Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Sam 12 Jan - 14:56
Elle n’était pas à l’origine de ce rendez-vous, c’est certain. Mais il lui avait été suggéré par Xavier parce que leur parcours au cœur de l’Institut avait été somme toute assez similaire. Ils étaient tous les deux sous le coup d’un placement dans le programme de réhabilitation du BAM, ils étaient tous deux ce que l’on peut nommer sans détour des criminels, ils étaient tous deux en quête d’une certaine rédemption même si la Ptite Rousse semblait avoir fait la paix avec elle-même et être de ce fait par son accession au rang de X Men, nouvelle qui avait eu un sacrée retentissement dans l’établissement, une sorte de modèle d’un parcours chaotique mais s’étant soldé par un « happy end » aux yeux de personnes extérieurs. Il n’en était rien car Caitlyn était sortie brisée de l’épreuve de passation et même si à l’instar de sa compagne et bientôt femme, AmY de Lauro, elle affichait cette sérénité et assurance de ceux qui se devaient à présent d’incarner l’idéal d’une vision utopique.
Le passif entre eux était lourd, très lourd. Leur dernière rencontre s’était soldée par deux quasi-morts. Une électrocution en rêgle pour l’enfant-rat et un arrêt cardiaque faisant suite à une over-run pour Fuzzy. On parlait souvent de « l’incident de la bibliothèque » mais jamais personne n’y avait vu plus qu’un accident de perte de contrôle sur un pouvoir. Peu savait que les choses étaient beaucoup plus complexes que ce simple résumé des manifestations de l’évènement. Ernest lui-même l’ignorait. Elle n’avait pas trouvé la force de s’excuser, dans un premier temps elle nourrissait une sévère haine envers lui car elle le tenait responsable de la résurgence des souvenirs du passé et de ce qu’ils impliquaient d’horreur et de souffrance. Cette colère injuste mais humaine s’était estompée au fil des épreuves, laissant le temps cicatriser les plaies : du moins, les siennes. Tant de choses depuis : Amy, sa passation, sa mort, sa renaissance, Rachel, Jubilee, Mister Hopes, sa propre passation, son mariage…Beaucoup de choses et si peu de temps comme si la vie elle-même semblait s’accélérer. Et lui ? Que dire ? Ce qu’elle en savait de son dossier pour l’avoir parcouru avec attention, plus d’attention qu’elle en prenait habituellement non pas qu’elle prenait plus à cœur sa fonction de conseillère sociale mais simplement qu’elle se souciait beaucoup plus de son cas, à lui.
Devenir X Men ? Il en avait évoqué le souhait et cela a laissait perplexe. Que savait-il se petit bonhomme de ce que cela impliquait, du poids et des responsabilités qu’il devrait porter ? Non pas que chaque défenseur de la vision de Xavier fut irréprochable, certains prenaient le lieu pour un moulin, d’autre pour un secret story, d’autres s’étaient visiblement remis en question ou trahissait l’esprit X Men par un comportement non approprié. La vérité restait que chacun évoluait à son rythme, c’est du moins ce que préconisait Xavier. Il existait un noyau dur de X Men mais cette « entité » était mouvante, se réinventée par ses membres présents et passés. Certains s’investissaient, d’autres partaient, d’autre encore « dérivaient ». C’était un « esprit » plus qu’une équipe et c’est réellement ainsi qu’on pouvait le percevoir.
Caitlyn avait précisément exprimé son choix à Xavier « une main qui aide, pas une main qui cogne ». Elle se retirerait donc des interventions sauf pour superviser une équipe et épauler son amour, pas question d’être un agent de terrain prête à donner le coup de poing aux quatre coins du pays car c’est ici, dans ce lieu qu’elle voulait aider ces autres. C’était vers les autres une fois encore qu’elle voulait se tourner et tourner le dos à sa nature d’arme de destruction massive. Vers les autres toujours enfin, et pas contre eux. L’altruisme au point de se sacrifier, elle l’avait prouvé là-bas dans cette salle avec la terrible incarnation d’une Rachel hors contrôle.
Plus femme, cheveux rattachés en une longue tresse rousse lui cascadant sur l’épaule, vétue d’un tailleur, jupe d’une couleur violette, elle était à présent bien loin de son look d’ado attardée. C’était sa tenue de travail comme elle aimait à le souligner en ricanant tout en se préparant le matin devant son miroir. Bien loin aussi d’une Jubilée qui restait sa référence en tant que combattante et d’amie, sans doute la plus proche qu’elle eut, Amy étant cette autre moitié d’elle-même. Pour l’heure, il faut bien l’avouer, c’est avec un certain stress qu’elle poussa la porte de cette salle de classe qui souvent lui servait de bureau improvisé et où il l’attendait déjà, sans doute agaçait par l’attente. Toute professionnelle que l’on puisse être on échappe rarement à la nature humaine et ses manifestation : appréhension, ressentiment, excuse, honte, déception, illusion, surprise….c’est peut-être de tout cela qu’il s’agissait et tout cela qui rend cette chose fragile que l’on nomme vie, plus douce et plus pertinente à expérimenter.
Briser le silence pour éviter qu’il devienne d’emblée trop lourd à porter ou trop encombrant pour le meubler.
- Bonjour Ernest, je te remercie d’avoir accepté ce rendez-vous. J’ai tout à fait conscience que ça doit être un moment des plus « incongrues » mais mieux vaut tard qu’jamais, nan ? C’est c’qui se dit…du moins surtout pour les personnes TRES en retard.
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Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Sam 12 Jan - 17:47
Ernest errait en lui-même. L’hypermnésie muait sa tête en une dense forêt de pensée où il était si facile de se perdre. Il y venait pour trouver une idée, en voyait mille autres, et du coup l’introspection s’engageait sur bien des détours. Sans discipline, c’était la ruine assurée de la concentration. Heureusement que le jeune mutant n’était pas en reste niveau facultés intellectuelles. Heureusement qu’il avait su dompter, à sa façon, sa mémoire démesurée.
Aujourd’hui, pourtant, il ne fit pas d’effort. Il se laissa glisser, dériver, presque curieux de constater où allait le mener pareil naufrage intérieur. Curieux aussi était ce rendez-vous. Il ne savait qu’en penser, qu’en attendre. Il n’avait rien oublié, forcément, de l’incident à la bibliothèque. Il aurait pu y rester mais s’en était bien tiré. En voulait-il à la rousse ? Un peu, sans doute, il n’était même pas sûr. La mort, il l’avait effloré plusieurs fois. Il l’avait même désiré. Néanmoins cette période était révolue. Depuis que sa vie ressemblait de nouveau à quelque chose, il voulait la garder. Dans la bibliothèque, il avait eu peur, enfin après coup, avec le recule. Car tout était allé si vite, même pour lui. Caitlyn était-elle pour autant responsable ? N’avait-il, lui-même, pas été indélicat ? Un temps, il avait nourrit le projet de s’excuser. L’occasion ne s’était pas présentée. D’autres priorités avaient vues le jour. Bientôt, il reverrait Daniel. Comment ne pas y songer ? C’était un autre sujet...
Altérion était venu en avance, dix bonnes minutes. Son attente avait été peuplée de réflexions assez stériles. Le naufrage ne le mena nulle part si ce n’était à avoir entrevu des questions décousues. Pas de réponse aucune. Au moins, le vrai but était rempli : ne pas stresser. Quand il entendit la porte pivoter, il détacha son regard du point imaginaire quelque part sur le mur et il le tourna sur la jeune femme.
Elle avait changée, se dit-il. Il la préférait ainsi. Lui, par contre, portait toujours son veston, sa chemise et son pantalon de velours. Il était toujours le rat de bibliothèque de la dernière fois. Elle fut la première à briser le silence. Il lui répondit de son ton posé, un peu froid. Il était souvent un peu froid, c’était dans son dossier.
-Bonjour Madame Elioth. Félicitation pour votre... admission.
15 ans d’âge mais difficile de le savoir avec le porteur de l’Altérium. Tantôt adulte, tantôt enfant, le décalage était constant. Ernest surpris en lui un peu d’hostilité. Après tout, il en voulait peut-être un peu plus à la rousse qu’il ne le croyait.
-Mieux vaut tard que jamais, certes, mais pour quoi au juste ?
Evidement qu’il avait une idée. Mais il voulait l’entendre. Allez savoir pourquoi... Altérion resterait étrange encore longtemps.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Dim 13 Jan - 8:33
Elle inclina la tête dès qu’elle fut entrée dans la pièce retrouvant le calme et la sérénité qui faisait d’elle une professionnelle. On dit souvent que les choses changent, une appréciation de jugement complètement inexacte car ce n’est pas les choses qui changent mais les personnes, les choses, elles, ne sont que ce qu’on en fait au fond. Caitlyn fonctionnait par mimétisme, adoptant son comportement à celui de son interlocuteur afin de créer un climat favorable à la communication, elle attendit donc une réponse à sa première salve pour savoir de quoi ce climat était fait.
« Bonjour Madame Elioth. Félicitation pour votre... admission. »
Elle avait sa réponse et se contenta d’un léger sourire accompagné d’un hochement de tête afin de remercier, froid il l’était et sans doute d’une maturité bien plus creusée qu’il n’y paraissait, son dossier l’avait effectivement mentionné : le protocole Xavier était ainsi fait que peu de choses échappée à la perspicacité de l’analyse. C’est bien un adulte qu’elle avait face à elle, du moins un adulte dans ce qu’il affichait dans ses relations sociales. Enfin quoi ? Avec un tel passif, comment en aurait put-il en être autrement ?
Fuzzy tira une chaise afin de pouvoir s’installer en face de lui, lui montrant ainsi qu’elle ne désirait pas créer de distance entre eux. Elle se débarrassa de sa veste et la déposa sur le dossier de la chaise, dégageant sa longue tresse rousse qu’elle bascula derrière son dos avant d’assurer ses assises pour être confortablement installée.
-Mieux vaut tard que jamais, certes, mais pour quoi au juste ?
Oh.de l’hostilité ? Après tout, c’était plus que légitime non ? Si c’était cependant une tentative pour la déstabiliser il faudrait bien plus que des mots, bien plus en effet aux vues des épreuves qu’elle venait de s’imposer et qui lui avaient été imposées pour devenir ce qu’elle était devenue, c’était ici le moment où jamais de dresser un constat de tout le chemin parcouru et de lui montrer à lui tout celui qui restait à parcourir si tel était son objectif.
- Hum…D’abord, laisses tomber les « Madame », tu pourras m’appeler Madame quand je serais mariée, ce qui ne va pas tarder. « Caitlyn », je crois qu’on se doit bien cela.
Mieux vaut tard pour quoi ? Des excuses peut-être ? Dans ce cas, je te prie de les accepter, je suis désolée de ce qui s’est déroulée à la bibliothèque, ce qui s’est passé là bas…était ni plus ni moins une perte de contrôle de pouvoirs qui a failli me tuer moi aussi. J’sais que Rachel en a parlé, c’est une de mes meilleures amies, je te remercie de lui avoir expliqué, elle n’était pas en état de comprendre, pas encore. Quoi qu’il en soit, ce « phénomène » dont j’ignorais l’existence, a été déclenché par une…rupture psychique…Je suis ici , entre autre, pour t’expliquer tout cela et pour essayer de..t’aider du mieux que je puisse l’faire parce qu’en fait, on se ressemble bien plus que tu ne peux le croire, même si tu m’juges grossière et idiote.
Caitlyn marqua une pose, s’adossant un peu plus dans son siège et l’observant une longue minute.
- Peut-être est-il judicieux de commencer par le moment où nos chemins se sont croisés, une première fois. On s’est quitté lors d’une fusillade, fusillade qui m’a laissé avec une bastos dans le ventre, il y a fort longtemps. Tu ignorais qui j’étais à part une cinglée capable de foudroyer n’importe quoi en me marrant stupidement. J’vais t’éviter l’discours chiant sur mon enfance, ma jeunesse, mes errances, ma délinquance juvénile et mon passé de SDF pour me concentrer sur ce que j’étais alors : une pauvre conne qui mettait ses pouvoirs au service d’une organisation criminelle chapotée par un individu du nom de Sinistre et nommé les Maraudeurs. Aussi dangereuse que les confréristes, mais…je sais à qui je m’adresse, il est fort possible que tu en ai entendu parlé, non ? J’ai fait les mauvais choix, j’ai suivi les mauvaises personnes, je vivais avec Byron qui lui ignorait ce que j’étais mais n’était pas tres..clair…non plus, j’l’aimais, ca nous suffisait. Peu de temps après notre rencontre et il est fort possible que cela soit due à cette dernière, une organisation terroriste, qui n’avait rien à voir avec les purificateurs à plastiqué notre appartement. Je m’en suis sortie, pas Byron, ni mon frère. C’est…le destin, je préfère voir ça comme ça. Je suis restée seule et j’ai déconné, je n’avais plus de raisons de ne pas couler plus bas, de ne pas me détruire, j’étais anéantie. Je suis devenue une bête de guerre au service de Sinistre, j’ai tué…beaucoup de monde. Non je n’y ai pas pris de plaisir parce que je ne ressentais plus rien mais je priais pour que ca s’arrête, je cherchais cette bale qui mettrait fin à ma course désespérée et elle n’a pas été tirée. En fait, j’étais pire que certains confréristes, je n’avais aucun idéal, aucunes perspectives. - L’inévitable…Une embuscade qui tourne mal et le BAM sur le dos, j’ai pris une déflagration dans la tête qui m’a laissé morte et dans le coma. Ils m’ont…reconstitués, j’sais pas…mais j’avais aucun souvenir de ce que j’avais fait à mon arrivée à New York, le Black Out total. Ils auraient dû m’enfermer à vie et c’est ce qui était prévu à l’origine. Mais un homme s’est battu pour moi. C’est le premier…le premier à avoir cru en moi, à avoir cru qu’il n’y avait pas de fatalité, que nous pouvions changer et devenir meilleur si on pouvait nous montrer la voie, si l’on nous guidait et nous laissait le temps de « faire ses choix pas nous même ». Je crois que tu connais très bien cette personne, il s’agit de Daniel Hopes.
Une nouvelle pause, bien sûr que je savais ce qu’il représentait à ses yeux, le dossier était plus que complet et je n’avais pu m’empêcher de contacter mon référent afin de lui demander des explications complémentaires en tant que X Men, ce qui l’avait d’ailleurs laissé sans voix. Était t-il fier ? Je ne sais pas…Surpris, alors là complètement oui. Il m’a dit que j’étais l’une de ses plus belles réussites, je suppose qu’Ernest en est une autre, sauf qu’il ne le sait pas encore.
- Il s’est effectivement démené pour me faire intégrer le programme de réhabilitation de l’Institut en collaboration avec le BAM. A dire vrai, je m’en foutais royalement, je ne savais pas ce qu’on me reprochait au juste à part d’avoir tué un homme en légitime défense à San Francisco alors qu’il braquait ma caisse dans un fast food. J’ai vu cet endroit comme un substitut à la taule, une sorte de maison de correction. J’en avais strictement rien à battre mais j’ai fait deux rencontre qui ont changé ma vie : une jeune étudiante du nom de Amy de Lauro et une X Men du nom de Jubilee. La première m’a fait redécouvrir à quoi servait un cœur, la seconde que je n’avais pas vocation à être mes échecs en permanence, que je pouvais me fixer un but et changer. J’ai décidé de les suivre, d’écouter et d’apprendre. Amy était ma force…puis..mon amour, c’est une autre histoire. - Ce jour-là à la bibliothèque, Ernest, sans faire exprès en prononçant le nom de Byron, tu as « débloqué » ma mémoire…toute ma mémoire de tout ce qui s’était passé durant cette période de maraudage, de toutes les souffrances et les horreurs que j’avais faites. C’est pas évident de se découvrir criminelle et meurtrie par la perte d’êtres chers en trois secondes, c’est pourtant ce qui s’est passé et ça à entrainer…ce que tu as vu. Ils m’ont rapatrié au BAM, comme tu le sais. Je n’étais plus une simple étudiante gaffeuse, j’étais une terroriste consciente. J’ai dû faire un choix….Un choix de vie et m’y tenir. Mais j’avais des personnes aimantes autour de moi. J’avais Amy, Jub et même M’sieur Hopes. Je te passe ce qui a suivi sauf que c’était dur, et douloureux. J’ai voulu mourir, j’ai voulu m’enfuir, mais ils ont toujours été là pour me soutenir, l’Institut a toujours était là et je suis son enfant, aussi bien en tant qu’X men qu’être humain.
Une nouvelle pause.
- Est-ce que tu comprends où je veux en venir ? Nous sommes nos choix. Ni plus, ni moins. Peux-tu alors me pardonner et accepter cette main que je te tends ? Je crois savoir que tu n’as pas rencontré d’X Men pour parler de ce que tu veux devenir, alors même si ça parait incroyable, j’en suis une et je sais parfaitement ce que implique une vie de rédemption. C’est pour ça que Charles m’a envoyé, je suis la mieux placée pour t’en parler.
Invité Invité
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Dim 13 Jan - 10:24
Ernest Lenoir écouta sans un mot, sans presque une réaction. Etrange était la situation. Il n’avait rien prévu, il s’en était bien gardé. Mais il n’aurait pas imaginé entendre ce genre de discours, pas formulé ainsi, pas sans une introduction plus fouillée ou quelque chose du genre, pas surtout venant de Caitlyn Elioth. Cette dernière l’avait deviné, il n’avait pas beaucoup d’estime pour elle. N’ayons pas peur des mots : elle était trop stupides ou, tout du moins, donnait l’impression d’être trop stupide pour mériter l’estime d’un rat surdoué. Altérion s’était retranché derrière cette façade d’impassibilité qui lui était si familière. C’était si facile de se cacher, de ne pas se montrer tel qu’il était vraiment. Ainsi, espérait-il, il pouvait étouffer l’hostilité qui grondait en lui. Mais voilà, cette hostilité s’en était déjà allé. A la place : un sentiment de révolte un peu différent. Elle, l’insupportable rousse, lui sortait un poignant monologue. Ce n’était pas à elle de lui dire ça ! Il refusait les rôles qui se dessinaient ! Il ne voulait pas lui être subordonné, au propre, au figuré, peu importait, c’était une insulte ! Il ne voulait pas qu’on les compare ! Il n’avait rien à voir avec elle, rien du tout ! L’affirmer était ridicule !
Ses traits bestiaux se durcirent. Sa mâchoire se crispa. Son rouge regard gagna en intensité. Sa façade s’effritait. Sa réaction était, au fond, assez juvénile. L’évidence lui apparut. Dès lors, il se fit violence. Eclater, ça aurait été perdre la face. Et ça, jamais ! Alors fallait-il pour autant entrer dans le jeu ? Mais ce n’était pas un jeu ! Il avait cru son orgueil mort et pourtant il altérait présentement tout son jugement. Il se mordit légèrement les babines. Un trouble diffus apparut sur son visage. Sa respiration se fit plus profonde. Des noms le firent tiquer, Cinister, Daniel... Des évidences lui apparurent... Il ne pouvait les nier. Et voilà tout le poids des promesses prises qui lui tombait dessus. Il avait juré de changer. Il n’avait pas le droit de se laisser aller à l’erreur. C’était dur, si dur de luter contre ses préjugés.
Caitlyn termina et le silence s’installa. Il la fixait toujours, en proie à d’intenses réflexions. Constatant qu’il risquait de ne pas s’en sortir, les sentiments troublant la logique, il fut extrêmement violent et réprima tout en bloque. Tant pis si, après ce rendez-vous, il s’enfilait double doses d’inhibiteurs et se défoulait dans le gymnase. Il soupira, secoua la tête et, enfin, s’exprima. Les mots étaient choisis. Sa réplique manquait de spontanéité. Mais il y avait dans son ton une froide fermeté.
-Je n’ai pas à t’en vouloir Caitlyn. J’ai manqué de tact. Si j’avais su, je n’aurai pas été aussi direct. Or, je ne pouvais pas savoir.
Depuis son retour à l’Institut, Ernest ne ménageait pas ses efforts. Il était parfois si dur avec lui-même qu’il pouvait inquiéter. Il lui restait l’excessivité de ses sombres périodes d’existence. En cet instant, il le montrait un peu. Quand il poursuivit, toutefois, il y avait un peu plus de sincérité dans ses mots.
-C’est vrai qu’on se ressemble. Je vais m’y faire. Je connais Sinister, il m’a mit la main dessus, la Confrérie m’a libéré. L’Altérium titille les savants fous. Ça, j’m’y suis déjà fait. Bref. J’imagine que le mieux, nous concernant, c’est de faire une croix sur ce passé puisque c’est seulement maintenant qu’on se... découvre.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Dim 13 Jan - 14:31
-Je n’ai pas à t’en vouloir Caitlyn. J’ai manqué de tact. Si j’avais su, je n’aurai pas été aussi direct. Or, je ne pouvais pas savoir.
Généralement Cait passait pour ce qu’elle n’était pas, une gentille (plus ou moins) idiote exubérante. Cet aspect de sa personnalité avait comme avantage de ne pas braquer l’attention sur elle ou de faire fuir les fâcheux. Ce masque, elle le portait avec une dextérité déconcertante au point que très peu de personnes finalement avait pu voir son véritable visage, et c’est sans doute pourquoi les réaction à son ascension au rang de X Women choquait tellement les élèves qui finissaient par se demander ce qu’il pouvait bien passer par la tête de Xavier pour confier une telle charge à une cinglée de la sorte. Elle n’avait comme défaut que de ne pas savoir mentir et un excès de franchise assez déstabilisant mais en revanche, elle discernait on ne peut mieux les subtilités des discours qu’on lui adressait, surtout lorsqu’ils provenaient d’un individu aussi intelligent ( d’après les dires de Hopes et les faits rapportés sur son dossier) que Ernest Lenoir. La structure, le « or » judicieusement placé et cette phrase qui en rien n’approuvait ses excuses, le ton même loin d’être naturel…le message en devenait explicite. Ca ne passait pas, sa démarche et sa franchise avait été un coup d’épée donné dans l’eau, il y avait un peu de ressentiment la dedans mais surtout du mépris. Du mépris pour elle ? Qui était-il pour la juger sans la connaitre ? Caitlyn s’abstenait de juger, préférant comprendre mais respectait toujours l’opinion de ses vis-à-vis. Il lui renvoyait par cette fin de non recevoir, son discours dans la figure, soit…Dommage. Il ferait donc partit de ces individus qui s’arrêteraient à une première lecture de ce qu’elle était. Elle n’était pas venu pour se faire aimer de toute façon, juste par intégrité et soucis d’expliquer ce qui devait être expliqué.
- C’est vrai qu’on se ressemble. Je vais m’y faire. Je connais Sinister, il m’a mit la main dessus, la Confrérie m’a libéré. L’Altérium titille les savants fous. Ça, j’m’y suis déjà fait. Bref. J’imagine que le mieux, nous concernant, c’est de faire une croix sur ce passé puisque c’est seulement maintenant qu’on se... découvre.
Elle tiquait et posait ses mains à plat sur la table tout en esquissant un léger sourire.
- Dieu me garde de dire qu’on se ressemble Ernest, j’ai pour principe de ne jamais juger personne. Je dis seulement que nos parcours sont analogues mais chacun réagit selon sa personnalité et sa perception des choses. J’te demande pas non plus de t’y faire, je ne t’imposerai pas ma présence passé cette entrevue, je comprends parfaitement que j’puisse agacer, les affinités ne se commandent pas. J’essaye juste de faire ce qui me parait juste, sans aucune arrière-pensée. Je tenais à m’excuser et à m’expliquer et je te remercie d’accepter cette opportunité pour moi d’le faire. Le sujet est clos, j’pense.
Fuzzy prit une inspiration et le regarda d’un air relativement neutre, très adulte et loin de son habituel attitude de femme enfant. Elle posa son coude sur la table afin d’y faire reposer son menton dans la paume de sa main.
- Bien. On m’a dit que tu te destinais à endosser la cause des X Men et de Xavier ? Je t’ferais pas l’affront de te justifier ou m’expliquer tes motivations, tout ce qui m’intéresse de savoir au juste c’est que tu m’expliques ce que c’est pour toi, un X Men. A quoi crois-tu qu’on sert en ce monde ?
Invité Invité
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Dim 13 Jan - 16:15
-Je...
Ernest débuta mais se retrouva dans l’impossibilité de poursuivre. Son visage se peignit de confusion. La nature de l’échange précédent était déjà presque surréaliste. Mais là, c’était trop. Discuter de sa vocation... avec Caitlyn... non, ce n’était pas possible. C’était un rêve, oui, un rêve ! Elioth était une X-Men. Ce ne fut qu’à cette seconde précise que cette constatation le frappa comme un mur en pleine face. Ho, oui, bien sûr, il avait entendu les rumeurs. Le contraire aurait été difficile. Mais il n’y avait porté aucun crédit. Une blague sans doute. Et bien non.
Il cligna des yeux et observa de nouveau la jeune femme. C’était quoi ce délire ? Etait-il seulement possible qu’il se soit fourvoyé à ce point au sujet de la rousse ? Celle qu’il pensait avoir cerné ne pouvait pas devenir X-Men. Elle lui avait prouvé le contraire. Et ce discours, cette réponse... c’était à peine s’il pouvait concevoir être en face de la même personne.
Et voilà qu’Altérion baissait la tête. Un sentiment de honte, aussi soudain que puissant, l’accabla. Il avait beau dire, il avait beau faire, personne ne pensait que lui-même pouvait devenir X-Men, en tout cas, aucun jeune. Au fond, est-ce que sa réputation valait mieux que celle de Caitlyn. Ok, il était une tête, un intello. Mais il était un rat qui avait trainé dans les égouts et qui avait eu un comportement déviant. Ça, il faudrait du temps pour l’effacer. Et lui, au lieu de profiter de cette expérience, il y restait sourd, il faisait ce qu’il reprochait aux autres. Sa fierté, insidieusement revenue, plia bagage. Les efforts consentis par Lenoir depuis des semaines payaient tout de même. La remise en question était de taille et il était temps de montrer que ce n’était pas que du vent. Il répondit, après un temps de retard, la tête toujours basse et la voix pensive.
-Pour moi, les X-Men œuvrent pour les autres, pour la paix. J’y vois une sorte de sacrifice de soi pour la cause qu’on estime juste. Ils portent un message de tolérance, d’espoir. Je... hum... je ne pensais pas que tu en ferais partie un jour. Je crois que c’est à moi de m’excuser.
Ernest se refusait à remettre en cause la décision de Xavier. Alors l’erreur venait de lui. Il l’admettait, cette fois avec sincérité. Il se sentait idiot. A quoi bon être le roi du calcul mental s’il manquait tant de discernement ? Au moins ne voulait-il pas persister dans cette réaction stupide.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Dim 13 Jan - 21:29
Je m'allongerai Dans une soute Sous terre Je ne laisserai pas ça arriver a mes enfants Rencontrer le monde réel sortant de ton obus Avec des elephants blancs Des canards se reposant J' ouvrirai Les petits yeux des bébés
Levant d’abord un sourcil interrogateur face à son hésitation, elle le laissa argumenter sur sa vision d’être X Men. Elle ne put s’empêcher de laisser s’échapper un léger rire non pas moqueur mais sincère, emplit d'une douce indulgence, lorsqu’il lui avoua son étonnement de la voir faire partie de l’équipe des X Men. Elle appuya sa réponse d’un geste charmant de l’index pour tapoter son front.
- C’est Descartes pour illustrer son « cogito ergo sum » qui aimait à écrire qu’on ne devait en aucun cas se fier à ses sens parce qu’ils étaient capables de nous tromper, ce qui de loin nous apparaissait rond pouvait se révéler de près carré en fin d’compte. Tu t’es fié sans doute à la rumeur de ce qu’on disait d’moi ou de ce que j’voulais laisser croire parce que ca m’arrangeait. Tu aurais pu méditer sur la Bible aussi, ne juge pas si tu ne veux pas être jugé. J’vais t’révéler un aspect un peu…caché de ma mutation…quelque chose que tu connais j’crois....Je suis capable de mémoriser n’importe quoi en très peu de temps, une lecture suffit…seulement, j’suis, il faut l’avouer, une très grosse feignasse où c’est juste que…j’aime pas trop attirer l’attention là-dessus, ca fait que, je préfère largement qu’on m’prenne pour une pauvre conne.
X Women ? Tu sais…c’est un coup de bol…Une fois par semestre, Xav’ tire au sort un nom pour remplacer un ancien, j’ai juste eu énormément d’chance en fait.
Elle lui décocha un sourire entendu avant de se montrer plus sérieuse, le visage soudain beaucoup plus fermé et sévère.
- Ce n’est pas le Professeur seul qui a décidé de mon statut, c’est toute l’équipe des X Men qui m’a jugée digne pour faire partie des leurs parce que je ce que montre aux autres, n’est pas forcément ce que je suis réellement. Qui pour prêter attention à une pauvre rousse imbécile et gaffeuse, jusqu’à ce qu’elle finisse par vous faire mordre la poussière à l’aide d’un plan que vous ne comprenez enfin que lorsque vous respirez la poussière du tapis ou éviter une apocalypse par la seule arme de sa conviction et de ses paroles apaisantes ? Mais j’suis pas là pour t’expliquer qui j’suis, mais ce que j’suis puisque c’est ce que tu veux être, non ? Rien à battre de mes états d’âme…désolée de m’égarer quelque peu.
Elle décida de se lever pour s’étirer puis sembla s’absorber à la contemplation des dessins d’enfants sur le mur de la salle de classe.
- Ca gronde…dehors. Ca grossit…Une haine rampante, presque ordinaire…insidieuse et foutrement contaminante. La bêtise, Ernest, la bêtise qui invariablement engendre la peur et qui inévitablement débouche sur cette haine, cette colère et…la violence. Ca se concrétise par des mots, des mots durs, qu’on veut ignorer, des visages qu’on détourne et un matin des gestes qu’on ose. Ca se concrétise par des flammes…celles de Mutantown. Tu sais pourquoi j’ai mal, Ernest ? J’ai mal parce que certains gosses ne dessinent plus, j’ai mal parce qu’ils se réveillent en hurlant, j’ai mal parce qu’ils ont peur des flammes. X Men c’est être un pompier, un pompier dont le job consiste à éteindre l’incendie lorsqu’il se déclare. On sauve ce qui doit être sauvé, on sauve les gens d’eux même pour qu’ils apprennent, parce que TOUT le monde peut apprendre, tout le monde peut changer. Tu as raison sur ce que tu dis mais tu n’en vois qu’une partie. X Men ce n’est pas être un héros, X Men c’est être un humain dans ce qu’il a de plus beau : les meilleurs sentiments, la compassion, l’amour, la fierté, la joie, l’intégrité et la tolérance. X Men c’est donner une leçon à ceux qui ont oubliés…qui ont oubliés que les mutants n’existent pas, qu’il n’y a que des humains avec des patrimoines génétiques différents par ce que nous sommes tous sur le même ciel et nous respirons tous le même air. Nous sommes le Pont…le Pont entre ceux qui espèrent et ceux qui souffrent, entre ceux qu’on persécute et ceux qui torturent. Nous ne sommes là que pour donner l’exemple…être meilleur…être exactement ce qu’eux devraient être : paisible, compréhensif et tolérant. Nous incarnons un rêve de paix, une vision qui peut se concrétiser a défait d’être une utopie…mais toute vision, se doit d’être préservé et défendu. J’ai encore une question…Qu’est-ce que l’Institut à ton avis ?
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Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Lun 14 Jan - 9:12
Ernest n’en revenait vraiment pas. Caitlyn était l’illustration même de la formule : cacher son jeu. Et il n’avait rien vu, rien deviné, rien soupçonné. Au final, ce n’était peut-être pas lui l’idiot, mais elle la pro. Voilà qui allait le faire méditer. En un sens, c’était mieux ainsi. Même s’il devait une fois de plus plier en quatre sa fierté et la mettre dans sa poche, la présente situation n’était plus du tout une aberration. Elle était X-Men, elle était dans son rôle et lui, dans le sien. Il n’avait pas à crier au scandale, à l’injustice. Au contraire, il pouvait s’estimer heureux qu’un X-Men lui accorde ce genre de discussion. Ses désirs n’étaient pas pris à la légère. Alors certes, il s’était toujours imaginé vivre cet événement face à Karma, sa tutrice, ou une autre figure célèbre. A la place, il avait la rousse survoltée. Etait-ce pour lui déplaire, maintenant qu’il commençait à réaliser qui elle était en réalité ? Il lui faudrait un peu de temps pour se faire une opinion de l’Elioth V2. En attendant, il lui accorda toute l’attention qu’elle méritait.
Il comprenait ses explications, ses motivations. Il y avait de la force dans ses phrases et ça ne le laissait pas indifférent. Pareille énergie, ce n’était pas banal. Il laissa de côté sa froideur qui n’avait plus lieu d’être. Demeurait juste un peu de trouble. Quand ce fut à son tour, il ne se fit plus prier pour répondre.
-J’étais à Mutant Town quand ça a brûlé. J’ai vu toute cette horreur, toute cette détresse. Je peux la voir et la revoir encore. Mais ce qui m’horrifie le plus dans ce drame, c’est mon propre comportement. J’ai organisé une évacuation de fortune par les égouts, pas par altruisme, c’était juste pour me faire mousser auprès de Magnéto. J’en avais rien à faire de voir tout ces gens se faire massacrer par les Purificateurs. Et ça, c’est un souvenir parmi tant d’autres. L’horreur, certains me l’ont imposé comme Phobos. L’horreur, j’y ai participé comme cette fameuse nuit où Karma m’a ramené à l’Institut. Je ne rêve plus. Mes nuits sont fait de cauchemars et de remords. Déchirées sont mes illusions. Je n’idéalise plus la fonction de X-Men. Je ne veux pas être un héros. Je veux juste ne plus être ce que j’ai été. Je ne pensais qu’à moi. Maintenant, je me dois de penser aux autres.
Il marqua une pause, laissant errer son regard dans la pièce. Il s’attarda sur les dessins. Lui n’avait jamais dessiné. A la place, il écrivait. Dans sa chambre se trouvaient ses manuscrits. Ils contenaient les mots, les lignes d’un enfant. En l’espace de quelques années, il en avait peut-être prit des dizaines. Jeunesse avortée, vie bouleversée, peut-être une banalité pour les porteur du gène mutant.
-L’Institut, pour moi, c’est la dernière chance. Elle me permet d’échapper à la prison mais ça, c’est secondaire. Ce qu’elle m’offre, à moi, à ma mère adoptive, c’est rien de moins qu’une vie. J’y réapprends les fondamentaux de la cohabitation en société. J’y ai retrouvé une scolarité, un rythme d’existence décent. Alors oui, parfois je trouve qu’on est un peu trop sur mon dos mais bon, faut aussi savoir faire des concessions. Ça aussi, c’est important. Je pense qu’il n’y a pas vraiment meilleur environnement pour le développement des jeunes mutants. Je n’ai pas de problème particulier avec ma mutation mais d’autres, si. Ceux-là sont heureux, je pense, d’avoir des gens pour les guider, les rassurer, les accompagner. Parfois, il faut si peu pour bien tourner. Bref, une chance, pour moi c’est vraiment ça l’Institut.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Lun 14 Jan - 16:30
Un nouveau sourire comme toute réponse alors qu’elle quittait la perspective des dessins pour en revenir à sa table constituant une ébauche de bureau ou elle laissa sa main trainer avec paresse sur le dossier de sa chaise avant d’en épousseter quelques poussières qui s’y attardaient. Elle se réinstalla et consulta son portable afin de s’enquérir de l’heure sachant que d’autres obligations liées à sa charge allaient la retenir par la suite dans des délais très brefs. Elle sembla pensive un instant comme si elle cherchait à résumer un flux d’idées lui traversant l’esprit dans un chaos habituel, puis pris une inspiration afin d’exposer le fruit de sa réflexion en inclinant la tête en un geste rappelant l’enfance.
- Hé bien…C’est une profession de foi qui m’parait des plus sincères. Est-ce que ca suffira ? J’en sais rien, il y a toujours un large fossé entre le déclaratif et les faits « sur le papier ». Ta vision de l’institut est somme toute celle de tous les élèves, mais c’n’est pas d’ça qu’il est question ici. J’aurai aimé avoir ton point d’vue en tant « qu’aspirant X Men » pas d’élève. C’est un peu…différent.
Le propos…n’est ni plus ni moins d’changer l’monde, puisque c’est d’ca qu’il est question. Le changer en mieux pour cela il nous faut non pas l’changer dans son apparence ou son fonctionnement, mais l’changer par ceux qui le font tourner : les gens. C’est le cœur des hommes qu’il nous faut toucher, seuls eux sont capables d’agir en ce monde et d’y faire réellement quelque chose. L’intégration, c’est la clé, Ernest. L’institut est une pépinière, nous y formons des jeunes capables plus tard de former, de comprendre, d’expliquer dans le monde du dehors. Nous cultivons des graines qui plus tard donnerons des arbres solides, des arbres qui prendrons racines dans une société cosmopolite et à leur tour…donnerons des fruits. Tu vois ? Si nous même nous apprenons aux jeunes à être tolérants et à faire en sorte de gommer les peurs de ceux « qui ne comprennent pas », alors nous aurons l’pouvoir de changer l’monde et de le rendre plus beau. C’est d’apprentissage et de compréhension dont il a besoin c’monde…pour l’opposer à l’ignorance et la peur.
Son expression se fit plus grave.
- Malheureusement, il y’aura toujours des gens…pour profiter d’la haine, on s’en fout de leurs raisons…politique, suprématie d’une race sur l’autre, intérêts persos…Il y a toujours une part de ténèbres dans l’cœur des hommes mais toujours une part de bonté aussi. C’est aussi le rôle de cet endroit d’assurer la protection des plus faibles et d’éviter les dérives…et peut être un jour de devoir … « nous défendre »..si…si ca tourne mal. J’espère sincèrement..non…je veux faire en sorte que c’jour ne vienne jamais, mais ne pas considérer toutes les éventualités d’un furur, c’est prendre des risques inconsidérés. Un X Men…ne prend jamais de risques inconsidérés, il apprend à prioriser et à faire des choix. Même si ils peuvent être..TRES…douloureux et destructeur, c’est en cela que je te rejoins sur le sacrifice. En Salle des Dangers, je suis « morte » pour protêger des innocents et sauver Rachel, j’ai dû faire…un choix.
- Et toi Ernest ? Quels choix es tu prêt à faire pour concrétiser tes souhaits ? Aider les autres…c’est un vaste programme…et ca ne veut pas dire grand-chose, qu’es-tu prêt à faire, précisément ? Et surtout…et j’en aurais terminé…tu me parles de rédemption, de penser aux autres plutôt qu’à toi. J’ai peur a t’entendre, que c’est surtout pour toi que tu veux faire tout ceci…pour tes besoins à TOI de te voir changer…c’est un peu..hum…contradictoire par rapport à la notion d’idéal, non ? Il n’y a donc que ça, la rédemption ? Le besoin…d’être utile ?
Elle le poussait dans les derniers retranchements de sa logique, précisément là où elle voulait l’amener depuis le départ : réfléchir sur ses motivations en tant qu’individu.
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Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Lun 14 Jan - 18:14
Cette fois, Ernest prit quelques secondes avant de répondre. Son regard étrange était revenu sur le visage de Caitlyn.
-Certains disent que l’amour ou l’altruisme sont des sentiments égoïstes. Tout le monde cherche sa raison d’être, parfois en eux-mêmes, parfois grâce aux autres, mais au fond, c’est la même chose. Ce courant philosophique me dérange. J’aime à croire que le monde ne fonctionne pas sur une logique aussi pessimiste. Mais c’est une façon de voir les choses. Rachel m’a dit, sans doute à raison, que je me cachais derrière une autre vision, celle des chiffres, des équations, de la froide logique. Les sciences formelles aiment expliquer l’univers sans les sentiments. La logique est en cela fascinante car indiscutable, exacte, tout le contraire de la pensée en elle-même, de la relativité des notions humaines... Ma tête bouillonne, je n’y peux rien. Jour après jour, je décortique ma façon d’être, je me questionne. Rien n’est simple... mais il y a des choses dont je suis sûr, c’est que sans les autres, je ne serai pas là. Daniel, Esther, Karma, Rachel aussi, c’est autant de mains tendus qui me font avancer. Pour eux, je veux être X-Men. Pour eux mais pas seulement.
Je peux voir et revoir, entendre et réentendre la détresse des innocents face aux prédateurs. En moi sont gravés les visages de ceux que j’ai brisés. Je sais comme l’âme peut s’égarer. Je sais aussi que je n’étais qu’un petit monstre dans l’ombre des grands. C’est si facile de détruire, si facile de céder aux bas instincts. Maintenant, je veux construire, je veux montrer qu’on a toujours le choix. Le monde, c’est nous qui le faisons, avec nos choix. Et je suis prêt à me donner les moyens de mes ambitions. Le temps des rêves et des illusions, pour moi, est révolu. Je suis prêt à tout donner. Je sais ce que souffrir veut dire. J’ai connu la peur des balles qui sifflent aux oreilles. J’ai connu la douleur d’un corps brisé. J’ai connu les efforts qui arrachent des larmes et font se serrer la mâchoire à l’extrême. Au moins, mes sombres années ont cet avantage. Mais je n’ai pas pour autant la prétention de tout savoir. Je viens tout juste d’apprendre à quel point je peux me fourvoyer sur quelqu’un.
Je suis prêt à mourir s’il le faut mais ce n’est pas pour autant que je vais me suicider. Réfléchir dans le feu de l’action, j’en suis capable. Sinon, à quoi bon être un intello ? Je veux aider là où je pourrais aider. Tant pis si ce n’est pas la plus glorieuse des tâches, je veux juste qu’on me laisse cette chance d’aider cette Institut qui m’a aidé, de servir l’idéal auquel j’adhère. Ce ne sont pas des paroles en l’air. C’est pour ça que je ne te demande pas de me croire. Je le prouverai.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
Messages : 1618 Date d'inscription : 06/04/2012 Age : 36
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Lun 14 Jan - 20:08
Elle afficha un visage résolument étonné, ses yeux ronds marquant une surprise non feinte qu’un leger sourire teintaient d’une joie assez visible. D’un geste vif, elle se redressa et attrapa sa veste avant de la réajuster sur ses épaules en lui répondant d’une voix rieuse.
- Et bien sérieux, j’ai hâte de voir ça ! Je ferais mon rapport au Professeur en fin d’journée, je vais préconiser quelques changements dans ton emploi du temps. Tu vas t’charger avec d’autres de l’intégration et de l’orientation des nouveaux. Ceux qui viennent d’arriver depuis quelques jours. Souvent, passé l’accueil, ils rencontrent des difficultés et n’osent pas aller vers les anciens pour en parler. ..ils doutent, ils sont souvent déboussolés. J’ai fait ce taff quelques temps avant de devenir conseillère sociale, c’est un excellent moyen de se forcer à aller vers les autres et se remettre en question sur ses aprioris. On va aussi renforcer les séances d’entrainements physiques…Je vais demander à mes « collègues » de commencer à avoir « l’œil » sur toi, autrement dit, on va mettre en route l’évaluation, aussi bien physique que psychologique. T’es sur la bonne voie, Ernest.
Elle se leva est croisa les mains derrières son dos.
- Si j’peux me permettre un conseil, ménage toi des temps de plaisir et de bonheur. Ceux qui sont tout entier absorbés à leur devoir perdent en premier ce qui fait d’eux des personnes capables d’empathie et de compréhension : c’est simplement l’humanité, notre don le plus cher. Préserve là et garde-la précieusement ! On a tous droit d’être heureux, d’avoir des amis, une famille ou un amour ! Rien ne justifie qu’on sacrifie tout cela à une cause…rien de rien ! Pour moi en tout cas, je puise ma force et mon énergie la dedans. J’ai apprécié cette discussion Ernest, vraiment. Comme annoncé, si tu ne veux plus avoir affaire à moi, je comprendrais, je fais juste mon travail. Si tu as des questions ou des doutes, n’hésites pas à t’en ouvrir à un membre de la X Team, nous serons ravis de t’épauler. J’espère avoir été d’une quelconque utilité, je sais bien que je ne t’ai rien appris que tu n’sais déjà sur toi mais parfois, formuler les choses et les exposer à un autre aide à mieux se comprendre soi-même et faire le point..
Elle le salua en attendant sa réponse avant de sortir du bureau, elle était affreusement en retard, une fois de plus ! Foutu boulot d’X Women !
Invité Invité
Sujet: Re: Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir) Mar 15 Jan - 8:06
A son tour, Ernest se leva. Le voilà un peu déboussolé. Cette discussion semblait n’avoir durée qu’une seconde. Avait-elle vraiment eu lieu ? Ou avait-il tout imaginé ? En son esprit, deux images drastiquement différentes de Caitlyn se confrontaient. Il cligna des yeux pour chasser, au moins pour l’instant, ses réflexions.
-Bon. Et bien, très bien. Ça me va.
A vrai dire, s’occuper des nouveaux n’était pas spécialement le rôle qui l’enchantait le plus. Mais il avait accepté les règles du jeu. Il ferait ce qu’on lui dirait de faire, et il le ferait de son mieux. Ça lui faisait un peu bizarre de savoir que les choses sérieuses allaient débuter, qu’il allait prendre de nouvelles attributions.
-Ce fut instructif, n’ai pas l’impression du contraire. J’ai matière à méditer.
Il hésita un peu, puis, il ajouta, sincère :
-Je n’ai rien contre le fait d’avoir de nouveau à faire avec toi. Mes préjugés sans fondement n’ont plus à avoir leur mot à dire. Tu fais partie de la X-Team, point barre. Et puis, si d’aventure je peux te cogner dessus lors d’un entrainement, ça me fera plaisir.
Il terminait sur une note d’humour, quoi qu’au fond, il était vraiment curieux de se mesurer à cette demoiselle plein de feu, d’autant plus qu’elle était X-Women à présent. Certes, il n’avait pas la prétention de pouvoir faire face à ses éclairs, l’événement de la bibliothèque ayant été très explicite à ce sujet, mais à mains nus ou en simulation de tir, pourquoi pas. Au final, il n’avait pas tant d’aversion pour Elioth. Plusieurs choses en elle lui plaisaient. Elle n’était pas banale...