Rester cool ... en toute situation. [Pv Caitlyn Elioth]

Septembre à peine né dans la nuit et les bonnes résolutions arrivent en cortège frappant à la porte du « domicile conjugal » de notre étrange couple. X Men, toujours en vue, le cap ne change pas et le Boat Lovely Castor Team vogue a fond les manettes sur la mer de la réussite. Et l’opportunité de réussir, Caitlyn y croit dur comme fer depuis ses prises de consciences car elle y arrivera à force de travail et d’abnégation. Elles y arriveront toutes les deux même si de son côté le doute est vraiment ancrée quant à ses capacités à rejoindre l'illustre équipe vu son passif.
Pour s’être calmée, ça oui, elle s’est calmée et l’entrainement intensif de Jubilée y est pour quelque chose, Amy étant en « fin de parcours », c’est Caitlyn qui s’y colle à présent en s’entartant joyeusement l’une et l’autre sous les regards médusées des autres élèves.

Caitlyn passait une matinée par semaine, sur la demande de Xavier lui-même, auprès de Hopes sous couverts de visite de l’Agent Probateur qui finalement se résumait à ce que l’ancien Professeur de Moral de l’Institut sait faire de mieux, des discussions sur le sens des valeurs et l’importance d’un cause à défendre. Caitlyn ayant beaucoup de respect pour l’homme, se montrait souvent attentive et bonne élève durant les visites même si elle raillait au dehors les « cours a deux balles de ce vieux poseur si vieux qu’il doit chier du marbre » pour conserver sa stupide image d’irrécupérable idiote iconoclaste.

James insistait pour la voir au moins une demi-heure par jour pour préparer la mise en place de son futur poste d’assistante professeure auprès des plus jeunes et en profitait pour enfoncer le clou sur les questions de socialisation. (Un comble quand on connait le personnage, c’est comme être l’apprenti d’un seigneur Sith qui s’appellerai Darth Bisounouror….L’hosto qui se foutait de la charité.

De plus, il lui avait confié dernièrement pour mission d’encadrer l’arrivée de certains nouveaux, tâche à laquelle, elle essayait sans réelle discrétion de se sous soustraire sous toute sorte de prétextes farfelues le dernier étant un magnifique « j’ai mal au ventre, j’ai mes règles ». Excuse utilisée 3 fois déjà dans le même mois et qui avait fini par faire dire à la terrible Teryl Ticalamira, mégère infirmière qu’elle allait lui faire personnellement un examen gynécologique avec un manche de pioche.

Restait un gros point noir ! X men c’est super mais c’est le bide absolu sur un CV ! Et si elle voulait la voiture rouge, la grande maison à faire chialer Brad Pitt, la grosse télé, le chat mignon, l’étagère pour ranger ses comics et un Pc neuf pour jouer à G Men Super héros Forum RPG avec Super Fougère et WonderBeaver contre les séminaristes, il fallait le cash et surtout beaucoup de Pokon et de baies vitrées pour nourrir sa si belle plante à elle pour qu’elle garde les feuilles soyeuses et l’éclat de ses tendres années.

Seulement voilà, Cait s’était la « Je suis une Légende » de la salle de classe, un concept, une ombre, un nom sur une liste sans réel visage. Sécher était un art chez elle, « A Way of Life », encore que certaines mauvaises langues aient pu dire qu’on sèche que lorsqu’on est mouillé et pour Cait qui foutait rarement les pieds dans une salle de cours, ça risquait pas de lui arriver. En plus, y’avait toujours cette légende urbaine sur l’odeur des rousses suite à une averse….

C’est « volontairement » (c'est-à-dire forcée par James) qu’elle s’était rendue chez Miss Frost afin de parler de son avenir professionnel. Miss Frost au bout de 10 minutes d’explications « Fuzziennes » mélangeant internet, musique, chat, Mickael Jackson, l’herbe du parc, les araignées, Husk, un gars dans la rue, la blondeur, les Stepfords et Frank Sinatra, demanda 3 doliprannes et décida de déléguer la tâche à un autre souffre-douleur comprenant combien le sado masochisme pouvait lui couter parfois.

Elle insista sur le côté « discret » de la chose et de programme « personnalisé » : c’était pour son confort et propice aux apprentissages. Surtout en fait pour éviter qu’elle ne foute le bordel en classe, faire peur aux autres élèves, brule la salle, déclenche une bagarre ou une orgie romaine…Sait-on jamais ! Et puis dans personnalisé, y’avait personne et sérieux. C’est sûr, personne s’y collerait à passer une journée avec cette tête de mule, à part un bon couillon.

Tout se passerait bien ! Amy, toute fière, lui avait fait un bisou protecteur et c’est à peine si elle lui avait pas fait chopper la honte de sa vie en lui préparant un petit gouter, genre pour la cours de récré. Manquait plus que le nom « Caitlyn Elioth » sur des étiquettes sur ses vêtements et c’était l’humiliation absolue ! Tain mais c’te honte !! Et la classe de Karma ! Mais la loose quoi !!! C’était la classe de CM2 !!!! Alors cherchez quelque chose de plus con qu’une rousse de 25 piges assisse sur un pouf (pas UNE pouf, je ne parle pas de Husk) au milieu de livres pour enfants et de jeux de construction. Pour le peu, elle était furax et rêvait rageusement d’enfoncer tous les gentils playmobils de la caisse en bois près du beau dessin représentant Xavier dans son fauteuil tracé par un pré pubère débile et ressemblant par ailleurs plus à Timy dans South Park qu’autre chose, dans le fondement de Frost et sans lubrifiant.

La porte s’ouvrait….Bon, c’était l’heure de voir l’heureux gagnant…Qui s’y collait ? Beast, Pride ? Diablo ? …Ah nan, c’est juste Josh qui s’est trompé de salle, ou alors il drague de plus en plus jeune pensa-t-elle perfidement.
Elle ne le salua même pas, se contentant avec un soupire de frustration de regarder ailleurs.

"- Bonjour miss Elioth. Ravi de vous revoir. Vous savez pourquoi nous sommes ici ?"

Elle haussa un sourcil l’air interloquée, son menton reposant dans sa main.

- Ah moi ouais..et j’t’assure que j’attends pas l’bus…Par contre toi, tu t’es clairement gouré de salle, j’crois. C’est pas là, l’cours de Boys Band.

Non seulement il ne lui répondit pas mais lui décocha un sourire assez sincère en posant ses livres…Ca y est..Elle percutait. Se redressant et changeant d’expression pour passer en mode « WTF ? »

- Heuuu…Y’a erreur. C’est pas quand même toi que Frost a …. ? Par le Sang Du Christ quelle peau d’vache !!!

Elle se leva prête à partir en secouant la tête d’un air halluciné.

- Bon, merci d’être passé, ca va pas l’faire..Toi et moi c’est comme essayer de faire démarrer une caisse de course en pissant dans l’carbu : y’a purement incompatibilité. Tu sais le couple sadomasochiste, vu mon pouvoir, forcément tu te cole le mauvais rôle là…Et pis j’ai pas envie d’ENCORE passer pour la méchante de service, j’ai changé tu sais !

Le bureau s’écrasa littéralement contre la porte lui barrant le passage et lui faisant bondir sur le côté dans un mouvement de recul. Elle tourna vers lui une expression stupéfaite et interloquée, ne comprenant pas ce qui venait de se passer.

"Tu-souhaites-ne-pas-être-la-méchante?-C'est-avec-plaisir-que-je-prends-ce-rôle-si-tu-y-tiens ... Maintenant-tu-t'assied-tu-écoutes-dix-secondes-et-tu-es-priée-de-la-fermer !"

Une profonde inspiration et ses poings se serrèrent les traits de son visage semblèrent se durcir tandis que ses mâchoires se crispèrent. Son regard bougea rapidement, analysant son environnement. Elle évaluait déjà la distance entre la porte où elle se trouvait et lui. Pas plus de six pas, mais l’attaque frontale était risquée, passer sur le côté comme en oblique et frapper d’un coup de pied la chaise pour lui balancer au visage pour couvrir l’attaque beaucoup plus agressive menant à un uppercut en pleine face ou une allonge d’un coup au ventre, selon l’anticipation. Deux pas de plus, sans doute 2 secondes de plus à décompter 4 secondes en tout, pas plus. Laisser la colère l’envahir ? Répondre à la provocation ? Elle pouvait ! De toute façon, elle ne l’aimait pas mais ce n’était pas dans cette optique qu’elle était ici, pas ici, plus maintenant…Elle expira montrant clairement qu’elle évacuait une brusque bouffée de colère.

- Je serais chargée…Je t’aurais déjà grillé pour ca. M’emmerde pas, Josh..C’est un avertissement sérieux. Laisse-moi partir sur le champ.

"Je suis navré. Mais tu ne peux et ne dois quitter cette salle qu'une fois 17h30 sonnée. Et moi non plus par la même occasion. Nous sommes tous les deux ici par la faute de la Couguar. Et c'est non négociable. Crois-moi j'avais autre chose de prévu et je ne souhaitais pas perdre mes avantages mais elle à jugée que j'étais celui qui te permettrait le mieux d'avancer et de trouver ta voie. Aussi par ce choix que j'ai aussi trouvé injuste je me retrouve ici ... alors que je devrai soigné des gens méritants qui n'ont rien demandés et qui n'ont pas mérités de subir Teryl Ticalamira pour me remplacer. Crois tu que ce soit une sinécure que de devoir abandonner son devoir moral et social pour pisser dans un carburateur ?"

Caitlyn ne parlait plus, se contentant de soutenir son regard dans une position toujours statique à mi-chemin entre la colère et l’expectative. Il parlait comme toujours mais ses mots le renvoyait à lui et uniquement lui. Cait s’en foutait de sa vie ou de ses occupations, tout ce qu’elle voulait s’était partir, rien à foutre de ses soins ou de ses états d’âme ! Josh l’avait ouvertement traité de conne et d’inculte devant Amy, devant la fille qu’elle aimait. C’était une humiliation difficile à oublier et qui créait chez elle une profonde rancune. Il représentait à présent ce fossé terrible entre elle et les autres, cette incompréhension permanente entre ce qu’elle se savait être et l’image qu’elle renvoyait d’elle-même. Il était tellement plus simple de passer pour une idiote et une cassos quand on a peur des autres et d’être blessée pas eux.

"Elle m'a donné une mission et j'entend la mener à bien. J'y joue tout ce que j'ai pu acquérir comme droits et devoirs. Tu crois que c'est une sanction ... je crois que c'est une chance. Tu crois que c'est la merde ? Je le crois aussi. Mais je ne bougerai pas d'ici ... et toi non plus ... sans qu'on ai trouvé ce qui te correspondra. Sans qu'on ait trouvé une solution, sans qu'on ait avancé tous les deux. J'y mettrai tout ce que j'ai et tout ce que je sais ... mais tu sortira pas d'ici sans qu'on ait fait cet effort ensemble. Tu a tout à gagner à obtenir cette chance alors prend tes ovaires à pleine main et aides toi ... parce que même la bible le dit : Aides-toi ... et le ciel t'aidera."

Elle tiqua alors, inclinant imperceptiblement la tête. Il n’avait pas tort, force était de le constater. Il y a deux mois, elle n’aurait pas entendu le message, elle n’aurait pas cherché plus loin que le bout de sa colère et de son antipathie. Son regard changeait. Oui, il savait trouver les mots, pour une fois que pour elle, ils sonnaient cru et non tournés vers l’esbroufe. Elle n’avait pas le talent de sa compagne pour déceler la vérité sur le visage de ses interlocuteurs mais il semblait sincère dans sa démarche et même si pour l’instant, il ne parvenait pas à la convaincre, au moins arrivait-il à faire tomber sa colère. Elle baissa les yeux un instant, son regard renvoyant une faiblesse inédite.

- « Un cœur qui est joyeux fait du bien comme un guérisseur, mais un esprit qui est abattu dessèche les os. »….

C’était dit pour elle-même, toujours mot à mot de la Bible comme à son habitude. C’était empreint d’une vérité qui lui semblait alors plus qu’évidente.
C’est alors qu’il lui tendit la fameuse feuille du texte de Schopenhauer qu’elle avait cité à Amy le jour de leur rencontre à tous les trois alors que Josh s’était éloigné. Elle sembla un instant apeuré en comprenant ce que signifiait cet effet théâtral. L’avantage avec Caitlyn était qu’elle était un véritable livre ouvert où l’on pouvait d’un rapide coup d’œil comprendre facilement toutes les émotions auxquelles elle était assujettie. Elle cligna des yeux tentant de se remettre du choc, cette fois ci, il avait fait fort : réellement fort. Elle se sentait flouée comme prise en flagrant délit dans un secret qu’elle gardait pour elle.

"Les couloirs disposent d'un écho l'avais tu oublié ? Certes tu ne l'avais pas répété ainsi. Mais tu avais su en étreindre la nuance. Et de fait ... tu prouvas que tu n'étais pas une cause perdue d'avance. Voilà la raison qui m'a fait accepter de risquer tout ce que j'ai pour te venir en aide. Cette simple citation ... tirée d'une lecture pas forcément scrupuleuse. Aujourd'hui je ne suis pas ton ennemi, je ne l'ai d'ailleurs jamais été. Je ne connais rien de toi si ce n'est une stupide liste qui ne reflète pas qui tu es ou ce que tu es donnée par la mégère que personne veut apprivoiser mais j'en ai rien à foutre. On est dans la même merde aujourd'hui et on va s'en sortir ensemble ... et ça c'est pas négociable."

Un nouveau regard baissé, mais une expression complètement détendue. Elle sembla absente, comme si elle réfléchissait intensément à la suite à donner à cette tirade. Elle finit pas soupirer en secouant la tête avec un petit rire sarcastique.

- T’es un beau parleur…ca aurait dû être ton pouvoir…Tu m’étonnes qu’elle tombe toutes dans ton piège… Sérieux , j’ai faillit y croire. Ca tient pas d’bout. Tu me sers ton baratin à la con parce que tu veux t’gosser auprès des autres d’avoir réussi à m’blouser et me faire passer pour une conne. Je marche pas. T’es comme les autres, comme ceux qui rigolent sur mon passage, qui m’traite de tarée ou de lesbos, qui ne m’connaissent pas et à qui j’fais peur. C’est ta croisade sacrée de tirer la rousse de sa bêtise, c’est ça ? Tu cherches qu’à en tirer une satisfaction personnelle, rien de plus…J’ai besoin d’personne, c’était une erreur…J’finirai serveuse, comme ça vous serez content de me voir « à ma place » et pas ailleurs. Tu croyais quoi ? que j’allais te tomber dans les bras en chialant ? Mais bordel, vas te faire foutre…

Pas d’agressivité dans ses propos, un message en mode « automatique » sans réelle convictions mais c’est surtout ce qu’elle ne faisait pas qui était là remarquable. Elle ne fuyait pas, elle ne cherchait plus à l’agresser de front, ni à passer cette porte.

- De toute façon…J’suis nulle, j’sais bien qu’j’suis nulle. Pas besoin de ta « grandeur » pour m’le démontrer…Allez, tu perds ton temps avec moi.

Plus d’amertume cette fois ci, presque un murmure définitif.

Elle n’aurait jamais pensé qu’il put être ainsi, jamais pensé qu’il put être autrement qu’un poseur ou un playboy vide. Elle réalisa alors l’ironie de la situation puisque elle se plaignait d’être jugé d’amère façon par les autres et qu’elle s’était permis exactement la même chose avec lui, le réduisant à ce qu’il n’était pas…ou peut-être pas puisqu’en matière de manipulation, elle avait côtoyé des êtres bien plus habiles comme Sinistre, Joy ou même Hopes dernièrement qui pouvait vous retourner la cervelle par quelques mots bien placés. Il existait toujours ce risque que tout ceci ne puisse être qu’un habile stratagème pour l‘amener là où elle voulait aller, Caitlyn n’était pas assez cérébrale et bien trop nature et spontanée pour pouvoir lutter, mauvaise menteuse, mauvaise manipulatrice, mauvaise comédienne sociale. Elle en faisait son deuil mais les mots, du moins certains, trouvaient toujours leur cible.

"J'ai mis 3 mois pour apprendre cette partie du texte de Schopenhauer par coeur ... tu l'as lue un court instant et tu en connaissait le contenu et le contenant avec tes mots certes, mais tu t'en souvenais. T'as réussie a en retirer l'essence même des propos tenus. C'est fantastique. Tu es bien plus grande que je ne le serai jamais. Tu t'sens nulle parce que toute ta vie on t'a décrite ainsi ... "

Cait croisa les bras en esquissant une moue boudeuse et amusée, s’appuyant contre le bureau contre la porte.

- Tes flagorneries ne te mèneront nulle part… oui je sais…cette phrase, elle claque trop dans Game of Throne…c’était l’moment ou jamais. Plus sérieusement, arrête de raconter des conneries, t’as tout c’que tu veux ici, t’es connu de tous, t’es prêt à péter les compteurs de Questions pour un Champion alors va pas m’sortir que trente seconde de par cœur c’est du « fantastique ». Les flatteries, ça j’en ai rien à carrer. J’suis nulle parce que j’suis bien comme ça pas parce que les autres l’ont décidé. Parce que..C’est plus facile…
Laisse tomber, tu peux pas comprendre ça, pas d’où moi je viens et avec ce que j’ai fait par rapport à ce que toi tu es..ici, ton cul au chaud dans l’Institut.

Elle laissa passer un silence le laissant reprendre.

"C'est là le moyen de te montrer beaucoup plus à ton avantage. T'imagines leur tronche le jour où ils ouvriront un bouquin de philo signé Caitlyn Elioth ? Et tu sais quoi ? J'suis certain plus qu'jamais que c'est largement dans tes possibilités, le tout en fumant un bon gros bédo, ta femme sur les genoux et le chat qui bouffe ta souris."

- Je ne fume plus…une promesse faite à une Lady…j’aime pas les souris, j’aimais bien mon Hamster Milburny..il a eu un accident.

Il lui envoya le livre et elle l’ouvrit, un instant elle sourit franchement amusée puis ferma l’ouvrage en soupirant d’un air indulgent.

- La philo…C’est d’la merde. Ca n’a pas vocation à être expliqué mais seulement à être vécu, c’est une chose intime et personnelle. Faut être bien imbus de sa personne pour oser dicter sa vision d’la vie aux autres et encore plus atteint pour oser en faire un bouquin Josh. Y’a une vie en dehors les livres, mon vieux, et cette vie-là, elle s’apprend dehors à coup de poing dans la gueule et de marquage au fer rouge dans l’âme. Cherchez à s’améliorer la caboche en recrachant les idées d’un tiers, c’est d’la masturbation intellectuelle. C’est subjectif…Une pensée..y’a rien de plus subjectif au monde. Ma philosophie n’se partage pas, c’est la mienne, ca fait partie d’moi-même, tu vois ?

Elle lui jeta le livre d’un geste désinvolte puis se hissa sur le bureau, les jambes suspendues en l’air dans sa jupe rose et son débardeur jaune. Elle posa les coudes sur ses cuisses en regardant Josh d’un air amusé.

- Tu t’attends toujours à ce que ca marche comme tu voudrais hein ? Tu connais le truc, un pas en avant, deux pas en arrière ? T’avais préparé ton coup avec ton bouquin, et tu savais parfaitement où tu voulais m’emmener. C’est maladroit, c’est TRES maladroit. J’suis pas une gamine, Josh, j’ai 25 piges et j’ai même perdu ma virginité y’a longtemps…tu vois …y’a un truc que j’sais voir, c’est quand on s’fout d’ma tronche. Mais j’ai toujours des doutes alors j’vais jouer à un p’tit jeu avec toi, le Jeu de la Vérité…T’auras le droit de me poser 3 questions et je te poserais 3 questions. Si j’te trouve convaincant, je reste sinon, tu pourras aller faire ton rapport à Miss Frost. C’est moi qui joue à présent, on suit mes règles et c’est pas négociable.

Elle esquissa un sourire effronté et leva la main droite affichant trois doigts.

Je dégaine le tout en premier. Première question : Qu’est-ce que t’attend de ta vie ? Seconde question : Qu’est-ce que t’attends de l’Institut ? Dernière question : Qu’est-ce que tu crois que je pense de toi ?

Elle l’écouta religieusement, perchée sur sa table. Son visage n’exprimait qu’une attention studieuse son regard rivé sur le sien à la recherche de la moindre micro expression qu’elle n’était tout de façon pas capable d’analyser. Ce moment était réellement important pour elle, elle n’aurait jamais cru qu’il puisse se livrer à son jeu avec une telle sincérité surtout avec ce qu’elle savait de lui, ou du moins ce qu’elle croyait savoir.
Il existait une part de sombre en chacun et c’était assez déconcertant de découvrir que quelqu’un d’aussi lisse que Josh pouvait lui aussi posséder ces imperfections qui finalement tendaient à le rendre bien plus humain qu’il ne l’était en apparence. Déconcertant, certes mais bien plus rassurant pour elle. Le monde était tel que Hopes le décrivait, un monde en nuance de gris mais certainement pas scindé en blanc et noir. Le bien parfait n’existait pas, pas plus que le mal parfait. Chacun pouvait devenir meilleur, si seulement il voulait bien s’en donner ma peine au-delà des moyens.
Elle ne put s’empêcher de sourire, un sourire sincère et candide sans artifice de moqueries ou d’acidité, et bien entendu un des premiers de ce genre que le jeune pu obtenir d’elle depuis qu’il se « cotoyait » et qui parfois la rendait si attachante. C’était un geste conciliateur et d’un pardon infini, Josh n’avait pas gagné son estime mais au moins avait-il effacé un arriéré douloureusement ancré en elle. Elle sauta de sa table, défroissant sa jupe et tout en s’étirant comme un chat en plissant les yeux lui répondit d’un ton presque anodin.

- Un parfait enfoiré…J’m’étais pas trompé là-dessus, y’avait un truc moche qui rampait là-dessus et qui cherchait en grattant la couche de vernis à affleurer en surface. T’as un sacré passif, pas aussi chargé que le mien, c’est sur…Mais t’as assez d’noirceur pour comprendre ce que quelqu’un comme moi peut endurer. C’est triste de vouloir refouler ça, certes ca se porte pas comme une fierté mais ca t’aliène une part de toi-même, j’crois..Et inévitablement, ca t’rend moins fort. Ca m’rassure d’savoir que t’es pas au-dessus des autres et que ce sont les autres qui t’ont placé au-dessus. T’sais…On nait pas héro, Josh, j’crois qu’on l’devient. Tu restes un connard arrogant, te biles pas…mais un connard attendrissant…et p’tete bien qu’un jour toi et moi, on deviendra des gens biens.

Elle laissa trainer la main sur la tranche d’un des livres de Josh avec un regard attendri.

- Du moins, on essaye de le devenir. J’arrive jamais à savoir si on me ment ou si on m’raconte des conneries quand c’est dit comme ça. En tout cas pour moi, ca sonne comme la vérité, et rien qu’pour ça, je te remercie.

Elle posa sa main à plat sur la fameuse table en redressant la tête vers lui en un geste de défis.

- Tu peux jouer….Si le cœur t’en dit. C’est ton tour.

Cailyn le regarda sortir son attirail en étouffant un gloussement. Il calculait, il prévoyait…Il s’était équipé comme s’il participait à un genre d’aventure Kolanthakesque en venant l’aborder, elle. Faisait-elle si peur ? Etait-elle si inabordable qu’on doive dresser un véritable plan de bataille avant de tenter de lui parler ? Si c’était le cas, alors oui, elle avait gagnait ce qu’elle cherchait à installer entre elle et les autres : cette fameuse zone de non approche lui permettant de se préserver et de rester en retrait. Beaucoup plus simple de se faire haïr plutôt que de se faire aimer, surtout lorsqu’on a le cœur au bord des lèvres et qu’on ne sait pas forcement comment s’y prendre ! Beaucoup plus simple et rapide de se faire craindre plutôt que de se faire respecter surtout lorsqu’on peut avoir le verbe haut et un certain talent pour bousculer les convenances. Ca faisait déjà quelques minutes qu’elle se fichait de l’heure à présent où qu’elle ne souhaitait plus être ailleurs. La vie était faite de rencontres et de destins croisés aussi vrais qu’on le rencontre sur la route qu’on prend pour l’éviter, aussi vrai que belles dances sont rares et toujours improvisées.

La culpabilité…Ohhh, elle aurait pu passer la journée à en disserter avec lui, à montrer ses souffrances qui tachent les mains de nuances carmines et laissent à l’âme ces fêlures qui parfois nous poussent à être autre et à poursuivre la route. Il était trop tôt, le jour encore trop jeune, la rencontre encore balbutiante et elle ne désirait pas s’aventurer dans un chemin la laissant nue et sans défenses, pas tant qu’elle le savait si prompt à jouer avec les mots, si prompt à devenir animal public et sociable alors que derrière cette mascarade croupissait sans doute un être ravagé par l’infortune et furieux après lui-même.

Il lui proposa un argumentaire, chose qui la fit tiquer un instant et affiché l’ombre d’une moue de contrariété. Il joignait dont l’utile à l’agréable ? Elle percevait le plan une fois de plus…Sans doute avait-il conscience de sa difficulté à agencer une réflexion et la porter devant autrui à l’oral, ce qui lui avait donné le surnom si évocateur de Fuzzy, « Embrumée » « Embrouillée » dans ses propres schémas de pensées. Inévitablement, il dénaturait le jeu en le marquant du pas de sa mission. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, c’était de bonne guerre, il n’était pas là pour le plaisir, il «était pas faire son job ». Elle prit une longue respiration , prête à lui dégainer une réplique acerbe pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas dupe de la manœuvre mais en ce cas, elle-même renonçait à suivre les propres règles qu’elle avait édicté. C’est pourquoi, elle se contenta d’un sourire amusé et un regard complice en répétant le mot « Argumenté..Hein ? » pour faire passer le message.

Elle se déplaça dans la salle, un instant comme à la recherche de ses mots, ses mots à elle. Puis sans le regarder en s’absorbant dans les dessins des enfants affichés sur le mur, elle commença.

- L’avenir parfait…J’aurai aimé te dire comme sur ces dessins…Le contempler avec des yeux innocents…une maison, un regard dans l’mien, des mains qui ne se lâchent pas et des petites contrariétés quotidienne…Une vie…Calme, loin de toutes ces merdes..Qu’importe le lieu, du moment qu’on ne se quitte pas, du moment qu’j’vois cette flamme danser nuit après nuits dans ses yeux…Je suis désolée, j’ai toujours vécue au jour le jour et lorsque j’étais ..disons… »une méchante »..Je ne pensais qu’à une chose, tirer sur la corde pour mourir, pour disparaitre et que cette spirale s’arrête. On savait que ca s’arrêterait comme ça, fallait juste que ce soit de la plus belle manière. Comme un hurlement poussé à la face du monde, tu vois ? Comme un long cri qui n’en finit plus….et dont l’écho provoquera peut être quelque chose…chez quelqu’un. C’était une solitude désespérée. Alors maintenant qu’on m’donne un avenir…Comment tu veux, c’est quelque chose que j’avais pas prévu. J’ne crois qu’en Dieu, j’ai appris à croire en Amy et à présent, je dois apprendre à croire qu’un avenir parfait est possible…C’est..difficile. Je ne crois pas que ce monde ai une chance. Il y a trop de rancœur, de haine, de colère alors que les choses les plus belles sont souvent les plus simples, les plus essentielles. C’est un long chemin, d’essayer de l’inculquer aux autres quand soi même on doute, mais le doute…c’est ce qui fait notre force, cette capacité à nous remettre en cause et à avancer. Ce que je sais, c’est qu’elle sera à mes côtés, c’est que si elle chute, je serai là pour la retenir, que si elle meurt, je mourrais a ses côtés, que je descendrais en enfer pour la sauver, j’y donnerai mon ame, ma vie, mon corps…tout. Voilà Josh…Je ne sais pas ce que l’avenir nous prépare, mais ma vie idéale, je l’ai déjà. C’est juste etre ensemble et y faire face, elle est ma perfection, je ne saurais pas t’dire plus sur ce sujet…Ce n’est pas une amourette ou une connerie du genre, nous sommes un…c’est tout.

Elle continua à se déplacer dans la pièce, le regard un peu absent.

- Te convaincre de ce qu’est le bonheur ? Bordel…C’est une question difficile, ça ! C’est quasi de la philosophie et je t’ai déjà dit que ce genre de chose ne se partageait pas…C’est à toi de te faire ta propre idée là-dessus, pour certain c’est une vie d’aventures, pour d’autres une vie rangée, pour d’autres l’être aimé, pour certains etre riche même ! C’est une question à la con…qui n’a pas de réponse en fait.
Le bonheur, c’est être en paix avec soi-même, même si ca dure un court un instant…C’est s’oublier et vivre en ressentant le temps qui s’écoule, c’est enfin avoir le regard clair et « voir » le monde sans ces choses de l’esprit qui nous obscurcissent la raison. Le bonheur, n’existe pas ailleurs qu’en chacun de nous, on le porte tous…C’est juste que très souvent, on n’en a pas conscience…ou qu’on s’en rend compte que lorsqu’il est passé.
Y’a qu’une chose de vraie la dessus…Le bonheur, ça n’arrive qu’aux vivant et c’est parfois cette étincelle, comme un imbécile espoir, qui nous retient à la vie…C’est un cœur libéré de toutes entraves et qui bat pour le plaisir d’être vivant.. ;d’être en ce monde.

Elle se déplaça alors jusqu’au fond de la salle et ouvra l’une des fenêtres de la classe, puis s’accouda à la fenêtre, le regard perdu sur la cime des arbres du parc alors que le soleil encore bas dépassait à peines de la ligne de verdure de feuillage. Elle invita d’un geste Josh a venir à ses côtés et respira l’air de l’herbe humide au matin avec une profonde inspiration, avant de lâcher un soupire de satisfaction

- C’est ça…c’est juste un moment de quiétude. A défaut d’expliquer, j’te le montre.

"Merci. Pour quelqu'un qui se dit être nulle ... tu sais convaincre un auditoire. Je vais te poser alors ma dernière question ... en repensant au bonheur que tu m'as si joliment décris et ton avenir parfait ... crois tu enfin que tu puisses y parvenir si je t'y aidais en posant les bons jalons, là où il faut pour que tu ais toutes tes chances ?

Caitlyn se contenta de garder le silence en regardant par la fenêtre tout en suivant des yeux au loin, des joggers bien matinaux. Elle se tourna alors, s’appuyant de dos sur la tablette donnant sur l’ouverture de la fenêtre. Elle planta son regard émeraude dans le sien avec un profond soupir, se donnant une fois de plus le temps de la réflexion sur un sujet qui n’était pas forcément celui qu’il attendait.

- Je vais devenir une X Men, Josh…
Parce que j’ai fois en un idéal et que je veux le défendre, parce que je sais comme une vérité ancrée au plus profond de moi que c’est la chose à faire après avoir fait tant d’erreurs et généré tant de souffrance. Etre X Men, ce n’est pas qu’une volonté, c’est un idéal tout entier qu’on doit embrasser et bien entendu appliquer. La mutante que je suis sera X Men, l’humaine que je suis ne se dispensera pas d’être active socialement et intégrée au monde, t’vois c’que j’veux dire ? Je veux être un trait d’union entre deux peuples…je veux être l’exemple qu’on peut..être ensemble sans se détester. Ca passe forcément par un tas d’changements chiants…Mais j’les ferais parce que c’est mon destin et qu’j’en suis le seul maitre. Et voilà pourquoi j’suis ici, ce matin…Parce qu’il est temps…Parce que j’ai trouvé ma place en tant que mutante et que je veux trouver celle en tant qu’humaine. J’ai dit ca à personne, même pas à Amy….
Tu peux être fier de toi.

Elle esquissa un frêle sourire qui jurait avec son regard fortement déterminant et infiniment adulte.

- Encore faut-il que t’ai quelque chose à m’apporter…Tu sembles si sur de toi, là…T’es pas mon messie, Josh..J’l’ai déjà trouvé et je m’endors à ses côtés chaque nuit. Ne fonde pas d’gros espoirs sur j’sais pas quoi…J’t’ai rien demandé à titre personnel me semble-t-il, on n’est pas ami.

Ce n’était pas dit avec un ton cruel, mais plutôt une vérité assénée pour lui faire comprendre que sa confiance ne lui était surement pas acquise et qu’elle voulait garder le contrôle sur une matinée qui franchement ne s’était pas déroulée comme elle l’avait imaginé.
Josh lui prit la main, chose qu’elle n’avait pas du tout envisagée, elle en resta perplexe une seconde ou deux.

"Laisse moi t'aider. Je veux pas être le guide gourou ... mais un bon pote qui a les cartes en main pour t'aider a avoir ce bonheur, pour vivre une vie comme tu me l'as décrite. Je sais que c'est la mission que m'a confié Frost mais là à ce moment précis, c'est plus une mission, c'est plus un job. C'est ... parce que j'en ai véritablement envie ... et besoin.’

D’un geste vif avec une grimace de dégout elle libéra sa main, la cachant derrière son dos avant d’esquisser un sourire gêné et un « non » de la tête.



- Pardon…C’est pas ce que tu crois..C’est pas contre toi…J’ai..J’ai un petit problème avec les contacts physiques de ce genre. Si ca vient pas d’moi..ca me stresse terriblement. Surtout avec un mec..c’est..j’veux pas en parler.

Et lui dire quoi ? Lui raconter que jusqu’à ses 14 ans, les seules gestes d’affections que son « modèle » masculin lui prodiguait se résumait à des coups de ceinturons dans le dos et des coups de poings sur tout le corps ? Que même maintenant, on ne pouvait pas effacer une enfance de martyr et que cette expérience avait conditionné tous les problèmes de comportements qui surgissaient à l’âge adulte dans son attitude à problème et cette peur panique de s’ouvrir aux autres ? Bien trop tôt pour le concevoir, trop intime pour l’exposer.
Le moment de gêne passa et elle se dirigea vers le bureau, mettant de la distance entre eux.

- T’en as besoin ? Y’a dix minutes j’aurai dit que tu en avais besoin pour te valoriser une fois de plus…Mais c’est pas ça, non ? T’en a besoin parce que tu sais que c’est ce que tu dois faire…ce qui DOIT être fait. T’as p’tete trouver ta voix aussi, non ? J’veux dire…Au lieux d’être le Monsieur parfait, le super mec qui contrôle tout…Il serait p’tete temps d’accepter tes faiblesses et d’comprendre que tout seul tu répareras rien, c’est pas d’toi qu’il viendra ton Salut : c’est des autres. Mais ca commence d’abord par te pardonner et d’avoir l’humilité de reconnaitre ce que t’es, en public…Aussi paumé que tous ceux qu’on trouve ici. Deviens meilleurs, Josh…Réveilles toi et acceptes toi, enfin ! T’es vraiment mieux avec tes faiblesses…Sincèrement…t’es vraiment mieux.

Elle n’ajouta rien, poussant le pouf vers le centre de la pièce en s’installant dessus jambes sur le cotés (jupe oblige). Elle s’appuya sur son coude sur le côté, dans une attitude d’écoute décontractée.

- Bon…Tu causes, tu causes…Mais on commence par quoi ?

"The civil Code."
Bien entendu qu’elle connaissait, elle regarda l’épais ouvrage avec une expression interloquée et des yeux plus ronds et gros que les phares de la voiture de James. Ce moment était d’une cocasse intensité alors qu’elle regardait médusée telle poule venant de découvrir un couteau, alternativement Josh et le livre. Non, définitivement non, il ne se foutait pas de sa gueule. Elle cligna des yeux, la rendant charmante et innocente puis son visage se transforma, un tremblement, un sourire élargie et une explosion de rires, un fou rire monstrueux qui la rendit rougeaude et les larmes aux yeux. Elle dit prendre appuis sur ses bras tellement le souffle lui manquait.

- WAAaaAAAhhahaha !!! Ahhh je meuuuurs..mais tuez-moi quoi !!!!! Du droit ???? Du droit à moi ???? Mais …Maisss ….OMFGGGGG !!! Pis c’te tête…t’es sérieux en plus…Nooooon…mais tuez-moi quoi…rhhha j’étouffe, c’est…c’est ENORME !!! Du droit ???

Elle pleurait littéralement de rire, se tenant le ventre, son rire était peut être communicatif mais était d’une sincérité désarmante.

- A..Apprendre dans la joie ?? Par le Sang du Christ , j’comprends le concept !!! Tain, tu me tuuuues…Mais c’est aussi décalé que d’me demander de reprendre Smell like teen Spirit au pipo !!!

Elle s’essuya les yeux, toujours larmoyant en faisant signe à Josh de ne pas lui en vouloir.

- Nooon mais…ahahah…C’est pas contre toi..l’prend pas mal…mais l’Droit ??? Tu sais qui je suis ?? C’est juste la pire idée possible, la plus illogique…Bon…laisse-moi l’temps d’respirer..et…et j’essaye de t’expliquer…Oh seigneur, j’crois que j’en ai mouillé ma culotte…hum…oublies c’que je viens d’dire..

Soufflant comme si elle avait couru le marathon, elle ravala sa salive hoquetant encore un peu et chercha à se concentrer un minimum.

- Alooors…Par où commencer ? Le fond ou la forme ? hummmm…On va traiter le plus simple la forme.
Bon, ok, inutile de t’le cacher…j’arriverai à mémoriser ce bouquin en deux jours je pense…Je ne sais pas à quoi c’est du…j’ai toujours eu des facilités à mémoriser mais j’m’en servais pas. Le fait est qu’c’est de plus en plus simple, comme l’utilisation d’mes pouvoirs…J’ai l’impression qu’ça vient d’ça en fait, y’a surement un lien…peut-importe. La question est : et après ? J’en fais quoi ? J’suis pas capable..j’veux dire…j’ai mes mots à moi, mais soutenir un discours devant des gens, plaider. Tu peux oublier, c’est juste impossible…Je n’y arrive pas, organiser mes idées, être claire avec un discours…j’suis pas cohérente, j’y arrive pas : tout est embrouillé, mes idées vont trop vites, s’entrechoquent, et je perd le fil de ce que je voulais expliquer : ca a toujours été comme ça : dès que c’est sérieux, je m’emmêle les neurones et ca donne du grand n’importe quoi alors du coup on croit qu’j’me fous de la tronche des gens, mains nan, en fait . Ensuite, j’sais as si tu t’en rends comptes, mais je parle comme ça vient, j’veux dire j’ai énormément de vocabulaire mais tous les..heu..ah oui ! « registres de langage » se mélangent. J’peux de traiter de douchbag et de rustre freluquet dans la même phrase ! T’image en pleine séance, je passerai pour un croisement entre Forest Gump, Joey Star et Robespierre en même temps !

Elle se prit à sourire de sa propre analogie.

- Le fond….Ben j’crois qu’on t’a pas tout dit sur moi, Josh….Je suis ici dans le cadre d’un programme de réinsertion avec le BAM, j’ai fait des conneries..des GROSSES conneries. Je n’ai plus de droits civiques et je suis sous la tutelle de mon frère James, ouais, le responsable de la discipline…t’as bien compris. C’était l’Institut ou la taule pour perpet..Donc le Droit, c’est over mort pour moi, jamais je ne pourrais exercer ce métier pour des raisons techniques.
Ah, au fait…répètes ca a quelqu’un et je t’arrache les burnes pour te les faire manger.
T’as un plan B ? Me sorts pas la philosophie, hein !!!

Caitlyn se balançait sur son pouf d’avant en arrière comme prise dans d’intenses réflexions. Elle gardait son index sous son menton en un geste de concentration assez amusant. Son esprit analysait les propositions de Josh avec une vitesse impressionnante. Des perspectives, voilà qui était nouveau ! Elle n’aurait pas pensé que cela fut possible, elle n’avait pas envisagé une carrière dans le droit autrement qu’avec le sobriquet ridicule de Maitre Elioth, la robe de la Pie Qui Chante qui va avec et le balaie dans le fion. Pour le peu qu’on lui foute une perruque à bigoudis sur la tronche et qu’on la force à parler en vieux François et là, non, c’était clairement trop en décalage avec sa personnalité. « Ohohohooo Madame de Frost, votre vilenie n’a de seuil que l’acariâtre cœur qui en souffle les amères afflictions, n’est-il paaaas ? » Non, franchement, ce n’était pas concevable du tout. Terminer Aly Mac Beal en jupette rose et chewing gum à la fraise, c’était bon pour les sitcoms du Network mais certainement pas pour notre Rousse iconoclaste. Sans le savoir, il avait ouvert un feu dans l’imaginaire de la jeune fille, une étincelle qu’elle n’aurait jamais pu imaginer surtout pour un tel sujet. Elle finit par un gros soupir de soulagement accompagné d’un sourire radieux.

- Bordel...Juriste ? T’as raison, c’est pas forcément avocat…Je pourrais peut etre me spécialiser pour une clientèle mutante et aider ceux de notre communauté pour des conflits avec l’administration, ou j’sais pas…entre particuliers. Une sorte de consultante ou j’serai pas obligé de plaider… Ecoute…Si c’est juste retenir des articles, de la..heu..Jurisprudence…j’crois, nan ? Je peux le faire, oui ! j’en suis capable ! C’est possible…Il faut qu’on se renseigne !

Elle bâtit des mains comme une gamine qui venait de contempler un spectacle qui l’avait enchanté, sa joie faisait plaisir à voir. Comme à l’accoutumée, elle s’enthousiasmait vite et peut-être un peu trop il est vrai car c’était dans son caractère d’être exubérante et communicante mais cet emballement n’était pas factice pour autant et sa sincérité était vraiment évidente. Jamais elle n’avait songé une minute au droit comme une possibilité pour elle d’accéder à un statut social. Le Droit représentait plus un ennemi qu’autre chose vu son lourd passif. Enfin, et ce n’était là pas la moindre des choses, le fait de pouvoir peut-être devenir enfin utile aux autres était d’une importance capitale pour elle.
Elle sembla brusquement plus calme comme inquiète ou à l’écoute de quelques doute persistant ça et là dans son esprit un peu trop vite emballé.

- Hum…C’est sur…Tu crois que c’est bien possible, hein ? J’sais pas je m’excite p’tete pour rien…T’en penses quoi toi ? On peut y arriver tu crois ?

C’était surtout le « on » qui enveloppait le jeune homme dans le projet qui devait attirer l’intention ici pouvant lui montrer une fois de plus qu’il venait de franchir une étape importante dans la socialisation de cette jeune furie puisqu’elle le sollicitait vraiment ouvertement pour la première fois.

Elle tiqua au terme de « tuteur scolaire », affichant un geste de contrariété qui se traduisit par un profond soupir, puis des yeux levés au ciel.

- Encore ? J’ai déjà James, déjà Monsieur Hopes ? Tu veux m’en rajouter un troisième…Ca me gonfle qu’on me considère comme incapable de faire face toute seule à mes obligations, j’suis une des plus vieilles élèves ici, en plus j’ai des responsabilités d’accueil et de parrainage depuis une semaine, comment veux tu être crédible cinq minutes si j’passe mon temps à être chaperonnée par les autres ? J’aime pas ça dépendre des autres, j’suis pas une gosse, merde ! Et puis t’es pas meilleur que moi, c’est quoi ce plan de « je t’encadre » ? Ca me plait pas…Y’a qu’une prof que je respecte ici, c’est Jubilée et Jubilée, elle non plus elle ne respecte pas grand-chose. Tain, si ca se trouve j’suis même plus vieille que toi !

Elle se leva de son pouf tout en s’étirant comme un chat laissant échapper un bâillement.

- Et puis tu m’feras pas croire que t’as pas autre chose à foutre que de m’superviser…Après on va finir par croire que j’ai des vues sur toi, manquerait plus que ça tient ! Cait se tape Josh !! Déjà que cette histoire avec Husk a fait l’tour de la baraque alors que c’est un terrible malentendu…Je te raconte pas la honte quand on a dû s’expliquer devant Frost et James…Je passe pour une folle du cul alors que..bon..heu..changeons de sujet. Non mais sérieux, lesbienne, folle, dangereuse…on va pas rajouter nymphomane en plus ou sinon j’suis prête pour le casting de la saison 3 d’American Horror Story.
T’as des loisirs à part draguer et la muscu ? Josh ? Oh hé stresse pas, j’te chambre hein…

Elle s’absorba un instant dans l’ouvrage du code civil qu’elle tenait en main.

- D’abord y’a plus urgent..devenir X Men et..heu..rendre heureuse Amy. Dans le sens veiller sur elle, hein ! Ouais ben j’précise vous avez tous l’esprit mal tourné dans cet Institut ! J’ai ‘temps de mettre en place tout c’bordel…c’est pas un problème de bosser dur, du moment que je sais où je vais.

Josh lui proposa de se restaurer, un gros gargouillis sonore émanant du ventre de la rousse lui fut donner comme réponse. Et elle lui adressa un sourire carnassier comme réponse.

- Fromage, s’te plait…On mange ensemble ? Je téléphone à Amy pour la prévenir..

Elle décrocha son portable et composa un numéro tout en tournant dans la pièce.

- Yosh…Ouais…Ouais…oui, vivante….Hum ? …tu l’croirais pas…C’est Josh….hein ? Oui..vivant aussi…Arrêtes de rire…j’mange avec lui…On n’a pas terminé…Mais non ca veut pas dire j’l’ai pas terminé…arrêtes deux minutes..Oui..Du Droit…Mais hurle pas comme ça…oui c’est sérieux…mais je t’explique tout à l’heure…Je sais…arretes de stresser…Je serais là…Je rentre pour 17 heures, regardes la télé. Joue de la guitare..Y’a pas d’raison que ca se passe mal…oui…oui…mais nan…hum…huhum… heu..oui..aheum..vi..je t’aime… J’suis pas seule, puce..arretes ou je fous sur haut parleur, tu feras moins ta maligne.. vi..bisous. »

Avec un sourire d’une grande tendresse, les yeux pétillant, elle racrocha commentant pour Josh.

- T’as l’bonjour de Miss De Lauro…Elle se demandait si tu pouvais me faire changer d’orientation sexuelle, c’est non. Elle stresse, demain elle est convoquée en salle des dangers…Elle va devenir X women…Faut que je me bouge. N’empêche j’aimerai voir la tronche de Frost lorsque tu vas lui dire que e vais faire du droit…Mythique ca !

Caitlyn s’approcha et s’installa à une table à ses côtés tout en ouvrant la boite à pizza avec des yeux gourmand.


- Sérieux tu m’libères ? J’sais pas si c’est vraiment une bonne chose…Frost va gueuler… Ecoute ce que j’vais faire c’est que des que j’ai un peu de temps, je recherche tout ce que je peux à propos des programmes et des filières concernant le Droit sur internet et j’essaye de monter un p’tit dossier pour qu’on y jette un œil la semaine prochaine. Faut qu’on s’monte un genre de plan t’attaque…si tu vois c’que j’veux dire. Parce que sans une bonne méthode et un bon plan, ben on va pas trop loin, hein !


Elle le sentit un peu retissant comme si quelque chose le perturbait. Elle engloutit une part de pizza avec une délicatesse fort peu féminine et tout en mâchant d’une manière « warrior style » lui administra un coup de coude sur le coté en plein dans l’estomac.


- Arrête de faire c’te tronche de constipé, stplait…Profites, tu passes un bon moment en exceleeeeente compagnie et je ne t’ai même pas pété la tronche. C’est bon j’accepte que tu m’aides mais m’parle plus de tutorat ou de truc du genre. J’vais même t’remercier par avance pour ce que tu vas faire. T’as gagné ma confiance Josh et je sais c’que t’es capable de faire avec ton pouvoir. Jusqu’ici, j’ai toujours refusée d’être soigné autrement que par une méthode naturelle. S’il m’arrive un truc, je t’indique sur ma fiche comme médecin traitant de l’Institut. C’est ma façon de te remercier.
Mange ! la Pizza froide, c’est merdique.

Elle lui décrocha un sourire puis s’attaqua à une autre part en chantonnant.

C’est ainsi que notre rousse comprit la voix qui était la sienne et aussi qu’on ne devait jamais juger une personne sur des a priori. Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. C’est con comme conclusion, ca ressemble presque à une morale à la père castor mais cette leçon de vie fut aussi importante à l’une qu’à l’autre et qui sait ce que l’avenir leur réservait ?




Rp terminé pour Cait

Rp terminé pour Josh Foley.
HRP : Merci Cait'