Ce soir on fane au Blood Orchid [PV: Alexie]

Encore une journée bien pénible au boulot, Elie avait eu le malheur d’oublier de ramener les donuts ce matin là… Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit que cet acte était classé dans les crimes les plus impardonnables par ses collègues. C’était à son tour d’en ramener, il était à la bourre le matin, donc avait supposé que la petite brigade allait pouvoir se passer de ces délicieuses saloperies sucrées au moins pour une journée… Grossière erreur… Comme un médicament, ces beignets semblaient agir de manière significative sur l’humeur des gens, et ceux qui y tenaient le plus s’étaient vengés toute la journée en lui faisait des sales coups. Les plus supportables s’étaient contenté de simplement l’ignorer, d’autre lui avaient fait la remarque toute la journée. Insupportables, un vrai poulailler, il ne fallait pas s’étonner que certains les surnomment les « poulets »…

Bref, ajouté à cela les petits tracas quotidiens qui rythmaient la vie des policiers, la journée avait été passablement mauvaise sur a peu prêt tous les points… Même le temps avait décidé d’être désagréable… Ce soir là, Elie avait décidé de se changer les idées. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas passé une soirée tranquille en bar, seul. Enfin, tranquille… Si l’on voulait vraiment l’être, mieux valait ne pas aller dans ce genre d’endroit et rester chez soi, mais quitte à voir un troupeau de bovins réagir stupidement, autant qu’ils aient l’excuse d’être saouls…

Bien habillé, comme il n’avait pas trop eu l’occasion de le faire ces derniers temps, Elie était plutôt content de son idée. Chemise cintrée à rayures noires et blanches, gilet sans manche, jean simple et chaussures de ville à bout pointu, Il retrouvait même le plaisir de se raser de prêt comme il ne l’avait pas fait depuis plusieurs jours, s’étala quelques crèmes de soin comme il le faisait à la grande époque : le Elie séducteur était de retour! Cela faisait du bien de s’occuper un peu de soi même de temps en temps… Aider les autres, c’est bien, s’aider soi même, c’est mieux!

On lui avait parlé d’un bar lounge dans lequel il y avait régulierement des concerts et des représentations d’artistes: le Blood Orchid. Cadre sympa et classe et ambiance du même acabit. L’affaire était dans le sac. Sortant de sa voiture à proximité de l’entrée, Elie admira la façade du bâtiment qui restait assez sobre et ne respirait pas l’insalubrité comme tellement de bâtiments le faisaient. Quelques personnes étaient à l’entrée, fumant et discutant, d’autre faisaient la queue, attendant patiemment d’entrer. Elie s’immisça alors dans la file d’attente, les mains dans les poches de sa veste.

"Elie?"

Plait il ? Une voix venait d’appeler son nom, ou l’avait il imaginé?

"Elie Ashfield, hey ca va??"

Il s’agissait d’un des videurs, un homme qui semblait avoir à peu prêt son age, mais Elie ne voyait pas du tout qui il était…

"Hey!! Saluut!.." Fit il doucement sans conviction… Il devait le connaître de quelque part, mais avait beau chercher, ne voyait pas du tout de ce dont il s’agissait… Voulant être poli, et pour ne pas le vexer, Elie embraya. "Qu’est ce que tu deviens?"

"Depuis l’école de police, pas grand-chose, tu vois, je fais des contrats de garde du corps par ci par là, et ici une ou deux fois par semaine."

C’était donc là qu’ils s’étaient connus… Pourtant, Elie ne voyait toujours pas qui il était. Cela devait d’ailleurs se voir sur lui, car l’homme éclata de rire.

"T’as aucune idée de qui je suis… T’as pas changé! Aller laisses tomber, entre!" Fit il en lui ouvrant le chemin vers l’entrée du Blood Orchid. Pas peu fier d’avoir une mémoire de poisson rouge, Elie s’exécuta, faisant une tape amicale sur l’épaule de l’inconnu qu’il connaissait… Il faut dire qu'à l'époque, Elie était encore plsu solitaire qu'aujourd'hui et qu'il ne parlait pas beaucoup. C'était tout de même flatteur que lui l'ai reconnu.

C’est ainsi qu’il entra par les premières doubles portes. Il se retrouva dans un vestibule dans lequel on entendait déjà la musique, les concerts avaient déjà commencé. Elie déposa alors sa veste aux vestiaires après l’avoir payé, prenant soin de garder avec lui son portefeuille, puis il pénétra dans la première salle.



L’ambiance était cosy, et contrairement à ce qu’Elie croyait à l’entrée, ce n’était pas bondé. Dans cette première salle se trouvaient des tables et des banquettes réunies en petits coins plus ou moins intimistes. Dès qu’il eu fait quelques pas, son ouïe le guida vers le fond de la salle à sa droite, ou, semblait il, une secondes salle se trouvait. S’approchant, il put remarquer qu’en effet, les concerts semblaient se produire ici. Elie passa alors le porche qui l’y conduisait.

Sur scène, une jeune femme se produisait guitare à la main avec pour seul orchestre, une machine infernale qu’elle maltraitait avec son pied. Elie s’arrêta un moment afin de toiser l’ensemble de la salle. Il y avait un peu plus de monde ici, normal, c’est là que se déroulait l’attraction de la soirée. Tout le monde était bien habillé et à cette heure, il était encore tôt, les esprits étaient donc encore relativement sains.

Pour commencer, le bar! A sa gauche, comme à sa droite, deux choix s’offraient à lui. Une serveuse à l’air sympathique se trouvait à celui de gauche, Elie s’en approcha donc. Souriant à la serveuse en arrivant, il s’installa sur un tabouret et lorsque celle-ci s’approcha de lui, i fit sa commande:

"Bonsoir! Je prendrais un Mojito s’il vous plait!"

L’automne arrivait et celui-ci se faisait bien voir avec ses peu de rayons de soleil qui commençait à pointer son nez dans ma chambre pour venir me réveiller avec douceur. L'heure sur ma montre de chevet indiquait 13:42, c'était donc une bonne journée qui s'annonçait pour moi. J'avais passé une bonne nuit d'une petite dizaine d'heure, tout ce qu'il me fallait pour être en forme toute la journée.
La couverture m’enveloppait mais je sentais un pan de celle-ci être tiré à terre et une idée me venait aussitôt à l'idée : Gispy, mon chiot labrador était impatient pour sa sortie matinale et me le faisait bien comprendre en me retirant la couette de ses petites dents tandis que le grand, Fosky était assit au pied du lit, queue battant le sol de contentement, il devait lui aussi être presser de cette sortie. La conclusion était rapide à faire : je devais me lever et rapidement pour les aéré. En sortant du lit, mes deux monstres me suivaient partout en me sautant dessus pour me presser mais cela ne servait à rien, je devais d'abord prendre mon p'tit déj et m'habiller.

Après une sortie plutôt mouvementée, je rentra nourrir mes poilus ainsi que faire mon ménage quotidien avec, comme accompagnement, un de mes CD qui hurlait dans l'appartement et me faisait danser, me mettait de bonne humeur pour bien continuer ma matinée tardive. La grosse pendule de l'entrée montrait bientôt 16h, l'heure du goûter mais surtout de la seconde sortie canine. Après celle-ci bien plus calme que la première, je remonta mes 2 étages pour me posé enfin.
Arrivée là, je pris ma guitare posée près de ma banquette, alluma ma chaîne, choisit une musique plutôt calme et commençait à gratter les cordes au rythme donné par le son mélodieux de mon poste.

" Ça fait un moment que je n'ai pas jouer en public, ce soir, je retourne sur scène . "

Je le dis pour moi, d'une voix mélancolique tout en continuant à gratter mais sans grande conviction. Les aiguilles avançaient sur le cadran, je devais me préparer pour le travail, je commençais un peu plus tôt ce soir car de nouveaux artistes étaient prévus durant toute la soirée et je devais donc m'occuper de la scène à préparer.

J'enfila un jean basique bleu clair avec un petit débardeur de couleur crème, un de mes bracelets fétiches en argent et mit une veste courte de cuir. Un au revoir à mes loulous et je pris la direction du travail dans ma petite voiture sans oublié ma guitare pour la soirée. Je me gara devant l'entrée car on n'avait pas de parking réservé et ouvrit le bar que je referma aussitôt derrière moi. Les lumières allumées, je commença à installer la scène, les câbles, les lumières, arrangea le tout pour avoir suffisamment de place ainsi qu'un tabouret à autour du micro s'il y avait besoin.

L'heure arriva rapidement, la première vague de client me submergea et les commandes affluaient sans cesse. Les premières chansons commençaient aussi. Tout allait bien jusqu'à ce que tout cela se calme, le bar se vidait peu à peu mais c'était habituel en pleine semaine. Désormais, les entrées étaient triées, peu fréquente mais toujours aimables comme tous les soirs à 23:40 passé. Plus personne au bar, je jeta un coup d'oeil à l'entrée, vu le vigile parlé à un client et le fit entré. Je laissa échapper soupir de satisfaction : j'avais enfin un nouveau client! Celui-ci entra donc, fit le tour des 2 salles proposées aux consommateurs puis vint à mon comptoir.

"Bonsoir! Je prendrais un Mojito s’il vous plait!"

" Bonsoir. Bienvenu au Blood Orchid. "

L'homme était jeune, il devait n'avoir que quelques petites années de plus que moi. Plutôt bel homme, brun, habillé chic, souriant, il était rare de voir d'aussi jeune homme visiblement d'une classe aisée en ces lieu, surtout à cette heure là.

" Bien, je vous l'apporte de suite. "

Souriante, je me tourna pour lui préparé sa boisson commandée. Quand je lui tendis, je ne pu m'empêcher d'entamer une conversation avec le jeune inconnu.

" Alors comme ça vous connaissez le vigile, Stanley ? Vous savez, c'est rare de rencontrer quelqu'un comme vous ici, nous avons plutôt des hommes un peu plus mûr que vous... "

Et voilà, c'était parti pour une discussion un peu trop curieuse, mais j'étais ainsi, interrogatrice à tout va. Je devais vraiment changer ça. Un jour je tomberais bien sur quelqu'un qui n'aimera pas ça, et là, je n'ose pas savoir se qu'il pourrait m'arriver... Enfin, l'homme assit face à moi semblait à l'aise et non gêné par ce début de dialogue.

La clientèle ici, était sage. Rien n’a voir avec le genre de bar dans lequel Elie avait l’habitude de passer des soirées à se mêler des histoires des autres en intervenant dans les différentes bagarres qui éclataient, l’alcool aidant. Peut être que ce soir, ce serait lui le plus saoul… Pour un représentant de la loi, ce serait bien mal avisé. Il commençait donc doucement avec son petit cocktail habituel, classique mais efficace. La jeune femme au bar lui préparait cela. Visiblement, elle n’était pas trop débordée ce soir. Les concerts ramenaient du monde mais ce n’était pas la foule. Tant mieux pour Elie, il préférait quand il avait un minimum d’espace vital.

Visiblement, l’entrée d’Elie n’était pas passée inaperçue puisque la jeune serveuse l’avait vu en conversation avec le vigile. Il s’appelait donc Stanley… L’évocation du nom lui rappela de lointains souvenirs. Il était certain qu’il l’avait côtoyé, mais cela devait se résumer à un bonjour matinal, et encore. Compte tenu de la personnalité d’Elie à l’époque, il n’est pas étonnant qu’il soit presque incapable de donner un seul nom des personnes qui étaient avec lui à l’école de police… Elie fit un sourire ainsi qu’une moue désolée à la jeune femme.

"Le pauvre… Je crois que je l’ai vexé, je ne me souvenais pas de lui… Ca remonte à loin, depuis les études apparemment."

La remarque de la serveuse sur sa clientèle habituelle interpella Elie qui se retourna afin de refaire un tour d’horizon. I lest vrai que la moyenne d’age semblait légèrement tirer Elie vers les plus jeunes. La décoration étudiée et la sélection à l’entrée en faisaient un club somme toute assez sélect. Se retournant à nouveau face à la serveuse, Elie remarqua alors derrière elle une affiche collée sur le mur du bar : le lendemain, il y avait une soirée effeuillage superhéros avec Catwoman en cuir, Supergirl en bas résilles et autre personnalité de contes de fées. Elie se remémora les sortes de coins VIP qui se situaient dans la première salle, ceci expliquait cela : un club a tendance strip tease pour vieux cadres lubriques fatigués en fin de journée. Tant pis… Ce soir la soirée semblait sympa, et puis Elie se dit qu’il serait simplement une valeur ajoutée. Elie se saisie alors de sa boisson et tendit un billet à la jeune femme afin de conclure l’affaire.

"Merci!" Dit il en touillant légèrement son breuvage."Tchin!" Ajouta t’il ensuite avant de boire une gorgée. Il émit un gémissement de satisfaction en levant le pouce vers la serveuse, lui signifiant sa satisfaction. "A vrai dire" Reprit il "C’est la première fois que je viens ici. On m’a dit du bien du Blood Orchid, mais je n’avais aucune idée de ce que c’était vraiment avant d’y mettre les pieds." Au final, cela ne l’étonnait pas qu’un de ses collègues ai pu lui conseiller cet endroit…

"Pour l’instant ça me plait, c’est que je ne dois pas être trop jeune pour apprécier!" Ajouta t’il en riant. "Et puis, je ne trouve pas que vous fassiez tache dans le décor, donc j’imagine que moi non plus."

Et puis, après tout, les concerts étaient plutôt tout publics. Le problème était simplement d’avoir assez de billets qui dépassaient des poches pour pouvoir rentrer. Finalement c’était tout de même bien pratique d’avoir du piston surprise comme Stanley.

"Vraiment excellent votre Mojito!" Souligna t’il accompagné d’un clin d’œil "Ca fait longtemps que vous travaillez ici?"

Un sourire fendit mes lèvres quand il eut ce semblant d'excuse pour le pauvre Stanley qu'il avait manifestement oublié. En fait, c'était plutôt drôle, je n'imaginais pas cet homme comme une tête en l'air, il n'en avait pas l'air en tout cas. En fait, il avait ce petit truc d'un mec de bureau, discret, sympathique, séducteur aussi, ça se voyait au premier coup d'oeil, même quelqu'un de très peu observateur pouvait le remarquer. Enfin, c'était le genre de client que j'appréciais pour une soirée tranquille comme celle-là.
Il me remercia pour le verre qu'il porta à ses lèvres avec un gémissement de satisfaction à première vue et qui se confirma par le geste quelques secondes après. Il reprit le sujet en m'expliquant que c'était sa première soirée ici mais ça aussi , je l'avais deviné.

" Je vous remercie donc, vous et vos ... Informateurs pour ce bouche à oreille qui à l'air de marcher. "

Il me tendit un billet pour sa conso que j'encaissa immédiatement.


"Pour l’instant ça me plait, c’est que je ne dois pas être trop jeune pour apprécier! Et puis, je ne trouve pas que vous fassiez tache dans le décor, donc j’imagine que moi non plus."

Alors ça, pour un séducteur, il avait perdu des points. " Faire tache " ... Hummm, depuis combien de temps je n'avais pas entendu cela puis même sans ça, dire ceci ne devais pas être sa meilleure réplique sinon au secours ! ... Mais ça m'avait fait rire tout de même mais il était vrai que je ne savais pas comment le prendre, on ne me l'avait encore jamais dit.

" Personne ne fait ' tache ' comme vous dites, ici. Tout le monde est le bienvenu, enfin... Sauf les p'tits fouteurs de merde. "

Oui j'avais insisté tout en hésitant sur l'utilisation de ce terme employé.

Il me remercia de nouveau pour ce breuvage qui semblait vraiment lui plaire et commença à me questionner.

"Ca fait longtemps que vous travaillez ici?"

Une question basique mais qui pouvait nous emmenez loin dans la discussion.

" Tout est relatif et dépend ce que vous appeliez ' longtemps ' mais sinon, ça va bientôt faire 3 années que je suis ici. "

Oui, j'étais joviale et d'humeur taquine ce soir.

" Et vous ? Que faites-vous dans la vie ? "

Pendant cette interrogation, un homme d'une quarantaine d'année s'était avancé pour commander. Je me souvenais de l'avoir vu à l'ouverture et bien souvent au bar, d'ailleurs, il semblait commencer a avoir un coup dans le nez.

" Euh... Excusez-moi je... "

Je coupa net le jeune séducteur avec un petit signe vers le nouveau venu.

" Oui ? Que souhaitez-vous ? "

Il essaya d'articuler quelques mots mais j'étais incapable de comprendre et lui demanda de répéter et ceci au moins 3 fois. Le quadragénaire s'agrippa au rebord pour me faire face en poussant légèrement le charmeur de sa place qui n'avait rien demander. Je n'aimais pas sa façon d'agir et me recula donc, par simple précaution et lui refit répéter mais cette fois, il n'apprécia pas et commença à lever la voix ainsi que la main.

" Monsieur, calmez-vous... "

J'eus le pressentiment qu'il n'allait pas suivre mon conseil...

Ouch! Insurrection de la part de la serveuse qui avait entendu des choses déplacées dans les paroles d’Elie. Peut être, mais ce n’était assurément pas son intention. En retour, elle semblait l’accuser indirectement d’être une gêne éventuelle. Peut être se sentait elle agressée ou insultée. Afin de ne pas gangrener cette rencontre qui avait pourtant plutôt bien commencé, Elie s’abstint de quelconque commentaire afin de ce concentrer sur son cocktail qu’il appréciait à sa juste valeur tout en repensant dans sa tête que compte tenu des vigiles et de l’écrémage à l’entrée, visiblement tout le monde n’était pas si bienvenu…

La jeune femme avait somme toute enchaîné sur sa question. Elle semblait légèrement agacée par ses questions, ou peut être était ce simplement dans sa nature de tilter sur chaque mot employé par ses interlocuteurs. Elie prit note, afin de faire attention à l’avenir, d’autant qu’il savait à quel point les filles avaient besoin d’avoir le dernier mot. Cependant, elle se prêta bien volontiers au jeu du question/réponse. Trois ans donc, qu’elle se trouvait dans cet établissement. Dans ce métier et dans cette ville, c’était relativement une performance. Remarque, il semblait que ce soit une bonne place, ici.

La jeune fille lui retourna alors la question. Elie s’apprêta à lui répondre lorsqu’elle se détourna de lui pour aller s’occuper d’un client qui venait d’atteindre le comptoir. Work is work, Elie accompagna la jeune fille du regard, amenant du même coup le client en question à ses yeux. Il s’agissait d’un homme plus proche de la norme de clientèle qu’avait un peu décrit la serveuse. Dans la norme, il l’était assurément, et particulièrement au niveau de son état. Il était juste à côté d’Elie, et celui ci put entendre la quantité de choses intéressantes qu’il avait à dire, seulement il n’avait pas de décodeur… Incapable de se faire comprendre, l’ivrogne mit tous son cœur à la tâche pour s’approcher de la serveuse, ce qu’il fit n malmenant le pauvre Elie qui n’avait rien demandé. Contraint de quitter à la hâte son siège s’il ne voulait pas finir par terre en s’obstinant, Elie fut légèrement agacé par cette intrusion dans son espace vital. Il fixa alors l’homme d’un air assassin…

Mais l’homme ne comptait pas en rester là. Toujours incapable de se faire comprendre, il s’énerva. C’était tout de même un comble, c’était lui le plus gêné en plus. Cependant, il n’était pas temps de faire un débat sur la patience des hommes bourrés, car l’homme était sur le point d’associer le geste à la parole. Là c’en était trop, Elie s’insurgea. Et ses réflexes de policier reprirent le dessus. Ni une, ni deux, Elie se positionna derrière l’homme et lui attrapa le bras en plein vol pour le plaquer en clé de bras dans son dos. Approchant sa bouche de l’oreille de l’ivrogne, Elie édicta ses consignes.

"On va se calmer maintenant, d’accord?" L’homme lui répondit par un cri de protestation qui se fit plus discret à mesure qu’Elie resserrait l’étreinte. "La dame a été patiente avec vous, je pense l’avoir été également, maintenant il est temps d’aller dormir je crois!" L’homme grogna encore quelques secondes avant de capituler, de toute manière incapable d’argumenter. Elie relâcha alors l’homme qui s’éloigna sans rien ajouter en titubant.

"Ca va?" Demanda alors Elie à la serveuse.

A l’entrée de la salle, Elie aperçut alors une tête familière: Stanley le vigile, qui s’approcha du bar d’un pas pressé. Il regarda alors Elie d’un air accusateur avant de se tourner vers la serveuse.

"Ca va Alex? J’ai entendu que ça chauffait un peu, il t’embête?"

Elie comprit que Stanley le suspectait lui… Prenant les devants, il dissipa le doute.

"C’était rien, juste un mec bourré qui embêtait la demoiselle." Il se réinstalla à son tabouret "Et moi aussi d’ailleurs…"

Stanley sembla se détendre, un sourire se forma sur ses lèvres alors qu’il gratifia Elie d’une bonne claque dans le dos.

"Ah sacré Elie! Ca m’étonne pas de toi…" Puis se tournant à nouveau vers la dénommée Alex "Tu sais qu’on a fait l’école de police ensemble?" Fit il d’un air pas peu fier.