Le chat et la souris [Pv Vermine]

Cela faisait plusieurs jours maintenant que Sinistre était revenu sur New York pour retrouver ce fameux Ernest Lenoir. Même s'il connaissait l'emplacement de la confrérie, il ne pouvait rien tenter contre elle. En effet les effectifs de son organisation étaient réduis à presque rien et ce genre d'action serait le signe d'une guerre ouverte, ce qu'il voulait à tout prix éviter. Tout le monde le croyait mort et il comptait bien en profiter. Plutôt que d'agir de manière officielle, il allait se servir de sa mort pour enlever Vermine et maquiller sa mort aux yeux des autres. Toute l'organisation était prête de ce côté là. La mise en scène était ficelée de main de maître, un faux Vermine bricoler avec un cobaye qu'il avait pris parmi les clochards des égouts de New York, l'incendie , l'explosion et suffisamment d'images tournées pour faire croire à un réel accident. Il ne manquait plus que l'intéressé, le point le plus délicat.

En effet, Vermine était très discret et Sinistre avait de grandes difficultés à obtenir des informations, sur ses habitudes, ses déplacements. Il utilisait le réseau des égouts de New York avec tellement d'aisance qu'il était difficile de le repérer ou même de le suivre sur ce terrain. Pourtant les égouts représentaient un avantage stratégique indiscutable, personne ne pourrait l'entendre ici si les choses tournaient autrement que ce qui était prévu. Et Sinistre avait toute la possibilité d'user de la force si nécessaire, ce qui aurait été impossible dans un lieu très fréquenté. Il lui avait fallu plusieurs jours pour réunir suffisamment d'informations. Il allait régulièrement se souler dans un bar des bas quartiers. Après un bref échange avec le barman , ce qui signifie une suggestion mentale , celui-ci avait accepté d'avertir Sinistre lorsque celui-ci arriverait dans son établissement, pour l'une de ses régulières beuveries.

Sinistre avait pris l'apparence d'un vieux clochard, comme il y en a tant dans ces quartiers de misères. Il attendait un peu plus loin dans la rue, que l'homme en sorte imbibé d'alcool pour le suivre dans les égouts. La souricière était prête mais l'homme rat allait-il tomber dans le panneau ? d'après les dires du barman, il tenait très bien l'alcool. Quoiqu'il en soit, il était prêt à intervenir et pouvait toujours repousser ses plans si les choses ne se passaient pas comme prévu pour ne pas se dévoiler.

-Casse-toi connard ou j’te liquide !

En cette soirée, comme beaucoup d’autres, Ernest Lenoir, surnommé Crapule mais plus connu sous son ancien pseudonyme de Vermine, était allé passer du bon temps dans un bar sordide du Bronx. Et pour être sordide, ce bar l’était en effet et pas qu’un peu. Perdu dans les méandres des ruelles tortueuses de ce cartier pauvre, on pouvait à peine le remarquer avec sa discrète façade délavée, coincée entre deux immeubles insalubres. L’écriteau qui dominait la porte du commerce était si effacée qu’en déchiffrer l’écriture en était devenu impossible. Aussi, depuis déjà un bon paquet d’années, voilà le bar anonyme et c’était bien là son signe distinctif. « Je vais au bar sans nom », disait-on dans le coin. Ce lieux sans cesse plongé dans la pénombre et la fumée était un repaire de bons à rien et de criminels en tous genres. C’était donc là que, depuis les tragiques événements de Mutant Town, Crapule avait prit l’habitude de se détendre. Ici en effet, personne n’était dérangé de boire au côté d’un rat, on croisait aisément plus laids et difformes. Boire… il s’agissait bien de ça, boire comme un trou. Ernest, poussé par sa mère adoptive, Cérès, avait abandonné bon nombre de ses mauvaises habitudes prisent dans les premiers mois de l’éveil de son gène X. Mais l’amour de l’alcool était tenace. Sentir cette délicieuse ivresse embrumer son cerveaux était délectable. C’était l’un des rares moyens à sa disposition pour calmer son esprit en ébullition.

-Mais… heu… p’tit rat… j’croyais qu’on était pote ! T’veux pas m’ontrer comme t’peux être mimi en…
-Pote ? Moi ? Avec toi ? Non mais t’as vu ta gueule de mongole ? J’fais pas dans la charité !

Il avait vidé plusieurs verres de Vodka cul sec et pourtant, sa démarche restait relativement assurée. Ho, bien sûr, il y avait moins de précisions dans ses gestes. On le sentait un peu vaseux. Mais un humain, avec pareille dose d’alcool dans le sang, serait assurément ivre mort en train de roupiller sous une table. Le jeune Confrériste s’était levé et quittait le bar, suivit de près par le pot de colle qui lui avait servit de voisin de beuverie pendant la soirée. Ce dernier, un clochard sans doute, paressait particulièrement vicieux. Ses fantasmes le poussait à s’engager sur une voie dangereuse qui, heureusement pour lui, s’acheva bien vite.

-Allez, sois cool quoi ! On va bien… !

Il y eut un claquement, celui de la porte, puis le bruit d’une chute et enfin un gémissement. Le vicieux, sonné, tenait son nez brisé, à peine conscient que son sang lui dégoulinait du visage. Crapule s’en était allé. L’adolescent eut un petit ricanement méchant en gagnant l’air frais de la ruelle.

-Pratique ces portes, commenta-t-il pour lui-même.

Il commença en sifflotant le trajet qui allait le ramener au QG de la Confrérie. Désormais, minuit était proche. Une nuit noire, nuageuse, recouvrait le Bronx. Crapule n’y voyait pratiquement rien. Mais la force de l’habitude et surtout son excellente mémoire lui suffisait pour guider ses pas. Il se dirigea vers la bouche d’égout la plus proche. Il en dégagea la plaque, poussant un grognement d’effort, puis s’engouffra dans les ténèbres souterraines après avoir remis en place la plaque. Au bas de l’échelle, il fouilla dans son gilet. Il en sortit une lampe-torche et poursuivit sa route, toujours en sifflotant. On entendait aussi le petit tempo de ses pieds griffus sur la pierre, un son qui avait donné des sueurs froides à plus d’une personne.

A quelques mêtres de là, Sinistre assistait à la scène complètement impassible, se cantonnant à son rôle de clochard à demi-conscient. L'action sur le terrain avait quelque chose de grisant au fond. Celà faisait bien longtemps qu'il n'avait pas quitter la solitude de son laboratoire pour effectuer une mission sur le terrain. Mais en ces temps troublés, il n'avait ni les moyens ni l'envie de faire autrement. C'était une occasion à ne surtout pas rater et comme dit le proverbe :"On n'est jamais mieux servi que par soi-même! "

Quelques secondes plus tard, Vermine fermait la bouche d'égout derrière. En un instant Sinistre se releva et s'approcha du tout à l'égout juste à côté avant de devenir liquide et de partir à la suite de Vermine. Sans faire aucun bruit, le liquide s'écoula lentement le long de la paroi pour se réaggréger derrière Crapule qui cherchait manifestement sa lampe. Le jeune rat était des plus curieux à observer. Dans cet endroit sordide, il paraissait des plus à l'aise sifflotant même une mélodie. Il y avait si peu de lumière que l'on ne pouvait y voir. L'endroit en lui même aurait pu faire frémir de peur la plupart des gens , tant les ténèbres tout autour d'eux avaient quelque chose d'oppressant. Mais cela ne semblait affecter ni Sinistre ni Ernest. En silence, Sinistre observait immobile Ernest. Il lévitait à quelques centimètres du sol ayant repris son apparence réelle.

"Bonsoir, Monsieur Lenoir." lui dit il afin de lui indiquer sa présence.

Il continuait de le fixer de ses yeux rouges. Il aurait pu biensûr le paralyser ou l'assommer et en rester là pour tout usage de politesse mais il voulait avant tout savoir s'il pourrait coopérer de son plein gré. Aussi, il manifestait donc les usages de courtoisie habituels.

Loin de perdre de vue les raisons de sa venue, Sinistre se tenait sur ses gardes, prêt à bloquer la retraite de Ernest en usant de télékinésie , soit pour lui barrer la route en érigeant un champ de force, soit pour le bloquer lui même.

"Vous n'êtes pas simple à trouver et j'ai ouï dire que la confrérie vous a sous bonne garde. Aussi j'espère que vous ne m'en voudrez pas de m'imposer à vous dans ce lieu sordide. " il marqua une courte pause.

"Que diriez vous de me suivre dans un lieu plus ... accueillant ?" demanda t'il poliment. Le ton de sa voix laissait pourtant sous entendre que ce n'était pas une question mais plutôt une injonction.

En entendant cette voix dans son dos, Crapule sursauta. Mais il y avait dans ce geste de surprise quelque chose de stupéfiant. En effet, en presque rien de temps, profitant du sursaut pourtant involontaire, il pivota sur lui-même et braqua sa torche électrique dans la direction présumée de la voix. Cet ainsi qu’il aperçu un individu fort peu avenant. Loin d’être impressionnable, ce furent d’avantage le ton et les mots de cet inconnu qui éveillèrent immédiatement en lui un sentiment de danger. Celui-ci connaissait son appartenance à la Confrérie ce qui, s’il n’y avait eu que ça, aurait été que la simple expression de la logique. En effet, personnage médiatique, l’association au groupe terroriste du fils du défunt et richissime Philippe Lenoir était à peu près connue de tous les américains. Mais voilà, l’inconnu avait évoqué le fait qu’il le cherchait et, de plus, il avait sous-entendu l’importance que portait la Confrérie à l’homme-rat. Ce dernier élément était pratiquement un secret. Pour l’au pignon publique, Ernest n’était qu’un banal pion dans les mains de Magnéto, un jeune ado influençable et méprisable, en aucun cas un mutant d’une quelconque valeur.

Crapule se fit violence pour repousser les brumes de l’ivresse. Ce ne fut pas une mince affaire. Ce devait bien être la première fois qu’il regrettait d’avoir bu. Cette personne face à lui, il ne l’avait jamais vu au par avant et il pouvait aisément en déduire qu’elle ne faisait pas partie de la Confrérie. Le BAM alors ? Non, impossible, ils étaient trop procéduriers pour agir de cette façon. Un X-Men ? Il en doutait aussi. Un ennemi ? Oui, jusqu’à preuve du contraire. Le sinistre inconnu lui demandait, ou plutôt, lui intimait de le suivre dans un endroit plus accueillant. Il en était bien sûr hors de question. Ernest répondit en ces termes.

-Je ne reçois d’ordre que de Magnéto et de ses lieutenants, dont vous ne faites pas partie. De plus, je me trouve ici chez moi. Discutons ici, si vous le voulez bien.

Son ton était froid, hostile, mais calme. Sa voix, par contre, était un peu marquée par l’alcool. Crapule avait du mal à planifier ses alternatives comme il avait l’habitude de le faire. L’une de ses mains, celle qui ne tenait pas la lampe, errait toutefois du côté de sa ceinture. A celle-ci était accrochée une série de couteaux de jet. Et, d’une poches de son ample pantalon, dépassait la crosse d’un pistolet. Dans une autre poche, il y avait son téléphone portable. Si les choses tournaient mal, il n’hésiterait pas à contacter la Confrérie pour obtenir de l’aide. Après une petite pause, il reprit.

-Vous me connaissez, mais je n’ai pas cette chance à votre égard. Commencez donc par vous présenter et dites-moi ensuite ce que vous me voulez.

Il était poli, lui-aussi, mais ce n’était qu’une façade.

L'homme rat se montra courtois mais peu enclin à coopérer dans un premier. En même temps , il était difficile de lui en vouloir. A vrai dire Sinistre ne s'était pas encore présenté.

"L'impatience m'a fait perdre le sens de la politesse, je vous prie de m'en excuser. J'ai porté bien des noms au cours de deux derniers siècles , Arnold Bocklin, Docteur Windsor, Docteur James Turner ... mais vous me connaissez peut être sous le nom de Docteur Sinister " dit - il non sans malice.

Sinister fixait l'homme rat et attendait sa réaction. Outre sa présentation, Vermine montrait déjà quelques signes de nervosités ce qui ne manqua pas d'échapper à Sinistre. Il sondait déjà ses pensées superficielles afin de savoir ce qu'il en retournait. Vermine ne manquait pas de ressources entre ses couteaux et son téléphone à portée de main mais cela ne l'aiderait en rien. Enfin ça il l'ignorait. Sans plus attendre, Sinistre allait droit au but.

"J'ai eu vent de votre petite particularité Monsieur Lenoir. Elle fait de vous un être entièrement à part, elle vous rend unique, indispensable je dirai même." ajouta lentement Sinistre tandis que ses intentions se révèlaient.

"Que diriez vous de devenir le pilier du prochain stade de l'évolution humaine? Avec votre aide, je pourrais faire progresser l'humanité et les homo-superiore à un tout nouveau stade. Je pourrai sans doute percer les mystères de l'Altérium qui se trouve en vous, et le modeler selon mes desseins ! Alors qu'en dites - vous ? Me suivrez vous ? " lui dit - il attendant sa réponse

Sinistre avait effectivement grand besoin de l'Altérium. Il lui permettrait surement de faire des bonds prodigieux dans ses recherches grâce à ses possibilités et ses propriétés unique. Mais comment convaincre l'homme rate qui de toute évidence n'avait aucune intention de le suivre? Sinistre avait plus d'un tour dans son sac et maintenant qu'il s'était révélé, il ne repartirait pas sans lui. IL serait bien forcé de le suivre de gré ou de force !

Dr Sinister ? Oui, ce nom, il en avait vaguement entendu parlé. C’était à quel sujet déjà ? Il se mit à fouiller sa mémoire si imposante mais l’alcool, là encore, l’entrava quelque peu. Bon dieu, ce n’était vraiment pas le moment d’être ivre ! Alors qu’il poursuivait ses efforts, infructueux pour l’instant, le dénommé Dr Sinister continuait ses explications. Son but ne tarda pas à être dévoilé. Et le mot, presque redouté, tomba : l’Altérium.

-Alors c’est donc ça… ne put s’empêcher de commenter Crapule.

L’Altérium, un don ou une malédiction ? Il pouvait sérieusement se le demander. L’Altérium était la cause de ses plus grands malheurs. Il était aussi ce qui, comme Sinister l’avait fort justement fait remarqué, le rendait unique et qui, donc, nourrissait son égo, sa volonté d’être singulier. Et Sinister était docteur… Un docteur et l’Altérium, l’effroyable association. Aussitôt, un autre nom, gravé à jamais dans la mémoire d’Ernest s’imposa à son esprit : Phobos. Pour l’instant, rien n’indiquait que ce Sinister allait le traiter comme Phbos, mais une chose était désormais certaine : l’homme-rat n’avait aucune envie de le suivre ou même de le croire. Ce docteur avait utilisé de fort jolis mots. Qui n’aurait pas été flatté de devenir le nouveau pilier de l’évolution humaine ? Mais en même temps, il aurait été peu intelligent de sa part de présenter les choses sous un angle moins plaisant. « Désirez-vous devenir cobaye et souffrir atrocement ? » C’était une approche moins attirante, avouez-le.

-Quoi ? J’ai bien entendu ? Vous êtes sérieux ? Je pourrais avoir cette importance ? s’exclama Crapule, mimant la surprise et l’enthousiasme.

[i]Le jeune Confrériste s’était mis à jouer la comédie. L’air de rien, il prit une position plus décontractée, comme si sa vigilance était retombée. Mais ce n’était que pour masquer le fait que sa main libre venait d’entrer dans sa poche.

-Mais comment ? Dites-moi-en plus ? Ça a l’air cool !

Gagner du temps, le faire parler, c’était ça son but. En attendant, il avait prit son téléphone en main. Sans le sortir de sa poche, il se mit à composer le numéro de Cérès. Pas besoin de voir en effet. Avec sa mémoire, il le faisait à l’aveuglette, au touché.

Outre le fait que Sinister lisait les pensées superficielles de Crapule, connaissant par là même ses intentions et sa tentative d'appeler au secours, Sinister distinguait parfaitement les mouvements des doigts de Vermine sur son portable grâce à son sens lié à la télékinésie. Avant qu'il eu le temps d'appuyer sur plus de deux ou trois touches, Sinistre détruisit l'appareil en le compressant violemment , ce qui ne fît pas sans un craquement caractéristique.

"Vous conviendrez, j'en suis sûr, que cette conversation devrait rester entre nous, n'est-ce pas ? Il serait fâcheux d'impliquer votre mère d'adoption et le reste de la Confrérie ne trouvez vous pas ?" ajouta t'il l'air cynique.

Sinistre ne pouvait permettre à Vermine de contacter la Confrérie. Son "décès" serait savamment mis en scène et rien ne devait laisser supposer à un coup fourré. Un entrepôt plein d'alcool dont tout le monde savait qu'il était friand, ses propres vêtements et effets , des images d'un Vermine légèrement alcoolisé pris de panique bloqué sous une poutre, l'incendie puis l'explosion afin qu'on ne retrouve que ces restes. Une légère trace d'Altérium, mais plus de restes ADN pour confirmer l'authenticité du cadavre. Connaissant les habitudes de Vermine, cela était des plus crédibles. Il faudrait longtemps à la Confrérie pour s'apercevoir de la supercherie ou même avoir l'ombre d'un soupçon.

Puis il reprît :
"Monsieur Lenoir, je parle de l'avenir de l'humanité. Avec votre Altérium, je pourrais sans doute créer quelques produits susceptibles de faire muter d'importantes quantités d'êtres humains, améliorer les pouvoirs des existants. " ajouta t'il .

"Quantité" ? Oui les êtres humains et la même la plupart des mutants n'avaient pas plus d'importance pour Sinister que des animaux, des pions qu'on utilise et qu'on jette. Bref, rien d'important.

Je lis en vous la peur de devenir un sujet d'expérience, mais il n'en serait rien. Ce que j'attends de vous c'est votre Altérium et rien d'autre. Vous ne serez pas un cobaye mais un témoin des effets de votre don sur d'autres sujets. N'apprécieriez vous pas de prendre votre revanche en regardant ceux qui vous méprise subir votre pouvoir? insista t'il

Le visage de Sinistre affichait un grand sourire qu'il n'avait pas à cacher. Un léger rictus résonna dans l'égout.
"Je n'ignore rien de ce que votre patron est capable de faire. Lui aussi me connait déjà mais peut être m'a t'il oublié? La seule chose que je regrette est de ne pas avoir pu mettre la main sur lui à Auswitch. Quoiqu'il en soit, je doute qu'il soit ravi de me revoir. " ajouta t'il.

Au delà de ça, Sinistre ne servait personne d'autre que lui-même. Il était à son avis le plus grand généticien au monde et il était hors de question de se placer sous la coupe de ce jeune mutant, tout puissant soit il ou pas.

"Magneto est un adversaire de taille, mais comme le reste du monde il me croit mort, aussi personne ne me soupçonnera. Nos organisations ont déjà eu quelques déboires par le passé et ma "mort" n'a pas du lui échapper..." ajouta t'il.
"Je profiterai donc de cet avantage pour vous faire disparaitre. Car,oui, vous devrez mourir !"

Sinistre était las de cette conversation, à bout de patience. L'homme rat refusait de toute évidence de coopérer avec lui et n'abandonnerait jamais les siens tout flatté, qu'il soit. Et Sil était impensable que Magneto accepte de lui donner Vermine. Il était plus que temps d'intervenir ! S'insinuant plus en avant dans son esprit, il posa les entraves psychiques nécessaires à sa paralysie physique. A présent respirer ,penser et parler étaient les seules actions qui lui restaient possibles.

"Approche !" lança t'il tandis qu'une ombre sortait de l'homme derrière lui. C'était une créature difforme qui avait du être un homme autrefois avant que Sinistre ne fasse quelques expériences dessus. Cet ancien clochard avait été conditionné et doté d'un pouvoir de polymorphisme quelque peu spécial puisqu'il copiait non seulement l'apparence physique mais la morphologie interne comme les organes , le squelette ... à la perfection .

"Oui ,maître ." acquiesça la pauvre créature mutilée. De l'homme qu'elle était autrefois, il ne restait plus que ses yeux verts. Sinistre avait tout spécialement choisi un des anciens compagnons de beuveries de Vermine pour l'intimider.

"Est-ce prêt ?"demanda Sinistre d'un ton sec

"Oui, tout est prêt, il ne manque que votre feu vert maître ." acquiesça de nouveau le malheureux car quoique que dise son corps, ses yeux avaient toujours le même caractère suppliant.

"Et bien commençons !" lança t'il non sans montrer un certain entrain. Il aimait quand tout se passait comme prévu.

La créature se dandina vers Vermine pour le toucher au poignet. Puis sa métamorphose commença. Elle se changea en un tas de glaise bleuâtre avant de s'assembler lentement en un sosie de Vermine en émettant quelques bruits affreux voir écoeurant tandis qu'os et organes se formaient. Une fois formée, elle s'empara des vêtements et des effets de Vermine à l'exception des quelques touches tombées par terre. Le résultat était sensationnelle. Même l'expression de tristesse avait disparu et la nouvelle créature imitait Vermine jusque dans son attitude à la perfection.

"Et maintenant la dernière touche, pour parfaire au costume !" ajouta Sinistre. Il était comme un maestro en train de composer une symphonie.

La créature sortit d'abord un couteau de sa poche avant de raser une partie de l'avant bras droit de Vermine pour en récolter précieusement les poils dans un petit sac en plastique. Cela pourrait fournir les traces d'ADN. Enfin, il sortit un tube à essai et récolta un peu de sa salive contenant le précieux Altérium.

Ayant finit son petit travail, la créature s'en alla vers sa mort.

La tentative d’intimidation n’eut guère d’effet. Il avait à faire à quelqu’un de trop déterminé. Non seulement Sinister n’appartenait pas à la Confrérie. Mais il était en plus l’ennemi de Magnéto. Savoir cela résolu Crapule à ouvrir les hostilités. Il avait espoir qu’une balle en plaine tête aurait raison du docteur ou, tout du moins, lui offrirait l’opportunité de fuir. Le plan était donc simple. Il allait faire appel à son hyperréactivité, il allait s’inonder d’adrénaline pour agir le plus rapidement possible et, en un même geste, il s’emparerait de son pistolet et ferait feu. Avec un peu de chance, tout serait réglé en une petite seconde. Mais voilà, le beau plan de l’homme-rat, certainement sa dernière chance de s’en sortir, s’heurta à un problème de taille, un obstacle des plus déstabilisant.

Sinister venait d’évoquer sa volonté de faire passer Crapule pour mort quand ce dernier se décida d’agir. C’est alors que le jeune mutant constata son incapacité à bouger. C’était comme si son corps restait sourd à ses ordres. Il n’avait jamais été, par le passé, exposé à pareille sensation. Son visage de rongeur se peignit d’une désagréable surprise. Affolé sur le coup, il insista, sans le moindre résultat. Il était paralysé et il ne fallait pas chercher bien loin la cause. Il avait tout comprit.

-Bon dieu ! Vous êtes télépathes ! s’exclama-t-il.

C’était un véritable aveux de faiblesse. L’homme-rat était lucide. Il ne pouvait rien contre les pouvoirs manteaux. Il était vaincu avant même d’avoir pu dégainer. Il se sentit tout d’un coup incroyablement impuissant. Il était prisonnier dans son propre corps. Quelque part, sa conscience était sauve : quoi qu’il ait fait, il n’aurait pas pu échapper au docteur, il n’avait pas faillit à son devoir de Confrériste. Mais il commençait déjà à avoir peur de ce qui allait suivre car il ne pourrait rien faire pour l’empêcher. Il n’était plus acteur, il était spectateur.

De l’ombre sortit une forme vaguement humanoïde. Crapule cru reconnaitre dans les yeux verts de cette chose un compagnon de beuverie qu’il avait côtoyé à peine deux jours plus tôt. Etait-ce vrai ou le fruit de son imagination ? En tout cas, la créature, certainement forcée d’agir ainsi par les dons de Sinister, se mua en un double parfait d’Ernest. Ce dernier cligna des yeux, peinant à croire que la copie pouvait être aussi exacte. Il cherchait un détail, une différence. Trouver le moindre défaut l’aurait un peu rassuré, mais malgré ses efforts, il dût bien avouer que la seule différence était que lui portait des habits et son clone non. Cependant, les rôles furent vite inversés. Crapule ne put même pas lever le petit doigt pour empêcher d’être déshabillé. Le voilà nu et désormais, celui qui semblait être le plus lui, c’était l’autre.

Intérieurement, il bouillonnait de rage. Mais comment en vouloir à ce double qui n’avait d’autre destin que de mourir ? Car il le supposait, c’était bien ce clone qui allait mettre en scène sa mort. Non contant de l’avoir dépouillé de tout ce qu’il possédait, la pauvre créature lui coupa aussi une grande quantité de poils sur le bras gauche, à tel point que sa peau blafarde apparue, et lui recueillit de la salive. Pourquoi donc ? Ernest, là encore, compris : il fallait son ADN et l’Altérium sur le lieu du décès. Son travail achevé, le faut Crapule disparut dans les ténèbres alors que le vrai porta son regard sur Sinister.

-Ce ne sera pas aussi facile. Vous avez l’air de penser à tout et, je l’avoue, je me sens un peu con, là. Mais la perfection n’est pas de ce monde. La Confrérie finira forcément par se rendre compte de la supercherie. Magnéto vous fera payer cher cette « résurrection » !


Il avait envie de demander à ce qu’on lui rende sa liberté de mouvement, même si ce n’était que pour suivre docilement Sinister. Cependant, têtu comme une mule, il ne voulait pas donner l’impression de plier.

-Ce ne sera pas aussi facile. Vous avez l’air de penser à tout et, je l’avoue, je me sens un peu con, là. Mais la perfection n’est pas de ce monde. La Confrérie finira forcément par se rendre compte de la supercherie. Magnéto vous fera payer cher cette « résurrection » !

Vous avez certes raison, mais même si elle n'est pas parfaite, cette mise en scène retardera la mise en place des recherches. Et même une fois les soupçons crédités et la vérité révélée, je ne serai pour autant pas facile à retrouver. Je suis conscient que le temps joue contre moi mais j'espère bien être arrivé à mes fins avant d'être découvert. Chaque minute compte! conclut il en tendant sa main vers Vermine.

Lentement les paupières de Vermine se fermèrent tandis qu'il s'endormait. Ernest et Sinistre se mirent à léviter et se frayèrent un chemin parmi le labyrinthe des égouts jusqu'au laboratoire portuaire de Sinister. Il avait eu le temps de faire du repérage en échafaudant son plan et savait très bien pour où aller pour retrouver à sa cachette. S'immobilisant devant ce qui paraissait être un simple cul de sac, il dit à voix haute:

"Docteur Sinister !" .Ce à quoi une voix digitalisée lui répondit.
"Identité confirmée. Bienvenue Docteur Sinister" tant dis qu'une porte blindée de plusieurs dizaines de centimètres soigneusement dissimulée s'ouvrait devant eux.

Il déposa Vermine dans sa cage dorée. Une pièce, une chambre aménagée pour son séjour dans le laboratoire de Sinistre. S'il ne s'attendait pas à s'attirer la sympathie de Vermine, il espérait tout de même utiliser la psychologie contre lui en essayant de provoquer chez lui un syndrome de Stockholm qui poussent parfois des otages à éprouver de la sympathie et même de la gratitude envers leurs ravisseurs.

Dans la pièce aménagée dépourvue de fenêtre, se trouvait un lit confortable un écran de télévision géant , des livres sur toute sorte de sujet ainsi qu'un coin de toilette mais aucun objet susceptible d'être utilisé comme arme. Dans la penderie, se trouvent des vêtements propres à la taille de Vermine. La seule issue est une porte en fer forgée dont on ne peut sortir qu'avec un passe spécial. Elle rappelle bien que la pièce en elle même n'est qu'un décor et ne cache rien de moins qu'une cage, une prison dont on ne peut s'échapper.

Sinistre fît une prise de sang sur Vermine pour obtenir un échantillon de son ADN qu'il stocka immédiatement dans sa base de donnée. En attendant que Vermine se réveille, il avait toute la mise en scène à commanditer. L'incident avait déjà eu lieu et la police devait être sur le lieux déjà. Cette brève sortie devait lui permettre que les éléments qu'il avait mis en oeuvre soient trouvés : les bandes de la vidéo, les échantillons d'ADN et d'Altérium. Sous les traits d'un policier, il guidait par suggestions mentales les enquêteurs avant de revenir quelques heures plus tard à son QG pour rejoindre Vermine.

En se réveillant, Crapule était persuadé de se retrouver en cage comme un vulgaire animal. N’était-il pas déjà dévêtu lorsqu’il avait sombré dans le sommeil qu’on lui imposait ? Traumatisé par Phobos, il ne pouvait imaginer un scientifique respectueux de ses cobayes. Cérès faisait office d’exception. Il erra dans ses cauchemars, revivant des cènes douloureuses de son passé. Il gémit et remua dans l’inconscience. Puis, enfin, il revint à lui.

Il n’avait rien oublié de ce qui c’était passé. Il se savait déjà captif de Sinister. Les yeux toujours clos, il réalisa qu’il était couché. Toujours nu comme il s’y attendait, il fut toutefois surpris de sentir une surface plutôt confortable contre son dos. Craintif, il la tâta de ses mains. Non, ce n’avait rien à voir avec ce qu’aurait pu être le sol d’une cage dans un laboratoire. On aurait plutôt dit… un lit ? Un lit dans une cage ? Intrigué, il osa enfin ouvrir les yeux. Il découvrit une pièce, une chambre. Il cligna des paupières. Ne rêvait-il pas ? Comment était-ce possible ?

-Mais… J’suis où, là ?

Réellement stupéfait, il se leva et commença à visiter. Pas de fenêtre, une seule porte de fer qu’il ne pouvait ouvrir, il ne tarda pas à constater qu’il était bien enfermé ce qui donna à sa prison plus de réalisme. Mais tout de même, une prison comme ça… Jamais il n’aurait cru que ce Sinister à l’apparence aussi… sinistre, l’enfermerait là. Ce type n’était vraiment pas banal. Le jeune Confrériste poussa plus avant sa visite des lieux. Au début, il chercha un peu naïvement s’il ne pouvait pas trouver de quoi s’échapper. Mais c’était ridicule et il le savait. Le docteur, planificateur comme il était, ne ferait pas une erreur aussi grossière. Alors, sa visite se fut de plus en plus motivée par la curiosité.

Il trouva, dans la penderie, des vêtements à sa taille. Un peu méfiant, il les examina puis, haussant les épaules, il s’habilla. Il trouva aussi de quoi lire. Rapidement, il fit un vague inventaire des ouvrages. Il y en avait pour tous les goûts. Il y avait aussi une télé. Il l’alluma, se demandant surtout si on allait déjà parler de sa mort aux infos, mais pour l’heure il n’y avait rien à ce sujet. Il faudrait encore attendre un peu, le temps que les médiats s’empare de l’événement. Il éteignit donc la télé et, s’installant sur le lit, il se mit à lire. Il n’avait pas trop la tête à ça mais il avait justement besoin de se vider l’esprit. Se morfondre ne changerait rien.

C’est ainsi que le trouva Sinister à son retour. Lorsque la porte de fer laissa passer le docteur, Crapule releva le museau de son ouvrage et lui adressa la parole. Son ton n’était pas jovial mais il n’était plus ouvertement hostile. A lui seul, il illustrait l’attitude qu’avait décidé d’adopter l’adolescent. Il ne collaborerait pas avec Sinister mais ne pouvant rien faire contre lui et ne gagnant rien à être désagréable, il resterait donc poli et respectueux. Au fond de lui, il ne povuait le nier, il préférait infiniment être séquestré ici plutôt que dans une cage.

-Vous n’êtes pas banal. Je ne m’attendais pas à ça. Ainsi donc, vous allez vous contenter de me garder là et de me faire des prises de sang pour vos expériences ?

Il avait remarqué la marque de la piqûre sur son bras, d’autant plus qu’elle avait été pratiquée là où le clone l’avait rasé.

"Vous n’êtes pas banal. Je ne m’attendais pas à ça. Ainsi donc, vous allez vous contenter de me garder là et de me faire des prises de sang pour vos expériences ?"

"L'échantillon était nécessaire au coup où vous disparaissiez ou que je me décide à vous cloner mais comme le processus est long, je préfère utiliser l'original , vous me comprenez ? En outre, l'Altérium puisqu'il est dans votre sang est présent dans chacun de vos fluides corporels alors si vous n'aimez pas les piqures, cracher de la salive est suffisant. Comme vous allez sans doute séjourner un temps ici, autant rendre ce séjour agréable. Après tout vous êtes quelqu'un d'important pour l'avenir mutant n'est-ce pas ? "

Sinistre continuait de se montrer courtois. Même s'il ne laissait rien voir, tout ceci n'était qu'une manipulation. Il se doutait bien que la Confrérie chercherait à le retrouver. Ce serait d'autant plus étonnant pour eux de voir que Vermine n'avait subit aucune séquelle et il serait bien en peine de condamner les actes de Sinister. Après tout les confréristes devaient respecter leurs confrères mutants, c'était là leur point faible et Sinistre ne manquerait pas de s'en servir contre eux.

"Les repas sont servis à 8h , midi et 18h. J'espère que vous saurez vous en accommoder. " ajouta t'il avant de se prendre la télécommande pour allumer la télévision. "J'ose espérer que vous saurez apprécier tous les efforts fournis pour votre mort officielle!"

BREAKING NEWS .... ici Dony Vermillion pour CNN. Sans transition, une explosion a eu lieu cette nuit dans le quartier des entrepôts au Sud Ouest de la ville. Rejoignons sans plus attendre notre envoyée sur place, Kate Lockwell.
-Bonjour Kate. Alors comment se passe les choses ici? Les enquêteurs ont ils une piste ?
-Bonjour Dony. Les pompiers ont mis plusieurs heures avant de maîtriser l'incendie qui a emporté l'usine Southern Scotch. On déplore la mort des deux vigils présent dans les locaux au moment de l'explosion. A son origine, l'intrusion d'une homme-rat dans les locaux qui aurait endommagé un câble électrique et serait à l'origine des étincelles qui ont provoqué l'explosion des cuves d'alcool. Nous n'avons pas pu interroger les enquêteurs chargés de l'enquête mais les caméras de surveillance ont filmé toute la scène.
-Eh bien Kate, une nuisance de plus venant de la part des mutants.
-A vrai dire Dony, je ne pense que que cela y soit pourquoi que ce soit. Et le malheureux ne savait pas vraiment ce qu'il faisait.
*****(coupure du flash)*****
-Et bien Kate, nous sommes les premiers à le dire, les mutants représentent une menace réelle.
Tout de suite après une courte page de publicité, nous recevrons le sénateur Mc Garry qui nous parlera de sa campagne politique anti-mutant, restez à l'écoute.

Commence alors une publicité sur un nouvel après rasage à l'essence d'aloe vera .
Sinistre tend à Ernest un cd et un tube à essai.
"Je vous laisse regarder les images qu'on peut déjà trouver un peu partout sur internet. Pendant ce temps, j'aimerais commencer les essais."

Spoiler:

Crapule observa le flash infos sans montrer trop ouvertement sa curiosité. A part sa politesse, il se devait de conserver une distance avec Sinister. Il ne voulait surtout pas avoir quoi que ce soit à se reprocher quand il reverrait Cérès. Combien de temps devrait-il attendre pour que cela arrive ? Il l’ignorait mais il se préparait déjà à passer ici au moins une semaine. Ce dont il était sûr, cependant, c’était que la Confrérie le retrouverait. Sa mère remuerait ciel et terre pour lui, tout comme lui ferait de même pour elle. Il espérait seulement que l’annonce de cette mort ne la secourait pas trop. Lorsqu’il regarda la télé, il ne put s’empêcher d’imaginer Esther et sa réaction face aux mêmes images. Il en eut quelque peu le cœur serré. Il soupira et préféra changer le sujet de ses réflexions.

-Dans le fond, je devrais presque vous remercier. Y’en a qui paye pour se faire passer pour mort. Ma tête était mise à prix. Le BAM va enfin me foutre la paix.

Il rigola. C’était ironique. Pourtant la remarque était pertinente. Et le jeune mutant pouvait fort bénéficier de sa mort après sa libération. La Confrérie allait en effet bien se garder de donner tort aux rumeurs. La publicité venue, Crapule se détourna de l’écran. Le docteur lui tendit un CD et un tube à essai. Il les prit, déposa le CD à côté de la télé et regarda le tube. On attendait de lui de saliver à l’intérieur. Il grogna. Il n’avait rien contre les piqûre et il trouvait presque ça plus digne. Mais bon. Il n’allait pas chipoter. Alors, de mauvaise grâce, il s’exécuta puis rendit le tube.

-Voilà votre Altérium. Si vous êtes sage, vous en aurez encore.

La politesse n’empêchait pas quelques sarcasme quand même. Le précieux échantillon en main, Sinister laissa seul Crapule dans sa prison dorée. L’adolescent commença par se remettre à lire mais, curieusement, la vidéo de sa mort l’attirait. Aussi ne résista-t-il pas longtemps à l’envie de la visionner. Il vit donc, par l’intermédiaire des caméras de surveillance, son double pénétrer l’entrepôt plain d’alcool. Il le vit boire pendant plusieurs minutes. Il vit son état se dégrader, l’ivresse gagner. Il le vit ensuite monter à une échelle, la démarche peu assurée, pour atteindre une nouvelle cuve. Il le vit rater une marche et tomber. Il le vit, la pâte cassée, se relever tant bien que mal alors qu’un câble arraché dans la chute mettait le feu. La suite n’était qu’explosion.

-Quelle belle mort, commenta le prétendu défunt. Mort en me bourrant la gueule, l’œuvre d’une vie ! Mais bon, ivre si vite, ça colle pas. Dommage Sinister.

Il ricana.