X-men RPG
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Garder ses repères {Ernest Lenoir}

Aller en bas 
AuteurMessage
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeMer 19 Déc - 19:01

Vendredi 7 Septembre – 17 : 29 P.M.
La chambre d’Ernest Lenoir était… spéciale. Tout aussi spéciale que son propriétaire à dire vrai, et c’était surement pour cela qu’il s’y sentait bien. Cependant, pour Rachel Richards, jeune rousse spéciale de chez spéciale, cette chambre rappelait de mauvais souvenirs, pas en elle-même, mais par son évocation. Elle avait été aménagée spécialement pour Ernest, ou tout autre hybride rongeur : elle était plus petite que les autres, n’étant que deux places là où celle où la jeune femme logeait l’était à quatre, une nécessité pour faire tenir les trois Cuckoos plus elle (il aurait bien fallut un cinquième lit, pour Cerberus, mais la petite chate semblait trouver ses maîtresses tellement plus confortables qu’elle leur dormait dessus, Rachel en premier lieu puisqu’elle se levait plus tard). La chambre d’Ernest était… stylisée : elle était sombre, un seul néon fixé dans l’angle d’un mur et du plafond, avec de la tuyauterie au plafond, des murs à l’aspect du béton et un sol en moquette noire, sans parler des deux lits, dont un seul était occupé, mis en angle de 90°, des placards intégrés à la décoration des murs et deux chaises de métal autour d’un bureau deux places. Sans la fenêtre, cet endroit lui aurait été difficilement supportable, mais avec la vitre grande ouverte, Phénix y restait sans trop de problème, accoudée face à l’extérieur.

Elle attendait Ernest, elle voulait lui parler. Elle savait parfaitement qu’après ses cours, il aurait fait ses devoirs au parc, mais elle ne voulait pas aller le retrouver là-bas : trop de monde. Donc, elle c’était décidée à l’attendre dans sa chambre. Oui, elle était dans le dortoir de sexe opposé, qui était réservé au sexe opposé, mais elle ne faisait rien de mal, et puis, elle n’avait pas franchit le seuil, elle était passé par la fenêtre suscitée. Au clair avec sa conscience au moins pour l’effraction de domicile, c’était déjà cela.

Donc, elle attendait Ernest car elle avait peur d’une chose : qu’avec la rentrée des classes, il s’éloigne. Elle avait aussi peur que le retour de sa mère d’adoption ne le fasse s’éloigner d’elle aussi, mais elle n’avait pas cherché à s’approcher de cette dernière, les Cuckoos lui ayant conseillé la patience. P’tain, la patience, elle ? Elle était à peu près aussi patiente que Cerberus dans ses moments de folie ! Non, en fait, elle était impulsive, c’était différent, de ce qu’on lui avait expliqué. Quant elle décidait quelque chose, elle faisait cela à la va-vite et s’y tenait ; heureusement qu’elle ne décidait pas souvent quelque chose.

D’ailleurs, c’était plutôt comme cela qu’elle avait décidé de venir voir Ernest ; elle espérait qu’il passerait à sa chambre, la voir, comme avant, mais il n’en avait rien été, et là, en cette veille de week-end, elle avait sauté sur ses jambes, dans ses fringues et puis par la fenêtre. Une robe grise courte lui descendant jusqu’au-dessus des genoux, des ballerines et une veste sans manche aux lignes argentées, cela lui suffisait amplement. Elle avait volé jusqu’à la chambre d’Ernest, déverrouillé la fenêtre de l’extérieur et avant entreprit de l’attendre, dos à cet environnement souterrain mais malheureusement plus connus que la moyenne. S’il n’y avait pas eut tant de monde suite à la rentrée des classes, elle aurait clairement préféré croiser Altérion à l’extérieur de ce lieu ; mais elle n’avait pas vraiment le choix, de son point de vue.

Elle ne savait pas à quelle heure Ernest sortirait de cours ou reviendrait à sa chambre, mais elle l’attendrait, elle avait le temps. Ou plutôt, une forme astrale pour le passer, le temps. Son corps physique était allongé sur le rebord de la fenêtre de la chambre d’Altérion, comme s’il dormait, tendis que son esprit parcourait les environs, espionnant en quelque sorte. Plein de nouveaux visages qu’elle ne connaissait pas pour la plupart, qu’elle aurait aimé connaitre mais qu’elle avait peur d’approcher. Elle ne pouvait trouver les Cuckoos, qui avec leur double cursus devaient encore être à NY, le bus ne les ayant pas ramené, mais avait un temps suivit Amy jusqu’à son cours, puis renchainé sur Caitlyn faisant la morale à des élèves avant de se la faire faire par son frère. Elle avait aussi fait un tour dans le labyrinthe d’herbes taillées dans lequel elle se perdait étant petite, et qui désormais était d’une simplicité enfantine puisque ses dons lui faisaient percevoir l’entièreté du parcours. Enfin, elle était retournée à son activité principale : câliner son chaton. Un champ télékinétique et la projection astrale pouvait interagir avec le monde physique, bien que n’ayant toujours pas de sens du toucher.

Rachel n’avait pas cherché Ernest, cela ne lui était pas passé par la tête à vrai dire ; il viendrait quant il viendrait, elle ne voulait pas le déranger. Elle préférait rester en mode fantôme à l’extérieur de sa chambre, et jouer avec son animal de compagnie. Il en fallait peu d’ailleurs, pour ce faire, Cerberus étant tellement moins compliquée ou imprévisible que les humains : tu la caressais, elle ronronnait, tu lui créais une boule de feu dans un champ protecteur en guise de chauffage improvisé, elle ronronnait, tu lui donnais à manger, elle ronronnait. Les humains ne ronronnaient pas, eux, et Rachel ne savait jamais comment réagir face à eux. Mais c’était encore plus compliqué que cela, en réalité.

Avec Ernest, non, elle n’avait pas autant de mal, elle n’avait pas peur qu’il la rejette, la fuit ou la juge. Lui, Franky et Cait’, cela devaient être les trois personnes envers qui elle était le plus proche dans tout l’Institut, et envers qui elle avait lâché le plus de vérité. Ce n’était pas le cas des Stepford, ni de Amy, qui avaient à peu près réussit à ne jamais aller sur des terrains glissants, mais malgré sa familiarité avec les blondes, elle avait peur qu’elles la refusent. Et Amy, c’était particulier, sa nouvelle apparence et son comportement effrayait Rachel, qui tentait de l’éviter autant que possible. Il ne fallait pas bouleverser ses repères, même si l’italienne n’y était pour rien.

C’était justement pour garder ses mêmes repères que Phénix était venu jusqu’ici, et il ne manquait que le protagoniste attendu pour que la danse commence.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeJeu 20 Déc - 8:44

C’était une journée maussade pour Ernest Lenoir. Sa mère avait intégré l’Institut, pour son plus grand bonheur, il pensait avoir tout pour être heureux. Mais voilà que Neko était repartie en France. Un coup de fil pour mettre un terme à une relation déjà longue de plusieurs années et à laquelle il tenait beaucoup. Quelqu’un arrivait, quelqu’un partait... Le fameux coup de téléphone avait eu lieu hier. Aujourd’hui, il en faisait les frais. Il avait le morale dans les chaussettes. Hum, peut-on dire cela vu qu’il n’en portait jamais ? Comme vous devez le savoir, c’est à peine si Altérion met des chaussures. Quoi qu’il en soit, supporter les brimades de ses détestés camarades de classe avait été particulièrement éprouvant. En cela, il était pas mal responsable. Le mépris des autres, il le cherchait, il le cultivait. Des heures durant, du matin au soir, il avait fait bonne figure, même s’il n’avait pas été aussi vigoureux que d’habitude dans les échanges verbaux. Mais, à présent, il était pressé d’aller s’isoler dans sa chambre.

Il grimpait les escaliers, ses livres et cahiers dans les mains. Il ruminait ses pensées. Pourquoi diable les mauvaises choses marquaient plus que les bonnes ? C’était stupides de se morfondre alors qu’il était enfin sur le bon chemin. Or voilà, mutant ou pas, les histoires de cœur, ça travaillait. Il s’en voulait. Il prenait ça pour de la faiblesse. Il n’avait pas le droit d’être triste et pourtant, il l’était.

Le voilà arrivé devant sa porte. Il entra. Enfin seul, enfin tranquille. Il fit quelques pas en direction du bureau pour y déposer ses affaires. Et là, surprise ! Il sursauta et s’exclama.


-Rachel !

Jamais il ne se serait attendu à la voir ici, maintenant. Normalement, elle n’avait pas le droit d’être là, mais ça, au fond, c’était un détail. Il vit sa tenue. Il avait tant l’habitude de la voir en blouse blanche de l’infirmerie qu’il ne s’était toujours pas fait au changement. Pour sa part, il portait son invariable costume avec veston bleu-marine, chemise blanche et pantalon noir. Avec tout ce qui s’était passé pour lui et pour elle, leurs visites s’étaient faites très irrégulières. Malgré son désir initial, Altérion fut immédiatement contant de la voir. C’était une amie, une vraie, même s’il n’en avait lui-même pas vraiment conscience.Elle lui avait tant apporté...

-Heu... ça va bien ? hasarda-t-il, prit au dépourvu.

Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeVen 21 Déc - 19:00

Même sous forme astrale, la nouvelle Phénix était apte à user de ses pouvoirs, ses perceptions extra-sensorielles inclues ; et heureusement, car bien que toujours liée à son enveloppe, cette dernière était alors parfaitement inconsciente. Ainsi, ce ne fut nullement la voix d’Ernest l’appelant qui la fit réagir, mais bien la présence proche de son corps physique. Et tous les Télépathes de l’Institut eurent alors droit à un écho sur le plan astral, un magnifique « ah merde » d’une Rachel prise au dépourvu qui réintégra son corps en quatrième vitesse.

Elle releva la tête du bord de la fenêtre, comme si elle s’éveillait d’un songe. Ernest était dans son dos, immobile, surement interdit de la visite surprise ; elle avait peut-être le droit de communiquer par Télépathie avec lui, mais avait bien comprit en côtoyant d’autres que ce moyen ne devait pas être usé à la légère, car étant particulièrement intrusif et sans aucun respect pour la vie privée. Avec les Cuckoos, c’était différentes, elles étaient aussi télépathes, donc savaient protéger ce qu’elles ne voulaient pas que Rachel voit, même par accident. Quant à Cerberus, bah c’était un chat, donc niveau vie privée, c’était limitée, et niveau pensées compréhensibles, tout autant. Mais viendrait un jour où la rousse réussirait à communiquer avec les animaux, elle ne perdait pas espoir.

Se retournant, elle se laissa tomber sur les fesses, le mur contenant la fenêtre en dossier, repliant les genoux contre son torse pour pouvoir y poser son menton, regardant son ami avec de grands yeux verts. Ernest n’avait pas changé, ni d’apparence ni de tenue, enfin, il avait peut-être un peu grandit, mais cela ne semblait que du détail.

- Heu... ça va bien ?

Altérion hésita, les sourcils de Rachel s’élevant de surprise ; elle avait fait quelque chose de travers ? Elle n’avait pas fait « Toc toc » dans sa tête, ni à sa porte d’ailleurs mais cela n’importait pas puisqu’elle était passée par la fenêtre, donc ce n’était pas de ce côté-là. C’était parce qu’elle c’était endormie ? Il avait peur de l’avoir réveillée ?

C’était peut-être la première fois qu’elle portait une minirobe devant lui mais pas la première qu’elle utilisait de ses dons face à lui, même la télépathie. Bon, certes, c’était la première fois qu’elle laissait trainer son corps en minirobe dans la chambre d’Ernest, mais il était tout seul, donc pas de risque de se faire chopper. Ou en tout cas, ce n’était pas le cas.

Le fait qu’il hésitait la mit mal à l’aise, cependant, malaise qui vint se rajouter à celui des lieux, la faisant légèrement grimacer. Il n’en fallait pas beaucoup pour l’amener à se refermer sur elle-même, et encore moins pour qu’elle doute ; elle ne savait pas se comporter, malgré les actions toutes faites qu’on lui avait enseignées, ne savait jamais comment réagir ou interpréter gestes et paroles, et désormais qu’elle devait se montrer active dans la socialisation, c’était assez problématique. Mais elle ne craignait pas l’avis d’Ernest ou un quelconque jugement venant de lui, chose qui la rassurait et donnait à leur relation un net avantage sur les autres que pouvaient avoir Rachel.

- Euh… oui, je crois… et toi ? T’as reprit l’école nan ?

Question idiote concernant la seconde, mais montrant son intérêt concernant ce point ; maladroitement, certes. Il y avait de nombreux points qu’elle aurait eut envie d’évoquer avec Ernest, aux premiers rangs desquels le retour de la mère de ce dernier, le fait qu’ils sortaient bientôt un film nommé le Hobbit alors qu’ils avaient déjà fait trois films long à partir du Seigneur des Anneaux, sa colocation avec Cerberus et les Cuckoos (oui, Cerberus d’abord concernant le niveau de pot de col de l’une à l’autre), le fait qu’elle était sortie au centre commercial avec ses coloc’ mutantes pour son anniversaire (encore qu’elle ne savait pas si c’était un sujet abordable). Elle aurait aimé aussi savoir s’il arrivait à s’intégrer, bien que le fait qu’il n’y arrive pas ne l’aurait pas tant gênée que cela puisqu’elle aurait eut moins peur d’être laissée pour compte, elle préférait être seule à deux que seule toute seule, et ce qu’il voulait faire plus tard.

Concernant ce dernier point, elle-même n’avait aucune idée, elle avait pourtant promit au Professeur X d’essayer de voir ce qu’elle pouvait faire de ses dix doigts, hors à part compter jusqu’à dix et caresser Cerberus, ils ne lui étaient pas d’une grande utilité. Elle c’était un peu exercée à avoir une écriture soignée, ayant remplit un carnet d’apprentissage sans difficultés, puis l’ayant cramé sans plus de difficulté, avant de s’essayer au calcul mental qui la gonflait déjà bien plus. Résultat : elle n’était pas beaucoup plus avancée niveau perspective d’avenir que n’en laissait supposer son CV, hors elle voulait fournir une réponse à Xavier. Elle était conscience qu’elle ne suivrait jamais un cursus scolaire normal, qu’elle ne serait jamais une Elève X-Men, mais elle voulait quant même faire quelque chose de sa vie, si possible loin de la violence et du Phénix. Qu’il continue son hibernation celui-là, elle ne lui en demandait pas plus.

Ses pensées revinrent à Ernest, et elle lui sourit, un petit sourire discret et pincé, légèrement crispé mais qui se voulait sincère ; elle était contente de le revoir.

- T’as d’jà fait tes devoirs où on recommence comme avant ?

Reprendre un rythme familier, garder ses repères dans le temps comme au travers des personnes, avoir des amis. Elle n’avait jamais véritablement eut de routine avant l’Institut, mais avait découvert à quel point c’était rassurant, et ne voulait pas la perdre ; pas plus qu’elle ne voulait s’éloigner des rares personnes à la connaitre et à la protéger, à la guider et à se rapprocher d’amis, à ses yeux tout du moins.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeSam 22 Déc - 11:50

-Oui, oui, ça va, mentit-il.

Pas besoin de télépathie pour le deviner car même son ton n’était guère convainquant. L’air de rien, il enchaina.


-Effectivement, l’école a repris. Regarde, ce sont mes nouveaux livres. Pas mal, non ?

Le sujet scolaire lui était confortable car banal. Tout de suite dans son élément, il retrouvait une attitude ordinaire, c’est-à-dire joviale à l’égard de son amie pour qui il était toujours prêt à faire tant d’efforts. Il estimait ne pas avoir à l’ennuyer avec ses problèmes personnelles. Elle en avait assez des siens. Lui-aussi, mais lui avait juré de changer, de s’occuper des autres et c’était ce qu’il essayait de faire.

Maintenant à côté de son bureau, il montra les ouvrages scolaires à Rachel, lui laissant à loisir observer ce qu’elle voulait.


-J’ai ceux-là aussi, dit-il en ssortant de nouveaux livres d’un tiroir.

Il voulait mettre à l’aise la demoiselle. Elle était là, alors elle devait s’y sentir bien. D’un regard furtif, il vérifia quand même si la porte était fermée, histoire de ne pas avoir de mauvaises surprises. Ce n’était pas le moment d’avoir un surveillant sur le dos. Ensuite, il tira la chaise du bureau, invita son amie à s’installer dessus si elle voulait, alors que lui se contentait de son lit. Il n’y perdait pas trop au change.


-Non, je n’ai pas encore fais mes devoirs. Mais ça sera rapide. Je continue d’empiler les bonnes notes. C’est ce que je sais faire de mieux. Et toi, j’ai cru comprendre que tu avais aussi été en classe ? Enfin, je sais pas trop, ça bouge pas mal de mon côté, j’ai un peu de mal à suivre. Quoi qu’il en soit, tu sais que tu peux compter sur moi si tu veux que je t’explique quelque chose. Un rat de bibliothèque, faut que ça serve.

Il sourit, c’est-à-dire qu’il eut cet espèce de rictus de rongeur que Rachel savait être un sourire. Puis, un peu honteux de ne pas très bien savoir dans quelle situation se trouvait la jeune femme, il se mit en devoir de réparer cette faute.

-Alors, ça se passe bien dans ta nouvelle chambre ?

Par réflexe, bien sûr, jamais il n’allait orienter la discussion sur lui. La preuve. Tout en parlant, il se mit à observer sont amie et se dit qu’elle était bien mieux comme ça qu’en blouse blanche, ça c’était sûr.

Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeSam 22 Déc - 21:50

La bouche disait oui mais le reste disait non ; triste constatation sur ce mensonge des plus flagrants, puisque même elle parvenait à le voir. Quelque chose n’allait pas mais Ernest ne voulait pas en parler, et ce n’était pas elle qui le forcerait, sachant mieux que quiconque qu’il y avait des sujets qu’on ne voulait partager.

Après un temps de réflexion, celui d’arriver au bout de son raisonnement et de poser sa question suivante, la rousse se releva d’un geste pour rejoindre son ami proche du bureau, regardant les nouveaux livres d’Ernest qui faisaient visiblement la fierté de ce dernier. C’était sure que quant il n’y avait pas marqué l’âge minimum dessus, c’était la classe, sans parler des titres compliqués pour les maths ou la bio. Elle était douée en SVT : si sa saigne, c’est qu’on peut le tuer. Et si sa saigne pas… bah on peut le détruire, mais c’est plus de la SVT, c’est de la mécanique. CQFD !

Altérion lui tira la chaise et l’invita à s’assoir d’un geste, ce qu’elle fit docilement, alors que lui-même allait s’installer sur son lit ; sympa, la symbolique du changement, ils avaient changé de lieu et de place, c’était encourageant pour elle, peut-être moins pour lui.

- Non, je n’ai pas encore fais mes devoirs. Mais ça sera rapide. Je continue d’empiler les bonnes notes. C’est ce que je sais faire de mieux. Et toi, j’ai cru comprendre que tu avais aussi été en classe ? Enfin, je sais pas trop, ça bouge pas mal de mon côté, j’ai un peu de mal à suivre. Quoi qu’il en soit, tu sais que tu peux compter sur moi si tu veux que je t’explique quelque chose. Un rat de bibliothèque, faut que ça serve.

Rachel grimaça, mais la proposition d’Ernest comme son sourire si unique lui firent relever le visage et lâcher un petit sourire à son tour, jovial bien que mal à l’aise. Avant qu’elle eut put répondre, cependant, l’hybride s’enclin de son état dans le nouveau dortoir, et le rousse chercha quelques instants ses mots.

- Yep. Xavier a fait le bon choix avec les Cuckoos, j’ai des chances relativement peu élevées de les pulvériser dans une crise, puis elles sont toutes trois télépathes et dans des études avancées de psycho-social, donc elles savent s’y prendre et les choses s’passent assez bien. En plus, elles me sont étrangement familières, à cause du Phénix ; puis on a adoptée une petite chate ! Elles ont fait les démarches pour qu’on puisse la garder officiellement, du coup, cela me fait un animal de compagnie ; Cerberus qu’elle s’appelle, mais c’est pas nous qu’avons choisit le nom…

Assise sur sa chaise, jambes serrées et bras posés dessus, mains croisées, comme une enfant sage, elle marqua une pose avant de continuer. L’école… c’était plus compliqué que cela, entre son retard scolaire et ses peurs face aux X-Men, qui composaient la majeure partie du corps enseignants de l’Institut, la faire suivre un enseignement normal était impensable, surtout que la première personne venue n’était pas apte à la côtoyer sans risques.

Elle sembla un peu triste à réfléchir à ce sujet, mais Ernest lui avait posé la question et elle voulait y répondre.

- C’est qu’en fait… je voudrais reprendre l’école… mais… c’est compliqué. Je peux pas suivre les cours des X-Men, et… j’ai beaucoup de retard scolaire. On m’a apprit qu’à tuer, donc c’est limité comme plan de carrière dans ce monde.

Phénix soupira ; heureusement que c’était limité, d’ailleurs. Elle ne voulait plus tuer ni se battre, même si c’était son domaine de prédilection. Elle voulait juste vivre. Simplement vivre. Sa seconde chance, elle ne voulait pas la passer comme avant, à se battre pour sa vie et à tuer, elle avait déjà trop donné dans ce registre. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait faire de son avenir, mais elle savait ce qu’elle ne voulait pas en faire.

- Xavier veut bien m’enseigner, mais je dois avoir une idée de ce que je veux faire plus tard pour cela, et bah… j’en ai pas. Toi, qu’est-ce tu compte faire après tes études ? Ou comme études ?

Elle ne lui avait jamais demandé ; c’était bête, pourtant, « basique », de savoir ce que l’autre comptait faire pour son avenir. Mais l’avenir n'était pas une notion trop défini, pour elle, jusqu’à récemment du moins. Maintenant qu’elle avait conscience, mais si c’était une consciente théorique, puisqu’elle n’y était pas encore réellement habituée, des valeurs de ce monde, les demander pouvait paraitre bien. Ernest était intelligent, elle le savait et il s’enorgueillissait même un peu de cela ; mais ce qu’il voulait faire de son avenir, elle n’en savait rien. Il était encore en études générales, pas encore dans le supérieur, mais il devait déjà savoir.

Peut-être voulait-il faire parti des X-Men ; elle ne pensait pas, sans quoi elle aurait surement croisé l’alter-égo d’Altérion dans son futur, hors tel n’était pas le cas. Elle n’avait jamais rencontré Ernest dans son monde, et du fait, elle ne l’avait pas tué, il n’y avait pas de doute là-dessus. Mais X-Men, ce n’était pas réellement un métier ; c’était plutôt une vocation. Elle se souvenait des X-Men, avant qu’ils ne soient détruits : des super-héros, presque comme dans les films ou les livres, qui œuvraient pour la coexistence pacifique entre humains et mutants. Remarquable échec, quant elle y repensait ; mais un échec qu’elle n’espérait pas voir arriver ici. Ils devaient juste parvenir à empêcher l’assassinat du Sénateur Kelly pour maintenir la paix et le statu quo. Rachel avait renvoyé Kate Pryde dans le passé pour éviter le déclenchement de la guerre, mais était-ce ce passé ou un autre ? Elle n’avait aucun réel moyen de le savoir.

Cela avait de grandes implications, car si c’était ce passé, tout irait bien, mais si c’était un autre… Elle devrait aider les X-Men à empêcher l’assassinat, mais pour ce faire, elle devrait tout leur révéler ; et ça, elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas, de peur d’être méprisée ou rejetée. De plus, elle ne parvenait à se souvenir desquels elle avait tué ou non, et affronter leurs visages étaient se poser trop de question, et risquer d’attirer les flashs. Phénix ne voulait tenter le diable, elle avait trop peur.

Elle n’avait jamais réellement songé à l’avenir jusqu’à lors parce qu’elle était convaincue de ne pas en avoir, mais désormais qu’on lui laissait la chance d’en avoir un, elle était effrayée. Rachel baissa les épaules, écoutant Ernest tristement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeMer 2 Jan - 11:37

Au sujet du nouveau dortoir et de ce qui s’y rattachait, Altérion se contenta de hocher la tête, heureux du changement. C’était sûr, Phénix était sur la bonne voie et c’était tout ce qu’il pouvait lui souhaiter. En son fort intérieur, il y voyait la concrétisation de ses efforts, la preuve qu’il pouvait faire autre chose que de décevoir et de faire souffrir. Le sujet suivant le rendit plus loquace.

-Ha, ça, c’est une question que tout le monde se pose Rachel. Et crois-moi, tu es loin d’être la seule à ne pas pouvoir y répondre. Certains cherchent toute leur vie. Certains ont bien du mal à trouver ce qu’ils aiment vraiment, leur vocation. En cela, donc, tu n’as pas de souci à te faire.

Ernest eut un sourire plein d’encouragement. Puis, tout en essuyant ses pieds pour s’accroupir sur le lit sans salir la couverture, il reprit.

-Moi, je veux devenir X-Men. J’estime avoir fait trop de mal autour de moi. J’ai une dette envers la société. Je dois la rembourser. Comme ça, je pourrai oublier ou, tout du moins, tolérer mes souvenirs.

C’était son but, comme une révélation. Et depuis qu’il l’avait, il savait dans quelle direction aller. Tel était le cap de la rédemption. Mais serait-il à la hauteur ? ça, c’était une autre question. En l’état actuel, comme mutant, il était faible, peut-être trop pour prétendre au rang désiré. Mais il allait s’accrocher, tout mettre en œuvre. Et s’il échouait, au moins il aura essayé.

-Sinon, au niveau études, je veux devenir biochimiste, je veux étudier le gène X et, plus précisément, le mien. L’Altérium m’appartient, il peut faire de grandes choses, mais je n’ai pas le savoir nécessaire. C’est en obtenant ce savoir que je pourrai enfin m’approprier ma propre mutation. C’est comme ça que je le vois.

Le rat marqua une pause, observant Rachel. C’était la première fois qu’il la voyait dans cette mini-jupe. Ça lui allait bien. Elle était jolie comme ça. Non, il ne fallait pas considérer cette réflexion telle que celle d’un garçon voyant une fille qui lui plait, mais plutôt comme celle d’une amitié certaine où la tendresse domine. Jusqu’à présent, cette tendresse n’avait été que spirituelle. Des mots, des pensées, des réflexions, de la compassion... Mais Neko n’était plus là et un vide lui avait succédée. Le jeune mutant se surpris à désirer ne serait-ce qu’une main dans la sienne, pas celle de sa mère qui lui était toujours tendue, celle d’une amie. Sa peine, il pouvait l’ignorer, pas la chasser. Pour l’instant, tout du moins, il n’osa rien dire, rien faire en ce sens.

-Pour la scolarité, je suis tout disposé à t’aider. Je te l’ai déjà dis. Ecrir, compter, s’il faut te mettre à niveau, je peux le faire aussi bien qu’un prof, enfin il me semble. Et pour ton avenir, je peux t’aider à trouver.

Il conclut par l’un de ses sourirs inimitables.
Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeSam 5 Jan - 18:08

Bon, c’était positif : elle n’était pas la seule à ne pas savoir que faire de ses dix doigts. Après, savoir ce fait ne l’aidait pas non-plus. Au moins, elle éviterait de chercher toute sa vie quoi faire de cette dernière, parce que de son point de vue, cela devait être d’un chiant. Par contre, avoir du mal à se trouver une nouvelle vocation, c’était une probabilité, et elle ne reprendrait pas l’ancienne. Mieux valait être nulle dans quelque chose de bien qu’être la meilleure dans quelque chose de mal.

Après quelques instants passés à essuyer ses pattes, Ernest s’accroupit sur le lit, déclarant vouloir devenir X-Men, Phénix baissant les yeux à ce nom. Elle aussi avait fait beaucoup trop de mal autour d’elle, mais elle, elle n’avait aucune dette envers la société ; elle n’avait aucune dette envers qui que ce soit, qui que ce soit de vivant en tout cas. La société avait fait d’elle ce qu’elle était, et elle l’avait été pour servir la société ; pas cette société, mais une société quant même. Et elle n’estimait pas pouvoir trouver une quelconque rédemption, légale ou spirituelle, car cela impliquait un jugement supérieur, hors, elle avait cessé de croire en Dieu lorsque l’Institut avait brulé, et elle avait eut la preuve qu’il n’existait pas lorsque le Phénix c’était éveillé. Altérion voulait oublier ou tolérer ses souvenirs, marquant une différence fondamentale entre eux : la rousse ne pourrait oublier, et ne voulait oublier, pas plus qu’elle ne pouvait les tolérer. Cependant, le pire restait dans les ténèbres de sa mémoire, elle le savait, et n’avait pas non-plus le courage de le déterrer.

Devenir X-Men ? Cela impliquait deux choses : se battre, et parvenir à se faire accepter d’eux. Elle ne voulait pas la première et ne pouvait pas la seconde ; se battre pour protéger ce qu’elle aimait, elle le ferait, le premier qui touchait à un cheveu d’Ernest encourait sa colère et sa rancune, cependant elle ne pouvait pas se battre pour des inconnus, et cette société, elle ne savait qu’en penser. Le BAM pouvait aussi bien être l’ancêtre des Limiers qu’être l’assurance qu’ils n’existent jamais, mais pour découvrir cela, elle devait s’approcher d’eux, et c’était la encore une impossibilité.

- Sinon, au niveau études, je veux devenir biochimiste, je veux étudier le gène X et, plus précisément, le mien. L’Altérium m’appartient, il peut faire de grandes choses, mais je n’ai pas le savoir nécessaire. C’est en obtenant ce savoir que je pourrai enfin m’approprier ma propre mutation. C’est comme ça que je le vois.

Elle releva la tête, revenant des méandres de ses pensées, biochimiste pour comprendre sa mutation ? Rachel avait une mauvaise expérience des chercheurs, puisqu’elle était détentrice du gène Summers-Grey, mais qu’Altérion étudie l’Altérium était surement une bonne chose. Elle pourrait peut-être l’aider dans cette quête, elle ne savait pas, l’apprentissage télépathique faussant tout, étant « de la triche » comme lui avaient expliqué Caitlyn, puis qu’il consistait à aller prendre les connaissances dans le cerveau d’autrui pour les copier dans le sien. Cela économiserait des années d’apprentissage, oui, mais enlevait tout le mérite ; restait à savoir si le mérite et la reconnaissance valait plus que les données en elles-mêmes. Si l’on était passionné, oui, si l’on était contraint, non ; c’était cela qui faisait que Rachel récupérerait si elle pouvait la culture générale de quelqu’un, pour éviter d’avoir à ce farcir les années scolaires de retard qu’elle avait.

Un long silence suivit les paroles d’Ernest alors que celui si observait la jeune femme, et qu’elle réfléchissait.

- Pour la scolarité, je suis tout disposé à t’aider. Je te l’ai déjà dis. Ecrire, compter, s’il faut te mettre à niveau, je peux le faire aussi bien qu’un prof, enfin il me semble. Et pour ton avenir, je peux t’aider à trouver, déclara-t-il avec un de ses sourires uniques, Rachel lui en rendant un de toutes ses dents.

- Merci. Je… j’ai réapprit à écrire, j’ai piqué quelques carnets pour apprendre à formé les lettres, je les ais finis et j’ai cramé les preuves, par contre la grammaire et l’orthographe ça doit pas encore être ça, mais cela viendra avec l’écriture, je pense. Compter par contre…

Les additions, soustractions, multiplications et divisions cela allait, mais l’autre fois où on lui avait parlé d’équations et d’inéquations, elle avait eut recours au « c’est pas faux » plus de fois qu’il n’était permis, et c’était du fait faite griller. Mais ce n’était pas grave ; la géométrie plus posait bien moins de problème, car c’était beaucoup plus visuel, beaucoup plus facile pour elle.

- Je compte les jours depuis que je suis ici, mais honnêtement, faut pas me demander des opérations compliquées. Je comprends comment fonctionne une machine simplement en la regardant, grâce à la TK, mais pour ce qui est des chiffres ; c’est trop abstrait.

Rachel était beaucoup plus dans la pratique, dans le manuel, même si cela prenait un sens tout à fait différent pour elle que face au commun. Il n’y avait pas de théorie pour tuer, par pour un Warhound : uniquement de la pratique, de l’entrainement et de la situation réelle ; la nature faisait son office après, la survie du plus fort. Ici, ce n’était peut-être pas le cas, mais elle n’était pas de ce monde.

La tristesse, qui l’avait quittée aux paroles d’Ernest, revint ; pas son monde d’origine, mais son monde d’adoption, peut-être faudrait-il qu’elle s’adapte avant de chercher à s’intégrer ?

- Je… je peux voir ce que tu fais, comme devoir ? Voir le niveau scolaire. S’il te plait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeLun 7 Jan - 14:33

-Les chiffres, ce n’est pas que de l’abstrait, tu sais. Sinon, ils ne serviraient à rien. C’est une autre façon de voir le monde et de le comprendre.

Ernest se leva et se rendit au bureau où reposait ses livres. Du coup, il s’était essuyé les pieds pour rien, mais ce n’était pas grave. Tout en cherchant les bonnes pages afin de débuter ses devoirs, il reprit ses explications.

--Prenons les équations par exemple. Chercher la valeur d’un X ou d’un Y, ça n’a d’intérêt en soi que dans les exercices scolaires. Or voilà, chaque problème concret peut être illustré par une équation. Il suffit d’en déterminer les facteurs qui sont autant de variables. Et résoudre l’équation, c’est trouver la solution au problème, une solution qui n’a rien de virtuelle.

Les pages trouvées, celle du livre d’Anglais et celle de son cahier associé, Altérion transporta les ouvrages sur son lit. Il n’avait qu’une chaise, il ne voulait pas demander à Rachel d’en partir. Alors le lit était plus confortable d’autant plus que, bien sûr, il était fait et fournissait donc une surface plane.

--Actuellement, faire voler un hélicoptère est une science délicate. Lorsque les conditions météorologiques sont trop difficiles, les hélicos doivent rester au sol. Avec les avions, c’est bien plus facile. Pourquoi ? Faire voler un hélicoptère, cela fait appel à de nombreux facteurs, des dizaines, presque une centaine. On se retrouve avec une équation hyper compliquée et des tas d’inconnues. On n’a pas encore trouvé le résultat exact de cette équation, on n’a qu’un résultat approximatif, une valeur approchée. Le jour où on aura ce fameux résultat exact, les hélicos vont voler aussi bien que les avions car pour les avions, on a déjà résolu l’équation associée.

Le rat jeta un coup d’œil à son amie pour voir s’il ne l’avait pas largué. Puis, il aborda le sujet de ses devoirs.

--Ce soir, je ne dois pas faire des maths, mais de l’analyse de textes. Regarde, on a trois textes de date et d’auteur différent. Mais le sujet abordé est le même. Il s’agit de la relation entre les blancs et les noirs dans notre pays. L’exercice consiste à noter l’évolution d’opinion aux cours des années. Le prof nous a donné une méthode. On passe par un tableau... que je vais tracer tout de suite. Une colonne par texte. ... Voilà, c’est fait. Je vais lire un à un les texte et noter les idées clés dans le tableau. Il permet d’aider à l’analyse. Bon, moi, j’ai tout dans la tête mais le prof veut absolument le tableau. Il dit qu’il est pas télépathe alors il peut pas deviner mon raisonnement si je ne l’écris pas. Mouais.

Pour être honnête, Ernest avait bien besoin du tableau, ne lui en déplaise. Ses facilités intellectuelles ne faisaient pas tout, surtout en littérature. Il était loin de décrocher à chaque fois les notes maximales. Certes, comme la jeune femme pouvait le deviner, il avait tout de même une bonne avance scolaire. Son programme était adapté. L’Institut savait s’y prendre avec les élèves particuliers, elle n’avait que ça.

Altérion, quoi qu’il en soit, permis à Rachel d’assister à cette séance de travail. Il l’invita à user de ses dons pour lire ses pensées et donc tout le raisonnement logique, toute la méthode. Mais il y eut aussi, il ne put l’occulter, l’image de cette Neko en trein de partir...

Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeMar 8 Jan - 19:29

Ernest répliqua immédiatement, commençant à défendre l’utilité des mathématiques : ce n’était pas de l’abstrait. Non, jusqu’à dix, ce n’était pas de l’abstrait, après, la rousse n’avait plus assez de doigts. Une façon de voir le monde et de le comprendre ? La théorie ne servait à rien face au monde, seule la pratique comptait, et le regarder à travers des chiffres faisait perdre tout l’émerveillement et la beauté qu’il pouvait contenir. Enfin, c’était l’avis de Rachel.

- Prenons les équations par exemple. Chercher la valeur d’un X ou d’un Y, ça n’a d’intérêt en soi que dans les exercices scolaires. Or voilà, chaque problème concret peut être illustré par une équation. Il suffit d’en déterminer les facteurs qui sont autant de variables. Et résoudre l’équation, c’est trouver la solution au problème, une solution qui n’a rien de virtuelle.

Rachel fit des yeux ronds ; elle ne comprenait pas. Tirer sur quelqu’un avec une arme à feu n’impliquait pas la moindre équation pour elle. Peut-être des angles et des vecteurs, mais aucune inconnue ; à la limite la physionomie du type d’en face. Traduire les choses par des phénomènes mathématiques, elle comprenait, et prévoir de nouvelles réactions par ce biais, c’était aussi le cas ; la médecine et la technologie en étaient des résultantes. Mais pouvoir tout résumer à X sortait complètement de sa compréhension de l’univers ; et trouver X ne permettrait pas de résoudre le problème.

Il parla de faire voler un hélicoptère, déclarant la chose délicate. Rachel savait piloter un hélico, et s’il y avait effectivement des chiffres sur le tableau de bord, cela n’employait pas les équations ; elle avait apprit par la pratique, un peu de théorie pour t’expliquer les bases et hop, c’était parti. Après, ce n’était pas du grand pilotage non-plus. Oui, piloter un hélico était compliqué, mais c’était la même pour un avion, une voiture, un bateau, une moto, etc.

Et si l’on avait résolut l’équation pour bien faire voler les avions, comment ce faisait-il qu’il y avait des crashs ? Elle avait suivit l’exemple, le comprenant, mais n’étant pas d’accord, gardant une moue perplexe, exagérément perplexe même, en regardant son ami faire des va-et-vient dans la pièce.

Sujet suivant, les devoirs. Tant mieux, elle n’était pas habituée à argumenter : oui non ferme-ta gueule lui suffisait amplement.

Ernest n’avait pas de maths chose qui réjouit plutôt la rousse, mais de l’analyse de textes, chose qui la fit déchanter. Elle en était à l’orthographe et la grammaire, et puis, de son point de vue, si untel avait mit tel mot à tel phrase, cela ne relevait pas forcément d’une réflexion et d’une introspection profonde. Après, elle n’écrivait pas, n’ayant pas de talent et rien à raconter. Encore que rien à raconter… peut-être devrait-elle écrire ce qu’elle avait vu, comme les juifs aux sortir des camps ; témoigner de son monde…

La jeune femme secoua la tête, revenant au présent alors que l’hybride traçait des colonnes sur son cahier. Elle se leva, venant se placer à côté de lui pour pouvoir mieux voir ses écrits, lisant les textes avec lenteur, certains passages passant plusieurs fois sous son regard alors qu’elle essayait de les comprendre. Cela parlait de la relation interraciale entre les ethnies humaines aux USA, et ceux en fonction des années. Lire un des textes et noter les idées dans un tableau, ce n’était pas bête pour pas les oublier ; après, les souligner ou les surligner devait marcher aussi, mais peut-être serait-ce vu comme du non respect du matériel. Elle ne savait pas, n’ayant jamais respecté son matériel parce que sa vie en dépendait jusqu’à ce qu’ils désactivent le collier.

Le prof d’Ernest n’était pas télépathe, et voulait son raisonnement par écrit, chose qui ne convainquait pas le premier. Mais attention, pas son raisonnement rédigé, juste le tableau ! Comment on pouvait raisonner dans un tableau ? P’tain, pourquoi faire simple quant on pouvait faire compliqué.

L’autorisation lui fut donnée de rester pour assister à la séance de travail, mais également d’user de sa télépathie pour la comprendre ; chose qu’elle n’eut pas à se faire répéter, le phénix de lumière apparaissant sur une œil gauche. Le prof d’Ernest n’était peut-être pas télépathe, mais ce dernier devait quant même user du tableau pour ne pas se perde ; il avait peut-être une mémoire phénoménale et une intelligence au-dessus de la moyenne, mais ce n’en était pas aisé pour autant de tout retenir et de tout retrouver. Du coup, les matières littéraires lui étaient plus difficiles que le reste, là où Rachel avait l’impression qu’à l’inverse, décortiquer un texte était plus simple que de résoudre une équation. Bon, il y avait des chiffres dans les textes, mais ça, c’était pas des math !

Alors que le travail se poursuivait, il y avait cependant une ombre, une tristesse et une perte qui hantait l’esprit d’Ernest. Rachel, limitée aux pensées de surface, ne savait vraiment de quoi il s’agissait, juste un nom et un départ : ceux de Néko. Elle aurait put découvrir qui, sa télépathie à même de remonter les souvenirs d’Altérion pour avoir les réponses, mais n’en fit rien. Phénix ne savait pas qui était cette Néko, mais elle reconnaissait cette peine, en moins violente que celle qu’elle avait subie, cependant. Franklin…

Que dire ? Elle n’en savait rien, et commença à se sentir mal à l’aise. Ernest avait aimé l’hybride chat, mais c’était fini, désormais, en tout cas pour elle. Rachel se devait d’aider son ami mais ne trouvait les mots, n’étant même pas sensée connaitre cette blessure secrète, blessure qu’elle ne pouvait ignorer cependant. Elle se fit plus distante alors que son regard ce perdait sur le sol et son esprit continuait d’être au contact des strates supérieures de celui de son ami.

Durant un certain temps, elle resta là, perdue, cherchant que faire en sa propre âme, non en celle d’autrui. Coupable d’avoir découvert ce secret et voulant aider à le rendre moins lourd, elle cherchait quoi faire. Rien ? Non, il l’avait aidé quant elle en avait eut besoin, c’était à son tour à elle. Mais alors, quoi ?

Hésitante, elle souleva son avant bras pour aller poser, avec délicatesse, la main de sa main sur celle d’Ernest. Baissant les yeux, la rousse ouvrit la bouche.

- Je suis désolée, mais… elle hante tes pensées. J’ai pas beaucoup d’expérience, mais la perte d’un être cher, je connais. Je connais trop bien, même. Tu… tu veux qu’on en parle ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeMer 9 Jan - 8:11

Ernest cessa d’écrire. Son regard s’immobilisa sur la pointe de son stylo. Il avait compris de quoi parlait Rachel. Et peut-être que quelque part au fond de lui, il l’avait prévu. Après tout, n’était-ce pas là un aboutissement logique ? L’équation de la situation était si simple. Attirer son amie dans son esprit et lui dévoiler ce qu’il savait ne pas pouvoir cacher... tel pouvait être l’appel implicite. Il ne retira pas sa main, ne fit rien non plus pour amplifier le contact. Au lieu de cela, il parla d’un ton morne.

-Elle me l’a dit juste avant de prendre le bateau. Elle me l’a dit par téléphone. J’entendais les mouettes. Quelques mots et voilà, c’est fini.

Il trembla. Les émotions refoulées étaient de retour. Il poursuivit, les yeux toujours vissé sur son cahier.

-Des années que ça durait et hop, elle prend le large, comme ça. Par téléphone...

Il réentendait l’appel. Une colère sourde monta en lui. Par réflexe, la colère faisait façade à la tristesse. Sa voix se fit plus dure.

-Comment elle a pu me faire ça ? Comment elle a pu me le faire comme ça ? Si au moins elle avait eu le cran de me le dire en face ! Mais non ! Mais non ! C’est injuste ! Elle n’avait pas le droit !

Le stylo vola à travers la chambre et termina sa course aérienne contre le mur. Il chuta ensuite au sol et y roula un peu. Le jeune mutant, quand à lui, porta sa main libre, celle que ne touchait pas la demoiselle, jusqu’à ses yeux d’où perlaient quelques larmes. Il eut un soupire laborieux et poursuivit d’une voix vacillante.

-J’crois que j’en fais trop... j’en fais trop... tu le sais, j’suis instable, j’ai un traitement contre ça... J’ai juste besoin d’évacuer. Mais j’sais pas comment m’y prendre... C’est là, c’est en moi... j’devrais peut-être reprendre une dose d’inhibiteurs...

Altérion était perdu, en proie à une situation dont il n’avait pas l’habitude. Pour ne rien arranger, il était partagé entre son désir d’aider Rachel et celui d’être aidée par elle. C’était dur parfois de faire face, il avait du mal à l’admettre, du mal à se dire qu’il était encore jeune.
Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeDim 13 Jan - 19:02

Ernest s’immobilisa, parfaitement conscient de ce dont elle parlait ; il se soupçonnait même d’avoir orienté les évènements dans ce sens. Rachel n’aimait pas cette idée, pas du tout, car cela se rapprochait d’une manipulation et elle ne voulait plus être manipulée. Aider Altérion, oui, mais parce qu’elle voulait l’aider, pas parce qu’il la manipulait pour qu’elle l’aide. Cette idée la fit frissonner : elle avait trop été manipulée jusqu’à lors. Elle ne voulait plus. Mais elle ne voulait pas non-plus abandonner son ami, ainsi s’il resta parfaitement immobile, lorsqu’elle constata qu’il ne la rejetterait pas, Rachel referma sa main pour tenir celle de l’hybride. Il tremblait, et elle voulait le rassurer, mais ne savait comment faire.

- Elle me l’a dit juste avant de prendre le bateau. Elle me l’a dit par téléphone. J’entendais les mouettes. Quelques mots et voilà, c’est fini.

C’était moche, très moche et très lâche aussi, Rachel n’avait pas besoin d’être dans les pensées d’Ernest pour s’en rendre compte. Et ça faisait mal, surtout que cela était ancien. Ernest était jeune, même si elle en venait souvent à l’oublier, comme lui-même d’ailleurs. Mais il avait également du mal avec son ressenti, et cela, Phénix pouvait parfaitement en juger. La colère surpassait la tristesse pour appeler la vengeance, pour fournir la force de se dresser encore et toujours et de faire face. Mais lui n’avait personne à haïr et perso envers qui tourner sa colère, alors elle le rongeait, comme c’était arrivé à la rousse autrefois. Il lui fallait un exutoire.

C’était injuste, oui, mais la vie était injuste, et la lâcheté tellement plus commune que la bravoure ; ça aussi, Rachel le savait, d’expérience.

Ernest lança son stylo et Phénix ne fit rien pour arrêter le projectile, regardant son lanceur sans rien dire, attendant qu’il ait fini. La colère et la tristesse, la rage et les larmes, ce terrain lui était familier. A l’habitude, cependant, c’était lui qui consolait et elle qui était consolée, mais ils inversaient leurs places, désormais.

- J’crois que j’en fais trop... j’en fais trop... tu le sais, j’suis instable, j’ai un traitement contre ça... J’ai juste besoin d’évacuer. Mais j’sais pas comment m’y prendre... C’est là, c’est en moi... j’devrais peut-être reprendre une dose d’inhibiteurs...

- Non.


Sa voix avait été clair et simple, son mot lancé avec conviction et force. Il appelait clairement à un développement, chose qu’elle n’aimait pas, mais qu’elle ferait, une fois qu’elle aurait acquise l’attention d’Ernest. La rousse leva son autre main, la posant contre la joue inhumaine dans les apparences mais tellement humaine derrière cela, puis attirant le regard de son ami vers le sien, dissipant le phénix de lumière comme sa télépathie.

- Peut-être que t’en fait trop, peut-être pas. J’en sais rien. Mais c’est pas les inhibiteurs qui t’aideront. Je sais pourquoi tu préfère tout voir sous la forme d’équation : parce que c’est plus simple, et moins effrayant. Le monde n’est pas une variable, et le cœur ne possède pas d’inconnue. La raison te permet de comprendre, pas d’accepter ou de vivre. Comprendre ce que tu as fait ne t’aide pas à l’accepter, à part par résignation. Je veux plus être résignée à mon sort, et je veux pas que tu le sois.

Elle marqua une pause, le regardant dans les yeux, lâchant son visage pour lui prendre l’autre main.

- Tu sais, les médocs et les docs tout court, j’aime pas. J’en ai peur parce que ça m’a trop fait de mal par le passé. Te repose pas sur eux, s’il te plait. T’as besoin d’évacuer ? Fait du sport, violent s’il faut. Un sac de sable, c’est fait pour prendre des nions. Tu pense pas que tu pourrais te défouler sur un punching-ball ? Ou autre, je sais pas. Canaliser au lieu de réprimer, quoi.

Elle n’avait pas réellement d’aptitude pour aider ou conseiller, et elle en était consciente, mais elle voulait essayer de le faire quant même ; la colère, la perte de l’amour, la tristesse, elle ne connaissait que trop bien, et on ne pouvait pas les réprimer, le barrage venait toujours à céder à un moment ou un autre. Il fallait endiguer, enfin, selon elle. Se laisser aller, c’était le seul moyen d’évacuer. Sans les larmes, elle n’aurait jamais évacuée toute sa tristesse, et sans frapper, Ernest ne pourrait évacuer sa colère. Elle ne pouvait pas le guider ou l’aider, dans la pratique du moins, mais elle pensait savoir ce qu’il ressentait, et comment évacuer cela. Une bonne idée ? Elle ne savait pas, mais elle proposait, libre à lui d’accepter ou pas.

- Tu sais, quant j’ai perdu mon mari, je… j’ai haïs le monde pour me l’avoir prit. Il faut pas ; ne hait pas Néko pour c’être enfuit. C’est lâche et cruel de sa part, oui, mais doit-on haïr les gens qui sont lâches et cruels ? Moi, je veux plus, et je veux pas qu’on me haïsse, mais cette question, elle est trop personnelle pour qu’on puisse avoir raison ou tord.

Elle soupira, puis recommença à regarder Ernest.

- C’est un combat, un combat de tous les jours et de tous les instants ; tu peux pas le gagner à coup de pilules, il faut se battre contre soi-même. Je sais pas si elles peuvent t’aider, je sais pas si je peux t’aider… mais on peut essayer ? Non ?

D’un côté, elle avait peur de la violence, peur de ce battre, mais si elle devait le faire à nouveau pour ceux qu’elle aimait, elle devait le faire ; elle se devait de le faire. Puis il n’y aurait ni mort, ni sang, cette fois.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeLun 14 Jan - 10:31

Ernest, silencieux, observa Rachel. Ses mains dans les siennes, il trouvait déjà en son amie un réconfort bienfaisant. En cela, il lui en était reconnaissant. Elle était là pour lui. Il n’était pas seul dans sa détresse. Il l’aidait, elle l’aidait, la réciprocité déjà amorcée depuis des jours trouvait en cet instant une concrétisation certaine. Ils se retrouvaient sur un pied d’égalité. Elle n’était plus cette personne maladive dans sa chambre d’infirmerie. Il n’était plus cet élève qui venait la visiter au nom de ses promesses. La relation était à la fois plus profonde et plus simple, plus naturelle.

-D’accord, pas de pilule, fit-il après quelques secondes.

Quand à se défouler, il ne savait pas. A vrai dire, il avait déjà essayé en se donnant à fond pendant les heures de sport. Son corps était las. C’était l’esprit qui était en ébullition. Où diable était le bouton OFF ? Celui-là, ça faisait un moment qu’il le cherchait. Avant, il avait l’alcool, l’ivresse pour déconnecter, ne serait-ce qu’un peu. Mais ici, boire était si dur qu’il avait dû y renoncer. En plus, il le savait, ce n’était pas forcément une bonne solution. Alors quoi faire ?


-Hélas, Rachel, cogner ne va pas m’aider. J’ai déjà cogné dans le cadre de mes entrainements. J’ai donné tout ce que j’ai. Ma mémoire est implacable. Elle me poursuit, sitôt les efforts terminés. Je réentends la voix de Neko et la colère est là. En plus, la faire sortir, cette colère, ça me fait un peu peur. C’est elle qui a mis du sang sur mes mains, en tout cas une bonne partie.

Il soupira. Etait-il dans une impasse ? La jeune femme ne pouvait-elle rien faire pour lui ? S’il avait été trop hâtif, il aurait dit oui. Mais ce n’était pas vrai et il pouvait déjà le constater. Car déjà le poids de sa tristesse s’était réduit. La présence, les mots, le contact de Rachel, rien que ça l’apaisait. Une drôle d’idée lui vint à l’esprit. Il eut envie d’être à la place du chat de son amie. La présence, le contact, les mots, juste ça. Et lui, le vide en sa tête, la paix en lui. Pareille pause ne serait-elle pas salvatrice ? Est-ce qu’après, le souvenir de Neko le ferait autant souffrir ? Il fallait combler le vide, ce que des efforts physiques ne pouvaient réaliser. C’était une histoire de sentiment. Le jeune mutant serra plus fort les mains de la demoiselle. Il ne sut plus vraiment quoi lui dire. Son idée était un peu trop bizarre pour qu’il sache comment la formuler. C’était en plus la première fois qu’il ressentait ce genre de besoin. Avec Neko, c’était de la passion amoureuse et du plaisir sexuel. Avec Esther, c’était l’affection d’un fils pour une mère. Avec Phénix, c’était une sincère amitié et l’envie de s’y accrocher, de s’y abandonner. Il ferma les yeux.

-J’ai envie de ne plus penser. J’ai envie d’être juste un rat, comme ton chat est juste un chat... J’ai envie de faire une pause au milieu de toutes ses pensées qui m’assaillent...

Il rouvrit les yeux et ajouta, confus.

-Non, non, j’dis n’importe quoi. Oublie ça. J’suis toujours un peu étrange dans ma tête...
Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeMar 15 Jan - 23:42

- D’accord, pas de pilule.

C’était les premières paroles d’Ernest depuis qu’elle-même avait fini de parler, laissant place à un silence pesant et stressant alors qu’il l’observait. Rachel n’avait pas vacillée, pas plus qu’elle n’avait cédée à l’envie d’entrer dans la tête de son ami pour comprendre ce qu’il se passait ; il lui parlerait lorsqu’il le voudrait, forcer les choses ne marchait pas, elle le savait parfaitement, l’ayant vécu.

Altérion ne voulait pas se défouler, il avait déjà essayé et cela n’avait rien donné ; le problème n’était pas d’évacuer la colère, mais de maitriser la mémoire. Rachel avait encore tout comprit de travers, et cela l’attrista. Elle avait beau chercher une solution, elle ne voyait pas réellement, car elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’était une mémoire absolue, tourmentée qu’elle était par les fragments de la sienne. Puis, Ernest avait peur de sa colère ; il était bien plus humain qu’on ne pouvait le raconter ou qu’il ne le croyait lui-même. C’était sa colère qui avait couverte ses mains de sang, alors que pour Rachel, la colère avait été le soutien, la vengeance le moteur.

Un soupire, puis à nouveau le silence. La rousse ne dit rien, attendant simplement, autant qu’une idée ne lui vienne que son ami ne reprenne la parole. Sans doute était-il dans de grandes réflexions pour tenter de trouver la solution l’équation de son problème de cœur ; comme s’il pouvait y en avoir une. S’eut été trop simple. Le temps guérissait des blessures, le temps et les efforts, mais le premier était effacé par sa mémoire trop puissante. Que pouvait-elle faire contre cela ? En tant que Rachel, rien, et en tant que Phénix, rien non-plus ; quant bien même ses pouvoirs auraient put aider Ernest, aurait-elle dû le faire ? Lui effacer la mémoire, même pour son bien, c’était un acte horrible. Tout simplement horrible.

Il serra ses mains, ramenant la jeune femme de ses propres pensées ; ses pouvoirs ne pouvaient rien, mais elle, peut-être. Etre là, pour faire le deuil, pour continuer, une présence et une personne, tout simplement. Ernest ferma les yeux, parlant à nouveau.

- J’ai envie de ne plus penser. J’ai envie d’être juste un rat, comme ton chat est juste un chat... J’ai envie de faire une pause au milieu de toutes ses pensées qui m’assaillent...

Rachel s’immobilisa de stupeur ; comment ça, Cerberus était juste un chat ? Non, c’était pas JUSTE un chat, c’était SON chat. Et elle était très intelligente, enfin, autant que bourrine, donc cela devait être un génie parmi les chatons. Dommage que la majeure partie de cette intelligence lui serve à faire des bêtises comme pisser dans les placards ouverts…

Mais là n’était pas la question ! Ernest ne voulait plus penser, hors ne plus penser, c’était mourir. Même les animaux pensaient, différemment des humains, elle était bien placée pour le savoir vu le nombre de fois où elle essayait de communiquer avec Cerberus, sans succès d’ailleurs, mais ils pensaient tout de même. Altérion voulait être un rat, juste un rat ? C’était triste.

Son regard se perdit dans le vague alors que le silence reprenait à nouveau ses droits, et qu’elle tentait de trouver quoi dire. Rachel n’avait pas les mots, elle n’avait même pas les arguments ou les idées, elle avait juste la volonté et l’envie, hors ce n’était pas assez. La jeune femme respira profondément, plusieurs fois ; elle ne savait peut-être pas quoi, mais elle le dirait comme cela viendra

- Oui, tu dis n’importe quoi. T’es pas un rat ; ton code génétique est peut-être hybride, mais t’es pas un rat. Il suffit de te connaitre un peu pour le voir ; t’es tellement plus que ça.

Une pause, le silence.

- Tu te souviens quelle a été ma première réaction en te rencontrant ? Un flash : je me suis retrouvée dans ma cellule, que je partageais avec un rat, au-début. C’était une saloperie, il me mordait et me volait ma nourriture, mais j’ai fini par le tuer et le manger, tellement j’avais faim. Voilà la première image que tu m’as évoquée : un rat.

Elle lâcha ses mains, honteuse, baissant les bras, les épaules et la tête devant lui ; elle aurait voulut s’excuser, elle aurait voulut ce faire pardonner, mais ce n’était pas elle, le sujet. Rachel remonta son visage en face de celui d’Ernest, ses mains posées contre le lit.

- Mais t’es pas un rat. T’es pas un rat, Ernest. J’le sais, beaucoup de gens le savent. Tu voudrais être un rat ? Ce serait plus facile ? Ce raisonnement m’a conduit à essayer de mourir, tu sais ?

Un nouveau silence, alors qu’elle se concentrait sur ses perceptions extra-sensorielles, à la recherche de quelque chose qui pourrait lui donner une idée. Chose qu’elle trouva assez rapidement, d’ailleurs, et vers laquelle elle se dirigea, mettant sans vergogne le boxon pour atteindre son objectif : un paquet de feuilles vierges. Revenant vers Ernest, elle les lui tendit.

- Tiens ; t’arrive pas à évacuer ta colère parce que t’arrive pas à évacuer le souvenir ? Dessine-le. Peut-être que ça te permettra d’évacuer, mais en tout cas, si t’es concentré sur un truc, tes pensées devraient te foutre la paix, non ?

Elle croyait vraiment à ce qu’elle disait, elle cherchait une solution et raisonnait simplement, même si elle avait peur de faire une gaffe, elle essayait au moins. Rachel voulait aider Ernest, et elle essaierait à peu près tout ce qui lui passait par la tête pour parvenir à cette entreprise.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeVen 18 Jan - 18:27

Ernest ne répondit rien. Il regarda, perplexe, les feuilles que Rachel lui tendait. Mais il les prit tout de même. Ensuite, il se leva et récupéra son stylo. Puis, il revint à sa place, à côté de son amie et commença à dessiner. Il n’avait pas de talent particulier en ce domaine. Toutefois, il se débrouillait honorablement. Une parfaite mémoire visuelle et une main agile aidaient en ce sens. Trait après trait, il illustra la scène qu’il venait d’imaginer.

Non, il ne s’agissait pas de Neko. Il la voyait assez en son esprit pour ne pas avoir besoin de la voir en plus sur le papier. A la place, il montra un duo, le même qui occupait présentement sa chambre. Rachel et lui, main dans la main, marchaient dans le parc, au milieu des arbres. Altérion posa le stylo et considéra le résultat.


-Mouais, ça manque de caractère. Etre artiste, ça ne s’invente pas. Je ne sais pas comment ils font pour transférer les sentiments dans l’image. En tout cas, c’est sûr, ce n’est pas une histoire de chiffres et d’équations.

Il eut un petit rire léger. Mine de rien, l’espace de ces quelques minutes, il n’avait pensé qu’au dessin. L’idée de la jeune femme n’était pas si mauvaise que ça, loin de là. Le petit mutant tendit la feuille pour que son amie puisse regarder plus facilement.

-Tu sais, quand je dis ne plus vouloir penser, ce n’est pas au sens propre de la formule. Neko, jamais je ne pourrais l’oublier, comme tout le reste. Par contre, ce que je peux effacer, c’est le vide qu’elle a laissé en moi. C’est ce vide qui rend difficile le souvenir. Je n’ai pas beaucoup d’amis. Mais tu es là. Et déjà, ça va mieux. Fallait que je t’en parle.

Il marqua une pause, hésita, puis reprit.

-J’ai envie, parfois, de me vider la tête, de ne penser à rien. Je pense trop et tout le temps. Alors dès fois, j’ai envie de jouer au rat. Me balader dans le parc, me prélasser au soleil, grignoter du gruyère, avoir de la compagnie, une présence, un contact, et ne penser qu’à ça. Une pause quoi. Un jeu, juste ça.

S’il n’avait pas eu peur de paraitre trop bizarre, le dessin aurait été un peu différent. Pour lui, jouer le rat, s’était jouer Vermine en quelque sorte. Pendant les mois qu’il avait passé dans les égouts, tel un sauvageon, tout n’avait pas été rose. Mais au moins, la vie était plus simple et son esprit, plus vide. Mais Vermine était seul et il ne voulait plus l’être. Il ne lui enviait que sa simplicité, son côté primitif. Et ce côté-là, il pouvait l’amalgamer au comportement animal, d’où la référence au chat. La scène imaginée initialement le montrait nu, assis comme un rat. Rachel était à ses côtés. Elle caressait sa tête et tout deux bavardaient de choses agréables. Derrière cette image se cachait l’envie d’être câliné mais pas comme le faisait Neko, pas au sens sexuel. C’était plus simple, plus innocent, mais pas moins fort.

-Hum... je ne sais pas très bien comment l’expliquer. Si tu veux, regarde dans ma tête. Les pensées ne sont pas limitées par les mots.

Il savait aussi que Rachel n’allait pas le juger, pas elle. Au fond, ce dont il avait peur, c’était de l’effrayer.

Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeSam 19 Jan - 23:12

Aucun mot, juste un geste : Ernest prit la feuille. Cela ne fut pas instantané, il la regarda d’abord, calculant surement les chances que cela avait de marcher, mais au final, il essaya. De toute façon, elle aurait put rester plantée là longtemps, devant lui, dans cette chambre aménagée mais dont elle n’appréciait pas la décoration, cette dernière lui rappelant de mauvais souvenir, car elle voulait l’aider. Peut-être que cela marcherait, peut-être que cela ne marcherait pas, mais s’il n’essayait pas, qu’en aurait-il ?

Ernest prit la feuille, Rachel s’asseyant à nouveau sur le lit pour attendre et le regarder dessiner. Il dessinait bien ! Enfin, elle n’avait pour comparaison que son propre niveau, du coup c’était parfaitement subjectif, mais il dessinait très bien. Elle-même, outre qu’elle n’essayait pas beaucoup, avait à peu près autant d’adresse aux crayons qu’une jeune personne, et n’étant plus en maternelle, elle c’était sagement décidée à ne plus dessiner. De toute façon, elle n’avait rien de joyeux à montrer.

Phénix comprit vite ce qu’Altérion dessinait ; non pas Néko, mais elle. Le rouge de ses cheveux contrastait avec le vert de l’arrière plan, formant un triangle coloré avec, cela arriva après et avec vélocité, le brun d’Ernest. Eux deux, le parc, main dans la main. La rousse ne dit rien, le regardant dessiner avec admiration, ainsi qu’une légère perplexité. Elle savait que son ami aimait à faire ses devoir dans le parc, c’était à cause de cela qu’ils s’étaient rencontré, et le fait qu’il ne l’eut pas fait aujourd’hui lui manquait peut-être ? Partiellement en tout cas.

- Mouais, ça manque de caractère. Etre artiste, ça ne s’invente pas. Je ne sais pas comment ils font pour transférer les sentiments dans l’image. En tout cas, c’est sûr, ce n’est pas une histoire de chiffres et d’équations.

- Non. Non ça ne manque pas de caractère, non ça ne s’invente pas et non ce n’est pas une histoire de chiffres,
répliqua-t-elle, toujours le regard fixé sur le dessin, alors même qu’Ernest le lui tendait, et qu’elle le prenait avec précaution, comme s’il eut été fragile.

Altérion reprit la parole, après un rire, lui expliquant ce qu’il entendait par ne plus vouloir penser. Il ne pourrait rien oublier, mais pouvait effacer les douleurs que ses souvenirs lui apportaient ; là, elle ne pourrait rien pour lui, tourmentée qu’elle était par son propre passé. Les cauchemars, les flashs, les peurs, toujours aussi nombreux, toujours… non, elle ne devait pas y penser. Pas sur le malheur, mais sur le bonheur ; celui d’aider Ernest, c’était plus important. Il était soulagé de lui parler, c’était bien, c’était une petite victoire, et il valait qu’elle ait des sœurs !

Il voulait se vider la tête, ne penser à rien ; c’était cela qu’il entendait par « jouer au rat ». Faire tout ce qu’un rat faisait sans réfléchir au pourquoi et au comment, se promener, se prélasser, manger, etc. Une pause, ou un jeu. Rachel ne comprenait pas ; oh, elle comprenait qu’il veuille que cela se calme, une éclaircie durant la tempête, mais elle ne comprenait pas en quoi jouer au rat le permettrait. Puis la vie d’un rat, ce n’était pas rose non-plus, il ne fallait pas croire.

La jeune femme avait décroché son regard de la feuille pour regarder Ernest, avec une incompréhension certaine.

- Hum... je ne sais pas très bien comment l’expliquer. Si tu veux, regarde dans ma tête. Les pensées ne sont pas limitées par les mots.

Non, les pensées n’étaient pas limitées par les mots ; les pensées ineffables, le ressenti, tout cela traduisait une activité psychique qu’elle était apte à lire, chose qu’elle fit, le phénix lumineux apparaissant à nouveau. Il aurait été plus sage de refuser, d’y aller en tant qu’humaine, normalement, mais elle n’en fit rien. Ernest faisait parti des personnes réagissant le mieux à la Télépathie, n’ayant aucune appréhension ou aucune rancune lorsqu’elle l’utilisait sur lui, pour lire tout du moins, alors elle n’hésitait pas à le faire, comme elle l’aurait fait sur les Cuckoos ou sur Caitlyn, et n’avait pas besoin de faire « toc toc ».

La première pensée qu’elle capta fut de la peur, la peur de faire peur ; Ernest avait peur de l’effrayer. Elle lui avait montré l’Enfer et il n’avait pas frémit, alors que pouvait-il craindre de l’effrayer ? Il n’avait rien d’un monstre, pas aux yeux de Phénix, et elle ne pensait pas que des choses dans ce monde puissent encore la choquer ou l’effrayer ; à part le monde lui-même, et les démons qu’elle avait encore dans son âme.

Remontant le fil, elle parvient au dessin, ou plutôt à un dessin, légèrement différent : tous les deux dans le parc, mais lui nu et animalisé. Rachel soupira. Il n’y avait cependant pas que cela, il y avait aussi « Vermine ». Vermine, l’Enfant-Rat, un passé d’Ernest, le prédécesseur d’Altérion.

Le visage marqué des cicatrices des Limiers se plia de tristesse, alors qu’elle le voyait envier une part de son passé, une part mauvaise. Une part plus creuse, une part qu’il combattait pourtant, avec son traitement, si elle avait tout suivit. Elle capta enfin d’autres choses bien plus humaines : la peur de la solitude, et l’envie d’être aimé. Quelque soit la forme d’amour d’ailleurs.

Sa télépathie se dissipa, alors qu’elle le regardait. Avec douceur, elle lui tendit le dessin, pour qu’il le revoie à son tour, puis le déposa sur la table de nuit.

- Tu l’as mémorisé, tu l’as fait dès lors que tu l’as imaginé, je sais. Mais je voulais que tu le revoies encore une fois, pour l’améliorer. Tu sais comment faire pour l’améliorer ?

Elle n’en dit pas plus, attrapant sa main et le trainant jusqu’à la fenêtre, avec une brutalité maladroite et involontaire, ouvrant grand les vitres de sa main libre. Un sourire, un simple sourire à son ami, et elle s’élança, l’entrainant avec elle. Ils volèrent, Phénix les fit voler au-dessus des arbres, au-dessus du lac, vers un endroit isolé du parc. Mais elle fit cela bien : ils frôlèrent les feuilles et l’eau, sentaient le vent, et finirent par atterrir dans une petite clairière entourée d’arbres, après quelques minutes de vol ; Rachel l’avait trouvée du premier coup, mais elle avait dût pour cela se fier à ses sens télépathiques.

Atterrissage en douceur, sur leurs deux jambes, puis elle le regarda avec son sourire si enfantin, révélant toutes ses dents blanches.

- T’as pas besoin de jouer au rat pour ne plus penser, il te suffit de profiter.

Et elle le prit dans ses bras, le serrant fort et le soulevant du sol. Une accolade, un câlin, comme elle n’avait jamais osé lui en faire, et comme il en était venu à le souhaiter ; s’il devait continuer à penser durant cela, il ne penserait pas à autre chose, Rachel n’avait pas besoin de télépathie pour le savoir.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeDim 20 Jan - 10:49

Rachel n’avait pas compris le fond de sa pensée, tout du moins une partie. Pouvait-il lui en vouloir ? Comment comprendre l’incompréhensible ? Ernest, même s’il retrouvait un jour tout son aplomb, ne serait jamais normal. Il demeurerait en lui un peu de Vermine, un peu de Crapule aussi. Crapule, c’était le dépravé, le malade, l’enragé, le sadique, en un mot, le monstre. C’était sa vraie part d’ombre, celle qu’il se devait de combattre, de réprimer en toute circonstance. Vermine n’était que le sauvageon, toujours lucide mais refusant les contraintes d’une société qu’il considérait alors comme oppressante. Vermine n’était pas dangereux. Tout au plus pouvait-il dégouter. Un peu à tord, il est vrai, Altérion idéalisait Vermine comme le rôle le plus simple qu’il ait tenu, celui qui lui apportait la paix, l’insouciance. Il idéalisait Crapule comme le responsable de tous ses malheurs, même si c’était exagéré. Et il idéalisait aussi Altérion comme le modèle idéal, pesant mais le seul convenable dès qu’il s’agissait d’être avec les autres. Trois rôles, trois visions. Ainsi agençait-il ses pensées. Le modèle valait ce qu’il valait. Mais il avait en tout cas besoin d’organiser, de synthétiser, de classer, sans quoi tout ne serait que chaos en lui. Cette rigueur mentale était à l’origine de sa capacité d’analyse, de son efficacité. A chacun sa méthode.

Le jeu du rat, pour lui, avait une définition unique que, une signification particulière, résultat de l’expérience de toute ses années en tant que mutant mais aussi celles d’avant. De ce jeu, jusqu’à présent, il n’en avait parlé à personne, ni à Cérès, ni à Neko. Il avait trop peur d’être jugée, peur qu’il n’avait pas avec son amie. Rien que ça suffisait à montrer la profondeur de leur relation.

Ernest ne dit rien. La tristesse affichée par la jeune femme le mit un peu mal à l’aise. Mais encore une fois, il ne lui en voulait pas. Elle n’était pas lui et, il s’en doutait, elle n’avait pas abusé de ses dons pour sonder toute sa réflexion. Il se laissa guider, un peu interrogatif, par-delà sa fenêtre, jusque dans la clairière. C’était le soir. Le soleil commençait à disparaitre derrière les arbres du parc. Les ombres s’étiraient, beau jeu de lumière. L’air un peu vif laissa indifférent Ernest qui, prit au dépourvu, se retrouva entre les bras de Rachel.

Il ne dit rien. Il ne luta pas. Après quelques secondes de passivité, il enlaça à son tour la demoiselle, plain de tendresse dans son geste. Il enfouit sa tête dans le cou et les cheveux roux. Puis, il resta ainsi. Rachel avait des façons de faire un peu étrange, mais encore une fois, elle prouva qu’elle ne se trompait pas tout le temps. Lors de ces minutes si précieuses, le petit mutant ne pensa effectivement qu’au moment présent. Réellement touché par l’initiative de son amie, il pleura en silence.


-Merci, finit-il par dire, tout bas, d’une petite voix si sincère.

Puis, après de longues secondes, il n’avait toujours pas desserré son étreinte, il ajouta :


-Reste dans ma tête.

Il ne voulait plus parler. Ça aurait tout gâché. Il était bien plus simple, bien plus rapide de communiquer en pensées et sentiments. Le merci qu’il lui adressait en son fort intérieur était bien plus profond, bien plus puissant. Troublé, mais heureux, il laissait à Rachel les commandes. Il s’abandonnait à sa gentillesse et à sa spontanéité. Il n’attendait plus rien, ou plutôt, il attendait tout et tout lui irait. Le jeu du rat, ancré en lui, il le mettait de côté. Il ne voulait plus prévoir. Ainsi débutait sa pause.

Revenir en haut Aller en bas
Echo
X-Men Oméga
Echo


Messages : 1011
Date d'inscription : 10/05/2012
Age : 29

Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitimeMar 22 Jan - 13:43

Il n’eut d’abord aucune réaction, ni de résistance ou de recul, ni de retour. Ernest resta d’abord inactif face à son geste, la faisant douter de ce dernier : Rachel était-elle aller trop vite pour lui ? Avait-elle grillé des étapes ? Avait-t-elle…

Non. Elle n’avait rien fait de travers, pour une fois : Altérion enfouit son visage contre elle et lui rendit son étreinte, Phénix serrant elle-même un peu plus fort. La distance, elle n’aimait pas cela, mais elle ne savait pas non plus où se placer par rapport aux gens de ce monde ; c’était comme dans les camps, il y avait des personnes qui se serraient les coudes et d’autres qui se battaient pour elles-mêmes, contre les autres parfois également. Après les années passées en cellule, Rachel avait besoin de contacts, de contacts physiques. Franklin, d’ici comme de chez elle, lui en avait apporté beaucoup, avant de disparaitre. Caitlyn comme Amy avaient beaucoup plus de mal sur la chose, et les Cuckoos, même entre elles, n’étaient jamais physiques. Et Ernest, le plus proche de tous, le devenait enfin.

La jeune femme n’était pas joyeuse à cette idée, c’était autre chose ; une sorte d’apaisement, de contentement doux et discret. Elle ne pleura pas, contrairement à lui, mais sentit ses larmes couler contre elle, et elle posa alors sa tête sur celle d’Ernest, enfouissant à son tour son visage dans la chevelure de son ami. Oui, chevelure, il n’y avait pas d’erreur ; qu’importait la mutation, ce n’était pas pour un gène qu’elle tenait à lui, mais pour qui il était. Qui on était, c’était cela le plus important, pas ce que l’on était, non ?

Il était son ami, il était Ernest ; Altérion, Vermine ou qui d’autre, il n’en restait pas moins Ernest. Ernest Lenoir, personne d’autre. Pas un rat, jamais.

Il lui tenait chaud, aussi, puisqu’elle n’aimait véritablement pas le froid mais l’expérience qu’elle en avait ; mais le plus important n’était pas qu’il lui tienne chaud au corps, mais qu’il lui tienne chaud à l’âme. Etait-il encore dans ses souvenirs, ses tristesses et ses pensées ? Rachel refusait de le croire, peut-être naïvement, mais elle espérait ne pas être la seule à profiter de ce moment. Si son ami ne pouvait se décharger de ses mémoires tristes, alors elle ferait tout pour qu’il puisse s’en rappeler des joyeuses à la place.

Leurs malédictions étaient le souvenir, alors il fallait noyer les larmes dans les sourires ; l’inverse était possible, alors pourquoi pas cela ? Elle voulait essayer, elle voulait essayer de l’aider, non pas parce qu’il en avait fait autant pour elle, mais parce qu’elle tenait à lui. Un ami, un meilleur ami. Le premier pas.

Il n’avait pas son âge ; et alors ? Elle avait cessée d’évoluer en bien à ses 13 ans, et lui, à 14 ans, se comportait déjà comme un adulte ; les rôles inversés, ils ne pourraient que s’aider à comprendre. Leurs histoires étaient aussi similaires que différentes, mais ce qui importait le plus était qu’ils avaient tout deux une innocence brisée à recoller. Proches aux yeux des autres, car isolés et inadaptés à la norme, mais cela n'importait pas : proches à leurs yeux à eux, c’était cela qui importait.

Amis ; que dire de plus alors qu’il n’y avait rien à dire ?

- Merci.

Il n’aurait jamais à la remercier, mais la formule de politesse trahissait plus l’importance du moment ; en tout cas elle le pensait. Elle ne comprenait pas ce monde, mais les sentiments qui l’habitaient ne différaient pas de ceux de son monde. Il y avait de la colère, de la haine et de l’amertume, mais elles étaient ici minoritaires. Et derrière les palissades de l’Institution Charles Xavier, ils étaient tous deux protégés du monde jusqu’à ce qu’ils soient près à l’affronter de nouveau, sous une forme ou une autre. Ernest avait choisit les X-Men, et Rachel aurait son choix à faire, plus tard.

Pour le moment, seul cet instant comptait.

- Reste dans ma tête.

Quelques mots, prononcés doucement, pour trahir à nouveau l’intimité entre eux, la confiance, l’amitié. Quelques simples mots d’une voix discrète, d’une voix tendre, d’une voix qui venait de l’âme.

Rachel répondit à son tour, murmurant également, seules ses lèvres bougeant, alors que son visage était parfaitement calme et bienheureux, les yeux clos parfaitement normaux.

- Je suis pas dans ta tête, Ernest. Je suis pas dans ta tête, je suis dans ton cœur…

RP TERMINE pour Rachel
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Garder ses repères {Ernest Lenoir} Empty
MessageSujet: Re: Garder ses repères {Ernest Lenoir}   Garder ses repères {Ernest Lenoir} Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Garder ses repères {Ernest Lenoir}
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Absence d'Ernest Lenoir
» Fiche Personnelle d’Ernest Lenoir
» Etre ses choix. ( Pv Ernest Lenoir)
» Prend ma main (Rachel + Ernest Lenoir + libre)
» Reculer pour mieux sauter [PV : Ernest Lenoir & Franklin Richards]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
X-men RPG :: Hors Jeu :: Topics Terminés :: L'Institution Charles-Xavier et Alentours-
Sauter vers: