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Sujet: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Dim 25 Nov - 10:30
17 septembre 23h 15, Soirée de l'annonce de la convocation à la Passation de Caitlyn Elioth. Église Notre Dame de la Rédemption, Quartier Nord du Bronx.
Qu’est-ce que les ombres ont à me dire à part le silence de prières muettes qui se sont perdues dans les âges ? C’est ici que s’envolent les espoirs et retombent les déceptions mais même si nos raisons très vites renoncent sous le poids de nos apathies quotidiennes, mes yeux eux cherchent à travers les ornements des visages taiseux des sculptures singeant la vie ce qui pourrait encore émouvoir et retenir un instant le souffle. C’est dans ce vide que je me recentre, dans ce silence lourd de signification où même la vie s’écoute et prend conscience de son miracle que je sais ce qui m’accroche au sol et atteste même de mon passage. Sous mes escarpins le marbre froid et cassant et l’ombre tremblante comme lancée en accusation pour un blasphème évident par ma seule présence, de cette gigantesque croix où le christ suffoquant m’interpelle d’un regard aveugle mais dont la souffrance à finit par se taire ou se perdre dans une banalité confondante. Cette ombre pesante, omniprésente de mon berceau à mon caveau, cette ombre aussi acide qu’un poison létale, aussi lourde que les remords qui s’y accrochent, aussi palpable et froide qu’une armée de démon m’attirant vers les limbes sans espoir de rédemption.
Il est juge, juré et bourreau et il voit où je détourne le regard, on le trouve dans l’abime le regard braqué vers l’âme : il sait depuis déjà ce que vaut mon verbe et ce que hélas signifie mes actes. Il sait là où je mens. Car je mens, c’est indiscutable. Même si je m’attarde, même si je supplie : je mens, n’ais-je jamais rien fais d’autre que cela ?
Mon péché, hormis tous les autres, reste que je me suis cru meilleure, je me suis cru capable : forte où je n’étais que faiblesses. Je me suis vu certitudes où je ne me forgeais que doutes. Je suis issue de la tourbe et de l’excrément, j’ai rampé hors des immondices et me suis avilie dans les pires excès et me voilà audacieuse face à l’ombre du Seigneur pour quémander un jugement, monnayer une réponse. Autrefois sans doutes, j’avais son regard lorsque j’avais l’innocence d’un enfant, c’est fort possible lorsque j’y pense. J’avais des ailes pour monter plus haut et plus vite à l’instar de ma compagne, c’est fort probable, j’ai dû les arracher en me croyant au-dessus de ce que je devais être. La vérité n’en est que plus évidente, la fatalité n’existe pas et ma vie est devenue ce que j’en ai fait : un horrible gâchis dans un rôle que je n’arrive plus à tenir. Je ne suis pas digne de changer, pas digne de confiance mais je suis là ce soir parce que je te le dois, on pourrait considérer cela comme un sursaut d’honnêteté. Je ne suis plus en colère, je l’ai été longtemps et tu sais très bien la cause de cette fureur. Je t’ai haï, j’ai fait tout ce qu’il fallait pour devenir encore plus exécrable à ton regard. Tu m’y as forcé, on ne peut pas le nier. Je suis ta fille et tu ne m’écoutais pas, je suis ta fille et tu ne me répondais pas. Puisque tu t’es décidé à conserver ton mutisme, c’est donc moi qui pour une fois te dirais ces choses qui m’étouffent. Écoutes ce que j’ai à te dire Seigneur, écoute pourquoi j’ai encore fuis mon destin et pourquoi ce soir, je veux juste faire la paix avec toi.
Le rituel est immuable mais la scène singulière, cette femme de taille moyenne dont les cheveux roux cascadent sur son long manteau couleur automne, le regard fièrement tourné vers le calvaire, on la croirait sur le quai d’une gare prête à faire des adieux à un ami ou un amant, on la croirait surtout à quelque rendez-vous depuis une longue date repoussé, au bout de quelque chose, sans doute au bout d’elle-même. C’est alors que d’un geste lent elle se signe puis s’agenouille en croisant les mains dans une attitude d’une humilité absolue. Le silence seul est témoin de cette dévotion muette que ses lèvres finissent par adultérer d’une voix claire et sans émotions.
- Ca fait longtemps, hein ? J’te demanderais pas comment tu vas ou si tu commences pas à avoir des crampes à rester connement suspendu là. J’suis toujours là, tu vois. Je m’accroche. Tu t’souviens d’la dernière fois ? J’étais plutôt furax, hein ? Faut dire que t’avais fait fort là : Byron et Kyle en même temps, tu m’as pas loupé. Han…Tu loupes jamais personne d’façon, surtout pas celle qui essaie de se frayer un p’tit trou dans les nuages pour s’approcher en passager clandestin de ton paradis. Je croyais que ce genre de chose, ca s’prenait par la force, tu vois. J’pensais qu’on pouvait plier les évènements comme on voulait et choisir sa place à coup de griffes. J’étais conne et égoïste. Tu m’as foutu en rogne, t’as pas idée. Tu m’as blessée comme personne avant. Et voilà où on en est ce soir, étrange retrouvailles, tu trouves pas ? J’suis sur qu’n aurait besoin de plus d’une vie pour discuter de tout ça mais j’ai tellements de questions qui s’bousculent là sous mon crâne et si peu de réponses. T’attends quoi d’moi ? Tu veux quoi d’plus ? J’ai tout fait pour t’emmerder, on peut pas plus dans l’epic fail christique.
Mes mains sont couvertes de sang, j’me suis suicidée et j’aime une autre femme ce qui veut dire que Lucifer va v’nir me chercher en Rolls, non ? Pour le peut qu’Amy fut nonne j’aurais fait un total strike. Mais tu vois, j’ai pas honte, je me dresse là devant toi et j’viens te demander des comptes et t’en rendre. J’suis plus en colère, j’en ai fini avec toute cette haine, je la laisse derrière parce que ce qui m’intéresse c’est devant. Mais ca m’empêche pas de m’demander ce qui vient après.
Je suis ta fille bordel…j’suis ta fille et là je reviens à la maison après une si longue fugue que j’me souviens plus trop de c’que c’est la maison au juste, alors j’ai peur et j’me sent paumée : tu peux pas juste voir ça. On peut pas continuer à se snober éternellement, à s’ignorer comme ça. Je crois en toi, je viens là en baissant toutes mes défenses, en déposant tout c’que j’ai à tes pieds et tout c’que j’veux savoir..du fond d’mon cœur..c’est..c’est si il y’a une chance, une infime chance que tu puisses encore m’aimer ? Que tout ça en valle la peine et qu’au bout du compte on puisse faire la paix toi et moi. J’ai besoin… J’ai besoin de quelqu’un pour me dire ce que j’dois faire et..et juste savoir si j’me goure pas encore une fois. Faut-il que je tombe plus bas que terre et qu’j’en chiale, dis-moi où je dois aller, dis-moi que mes choix en valent la peine que j’suis dans le vrai.
Alors si tu veux…qu’on en passe par là, si il te faut une preuve, regarde …regarde-moi, posée sous ton aile, sous ton ombre si grande qu’elle pourrait m’engloutir. Je te demande pardon. Pardon pour mes faiblesses, pardon pour mes erreurs, pardon pour mon ingratitude. Et je veux..je veux que tu m’reprennes à tes cotés comme quand j’étais une gosse, comme quand ca comptait, comme quand c’était important parce que ca l’est toujours, ca l’sera toujours. Comme à cette époque, tu t’en souviens ? Moi j’ai rien oublié, rien du tout.. Doucement paupières closes alors qu’une unique larme dévalait sa joue en paressant sur son visage, elle commença d’une voix tremblante.
- Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre nous du mal.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Dim 25 Nov - 13:46
Lundi 17 Septembre, 22 : 05 P.M. Institution Charles Xavier, Salem Center, Comté de Westchester, Etat de New York
Se battre, il fallait toujours se battre. Pour construire, pour préserver ce qui était construit ; et lorsqu’on échouait, la difficulté n’en était que plus dure pour reconstruire. Plus on bâtissait de chose, plus elles étaient fragiles, cette difficulté s’ajoutant à la précédente. Avait-elle trop bâti ? Certes, la vie avait été plus simple et plus tranquille quant ses amis se comptaient sur les doigts d’une main, mais Amy pensait que la difficulté valait la peine. Alexander Funke, Joshua Foley, elle s’était battue pour eux car ils en valaient la peine, à ses yeux. Aller à contre-courant d’un monde, ce n’était pas rien, mais elle avait signée pour, à travers les X-Men, et plus important, à travers son amour.
Son combat serait sans doute l’œuvre de sa vie, elle l’acceptait, parce qu’à ses yeux, il en valait la peine. Il n’en était pas moins dur en cela, mais elle ne se résignait pas à accomplir quelque chose, elle voulait le faire ; différence primordiale. Différence primordiale car elle justifiait les larmes et la fatigue, et les rendaient précieuses, car fait de sa volonté. C’était difficile, mais ça en valait la peine. La vie en valait la peine : c’était un défis auquel on faisait face, et là où tant d’autres s’étaient résignés à le subir, elle-même avait choisit de l’affronter. Elle n’allait pas contre le courant des événements par défaut, elle allait contre le courant des événements par volonté. Nommez cela l’espoir ou la stupidité à votre guise, cela ne changeait rien pour elle : elle croyait.
Elle croyait en son amour, elle croyait en ses amis, elle croyait en cette Institution qui l’éduquait, la nourrissait et la protégeait, et qu’elle voulait aider à son tour.
Le monde est fait de difficultés, et la vie, d’épreuves ; qu’il y ait ou non un destin, c’est un fait. Il ne tient qu’à nous de courber l’échine ou de lui faire face, avec panache et insolence selon notre humeur. C’était ainsi qu’elle voyait Caitlyn, dressée face aux cieux avec un cri de défis. Mais elle voyait aussi son ombre, cette ombre qu’elles partageaient : les peurs et les doutes. Ne pas être à la hauteur, leur fléau.
Caitlyn disait qu’elle avait dépassé cela, qu’elle n’essayait plus d’être à la hauteur de ce qu’on attendait d’elle : « moi j’ai pas peur parce que j’ai accepté le fait que j’y serais jamais à votre hauteur, c’pas grave » avaient été ses mots. Ce n’était pas un mensonge envers le monde, car Cait’ se mentait à elle-même. Pourquoi reprendre ses études alors ? Pourquoi avoir accepté de devenir conseillère sociale lorsque Xavier lui avait demandé ? Pourquoi vouloir devenir X-Woman ? Si ce n’était pas pour être à la hauteur des espoirs qu’on plaçait en elle ?
C’était ce dernier point qui avait été problématique en cette soirée, Amy l’avait vue dès qu’elle avait pénétrée leur chambre. Elle était vide.
Certes, Nephilim rentrait tard en cette soirée, mais elle avait eut nombres de choses à régler ; des choses sans importance, face à ce qu’elle avait apprise : Caitlyn convoquée, et on ne lui en avait pas parlé, comme si cela ne la concernait pas ! Foutage de gueule version maxi, là ; il avait merdé le Charlie, encore. Il commençait à lui casser les pates à ce niveau là, et sans mauvais jeu de mots. Oui, elle aurait été incapable de tenir sa langue, mais cela faisait longtemps que Caitlyn Elioth savait être prête pour devenir X-Woman, et encore plus qu’elle faisait des missions dignes de la X-Team ! Alors qu’ils ne viennent pas lui parler de secret professionnel où elle leur sortait son tour de passe-passe de détecteur de mensonge et publiait les dossiers ainsi obtenu sur Facebook !
Cela faisait depuis sa passation à elle que Cait’ savait que son tour approchait, et qu’elle stressait à cause de cela. Mais où était-elle passée ? Ou était passée sa Cati ?
Amy s’était résolue à l’attendre. Malgré l’énervement contre Papy Roulette et sa pom-pom-girl blanche qui avaient manigancé tout cela dans son dos, chose blessante s’il en était, elle avait voulut faire aussi bien que son aimée la dernière fois. Bon, elle n’avait ni le matériel ni le savoir pour l’utilisé, et le fait qu’elle soit mise au courant au dernier moment avait entrainé le fait qu’elle eut tout tenté de préparer en catastrophe. Elle avait dérangé Rachel et les Cuckoos pour emprunter une robe à ces dernières, leur corpulence et leur taille étant à peu près identiques (bien que la masse d’Amy soit supérieure à cause des modifications internes de son corps), avait prise après sa douche le temps de se faire belle, bien que l’utilisation du maquillage ne resta pas sa tasse de thé et qu’elle eut encore une fois due demander l’aide des Stepford, mais l’intention était là ! Elle n’avait pas d’alcool à proposer, pas même de spécialité de chez elle ou d’invitation au resto, elle n’avait pas eut le temps de préparer de telles choses, mais ferait son possible pour rendre la soirée agréable, et essaierait de se rattraper dans les prochains jours.
Assise sur le lit, le carton dans les mains, comme la dernière fois malgré les changements, elle attendait son aimée. Amaranth était vêtue d’une robe à dos nu entièrement blanche, volante et tenue par un tour de coup, libérant ses épaules, son dos et ses bras et souligna son visage légèrement maquillé, et ses cheveux désormais coupés au carré étirés en arrière et attachés en un chignon au-dessus de sa nuque. Cependant, c’était l’inquiétude qui avait finie par l’emporter sur ses traits, alors qu’accoudée en attente de l’arrivée de son aimée, l’italienne relisait encore et toujours le carton. Combien de temps ? Depuis combien de temps Caitlyn avait-elle lut cela et que faisait-elle à l’instant pour ne pas revenir ? Où était-elle ?
La patience de Nephilim était grande, très grande, mais il y avait bien un sujet qui pouvait en venir rapidement à bout : Caitlyn. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Amy s’inquiétait, et l’inquiétude ne lui réussissait pas, encore moins qu’avant même. Se battait-elle seule contre ses peurs et ses démons dans quelqu’endroits qu’elle avait gardé secrets ? Seigneur-Dieu, que foutait-elle ?!
Amy était tiraillée entre l’inquiétude et la fierté pour son aimée, comprenant enfin ce qu’elle-même avait put ressentir la dernière fois. Mais Caitlyn était bien plus débrouillarde et impulsive qu’elle, et n’était pas restée là à attendre sagement sur le lit comme elle-même l’avait fais jadis.
Se levant, Amaranth commença à tourner en rond dans la pièce, marquant l’écoulement du temps de ses pas. Après un certain temps, le castor en prit une par ricocher, mais elle ne toucha pas à Laurette. Gypsy n’était pas fragile, il s’en remettrait, et elle n’attentait pas à sa vie pour une question de territoire ; pas encore du moins. Elle gérait les priorités : d’abord la plante qui lui piquait sa lumière et des mots coquins de sa copine, ensuite le sac à puce géant. Cela ne lui ressemblait pas de frapper sans raison le castor en peluche, c’était vrai, mais elle avait l’impression d’avoir fait que cela les derniers jours, donc elle continuait un peu ; puis il n’irait pas se plaindre, donc bon. A y réfléchir, la robe blanche et le maquillage ne lui ressemblaient pas non-plus.
Mais tout cela, elle s’en foutait : une seule question avait de l’importance.
Bon Dieu, Cati, où es-tu ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Mar 27 Nov - 22:30
Mother Allegra Ne m'attends pas Je n'appartiens à rien, lorsque tu ne m'appartiens pas Le silence demeure, comme tu regardes à travers moi Et je n'appartiens à personne lorsqu'il n'y a pas de lumière à contempler Tu danse en paix maintenant Tu n'es plus seule maintenant Tout va aller mieux
- Amen
Une voix inconnue venait de se mêler à la sienne lui faisant instinctivement tourner la tête en direction de la personne qui venait de ponctuer ainsi sa litanie et refermer le vœu pieux s’envolant ainsi vers cieux comme ces paroles à peine nées pour se consumer dans un silence de plomb. Elle se tenait à quelques pas sur la droite dans l’ombre d’une chaise de prière dans une attitude miroir de la jeune femme, les mains jointes en prières et un regard d’un bleu délavé mais très perceptible malgré la pénombre qui semblait fixer avec intensité un christ toujours aussi avare de ses mots dans son attitude de souffrance millénaire dont on ne pourrait dire si elle tenait d’une vision malsaine d’une culpabilité éternelle pour ceux qui en connaissaient la signification ou d’une volonté grandiose d’un sacrifice ultime afin de racheter une faute tout aussi éternelle.
Elle semblait aussi fragile qu’une ombre incertaine dans son vêtement simple au capuchon rabattu lui couvrant la tête et lui mangeant une partie du visage. Les mains trahissaient un âge assez avancé d’une femme conservant toujours des reflets d’éclats de sa beauté au teint diaphane mais cheminant plutôt vers la sagesse des retours des passions au crépuscule d’une vie que l’on fantasmait plutôt calme et douce, s’écoulant entre des audaces raisonnables et quelques fruits se fanant bien vites. Elle lui adressa un sourire embarrassé sans quitter le christ des yeux.
- Mes excuses ma demoiselle, je priais moi-même et votre voix était d’une douceur entrainante.
Caitlyn esquissa un mouvement de la main pour indiquer qu’elle n’était pas contrariée le moins du monde.
- Il n’y a pas d’mal, les prières montent peut être plus facilement en duo qu’en solitaire, allez savoir…
- Excusez-moi à nouveau mais j’ai entendu une partie de votre discours, je ne vois pas pourquoi la pureté de vos mots seuls n’aurait pas pu le toucher en écho Vous sembliez si sincère dans votre approche qu’une statue de marbre en aurait versé quelques larmes.
Fuzzy secoua la tête d’un air navrée avant de reporter à nouveau son attention sur le calvaire et d’en détailler chaque détails comme si celui-ci lui apparaissait sous un jour inédit mais douloureux.
- Quelle pureté ? Je sais bien qu’il est écrit qu’il y aura toujours plus de place auprès du seigneur pour un pécheur repenti que pour Saint Pierre lui-même mais là je cumule je crois : à partir de quand il a dit stop à votre avis : mutante ? criminelle ? lesbienne ? Ce n’est pas une place qu’il me faut, c’est un stade de foot complet…je suis une damnée, j’sais même pas c’que je fous ici en fait.
L’inconnue émit un rire amusé avant de répondre d’une voix doucereuse et apaisante.
- Oh ! croyez en ma propre expérience, il est relativement patient et d’une indulgence surprenante. J’ai un cursus analogue et pourtant il me parle toujours avec autant d’amour et je lui réponds toujours avec une égale ferveur.
Caitlyn reporta son attention sur la personne en face d’elle relativement intriguée par ses étranges révélations.
- Hum..Vous devez alors avoir beaucoup de choses à vous faire pardonner pour venir prier en une heure aussi tardive.
Elle esquissa un léger sourire, en portant l’index au coin des lèvres dans une pose étrangement familière.
- Vous vous trompez en vérité car moi, je ne prie pas pour moi. Je n’ai rien à me faire pardonner qu’il ne m’ait déjà pardonné depuis longtemps même ce que certains qualifieraient mes actions à l’instar des vôtres d’impardonnables.
L’étonnement commença à se dessiner sur les traits de Fuzzy qui décidemment ne comprenait rien à l’attitude de ce mystérieux personnage.
- Mais alors, pour qui..enfin pourquoi… ?
- Pour ma fille. Elle est dans une situation de doutes et c’est toujours dans le doute qu’on ne voit pas les choses les plus évidentes, ces fameuses choses qui une fois comprises permettent de nous relever et d’avancer vers notre but. Je suis ici pour prier afin que le Seigneur l’aide enfin à voir ces choses et qu’elle puisse avancer sur son chemin plutôt que de s’y enliser.
- Et ben…Elle a de la chance vot’fille, c’est quoi son problème ?
- C’est plutôt moi qui ai de la chance, si elle pouvait seulement savoir combien je suis fière d’elle et de ce qu’elle est devenue malgré toutes ses erreurs. Je ne regrette rien des sacrifices que j’ai pu faire pour elle, de mes choix et de mes actions. J’ai souvent l’impression d’être venue au monde uniquement pour qu’elle puisse y venir elle-même et y prendre toute sa place et je sais combien elle se croit « imparfaite et loupée », j’aimerai qu’elle sache un jour que c’est la plus belle réussite qu’une mère puisse se vanter d’avoir réalisé dans sa vie.
A ces paroles, Caitlyn sentit son cœur se serrer d’effroi face à une douleur muette dans son existence, une douleur d’une absence qu’elle ne pourrait jamais combler victime d’un destin trop pressé de jouer ses gammes dans un jardin d’enfant où l’on aurait dû trouver que rires et émerveillements. Alors qu’elle conservait un silence amer, méditant sur les paroles lourdes de sens, l’inconnue poursuivit.
- Elle cherche le pardon d’un Dieu alors qu’elle ignore juste que tout pardon…commence par soi-même.
Caitlyn fronça les sourcils, ouvrant la bouche pour prononcer des mots qui ne voulaient pas sortir, un sentiment d’urgence venait de naitre comme une certitude, elle savait qui se tenait là et qui lui tenait ces mots qui ne pouvaient la toucher que de cette manière unique mais elle savait aussi que cette simple pensée était complètement impossible puisque cette personne ne pouvait pas être de ce monde. L’inconnue eut cette sorte d’éclat dans son regard bleuté alors qu’inclinant la tête, une longue mèche rousse d’une teinte analogue à la sienne cascada le long de sa joue.
- Caitlyn, pardonne-toi avant de chercher le pardon. Elle est là, ta vérité.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Mer 28 Nov - 1:32
Le temps s’écoulait avec une lenteur éternelle, alors qu’elle tournait en rond ; Caitlyn, Caitlyn, Caitlyn… où es-tu ?
L’inquiétude croissait dans le tourbillon de ses pas, alors que ses pensées tournaient à leur tour, cyclone aux échos muets qui portant rugissait plus que les cris n’auraient put.
A y réfléchir, il n’y avait peut-être rien à fêter, car les espoirs qu’elles avaient portés la dernière fois étaient mort avec elle, étaient mort à cause d’elle. La passation, c’était plus que la peur de ne pas être à la hauteur, pour Caitlyn : c’était la peur de la perte. Etait-ce réel ? C’était stupide ! Ce n’était pas la passation qui avait tué Nephilim, mais bien elle-même, en voulant à tout prit être à la hauteur. Elle serait là pour sa Cati, et si cela tournait comme la sienne, elle forcerait l’arrêt des choses, quitte à devoir expliquer à Xavier ses quatre vérités. Ne pas abandonner Cait’, elle n’allait pas abandonner Cait’. Mais Cait’ avait disparut.
Où la peur avait-elle put l’entrainer ? Jusqu’où les doutes avaient-ils put la guider ? Qui était à la barre ? Que faisait-elle ? Où était-elle ?
Elle ne savait pas, et elle ne savait pas si son aimée avait besoin d’elle ou préférait rester seule avec elle-même. Y avait-il plus acide que ce doute ? Cette impression de savoir quelque chose d’important se dérouler sans savoir quoi, sans savoir que faire et sans savoir comment faire ?
Dante m’est témoin, et même sacrément. Là, il fait le témoignage de sa vie !!!
Cait’, Seigneur-Dieu, où es-tu ?
Pas au réfectoire, pas aux cuisines, pas dans le gymnase, pas ici, pas là ; elle avait vérifiée. Elle avait vérifié à tous les endroits dans l’Institut, courant à travers les couloirs. L’inquiétude l’avait poussé à élargir sa ronde à tout l’Institut, et personne ne savait où elle était. De retour dans leur chambre, seule, Amy s’était à nouveau assise sur leur lit, se massant les tempes pour essayer de se calmer. Elle n’avait pas le courage ou la force de volonté de Caitlyn, et cette simple attente dans le doute lui était insupportable ; elle entrevoyait le mal qu’elle avait put lui faire, prenant la mesure de ses fautes et de l’indulgence sans borne de celle qu’elle aimait. Elle s’en voulait, et avait tant été concentrée sur ses propres peurs qu’elle n’en avait vue celles de Fuzzy. C’était impardonnable, mais elle voulait essayer de se faire pardonner. Elle voulait être là comme Caitlyn avait été là, la soutenir autant qu’elle en serait capable, même si c’était loin de ce que la rousse méritait ; mais pour cela, elle devait la retrouver.
Elle devait la retrouver, mais demeurait cette éternelle question : Où ? Question à laquelle Nephilim n’avait nulle réponse, et ne pouvait la trouver seule.
Quelqu’un s’approcha, mais Amaranth ne bougea pas d’un centimètre ; ce n’était pas Caitlyn. L’odeur, le pas, le souffle, tant de chose qu’elle entendait à présent. Ce n’était pas Cait’, c’était quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’elle n’avait pas envie de voir. L’autre toqua à la porte, l’italienne s’allongeant sur le dos en l’ignorant, alors même qu’on prononçait son nom, l’appelant. Caitlyn était à l’Eglise Notre Dame de la Rédemption, dans le Bronx. Elle eut put aussi bien lui parler de n’importe quelle église de New York, Amy ne savait pas où c’était ; l’autre déclara pouvoir l’y emmener, mais c’était hors de question. Ils en avaient suffisamment fait pour aujourd’hui.
- J’m’démerdrai ; cette affaire vous concerne pas. Montrez-moi juste comment y aller…
Elle ne voulait pas de plan ; c’était trop tard pour cela : Amy voulait l’information, et le fit savoir rapidement, et clairement. Elle ne fut pas déçue ; ce ne fut pas agréable, loin de là, mais elle le supporta sans peine, pour Caitlyn. L’image se forma, la connaissance s’imprimant sous l’impulsion d’un esprit étranger. Désormais, elle savait.
Se relevant sur le lit, elle ouvrit nonchalamment la fenêtre, ne remerciant pas la blonde ; elle le ferait plus tard, pour l’instant, sa professeure tâchait juste de réparer ce qui avait été une erreur. Amy était la dernière des X-Men, mais la tenir à l’écart pour raison personnelle l’amenait encore plus à remettre en question un rôle pour lequel tous avaient conscience qu’elle se battait pour ; une erreur de jugement, qui valait une rancune éphémère mais bien présente. Hors de question que Caitlyn eut à sentir cela, lorsqu’elle-même serait intégrée.
Sur le rebord de la fenêtre, Amy regarda le ciel nocturne, cherchant la lune pour guide. Elle ne regarda pas en bas, car si elle avait déjà sauté d’ici, elle ne s’était jamais envolée d’ici. Mais elle n’hésita cependant pas : elle volerait, elle volerait retrouver Caitlyn. Non Négociable.
Sortant les Ala-pulmos en profitant du dos nu de sa robe, elle poussa d’une impulsion sur ses pieds, déployant les ailes de toute leur envergure ; elle arrivait.
L’air fouettait son visage, l’ayant forcé à déployer ses membranes nictitantes pour garder les yeux ouverts, contemplant le paysage endormi dans un dégradé de vert non sans rappeler l’idée qu’elle ce faisait d’une vision nocturne. Mais cela ne lui importait pas, la seule chose qui lui importait, c’était que quelque soit la vitesse de défilement du paysage en dessous d’elle, elle était trop lente.
Amy ferma un instant les yeux, supprimant une douleur physiques des plus inexistantes, et le temps se ralenti à nouveau, bien qu’elle échappa à ses filets. Sa vitesse s’accélérait, bien vivant, alors qu’elle battait des ailes comme du cœur toujours plus rapidement. Elle allait s’épuiser si elle maintenait l’effort trop longtemps, n’étant pas habituée à ainsi user de ses ailes, mais cela ne lui importait pas : Caitlyn, Caitlyn seule lui importait.
Le temps n’avait plus aucune signification, seul le bruit du vent l’accompagnait dans la nuit brillante de mille feux de la Cité qui ne Dort Jamais, alors qu’elle ne contemplait même pas le lent monde en contre-pas, suivant l’objectif qu’elle c’était gravée dans l’esprit selon le plan qu’on l’y lui avait gravé.
Une église au nom si évocateur pour une personne comme Caitlyn, cela ne signifiait rien de bon. Pourquoi chercher une rédemption qu’elle avait déjà obtenue ? Sa deuxième chance, leur amour, n’était-ce pas la preuve du sourire de Dieu sur sa personne ?
L’amour ne régénérait-il pas tous les espoirs ? L’amour ne faisait-il pas songer, vivre et croire ?
L’amour n’était-il pas un rêve pour deux ? Une aile donnée à l’homme pour monter jusqu’à Dieu ?
Notre Dame de la Rédemption, elle était là ; grande bâtisse comme toutes les églises de New York, aux lourdes portes de bois closes. Interrompant l’Accélération des Processus Biologiques, sentant la douleur au niveau de ses ailes qu’elle avait usée comme jamais auparavant, la fatigue la prenant soudainement d’une manière bien plus oppressante que n’y parvenait ses entrainements, et surtout à des endroits que ces derniers n’avaient pas travaillés ; elle y était allé trop fort, mais elle s’en moquait : Caitlyn, Caitlyn était toute proche.
Atterrissant de ses pieds nus sur la froide pierre du porche, Nephilim poussa de ses bras les lourdes portes, les forçant à s’ouvrir, pénétrant dans l’église sans plus de manière que ce soit. Elle se figea cependant en la voyait.
Caitlyn.
Caitlyn avait pleurée, elle en avait la marque sur la joue ; Amy aussi avait pleurée, avant que les membranes ne viennent bloquer ses larmes. Repliant ses ailes contre son dos, Nephilim avança, les marques du maquillage écoulé trahissant ses propres larmes, sa robe blanche et ses ailes rouges faisant d’elle un ange pleureur, venu lui aussi chercher le pardon ; mais pas à Dieu, à une personne qui était encore plus importance, à ses yeux.
Marchant lentement, plus par fatigue que par réelle volonté, bouche entrouverte non-pas pour respiré, mais à cause d’une expression de tristesse, les muscles légèrement crispés à cause de son effort, Amaranth traversa la nef rapidement, rejoignant son aimée au chœur. Prenant ses bras dans ses mains, la laissant interdite face à l’entrée, elle la regarda, simplement.
- N’oublie jamais, Caitlyn Elioth : quant tu douteras de toi, ne te regardes pas avec tes yeux, car ils te jugeront aussi durement que tu te juge toi-même ; regardes-toi avec ces yeux, si inhumains soient-ils, avec mes yeux, car ils te révéleront comme tu es, pas comme tu as été ou comme tu pourrais être, mais comme tu es. Balayes les doutes, balayes les peurs, balayes tout ce qui t’entrave, tout ce qui voile ton regard, car tu te verras à travers le mien, forte et belle, debout malgré les épreuves, victorieuse non-pas dans le combat d’une vie, mais dans celui d’une âme.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Jeu 29 Nov - 21:18
Well, maybe there's a god above Bien, il y a peut-être un dieu là-haut But all I've ever learned from love Mais tout ce que j'ai appris de l'amour Was how to shoot somebody who outdrew you Etait comment tuer quelqu'un qui t'as surpassé It's not a cry that you hear at night Ce ne sont pas des pleurs que tu entends la nuit It's not somebody who's seen the light Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière It's a cold and it's a broken hallelujah C'est un hallelujah froid et brisé
Le feu dans le ciel et rien d’autre. Des voix oui, certaines connues, d’autres étrangères. Les images confuses, saccadées et les hurlements. Cette impression que l’on tombe dans un gouffre sans fin, une chute qui n’en finit plus et toujours cette terrible impuissance et cette incompréhension permanente. Son esprit voyage à mille à l’heure et les scènes qui se bousculent devant ses yeux ne veulent plus rien dire. C’est la peur qui l’étouffe, la peur de ne plus trouver des bras rassurant pour la protéger mais ils ne sont plus là, ça elle vient de le comprendre car ils n’ont plus cette douceur, ni cette force tranquille. Rien pour l’enserrer et lui dire ses mots chuchotés qui savent éloigner les méchantes choses et couvrir de soleil les sommeils aux rêves heureux. Il y a du sang, beaucoup de sang…plus qu’elle n’en a jamais vu. Les images…elles n’ont pas de sens car tout bascule de minutes en minutes, de secondes en secondes ? Elle ne sait plus, c’est trop d’informations pour un esprit si jeune. Elle s’agrippe à l’aide de ses bras d’enfants à ce corps sans vie mais le feu est dans le ciel et le ciel ne veut plus tenir sa place. Mais les engins hurlent, elle se met à pleurer et supplie la maison, juste la maison. Elle sera sage, elle le promet. Elle le pleure : plus jamais de secret, plus jamais de bêtises, elle le promet. Il faut que le bon Dieu l’éloigne de ce lieu qui lui fait si peur, il faut parce qu’on lui a dit qu’il le pouvait et qu’il aimait les petites filles sages. Alors elle sera la plus sage des petites filles dans l’univers s’il le faut, mais elle ne veut plus rester ici, ça fait trop peur. Elle serre un corps sans vie, enfouissant son visage en larmes sous la crinière de feu de cet être qui la toujours protégé mais elle ne veut plus se réveiller car Papa a été trop méchant. Ça, elle le sait aussi car il était en colère contre elle parce qu’elle n’était pas comme les autres enfants mais tout a dégénéré si vite après quand Maman a crié et maintenant, ils tombent tous. Elle savait que les choses lourdes tombaient, elle le savait qu’elles se cassaient au sol et on lui avait expliqué que non, ca n’arriverait pas et pourtant, elle tombait maintenant. Lorsqu’elle avait peur, elle faisait sa prière, la prière des petites filles sages qui méritent une surprise ou une barre de pâte d’amande. Alors elle pria avec une telle ferveur, une telle dévotion alors que le monde s’écroulait autour d’elle et que le sol bientôt attesterait que les choses lourdes peuvent se briser que les cieux ne restèrent pas insensible. Il y eu une lumière, une lumière d’une grande douceur qui vint la tirer des bras du corps de celle qui la berçait le soir et le choc fut d’une violence inégalée et le monde devint ténèbres. On la portait, on la déposait sur le sol et lorsqu’a demi-consciente alors que les flammes dévoraient un paysage apocalyptique autour d’elle, elle se décida à ouvrir les yeux, elle vit un Ange. Un Ange de douceur et de lumière à la chevelure rousse qui lui souriait avec tendresse en lui serrant la main. Comme le faisait sa mère, elle déposa un baiser sur son front d’une façon unique (comme elle le fera plus tard elle-même), elle était bien trop jeune pour comprendre l’amour dans ce regard, l’amour intemporel entre une fille et sa mère en cette rencontre chronologiquement impossible ou chaque fin est un début et chaque début une fin. Ce qu’elle comprit en revanche, avant de sombrer dans l’inconscience, c’est que Dieu aimait les petites filles sages et qu’il serait toujours à ses côtés.
Elle restait comme scotchée, incapable de prononcer le moindre mot devant cette apparition impossible mais que même son âme au-delà de ses sens lui hurla comme étant la réalité de ce qui se passait dans ce lieu de tous les possibles et de tous les miracles. Etait-ce là le signe ? Était-ce là la réponse ? Etait-ce là le doigt montrant le chemin de cette rédemption qui enfin lui paraissait accessible ? Les cieux avaient peut-être entendu cette prière et décidé que le silence n’avait que trop duré, cela ne semblait être que la seule solution rationnelle dans un événement qui en défiait la conception, le bon chemin, celui partant du cœur et ramenant au cœur comme si un ange venait de caresser son âme et lui insuffler un souffle qu’elle ignorait avoir encore en elle. Alors de la stupéfaction naquit le sentiment de réconfort et de bienveillance. Elle rentrait à la maison, elle en voyait enfin la lumière et la chaleur là à travers une apparition et quelques mots livrés au silence de ses doutes. Son visage se marqua d’un large sourire comme réponse, un sourire rayonnant de joie, d’amour et surtout d’espoir puisque c’est surtout de cela dont il était question. L’instant d’éternité qui découla de cet immobilisme fut quelque chose de rare, diaphane et délicieux, même le temps semblait gêné d’y marquer son empreinte et le silence les couvait d’une discrète connivence.
Le monde retrouva ses droits lorsque la réalité retrouva son court sous la forme d’une porte brusquement ouverte qui attira le regard de la jeune femme ainsi qu’un léger mouvement de tête. Un autre ange venait d’apparaitre, mais celui-là n’appartenait à la cohorte céleste du Seigneur, non, mais il s’était élevé du sol à force d’amour s’arrachant à ce monde à la froideur si austère. Cait la regarda venir à elle dans toute sa splendeur dramatique, dans toute sa beauté tragique et tout son amour saignant de sincérité. Jamais église n’avait porté aussi bien son nom ce soir-là en recueillant cet ange venu pour la chercher, elle. Un bref regard vers l’endroit où se tenait l’apparition lui permit de confirmer ce qu’elle soupçonnait depuis déjà. Elle était seule et sans doute aux yeux du monde, l’avait-elle toujours été. Mais ce feu d’une joie intense dans son regard témoignait de cette improbable rencontre. Quelque chose de divin l’avait touché droit dans l’âme ce soir-là et Dieu par deux fois s’adressait à elle avec le mot des morts et à présent ceux des vivants, avec une force égale cependant. Le verbe en était d’une sonorité identique et tout autant chargé d’un amour quasi palpable.
Elle l’écouta et inclina la tête sans pour autant s’approcher d’elle. Elle plissa les yeux, très femme dans sa stature inédite et reporta son attention sur le Christ.
- Tu m’vois avec les mêmes yeux que lui. Je viens enfin de le comprendre…J’me suis trompée, complètement trompée. J’suis pas une moins que rien, j’suis pas un poids inutile de ce monde. Je ne cherche pas à devenir meilleure, mon amour. JE suis quelqu’un de meilleur parce que sinon, tu ne m’aimerais pas comme tu le fais. Je suis revenue là où tout a commencé et c’est ici que je termine mon calvaire. Tout pardon commence par le pardon de soi-même. Ma rédemption est là… « Tout est accompli. »*
Le plus beau des sourire du monde et une expression de sincérité absolue alors qu’elle lui faisait face.
- Même avec ses larmes, t’as jamais été plus belle que ce soir, sous cette lumière et dans cette tenue. Veux-tu te joindre à moi pour discuter, j’crois qu’il n’y a pas meilleur endroit pour épancher des cœurs ? Toutes mes excuses, j’ai pas vu l’heure : j’te cause tellement de soucis…T’as vu l’papier, demain…on y est.
* Jean 19:30 "Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit, Tout est accompli."
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Jeu 29 Nov - 23:22
Caitlyn détourna le regard, un seul instant, mais Amy le vit ; cependant, cela ne changea rien, pour elle. Elle attirerait le regard de son aimée là où il avait sa place, là où il aurait sa place, à jamais. Elles n’étaient qu’à un pas lorsqu’Amy parla, la tenant fermement entre ses mains, mais le regard de Fuzzy la fuit encore, cette dernière baissant la tête.
Cati lui parla, lui disant qu’elle la voyait avec les mêmes yeux que lui ; que le Seigneur. Positif ou négatif ? Amy pouvait être jalouse d’à peu près tout au monde, mais de Dieu, elle allait s’attirer des ennuis. Mais c’était noté : pas de Jésus crucifié dans leur chambre, car si lui voyait Fuzzy du même regard que Nephilim, il allait autant se rincer l’œil, hors c’était de la concurrence directe. Il y avait déjà cette saleté de castor, alors stop les envahisseurs…
Elle c’était trompée, admettant enfin qu’elle n’était pas une moins que rien ; elle ne l’avait jamais été, pas plus qu’un poids, étant malgré qu’elle ne voulut le reconnaitre, la plus forte des deux. Elle n’était pas un poids inutile, et c’était s’en ôter un que de le reconnaitre enfin. Elle n’avait pas à devenir meilleure, car elle l’était déjà. Elle avait bouclé une boucle, revenant là où tout avait commencé pour instaurer un nouveau cycle. Elle se pardonnait à elle-même, ce dernier pardon la libérant ; elle était libre, libre des chaînes qu’elle s’était imposée jusqu’ici.
Le visage adolescent se releva, tournant le plus beau regard de la création et le plus beau sourire du monde vers le visage d’Amaranth, qui s’illumina à son tour, reflétant le soleil qui lui faisait face à l’instar de la lune.
- Même avec ses larmes, t’as jamais été plus belle que ce soir, sous cette lumière et dans cette tenue. Veux-tu te joindre à moi pour discuter, j’crois qu’il n’y a pas meilleur endroit pour épancher des cœurs ? Toutes mes excuses, j’ai pas vu l’heure : j’te cause tellement de soucis… T’as vu l’papier, demain… on y est.
- Ce n’est pas à toi de t’excuser, mais à moi. Pardonne-moi de n’avoir vu tes peurs autant qu’il aurait fallut, pardonne-moi des souffrances que tu as endurées par ma faute, pardonne-moi de tout. Tout pardon commence par le pardon de soi-même, mais je ne le puis si je n’ai pas le tiens ; tu es une partie de moi, comme je le sais, je suis une partie de toi : les deux faces d’une même pièce, les deux parties d’un même tout. Oui, il n’y a pas meilleur endroit pour épancher des cœurs, mais je ne viens pas ici pour parler à Dieu, je viens ici pour te parler à toi. L’un comme l’autre vous savez déjà ce qu’il y a dans mon cœur, mais c’est à toi que je l’ai donné, pas à Lui. Tu me cause tellement de soucis ? Je veux tous les soucis que tu pourras jamais me causer, car se sont les tiens, et ils sont, pour moi, un cadeau. Je ne veux qu’aucun de tes soucis ne soit le tien, je veux qu’il soit notre. Je veux partager chacune de tes joies comme chacune de tes peines, je veux tenter, chaque jour que Dieu fait, de provoquer les premières et de guérir les secondes. Je ne veux pas passer les soixante ou soixante-dix prochaines années avec toi, je veux passer mon existence avec toi, sur la terre comme au ciel. Je veux te donner ma vie, je préfère vivre une journée avec toi qu’une éternité seule. Je…
Amy s’interrompit, sa voix s’enraillant. Tournant la tête à droite puis à gauche, créant un flou malheureux, elle chercha ses mots ; les larmes ne pouvaient couler à cause de ses membranes nictitantes, mais l’émotion l’emportait, une fois encore.
Elle avait peur, oui, elle avait peur que Caitlyn ressorte de sa passation aussi brisée moralement qu’elle-même, mais comme Fuzzy, l’italienne serait là pour l’aider, si tel était le cas. Elle avait peur que Cait’ échoue, non pas que cela eut de l’importance pour elle, mais cela en avait pour sa compagne, alors, elle partageait ses craintes. Elle avait peur de l’avenir, car elle savait qu’il serait trop court, et craignait sa fin, ou son absence de fin. Les X-Men, c’était exposé, risqué, et elle ne voulait pas que Caitlyn soit en danger au point qu’elle aurait put renoncer à ce rêve pour elle ; ne plus courir après des rêves, cela lui avait trop coûté. Elle avait déjà tout ce qu’il lui fallait, et c’était Caitlyn. Si elle avait Cait’ auprès d’elle, plus rien d’autre n’avait d’importance. Etre à la hauteur ou ne pas être à la hauteur… se ne frego ! Elles n’auraient jamais besoin d’être à la hauteur l’une par rapport à l’autre, car tant qu’elles s’aimaient, elles le seraient, obligatoirement ; c’était une loi divine.
Soufflant longtemps, elle inspira et tenta de se calmer, prenant les deux mains de Caitlyn dans les siennes, les portant au niveau du visage de son aimée.
- Je n’ai rien à t’offrir ; ni argent, ni invitation au restaurant, ni spécialité italienne que je sache préparer. Je n’ai même pas de bague, mais… mais j’m’en moque. Je, j’sais qu’t’voulais l’faire toi mais j’tiens plus, c’toi la r’sonable d’nous-deux, pas moi. J’esp, j’esp, elle se stoppa, ravalant sa salive et tentant de calmer son cœur.
Ce n’était pas comme cela qu’elle l’avait imaginé, s’en était loin même, mais elle le ferait, et elle savait que si gauche qu’eusse put être son geste, elle ne décevrait pas Caitlyn.
- J’esp’re qu’tu m’en v’dra pas d’te c’per l’herb’sous l’pied, on’avait dit qu’n’attendait qu’tu sois X’men, m, elle s’interrompit une nouvelle fois, ravalant sa salive avec difficulté, son cœur battant de plus en plus vite.
Inversant l’angle de vue, Amy de Lauro, orpheline italienne et mutante étrange, X-Woman en devenir et étudiante à ses heures perdues, posa un genou à terre. Tremblante de tout son corps, de ses lèvres à ses ailes, elle prit une nouvelle inspiration.
- Caitlyn Elioth, veux-tu me prendre pour épouse ?
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Ven 30 Nov - 17:38
Nous pourrions vivre comme jamais auparavant Quand il n'y a rien à donner Eh bien, que pouvons-nous demander de plus ? Nous pourrions faire l'amour dans un endroit sacré L'expression sur ton visage est si délicate.
Je m’appelle Caitlyn Emilie Elioth, c’est du moins ce qui figure sur mon état civil dans ces deux trois mots qui résume parfois toute une vie. J’ai bien d’autres surnoms parce que j’aime à ne jamais être celle que je suis vraiment. Je me réinvente au gré de mes envies ou de ma folie et c’est probablement ce que pourrait vous dire n’importe qui me côtoyant de près ou de loin. Ce n’est pas pour autant que c’est ma vérité, c’est plutôt une vérité. Une vérité qui arrange le monde qui ne regarde qu’à la surface des choses. Je ne me réinvente pas, je me déguise car il est plus facile de jouer un rôle que de s’accepter dans toutes ses contradictions. Je suis Fuzzy, par ce que c’est un terme qui exprime la confusion et la confusion c’est l’adjectif qui caractérise le mieux ce bordel qui agite mon esprit. Écartelée entre trente-six idées et empêtrée dans une dizaine d’émotions parfois contradictoires. J’ai découvert depuis peu que ce que je pensais être un trait de caractère aggravé par l’usage de stupéfiants n’était qu’une conséquence de ma mutation, « de l’électricité dans le cerveau » fait de moi un de ces êtres hors du commun. Hors du commun mais pas exceptionnel parce qu’en définitif, je n’ai rien de vraiment exceptionnel.
Je n’ai que ma volonté pour avancer et une abnégation à toute épreuve, je sais que ce sont mes points forts, on me le répète en permanence. Par contre, je n’ai pas grand-chose d’autre, non. Je suis pauvre et ne possède pas vraiment d’attaches, pas d’empire comme richesse, pas d’intelligence surnaturelle, ni une beauté à faire pâlir les stars du petit écran. Confondante de banalité et on peut le dire, une existence dont on aurait pu aisément se passer. Je n’ai rien à offrir parce que je n’ai rien tout court. Mais je fais avec comme tout à chacun, j’ai toujours fait avec en fait. C’est à cela que je pense tandis que je la vois balbutier ses mots. C’est à cela que je pense alors que mon sourire s’efface sous la gravité de a scène qui se dessine sous mon regard, c’est ce cri du fond du cœur qui se pousse lorsqu’elle met un genou à terre alors que je sais depuis ses premières phrases ce qu’elle s’apprête à faire et où cela va nous mener. Que voulez-vous donner en retour quand on vous offre le monde ? C’est cette question qui m’obsède alors qu’elle s’incline face à moi et que mon expression sérieuse lui fait comprendre combien ce qui se déroule m’importe et compte dans ma vie. Et je suis si malheureuse de n’être la plus riche, la plus forte, la plus intelligente et la plus belle parce qu’en définitif, non : je ne suis que moi et je n’ai rien d’autre que moi à offrir.
- Caitlyn Elioth, veux-tu me prendre pour épouse ?
La question se perd dans un silence durant une éternité alors que je scrute son regard et le sonde pour y toucher en un bras tendu cette autre partie de moi-même que je lui ai cédé et qui dors en son sein. Oui je veux garder cet instant pour toujours et ne jamais plus vivre un autre instant que celui-là. Ce moment divin ou celle qui n’avait rien obtint dans une phrase le tout et même plus si c’est possible.
Et cette fois si contre toute attente, mon cœur ne s’accélère pas mais au contraire ralentit pour la première fois comme si la sérénité venait de naitre au plus profond de mes entrailles, ce calme olympien envahit tout mon corps et mes pensées enfin s’organisent comme en mouvement sous les ordres d’un architecte céleste dont le dessein final m’échappe quelque peu. Je suis d’une lucidité totale et tout devient diaphane contrastant avec l’abscons de ma psyché. Mon souffle d’abord me ramène au monde alors que j’esquisse un léger sourire ni innocent, ni malicieux.
- Tu n’veux pas être raisonnable, hein ? C’est à moi de l’être pour deux, en ce cas ? Je pourrais te donner une dizaine de raisons de t’imposer la patience…Mais…Qui a dit que je le voulais ? Qui pour dire qu’il faut être patient dans une vie dont l’équilibre est si …précaire ?
Elle esquissa un signe de négation de la tête avant de rompre son immobilisme pour la première fois. Doucement, et sans en dire plus, elle s’agenouilla dans une pose similaire à la sienne prenant sa main dans la sienne, reposant ainsi d’égale à égale, un genou au sol sur cette même terre qui connaitrait la fierté de les porter toutes deux et sous ce même ciel qui nous rejoins tous les uns aux autres.
- Laissons la raison à la tête et l’amour au cœur. Je n’ai rien d’autre à part un océan d’amour pour toi ou tu navigues en souveraine. Tout ce que j’ai, tu l’as déjà et je te l’ai déjà donné mais si il te faut jusqu’à mon nom, je te l’donnes volontiers à condition que tu m’donnes le tien en retour. Bien sûr que je le veux, mais toi ? Est-ce que tu veux de moi pour épouse également ?
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Ven 30 Nov - 20:29
Ever felt away with me As-tu déjà eu l’impression d’être parti très loin avec moi ? Just once that all I need Rien qu’une fois, c’est tout ce dont j’ai besoin, Entwined in finding you one day Je suis liée à l’idée de te retrouver, un jour, Ever felt away without me As-tu déjà eu l’impression d’être parti très loin sans moi ? My love, it lies so deep Mon amour est si profond, Ever dream of me As-tu déjà rêvé de moi ?
Would you do it with me Veux-tu faire cela avec moi, Heal the scars and change the stars Guérir les cicatrices et changer les étoiles ? Would you do it for me Veux-tu faire cela pour moi, Turn loose the heaven within Libérer le paradis qui est en toi ?
- Caitlyn Elioth, veux-tu me prendre pour épouse ?
Le silence ; le silence allait si bien à ce lieu, mais pas à ces mots. Pas comme une réponse. Cependant, Amy n’avait pas peur, continuant de regarder en contre-plongée le visage de celle qu’elle aimait, attendant une réponse qu’elle connaissait déjà. Elle la regardait, et elle lui rendait son regard ; elles se voyaient dans les yeux de l’autre, ouvrant une fenêtre vers une représentation de leur amour. Un moment d’éternité comme narcisse n’aurait put en connaitre, car c’était lui-même qu’il contemplait dans l’eau du lac, alors qu’elles contemplaient le don d’elles-mêmes, cette chose qui les liait envers et contre tout, face au Monde et au Destin, face à la Mort et au Seigneur.
Dans les yeux de Caitlyn, elle voyait le reflet de ses yeux ; non de ceux bruns d’Amy, non de ceux bleus d’Amaranth, des yeux qui ne s’arrêtait ni à la couleur de ses iris ni à la troisième paupière qui les couvrait. Des yeux qui n’appartenaient et ne voulaient voir qu’une seule personne, en guise de soleil et de monde, en guise de lumière et de ténèbres, et qui lorsqu’ils se cloraient, verrait encore cette personne, car elle tenait aussi bien de la réalité que du rêve.
Un sourire rompt le silence, tendis que des mots se dessinent sur les lèvres ; les déclarations contraintes du passé disparaissent dans l’ombre d’une vie à venir, tandis qu’une réponse indirecte est formulée, usant d’une négation pour dire l’affirmative, se jouant des règles et des traditions pour se tenir, genou à terre, en face d’elle, inversant la position de leurs mains, reflets si différents et pourtant égaux.
La poésie reprit le flambeau du char solaire, conduisant l’étoile embrassée de leur amour jusqu’à une promesse nouvelle. Il ne s’agissait pas d’échanger un nom, mais de le partager, comme elles partageaient déjà leur cœur, leurs vies et leurs âmes. Il s’agissait de se nommer telles qu’elles étaient, une et unie.
- Bien sûr que je le veux, mais toi ? Est-ce que tu veux de moi pour épouse également ?
Jamais les mots ne seraient assez forts ou sincères pour retranscrire la réponse qu’elle voulait lui donner, alors l’italienne, avec une lenteur mesurée, approcha ses lèvres de celle de Caitlyn. Un baiser pour toute réponse, pour une réponse qu’elle ne parvenait, et ne voulait, donner autrement.
Elle ne tremblait plus, se figeant dans cette instant comme s’il eut duré l’éternité d’un instant ; une éternité qu’elle voulait faire durer et qu’elle ferait durer, dans le silence de ces lieux, dans le silence de leurs vœux.
Yeux clos, mains dans les mains, ses ailes se déployant pour les encadrer, elle s’oublia elle-même ; elle n’était plus Amy et n’était pas Amaranth, elle n’était pas humaine mais n’était pas un monstre ; elle était heureuse, et cela lui suffisait. A quoi bon douter du reste alors qu’elle n’avait pas à douter de Caitlyn ou de leur amour ?
Perdue dans l’amour tant sentiment que sensation, ne sentant plus rien d’autre que Caitlyn ; les bruits de la ville avaient cédés place à ceux de leurs cœurs, le froid de la pierre contre son genou avait disparut au profil de la chaleur autour de ses mains, le contact de ses vêtement évaporé par celui des lèvres de son aimée… Les Ala-pulmos les enlacèrent, toutes les deux, couvrant Cati de toute la bienveillance dont ils pouvaient faire preuve, créant un cocon pour elles seules.
Un rêve, tout cela était un rêve, car la réalité ne pouvait être aussi belle. Un rêve comme elle n’en avait jamais fait avant, plus beau que tous. Une utopie découverte, cachée aux yeux du monde dans la maison de Dieu, couvée dans les cœurs comme dans l’espoir. Car qu’était-ce qu’une rédemption, sinon l’espoir de devenir meilleur ?
L’éternité s’acheva avec leur baisé, mais lorsque le contact fut rompu, Nephilim de bougea pas, gardant les yeux fermé ; dès que Caitlyn aurait reprit son souffle, elle déposerait un nouveau baiser sur les lèvres de son aimée, plus court ; non pas sa signature, mais leur signature. Ce ne serait qu’une fois cela accomplit qu’elle recoulerait son visage de celui qu’elle admirait et vénérait, rouvrant des yeux amoureux, qu’ils fussent bruns ou bleus, et souriant plus qu’elle ne le pouvait, heureuse plus qu’il ne lui était permit.
- Si cette réponse ne te suffit pas, alors voici la suivante :
Elle l’embrassa à nouveau, un cycle d’éternité se dessinant à nouveau, pour elles et elles seules.
- Bien sur que je te veux pour épouse, que je veux tout te donner, tout partager, d’aujourd’hui jusqu’à la fin de l’éternité, et pour toujours et à jamais, être à tes côtés. Pour le meilleur et pour le pire, sachant qu’on a déjà bien donné dans ce dernier, le premier ne devrait pas tarder. Je t’aime, Caitlyn. Je t’aime et je veux finir ma vie avec toi ; pas seulement la finir, d’ailleurs, la faire, la vivre, l’écrire. As-tu déjà rêvé de moi ? Moi oui, j’ai déjà rêvé de toi, et mes rêves, ils ne sont pas à la hauteur. Ils ne sont pas à la hauteur et ne pourront jamais l’être, car tu es toi, et que rien ne sera jamais à ta hauteur. L’amour est un rêve pour deux, et je ne veux plus rêver de toi, je veux rêver avec toi. Je veux vivre, songer et croire à tes côtés, avec toi. Je le veux, oui.
Elle eut une dernière pensée avant de suivre l’adage jamais deux sans trois et d’unir à nouveau ses lèvres à celle de son aimée, et cette pensée alla à cet homme cloué sur sa croix, qui les regardait tête penchée, figé depuis les ans. Toi, mon coco, t’as intérêt de faire changer la position de ton Eglise sur le mariage homosexuelle, parce qu’elles se mariaient dans un lieu comme celui là, et qu’elle ne voulait pas avoir à traumatiser un prêtre pour se faire.
Sans croire à la religion, Amy croyait en Dieu, et si après toutes ses épreuves, elle était convaincue que cette union aurait la bénédiction du Seigneur, pouvoir offrir à Caitlyn celle de sa confession lui tenait à cœur.
Caitlyn Elioth X-Men Beta
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Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Sam 1 Déc - 17:23
Emporte moi dans notre maison ou s'écoulait nos jours Laisse moi juste sur le sol dur et froid comme de l'ardoise Tu sais que je l'aime davantage qu'avant que je ne m'enfuisse Il déclenche tant de douleur de mots blessants et d'assiettes cassées
Je mentais Maintenant j'ai l'esprit confus J'ai menti
Le monde entier est assez petit pour nous deux Pour se rencontrer entre deux correspondances pour un train Et juste quand ces grands bras nous portent à tomber amoureux sans avoir le temps de le dire
Nous sommes dans notre voiture conduisant le long de la rue Nous cherchons un endroit pour nous arrêter et manger un morceau Nous avons faim d'un peu de foi pour remplacer la peur Mais c'est comme abreuver des fleurs fanées, ca ne nous emplie pas autant que ca le devrait
Acte blasphématoire au sein de ce lieu consacré. Y’a-t-il cependant une loi plus suprême que celle que peut dicter le cœur ? Un Dieu fait d’amour ne s’encombre pas de dogmes, d’oripeaux ou de différences, il ne s’arrête pas à ce qu’il voit, il s’occupe uniquement de ce qu’il ressent. Cet échange de vœux et cet échange de baiser pour sceller par trois fois un amour dont le plus beau restera à écrire. Il est une vérité que l’on ne peut tirer que des épreuves, c’est que l’on peut se faire notre propre évangile et réécrire nos pas ? Cette vie n’est notre que parce que on veut y prendre part et en choisir l’encre qui en noircira les pages l’une après l’autre. Ce roman, elles l’écriront donc à deux puisqu’il en serait ainsi pour ce soir et les jours à venir.
Pendant un long moment elle ne sut pas quoi ajouter à cette cérémonie et se contenta de respirer son odeur blottie entre ses bras comme l’une des parties d’un tout voué à devenir immortel. Elle se fichait éperdument du regard christique porté sur elles car dans son esprit à présent c’était au divin de s’adapter à elles et non plus l’inverse. Elle se décolla d’elle à regret, les yeux amoureusement plantés dans les siens puis d’un geste calculé avec une grande délicatesse l’aida à se relever une fois qu’elle-même se fut à nouveau debout. Elle eut un regard un peu peiné en la regardant de bas en haut en constatant les efforts qu’elle avait fait pour elle afin de préparer cette soirée, efforts ruinés par sa disparition d’entre les murs de l’Institut sans en avertir personne.
Elle regarda autour d’elle d’au air gêné et un peu embarrassée, cherchant des mots qui pourraient sonner aussi juste qu’il le fallait pour expliquer ce qu’elle ressentait.
- Quand j’ai eu ce foutu papier…Jub avait l’air si heureuse et moi j’me suis rendue compte que…on y était…J’allais enfin devoir retourner dans c’bordel, cette salle à la con où tu es..où tu as..Tu vois quoi. J’ai peur Sweet Love, j’ai super peur mais j’arrive pas à en parler parce qu je veux pas que vous puissiez croire que c’est parce que j’suis trop lâche J’voulais expliquer à Jub mais dès fois, elle comprends pas trop les choses, un peu comme moi j’crois et..heu…elle m’a mis une baffe alors j’ai un peu pété les plombs. J’me suis dit que je n’arriverai pas à te l’expliquer non plus alors du coup, je suis venu ici pour comprendre c’que je voulais et j’ai enfin compris. J’ai peur de mourir Amy, parce que si j’meurs je vais te perdre et ça j’veux pas encore plus maintenant que tu vas devenir ma femme. J’veux pas t’infliger tout ça moi je sais la douleur que ca peut faire, je le sais très bien tu peux me croire là-dessus.
Elle se laissa aller à un léger rire un peu étonné en repensant aux événements auxquels elle venait d’assister depuis son arrivée dans les lieux jusqu’à ce nouvel aveu en accord avec leur principe de tout partager. Puis lentement de déplaça pour aller s’installer sur l’une des chaises de prière, attendant qu’elle vienne à ses côtés.
- J’allais revenir, t’sais…Ce monde vaut pas la peine d’être vécu si toi tu n’y es pas. Et j’allais y aller dans cette foutue salle, Jub m’a convaincu. Mais je voulais que toi, tu restes en dehors de tout ce cirque. Plus maintenant. Pour le meilleur et pour le pire : c’est ce qu’on dit non ? Alors je compte sur toi et Jub pour m’empêcher d’aller trop loin parce que..j’ai un mariage à planifier ! Enfin…surtout toi vu comment je te connais mon p’tit ange.
Elle lui adressa un sourire qui avait l’indulgence de l’amour qu’on porte à ceux qui nous sont essentiels même dans leurs petits défauts.
Amy de Lauro Agent du BAM Gamma
Messages : 2226 Date d'inscription : 07/04/2012 Age : 29
Sujet: Re: Fuzzy. ( Pv Amy ) Eglise d'un quartier du Bronx Sam 1 Déc - 19:53
Le silence reprit ses droits, à nouveau muet face à ce qui c’était déroulé sous ses yeux. Il n’y avait rien à dire, et rien ne fut dit, les mots depuis bien longtemps devenus obsolètes. L’une contre l’autre, elles étaient, rapprochant leurs corps de la position de leurs âmes. L’une contre l’autre, l’une et l’autre, dans un cocon amoureux, chaud et duveteux, rien qu’à elles. Le temps lui-même retenait son souffle.
L’éternité s’écoula en une seconde, à nouveau, mais cette fois, ce ne fut pas une interruption : ce n’était qu’un interlude. Le monde les appelait, ne pouvait se passer d’elles, comme si leur bonheur pouvait former un phare pour toutes les âmes, une étoile blanche dans un monde gris. Pas deux étoiles jumelles, mais une seule étoile.
Avec douceur, Caitlyn se sépara d’elles, se levant et franchissant la barrière de plumes, qui s’écarta à son passage non sans chercher à, non-pas la retenir, mais la caresser pour que le départ soit le plus doux possible. Amy resta sur un genou jusqu’à ce que son aimée ne la tire et ne la soulève, se relevant à son aide, perdue dans son regard.
L’italienne avait souvent rêvé ce moment, avec ou sans Cati, et comme elle l’avait avoué, ses rêves n’étaient pas à la hauteur.
Fuzzy la détailla, la faisant rougir de contentement avant qu’elle ne fit la tristesse, et n’entende les paroles.
Nephilim prit une inspiration, voulant répondre, mais elle n’en fit rien : Cait’ n’avait pas terminée, le regard fuyant, elle cherchait comment s’exprimer. Il n’y avait rien à exprimer, mais l’italienne la laissa faire, la laissa mener la danse à son rythme, à leur rythme. Si les mots parvenaient à organiser les pensées de la Ptite Rousse, tant mieux, mais ils n’avaient pas besoin d’exister pour que la Ptite Brune les comprenne.
Jub avait apporté la convocation, charmante attention de la part de leur professeure, qui avait eut des conséquences malencontreuses : la peur, les souvenirs, la douleur. Amy regrettait tellement ce qui c’était passé ; elle ne regrettait pas qu’Amaranth, c’était même secondaire, elle regrettait d’avoir faite souffrir Caitlyn au-delà de son entendement, elle regrettait son geste non pas pour les conséquences qu’il avait eut et avait toujours sur elle, mais pour les conséquences qu’il avait sur elles. Caitlyn bloquait sur ses peurs, ne parvenait pas à les apaiser, pas tant qu’elle était seule. Mais Nephilim voulait être là pour apaiser les peurs, comme à chaque réveil où elle chassait le souvenir de Sinistre d’une accolade, comme à chaque fois où elle encourageait Cait’ dans ses choix. Elle s’était improvisée gardienne du phrase des espoirs de son aimée, alors il était de son devoir d’alimenter la flamme contre vent et pluie, les nuits douces comme celles de tempête. Elle le voulait de tout son cœur.
Jubilee avait giflée, grave erreur déjà commise par le passé par elle-même. Une grave erreur remontant à un passé lointain et que Nephilim n'avait plus commise depuis qu’elle en avait conscience, et qu’elle ne voudrait plus jamais commettre. Fuzzy avait perdu le contrôle, chose qui fit pincer les lèvres à l’italienne ; elle l’avait vu en pleurs de nombreuses fois, mais le fait de savoir qu’elle avait pleuré, en son absence, était peut-être pire, car contre toute raison, elle s’en voulait de n’avoir été là.
- J’ai peur de mourir Amy, parce que si j’meurs je vais te perdre et ça j’veux pas encore plus maintenant que tu vas devenir ma femme. J’veux pas t’infliger tout ça moi je sais la douleur que ca peut faire, je le sais très bien tu peux me croire là-dessus.
Oui, elle la croyait, et oui, elle ne parvenait à se l’imaginer. Elle avait également peur que Cait’ meure, cette peur la glaçant et lui faisait haïr ses propres gènes, car elle ne pouvait s’empêcher de savoir qu’un jour, Caitlyn mourrait, alors qu’elle, elle n’aurait que le suicide ou la mort au combat, pour peu qu’il y ait une différence. Elle ne savait à qui en parler ou comment en parler, et si la peur de perdre l’autre était plus qu’avouée, depuis les Eclats, cette impression de fatalité, constamment repoussée par le fait que Fuzzy soit encore jeune, restait présente comme une ombre derrière les rideaux.
Un petit rire, puis Caitlyn se mit en mouvement, Nephilim la suivant de concert et l’écoutant sans un mot ; attendre qu’elle ait finie pour prendre la parole à son tour. Fuzzy s’assit sur l’un des prie-Dieu, attendant qu’elle aille la rejoindre, ce qu’elle fit sans détour : repliant ses ailes sur son dos, elle s’allongea sur le meuble, essayant de passer ses excroissances pulmonaires de part et d’autre pour ne pas souffrir du fait qu’elle soit sur le dos, et posa sa tête sur les cuisses de son aimée, la regardant comme elle l’écoutait.
Oui, elle savait qu’elle allait revenir, mais elle ne voulait pas que ce soit après la tempête ; elle voulait, et avait, été là, pour l’aider, durant. Ce monde ne valait pas la peine d’être vécu sans l’autre, oui, elle était d’accord, et l’amertume de cette constatation raccrochait à la certitude qu’elles partiraient soit trop tôt, soit séparées, hors Amy ne voulait ni l’un ni l’autre.
Fuzzy allait aller dans la Salle des Dangers, elle ferait sa passation. Et si à l’origine, elle aurait voulut tenir à l’écart, ce n’était plus le cas ; en un sens, c’était mieux, car Amy n’aurait pas à tourner en rond des heures dans une cage en attendant de savoir ce qu’il c’était passé, et pourrait intervenir si nécessaire. C’était mieux sauf pour papy roulette qui risquait de s’en prendre une selon les crasses qu’il réservait à son aimée. Un os brisé par blessure que subissait Cait’ ; heureusement qu’elles avaient détruit l’activa’Cait.
- Oui, on a un mariage à planifier, et j’essayerai que ce soit un « on », pas un emploi du temps. L’amour ne se range pas dans des cases, le mariage non plus. T’as pas gâché notre soirée, tu l’as rendue plus belle que je n’aurai put le faire avec tes mots. Tu ne vas pas mourir, tu ne vas pas mourir parce que sinon, j’irai expliquer à l’Ange de la Mort une chose essentielle qu’il n’a pas comprit, alors que tout le monde l’a déjà comprit : on n’est pas une paire, on ne nous sépare pas. On est une, donc s’il essaie de venir te prendre, je lui mets sa faux dans le fondement. Je suis pas sure que ce soit très bien à dire ça dans une église, mais j’m’en fous. Tu y arriveras, demain, parce que l’avenir, il se déroule après. T’es déjà une X-Woman. Souviens-toi du discours avec le Batmec : c’est l’X-Woman qui vous parle, tu lui as dis. T’as rien à prouver, tu l’as déjà fait ; c’est histoire d’être aussi sadique pour toi que pour les autres. La passation, en faite, c’est un bizutage. Et quant bien même tu échouerais, ce que je ne crois pas, tu n’as rien à me prouver à moi, ni à Jub, ni à personne, pas même à toi-même. A Dieu à la limite mais comme il est omniscient, tu lui as déjà prouvé avant même de venir au monde.
Elle sourit, un petit sourire entre l’amusement et la gêne, regarda son aimée, incapable de voir ce qu’il y avait derrière le visage de cette dernière tant il attirait son regard.
- J’suis pas sure qu’mon discours tienne autant la route que j’le voudrais, mais entre l’émotion et la fatigue, je m’embrouille un peu. Tant que t’as comprit, ça m’va. La passa, c’est pas le plus important ; le mariage, c’est pas le plus important non plus. Le plus important, c’est qu’on soit ensemble. J’t’aime, Cati.
Une vérité absolue lancée dans un lieu qui se voulait de vérité absolu, une promesse qu’elle n’espérait pas gauche mais qu’elle ne craignait pas, car là où les mots failliraient, elles se comprendraient. Elles se comprendraient aussi longtemps qu’elles s’aimeraient, donc se comprendraient toujours. Amy aurait put s’endormir sur cette pensée, contre les jambes de Caitlyn avant son visage pour voute étoilée, mais elle ne voulait gâcher la réalité de ce moment par un rêve.
- Ne jamais s’abandonner, ne jamais s’arrêter de courir mais savoir où l’on va, ne jamais cesser de s’aimer. Je t’aime, et je ne t’abandonnerais jamais, mais par contre, je crois que j’ai courue un peu trop vite. Il va valoir que tu me rattrape, mais tu vas le faire, j’en suis sure. J’t’aime, ma Cati.
RP TERMINE pour Amy
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