamin
- m'appelle pas comme ça. T'as dit toi meme que j'étais un homme
- mais oui petit. Bouge"

Sanzo se leva en riant. Son ami lui avait vraiment manqué. Karl n'était pas comme Reiji. Et le fait d'avoir côtoyé pendant un peu plus de deux ans quasiment que des femmes montrait au chat combien une présence masculine était importante.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeVen 17 Oct - 15:27

part 2 : Rücknahme von einem Monster

(mai 1987 - juillet 1987)


 "hé vous êtes réveillé ? " une voix jeune, de garçon qui hésitait encore entre l'adulte et l'enfant. Il lui répondit par un grognement. Il avait encore tellement mal. Il brulait, il pouvait sentir la morsure des flammes, la chaleur sur son visage. Il pouvait entendre les cris de haine mais que faisait cet enfant ici ?
Il ouvrit les yeux. La chambre était belle, spacieuse, bien éclairée rien à voir avec celle de l’hôpital. Mais ou était il ?

Assis sur son lit, le jeune garçon. Typé asiatique, il avait les cheveux et les yeux noirs, légèrement en amande. Son regard avait à la fois quelque chose de fragile et d'hautain. Ses vêtements dénotaient une certaine aisance financière. Il ne souriait pas. Il ne montrait pas non plus de compassion pour le géant allongé dans le lit, le corps couvert de bandages.


 "mon père m'a dit que vous étiez un mutant c'est vrai ? "

Karl fixa le gamin, le cerveau encore embrumé par les médicaments. Ou était il ? Que faisait il ici ? Et ce gamin ? Son père, qui était son père ?

Petit à petit les souvenirs lui revinrent. La mallette, l'entrepôt, le feu et cette douleur. Il ne put retenir un gémissement qui fit grimacer l'enfant.

 "je vais aller dire à mon père que vous êtes réveillé " lui dit il en se levant.

Karl tendit la main pour attraper l'adolescent qui se dégagea brutalement"tu me touches pas toi." Son ton était agressif, voir méchant. Dans ses yeux noirs de la colère mais aussi du mépris et de la tristesse.

La main de Karl retomba sur le drap, il était bien trop fatigué pour se battre avec un adolescent. Il soupira.


"ha enfin réveillé monsieur Friedrich. Comment vous sentez vous ? " l'homme qui s'avançait lui semblait familier.
 "mieux. C'est vous n'est ce pas qui m'avez sorti de cet enfer ?
- et oui. Je me présente : Keichi Aoe. Homme d'affaires et voici mon fils Reiji."

contrairement à son fils, Keichi souriait mais son sourire n'atteignait pas ses yeux. Des yeux durs et froids. Cet homme était sans pitié. Karl se demanda pourquoi il l'avait sauvé.

Aoe père tira une chaise et s'installa confortablement. Les genoux croisés, les mains jointes et les index sur sa bouche il semblait aussi à l'aise que dans un salon.


"bien. Venons en au fait, monsieur Friedrich. Si je vous ai sauvé ce n'est pas pour rien bien sur. Voyez vous je voyage beaucoup et mon ... fils (il butta légèrement sur le mot et Karl ne put s’empêcher de froncer les sourcils. L'adolescent lui ne manifestait rien) a besoin d’être surveillé comme tous les adolescents. Il n'est pas très intelligent, ni très intéressant mais je ne désespère pas d'en faire un homme. Je connais votre passé, je me suis renseigné sur vous. Vous aurez tout ce que vous voudrez en échange de vos ... disons services.  Votre job est tout simple n'est ce pas."

toujours ce meme sourire aussi glacial que les neiges polaires. Karl éprouva une grande pitié pour l'adolescent. Comment pouvait on être aussi cruel ? Les mots étaient parfois bien plus terribles que les coups et brisaient tout autant.  

"bien je dois m'absenter. Reiji j'espère que tu ne me décevras pas, encore une fois." sans accorder, le moindre regard ni à son fils, ni à Karl, le père sortit de la chambre. L'enfant se balançait d'un pied sur l'autre ne sachant que faire. Lui non plus n'osait lever les yeux sur le mutant.
{pauvre enfant} pensa Karl sans lui dire. La pitié n'aurait fait qu’aggraver les choses.
 "désirez vous quelque chose monsieur ?
 - appelle moi Karl. Et non merci.
 - je peux ... " il montra la porte

Karl acquiesça de la tête et à son tour l'enfant sortit, laissant le malade à ses pensées. Ou était il tombé ? Quelle drôle de famille. Il soupira, puis ses yeux se fermèrent.  


(fin mai 1987)

A peine un mois s'était écoulé depuis son arrivée dans la famille Aoe. Un début d'habitude avait fini par faire place à la curiosité meme si Karl avait toujours autant de mal avec le père. Cet homme était si ... dur.


"plus fort, Reiji, tu dois frapper plus fort. Sert toi de tout ton bras"

Le jeune adolescent était plutot docile et une certaine complicité commençait entre eux. Karl avait entreprit de lui enseigner les rudiments du combat au corps à corps comme son père lui avait demandé. L'enfant n'était pas très costaud, plus du genre intello que sportif mais il faisait de très gros efforts. Karl ne l'avait jamais entendu se plaindre, il n'avait non plus jamais vu un sourire étirer ses minces lèvres.

Depuis une semaine son père s'était absenté, l'enfant s'était détendu. Il continua un moment à frapper le sac puis s’arrêta. Évitant de fixer son mentor, il commença à se balancer d'un pied sur l'autre. Karl comprit qu'il avait quelque chose à lui demander. Il attendit en silence. Il savait que son père aurait soupiré, le stressant mais le géant avait bien plus de patience.

L'adolescent leva enfin les yeux
"est ce que ... est ce que je pourrais la voir s'il vous plait ?"
malgré les demandes de Karl pour passer au "tu" l'enfant le vouvoyait toujours. Perplexe le géant le fixa. "la voir" voir qui ? Il pensa à une copine peut etre une petite amie. Vu la sévérité du père, il n'aurait pas été surpris s'il avait interdit à Reiji de la voir. Cependant il n'avait reçu aucune consigne, ni dans un sens ni dans l'autre et du coup il ne savait que faire.
L'enfant le sentit et se remit au travail
"c'est pas grave." Karl s'approcha et lui attrapa les mains tout en le faisant pivoter pour qu'il le regarde "ton père ne l'aime pas ? "
Reiji haussa les épaules "si, mais il dit, il dit que ... enfin ... laissez tomber"
Cette fois Karl était intrigué. Brusquer le garçon n'était pas dans ses habitudes mais il voulait avoir le fin mot de l'histoire.  "Reiji, je suis ton ami."

un éclat de rire moqueur"vous êtes le chien de mon père. Pas mon ami"   tellement de mépris et de colère dans les yeux. Karl raffermit sa prise. Malgré ses blessures, l'enfant n'avait aucune chance face au géant.
"lâchez moi" Rei se débattait mais sans succès. Sans effort apparent, Karl le souleva  "lâchez moi je vous ai dit.
- non" sa voix était douce.

L'enfant tenta de lui donner des coups de pied mais le géant les évita sans difficulté.
"tu n'es pas assez fort, petit" c'était la première fois qu'il l'appelait ainsi, Reiji accusa le coup et sa colère enfla. Il en avait marre de ce type, marre de son père, marre de tout. Serrant les dents, il s'accrocha aux poignets de Karl, entoura son cou avec ses jambes et les verrouilla pour l'étrangler. Il voulait lui faire mal comme il avait mal sauf qu'il ne faisait pas le poids face aux 100Kg du gorille. Karl se débarrassa de son fardeau sans difficulté et l'envoya dans les tapis. L'entrainement dégénéra en pugilat, quoique ... si chacun des coups de Karl atteignaient leur but, ceux de Reiji restaient sans effet, enfin les rares qui arrivaient à toucher le gorille.
Karl le laissa un bon moment à frapper ainsi le vide avant de le ceinturer.
"tu te sens mieux gamin ? La colère est mauvaise conseillère. Tu as du potentiel mais tu dois apprendre à te maitriser. "

puis de nouveau il lança l'enfant dans les tapis. Le souffle coupé, humilié, Reiji resta au sol. Jamais personne ne l'avait traité ainsi. Ses yeux lançaient des éclairs et s'il avait pu tuer le gorille, il l'aurait probablement fait.
Karl s'approcha lentement et lui tendit la main avec gentillesse
.  "j'espère que ça t'a servi de leçon, Reiji. A toi de voir, on peut être ami ... ou pas. "

Le gamin avait beaucoup à apprendre dans les relations avec les autres.

(début juin)

Aoe sénior était revenu et Reiji s'était de nouveau renfermé. Karl avait tout fait pourtant pour que son jeune protégé n'ait pas à souffrir d'éventuelles remontrances mais les réussites du garçon n'étaient jamais assez bien pour le vieil homme. Karl se demandait s'il aimait son fils. Reiji lui ne se le demandait plus.
Karl n'avait pas oublié la demande de l'enfant meme s'il ne savait pas trop comment lui en reparler. Quelque chose rongeait le garçon, quelque chose de douloureux.
Un soir qu'il faisait son tour, comme tous les soirs, il entendit des reniflements derrière la porte de la chambre de Reiji. C'était plutot étrange, car s'il ne manifestait jamais de joie, il ne manifestait non plus jamais de peine. Karl toqua et entra sans attendre.
Assis sur son lit, Rei tenait un cadre dans la main qu'il s'empressa de cacher sous son drap avant de s'essuyer les yeux.

"vous voulez quoi ?" son ton était encore une fois agressif comme s'il en voulait à Karl de l'avoir vu si "faible".

"qui est ce ?
- ça vous regarde pas.
- Rei " Karl n'avait jamais besoin de hausser le ton ou de se montrer agressif pour que l'adolescent coopère, au contraire. Il faisait preuve d'une patience infinie contrairement à son père qui le trouvait toujours trop lent et qui lui reprochait continuellement de lui faire perdre son (précieux) temps.
En soupirant, Reiji sortit le cadre. À l'intérieur une photo d'une femme, une très belle femme qui tenait un jeune enfant dans ses bras. La photo était pliée. Karl pouvait voir le bras d'un homme passé autour de la taille de la femme mais il était caché.

"elle est très belle.
- c'est ma mère."

Karl fixa Reiji un peu surpris, c'était la première fois qu'il entendait parler d'une "madame Aoe".
"elle ... elle est malade.
- tu dois beaucoup lui manquer.
- oui mais il ... il ne veut pas que j'aille la voir. Il dit ... il dit que je le mérite pas. "

Abasourdi par une telle révélation, Karl fronça les sourcils. Vu le ton de l'enfant lorsqu'il prononça le "il", le gorille n'avait aucun doute qu'il s'agissait de son père. Il y avait toujours ce mélange de peur et de haine. Comment un père pouvait infliger ça à son fils de 15 ans.

"tu veux que je lui en parle ?
- nooonnn surtout pas. S'il vous plait." la peur était si visible dans les yeux de Reiji que Karl acquiesça. Il se promit cependant d’éclaircir tout ça.

---------

(3 avril 2014)

Karl était revenu de Londres avec Sanzo. Ils avaient beaucoup discuté et surtout il avait mis le jeune homme au courant de certaines choses qu'il devait savoir, ne serait ce que pour se montrer un peu plus prudent. Il n'en avait pas parlé à Reiji mais était persuadé que ce dernier savait.
2 heures passés, il faisait nuit, une nuit noire, sans lune. À Miami, la température était déjà correcte. C'est donc vêtu d'un simple caleçon qu'il était sorti et s'était assis près de la piscine. Dans sa main une vieille photo bien chiffonnée. Des pas, une voix douce
"t'arrive pas à dormir ?
- non
- j'ai de quoi nous faire passer le temps" un tintement lui fit tourner la tête. Reiji tenait une bouteille et deux verres. S’asseyant à coté de son ami, il entreprit de la déboucher et de les remplir avant de lui en tendre un.

Karl le prit et fixa le breuvage ambré. Rien qu'à l'odeur il sut qu'il s'agissait de whisky, un très vieux whisky. Il sourit.


"qu'est ce que tu tiens ?" malgré l'absence de lune, la lumière de la salle suffisait pour voir. Karl tendit la photo à Reij   "ça fait si longtemps
- mmmm " Rei avait pris la photo et la fixait avec une certaine émotion. Émotion qu'il s'efforçait de chasser en vain. Sa mère. Sa si belle et si douce maman. Il l'aimait toujours contrairement à son père. Il l'avait toujours aimé. Mais elle était morte bien trop tot, le laissant tout seul.

"je savais pas que tu l'avais gardé.
- et si, tu vois.
- je croyais qu'il ...
- non. J'ai voulu te le dire après mais ... enfin tu sais aussi bien que moi ce qui se serait passé.
- oui."

Reiji vida son verre d'une traite et se resservit. Karl prit un peu plus de temps. Parler du passé n'était jamais une bonne chose pour Rei.

"qu'est ce que tu lui as dit ?
-mmm ?  
- à Sanzo.
- ...
- ..."

le silence s'établit entre les deux hommes. Ils sirotaient leur whisky tranquillement.

"ce qu'il devait savoir.
- mmm. Encore une fois, tu as fait ce qu'il fallait pour protéger un gamin.
- oui. C'est mon rôle."

Karl se tourna vers Reiji " Rücknahme von einem Monster. Tu n'as pas oublié.
- non. Mais depuis le temps, tu n'as plus rien à te faire pardonner, tu sais.
- que tu crois. "

de nouveau le silence.

-----------------

(6 juin 1987)

L'argent achète tout. C'était vrai pour la plupart des gens. Karl n'avait pas mis longtemps à la retrouver. C'était si facile quand on y mettait les moyens, et les moyens il les avait. Aoe père avait bien des défauts mais il n'était ni pingre ni avare. Elle était dans une maison de repos "longue durée". Malgré le nom accrocheur, ce n'était finalement qu'un mouroir de plus, de classe évidement mais un mouroir quand meme.

Entourée de hauts arbres, une large allée goudronnée menait à la bâtisse principale. D'architecture coloniale elle aurait plus eu sa place en Nouvelle Orléans plutôt qu'au sud de Miami. Une belle façade blanche, de hautes colonnes, un parc magnifique, rien n'indiquait son utilisation.

Après avoir franchit la porte, Karl se retrouva dans un vaste vestibule. Sur sa gauche, une porte ouverte avec une plaque indiquant : accueil. Il s'y dirigea. Une jeune femme discutait au téléphone. Surprise elle détailla le géant avant de raccrocher rapidement. Karl lui sourit. Il se savait impressionnant et la dernière chose qu'il souhaitait était de faire peur à la fille.

"Bonjour, je viens voir madame Aoe"

la fille le fixait toujours alors il poursuivit "je suis envoyé par son mari."

la bouche de la fille forma un "oh" de surprise mais avant qu'elle ait pu dire quoique ce soit, une plantureuse noire pénétra dans la pièce.

 "laissez Lydia je m'occupe de monsieur" puis à son tour elle détailla Karl d'un air sévère avant de reprendre  "vous etes un ami de son mari ?
- heu oui et de son fils"

la femme eut un reniflement de mépris.  "et bien c'est pas trop tot. Pauvre femme, ils pourraient venir la voir plus souvent"
Karl resta sans bouger, interloqué par cette remarque "que voulez vous dire ?
 - exactement ce que je viens de dire. Si c'est pas honteux de laisser sa femme mourante toute seule.
- mourante ? "

Karl était de plus en plus perdu, et le regard de la femme se fit de plus en plus soupçonneux "je croyais que vous étiez un ami ?
- heu oui, enfin ... en fait je travaille pour monsieur Aoe, c'est assez récent et ... "

elle faisait 2 têtes de moins que lui et pourtant, les mains sur les hanches elle était bien plus inquiétante avec son regard sévère, sa tenue blanche d'infirmière et son chignon serré.

 "je vais devoir en avertir monsieur Aoe c'est dans le règlement. Nul ne peut voir les malades sauf la famille"

Karl se sentit mal, il ne s'était pas attendu à ça. Si Aoe père l'apprenait, l'enfant allait en subir les conséquences.
"non s'il vous plait, il ... il ne sait pas que je suis au courant. C'est ... son fils qui m'en a parlé et ...
 - je vois. Sa mère lui manque " la voix de la matrone s'était faite plus douce, plus compréhensive, Karl supposa qu'elle avait peut être des enfants.
Un lourd silence s'établit. La jeune Lydia fit semblant d'etre très absorbée par son ordinateur tandis que Madame Legendre (son nom était marqué sur son uniforme) fixait toujours un Karl très ennuyé.

 "je suppose que vous voulez ... disons lui donner des nouvelles de son fils. Il vous a surement remis une lettre n'est ce pas ?"

un léger sourire de connivence étirait la bouche pulpeuse de l'infirmière, sourire auquel Karl répondit "oui bien sur madame.
 - suivez moi jeune homme"

sans vérifier que le gorille la suivait, elle sortit de la pièce et s'engagea dans le couloir en face, monta un vaste escalier qui débouchait sur un nouveau couloir menant aux chambres. Là plus d'animation. Des infirmiers et infirmières, des malades de tout age et de tout sexe, mais peut de bruit. Comme si déjà la mort avait mis sa main sur cet établissement.

 "c'est ici" Madame Legendre s'était brutalement arrêtée devant une porte, sur l'étiquette était inscrit "Madame Julie Aoe" Karl remarqua le prénom, il n'était pas américain mais français.

La chambre était spacieuse, claire et lumineuse malgré les rideaux tirés. Une femme était allongée dans le lit. Les traits tirés, livides et d'une maigreur quasi squelettique. Elle devait avoir à peine la quarantaine mais en paraissait 20 de plus. Ses mains décharnées étaient bandées et de l'une d'elle partait un tuyau. Un autre lui sortait du nez et était relié à une sorte de pompe. Ses yeux autrefois bleus étaient délavés. Karl se demanda si elle voyait mais elle leur sourit. Sans faire de bruit l'infirmière sortit. Karl s'approcha doucement. Une vague de tristesse l'envahit.


"bonjour" la voix était si faible qu'il se demanda s'il n'avait pas rêvé  "on se connait ?
- non. Je m'appelle Karl, je suis un ... ami de votre fils.
- comment va t il ? Comment va mon bébé ?
- heu ... bien. Il ... il va bien.
- tant mieux"

Julie soupira et tourna son visage vers la fenêtre mais Karl eut le temps de voir une larme.

"heu ... excusez moi mais ... pourquoi ...
- il ne veut pas que Reiji vienne me voir ? Pour me punir.
- pardon !!!! " Incrédule, Karl avait haussé la voix
"il m'en veut d’être tombé malade.
- vous êtes sérieuse ?
- vous ne connaissez pas mon "cher" mari depuis longtemps n'est ce pas ?
- heu non, un mois c'est tout.
- mmm vous finirez par comprendre. Tout ce qui l’intéresse c'est lui et lui seul. SON argent, SON statut, SON rang. Tant que j'étais belle et en bonne santé, il me montrait partout comme un bijoux rare mais depuis ... "

Les yeux écarquillés de stupéfaction Karl regardait la jeune femme. Il avait bien compris que Aoe sénior n'était pas quelqu'un de très affectueux mais certainement pas cruel à ce point.

"vous êtes un gentil garçon, ne gâchez pas votre vie.
- je ... je ne peux pas partir.
- pourquoi ?
- il m'a sauvé la vie."

Julie eut un léger ricanement, du moins c'est ce que Karl crut. "mon mari, vous sauver, dites plutôt qu'il vous a enchainé.
- peut importe de toute façon je ne partirais pas. Il y a Reiji. "

elle tendit une main vers Karl qui lui prit avec douceur "merci, merci de prendre soin de lui. Il me manque tellement. J'aimerais tant le revoir une dernière fois.
- ça peut se faire vous savez."

le visage de Julie s'éclaira, elle parut rajeunir mais ce ne fut qu'un bref instant "non jamais il ne voudra.
- il n'est pas obligé de le savoir. "

elle ouvrit la bouche de stupeur  "non, c'est trop dangereux, si jamais il l'apprend. Non, Reiji est trop jeune.
- faites moi confiance."

Karl ne savait pas comment, ni quand, mais il était hors de question que Reiji et sa mère ne puissent pas se voir. Il ferait tout pour que l'enfant la revoit ne serait ce qu'une dernière fois.  
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeMer 29 Oct - 10:03

Chapitre 7 : Un trésor en danger (attentat du métro de New York)

(29 septembre 2014 - Miami - Résidence Aoe)

17h30 dans la cuisine spacieux, lumineuse et parfaitement équipée un homme s'activait. Tablier ceint, il aurait pu sembler ridicule mais personne n'aurait osé se moquer de lui, ne serait ce qu'à cause de ses 2 mètres ou ses 100kg.

Tout en sifflotant, la tv allumé, Karl préparait un gâteau. Le gorille aimait cuisiner, c'était aussi une forme d'évasion. Evasion dont il avait bien besoin aujourd'hui. Reiji, son patron et ami avait été horrible, encore plus que les autres jours. Irascible, agressif, il avait réussi à user la patience de Karl. Aussi ce dernier avait décidé de le laisser à son bureau et de rentrer à la résidence.

Rei était rentré depuis peu et s'était directement rendu à la piscine. Enchainant les longueurs, il sentait son corps se détendre. La journée avait été difficile. Dès le matin il s'était senti stressé comme si une chose horrible allait se produire sans qu'il ne sache quoi et encore moins quand. Avant midi, il avait totalement raté la négociation et l'aboutissement d'un contrat sur lequel il travaillait depuis plusieurs mois en traitant son vis à vis de "vieux con". Il avait fait pleurer la douce Julia pourtant si gentille, il avait raccroché au nez du maire de Miami et meme Karl lui avait claqué la porte au nez.
La musique se diffusait dans l'eau créant un cocon de tranquillité. Les bras musclés de Rei fendaient l'eau avec efficacité.

(18h00)

Karl enfournait le gâteau qu'il venait de finir, nettoya son plan de travail avant de s'attaquer au repas. A la TV un match de catch dont il était fan. Meme si c'était du pipeau, il appréciait le travail des sportifs.
Alors que le "diable rouge" allait mettre la pâté à son adversaire, l'image changea brusquement laissant apparaître une jeune blonde platine aux faux seins un sourire mièvre sur les lèvres l'air à la fois choqué et professionnel qui annonça d'une voix sans timbre :

« « Bonjour à tous, nous diffusons ce flash spécial pour vous annoncer une explosion au cœur de Manhattan. Cette explosion aurait touché une station de métro, celle de Bleecker Street plus précisément, puis causé le déraillement d'un train remplit de passagers. On estime déjà plusieurs morts et de nombreux blessés, les secours ne vont pas tarder à intervenir s'ils ne sont pas déjà sur les lieux et nous n'avons pour l'instant aucune information sur la cause de cet incident. Nous avons reçu quelques images amateurs que nous vous diffusons actuellement, sur lesquelles vous pouvez avoir un aperçu de ce qu'il se passe là-bas. »

Karl ne fit pas vraiment attention sur le moment, New York était si loin. Puis alors qu'il refermait le four et tournait le thermostat, il prit conscience du lieu, Manhattan, New York ... Sanzo. Il fixa un moment l'écran sur lequel des images  de foules paniquées se succédaient. Bien sur il n'y avait aucune raison pour que le gamin y soit, il était à plusieurs km de là bien à l’abri à l'Institut. Avec toutes les recommandations qu'il avait eu, il n'était quand meme pas assez inconscient pour se balader à NY. Inquiet il décida quand meme de vérifier, juste au cas ou. Se dirigeant vers la salle d'un pas lourd, il attrapa son portable et composa le n° du chat. La sonnerie se fit entendre un long moment avant de basculer sur le répondeur. Karl grimaça mais cela ne voulait rien dire. Peut être et meme surement Sanzo était il avec Jade et il ne voulait (pouvait) pas répondre. Sauf que ... sauf que d'habitude il répondait quand meme. Peut être était il en sport, et qu'il avait laissé son tel dans son sac, ou ... ou ... Karl recomposa le n°, meme sonnerie, meme répondeur.
Karl fronça les sourcils et fixa son tel, jamais deux sans 3, il recommença, toujours en vain. Il hésita, il avait bien sur le n° de l'Institut, un simple coup de fil et il serait rassuré mais ... un autre n° apparut, moins "officiel" et tout aussi rassurant. Il le composa. De nouveau plusieurs sonneries et le répondeur, Karl sourit peut être que finalement Sanzo était tout simplement avec Cait. Il laissa un bref message. Il retenta quand meme sur celui du jeune homme.


"un problème ? " Karl sursauta il n'avait pas entendu les pas de Reiji pieds nus sur le carrelage. Son patron toujours en maillot de bain finissait de s'essuyer les cheveux. Il semblait plus détendu, un mince sourire apparaissait sur ses lèvres.
"j'en sais rien" le gorille fixait toujours le téléphone qui finalement ne lui avait servi à rien sauf à l'inquiéter un peu plus. Rei s'approcha et posa la main sur le bras de Karl "tu m'expliques"
Karl soupira, Reiji finirait par le savoir de toute façon et si Sanzo était en danger, il devait être mis au courant, il était son père. "je n'arrive pas à joindre Sanzo
- oh c'est tout" le sourire de Rei s'élargit "tu sais avec Jade, ils doivent être très occupés" "l'occupation" à laquelle pensait le père était facile à saisir.
"mmm mais d'habitude, il me répond
- Karl tu te fais trop de soucis. C'est toi qui m'a dit de le laisser vivre tu te souviens.
- mmm
- quoi ? " l'agacement commençait à se faire entendre dans la voix de Rei.

A la TV le meme flash info qui tournait depuis quelques minutes, Karl releva la tête et son regard se dirigea vers la cuisine. Reiji suivit le mouvement un peu perplexe
"quoi ? "
Karl soupira avant de se diriger vers la cuisine  "viens".
A l'écran partagé en deux, à gauche la meme blonde à droite des images plus ou moins nettes. Les mêmes gens qui fuyaient encore et encore, les mêmes qui filmaient avec leur téléphone portable, parfois interrompu par un commentaire.
"oui et ? " Reiji ne voyait toujours pas ou Karl voulait en venir.
"ça c'est produit à Manhattan patron."

Reiji sentit son coeur se figer.  "non"
Les deux hommes se regardèrent, pensant exactement la meme chose. "c'est pour ça que ...
- oui
- et ?
- rien
- non ... non" Reiji semblait désorienté, lui l'homme de glace ne savait plus quoi faire. C'était impossible pas son fils. "recommence"

une nouvelle fois Karl refit le n°, toujours en vain. Il refit aussi celui de Cait sans le moindre résultat. "t'as appelé l'Institut ?
- non
- fait le. Tout de suite" Reiji avait repris ses esprits et sa voix était montée d'un cran.

Karl composa le n° de l'Institut que Sanzo lui avait donné. Au bout du fils une voix neutre, limite robotisée. Elle se présenta comme la secrétaire. Reiji arracha l'appareil des mains de Karl et demanda s'il pouvait avoir son fils. La secrétaire lui répondit que le secrétariat fermait à 18h, qu'elle n'était pas habilitée à fournir un tel service, que les coups de fils personnels devaient être pour des urgences et tout un tas d'autres bêtises qui mirent Reiji en rogne. Il le fit d'ailleurs clairement sentir à la secrétaire qui s'en fichait complètement, souhaitant une bonne soirée à son correspondant avant de raccrocher.

Voyant la mâchoire de son ami se contracter dangereusement, Karl reprit le téléphone avant que celui-ci ne termine sa vie contre le mur.

"prépare l'avion
- patron ... " le regard de Reiji l’empêcha de poursuivre. Le gorille regrettait d'avoir parlé, Reiji était complètement irrationnel. Ce n'était pas la première fois qu'il en faisait beaucoup trop. Karl pensait qu'après "l'incident" avec Cait et Amy, il se serait un peu calmé mais ce n'était pas le cas.
En soupirant, il fit le n° du pilote, le dérangeant bien évidement. En général les voyages étaient prévus quelques jours à l'avance, le personnel avait aussi une vie, vie dont Reiji se fichait éperdument. Karl put entendre une voix de femme un peu inquiète mais le pilote n'avait pas vraiment le choix.

"dit lui qu'il aurait une prime" lança Reiji, un nouveau soupire de la part du gorille. Pour Rei tout se réglait par l'argent. Enfin cette fois cela marcha laissant le gorille sceptique sur la nature humaine. L'appareil serait prêt d'ici 15 mn, le temps pour Reiji de se changer et qu'ils arrivent.

Sans attendre, les deux hommes se dirigèrent vers la voiture. Rei retenta au passage d'appeler son fils.

(18h30)

le décollage s'était effectué sans encombre. Une chance pour tout le monde vu l'énervement du patron. Il n’arrêtait pas de regarder son téléphone, un whisky dans l'autre main. Karl ne disait plus rien. Il avait allumé la tv sur la chaine info cette fois mais c'était toujours le meme flash qui tournait n'apportant rien de nouveau aux deux hommes à part un peu plus d'inquiétude.  


« Comme vous pouvez le voir ici, c'est l'anarchie en plein Sud de Manhattan ! On dénombre déjà plus d'une vingtaine de victimes alors que les secours viennent juste de se mettre en place. Personne n'a l'air de savoir ce qu'il se passe mais des rumeurs courent déjà sur un possible attentat à la bombe suivit du déraillement d'un métro. Ça va être difficile d'obtenir des information ici James, je vous rends l’antenne ! »

Assis cote à cote, les deux amis se regardèrent brièvement pensant exactement la meme chose, non ils devaient rester positifs. Leur fils était bien à l'abri à l'Institut surement entrain de passer du bon temps avec Jade et ses amis. Il y avait une autre raison à son silence. Peut être que son portable était tout simplement déchargé. Une nouvelle et vaine tentative de Reiji.
"il va bien patron" Karl essayait autant de se rassurer que de rassurer Reiji, mais Reij avait le regard fixé sur les deux présentateurs. Heureusement que personne d'autre ne le voyait, il avait bien piètre allure l'homme de glace inflexible.

« Merci Marie. Cet attentat désormais avéré on vous le rappelle, qui a déjà fait plus de quarante victimes. Nous venons d'apprendre il y a quelques secondes qu'un groupe a revendiqué cet attentat. D'après nos sources, ce groupe serait le Front de Libération Mutant, ce groupe de terroristes visant la suprématie mutante, on vous le rappelle. »

de 20, ils étaient passés à 40 victimes mais combien il y en avait il réellement. Il faudrait du temps pour tous les retrouver.

Karl se leva brusquement se cognant la tête dans la carlingue de l'avion
"c'est impossible."
Reiji lui jeta un regard surpris tandis que que les journalistes poursuivaient reprenant sans cesse les mêmes informations.  


« Pour ceux qui viennent d'arriver, c'est l'anarchie qui règne à Manhattan alors qu'un attentat à la bombe vient de se produire dans le métro de New York. On dénombre déjà plus d'une quarantaine de victimes et un grand nombre de blessés. L'explosion d'un des métros aurait causé le déraillement d'un autre train puis l'effondrement d'une partie de la station, augmentant encore le nombre de victimes. Nous venons d'apprendre il y à quelques instants la revendication de cet attentat. C'est le groupe qui se fait appeler "le Front de Libération Mutant" qui serait à la cause de cette explosion, mais nous n'en savons pas plus. »

"patron ça n'a pas de sens.
- de quoi ?
- ça. Tout ça. Y a des mutants qui prennent le métro. Ils pouvaient pas savoir
- quelle importance. Ces gens sont des crétins fanatiques, ils s'en fichent de tuer des humains ou des mutants"

le regard que lui lança Karl avait quelque chose de terrible. De la colère mêlée à du mépris teinté de tristesse. L'évidence qu'il avait essayé de gommer depuis toutes ces années lui revenait : il était un mutant et son patron un humain.

Reiji lui fit signe de se rasseoir avant de reprendre
"Karl peut importe qui a fait ça (le gorille se renfrogna pas d'accord du tout) ce sont des meurtriers, des lâches qui utilisent des moyens de faible pour faire valoir leurs pseudo droits. "

Reiji soupira et finit son verre avant de s'en servir un autre. Les deux hommes restèrent un moment silencieux. Reiji les yeux dans le vide du ciel fixait un point imaginaire. Karl faisait les 100 pas dans l'habitacle de l'appareil comme un lion en cage. Reiji le suivit des yeux quelques instants avant de lui lancer un peu agacé par son manège.

 "Karl.
- quoi ??? " l' agressivité perçait dans le ton du gorille. Rei le fixa avec attention, il avait rarement vu son ami aussi énervé
"qu'est ce qui t'agace ?
- tu comprendrais pas.
- explique"

Karl soupira avant de s'affaler lourdement dans un des fauteuils "tu te rends pas compte de ce qui va se passer ?
- si.
- et ça te fait rien ?"

les deux hommes s'affrontaient du regard, l'humain et le mutant, le patron et son employé.

"franchement pour l'instant c'est Sanzo qui m'importe.
- ... ... à moi aussi qu'est ce que tu crois. Mais tous ces pauvres gens. Peut importe que ça soit des humains, ils ... ils n'avaient pas à mourir."

Reiji soupira avant d'éclater de rire, un rire cynique et désabusé s'attirant le regard furieux de son ami  "ça prouve bien une fois de plus qu'humain et mutant sont pareils. Aussi fourbe, lâche et stupide.
- tu es un cynique
- ouai mais au moins je l'admets. "

Reiji resservit deux verres dont un qu'il tendit à Karl. "tu es impossible"   Reiji leva son verre avec un sourire moqueur
"tu ressembles de plus en plus à ton père tu sais."
Rei haussa les épaules
"que veux tu les gènes"

Karl grommela quelque chose avant de reporter son attention à la tv, quand Rei était comme ça il était impossible de discuter.
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeSam 17 Jan - 9:28

Chapitre 8 : Bleecker Street, début ou fin ...

(Infirmerie)

Assis sur le chambranle de la fenêtre, Sanzo fixait d'un air absent la foret. Il commençait à faire un peu frais mais il ne pouvait supporter d'etre enfermé, pas après ce qu'il venait de vivre. Un léger mouvement attira son attention. Sur le deuxième lit, un garçon aux cheveux roux dormait. Sean était hors de danger grâce aux bons soins des infirmières et surtout d'Irina. Ninon allait bien aussi. Par contre il n'avait aucune nouvelle de Kamen. Mais ce qui l'inquiétait le plus c'était Jade. Jade qui lui avait été enlevée à leur arrivée. D'ailleurs il avait faillit franchir la frontière. Comment avaient ils osé poser leurs mains sur elle, comment avaient ils osé la lui prendre.
Amy était passée, il n'avait rien dit, à peine regarder. Elle lui avait ôté Jade et pour l'instant il lui en voulait. Il savait qu'elle était bien ou elle était chez elle, avec ses mères, sa soeur mais quand meme.
Il se palpa doucement les cotes, rien, il n'avait plus rien. Plus de mal, rien. Tout n'était plus que dans sa tête.
Jade morte.
Jade avec ce pieu dans l'oeil.
Il la revoyait sans cesse.
Et si la résurrection n'était que temporaire ?
Et si elle avait des séquelles internes ?
Et si ...
et si ...

il faillit hurler. Il n'en pouvait plus de rester là à ressasser. Il devait la voir. Il voulait la voir. S'assurer que tout était réel.

Des voix de filles non loin. Ninon et Aislinn. Ainsi elle aussi se pensait responsable de la mort de Jade mais elle avait tord. Elle n'y était pour rien. C'était lui et lui seul le responsable.
S'il avait pris un taxi ou loué une voiture elle ne serait pas morte.
S'il n'avait pas eu la prévoyance de prendre des billets, elle ne serait pas morte
si ...
si ...
si ...
NY était dangereux pour elle, pour lui, il le savait mais il n'en avait fait qu'à sa tête.

Ninon n'avait pas laché la main c'est lui qui ne l'avait pas retenu. Il avait fait un choix, un mauvais choix et Jade en avait payé le prix fort.

Oui ils étaient faibles, IL était faible. Un apprenti X-men n'importe quoi, il n'arrivait meme pas à protéger l'amour de sa vie comment pourrait il protéger les autres.

Il aurait du se lever, quitter sa fenêtre et aller la voir. La rassurer. Lui dire que ce n'était pas de sa faute, qu'elle avait fait tout ce qu'elle pouvait contrairement à lui. Mais il n'en avait pas la force.

Et puis Aislinn pouvait très bien s'en charger, c'était aussi une fille. Elle comprendrait mieux le problème. Elle aurait les mots.
Et puis ...
et puis ...
s'en fichait il ? Pas vraiment. Ninon était une amie mais ...

il soupira et lança un nouveau regard vers les bois. Ses pieds le démangeaient. Ce n'était pas une fuite juste ...
si c'était une fuite, une fuite lâche. Il n'avait pas le droit. Il ne le voulait plus.

Et il y avait ces mots qui revenaient sans cesse. Les mots de Cait. Elle les aurait tué, tous, lui, elle, Ninon, Kamen et tous les autres. Elle n'avait jamais été plus sérieuse qu'à cet instant.
Que se serait il passé si Aislinn n'était pas intervenu ? Il ne serait probablement plus là pour y penser mais d'un autre coté.
Plus de pensées, plus de souffrance.


{hé ho c'est bon arrête de t’apitoyer sur ton sort t'es pathétique mon pauvre chat.}

il se mit à grogner. Il détestait cette petite voix de la raison qui étrangement prenait les intonations de Cait.

"fous moi la paix"  
{tu parles tout seul maintenant. Quelle misère}

"un problème Sanzo ? "

{et voilà, on va te prendre pour un dingue maintenant}

le chat leva les yeux sur l'infirmière qui venait vérifier les constantes de Sean. "heu ... non désolé. Je me parlais à moi meme"  
- essaies de ne pas trop t'agiter. Tes blessures sont guéries mais tu dois te reposer.
- oui madame"

------------------

(quelque part dans le ciel entre Miami et NY)

Les minutes défilaient avec une lenteur démoniaque et pourtant, son avion était rapide. Reiji n'en pouvait plus de cette attente. Pour tromper son ennui il se servit un énième verre de whisky sous le regard désapprobateur de Karl. Il savait son patron assez résistant à l'alcool mais quand meme. Il redoutait ses réactions combinées à l'abus. Rei était inquiet, et qui disait inquiétude disait violence.
Enfin l'avion amorça sa descente. La voiture était là. Tranquillement, Karl prit les clefs il était hors de question de laisser le volant à son patron. Vu l'était dans lequel il était, ils auraient fini dans le fossé.
Une fois de plus Rei tenta de joindre son fils toujours en vain. Il n'était pas idiot bien sur mais à chaque fois il se disait que peut être et à chaque fois il était déçu et cela lui portait sur les nerfs. Karl supportait patiemment ses crises. Le géant était aussi inquiet mais il le cachait mieux et puis de toute façon, ils ne pouvaient rien faire de plus que ce qu'ils faisaient.
La route jusqu'à Graymalkin Lane était agréable mais la grosse voiture noire dévorait les km et les deux hommes à l’intérieur n'avait qu'un regard morne pour le paysage. Karl négociait les virages d'une main de maitre et une chance qu'il n'y ait ni réelle circulation ni police.

Enfin le portail de l'Institut apparut. Reiji regarda sa montre presque 21h. Il ne s'était meme pas demandé si l'Institut serait encore ouvert, ni s'il pourrait parler à Sanzo. Il avait foncé sans réfléchir. Karl ralentit, la voiture s'engagea en douceur sur le chemin. Karl s’arrêta et posa sa grosse main sur l'épaule de son patron. Le colosse le fixa avec intensité avant de parler
"écoute je sais que tu es inquiet mais ici, il y a des jeunes, des enfants, des gens qui n'ont absolument rien à voir avec tout ça et qui font tout pour que les choses se passent au mieux. Tu vas respirer un bon coup et te comporter en homme civilisé. Quoiqu'il se soit passé avec Sanzo tu es son père. S'il a besoin de toi, tu dois être là. Si ce n'est pas le cas, nous aurons fait le voyage pour rien mais je ne te laisserais pas mettre le bazar ici ni ruiner la réputation de ton fils par un mouvement d'humeur. Suis je assez clair ?"

il n'attendait pas de réponse. Il ne tenait que rarement ce genre de discours mais aujourd'hui il était de circonstance. Reiji était un impulsif quand il s'agissait de Sanzo. Il l'avait montré dans son bureau lors que les filles étaient venues et il fallait voir ce que cela avait donné. Aujourd'hui, ils n'étaient pas chez eux. Les deux hommes s'affrontaient un moment du regard mais Reiji finit par capituler. Il avait beau être le patron, c'était Karl la voix de la raison.

Karl le lacha et les deux hommes descendirent, puis se dirigèrent vers la lourde porte. Volontairement ils se mirent face à la caméra afin d'etre identifié, Reiji étant déjà venu et l'état de mutant de Karl était immanquable.

Rapidement la porte s'ouvrit sur un jeune homme.
"bonjour ou plutot bonsoir messieurs. Que désirez vous ?"

Rei s'avança "nous venons voir un de vos élèves. Je suis son père."

le jeune homme les dévisagea un instant, meme s'il avait eu la confirmation d'ouvrir il était méfiant vis à vis des étrangers.  "désolé mais l'heure des visites est dépassée, revenez demain. "

il amorça la fermeture de la porte quand Karl posa sa main dessus avec calme. "s'il vous plait. Nous avons entendu les info, tout comme vous je pense et Sanzo ne répond pas au téléphone. Nous sommes vraiment inquiets."

le jeune homme les regarda avec une certaine pitié puis il soupira avant d'ouvrir la porte. Il avait eu les noms des jeunes pris dans l'explosion, ils n'étaient pas nombreux mais c'était toujours trop.  "son nom ?
- Aoe. Sanzo Aoe"

la bouche du jeune homme forma un O parfait. Ce nom était marqué sur la liste qu'il avait eu un peu plus tot. De plus, les jeunes étaient connus à l'Institut, l'une d'elle étant la fille du couple Elioth-De Lauro.
Pendant l'échange, Rei avait commencé à faire les cents pas dans le hall. S'il n'y avait pas eu Karl il se serait déjà précipité dans la chambre de son fils.

"bon vous nous emmenez ou pas ?" lança t il d'un ton sec. "dois je demander à Miss Frost de régler le problème ?"

Karl leva les yeux au ciel, l'impatience de Rei allait finir par tout gâcher. Il n'aimait pas son attitude, le jeune homme non plus. Il n'était pas effrayé le moindre du monde, juste agacé. De toute façon la directrice adjointe n'était plus là depuis un bon moment, cet homme pouvait toujours brandir son nom comme une épée cela ne changerait rien. Ignorant Reij il se retourna et fit signe à Karl de le suivre.  "suivez moi Monsieur." Le professeur Xavier avait beau leur enseigner la politesse et l'amitié avec les humains, celui-là l'énervait au plus au point et il ne faisait aucun effort d'amabilité.

Le majestueux escalier fut vite gravi, et le trio se dirigea vers l'infirmerie sous l'oeil vigilant de l'invisible Danger.

------------------

Il était allongé les yeux fixés sur le plafond blanc. C'était étrange. Dans sa tête le film passait et repassait en boucle. Chaque fois identique. Chaque fois différent.

Jade ne perdait pas ses sous et ils se retrouvaient tous dans le wagon du milieu.
Ninon eu envie de faire pipi et ils loupèrent le métro.
Sean fit l'imbécile et se tordit la cheville dans les escaliers du magasin...
Obéissant à son père, il appelait un taxi ...
Sa main attrapa celle de Jade ...
Il était écrasé par les décombres ...
Il la sauvait ...
Il mourait ...
Ils se sauvaient ...
Ils mouraient ...

mais non, rien à faire. Rien ne s'était passé ainsi. Jade avait été tuée. Sean était endormi à coté de lui. Quand à Kamen il ne savait pas ce qui lui était arrivé.

Et Cait ... Cait.

Un ronflement le tira de sa torpeur. Sean aurait des séquelles mais il était en vie.


"Monsieur, s'il vous plait"

la porte s'ouvrit brusquement et son père apparut. Livide, inquiet. Sanzo ne l'avait jamais vu ainsi. Derrière, Karl tentait de garder un air impassible.

Sanzo se redressa un peu surpris
"papa qu'est ce que ..." il n'eut pas le temps de finir qu'il se retrouva dans les bras de son père.

"papa ..." sa voix était étouffée par l'étreinte de son père. Quelques larmes perlaient au coin des yeux de l'homme de marbre.

Sanzo lança un regard à Karl qui ne bougea pas, se contentant d'esquisser un sourire amusé.
Qu'auraient pensé ses collaborateurs en le voyant ainsi ?
Qu'auraient pensé ses actionnaires ? Ses financiers ... tous les gens qu'il avait mis à genoux
qu'aurait pensé Caitlyn ???

Reiji avait bien deux visages. L'homme froid et intransigeant mis à terre par un mome.


"papa, je vais bien. Ça va je t'assure." Sanzo tenta de s'écarter un peu de son père. Lui la situation commençait à l'embarrasser.
"hum... hum ... désolé fiston."

le père et le fils se regardèrent comme s'ils se voyaient pour la première fois, puis un meme sourire sur leur visage. "que s'est il passé ?
- ... "

le chat secoua la tête : "que s'est il passé ?"
un métro, une bande de copain puis l'horreur, le sang, la peur, le vide ... l'enfer quoi.


"je ... pas maintenant s'il te plait. Je vais bien ... du moins aussi bien que possible. Et ... (il tendit la main vers Sean) lui aussi est sauvé. Quand à Kamen ... je sais pas ou il est mais il est en vie.
- et ...
- non ... s'il te plait. Pas maintenant."

Jade ... Jade et son pieu dans l'oeil. Jade et son coeur s’arrêtant de battre. Jade qu'il avait tenu dans ses bras. Et Cait... tant de peine et de souffrance. Puis Aislinn et Rachel.  Et Jade revenant à la vie.
Qu'est ce que son père comprendrait à tout ça ?
Qu'est ce qu'il avait vraiment le droit de lui dire ?
Il devait en parler à quelqu'un d'autre avant mais c'était son père.
Il soupira.


"il s'est passé quelque chose, quelque chose de grave et ...
- tu n'arrives pas encore à bien réalisé. " ce n'était pas une question mais une affirmation. Sanzo leva les yeux vers Karl. Le gorille l'avait toujours mieux compris que son père. Ils partageaient une meme particularité et ce soir Sanzo était soulagé que son ami soit là.
Un bref instant de jalousie mais Rei se reprit.

"ok. Mais parles en. À qui tu veux. Mais parles en.
- ouai merci d'etre si compréhensif. Tu sauras, un jour je te dirais tout."

Reiji passa sa main dans les cheveux de son fils "comme tu veux. Tu sais je ne te l'ai jamais dit mais je suis très fier de toi. Je suis dur le plus souvent mais ...
- tu es un père. Je sais t'inquiète."

Sanzo était quand meme un peu surpris par la réaction de son père. Il ne s'était pas attendu à tant de compréhension mais c'était si agréable. Comme lorsqu'il était petit il se pelotonna contre lu. L'odeur de cigares et de whisky lui rappelèrent des souvenirs. Les larmes vinrent sans qu'il ne puisse y faire quoique ce soit. Il sentit une main douce qui lui caressa les cheveux puis un enfoncement du matelas et une autre main vint essuyer ses pleurs.
Combien de temps resta t il ainsi entouré de l'amour de ses pères, il n'en sut rien. La fatigue, l'horreur, le chagrin tout fini par se perdre dans le sommeil.


"il s'en remettra.
- oui il est solide.
- on le ramène ?
- son monde est ici maintenant.
- ... mmmm.
- déconne pas Rei. Tu ne peux rien y faire.
- ... ça reste à voir.
- qu'est ce que ça t'apportera ? Tu crois vraiment que c'est ce qu'il veut ?"

un silence entre les deux hommes

"non. Mais si j'apprends qu'IL a une responsabilité meme minime dans tout ceci, je le bute et tu ne m'en empêcheras pas cette fois.
- non ... non pas cette fois" la voix de Karl n'était qu'un murmure.

-------

(quelque part aux USA - environ 20h)

dans une pièce spacieuse et bien éclairée un groupe d'hommes et de femmes discutent allègrement. L'un des hommes réclame le silence qui se fait aussi tot.

Il prend une commande, les volets se ferment et un film se déroule sur l'écran HD qui tapisse le mur. Après quelques minutes l'homme prend la parole

"bien tout est parfaitement en ordre, le patron est satisfait. Beau travail à tous. "

un méchant sourire apparaît sur son visage rude. Les personnes sortent tour à tour. Une fois seul, il se dirige vers un tableau cachant un coffre ultra moderne. Une fois ouvert une clef usb est posée sur de gros dossiers. Il la prend, la tournant et retournant dans ses doigts avant de s'emparer d'un des dossiers.

Une fois assis son regard se perd sur le mur opposé. Bientôt la victoire. Il ouvre le dossier.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeSam 17 Jan - 9:38

Dossiers secrets de Troy Handerson :

(27 juin - Fairfield, comté de Camas, Idaho - bureau du Shérif)

Cette petite ville compte moins de 500 habitants. Comme la majorité de l'état, la population qui la compose est majoritairement blanche et très religieuse. C'est aussi un état conservateur dominé par le Parti Républicain, abritant meme quelques milices para-militaires et groupes d’extrême droite ou néo-nazi.

Il fait déjà bien chaud dans le bureau du shérif et le ventilateur ne sert à rien sauf à "désencombrer" des nombreux papiers et rapports qui le jonchent.
Le shérif John est un homme moyennement corpulent, d'une cinquantaine d'année. Ancien joueur de football américain il s'est reconverti après une blessure. Ce boulot est une sinécure pour lui. À part quelques feux rouges grillés, quelques "débordements" de gamins pour Halloween, il n'a pas grand chose à faire et il en est parfaitement satisfait.


 "patron " le shérif soupire qu'est ce que son adjoint lui veut encore. John ne déteste pas son subordonné mais c'est un jeune ambitieux qui veut faire ses preuves pour intégrer le FBI.
"quoi encore ?
 - madame Westmiller est là."
nouveau soupire du shérif. Madame Westmiller ... un cas celle là. Rien qu'à elle seule durant les 6 derniers mois, il a rempli pas moins de 12 constations d'infraction. Veuve, vivant avec ses 5 chiens, 3 chats, c'était une vieille folle à ses yeux. Mais le shérif avait une conscience, du moins un minimum.
La vieille femme entra ou plutôt roula vers la chaise mise à la disposition des plaignants. Le shérif se composa un sourire avenant.

"je l'ai encore vu Shérif John. Il a meme essayé de m'étrangler mais je me suis pas laissée faire. Regardez"
Jonh fixa son cou, énorme, dégoulinant de sueur et pas très propre. Comment la prendre au sérieux. Tous les 15 jours, elle lui faisait le coup de "l'homme araignée". D'après elle, elle était victime d'un homme à 8 bras qui voulait la dévorer, elle et surtout ses chiens.
"j'ai une preuve cette fois" elle exhiba une photo pas très nette qu'il prit d'un air blasé. Peut être, peut être pouvait on distinguer une forme humaine. La vieille femme prit un ton revêche "J'en ai parlé au révérend MacCoy, et il m'a dit d'en informer les journaux si vous ne faites rien. "
John soupira. S'il y avait bien un homme qu'il détestait, c'était le révérend. Il avait quelque chose de fourbe dans son regard. Enfin, encore une fois, il allait patrouiller, tenter de relever les indices mais sans rien trouver comme d'habitude, puisque les humains à 8 bras n'existaient pas dans la réalité.

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(4 juin - Eunice, paroisse de St Landry, Acadiane, Louisiane)

Eunice est une petite ville d'environ 10 500 habitants, dans le sud de la Louisiane. Nommée ainsi en hommage à l'épouse du fondateur, CC Duson, Eunice a eu son statut de ville le 4 juin 1895. Comme la majorité des villes de Louisiane, ce qui fait la renommé de la ville c'est sa musique Cajun. La région est francophone et créolophone.

Aujourd'hui c'est la fête dans la petite ville insouciante, blancs et noirs se mélangent pour célébrer la création de leur ville. La musique retentit à chaque coin de rue. Autochtones et touristes dansent avec plaisir. Des odeurs alléchantes de crabe au curry, de gombo d’écrevisses, de jambalaya et meme d'alligator ont envahi les rues, plats typiques proposés par de superbes femmes métissées, elles aussi en tenue typique.

Minuit.
Alors que la fête bat son plein, une fumée s'élève non loin. D'abord timide, elle prend de l'ampleur. Quelques personnes la remarquent. Puis c'est le chaos. De violentes flammes trouent le ciel étoilé. Les sirènes des pompiers retentissent. Les gens crient, ils se bousculent, ils tombent. L'incendie est loin mais la panique est bien là.

00h45

Les pompiers sont fourbus mais vainqueurs. Enfin l'incendie est maitrisé et éteint. Le Maire, le shérif et le chef discutent à voix basses, la fatigue, l'inquiétude se lisent sur leur visage.

 "vous en etes sur capitaine ?
 - sur et certain Monsieur le Maire. Je les ai vu de mes propres yeux.
 - il ne faut pas que ça s'ébruite.
- à vos ordres mais je crains que ça ne soit trop tard " dit le capitaine en tendant un doigt vers un flash lumineux.

Un homme d'une trentaine d'année mitraille les lieux avec application, voir un brin de satisfaction
 "Jordan Wright, reporter, une déclaration monsieur le maire ? Des touristes auraient vu des personnes un peu "étranges", pas tout à fait "humaine" si vous voyez ce que je veux dire. "
Le maire grince des dents, il déteste les "fouille-merde" de journaliste. Comment peut il être déjà au courant ?
Le journaliste consulte brièvement son calepin

"et d'après les rumeurs, des corps calcinés auraient été retrouvé ? Toujours rien à dire ?."

Le maire regarde son shérif avec animosité.  "foutez moi ça dehors."
le journaliste ricane "les gens ont le droit de savoir monsieur le maire. " Le shérif fait un signe à ses hommes et l'importun bat rapidement en retraite avec un mauvais sourire.
Hors de vue, il sort son portable, compose rapidement un numéro
"Wright (un silence) oui monsieur c'est fait"
Demain il pourra profiter de ses 10 000$.

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(Alpena, Michigan)

Alpena, petite ville d'environ 11 000 habitants, située sur le lac Huron l'un des 5 plus grands lacs des Etats Unis. Le Michigan est un état industriel, principalement connu pour son industrie automobile dans la ville de Détroit. Il fut aussi le premier à abolir la peine de mort en 1846.
Le tourisme y est aussi très florissant grâce notamment aux lacs. Il fut aussi tristement célèbre en septembre 1996 à cause d'un cyclone ou plutôt d'une dépression intense.

L'Alpena-times, 30 avril.


"A la une : des tornades frappent le sud et le sud ouest du pays. Au moins 18 morts. D'après nos sources, l’Arkansas a  fait état de 15 morts, l’Oklahoma a annoncé au moins deux victimes, et un mort dans l’Iowa. Le Président actuellement aux Philippines a envoyé un message de soutien.
«Je veux que tout le monde sache que votre pays est là pour vous aider à faire face et à reconstruire, aussi longtemps qu’il le faudra».
Les services météo ont annoncé l'arrivée de nouvelles tornades dans la région. Interviewé par CNN, Mr Firestonne, le maire de la ville de Vilonia (Arkansas) a déclaré : «C’est le chaos en ce moment. Le centre-ville semble avoir été complètement rasé. Il reste quelques pans de bâtiments debout, du gaz s’échappe des canalisations. Les conduites d’eau sont hors d’état. Nous avons des victimes». Avant de préciser que les policiers et les pompiers de villes voisines, ainsi que la Garde nationale, se dirigeaient vers Vilonia pour aider aux secours.
La ville de Mayflower, (commune de 2300 habitants au nord-ouest de Little Rock, la capitale de l’État de l’Arkansas) a également été dévastée.
L’autoroute 40, un des grands axes routiers est-ouest des États-Unis, a dû être fermée en raison de nombreux débris et véhicules renversés qui jonchent la chaussée.
Quelque 15 000 foyers sont sans électricité depuis le passage des tornades.
«C’était vraiment une nuit terrible pour beaucoup de familles, quartiers et communes», a écrit le gouverneur de l’Arkansas Mike Beebe sur Twitter.

(interview de Mr Rigger, météorologue en page 4)


(page 2)

L'exécution d'un détenu dans un pénitencier de l'Oklahoma a tourné au cauchemar. L'homme condamné pour 4 crimes graves dont une affaire de meurtre en 1999 a probablement souffert avant de rendre son dernier souffle.

Sainte justice pour certain, agonie immorale pour d'autres, cela relance le débat sur la peine de mort.

Le condamné a été déclaré inconscient par le personnel, 10 mn après son injection. Mais au bout de 3, il respirait toujours, ses muscles se sont contractés et il a essayé de relever la tête. Les stores de la salle d'exécution ont été fermés afin que personne ne puissent voir l'homme agoniser. L'homme de 38 ans est finalement mort d'une crise cardiaque 43 mn après avoir été déclaré inconscient. Son avocat a blâme les autorités pour "usage d'un protocole non éprouvé".
La suspension d'une autre exécution a été décidée peut après par la gouverneur républicain de l'Oklahoma qui a exigé une enquête approfondie sur les protocoles.


(page 3)

"Coup dur pour Mr Cooper, concessionnaire Ford de notre petite ville. Ce matin à son arrivée toutes ses voitures avaient été littéralement éventrées. La police est rapidement arrivée sur place. L'enquête est en cours mais la piste des vandales semble avoir été retenue. C'est plus de 80 000$ de dommage auxquels devra faire face le concessionnaire.
Notre envoyé spécial l'a interviewé.

"Mr Cooper pouvez vous nous dire comment cela s'est il passé ?
- je ne sais pas. Quand je suis arrivé ce matin le portail était littéralement arraché, c'est pourtant du gros grillage. Les caméras de sécurité n'ont rien filmé, alors qu'elles sont toutes neuves. Toutes les voitures étaient éventrées, je ne vois pas d'autres mots. Certaines étaient meme coupées en deux, vous vous rendez compte, en deux. Comment ont ils pu faire ?
- vous ne savez rien d'autre ?
- non. Y a pas de trace, enfin du moins d'après les policiers. J'ai tout perdu. Il ne me reste plus rien"



L'Alpena-times, 15 mai

"A la une : le président Obama inaugure le musée du 11 septembre à New York.

Personne n'a oublié ce jour tragique ou les Etats Unis ont été plongés dans les ténèbres. Aujourd'hui ce sont des centaines de familles de victimes, de survivants et d'équipes de secours qui se réunissent autour du président et des nombreuses personnalités politiques.
Ce musée souterrain est construit sur le site meme des attentats. Après son inauguration, il sera ouvert 24H/24 pendant  6 jours pour les familles, riverains et secouristes de l'époque puis au public le 21 mai.
Des milliers de photo, souvenirs, vidéo et bande sonore rappelleront à jamais ce jour tragique. Cet hommage est aussi dédié aux victimes de l'attentat du 26 février 1993.


(Page 2)

Report d'une exécution.

Mardi après-midi, une cour d'appel du Sud des Etats unis a ordonné le report d'une exécution au Texas. Première depuis celle de fin avril dans l'Oklahoma, elle a été "suspendue". D'après les avocats du condamné, celui-ci ne bénéficierait pas de toutes ses facultés mentales. Ce qui empêcherait la peine capitale en vertu de la Constitution.
(plus d'info en page 4)

Washington refuse de lever le voile sur les prisons secrètes de la CIA.

D'après nos sources, le gouvernement américain a fait appel de l’injonction d’un juge de Guantánamo lui ordonnant de lever le voile sur des pans entiers du programme de prisons secrètes de la CIA (source : le site des tribunaux militaires.)
Dans un document de 26 pages daté du 23 avril, mais dont le contenu vient d’être déclassifié, le chef des procureurs militaires, demande au juge de Guantánamo de revoir son ordre du 14 avril.
Dans ce jugement, il a été ordonné au gouvernement de livrer à la défense quantité d’éléments sur les prisons secrètes par lesquelles les principaux accusés de Guantánamo sont passés.
Invoquant «la sécurité nationale» à de multiples reprises, le procureur affirme «avoir déjà livré 245 000 pages à la défense » ainsi que «des résumés et des déclarations»évitant la publication d’informations classifiées tout en donnant «la même capacité»de défense à l’accusé.

Hillary Clinton qui avait été hospitalisée fin 2012 pour un caillot de sang après une commotion cérébrale, est en pleine forme. D'après notre confrère de Washington, le porte parole de Madame Clinton a démenti formellement les rumeurs qui suggéraient qu'elle avait eu un problème bien plus grave.


(Page 3)

Nouvel incident, cette fois c'est chez un concessionnaire Fiat-Chrysler que le saccage a été commis. D'après la police, il s'agit du meme mode opératoire qu'en avril. Qui doit on soupçonner ? Des écolo ? Des anti-capitalistes ? De simples détraqués ? Les professionnels de l'automobile commencent à être inquiet. Les mesures de sécurité ont été renforcées mais cela sera t il suffisant. L'industrie automobile représente la plus grande partie du PIB de l'Etat, Etat qui souffre grandement de la crise."

Dans sa petite chambre, Ed Lewinsky, 22 ans, épingla l'article à coté des autres avant d'éclater de rire, un rire dément. Bientôt, il sera connu, bientôt, il sera reconnu, "Il" lui a promis. "Il" lui a dit qu'il l'élèverait au dessus de la multitude. L'Ange de la vengeance est en route.
--------------

(Little Rock - Arkansas - 10 mai)

Little Rock est la capitale de l'Arkansas. L'agglomération comprenant les villes de North Little Rock, Sherwood et Jacksonville compte plus de 700 000 habitants en 2010. Elle est traversée par la rivière Arkansas. C'est l'une des villes les plus dangereuses des USA. Beaucoup de ghetto se sont formés autour de la ville. C'est aussi le repère des prostitués, violeurs, meurtriers et dealer.

Il est 21 h. Comme tous les soirs, John Mittchel zappe nerveusement, encore un soir où il n'y a rien d’intéressant à la télé. John est chauffeur pour la ligne de bus de ville. Sa femme Abby finit la vaisselle du soir et prépare le petit déjeuné. Leur fille, Emma, adolescente de 14 ans, est dans sa chambre.


"Mr Rigger que pouvez vous nous dire sur les tornades qui ont dévasté Vilonia fin avril ? "

la journaliste est une belle femme, la quarantaine, blonde, la poitrine généreuse, maquillée, manucurée. En face, un homme d'une soixantaine d'année, le cheveu rare et blanc, de petites lunettes.
"et bien mademoiselle, une tornade est un tourbillon de vent extrêmement violent et ..."
l'attention de John s'égare sur les seins de la journaliste. Enfin pas trop car sa femme arrive doucement.
"qu'est ce que tu regardes ?
 - bof un truc sur les tornades.
- ha. " Abby n'insiste pas et se coule près de son homme. Elle lui sourit. Malgré ces 16 années, elle est toujours aussi amoureuse. Leur vie est dure mais elle pourrait être pire. Ils sont en bonne santé, ont de quoi vivre meme si c'est pas le luxe et leur fille travaille à peu près bien.
"Excusez moi professeur mais est ce normale qu'une tornade apparaisse ainsi en cette saison ?
 - bien sur aux Etats Unis, 54% de ce phénomène a lieu durant le printemps et ...
- d'accord merci professeur. Pensez vous que la catastrophe aurait pu être détectée ?
 - et bien, comme vous le savez le Storm Prediction Center est chargé de faire la prévision du potentiel d'orages violents et il émet des veilles météorologiques pour prévenir les régions menacées à se tenir prêtes à réagir mais ...
- donc vous voulez dire qu'elle n'a pas été prévue ?
 - et bien, je ...
- oui ou non professeur ?
 - non pas celle là malheureusement.
- pensez vous qu'elle ait pu venir disons d'une autre source ?
 - je vous demande pardon, que voulez vous dire ?
- pensez vous que cette tornade ne soit pas d'origine disons "naturelle" ?
 - j'avoue ne pas comprendre. Une tornade est un phénomène parfaitement naturelle, il est impossible de la reproduire à si grande échelle avec une machine si c'est ce que vous sous-entendez.
- en êtes vous absolument certain professeur ?
 - bien sur que oui.
- et que pensez vous s'il existait des "personnes" capables d'en provoquer ?
 - c'est une aberration. Je ne sais pas où vous prenez vos sources mais je puis vous certifier qu'il est impossible pour un humain de recréer une tornade.
- un humain oui mais un ...

- Maman ?"

le couple sursaute et se retourne vivement. Derrière, pieds nus, vêtue d'un chemise appartenant son père, les cheveux longs défaits, une adolescence les regarde. La peur se lit dans ses yeux  
"j'ai rien fait maman. Je te jure que j'ai rien fait."

la mère se lève et enlace sa fille. "je sais ma chérie, je sais." elle jette un regard à son mari tout aussi inquiet. Elle sait que son bébé n'y est pour rien mais voilà si elle n'a aucun doute, ce n'est pas le cas de tout le monde.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeSam 8 Aoû - 15:02

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Chapitre 9 : Merry London Christmas

(24 décembre 2014 - Londres)

Il est presque minuit et je suis toujours dehors. Mes pas me portent vers l'inconnu, vers la beauté, vers la foule. Car foule il y a.
Depuis maintenant presque un mois, je suis à Londres. New York, je ne pouvais plus. Miami, je ne pouvais plus. Père aurait préféré que j'aille avec lui dans les Alpes mais je voulais être seul. Cette année il n'y a pas de Noel. Cette année il n'y aura pas d’anniversaire. Je n'en ai pas envie. Je n'en ai pas le coeur. Je regarde tous ces gens. Ils sont heureux. Ils rient. Ils se parlent. Ils s'embrassent.


"alors chaton toujours à ruminer" je n'ai pas besoin de me retourner. Je sais qu'elle va me prendre le bras en rigolant. Moon m'a retrouvé. Comment je n'en sais rien et je m'en fiche.
Je suis content.
Avec elle tout est si simple. Elle traverse la vie sans se poser de questions, m'entrainant dans son sillage. Elle est comme la mer. Elle va et vient.
Elle a vu que ça n'allait pas et à tout fait pour que ça aille mieux sans rien me demander.
Par bribe je lui ai raconté Bleecker Street. Pas tout bien sur mais quand elle m'a proposé un tour par le métro elle a vu ma panique. Meme ici, un métro reste un métro.

Elle ne sait pas pour Jade. Elle ne sait pas pour Sean. Elle ne sait rien de Cait ni de Rachel. Mais elle est loin d'etre idiote.
Elle m'a donc attrapé par la main et ne m'a plus lâché.

On a marché, marché, et marché encore. Elle m'a montré le West end et les somptueuses illuminations de Regent Street, Oxford Street et Bond Street. On a fait les magasins.
L’incontournable Harrods à Knightsbridge magnifique mais cher. Enfin pas vraiment pour moi.  Puis Harvey Nichols qui propose ses « Christmas Boxes », coffrets cadeaux de spécialités culinaires haut de gamme que je n'ai pas résisté à acheter rien que pour elle.
Je crois que rien que ça, vaut le détour. La voir ainsi manger des mets aussi raffinés dans sa jupe bigarrée et sa chemise en jean est tout un spectacle.

En échange elle m'a fait découvert une nourriture plus simple mais excellente sur les marchés de Noel. "Mulled wine" un vin chaud à la cannelle et "mince pies" (des petits gâteaux aux fruits confits) ont rempli nos estomacs un bon moment. Je crois meme que nous étions un peu ivre surtout moi.


Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Trafal11


Et puis il y a eu ce moment magique ou j'ai découvert le magnifique arbre de Noël de Trafalgar Square, 20 mètres de haut, qui est offert depuis 1947 par la Norvège à l’Angleterre. Autour, de nombreux chanteurs à la voix d'or.

Et enfin Hyde Park avec le Hyde Park Winter Wonderland, son marché, sa patinoire géante, sa grande roue et des animations pour les enfants.
Je crois que je ne m'étais jamais autant amusé ni cassé la figure. Mon agilité légendaire en a prit un coup mais quelle importance. Et puis je l'ai vu. Pas très grande, les cheveux noirs jais, de grands yeux en amande, un teint de porcelaine et mon coeur s'est serré. Je savais que ce n'était pas Jade mais elle lui ressemblait tellement.
J'ai eu soudain froid, vraiment très froid.
Moon m'a de nouveau attrapé le bras et conduit ailleurs et quand je me suis retourné, la jeune fille avait disparu dans la foule.

11h59.
Dans une minute nous serons le 25.
Dans une minute j'aurais un an de plus.

Minuit


"il est minuit"
 "bon anniversaire" me murmure t elle en m'embrassant sur la joue.
Comment le sait elle ? Elle me regarde avec ce sourire si particulier, à la fois tendre et moqueur. De sa poche elle sort un petit paquet et me le tend. Je l'ouvre avec circonspect. Le papier rouge entoure une petite boite en carton rose.
Hum ...
j’ôte le couvercle et éclate de rire.
C'est la première fois depuis septembre que je ris ainsi naturellement, joyeusement.
Je sors la petite peluche. Un kitty cat I love London.

Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix M6xi1410

Il n'y a que Moon pour me faire un tel cadeau.
J'aime.

Je l'embrasse pour la remercier. Sa peau est douce et ses yeux sont incroyables. En d'autre circonstance ... mais c'est trop tôt pour ça aussi.


"merci"
elle me donne un très léger coup d'épaule en souriant. A t elle senti mon émotion ?
 "de rien"
rien de plus.
Elle a eut ce qu'elle voulait.
J'ai eu ce que je voulais.
Un moment de paix.
un moment de bonheur.
C'est bref mais je l'apprécie.
Je passe mon bras autour de son épaule et nous restons ainsi cote à cote à regarder Londres s'amuser.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeJeu 17 Sep - 9:36

Chapitre 10 : Nightmare

(mi-janvier 2015 - Résidence Aoe)

J'ouvre brusquement les yeux comme si quelque chose venait de me réveiller. Je tourne mon regard vers mon réveil : il indique 10:00.
10:00 je vais être en retard en cours. Je me redresse dans mon lit. Comment ai je pu dormir autant ? Comment ai je pu dormir aussi tard ?
Mes yeux se portent à la fenêtre et je reste un instant perplexe. Il fait nuit, vraiment nuit. Noir de chez noir. Et je comprends. C'est encore à cause de mon nouveau voisin. Le pauvre a toujours autant de problème avec sa mutation et il a encore déréglé les appareils. Je râle un peu avant de me rallonger.
Quelle heure est il du coup ?
Je tends ma main vers ma montre. Sans succès. Je suis trop loin. Pff voilà qui commence à m'agacer. Je me retourne sur le ventre et me rapproche de la table de chevet ... mais ma main est toujours trop loin. Je n'arrive pas à atteindre ma montre. J'ai meme la curieuse impression qu'elle vient de se reculer.


"hé le Chat encore à rêvasser. "

cette voix, je la connais mais qu'est ce qu'elle fait chez moi ?

"hé ho Sanzo. Ici la lune j'appelle la terre"

...
... ... Moon et son humour débile.

J'ouvre brusquement les yeux. Je ne suis pas dans mon lit. Je ne suis pas chez moi mais ... ou suis je ?


"ben alors t'as déjà oublié ? Elle va pas t'attendre longtemps tu sais. Tu dois y aller. Tu lui as promis. "

aller ou ?
Promis quoi ?
Promis à qui ?

Je suis perdu.


"allez chaton, courage.
- mais ... ou ?
- ou mais ici bien sur " me lance t elle tout en tendant son doigt.

Je le suis des yeux. Non pas ça. Tout mais pas ça. Je ne peux pas. Je ne veux pas.

Son doigt pointe vers un escalier sans fin qui descend dans les profondeurs de la terre. Cette bouche géante veut m'avaler tout cru. Je l'entends respirer, je l'entends m’appeler. Je l'entends rire et se moquer de ma peur.
La surmontant un panneau, immense, aux lettres rouge sang : Trafalgar square.
Impossible. Je ne peux pas être à Londres. Je suis rentré chez moi, à Miami il y a plusieurs jours.

Je pivote à droite puis à gauche. Du monde, des gens, beaucoup de gens vont et viennent sans me remarquer. Suis je invisible. Certains me frôlent, j'ai froid. Des hommes, des femmes, des enfants. Ils descendent dans le trou. Pressés, nonchalants, râlant ou au contraire riant. Un groupe d'ado qui me semble familier me dépasse en murmurant.
Ils me fixent de leurs yeux pales et moqueurs puis disparaissent dans la bouche.

Je sens qu'on me pousse et mes pieds se déplacent. Je me retourne brusquement
"Moon"
mais Moon n'est plus là. J'entends un grondement, je sens le sol trembler, de nouveau je me retourne et je les vois, ils arrivent. Deux yeux dorés, ronds, effrayants. Deux yeux qui ne me lâchent plus. Deux yeux qui m’hypnotisent et me rendent plus faible qu'un chaton nouveau né. Deux yeux qui m'aspirent vers eux.
Je veux hurler.
Je veux bouger.
Je ne peux rien faire. Je n'arrive meme plus à respirer.

Ils vont me heurter. Ils vont m'écraser de toute leur force.


"pardon" un homme vient de me bousculer. Je le regarde machinalement et mon cerveau se met à hurler. C'est impossible. Il ... il marche sur une seule jambe. L'autre, l'autre n'est qu'un reste de moignon sanguinolent.

"excusez moi jeune homme pouvez vous m'aider à monter ?" la voix est chevrotante. À coté de moi, se tient une vieille dame. Je remarque qu'elle n'est pas très grande, voutée, avec des cheveux blancs. Je lui tends machinalement la main pour l'aider à grimper dans le wagon qui vient de s’arrêter. Elle tourne son visage vers moi.

"merci mon garçon"

Son visage, il ... il ... la moitié de son visage n'est plus. Ce n'est là aussi qu'un amas d'os et de chairs en décomposition. J'ouvre la bouche mais aucun hurlement ne sort. Rien. Je ne peux rien faire.
Ils montent ou descendent du wagon.
Les ado ricanant.
L'homme à une jambe
La vieille femme
et tant d'autres. Simples silhouettes éthérées. Amas de chaires sanguinolentes. Squelettes à la peau arrachée révélant l'ivoire de leurs os. Tous se déplacent sans bruit, sans cris. Leurs yeux vides ne me voient pas. Leurs oreilles sourdes ne m'entendent pas.
Ils montent dans ce wagon déjà rempli, déjà surpeuplé.
A mon tour, je tente d'y monter aussi mais je suis brutalement repoussé par une main déchiquetée.
"pas toi. On ne veut pas de toi ici. Tu n'as rien à y faire. Tu n'es pas comme nous."

pas comme eux ... mais ... je ne veux pas rester ici. Je ne veux pas être seul sur ce quai. Attendez moi. Ne me laissez pas. S'il vous plait.

"pourquoi cours tu ainsi Sanzo ?"

courir mais je ne cours pas. Je baisse mon regard et je vois mes pieds nus qui avancent. Ah ben si je suis entrain de courir. Je m’arrête brusquement

"qui ... qui est là ?
- déjà. Tu t’arrêtes déjà. Dommage j'espérais gagner cette fois."

je tente de percer les ténèbres qui m'entourent. J'ai beau voir la nuit, il fait vraiment très très noir. J'entends une respiration. Je finis par la localiser et voir de nouveau deux yeux jaunes, luisants, surmontant une gueule hérissée de dents blanches. Je vois un museau apparaitre puis une tête. Des poils, son visage est recouvert de poil. Ainsi que son corps ... c'est ...

"- toi mais ... mais ...
- tiens tu m'as pas oublié.
- mais tu ...
- je quoi ?
- qu'est ce que tu fais là ?
- la course avec toi. "

C'est un loup. Mon premier copain hybride. Non je ne l'ai pas oublié mais que fait il ici ? Dans ce métro. Y était il aussi ? Fait il parti des victimes ? Je n'y comprends rien. Et puis je remarque quelque chose, dans sa gueule. Il y a quelque chose. Il tient quelque chose. C'est mou, c'est dégoulinant de bave et de sang et c'est ... c'est vivant. Je vois la "chose" qui remue faiblement. Elle tourne sa tête vers moi et me regarde avec ses grands yeux implorants.

"allez dépêche toi sinon ils vont te rattraper. " gronde le loup.

hein ... quoi ... qui ... mais ... non ne part pas. Je veux savoir. Je veux savoir ce que tu tiens. Je veux savoir ce que tu fais là. Et je la vois. La "chose" qu'il tient dans sa gueule. C'est un animal, un chaton, gris, aux longs poils.


"il m'a eu. J'étais trop jeune. J'étais pas assez rapide. Il m'a eu. Et quand je vois ce que je suis devenu je me dis que c'est tant mieux. "

mon cerveau se bloque. Je bug. Je refuse de comprendre. Comment le pourrais je ? Comment pourrais je me dire "c'est moi". Cette ... "chose" qu'il tient entre ses dents c'est moi. Mais le pire c'est la satisfaction que je vois dans ses yeux. Comme si la mort était une délivrance.

"Saaannzzzooo court"

hein ... quoi encore. Je sens une main qui agrippe la mienne et m'entraine dans une course folle. Derrière des bruits de chute de pierres, des cris, des insultes. Ils sont si nombreux. Si agressifs. Mais qui sont ils ?

"par là ... non par là ... zut je ne sais plus. Et toi ? Sort nous d'ici Sanzo. Je vois pas dans le noir moi.
- ... ... "

nous sortir de là ? Mais qui nous ? Ou ici ?
Je suis totalement perdu. Il fait si noir. Je sens un léger courant d'air, et me mets à tousser. Ce n'est pas de l'air juste de la poussière, beaucoup de poussière. Elle me colle, m’empêche de respirer. J'étouffe, je veux sortir. Il faut que je sorte.


"t'as oublié. Tu m'as oublié. Pff t'es vraiment nul tu sais. Tant pis pour moi. Ils vont me rattraper et me tuer. Et ça sera ta faute Sanzo. Cette fois tu ne vas pas me sauver. Au revoir."

je sens la main qui se détache "nooon" mais j'ai beau hurler, j'ai beau tendre la mienne pour la rattraper je la vois disparaître dans le noir. Je la vois se faire happer par nos poursuivants. Je la vois elle et nos poursuivants disparaître, écrasés par des tonnes de roche qui tombent du ciel. Elle va mourir et ça sera de ma faute. Sa main remue une dernière fois dans un geste futile. Mais le plafond poursuit son oeuvre. Je vais être le prochain. Je vais être écrasé, enfermé sous les décombres.
Je sens déjà le souffle l'explosion.
Je sens les chocs de cailloux sur ma tête, mes épaules. Je trébuche, tente de me relever mais un caillou plus gros me frappe violemment.
Non je ne veux pas mourir comme ça.
Je ne veux pas mourir du tout d'ailleurs.
Alors mon sang ne fait qu'un tour. J'ai l'impression de jaillir de mon corps mais il n'y a personne. Plus personne. Rien, plus rien non plus. Plus de cailloux. Plus de poussières. Plus de plafond.
Juste un drôle de tas, que je prends pour un simple tas de pierre mais qui se met à bouger. Des points rouges apparaissent. Si nombreux. Si agressifs. Des sifflements. Ils vont me submergés.


"et moi Sanzo, comptes tu me massacrer moi aussi comme tu as massacré les miens ?
- "les miens" ? ... j'ai massacré personne moi. Je ne suis pas un tueur.
- ha non et eux alors ? " et je les vois. Et je le vois. Bien plus petit que moi. Bien plus fin. Avec sa tête de rat et son air sournois. Puis je sens leurs dents fines et pointues plonger dans ma chair. J'entends leur satisfaction lorsqu'ils goutent mon sang. Ma mâchoire claque dans le vide. Inutile. Ils vont me dévorer vivant.
J'ai mal. J'ai si mal. Ou es tu ? Pourquoi ne viens tu pas m'aider ?


"pourquoi t'aiderait elle ? "

j'ouvre brusquement les yeux. Je ne suis pas mort finalement. Me surplombant de toute sa hauteur, un homme. Dans ses bras un squelette. Il est petit, un enfant ou plutot une d'après les cheveux qu'il reste. Dessus sont posée des fleurs. Je les reconnais.

"Alors Sanzo aurais tu plus de valeur qu'eux ? Qu'elle ? En quoi les victimes de Bleecker street sont elles plus importantes que celles de Mutant Town ? Sa vie à elle, a t elle moins de valeur que celle de ta copine ? Pourquoi Rachel devrait elle encore te sauver ? Pourquoi Cait devrait elle encore t'aider. Quand vas tu te débrouiller tout seul. Quand vas tu finir par grandir.  Pff tu es vraiment décevant tu sais. Décevant et si inutile. Enfin, je te souhaite quand meme bonne route."

Je reste immobile. Incapable de dire quoi que ce soit. Incapable de bouger. Incapable de penser. Il a raison. Tout est si confus. Mutant town, Bleecker street, tant de morts, tant de vies détruites. Humains, mutants, hommes, femmes, enfants, ils sont tous morts. Morts pour une guerre qu'ils ne comprennent meme pas. Morts pour une guerre qu'ils ne veulent meme pas. Vivre, ils veulent juste vivre. Juste une petite place au soleil. Comme nous. Comme eux. Comme tous.
Il monte les escaliers sans fin. Pas après pas. Mais il est trop lourd, je le sais, il me l'a dit. Et je le vois, je vois l'escalier s'effondrer sous sa masse. S'effondrer dans les flammes encore vives.
Ou sont ils ?
Ou sont les secours ?
Ou sont les X-men ?

Je me mets à rire, un rire hystérique et sans aucune joie qui se transforme en sanglot.

Personne, il n'y avait personne.
Inutile.
Incapable.
Trop faible.
Personne n'a rien pu faire.
Personne ne peut jamais rien faire et certainement pas moi.
Les morts sont morts.
Et les vivants ... de futurs morts.


"et voilà il est devenu dingue ... ... les mecs"

ça continue. Qui est ce cette fois ? Je relève la tête, les larmes obscurcissant ma vue.
C'est clair que je suis dingue, complètement dingue. Je sais pas ou je suis, probablement dans un hôpital psychiatrique car la personne qui vient de parler c'est moi. Quelqu'un me tient par la main ou plutot c'est mo ... "l'autre" qui le tient ou la tient. C'est encore un/une hybride. Difficile de savoir son sexe vu son état. On dirait ... je ne sais comment le/la décrire c'est ... c'est ...
Une forte envie de vomir me prend. Ce que je fais. Je porte mes mains à mon ventre ...
... ...
... ... ... c'est étrange. On dirait ... on dirait que ...

Mes yeux suivent le meme chemin. C'est pas vrai, ça recommence. Mes mains sont fines, vraiment fines et mon ventre est ... enfin pas vraiment mon ventre mais légèrement au dessus ...

non une fois mais pas deux.


"tu crois que ça me plait à moi. En plus j'ai mal"

mal ? Mal ou ? Mal pourquoi ?
Et je le vois. Brillant, étincelant meme. Formant une flaque à mes pieds enfin aux pieds de l'autre moi. Coulant comme un fleuve. Sinuant sur ma jambe comme un serpent. S’égouttant dans un plic plic tonitruant. Le sang. Du sang. Tellement de sang. Mon sang. Je le remonte jusqu'à ce trou qui traverse ma cuisse.

Et ils sont là eux aussi. Leurs visages reflètent la satisfaction. La folie aussi.

"cette fois t'es seul. Personne ne va venir. "

ils pointent leurs armes sur moi, les deux moi ... enfin le vrai moi qui est moi et l'autre moi qui n'est que mon moi-corps.

"et voilà ça recommence" soupire mon moi-corps.

non Rachel est là. Rachel va venir et me/nous sauver. Comme d'habitude. Comme toujours. J'ai confiance.
La déflagration me déchire les tympans. Ils ont tiré tous en meme temps. Je me vois, enfin mon moi-corps partir en arrière dans un ralentit d'une beauté effrayante.
Non. Je ne veux pas rester dans ce corps qui n'est pas le mien.
Mais si j'en sors je vais mourir.
Oui mais pas elle.


 "choix difficile n'est ce pas Sanzo ?
- choix que nous n'avons pas eu. "

non tous, tous sauf eux. Pas eux. S'il vous plait pas eux.

"et pourquoi Sanzo ? Pourquoi pas nous ?
- parce que ... parce que vous etes mes amis.
- et elle. Elle est ta petite amie.
- je sais
- et tu l'as laissé mourir
- je sais.
- tu n'as rien fait. Rien du tout.
- JE SAIS
- tu dois payer Sanzo.
- je sais" finis je dans un murmure impuissant

mes larmes recommencent à couler. Payer. Oui je dois payer. Autant qu'il faudra. Je mourais autant de fois qu'il faudra pour qu'elle vive. Pour qu'elle me pardonne

"mourir mais qui te parle de mourir imbécile. Tu vas vivre. Vivre avec ça. Vivre avec sa mort et notre mort à tous. Allez Sanzo elle t'attend. Encore. "

et elle est là. Si belle. Si terriblement belle. Si terrifiant et belle. Elle me sourit à travers le sang qui lui coule sur la joue. Je l'aime. Je l'ai toujours aimé. Je l'aimerais toujours.

"je suis encore la dernière Sanzo. Pourquoi ?"

je n'ai pas de réponse. En aurais je un jour ?
"je suis désolé"
cela parait si futile, si inutilement futile et pourtant. Je le suis. Sincèrement. Profondément. Véritablement.

"Jade s'il te plait ... "

"s'il te plait" quoi ?
Ne m'en veut pas
pardonne moi
comprend moi
et surtout ne meurt pas.

Je tends ma main. Elle est si proche que je sens sa chaleur. Je sens aussi sa peur.


"trop tard. C'est trop tard. Mais ne t'inquiète pas on va se revoir. Maman va s'occuper de tout.
 - oui minou, ne t'inquiète pas Maman s'occupe de tout. Tu vas la revoir. Tu vas rejoindre mon bébé. Toi et tous ces humains qui ont tué ma petite fille."

non ne fait pas ça. Ai je envie de lui crier. Tu vaux mieux que ça. Cait s'il te plait. Mais au fond n'est ce pas ce que je souhaite. N'est ce pas ce que je désire. Être avec elle. Et simplement elle. Que m'importe les autres. Que m'importe qu'ils vivent ou meurent. C'est elle que je veux. À jamais.

Je baisse les yeux
"d'accord. Vas y. Finis en Cait. A jamais. Elle et moi pour toujours"
je souris et me tourne vers Jade. Je n'ai pas peur puisqu'elle est là. Je lui tends la main. Une lueur bleuté m'enveloppe. Nous enveloppe. J'ai mal mais peu importe. Je suis avec elle. Pour toujours réunis.

Elle me sourit mais son sourire est triste. Je la vois qui s'efface comme une peinture à l'eau.
Non ne part pas. Tu ne peux pas partir. J'ai accepté de mourir pour être avec toi tu ne peux pas t'enfuir pas maintenant.
Reste je t'en supplie.


"pas de chance minou"

alors je me mets à hurler. Un hurlement de douleur. Un hurlement de terreur. Un hurlement de souffrance tellement intense que je m'en casse les cordes vocales. Mon hurlement dure, dure, dure de longues, très longues minutes. Des heures, des jours, des mois ou des années.
Je hurle encore et encore.
Ma souffrance est sans fin.

-------


"Sanzo réveille toi mon grand. "

une main me secoue doucement. "Sanzo ça suffit. Calme toi"
Cette voix à la fois ferme et douce. Cette odeur, mélange de tabac et de whisky. Il est là. Il me prend dans ses bras. Des bras solides. Des bras forts. Des bras rassurants "chéri".
Alors mon cri sort, il sort enfin de mon corps. Il sort enfin de ma gorge. Je mouille sa chemise dans des pleurs incontrôlables.
Mon père est là. C'était juste un cauchemar. Un horrible cauchemar. Meme si la réalité est 100 fois pire.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeMar 22 Sep - 11:21

*Attention certains propos sont vulgaires et violents*

Chapitre 11 : MRA

(mardi 8 septembre 2015 - Miami - Bureau de Reiji Aoe)

"bordel de merde ça n'en finira donc jamais toutes leurs conneries..."

Dire que Reiji était en colère était en dessous de la vérité. Furieux, hors de lui, seraient plus à propos.
La raison, elle était contenue dans ces trois petites lettres : MRA.
Mutant Registraction Act.

Le téléphone se mit à sonner un coup, avant de finir violemment projeté contre le mur.
"connards de saloperie de mutant. Font chiés tous autant qu'ils sont ...  
- qu'est ce que j'ai encore fait ?" la voix était douce et en totale inadéquation avec l'homme qui venait de parler.
Grand, costaud, sanglé dans un costume trois pièces noir qui lui allait cependant à la perfection, une arme se distinguant à son épaule gauche, Karl Friedrich, 56 ans, homme à tout faire, garde du corps et ami de Reiji Aoé entrait dans la pièce avec un calme à tout épreuve. Faut dire qu'il était habitué aux colères de son patron depuis le temps qu'il travaillait pour lui.
Ignorant superbement le regard noir de Rei, il ramassa les débris du téléphone et les posa doucement sur le bureau.


"tu m'emmerdes Karl."

le gorille se contenta de sourire. "tu continues à m'insulter ou tu m'expliques ce qui ne va pas".
"Ca" lança Rei toujours aussi furieux.

"Ca" était
"The Miami Herald" le journal du matin que Karl prit avant de le parcourir distraitement. En première page, ainsi qu'en deuxième et en 3ème s'étalait un article concernant le MRA. La première relatait les points principaux, la 2ème le discours du sénateur Kelly ainsi que la retranscription des votes et sur la 3ème le discours des différents chefs des mouvements mutants et humains.

"mmm je vois ...
- ça m'étonnerait.
- alors explique au pauvre demeuré que je suis."

un autre journal était à moitié dissimulé dessous. Karl le prit. C'était le New York Time, il datait d'un mois environ. Sur la première page une photo d'une jolie rousse au regard électrique. Pas très grande elle était vêtue de bleu mais c'était surtout le titre qui attirait l'oeil :"Caitlynn Oldfield : Avocate des mutos". Dessous s'étalait un article retraçant brièvement qui elle était et surtout son discours.

Finement Karl s'approcha de son patron
"dis moi, c'est pas plutôt ça qui te met en colère"

d'un geste rageur Rei s'empara du pauvre papier avant de le balancer à la figure de son ami. "non
- mmm
- non je te dis. "

Sa fureur diminua un peu. Il attrapa un cigare qu'il alluma, tira dessus quelques bouffées avant de reprendre "en fait je trouve qu'elle est courageuse. Inconsciente et stupide mais courageuse.
- mmm
- ça t'étonne ?
- oui. "

un lent sourire dénué de toute chaleur étira les lèvres minces de Reiji. Les débuts entre Caitlyn et lui avaient été plus que houleux. Mais elle était l'amie de son fils et surtout la mère de sa petite amie.

"elle va morfler.
- tu comptes lui mettre des bâtons dans les roues ?
- non elle se débrouille très bien toute seule.
- mmm que veux tu dire ?
- ça "

de nouveau Karl attrapa "ça" qui cette fois était des rapports d'un peu partout dans le pays. Leur point commun : ils venaient tous des "affaires" de la famille Aoe et concernaient "les droits" des mutants.

"je vois. Tu comptes la submerger de travaille ?
- meme pas, elle va le faire toute seule.
- qu'en pensent tes avocats ?
- aucune idée et je m'en tape, c'est leur boulot qu'ils le fassent et bien. Sinon je les vire.
- mmm ...
- quoi ?
- et s'ils perdent ... ou plutot si elle gagne ?"

cette fois le sourire de Rei se fit carnassier.
"et bien c'est qu'elle est plus maligne et plus douée qu'eux. "

le regard de Karl se fit perplexe. Là il ne suivait plus son patron. Qu'avait il derrière la tête ?
Il soupira et posa ses larges mains sur les épaules nerveuses de Rei et commença à les lui masser

"qu'as tu en tête patron ?
- mmm
- je te connais. Quand tu as cet air c'est que tu mijotes quelque chose de louche.
- non ne t'inquiète pas. Cette fois, je me battrais à la loyale."

un bref rire éclata comme un aboiement "toi à la loyale
- ouai. Tu vas peut être pas me croire mais elle m'inspire le respect
- mouai et surtout tu as peur que Sanzo t'en veuille
- ... aussi mais je suis sincère."

Rei posa une main sur celle de son ami "et puis ça me changera pour une fois d'avoir un adversaire aussi intègre.
- sans compter le plaisir que tu auras à la détruire. "

Karl se pencha à l'oreille de son patron "fait attention patron, très attention. Elle n'est pas comme les autres. Et puis ça m'ennuierait d'annoncer à Sanzo que son père a été tué par sa meilleur amie.
- tu t'en fais trop vieux frère. Et puis ou serait le plaisir sans danger "

Un peu détendu par le massage et par la conversation, Reiji se laissa aller à un bref soupire.
"bon et maintenant que tu t'exprimes enfin calmement si tu me disais ce qui te tracasse vraiment."

Rei leva les yeux pour fixer le gorille. "je viens de te le dire Karl, ça. Tout ça. Le MRA. Miss Oldfied. Les mutants ...
- et Sanzo bien sur j'aurais du y penser de suite. Tu as peur que ton fils signe cette connerie.
- non. Je n'ai pas peur qu'il le signe, j'ai peur des conséquences quand il l'aura signé. Car il va le signer. Tu le sais et je le sais. C'est un idéaliste. Jeune et naïf. Et cette Caitlyn ...
- tu penses qu'il va signer car elle l'a fait.
- oui ... et non. Je pense qu'il va signer car il estime que c'est son devoir. Mais je sais qu'elle a une grande influence sur lui.
- à cause de la gamine.
- oui. Aussi.
- tu veux que je la tue ? lança Karl d'un ton dénué de toute émotion.
- pardon ? "

le ton de Rei était quand à lui, choqué par la proposition de son ami. Ok, il lui arrivait de régler certaines de ses affaires de cette façon mais là ...

"ben oui. Au moins ça ferait un problème de moins. Après je passerais à la fille ... et pourquoi pas à l'origine du problème lui-meme : Sanzo"

Reiji capta immédiatement le sarcasme de Karl
"ok c'est bon. J'ai compris.
- non parce que tu sais si tu le veux ...
- c'est bon j'ai dit. La ferme .
- à vos ordres patron."

les mains de Karl reprirent leurs mouvements lents laissant un silence pesant entre les deux hommes. Silence que Reiji rompit "et toi ?
- j'ai pas besoin d'un bout de papier pour exister. Et j'emmerde les humains qui pensent le contraire ... toi compris patron"

cette fois ce fut Rei qui se mit à rire.

Un coup discret fut frappé à la porte et une tête féminine apparut :
"patron mon téléphone n’arrête pas de sonner. Personne n'arrive à vous joindre. "

les deux hommes se regardèrent "désolé Julia il a fait une mauvaise chute" lança Rei avec un geste de la main vers les débris. Le sourcil droit de Julia se leva délicatement et sans un mot elle ramassa ce qu'il restait du pauvre objet.
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Sanzo Aoe
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MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeDim 4 Oct - 10:09

Chapitre 12 : le mariage (part I) - Invitation

(L'Institut - NY - 17 aout 2015)

Pourquoi faire simple quand tout peut être compliqué. J'étais décidé, j'étais motivé mais voilà. C'était pas le moment sans doute. J'ai jamais vraiment cru au destin mais là franchement ça me saoule.
La conversation avec Aislinn m'avait remonté à bloc. Je serais meme allé voir Jade le jour meme. Mais Flora m'avait "séquestré", littéralement happé et il avait fallu que je l'aide.
Sean et elle s'étaient chamaillés pour des conneries.
Oui bon je leur en voulais (un peu). Ils avaient la chance d’être ensemble, qu'ils ne viennent pas me gonfler avec leurs problèmes.
Sauf que Sean était mon meilleur ami et qu'il avait patiemment et trop longtemps supporté mes humeurs pour que je me sente redevable. Donc les jours étaient passés sans que j'arrive à chopper Jade. Et puis il y avait eu cet "incident" où j'avais cru sentir Jade dans les vestiaires des mecs. Alors toutes mes interrogations, tous mes doutes étaient revenus. Aislinn connaissait elle sa soeur aussi bien qu'elle le pensait ? Jade voulait elle vraiment toujours de moi ?
A moins, comme me l'avait si finement suggéré Sean qui commençait à me gaver n'était ce pas une énième raison pour pas avancer ? Ou plutot reculer l'échéance ?
J'ai peur de lui parler, c'est un fait.
J'ai peur qu'elle me rejette c'est aussi un fait.
Mais une fois ma décision prise je l'ai toujours tenu. C'est aussi un fait.
Alors pourquoi, pourquoi le destin s'était il une fois de plus charger de me compliquer la vie. Comme si elle n'était déjà pas si compliquée.

La cause de mon agacement tenait dans ce petit carton. Un joli petit carton dactylographié, surmonté d'un joli ruban et inséré dans une lettre. Lettre que j'avais déjà lu au moins deux fois tellement elle m'avait surprise. Océane se mariait. Bien sur j'étais super heureux pour elle meme si on s'était un peu perdu de vu. Mais il n'était pas question que du mariage. Ça aurait été trop simple. Elle me voulait comme garçon d'honneur. Moi. Sanzo Aoe, elle voulait que je sois à ses cotés le "plus beau jours de sa vie".
Et en plus le mariage était prévu fin aout. Le 27 à Orlando. Elle bossait au Seaworld de la ville, un gigantesque parc aquatique.
Une chance qu'elle n'ait pas voulu ou pu s'y marier. Vous m'imaginez moi le chat au milieu de toute cette eau.
J'en ai des frissons rien que d'y penser.
Enfin voilà, quoi. Va falloir que je descende sur Miami et laisse temporairement mes projets pour me consacrer à ... enfin au mariage de mon amie. Quel cauchemar. Encore pire que me retrouver coincé dans le métro.

Non cette fois, c'est non. Tant pis pour Océane, je refuse de laisser Jade en plan. Cette fois c'est elle qui va passer en premier.
Arggg quelle galère. Ça me saoule.
Choisir, encore choisir, toujours choisir.  
Pourquoi ? Ai je envie de hurler.

J'envisage de plus en plus de me transformer définitivement. Au moins je serais tranquille.
Pfff non c'est pas vrai ... enfin pas trop. Je pourrais plus jouer à Mario Kart.
Vous imaginez une panthère tenant la manette d'une console ... Trop top non. C'est un coup à passer à vidéo gag ou incroyable talent ... enfin si je laisse le temps à la personne de me filmer.
Je divague là, où en étais je ?
Ah oui, le mariage.

C'est donc résolu que je m'assoie devant mon pc pour envoyer un mail à Océane lui confirmant ma venue mais pas avant la semaine prochaine - c'est vous dire ma résolution et surtout mon absence totale de connaissance en matière de mariage - quand mon portable se mit à sonner.
Numéro inconnu. Bizarre. Les personnes l'ayant sont à compter sur une main ou presque.
Je décroche un peu surpris


"Sanzo, salut c'est Colin. Tu te souviens de moi ?

{Mmm Colin, Colin ... ça me dit vaguement quelque chose}

le frère d'Océane"

oh merde mais oui c'est bien sur ... comme dirait l'autre.

- oh salut Colin ça fait un bail comment vas tu ? Un peu que ça fait un bail. Je crois meme l'avoir jamais eu au téléphone.
- bien, bien et toi ?
- heu ... ça va. "

gros gêne entre nous deux.
Meme si on s'est toujours plutot bien entendu, il n'est et n'a été que le frère d'Océane.


"dis vieux (vieux ?) je t'appelle pour le mariage, t'as bien reçu l'invit ?
- ouai (malheureusement)
- super. Océane n'était pas sur.
- si si. Ce matin même. D'ailleurs j'allais justement lui envoyer un mail.
- cool. On te voit quand alors ?"

on (?)

- heu ben ... je sais pas trop. J'avoue que vous me prenez au dépourvu.
- ouai je sais. ... ... (silence)
- quoi ?
- ben heu ... en fait ... tu diras rien à Océane d'acc ?
- d'acc
- en fait elle hésitait à te prévenir
- ha pourquoi ?
- ben ... heu ... vous, enfin tu ... vous vous parlez plus vraiment et elle ... enfin elle pensait que peut être tu lui en voulais.
- moi mais pourquoi ?
- ben ... t'étais pas un peu amoureux d'elle ?
- ... ... ..."

alors ça ... celle là non plus je l'avais pas vu venir. Moi amoureux d'Océane ...
- Sanzo ? T'es toujours là.
- ouai (évidement crétin ou voudrais tu que je sois ?) ouai c'est juste que ...
- t'inquiète je comprends et puis c'est pas mes affaires.
- non, non. Tu te goures complètement. J'ai jamais été amoureux de ta soeur. Je l'aime bien mais c'est tout. Elle, elle est cool, sympa mais ... enfin c'est juste une bonne copine. Je t'assure. Et elle le sait. Je lui ai meme parlé de ...

je m'interromps. Océane connait Jade du moins je lui en avais parlé. Comment Colin a pu s'imaginer que sa soeur et moi ... Océane n'a pas du lui parler de Jade.

- si tu le dis.

Et merde il ne me croit pas.
- ouai je te le dis.

Voilà il va falloir que je me justifie, comme si j'avais pas assez de merde comme ça. Merci mec.

"Colin écoute. J'aime bien ta soeur comme amie, je te le répète. Et si on s'est perdu de vu ben ... c'est juste ... je sais pas en fait, c'est comme ça. Elle a sa vie, j'ai la mienne.
- ok. N’empêche que tu lui manques. Je sais qu'elle te le dira pas tu la connais.

Super ... voilà que maintenant je culpabilise. Et merde. Foutue journée.

"je suis désolé.
- va falloir que tu te rattrapes du coup.
- et merde ...
- et ouai.

Long très long soupire. Comment j'arrive à me mettre dans de telles situations ? Comment j'arrive à toujours craquer pour des filles avec autant de caractère ? Suis je si mièvre ? Est ce que je cherche à compenser ?
J'en ai pourtant pas l'impression.
Je suis trop gentil, c'est ça. Bien bien trop gentil. Et elles en profitent.
Je suis une pauvre victime ...

hé non c'est pas vrai. Certainement pas. Je suis un mec ...  


"bon qu'est ce que je dois faire ? "

et voilà encore piégé. Bien trop gentil. Je déteste faire de la peine, surtout aux filles.

"ben heu ... déjà est ce que ... enfin faut t'envoyer une deuxième invit ?
- hein ? Pourquoi ?
- ta copine Jade elle voudra venir ?

Ah ben si, Océane lui a parlé de Jade. Re-merde, fichue, fichue journée de merde. Je me répands en invective toutes plus vulgaires les unes que les autres (merci papa) avant de reprendre mon souffle et retrouver mon calme, ou du moins un semblant de calme.

"non " c'est bref, c'est violent et c'est méchant mais j'ai pas, mais vraiment pas envie d'expliquer quoique ce soit à Colin surtout par téléphone.
"ok." c'est tout aussi bref mais j'ai l'impression qu'il a compris. Ou bien il pense simplement que ce n'est pas une bonne idée d'emmener sa (nouvelle/ex) petite amie au mariage d'une (ancienne) amie. Enfin ce qu'il pense je m'en tape royalement. Et surtout je refuse de lui expliquer le pourquoi du comment. S'il n'est pas content c'est pareil. Et Océane aussi.

"et tu arrives quand?
- heu ...
- tu sais t'es le garçon d'honneur
- (ouai comme si j'avais la moindre idée de ce que cela signifiait) -
va falloir que tu t'occupes de pas mal de truc
- (?? hein ?? quoi ?? quels trucs ? ) -
le plus gros est fait mais ... va y avoir l'enterrement de vie de jeune fille."

alors là c'est sur il se fiche de moi. L'enterrement de vie de jeune fille ... moi ... mais je suis un mec. UN M-E-C. M-E-C

"Colin " je lance douloureusement "tu te fous de moi hein ? Dis moi que tu te fous de moi ?
- (silence)
- et merde ... ça t'amuse.
- à vrai dire oui.
- connard.
- merci. "

je ne peux m’empêcher d'éclater de rire. Au moins il est franc.

"bon maintenant que tu t'es bien foutu de moi si tu me disais sérieusement ce qu'elle attend de moi.
- ok. Sérieux. Elle aimerait que tu la conduises à l'autel, que tu fasses un petit speech tu vois ce genre de chose
- à l'autel ... moi. L'autel comme église, curé et ... autel ?
- heu ouai c'est un problème ?
- ben heu ... je crois pas vraiment à tout ça. Et pourquoi moi ?
- Sanzo tu sais que nos parents sont morts
- ouai mais enfin y a toi t'es son frère. Elle t'a pas demandé ?
- si mais ... ... j'ai pas voulu
- pourquoi ? Je comprends pas.
- ça je m'en doute "

j'entends la voix de Colin se briser.

"ok laisse tomber. T'es pas obligé de m'en parler.
- merci mec."

je regarde par la fenêtre et me souviens de la première fois que j'ai parlé à Océane et Colin. Cela faisait maintenant 3 ans. 3 ans déjà. Le temps passait si vite. Il m'était arrivé tellement de chose. J'avais tellement changé ... quoique. Pas tant que ça finalement.

"quoi d'autres ?
- ba on en parlera de vive voix, ça sera plus simple.
- heu mais ... en fait je ...
- tu ?
- pfff rien. Je vais voir quand part le prochain vol pour Orlando.
- super. T'es vraiment un ami.
- mouai"

et voilà encore une fois je me suis laissé avoir. Je vais laisser mes projets et ma vie pour aider et participer à celle de mon amie. Faire ce qu'il fallait. Faire mon devoir. Faire les choses biens.
Peut être que ce n'est qu'un avant goût de ma vie de futur X-men.
Et je crois que si malheureusement Jade ne comprend pas ou ne s'y fait pas il n'y aura aucune chance, aucun avenir pour nous.
Je sais bien que je vais lui en demander beaucoup mais je ne le lui ai jamais caché.
Est ce qu'on y arrivera ?
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Sanzo Aoe
Élève à l'Institut expérimenté(e) Delta
Sanzo Aoe


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Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Empty
MessageSujet: Re: Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix   Saga de la famille Aoe - Un trésor à protéger à tout prix Icon_minitimeSam 10 Oct - 10:33

Chapitre 12 : le mariage (part II) - Préparatifs


(18 aout 2015)

j'ai fini par trouver un vol NY- Miami. Je me voyais mal être à Orlando et ne pas passer dire bonjour à mes pères. Ils n'auraient pas apprécié et puis ils me manquaient tous les deux. Je leur devais bien ça.

Le vol s'est bien passé, 3 h environ c'est pas la mort, meme si j'ai passé la majeur partie à ressasser. Jade, Océane, Jade, Océane ... les deux filles me narguaient.
J'avais prévenu Colin que je faisais une étape à Miami. Mon père était absent, un problème à L.A. m'a dit Karl. Rien de bien grave mais qui nécessitait quand meme le "patron". J'ai eu l'impression qu'il me cachait quelque chose. Encore. Et je crois qu'il a vu que je savais qu'il me cachait quelque chose mais bien sur il n'a rien dit. Il ne me dit jamais rien de toute façon.
Je crois que meme quand j'aurais l'age de mon père, il me considérera toujours comme un petit garçon. Je me demande d'ailleurs s'il ne le fait pas aussi avec mon père.

Et quand je lui ai demandé pourquoi lui, il était resté à Miami, il a simplement haussé les épaules du style "mêle toi de tes affaires gamin". Ok je n'en tirerais rien de plus.
Qu'est ce que je l'aime.

Je ne lui dis pas assez, ni à mon père d'ailleurs. C'est pas un truc de mec et pourtant. Mon coeur, du moins une partie, est ici. Dans cette vaste maison blanche, avec ces deux hommes, mes deux pères. Et si je ne me suis pas totalement éteint c'est grâce à eux. À leur force, à leur amour, à leur lumière qu'ils ont partagé avec moi durant ces 8 dernières années.
Je suis donc resté une journée avec Karl, juste par plaisir. Pour être avec lui. On a parlé du mariage d'Océane bien sur. Il était au courant. Comment aucune idée ... Il m'a aussi donné des nouvelles de Kamen. On a parlé de tout et de rien.
Je lui ai parlé de Cait, d'Aislinn et bien sur de Jade. Du MRA aussi. Des X-men. De Sage. De mon apprentissage. Il m'a écouté, un conseil par ci par là.  
On a meme cuisiné, ou plutôt lui a cuisiné et moi j'ai regardé comme quand j'étais enfant. On a ensuite partagé le repas en buvant de la bière. Ça m'a fait drôle. J'étais là comme un gosse mais je buvais de la bière comme un adulte. Je crois meme que j'en ai un peu abusé mais bon c'était vraiment sympa.

(19 aout)

j'ai un peu mal au crane. La bière c'est bon mais en petite quantité, bien fait pour moi. J'avais le choix entre 1h d'avion, privé bien sur, excusez du peu et 3 à 4 h de voiture. J'ai pas réfléchi longtemps. C'est cool d'avoir un père aussi riche. Le luxe. Le vrai luxe. Je crois que je pourrais m'y habituer. Bon j'ai pas touché au bar. Trop mal au crane et puis mon père n'aurait pas apprécié. Après tout je n'ai que 19 ans, pas l'age légal pour picoler et la bière m'a amplement suffit.

À 10h le jet atterrit, une voiture m'attend avec une jolie surprise. Merci Karl. J'ai à peine eu le temps de descendre que je suis "étouffé" par deux bras et une masse de cheveux. Un baiser claque sur ma joue tandis que deux yeux émeraudes me fixent avec bonheur.


"vous voyez je vous avais bien dit qu'il allait venir" lance Océane par dessus son épaule.

Mon regard s'y porte. Négligemment appuyé à la voiture, un garçon roux, puis trois autres en sortent ainsi qu'une fille. Je les regarde avec stupéfaction tandis que mon amie se met à rire


"tu ne croyais quand meme pas être le seul invité chaton"

je lui souris c'est vrai qu'elle connait bien Sean et Kamen. Je ne savais simplement pas qu'elle était restée en contact avec eux.

Sean s'avance avec son perpétuel air nonchalant
"tu me dois 10 $, Océane"

je le regarde surpris "ouai mec j'avais parié que tu n'y verrais que du feu et elle (mouvement de tête vers Océane) pensait le contraire. J'ai gagné. Par ici la monnaie ma belle. "

Les autres approchent. Kamen toujours aussi imposant et silencieux. Un bref sourire éclaire son visage. Qu'est ce qu'il m'a manqué.
Flora et Colin restent un peu en retrait quand au dernier garçon il m'est inconnu. Je suppose que c'est le futur marié.

Je m'approche de lui
"salut tu dois être l'heureux gagnant"

il est plus vieux que moi, dans les 25 ans je dirais, largement typé amérindien. Il a l'air gentil et calme.  

"ouep et toi tu es Sanzo, le "minou". Je devrais être jaloux tu sais.
- on doit se battre ?"

il se met à rire et passe un bras autour de la taille d'Océane. "meme pas en rêve "gamin" elle est à moi" puis il l'embrasse tendrement. Baiser qu'elle lui rend avec autant d'amour. Je suis content pour eux. Un peu jaloux mais heureux quand meme.

"Tyee, Sanzo. Sanzo, Tyee"

on se sert la main cordialement avant de se diriger vers la voiture. Il me plait. Dans la voiture c'est la détente. Tyee et Sean rivalisent d'humour tandis que Flora et Océane ne cessent de lever les yeux au ciel. Kamen et Colin participent aussi avec plus de retenu quand à moi ... ben je suis moi. Oscillant entre le bonheur de mes ami(e)s retrouvé(e)s et la peine de l'absence de la principale.
Cette ambiance m'a manqué.
Je crois qu'on ne se rend compte de la valeur des choses que lorsqu'elles nous sont enlevées.

La maison est sympa meme si elle est en bord de mer. Tyee est soigneur au parc aquatique d'Orlando où il a rencontré Océane. À priori ce n'est pas un mutant mais je ne lui ai pas demandé. De toute façon je m'en fiche. S'il aime mon amie c'est le principale. Et puis je trouve ça cool et prometteur qu'humain et mutant se marient. C'est un espoir pour tous.

(24 aout - Orlando)

Mais ou sont passés les jours. J'ai rien vu de ma semaine. Entre les derniers préparatifs du mariage et les soirées tout est passé si vite. Mais une chose est sur je m'amuse comme un fou. Comme un ado, juste un ado. Tyee est vraiment sympa. Je crois qu'il plairait à Cait.
Malgré mon aversion pour l'eau j'ai profité du parc. Les spectacles sont magnifiques ... à distance bien sur. Je ne savais pas les dauphins et les orques aussi intelligents. Bon ils n'ont pas autant la classe que les félins mais ils ne sont pas mal quand meme.
Evidement on s'est aussi fait le parc, les parcs meme, Walt Disney. Le Disney’s Animal Kingdom Park m'a vraiment beaucoup plus, normal.
J'ai aussi beaucoup apprécié l' Universal Studios Orlando créé avec la collaboration de Steven Spielberg.

Bref de vrais vacances. Je crois et j'ai honte à le dire que je n'ai pas beaucoup pensé à Jade. Juste par moment ou je me disais que ceci ou cela lui aurait plu mais c'est tout. Suis je égoïste ou juste entrain d'avancer doucement.

(26 aout)

Tout le monde est sur les nerfs et surtout Océane. Elle n’arrête pas. Impossible de la calmer. Rien ne va. Rien ne lui va. Meme Kamen commence à perdre patience, c'est pour dire.
D'autres filles se sont jointes à nous, des copines à elle. Mutantes ou humaines, deux sont meme en couple. Je vous raconte pas le bruit qu'elles font.
J'ai eu le droit de voir sa robe en tant que son garçon d'honneur. Hum ... je lui ai dit qu'elle était chouette. J'ai cru qu'elle allait m'étrangler. Ben quoi c'est qu'une robe. Juste un bout de tissus. Un joli bout mais du tissus quand meme. Elle m'a violemment fait sortir de la pièce en râlant après les mecs, tous les mecs avant de s'effondrer en larmes. J'ai toujours pas compris. Bien sur cela a fait rire Sean. Kamen m'a patiemment expliqué que la robe était très important surtout pour la mariée.
Hum ... bon ok. Je ferais plus attention la prochaine fois.
Tyee lui, semblait soulagé qu'Océane passe ses nerfs sur moi et plus sur lui. Je crois que lui aussi en a pris plein la figure. Et il veut passer le reste de sa vie avec elle ...
L'amour nous rend vraiment, mais vraiment crétin.

(27 aout - Orlando - 7h00)

Je ne vous raconte pas la soirée. Enterrement de vie de garçon de Tyee. Je n'avais jamais vu autant de paires de seins, ni de fesses de toute ma vie. Je ne savais pas non plus que tout ça pouvait bouger de cette façon et ... heu ... enfin c'était une soirée sympa.
Hum ... j'espère que ni Jade ni Cait n'en sauront jamais rien sinon j'ai pas fini. J'entends déjà Cait ricaner et me lancer une de ses plaisanteries qui me feront rougir comme d'hab.
Tiens je pense qu'elle aussi, aurait apprécié le spectacle. ( tongue )

9h00

Nous sommes prêts nous les garçons quand aux filles ... d'après Sean qui s'est porté volontaire pour aller aux renseignements elles en ont encore pour plusieurs heures.
Pas grave on va attendre.
Je sens que Tyee est de plus en plus nerveux. Je lui propose les clefs du jet en riant. Il a encore le temps de s'enfuir.

10h00
11h00
midi

je sais bien que le mariage est prévu de débuter à 14h00 mais je trouve le temps long et puis j'ai faim. Heureusement tout a été prévu. Meme des chemises de rechange au cas où l'un de nous se montrerait maladroit. Bien sur tout le monde a pensé à Sean. Mais non. Pas d'accident.

J'avoue avoir eu l'envie de lui lancer un bout de pizza à la figure.
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