The Nightmare before Christmas [PV : Ciera Blackpool]

Ciera acquiesça qu’elle serait prête à tuer ; cependant, le faire de sang froid… elle doutait. Elle se savait incapable de planifier cela à l’avance, comme un tueur, ce qui dans un sens rassura et inquiéta Amy : Nightmare n’était pas un monstre comme les Serialkiller ou les Crosskiller, mais le faut qu’elle se comparait à eux laissait entrevoir une évolution.

Ciera doutait, cela était plus que net sur son visage, dans son attitude, et se comprenait également. Nephilim voulait l’aider, mais avant qu’elle n’eut put dire un mot, l’autre reprit, plaçant une barrière entre-elles deux, pour se protéger ou protéger l’italienne, cette dernière n’aurait su le dire.

Elle décrivit ensuite comment se passait une attaque : son pouvoir n’était pas que de faire des illusions, Ciera absorbait également la peur, s’en nourrissant. Amy déglutit ; c’était pas Nightmare qu’il fallait l’appeler, c’était Nightterror.

Nephilim s’en voulut immédiatement de cette pensée qui lui avait échappé, et prenant son courage à deux mains, elle quitta son lit pour aller jusqu’à la table, s’agenouillant devant Ciera.

- Tu as raison, je ne peux pas comprendre ce que tu ressens. Est-ce pour cela que je ne puis t’aider ? Tu ne l’as pas choisi, comme tu dis, mais tu semble en être dépendante. Ne te laisse pas contrôler par ton pouvoir. C’est à lui d’obéir, et non l’inverse. Je ne te connais que depuis quelques minutes, mais je crois que tu es quelqu’un de bien. Tu te tiens sur une ligne, il ne tient qu’à toi de choisir le bon côté. On sera là pour t’aider ; je serais là pour t’aider.

Nephilim savait prendre un grand engagement, mais elle avait déjà prit sa décision depuis longtemps ; aider les autres, envers et contre tout. Sans que cela soit franchement établit entre-elles, Amy allait faire de Ciera sa protégée en quelque sorte. Elle ferait de son mieux pour l’aider à faire les bons choix, à s’intégrer, elle tenterait de la soutenir, quoi qu’il arrive.

L’Institut, les X-Men et Xavier avaient jugé bon de placé Ciera avec elle, et l’italienne ne voulait croire que cela était un hasard ; elle se montait peut-être un film en pensant à une mission, mais elle s’en acquitterait comme telle. Si elle voulait finir psychologue à l’Institution Charles Xavier, il allait non-seulement qu’elle ait son diplôme, mais également qu’elle réussisse à aider les mutants, dont le facteur gène X rendait certain plus instables que les humains. On comptait sur elle avant qu’elle n’ait les compétences, mais elle ferait de son mieux : pour eux, pour Ciera. Pour Dieu aussi, qui avait probablement choisit qu’elle vienne en aide à cette jeune femme perdue.

- Si tu as besoin d’être seule pour réfléchir, comme tu voulais le faire à l’instant, dehors ou dans la chambre, dit-le moi ; je te laisse faire. Si tu veux continuer de discuter ou poser des questions, je suis là aussi. J’aimerai juste une chose, si jamais tu te retrouve en position de tuer quelqu’un pense à cela : nous sommes tous des créatures de Dieu. Eux, toi et moi.

Sachant qu’elle ne pourrait faire plus, Amy se redressa, posant sa main contre la joue de Ciera pour qu’elle la suive du regard.

- Tu n’es plus seule maintenant. Tu as des gens sur qui compter.

Ciera répéta la définition du vivant d’Amy, n’y croyant visiblement pas. Colère, dégout, mépris, tant de mélanges formant de la haine et traduisant la désillusion. Nephilim se pinça les lèvres, ce n’était vraiment pas la chose à dire, visiblement. En même tant, c’était compréhensible, puisque les plus grands tueurs de mutants à l’heure actuelle étaient des fanatiques chrétiens.

Nightmare n’était pas non-plus convaincue qu’elle parviendrait à dominer son pouvoir, mais finit par devenir plus pensive. Son pouvoir n’était pas offensif qu’envers les autres, il s’attaque aussi à la sienne. L’italienne ne pouvait imaginer ce que c’était de devoir luter contre elle-même, elle qui s’était toujours acceptée et n’avait jamais eut à remettre sa nature en question. Cependant, il lui semblait que si Ciera n’y croyait pas, elle n’y parviendrait jamais.

L’irlandaise soupira en secouant la tête, avec un sourire forcé, triste, désespéré.

- Je crois que t’y arrivera, Ciera. J’ai confiance en toi, voulut la rassurée Amy, sincère dans le fait qu’elle croyait que l’irlandaise ferait de son mieux pour essayer.

L’espoir finit par renaitre, après de longues secondes de tristesse. Nightmare releva ses yeux si spéciaux, regardant Nephilim, son sourire n’étant plus forcé.

Elle savait qu’elle n’était plus seule, qu’elle l’avait trop été…

Elle remercia même Amy pour cela.

- Ne me remercie pas, c’est normal, la rassura l’italienne. Je serais là si tu as besoin de moi, pour quoi que ce soit, Amy tapota la joue de Ciera. Comme une amie ; je suis ton amie, si tu veux de mon amitié.

Se retournant, elle commença à faire le tour de la chambre. Le rôle de tutrice ne lui allait pas, même si c’était ce qui lui semblait devoir assumer par rapport à Ciera. Regardant dans sa direction, elle pensa qu’il était temps de passer aux sujets classiques d’une cohabitation.

- Comme on va rester un moment ensemble dans notre chambre, je voudrai savoir : t’as des horaires particuliers ? Des p’tites manies ou autre ? Perso je me lève assez tôt, et je me couche également assez tôt. Je laisse trainer mes bouquins sur la table… des trucks dans le genre. Demain je te fais visiter l’Institut, mais pour ce soir, faut déjà que tu prennes tes aises. Alors, tu veux un lit en haut ou en bas ?

Remettre l’histoire du lit sur le tapis pouvait être une bonne comme une mauvaise idée, mais comme il y avait deux mezzanines, cela ne devrait trop poser de problème. Enfin quelqu’un d’autre pour partager avec elle cette grande pièce.

- Y a quelque chose que tu veux faire ce soir ? La pièce a pas de secret, mais on peu un peu discuter de l’Institut, si t’as des questions, ou encore parler de tout et de rien ou… Amy baya. Pas qu’il se faisait tard, mais elle avait presque atteinte l’heure habituelle de son couché.

Amy fut légèrement gênée, sa fatigue intervenant au plus mauvais moment.

- Désolée… dit-elle, prenant une tête de chien maltraité. Bref, t’as une idée pour occuper la soirée ?

Ne pas rester sur ses sujets tristes, où elles n’allaient que s’enfoncer. Changer de sujet, pour d’autres plus agréable. Ne pas laisser une chance à Ciera de retourner dans sa tristesse et son pessimisme.

Ciera sembla un peu plus méfiante, sans doute du fait de l’insistance d’Amy ; tant que cela marchait, l’italienne était satisfaite. Le changement de sujet ne sembla pas déplaire à Nightmare, qui, bien que trop neutre pour ne pas dissimuler quelque chose, répondit au coup par coup.

Elle allait dormir sur le lit du haut de la mezzanine déjà occupée par l’italienne, ce qui laissait l’autre entièrement libre pour qui voudrait la prendre. L’irlandaise était un couche tard mais elle tenterait de ne pas faire de bruit.

- T’en fais pas, je dors comme une masse, voulut plaisanter Nephilim.

Ciera bailla en mimétisme, et du coup, elle décida que se coucher selon les règles du couvre feu serait une bonne idée ; Amy se réjouit plutôt de cette décision.

Se décidant à ce mettre en tenue, elle fit cela avec bien plus de pudeur que Ciera, passant sa chemise de nuit au dos déchiré de manière à ce que les Ala-pulmos puissent se déployer librement durant le sommeil, chose qu’elle faisait inconsciemment en dormant, avant d’ôter tout vêtement superflu.

Une fois ses affaires pliées au pied du lit, l’italienne laissa Ciera s’installer avant d’éteindre la lumière. Elles avaient toutes deux des lames de chevets accrochés au mur, à leur niveau, mais Amy préféra faire le retour dans le noir. Finalement, une fois qu’elle fut installée, prenant sa position fœtale habituelle, Ala-pulmos sortant et venant se coller contre la peau de son dos, elle ferma les yeux.

Ses pensées commencèrent à défiler rapidement dans sa tête, mais avant que leur flux ne devienne trop éloigné et flou, l’italienne déclara une dernière phrase à sa nouvelle colocataire.

- Buona notte, bonne nuit.

Elle n’attendait pas vraiment de réponse, mais cela faisait maintenant pas mal de temps qu’elle n’avait put le dire à personne, et elle était plutôt contente de pouvoir le faire à nouveau.

Mine de rien, elle n’avait jamais été seule dans une chambre comme depuis le départ, mi-janvier, de l’autre occupante, rappelée par ses parents pour être protégée des vents de violence anti-mutant. Comme si l’Institut pouvait être la cible des actes des Purificateurs.

Malgré qu’elle eut dépassé depuis quelques temps maintenant cette peur des fanatiques, les hallucinations de Ciera l’avaient conduite à voir une vérité qu’elle avait rejeté de toute sa conscience ; cette vérité, c’était que l’Institut pourrait peut-être un jour être touché par les flammes.

Ce fut sur cette pensée que Nephilim s’endormie, et il y avait une grande probabilité pour qu’en cette nuit, les cauchemars récurent de Mutant Town ne reviennent la hanter…